INTRODUCTON
La prévention des risques de santé
représente un défi considérable, et ne se réduit
pas aux maladies infectieuses ou parasitaires, voire mortalité
périnatale ou maternelle. Bien plus elle s'intéresse aussi aux
problèmes des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Selon l'OMS, la prévention en santé
<<comprend l'ensemble des mesures qui permettent de prévenir
l'occurrence des maladies et aussi de réduire les conséquences
néfastes des maladies déclarées>>.
Dans les pays développés, pour ce qui concerne
les risques professionnels, l'ensemble de leurs coûts, directs et
indirects, représenterait de l'ordre de 3% du PIB. (32)
A l'heure où la prévention des risques
professionnels devient une priorité des politiques de santé
publique, le rôle des entreprises est évidement décisif.
La gestion des risques professionnels repose sur des
investissements en équipements et matériels dont le coût
très élevé au départ est équilibré
par les bénéfices que l'on y tire après.
Les investissements dans ce domaine devraient se faire dans
les technologies moins dangereuses, les équipements de protection
adéquats, la formation des travailleurs à la
sécurité, et l'adoption des règles de
sécurité par les travailleurs.
L'objectif général de cette étude est
d'améliorer la prévention des risques professionnels au sein de
notre entreprise.
Ses objectifs spécifiques sont les suivants :
1- Evaluer les nuisances rencontrées dans notre
environnement de travail
2- Comparer les résultats de l'évaluation aux
normes en vigueur
3- Décrire l'impact de ces nuisances sur la
santé des travailleurs exposés
4- Proposer les mesures de prévention
adaptées.
I-GENERALITES
I-1 TEXTILE, NOTION DE GENERALITE
I-1-1 : Historique
L'être humain a eu besoin depuis son apparition sur la
terre de vêtement et de nourriture pour survivre. La fabrication de
tissus et de vêtements remonte donc aux origines de l'humanité, et
l'outil de base était le métier à tisser manuel. Des
améliorations mécaniques ont été apportées
pour la lice de métier à tisser.
Au XII è siècle, a été introduite
la pédale permettant le fonctionnement de plusieurs jeux de lisses, mais
avec l'intégration du battant, le métier mécanisé
est devenu l'instrument de tissage prédominant en Europe, voire dans les
autres parties du monde.
La mécanisation du tissage a commencé en 1773
avec la navette volante de JOHN KAY, qui permettait de lancer automatiquement
la navette sur toute la longueur du métier. EDMUND CARTWIGHT mit au
point le métier à vapeur et en 1788, il créa avec JAMES
WATT, en Angleterre, la première usine à textile fondée
sur ce principe. Avec ce nouveau principe, plusieurs usines à textile
ont pu être construites. (14)
En 1801, le français JOSEPH MARIE JACQUARD inventa le
système à carte perforé grâce auquel les motifs
pouvaient être tissés automatiquement.
De progrès en progrès, les anciens
métiers à tisser en vapeur, ou en bois, ont été
remplacés par des métiers à tisser en acier, ou en
d'autres matériaux.
La forte demande en habillement et en revêtement a
entraîné l'augmentation de la taille des industries textiles, de
leur rapidité et de leur automatisation. (14)
L'automatisation progressive du tissage associé,
à une augmentation du coût du travail, a entraîné le
déplacement de ce secteur industriel vers les pays en
développement qui détiennent aujourd'hui 70% de la production
mondiale. La sécurité et la santé des travailleurs du
textile sont ainsi devenues des questions de grande importance dans les pays en
développement.
Figure 1 : Vue générale
d'un métier à tisser. N.V.Weefautomaten Picanol, leper, pp :
1
I-1-2 : Poste de travail
L'industrie textile couvre le cycle de fabrication allant du
traitement de la matière première jusqu'au produit semi-finis
(fils, tricot et tissu ennoblis) et ceux jusqu'à certains produits finis
(maille, linge de maison, décoration, etc.). Le processus de
transformation des matières premières textiles en produits finis
se déroule selon plusieurs étapes : les fibres passent
à l'état de fils puis d'étoffes (par tissage, tricotage).
Au cours de la transformation, les fibres subissent différentes
opérations d'ennoblissement (blanchissement, teinture, impression,
apprêts). (23)
I-1-2-1 : La filature
Elle se réalise en plusieurs étapes :
? L'ouverture, le mélange, et l'épuration
Ici, les balles de cotons sont ouvertes, et le coton y est
retiré et placé dans des chargeuses munies de bandes
transporteuses garnies de dents.
? Le cardage et le peignage
Le cardage assure la deuxième et dernière
opération d'épuration. Il transforme les petites touffes en
fibres bien séparées et ouvertes.
Le peignage exige une épuration plus poussée que
le cardage et se réalise grâce à un procédé
compliqué, constitué de rouleaux d'alimentation cannelés
et de cylindres partiellement garnis d'aiguilles.
? Le filage
Il consiste à transformer la mèche en fil de
calibre voulu et la torsion souhaitée. Il se réalise avec des
machines types continus à filer à anneaux.
? Le Renvidage et le bobinage
Ce sont des étapes préparatoires au tissage et
au tricotage.
En principe, les produits bobinés sont utilisés
comme fils de chaîne (fils passant dans le sens de la longueur d'un
tissu), et les produits renvidés serviront de fils de trame (fils
passant dans le sens de la largeur d'un tissu).
I-1-2-2 : Le tissage
Le tissu est obtenu par le tissage qui est le résultat de
l'entrecroisement , dans un même
plan, de fils
disposés dans le sens de la
chaîne
et de fils disposés, perpendiculairement aux fils de chaîne, dans
le sens de la
trame.
Le liage obtenu entre ces fils de chaîne et trame se défini par
une
armure.
Le personnel employé dans ce secteur occupe
généralement quatre types de fonctions :
? Les opérateurs de machines, appelés
tisserands, qui parcourent la zone de production dont ils sont responsables et
qui contrôlent les opérations de production, corrigent certains
dysfonctionnements (cas de rupture de fils) et relancent les machines qui se
sont arrêtées.
? Les mécaniciens qui montent, règlent et
réparent les machines à tisser.
? Les manutentionnaires qui transportent, chargent les
matières premières (fils de chaîne et fil de trame) sur les
métiers à tisser et récupèrent, déplacent
les produits finis (rouleaux de tissu).
? Les travailleurs chargés du nettoyage, du graissage
des machines, de la maintenance, etc.
Figure 2 : Navette de métier
à tisser. N.V.Weefautomaten Picanol, leper, pp : 2.1
I-2 PROBLEMES LIES A LA SANTE DANS LE
TEXTILE
A mesure que les machines sont devenues plus grosses, plus
rapides et plus compliquées, de nouveaux risques sont apparus.
I-2-1 Les risques d'accident
? Les chutes
Les sols encombrés (pièce de machine) ou
glissants (huile, graisse, eau) peuvent provoquer des chutes, car un grand
nombre de travailleurs passent la plus grande partie de leur journée
à parcourir leur lieu de travail en gardant plutôt les yeux
fixés sur les opérations en cours.
? Les machines
Certaines parties sont protégées (transmissions,
point de pincements), d'autres non (harnais, ros, lieu d'intervention du
travail) et sont sources d'accidents majeurs ou mineurs.
? Les manutentions
Elles concernent le soulèvement, le déplacement,
la dépose de lourds cylindres, d'ensoufles (enroulement,
déroulement), de chariots à bras.
? Les incendies et combustions
Le textile génère une quantité
considérable de peluche, poussière, fibres de coton en suspension
pouvant présenter des risques d'incendie, si les fibres sont
combustibles.
I-2-2 Les risques de maladies professionnelles
L'objectif de notre travail étant l'étude des
nuisances physiques présentes dans notre environnement industriel, nous
insisterons d'avantage sur le bruit, la chaleur, et l'éclairage.
I-2-2-1 LE BRUIT
I-2-2-1-1 Définitions
a) Définition du son
Le son est une sensation auditive engendrée par une
vibration acoustique d'un corps solide, liquide ou gazeux
Le son est pur quand la vibration acoustique correspondante est
une fonction sinusoïdale du temps.
Il se caractérise par sa fréquence et son niveau
sonore.
b) Définition du bruit
Sur le plan psychosensoriel, le bruit est
défini comme un son dépourvu de caractère musical, plus
précisément comme un son gênant, indésirable.
Pour l'Organisation Internationale de
Normalisation (ISO), le bruit est un phénomène
acoustique produisant une sensation auditive considérée comme
gênante et désagréable.
L'Association Française de Normalisation
(AFNOR) qualifie de bruit toute
sensation auditive désagréable et gênante,
tout phénomène acoustique produisant cette sensation.
Cette notion de gêne ou de désagrément est
très subjective. Ainsi, une musique
agréable pour ceux qui ont choisi de l'écouter,
sera vécue comme insupportable par les
voisins. En matière de bruit, les sons que nous subissons
paraissent toujours plus détestables
que ceux que nous choisissons de notre plein gré.
Le bruit peut être toléré de façon
très différente selon les individus, les sociétés,
les cultures et les civilisations.
Sur le plan physique, Il s'agit d'un ensemble
de vibrations sonores complexes e désordonnées ayant un
caractère aléatoire, sans composantes bien définies.
c). Définition de la fréquence
La fréquence caractérise la hauteur du son et
est exprimée en Hertz (Hz).
Elle correspond au nombre de périodes par seconde,
c'est à dire au nombre de vibrations complètes qui se produisent
en 1 seconde.
Les sons de basse fréquence (vibrations
inférieures à quelques centaines de Hz) sont perçus comme
des sons graves, ceux de fréquence élevée sont
perçus comme aigus
Le champ auditif ou le domaine des fréquences audibles
s'étend de 20 Hz à 20 000 Hz (20 KHz). Les fréquences
conversationnelles s'étendent de 500 à 2000 Hz. La
sensibilité maximale de l'oreille est comprise entre 1 000 et 6000
Hz.
d) Le niveau sonore
L'intensité d'un bruit correspond
à l'amplitude de la vibration acoustique. Le décibel (dB)
unité relative, exprime le niveau sonore d'une source bruyante.
Le décibel correspond au pouvoir
sélectif de l'oreille permettant d'apprécier une variation
d'intensité. Il constitue une bonne unité relative pour
caractériser physiquement et physiologiquement les sons.
Le seuil de l'audition situe le niveau
minimal d'intensité audible à une puissance liminaire de
10-12 W/m2, pour un sujet normal, ce qui correspond à une
pression de 2.10-5 Pascals (20 micro pascals).
Le décibel A ou dB (A) permet de reproduire la
sensibilité de l'oreille.
En effet l'oreille humaine est plus sensible aux moyennes
fréquences qu'aux basses et hautes fréquences. Pour tenir compte
de ce comportement physiologique de l'oreille, les instruments de mesure
(sonomètre, dosimètre) sont équipés d'un filtre dit
« de pondération A » dont la réponse en
fréquence est la même que celle de l'oreille. L'unité de
mesure s'appelle alors le décibel pondéré A ou dB (A).
I-2-2-1-2: Les bruits en milieu de travail.
a) Types de bruit
En milieu professionnel, il existe différents types
d'exposition sonore qu'il faut prendre en considération lors de
l'évaluation des postes. On distingue les bruits stables et continus,
les bruits fluctuants de façon répétitives et
imprévisibles.
Le bruit impulsionnel est un bruit consistant en une ou
plusieurs impulsions d'énergie acoustique ayant chacune une durée
inférieure à une seconde et séparées par des
intervalles de durée supérieure à 0,2 secondes.
Les coups de marteau, les chocs de presse manuelle, les
échappements d'air Comprimé de vérins, les tirs de
pistolet de scellement en sont des exemples.
Figure3 : Industries
manufacturières les plus bruyantes par ordre décroissant.
Encyclopédie de sécurité et santé au travail.
Volume II pp : 47.2
b) Limites réglementaires (26)
Selon la réglementation en vigueur en France (Code du
travail, art. R. 232-8-2), lorsque le niveau d'exposition sonore est
supérieur à 85 dB (A) ou lorsque le niveau de pression acoustique
de crête dépasse 135 dB, l'employeur doit prévoir une
surveillance médicale, fournir des protecteurs individuels et informer
les salariés sur les risques pour leur audition.
Lorsque les niveaux d'exposition sonore sont au-delà de
90 dB(A) ou le niveau de pression acoustique de crête dépasse 140
dB, l'employeur doit établir et mettre en oeuvre un programme de mesures
de nature technique ou d'organisation du travail destiné à
réduire l'exposition au bruit.
Le tableau ci-dessous donne les durées maximales
d'exposition sonore quotidienne à ne pas dépasser, de
façon à ce que ce niveau d'exposition sonore ne dépasse
pas 85 dB(A) pour 8 heures de travail par jour.
Tableau I: Durée maximale d'exposition
sonore quotidienne
Niveau sonore en dB (A)
|
Durée d'exposition quotidienne
Maximale
|
85
|
8H
|
88
|
2H
|
91
|
4H
|
94
|
2H
|
97
|
1H
|
100
|
30min
|
103
|
15min
|
106
|
7min30s
|
109
|
3min45s
|
112
|
1min52s
|
115
|
56sec
|
118
|
28sec
|
Exemple: L'exposition d'un salarié
à un bruit de 100 dB pendant 30 minutes correspond à une
exposition à 85 dB (A) pendant 08 heures.
c) La détermination du niveau d'exposition
Il s'agit de mesurer le bruit reçu.
Le bruit reçu dépend de la nature des
activités professionnelles et des circonstances de l'exposition au bruit
des machines et équipements.
Ce bruit varie en fonction de l'espace et du temps.
Deux indicateurs sont à prendre en
considération :
*: Le niveau de pression acoustique de crête, Lpc
Il est exprimé en dB. C'est la valeur maximale de la
pression acoustique instantanée, observée durant une
période de temps représentative de la journée de
travail.
*. Le niveau d'exposition sonore quotidienne ou LEX,
d
C'est le niveau de bruit qui conduirait un salarié
à recevoir, pendant 8 heures (durée habituelle d'un poste de
travail) la même énergie sonore donc à être
exposé au même risque que celle qu'il reçoit effectivement
à son poste de travail pendant la durée réelle quotidienne
de travail (qui peut être différente de 8 heures).
LEx,d : L pour level (niveau en anglais), d pour day Gour), EX
pour exposition.
Cet indice est déterminé à partir du
niveau sonore mesuré à l'aide d'un exposimètre ou d'un
dosimètre intégrateur pendant une durée d'exposition T.
I-2-2-1-3 La nocivité du bruit.
a) Elle est liée aux caractères du bruit
que sont :
· La qualité du bruit les bruits
de fréquence aiguë (hautes fréquences) sont, à
intensité égale, plus nocifs que les bruits graves.
. La pureté: un son pur de grande
intensité, est plus traumatisant pour l'oreille interne qu'un bruit
à large spectre. Mais il faut noter que les sons purs sont peu
fréquents en milieu industriel.
. L'intensité du bruit: le risque de
fatigue auditive et ou de surdité professionnelle croît avec
l'augmentation de l'intensité. Un son très intense, au lieu
d'être véritablement entendu, procure une sensation
désagréable, puis douloureuse. Cent vingt décibels (120
dB) constituent le seuil de la douleur. Au-delà de cent vingt
décibels les tympans peuvent subir des lésions importantes.
. L'émergence et le rythme du bruit:
un bruit impulsionnel ayant un caractère soudain et imprévisible
est plus nocif qu'un bruit stable et continu.
. Durée d'exposition: pour une
même ambiance sonore, plus la durée d'exposition est
élevée plus les lésions auditives de l'oreille interne
seront considérables.
.L'association avec les vibrations
l'exposition au bruit industriel associée aux vibrations aggrave le
traumatisme sonore chronique.
b) Les facteurs individuels et l'état
fonctionnel
De nombreux autres facteurs peuvent aggraver le traumatisme
sonore. Ce sont :
L'âge: la fragilité
cochléaire au bruit s'accroît avec l'âge; elle devient plus
marquée
au-delà de 50 ans.
La susceptibilité individuelle:
certains sujets sont plus fragiles que d'autres au bruit
La fragilisation antérieure de
l'oreille pouvant être provoquée par des affections de
nature microbienne ou virale, traumatique, toxique (ototoxiques
médicamenteux ou industriels) ou être héréditaire
(hypoacousie familiale).
I-2-2-1-4 Les effets nocifs du bruit.
Le bruit a des effets directs sur l'audition: fatigue
auditive, surdité professionnelle. Il a d'autres effets sur la
santé et le travail, ainsi que des conséquences sur la vie
sociale et familiale
a) Effets sur l'audition
*: La fatigue auditive
La fatigue auditive est un déficit transitoire sur la
fréquence 4000 Hz de la
perception auditive lors d'une exposition à un bruit
intense. Ce déficit est récupérable dans sa
quasi-totalité en quelques heures après cessation de l'exposition
au bruit lésionnel.
C'est le premier stade de l'atteinte auditive. Il suffit d'une
exposition de quelques heures à un bruit intense pour que cette fatigue
s'installe provoquant une baisse temporaire de l'acuité auditive.
La fonction auditive normale est
récupérée après une période variant entre 12
et
36 heures selon les individus et l'importance de l'exposition.
A ce stade on peut parler de fatigue auditive
* La surdité professionnelle
La surdité professionnelle évolue de
façon lente et insidieuse en trois stades audiométriques et
cliniques.
1er stade: Le scotome auditif
irréversible aux 4000 Hz
Dans un premier temps, le sujet ne se rend compte de rien, le
déficit ne gêne pas sa vie relationnelle. Seule la zone des
fréquences centrées sur 4000 Hz est touchée. C'est en
effet aux 4000 Hz qu'apparaît une encoche ou scotome auditif. Ce trou
auditif atteint 30 à 40 décibels de perte.
Les fréquences adjacentes sont peu touchées,
notamment dans la zone conversationnelle entre les fréquences 500
à 2000 Hz.
2ème stade: La période de
latence
A ce stade, l'encoche ou scotome auditif aux 4000 Hz
s'approfondit jusqu'à 60 ou 70 dB(A). Les fréquences
conversationnelles sont atteintes. Le sujet fait répéter,
n'entend plus certains sons, surtout s'ils sont aigus, et
l'intelligibilité des mots devient difficile surtout s'ils sont courts
ou monosyllabiques.
Il ne comprend plus distinctement ce qui se dit surtout quand
plusieurs personnes parlent. De ce fait, il commence à subir une
gêne sensible dans sa vie sociale et professionnelle. De légers
troubles tels qu'acouphènes, sifflements et sensation d'oreilles
bouchées peuvent apparaître.
L'audiogramme montre une aggravation du déficit auditif
à 4000 Hz avec extension de l'atteinte aux fréquences voisines de
2000 Hz et 6000 Hz.
3 ème stade: La surdité
manifeste:
C'est la surdité profonde. La perte auditive atteint
100 voire 110 dB (A) à la fréquence 4000 Hz. Les
fréquences adjacentes sont largement touchées.
Le déficit auditif sur les fréquences
conversationnelles est important par exemple 70 dB (A) à 1000 Hz et 40
dB (A) à 500 Hz ; on note une perte sensible de l'audition de la voix. A
ce stade le travailleur devient un handicapé sensoriel et
professionnel.
Tableau II: Stade de la surdité
professionnelle (26)
Stade 1 :
Le sujet ne se rend pas encore compte de sa perte d'audition car
les fréquences de la parole sont pas touchées.
Stade 2 :
Les fréquences conversationnelles sont touchées.
Le sujet devient <<dur d'oreille. Il ne comprend plus distinctement ce
qui se dit.
Stade 3 :
Surdité manifeste. La surdité est profonde et
irréversible.
*: Les caractères de la surdité
professionnelle
Débutant par un scotome auditif aux 4000 Hz, la
surdité professionnelle est une surdité de perception par
atteinte endocochléaire bilatérale, symétrique et
irréversible avec stabilisation des lésions après
cessation de l'exposition au bruit.
Le seuil de la conduction osseuse doit être égal
à celui de la conduction aérienne et les courbes
audiométriques en CA et CO sont superposées. Elle est plus
marquée en audiométrie vocale que tonale.
* Le diagnostic différentiel
Sont à éliminer:
~ Les surdités de transmission
caractérisées par un Weber latéralisé vers
l'oreille malade et un Rhine négatif.
~ Les surdités par sénescence se
traduisant par une aggravation de la surdité et une évolution des
lésions même après cessation de l'exposition sonore.
~ Les surdités par traumatisme crânien
caractérisées par une non stabilité des
lésions avec de manière générale possibilité
de récupération.
~ Surdité par des médicaments ototoxiques
atteignant les sons sur les fréquences très aigus. La
fréquence 8000 Hz est donc touchée avant la fréquence 4000
Hz et reste beaucoup plus atteinte.
b) Effets du bruit autres que la surdité
professionnelle
* Effets de masque
Un son perturbe la perception parfaite d'un autre son. Si
l'intensité de l'un est très supérieure à
l'intensité de l'autre, celui-ci peut ne pas être entendu. Les
conversations deviennent impossibles. Les signaux d'alarme et de
sécurité ne sont plus audibles, d'où le risque accru
d'incidents et d'accidents du travail.
* Effets extra auditifs
Ces effets extra auditifs ont des conséquences
certaines sur:
Le rendement au travail par une augmentation de la charge de
travail (fatigue, pénibilité, erreurs dans la production)
La vie familiale et sociale (agressivité, isolement,
difficultés des relations interpersonnelles
. Effets neuropsychiques et cognitifs
Ils se traduisent par des signes non spécifiques
à type de céphalées, irritabilité,
anxiété, troubles de l'humeur, troubles de la concentration, de
la mémoire, altération des fonctions cognitives, diminution de la
vigilance, troubles du comportement, baisse de l'adaptation aux tâches
à exécution rapide. Il peut s'agir aussi de perturbation du
sommeil à type de diminution du sommeil paradoxal avec des
réveils nocturnes fréquents.
. Effets cardiovasculaires :
Ces effets se traduisent par une modification du rythme
cardiaque (augmentation de la fréquence cardiaque), de la pression
artérielle diastolique, de la fréquence
respiratoire, vasoconstriction.
. Effets digestifs:
Ils sont peu spécifiques à type de troubles
dyspepsique, d'hypersécrétion gastrique.
.
Effets visuels:
Ils se traduisent par une dilatation pupillaire, une
perturbation de la vision nocturne avec difficulté d'appréciation
de la profondeur et des contrastes,
. Effets hormonaux :
Ces effets se traduisent par une élévation des
corticoïdes, des catécholamines, avec une tendance à
l'hypoglycémie.
I-2-2-1-5 La prévention technique collective.
a) Réduction des bruits à la source
Elle a pour objectif de piéger le bruit à sa
source d'émission avant sa propagation dans l'environnement et cela peut
se faire par:
-Action sur le processus opératoire et la suppression
des chocs (revêtements amortissant des zones d'impact et de chocs,
réduction des frottements et lubrification des engrenages, entretien
préventif et régulier des machines).
-Encoffrement des machines bruyantes qui consiste à
enfermer partiellement ou complètement une machine ou un appareil dans
une cabine hermétiquement close, dotée d'une bonne isolation
sonore.
-Remplacement des outils bruyants par des modèles munis
de silencieux.
b) Réduction de la propagation du bruit
Elle est basée sur:
La réduction de la transmission du bruit par voie
solide par isolation anti-vibratile à l'aide de socle, de ressorts ou
d'amortisseurs.
. La réduction de la propagation aérienne du
bruit par écrans acoustiques avec revêtement absorbant
. La diminution de la réverbération des locaux
par revêtement du plafond et des parois (murs) à l'aide de
matériaux et de structures absorbants; les matériaux poreux et
fibreux sont les plus efficaces.
c) Organisation du travail
Une bonne organisation du travail doit éviter
l'exposition des travailleurs aux bruits lésionnels. Elle doit tenir
à :
. Isoler les salariés des sources de bruit à
l'aide d'écrans, de parois de séparation partielle ou de cabines
insonorisées.
. Eloigner les travailleurs des machines bruyantes par zonage
acoustique.
. Limiter la durée d'exposition des travailleurs aux
bruits dangereux.
II-2-1-6 Information, formation, signalisation.
Les travailleurs dont l'exposition quotidienne sonore
dépasse 85 dB (A) doivent
avoir une formation et une information relative aux risques de
l'exposition au bruit (Art.R.232-8-5 du Code du Travail Français).
La mise en place de la signalisation de locaux bruyants vise
à :
. Avertir les salariés du danger,
. Signaler que le port des protecteurs individuels est
recommandé ou obligatoire
. Réglementer l'accès des lieux où les
niveaux sonores atteignent ou dépassent 105 dB (A).
I-2-2-1-7 Protection individuelle des
salariés.
La protection individuelle doit être mise à leur
disposition si LEx, d > 85 dB (A) ou Lpc> 135 dB et obligatoirement
portée si les valeurs dépassent respectivement 90 dB (A) ou 140
dB. Il existe différentes sortes de protecteurs individuels passifs ou
actifs se présentant sous forme de :
· protecteurs passifs: bouchons
d'oreille, serre-tête, ou serre nuque avec coquilles, casque
enveloppant.
· protecteur actifs : leur appareillage
électronique produit un Il anti-bruit Il qui leur permet de
réduire activement le bruit.
Pour un port continu, les bouchons d'oreille sont le plus
souvent préférés et utilisés.
Cependant, pour certains travaux spécifiques, exposant
à des chocs ou des bruits impulsionnels, les casques enveloppants sont
les plus efficaces.
I-2-2-1-8 Surveillance médicale
La surveillance clinique et audiométrique doit
comporter:
Un examen médical préalable à
l'affectation à un poste de travail exposant au bruit. Il comprend une
audiométrie liminaire tonale en conduction aérienne (CA)
complétée en cas d'anomalie par un examen audiométrique
complet tonal et vocal avec CA et CO.
Des examens médicaux et audiométriques
périodiques : un examen médical annuel, un contrôle
audiométrique tonal pratiqué dans l'année qui suit
l'affection à un poste de travail exposé au bruit.
L'audiométrie de contrôle est à
renouveler ensuite, indépendamment du fait que le travailleur porte des
protections individuelles; elle doit être modulée selon le niveau
d'exposition sonore quotidienne des travailleurs (LEx,d) (arrêté
du 31/01/89).
· Tous les trois ans si le LEx,d est> 85 dB (A) mais
inférieur à 90 dB (A) ou si le
Lpc est < à 140 dB.
· Tous les deux ans si le LEx,d est> 90 dB (A) mais
inférieur à 100 dB (A) ou si le
Lpc atteint 140 dB.
· Tous les ans si le LEx,d est> 100 dB(A).
Le dossier médical doit comprendre:
- une fiche d'exposition (poste occupé, durée,
mesurage) :
- le modèle de protecteurs individuels avec leur
valeur d'atténuation du bruit;
- la date et les résultats des examens
médicaux.
Il sera conservé pendant dix ans après la fin de
l'exposition.
I-2-2-1-9 La réparation d'une surdité
professionnelle.
Les atteintes auditives d'une certaine gravité sont
réparées dans le tableau n° 42 des maladies
professionnelles.
La liste des travaux susceptibles de provoquer la
surdité est limitative.
La durée minimale d'exposition est de un an,
réduite à 30 jours en ce qui concerne la mise au point des
propulseurs, réacteurs et moteurs thermiques. Et le délai de
prise en charge est de un an après la cessation de l'exposition au
bruit.
Selon les prescriptions du tableau de réparation, la
perte auditive doit être supérieure ou égale à 35 dB
sur la meilleure oreille.
Le déficit audiométrique moyen de 35 dB est
calculé en divisant par 10 la somme des déficits mesurés
sur les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz, pondérés
respectivement par les coefficients 2, 4, 3 et 1. Ce déficit moyen sur
la meilleure oreille doit être supérieur ou égal à
35 dB.
10
Ce déficit doit être confirmé par une
audiométrie tonale (CA, CO) et vocale réalisée trois
semaines à un an après la cessation de l'exposition aux bruits
lésionnels.
I-2-2-2 L'éclairage
L'éclairement est la densité de lumière
sur une surface. Il s'exprime par la formule,
E = F/S où F est la valeur du flux lumineux atteignant
la surface, et S l'aire de cette surface réceptrice. Son unité
est le lux.
L'éclairage en milieu du textile est destiné
à satisfaire aux exigences suivantes :
* Contribuer à assurer un environnement de travail
sûr.
* Aider à l'exécution des tâches
visuelles
* Assurer un environnement visuel approprié.
Elément clé de notre capacité de voir,
elle est nécessaire pour apprécier la forme, la couleur, et la
position dans le panorama visuel des objets qui nous entourent dans notre vie
quotidienne.
Très souvent parce que nous sommes tellement
habitués à disposer de cette faculté, que nous la tenons
pour acquise. Il est courant de constater des problèmes visuels
associés à un système d'éclairage déficient
sur le lieu de travail.
Un système d'éclairage bien conçu
demande une collaboration précoce d'architectes, d'éclairagistes
et de responsables d'hygiènes de travail.
I-2-2-2-1 Le niveau d'éclairement
Il est mesuré à l'aide d'un luxmètre qui
converti l'énergie lumineuse en signal électrique, lequel est
ensuite amplifié pour permettre une lecture facile sur une
échelle étalonnée en lux.
Le choix du niveau d'éclairement d'un poste
particulier demande d'étudier les points suivants :
La nature du travail
Le facteur de réflexion de l'objet et de
l'environnement immédiat
Les différences avec la lumière naturelle et le
besoin d'éclairement dans la journée
L'age du travailleur
I-2-2-2-2 Unités et grandeurs
utilisées en éclairage
Plusieurs sont communément employées dont les
principales sont :
Flux lumineux : énergie lumineuse
émise par unité de temps par une source lumineuse. Unité
le lumen (lm)
Intensité lumineuse:
flux lumineux émis dans une direction donnée par une source
dont la répartition n'est pas uniforme. Unité: la candela
(cd).
Niveau d'éclairement:
niveau d'éclairement d'une surface de 1 m2
recevant un flux lumineux d'un lumen. Unité: le lux
Luminance: définie pour une surface
dans une direction donnée, la luminance représente le quotient de
l'intensité lumineuse par la surface vue par un observateur situé
dans la même direction (surface apparente). Unité: la cd/m2.
Contraste: différence de
luminance entre un objet et son environnement ou entre différentes
parties d'un objet.
I-2-2-2-3 Les facteurs affectant la visibilité
des objets
Le degré de sécurité dans
l'exécution d'une tâche dépend, en grande partie, de la
qualité de l'éclairage et des capacités visuelles. La
visibilité d'un objet est conditionnée par de nombreux facteurs.
L'un des plus importants est le contraste de luminances
dû aux facteurs de réflexion, aux ombres, ou aux couleurs de
l'objet lui-même et aux facteurs de réflexion de la couleur.
I-2-2-2-4 La distribution de la lumière;
l'éblouissement
L'éblouissement se produit lorsqu'une source lumineuse
brillante se trouve dans le champ visuel; il en résulte une diminution
de l'aptitude à distinguer les objets.
Les travailleurs soumis à des effets
d'éblouissement constants et successifs risquent de souffrir de fatigue
oculaire ainsi que de troubles fonctionnels, même si, dans bien des cas,
ils n'en sont pas conscients.
On distingue l'éblouissement direct dû à
des sources lumineuses intenses situées directement dans l'axe de
vision, et l'éblouissement par réflexion lorsque la
lumière est réfléchie sur des surfaces présentant
un facteur de réflexion élevé. Les facteurs de
l'éblouissement sont les suivants:
Le phénomène d'éblouissement se produit lors
de la présence d'une luminance excessive dans le champ de vision.
Les effets de l'éblouissement sur la vision peuvent
être divisés en deux groupes appelés éblouissement
d'incapacité et éblouissement d'inconfort.
a). Luminance de la source lumineuse: la luminance
maximale acceptable en observation directe est de 7 500 cd/m2.
b). Position de la source lumineuse: ce type
d'éblouissement se produit lorsque la source lumineuse se trouve dans un
angle de 45° par rapport à l'axe de vision de l'observateur; il
devient négligeable quand la source lumineuse est placée en
dehors de cet angle.
c). En règle générale,
l'éblouissement augmente lorsque les sources lumineuses sont
installées relativement bas ou dans des pièces de grandes
dimensions.
d). Distribution de la luminance entre objets et surfaces:
plus les différences de luminance entre les objets situés
dans le champ visuel sont grandes, plus l'éblouissement est important et
plus les performances visuelles se dégradent du fait de ses effets sur
le processus d'adaptation. Les différences de luminance maximales
recommandées sont les suivantes:
tâche visuelle - plan utile: 3: 1;
tâche visuelle - environnement: 10: 1.
e). Durée d'exposition: même les sources
lumineuses à basse luminance peuvent être cause
d'éblouissement si la durée d'exposition est trop longue.
I-2-2-2-5 Les systèmes
d'éclairage
Les systèmes d'éclairage les plus courants sont
les suivants:
L'éclairage général uniforme
Dans ce système, les sources lumineuses sont
réparties uniformément, indépendamment de l'implantation
des postes de travail. Le niveau d'éclairement moyen doit être
égal au niveau d'éclairement nécessaire pour la
tâche à effectuer.
Ces systèmes sont principalement utilisés sur des
lieux de travail où les postes de travail ne sont pas fIxes.
L'éclairage général
localisé
Ce type d'éclairage est constitué de plafonniers
que l'on répartit en gardant deux choses à l'esprit -les
caractéristiques de l'équipement et les besoins
d'éclairage de chaque poste de travail.
Ce type d'éclairage est bien adapté aux lieux ou
aux zones de travail qui nécessitent un niveau d'éclairement
élevé, et exige que l'on connaisse l'emplacement précis de
chaque poste de travail avant même la phase d'étude.
Figure 4 : Les différents
systèmes d'éclairage. Encyclopédie de
sécurité et santé au travail. Volume II pp :46.14
I-2-2-2-6 La couleur: les concepts de base
La couleur est un élément important du cadre de
travail et son choix est déterminant pour l'efficacité, la
sécurité et le bien-être général du
personnel.
De la même manière, la finition des surfaces et
des équipements se trouvant dans l'environnement de travail contribue
à créer des conditions visuelles et un environnement
agréables.
La lumière ordinaire se compose de rayonnements
électromagnétiques de longueurs d'ondes différentes
correspondant à chacune des bandes du spectre visible.
En combinant les lumières rouge, jaune et bleue, il est
possible d'obtenir la plupart des couleurs visibles, y compris le blanc.
Notre perception de la couleur d'un objet dépend de
celle de la lumière qui l'éclaire et de la manière dont
l'objet lui-même réfléchit la lumière.
Les lampes peuvent être classées en trois
catégories, selon l'apparence de la couleur de la lumière
qu'elles émettent:
. -teinte chaude: lumière blanche,
rougeâtre, recommandée pour les habitations;
· -teinte intermédiaire: lumière
blanche, recommandée pour les lieux de travail;
-teinte froide: lumière blanche
bleuâtre, recommandée pour les tâches nécessitant un
fort niveau d'éclairement ou les climats chauds.
I-2-2-2-7 Les conditions
d'éclairage optimales pour le confort et la performance visuels
(15)
Elles sont basées sur deux
caractéristiques :
Les caractéristiques de
l'observateur :
La sensibilité du système visuel de l'individu
à la taille, au contraste, au temps d'exposition ;
Les caractéristiques d'adaptation
transitoire ;
La prédisposition à
l'éblouissement ;
L'age ;
Les caractéristiques psychologiques et de
motivation.
Les caractéristiques de la tache :
La configuration des détails
Le contraste détail/fond ;
La luminance de fond ;
La réflexion spéculaire des
détails ;
Pour les taches particulières, il convient de se poser
les questions suivantes :
Les détails de la tache sont ils faciles à
voir ?
L'exécution de la tache est elle susceptible de durer
longtemps ?
En cas d'erreur résultant de l'exécution de la
tache, les conséquences risquent elles d'être graves ?
Figure 5 : Niveau d'éclairage en
fonction de la tache effectuée. Encyclopédie de
sécurité et santé au travail. Volume II pp : 46.8
I-2-2-2-8 Le mesurage
Les études d'éclairage
Une technique d'étude souvent utilisée repose
sur une grille de points de mesurage répartis sur l'ensemble de la
surface considérée.
La base de cette technique consiste à diviser
l'ensemble du local en un certain nombre de zones égales,
idéalement carrées.
L'éclairement au centre de chacune des zones est
mesuré au niveau du bureau (0,85 m au-dessus du niveau du sol), puis on
calcule une valeur d'éclairement moyen.
La précision de la valeur de l'éclairement moyen
dépend du nombre de points de mesurage utilisés.
Il existe une relation permettant de calculer le nombre
minimal de points à partir de l'indice du local
considéré.
Longueur X largeur
Hauteur utile de l'installation X (Longueur +
largeur)
Dans cette formule, la longueur et la largeur sont les dimensions
de la pièce et la hauteur utile d'installation correspond à la
distance entre le plan utile (ou de travail) et le plan des luminaires
NB : Lors de l'étude de l'éclairage
d'une zone de travail et de son environnement immédiat, il convient de
prendre en compte l'uniformité de l'éclairement.
Eclairement minimal
Facteur d'uniformité =
------------------------
Eclairement
moyen
Pour toute zone de travail et son environnement
immédiat, le facteur d'uniformité ne doit pas être
inférieur à 0,8.
Quelque soit le système pour lequel on opte, on
veillera à ce que les variations d'éclairement dans un local ne
soient pas trop fortes.
Le rapport d'éclairement est exprimé par la
formule:
Eclairement maximal
Rapport d'éclairement =
----------------------------
Eclairement minimal
En un point quelconque de la zone principale de
l'intérieur, le rapport d'éclairement ne devrait pas être
supérieur à 5: 1.
Les instruments utilisés pour mesurer l'éclairement
et la luminance ont des réponses spectrales qui diffèrent de
celle du système humain.
Ces réponses sont souvent corrigées à l'aide
filtres. Si des filtres sont intégrés, les instruments sont dits
à correction de couleur.
. Les luxmètres comportent une correction
supplémentaire qui compense la direction de la lumière incidente
arrivant sur la cellule de détection. Les luxmètres capables de
mesurer l'éclairement de manière précise à partir
de différentes directions de lumière incidente sont dits
à correction de cosinus.
Dans l'industrie du textile, les normes en lux varient selon
le secteur d'activité :
* Cardage, étirage, bobinage = 250 lux
* Filage, tissage gros ou clair = 425 lux
* Tissage fin ou fondé = 625 lux
* Comparaison de couleur = 850 lux
Une exposition à un éclairement inférieur
ou supérieur à ces normes entraînerait une accommodation
forcée de la vue, responsable de fatigue oculaire, voire baisse
d'acuité visuelle.
I-2-2-3 LA CHALEUR
L'homme est un homéotherme. Pour bien se porter, sa
température doit demeurer stable dans des limites comprises dans la
fourchette 37 +/- 0,50 C.
Certaines technologies, techniques ou conditions climatiques
sont susceptibles d'augmenter la température ambiante, mettant ainsi en
péril l'équilibre thermique de l'organisme, provoquant des
pathologies.
I-2-2-3-1 Les métiers exposant à la
chaleur.
Les métiers exposant à !a chaleur humide se
retrouvent dans,les usines de textiles, la teinturerie, les distilleries de
boissons, la conserverie par l'autoclave ,l'industrie de la papeterie, le
travail dans les mines, et les sécheries de chicorée...
Les métiers exposant à la chaleur sèche
se trouvent dans la métallurgie, la sidérurgie, les fonderies et
transformation métallique, les cimenteries...
I-2-2-3-2 La thermorégulation
a) La température réelle
Dans un milieu de travail donné, la température
réelle dépend de la chaleur telle qu'elle est produite, du
degré d'humidité du milieu, de la ventilation, et de la
température de rayonnement des parois (dans un local).
Tous ces paramètres doivent être pris en compte
dans l'évaluation de l'exposition à la chaleur, car ils
concourent au confort thermique des travailleurs.
b) La thermogenèse
C'est la production de chaleur. Elle fait intervenir le
métabolisme de base et l'exercice musculaire.
Le métabolisme de base est la production thermique de
l'organisme à la température de neutralité thermique (Mo).
C'est la chaleur dégagée par le fonctionnement vital des
cellules. Sa production est de 1700 Kcal/j pour un homme à jeun de 70 kg
qui est au repos:
L'exercice musculaire est la principale source de production de
chaleur (Mw). Au repos, .la production de chaleur est de 70 Kcal/h. A l'effort
cette production est multipliée par 8.
c) La thermolyse
C'est la déperdition de chaleur.
Elle se fait en deux étapes:
? Première étape: c'est le passage de la
chaleur de la zone centrale du corps vers les zones périphériques
(zones cutanées)
?> Deuxième étape: consiste à la
disparition cutanée de la chaleur vers l'extérieur.
Les processus varient en fonction des changements de la
température corporelle ou de la température ambiante:
Si la température ambiante est inférieure à
la température corporelle, on assiste à un processus de
thermolyse qui se déroule selon 3 mécanismes:
o 1- La conduction : elle se fait entre 2 surfaces immobiles
en contact et Je flux de chaleur se fait du milieu le plus chaud vers le plus
froid. Les échanges par conduction sont en général peu
importants. Exemple :contact avec un solide (sol, table) chaise) au niveau des
surfaces d'appui du corps (pieds, sièges, dos, coude, avant-bras...)
o 2- La convection: c'est un échange de chaleur entre
un fluide en mouvement (air, eau...) et le corps. C'est un mode
d'échange très important.
3- La radiation: c'est une émission de
chaleur sous forme de rayonnement électromagnétique.
Si la température ambiante est supérieure
à la température du corps, la perte de chaleur se fait par
sudation. Pour qu'il y ait perte calorique il faut qu'il y ait
évaporation de la sueur produite. Un (1) litre de sueur permet
d'éliminer 580 Kcal. La sudation est le principal moyen de lutte contre
la chaleur.
d) Le bilan thermique
C'est la somme des flux de chaleur produits et des flux de
chaleur échangés avec l'environnement. .
Le bilan thermique est rendu par la formule suivante:
M + P + C + R + E = 0 Kcal / m2 / heure.
M= production de chaleur par le Métabolisme (Mo+ Mw) p=
perte de chaleur par Conduction
C= perte de chaleur par Convection
R= perte de chaleur par Radiation
E= perte de chaleur par Evaporation.
Lorsque le bilan est négatif, on dit qu'il y a
hypothermie et quand il est positif il y hyperthermie.
e) Les mécanismes physiologiques de la
thermorégulation
**Les thermo détecteurs
L'hypothalamus, la moelle épinière, l'abdomen, les
muscles, les vaisseaux, et le derme sont le siège des thermo
détecteurs
Le rôle des thermo détecteurs est de transmettre
les informations relatives à la température corporelle au centre
intégrateur hypothalamique.
** Le centre intégrateur réagit par les
astreintes qui sont:
* Les astreintes thermostatiques
Au niveau du centre thermorégulateur il existe un
système tampon qui amène l'organisme à tolérer les
variations de température de 1 à 2°c. C'est le "pouvoir
tampon calorique.
* Les astreintes circulatoires
Elles régulent la température au niveau de la
peau. Elles sont assurées par la circulation veineuse superficielle de
la peau qui réagit par des phénomènes vasomoteurs.
Lors du travail à la chaleur la régulation se
fait par augmentation du débit sanguin cutané, et augmentation
du, débit cardiaque. Ainsi une augmentation de la température
centrale de 1°C entraîne une augmentation du pouls de 33 pulsations
par minute afin de mieux éliminer la chaleur corporelle. On assiste
aussi à une réduction de l'irrigation de certains viscères
à l'exception du cerveau, du coeur et des reins.
* Les astreintes sudorales
Elles sont constituées par la sudation et la
perspiration. L'évaporation de la sueur est le moyen le plus efficace de
lutte contre la chaleur.
* Les autres réactions sont expliquées par
leurs, non spécificités au stress, leurs métabolismes,
leurs systèmes endocriniennes,leurs<états
psychologiques,leurs acclimatements.
Les réactions physiologiques thermorégulatrices se
modifient quand l'organisme est soumis à des variations de
température ambiante de façon régulière.
- L'acclimatement au chaud se traduit, toutes choses
égales du point de vue de la contrainte par:
?une moindre augmentation du débit sudoral et des pertes
électrolytiques
?une moindre augmentation des températures corporelles
?une moindre augmentation de la fréquence cardiaque
?une diminution de la réaction non spécifique de
stress.
I-2-2-3-3 Effet de la chaleur sur la qualité du
travail
La chaleur est responsable d'une baisse de la capacité de
travail physique, d'une dégradation des activités mentales, d'une
détérioration de la précision des gestes,
d'une augmentation des erreurs et des omissions. "
Les activités de type perceptif et les temps de
réponse sont améliorées en début d'exposition (20
à 40 min) puis se détériorent dès que la
température centrale dépasse 38°C. .Le degré
d'éveil est lui aussi modifié
Les"altérations psychomotrices sont d'autant plus
importantes que les taches sont plus complexes.
I-2-2-3-4 Les effets pathologiques de la chaleur
Plusieurs pathologies ont été décrites lors
d'un travail à la chaleur. Il s'agit de :
a) Les oedèmes de chaleur qui débutent aux
pieds et à la cheville après une semaine d'exposition à la
chaleur.
b) La déshydratation qui est consécutive
à la sudation prolongée. Ici, les signes cliniques se
caractérisent par une déshydratation intra et extracellulaire et
une augmentation de la température centrale.
En l'absence de traitement, on assiste à une baisse des
capacités intellectuelles suivie de paresthésies et de
délire, puis survient le décès.
Son traitement consiste en une ingestion forcée de 6
à 8 litres /24 heures ou perfusion de solutions salées et
sucrées.
c) Les crampes de chaleur liées à la
chloropénie
Le tableau clinique est un tableau de tétanie .qui
continue à s'aggraver si le sujet continue à boire sans absorber
de sels.
Le traitement se fait par injection ou perfusion de sérum
salé isotonique, puis relais par voie orale.
d) Le coup de chaleur
Le début est brutal et se manifeste par une
hypotension, un état de choc et une augmentation de la
température centrale du corps, pouvant atteindre 42°C, parfois
associé à un tarissement de la sudation.
Une réfrigération artificielle par une vessie de
glace ou un bain froid fait baisser la température jusqu'à 38,5
°C. Le relais sera assuré par une ventilation forcée et des
neuroleptiques.
e) L'insolation
Elle donne une symptomatologie voisine du. coup de chaleur avec
en plus de nombreux signes neurologiques à type de syndrome
méningé, de coma, de convulsion, d'une hyperthermie (40° c).
Une ponction quand elle est réalisée met en évidence un
liquide céphalo-rachidien trouble ou sanglant.
f) L'épuisement à la chaleur
Il se manifeste par une asthénie, un pouls faible, rapide
en rapport avec une augmentation de la température centrale. Si le sujet
n'est pas immédiatement mis au repos, il s'ensuit un collapsus
cardiovasculaire et des convulsions.
g) Les signes locaux
? Au niveau cutané, on observe, un coup de soleil qui est
une brûlure cutanée, une miliaire rouge qui est une
éruption cutanée en rapport avec l'évaporation
insuffisante de la sudation.
? Au niveau oculaire, l'exemple type de pathologie
observée est la cataracte des verriers.
? Au niveau pulmonaire on observe un tableau d'OAP.
? Au niveau cardiovasculaire: hypertrophie cardiaque, HTA,
sclérose aortique.
? Au niveau digestif: anorexie, diarrhée par
excès de boisson.
I-2-2-3-5 Prévention et
réparation
a) la prévention
technique
Son buts est de :
?Supprimer les ambiances thermiques dangereuses
?Se rapprocher le plus possible d'une ambiance thermique neutre
ou confortable -?Favoriser l'acclimatement spontané ou survenant par
simulation de situation de travail.
-La prévention technique collective comporte 5
moyens:
-Protéger les travailleurs contre les apports
extérieurs de chaleur (action architecturale)
-Isoler les sources d'écart de température
-Climatiser les ambiances de travail ou les salles de repos
-Organiser le travail de façon adéquate en tenant
compte de l'acclimatement des travailleurs.
-Mettre à la disposition des travailleurs des
rafraîchissements.
-La prévention technique individuelle est
basée sur le port de vêtements protecteurs, de tabliers
réfléchissants.
b) La prévention
médicale
Les buts et les moyens de la prévention médicale
consistent à:
?Rechercher les facteurs pré disposants ou susceptibles
de favoriser l'apparition des effets pathologiques du travail à la
chaleur:
Il s'agit de rechercher les facteurs de manque d'aptitude
à l'effort physique tel que: la déshydratation chronique,
l'affections fébriles, l'age supérieure à 50 ans, les
médicaments ou drogues diurétiques et les affections
cardio-vasculaires et rénales.
?Développer les mécanismes d'acclimatement au
chaud chez les travailleurs. L'acclimatement naturel est obtenu en une dizaine
de jour de façon progressive. L'acclimatement artificiel se fait au
laboratoire ou sur chantier aménagé.
?Améliorer l'hygiène de vie par, l'apport d'eau
en quantité et en qualité, la suppression ou la limitation de
l'alcool et des boissons stimulantes (café, thé), et une
alimentation équilibrée et suffisante.
?Former des encadreurs et des travailleurs sur les risques et
les moyens de prévention
?Effectuer des mesures d'ambiance
o Pour le travail à la chaleur, on mesure:
L'indice WBGT (température humide du globe
noir) prenant en compte l'humidité, la circulation de l'air et sa
température, la température de rayonnement.
Mesure de la température sèche de l'air (à
l'abri, protégée contre les rayonnements)
Mesure de l'humidité de l'air à l'aide d'un
psychromètre à ventilation forcée, d'un hygromètre
électronique ou d'un diagramme psychrométrique.
Mesure de la vitesse de l'air à l'aide d'un
anémomètre thermique à fil chaud.
Mesure de la température moyenne de rayonnement
à raide d'un thermomètre à globe noir ou d'un
stéradiomètre.
Le WBGT se calcule à l'aide de 3 paramètres
selon les formules suivantes:
-A l'extérieur d'un local WBGT= 0,7 thn + 0,2 tg + 0,1
tan
-A l'intérieur d'un local ou par temps couvert WBGT=
0,7 thn + 0,3 tg
Avec : thn : température humide naturelle
tan: température sèche naturelle
tg : température du globe noir
Les valeurs de référence sont données sous
la forme d'un tableau qui permet, en fonction du type de travail (léger,
moyen, lourd), de déterminer les périodes de repos et de pauses
supplémentaires.
Le confort thermique par le Vote Moyen Prévisible,
variable subjective mesurée sur une échelle de - 3 à + 3
°C.
c) La réparation
Elle est assez hétérogène. En France deux
tableaux sont largement évoqués. Il s'agit du tableau 58
des MPI qui répare les troubles liés à la chaleur
dans les mines de potasse et le tableau 71 des MPI qui
répare la cataracte des verriers.
I-2-2-4 Les poussières de coton
L'inhalation des poussières produites par la
transformation des fibres de coton en filés et en tissus est responsable
d'une maladie pulmonaire professionnelle appelée Byssinose.
La maladie ne survient généralement
qu'après 15 à 20 ans d'exposition à des concentrations
élevées de poussières (supérieure à 0,5-1,0
mg/m3) (31).
selon les normes de l'administration de la
sécurité et de santé au travail (Occupation Safety and
Health Administration (OSHA), et de la conférence américaine des
hygiénistes gouvernementaux du travail (Américan
Conférence of Governemental Industrial Hugienist (ACGIH), aux
Etats-Unis, la limite d'exposition professionnelle aux poussières de
coton lors de la fabrication de fils de textiles est fixée à 0,2
mg/cm3 de poussières respirables.
Les poussières de coton sont des particules
véhiculées par l'air, mises en suspension dans
l'atmosphère lors de la manipulation et le traitement de coton. Il
s'agit de mélange hétérogène et complexe comprenant
également des débris végétaux et de terre et des
micro-organismes (bactéries et champignons) dont la composition et
l'activité biologique varient.
Les débris de cotonnier présents sur les fibres
ainsi que les endotoxines des bactéries gram négatif se trouvant
sur les fibres et les débris végétaux seraient la cause
directe ou le réservoir de l'agent pathogène.
La cellulose, principale composante de la fibre de coton est
inerte et ne provoquerait pas de maladie respiratoire.
I-2-2-5 Les produits Chimiques
Ils entrent dans la fabrication de nombreux articles du
textile et sont toxiques à brève ou longue
échéance :
?Le polypropylène et le tri acétate de
cellulose utilisés pour la fabrication de textile
synthétique sont responsables de cancérogenèse chez les
travailleurs des ateliers d'extrusion.
?Le diméthylformamide, utilisé
comme solvant pour le traitement de tissus est responsable, de toxicité
hépatique.
?Le sulfure de carbone utilisé dans la
préparation de textile synthétique, a laissé
observé une mortalité accrue chez ses utilisateurs.
?Les colorants réactifs
présents dans les ateliers de teintures sont souvent responsables
d'eczéma, urticaire, et asthme.
?La stérilité est apparue chez
des hommes et femmes de l'industrie textile, exposés à diverses
substances.
I-2-2-6 Les gestes et postures
Ils sont dus aux mouvements répétés chez
des travailleurs sur des machines qui fonctionnent à vitesse
élevée et répétée.
I-3 : MESURE DE PREVENTION GENERALE
Elle s'opère autour de certaines de bases que nous
allons développer.
I-3-1 PREVENTION LEGALE
Elle est constituée par l'ensemble des dispositions
légales, nationales et internationales qui :
D'une par, réglemente les conditions d'occupation des
travailleurs afin de ne pas nuire à leur santé.
D'autre part, détermine les modalités de
surveillance de la santé des travailleurs.
Ces textes peuvent :
Prononcer une interdiction absolue de l'utilisation d'une
méthode, d'un procédé ou d'une substance.
Permettre la manipulation de certains produits dangereux sous
certaines conditions.
Prononcer une limitation de la durée ou du niveau
d'exposition des travailleurs à des risques spécifiques.
Elle s'articule autour de plusieurs normes inspirées du
droit du travail, qui sont :
- Les traités internationaux : On y trouve, des
conventions et recommandations de l'OIT, des recommandations et
résolutions de l'OMS, des conventions sectorielles...
- Les lois nationales regroupées autour des codes (du
travail, prévoyance social ; marine marchande etc.), des statuts
des fonctionnaires ou agents de l'état, des lois non codifiées
(loi de prévoyance sociale et la sécurité sociale, lois
sur les chantiers etc.)
- Les textes d'application type de décrets,
d'arrêtés ou de dispositions des circulaires administratives
- Les conventions collectives et les accords paritaires
- Les usages des lieux et des professions, comme,
règlements intérieurs, instructions de sécurité,
manuels de manoeuvre Etc.
- Les conventions et contrats individuels
I-3-2 PREVENTION MEDICALE
Elle repose sur des dispositions légales et peut
revêtir un caractère individuel ou collectif. Elle intervient
à plusieurs niveaux :
A l'embauche, elle dégage les conditions
d'écartement temporaire ou absolu.
Tout au long de la carrière du travailleur, elle
permet un suivi de leur santé par les différentes visites
médicales de surveillance.
L'analyse des conditions des milieux de travail pour
contrôler le respect des niveaux d'exposition autorisés par le
législateur.
La surveillance des conditions d'hygiène
générale ou spécifique.
L'étude de poste et l'appréciation de la charge,
de l'organisation et des conditions de travail.
I-3-3 PREVENTION TECHNIQUE
Elle s'opère à deux niveaux :
Au niveau de l'ensemble des travailleurs :
Les mesures prises ou les dispositions mises en place
intéressent ici le contexte général du travail. Elle ne
vise pas un travailleur mais plutôt un groupe de travailleur, voire la
totalité de l'effectif. Ce sont soit des mesures ou dispositions
générales, soit des installations communes.
Cette prévention technique collective (PTC) envisage
plusieurs actions :
Empêcher la survenue du risque
Supprimer le risque
Extraire le risque
Neutraliser le risque
Contenir le risque
Bloquer le risque
Capter le risque
L'efficacité propre de chacun de ces principes qui vise
à empêcher la naissance ou la propagation du risque est tout aussi
bien fonction de la pertinence du choix des moyens que du comportement du
personnel vis-à-vis de la chaîne de protection établie.
Les différents contrôles doivent tendre à
cerner aussi le facteur humain pouvant expliquer la baisse du taux
d'efficacité du procédé choisi.
Au niveau individuel
La prévention individuelle technique (PIT) est un
prolongement de la prévention technique collective.
Elle vise à protéger un travailleur contre un
risque spécifique, risque qui n'a pas encore trouvé une solution
radicale dans la PTC.
Elle consiste dans bien des cas à doter chaque
travailleur des moyens individuels de protection appropriés au poste de
travail et au risque.
L'efficacité de ces moyens de protection sera fonction
de leur adaptation au risque, de l'usage qu'on en fait et de leur usure.
NB : Le non respect des dispositions individuelles
de protection n'engendre le plus souvent que des conséquences physiques
sur l'ouvrier exposé, alors que les failles de la protection collective
peuvent provoquer des effets sur l'ensemble des travailleurs et même sur
l'environnement immédiat.
I-3-4 LA DIMENTION ERGONOMIQUE
L'ergonomie peut intervenir :
Dès la table de dessin : c'est l'ergonomie de
conception
Avant, en début ou au cours de la mise en oeuvre et
selon le cas, il `agit d'ergonomie d'adaptation ou d'ergonomie de
correction.
I-3-5 LE ROLE DU MEDECIN DU TRAVAIL
Véritable conseiller de l'employeur en matière
de santé et sécurité au travail.
Son rôle consiste a mener des actions à la fois
éducatives que techniques:
- Il donne son avis sur le document prévoyant le
mesurage de l'exposition des travailleurs aux différents agresseurs et
sur le choix des protecteurs à utiliser.
- Il établi une fiche d'aptitude médicale
préalablement à l'affectation d'un travailleur à un poste
agressif.
- Il assure la conservation de l'intégrité
physique, psychique et psychologique du travailleur pendant toute la
durée de son exposition.
- Il conserve pendant très longtemps (10 ans au moins),
les dossiers médicaux après cessation de l'exposition.
- Il informe les travailleurs des résultats et de
l'interprétation des examens médicaux auxquels ils ont
été soumis.
- Il Tient les résultats non nominatifs des examens
médicaux à la disposition du CHS-CT, de l'inspection du travail
et des services de prévention.
- Il participe à l'information et à la formation
du patronnât et des travailleurs sur les risques du travail.
- Il donne son avis sur les dérogations
demandées par l'employeur à l'inspection du travail.
- Il participe à toute étude ou projet
prévoyant la réduction des nuisances sur le lieu du travail.
II- MATERIEL ET METHODE
II-1 TYPE D'ETUDE
Nous avons effectué une étude transversale et
analytique. Etude réalisée pendant huit mois de février
à septembre 2005.
II-2 CADRE DE L'ETUDE
Notre étude s'est déroulée au sein de Cotivo
qui est une usine de fabrique de textile basée à Agboville dans
la région de l'Agneby. Elle emploie 966 agents.
Les postes qui ont fait l'objet de mesures sont ceux qui
exposaient le plus aux nuisances étudiées. Ils sont au nombre de
180.
II-3 POPULATION D'ETUDE
Critère d'inclusion :
Tout travailleur sur la ligne de production et de l'atelier de
réparation
Ancienneté supérieure à 5 ans
Travailleur à plein temps
Critère d'exclusion :
Ancienneté inférieure à 5 ans
Travailleur contractuel
Travailleur de l'administration et de l'expédition
Sur 160 travailleurs interrogés, 109 ont été
retenus sur la base des critères d'inclusion et d'exclusion.
II-4 VARIABLES ETUDIEES
Nous avons choisit d'étudier trois nuisances qui sont
présentes pour la plupart sur toute la ligne de production de
l'entreprise textile.
Elle part du Cardage, lieu de départ du coton vrac
jusqu'au finissage écru, véritable laboratoire de
vérification de la qualité du produit fini qu'est le textile.
Les trois nuisances étudiées sont : le bruit,
l'éclairage, et la chaleur.
II-5 INSTRUMENTS DE RECUEIL DE DONNEES
Les informations recueillies l'ont été à
partir de trois sources :
- La consultation des documents de l'entreprise portant sur les
catégories professionnelles et les sections de travail.
- Un interrogatoire mené par questionnaire dirigé,
portant essentiellement sur :
L'identification
Les renseignements professionnels
Les renseignements sur la santé
- Le résultat des mesurages effectués sur les
postes de travail par la CNPS.
Les instruments de mesures utilisés sont :
Pour le bruit : Sonomètre S dB type Testo 816
Pour la température : Thermo
anémomètre type VTM
Pour l'intensité de la lumière :
Luxmètre numérique type Luxtron xL- 105
II-6 EXPLOITATION DES DONNEES
Le traitement statistique des données a été
réalisé par le logiciel EPI Info version 6.4
Les données démographiques et pathologiques ont
été croisées avec les mesures effectuées.
III- RESULTATS
III-1 CARACTERISTIQUES DU CADRE D'ETUDE
III-1-1 Catégorie professionnelle
Tableau III. Répartition des travailleurs
selon la catégorie professionnelle
CATEGORIE Effectif
Pourcentage %
|
Ouvriers 899
93,06
|
Agent de Maîtrises 54
5,6
|
Cadres 13
1,34
|
TOTAL 966
100
|
Figure 6. Répartition des travailleurs
par catégorie professionnelle.
Plus de 93% des travailleurs de notre étaient des
ouvriers
III-I-2 Département de travail
Tableau IV. Répartition des travailleurs
selon le département de production.
DEPARTEMENT Effectifs
Pourcentage %
|
Administration 61
6,31
|
Filature 133
13,77
|
Tissage 693
71,74
|
Mécanique 79
8,18
|
TOTAL 966
100
|
Figure 7. Répartition des travailleurs
par département de production.
Le département de tissage avait le plus gros effectif de
travailleurs avec 72%
III-I-3 Horaires de travail
Tableau V. Répartition selon les horaires
de travail
HORAIRE Effectif
Pourcentage %
|
8/12h et 14/18h 122
12,63
|
6/14h et 14/22h et 22/6h 844
87,37
|
TOTAL 966
100
|
Les travailleurs étaient majoritairement utilisés
au quart, soit 87%
III-2 RESULTAT DES MESURES EFFECTUEES
Les résultats des mesure sont présentés sous
forme de tableau : par département de production et par
nuisance.
a) Le bruit
Tableau VI. Postes respectant les normes
Environnement général
Effectif Pourcentage %
|
Respect des normes 14
13,2
|
Non respect des normes 92
86,8
|
TOTAL
106 100
|
Tableau VII. Postes de travail respectant les
normes par département
|
Postes respectant les normes (bruit)
|
Département de production Filature
Tissage Mécanique
|
Effectif 3
4 7
|
Pourcentage 2,8
3,8
6,6
|
Seulement 13,2% des postes de travail émettaient un
bruit en dessous de 85 dB (A) avec 3,8% pour le tissage.
Figure 8. Répartition des postes
respectant les normes par département
b) L'éclairage
Tableau VIII. Total des postes respectant les
normes en général
Environnement général
Effectif Pourcentage
%
|
Respect des normes
13 22,8
|
Non respect des normes
44 77,2
|
TOTAL
57
100
|
Tableau IX. Postes respectant les normes par
département.
|
Postes respectant les normes
(éclairage)
|
Département de production Filature
Tissage Mécanique
|
Effectif
6 6 1
|
Pourcentage
10,52 10,52
1,76
|
22,8% des postes mesurés avaient un éclairage
compris entre 500 à 1000 Lux, avec 1,7% pour l'atelier de
mécanique.
Figure 9. Proportion des postes respectant
les normes par département.
c) La chaleur.
Tableau X. Nombre de postes respectant les
normes
Environnement général
Effectif Pourcentage
%
|
Respect des normes
0 0
|
Non respect des normes
63 100
|
TOTAL
63
100
|
Aucun des postes de travail n'a respecté les 25 °C
requis pour le travail.
Figure 10. Proportion des postes respectant
les normes
Tableau XI. Pourcentage des postes
respectant les normes par département
|
Pourcentage des postes respectant les normes
%
|
Département de production Filature
Tissage Mécanique
|
Chaleur
0 0
0
|
III-3 CARACTERISTIQUES SOCIO PROFESSIONNELLES DES
TRAVAILLEURS ETUDIES
III-3- 1 IDENTIFICATION
III-3-1 1 Le sexe
Tableau XII. Répartition selon le sexe
EFFECTIF POURCENTAGE %
|
HOMME 103
94,5
|
FEMME 06
5,5
|
TOTAL
09
100
|
Figure 11. Répartition des hommes par
rapport aux femmes
La population d'étude était fortement masculine
à 94,5% avec un sexe ratio de17 hommes pour une femme.
III-3-1 2 l'age
Tableau XIII. Répartition selon l'age
CLASSE D'AGE EFFECTIF
POURCENTAGE
|
< 20
3 2,75
|
21 - 30 12
11,00
|
31 - 40 34
31,2
|
41 - 55
60
55,05
|
TOTAL
109
100
|
Figure 12. Répartition des effectifs
par classe d'age
La population d'étude était vieillissante à
55% de plus de 40 ans
L'age variait de 25 à 55 ans avec une moyenne de 40 ans
III-3-2 RENSEIGNEMENTS PROFESSIONNELS
III-3-2-1 Scolarisation
Tableau XIV. Répartition par la
scolarisation
SCOLARISATION EFFECTIF
POURCENTAGE %
|
NON SCOLARISE 2
1,83
|
SCOLARISE
107
98,17
|
TOTAL
109 100
|
Figure 13. Répartition des
travailleurs selon le statut scolarisés ou non.
98% des travailleurs ont été scolarisés.
III-3-2-2 ancienneté au travail
Tableau XV. Répartition selon
l'ancienneté
ANCIENNETE (ans) EFFECTIF
POURCENTAGE %
|
5 - 10
29 34,86
|
11 - 20
18 16,51
|
21 - 30
44
40,37
|
> 30
9
8,26
|
TOTAL
109 100
|
Figure 14. Répartition des travailleurs
selon l'ancienneté au poste
49% des travailleurs avaient plus de 20 ans d'ancienneté,
et variabilité de 5 à 31 ans
III-3- 2-3 Port d'EPI
Tableau XVI. Port d'équipement individuel
de protection
Effectif Pourcentage %
|
TOTAL
|
Gant 2
1,83
|
16,5
|
Masque 4
3,66
|
Lunette 2
1,83
|
Bouchon d'oreille 3
2,75
|
Chaussure de sécurité 7
6,42
|
Casque auditif 0
0
|
Non protégés
91 83,5
83,5
|
TOTAL 109
100
100
|
Figure 15. Répartition selon le type
d'ÉPI utilisé
16,5% des travailleurs ont déclaré porter des EPI
avec une forte propension pour les chaussure de sécurité :
6,42
III-3-2-4 Information en
sécurité
Tableau XVII. Travailleurs informés en
sécurité par support
Type d'information
|
Effectif
|
Pourcentage %
|
|
|
TOTAL
|
Affiche
|
17
|
15,6
|
|
|
27,53
|
Audio vidéo
|
1
|
0,92
|
Etiquette
|
0
|
0
|
Autres
|
12
|
11,01
|
Non informés
|
79
|
72,47
|
|
72,47
|
TOTAL
|
109
|
100
|
100
|
Figure 16. Répartition selon les
méthodes utilisées
27,53% environ ont été informés sur les
risques liés au travail et majoritairement par affiche : 15,6%
III-3-2-5 formation en sécurité
Tableau XVIII. Travailleurs formés en
sécurité par organisme.
FORMATION EFFECTIF
POURCENTAGE % TOTAL
|
Soit même 10
9,17
|
23,83
|
CNPS 11
10,09
|
Inspection du travail 2
1,83
|
Service santé au travail 1
0,91
|
Organisme agrée 2
1,83
|
Sans formation 83
76,17 76,17
|
TOTAL 109
100
100
|
Figure 17. Répartition selon les
organismes utilisés
23,83% des travailleurs ont déclarés avoir
reçu une formation en sécurité au travail surtout par la
CNPS : 10,09%
III-3-2-6 CHS CT
Tableau XIX. Fonctionnement du CHS CT
CHS CT
EFFECTIF POURCENTAGE %
|
OUI
86 78,9
|
NON
23 21,10
|
TOTAL
109 100
|
III-3-3 MALADIES PRESENTES
Tableau XX. Effectif des plaintes par
appareil.
Maladies rencontrées
Effectif Pourcentage %
|
Vue
36
33,02
|
Ouïe
18 16,51
|
Coeur
4 3,67
|
Peau
0 0
|
Trouble musculo squelettique 22
20,18
|
TOTAL
80 73,38
|
Figure 18. Répartition des
travailleurs selon les plaintes.
73,38% des s'étaient plaint de maladies contractées
sur le lieu de travail avec surtout 33,02% pour la vue.
IV-DISCUSSION
IV-1 OBJECTIFS
Cette étude nous a permis d'atteindre les objectifs que
nous nous somme fixés, à savoir mieux connaître les
nuisances professionnelles, leur impact sur la santé des travailleurs et
en dégager des mesures de prévention.
IV-2 METHODOLOGIE
IV-2-1 Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale qui a pour
mérite de faire une évaluation ponctuelle des nuisances
répertoriées dans le cadre de notre travail et de rechercher les
effets chez les travailleurs. Ce type d'étude s'avère utile pour
la mise en oeuvre d'une politique de prévention des risques
professionnels au sein d'une entreprise.
IV-2-2 Recueil de données
a) Biais de sélection
Les critères d'inclusion et d'exclusion que nous avons
élaborés pour l'enquête pourraient être source de
biais, car les fiches d'enquête étaient anonymes ainsi certaines
réponses pourraient s'avérée fausses.
Le choix des postes de travail mesurés et les
conditions de mesurage ainsi que les instruments de mesure pourraient donner
lieu à des biais, puisqu'elles l'ont été à travers
l'impression générale des techniciens de mesures.
b) Biais d'information
Les résultats des questions dirigées ont
été obtenus par l'interrogatoire. Cette méthode de recueil
de données pourrait contenir des biais dans la livraison d'information
puisqu'elle a recours à la mémoire.
NB : L'analyse objective de ces
données nous a permis de minimiser les différents biais, car sur
160 travailleurs enquêtés, 109 ont été retenus pour
l'étude. Pour le mesurage des postes de travail, les instruments de
mesure ont été étalonné avant et après
IV-3 LES RESULTATS
IV-3-1 Caractéristique
générale du cadre d'étude
IV-3-1-1 Catégorie professionnelle
93% de la population des travailleurs est ouvrière et
travaillent exclusivement sur les lignes de production, source des nuisances
observées.
IV-3-I-2 Département
Le département de tissage, structure charnière
de l'entreprise englobe 72 % des travailleurs. Il est la source de la plupart
des nuisances observées.
IV-3-1-3 Horaires de travail
Les travailleurs sont en majorité employés au quart
soit 87,37 %. La durée du quart est de 8h avec une pause de 30 min
chaque 4h de travail.
IV-3-2 Mesures obtenues
Les normes recommandées par le Bureau International de
Travail (BIT) pour huit (8) heures de d'exposition sont :
Bruit : 85 dB (A) = Seuil d'alerte
90 dB (A) = Seuil de danger
Température : 25° C = Travail lourd
26,7° C = Travail moyen
30° C = Travail léger
Lumière : 500 à 1000 lux pour la
lumière jaune
IV-3-2-1 Le bruit
De façons générales dans l'entreprise
Cotivo, seuls 13,02 % des postes de travail respectent les normes en
matière de bruit, avec des extrêmes allant de 73 à 104,9
dB, et 92 à 96 dB dans le monde (29)
Ce qui revient à dire que 85 % des travailleurs sont
exposés au bruit, alors que la coutume est entre 12 % au Etats-Unis et
15 % en Allemagne (29).
Au niveau des départements, de la mécanique les
normes sont respectées dans 6,6 % de cas suivi du tissage avec 3,8 % et
la filature avec 2,8 %.
La conséquence immédiate est la surdité
professionnelle qui pourrait survenir chez les travailleurs exposés.
IV-3-2-2 L'éclairage
Globalement dans notre entreprise, 22,8 % des postes de
travail mesurés respectent les normes en éclairage.
Mais les mesures effectuées par département
révèlent que l'atelier de mécanique respecte les normes
d'eclairage à hauteur 1,76 %, la filature et le tissage, 10,52%.
Les mesures de l'éclairage dans l'entreprise partent de
25 à 947 lux. Pour l'Association Française de l'Eclairage (AFE)
elles varient entre 250 et 850 lux (2)
Une longue exposition de huit heures de travail peut
être responsable de troubles visuels, de stress, et mauvaise
qualité de production.
IV-3-2-3 La chaleur.
Aucun poste de travail mesuré ne respecte les normes en
matière de chaleur pour un travail lourd.
Les températures mesurées vont de 27,5 à
34,1 °C.
Cela est d'autant plus dangereux car une exposition
prolongée affecte la santé des travailleur exposés par la
déshydratation, les crampe musculaires, les épuisement à
la chaleur voie même la mort.
IV-3-3 Caractéristiques
socioprofessionnelles
IV-3-3-1 Sexe
La population d'étude est majoritairement masculine
à 94,5 %. Avec un sexe ratio de 17 hommes pour une femme.
IV-3-3-2 : Age
La population d'étude est vieillissante avec 55% de
plus de 40 ans. Notons que les pathologies et les tares augment en
général avec l'age.
IV-3-3-3 Scolarisation
Notre population d'étude est scolarisée à
78%. Elle a le niveau secondaire. Des actions de prévention en
sécurité et santé au travail si elles sont entreprises ne
devrait aucunement poser de problèmes compréhension.
IV-3-3-4 Ancienneté au poste
Le taux de présence continue dans l'entreprise est
assez élevé. Près de 49% des travailleurs ont une
ancienneté de plus de 20 ans.
L'ancienneté est caractérisée par la
répétition des mêmes gestes, des mêmes
activités et une présence permanente entre les nuisances.
Elle devient un facteur favorisant et aggravant dans la
survenue des pathologies professionnelles
IV-3-3-5 Equipement individuel de protection
(EPI)
Seul 16,5 % des travailleurs se protègent contre les
nuisances en milieu de travail. Soit 1,83 % contre l'éclairage et 2,75 %
contre le bruit.
IV-3-3-6 Information en
sécurité
Les travailleurs informés sur la sécurité au
travail représentent 27,53 %. Ils l'ont été par affiche
(15,6 %) et Autres (bouche à oreille) (11,01 %).Ces méthodes ne
sont pas celles qui favorisent le plus de changement chez les travailleurs.
IV-3-3-7 Formation en
sécurité
23,83 % des travailleurs ont reçu une formation en
sécurité. 10,09 % des travailleurs ont été
formés par la Cnps et 9,17 % par auto formation.
IV-3-3-8 CHS CT
Les travailleurs qui estiment que le CHS CT fonctionne sont 79 %
de l'ensemble du personnel. Mais à la question de savoir le rythme des
réunions, les réponses l'estiment à moins d'une par
semestre. Ceci est une fausse estimation car la loi en Côte d'Ivoire
prescrit une réunion par trimestre.
IV-3-4 Renseignement sur la
santé
Dans notre étude, sur les 109 travailleurs
enquêtés, 73,38% se plaignent de différentes maladies. Ces
plaintes concernent, en premier la vue (33,02 %), suivi de troubles musculo
squelettiques (20,18 %), de l'ouie (16,51 %) et du coeur (3,67).
V-RECOMMANDATIONS
A u terme de cette étude, nos recommandations porteront
sur les points suivants.
- L'amélioration des connaissances sur les risques
liés au travail
- Le renforcement des mesures de prévention en milieu
de travail
- Le rôle des pouvoirs publics
V-1 Améliorer les connaissances sur les risques
liés au travail
Les travailleurs devront être informés,
formés et conseillés sur les dangers existant à leur poste
de travail et à leur environnement de travail par des méthodes
audio visuels, des séances de sensibilisation par petit groupe et des
primes à la sécurité...
Le CHS-CT devra avoir un programme d'information et de
formation bien établi. Il devra discuter avec l'employeur et les
travailleurs de toutes les mesures de sécurité à adopter.
Son fonctionnement devra permettre au moins une réunion par trimestre et
toutes les fois que se produira un accident de travail grave ou mortel.
L'employeur, devra en collaboration avec les organismes
agrées, organiser des journées de prévention et de
formation des travailleurs.
V-2 Renforcer les mesures de prévention en
milieu de travail
L'objectif majeur des mesures de prévention est de
sauvegarder l'intégrité physique et psychologique de tout
travailleur en tenant compte des impératifs de production et de
rendement.
V-2-1 Protection technique collective
Elle devra intéresser l'ensemble des travailleurs et
leur environnement de travail. Elle devra s'appuyer sur les mesures ou
dispositions générales, soit sur des installations communes.
Elle doit avoir pour objectif d'empêcher la naissance ou
la propagation des risques.
De façon générale réduire et
maintenir les nuisances au niveau le plus bas possible.
Au niveau du bruit il faut :
Agir sur la source d'émission par un bon entretien et
un choix judicieux de machines moins bruyantes.
Agir sur la propagation en encoffrant, en cabotant, en
éloignant les machines bruyantes ou en installant des écrans.
Agir sur la réflexion en installant sur les parois de
la laine de verre ou autre matériau absorbant le bruit.
Au niveau de la chaleur il faut :
Modifier l'architecture de l'industrie en procédant
à de larges ouvertures afin d'éliminer les apports
supplémentaires de chaleur
Isoler les sources d'écart de température
Climatiser les lieux de travail devenus chaud
Mécaniser certaines tâches dans les lieux
chauds
Au niveau de la lumière il faut :
Adapter le niveau d'éclairement à la nature et
à la précision du travail à effectuer
Adapter le type d'éclairement à la taille, la
couleur de l'objet à travailler.
V-2-2 Protection individuelle technique
Cette disposition devra protéger le travailleur contre
un risque spécifique. L'employeur devra doter chaque travailleur de
moyens individuels de protection approprie à son travail. Il devra
sensibiliser sinon obliger l'employé à utiliser efficacement ces
moyens mis à sa disposition.
Au demeurant, il devra prendre des sanctions si cela s'impose.
Le travailleur devra réclamer les EPI inhérent
à son poste de travail et les porter efficacement.
Ce sont entre autres, des casques auditifs, des bouchons
d'oreille, pour le bruit ; des sources d'éclairage d'appoint, et
des vêtements protecteurs ou de tabliers réfléchissant pour
la chaleur.
V-2-3 Surveillance médicale
L'employeur et les employés doivent permettre au
médecin de santé au travail d'arrêter un ensemble de mesure
visant à maintenir et à promouvoir leur état de
santé en milieu de travail.
Conformément à l'article 1 de la convention 161
de l'OIT, tous les travailleurs devront bénéficier de :
Visite d'embauche avec examen ophtalmologique et audiogramme
obligatoires
Visite périodique, pour l'impact des nuisances sur les
travailleurs.
Visite spéciale, si cela s'avère
nécessaire.
V-3 Rôle des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics devront jouer leur rôle
régalien de contrôle des entreprises sous leur juridiction.
Ce rôle devra s'appliquer sur le terrain par :
Les visites imprévues des inspecteurs de travail et
des lois sociales avec un pouvoir de contrôle, d'injonction et de mise en
demeure.
Les contrôles de préventeurs de la CNPS, pour
des mesurages, des conseils et de sanction.
Les visites des services médicaux du travail
Les structures chargées du contrôle devront
collaborer, guider l'entreprise dans la correction des écarts
observés.
CONCLUSION
Le travail du textile est une entité qui demande une
industrie lourde dans des ambiances de travail jadis hostiles. Grâce au
développement spectaculaire des process de fabrication, la
sécurité et la santé des travailleurs y a gagné ses
lettres de noblesse. Les normes internationales adoptées par la plupart
des pays développés devraient être vulgarisées dans
les pays en voie de développement du fait du transfert de technologie et
du contexte général de mondialisation.
Notre étude a porté sur 180 postes de travail et
109 travailleurs. Elle a permis de mettre en évidence, un écart
très important par rapport aux normes prescrites concernant le bruit,
l'éclairage et la chaleur dans les locaux.
Les travailleurs soumis à ces nuisances sont pour la
plupart âgé avec 55% de plus 40 ans.
Très peu bénéficient d'un
équipement de protection individuel soit 15,5% pour une
ancienneté de plus de 20 ans pour 49% d'entre eux.
Malheureusement une politique adéquate de
prévention n'est pas encore élaborée au sein de
l'entreprise étudiée.
Devant ce tableau, notre étude apparaît comme un
plaidoyer à l'endroit de l'employeur afin qu'il se penche un peu plus
sur la question sécuritaire.
Ce travail devra permettre à l'avenir, d'autres
études pouvant clairement faire apparaître la relation entre les
mauvaises conditions de travail et les maladies professionnelles.
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ANNEXES
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