MASTER II PROFESSIONNEL
« E-ADMINISTRATION
ET SOLIDARITE NUMERIQUE »
ANNEE UNIVERSITAIRE 2007-2008
RAPPORT DE
STAGE
Etude de cas du projet de réalisation
d'un
« Portail francophone collaboratif de la solidarité
numérique »
L'APPORT DU « WEB 2.0 »
À LA SOLIDARITE NUMERIQUE
Présenté par : Destiny
TCHEHOUALI
Structure d'accueil :
Agence Mondiale de
Solidarité Numérique - ASN (Lyon)
|
|
Maître de stage : Encadrant pédagogique
:
Jean POULY Jean-Jacques GUIBBERT
Soutenance : Juillet 2008
Master 2 Professionnel du Centre universitaire J.-F.
Champollion (site de Castres)
Domaine « Sciences humaines et
sociales », Mention « Géographie et Aménagement
»,
spécialité « e-Administration et
Solidarité numérique »
« (...) La contribution des TIC à la
croissance et au développement est déterminée par des
facteurs tels que le rôle du capital humain, les externalités et
les retombées (surtout par le biais de l'apprentissage et de
l'innovation complémentaire) et par la mise en place de politiques et
d'institutions adaptées soutenant l'innovation. Cette analyse illustre
l'importance d'un libre accès au savoir, et donc de la diffusion et du
partage des connaissances et de la technologie, en particulier pour les pays en
développement. » Extrait du rapport 2007-2008 sur
l'économie de l'information, Science et Technologie pour le
développement : Le nouveau paradigme des TIC, CNUCED, Nations
Unies, New York et Genève, 2007.
L'APPORT DU « WEB 2.0 »
À LA SOLIDARITE NUMERIQUE
Etude de cas du projet de réalisation d'un
«
Portail francophone collaboratif de la solidarité
numérique »
REMERCIEMENTS...
Je tiens à adresser d'abord ma profonde gratitude
à :
· mon Maître de stage, Jean
Pouly, pour m'avoir permis de découvrir le monde international
de la solidarité numérique et de la coopération
décentralisée tout en me perfectionnant sur la question de
l'information et de la communication pour le développement.
Mes sincères remerciements vont également
à l'endroit de :
· toute l'équipe de l'Agence Mondiale de
Solidarité numérique qui m'a adopté et m'a permis de
travailler dans un environnement à la fois professionnel et très
convivial. Merci pour les judicieux conseils du trio dynamique formé par
Christine Tornare, Najet Tenoutit, et Thilelli Chouikrat.
Mention particulière à David
Menchi, pour sa complémentarité, son appui
technique, et sa précieuse assistance dans la réalisation des
missions qui m'ont été confiées.
· tous les experts qui ont accepté de
consacrer un bout de leur temps à ce projet de portail francophone de la
solidarité numérique en nous donnant leur avis à travers
le questionnaire mis en ligne pour recenser leurs besoins et leurs attentes.
Merci donc à : Michel Briand (Président du
Collectif des réseaux d'accès public à Internet - CREATIF
/ Adjoint au Maire de Brest) ; Erik Van Rompay
(Délégué général de Renaissance
Numérique) ; Jean Jacques Heilaud (Président de
l'association APRONET) ; Guy Aho Tete Benissan (Coordinateur
du Réseau des Plates-formes nationales d'ONG d'Afrique de l'Ouest) ;
Julien Bayou (Chargé de mission au Pôle relations
internationales de l'ONG Coordination Sud) ; Michel Lamotte
(Président du réseau de Solidarité
Numérique des Jeunes du Sénégal) ; Denis
Descube (Chargé de mission ARDESI), et
Eric Legale (Directeur d'Issy Media). Merci
à Annie Chéneau-Loquay (GDRI NetSuds /
African'ti) pour l'entretien qu'elle nous a accordé et pour ses
réflexions constructives.
· mes professeurs Jean Jacques Guibbert,
Emmanuel Eveno, Mathieu Vidal ainsi que tous
les autres intervenants de cette année dans la formation du
Master eAdministration et Solidarité numérique (EASN). Les
savoirs théoriques, pratiques et méthodologiques qu'ils nous ont
transmis se sont avérés très utiles dans le cadre du stage
et le seront sans doute encore davantage tout le long de notre carrière
professionnelle.
DEDICA CES...
· A ma famille, pour son
soutien indéfectible malgré la distance qui nous sépare.
Trouvez dans ce travail le courage, la détermination et la forte envie
de réussite que vous m'aviez toujours inspirés.
· A mes camarades de la
première promotion (2007-2008) du master EASN. Ce fut une
agréable année de rencontres, riche de partages humains, et de
valeurs culturelles mais aussi de labeur et de persévérance dans
un esprit d'équipe solidaire. Mûrissons l'idée d'un
réseau pour renforcer les liens créés et faire valoir
notre dynamique associative...
RESUME : Le Web 2.0 constitue une
avancée technique certaine au profit d'une plus grande liberté de
communiquer entre humains. Apparu comme un phénomène de mode, il
devient un état d'esprit, voire même une attitude. Fondé
sur des valeurs de partage et de solidarité, ce Web de plus en plus
participatif favorise la production d'informations sur Internet par le plus
grand nombre. Auteurs, acteurs, producteurs, consommateurs forment ainsi un
« nuage de mots-clés » au dessus de l'univers des
réseaux sociaux et des mondes virtuels. Notre propos dans cette
étude n'est pas de vanter avec naïveté et fascination les
nombreux avantages des applications du Web 2.0. Mais il s'agit plutôt de
se poser les questions essentielles sous-jacentes aux réelles
possibilités de collaboration et de coopération qu'offrent les
technologies, les applications et les réseaux de communautés du
Web 2.0. Comment le Web 2.0, avec ses valeurs de partage et de coproduction,
pourrait-il contribuer ou non à la réduction des fractures
numériques entre les pays du Nord et ceux en voie de
développement, du Sud. Qu'est ce que le Web 2.0 apporte
réellement à la solidarité numérique Nord-Sud, au
développement solidaire des peuples et aux mécanismes de
coopération décentralisée? Nous pensons que le Web 2.0
offre des potentialités d'interaction et de collaboration qui sont
sous-exploitées, mal exploitées, voire détournées.
Au lieu de constituer un véritable lieu d'émergence de
l'intelligence collective et de la solidarité numérique, le Web
participatif semble plutôt susceptible d'engendrer de nouvelles formes de
fracture numérique et d'accentuer l'e-exclusion ou l'info-exclusion. La
réalisation d'un portail francophone de solidarité
numérique, servant de plateforme d'information, de «
réseautage » et de collaboration pour les acteurs des TIC pour le
développement, constituerait sans doute un début de
réponse à la question de l'apport du Web 2.0 à la
réduction de la fracture numérique.
NUAGE DE MOTS-CLES / « TAGS »:
WEB 2.0 INTERNET PARTICIPATIF
COLLABORATION COPRODUCTION CSS/CMS FRACTURE
SOLIDARITE NUMERIQUE SOCIETE DE L'INFORMATION
RESEAUX SOCIAUX PORTAIL COLLABORATIF REALITE
VIRTUELLE
AJAX ASN SMSI
LYON JAVA/HTML TECHNOLOGIES
COMMUNICATION COOPERATION NORD-SUD CONNAISSANCES
FRANCOPHONIE DECENTRALISEE
|
ABSTRACT: The Web 2.0 is an advanced
technology for a greater freedom of human communication through networks.
Appearing as a fashion phenomenon, it becomes a state of mind, or even an
attitude. Based on values of sharing and solidarity, the participatory Web
promotes the production of information on the Internet by the greatest number
of people. So, authors, actors, producers and consumers form a tag cloud over
the universe of social networks and virtual worlds. Our aim in this study is
not to naively brag the lot of benefits of Web 2.0's applications. But it is
rather to ask the basic questions underlying the real possibilities of
collaboration and cooperation offered by technology, applications and
communities' networks of Web 2.0. How Web 2.0, with its values of sharing and
co-production, could or could not contribute to reducing the digital divides
between developed and developing countries. What does the Web 2.0 really brings
to the world digital solidarity?
We believe that the Web 2.0 offers potential for interaction
and collaboration that are under-exploited, badly used, or misused. Instead of
being a true place of collective intelligence and digital solidarity,
participatory Web seems rather likely to generate new forms of digital divide
and enhance the «e- exclusion» or «info - exclusion».
Achieving a world digital solidarity's portal, which serves as a platform for
intermediation, information, networking and collaboration for the benefit of
ICT for Development' s actors, would doubtless be one way of reducing digital
divide through Web 2.0.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS & DEDICACES 3
RESUME / ABSTRACT 4
INTRODUCTION 7
PREMIERE PARTIE : DE LA FRACTURE A LA SOLIDARITE
NUMERIQUE 10
I - EMERGENCE DU CONCEPT DE SOLIDARITE NUMERIQUE
11
1. « Fossé » et « Fracture »
numériques : Une superposition de paradigmes
2. « L'apologie » de la société de
l'information et les discours technicistes
3. Les lendemains des SMSI et la création d'un Fonds
mondial de solidarité numérique
II - L'AGENCE MONDIALE DE SOLIDARITE NUMERIQUE (ASN)
17
1. Présentation, organisation et évolution de la
structure
2. Missions et objectifs globaux : Rôle de l'ASN dans la
réduction de la fracture numérique
DEUXIEME PARTIE : LE WEB 2.0 AU SERVICE DE LA SOLIDARITE
NUMERIQUE 21
I - WEB 2.0 : UTOPIES ET DESENCHANTEMENT 22
1. Essai de définition du concept : Révolution ou
Evolution du Web ?
2. Ces plates-formes du Web 2.0 qu'on ne présente
plus...
3. Les limites du « Social Networking » et du Web
2.0
II - ETUDE DE CAS : LE PORTAIL COLLABORATIF MONDIAL DE LA
SOLIDARITE NUMERIQUE 32
1. Montage et gestion du projet : Contexte, objectifs et
résultats attendus
2. Architecture et spécifications techniques : Recours
aux outils du Web 2.0
3. La plus-value du projet par rapport à l'existant
TROISIEME PARTIE : RETOUR D'EXPERIENCE 41
I - MISSION ET TACHES SPECIFIQUES EFFECTUEES SUR LE
PROJET DU PORTAIL 42
II - AUTRES MISSIONS ET TACHES CONNEXES EFFECTUEES AU
SEIN DE L'ASN 47
III - CONTRAINTES ET DIFFICULTES RENCONTREES
48
IV - APPORT DU STAGE 49
CONCLUSION & PERSPECTIVES 50
BIBLIOGRAPHIE 52
WEBLIOGRAPHIE 55
ANNEXES 56
Liste des figures :
Figure 1 - Répartition des utilisateurs
d'Internet dans le monde en Mars 2008 Figure 2 - Rôle
catalyseur de l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique
Figure 3 - Philosophie du Web 2.0
Figure 4 - Web 1.0 Vs Web 2.0
Figure 5 - Web 1.0 and Web 2.0 visual
differences
Figure 6 - Pyramide de Maslow 2.0
Figure 7 - Les 6 degrés de
Séparation
Figure 8 - La règle des 1%
Figure 9 - La fréquentation des sites de
réseaux sociaux dans le monde entier Figure 10 -
L'Iceberg Web 2.0 de la solidarité numérique
Figure 11 - Zoning des contenus du portail
(Version 1)
Figure 12 - Exemple de portails participatifs
dédiés au secteur du développement Figure 13 -
Questionnaire (mis en ligne le 6/06/2008)
Figure 14 - Planning des activités du
stage et planning du projet
Liste des annexes :
Annexe 1 - Questionnaire d'expression des
besoins Annexe 2 - Contribution et avis d'experts
Annexe 3 - Lexique de l'usager 2.0
Annexe 4 - Puzzle de l'identité
Annexe 5 - Design de la visibilité
Annexe 6 - Schéma conceptuel du projet
Annexe 7 - Planning général du projet
Annexe 8 - Questions-Réponses sur la
Conférence de Lyon (Nov. 2008)
INTRODUCTION
Publications collaboratives, coproductions, usages
communautaires, partages de contenus, personnalisations de services,...Autant
de termes qui sont en vogue et qui caractérisent le succès du Web
2.0 et des nombreux réseaux sociaux1 comme Facebook, MySpace,
Linkedin, Viadeo, Hi5, orkut,...Aujourd'hui plus que jamais, Internet
mérite son nom de « réseau des réseaux » car la
communication humaine est devenue une communication réticulaire,
médiée et médiatisée aussi bien par des artefacts
et des « bijoux » de la technologie que par des câbles, des
tuyaux, des satellites et des ondes. Par ailleurs, la sociabilité de
l'identité numérique et l'immersion du réel dans le
virtuel (réalité virtuelle2, Second Life, World of
Warcraft...) symbolisent le passage du World Wide Web de Tim Berners à
un « World Life Web3 ». D'autres prophètes du Web
2.0, tels que Tim O'reilly4 ou Peter Morville5,
soutiennent que grâce à l'« informatique omniprésente
» ou « nomade » , nous passons de l'ère des solitudes
interactives à celle de la sociabilité et de la «
trouvabilité ambiante » marquée par des forts enjeux de
connectivité, de visibilité et de présence.
Tout ceci favorise le retour du mythe du cyberespace ou
l'hallucination consensuelle6 de l'abolition de notre relation au
temps, à la distance et avec les autres individus ou groupes d'individus
de la société. Du point de vue de l'historicité des
sociétés, Internet a certes entraîné de nombreuses
transformations culturelles, sociales et techniques sur nos modes de vie.
1 « Que ce soit par un cordon téléphonique
ou par des millions, ils sont tous interconnectés aux autres.
Collectivement, ils forment ce que leurs habitants appelle le Réseau. Il
s'étend au travers de cette immense région d'états
électroniques, de micro-ondes, de champs magnétiques de
lumières pulsées et au travers de ce que l'écrivain de
science-fiction William Ginson a appelé le CyberEspace. »
BARLOW John Perry, Crime & Puzzlement, 1990.
2 Jaron Lanier a proposé
l'expression « réalité virtuelle
» en 1985 pour désigner un espace de représentation
réaliste, tri-dimensionnel, calculé en temps réel
immersif. Cette simulation informatique interactive immersive, d'environnements
réels ou imaginaires s'illustre par le développement des mondes
virtuels 3D (tels que Second Life) et des
MMORPG ou jeux de rôle en ligne massivement
multijoueur (tel que World of Warcraft).
3 Olivier Ertzscheid est
Enseignant-chercheur (Maître de Conférences) en Sciences de
l'information et de la communication. Il publie sur son blog «
affordance.info » un billet intitulé « Bienvenue dans le
World Life Web »
http://affordance.typepad.com/mon
weblog/2007/1 1/bienvenue-dans.html
4 Tim O'reilly est l'auteur du texte
fondateur du Web 2.0, « What is Web 2.0 ?» (Septembre
2005).
5 MORVILLE Peter, Ambient
findability : What we find changes who we become, O'reilly Media, 2006.
6 GINSON William (trad. Jean
Bonnefoy), Neuromancien (Neuromancer), Découverte, 1985.
Mais la dimension géographique7 d'Internet
nous montre aussi d'un point de vue spatial que le « réseau des
réseaux » a bien des frontières, des centres et des
périphéries,...un « Nord » et un « Sud ». La
diffusion des innovations et l'accès aux technologies de communication
numérique (Internet haut débit, très haut débit,
technologies wi-fi et wimax,....), sont parfois soumises aux contraintes de
couverture géographique des réseaux d'infrastructures, aux enjeux
économiques de densité démographique pour l'extension de
réseaux et/ou le déploiement de services dans des zones
périphériques. La fracture numérique est bien, entre
autre, géographique, car inhérente à « l'organisation
spatiale des territoires »8 et des réseaux.
La question fondamentale qu'il importe alors de se poser est
de savoir comment le Web 2.0, avec ses valeurs de partage, ses
possibilités de coopération ou de coproduction, ses nouveaux
usages et services, pourrait contribuer ou non à la réduction des
fractures numériques entre les pays du Nord et ceux en voie de
développement, du Sud. En d'autres termes qu'est ce que le Web 2.0
apporte réellement à la solidarité numérique
Nord-Sud, au développement solidaire des peuples et aux
mécanismes de coopération
décentralisée9? Les applications du Web 2.0
favorisent-t-elles véritablement l'e-inclusion ou aggravent-t-elles
plutôt certaines formes d'exclusion telle que la fracture cognitive
inhérente aux usages, à l'appropriation des outils et à la
production de contenus (savoirs et connaissances) numériques ?
Pour apporter des éléments de réponses
à ces questions, cette étude s'appuiera sur des argumentations
inspirées du cas d'un projet de portail collaboratif
mondial10 visant à fédérer un important
réseau social des acteurs de la solidarité numérique et
des TIC pour le développement. Ma participation à ce projet de
réalisation d'un portail collaboratif est justifiée par une
mission de stage professionnel11 de trois mois (du 21 Avril au 18
Juillet 2008), réalisée à l'Agence Mondiale de
Solidarité Numérique (ASN - Lyon).
Le présent rapport se fonde donc sur le déroulement
global de ce stage.
7 DUPUY Gabriel, Internet :
géographie d'un réseau, Ed. Ellipses, Paris, 2002.
8 HOUZET Sophie, GRASLAND
Loïc, Les dimensions spatiales de la fracture
numérique en France, in Alain Rallet, La fracture
numérique (Réseaux, vol. 22, n°127-128), 2004, pp.1
15-140.
9 Chaque évocation du concept de «
solidarité numérique » dans ce rapport
fera implicitement référence aux projets TIC
développés dans le cadre de la coopération
décentralisée internationale, principalement entre
les collectivités locales françaises et africaines.
10 Tantôt nous utilisons le qualificatif
« francophone » et tantôt le qualificatif « mondial
». Le 1er terme renvoie à la communauté francophone
ciblée pour le lancement du portail et le 2nd, la couverture
géographique du portail.
11 Stage effectué dans le cadre du master
professionnel e-Administration et Solidarité numérique (
www.mastereasn.com). Ce
master est une formation innovante dans les domaines de l'administration
électronique, de la coopération décentralisée
Nord-Sud et de la solidarité numérique. Ouverte à
l'International, la formation répond également à des
besoins locaux identifiés, tels que l'accompagnement des
collectivités locales en matière de politiques publiques TIC, de
conduite de changement,....
L'objectif visé n'est pas de mener une analyse
sociologique des communautés virtuelles12, ni une
étude géospatiale des réseaux sociaux en ligne afin de
déterminer si le Web 2.0, l'Internet participatif et le
phénomène de « réseautage social » constituent
un effet de mode « occidental » ou une tendance de fond dans le monde
entier. Mais il s'agit plutôt dans ce travail de démontrer
à partir, d'une mission de stage, comment une organisation à
vocation internationale comme l'Agence mondiale de solidarité
numérique pourrait améliorer sa lutte contre la fracture
numérique en réalisant un portail ou une plate-forme
d'informations (veille spécialisée), de rencontres et
d'échanges (réseau social) basée sur la philosophie de
collaboration et de coopération du Web 2.0.
Ce document est structuré en trois parties : La
première partie du rapport décrit l'Agence Mondiale de
Solidarité numérique et explique le processus de sa
création à partir d'un contexte de mobilisation internationale
sur la réduction de la fracture numérique. Ensuite, la
deuxième partie pose la problématique du stage et démontre
ce que le Web 2.0 peut apporter à la solidarité numérique.
La présentation du projet du portail s'appuie sur le document que nous
avons rédigé dans le cadre de la réponse au
16ème appel à projet du Fonds Francophone des
Inforoutes13. La troisième partie, est quant à elle,
un retour d'expérience à la fois objectif et critique par rapport
au déroulement du stage et aux différentes tâches
accomplies. Le rapport s'achève sur des conclusions
générales, quelques pistes de réflexions ainsi que des
perspectives professionnelles et des projets d'épanouissement personnel
inspirés par ce stage.
12 Considéré comme l'un des gourous
majeurs dans le domaine des interactions sociales en ligne, Howard
Rheingold (
http://www.rheingold.com)
a publié en 1993 un ouvrage légendaire sur « Les
communautés virtuelles ». Son dernier livre, Smart Mob
(
http://www.smartmobs.com),
annonce les prémisses de la prochaine révolution sociale
(Utilisation des TIC pour coopérer entre humains et amplifier
l'organisation collective).
13 Pour améliorer la présence du français
dans l'univers numérique et répondre aux besoins des pays en
développement, l'Organisation internationale de la Francophonie soutient
la production de contenus et d'applications numériques au moyen du Fonds
francophone des inforoutes. Ce Fonds a pour mission de promouvoir les TIC dans
les pays du Sud et d'Europe centrale et orientale en finançant, à
la suite d'appels à projets, des initiatives multilatérales de
production de contenus et applications francophones s'inscrivant dans les
grandes orientations de la Francophonie.
http://www.inforoutes.francophonie.org/actualites/nouvelle.cfm?der
id=1 82&type=accueil
PREMIÈRE PARTIE
DE LA FRACTURE
A LA
SOLIDARITE NUMERIQUE
« Tout groupe humain prend sa richesse dans la
communication, l'entraide et la solidarité visant à un but commun
: l'épanouissement de chacun dans le respect des différences
».
Françoise Dolto
PREMIERE PARTIE : DE LA FRACTURE A LA SOLIDARITE
NUMERIQUE
I - Emergence du concept de solidarité
numérique
1. « Fossé » et « Fracture»
numériques : une superposition de paradigmes
On qualifie généralement de « fossé
» ou de « fracture » numérique (de l'anglais «
digital divide »), les inégalités d'accès et les
inégalités d'usages d'Internet et des TIC entre pays riches et
pays pauvres14, zones urbaines denses et zones rurales «
blanches »15, entre hommes et femmes16, jeunes et
vieux17, diplômés et personnes peu
instruites18,... En effet, compte tenu de l'évolution
très rapide et de l'instabilité du secteur des TIC et des
télécommunications, le temps d'adoption de ces innovations
technologiques varie d'une société à l'autre (adoption
tardive, lente et longue de certaines innovations en Afrique et dans les pays
du Sud), et d'un individu à l'autre (selon qu'on soit technophobe ou
technophile par exemple). Ces constats fondent les différents paradigmes
d'une société à double vitesse marquée par une
« fissure » ou un « écart » entre les «
infos-riches » et les « infos pauvres », les «
info-émetteurs » et les « info-récepteurs »,...
Figure 1 : Répartition des
utilisateurs d'Internet dans le monde en Mars 2008
14 La fracture numérique Nord-Sud (fracture
verticale, géographique), souvent mesurée (à tort ou
à raison) au nombre d'internautes par pays ou par continents. La figure
1 montre que les Africains ne constituent que 1,4% des utilisateurs d'Internet
dans le monde, à côté des 27% d'Européens ou des
17,5% de nord américains.
15
·
L'accès a Internet dans les zones urbaines progresse
plus rapidement (très haut débit) parce qu'il s'agit de
territoires densément peuplés où les investissements sont
rentables alors que les zones rurales ou zones dites « blanches »
souffrent de l'effet « dernier kilomètre » : il
s'agit de la fracture infra-nationale ou horizontale.
16
·
Lire à cet effet, l'article : « La Fracture
numérique du genre en Afrique francophone : une
inquiétante
réalité », in
Etudes et Recherches, n°244, Réseau genre et Tic
(REGENTIC-ENDA), enda éditions, Dakar, 2005.
17 Fracture générationnelle ou
fracture « grise ». Selon Gabriel Dupuy, cette fracture s'explique
essentiellement par une absence de besoins numériques de la part des
anciens qui n'ont donc aucune envie de la combler à quelques rares
exceptions près. (DUPUY Gabriel, La fracture
numérique, Ellipses, 2007).
1s « La fracture cognitive va bien au-delà des
questions d'accessibilité ou de participation au réseau
global...De nombreuses informations diffusées à travers les TIC
ne peuvent pas être utilisées parce que l'univers auquel elles
font référence est différent de celui de l'utilisateur.
C'est là à mon sens qu'intervient la fracture cognitive. »
KIYINDOU Alain, De la fracture numérique à
la fracture cognitive : pour une nouvelle approche de la société
de l'information, Journée d'Etudes thématique, IUT Robert
Schuman de Strasbourg, Mars 2007.
L'expression « fracture numérique » n'ayant
aucun fondement scientifique et suscitant parfois des discussions sur sa
pertinence théorique, il est important de préciser les paradigmes
qui justifient le passage d'une approche de constatations des clivages de la
société de l'information à une approche de recherche de
solutions pour lutter contre la fracture numérique. Quelle perception
devrait-on avoir des inégalités (fracture ou fossé ?)
numériques afin de pouvoir adopter la meilleure stratégie
(à long terme) en matière d'e-inclusion19 pour une
société de l'information plus solidaire et équitable ?
D'abord, d'un point de vue sémantique, la fracture se
distingue du fossé car la fracture renvoie à l'image d'une
fissure ou d'une rupture séparant deux choses sous l'effet d'une
contrainte ; tandis que le fossé évoque un vide, un trou profond,
mais pas un gouffre dans lequel toute chose pourrait disparaître à
jamais. Supposant ainsi qu'un fossé peut toujours être
comblé, certains préfèrent utiliser l'expression «
fossé numérique », convaincus qu'il s'agit d'une perspective
plus optimiste. Mais combler le fossé numérique constitue, selon
ce paradigme, l'action d'équiper très rapidement et
complètement les pays en développement par des
infrastructures20 et des matériels informatiques
(essentiellement les ordinateurs) afin qu'ils rattrapent leur retard. Or, selon
la loi de Pimienta21, l'échec de nombreux projets de TIC pour
le Développement s'explique par la part importante d'investissements
centrés sur les infrastructures. Les efforts pour combler le «
fossé numérique » se situent généralement dans
une dynamique de court terme et dans une perspective d'urgence. Cette vision de
réduire les inégalités numériques entre territoires
en se basant sur les infrastructures physiques, est une vision
techno-déterministe et techno-marchande qui ne met l'accent que sur la
nécessité pour les pays en développement de
s'équiper en matériels informatiques et en infrastructures
d'accès à Internet. Il a d'ailleurs été
démontré que l'équipement et la diffusion des TIC ne
suffisent pas pour qu'il y ait une réelle appropriation par les
populations bénéficiaires des projets TIC. Au contraire,
très souvent, l'équipement creuse davantage le fossé en
permettant à ceux qui savent utiliser l'outil d'en profiter et les
autres de ne pas en profiter.
19 Vision permettant de rendre les TIC accessibles
pour tous, y compris pour les personnes handicapées, les séniors,
les publics éloignés et les marginalisés de la
société. Ensemble des politiques de lutte contre la fracture
numérique pour une société de l'information inclusive et
non exclusive.
20 Infrastructures TIC : dispositifs de
transmission du signal (lignes, micro-ondes, satellites) et de son transport
(protocoles de communication et dispositifs de routage, matériel
informatique).
21 Un projet de TICpD (Tic pour le
développement) dont la proportion de budget alloué à
l'infrastructure dépasse les 60 % a toutes les chances de provoquer de
sérieux problèmes de carence au niveau des autres
éléments. Un projet de TICpD dont la proportion de budget
alloué à l'infrastructure dépasse les 80 % a toutes les
chances de se solder par une catastrophe... Un projet de TICpD qui alloue
près de 100 % de son budget à l'infrastructure devrait faire
l'objet d'un examen minutieux de la part des organismes de détection et
de prévention de la corruption... PIMIENTA Daniel,
Fracture numérique, fracture sociale, fracture paradigmatique,
Juillet 2007, pp.7-8.
Même s'il s'avère politiquement correct de parler
de fossé numérique pour justifier des dons de matériels
informatiques, des transferts technologiques, et des politiques
d'aménagement numérique des territoires, il est
préférable d'utiliser le terme de « fracture
numérique » qui reflète mieux les fractures sociales
existantes. La compréhension des fractures numériques dans une
acception plus globale (et non limité à un paradigme de «
fossé ») permet ainsi de prendre en compte les mesures
d'apprentissage, d'accompagnement et d'appropriation22 liées
à la diffusion des outils technologiques. Pour Michel
Arnaud23, une véritable ingénierie sociale est
nécessaire au-delà de la simple volonté de réduire
la fracture numérique.
2. « L'apologie » de la société de
l'information et les discours technicistes
L'émergence d'Internet a suscité une abondante
littérature : du catastrophisme à l'exaltation et du
dénigrement à la célébration. Face aux technophobes
(comme Georges Orwell, Paul Virilio, ou Jacques Ellul) qui dénoncent les
effets désastreux des TIC, de nombreux discours technicistes et
technophiles24 (Pierre Lévy, Joël de Rosnay, Nicholas
Negroponte,...) font une « apologie » de la société de
l'information25 et de ses valeurs de liberté,
d'égalité ou d'universalité. Ces discours sur la
société de l'information constituent le prolongement de la
pensée macluhanienne26 qui fait du médium le message
et présentent les TIC comme solution salvatrice pour le
développement social et humain. S'appuyant généralement
sur des néologismes et des expressions métaphoriques («
autoroutes de l'information », « télématique »),
les éloges accompagnant les mythes autour de la création ou de la
diffusion des technologies sont empreints d'utopie. En effet, il s'agit de
propos tenus par des acteurs poursuivant un but précis (faire croire,
vendre et diffuser les TIC)27. Les argumentations de ces propos
contribuent à une projection mirobolante de la technologie du futur en
vantant, souvent de façon exagérée, tous les aspects
positifs de cette technologie sur l'amélioration de nos conditions de
vie du présent.
22 On sous-entend par « Appropriation » le
processus d'apprentissage et de contrôle sur l'utilisation de l'outil.
23 ARNAUD Michel, La
nécessaire ingénierie sociale au-delà de la
réduction de la fracture numérique, Conférence
«TIC & Inégalités : les fractures
numériques», Paris, Carré des Sciences, 18-19 novembre
2004.
24 L'utilisation de ce terme dans ce contexte-ci ne
fait pas référence aux « geek » qui sont des
passionnés (jeunes férus et amateurs) de l'informatique et des
nouvelles technologies.
25 La société de l'information a
plusieurs variantes : Certains lui préfèrent l'expression «
société des connaissances », « société
des savoirs », « société des savoirs partagés
» (UNESCO).
26 MACLUHAN Marshall, Pour comprendre
les médias, Editions du Seuil, 1977.
27 « Dans tous les cas, ces nouvelles descriptions
prophétiques fournissent d'ores et déjà les multiples
avantages de l'idéologie : elle aide les marchands à vendre, les
politiques à formuler des objectifs mobilisateurs pour l'opinion, les
managers à discipliner la force de travail, les chercheurs à
obtenir des subventions, etc. » WEYGAND Félix,
Réseaux ambiants, invisibilité, objets communicants...
Transformation du statut de l'usage et de l'appropriation, In Colloque
« Interroger la société de l'information »,
Congrès de l'ACFAS, Université McGill, Montréal, 18-19 mai
2006, p. 6.
Ainsi, depuis le télégraphe de Chappe
jusqu'à l'avènement d'Internet, chaque innovation technique est
accompagnée d'un discours dit « millénariste », qui
annonce un monde meilleur. Ce genre de discours est de type performatif car il
«dit la société telle qu'on la veut, et en la disant la
prépare, lui donne un peu plus de réalité, la fait
accepter : (...) le performatif est efficace».28 En
déplaçant les TIC de leur cadre présupposé de
fonctionnement au cadre d'usage réel, les techniciens, les journalistes,
les organisations internationales et les vulgarisateurs produisent, par leurs
discours, un contexte mythique qui nourrit les attentes parfois trop
idéalistes des utilisateurs par rapport à ces technologies.
Serges Proulx démontre bien cette puissance des métaphores par
l'effet de leur répétition dans des discours prophétiques
et promotionnels de la société de l'information. La
répétition conduit très rapidement à
l'auto-réalisation de la prophétie du fait de la seule croyance
par des populations ou par des personnes prédisposées à
l'entendre et à adopter une nouvelle manière de
penser.29 Si pour Lamartine, « les utopies ne sont souvent que
des vérités prématurées », elles sont beaucoup
plus, à notre avis, des prophéties qu'on oppose au présent
pour lui montrer qu'il est
dépassable30. Les utopies technicistes
permettraient donc à leur émergence au début du
19ème siècle de rompre avec un présent détestable
grâce aux fausses croyances récurrentes propagées dans les
esprits par les prophètes du cyberespace. Comme le souligne Musso, trois
mythes technicistes ont accompagné ces prophéties : celui de la
« connectivité universelle » d'origine macluhanienne qui
suppose la disparition des frontières sous l'effet du « temps
réel » ; celui des TIC comme principal vecteur d'un
développement local durable et enfin le néologisme des autoroutes
de l'information qui suggère une substitution des TIC aux réseaux
de transport.
Mais loin du rêve du village planétaire
macluhanien, loin de l'agora informationnelle de Pierre Lévy, loin de
toute cette apologie de la « société de l'information
», les réalités des fractures numériques semblent
nous rappeler que l'heure n'est plus aux discours, mais plutôt à
des actes et des initiatives concrètes pour réduire les
inégalités numériques.
28 BOURDIN Sylvie, Cours Master 2
EASN: «La société de l'information», 2007-2008.
29 «Le fil de mon argument est donc que les
discours publics répétés jusqu'à plus soif et
faisant la promotion de la « société de l'information »
ont contribué à créer la « réalité
» de cette anticipation de modèle de société dans
l'imaginaire de grandes portions des populations du Nord et du Sud au point
qu'une partie de ces populations a fini par croire que cette évolution
vers « l'ère informationnelle » était
inéluctable. Et surtout que ce « passage obligé »
devait nécessairement emprunter la voie tracée par les
élites des gouvernements, de l'industrie et des grandes organisations
internationales». PROULX Serges, Entre
société de l'information et sociétés des savoirs
partagés : horizon des utopies, puissance des métaphores, In
Colloque « Interroger la société de l'information »,
Congrès de l'ACFAS, Université McGill, Montréal, 17-18 mai
2006, p.4
30 Philippe Breton, dans
L'Utopie de la communication, émet le fait que l'utopie de la
communication est une «valeur post-traumatique», peu à peu
construite comme alternative supposée à la barbarie, au racisme
et à la société d'exclusion. »
Les sommets mondiaux sur la société de
l'information (SMSI) organisés à Genève (2003), et
à Tunis (2005) ont-ils apporté des résolutions
concrètes dans ce sens ou ont-ils plutôt été une
nouvelle tribune pour les discours technicistes ?
3. Les lendemains des SMSI et la création d'un Fonds
mondial de solidarité
numérique ou FSN
Des déclarations et plans d'actions de Genève
aux engagements de Tunis, les SMSI ont insisté sur les questions
inhérentes au développement, à la souveraineté
nationale, à la liberté d'expression, à
l'éducation, à la diversité culturelle ou encore au droit
international. Ces sujets ont été directement engagés et
privilégiés dans la profondeur des analyses par rapport à
la question de fond, celle de la réduction de la fracture
numérique autour de laquelle les débats ont tourné mais
sans jamais mieux faire que de s'arrêter à des engagements en lieu
et place des solutions concrètes attendues31. La
Déclaration de la société civile au SMSI, le 18
décembre 2005, intitulée « Bien plus aurait pu être
réalisé » résume le constat général que
le SMSI s'est achevé sans la résolution des deux principales
questions dont cette conférence des Nations Unies devait traiter : le
financement de l'infrastructure et des services pour « mettre les TIC au
service du développement » et la «gouvernance d'Internet
». Le sommet a néanmoins le mérite d'avoir
développé les réseaux humains Nord-Sud, d'avoir fait
naître de nouvelles collaborations et d'avoir créé des
opportunités d'affaires, en associant les pays, les gouvernements, la
société civile et les entreprises, à un débat
habituellement réservé aux décideurs des métropoles
technologiques. «Le tout premier résultat de cette grande messe de
l'information et de la connaissance, c'est le processus lui-même. Dans
l'esprit de ses initiateurs le SMSI devait sensibiliser les décideurs
des pays en développement à l'immense potentiel (des TIC) pour
l'expansion future des économies, l'amélioration du bien
être des populations, la cohésion sociale et l'extension de la
démocratie.»32 Le véritable point positif de ces
SMSI est donc la prise de conscience et la mobilisation internationale sur
l'urgence de trouver des réponses concrètes à la fracture
numérique. Ces Sommets n'ont pas servi essentiellement de tribune aux
discours technocratiques sur les TIC, mais ils constituent le point de
départ d'un processus participatif de réflexions et d'engagements
sur les mécanismes de financement de l'économie de la
connaissance et sur les nouveaux modes de coopération entre le Nord et
le Sud en matière d'information et de communication pour le
développement.
31 Le SMSI était considéré comme
le « Sommet des Solutions », en référence aux propos de
Yoshio Utsumi, alors Directeur de l'UIT.
32 RENAUD Pascal, SMSI :
Avancée symbolique, résultats modestes, in Sciences au Sud,
n°33.
L'un des aboutissements de ce processus a été la
création du Fonds de Solidarité Numérique.
Idée33 chère à Abdoulaye Wade (Chef d'Etat du
Sénégal) et présentée sous forme d'une proposition
des pays en développement, le fonds de solidarité
numérique a pris corps dans l'un des principes de la Déclaration
de Genève en 2003 : « Nous reconnaissons que
l'édification d'une société de l'information inclusive
exige de nouvelles formes de solidarité, de partenariat et de
coopération entre les gouvernements et les autres acteurs,
c'est-à-dire le secteur privé, la société civile et
les organisations internationales.» De Genève à Tunis, le
principe s'est transformé d'abord en un pacte de solidarité
numérique, puis s'est mué en engagement à Tunis en 2005.
Sa validation a conduit à l'inauguration, en mars 2005, du Fonds Mondial
de Solidarité Numérique (FSN) basé à Genève.
Le rôle de ce fonds est de financer des actions et des projets de terrain
liés à l'application des TIC dans des champs de
développement (Santé et télémédecine ;
éducation et e-learning, environnement et recyclage des déchets
informatiques,... etc) tout en respectant les principes de solidarité
numérique validés lors du SMSI.
L'Agence Mondiale de solidarité numérique,
organisme d'accueil de mon stage, a été créée dans
cette même dynamique, pour servir de bras opérationnel au FSN.
L'Agence prend en charge les volets importants de concrétisation de la
solidarité numérique tels que les projets de coopération
décentralisée en matière de TIC et d'e-gouvernance,
l'instruction des dossiers de demande de financement, et bien d'autres
démarches témoignant de l'engagement volontaire de la ville de
Lyon dans la lutte contre la fracture numérique.
« La solidarité numérique se
veut une approche positive de la coopération visant à
déployer toutes les potentialités de l'Internet et du
Multimédia auprès de tous les publics concernés. La
solidarité peut s'exercer à travers le transfert de ressources
financières, matérielles et humaines. Elle permet de mettre en
place des projets et des réseaux d'acteurs partout dans le monde. (...)
En effet donner du matériel informatique ne constitue pas, en soi, un
projet de solidarité numérique. Il manque
précisément au don les dimensions d'apprentissage,
d'appropriation, de création de contenus et d'usages qui donnent son
véritable sens à la solidarité numérique.
»34
33 « J'ai toujours pensé qu'une
société de l'information plus équilibrée et plus
harmonieuse devrait être fondée sur une
généralisation de l'accès à l'outil informatique
pour éviter aux pays en retard dans ce domaine les risques d'une
marginalisation irréversible. Donner à tous la possibilité
de se connecter, d'être à l'écoute, de se faire entendre et
de suivre la marche du monde: tel est le sens fondamental du Fonds de
solidarité numérique.»
Maître Abdoulaye Wade, Président du
Sénégal.
34 Guide de la Coopération
décentralisée pour la solidarité numérique, 2008,
p.2 1.
Il - L'Agence Mondiale de Solidarité
Numérique (ASN)
1. Présentation, organisation et évolution de
la structure
L'Agence mondiale de solidarité numérique (ASN)
est une association loi 1901 qui informe, conseille et fournit l'appui
technique nécessaire à la mise en place des projets de
solidarité numérique. Sa création fait suite à la
volonté commune des villes de Lyon, de Genève, de la province du
Piémont et de la République du Sénégal de s'engager
dans une initiative mondiale de développement solidaire des peuples par
les technologies de l'information et de la communication au profit des exclus
du numérique. C'est une démarche visant à réduire
les inégalités dans l'accès, le partage et la production
d'information à travers une solidarité active, efficace,
créatrice d'emploi et de richesse. L'Agence oriente ses actions sur les
usages, les contenus, la formation et le matériel, mais pas sur
l'infrastructure. Pour mener à bien ses missions, l'Agence dispose d'un
Conseil d'Administration (au sein duquel figurent différentes
personnalités) et d'une équipe opérationnelle de cinq (5)
personnes (salariées) constituant le Secrétariat
exécutif.
COMPOSITION DU SECRÉTARIAT EXÉCUTIF -
ASN
|
Nom & Prénoms
|
Fonction
|
|
|
Jean POULY
|
Directeur
|
Christine TORNARE
|
Chargée de l'administration et des finances
|
Najet TENOUTIT
|
Chargée de projets
|
David MENCHI
|
Chargé de projets & système d'information
|
Thilelli CHOUIKRAT
|
Assistante de chargés de projets
|
Après avoir posé les bases de son
activité, l'ASN a ouvert de nombreux chantiers dont notamment : la
refonte de ses statuts et l'ouverture de sa gouvernance, le projet « Ordi
2.0 », la deuxième phase des projets de coopération
décentralisés engagés en 2007 pour le Grand Lyon, le
Ministère des Affaires Etrangères et Européennes (MAEE),
la conception d'un réseau européen des acteurs clés de la
solidarité numérique (projet européen EDSKAN35)
et l'organisation de la Conférence de Lyon sur la solidarité
numérique en Novembre 2008.
35 European Digital Solidarity Key Actors Network.
2. Missions et objectifs globaux : rôle de l'ASN dans
la réduction de la fracture numérique
L'Agence mondiale de solidarité numérique agit
comme catalyseur dans la mise en oeuvre de projets financés par le
Fonds. Elle joue donc un rôle d'interface, d'accompagnateur, de
connecteur entre ceux qui ont une expertise dans le numérique et des
porteurs de projets de solidarité. L'expertise technique
développée par l'ASN vise à faciliter la concertation, la
coordination et la mise en cohérence d'actions de solidarité
numérique hétérogènes portées par les
collectivités. Comme le suggère le slogan « Penser
globalement, agir localement »36, l'expertise de l'ASN
s'établit de l'échelon local à l'échelon global. En
effet, il est important de repenser la société humaine dans ses
solidarités, tout en commençant par une identification des
besoins endogènes des populations. Consciente de cette
réalité et du fait que le territoire est devenu un espace
d'actions et d'éclosion des projets de communautés, l'ASN (sur
mandat du Ministère des Affaires Etrangères et
Européennes37) a accompagné la mise en oeuvre de 10
projets de solidarité numérique dans le cadre de la
coopération décentralisée (mise en place de plans locaux
numériques, informatisation des services publics, recyclage de
matériel informatique, télémédecine, e-learning,
protection de la diversité culturelle et linguistique, systèmes
d'information pour l'agriculture,...etc.). Elle a également
édité en début d'année 2008 un guide technique sur
la coopération décentralisée et la solidarité
numérique au profit des collectivités locales.
Par ailleurs, l'ASN s'inscrit dans une démarche «
globale » en se positionnant au plan national comme l'un des principaux
acteurs de la création d'une filière de recyclage durable et
solidaire du matériel informatique à travers le projet «
Ordi 2.0 ». Toujours dans l'optique de préserver l'environnement
des risques majeurs technologiques, L'ASN fait partie d'un appel à
projet européen sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce projet envisage les TIC comme une véritable opportunité pour
économiser l'énergie (bâtiments intelligents, transports,
comportements des usagers,...).
36 « Think global, Act local » : « Penser
global pour agir local » est une bonne maxime pour la solidarité
numérique. La conception de l'action de l'ASN se fait par un travail
collectif qui rassemble la globalité des acteurs concernés par un
problème complexe. Et l'action, dans sa finalité, se joue au
niveau local, dans les villes et pouvoirs locaux.
37 Depuis 2006, l'Agence mondiale de
solidarité numérique (ASN) est le partenaire de
référence de la coopération française sur les
questions de solidarité numérique. Dans sa stratégie de
mobilisation de la coopération décentralisée
française en faveur de la solidarité numérique, l'Agence
mondiale de solidarité numérique a été
chargée de mettre en place un processus d'expertise et de concertation
entre collectivités locales du nord et du sud.
En outre, dans le cadre de la négociation
internationale l'ASN intervient également comme un facilitateur capable
de fédérer un ensemble d'acteurs autour des réflexions de
fond comme celles menées actuellement sur l'organisation d'une
conférence mondiale sur le développement via le
numérique.
Figure 2 : Rôle catalyseur de
l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique
Cette figure illustre bien le cadre d'action de l'Agence dans
une perspective de globalité (interdépendance des
éléments et des sous-systèmes appartenant au
système global des interactions). Ici la réduction de fracture
numérique est considérée dans une approche
systémique38. Cette approche suppose de la part de l'Agence
mondiale de solidarité numérique un savoir (ensemble de concepts
et de valeurs liées au fonctionnement du système) un
savoir-être (nouveau regard porté sur les systèmes
humains), un savoir-penser (du local au global, mais aussi du global au local),
et un savoir-faire (observation, analyse, modélisation et
expérimentation) pour une efficacité des actions sur le
terrain.
38 "Toutes choses étant causées et
causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et
toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus
éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de
connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de
connaître le tout sans connaître particulièrement les
parties"- Pascal
La figure met également en avant la place centrale
occupée par l'Agence dans la mutualisation, et la concertation entre les
différents acteurs de différents territoires, tous
rassemblés autour de projets numériques à dimension
solidaire. Il apparaît clairement ici que l'ASN va au-delà du
simple partenariat public privé « public-private partnership »
dans la mesure où la participation des groupes est plus précise
compte tenu de la segmentation sectorielle : gouvernements, organisations
internationales, institutions, collectivités locales, secteur
privé, société civile et milieu académique. On
parle alors dans ce cas de participation multisectorielle (en
anglais « multi-stakeholder partnership »), concept qui s'est
imposé comme l'un éléments-clefs du SMSI et de ses
recommandations puisque, la construction d'une société (de
l'information) exige évidemment l'implication ou tout au moins la
participation de tous les secteurs et acteurs clé de
développement. D'où l'importance d'un catalyseur39
pour réunir tous ces acteurs (mise en relation / réseau social)
afin qu'ils puissent collaborer, co-produire et proposer ensemble des
réflexions et des mesures pour développer la solidarité
numérique. Le portail francophone de la solidarité
numérique est un important projet, de l'Agence mondiale de
solidarité numérique, qui cadre bien avec ce contexte
multiacteurs et cette dynamique de participation multisectorielle.
39 Il existe une méthode scientifique
appelée « Méthode Catalyse »
qui a été mise au point par le professeur Jean-Jacques Girardot,
Directeur du laboratoire universitaire « Méthodes de traitement de
l'information appliquée aux sciences de l'Homme et de la
Société » (MTI@SHS) de l'Université de
Franche-Comté en France. Il s'agit dune méthode d'intelligence
territoriale qui vise à mobiliser les informations détenues par
des communautés territoriales pour améliorer la pertinence,
l'efficience et l'impact des actions de développement conduites à
l'échelle des territoires. Cette méthode préconise
l'utilisation des outils scientifiques fondamentaux comme les bases de
données en ligne, les techniques d'édition numérique, les
techniques de gestion des projets et d'évaluation, les statistiques
quantitatives et qualitatives des données.
DEUXIÈME PARTIE
LE WEB 2.0 AU SERVICE
DE LA
SOLIDARITE NUMERIQUE
« [...] parce qu'il faut construire la civilisation
de l'universel, nous devons ainsi nous retrouver entre nous, car la
civilisation de l'universel sera faite de l'apport de tous. Pour employer un
mot de Césaire, ce sera « le rendez-vous du donner et du
recevoir», « [...] Nous voulons d'abord nous connaître
nous-mêmes et nous réaliser nous-mêmes, pour réaliser
en même temps l'humanité entière.»
Léopold Sédar Senghor
DEUXIEME PARTIE : LE WEB 2.0 AU SERVICE DE LA
SOLIDARITE NUMERIQUE : Cas d'un projet de portail mondial de la
solidarité numérique
I - Web 2.0 : Utopies et désenchantement
1. Essai de définition du concept :
révolution ou Evolution du Web ?
Qu'est ce que le Web 2.0 ? Cette interrogation, aussi banale
qu'elle puisse paraître, symbolise pourtant toute la difficulté
qu'il y a à donner une définition claire et précise du Web
2.0. Le terme aux contours parfois flous suscite d'âpres discussions au
sein de la blogosphère. Pour certains, le Web 2.0 n'a pas de
frontières spécifiques mais plutôt un centre de
gravité rassemblant sur sa périphérique un ensemble de
principes et d'applications. Quels sont ces principes et ces applications qui
sous-tendent la philosophie du Web 2.0 ? Quelles différences fait-on
entre Web 1 et Web 2.0 ? Et doit-on parler d'évolution ou plutôt
de révolution ?
Figure 3 : Philosophie du Web 2.0
Tom O'Reilly a été le premier à apporter
quelques éléments de réponses à ces questions
à travers son célèbre article « What is Web 2.0
? » (2005) dans lequel il précise sa définition du
nouveau concept sur sept constats :
n Le Web devient une plate-forme de services
et non plus une collection de sites.
n Les Internautes peuvent (et doivent) tirer parti de
l'intelligence collective en utilisant le capital cognitif et
humain.
n La puissance est dans les données : les applications
Web s'appuient sur une base de données
spécialisée.
n On passe de la logique du « logiciel produit »
à celle du « logiciel service ».
n Les modèles de programmation et
d'interfaçage proposés sont plus souples et
légers et doivent reposer sur les nouveaux standards du Web.
n Le logiciel devient nomade et se
libère du PC. Il débarque sur les
téléphones
portables, les assistants personnels (PDA), ou
encore sur les baladeurs numériques.
n Les interfaces utilisateurs s'enrichissent.
La nouveauté dans cette seconde
génération d'Internet réside donc beaucoup plus dans un
changement de paradigme que dans une révolution technique40.
Cette nouvelle philosophie d'Internet change également le statut de
l'internaute en lui donnant plus de pouvoir41 car il n'est plus un
simple utilisateur passif mais il devient un producteur, un rédacteur,
et un acteur de ce Web plus participatif (« ouvert, collaboratif et
interactif »)42 . On parle du triomphe du « User generated
content » ou « contenu généré par les
utilisateurs ». Du modèle d'une application unique (1) pour N
utilisateurs (one-to-many / Web 1.0), on passe au modèle N utilisateurs
servis par N applications produites par N utilisateurs (many-to-many,
evrybodyto-everybody / Web 2.0). Dans le premier cas (Web 1.0), les
utilisateurs sont dépendants de l'application unique gérée
par un Webmaster unique. Et dans le second (Web 2.0), les utilisateurs
coordonnent l'ensemble du processus systémique de réseautage et
lui donnent un sens en tant qu'« utilisateurs-producteurs
»43 d'applications et de contenus.
Figure 4 : «Web 1.0 Vs Web
2.0»
Source :
http://resnumerica.free.fr/nouveau-blog/?category/web1.0/
Figure 5 : «Web 1.0 and Web 2.0
visual differences» Source :
http://www.sizlopedia.com/2007/08/18/web-10-vs-web-20-the-visual-difference/
40 On note tout de même le rôle important
joué par la technologie Ajax qui autorise une plus grande
fluidité dans l'affichage des pages Web.
41 GERVAIS Jean-François,
Web 2.0, Les internautes au pouvoir : Blogs, réseaux sociaux,
partages de vidéos, Mashups..., Dunod, 2006.
42 « ...Une véritable plate-forme d'échanges,
mettant en réseau des communautés réunies par des centres
d'intérêts communs.» SCHWARTZ et ACHACHE, 2005
43 Nous sommes devenus, me semble-t-il, des «
Webmaster de deuxième génération » ou «
Webmaster 2.0 ».
Au vu des différences44 par lesquelles on
justifie le passage du Web 1.0 au Web 2.0, doit-on parler de révolution
ou d'évolution ? Le Web 2.0 constitue à n'en point douter une
avancée de l'utilisation de certaines technologies qu'on qualifie
aujourd'hui de « mûres » (HTML, CSS 2.0, Javascript, Rubi on
Rail, XML, AJAX...). C'est bien donc une évolution des technologies qui
se caractérise par l'appropriation par les développeurs Web de
technologies âgées de cinq à dix ans pour apporter une
ergonomie différente aux utilisateurs. Ce n'est pas une véritable
révolution. Comme l'affirme Mike
Shaver45, « le Web
2.0 n'est pas un «big bang» mais une succession de
«small bangs»
Si révolution il y a, elle est plutôt du
côté de l'utilisation des technologies. Le Web 2.0 a en effet
révolutionné les habitudes des internautes en leur donnant cette
possibilité d'agir et d'interagir46. Ceci a
développé de nouveaux usages, de nouvelles formes de
sociabilité (réseaux sociaux) fortement liés aux besoins
individuels des internautes ainsi qu'à l'affirmation de leur
identité et de leur culture numérique. Voici ci-dessous un
positionnement des usages du Web 2.0 sur la pyramide des besoins de Maslow.
Cette figure montre l'utilité que pourrait avoir le Web 2.0 dans la vie
quotidienne des utilisateurs d'Internet en partant des besoins basiques de
communication (recherche d'information, mailing, chat,...) aux besoins
d'accomplissement personnel (mise en scène et valorisation de « soi
»).
Figure 6 : Pyramide de Maslow 2.0
44 Quelques différences illustrant le
passage d'applications statiques du Web 1.0 à des applications
dynamiques du Web 2.0 : passage de Britannica Online à Wikipedia, des
sites web persos aux blogs, de la publication à la participation, du
« content managements system » aux wikis,...
45 Mike Shaver est le directeur d'
« Ecosystem Development »
46 Claude Leblanc,
éditorialiste du hors série de Courrier International
intitulé Révolution 2.0 affirme: « Les blogs, les sites
de réseaux sociaux ou encore les Wiki ont permis au citoyen lambda de
passer du statut de simple récepteur à celui
d'émetteur-récepteur, l'encourageant ainsi à s'investir
dans la société. »
2. Ces applications du Web 2.0 qu'on ne présente
plus...
Très accessibles à un large public, les
différentes plates-formes qui véhiculent les principes
fondamentaux du Web 2.0 sont entre autre : les blogs (Blogger, Wordpress,
Dotclear, Technorati,...), les sites collaboratifs et les portail
personnalisables (Netvibes, igoogle), les bureaux virtuels (Googledoc) et les
wikis (correction, mise à jour, écriture collaborative,
Wikipédia,...), les réseaux sociaux (Linkedin, Facebook, Myspace,
Viadeo, Ziki,...), les plates-formes de partage de photos ou de vidéos
numériques (Dailymotion,YouTube, Google vidéos,
Flickr,...),...etc.
Nous faisons ici un zoom sur les principales applications du Web
2.0 encore connues sous le nom de RIA (Rich Internet Applications) :
· Google Maps est l'une des
premières applications visuelles à exploiter le concept de Web
2.0. (Pré-calcul d'images, calcul d'itinéraires, cartographie
dynamique, géolocalisation satellitaire,...). De grandes avancées
en termes d'ergonomie de fluidité, de défilement et de zoom par
rapport à Mapquest.
|
|
|
· Flickr est une banque de
photos en ligne (une sorte d'album numérique de photos) fournie par les
internautes qui se chargent eux-mêmes de commenter ces images et de les
renseigner par des « tags » (Folksonomy ou étiquetage).
·
Del.icio.us :
Application directement issue de la philosophie 2.0, « Delicious »
est un moteur de recherche référençant les favoris (les
pages les plus aimées) des internautes. Les références
sont classées à l'aide de tags HTML.
|
|
|
· Netvibes : Portail Web
français personnalisable et offrant aux utilisateurs la
possibilité d'organiser leur interface à partir de pages «
onglet ». Il intègre la syndication de flux et l'agrégation
d'applications. (Ci-
contre, l'écosystème Net vibes de l'Agence
mondiale de solidarité numérique).
· Gmail constitue
au-delà d'une simple messagerie e-Mail, une porte d'entrée sur
tous les services de google (google alertes, googledoc, chat,...).
· Skype symbolise la
téléphonie 2.0 à travers une architecture Peer to Peer
entre plus de 8 millions de PC à travers le monde (Appel gratuit entre
abonnés Skype, téléphone à prix local dans le monde
entier, messagerie instantanée et vocale...).
· You Tube / DailyMotion sont
de sites de référence pour voir du contenu vidéo en ligne.
On peut y poster des vidéos, les noter, les commenter et les
partager.
· Facebook : propose les
fonctionnalités habituelles d'échanges et de rencontres mais
permet beaucoup plus de possibilités (gestion de photos, de liens, de
vidéos et d'applications entres membres) que
Myspace.
3. Les limites du « Social Networking » et du
Web 2.0
Les différentes applications du Web 2.0, on l'a vu,
permettent et organisent une nouvelle utilisation d'Internet. Laquelle
utilisation semble d'ailleurs se centraliser sur VOUS (« You »),
internautes. « Et parce que vous prenez le contrôle des
médias globaux, parce que vous fondez et modelez la nouvelle
démocratie numérique, parce que vous travaillez sans contrepartie
financière et parce que vous battez les professionnels sur leur propre
terrain, la personnalité 2006 élue par le Time c'est vous. »
(Time Magazine, 13/12/2006).
L'accélération de l'équipement
numérique et la démocratisation des outils technologiques ont
effectivement favorisé l'émergence d'un Web communautaire et
participatif permettant de relier des individus sur des plates formes de
réseau social en ligne47. Selon Danah Boyd48,
"Un site de réseau social est une catégorie de site web avec
des profils d'utilisateurs, des commentaires publics semi-persistants sur
chaque profil, et un réseau social public naviguable ("traversable")
affiché en lien direct avec chaque profil individuel." Cette
définition de Danah Boyd démontre que derrière le «
VOUS » du Time Magazine se cache le « MOI » de chaque individu :
Le Web 2.0 est-il aussi communautaire qu'il le paraît ? Les
réseaux sociaux sont-ils de véritables lieux d'intelligence
collective ? N'y a-t-il pas finalement plus d'enjeux et d'intérêts
individuels que de valeurs de partage ou de solidarité derrière
ce Web qui se veut plus collaboratif ? Le degré de collaboration et de
coopération est- il aussi fort pour qu'on puisse espérer que le
Web 2.0 contribue au renforcement de la solidarité numérique ? En
effet, la fascination générale et l'engouement populaire
caractérisant le succès de ces réseaux sociaux ne doivent
pas occulter les limites du phénomène. Il importe dans ce travail
(sans toutefois nous y attarder) de scanner globalement la sphère du
« social networking » afin d'en cerner tous les contours et de
pouvoir (par la suite) clairement y positionner le projet du portail
francophone mondial de la solidarité numérique, objet de mon
stage.
Figure 7 : Les 6 degrés de
Séparation49
47 Selon la définition du Wikipédia,
« Le réseautage social (qui doit être
distingué du concept de réseau social en sociologie) se rapporte
à une catégorie des applications d'Internet pour aider à
relier des amis, des associés, ou d'autres individus employant ensemble
une variété d'outils. Ces applications, connues sous le nom de
"service de réseautage social en ligne" (en anglais social
networking) deviennent de plus en plus populaires ».
48 http://www.danah.org/
49 Théorie de Frigyes
Karinthy évoquant la possibilité que toute personne sur
le globe peut être reliée à n'importe quelle autre au
travers d'une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq
autres maillons.
La première faiblesse du Web 2.0 qu'on évoque
souvent est celle de la sécurité et de la fiabilité. Elle
est souvent intrinsèque à d'autres problèmes, notamment
ceux de la confidentialité, de la traçabilité et de la
confiance. Du point de vue de la sécurité, on reproche par
exemple, aux nouvelles techniques de programmation telles que AJAX50
de supprimer certains contrôles de sécurité pour ne pas
diminuer la réactivité de l'interface51. Il semblerait
donc que plus l'ergonomie de l'application est légère et moins il
y a de sécurité et de filtrage de données (du
côté client). En matière de confidentialité, la
solution trouvée par le réseau professionnel
Linkedin est d'utiliser comme point de départ
du réseau les connaissances existantes. Ainsi, chaque membre est
sensé renseigner l'ensemble de ses contacts professionnels, qui, s'ils
l'acceptent, deviennent membres à leur tour. Les contacts directs
constituent un cercle de relations de premier degré et les relations des
relations (ou amis de mes amis) constituent un cercle de second degré
à partir duquel la mise en relation devient payante. Le Web 2.0 n'est
donc pas ouvert à tous les niveaux et certains nouveaux services ou des
communautés dites « spécialisées » (ou
communautés isolées d'utilisateurs exclusifs) permettent, en
effet, de distinguer les cercles de proches entre eux. Ceci va à
l'encontre de la philosophie du partage de données et de la
découverte d'autrui, mais encourage le repli sur soi, l'isolement sur le
Web ou l'entretien des réseaux de connaissances déjà
existants. Or un réseau doit se développer pour exister. En
même temps, c'est un facteur qui pourrait intéresser les personnes
qui cherchent à éviter l'aspect tout ouvert du Web 2.0 et qui
souhaitent préserver leur intimité ou vie privée dans des
sous-réseaux restreints.
Concernant la question de la « confiance »,
plusieurs interrogations méritent d'être posées : Quels
signes (sémiologie du design du Web 2.0) pourraient nous amener à
mesurer la fiabilité des informations, et la loyauté des
échanges dans les présentations de soi sur les plateformes
relationnelles ? Comment peut-on avoir la certitude que l'ami de mon contact
est véritablement son ami ? A qui ou à quoi faire confiance sur
le Web 2.0 ? Voilà quelques questions basiques que ne se posent pas
forcément les jeunes avant d'accepter des amis sur des réseaux
sociaux comme MySpace, Linkedin ou facebook. Selon une étude
récente, "96 % des adolescents américains participent
à un réseau social au moins une fois au cours d'une semaine. Les
filles y seraient d'ailleurs plus nombreuses que les garçons.
»
50 « Même si Ajax en soi n'est pas source de
nouvelles vulnérabilités, elle permet de reproduire de vieilles
erreurs plus facilement. Comme les failles que connurent les PC il y a une
dizaine d'années, ces failles peuvent être corrigées par la
formation et le partage des best practices des développeurs »
(source : Zdnet, 4 août 2006).
51 FEIL Renaud, « Le Web
2.0 : Plus d'ergonomie...et moins de sécurité »,
Journée Sécurité des Systèmes d'Informations
(OSSIR), 22 Mai 2007.
La question de la confiance sur les réseaux sociaux du
Web 2.0 est peut-être aussi une question générationnelle,
les jeunes étant les plus aptes à étendre très
rapidement leur réseau social sans filtrer leurs cercles d'amis.
Parfois, leur but c'est d'être celui qui possède le plus grand
nombre d'amis comme si le nombre d'amis sur un réseau social
était une mesure de sociabilité dans la vie
réelle52. Or, l'éthique et la morale n'étant
pas toujours sur le Web, les risques de tomber sur des personnes mal
intentionnées ou des pervers ne sont pas à minimiser. Rappelons
à cet effet que le scandale de l'automne 2007 (les "jardins de
pédophiles" dans Second Life) est cité comme l'exemple du
détournement du Web 2.0.
Outre les écueils de sécurité, de
confiance, de fiabilité et les paradoxes qui font que de nombreuses
personnes restent réticentes et distantes par rapport à la
tendance Web 2.0, on retient également d'autres problèmes non
moins importants tels que :
· Les droits d'auteurs : La philosophie
2.0 repose sur l'échange libre de contenus53. Or il y a des
oeuvres originales, et des oeuvres de l'esprit qui sont parfois copiées
sans le consentement de leurs auteurs, susceptibles d'engager des actions en
justice.
· La pérennité ou viabilité
économique des services 2.0 : Quel business model choisir entre
gratuité (le tout gratuit), les services premium ou « freemium
», et la publicité ?
· La dépendance vis-à-vis du Web
2.0 : Les sites de réseaux sociaux comme Facebook sont
chronophages car ils mobilisent beaucoup de temps à consacrer au cercle
d'amis et à la découverte ou à l'appropriation de
certaines applications. On finit par y perdre son temps quand on tombe dans le
piège du ludique et de la fascination immersive.
· La portabilité et le manque
d'interopérabilité entre les différents services
en ligne.
· L'absence de médiation porte
préjudice à la fiabilité des contenus. Encore une fois le
problème de confiance se pose. En effet, l'existence de
modérateur n'entraîne pas de médiation automatique. Pour
arriver à une pensée construite, il faudrait un travail de
médiateur joué par des journalistes, des chercheurs, ou
étudiants pour analyser, synthétiser et mettre en perspective les
différentes contributions et réactions aux articles,...). En
prenant parfois de la distanciation, les utilisateurs font bien la
différence entre informations brutes sans valeur ajoutée
(auxquelles ils ne réagissant pas) et informations fiables qui leur
permettent de se fidéliser à des sources d'information
enrichissantes.
52 On peut être un internaute disposant de
milliers d'amis sur un réseau social en ligne sans pour autant avoir une
facilité d'entrer en contact avec le voisin dans un cybercafé ou
un lieu d'accès public (physique) à Internet.
53 Licence « Creative Commons » et Open
Source
· La faible
implication54 : Dans une société
marquée par l'extrême individualisme, l'individu et l'ego
constituent le moteur des échanges. Les enjeux de visibilité et
de mise en scène de « soi » font que l'individu prime toujours
sur le collectif. Les inscriptions sur des réseaux sociaux et dans des
communautés en ligne restent souvent motivées par un besoin
égoïste d'élargissement de son réseau d'influence et
un besoin de connaissance de personnes partageant des points communs. La
finalité est souvent plus sentimentale, amicale ou culturelle que
professionnelle. Il n'est donc pas très étonnant qu'il y ait une
très faible coopération et une collaboration superficielle sans
amorce réelle d'une véritable dynamique d'intelligence
collective, de co-écriture sur ces plates-formes de réseau
social. Sur la figure ci-dessous, on constate que sur 100 personnes en ligne, 1
personne crée un contenu inédit, 10 interagissent avec ce contenu
et l'enrichissent (commenter, recommander, noter, voter,... etc.) et 89
personnes consultent (consomment) le contenu.
Figure 8 : La règle des 1%
En définitive, les réseaux sociaux
présentent de nombreuses limites et le Web 2.0 soulèvent de
nombreuses ambiguïtés et paradoxes par rapport à
l'utilisation qui est faite de ses outils. Autant ces outils peuvent faire
office de mise en avant de l'ego, autant il peuvent s'avérer être
de véritables plates-formes d'échanges et de construction d'une
société de l'information plus solidaire. Si les
potentialités du Web 2.0 sont exploitées à fond, il
apporterait certainement une réponse à la fracture
numérique en permettant un dialogue constructif et une culture de
collaboration (co-écriture, coproduction,... etc.) entre les
utilisateurs d'Internet des pays en développement et ceux des pays
développés. Des outils comme le wiki doivent cependant
s'accompagner d'une pédagogie d'usage et de comportement
54 « Le talon d'Achille du web 2.0 reste et demeure la
faible participation des internautes : la «règle des 1 %», qui
prévaut jusqu'à présent dans plusieurs études sur
les usages des services du web 2.0, dit que les 2/3 des contenus proviennent
seulement d' 1% des utilisateurs actifs. Et cette proportion pourrait bien
baisser encore un peu à mesure que l'audience des sites participatifs
augmente. » GUILLAUD Hubert, « Limites du Web 2.0 : une
implication toujours faible », Mai 2007,
http://www.internetactu.net/2007/05/02/limites-du-web-20-uneimplication-toujours-faible/
pour être bien utilisés et bien
appropriés. Dans cette logique, malgré l'intuitivité et la
facilité d'utilisation qu'on attribue aux outils et plateformes du Web
2.0, il faut reconnaître qu'il y a un risque indéniable de
fracture cognitive Web 2.0 qui serait liée à la faible
maîtrise de l'outil et au manque d'une cyberculture chez les internautes
des pays en développement (par rapport à l'adoption rapide du Web
2.0 dans les pays développés). Encore faudrait-il que soit
résolue dans les pays du Sud la question des infrastructures et de
l'accès à Internet (conditionnant le nombre d'utilisateurs
d'Internet et constituant l'un des principaux indicateurs de mesure de la
fracture numérique entre le Nord et le Sud). Car au-delà des
raisons culturelles liées à l'origine des réseaux sociaux
et des plateformes existantes, c'est sans doute le faible taux d'accès
à Internet, le manque d'une cyberculture, l'ignorance et le manque de
sensibilisation aux avantages du Web 2.0 qui expliquent sur la carte ci-dessous
la présence de nombreuses zones blanches (en Afrique, en Amérique
Latine et en Asie) où pratiquement personne ne fréquente les
sites de réseaux sociaux.
Figure 9 : La fréquentation des sites de
réseaux sociaux dans le monde entier
Il - Un portail collaboratif mondial de la
solidarité numérique
Ayant eu le privilège d'intervenir en amont de la
phase de conception du portail collaboratif mondial de la solidarité
numérique dans le cadre de mon stage, il m'a été
donné à travers cette expérience de mesurer les enjeux
importants que pourraient avoir un tel portail sur le renforcement de la
coopération entre acteurs de la solidarité numérique. La
démarche adoptée a été de concevoir les fondations
de ce portail à partir de réflexions mûries, tenant compte
à la fois des ambitions de l'Agence mondiale de solidarité
numérique, des besoins et des avis de certains experts, de l'existant en
matière de sites portails de référence et enfin des
limites du Web 2.0 et des propositions innovantes pour y pallier via le
portail. Par ailleurs, la présentation du projet, dans les lignes qui
suivent, constitue des extraits du dossier rédigé dans le cadre
de la réponse au 16ème appel à projets du Fonds
Francophone des Inforoutes.
1. Montage et gestion du projet : Contexte, objectifs et
résultats attendus
"La méditation de l'objet par le sujet prend
toujours la forme du projet". (Gaston Bachelard)
Contexte du Web 2.0 pour le
développement
Les sommets mondiaux sur la société de
l'information (SMSI) qui se sont tenus à Genève et Lyon en 2003
puis à Tunis et Bilbao en 2005 ont mis en exergue le rôle des
technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le
développement économique et social des sociétés.
L'ensemble des acteurs de l'info-développement réunis au cours de
ces évènements s'accordent aujourd'hui communément sur la
nécessité de favoriser l'utilisation des TIC pour tous ceux qui
peuvent en tirer des bénéfices. Le dernier rapport de la CNUCED
confirme ce rôle de «levier» pour le développement.
Cependant, la question de la réduction des fractures numériques
reste cependant plus que jamais d'actualité. La solidarité
numérique, en tant que réponse concrète à ces
fractures, vise à favoriser la rencontre, le partage de connaissances et
le soutien mutuel des acteurs des TIC pour le développement.
Elle constitue également un terreau favorable à
l'application des technologies participatives et l'usage d'outils de production
de contenu Web, à la fois plus performants et plus simples, au secteur
du développement humain. L'idée du Web 2.0 pour le
développement réside bien là : Des outils comme les
portails collaboratifs55, offrant des applications multiples, sont
particulièrement bien adaptés aux besoins de la
société civile, des acteurs
55 Le portail collaboratif « Tanmia » de
la société civile et du développement au Maroc,
génère par exemple quelques 300 000 visiteurs uniques par mois ;
les portails dgCommunities de la Fondation Development Gateway environ 800
000.
locaux et privés, des chercheurs et universitaires,...
Or, il n'existe aujourd'hui aucun support officiel d'intermédiation sur
la question des fractures numériques, aucun outil permettant aux acteurs
de l'info-développement de s'informer, d'échanger et d'agir pour
un développement solidaire des technologies de l'information et de la
communication à travers le monde.
Considérant les nombreux canaux de communication et
les applications du Web 2.0 qui permettent de générer le «
buzz » autour d'un concept, il est opportun de mettre en place un portail
qui s'appuiera sur ces outils pour sensibiliser sur une thématique
donnée : la solidarité numérique. Les expériences
faites par des associations ou des ONG internationales du secteur des TIC ou de
l'humanitaire telles que Télécom sans frontières, Croix
Rouge,... montrent qu'on peut susciter l'engagement de personnes
bénévoles, volontaires (ressources humaines) ou de lever des
dons56 des micro-investissements financiers sur des projets (bien
ciblés pour des besoins de développement humain). L'environnement
global semble également très favorable actuellement à
l'appropriation rapide des technologies par les acteurs de
l'infodéveloppement. Créer des communautés virtuelles par
thématiques, s'affranchir de la distance géographique entre
acteurs, réduire les coûts de transports et de communication,
renforcer les capacités à travers des séminaires, des
formations des rencontres et des échanges de bonnes pratiques, valoriser
les compétences locales et le travail collaboratif. Autant
d'impératifs qui constituent des facteurs potentiels de succès au
projet du portail collaboratif mondial de la solidarité numérique
dont voici les objectifs :
~ Objectifs globaux
Le portail Francophone de la solidarité
numérique sera un moteur transversal de solidarité pour le
développement des technologies dans l'ensemble des domaines où
elles peuvent contribuer à l'épanouissement humain à
travers la réduction de la fracture numérique :
|
Société : Egalité des
sexes dans l'usage du numérique, renforcement de la démocratie
grâce aux nouveaux moyens d'expression citoyenne comme les forums
participatifs.
Education : Alphabétisation
numérique des jeunes, renforcement des moyens et méthodes
pédagogiques (Ordinateurs pour les écoles, tableaux interactifs),
accès et partage de contenus éducatifs (Espaces numériques
de travail).
|
|
56 L'application « Causes » sur
Facebook, permet par exemple à des personnes de s'engager dans des
causes et de faire des dons. Même si cela s'avère être
parfois de l'individualisme démonstratif, il s'agit après tout de
gestes de solidarité, de mécénat, et d'engagement.
Culture : Valorisation des langues, des
identités et des traditions sur internet, Préservation du
patrimoine culturel grâce à la numérisation.
Santé : Assistance des médecins,
interventions à distance, (Télémédecine)
Conservation des données médicales (Dossier médical
partagé).
Environnement : Utilisation des TIC comme
outils d'aide à l'agriculture, Observation satellitaire des points
d'accès à l'eau, réduction de l'impact environnemental
grâce aux téléactivités, observation et
prévention des risques naturels.
Economie : Télétravail,
transactions et commerce électronique.
Gouvernement : Développement de
l'administration électronique, Information démocratique des
citoyens (Sites internet communaux, SMS citoyens,...).
~ Objectifs spécifiques
Afin de mettre en lumière les bénéfices
des technologies de l'information et de la communication pour le
développement et favoriser la mise en oeuvre d'actions permettant leur
adoption par tous ceux qui peuvent en bénéficier, le portail
francophone de la solidarité numérique suivra une démarche
à trois niveaux : Informer,
Réunir, Collaborer.
Il s'agira de fournir une veille
informationnelle57 sur les différentes formes revêtues
par la fracture numérique et sur les pratiques les plus exemplaires des
TIC pour le développement. A ce niveau, on inclut premièrement la
reprise de l'ensemble des actualités
publiées par les principales sources d'information sur les
TIC et le développement des flux d'informations et d'actualités
(flux RSS) de divers sites de référence sur la
question des TIC (capitalisation des informations existantes
et des contenus produits par un ensemble d'acteurs). Ces flux seront
accessibles au lectorat via un abonnement gratuit. Ils seront
redistribués ou redirigés vers d'autres plateformes et ressources
du Web par essaimage et avec le support d'une lettre d'info (newsletter).
L'objectif d'informer et de pratiquer une veille qualitative
passera également par la publication de reportages
(professionnels) réalisés par des journalistes de
terrain. Ces reportages seront réalisés par une
équipe de 10 ''journalistes'' de terrain (50% de femmes, 75% de jeunes
de moins de 30 ans) basés dans les pays du Sud. Les journalistes seront
sélectionnés
57 Le portail assurera une continuelle gestion de
l'information pour la fidélisation de son lectorat et de son audience
à travers la publication régulière d'articles et de news
pertinentes.
par appel à candidature sur la base de dossiers
présentant des projets de reportages en lien avec la solidarité
numérique. Une fois sélectionnés, ils seront
intégrés au "Club des reporters de la solidarité
numérique" et formés via un séminaire58 annuel
de renforcement des capacités journalistiques du Sud à
l'ère du Web 2.0. Ce séminaire sera organisé par l'Agence
mondiale de solidarité numérique en partenariat avec des
médias français, acteurs des nouvelles transformations de la
presse en ligne, tels qu'Agoravox, Médiapart, Wikio,. . .etc. A l'issue
des échanges et de la formation au cours de ce séminaire, les
journalistes du Sud, bénéficiaires de la démarche,
signeront un engagement sur l'honneur, attestant qu'ils s'appuieront sur les
enseignements du séminaire pour produire régulièrement (au
moins une fois par mois pendant un an) des articles ou des reportages sur l'une
des thématiques citées plus haut.
Réunir :
La réunion de l'ensemble des acteurs francophones de
la solidarité numérique se matérialisera, quant à
elle, par la constitution sur le portail d'un réseau social (ensemble de
personnes qui peuvent être mises en relation entre elles, et qui peuvent
mettre en valeur leurs activités professionnelles afin d'élargir
leur cercle d'amis autour d'intérêts communs). Ce réseau
social s'élargira aussi par essaimage au sein des plateformes de
réseau social existantes : facebook, linkedin, delicious, hi5,
myspace,... Il réunira concrètement : Le
comité éditorial et ses correspondants de
terrains (le club des reporters de la solidarité
numérique) ; des experts et chercheurs
investis sur des problématiques tangentes à la solidarité
numérique ; des porteurs de projets des
secteurs public et privé définissant des projets de terrain ;
des entreprises du secteur privé faisant la
promotion de leurs solutions techniques auprès du
lectorat et susceptibles d'avaliser les projets les plus
crédibles et les plus innovants formulés sur le portail. Sur ce
dernier aspect les projets qui mériteraient le plus de
crédibilité et d'attention des bailleurs ou des entreprises
privées seraient les projets co-écrits ou co-produits par le plus
grand nombre (mais avec un porteur principal du projet bien
identifié).
Les actions spécifiques liées à la
collaboration se traduiront par la création d'un espace wiki de
co-écriture et de suivi des études et projets de
solidarité numérique. En effet, on associe souvent des valeurs de
partage au Web 2.0 en oubliant qu'avant de pouvoir partager
58 Le séminaire de perfectionnement de
web-journalistes du Sud se déroulera sur deux jours à travers des
ateliers mettant l'accent sur l'acquisition ou le renforcement des
connaissances suivantes : Formation aux bases de l'écriture
journalistique sur le web - Syntaxe - Rythme - Style et mise en forme -
Diffusion de contenus multimédias - Stockage et partage de photos, de
clips vidéos et de podcasts audio - Réalisation d'articles
multimédias,...
du contenu, il faudrait d'abord que celui-ci soit produit. Le
portail à travers cette dimension de collaboration offrira la
possibilité aux utilisateurs d'Internet, acteurs des TIC dans les pays
du Sud de créer eux-mêmes leur contenus et co-produire avec les
acteurs du Nord des réflexions sur des mécanismes et des projets
concrets de réduction de la fracture numérique. Grâce
à l'espace wiki du portail, on passera de «Think global, act
local» à «Think together, Write together and Act
together».
Un centre de ressources documentaires participatif servira
également d'espace d'échange de documents avec la
possibilité de déposer et de consulter des documents selon un
système de « crédits de points » pour maintenir un
équilibre entre le nombre de documents déposés et le
nombre de documents consultés.
~ Résultats attendus mesurables (Les
indicateurs d'évaluation des objectifs) Information :
évaluer le taux de consultation et la qualité des
contenus
· Nombre d'articles totaux publiés par jour
· Nombre de reportages réalisés et
publiés chaque mois par les journalistes de terrain
· Nombre de documents
déposés/téléchargés dans le centre de
ressources
· Nombre de visiteurs uniques pour chaque article
· Taux de consultation journalier de chaque article
· Evaluation par les visiteurs de la qualité de
chaque article
· Localisation géographique des visiteurs du
portail
Réseau social
· Nombre de profils d'acteurs créés par
mois
· Nombre de communautés d'intérêt
formées
· Nombre moyen de liens établis par chaque acteur
Collaboration
· Nombre de contributeurs actifs
· Nombre d'études et de projets co-écrits
· Taux de concrétisation des projets
recensés
En marge des objectifs spécifiques du portail :
· Nombre de reporters de terrain formés
· Quantité relative de femmes et de jeunes
· Nombre de projets lancés sur le terrain à
partir des études et projets co-écrits sur le portail
|
|
2. Architecture et spécifications techniques : recours
aux outils du Web 2.0 Trois entrées
principales :
· Informer : Reportages,
Actualités, Ressources documentaires.
· Réunir : Répertoire,
Profil, Amis.
· Collaborer : Etudes, Plans d'action,
Projets Opérationnels.
Accès thématique
transversal :
· Géographique : International,
Europe, Afrique, Asie Pacifique, Amérique du Nord, Amérique du
Sud, France
· Sectoriel :
Santé: Télémédecine, dossier
médical / Education: eLearning,
matériel pédagogique, recherche /
Société: Femmes,
jeunes, handicapés, analphabétisme
Economie: Télétravail,
transactions, tourisme, commerce / Agriculture:
Eau, exploitations, élevages / Culture: Langues,
accès universel, archivage numérique /
Gouvernement: Démocratie, administration,
information citoyenne
Environnement:
Efficacité énergétique, recyclage,
téléactivités, risques naturels
Figure 10 : L'Iceberg Web 2.0 de la
solidarité numérique
Figure 11: Zoning des contenus du
portail (Version 1)
3. La plus-value du projet par rapport à l'existant
Aucun site internet sur les problématiques du
développement ne propose aujourd'hui un système de réseau
social fédérateur des acteurs clé de la solidarité
numérique et de la coopération décentralisée. Le
portail francophone de la solidarité numérique mettra largement
l'accent sur l'interactivité afin d'impliquer les différents
acteurs de la solidarité numérique dans une véritable
dynamique de participation, de contribution et de prise en compte des
idées de tous pour apporter des réponses innovantes à la
résolution de la fracture numérique. Au- delà donc de la
philosophie des réseaux sociaux classiques tels que Facebook ou
Linkedin, il ne s'agira pas de mettre simplement en relation des acteurs de la
solidarité numérique, mais plutôt de les emmener à
réfléchir ensemble, et à faire des propositions, qui une
fois capitalisées (capital cognitif), constitueront une valeur
ajoutée par rapport aux différents portails ou centre de
ressources existants (Development Gateway portal, portail Infodev, Mediaterre,
@netville, @brest, Créatif,...). Le choix stratégique de
s'appuyer sur les outils techniques du Web 2.0 pour réaliser ce portail
justifie bien l'importance accordée à cet objectif de
mutualisation, de partage et de capitalisation des ressources
immatérielles (savoir, savoir-faire, expérience) et
matérielles (projets concrets déjà réalisés,
financement de projets, pratiques TIC innovantes, séminaires, rencontres
physiques entre acteurs après une mise en relation à partir du
portail). D'un point de vue ressources humaines, l'animation du portail
mobilisera entre autre des contributeurs clé, spécialistes des
TIC et maîtrisant les enjeux liés à l'appropriation de ces
technologies notamment dans les pays du Sud.
En outre, l'interactivité des communautés ou des
groupes thématiques assurera la pérennité du portail
notamment avec la possibilité offerte à n'importe quel membre
inscrit sur le portail de soumettre des projets (qui recevront des votes de
soutien et de crédibilité par d'autres membres). Ainsi les
partenaires, les laboratoires de recherche et les entreprises privées du
secteur des TIC intéressés par un projet donné (reconnu
comme étant l'un des plus crédibles selon le nombre de votes de
soutien), pourraient entrer en contact avec le responsable ou le porteur de
projet. Ils pourraient ensuite proposer des financements ou des solutions
concrètes pour réaliser les projets qui auraient ainsi
été identifiés comme innovants, crédibles et
réalisables. Les projets liés à une activité de
micro-finance autour des TIC ou les micro-projets portés par des jeunes
et des femmes ayant besoin d'un fonds de démarrage pourraient
requérir une attention particulière des entreprises et des
bailleurs. Ce mécanisme de rassemblement de capitaux humains et
financiers autour de projets de solidarité numérique engendrera
une véritable communauté d'intérêts et de pratiques
sur le portail qui contribuera à assurer sa pérennité.
Figure 12: Exemple de portails
participatifs dédiés au secteur du
développement
Ces modèles qui nous
inspirés...
www.mediaterre.org
http://www.human-network.fr/
http://topics.developmentgateway.org/
http://www.anetville.com/public/anv/
TROISIÈME PARTIE
RETOUR D'EXPERIENCE
« L'homme est ce qu'il fait ! »
André Malraux
« L'expérience est une lanterne que l'on porte
sur le dos et qui n'éclaire jamais que le chemin parcouru.
»
Confucius
TROISIEME PARTIE : RETOUR D'EXPERIENCE
I - Mission et tâches spécifiques
effectuées sur le projet du portail
Dans le cadre du développement du projet de portail
francophone de la solidarité numérique, ma mission principale a
été de repérer, qualifier et classer les différents
partenaires et contributeurs possibles du futur portail (Institutions
internationales, observatoires de la société de l'information,
laboratoires de recherche universitaires, entreprises, journalistes,
techniciens de la coopération et réseaux d'élus
locaux,...)
Cette mission s'est déclinée en 4 volets de
tâches bien spécifiques avec quelques résultats et
livrables rendus suivant les échéances du planning59
général du projet.
Ainsi, après l'élaboration du planning de travail,
l'une des premières tâches à laquelle je me suis
attelé à mon arrivée à l'ASN consistait à
réaliser un annuaire répertoriant les principaux
acteurs clé de la solidarité numérique. Cet
annuaire (« Pages jaunes du numérique
») a été réalisé en puisant dans les
ressources documentaires (bases de données, carnets d'adresses Web,
centres de ressources spécialisés, portails de
référence sur l'info-développement, liste de participants
aux grands événements liés aux TIC,...) pour identifier
les acteurs clé du secteur des TIC et des
télécommunications ayant participé aux différents
SMSI et qui ne se sont plus manifestés au lendemain des Sommets. Au bout
d'un mois de «travail de fourmi», j'ai pu identifier et rassembler
dans cet annuaire 200 acteurs de l'information pour le développement
répartis comme suit :
- 20 Organisations / institutions
internationales (GAID, UNECA, CNUCED, UNESCO, PNUD, UNITAR, UIT,...)
;
- 10 Acteurs nationaux impliqués dans le
développement des politiques publiques TIC en France (DUI, DGME, ARCEP,
CNIL, DIACT,...) ;
- 12 Gouvernements et Etats Centraux, avec un
zoom sur les points focaux nationaux TIC en Afrique et dans le
monde (Fiches pays : Algérie, Belgique, Canada, Chine, Espagne,
Etats-Unis, Inde, Sénégal, ...) ;
- 18 Associations d'élus et réseaux
d'acteurs locaux (Global Cities Dialogue, Eurocités, DGCID,
CGLU, Cités Unies France, AIMF, AMGVF,...) ;
- 30 ONG et associations françaises du
secteur des TIC et d'Internet (ACIDD, ADEA, AFNET, AEDEV, ANIS, ASF, CREATIF,
Club Solidarité Numérique, FING, Renaissance numérique,
Villes Internet,...) ;
- 20 ONG et associations étrangères
du secteur des TIC (Development Gateway Foundation, FUNREDES, Institut
Panos, REPAOC, Technofutur TIC,...) ;
- 30 Observatoires nationaux, régionaux et
internationaux (ARTESI, ARDESI, MARSOUIN, MEDIAMETRIE, OSIRIS, OTE N,
OVAF,...) ;
- 20 labos ou groupes de recherche
universitaires, français et étrangers, axés sur
les TIC, les territoires, et la société de l'information ;
- 20 Entreprises du secteur privé des
télécommunications et de l'informatique ; - 20
Médias et relais d'information sur les TIC et les
collectivités territoriales.
59 Voir Annexe 7.
L'annuaire ainsi constitué n'est pas une simple
succession de pages de logos et de contacts téléphoniques, mais
il comporte de brèves descriptions sur les activités et missions
des organismes identifiés et l'accent est mis sur les activités
ou programmes directement liés aux TIC. Au-delà de cette
identification des principaux acteurs des TIC pour le développement, cet
annuaire pourrait faire l'objet (une fois finalisé) d'une édition
en version papier qui serait mise à disposition des ONG, des
associations et des organismes catalyseurs de projets liés à al
réduction de la fracture numérique. Il leur serait offert soit
gratuitement ou contre paiement d'une modique contribution aux projets de
solidarité numérique (5 ou 10 euros).
~ Le deuxième volet de ma mission se résume
à l'analyse de l'existant ou la phase de «
benchmark60» des sites (portails) de
référence ayant une approche similaire aux objectifs et à
la démarche du futur portail de la solidarité numérique.
Il s'agissait donc de faire une analyse de contenus de sites afin d'identifier
des sites modèles développant les meilleures pratiques et
proposant des fonctionnalités ou services pertinents. Sur la base d'une
grille d'évaluation reprenant trois critères clés «
Degré et pertinence d'information », « Niveau d'interaction et
de collaboration », « Sservices Web 2.0 proposés », nous
avons comparé une quinzaine de sites portails thématiques et
d'observatoires afin de mesurer les ambitions Web 2.0 des sites
observés. Les sites « Médiaterre », «
Dgcommunities » et « HumanNetwork » sont ceux qui se
distinguent61 du lot de par leur ergonomie, leur design et de par
leur approche de classification thématique et géographique de
l'information. Médiaterre séduit par sa nouvelle version
(bêta) qui est un peu plus Web 2.0. Le site présente
également une bonne qualité des informations et
dépêches postées même si on pourrait lui reprocher le
manque de véritables services ou d'applications Web 2.0 ainsi que le
manque de fluidité dans la surabondance d'onglets et d'informations sur
la page d'accueil. Les « Dgcommunities » ont le mérite de
fédérer des communautés de pratiques et
d'intérêts par de thématiques clés du champ du
développement. C'est ce que fait également la plateforme
HumanNetwork, mais en intégrant en plus la possibilité aux
entreprises d'entrer en contact et de négocier avec des porteurs de
projets pour éventuellement déboucher sur des modalités
d'investissement ou des accords de partenariat.
60 C'est un terme utilisé pour
désigner tout type d'analyse comparative effectuée dans un
processus continu de recherche, d'adaptation et d'implantation des meilleures
pratiques pour améliorer la performance des processus dans une
organisation ou lors de la réalisation d'un projet comme celui du
portail de solidarité numérique.
61 Voir figure 12, « Exemple de portails
participatifs dédiés au secteur du développement :
Ces modèles qui nous ont inspirés »,
p.46.
~ La troisième phase de déclinaison de ma mission
de stage correspond au recensement des attentes et des
besoins par rapport au futur portail de solidarité
numérique. C'est une phase importante de mon travail qui consistait
à recueillir l'avis de personnes expérimentées sur la
question et de prendre en compte les suggestions ou les contributions les plus
pertinentes qui n'auraient pas apparu lors des séances de brainstorming
organisées, quelques fois en interne, avec la petite équipe de
l'ASN. Il a fallu d'abord concevoir un questionnaire (avec des questions
courtes, concises et précises) qu'il serait facile de remplir et qui ne
prendrait pas trop de temps aux questionnés. Ce questionnaire a
été d'abord réalisé grâce au logiciel sphinx
et exporté sous la forme classique d'un document Word (dans l'intention
qu'il serait envoyé en pièce jointe et par mail aux destinataires
ciblés). Mais après réflexion, on s'est rendu compte (en
se mettant à la place des destinataires) que le processus d'ouverture de
mail, de téléchargement du questionnaire, de sa lecture, du
remplissage et du renvoi du document en pièce jointe, parait très
long et démotivant pour quelqu'un qui n'a pas trop de temps. Or les
destinataires du questionnaire sont justement susceptibles de ne pas disposer
de temps compte tenu de leurs multiples activités en tant qu'experts
occupant des postes de responsabilité ou consultants impliqués
sur de grands dossiers.
Nous avons revu notre stratégie de recueil des avis sur
le projet du portail en choisissant sur Internet un outil gratuit de
publication de questionnaire en ligne. Il s'agit de l'outil « EmailmeForm
62» qui convenait bien après quelques tests à
notre besoin. Ainsi, le questionnaire a pu finalement être conçu
et mis en ligne sur le site de l'agence. L'URL (
http://www.dsa-asn.org/questionnaire/)
a été envoyé sous forme de lien hypertexte dans un mail
expliquant la démarche de consultation que nous avions souhaitée
entreprendre en amont à la réalisation de ce portail francophone
mondial de la solidarité numérique.
62 Outil assez pratique dans l'ensemble. Nous le
recommandons pour toute publication en ligne de questionnaire dans le cadre de
petites consultations ou enquêtes
www.emailmeform.com/
Figure 13 : Questionnaire (mis en ligne
le 6/06/2008)
Douze personnes (experts et contributeurs potentiels du
portail) ont bien accepté de remplir ce questionnaire mis en ligne afin
de partager avec nous leurs attentes et leurs besoins vis-à-vis du
projet. (Voir Annexe 2). En parallèle, nous avons également
participé à deux entretiens (rencontres) initiés par Jean
Pouly, Directeur de l'ASN, notamment avec :
- Annie Chéneau-Loquay,
Responsable du programme African'ti et du groupe de recherche
International GDRI - NetSuds (Date de la rencontre : Lundi 16
Juin 2008 dans les locaux de l'ASN).
- Philippe Alameda et
Vincent Jay, respectivement Directeur et animateur
technique du portail Médiaterre, système d'information mondiale
sur le Développement Durable (Date de la rencontre :
Mardi 1er Juillet 2008 dans les locaux de l'ASN).
Le but de ces rencontres était de discuter,
d'échanger avec ces acteurs pour connaître dans un premier temps
leurs impressions générales (enthousiastes, optimistes, ou
plutôt réservées avec des appréhensions) par rapport
aux différentes articulations de notre projet. Ensuite, il importait de
voir comment ces acteurs pourraient être mis à contribution sur
l'alimentation et l'animation du portail de la solidarité
numérique.
Avec Annie Chéneau-Loquay, il était surtout
question des modalités de collaboration envisageables avec le milieu
universitaire de la recherche, (chercheurs, étudiants, doctorants...) et
de l'identification de personnes-clé pour ce projets.
Quant aux Responsables de Médiaterre, ils nous ont
permis de comprendre plus clairement leurs modes de fonctionnement, le
modèle économique de financement de leur portail, mais sans que
la discussion n'ait débouché (pour l'instant en tout cas) sur une
piste quelconque de partenariat.
~ Le dernier volet de ma mission a été de
contribuer à la rédaction du dossier de candidature
au 16ème appel à projet du Fonds francophone
des Inforoutes (FFI). Ce document (en cours de
finalisation) peut servir de base à l'élaboration d'un cahier de
charge contractuel pour la réalisation par un prestataire externe d'une
première maquette de démonstration fonctionnelle du portail
(à présenter lors de la Conférence du 24 Novembre à
Lyon). Les idées proposées et les réflexions de fond que
j'ai apportées à l'enrichissement du montage de ce dossier se
retrouvent globalement dans la partie de ce rapport présentant le projet
du portail à travers ses objectifs, son montage, son architecture et sa
plus value (pp.32- 40). Ce fut l'occasion sur la rédaction de ce dossier
de tester un outil wiki pour l'écriture collaborative :
Figure 14 : Wiki du Projet «Portail
de solidarité numérique » réalisé avec
Wetpaint
Il - Autres missions et tâches connexes
effectuées au sein de l'ASN
Parallèlement à ma mission principale de stage sur
le projet du portail francophone collaboratif de la solidarité
numérique, j'ai également effectué d'autres missions
connexes :
n Rassembler une documentation (mémento) sur la Global
Alliance for ICT and Development (GAID) en amont de la
participation de Jean Pouly, Directeur de l'ASN, au « Forum mondial annuel
ICT for Development » organisé par le GAID (Kuala Lumpur, 18-20 Mai
2008).
n Réaliser deux dossiers de presse (sur l'annonce de
la « Conférence de Lyon » et le
lancement du projet de réemploi et de revalorisation du matériel
informatique, labellisé « Ordi 2.0
»).
n Contribuer à la rédaction d'un document de
synthèse sur les « best ICT practices » dans le cadre d'un
projet audiovisuel de réalisation de films (documentaire de 52 minutes)
sur les différentes thématiques de la solidarité
numérique (santé, éducation, développement durable,
agriculture, etc.) et tournés dans différents endroits du
globe.
n Participer à des réunions internes et des points
réguliers sur la préparation de la conférence du 24
Novembre prochain à Lyon.
III- Contraintes et difficultés
rencontrées
Aucune contrainte réelle n'a entravé la
réalisation des différentes missions de ce stage. Bien au
contraire la proximité de mon lieu de résidence par rapport au
lieu de stage, le cadre bien défini de mes missions et de ma
responsabilité, l'ambiance conviviale de travail (la bonne
entente63 avec toute l'équipe de l'ASN) sont des facteurs qui
ont favorisé le bon déroulement du stage.
Cependant, j'ai été confronté à
une difficulté particulière, indépendante de ma
volonté : le respect des échéances et délais de
travail conformément au planning général du projet. En
effet, il est à noter ici que nous avions été victimes
à l'Agence d'un vol qui s'est opéré le 19 Mai
(après un mois de stage) dans le bureau que je partageais avec David
Menchi (Chargé de Projet et système d'information). Objets
volés : 2 ordinateurs pc portables (dont l'un était mis à
ma disposition comme outil de travail). J'ai ainsi perdu l'ensemble des
données et documents de travail produits après un mois de stage
puisque ces données n'étaient sauvegardés nulle part
ailleurs à part sur ma clé USB personnelle, qui a
été aussi malheureusement emportée dans le butin des
voleurs. La conséquence directe des pertes de ces données a
été un léger retard observé et un décalage
par rapport au planning. Mais finalement ce retard n'aura pas eu trop
d'incidence sur les finalités de ma mission puisqu'on s'est vite remis
au boulot et avec beaucoup d'ardeur et de détermination, le travail a pu
évoluer selon les différentes phases préalablement
fixées. Il serait tout de même important que les
administrateurs/gestionnaires de la Villa Créatis (bâtiment
abritant les locaux de l'Agence mondiale de solidarité numérique)
décident d'équiper le hall d'entrée principal du
bâtiment en caméras de vidéosurveillance dans un souci de
renforcement de la sécurité, du contrôle et de
l'accès au bâtiment.
En outre, il faut retenir que ce stage m'a exigé
beaucoup d'énergie et d'implication, une grande disponibilité, et
une petite dose de stress et d'anxiété qui ne sont pas finalement
à appréhender comme des difficultés, mais plutôt
comme la contrainte minimum nécessaire pour arriver à jouer ma
partition dans le concert des bonnes actions de solidarité
numérique et de réduction des fractures numériques.
63 Aucun conflit hiérarchique, ni de
problème de communication avec l'équipe.
IV - Apport du stage
Les apports tirés de cette expérience
professionnelle peuvent être regroupés dans les principales
connaissances et compétences qu j 'ai acquises pendant ce stage. En
effet dans mon évolution vers une expertise professionnelle, le fait de
travailler sur un projet de portail mondial de la solidarité
numérique m'a permis entre autre :
· de me perfectionner sur la question de l'information
et de la communication pour le développement en approfondissant mon
info-culture et mes connaissances des acteurs de la société de
l'information ;
· d'acquérir des compétences dans la gestion
et la planification de projets liés à la création de
contenus numériques ;
· de mieux comprendre l'intérêt et
l'efficacité du travail collaboratif ;
· d'être mieux sensibilisé et formé
aux enjeux du Web 2.0 (participation à deux séminaires : «
Croissance et immatériel : Y a-t-il une économie 2 .0 ?
»64 et « Web 2. 0 : Nouveaux enjeux pour les
équipes de R&D»65) ;
· de maîtriser certains outils et applications qui
témoignent de l'utilité du Web 2.0 ;
· de découvrir et de pratiquer des méthodes
de veille informationnelle à travers l'utilisation d'agrégateurs
de flux RSS comme Netvibes ou Feed burner ;
· d'améliorer mon niveau d'Anglais d'une part en
participant à une réunion (en Anglais) organisée lors de
la visite à l'ASN de Malcom Corbett (Chief Executive Officer of
Community Broadband Network - CBN) ; d'autre part en parcourant la
littérature anglophone, les blogs et les articles (en anglais) traitant
du « Participatory Web » ou Web 2.0, participatif.
Au-delà de tout ceci, ce stage constitue mon
véritable premier contact avec ma profession. J'y ai trouvé une
confirmation de la cause dans laquelle je souhaiterais vraiment m'investir et
faire carrière. : « Réduire la fracture numérique par
la solidarité et la coopération. Aider les peuples du Nord et du
Sud à construire un développement solidaire et durable en
s'appuyant sur le numérique ».
64 Séminaire animé par
Richard Collin, Responsable de l'Institut de l'Entreprise 2.0,
Titulaire de la Chaire Efficacité Collective, Travail Collaboratif et en
Réseau, Organisations Innovantes (Grenoble Ecole de Management).
Grenoble, le 23/04/08.
65 Organisé par l'entreprise Web2Fast à
Lyon le 03/06/
08w.web2fast.fr/).
Conclusion & Perspectives
A titre de conclusion, nous notons que le Web 2.0 ne constitue
pas une véritable révolution technique. Elle n'entraîne pas
non plus de profondes transformations de nos comportements sociaux, du moins
pas pour l'instant. L'engouement pour les outils de cet Internet participatif
est en tout cas certain et va au-delà du simple effet de mode comme en
témoigne le nombre impressionnant d'inscrits sur les réseaux
sociaux. Il n'en demeure pas moins que le cercle « vicieux » de
l'info-pollution66 (surabondance, désinformation,
contamination et abus publicitaire) emprisonne le Web 2.0, social et
collaboratif, sous l'effet boomerang de sa popularité et le
décrédibilise par rapport aux relations d'influence et à
l'influence des relations et surtout par rapport à l'absence de
médiation. Finalement Pierre Lévy résume bien le
phénomène : « Tout cela manifeste une exploration
sociale des diverses formes d'intelligence collective rendues possibles par le
web et représente donc une évolution très positive. Mais,
en fin de compte, il s'agit d'une exploitation par et pour le plus grand nombre
de potentialités qui étaient techniquement et philosophiquement
déjà présentes dès l'apparition du web en 93-94. Je
vois là une maturation culturelle et sociale du web (qui a
été conçu dès l'origine par Tim Berners Lee pour
favoriser les processus collaboratifs) plutôt qu'un saut
épistémologique majeur. »67 Le Web 2.0
préserve donc ses valeurs de partage et de solidarité grâce
aux nombreux outils et services qui favorisent la personnalisation de
l'information, mais surtout la production de contenus et développement
des usages collaboratifs.
En définitive, ce rapport de stage montre bien comment
le Web 2.0 pourrait contribuer à la réduction de la fracture
numérique en confrontant les objectifs du futur portail collaboratif de
solidarité numérique aux enjeux d'appropriation des nouveaux
outils du Web 2.0. Le Web 2.0 est un « état d'esprit » et la
solidarité numérique est « un état d'esprit...en
action ». La présentation de son profil professionnel
personnalisé, la publication d'articles ou de documents invitant
à la réflexion, la diffusion de billets sur les blogs, la
participation à des
66 SUTTER Eric, Pour une
écologie de l'information, Association française des
documentalistes et des bibliothécaires spécialisés
(Paris), 1998.
67 Interview de Pierre Lévy
par Denis Failly du 17 juillet 2006 :
http://nextmodernitylibrary.blogspirit.com/archive/2006/07/13/ieml.html
réseaux sociaux, l'écriture collaborative de
dossiers, ... Autant d'actions qui peuvent avoir une répercussion sur
les projets de solidarité numérique du moment où les
porteurs de projets numériques et les différents acteurs des TIC
pour le développement se retrouvent sur une plateforme
dédiée à leurs activités pour échanger,
partager mais surtout collaborer en vue d'amorcer des actions communes ou des
partenariats allant de le sens d'un développement numérique
solidaire. Tout ceci paraît peut-être très optimiste et un
peu idéaliste quand on sait que pour l'instant encore, il n'y a pas de
véritables coopérations fortes sur le Web. Mais le défi du
portail francophone de la solidarité numérique sera de
dépasser les limites de « la règle du 1% » (1% de
créateurs, 10% de contributeurs et 89% de visiteurs) pour réussir
non seulement à mettre en relation les acteurs de la solidarité
numérique, mais aussi à pouvoir les faire collaborer. L'agence au
coeur de ce dispositif confirmerait une fois encore son rôle de principal
catalyseur des acteurs et des actions de solidarité numérique.
Avoir contribué à cet ensemble de
réflexions et se retrouver en amont des importantes tâches de
conception du portail collaboratif de la solidarité numérique a
été bénéfique pour ma formation professionnelle et
me donne aussi la sensation d'avoir apporté une pierre à cet
édifice en construction. Les perspectives pour continuer sur ce chantier
d'exploration du Web 2.0, de la solidarité numérique, de la
coopération décentralisée et du développement
humain n'excluent pas l'éventualité d'être appelé
à collaborer de façon ponctuelle avec l'Agence mondiale de
solidarité numérique. Ce stage ouvre ainsi de nouveaux horizons
qui m'ont d'ailleurs inspiré un projet de recherche-action alliant mes
ambitions de poursuivre une thèse professionnelle (de Doctorat) et ma
disponibilité à apporter mes compétences professionnelles
au profit d'une organisation intervenant dans le secteur des TIC. La
proposition qui a été faite donc à l'issue de ce stage est
de créer un Observatoire des Réseaux d'Information et des
Initiatives de Solidarité Numérique (ORISON) qui aura pour
rôle de produire des études, des articles, des statistiques, bref
tout contenu (à valeur universitaire de recherche) susceptible
d'alimenter le futur portail mondial de la solidarité numérique.
Cette proposition est en cours d'étude mais a le mérite de
s'inscrire dans une vision plus globale de renforcement de l'expertise de
l'Agence mondiale de solidarité numérique aussi bien du point de
vue de la collaboration avec les chercheurs universitaires, que du point de vue
de l'évaluation des actions et de l'impact de la solidarité
numérique dans les villes du Sud bénéficiaires.
"L'important n'est pas comment un homme acquiert des
idées, mais comment une idée acquiert des hommes"
Aaron Lynch
Bibliographie
w' OUVRAGES
ALTER Norbert, Les logiques de l'innovation,
Ed. La découverte, 2000.
ANDERRUTHY Jean-Noël, Web 2.0 :
(R)évolutions et nouveaux services d'Internet,
Editions ENI, 326 p., 2007.
ASSELIN Christophe, MESGUISCH
Véronique, Le Web 2.0 pour la veille et la recherche
d'information : exploitez toutes les ressources du Web social, Digimind
Services, 2007.
BRETON Philipe, L'utopie de la
communication, Paris, La découverte, 1992. CASTELLS
Manuel, La galaxie Internet, Fayard, 2002.
Collectif, MVE-ONDO Bonaventure, OILLO Didier,
Fracture dans la société de la connaissance,
Hermès, n°45, CNRS, 273 p., 2006
DEGENNE Alain, FORSE Michel, Les
réseaux sociaux. 2e édition. Paris : Armand Colin, 2004.
DELACROIX Jérôme, Les Wikis, espaces de
l'intelligence collective, M2 Editions, 202 p., 2005. DUPUY
Gabriel, Internet : géographie d'un réseau, Ed.
Ellipses, Paris, 2002.
DUPUY Gabriel, La fracture
numérique, Ellipses, 2007.
GERVAIS Jean-François, Web 2.0, Les
internautes au pouvoir : Blogs, réseaux sociaux, partages de
vidéos, Mashups..., Dunod, 2006.
HOUZET Sophie, GRASLAND
Loïc, Les dimensions spatiales de la fracture
numérique en France, in Alain Rallet, La fracture
numérique (Réseaux, vol. 22, n°127-128), 2004,
pp.115-140.
LEFEBVRE Alain, Les réseaux sociaux,
pivot de l'Internet 2.0, M2 Editions, 200p., 2005.
LEVY Pierre, L'Intelligence collective :
pour une anthropologie du cyberespace, Paris, La découverte,
1994.
MATTELART Armand, La mondialisation de la
communication, Que sais-je ?, Paris, PUF, 1996
MORVILLE Peter, Ambient findability : What
we find changes who we become, O'reilly Media, 2006.
MUNFORD Lewis, Le mythe de la machine. 1, La
technologie et le développement humain. 2, Le pentagone de la puissance.
Paris: Fayard, 1973.
PETITEVILLE Franck, La coopération
décentralisée : Les collectivités locales dans la
coopération Nord-Sud, LGDJ, 114 p., 2006.
RHEINGOLD Howard, Les communautés
virtuelles, Addison-Wesley France, 1995. PILLOU
Jean-François, COUSIN Capucine, Tout sur le
Web 2.0, DUNOD, 224 p., 2008.
PROULX Serge, « Mondialisation et
réseaux de communication : vers de nouvelles solidarités
citoyennes ? », in Les mondialisations, Van Cromphaut Michel (dir.),
Baudour (Belgique) : Convaincre, 2000, p. 247-258.
SFEZ Lucien, Technique et
idéologie. Un enjeu de pouvoir. Paris, Le Seuil, 2002.
SCARDIGLI Victor, Les sens de la technique, PUF, 1992.
SUROWIECKI James, The Wisdom of Crowds : Why
the Many Are Smarter Than the Few and How Collective Wisdom Shapes Business,
Economies, Societies and Nations, New York : Doubleday, 2004.
SUTTER Eric, Pour une écologie de
l'information, Association française des documentalistes et des
bibliothécaires spécialisés (Paris), 1998.
y' ARTICLES SCIENTIFIQUES ET DE REVUE - TRAVAUX
ACADEMIQUES
AKRICH Madeleine, « Les objets
techniques et leurs utilisateurs. De la conception à l'action
», Raisons Pratiques, n° 4, p. 35-57, 1993.
BAKIS Henry, « Approche spatiale des
technologies de l'information », Revue géographique de l'Est,
t. 37, n° 4, p. 255-26 1, 1997.
BLIN Ludovic, La réalité
virtuelle, Mémoire de DESS, Université Paris Dauphine,
1999.
CABANIS Alexandre, Médias
traditionnels et acteurs du Web 2.0 : vers la cohabitation ou la convergence
des acteurs de l'information et du divertissement (Thèse
professionnelle), HEC, 2006.
BOYD Danah, Friendster lost steam. Is
MySpace just a fad ? Apophenia Blog, 2006. (
http://www.danah.org/papers/FriendsterMySpaceEssay.html)
Le DEUFF Olivier, Culture de l'information
et web 2.0 Quelles formations pour les jeunes
Générations, Doctoriales du GDR TIC &
Société, Marne-la-Vallée, 2007.
O'REILLY Tim
http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web-
20.html?page=3
PIMIENTA Daniel, Fracture numérique,
fracture sociale, fracture paradigmatique, Juillet 2007, pp.7-8.
TREDAN Olivier (Doctorant, CRAPE/ ONTICM -
UMR 605 1/ Université de Rennes 1 - IUT de Lannion), Les
phénomènes d'autopublication sur Internet : vers la structuration
de nouveaux mondes sociaux en ligne, 4èmes Doctoriales du GDR TIC
et Société, Université de Marne la Vallée, 15 - 16
janvier 2007.
V' RAPPORTS - GUIDES - COLLOQUES &
CONFERENCES
ARNAUD Michel, La nécessaire
ingénierie sociale au-delà de la réduction de la fracture
numérique, Conférence «TIC &
Inégalités : les fractures numériques», Paris,
Carré des Sciences, 18-19 novembre 2004.
DGCID (Direction générale de la
Coopération Internationale et du développement), Guide de la
Coopération décentralisée pour la solidarité
numérique, 2008, p.21.
FEIL Renaud, « Le Web 2.0 : Plus
d'ergonomie...et moins de sécurité », Journée
Sécurité des Systèmes d'Informations (OSSIR), 22 Mai
2007.
KIYINDOU Alain, De la fracture
numérique à la fracture cognitive : pour une nouvelle approche de
la société de l'information, Journée d'Etudes
thématique, IUT Robert Schuman de Strasbourg, Mars 2007.
PROULX Serges, Entre
société de l'information et sociétés des savoirs
partagés : horizon des utopies, puissance des métaphores, In
Colloque « Interroger la société de l'information »,
Congrès de l'ACFAS, Université McGill, Montréal, 17-18 mai
2006, P.4
WEYGAND Félix, Réseaux
ambiants, invisibilité, objets communicants... Transformation du statut
de l'usage et de l'appropriation, In Colloque « Interroger la
société de l'information », Congrès de l'ACFAS,
Université McGill, Montréal, 18-19 mai 2006, P. 6.
WEBLIOGRAPHIE
POUR ALLER PLUS LOIN... SUR LE WEB
2.0
(Une liste sélective et non-exhaustive de blogs et
sites de référence pour approfondir votre culture du Web
2.0)
http://blogue.biotope.ca/
http://explorateursduweb.com/
http://kesako.canalblog.com/
http://leweb2.be/
http://ru3.com/luc/projet-ru3/
http://webdoctors-iscpa.blogspot.com/
http://www.actulligence.com/
http://www.globeing.net/
http://www.homo-numericus.net/
http://www.jobetic.net/
http://www.les-infostrateges.com/
http://www.nextmodernity.com/
http://www.smartmobs.com/
http://affordance.typepad.com/ (Olivier Ertzscheid)
http://alaingiffard.blogs.com/ (Alain Giffard)
http://blog.jeanlucraymond.net/ (Jean Luc Raymond)
http://nauges.typepad.com/my
weblog/ (Louis Naugès)
http://oliviertredan.wordpress.com/ (Olivier
Trédan)
http://pisani.blog.lemonde.fr/ (Francis Pisani)
http://valeurdusage.net/wordpress/
(Sebastien Sauteur)
http://www.corbineau.net/ (Bernard Corbineau)
http://www.loiclemeur.com/france/
(Loïc Lemeur)
http://www.salgues.net/ (Bruno Salgues)
http://ecolebibdoc.blogs.com/sur
la route du web 20/ (sur la route du Web2.0)
www.ed-productions.com/leszed/index.php?qu-est-ce-que-les-reseaux-sociaux
ANNEXES
Annexe 1 - Questionnaire d'expression des
besoins Annexe 2 - Contribution et avis d'experts
Annexe 3 - Lexique de l'usager 2.0
Annexe 4 - Puzzle de l'identité
Annexe 5 - Design de la visibilité
Annexe 6 - Schéma conceptuel du
projet Annexe 7 - Planning général du projet
Annexe 8 - Conférence de Lyon (Nov. 2008)
Annexe 1 - Questionnaire d'expression des besoins
Questionnaire d'expression des besoins
Ce questionnaire a été élaboré
dans le cadre du projet de création d'un « portail mondial de la
solidarité numérique » (piloté par l'Agence Mondiale
de Solidarité numérique). Il a pour but de recenser vos besoins
de visibilité, de productions et/ou diffusions de contenus sur le Web
ainsi que vos principales
attentes par rapport au processus de partage des connaissances
que proposera ce portail qui a pour ambition de fédérer des
réseaux sociaux et professionnels autour de la réduction de la
fracture numérique et à l'utilisation des TIC pour le
développement humain. Le questionnaire est diffusé auprès
des principaux acteurs de l'infodev, de la coopération
décentralisée et de la solidarité numérique. Une
version électronique téléchargeable (à remplir et
à renvoyer par mail) est disponible à l'adresse
www.dsa-asn.org
(A retourner avant le 15 / 06/ 2008)
1. Identité et coordonnées
a- Nom et Prénom :
b- Organisme et Fonction :
c- Téléphone : d- Cou rriel :
INFOCULTURE ET COMPETENCES WEB 2.0
2. Votre organisme dispose-t-il déjà d'une
application Web ?
OUI NON
a-
Si oui de quel type : site web institutionnel ? Portail ?
Blog ? Wiki collaboratif ? Ou autres ?
b-
Si non, prévoit-t-il d'en développer une
à court ou moyen terme ? OUI NON
3. Aviez vous déjà pratiqué
(utiliser, créer) des outils collaboratifs (blogs, wikis, podcast,
vidéos,...) du Web 2.0 ? OUI NON
a- Si oui, est-ce dans le cadre de vos activités
professionnelles ? Ou dans un cadre ludique et personnel ?
BESOINS ET ATTENTES
4.
Souhaiteriez vous disposer d'un espace personnel et
d'intégrer des réseaux sociaux et professionnels sur un portail
thématique lié à la réduction de la fracture
numérique ? OUI NON
5. Quels sont vos compétences personnelles ou
celles de votre organisme de travail que vous souhaiteriez mettre en avant sur
ce portail ?
6. Compte tenu de votre connaissance des enjeux de
l'information pour le développement et pour la construction d'une
société des savoirs partagés, pouvez-vous préciser
les objectifs prioritaires que devrait viser le portail mondial de
solidarité numérique ?
7. Quelles sont les rubriques et / ou services que
vous souhaitez voir figurer sur le portail de la solidarité
numérique (en les classant par ordre d'importance décroissant
?
8. Pouvez-vous indiquer quelques sites ou portails de
référence existants et se rapprochant des attentes que vous avez
par rapport au portail de solidarité numérique, en
précisant si nécessaire ce qui vous y semble intéressant
?
9. Dans le cadre de l'exercice de vos fonctions et de
vos activités professionnelles, quelles sont les informations que vous
ne produisez pas ou les indicateurs TIC dont vous ne disposez pas et qu'il vous
semble nécessaire de mettre à disposition sur le portail mondial
de solidarité numérique ?
10. Accepteriez-vous de soutenir ou contribuer à
ce portail ? (Cochez la bonne case - Plusieurs réponses
possibles)
a-
Si oui, est-ce en participant à
l'écriture collaborative de documents ou dossiers thématiques de
réflexions sur la fracture numérique et sur les mécanismes
de financement innovants de projets TIC dans les pays du Sud?
b- En tant que contributeur financier ?
|
|
|
c-
En tant que partenaire actif ?
Annexe 2 - Contribution et avis d'experts
|
|
MICHEL BRIAND
|
|
Fonction et Organisme :
Président de CRéATIF
(Collectif des réseaux d'accès public à
Internet) / Adjoint au Maire de Brest / Directeur
adjoint de la formation à l'ENST Bretagne / Animateur
du réseau francophone Ecrit-public et Organisateur
du forum des usages coopératifs de Brest
(2004)
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail, Blog, Wiki,
Autres.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
- Pratiques de reconquête de l'estime de soi, de
construction de lien social, de coconstruction de projets et d'accès
public accompagné ;
- Expérience de mise en réseau
international et de coproduction de guides ;
- Participation si le portail est ouvert et non
contrôlé par une superstructure et les contenus sous une licence
qui en permette la réutilisation (Creative Commons, GFDL).
Selon vous, quels doivent être les axes
d'information prioritaires du portail ? La co-écriture et
l'attention aux initiatives ; le choix de mises en biens communs des contenus
et développements.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ?
- Services : guide de pratiques (
creatif-public.net),
méthodologies de la collaboration (intercoop.info), mutualisation
d'expériences (intercoop.info), partage d'outils de contenus et de
développements (framasoft) ;
- Rubriques : accès public cultures
multimédia, initiatives, supports mis en communs, aménagement
numériques des territoires, lien social et multimédia,
solidarités (« donner ce n'est pas jeter et échanger c'est
s'enrichir ») ; gouvernance et citoyenneté
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Carte interactive des acteurs et de leurs projets,
réalisations, études et observations d'usages ; lettre
hebdomadaire des publications (cf @
-brest.net)
Pourriez-vous citer des modèles existants sur
internet qui pourraient constituer des références pour ce projet
de portail ? Lettre, cartographie, licence («
a-brest.net
», « tela-botanica», «
creatif-public.net
», « internet actu »)
Méthodologie : « intercoop.info
»
Outils-réseaux : «
wiki-brest.net
», «
mediablog.net
», « bureau-libre-free-eos.info »
Contribution au portail en tant que : Producteur
de contenus ou de documents.
|
|
|
|
|
ERIK VAN ROMPAY
|
|
Fonction et Organisme :
Délégué Général
de Renaissance numérique
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Blog, Autres...
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ? Partage de nos dossiers.
Selon vous, quels doivent être les axes
d'information prioritaires du portail ? Retour
d'expériences ; existence de réseaux et d'initiatives locales ;
lien entre donneurs de machines et demandeurs,...
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? Un dossier "pratique" pour faciliter la
donation de machines par les entreprises.
Contribution au portail en tant que : Experts
pour l'écriture de dossiers thématiques.
|
|
|
|
|
JEAN JACQUES HEILAUD
|
|
Fonction et Organisme : Président
Association APRONET (Association des professionnels internet des
collectivités territoriales)
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail, Blog, Wiki,
Autres...
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ? Aucune pour l'instant.
Selon vous, quels doivent être les axes
d'information prioritaires du portail ? Initiatives des autres
membres du réseau ; expression des besoins des pays en voie de
développement numérique.
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ? Besoins des
pays en difficulté.
|
|
|
|
|
GUY AHO TETE BENISSA
|
|
Fonction et Organisme : Coordinateur
du REPAOC (Réseau des Plates-formes nationales d'ONG d'Afrique de
l'Ouest) / Administrateur du site
www.repaoc.org
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail, Blog.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
Mutualisation ; formation par le renforcement des
capacités des membres du réseau en matière de
communication externe et interne.
Selon vous, quels doivent être les axes
d'information prioritaires du portail ? Réunir et impliquer
à travers un réseau d\'échange l'ensemble des acteurs
francophones de la solidarité numérique. Adopter et porter des
positions communes en se basant sur des besoins et attentes identifiés
et recueillis en vue de la réduction des fractures
numériques.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? Syndication en connectant tout le monde au
portail.
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Tableau de statistiques et cartes de
répartition.
Pourriez-vous citer des modèles existants sur
internet qui pourraient constituer des références pour ce projet
de portail ?
www.ong-ngo.org,
www.alternet.org,
www.repaoc.org
Contribution au portail en tant que : Producteur
de contenus ou de documents, Animateurs d'une rubrique spécifique,
Partenaire actif.
|
|
|
|
|
JULIEN BAYOU
|
|
Fonction et Organisme : Chargé de
mission au Pôle relations Internationales de l'ONG Coordination
Sud
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail, Autres...
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
Travail avec les plates-formes d'Afrique de l'Ouest et
Constitution d'une expertise sur les thématiques de
développement.
Selon vous, quels doivent être les axes d'information
prioritaires du portail ? Actualités multilatérales,
Emploi, Financement, Formations.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? NTIC et Formations en Afrique.
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Recenser, regrouper et capitaliser les différents
rapports des agences de l'ONU.
Pourriez-vous citer des modèles existants sur internet
qui pourraient constituer des références pour ce projet de
portail ?
www.ong-ngo.org,
www.alternet.org
Contribution au portail en tant que :
Producteur de contenus ou de documents, Experts pour l'écriture de
dossiers thématiques, Animateurs d'une rubrique spécifique,
Partenaire actif.
|
|
|
|
DENIS DESCUBE
|
Fonction et Organisme : Chargé de
mission ARDESI
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ? Internet public et citoyen
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? Non
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Enquêtes et monographies
Pourriez-vous citer des modèles existants sur internet
qui pourraient constituer des références pour ce projet de
portail ? O-TEN, ERISA
|
|
|
|
LEGALE ERIC
|
Fonction et Organisme : Directeur Issy
Média
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Blog.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
Partage d'informations sur les exemples, initiatives et
bonnes pratiques mises en oeuvre au sein des villes membres du Global Cities
Dialogue.
Selon vous, quels doivent être les prioritaires du
portail ? Infos concrètes et pratiques concernant la mise en
oeuvre de la solidarité numérique
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? Est-il envisageable de proposer un
système de dons en ligne destiné aux particuliers ?
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Enquêtes et monographies
Pourriez-vous citer des modèles existants sur internet
qui pourraient constituer des références pour ce projet de
portail ? O-TEN, ERISA
Contribution au portail en tant que : Producteur
de contenus ou de documents.
MICHEL LAMOTTE
Fonction et Organisme : Président
du Réseau national de Solidarité Numérique des Jeunes du
Sénégal
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
Web agency, cybersécurité, information sur
nos activités, recherches de partenaires...
Selon vous, quels doivent être les axes
d'information prioritaires du portail ? Fonctionnement de
l'Agence, modalités d'accès aux finances et aux appuis
techniques, Informations sur les évolutions numériques dans les
sociétés de l'information et innovations dans le domaine de la
création, de l'accès, de la lutte contre la pauvreté et le
chômage des jeunes.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ? Infos, forums,...
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Tout dossier relatif à la promotion des TIC au
service du développement concret et à des actions
spécifiques de promotion de l'entrepreneuriat TIC - Jeunes - La
cybersécu rité
Contribution au portail en tant que : Producteur
de contenus ou de documents
|
|
KOMI KOUNAKOU
|
|
Fonction et Organisme : Stagiaire,
Chargé de mission à l'Association Villes Internet (Projet «
Label Villes Internet Afrique ») / Sémiologue & Enseignant de
la langue française.
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail, Autres...
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ? Animation, conception de contenus liés aux
usages sociaux de l'Internet.
Selon vous, quels doivent être les axes d'information
prioritaires du portail ? Internet citoyen, e-démocratie,
économie numérique et développement social.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ?
Web radio participative sur le développement
durable et économique des pays du Sud.
Pourriez-vous citer des modèles existants sur
internet qui pourraient constituer des références pour ce projet
de portail ? http://www.web-2-com.net/
http://web2territorial.jimdo.com/
Contribution au portail en tant que :
Producteur de contenus ou de documents, Experts pour l'écriture de
dossiers thématiques, Animateurs d'une rubrique spécifique,
Partenaire actif.
|
|
|
|
|
QUEVIN MOZOGO
|
|
Fonction et Organisme : Stagiaire,
Chargé de mission à la Délégation aux Usages
d'Internet (« Projet Internet Accompagné »)
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ? Animation, conception de contenus liés aux
usages sociaux de l'Internet.
Selon vous, quels doivent être les axes d'information
prioritaires du portail ? Internet citoyen, e-démocratie,
économie numérique et développement social.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ?
Web radio participative sur le développement
durable et économique des pays du Sud.
Pourriez-vous citer des modèles existants sur
internet qui pourraient constituer des références pour ce projet
de portail ? http://www.web-2-com.net/
http://web2territorial.jimdo.com/
Contribution au portail en tant que :
Producteur de contenus ou de documents, Experts pour l'écriture de
dossiers thématiques, Animateurs d'une rubrique spécifique,
Partenaire actif.
|
|
|
|
|
OUSMANE GUEYE
|
|
Fonction et Organisme : Mairie de
Guédiawaye (Dakar - Sénégal ) / Assistant, Chargé
de projet sur la réalisation d'un e-atlas collaboratif pour la
e-gouvernance et le développement durable de l'agglomération
dakaroise (en coopération décentralisée avec la
communauté d'agglomération de Castres - Mazamet)
|
|
|
De quel type de Web-services dispose votre organisme
? Site Web institutionnel, Portail.
Souhaiteriez-vous intégrer le réseau social des
acteurs de l'info-développement qui sera constitué sur ce portail
? Oui
Quelles activités pourriez-vous mettre en avant sur ce
réseau ?
Sensibilisation, communication et formation, au niveau
des acteurs locaux de développement, sur l'utilisation des TIC dans la
promotion du développement local intégré dans nos pays du
Sud (en voie de développement).
Selon vous, quels doivent être les axes d'information
prioritaires du portail ?
Les nouvelles démarches et/ou politiques TIC en en
vogue dans la sphère mondiale de la société de
l'information.
Les programmes et projets disponibles pour
l'intégration des couches défavorisées dans la mouvance de
la solidarité numérique.
Pensez-vous à des services ou rubriques
spécifiques ?
Rubrique « Découverte des nouveaux outils TIC
» (logiciels, dispositifs techniques, etc..), rubrique « Education et
e-learning » (initiation des enfants aux TIC) / Service de conseils pour
les « ignorantiques ».
A quels indicateurs, analyses ou dossiers d'étude
souhaiteriez vous accéder (tableau de statistiques, cartes de
répartition, enquêtes,...) sur le portail ?
Tableau de statistiques, carte de
répartition.
Pourriez-vous citer des modèles existants sur Internet
qui pourraient constituer des références pour ce projet de
portail ?
www.burkina-ntic.net
Contribution au portail en tant que : Producteur
de contenus ou de documents, Partenaire actif.
Annexe 3 - Lexique de l'usager 2.0
Le Web 2.0 a un jargon spécifique. Voici une phrase qui
peut paraître comme un casse-tête chinois pour un non-initié
au vocabulaire du Web 2.0. C'est la formulation de la mission d'une entreprise
Web 2.0 : « Nous allons crowdsourcer notre réseau social en
proposant un mashup qui permettra aux bloggueurs syndiqués de taguer nos
podcasts afin de tirer la quintessence de notre long tail. Une API Ajax sera
également proposée. »
Vous n'y avez rien compris ? Voici un petit lexique du Web 2.0
pour vous aider !
Annexe 4 - Puzzle de l'identité 2.0
Commentaire :
En se positionnant sur ce puzzle d'identité, le portail
de solidarité numérique vous propose une plateforme de mise en
visibilité de vos savoirs et de vos connaissances («
knowledge» / What I know), de vos activités professionnelles
(« Professional » / What I really do), de votre réseau
(Reputation : Who I know) et de ce que vous voulez partager en terme d'images,
vidéos (« Show »/ What I quickly share) tout ceci
focalisé sur la solidarité numérique et l'e-inclusion.
Annexe 5 - Design de la
visibilité : Un essai de typologie
du Web 2.0 (Dominique CARDON)
Commentaire :
Dans cette typologie des outils Web 2.0, le portail
francophone collaboratif sur la solidarité numérique se
positionne comme un portail fédérant les acteurs de l'Infodev et
de la solidarité numérique dans une approche de «
l'identité agissante ou PHARE » avec une perspective d'interaction
entre le « Réel et le Faire ».
« Les participants rendent visibles de nombreux traits de
leur identité, leurs goûts et leurs productions et sont facilement
accessibles à tous. En partageant des contenus, les personnes
créent de grands réseaux relationnels qui favorisent des contacts
beaucoup plus nombreux, la rencontre avec des inconnus et la recherche d'une
audience. La photo (Flickr), la musique (MySpace) ou la vidéo (YouTube)
constituent alors autant de moyens de montrer à tous ses centres
d'intérêt et ses compétences et de créer des
collectifs fondés sur les contenus partagés. La visibilité
des personnes s'étend du seul fait que les amis sont aussi
considérés comme des bookmarks, puisqu'ils servent parfois de
concentrateurs de contenus d'un type particulier. Dans l'univers du phare, la
visibilité fait souvent l'objet d'une quête
délibérée et s'objective à travers des indicateurs
de réputation, des compteurs d'audience et la recherche d'une
connectivité maximale. »
Dominique CARDON, « Le design
de la visibilité : un essai de typologie du web 2.0
», Février 2008
Annexe 6 - Schéma conceptuel du projet
Annexe 7 - Planning général du projet
Annexe 8 -
Conférence de Lyon (Nov. 2008) :
« De nouvelles formes de solidarité pour
le développement »
|
|
Questions et réponses sur l'organisation de
la
Conférence de Lyon sur la Solidarité
Numérique
|
|
I. Général
Que s'est-il passé depuis les Sommets mondiaux
sur la société de l'information ?
Les Sommets mondiaux sur la société de
l'information (SMSI) de 2003 à Genève et 2005 ont
été la résultante d'un intéressant et singulier
processus multi-acteurs. Ces SMSI ont permis de faire le constat de la fracture
numérique et de reconnaitre à l'échelle mondiale l'urgence
d'une initiative forte pour mettre en oeuvre les moyens nécessaire
à la réduction du fossé numérique.
Huit ans après le lancement de la Déclaration du
Millénaire (et à mi-chemin du laps de temps donné pour
réaliser ces objectifs : 2015), trois ans après la
deuxième phase du Sommet de Tunis sur la Société de
l'Information (SMSI) et le lancement du Fonds (FSN) et de l'Agence mondiale de
solidarité numérique (ASN), une première étape
forte peut-être considérée comme validée grâce
au travail réalisé par le FSN et l'ASN au niveau politique,
juridique et dans l'accompagnement et la mise en oeuvre de certain projets.
Cela ne constitue qu'une première phase qui nécessite aujourd'hui
une mobilisation au plus haut niveau des acteurs mondiaux de la
société de l'information.
Quels types de projets ont été
financés et réalisés par le FSN et l'ASN depuis 2005
?
Issus de la forte dynamique partenariale des Sommets mondiaux
sur la société de l'information de Genève et Tunis (2003
et 2005), le Fonds et l'Agence mondiale de solidarité numérique
ont entrepris de nombreuses actions et engagés une vaste mobilisation
politique en faveur de la solidarité numérique. La question du
financement est pilotée par le Fonds mondial de solidarité
numérique (FSN). Le FSN a réussi en l'espace de 3 ans à
réunir 27 membres fondateurs et à fédérer l'appui
politique de 135 pays du sud sur le principe du 1% numérique (par
l'intermédiaire du soutien de nombreuses organisations internationales :
ONU, Union Européenne, Union Africaine, NEPAD, Francophonie,
Organisation de la Conférence Islamique, Mouvements des pays
non-alignés, Pays ACP).
Ce principe propose aux collectivités publiques et aux
entreprises volontaires qui souhaitent agir directement contre la fracture
numérique d'introduire une clause de solidarité numérique
dans leurs appels d'offres informatique et télécoms.
Parallèlement aux questions de financement, le FSN a soutenu directement
10 projets pilotes au Burkina Faso et au Burundi, depuis 2005 sur le
thème de la santé et de l'éducation.
Le FSN a également, en étroite collaboration
avec Hewlett Packard, initié un programme de gestion des
e-déchets dans 4 pays africains (Afrique du Sud, Kenya, Maroc,
Sénégal). Alain Madelin, récemment élu à la
présidence du FSN (6 novembre 2008) a lancé deux grands projets
sur la télémédecine et la e-éducation.
L'Agence mondiale de solidarité numérique (ASN)
a mis en place une expertise technique, une méthodologie des
préconisations visant à faciliter la concertation, la
coordination et la mise en cohérence d'actions de solidarité
numérique hétérogènes portées par les
collectivités. Elle a accompagné la mise en ouvre de 10 projets
de solidarité numérique dans la cadre de la coopération
décentralisée, elle a édité un guide technique sur
la coopération décentralisée et la solidarité
numérique et a mobilisé différents réseaux de
villes et pouvoirs locaux sur ces enjeux. L'objectif de l'ASN est de permettre
la catalyse de projets afin d'éviter les redondances et les
superpositions improductives.
Pourquoi malgré les engagements, les plans
d'actions et de multiples initiatives, la fracture numérique
continue-t-elle à se creuser ?
Les différentes initiatives issues des SMSI se sont
dispersées et n'ont pas pu produire les effets escomptés. La
majorité des acteurs ont considéré que la technologie et
le marché pouvaient à eux seuls réduire la fracture
numérique. Or il existe des fractures multiples : cognitives, sociales,
ethniques, géographiques, rurales, de genre, de langues, etc.
L'explosion des TIC dans le monde (2637 milliards d'USD en
2006) a permis à l'Inde et la Chine de devenir cette année les
premiers producteurs de biens et de services numériques. Pour autant,
les fractures numériques se sont creusées car les
bénéfices de ces avancées purement technologiques
profitent essentiellement aux élites de ces pays. De plus, les
principales avancées dans la réduction de la fracture
numérique concernent essentiellement la téléphonie mobile
et non l'accès à l'informatique et à internet.
Enfin, les pays les moins avancés restent majoritairement
exclus des bénéfices de la société de l'information
(1 à 2% de connectivité).
Quel sont les enjeux de la lutte contre la fracture
numérique mondiale ?
De nombreuses études démontrent le lien entre
l'info-densité et l'indice de progrès humain. Il est
communément admis que 1% de télé-densité fait
gagner 1% de PIB. La réduction de la fracture numérique est donc
un enjeu déterminant pour les pays les moins avancés (PMA) que ce
soit sur le plan économique, politique, social, éducatif,
sanitaire, culturel et des droits de l'homme :
Sur le plan économique : l'accès aux
TIC est incontournable pour stimuler l'activité et la croissance
économique des pays les moins développés (que ce soit dans
les zones rurales ou dans les quartiers déshérités des
grandes métropoles).
Sur le plan politique : l'accès aux TIC est
nécessaire pour assurer une meilleure gouvernance et pour assurer la
pleine participation des pays du tiers monde dans la mondialisation.
Sur le plan social : l'accès aux TIC est
nécessaire pour stabiliser les populations rurales (éviter leur
fuite, d'abord vers les grandes métropoles, puis vers les pays
industrialisés).
Sur le plan éducatif : l'accès aux TIC est
déterminant pour assurer l'instruction des enfants des populations
déshéritées (principe de l'égalité des
chances).
Sur le plan sanitaire : la lutte contre les grandes
pandémies passe nécessairement par une meilleure connexion des
acteurs concernés.
Sur le plan culturel : la diversité culturelle et
linguistique ne pourra exister dans la globalisation sans l'appui des TIC.
Sur le plan des droits de l'Homme : le droit de s'exprimer
aujourd'hui passe par l'accès aux TIC.
Qu'est ce que la solidarité numérique
?
La solidarité numérique est née des
premiers sommets multi-acteurs organisés par l'ONU à
Genève et Tunis en 2003 et 2005. C'est une réponse
concrète à la fracture numérique proposée par le
Président Abdoulaye Wade avec le soutien de plusieurs chefs d'Etats
africains (Alpha Omar Konaré, A. Bouteflika, O. Obasanjo). La dynamique
multi-acteurs née de ces sommets s'est vite arrêtée
après le sommet de Tunis, faute de suivi efficace sur le sujet de la
fracture numérique. Le principe de solidarité numérique
s'est néanmoins concrétisé à travers la
création du Fonds (2005) et de l'Agence mondiale de solidarité
numérique (2006). La solidarité numérique envisage la
réduction des différentes fractures numériques comme un
travail collectif qui doit rassembler les différents acteurs
concernés : autorités locales, gouvernements, institutions
internationales, secteur privé, ONG, media, syndicats.
« Penser global pour agir local » est une bonne
maxime pour la solidarité numérique. La conception de son action
se fait par un travail collectif qui rassemble la globalité des acteurs
concernés par un problème complexe. Et l'action, dans sa
finalité, se joue au niveau local, dans les villes et pouvoirs
locaux.
Quel est le lien entre le processus de Monterrey
entamé en 2002, la rencontre de Doha prévue en décembre
2008 et la conférence de Lyon du 24 novembre ?
L'année 2008 va culminer en matière de questions de
développement avec le Sommet des Nations Unies sur le financement du
développement de Doha (du 29 novembre au 2 décembre
2008). Parmi les questions à l'ordre du jour figurent les
mécanismes innovants de financement pour le développement
(initiative française). Durant toute l'année 2008 (avant le
Sommet de Doha),
de très nombreuses organisations prendront position sur la
proposition du FSN d'une « contribution volontaire de 1% de
solidarité numérique » (Union Africaine, Organisation
Internationale
de la Francophonie, Organisation de la Conférence
Islamique, Pays non alignés, NEPAD, Conférence des Pays ACP,
etc.).
Le Groupe pilote sur les contributions innovantes au
développement (dont la France assure le Secrétariat) vient de
valider lors de sa session plénière le 23 avril 2008 à
Dakar un projet d'accord sur la « contribution volontaire du 1% de
solidarité numérique ». Une deuxième session
plénière de ce Groupe pilote en octobre 2008 permettra de
finaliser cet accord. Ainsi, en novembre 2008, la France pourrait permettre par
son action un large consensus en faveur du principe d'une contribution
spécifique et volontaire pour réduire la fracture
numérique. En présentant cette initiative à Doha, la
France pourra fournir une réponse concrète à l'une des
questions les plus cruciales pour l'avenir des pays en développement.
II- Le financement de la solidarité
numérique En quoi consiste le principe du 1% numérique et
à qui s'adresse-t-il ?
L'alimentation financière du Fonds repose sur la
cotisation de ses membres fondateurs et sur l'engagement des
collectivités publiques locales, des institutions publiques ou des
entreprises qui décident de mettre en oeuvre volontairement le 1%
numérique ou « Principe de Genève ». Il s'agit d'une
contribution de 1 % de la transaction totale des marchés publics
relatifs aux technologies de l'information.
Clairement spécifiée dans l'appel d'offres, ne
pouvant faire l'objet d'une interprétation ou d'une négociation,
cette contribution de l'entreprise qui a obtenu le marché
n'entraîne aucune distorsion de concurrence. Cette contribution donne
droit au label « solidarité numérique ».
Qui l'applique aujourd'hui ?
Selon une étude approfondie de l'Université de
Zurich [1], la mise en oeuvre de ce principe est compatible avec le code des
marchés publics de l'Union Européenne. Les villes de
Genève et de Lausanne l'appliquent depuis 2 ans sans problème
particuliers. Ainsi, une quinzaine d'entreprises contribuent à ce 1 %
numérique (dont Hewlett Packard et Sun Microsystems). Ce principe
novateur est à l'étude dans différents pays pour envisager
son application sur une base beaucoup plus large.
III- La solidarité numérique et l'Europe
Quel est l'intérêt de l'Europe pour la solidarité
numérique ?
L'Union Européenne mène différentes
politiques en faveur du développement des pays les moins avancés
et en faveur des TIC mais n'a pas encore de stratégie spécifique
pour l'info-développement et donc la solidarité
numérique.
L'Europe est aussi intéressée (pour des raisons
politiques, économiques, sociales et culturelles), notamment en Afrique,
à répondre à la très forte demande des jeunes pour
un accès plus équitable à la société de
l'information. L'Europe a un intérêt économique majeur
à rester présente sur le marché des TIC dans les pays en
développement, notamment en Afrique. L'Europe est directement
concernée par le flux d'émigrants provenant des pays en
développement. Or, en octroyant aux populations les plus
déshéritées des accès aux TIC, on leur fournit des
possibilités de développement sur leur propre sol. Les
partenaires en développement de l'Europe (Etats ACP) ont exigé
des actions pour réduire la fracture numérique et promouvoir une
plus grande solidarité numérique (lors du
Sommet ACP de décembre 2006 à Khartoum). Ce
dernier Sommet a appelé directement l'Europe à mettre en oeuvre
le principe de « la contribution 1 % de solidarité numérique
». D'autres partenaires de l'Europe concernés par la fracture
numérique (Etats OCI, Union Africaine, NAM, Etats francophones, etc.) se
sont engagés à soutenir la proposition du Fonds mondial de
Solidarité Numérique d'un mécanisme dédié
à réduire la fracture numérique, le « Principe de
Genève » ou la » contribution de 1% de solidarité
numérique ».
Quel est l'engagement de l'Europe dans le processus
mondial de réflexion sur les mécanismes de financement innovants
pour le développement ?
Les Etats européens ont soutenu l'idée de
mécanismes innovants de financement pour le développement
(initiative J. Chirac en janvier 2004). Le mécanisme proposé par
le Fonds mondial de Solidarité Numérique pour réduire la
fracture numérique s'inscrit dans ce type de mécanismes. L'Europe
a un intérêt évident à ce que la Conférence
de Doha (évaluation de la Conférence de Monterrey de 2002)
aboutisse à des résultats satisfaisants.
IV- La solidarité numérique, la France et
la Francophonie
Quel est la nature de l'engagement de la France dans
la lutte contre la fracture numérique ?
La France est pour l'instant le seul pays développé
membre fondateur du Fonds mondial de Solidarité Numérique. Deux
membres du gouvernement français actuel ont plaidé en faveur
du
FSN et du mécanisme innovant qu'il propose pour
réduire la fracture numérique (M. Michel Barnier et M.
André Santini). La France a créé un fonds
spécifique de coopération sur la solidarité
numérique dont elle a confié la maîtrise d'ouvrage à
l'Agence mondiale de solidarité numérique. En apportant son
soutien au FSN, la France répond à une initiative qui a
été soutenue fortement et unanimement par tous les pays en
développement (et par de très nombreuses institutions
internationales). La France a été déterminante dans le
lancement du concept de contributions innovantes pour le
développement.
Quel est la corrélation entre la fracture
numérique et les territoires de la francophonie ?
Le Sommet des pays francophones (Sommet de Bucarest en 2006)
est le premier Sommet qui est intervenu pour soutenir le Fonds mondial de
Solidarité Numérique et le principe d'une « contribution de
1% de solidarité numérique ». La « Francophonie
numérique » est un combat important dans la mondialisation
où l'anglais représente 70 % des contenus du web. Les Etats en
développement francophones (notamment en Afrique mais également
en Asie) sont les plus concernés par la fracture numérique. Une
grande partie des immigrés africains en France proviennent d'Etats
francophones fortement handicapés par leur manque d'accès
internet.
En quoi la coopération
décentralisée française peut-elle être un exemple de
réussite et de bonne pratique en matière de solidarité
numérique ?
Depuis 2006, l'Agence mondiale de solidarité
numérique (ASN) est le partenaire de référence de la
coopération française sur les questions de solidarité
numérique. Dans sa stratégie de mobilisation de la
coopération décentralisée française en faveur de la
solidarité numérique, l'Agence mondiale de solidarité
numérique a été chargé de mettre en place un
processus d'expertise et de concertation entre collectivités locales du
nord et du sud.
Un guide pratique reprenant les cadres d'actions
internationaux, des fiches méthodologiques et les meilleures pratiques
des collectivités françaises et de leurs partenaires du sud,
vient de paraitre sous la direction de l'ASN et aux publications de la
Direction de la coopération française (DGCID).
Quel est l'engagement de la France dans le processus
mondial de réflexion sur les mécanismes de financement innovants
pour le développement ?
La France a été déterminante dans le
lancement du concept de contributions innovantes pour le développement.
A ce jour, l'idée de mécanismes innovants peine à se
mettre en place. L'adoption, avant le Sommet de Doha, d'un mécanisme
innovant pour le développement permettant de répondre à la
question cruciale de la fracture numérique constituera un succès
diplomatique important.
V- Lyon et Rhône-Alpes
D'où vient l'engagement de Lyon et
Rhône-Alpes pour la solidarité numérique ?
Parallèlement aux SMSI, se sont organisés les
sommets mondiaux des pouvoirs locaux sur la société de
l'information à Lyon en 2003 et à Bilbao en 2005 qui ont
explicitement défini le rôle déterminant des villes et des
pouvoirs locaux dans la lutte contre la fracture numérique. Ces derniers
ont démontré la pertinence de l'échelon local dans la mise
en oeuvre de stratégies de solidarité numérique. Agir au
niveau de l'échelon local permet de répondre aux besoins
précis des populations et de construire des projets en collaboration
étroite avec l'ensemble des acteurs d'un territoire : secteur public,
universités, ONG, institutions locales, secteur privé, medias
locaux, etc.
C'est dans ce sens que le Président du
Sénégal, Maitre Abdoulaye Wade, s'était lui-même
déplacé pour assister au Sommet de Lyon afin de requérir
l'engagement des pouvoirs locaux en faveur de la solidarité
numérique en insistant sur le fait que dans un contexte mondial de plus
en plus favorable à la décentralisation, seul l'échelon
local pouvait permettre de parvenir à une articulation efficace des
actions des différents partenaires de la collectivités.
L'ensemble de ces sommets ont permis d'une part aux Etats et
d'autre part aux pouvoirs locaux de converger vers la nécessité
de disposer de structures et moyens capables d'accompagner les
collectivités et leurs partenaires dans le financement de leurs projets
et de faciliter la concertation entre les différents protagonistes.
VI- La conférence de Lyon du 24
novembre
Dans quelle logique et quel processus s'inscrit la
conférence de Lyon ?
En amont, les SMSI et les sommets mondiaux des pouvoirs
locaux.
En aval le processus de Monterey et la perspective la
Conférence de Doha sur le financement du développement (29
novembre au 2 décembre 2008).
Pourquoi avoir choisi Lyon pour tenir cette
conférence ?
La Région Rhône-Alpes et le Grand Lyon ont
été les collectivités pionnières à
défendre et s'engager concrètement pour la solidarité
numérique. Elles sont au coeur d'un processus mondial dont le lancement
politique a eu lieu à Lyon il y a 5 ans, lors du Sommet mondial des
villes et des pouvoirs locaux sur la société de l'information
qu'elles ont organisé ensemble. De plus, la Communauté Urbaine de
Lyon est à l'initiative de la création de l'Agence mondiale de
solidarité numérique, qu'elle préside et soutient
actuellement dans sa phase de lancement. Enfin, Rhône-Alpes et Lyon sont
deux grandes collectivités européennes qui sont fortement
engagées depuis longtemps dans des actions de coopération
décentralisée, cadre efficace pour le développement.
Quels sont les objectifs et résultats attendus
de cette conférence ?
La Conférence de Lyon souhaite démontrer :
que le numérique est un outil de
développement aux effets de levier considérables autant
- et même plus - qu'un problème à résoudre ;
qu'il ne s'agit pas seulement de financer des infrastructures
mais aussi de catalyser les partenariats sur des projets
concrets, utiles socialement ;
qu'il s'agit d'un domaine particulièrement porteur
pour expérimenter des mécanismes de financement et des
modalités de partenariat innovants associant gouvernements,
Collectivités locales, secteur privé, société
civile et organisations internationales.
Ses principaux objectifs seront de :
Prioriser, promouvoir et financer une
série de projets structurants et à forte valeur ajoutée
sur la télémédecine, l'éducation numérique
et le recyclage d'ordinateurs
Trouver des modes de financements ad-hoc pour
la solidarité numérique et notamment permettre
l'expérimentation du 1% numérique au niveau des autorités
locales, obtenir l'engagement de bailleurs sur des projets.
Mettre en place une organisation pérenne
qui permette la catalyse de projets innovants et finançables
par les bailleurs internationaux (idée de lancement d'un Forum mondial
de solidarité numérique, rôle du FSN et de l'ASN)
En quoi cette initiative profitera de manière
durable à la lutte contre la fracture numérique ? Dans
un contexte mondial en pleine évolution, la conférence de Lyon
sera le point de départ d'une nouvelle dynamique multi-acteurs sur la
solidarité numérique. Elle permettra de sensibiliser à
l'importance de ces enjeux et d'impliquer de nouveaux partenaires, notamment
européens, dans cette démarche novatrice.
Que va-t-il se passer d'ici à la conférence
de Lyon ? Comment s'organise sa préparation ?
Un ambassadeur de la conférence va être
nommé par le gouvernement français et va coordonner un groupe de
travail international, avec le Fonds et l'Agence mondiale de solidarité
numérique qui sera chargé de mettre en oeuvre le programme de la
conférence et de s'assurer de son succès en termes de
résultats. Une série de conférences intermédiaires
permettront de contribuer aux résultats de cette conférence,
d'ici le 24 novembre.
[1] Weber Rolf H./Menoud Valérie, The Information
Society and the Digital Divide - Legal Strategies to Finance Global Access,
Zurich/Bâle/Genève 2008.
Weber Rolf H./Menoud Valérie, The Digital
Solidarity Clause - An Analysis in the Light of Contract, Public Procurement,
and Competition Law, in : Gauch/Werro/Pichonnaz (eds.), Mélanges en
l'honneur de Pierre Tercier à l'occasion de son 65ème
anniversaire, Zurich/Bâle/Genève 2008, pp. 4 71-494.
« Construisons ensemble un avenir
numérique solidaire »
«Together let's build a united digital
future»