WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le bouddhisme theravada, la violence et l'état. Principes et réalités

( Télécharger le fichier original )
par Jacques Huynen
Université de Liège - DEA Histoire des religions 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. LA RÉALITÉ

Le monde theravada : les grandes lignes de son histoire

Le theravada en Inde

Sans nous attarder sur la controverse relative aux débuts respectifs du theravada et du mahayana, rappelons que le schisme d'avec les mahâsanghika dans lequel certains voient la source la plus lointaine du mahayana remonte au II e Concile (Vésali)130(*).

A l'intérieur du hinayana, la spécificité théravadine s'affirmera au IIIe Concile (de Pataliputra) sous Asoka lorsque théravadins et sarvastivadins s'affronteront sur la question du pan-réalisme. Il est probable que le mahayana émergea aux alentours de l'ère chrétienne d'une coalescence des mahasanghika et des hinayanistes sarvastivadin.

Dans le Nord de l'Inde, le bouddhisme entre en décadence après les Kouchanes (IIIe EC). Cette décadence se poursuit sous les Gupta (IV e). Mais au Bengale et au Magadha, sous les Pâla, un mahayana tantrique reste assez prospère pour continuer son expansion vers l'Indochine et l'Indonésie, par le Nord-Ouest de la Birmanie et par voie maritime, comme en témoignent les vestiges khmères pré-angkoriens et de l' empire de Sri Vijaya à Sumatra.

Dans le Sud, du VIe au XI e, sous les Pallava et les Chola (HAZRA, 1981, p. 45), des centres theravada importants--Amaravati et Kâñci-- continuent d'exister. Il en reste aussi des poches au Kalinga et en Orissa C'est de là que le theravada se diffusera vers l'Indochine (centre et sud du Myanmar, et dans une moindre mesure Cambodge et Champa) principalement par voie maritime. Cependant on peut dire que dès le VIIe siècle Ceylan, où les textes pâli de l'école conservatrice ont été mis par écrit au Ier AEC, est devenu le principal refuge du theravada même s'il faudra attendre le XIe siècle pour voir son rayonnement s'affirmer.

Au VIe EC, en Inde, Harsa réunifie le Nord et protège à nouveau le bouddhisme qui connaît une brève renaissance dont Xuan Zang (630-644 EC) témoignera au siècle suivant : lors de son voyage le bouddhisme fleurit de Taxila à Samatata à l'Est, et du Cachemire au terres Chola dans le Sud. Par contre le témoignage de Yi Jing, un siècle plus tard, reflète plutôt un sentiment de déclin.

Dans l'Est de l'Inde les Sena marquent un retour en force du brahmanisme et le déclin définitif du bouddhisme en Inde. Les invasions musulmanes lui donneront le coup de grâce; ce qui en reste se réfugie dans l'Himalaya (Cachemire, Ladakh, Tibet, Népal). Une dernière étincelle se produit cependant encore lorsqu'au XVe EC un prince bengali restaure la terrasse entourant l'arbre de la bodhi à Bodgaya (HAZRA, p. 48). Au Kalinga et en Orissa il survivra jusqu'au XVIe EC quand les musulmans bengalis envahirent la région.

Retenons de cette période que, malgré les préférences républicaines du Bouddha, elle lia l'institution du sangha à la conception « despotique éclairée » de l'état et du cakkavatti, conception d'origine védique, qui devait de là se répandre dans tout le monde indianisé et à l'Indochine en particulier.

Le theravada à Ceylan

Le theravada fut introduit dans l'île au IIIe AEC par Mahinda, fils d'Asoka. Il devait d'autant mieux s'y imposer qu'il n'y rencontra pas ou peu de concurrence, la société singhalaise étant sans doute moins profondément brahmanisée que le Nord-Est du sous-continent. Ceylan devait devenir le conservatoire de l'orthodoxie conservatrice surtout lorsque le Canon y fut mis par écrit au I er siècle AEC. De cette orhodoxie, après sa quasi élimination du sous-continent au VIIe EC, l'île devait devenir le principal refuge. Mais c'est aussi de là qu'après avoir éliminé vers le VIe une bouture mahayanique locale (vetulyavâda)qui avait failli s'implanter à l'Asgiriya vihara, il va à partir du XIe EC rebondir pour se répandre dans l'Asie du Sud-Est, y supplantant le mahayana qui y avait jusqu'alors dominé, sauf dans le centre de l'actuelle Birmanie où le theravada s'était toujours maintenu depuis le VIe EC. Il peut être intéressant de noter que le conservatisme theravada et son vinaya n'ont réussi à se développer et se maintenir que dans des climats tropicaux semblables à celui de l'Inde, et déjà préalablement indianisé, fût-ce superficiellement. Cette expansion va connaître son maximum à partir du XIVe pour finir par conquérir toute l'Indochine, sauf le Vietnam.

* 130 La plupart des données de cette section sont tirées de Kanai Lal HAZRA, History of Theravâda Buddhism in South-East Asia, with special reference to India and Ceylon, Munishiram Manoharlal Publishers Pvt Ltd, New Delhi, 1981. Ses sources sont : Cûlavamsa, Pûjâvaliya, (XIII e), Nikâyasangrahava (XIV e), Mânâvulu Mahânâgakula Sandesaya pour les sources singhalaises; The Glass Palace Chronicle, Sâsanava.msa( XIX e), Hmannan Yazawin Dawgyi(XIX e) + les Inscriptions de Kalyânî pour les sources birmanes. Pour les sources siamoises : Jinakâlamâli (XVI e), Câmadevîvamsa , non daté mais écrit à Chiang Mai, donc peut-être à l'époque où cette ville était particulièrement active au XVe sous Tilakarâja et ses deux successeurs; le Mûlasâsanâ également à Chiang Mai (Nabbisipura) au XV e, donne des informations sur les royaumes voisins de Sukhodaya--sous Luthai--et Luang Prabang . Le Saddhammasangha (XIV e) et le Sangîtivamsa (1789) donnent beaucoup d'informations sur l'histoire d'Ayutthaya.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein