Dédicace
A ma mère
Avant-propos
L'élaboration de ce mémoire qui marque la
fin de nos études universitaires a bénéficié du
concours du Professeur AUNGE MUHIYA et du C.T. BATAMBA BALEMBU, respectivement
directeur et rapporteur. Leurs remarques et suggestions ont été
d'une grande nécessité, nous les remercions très
sincèrement.
Nous ne pouvons clore cette page sans remercier du fond de
notre coeur tous ceux qui nous ont soutenu moralement et matériellement
durant nos années d'études. Nous pensons particulièrement
à l'ingénieur BAHEMUKA Jules, au Général AMULI,
à nos frères, soeurs, cousins et à tous nos meilleurs
amis ; nous leur demandons de trouver à travers ces lignes, notre
profonde gratitude.
Aimé BYENSI.
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
L'agriculture est un facteur essentiel dans
l'amélioration de conditions socio-économiques des habitants d'un
pays, quel que soit le degré de développement de celui-ci. Dans
les pays en développement, à l'instar de la RDC,
l'activité agricole occupe le plus grand nombre de la population active
et constitue la clé de tout développement. Le
développement socio-économique passe nécessairement par
celui de l'agriculture.1(*)
Par son étendue, sa diversité
géographique, végétale et climatique, la RDC est un pays
à grandes potentialités agricoles et plus de 70% de sa population
est rurale. Elle peut donc fonder son développement sur l'agriculture.
Celle-ci étant considérée comme la principale source de
croissance et de sécurité alimentaire.2(*)
L'élevage, une des activités de l'agriculture,
est aussi d'une importance capitale pour le développement
socio-économique par la transformation des milieux ruraux, la
création d'emplois, la production de viande et de l'engrais
nécessaire à l'activité agricole d'une part et, d'autre
part, il peut servir de source d'approvisionnement en matières
premières pour les industries alimentaires (par la fourniture de la
viande, la graisse...) et non alimentaires (par la fourniture de la peau
pouvant être utilisée dans la fabrication des chaussures,
sacoches, ceintures...)
Avec ses vastes étendues d'herbages et de savanes
boisées, la RDC offre de grandes possibilités de
développement de l'élevage. Pourtant le pays compte à
peine 1 à 1,3 millions de têtes de gros bétail, alors que
son potentiel pastoral est de 30 à 40 millions de bovins. C'est surtout
à l'Est du pays (Ituri et Kivu) que le potentiel est le plus grand. Mais
la pauvreté généralisée et l'importation massive
des produits carnés congelés (poissons, abat, etc.) de basse
qualité à des prix défiant toute concurrence (à peu
près 1 USD/Kg), empêchent le développement du
secteur.3(*)
Selon Donald J. PRYOR, " l'élevage a
été l'enfant oublié de l'agriculture dans la plupart des
pays en voie de développement, et son potentiel a été
encore plus négligé que celui des champs et des
rizières ".4(*)
C'est l'une des raisons pour lesquelles l'élevage, en
RDC en général et dans le district de l'Ituri en particulier
reste encore traditionnel jusqu'à ce jour.
Depuis l'époque coloniale, le district de l'Ituri
était très connu pour ses activités agropastorales. C'est
pour cela que l'Etat colonial y avait implanté des infrastructures zoo
sanitaires, des dipping-tanks, des pâturages collectifs, la laiterie de
Libi et le centre de recherche zootechnique de Nioka.
A la veille de l'indépendance, en 1960, l'Ituri
possédait un cheptel bovin de 600.000 têtes. Suite à
l'insuffisance d'encadrement technique et à l'absence d'organisation des
éleveurs, une baisse très sensible d'effectif du bétail a
été observée pour atteindre un plancher de 215.000 bovins
en 19775(*), soit une
diminution de 64,17%.
Butée à des difficultés de tout genre, en
l'occurrence le manque de mesures d'accompagnement, la difficulté
d'accès au crédit et de gestion, l'absence de soins
vétérinaires et surtout la recrudescence de violence suivie de
pillage de richesse, l'activité des petits éleveurs ne donnait
que de maigres résultats.
Très soucieux de constater que l'élevage
était menacé de disparition, vers la fin des années 70,
les paysans éleveurs s'étaient regroupés en une structure
coopérative, dénommée Acoopeli, avec les appuis financiers
de l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) sous forme
d'intrants vétérinaires, dans le but de renforcer l'action de
groupement d'éleveurs pour l'entraide et la défense de leurs
intérêts et le développement des élevages.
Malgré la rigueur tant maintenue dans sa gestion,
l'Acoopeli à l'instar d'autres entreprises de la RDC, a
été affectée par la crise socio-économique qu'a
connue notre pays. Au moment où l'Ituri totalisait en 1990 un effectif
bovin de 418.067 têtes ; soit le tiers du cheptel national de
l'époque, il y a eu rupture de Coopération Internationale,
désengagement de la Banque Mondiale et arrêt des subventions
précédemment allouées à l'Acoopeli par l'ACDI. Ceci
entraîna une baisse très sensible de l'effectif du gros
bétail qui passa de 418.067 à 318.881 têtes de 1990
à 1995, soit une baisse de 31,10%, pour se stabiliser actuellement
autour de 190.000 bêtes6(*). Pire encore les guerres interethniques et les
pillages systématiques ont infligé à l'Acoopeli de lourdes
pertes de ses stocks de produits stratégiques et matériels
vétérinaires, équipements de bureau, machines, charroi
automobile, matériels de communication et la destruction de stations
zootechniques...
Compte tenu de toutes ces difficultés, la
capacité à faire face aux besoins fondamentaux de ses membres est
actuellement très insuffisante.
Dès lors, nous nous posons les questions
suivantes : Quelles sont les raisons qui justifient la crise actuelle que
connaît l'élevage bovin en Ituri ? Que faudra-t-il faire pour
accroître le cheptel bovin dans la région ?
HYPOTHESE
Selon nos hypothèses, le manque d'encadrement des
éleveurs par le service vétérinaire à cause de
l'insécurité et le manque de moyens nécessaires,
l'inexistence de marché à bétail dans certaines
contrées, les guerres interethniques qui ont infligé à
l'Acoopeli de lourdes pertes de ses stocks des produits et matériels
vétérinaires, la destruction des infrastructures zootechniques et
zoo sanitaires, les vols à mains armées, seraient autant des
raisons qui justifieraient la crise actuelle que connaît l'élevage
bovin en Ituri.
Il serait possible de relancer les activités
d'élevage et d'accroître le cheptel bovin en Ituri : si
l'autorité de l'Etat est restaurée et que la
sécurité est rétablie sur l'ensemble du district, si
l'Acoopeli est dotée d'un stock important des produits
vétérinaires stratégiques en vue d'organiser les
distributions d'intrants vétérinaires sur terrain, au prix
subventionné, aux éleveurs membres.
La prise en compte de tous ces facteurs contribuerait,
à amorcer le développement du secteur agricole et par ricochet,
celui de l'ensemble des secteurs du pays.
METHODOLOGIE
Toute recherche ou tout travail scientifique doit être
effectué au moyen des méthodes et techniques appropriées
en vue d'un accomplissement rationnel de ses objectifs.
La méthodologie est définie comme étant
un ensemble de méthodes et de techniques utilisées d'une part
pour traiter les résultats des investissements et d'autre part pour
rassembler les données.7(*)
L'outil d'analyse qui nous a conduit dans l'élaboration
de ce travail est la méthode analytique. Cette méthode nous a
permis d'examiner et d'interpréter les chiffres mis à notre
disposition en vue de faire un état de lieu de la filière.
Nous avons recouru à la technique documentaire et de
l'interview.
La technique documentaire nous a conduit à consulter
les revues, les mémoires, les rapports annuels de l'Acoopeli et certains
ouvrages ayant trait à notre étude. Concernant la technique de
l'interview, il s'est agit des interviews libres menées sous forme de
dialogues sans questionnaires précis auprès des responsables de
l'Association et certains de leurs membres.
INTERET DU SUJET
L'élevage tient une place importante dans le
développement socio-économique d'un pays. C'est là, la
raison qui motive le choix porté à ce sujet. L'Ituri est un
district agropastoral qui regorge de nombreuses potentialités. Il
demeure le district à vocation pastorale par excellence.
L'élevage du gros bétail y est appelé à
connaître un essor considérable non seulement pour le
développement du dit district, mais aussi pour l'ensemble du pays. Il
nous a paru intéressant d'analyser, dans la mesure de nos connaissances,
les moyens et possibilités de le développer.
Nous espérons que si toutes les recommandations de ce
travail sont appliquées, notamment l'introduction de nouvelles races
bovines, l'organisation des marchés à bétail et des
campagnes de vaccination, amélioration de l'encadrement des
éleveurs, etc., il y aura relance des activités et il s'en suivra
un engouement des éleveurs avec comme conséquence une
remontée de l'effectif bovin, une augmentation de la production de
viande et une diminution des importations des produits carnés
congelés, réduction de la pauvreté, et des maladies dues
au manque de protéines animales.
Dans cette esquisse, nous croyons humblement que le lecteur
trouvera quelques éclaircis, étant donné que ce travail
entend en quelque sorte évaluer les efforts, les réalisations
d'un projet de développement en l'occurrence l'Association
Coopérative des éleveurs de l'Ituri.
DELIMITATION DU SUJET
Notre étude portant sur les possibilités de
relance de l'élevage bovin en Ituri se limite sur l'Association
Coopérative des Eleveurs de l'Ituri dont les activités
d'exploitations sont organisées dans le district de l'Ituri en province
Orientale et considère la période qui couvre toute les phases de
l'existence de la Coopérative allant de 1979 année de sa
création jusqu'à l'an 2005. La raison qui soutend cette
considération se justifie en ce que nous pouvons, à partir des
premiers résultats, estimer ou mieux apprécier l'apport du projet
dans la vie socio-économique de la zone du projet.
CANEVAS
Notre travail comporte trois chapitres, outre l'introduction
et la conclusion générale. Le premier chapitre fournit les
informations générales sur l'élevage bovin et sur les
coopératives. Le deuxième décrit l'état de lieu de
l'élevage bovin en Ituri, son évolution et les causes de la
baisse du cheptel bovin. Le troisième, enfin, propose les pistes de
solutions.
CHAP.I. GENERALITES
1.0. Introduction
Ce chapitre esquisse un aperçu général
sur l'élevage bovin et sur les coopératives ; d'une part, il
analyse les différents modes et techniques d'élevage bovin, les
races et l'alimentation bovine, certains paramètres de la reproduction
et la structure d'un troupeau, la production bovine et l'organisation de
marché. D'autre part, il examine la nature, les modes d'organisation et
d'exploitation des coopératives en passant par les différentes
définitions, l'historique et les caractéristiques, les structures
et les différentes sortes de coopératives.
1.1 ELEVAGE BOVIN
1.1.1 Définition
D'après le dictionnaire usuel, l'élevage est la
" production et l'entretien des animaux domestiques, en particulier du
bétail ".8(*)
L'élevage bovin est la production et l'entretien des
boeufs. L'espèce bovine est l'ensemble des animaux engendrés par
le taureau et la vache domestiques.
1.1.2. Origine
" Les espèces d'animaux domestiques sont les
produits d'un long processus de domestication qui a débuté il y a
environ 12.000 ans à partir des ancêtres sauvages ".9(*)
En effet, c'est grâce au processus de domestication des
animaux sauvages que nous avons aujourd'hui les animaux que les hommes
élèvent.
Depuis la préhistoire, l'homme pratique la chasse pour
obtenir la viande, la peau, les fourrures, etc. Cette activité a fait de
lui un nomade car devant en permanence rechercher les lieux où les
gibiers peuvent être disponibles.
Avec la sédentarisation et la croissance
démographique l'homme chasseur fut amené à aménager
autour de lui une place pour les animaux sauvages en leur assurant la
protection et les soins de tout genre, pour satisfaire les besoins de la
communauté en viande, peau, etc. C'est fut le début de
l'élevage.
" Ce processus de domestication a joué un
rôle vital dans le développement des civilisations humaines.
Depuis 10.000 ans avant Jésus-Christ, l'homme pratique l'élevage
pour se nourrir, se vêtir ou travailler (la bête peut servir de
force motrice faisant office de tracteur ".10(*)
" Le boeuf, en petit troupeau, a été
introduit depuis quelques années dans les régions où il
était presque inconnu auparavant. Dans certaines zones tropicales ou
équatoriales naturellement peu favorables à cet élevage -
climat trop humide, mouche tsé-tsé - on a introduit des races
assez vigoureuses pour s'y acclimater : Ndama,... ".11(*)
Pour arriver en Ituri, l'introduction des bovins aurait suivi
les Grands Lacs du Nord au Sud jusqu'au Zambèze. Ces animaux auraient
ainsi traversé l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, et la RDC jusqu'en
Zambie. Ils ont dû ainsi porter les noms des tribus pasteurs des
régions traversées. Il en est ainsi de la race Lugbara, nom de
tribu Lugbara du territoire d'Aru ; la race Alur, nom de tribu Alur de
territoire de Mahagi ; la race Bahema, nom de la tribu Bahema de
territoires de Djugu et d'Irumu. Donc, ces différents types de bovins
ont été introduits en Ituri par les pasteurs Alur, Lugbara et
Bahema au cours de leurs migrations ancestrales.
1.1.3. Organisation de
l'élevage Bovin
Avant de parler du mécanisme d'acquisition du
bétail, de l'organisation technique de l'élevage, du mode de
production et de l'organisation du marché, il convient de
répondre d'abord à la question de savoir pourquoi
élever.
1.1.3.1. Importance de
l'élevage
L'élevage bovin procure le prestige social,
l'alimentation et les vêtements ; la fertilisation du sol et la
force motrice.
Fruit d'un héritage ou des efforts personnels, la vache
procure au pasteur un prestige social non négligeable. Ainsi,
l'éleveur est fier de voir son bétail, il admire la marche et le
rythme de son cheptel. Consommer ou vendre l'une de ces bêtes devient
accessoire. Pour un éleveur attaché à son bétail,
autant apprendre une nouvelle naissance procure la joie, autant apprendre le
décès d'une bête fait l'objet d'un deuil, car il voudrait
voir son cheptel grandir indéfiniment.
L'élevage fournit la viande, le lait, la peau et la
laine. La consommation de la viande bovine procure à l'individu des
protéines animales. Il constitue une source d'approvisionnement en
matières premières pour les industries agroalimentaires, textiles
et de fabrication de chaussures, sacoches, ceintures, etc.
La terre de Kraal et le fumier enrichissent le sol en humus et
sels minéraux nécessaires à l'activité agricole.
Cet humus provient du mélange des excréments et de la paille qui,
après pourrissement, fertilise le sol.
Un boeuf bien dressé peut servir de force motrice car
pouvant tracter pour le transport des biens et des personnes. Il peut servir
à l'aménagement du sol ou au labour pour les semailles.
1.1.3.2. Mode
d'élevage bovin
Il existe plusieurs critères de classification de modes
d'élevage bovin parmi lesquels on peut citer la taille de
l'exploitation, les moyens utilisés, la nature des produits
d'élevage et de l'alimentation. Ici, nous optons pour les moyens
utilisés et la nature des produits.
1° Mode
d'élevage d'après les moyens utilisés
Selon ce critère, on distingue deux modes
d'élevage :
· élevages traditionnels,
· élevages modernes ( améliorés).
Notons que ces modes d'élevage sont différents
les uns des autres et ont plusieurs formes chacun.
A) Elevages traditionnels
Ce sont les modes les plus rependus dans la plupart des pays
sous-développés et qui se pratiquent par les paysans
éleveurs. Leur caractéristique principale est que les moyens
utilisés dans la pratique de ces élevages sont trop
rudimentaires, sans aucune amélioration des conditions de travail des
éleveurs et des bêtes. Les races bovines exploitées sont
des races indigènes qui ont un faible rendement en viande du fait de
leur difficulté d'engraissement et ne sont pas profitables.
Dans ce type d'élevage, les animaux se nourrissent de
l'herbe qui pousse sur des pâturages naturels. Le pasteur et son troupeau
sont à la recherche de l'herbe tendre et fraîche de façon
permanente. C'est la transhumance.
L'éleveur n'a pas de place fixe pour nourrir son
bétail et ne lui apporte que des soins rudimentaires notamment une
distribution rare en compléments minéraux sous forme de blocs
à lécher.
Il s'ensuit donc un rendement faible dans la mesure où
l'éleveur fait de son activité un simple motif de prestige et
d'autoconsommation sans calculs économiques.
B) Elevages modernes
Il est pratiqué sur de grandes surfaces
aménagées où le pasteur apporte à son cheptel tous
les soins nécessaires : les soins vétérinaires, les
soins de gardiennage, la lutte contre les tiques, les soins d'abreuvage, la
nourriture, etc.
Ces modes d'élevage se caractérisent pour la
plupart de cas par un rendement très élevé. Car, ils
bénéficient d'un investissement considérable en moyens
matériel, humain et financier. On les rencontre le plus souvent dans les
pays développés où la spécialisation en
élevage de boucherie et la production laitière est très
développée. On en retrouve également dans certains pays
sous-développés où ils se développent
principalement dans le cadre de coopération, soit tenus par des
sociétés privées étrangères ou des
missionnaires.
Les races bovines utilisées sont des races
améliorées ayant un rendement considérable en viande du
fait de leur facilité d'engraissement et de leur conformation. Ce sont
des élevages très profitables par rapport aux modes
précédents du point de vue économique.
On distingue l'élevage fermier intensif et
l'élevage extensif.
a. Elevage fermier intensif
Les animaux sont entretenus soit sur des pâturages
artificiels ou naturels améliorés, soit en claustration plus ou
moins permanente. Ils reçoivent une alimentation suffisante en
quantité et équilibrée en qualité. Les animaux sont
souvent en stabulation libre dans une étable ouverte sur un ou plusieurs
enclos dans lesquels, en liberté, ils ont à leur
disposition :
· une aire d'exercice non couverte ;
· une aire de couchage couverte et éventuellement
paillée ;
· une aire d'alimentation au jet d'eau si possible.
b. Elevage extensif ou élevage en ranching
Le ranching est une technique d'élevage qui se pratique
dans les régions où la végétation est du type
savane ou steppe, dans laquelle les troupeaux sont entretenus sur une
étendue de pâturage avec un minimum de gardiennage. L'objectif de
cet élevage est d'utiliser de façon rationnelle la
végétation naturelle.
Bien qu'il soit une technique d'origine importée, le
ranching s'adapte bien aux conditions locales des pays africains des zones
à climat guinéen en général et en particulier en
RDC. C'est ainsi que la plupart d'exploitations d'élevage bovin en RDC
sont de type ranching.
2° Modes
d'élevage d'après la nature des produits
Les formes d'élevage bovin peuvent aussi se distinguer
selon le but poursuivi, à savoir la multiplication des bêtes
bovines, la production de jeune bétail, l'engraissement ou l'entretien
des vaches laitières.
A) Elevage de multiplication ou de reproduction
C'est l'élevage proprement dit. Son but principal est
la production de jeunes animaux. Le troupeau se compose essentiellement des
animaux reproducteurs et de remplacement où les femelles sont plus
nombreuses que les mâles. On garde juste le nombre de mâles
nécessaire pour assurer la fécondation des femelles et le
remplacement des taureaux éliminés ou perdus. Les jeunes
bêtes sont souvent conservées jusqu'à l'âge de cinq
ans où elles sont vendues avec plus de profit.
Notons que cet âge varie selon les conditions
économiques d'un pays à un autre, d'une région à
une autre et d'une année à une autre.
B) Elevage partiel ou incomplet
Dans cette forme, l'exploitation ne concerne pas de
bétail reproducteur. L'éleveur constitue son troupeau et le
renouvelle partiellement chaque année en achetant à d'autres
éleveurs des jeunes bêtes mâles et femelles,
âgées d'au moins d'un an, qu'il nourrit en vue de les vendre au
moment le plus profitable. Il peut garder quelques taureaux pour faire
féconder les jeunes femelles qu'il vendra comme génisses pleines.
Cette forme d'élevage, bien que simple, est moins profitable que la
précédente, l'élevage de multiplication.
C) Elevage d'engraissement
L'engraissement s'applique à des boeufs (jeunes,
adultes ou âgés), à des génisses, à des
vaches stériles, à des taureaux de divers âges, aux
vieilles vaches et parfois à des veaux. Il peut être fait au moyen
de l'herbe des pâturages, en prairie, en enclos, à l'étable
en donnant aux bêtes soumises à l'engraissement des fourrages
cultivés ou achetés.
D) Exploitation laitière
Elle est la forme d'élevage où le fourrage donne
le plus haut rendement. Les dépenses sont les plus rapidement
remboursées et rémunérées en donnant un profit
élevé grâce à la vente du beurre et du lait.
L'élevage laitier se pratique souvent à
proximité des villes pour faciliter la vente du lait. Il ne demande que
peu de terrains mais des cultures fortement fumées et parfois
irriguées, donnant par hectare de grandes quantités de fourrages.
Les étables laitières ne sont composées que d'un petit
nombre de vaches n'atteignant pas une cinquantaine.
L'exploitation laitière peut se faire sans autre forme
d'élevage. Le laitier achète, soit des vaches en pleine lactation
ou sur le point de mettre bas et vend les vaches lorsque leur production
laitière a faibli.
1.1.4. Races Bovines
La connaissance des races bovines est importante pour tout
éleveur qui veut entreprendre cette activité, car le rendement de
son activité et donc son profit dépend en grande partie du choix
de la race.
Il y a des races de boucherie et des races de laiterie, des
races indigènes et des races améliorées, des races
précoces et des races tardives, des races qui s'engraissent facilement
et donnent beaucoup de rendement en viande tandis que d'autres sont le
contraire, des races de petite taille et d'autres de grande taille, etc.
Notons que les races bovines se comptent par centaines
à travers le monde et présentent de variétés
innombrables.
Cette diversité s'explique essentiellement par trois
facteurs importants qui sont :
· l'influence des climats,
· l'alimentation,
· et la sélection ou le croisement.
De ce fait nous nous limitons à énumérer
les principales races bovines et leurs caractéristiques.
En gros, il existe quatre grandes races bovines qui
sont :
1. Le Bos taurus ou les taurins ;
2. Le Bos Indiens ou les Zébus ;
3. Le Bos Bubalus Bubalus ;
4. Le Bibos Sondaicus.
Parmi ces quatre grandes races, les principales sont les deux
premières, notamment les Taurins et les Zébus. La plupart des
autres races dérivent de ces deux races.
1.1.5. Alimentation Bovine
Comme nous l'avons dit précédemment, les
bêtes se nourrissent de l'herbe des pâturages. La quantité
journalière requise pour un bovin varie entre 20 et 40 Kilogrammes
d'herbes. Ainsi, est-il demandé au bouvier de faire paître les
bêtes le plus longtemps possible afin d'atteindre cette quantité
requise.
Pendant la saison sèche, les bouviers laissent brouter
les animaux à partir de six heures et pendant la saison de pluie
à partir de huit heures et ce, jusqu'au soir.
Pour suppléer aux carences en sels minéraux des
pâturages, il est conseillé de donner aux bêtes des blocs
à lécher, sachant qu'une bête adulte consomme environ 20 Kg
par jour, alors qu'un veau en consomme 10. Le bouvier doit poser ce bloc
à un endroit où les bêtes peuvent lécher
facilement.
Les bêtes doivent disposer d'une eau courante pour boire
et non de marécage car elles peuvent s'y infecter. Le bouvier conduit
les animaux à la source chaque jour vers midi.
1.1.6. Hygiène :
Santé et Maladie
L'hygiène des bêtes est d'une importance non
négligeable, au point de devenir une condition de réussite pour
les exploitations d'élevage de bovin. En effet, le taux de
mortalité qui influe directement sur le taux d'accroissement du troupeau
dépend grandement de l'hygiène des bêtes. De sorte que un
troupeau mal entretenu peut propager des maladies à l'ensemble des
autres troupeaux de l'exploitation et entraîner de perte
énorme.
Pour cela des mesures préventives et curatives doivent
être prises en vue de lutter contre les maladies. Parmi ces mesures, on
peut citer :
· l'inspection journalière des troupeaux,
· la désinfection,
· l'hygiène des pâturages.
1.1.7. Elevage bovin et
l'environnement
L'élevage bovin joue un rôle important dans la
protection de l'environnement comme rempart contre la désertification
progressive des campagnes, dans la prévention des risques naturels
(avalanches) et comme régulateur écologique. Les vaches qui
broutent l'herbe entretiennent en effet, naturellement la
végétation en " tondant " les pâturages et en les
enrichissant de leur fumier.
Mais dans les élevages intensifs, les déjections
des vaches participent à la pollution des eaux de surface ou des nappes
phréatiques.
On cherche aujourd'hui à maîtriser la gestion des
énormes quantités de fumier produites par ce type
d'élevages.
1.1.8. Paramètres
d'évolution et structure d'un troupeau
1.1.8.1 Paramètres
d'évolution d'un troupeau
Ce sont des paramètres qui contribuent de
manière positive ou négative au croît du troupeau. Ces
paramètres sont nombreux parmi lesquels on peut citer la
fécondité, la natalité, la reproduction, la
précocité, la réforme, l'émigration ou
l'exploitation, l'immigration, la stérilité, l'avortement, etc.
Mais dans ces paragraphes, on analyse que deux paramètres, à
savoir la natalité et la mortalité.
1° Mortalité
La mortalité contribue négativement à
l'évolution du troupeau. Elle est mesurée par le taux de
mortalité qui est le rapport du nombre de décès au cours
de l'année et du nombre moyen de toutes les bêtes au cours de la
même année. Ce taux varie selon certains facteurs comme les
maladies, l'alimentation, la variation des saisons, les fauves, les serpents,
les plantes vénéneuses, la structure par âge, etc. Ainsi,
la mortalité est très forte chez les jeunes animaux. C'est
particulièrement durant la 1ère année où
l'on peut constater un taux variant entre 20 et 40% de mortalité et
parfois même plus dans les élevages traditionnels. Ces taux
diminuent avec l'augmentation de l'âge des bêtes et atteint 10%
à l'âge de 1 à 2 ans et moins de 5% à l'âge
adulte.12(*)
2° Natalité
La natalité est un paramètre qui contribue
positivement à l'accroissement du troupeau. Elle est le nombre de veaux
(mâles et femelles) nés au cours de l'année
considérée. Ce nombre est exprimé
généralement en pourcentage qu'on appelle le taux de
natalité. C'est le rapport du nombre de veaux nés au cours de
l'année sur le nombre de femelles en âge de reproduction. Ce taux
est fonction de plusieurs facteurs comme les caractères raciaux,
l'alimentation, l'état des animaux (avortements dus à des
maladies), la précocité, le nombre de taureaux par troupeau de
femelles, l'âge de femelles, la fécondité, la
stérilité, le nombre de vaches, etc.
Si nous considérons les caractères raciaux, il y
a des races très fécondes et donc qui ont une natalité
très élevée. C'est le cas des taurins dont leur taux de
fécondité peut atteindre 80% dans les meilleures conditions
d'élevage traditionnel. Alors que le taux de fécondité
chez les Zébus ne varie que entre 60 et 70%.
Ces taux varient d'une exploitation à une autre.
Toutefois, il est recommandé qu'une vache en âge de reproduction
ait un veau chaque année, ce qui ferait un taux de natalité de
100%, chose qui ne se réalise généralement pas dans la
réalité, mais un taux de natalité de 70 à 80% est
déjà intéressant, car le nombre de bêtes peut
doubler en 3 ou 4 ans.
1.1.8.2. Structure normale
d'un troupeau d'élevage
Le troupeau d'élevage est composé
généralement de deux catégories d'animaux : le
bétail reproducteur et le bétail de remplacement.
1°. Bétail reproducteur
Il est composé des taureaux, des vaches et des
génisses de deux ans et plus. Toutes ces bêtes forment la base de
l'exploitation dont son succès en dépend.
a. Les taureaux
Il est recommandé, surtout dans les élevages de
brousse, que le nombre de taureaux soit le plus petit possible soit un taureau
pour 25 à 30 vaches. Tout excès déprime sensiblement le
taux de natalité et réduit le croît du troupeau. Le taureau
doit être adulte et fortement nourri en supplément, surtout si
l'élevage est établi dans des pâturages assez pauvres. Il
est souhaitable de disposer d'une réserve de mâles et de laisser
reposer de temps en temps les taureaux en service.
Il est très avantageux que les taureaux soient de bonne
race et d'excellente conformation. Leur influence est énorme car, chacun
d'eux transmet ses qualités et ses défauts à 25, à
30 et parfois plusieurs descendants.
Il suffit d'employer de bons ou de mauvais taureaux pendant
deux ou trois ans pour améliorer un troupeau d'élevage ou en
réduire la qualité.
b. Les vaches et les génisses
Le bénéfice de l'exploitation dépend
surtout de la haute fécondité de femelles. Pour cela,
l'exploitant ne doit conserver dans son troupeau que des vaches qui se
reproduisent régulièrement. Il doit tenir un registre si
possible, où chaque bête est pourvue d'un numéro, reproduit
sur l'animal lui-même.
On note chaque année, le produit donné par
chaque vache et on note aussi du taureau dont il provient et ce que sera devenu
le veau (vendu ou conservé pour l'élevage), conformation, valeur
laitière, etc.
Ces annotations sont importantes pour apprécier la
valeur reproductrice des taureaux et des vaches afin de pratiquer une
sélection sérieuse.
2° Bétail de remplacement
Ce bétail est composé d'un certain nombre de
jeunes mâles et femelles ou génisses arrivés à
l'âge où ils pourront être employé à la
reproduction. Ces animaux doivent être choisis parmi les meilleures
bêtes qui sont nées et ont été élevées
à la ferme car, leur prix de revient est faible. Elles peuvent venir
d'ailleurs pour éviter des graves inconvénients de la
consanguinité.
Ce troupeau doit comprendre des animaux d'âges et des
sexes différents afin de pouvoir fournir chaque année des
bêtes assez adultes pour prendre la place de celles
réformées ou vendues. De ces catégories dépendent
le développement du troupeau et le profit de l'exploitant.
Dans un élevage dont le bétail est de race
précoce et bien nourri, de sorte qu'une jeune vache commence à
produire à 2 ans, il suffira trois catégories d'âges de
troupeau de remplacement : bêtes de l'année, bêtes d'un
an et de deux ans.
Dans le cas d'une race tardive, les génisses n'entrent
dans le troupeau des vaches qu'à trois ou quatre ans, il faudra une ou
deux catégories d'âges de plus et le bétail de remplacement
sera plus nombreux.
Ce dernier cas constitue une perte pour l'exploitation
lorsqu'on sait que ce bétail doit être entretenu en permanence
pour éviter une diminution du nombre de reproducteurs. Donc, entretenir
beaucoup de bétail de remplacement est un manque à gagner pour
l'entreprise.
Cette composition doit tenir compte de certaines
hypothèses qui ont été formulées à la suite
d'une longue expérience dans les élevages de brousse.13(*)
On suppose :
· un taureau pour 25 ou 30 vaches,
· un taux de natalité de 68% par an,
· un taux de mortalité de 5% par an,
· un taux de réforme de 12,5% par an.
Précisons que ces taux sont purement indicatifs, car
dans la réalité, il y a toujours des modifications qui
s'écartent de ces différentes proportions. Toutefois, ils n'en
demeurent pas moins que ces taux soient suivis si l'on veut vraiment
rentabiliser son exploitation.
1.1.9. Productions
d'élevage Bovin
Les productions d'élevage bovin sont les
suivantes :
· la production de viande,
· la production de cuir,
· la production laitière,
· le travail animal,
· les matières organiques, etc.
Dans cette section, nous ne parlons que de la production de
viande pour la simple raison que c'est celle-ci qui est très
développée dans notre pays.
1.1.9.1. Production de
viande
La plupart d'exploitation d'élevage de bovins de pays
sous-développés ont comme objectif principal la production de
viande. Par la production de viande on sous entend le nombre de têtes
bovines sur pieds exprimé en unités de gros bétail ou la
quantité de viande exprimée en Kilogramme après
abattage.
1.1.9.2. Rendement de la
viande
Le rendement de la viande désigne le poids de la
carcasse par rapport au poids vif de l'animal. La connaissance de rendement de
la viande est indispensable, car le prix de vente qui détermine le
profit est fixé par rapport au poids vif ou au poids de la carcasse, de
l'alimentation et de mode d'embouche bovine.
1.1.9.3. Embouche
bovine
L'embouche bovine n'est rien d'autre que l'engraissement de
bovins. C'est le fait de mettre certaines bêtes dans des meilleures
conditions d'alimentation en vue d'accroître le rendement de la carcasse
en quantité et en qualité. L'embouche bovine revêt une
importance non négligeable, car la rentabilité de
l'élevage bovin est liée au prix de revient de la viande produite
qui, dépend en grande partie de l'embouche. Il suffit pour s'en
convaincre de considérer l'écart de prix de vente entre le poids
de l'animal maigre et celui de l'animal bien engraissé.
1.1.10. Organisation de
marché
Le marché est à la fois le lieu de rencontre
entre offreur et demandeur de bétail et les conditions permettant aux
offreurs de céder leurs bêtes. Le vendeur peut être un
paysan, un missionnaire, une coopérative ou propriétaire d'un
cheptel. En effet, tout détenteur d'une ferme peut, pour une raison ou
une autre être amené à vendre une ou plusieurs
bête(s). Les clients se recrutent parmi les paysans, les
commerçants provenant des grands centres urbains, etc.
C'est pour résoudre un problème familial
(mariage, constitution d'une dot, décès, maladie, frais de
scolarité ...), gagner de l'argent afin de renouveler son outil de
production ou payer les salariés et effectuer les investissements
nouveaux que le fermier vend ses bêtes.
L'achat d'une bête s'effectue pour répondre
à certains besoins notamment : la revente, la consommation, la
constitution de sa propre ferme (investir). Le marché se conclut
à n'importe quel endroit pourvu que le vendeur et l'acheteur s'accordent
sur le prix.
En raison des prix intéressants pratiqués dans
les différents centres urbains, certains éleveurs
préfèrent aller vendre ou abattre leurs bêtes de boucherie
sur les marchés urbains à l'exemple de Bunia, Beni, Butembo,
Kisangani et autres. Ainsi, le marché n'est pas nécessairement un
lieu géographique déterminé mais aussi les conditions qui
mettent d'accord l'acheteur et le vendeur.
La vente peut se faire de trois manières :
· soit qu'il vend sa bête sur pied au comptant aux
bouchers, qui, à leur tour, iront la revendre abattue,
· soit qu'il abat lui-même au village et le vend
à ses voisins,
· soit enfin, qu'il va lui même l'abattre sur le
marché.
La vente peut se faire également par troc.
Par troc, nous entendons l'échange pouvant s'effectuer
entre détenteur d'un taureau et d'une vache sachant bien que celle-ci
coûte plus cher que celui-là, d'une part, et d'autre part
l'échange d'un bien et une certaine quantité de viande de boeuf.
La cession d'une bête ou de la viande par l'éleveur à un
bénéficiaire peut aussi se faire moyennant un prix qui est
l'expression monétaire et la valeur du bien cédé.
1.2. GENERALITES SUR LES
COOPERATIVES
Cette partie porte sur les définitions et
caractéristiques des coopératives ; l'évolution
historique, la structure et les différentes sortes de
coopératives.
1.2.1. Définitions
La coopération ne se présente pas au monde
moderne comme une nouveauté qui n'aurait jamais existé
auparavant. " Au sens large, coopérer, c'est-à-dire unir et
coordonner les efforts de chacun dans une activité commune visant
à un résultat recherché de tous ; c'est un
comportement humain que l'on observe à tous les âges, même
les plus anciens de l'humanité ".14(*)
Selon P. LAMBERT, une société coopérative
est une entreprise constituée et dirigée par une association
d'usagers appliquant en son sein la règle de la démocratie et
visant directement au service à la fois de ses membres et de l'ensemble
de la communauté.15(*)
Pour GEORGES LASSERRE, l'entreprise coopérative
à pour but, non de réaliser un profit aussi élevé
que possible, butin que l'on se partage ensuite en fonction des mises de chaque
sociétaire, mais de rendre service à ses membres, en profitant de
la position des travailleurs, des agriculteurs, des consommateurs, des
emprunteurs, des candidats à un logement qu'ils occupent dans la vie
économique. Et pour qu'il soit entièrement à leur service,
ils en sont eux-mêmes les entrepreneurs, y exerçant le pouvoir,
s'en attribuant les avantages, en assumant la responsabilité.16(*)
Le bureau International du Travail (BIT) quant à leur
part, une coopérative est une association de personnes, en nombre
variable qui sont aux prises avec les mêmes difficultés
économiques et qui, unies librement sur la base d'égalité
de leurs droits et obligations, s'efforcent de résoudre ces
difficultés ; principalement en gérant à leurs
propres risques et en utilisant pour commun avantage matériel et moral
et dans une collaboration commune. Une entreprise à laquelle elles ont
transféré une ou plusieurs fonctions économiques
répondant à des besoins qu'elles ont en commun.17(*)
Notons enfin comme souligne André CAUWE que toute bonne
définition doit préciser les contours de l'objet
étudié ; le séparer de ce qui peut lui ressembler,
analyser dans ses parties constituantes et dans sa structure l'objet ainsi
isolé par la pensée.18(*) En appliquant ces principes aux définitions
ci-dessus, nous pourrons conclure que l'entreprise coopérative est une
forme d'association populaire engendrée soit par la
nécessité, soit par un effort de défense quelconque
d'exploitation, soit par l'espoir de mieux résoudre avec d'autres un
problème qui se pose à chacun des associés mais qu'ils
peuvent résoudre, ou bien, en restant séparés. Ce sont en
général ceux qui se sentent trop faible, souvent
économiquement qui s'unissent ainsi, poussés par la
nécessité d'un effort commun pour atteindre un objet commun.
L'entreprise coopérative se distingue d'autres formes
d'associations populaires telles que, par exemple les syndicats ou les
mutualités, premièrement par son objet, permettant à ses
membres soit de se libérer de leur impuissance économique dans un
domaine bien déterminé ou soit de se libérer d'une
exploitation économique qui se fait à leurs dépens.
Deuxièmement par le moyen qu'elle préconise elle-même
l'entreprise.
Une telle entreprise est une association de personnes qui ont
reconnu et continuent de reconnaître d'une part, la similitude de leurs
besoins, et d'autre part la possibilité de les satisfaire par une
entreprise commune que par les moyens individuels. Ils poursuivent un double
but : économique et social.
Sur le plan économique, ils entreprennent une action
dont ils sont les premiers responsables. Alors que sur le plan social, de
manière prioritaire, ils visent la promotion de l'homme par le moyen de
l'action économique.
Nous pouvons donc retenir à cet effet deux
éléments principaux à savoir :
1. La coopérative est une entreprise économique,
mais
2. Une entreprise d'un genre particulier à cause du
double souci moral et humain de son activité.
1.2.2. Aperçu historique
du mouvement coopératif en Afrique et en RDC
La coopération a existé traditionnellement chez
les peuples sous forme d'entraide, de la solidarité et cela dans toutes
les civilisations à travers les âges. En Afrique et notamment en
RDC elle existe encore sous forme de " LIKELEMBA ",
" MOZIKI " ou les tontines.
La coopérative en tant que structure identifiable et
organisée a vu le jour en Afrique avec l'avènement de la
colonisation, celle-ci venait de mettre en place un système de
production qui a affecté les ouvriers africains au même titre que
les ouvriers en Europe et en Amérique du Nord. C'est en Ouganda que sera
fondée, en 1948, par RIBIRIGE Emmanuel la première
coopérative sous forme d'une caisse populaire d'épargne et de
crédit avec l'argent récolté auprès des
enseignants. A partir de l'Ouganda, le mouvement coopératif gagnera les
autres colonies anglaises, ainsi que les colonies françaises et
belges.19(*)
Dans les colonies belges, c'est-à-dire au Congo Belge
et au Rwanda Urundi, le mouvement coopératif s'était
déjà manifesté à partir de 1921 pour la population
européenne et à partir de 1949 pour les congolais, alors sujets
belges.20(*) Il faut
ajouter que le mouvement était lié à l'agriculture
développée par l'administration coloniale dans cette partie de
l'Afrique centrale.
Au départ, c'était des initiatives
privées, par la suite, le pouvoir en place interviendra dans la
création de la caisse d'épargne. Les objectifs assignés
à la caisse d'épargne du Congo belge était d'aider d'une
part, les autochtones à se constituer des réserves afin
d'améliorer leur situation socio-économique et d'autre part, de
faire entrer dans le circuit économique et utiliser à des fins
productives les sommes qui sans cela resteraient inactives.21(*)
Après l'indépendance, le gouvernement
Zaïrois créera aussi des coopératives pour les populations,
notamment celles initiées par l'union nationale des travailleurs du
Zaïre (UNTZA). Doté de moyens et de ressources appropriées,
l'UNTZA va ouvrir des coopératives agricoles, industrielles et
commerciales dont, à titre d'exemple : la Buanderie
Coopérative de Marins, BUCOMA, à Matadi (1972), la
coopérative de pêcheurs de TUNZOE à Kalemie, le centre
d'élevage et agricole à Lubumbashi (Shaba), et la cantine de
Mayumbe (Bas-Congo). Le gouvernement Zaïrois héritera de
l'administration coloniale la caisse d'épargne du Zaïre,
institutions de droit commun qui accorde également des crédits
aux coopératives.
Il faut signaler qu'aujourd'hui les activités des
coopératives quelles que soient leurs formes ne sont plus florissantes.
Plusieurs causes justifient ces échecs : l'individualisme servile
de certains principes coopératifs, le manque de structures d'accueils,
la mauvaise gestion, le manque de contrôle et de l'encadrement des
coopératives, le manque de moyens financiers et
d'infrastructures.22(*)
1.2.3. Caractéristiques
des coopératives
La coopérative se caractérise par
l'exécution collective des activités, sur base de la mise en
commun des moyens dont chacun dispose et par la double qualité de ses
membres qui sont à la fois les entrepreneurs et les
bénéficiaires, laquelle offre l'avantage de supprimer le profit
des entrepreneurs habituels.
Elle est à l'opposé de l'entreprise capitaliste
dont le but premier reste toujours le profit, la fructification du capital
engagé au profit de ceux qui ont engagé ce capital. Pour
l'entreprise coopérative, le bénéfice éventuel
n'est que provisoire car ce trop-perçu ou une plus-value sera
ristourné sous l'une ou l'autre forme aux coopérateurs.
Ainsi, nous dégageons de ceci quatre principes qui
caractérisent toute entreprise coopérative à savoir :
la démocratie coopérative, la porte ouverte, la solidarité
et la ristourne proportionnelle.
1° La démocratie coopérative
Dans toute coopérative, cette règle est traduite
dans les faits par l'application du principe : " un homme, une
voix ". Tous ceux qui participent à la gestion peuvent être
élus et peuvent également élire. Les décisions
prises par les organes supérieurs engagent tous les organes
inférieurs. Les élus rendent compte de leurs activités
devant leurs électeurs qui prennent des décisions après ce
rapport. La participation de tous aux discussions et à la prise de
décision. La libre expression de leurs opinions garantit l'exercice de
la démocratie et la gestion qui se veut collective. La règle
" un homme, une voix " fait de tous les associés des
égaux dans la société quel que soit le nombre des parts
qu'ils détiennent.
2° La porte ouverte
L'idée est que l'on devient membre de la
coopérative tout comme on la quitte librement. Cela signifie que
l'adhésion et la démission sont libres. D'habitude, les statuts
des coopératives précisent les conditions d'adhésion.
En ce qui concerne la démission, elle est aussi libre.
Néanmoins, le départ d'un membre ne doit pas mettre en danger la
continuation des activités.
Ainsi, l'Assemblée Générale peut refuser
ou retarder la démission pour les raisons que voici :
· assurer le nombre minimum des membres
· assurer la bonne marche des affaires de la
coopérative.
L'application du principe de la porte ouverte entraîne
comme conséquence directe la variabilité du capital en hausse ou
en baisse, lors des adhésions ou des démissions.
3° La solidarité
C'est l'esprit de solidarité qui se trouve à la
base de cet esprit coopératif sans lequel une entreprise
coopérative ne pourrait se maintenir. En adhérant dans une
coopérative, on s'engage à ne poursuivre son intérêt
personnel que dans l'intérêt de tous les membres.
La solidarité exige donc que tout coopérateur
soit fidèle à la devise : " Tous pour un et un pour
tous ". Cette force ne sera réelle et efficace que dans la mesure
où cette union prendra une forme précise et durable, comme elle
le fait dans le cadre coopératif.
Sans cette solidarité dans les actes, une association
coopérative est vouée à l'échec ou au moins
à la médiocrité.
4° La ristourne proportionnelle
Une coopérative ne fait pas de vrais
bénéfices ; elle fait seulement ce qu'on pourrait appeler
des économies provenant d'une bonne gestion qui permet de constater en
fin d'exercice qu'il y a eu trop-perçu ou une plus-value. Ce
trop-perçu ou cette plus-value, qui portent le nom d'excédant
favorable au bilan, appartient de plein droit aux membres.
Le but d'une association coopérative est
essentiellement de rendre, au prix de revient, des services de diverses natures
aux associés. Tout ce qui dépasse le prix de revient doit
être récupéré par les associés car cela leur
appartient. Ils sont donc seuls à décider de la façon dont
cet excédent sera utilisé ; on parle de ristourne quand cet
excédent est réellement reparti entre les membres. Le principe de
base de cette répartition doit toujours être la participation
effective des membres aux activités de leur association. Ils recevront
donc une ristourne calculée proportionnellement à leurs apports
en produits ou à leurs achats effectués ou à toute autre
forme de participation aux activités de l'entreprise.
Le capital apporté par les membres sous forme de parts
sociales ne peut jamais servir de base pour cette répartition. On
partage l'excédent favorable au prorata des opérations
effectuées par les membres avec leur association, c'est-à-dire
dans l'exacte proportion où chacun d'eux a contribué à
former ces excédents. Il n'est cependant pas essentiel à
l'idée coopérative que tout excédent favorable soit
distribué en fin d'année, selon cette règle de
proportionnalité. Il appartient aux associés seuls d'en
décider, et de le faire en tenant compte du bien commun.
1.2.4. Structure des
coopératives
1.2.4.1. Les statuts d'une
association coopérative
Les statuts forment l'ensemble des conventions volontairement
adoptés par les membres afin de définir leurs relations mutuelles
au sein de l'association ainsi que leurs relations avec l'entreprise commune,
leurs droits et leurs obligations, les organes de l'institution ainsi que leurs
attributions et pouvoirs et la manière dont ils sont articulés
entre eux.
Les statuts doivent respecter les grandes lignes des principes
coopératifs, respecter la législation du pays qui peut imposer
des statuts types. Ils ne peuvent être modifiés que selon des
règles et des formes établies à l'avance par les statuts
eux-mêmes.23(*)
1.2.4.2. Les organes
fondamentaux d'une coopérative
v L'Assemblée générale
C'est l'organe souverain, la source de toute autorité
et de tout pouvoir au sein de l'institution coopérative. Elle
réunit l'universalité des associés, assurant ainsi la base
démocratique de l'association. Si elle a été
régulièrement convoquée et si elle a siégé
avec le quorum requis, ses décisions prises dans les formes requises
sont valables à l'égard de tous les associés, même
des absents.
Selon la législation congolaise du 24 mars 1956,
l'Assemblée générale doit se réunir au moins une
fois par an, elle doit être convoquée par le président.
Ses attributions sont les suivantes :
· elle élit son propre président parmi ses
membres,
· élit les conseillers,
· examine et rejette ou approuve le rapport et le bilan,
· la décharge de sa gestion au gérant et au
conseil de gestion,
· l'adoption des statuts et leur modification,
· la dissolution de l'association.
Chaque membre présent a le droit de vote selon le
principe d'égalité : " un homme, une voix ", sans
qu'on puisse tenir compte du nombre de ses parts sociales ou du volume de ses
affaires au sein de la coopérative.
Tant qu'un membre n'a pas été exclu de
l'association, il garde son droit de vote. Les votes par procuration ne sont
pas acceptés. C'est-à-dire qu'étant absent on ne peut
confier sa voix à un autre membre, qui pourrait ainsi voter plusieurs
fois. C'est pour empêcher que l'autorité ne soit entre les mains
d'une minorité qui aurait pu faire pression sur les autres membres pour
obtenir la disposition de leur vote.
v Le conseil de gestion
Il correspond au conseil d'administration d'une
société. L'Assemblée générale lui
délègue une partie de son autorité après avoir
élu les membres du conseil parmi les membres de la
coopérative.
Les conseillers sont élus pour un mandat renouvelable
de deux, quatre ou six ans. Le conseil d'administration se réunit chaque
fois que l'intérêt de la coopérative l'exige.
Néanmoins, les statuts précisent souvent qu'il peut se
réunir une fois par trimestre ou une fois par mois dans les
coopératives agricoles et chaque fois à la demande de un ou deux
administrateurs gérants, des conseillers éducatifs ou des
commissaires aux comptes.
Le président du conseil d'administration est aussi le
président de l'Assemblée générale, et c'est lui qui
représente la coopérative devant les tribunaux. Les
administrateurs ne reçoivent pas de salaire, mais un montant fixe
périodique, appelé jeton de présence. Cette
rémunération est prévue par la loi.24(*)
Les attributions du conseil de gestion sont vastes et ne
connaissent de limite que celles prévues par la législation
nationale et les textes statutaires.
Parmi les attributions, nous pouvons citer les
suivantes :
· veiller à la bonne gestion de la
coopérative
· fixer les plans d'activité de la
coopérative
· approuver les contrats importants
· proposer des modifications des textes statutaires et
autres
· veiller à l'exécution de toutes les
règles régissant la coopérative, etc.
v Le gérant
C'est celui qui exécute ou fait exécuter les
tâches administratives et autres conformément aux directives du
conseil de gestion.
Bien que n'étant pas nécessairement un membre de
l'association et bien qu'il dépende entièrement des organes
directeurs de la coopérative c'est-à-dire l'Assemblée
générale et le conseil de gestion, c'est lui le chef de
l'entreprise et en quelque sorte l'âme des activités de la
coopérative.
Le conseil de gestion devant lequel il est responsable s'en
remet à lui pour tout ce qui concerne le fonctionnement journalier de
l'entreprise, c'est ce même conseil qui le choisit et l'engage. Il
assiste, avec voix consultative, aux conseils de gestion et aux
Assemblées générales.
De sa compétence, de son dynamisme et de son
intégrité dépend la réussite ou l'échec de
toute association coopérative.
1.2.5. Capitaux d'une
Association Coopérative
Une association coopérative est une association de
personnes et non de capitaux. Ce qui n'empêche pas que les capitaux
restent indispensables. Ces capitaux dont on aura besoin tant pour
l'organisation que pour les opérations de l'entreprise, sont de
provenances diverses.
1.2.5.1. Le capital
social
C'est le capital qui provient des coopérateurs
eux-mêmes. Ce capital est souscrit par les coopérateurs sous forme
de parts sociales qui sont fondamentalement différents des actions ou
des obligations des sociétés à capitaux.
Pour plus de clarté, nous allons définir ces
différents concepts.
Une action est une somme engagée dans une
entreprise et ayant un droit proportionnel au bénéfice de
celle-ci.
Une obligation est une somme prêtée
contre un intérêt déterminé à une
entreprise.
Une part sociale est l'apport d'un associé
constituant sa contribution à l'entreprise. Une part sociale n'est pas
un placement en vue d'un profit, mais une contribution nécessaire
à l'organisation et au soutien de l'entreprise commune. Le droit
à un bénéfice sur la base de cette part sociale est exclu
d'avance.
En ce qui concerne le montant des parts sociales, il est
fixé par les statuts. Néanmoins, il doit être adapté
aux possibilités financières des coopérateurs qui en
général sont économiquement faibles.
1.2.5.2. Le capital
constitué
Ce capital provient de la partie non ristournée des
excédents favorables. C'est l'Assemblée générale
qui décide de ce qu'on doit faire avec l'excédent favorable.
Le capital constitué provient d'abord de la
réserve légale, ensuite de la réserve statutaire, si elle
dépasse la réserve légale et enfin d'autres
prélèvements sur l'excédent favorable, à
l'exception de ceux qui seraient d'office affectés à un fond
particulier à usage bien déterminé et qui, bien que
géré par la coopérative ne pourrait plus être
considéré comme capital d'entreprise.
Le capital constitué a pour but de couvrir des pertes
éventuelles et surtout d'assurer l'autofinancement de l'entreprise qui
devrait pouvoir se libérer des capitaux empruntés.
Sans un tel autofinancement, une association
coopérative ne pourrait jamais assurer les développements
nécessaires à ses services qui seraient donc condamnés
à la stagnation, car le seul apport des parts sociales de nouveaux
membres ne pourrait suffire.
1.2.5.3. Le capital
emprunté
Il est difficile qu'une coopérative puisse
démarrer et opérer avec le seul capital social, il lui faut donc
emprunter. De façon générale, il faudra déjà
l'apport d'un capital d'emprunt pour permettre le premier démarrage
d'une coopérative, et ensuite, si on veut lui permettre un
développement assez rapide, pour assurer le résultat
socio-économique de l'entreprise, il faudra d'autres apports par
l'emprunt, pour assurer ce développement.
Pour obtenir des emprunts, la coopérative peut
s'adresser auprès de l'Etat ou d'organismes officiels de crédit,
auprès des banques coopératives, auprès des banques
privées.
En ce qui concerne l'Etat, dans certains pays, l'Etat soutient
les coopératives par des prêts à bas
intérêts.
Cependant, il est souvent difficile pour une
coopérative d'Afrique d'obtenir des prêts de sources
privées car dans la plupart des cas, elles n'offrent pas les garanties
généralement exigées dans ces opérations.
1.2.6. Sortes des
coopératives
Des nombreux critères peuvent bien évidemment
servir à la classification des coopératives. Il peut s'agir de
l'objet des activités réalisées, de leur nature, du lieu
d'implantation, etc.
Les principales catégories de coopératives se
regroupent autour de25(*) :
- coopératives de production
- coopératives de consommation
- coopératives d'épargne et de crédit
et
- coopératives polyvalentes.
Le tableau ci-après nous donne la version globale des
types de coopératives au regard des secteurs économiques dans
lesquels elles oeuvrent.
TABLEAU I. Les différents modes de
coopératives
secteurs
|
PRIMAIRE
|
SECONDAIRE
|
TERTIAIRE
|
1. Coopératives de production
|
Coopératives agricoles ou des facteurs
|
Coopératives de production
|
Coop. services : transp., coiffeur, commercialisat.
|
2. Coopératives de consommation
|
Coopératives agricoles de ravitaillement
|
Coopératives urbaines d'épargne et de consommation
|
3. Coopératives d'épargne et de crédit
|
Les caisses villageoises de crédit agricole
|
Coopératives urbaines d'épargne et de consommation
|
4. Coopératives polyvalente ou de développement
|
Coopératives villageoises de production, d'épargne
et de crédit
|
|
Source : CPFC, doctrines
coopératives, PESAC, Cotonou, P.25
Ce que l'on remarque dans le tableau ci-dessus, c'est le fait
que les coopératives ne soient pas le propre du milieu rural ni du
secteur primaire et particulièrement agricole. Notons que les
premières coopératives sont apparues plutôt en milieu
industriel et le secteur primaire en renferment néanmoins la grande
part. Les coopératives polyvalentes sont particulièrement
implantées en milieu rural du fait de la multiplicité de
difficultés auxquelles les populations doivent faire face
quotidiennement.
En fin, les coopératives, en tant que structures
organisées, sont d'origines européennes et existent encore de nos
jours. Elles ne sont donc pas spécifiques aux économies
arriérées comme certains le croient, elles sont une expression
courageuse des masses à ses prendre en charge.
Conclusion
L'élevage bovin est une activité d'une
importance capitale pour le développement socio-économique d'un
pays ; il favorise la transformation des milieux ruraux, la
création d'emplois, la production de viande et de l'engrais
nécessaire à l'activité agricole ; il sert aussi de
source d'approvisionnement en matières premières pour les
industries alimentaires et non alimentaires.
Une coopérative quant à elle favorise la
réalisation des plans de développement nationaux, elle est comme
un pont qui permet de rapprocher les différents partenaires de
développement et qui a l'avantage d'être financé par des
fonds propres de ses membres qui en sont à la fois
bénéficiaires.
Chap.II. ETAT DE LIEU DE
L'ELEVAGE BOVIN EN ITURI
2.0. Introduction
Ce chapitre esquisse un aperçu général du
district de l'Ituri en examinant la situation géographique, les aspects
naturels, les activités rurales et la population. Il traite ensuite de
l'Association Coopérative des Eleveurs de l'Ituri en exposant sur
l'historique, les objectifs, les structures, l'administration, la gestion, les
activités et les réalisations de l'Acoopeli.
Il décrit l'évolution du cheptel bovin et
analyse enfin les causes de la baisse de son effectif.
2.1. Présentation du
District de l'Ituri
2.1.1. Situation
géographique
L'Ituri est l'un des quatre districts de la province Orientale
en République Démocratique du Congo. Localisée au Nord-Est
du pays, elle se situe entre 1° et 3° 40' de latitude Nord et
28° et 31° 15' de longitude Est et est borné au Nord par le
Soudan et le district du Haut-Uélé, à l'Est par l'Ouganda,
au Sud par la province du Nord Kivu et à l'Ouest par les districts de
Haut-Uélé et de la Tshopo.
Cette entité administrative, d'une superficie de 65.652
Km², soit 2,8% de la superficie nationale, se distingue par son dynamisme
démographique (8% de la population nationale), sa vocation agricole,
pastorale, forestière, minière et lacustre.26(*)
Elle est subdivisée en cinq territoires
administratifs : Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa.
Les territoires de Wamba, Faradje et Watsa formaient autrefois
avec les territoires cités plus-haut le district de Kibali-Ituri ;
mais depuis 1955 ils font partie du district du Haut-Uélé.
2.1.2. Relief
L'Ituri, d'une altitude moyenne supérieure à
1.000 m, a pour relief essentiellement les hauts plateaux dans la partie
orientale et centrale et la cuvette dans la partie Ouest. En
général, l'altitude augmente de l'Ouest vers l'Est jusqu'à
la dépression de la rivière Semiliki et du lac Albert. Toutefois,
cette augmentation ne se remarque réellement qu'à l'Est d'une
ligne passant par Mongwalu et Irumu, où l'altitude passe d'une
façon assez brusque de 1.200 m à plus de 2000 m. Cette
augmentation rapide annonce la chaîne de Monts Bleus formée d'une
série de montagnes très découpées par
l'érosion quaternaire et dont le sommet culmine à 2.420
m.27(*)
Le reste de la partie du district est constitué de deux
séries de plateaux. Un haut plateau (supérieur à 1.500 m
d'altitude) qui s'étend au pied des Monts Bleus et dont les traces se
retrouvent dans la région de Boga d'une part et un plateau moins
élevé (inférieur à 1.500 m) qui s'abaisse
progressivement vers la cuvette du Congo. Au Sud d'Irumu se profile le Mont
Hoyo, le massif calcaire dont le sommet culmine à 1.450m. Il
s'étend sur 12 Km d'Est en Ouest et sur 8 Km du Nord au Sud.
Ce type de relief à permis de faire de l'Ituri une
région privilégiée de l'élevage bovin de la
République Démocratique de Congo où le " Bos
taurus " et le " Bos indicus " se repartissent selon leurs
aptitudes à s'adapter à tel ou tel environnement.
Quant à l'hydrographie, le présent secteur
d'étude partage ses eaux à la fois avec le fleuve Nil et le
bassin du fleuve Congo.
Le bassin du Nil est constitué de:
Ø La Rivière Semiliki qui constitue le
déversoir du lac Edouard, se jette dans le lac Albert en formant un
delta. Ses affluents ne sont pas importants.
Ø Le lac Albert qui est le deuxième lac du Congo
par sa superficie (5.300 Km²) après le lac Tanganyika. Ses
affluents ont un profil en forte pente.
Entre les pieds de Monts Bleus et le lac Albert s'étend
une plaine lacustre de plus de 18 Km (Kasenyi, Tchomia). Celle-ci fait partie
du Parc de Virunga et ce fut le domaine de l'élevage bovin.
Le bassin du fleuve Congo comporte les affluents du Nord et de
ceux revenant à la rivière Ituri.
Ø Le Kibali avec comme affluents la rivière Aru
et la Haute Nzoro donne naissance à l'Uélé après sa
confluence avec la rivière Dungu. L'Uélé, à sa
rencontre avec la rivière Mbomu devient l'Ubangi qui est le principal
affluent du fleuve Congo dans la partie septentrionale.
Ø La rivière Ituri qui prend sa source dans le
territoire d'Aru, a une direction générale Nord-Sud
jusqu'à Irumu où elle change la direction de l'Est à
l'Ouest. Après sa confluence avec Nepoko, la rivière Ituri
s'appelle Aruwimi.
Ces deux affluents du fleuve Congo montrent que l'Ituri est
une région bien drainée, offrant ainsi une alimentation hydrique
suffisante à la population pratiquant l'élevage malgré les
vicissitudes climatiques.
2.1.3. Climat
Le climat de l'Ituri est déterminé par les
éléments qui suivent : les précipitations, la
température, les vents, l'humidité et l'altitude. Mais deux
d'entre eux donnent les grands traits du climat de l'Ituri. Il s'agit des
précipitations et de la température.
2.1.3.1.
Température
La température moyenne annuelle, selon MESSENS, oscille
entre 20° et 23° dans son ensemble. Il arrive que l'on atteigne
18° voire plus de 25°c. Toutefois ; certains secteurs comme la
plaine du lac Albert et de la Semiliki et celui de Fataki - Kpandroma-Nioka
connaissent respectivement de valeurs supérieures et inférieures
aux températures susmentionnées. Elles sont fortement
influencées par l'altitude.
2.1.3.2.
Précipitations
Les précipitations permettent le ravitaillement des
bassins et des nappes. Le district de l'Ituri est connu très pluvieux
comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau II. Données sur la pluviosité de
1929 à 1945 de quelques stations de l'Ituri (en mm).
STATION
|
ANNEE
D'OBSERVATION
|
NOMBRE DE TPS DE PLUIE
|
MAXIMUM
OBSERVE
|
MOYENNE
|
MINIMUM OBSERVE
|
BUNIA
|
1937-1944
|
168
|
1259,1
|
1188,6
|
1118,1
|
FATAKI
|
1934-1945
|
111
|
1395,2
|
1198,7
|
1000,9
|
NIOKA
|
1934-1945
|
150
|
1668,2
|
1231,5
|
968
|
IRUMU
|
1934-1945
|
101
|
1591,4
|
1275
|
936,2
|
MONGBWALU
|
1929-1943
|
-
|
2350
|
1817
|
1350
|
MAHAGI
|
1937-1943
|
87
|
1740
|
1112
|
700
|
KASENYI
|
1935-1945
|
87
|
119,9
|
994
|
848,2
|
Source: MESSENS, J.M. TH., Monographie de
l'Ituri, Ministère de colonies, Bruxelles, 1951, p. 71.
De l'analyse de ces données quoi que anciennes et
à la lumière du cours de la géographie de la RDC, il y a
lieu de noter que le district de l'Ituri possède une région
très pluvieuse comme celle de la cuvette équatoriale, une zone
intermédiaire où les précipitations diminuent (Bunia,
Fataki, ...) pendant la saison sèche comme une zone tropicale et un
territoire peu pluvieux mais respectent les deux saisons (dépressions du
lac Albert).
Ces précipitations sont certes fonction de
températures, mais essentiellement des vents Alizés provenant du
Nord et de l'Est et parfois de l'Ouest.
La combinaison de ces éléments climatiques, la
présence du lac Albert, des monts Bleus et la proximité de cette
entité administrative de l'équateur ont conduit MESSENS à
conclure que l'Ituri jouit d'un climat équatorial dont on
distingue 28(*):
· Le climat tropical humide d'altitude, il occupe la
majorité de l'Ituri dont l'altitude varie entre 1.200 et 2.200 mm. Les
précipitations annuelles de l'ordre de 1.200 et 1.800 mm et de
température annuelle variant entre 15° et 25°c. La savane des
hauts plateaux fait de l'Ituri une région à vocation
agro-pastorale.
· Le climat tropical domine la plaine du lac Albert
à cause de son altitude se situant à 619 m. La température
s'y trouve élevée avec un sol sablonneux, une
végétation herbeuse clairsemée d'acacias. La
végétation correspondant à une savane d'Albizzia fortement
menacée par les éleveurs et agriculteurs qui envahissent
l'espace.
Les particularités climatiques renforcent la
répartition de l'élevage bovin. En effet, les bovidés
importés de l'Ituri s'acclimatent bien dans les régions à
climat d'altitude (Mahagi, Djugu).
2.1.4. Population
L'Ituri a servi de zone de passage aux divers peuples
africains du Nord vers le Sud, mais pour se diriger soit dans la forêt
équatoriale au cours des grandes migrations, soit dans l'occupation des
savanes et montagnes. Ce passage a permis à l'Ituri de voir des peuples
d'origine et de cultures diverses s'implanter sur ledit territoire. Ceci est
remarquable par la diversité de groupes ethniques. L'Ituri
apparaît comme le carrefour des populations congolaises. En effet, on y
rencontre :
Ø Les Pygmées : qui
occupent la forêt équatoriale (territoire de Mambasa et l'Ouest
ceux de Djugu et d'Irumu). IL semble qu'ils sont en Ituri depuis
l'époque pharaonique et considérés par conséquent
comme les premiers occupants de l'Ituri. Ils ont été
refoulés dans la forêt par les poussées successives venant
du Nord de l'Afrique. Ils s'adonnent à la cueillette, au ramassage,
à la chasse et à la pêche.
Ø Les Bantous : sont venus du
Nord du Cameroun dans la région du bassin du Niger, de
Bénoué et du Congo. Il s'agit des Banyali, Babira et Babila
(Babira de la forêt). Les Babira de la savane en contact avec les
pasteurs ont acquis du bétail de sorte qu'en plus de l'agriculture,
certains possèdent de cheptel bovin.
Ø Les Nilotiques : ont suivi la
vallée du Nil en descendant le plateau Abyssin. Eleveurs dès le
Néolithique entre 4400 et 4200 avant Jesus Christ. Il s'agit de Bahema,
des Alur, des Kakwa, des Mambisa et des Ndoo ; mais d'autres s'adonnent
également à l'agriculture.
Ø Les Soudanais : comprennent les
Lugbara, Kaliko, Walendu, Mabendi, Walese. Venus du Soudan Oriental, ils sont
spécialement agriculteurs et devenus éleveurs par
contiguïté.
2.1.5. Principales
activités rurales de l'Ituri
L'économie rurale est la branche de l'économie
générale qui s'occupe des activités économiques se
déroulant en dehors des agglomérations urbaines, ou en dehors de
villes. C'est ainsi qu'il s'agira dans cette partie d'analyser les
activités telles que : agriculture, élevage, pêche,
chasse, cueillette, exploitation forestière, exploitation artisanale de
l'or, artisanat et aussi le petit commerce.
a. Agriculture :
C'est l'activité principale qui occupe la
majorité de la population active rurale au Congo et
particulièrement aussi en Ituri.
L'agriculture de subsistance, de tenure, de traite, paysanne,
d'entreprise et l'agriculture à temps partiel sont les différents
types d'agricultures qui existent en Ituri sous diverses formes parfois non
perceptibles.
D'après le rapport d'évaluation des
réalisations des activités annuelles du service de l'inspection
de l'agriculture et d'élevage de l'Ituri (1997), la dégradation
successive de la situation salariale, la prise en charge par les parents de la
collation des enseignants ont mis une partie de la population active dans un
état de chômage. Celle-ci s'est déversée dans
l'agriculture d'où l'accroissement des agriculteurs. Cette situation a
poussé ceux-ci à pratiquer beaucoup plus l'agriculture de
subsistance leur servant à subvenir aux besoins physiologiques. Les
caractéristiques de cette agriculture sont : traditionnelle,
basée sur une technologie archaïque avec une très faible
productivité. Elle a aussi un caractère
héréditaire, ancien et presque figé ou immuable de cette
technologie issue de plusieurs générations d'ancêtres.
A part la production vivrière qui est l'apanage de la
majorité des agriculteurs, l'Ituri se distingue dans des plantations
essentiellement de café arabica dans les régions de Mahagi, Djugu
et Irumu et robusta à Mambasa ; mais aussi de coton dans la plaine
du lac Albert, et de palmier à huile dans le territoire de Mambasa
surtout. Quant au plantations du thé, de quinquina, ...
exploitées autrefois par les colons belges se retrouvent aujourd'hui
dans un état de délabrement total.
b. Elevage
L'élevage occupe également une place de choix en
Ituri parce qu'il est pratiqué dans tous les territoires du district.
Les peuples pratiquent l'élevage du gros bétail, du petit
bétail voire de la basse cour comme le révèle le tableau
ci-dessous.
Tableau III. Recensement exhaustif de bétail en
1998
TERRITOIRE
|
GROS BETAIL
|
PETIT BETAIL
|
BOVINS
|
%
|
CAPRIDES
|
OVIDES
|
SUIDES
|
BASSE COUR
|
ARU
|
93.552
|
29,6
|
128.011
|
61.686
|
18.386
|
159.704
|
MAHAGI
|
50.229
|
15,9
|
122.682
|
50.940
|
73.354
|
166.549
|
DJUGU
|
43.814
|
13,8
|
96.146
|
23.531
|
48.874
|
144.641
|
IRUMU
|
128.890
|
40,7
|
-
|
-
|
-
|
-
|
MAMBASA
|
32
|
0,01
|
4.667
|
171
|
1.784
|
9.764
|
TOTAL
|
316.517
|
100
|
351.506
|
136.328
|
142.398
|
480.658
|
Source: Ministère de l'agriculture et
élevage, Rapport annuel, 1998, P.64
Selon ce tableau l'Ituri occupe une place enviable dans la
pratique de l'élevage sur l'ensemble du pays. Pour ce qui concerne le
gros bétail, le territoire d'Irumu compte à lui seul 40,7% du
cheptel bovin de l'Ituri. Les autres territoires se repartissent le reste de
pourcentage : pour le territoire d'Aru 29,6% ; 15,9% pour
Mahagi ; 13,8% pour Djugu et Mambasa 0.01%.
Toutes les données dans ce tableau montrent qu'en
dehors de l'agriculture les peuples ituriens restent très sensibles
à la pratique de l'élevage. Ainsi, la prolifération de
l'élevage en Ituri est fonction de climat dont jouit celui-ci, donc le
climat tropical humide d'altitude qui occupe la majorité de l'Ituri,
avec la température annuelle de 15° et 25°c, les
précipitations annuelles de l'ordre de 1.200 et 2.200 mm et le climat
tropical dominé par la plaine du lac Albert. Ce climat enregistre la
température élevée que les vaches supportent mieux, comme
dans le territoire d'Irumu avec 128.890 têtes de bétail.
Par contre le territoire de Mambasa enregistre le taux de
bétail le plus bas soit 0.01% suite à son climat
équatorial type dominé par la forêt équatoriale
rendant difficile la pratique de l'élevage.
c. Pêche
La pêche est une activité aussi très
pratiquée en Ituri. Elle est surtout lacustre et en majorité
artisanale, à part l'exploitation effectuée par quelques
commerçants Grecs (exemple la COGEPA) qui produisaient une grande
quantité des poissons. Les autres entreprises comme la SGA sont
tombées en faillite suite aux multiples crises qu'a connues le pays.
Le lac Albert situé à l'Est de ce district,
à la frontière avec l'Ouganda, réputé être le
plus poissonneux du Congo, permettait à l'époque de fournir une
grande quantité de poissons dans la majeure partie de la Province
orientale et du Nord Kivu.
d. Exploitation Forestière
La forêt équatoriale couvre la majeure partie de
l'étendue nationale. En Ituri, elle occupe tout le territoire de
Mambasa, l'Ouest et le Sud-Ouest de territoire d'Irumu et l'Ouest du territoire
de Djugu.
Son exploitation a toujours été l'apanage des
commerçants locaux. Ceux-ci ont installé des scieries ça
et là dans la forêt et vendent les bois de toute sorte soit sur
place soit dans leurs dépôts au village ou encore à Bunia
(centre urbain).
e. Exploitation artisanale de l'or
Cette activité occupe aussi une grande partie de la
population iturienne surtout dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa,
la société Kilo-Moto créée depuis l'époque
coloniale exploite l'or d'une façon industrielle.
Depuis la libéralisation de l'exploitation de l'or par
l'Etat, cette activité n'avait cessé d'attirer une grande partie
de la population rurale qui abandonna d'autres activités comme
l'agriculture au profit des carrières.
f. Artisanat
L'artisanat c'est l'ensemble des métiers des artisans
qui font un travail manuel à leur propre compte, aidés souvent
par leur famille, les compagnons, les apprentis, etc.
On peut citer l'exemple des forgerons, des vanniers, des
potiers, des cordonniers, des bijoutiers, etc.
Leurs travaux dépendent beaucoup plus du pouvoir
d'achat des clients. La plupart d'entre eux habitent la
périphérie du centre urbain.
g. Le Petit commerce
Cette activité est pratiquée partout dans le
district de l'Ituri, à différents niveaux. Les marchandises
vendues en gros ou en demi-gros dans le centre urbain sont
détaillées de village en village selon les besoins et les moyens
des autochtones. Cette activité est influencée surtout par la
stabilité du pays, le pouvoir d'achat des clients, le prix du carburant
à la pompe, l'état des routes et aussi les différentes
taxes imposées par l'administration locale.
2.1.6. Ressources Humaines
D'après le rapport annuel de l'administration du
territoire 1997, la population de l'Ituri était estimée à
environ 3.500.000 âmes. Cette population qui a évolué
à un taux de 3,3 - 3,5% l'an, est passée d'environ 2.500.000 en
1990 à environ 3.500.000 en 1997. Toutes les races des peuples
présentes en RDC, se retrouvent dans ce district, faisant ainsi le
brassage des cultures.
A part les tribus citées ci haut, l'Ituri a aussi connu
au cours de temps un mouvement remarqué des populations venant d'autres
coins du Congo et aussi de l'étranger. Ce mouvement restreint a
commencé avec la colonisation belge qui a apporté non seulement
un changement démographique, mais aussi un don presque dans tous les
domaines de la vie.
Après l'indépendance, les
phénomènes migratoires étaient vraiment visibles et a
permis à l'Ituri d'accueillir les hommes de toute race et tribus.
2.2. ASSOCIATION
COOPERATIVE DES ELEVEURS DE L'ITURI
2.2.1. Historique
L'Association coopérative des éleveurs de
l'Ituri, Acoopeli en cigle, est une coopérative de second niveau
regroupant des coopératives primaires constituées par des paysans
pasteurs traditionnels en majorité et quelques éleveurs dits
progressistes.
Ces éleveurs sont rassemblés en 117
unités coopératives dénommées groupements
d'éleveurs pour la promotion et défense de l'élevage, en
abrégé « Prodel ».
Son siège social est établi à Bunia et sa
zone d'action couvre tout le district de l'Ituri. En Ituri l'on compte environ
18.000 ménages d'éleveurs dont 16.000 sont affiliés
à l'Acoopeli.
En 1978 démarrait en Ituri le Bureau du Projet Ituri,
un projet de relance de l'élevage financé par la Banque Mondiale.
Le mandat lui assigné était la réhabilitation des
infrastructures et la fourniture d'intrants vétérinaires et
l'encadrement des éleveurs.
Dès le début du projet, le souci a
été de susciter chez les éleveurs la volonté de
s'organiser afin de mieux participer aux programmes de développement et
de prendre en charge certaines responsabilités. Ces groupements
d'éleveurs sous forme des coopératives ont commencé
à exister depuis 1978. Déjà au bout d'un an, leur nombre
étant assez important, le projet s'est trouvé devant la
nécessité de créer un organisme représentant les
groupements d'éleveurs de tout le district. Ainsi, le 22 février
1979, alors qu'il existait déjà 50 groupements d'éleveurs
ou Prodel, fut créée l'Acoopeli qui bénéficiera des
appuis financiers de l'Agence Canadienne de Développement International
(ACDI) sous forme d'intrants vétérinaires jusqu'en 1990,
année de rupture de subsistances lui allouées et du
désengagement de la Banque Mondiale au niveau du Bureau du Projet
Ituri.
2.2.2. Objectifs
Les objectifs de l'Acoopeli sont bien définis dans ses
statuts à l'article 5 : « renforcer la cohésion et
l'entraide entre les éleveurs afin de promouvoir et défendre les
intérêt de l'élevage en Ituri ».
L'objectif global de l'Acoopeli est de bâtir une
société de grands producteurs des produits carnés.
Ces objectifs sont définis plus particulièrement
sur les points suivants :
a. Sur le plan sanitaire :
l'approvisionnement des groupements adhérents en médicaments,
produits et matériels de traitement et vulgarisation des règles
et de prophylaxie.
b. Sur le plan administratif : la
représentation auprès des pouvoirs publics pour les questions
relatives aux pâturages, aux taxes, aux relations avec le service
vétérinaire, à la fixation de prix du bétail et des
produits dérivés ainsi qu'à tout autre sujet concernant
l'élevage.
c. Sur le plan économique : la
vulgarisation des techniques d'élevage moderne.
d. Sur le plan social : le renforcement
de contacts entre les éleveurs de différents groupements.
e. Plus généralement :
l'accomplissement de toutes opérations pouvant se rattacher directement
ou indirectement à l'objet social ou susceptible de faciliter sa
réalisation.
2.2.3. Structure
L'Acoopeli fonctionne avec les organes typiques d'une
coopérative à savoir l'Assemblée Générale,
le conseil d'Administration, la Direction et le collège des Commissaires
aux comptes.
- Assemblée Générale composée des
représentants de 117 groupements d'éleveurs de gros
bétail. Elle se réunit une fois par an.
- Conseil d'Administration composé de 15
Administrateurs élus pour un mandat de trois ans renouvelable. Il tient
4 réunions statutaires par an.
- Collège des Commissaires aux Comptes constitué
de 3 personnes élues pour un mandat de 3 ans renouvelable. Il effectue 2
contrôles par an.
- La direction assure la gestion quotidienne de la
coopérative et coordonne les activités de 3 divisions (Division
Administrative et Financière, Division Approvisionnement et
Distribution,
- Division Coopérative et Fermes).
2.2.4. Administration -
Gestion
a) Composition
L'association coopérative est administrée par un
conseil d'administration composé de 15 membres, 2 représentants
élus par section vétérinaire du district de l'Ituri :
2 représentants de la section Irumu-Ouest, 2 de Mahagi, 2 de Djugu, 2 de
Aru-Sud, 2 de Aru-Nord et 1 représentant par secteur
vétérinaire Nord, Centre et Sud.
b) Désignation des administrateurs
Les administrateurs sont élus en Assemblée
Générale Ordinaire par les représentants des groupements
d'éleveurs adhérents à l'association
coopérative.
Chaque administrateur représentant une section
vétérinaire est élu par les représentants des
groupements d'éleveurs de la section. Chaque administrateur élu
dans ces conditions doit être agréé par l'Assemblée
Générale.
c) Responsabilités des
Administrateurs
Tout membre du conseil d'administration peut être
révoqué par l'Assemblée Générale. Les
Administrateurs sont responsables individuellement ou solidairement suivant les
cas envers l'Association ou envers les tiers des fautes qu'ils auraient
commises dans la gestion ou dans l'exécution de leur mandat.
d) Pouvoir du Conseil d'Administration
Le conseil d'administration est chargé de
l'administration et de la gestion de la coopérative dont il doit assurer
le bon fonctionnement. Il possède les pouvoirs les plus étendus
pour gérer toutes les affaires sociales et pouvoirs à tous les
intérêts sociaux sans autre limitation que celle résultant
de la loi des statuts.
En plus des attributions énoncées dans les
statuts, le conseil d'administration dispose notamment des pouvoirs
suivants ;
- il représente l'Association Coopérative devant
l'Etat, les administrations publiques ou privées et tous tiers et il
fait toutes les opérations que compte cette représentation,
- Il statue sur tout marché ou traité,
- Il fait toucher toutes sommes dues à l'Association
Coopérative et paie celles qu'elle doit,
- Il fait ouvrir et fonctionner dans tous
établissements bancaires ou de crédits, tous comptes courants,
comptes de dépôts ou autres pour leur fonctionnement.
- Il autorise tous retraits, transferts et alimentation de
fonds, rentes ou valeurs appartenant à l'Association Coopérative,
- Il peut contracter tous les emprunts n'entraînant pas
la garantie solidaire des groupements d'éleveurs adhérents,
- Il établit ou fait établir les budgets annuels
de l'Association, arrête ou fait arrêter les états de la
situation des montants des comptes et des bilans,
- Il établit tous règlements intérieurs
qui doivent être acceptés par l'Assemblée
Générale.
e) Rémunération des
administrateurs
Les fonctions de membres du conseil d'administration sont
gratuites. L'Assemblée Générale détermine les
modalités et les taux de remboursement des frais engagés par les
administrateurs dans l'exercice de leurs fonctions sur proposition du Conseil
d'Administration.
2.2.5. Education
coopérative
Afin de stimuler l'épanouissement de l'esprit
coopératif parmi les membres et aider les dirigeants dans leurs
tâches, le conseil d'Administration sollicite la collaboration
bénévole de personnalités connues pour leurs
compétences en matière de coopération et les
désigne comme conseillers techniques. Les conseillers techniques
assistent avec choix consultative aux séances du Conseil
d'Administration et de l'Assemblée Générale.
Ils demandent la réunion du Conseil d'Administration
lorsqu'ils estiment devoir porter à sa connaissance une question
intéressant la gestion de l'Association Coopérative ou le
mouvement coopératif.
2.2.6. Capital social
Le capital social de l'association est constitué par la
participation des groupements d'éleveurs, cette participation est
fixée proportionnellement à l'importance du troupeau
représenté par chaque groupement.
Le capital peut être augmenté par l'admission de
nouveaux groupements ou par la souscription de nouvelles parts par les
groupements déjà adhérents dans les limites et suivant les
modalités fixées par le conseil d'Administration. Il peut
être diminué par suite de démission, exclusion ou retrait
de parts sans toutefois descendre au dessous du minimum fixé. La
souscription de parts pour le petit bétail est fixée par le
règlement intérieur. Les parts sont nominatives, indivisibles et
incessibles, elles sont libérées à la demande du conseil
d'Administration.
2.2.7. Admission
L'Acoopeli compte 117 groupements d'éleveurs
adhérents. Pour être admis comme adhérent, chaque
groupement doit :
a) Déposer au siège social de l'Acoopeli une
copie certifiée de ses statuts, de la liste des éleveurs
adhérents et de la composition de son conseil d'administration,
b) Avoir son siège social dans la zone d'action de
l'Association Coopérative,
c) Etre admis par le conseil d'administration de
l'Association,
d) Souscrire le nombre de parts sociales correspondant
à l'importance du troupeau représenté.
2.2.8. Retraits
Les retraits de l'Association peuvent se faire par
démission ou par exclusion. Un groupement d'éleveurs ne peut se
retirer de l'Association qu'après un délai d'un an à dater
de son admission et à condition qu'il ne soit pas débiteur de
celle-ci. Le groupement qui manifeste son intention de se retirer de
l'Association doit le faire par écrit au président du Conseil
d'Administration avant les trois mois précédents la date de son
retrait.
Une démission peut être refusée par le
Conseil d'Administration pendant deux ans au maximum lorsqu'elle doit avoir
pour effet soit de réduire le nombre des adhérents en dessous du
chiffre minimum fixé, soit de réduire le capital social en
dessous du montant minimum fixe.
L'exclusion ne pourra être prononcée sans que le
groupement intéressé ait été informé par le
Conseil d'Administration de l'accusation portée contre lui et sans qu'il
ait pu présenter sa défense.
2.2.9.
Responsabilité
Les groupements d'éleveurs membres de l'Association
Coopérative sont responsables financièrement et solidairement des
engagements de celle-ci jusqu'à concurrence du montant de leurs parts
sociales souscrites. Tout groupement qui cesse de faire partie de l'Association
Coopérative à un titre quelconque reste tenu, pendant une
année et proportionnellement à ses parts, au règlement de
toutes les dettes sociales existant au moment de sa sortie.
2.2.10. REALISATIONS
Dans le souci de bâtir une coopérative forte et
unie, l'Acoopeli a affecté une part importante de ses ressources
à l'animation coopérative au niveau de la base (Prodel). Dans le
cadre de développement de l'élevage, l'Acoopeli assure
l'approvisionnement de ses membres en produits et matériels
vétérinaires. Pour mieux satisfaire les besoins des
éleveurs, elle dispose d'un magasin central à Bunia et trois
succursales situées au Nord, centre et Sud. Les animateurs en plus de la
vulgarisation des techniques d'élevage et règles d'hygiène
distribuent des médicaments et petits matériels aux
éleveurs plus éloignés.
L'Acoopeli assure la gestion de l'Abattoir Industriel de Bunia
(AIB) en vue de livrer de la viande bien conditionnée à la
population de Bunia et d'autres centres urbains du pays.
L'Association Coopérative a ouvert cinq stations
zootechniques en vue de produire et de distribuer des géniteurs et
génisses plus performants à ses membres. Elle se doit de
représenter ses membres au près du pouvoir public et
défend leurs intérêts. Elle fait siennes les
préoccupations pertinentes de Coopératives de base qui touchent
le domaine de l'élevage et les transmet fidèlement aux
autorités compétentes. Il s'agit de réglementer la
circulation de bétail, intervenir dans le règlement de conflits
de terres pastorales, commercialisation du bétail, recherche des moyens
d'approvisionnement en vaccins.
L'Acoopeli a facilité l'obtention des titres fonciers
pour plusieurs pâturages collectifs (plus de 800 pâturages
collectifs dont 300 ont des titres fonciers et sont catégorisés
en pâturages délimités, bornés et
certifiés).
Un des aboutissements logiques de l'activité
d'élevage qu'organisent les éleveurs de l'Ituri au sein de leur
coopérative c'est Abattoir Industriel de Bunia.
L'abattoir industriel de Bunia (AIB) est une unité de
production dont l'intérêt socio-économique est largement
confirmé au fil du temps de son existence tant pour l'Ituri que pour
toute la RDC. Avec une capacité théorique d'abattage de 25.000
bêtes par an et un volume de conservation de 100 tonnes à la fois,
l'Abattoir Industriel de Bunia dessert toute la population de la ville de Bunia
évaluée à plus de 500.000 personnes et les autres centres
importants de consommation du pays tels que Kisangani, Kinshasa, Isiro, Goma,
etc.
L'Acoopeli a géré l'AIB depuis 1986
jusqu'à ces jours grâce au fonds de roulement accordé par
l'ACDI (Agence Canadienne de Développement International) pour le
renouvellement de plusieurs machines et installations.
Le tableau ci-dessous illustre le nombre de bêtes
abattues à l'Abattoir industriel de Bunia au cours de ces dix
dernières années.
Tableau IV : abattage de gros bétail
contrôlé
Année
|
Nombre de bêtes abattues
|
1996
|
14.118
|
1997
|
12.340
|
1998
|
5.940
|
1999
|
13.375
|
2000
|
15.703
|
2001
|
8.790
|
2002
|
10.660
|
2003
|
4.566
|
2004
|
5.321
|
2005
|
5.670
|
Total
|
96.483
|
Source: Acoopeli, Rapport annuel, 2005,
P.78
Au regard des données statistiques du tableau
ci-dessus, on constate que la tendance générale d'abattage de
gros bétail est baissière, avec une moyenne qui se situe à
9.648 bêtes abattues par an. Alors que la capacité
théorique d'abattage de l'AIB est de 25.000 bêtes par an. Ainsi,
le taux d'utilisation de la capacité de cette unité industrielle
est de l'ordre de 40% seulement.
Le nombre le plus élevé des bêtes abattues
s'est réalisé à l'an 2000, avec 15.703 bêtes
abattues ; le nombre le plus bas s'est situé en 2003 avec 4.566
bêtes en 2005, soit une variation de - 70,92 %.
La production est passée de 14.118 bêtes abattues
en 1996 à 5.670 bêtes en 2005, soit une différence de 8.448
bêtes de moins.
Les raisons qui expliquent cette baisse de l'activité
d'abattage à l'AIB sont multiples ; mais la principale raison
serait l'insécurité qui a régné dans la
région au cours de ces dernières années.
Les années 1999 jusqu'à 2003 se sont
caractérisées par une recrudescence de violence suivie de pillage
de richesse, raison pour laquelle au cours de cette période l'Ituri a
connu une baisse sensible de son économie. Les éleveurs et les
bouchers ne se rendaient plus à l'abattoir industriel par peur de
tracasserie des militaires et miliciens. En 2003 précisément,
l'AIB a été saccagé et pillé par des inciviques
durant la guerre interethnique et a connu des dégâts très
importants, notamment : les pertes considérables des pièces
de rechange, des installations électriques, des pompes à eau,
outillage de plomberie, le système de froid fortement endommagé.
Cette situation a entraîné aussi la baisse de
l'expédition de viande traitée à l'AIB, tel que nous
pouvons le constater dans le tableau qui suit :
Tableau V : Expédition de viande de 1996
à 2005
Année
|
Viande expédiée (en tonne)
|
1996
|
15,715
|
1997
|
21,790
|
1998
|
14,130
|
1999
|
2,000
|
2000
|
1,800
|
2001
|
1,993
|
2002
|
2,130
|
2003
|
1,500
|
2004
|
4,000
|
2005
|
5,300
|
Total
|
70,358
|
Source: Acoopeli, op.cit, P.97
L'Acoopeli se doit, à travers l'Abattoir Industriel de
Bunia, d'expédier les viandes traitées pour desservir les autres
centres importants de consommation du pays tels que Beni, Kisangani, Isiro,
Goma, Kinshasa, ...
Mais tel que énoncé ci haut, la situation de la
guerre et l'insécurité persistante dans la région n'ont
pas favorisé aussi cette activité d'expédition de viande.
Ainsi, au cours de ces dix dernières années l'expédition
de la viande traitée n'a fait que baisser pour atteindre son niveau le
plus bas en 2003. Elle a accusé une baisse progressive chaque
année avec une moyenne se situant à 7,036 tonnes
expédiées par an. Le niveau d'expédition le plus
élevé s'est réalisé en 1997 avec 21,790 tonnes
expédiées, tandis que le niveau le plus bas s'est situé en
2003 avec 1,500 tonnes de viande, soit une variation de - 93,12%.
Nous remarquons quand même une reprise timide en 2004 et
2005 qui redonne de l'espoir, on est passé de 1,500 tonnes en 2003
à 5,300 tonnes en 2005, soit une augmentation de 71,69%. Ceci peut
encore s'expliquer par l'arrêt de la guerre et la sécurité
qui commence à se rétablir petit à petit favorisant ainsi
la circulation des commerçants et des bouchers à travers la
région.
2.2.11. Commercialisation
Jusqu'à l'année 1998, au moins 30 marchés
à bétail ont fonctionné normalement dans le territoire de
Djugu et Irumu. Tandis que dans le territoire d'Aru et de Mahagi, ils ont
été suspendus à cause de mesures de la police sanitaire
due à la déclaration de la péripneumonie contagieuse de
bovidés dans ces territoires. Durant cette période de 1998, au
moins 12.565 têtes de bovins étaient vendues sur les
différents marchés avec un prix moyen par tête de 135
dollars américains.29(*)
Le tableau ci-dessous nous montre le nombre de marchés
à bétail contrôlés par l'Acoopeli au cours de ces
dix dernières années.
Tableau VI : Nombre de marchés
contrôlés de 1996 à 2005
Année
|
Marchés contrôlés
|
1996
|
33
|
1997
|
33
|
1998
|
35
|
1999
|
24
|
2000
|
24
|
2001
|
27
|
2002
|
23
|
2003
|
20
|
2004
|
24
|
2005
|
25
|
Source : Acoopeli, op.cit., P.45
Il ressort de ce tableau que l'Acoopeli a perdu
progressivement le contrôle des marchés à bétail
sous sa supervision au cours de ces dix dernières années. Le
nombre de marchés contrôlés est passé de 33 en 1996
à 25 en 2005. Alors que l'Acoopeli contrôlait 35 marchés
à bétail en 1998 ce nombre a baissé jusqu'à 20
marchés contrôlés en 2003 l'année la plus sanglante
de la guerre interethnique.
Durant la période de guerre, suite à
l'insécurité dans la région, ces quelques marchés
ne se tenaient que sporadiquement autour de la ville de Bunia. Nous constatons
néanmoins, une reprise timide des marchés à bétail
à partir de 2004, ce nombre est passé de 20 marchés
contrôlés en 2003 à 24 marchés en 2004.
Les ventes sont faites aux enchères après
pesée des animaux. Le vendeur ayant toute latitude de se retirer si
l'offre la plus élevée ne le satisfait pas. Les marchés
par principe du regroupement des animaux permettant aux acheteurs d'avoir un
plus grand choix et aux vendeurs d'obtenir de prix de vente plus
élevé.
Tableau VII:
Marchés à bétail de 1996 à 2005
Année
|
Nombre de bêtes
|
RDT
%
|
Présentées
|
Vendues
|
Non vendues
|
1996
|
23.546
|
18.616
|
4.930
|
79,06
|
1997
|
27.638
|
20.660
|
6.978
|
74,75
|
1998
|
12.565
|
10.800
|
1.765
|
85,95
|
1999
|
13.857
|
11.099
|
2.758
|
80,9
|
2000
|
9.152
|
8.273
|
879
|
90,39
|
2001
|
13.492
|
8.488
|
5.004
|
62,91
|
2002
|
5.615
|
4.665
|
950
|
83,08
|
2003
|
4.325
|
2.876
|
1.449
|
66,50
|
2004
|
4.850
|
3.571
|
1.279
|
73,62
|
2005
|
6.750
|
4.695
|
2.055
|
69,55
|
Total
|
121.790
|
93.743
|
28.047
|
76,97
|
Source: Acoopeli, op.cit., P.128
L'analyse des données statistiques du tableau ci-dessus
révèle que les ventes de bétail ont accusé de
très fortes baisses au cours de ces dix dernières
années.
La moyenne de ventes annuelles se situe à 9.374
bêtes vendues. Les meilleures ventes ont été
effectuées en 1997, avec 20.660 bêtes vendues, sans doute les
éleveurs ont profité de la petite accalmie, après la
première guerre de « libération » pour
écouler leurs bêtes ; tandis que les plus faibles ventes ont
eu lieu en 2003, avec 2.876 bêtes vendues, soit une baisse de 86,08 % de
ventes.
Il en est de même pour le nombre de bêtes
présentées aux marchés, la tendance générale
est aussi très baissière, avec une moyenne de 12.179 bêtes
présentées aux marchés. Le nombre de bêtes le plus
élevé acheminées aux marchés est de 27.638 en 1997
et le nombre le plus bas est de 4.325 en 2003. Ici aussi nous remarquons un
écart très grand, soit 23.313 bêtes de moins ou une
variation de - 84,35%.
2.3. EVOLUTION DU CHEPTEL
BOVIN DE 1979 A 2005
Depuis 1979, l'année de la création de
l'Acoopeli, jusqu'à ces jours, l'élevage bovin en Ituri a connu
de nombreuses fluctuations quant à son évolution. A la
création de cette Association Coopérative, une équipe
d'énumérateurs venue de Kinshasa avait présenté le
résultat suivant, relatif au nombre de bovins dans le district de
l'Ituri.
Tableau VIII : Composition des
troupeaux
Catégories
|
Etude
|
Recensement
|
différence
|
Vaches
|
159.948
|
148.166
|
7,37 %
|
Veaux
|
54.802
|
50.951
|
7,03 %
|
Autres
|
113.114
|
103.367
|
8,62 %
|
TOTAL
|
327.924
|
302.484
|
7,76 %
|
Source : Projet de développement
de l'élevage en Ituri, Rapport d'achèvement, décembre
1984, P. 24.
Tableau IX : Nombre total de bovins par secteur
en 1979
Secteur
|
Etude
|
Recensement
|
différence
|
Nord
|
120.676
|
107.412
|
10,99%
|
Centre
|
71.160
|
79.281
|
-11,41%
|
Sud
|
136.088
|
115.791
|
14,91%
|
TOTAL
|
327.924
|
302.484
|
7,76 %
|
Source : Projet de développement
de l'élevage en Ituri, op.cit., P. 28.
L'étude de la population bovine examinée
ci-dessus donne une estimation de dynamisme des troupeaux au cours de
l'année 1979 ; ce nombre se répartissait de la
manière suivante : 107.412 bêtes dans le secteur Nord (race
Lugwara) ; 79.281 bêtes dans le secteur Centre (race Alur) et
115.791 dans le secteur Sud (race Bahema) ; soit un total de 302.484
têtes bovines.
On constate que le secteur Sud (race Bahema) vient en
tête avec 38,28 % de l'effectif total, suivi du secteur Nord (race
Lugwara) 35,51 % et enfin le secteur Centre 26,21 %.
Le tableau ci-dessous nous montre comment le cheptel bovin a
évolué au cours de ces 25 dernières années.
Tableau X : Evolution du cheptel bovin en Ituri
(en milliers)
Année
|
Nombre de bêtes
|
1979
|
302
|
1980
|
310
|
1981
|
320
|
1982
|
330
|
1983
|
346
|
1984
|
355
|
1985
|
370
|
1986
|
378
|
1987
|
380
|
1988
|
398
|
1989
|
410
|
1990
|
418
|
1991
|
380
|
1992
|
350
|
1993
|
340
|
1994
|
330
|
1995
|
320
|
1996
|
305
|
1997
|
308
|
1998
|
310
|
1999
|
308
|
2000
|
299
|
2001
|
260
|
2002
|
210
|
2003
|
199
|
2004
|
190
|
2005
|
198
|
Source : Ministère de
l'agriculture et élevage, op.cit., P.123
Au regard des données statistiques du tableau X, on
constate que le cheptel bovin accusait une hausse progressive pendant les douze
premières années de l'existence de l'Association
Coopérative. Avec un taux d'accroissement moyen de 3,04 % il est
passé de 302.000 en 1979 à 418.000 têtes bovines en 1990
soit une augmentation de près de 116 milles bêtes en 12 ans. La
moyenne de production pour cette période était de 360.000
bêtes.
Ceci dénote de l'efficacité de
différentes techniques appliquées par le service animal au cours
de ces années : vaccinations, balnéations etc. Ces pratiques
avaient permis d'éradiquer quasi-totalement les foyers de maladies de
bétail.
Pendant cette période, l'Acoopeli a
bénéficié, en plus des apports de ses membres, des appuis
financiers de l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI)
sous forme d'intrants vétérinaires. Ces moyens lui ont permis
d'affecter une part importante de ses ressources à l'animation
coopérative au niveau de la base (Prodel), d'assurer l'approvisionnement
de ses membres en produits et matériels vétérinaires.
Bref, nous pouvons dire que ce fût l'âge d'or de
l'Association Coopérative, car c'est la période pendant laquelle
les objectifs qu'elle s'était assignée ont été en
partie atteints.
Le niveau de production le plus élevé s'est
réalisé en 1990 avec 418.000 têtes bovines ; le niveau
le plus bas pour cette période demeure celui de 1979, année de la
création de la Coopérative, avec 302.000 têtes. Il s'en est
dégagé un taux d'accroissement de 38,41 %.
Signalons aussi que cette période des années '80
fut une période de stabilité politique et la
sécurité de personnes et de leurs biens était relativement
assurée, les éleveurs étaient à l'abri des
tracasseries militaires et des pillages.
Par contre, à partir de 1991 la production bovine a
baissé considérablement jusqu'à atteindre le niveau le
plus bas de la production bovine en Ituri depuis l'indépendance de la
RDC.
Le cheptel bovin accuse une baisse progressive chaque
année. Avec une moyenne de 287.000 bêtes et un taux
d'accroissement moyen de -5,56 %, il est passé de 380.000 en 1991
à 198.000 en 2005, soit une diminution de 182.000 bêtes en 15
ans.
Le niveau de production le plus élevé pour cette
période s'est réalisé en 1991 avec 380.000 bêtes, le
niveau le plus bas s'est situé en 2004 avec 190.000 bêtes soit une
variation de - 50 % (pratiquement la moitié de l'effectif bovin perdu au
cours de cette période).
En somme, l'examen des données de ce tableau
révèle une situation fort inquiétante. En effet, on
observe une tendance baissière très prononcée dans la
production bovine en Ituri.
En dépit d'une certaine croissance observée au
cours de la première décennie de l'existence de l'Acoopeli ;
passant de 302.000 à 418.000 bêtes ; la production bovine est
passée de 302.000 têtes bovines à 198.000 têtes entre
1979 et 2005, une différence de 104.000 bêtes en 25 ans ;
soit une baisse de 34,43 %. On peut donc juger le bilan de l'Acoopeli
très négatif au regard de ces résultats.
2.4. CAUSES DE LA BAISSE DU
CHEPTEL BOVIN EN ITURI
Analysant les tableaux ci haut, on remarque que depuis 1991,
l'effectif des bovins évolue en décroissant. D'après le
responsable du service de l'inspection de l'agriculture et de l'élevage
de l'Ituri, cette baisse est causée par la rupture de la
coopération entre le Zaïre à l'époque et ses
partenaires extérieurs. Ceux-ci ont également rompu le soutien
aux projets agro-pastoraux existants, appui financier, matériel et aussi
en produits (phytosanitaires, vétérinaires, etc.).
Depuis plus d'une décennie, la RDC est
confrontée à une crise politique et socio-économique qui a
connu sont point culminant avec les deux guerres déclanchées
successivement en 1996 et en 1998 et dont les effets néfastes se
traduisent par une désarticulation de l'économie, de
disfonctionnement de l'administration publique, le délabrement des
infrastructures de production et la généralisation de la
pauvreté.
Toutes les régions du pays sont affectées par la
crise multiforme qui paralyse tous les secteur de la vie nationale. Au cours de
huit dernières années, le district de l'Ituri a été
le théâtre de graves frictions politiques et ethniques qui se sont
traduits par des conflits ouverts entre divers groupes armés occupants
diverses portions de ce vaste district. Ces conflits se sont soldés par
des nombreuses pertes en vies humaines, le déplacement massif des
populations de leur milieu d'origine, la fragilisation du tissu social, la
destruction de l'outil de production et le délabrement des
infrastructures sociocommunautaires de base.
En Ituri, suite aux différents affrontements entre
factions rebelles ; la terre, principale source de conflit a
été abandonnée dans la plupart des territoires notamment
Irumu, Djugu, une partie de Mahagi et de Mambasa. Les attaques
répétées et l'insécurité causée par
les milices sur les villages ont poussé la population à se
déplacer massivement et à chercher un terrain d'asile ailleurs.
Au fil de temps, les conflits armés se sont
présentés comme la principale cause de la baisse de la production
bovine ainsi que de la population agricole. Si la guerre de 1996 a
contribué à la destruction des infrastructures de base, aux
pillages, aux vols, aux viols ; celle de 1998 est allée encore plus
loin. Non seulement elle a contribué à la destruction des
infrastructures mais elle a aussi décimé les bêtes,
détruit les villages, causée des déplacements massifs,
anéanti des familles, laissant des blessés, des malades...
La situation exacerbée ensuite par les conflits
armés, les bêtes étaient fusillées,
déportées, brûlées vives, pillées,
massacrées, aujourd'hui on estime leur nombre à moins de deux
cents mille têtes. Les marchés publics que l'administration
organisait à travers le district, rassemblant plusieurs villages
premièrement sur le gros bétail (vente aux enchères) et
ensuite tous les autres produits, n'existent que dans des villages avoisinant
la ville de Bunia à cause de l'insécurité dans la
région.
2.4.1. Au plan de
l'organisation des services vétérinaires
« Les services agricoles, conçus sous le
régime colonial, dont les structures sont actuellement
désorganisées semblent ne plus répondre aux besoins de la
nation »30(*).
Les services de production et santé animales du
district sont caractérisés par :
- un manque de personnel compétant,
- une absence quasi-totale de moyens logistiques
appropriés,
- une pénurie de produits vétérinaires,
pharmaceutiques et de moyens de déplacement.
Cet état des choses a fait de l'agent
vétérinaire même compétant un simple agent dont le
rôle ne se réduit uniquement qu'au recensement du cheptel bovin et
des éleveurs, au lieu d'aider ou de promouvoir les kraals par un
encadrement zootechnique efficace des éleveurs.
C'est ainsi que presque tout éleveur
préfère assurer les fonctions du service
vétérinaire en recourant à la médecine
traditionnelle et quelque fois aux produits vétérinaires moderne
qui sont disponibles sur place.
2.4.2. Au plan biophysique
La présence des nombreux parasites internes (vers
intestinaux) et externes (mouche tsé-tsé, tiques...) diminuent la
productivité du cheptel. La présence de saisons sèches
longues et marquées diminuent là encore la productivité du
cheptel et rendent plus difficile dans un contexte traditionnel une production
laitière organisée. La présence d'animaux sauvages dans le
parc de la Semliki s'avère à l'occasion, un véritable
foyer d'infections pour le bétail domestique.
2.4.3. Au plan
socio-économique
- la proximité des pays limitrophes (Ouganda, Rwanda,
Soudan), l'absence de barrières naturelles et de contrôles
adéquats de certaines maladies à caractère
épidémique, favorisent la contamination du bétail,
- la nécessité d'importer la totalité des
produits et médicaments vétérinaires ainsi que le
matériel d'élevage et les difficultés conséquentes
d'approvisionnement dans un pays ou les devises sont rares,
- la forte densité de population dans la zone Centre,
entraîne des conflits entre agriculteurs et éleveurs pour
l'exploitation de ces terres,
- l'inexistante d'une station efficace et efficiente des
recherches zootechniques appliquées dans l'environnement immédiat
du district,
- la faiblesse des institutions publiques et privées
devant fournir aux éleveurs certains services au développement de
leur élevage.
2.4.4. Pâturages
traditionnels
Devant le problème de la rareté des terres dans
la grande partie du district, les éleveurs traditionnels sont
constamment menacés de l'insuffisance en pâturage et ce dernier
fait constituer un écueil sérieux contre toute
amélioration envisagée en agro pastoralisme en faveur des petits
éleveurs qui sont en disparition.
CONCLUSION
L'Ituri demeure le district à vocation pastorale par
excellence. L'élevage du gros bétail y est appelé à
connaître un essor considérable non seulement pour le
développement du district, mais aussi de l'ensemble du pays.
A cause de l'importance du cheptel bovin de l'Ituri, plus ou
moins le 1/3 de l'effectif national, il avait été mis en place le
projet BPI (Bureau du Projet Ituri), avec le souci de susciter chez les
éleveurs la volonté de s'organiser afin de mieux participer aux
programmes de développement. Ainsi, il fut créée
l'Association Coopérative des éleveurs de l'Ituri, pour la
relance des activités : introduction de nouvelles races bovines,
organisation des marchés à bétail et des campagnes de
vaccination, amélioration de encadrement des éleveurs en
général,...
Ces actions avaient produit une remontée spectaculaire
de l'effectif bovin, qui était passé de 302.000 têtes en
1979 à 418.020 en 1990, soit une augmentation de 38,41 %.
Depuis 1990, il y a eu arrêt de financement de
différents bailleurs des fonds (Banque mondiale, et la
coopération canadienne essentiellement) ; la situation
exacerbée ensuite par les conflits armées et les guerres
interethniques ont entraîné le relâchement des
activités et chute des effectifs du cheptel qui passa de 418.020
têtes en 1990 à 190.000 en 2005, soit une baisse de 111,12 %.
CHAP.III. STRATEGIES DE
RELANCE DU CHEPTEL BOVIN DE L'ITURI
3.0. Introduction
Une stratégie est l'art de coordonner des actions, de
manoeuvrer habilement pour atteindre un but.31(*) A partir de la définition de la
stratégie de la sécurité alimentaire donnée par le
Professeur MOKONDA BONZA32(*), nous retenons qu'une stratégie est un
ensemble de moyens que se donne un pays, une collectivité, un groupe...
en vue d'arriver à une meilleure maîtrise d'une situation
donnée ou d'atteindre des objectifs spécifiques.
La relance quant à elle est une action de donner un
nouvel élan, un essor à quelque chose.
Dès lors, nous pouvons entendre par stratégie de
relance de cheptel bovin, un ensemble de dispositions à conduire un
ensemble d'actions à mener en vue d'assurer au cheptel bovin un
mouvement dans le sens du progrès.
Aussi, dans ce chapitre, nous proposerons un ensemble
d'éléments à considérer pour redonner son dynamisme
à l'élevage bovin en Ituri et plus particulièrement
à l'Association Coopérative des Eleveurs de l'Ituri.
Pour ce faire, nous commencerons d'abord par établir
une relation entre élevage et coopérative, nous fixerons ensuite
les objectifs à atteindre par la relance, nous présenterons enfin
les voies et moyens de la réalisation.
3.1. Relation Elevage -
Coopératives
L'élevage est une activité ayant des
caractéristiques propres qui la distinguent d'autres formes
d'activités. Elle se particularise d'abord par la faiblesse de
rentabilité qui engendre un problème de financement, ensuite par
l'importance du facteur de production « pâturage »
qui la rend fortement tributaire des éléments, naturels et
biologiques, d'où le caractère aléatoire de sa production
et enfin par l'importance du nombre d'éleveurs constitués en
unités de petite dimension, d'où l'asymétrie de leur
position vis-à-vis des autres agents économiques avec lesquels
ils sont en relation : « les agriculteurs sont des centres de
décision dominés qui doivent, pour se procurer des facteurs de
production et vendre leurs produits, s'adresser à des unités
dominantes ».33(*)
Ces problèmes liés aux
spécificités de l'élevage se posent avec plus
d'acuité lorsqu'il s'agit de petits éleveurs isolés, aux
ressources minables.
Ceux-ci rencontrent généralement les
difficultés suivantes :34(*)
- La crise généralisée que connaît
le pays et l'insécurité persistante dans la région,
- La faillite des structures d'encadrement,
- Le délabrement des voies de communication,
- L'absence d'infrastructures agricoles,
- La carence d'infrastructures socio-économiques de
base,
- Le manque de semences améliorées et
d'outillages.
Face à ces problèmes d'une part, et à
l'impératif du développement d'élevage bovin d'autre part,
le regroupement des éleveurs et leur adhésion à
l'Association Coopérative s'imposent comme une nécessité.
En effet, les stratégies de développement ne peuvent donner leurs
fruits que si la population notamment les couches sociales les plus
défavorisées, est motivée, activement concernée et
organisée à la base.35(*)
Dans la mesure où il est un impératif pour
chaque catégorie sociale ou chaque société de poser par
elle-même les enjeux de son développement tant il est vrai qu'on
ne développe pas mais on se développe36(*), « la redynamisation
et la création des coopératives » semble être une
solution idéale qui permettrait aux éleveurs, surtout aux petits
exploitants de se prendre en charge, en mobilisant davantage les moyens
disponibles.
En effet, les organisations coopératives
présentent l'avantage de :
- Faciliter la distribution des services notamment dans le
domaine de vulgarisation en comprimant les coûts administratifs,
- Fournir des informations sur les besoins et ressources
locaux,
- Faciliter la mobilisation des ressources locales en
main-d'oeuvre et capitaux,
- Améliorer l'approvisionnement des éleveurs en
intrants vétérinaires,
- Modifier les structures de commercialisation en faveur des
éleveurs,
- Octroyer une personnalité juridique légale,
facteur important pour l'extension des débouchés, des sources
d'approvisionnement, d'appui technique et financier pour un groupe,
- Lutter contre l'exploitation abusive des éleveurs et
faire respecter leurs droits,
- Rentabiliser en définitive l'activité
d'élevage à petite échelle.
En mettant en avant plan des efforts collectifs d'un groupe
de personnes pour résoudre des problèmes communs, là
où les efforts individuels se sont avérés insuffisants,
les coopératives, agents de développement, permettent à
l'élevage de remonter les faiblesses inhérentes à sa
nature spécifique, comme forme d'activités économiques.
En effet, les éleveurs regroupés peuvent
accéder plus facilement et à moindres coûts aux facteurs de
production. Il leur est aussi possible d'améliorer la commercialisation
de leurs produits et l'infrastructure de vente alors que les initiatives
individuelles risquent d'être infructueuses.
La coopérative est une interface susceptible de
favoriser la réalisation des plans de développement
nationaux : c'est un pont qui permet de rapprocher les différents
partenaires de développement37(*) et qui a l'avantage d'être financé
essentiellement par des fonds propres de ses membres qui en sont à la
fois bénéficiaires.
3.1.1. Nécessité
d'une reforme juridique
Le cadre juridique actuel, caractérisé par
l'absence de loi ou leur inadéquation au contexte
socio-économique et au rôle assigné aux
coopératives, ne peut favoriser leur éclosion.
Il devrait alors être modifié en intégrant
les éléments suivant :
Ø la tutelle : il devrait être
précisé les institutions de tutelles (administratives et
technique) de coopératives en fixant les limites de leurs
attributions ;
Ø la constitution : les conditions
à remplir pour obtenir les statuts de coopérative devraient
être clairement définies par rapport aux autres formes
d'entreprises et d'agent de développement ;
Ø les procédures administratives :
elles devraient être spécifiées et
allégées ;
Ø la place dans l'économie : le
rôle à jouer par les coopératives dans l'ensemble de
l'économie devrait être spécifié (droits, devoirs et
limites de compétences).
3.1.2. Recherche et
renforcement de partenariat avec l'extérieur
Toute action isolée de son contexte environnemental est
voué à l'échec : elle devrait mettre à profit
les opportunités de son milieu. Pour ce faire, il faudrait que se
développe, entre les éléments de l'environnement, des
relations diverses, à travers un réseau des forces motrices
éparses.
Ces relations peuvent porter sur les domaines
ci-dessous :
3.1.3. Financement
Un des problèmes majeurs auxquels se butent les
coopératives dans leur fonctionnement et même leur mise en place,
est celui de manque des capitaux du fait de la pauvreté des
adhérents. La promotion des coopératives voudrait que des fonds
remboursables à moyens ou long terme soient alloués aux
coopérateurs pour servir de capital initial reparti équitablement
entre les différents membres. Les pouvoirs publics devraient davantage
s'engager sur cette voie pour sauvegarder l'autonomie des coopératives.
Des institutions de crédits telles que B.C.A, SOFIDE,
devaient être réhabilitées pour procurer des capitaux frais
aux coopératives à des conditions
préférentielles : taux d'intérêt, délai,
pénalités...
Toutefois si les besoins de capitaux sont une condition
nécessaire à la relance des coopératives il n'en est pour
autant pas le problème fondamental « ce n'est pas l'argent qui
donne un sens à la coopérative... seul un homme
sensibilisé sait aller aux sources de l'argent... »38(*)
3.1.4. Assistance
technique
Pour que les coopératives bénéficient
d'un appui technique extérieur, des conditions relatives à leur
identification, à la connaissance de leurs problèmes à
leur accessibilité, à la compétence juridique... doivent
être remplies.
3.1.5. Autres services
Les coopératives devraient étendre la
consommation des services de base en élargissant le champ de
collaboration avec les fournisseurs. Cela serait possible dans le domaine de
santé, d'éducation, de transport... Elles s'ouvriraient aussi
à la consommation de leur produit par l'extérieur :
extension des débouchés. L'information sur l'existence des
différents services d`amont et d'aval est une existence de cette
réalisation.
3.1.6. Besoin d'assistance
technique
La technicité pour l'éclosion des
coopératives socialement et économiquement rentables devrait
provenir de l'extérieur, étant donné la faiblesse
d'instruction et de formation des coopérateurs. L'appui technique
à fournir par l'extérieur devrait comprendre les aspects
suivants :
a) La sensibilisation
Il faudrait sensibiliser les éleveurs à l'auto
assumation et décourager l'attitude consistant à tout attendre de
l'extérieur, à la conviction qu'ils sont seuls maîtres de
la résolution de leurs problèmes et qu'ils en ont les
moyens : c'est l'éveil du sens de responsabilité.
b) Sur le plan interne
Les éléments internes à considérer
pour le progrès des coopératives se rapportent aux initiatives
des intéressés ainsi qu'à la gestion et au fonctionnement
de l'institution.
c) Initiative a la base
Bien que le rôle des partenaires extérieurs dans
la création d'un environnement favorable au progrès du mouvement
coopératif soit considérable, l'initiative de la mise en place de
ses organisations devrait relever de la base. La participation active de la
base est un aspect crucial pour le dynamisme du mouvement coopératif.
Elle concerne les éléments suivants :
- organisation : les adhérents
devraient organiser la structure et l'administration de la
coopérative : le service, les organes et leur attribution, les
objectifs escomptés en fonction de leurs aspirations,
l'élaboration des statuts.
- Les droits et devoirs : les membres
doivent exercer leurs droits, accomplir leurs devoirs inhérents à
la nature de l'organisation coopérative : participation au capital,
aux décisions, contrôle de l'entreprise, accès à
toute information, etc.
- La responsabilité : chaque
membre doit se sentir responsable de la coopérative au point de lui
fournir tout rapport supplémentaire vital, même non prévu
dans le statuts.
d) Gestion et fonctionnement
En matière de gestion, l'accent devrait être mis
sur l'aspect « entreprise » de la coopérative. Les
méthodes devraient être adaptées au niveau d'instruction
des membres, tout en assurant la responsabilité de l'entreprise. Le sens
du respect du bien commun devrait être élevé dans la
gestion.
Le contrôle devait être interne d'abord,
contrôle mutuel, administratif et externe en suite. Sur le plan interne,
l'effort de relance mettra l'accent sur la participation effective des
coopérateurs au choix des actions et des procédures à
mener pour le développement. Il visera aussi l'établissement
d'une gestion saine et transparente, capable d'assurer le bon fonctionnement et
la continuité de l'entreprise.
3.2. STRATEGIES SPECIFIQUES
A L'ACOOPELI
L'Association Coopérative des Eleveurs de l'Ituri a
connu une profonde asphyxie. La production bovine, la vente de bétail,
la commercialisation de viande et des produits vétérinaires ont
baissé de manière drastique.
Il est donc nécessaire que les actions en faveur de la
réhabilitation de l'Acoopeli aient un impact visible favorisant
l'émergence du tissu économique de l'Ituri totalement en
ruine.
La relance de l'élevage en Ituri demeure le souci
majeure de l'Association Coopérative et pour y arriver il y a plusieurs
étapes à franchir notamment :
- l'identification des paysans encore éleveur
pratiquant,
- faire l'état de lieu des infrastructures zootechnique
et zoo sanitaires, solliciter un financement pour leur
réhabilitation,
- réorganiser les coopératives de base
(Prodel),
- assurer la formation des encadreurs des éleveurs,
- envisager le repeuplement des milieux qui n'ont plus de
bovins par un système de crédit rotatif.
Pour que l'Acoopeli puisse correctement remplir sa noble
mission dans le domaine qu'on attend d'elle, il faudrait que :
- l'autorité de l'Etat soit restaurée et que la
sécurité soit rétablie sur l'ensemble du district de
l'Ituri.
- l'Acoopeli soit dotée d'un stock important des
produits vétérinaires stratégiques en vue d'organiser les
distributions sur terrain au prix subventionné aux éleveurs
membres,
- les infrastructures zootechniques et zoo sanitaires soient
reconstruites ou réhabilitées là où il y a encore
viabilité ;
- les services techniques soient revalorisés et
revitalisés par un financement substantiel.
3.2.1. Restauration de
l'autorité de l'Etat
Les acteurs politiques congolais doivent savoir :
« qu'un Etat capable est un Etat dans lequel la
sécurité et la paix de l'ensemble de citoyens sont
assurés. C'est un Etat dans lequel les services publics, le corps
administratif, le système judiciaire et les organes statutaires sont
habilités à fournir un environnement propice au secteur
privé et à la société civile ».39(*)
L'Etat a donc un rôle important a jouer car c'est lui
qui soutient et règlemente toute action dans ce domaine.
A l'état où la RDC se trouve actuellement, il
est impérieux d'organiser le pouvoir sur le territoire national. John
Kenneth GALBRAITH a ajouté en disant que de bons plans de
développement peuvent être élaborés ou mis en
application, s'il n'y a pas un bon gouvernement pour y veiller, si
l'administration ne s'intéresse pas à ses gestions ou si c'est
une mauvaise administration ; ni l'assistance technique
étrangère, ni les techniciens les plus expérimentés
ne serviront à quelque chose... La tâche n'est pas de se procurer
des capitaux ou des techniciens, mais de mettre sur pied les organes d'une
administration publique compétente.40(*)
L'administration publique doit être efficace,
modernisée, motivée et doit combattre la corruption, la
concussion et le détournement de deniers publics.
L'armée et la police doivent être nationales,
disciplinées, neutres, représentatives, républicaines et
doivent être apolitiques mêmement pour les services de
sécurité.
Selon, F. MUSA MUNDEDI41(*), le développement économique d'un pays
dépend de la politique et de l'armée. Si l'armée est
républicaine, elle est alors salutiste, si par contre elle devient au
service des individus, elle demeure suicidaire et ne peut favoriser le
progrès du pays. La croissance des activités d'élevage
bovin exige les conditions d'environnement favorable.
En effet, la relance de l'élevage bovin en particulier
et des activités de l'Acoopeli en général, doit retenir
parmi les préalables :
v L'instauration de la paix caractérisée par la
stabilité des institutions politiques, la stabilité
monétaire, fiscale, financière et commerciale.
v La réhabilitation de l'appareil judiciaire et de son
indépendance, la fin du régime des juridictions d'exception,
d'arrestations arbitraires et abusives.
v La mise en oeuvre par l'Etat des actions et
mécanismes efficaces destinés à sécuriser les
populations, à les stabiliser, à les encadrer, à les
organiser afin qu'elles se prennent elles-mêmes en charges
(développement intégrés).
v L'assainissement de l'environnement socio-économique,
notamment par la suppression des certaines taxes (taxes annuelles
d'exploitation, taxe de kraal, taxe provinciale, service d'environnement, etc.)
jugées tracassières et alourdissent les charges des
éleveurs. Ainsi, pour des petites unités de production que sont
les kraals, seuls la taxe annuelle d'exploitation et la taxe sur
l'environnement pourraient être maintenues.
v La réhabilitation des infrastructures
socio-économiques de base (routes, ponts,...) doit être
prioritaire étant donné qu'elles constituent la condition
prioritaire de la reprise des activités en RDC en général
et dans le district de l'Ituri en particulier.
On doit penser aussi à :
v redynamiser les services qui ont existé tels
que : BPI, le projet PACA, la BAT, ...qui ont crée des emplois et
ont encadré la population ;
v créer d'autres microprojets dans différents
domaines qui seront soutenus par des micros crédits ;
v avec un maximum de sécurité, organiser des
marchés ruraux permettant aux autochtones de s'approvisionner en
produits de première nécessité et de vendre leur
production ;
v réhabiliter toutes les routes d'intérêt
local et desserte agricole, en éliminant toutes sortes de
tracasseries ;
v promouvoir le petit commerce, l'artisanat et autres
activités rurales ;
v l'encadrement de la jeunesse en lui inculquant l'esprit
d'entreprise et de créativité ;
v promouvoir la santé pour tous en mettant l'accent sur
l'assainissement du milieu car la prévention vaut mieux.
3.2.2. Moyens financiers
Le manque de moyens financiers constitue pour la plupart de
temps l'un des principaux obstacles à la croissance de la production
bovine.
Il faut ressusciter les banques et plus spécialement
les petits établissements de crédit pour permettre aux
éleveurs de disposer des moyens financiers nécessaires à
la relance de leurs activités.
« Le crédit agricole donne à son
bénéficiaire le droit à la jouissance des capitaux sans
lesquels le développement de l'agriculture serait difficile à
réaliser. C'est la seule façon, d'autre part d'inciter les
paysans à produire plus et à ne pas se satisfaire seulement de la
production, c'est qui permettra l'accroissement de revenus et donc de
l'épargne ».42(*)
Il est donc indispensable de mettre en place une aide
financière au profit des éleveurs, mais aussi surtout, pour le
développement de l'élevage.
Cette aide financière ne peut donner des
résultats escomptés que si on tient compte de certaines
spécificités du secteur d'élevage dont notamment :
- le caractère aléatoire de la production
pouvant rendre difficile le remboursement de l'emprunt,
- la faible rentabilité des activités pastorales
qui postule le crédit à faible taux d'intérêt,
- la dispersion de la population rurale et son
inorganisation,...
La forte concentration des institutions financières de
crédit à Kinshasa et leur absence en milieux ruraux n'est pas de
nature à faciliter l'obtention de crédit par les petites
entreprises installées dans ces milieux. La solution dans cette
situation serait d'inciter les institutions de crédit à implanter
leurs succursales en milieux ruraux.
3.2.3. Service formation et
vulgarisation
Le service formation et vulgarisation a la charge d'inciter
les éleveurs à modifier leurs méthodes traditionnelles
d'élevage et à adopter celles qu'il préconise. Cela dans
le double objectif :
1. d'augmenter la production bovine
2. d'augmenter le revenu des éleveurs.
Cet objectif général conduirait le service
formation et vulgarisation à entreprendre les actions
suivantes :
- définir avec les services de santés et
production animales un certain nombre de thèmes techniques qui
traduisent les méthodes à faire appliquer aux éleveurs
compte tenu des réalités du milieu ;
- vulgariser ces thèmes, c'est-à-dire faire
connaître ceux-ci aux éleveurs et leur donner des arguments
propres pouvant les aider à le mettre en pratique.
La vulgarisation implique la mise en oeuvre d'un ensemble de
moyens, contacts de terrain, radiodiffusion, brochures, etc.
- organiser les éleveurs en association (Prodel) et
animation de celle-ci pour amener les éleveurs à travailler
ensemble et à défendre leurs intérêts.
- Former le personnel de l'Acoopeli, en particulier les agents
de terrain ainsi qu'une sélection d'éleveurs destinés
à encadrer les associations ;
- Appui aux éleveurs dans les affaires administratives
et juridiques.
3.2.3.1. Méthodes de
vulgarisation
Les émissions radiophoniques et les brochures
illustrées devraient être le principal moyen de diffusion des
thèmes techniques. Les raisons qui expliquent cette orientation sont les
suivantes :
- le faible effectif des agents de vulgarisation par rapport
au nombre d'éleveurs (18 à 20.000) et la superficie de la zone
d'intervention (30.000 Km²).
- L'inadaptation à la vulgarisation des autres
encadreurs de base : infirmiers vétérinaires et assistants
dépendant de la santé animale et se consacrant de manière
traditionnelle aux tâches spécifiques à leur profession
malgré de nombreuses journées consacrées à la
vulgarisation.
Notons cependant que la présence à Bunia d'une
station radiophonique (Radio Candip) couvrant correctement tout le district est
une chance inestimable pour l'Acoopeli.
Il faudrait pour cela, recentrer les efforts de vulgarisation
sur les Prodels ; ceux-ci devront jouer le véritable rôle
d'animateur et de vulgarisateur des méthodes d'élevage
souhaitées.
3.2.3.2. Recherche
Nul ne peut ignorer l'apport de la recherche
agrovétérinaire dans la mise au point de nouvelles technologies
(semences améliorées, pesticides, outillages, etc.), de nouvelles
méthodes de transformation de produits vétérinaires. Mais,
la recherche ne produit des résultats qu'à moyen et long terme et
son financement coûte cher car il implique l'acquisition
d'équipements, de moyens logistiques,...
En vue d'une relance du cheptel bovin et d'un redressement de
l'économie agricole en Ituri, il est demandé d'équiper la
station de l'INERA NIOKA pour qu'elle arrive à remplir sa mission d'un
centre de recherche qui était celle de :
- la mise au point des espèces animales à haut
rendement et résistantes aux maladies,
- le développement d'une technologie optimale de
culture et de l'élevage,
- la production des souches et semences de fondation.
Ceci peut être réalisé par le financement
des activités de la station par le pouvoir public pour que celle-ci
produise les résultats escomptés.
3.2.4. Intégration entre
l'agriculture et l'élevage
Une interdépendance entre l'agriculture et
l'élevage est d'une importance capitale dans la mesure où les
déchets des récoltes peuvent servir à l'alimentation des
bétails et les défections du bétail peuvent servir de
fumier dans la production agricole.
3.2.5. Faible demande de
production locale
Une autre contrainte au développement de
l'élevage bovin en RDC se situe donc au niveau de la demande. Les
produits carnés de production locale ont une élasticité
revenu élevée, car de bonne qualité et coûtent donc
trop cher en comparaison avec les produits importés. De plus, la
consommation de viande bovine a beaucoup diminué depuis 1975. Selon les
enquêtes budget consommation, la consommation de viande à Kinshasa
(3,3 kg/tête) a diminué de 50% depuis 1975, tandis que celle de
poisson (frais et conservé, notamment le Mpiodi) s'est maintenue
à 10 - 11 kg/capita (Tollens, 2003).43(*)
Bien que ces produits carnés importés ne se
vendent pas sur les marchés locaux en Ituri, ils ont un impact
négatif sur la production bovine du district, car ils restreignent le
marché de produits locaux à l'échelle nationale.
Il est difficile, pour des raisons sociales, de freiner les
importations de viande et de poisson de basse qualité à un prix
relativement bas. Cependant une certaine protection contre ces importations
« bon marché » s'impose si l'on veut encourager une
production locale de bonne ou de moyenne qualité.
Pareille protection existe déjà officiellement,
mais elle est souvent contournée sous plusieurs formes :
procédure d'enlèvement d'urgence, procédure de transit,
fausse classification des produits, etc.
Le rôle de l'Etat en matière d'élevage,
à part les services d'appui au développement de l'élevage
(recherche, vulgarisation, formation, appui à la commercialisation), est
surtout de :
- faire respecter la législation en vigueur concernant
les importations (douane, taxes) et le contrôle sanitaire ;
- veiller à la couverture sanitaire, la lutte contre
les épizooties et la prophylaxie médicale (traitement
préventif contre les parasites, lutte contre les glossines,
vaccination,...).
CONCLUSION
L'élevage est une activité ayant des
caractéristiques propres qui la distinguent d'autres formes
d'activités. Des problèmes liés à sa
spécificité se posent avec acuité lorsqu'il s'agit de
petits éleveurs isolés, aux maigres ressources.
Face à ces problèmes d'une part, et à
l'impératif du développement d'élevage bovin d'autre part,
le regroupement des éleveurs et leur adhésion à
l'Association coopérative s'imposeraient comme une
nécessité.
L'Acoopeli ayant connu une profonde asphyxie avec la baisse de
manière drastique de la production bovine, de la vente de bétail,
de la commercialisation de viande et de produits vétérinaires,
suite au manque d'encadrement des éleveurs par le service
vétérinaire à cause de l'insécurité et le
manque de moyens nécessaires, l'inexistence de marché à
bétail dans certaines contrées, les guerres interethniques qui
lui ont infligé des lourdes pertes de ses stocks des produits et
matériels vétérinaires, la destruction des infrastructures
zootechniques et zoo sanitaires, les vols à mains armées... il
est donc nécessaire que les actions en faveur de la
réhabilitation de l'Association Coopérative aient un impact
visible favorisant l'émergence du tissu économique de l'Ituri
totalement en ruine.
Pour y arriver, il y a plusieurs étapes à
franchir notamment :
- l'identification des paysans encore éleveurs
pratiquants ;
- faire l'état de lieu des infrastructures
zootechniques et zoo sanitaires et solliciter un financement pour leur
réhabilitation ;
- réorganiser les coopératives de base
(Prodel) ;
- formation des encadreurs des éleveurs ;
- envisager le repeuplement des milieux qui n'ont plus de
bovins par un système de crédit rotatif.
Pour remplir correctement la mission de l'Acoopeli, il
faudrait :
- que l'autorité de l'Etat soit restaurée et que
la sécurité soit rétablie sur l'ensemble du district de
l'Ituri ;
- qu'elle soit dotée d'un stock important des produits
vétérinaires en vue d'organiser les distributions sur terrain aux
éleveurs membres ;
- que les infrastructures zootechniques et zoo sanitaires
soient reconstruites ou réhabilitées...
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail qui a porté sur les
« possibilités de relance de l'élevage bovin en Ituri,
cas de l'Association Coopérative de Eleveurs de l'Ituri », il
sied de retenir ce qui suit :
Notre objectif en menant cette étude, à travers
une coopérative concrète, était celui d'arrêter des
stratégies pour relancer l'élevage bovin en Ituri, une relance
qui aurait comme conséquence, la remontée de l'effectif bovin,
l'augmentation de la production de viande, la diminution des importations des
produits carnés congelés, réduction de la pauvreté
et des maladies dues au manque des protéines animales.
L'Ituri demeure le district à vocation pastorale par
excellence. L'élevage du gros bétail y est appelé à
connaître un essor considérable non seulement pour le
développement du district, mais aussi de l'ensemble du pays.
A cause de l'importance du cheptel bovin de l'Ituri, plus ou
moins le 1/3 de l'effectif national, il avait été mis en place le
projet BPI (Bureau du Projet Ituri), avec le souci de susciter chez les
éleveurs la volonté de s'organiser afin de mieux participer aux
programmes de développement. Ainsi, il fut créée
l'Association Coopérative des éleveurs de l'Ituri, pour la
relance des activités : introduction de nouvelles races bovines,
organisation des marchés à bétail et des campagnes de
vaccination, amélioration de encadrement des éleveurs en
général,...
Ces actions avaient produit une remontée spectaculaire
de l'effectif bovin, qui était passé de 302.000 têtes en
1979 à 418.020 en 1990, soit une augmentation de 38,41 %.
Depuis 1990, il y a eu arrêt de financement de
différents bailleurs des fonds (Banque mondiale, et la
coopération canadienne essentiellement) ; la situation
exacerbée ensuite par les conflits armées et les guerres
interethniques ont entraîné le relâchement des
activités et chute des effectifs du cheptel qui passa de 418.020
têtes en 1990 à 190.000 en 2005, soit une baisse de 111,12 %.
Pour cela, un ensemble d'éléments à
considérer pour redonner son dynamisme à l'élevage bovin
et plus particulièrement à l'Acoopeli à été
proposé. Il s'est avéré que l'élevage est une
activité ayant des caractéristiques propres qui la distinguent
d'autres formes d'activités. Ainsi, des problèmes liés
à sa spécificité se posent avec acuité lorsqu'il
s'agit des petits éleveurs isolés, aux maigres ressources.
Face à ces problèmes d'une part, et à
l'impératif du développement d'élevage bovin d'autre part,
le regroupement des éleveurs et leur adhésion à
l'Association coopérative s'imposeraient comme une
nécessité.
L'Acoopeli ayant connu une profonde asphyxie avec la baisse de
manière drastique de la production bovine, de la vente de bétail,
de la commercialisation de viande et de produits vétérinaires,
suite au manque d'encadrement des éleveurs par le service
vétérinaire à cause de l'insécurité et le
manque de moyens nécessaires, l'inexistence de marché à
bétail dans certaines contrées, les guerres interethniques qui
lui ont infligé des lourdes pertes de ses stocks des produits et
matériels vétérinaires, la destruction des infrastructures
zootechniques et zoo sanitaires, les vols à mains armées... il
est donc nécessaire que les actions en faveur de la
réhabilitation de l'Association Coopérative aient un impact
visible favorisant l'émergence du tissu économique de l'Ituri
totalement en ruine.
Pour y arriver, il y a plusieurs étapes à
franchir notamment :
- l'identification des paysans encore éleveurs
pratiquants ;
- faire l'état de lieu des infrastructures
zootechniques et zoo sanitaires et solliciter un financement pour leur
réhabilitation ;
- réorganiser les coopératives de base
(Prodel) ;
- formation des encadreurs des éleveurs ;
- envisager le repeuplement des milieux qui n'ont plus de
bovins par un système de crédit rotatif.
Pour remplir correctement la mission de l'Acoopeli, il
faudrait :
- que l'autorité de l'Etat soit restaurée et que
la sécurité soit rétablie sur l'ensemble du district de
l'Ituri ;
- qu'elle soit dotée d'un stock important des produits
vétérinaires en vue d'organiser les distributions sur terrain aux
éleveurs membres ;
- que les infrastructures zootechniques et zoo sanitaires
soient reconstruites ou réhabilitées...
Même dans les pays développés, le
développement des coopératives du secteur agricole repose sur le
soutien de l'Etat matérialisé par la mise en place des
infrastructures de base. Il est donc utopique de croire développer
l'Acoopeli en misant seulement sur l'autofinancement propre de celle-ci eu
égard au niveau de pauvreté bien connu de la population.
Enfin, il importe de signaler les difficultés
auxquelles nous avons été confrontés. Il s'agit notamment
de :
- la non fiabilité et l'inaccessibilité des
données,
- la contrainte financière qui ne nous a pas permis
d'atteindre la perfection. Néanmoins, nous pensons qu'à travers
cette étude, nous aurons soulevé un problème pertinent et
posé des pistes pour des recherches encore plus approfondies.
Nous sollicitons enfin l'indulgence de nos lecteurs pour les
imperfections contenues dans ce travail.
Bibliographie
Ouvrages
1. BALADIER Charles, Dictionnaire Usuel, Librairie Larousse,
Paris, 1987, 113P.
2. Bertrand EVENO, Larousse encyclopédique
illustré, Paris, 1997, 1548 P.
3. CAUWE, Les Coopératives solution pour
l'Afrique, Bibliothèque l'étoile, Léopoldville, 1965,
170 P
4. ERNOUL J., Agriculture petit élevage en zone
tropicale, éd. Saint Paul, 1966, 80 P.
5. GALBRAITH, J. K., Les conditions du développement
économique, Horizon, Paris, 1962, 186 P
6. KANKONDE MUKADI ERIC TOLLENS, Sécurité
alimentaire au Congo-Kinshasa, l'Harmattan, Paris, 2000, 127 P.
7. KIMPIANA M., Les coopératives au Zaïre,
Ed. Centre de Vulgarisation Agricole, 1992, 153 P.
8. KINDERSLAY D., Encyclopédie de la
nature, éd. Milan, 1999, 94 P.
9. LAMBERT P., cité par LOMBEYA BOSONGO dans
l'Organisation Coopérative, Ed. PUZ, 117 P.
10. LASSERRE G., La Coopération, PUF, Coll. Que
sais-je ?, Paris 1969, 21 P.
11. LEPLAE E., Organisation et exploitation d'un
élevage au Congo belge, éd. Direction générale
du ministère des colonies, Bruxelles, 1926, 402 P
12. MESSENS, J.M. TH., Monographie de l'Ituri,
Ministère de colonies, Bruxelles, 1951, 71 P.
13. MUHIMA S., Les coopératives et les paysannats au
Congo belge entre 1920 et 1959 : essai d'analyse critique, ISPEC
Cotonou et Université Laval, Québec, 1993, 506 P
14. TOLLENS E, Les défis : sécurité
alimentaire et culture de rente pour l'exportation, Alliance Belgo-congolaise,
Leuven, 2004, 240 P
Rapports
1. Acoopeli, Rapport annuel, Bunia, 2005, 224 P
2. Bureau du Projet Ituri, Rapport annuel, Bunia, 1998, 213
P
3. FAO, Organisation et gestion du développement
agricole au service des petits exploitants, FAO, Rome, 1993, 51 P.
4. MINAGRI, Plan directeur du développement agricole et
rural (1992 - 2002), MINAGRI, Kinshasa, 1995, 207 P
5. Ministère de l'agriculture et élevage,
District de l'Ituri, Rapport annuel 1998, 178 P
6. Ministère de la coopération et du
développement Français, Mémento de l'agronome,
4e éd., Collection « Technique rurale en
Afrique », Paris, 1991, 1635 P
7. Projet de développement de l'élevage en
Ituri, Rapport d'achèvement, décembre 1984, 178 P
Revues et articles
1. Alpha actuelle, Education des adultes et
développement, forum Nord-Sud, Association Allemande pour
l'éducation des adultes, Alpha Actuelle n°34, Munich, mars 1990,
127 P
2. DUPRIEZ, H., « Orientation de principe pour
l'introduction et l'intensification de l'élevage en milieu congolais au
premier stade du développement agricole », in Cahiers
économiques et sociaux, Faculté des sciences
économiques, Lovanium, 1965, vol.III, n°4, PP.471-482
3. LUBANA T., dans Quelle économie pour le
Zaïre ?, Acte du IXe Séminaire scientifique de
la FSTD, FCK, Kinshasa, 1996, PP309-310
4. Malenga Kalunzu Maka, des paysans en marche :
changement dans quelques villages d'Idiofa ; in Zaïre-Afrique,
Kinshasa, n° 199, novembre 1985, PP.18-24
5. Revue Finance et Développement, 4e
éd., « l'Elevage : l'accès aux
marchés », Paris,1970, 48 P.
Notes des cours
1. BONGOY MPEKESE Y., Cours d'économie publique et
finances publiques, L2 Economie, Unikin 2005-2006
2. MUSA MUNDEDI, Cours d'analyse des structures et
systèmes économiques et social, L2 Economie, Fasec, 2002.
3. GOMA NDAMA, initiation à la recherche Scientifique,
notes de cours inédites, UPC, Kinshasa, 1993.
4. MBAYA M., Cours d'organisation Coopérative, STD,
FCK, Kinshasa, 1997,
5. MOKONDA BONZA, Economie alimentaire, Cours de
2e Licence, Ecorur, FASEC, UNIKIN, 2006
6. TIKER TIKER, Cours d'Economie rurale, G3 Economie, Fasec,
UNIKIN, 2002 - 2003
Table des
matières
Dédicace
I
Avant-propos
II
INTRODUCTION GENERALE
1
PROBLEMATIQUE
1
HYPOTHESE
3
METHODOLOGIE
3
INTERET DU SUJET
4
DELIMITATION DU SUJET
5
CANEVAS
5
CHAP.I. GENERALITES
6
1.0. Introduction
6
1.1 ELEVAGE BOVIN
6
1.1.1 Définition
6
1.1.2. Origine
6
1.1.3. Organisation de l'élevage Bovin
7
1.1.3.1. Importance de l'élevage
7
1.1.3.2. Mode d'élevage bovin
8
1° Mode d'élevage d'après les
moyens utilisés
8
2° Modes d'élevage d'après la
nature des produits
10
1.1.4. Races Bovines
11
1.1.5. Alimentation Bovine
12
1.1.6. Hygiène : Santé et
Maladie
13
1.1.7. Elevage bovin et l'environnement
13
1.1.8. Paramètres d'évolution et
structure d'un troupeau
13
1.1.8.1 Paramètres d'évolution d'un
troupeau
13
1° Mortalité
14
2° Natalité
14
1.1.8.2. Structure normale d'un troupeau
d'élevage
15
1.1.9. Productions d'élevage Bovin
17
1.1.9.1. Production de viande
17
1.1.9.2. Rendement de la viande
17
1.1.9.3. Embouche bovine
17
1.1.10. Organisation de marché
18
1.2. GENERALITES SUR LES COOPERATIVES
19
1.2.1. Définitions
19
1.2.2. Aperçu historique du mouvement
coopératif en Afrique et en RDC
21
1.2.3. Caractéristiques des
coopératives
22
1.2.4. Structure des coopératives
24
1.2.4.1. Les statuts d'une association
coopérative
24
1.2.4.2. Les organes fondamentaux d'une
coopérative
24
1.2.5. Capitaux d'une Association
Coopérative
26
1.2.5.1. Le capital social
27
1.2.5.2. Le capital constitué
27
1.2.5.3. Le capital emprunté
28
1.2.6. Sortes des coopératives
28
Conclusion
31
Chap.II. ETAT DE LIEU DE L'ELEVAGE BOVIN EN
ITURI
32
2.0. Introduction
32
2.1. Présentation du District de l'Ituri
32
2.1.1. Situation géographique
32
2.1.2. Relief
33
2.1.3. Climat
34
2.1.3.1. Température
34
2.1.3.2. Précipitations
34
2.1.4. Population
36
2.1.5. Principales activités rurales de
l'Ituri
36
2.1.6. Ressources Humaines
36
2.2. ASSOCIATION COOPERATIVE DES ELEVEURS DE
L'ITURI
36
2.2.1. Historique
36
2.2.2. Objectifs
36
2.2.3. Structure
36
2.2.4. Administration - Gestion
36
2.2.5. Education coopérative
36
2.2.6. Capital social
36
2.2.7. Admission
36
2.2.8. Retraits
36
2.2.9. Responsabilité
36
2.2.10. REALISATIONS
36
2.2.11. Commercialisation
36
2.3. EVOLUTION DU CHEPTEL BOVIN DE 1979 A 2005
36
2.4. CAUSES DE LA BAISSE DU CHEPTEL BOVIN EN
ITURI
36
2.4.1. Au plan de l'organisation des services
vétérinaires
36
2.4.2. Au plan biophysique
36
2.4.3. Au plan socio-économique
36
2.4.4. Pâturages traditionnels
36
CONCLUSION
36
CHAP.III. STRATEGIES DE RELANCE DU
CHEPTEL BOVIN DE L'ITURI
36
3.0. Introduction
36
3.1. Relation Elevage - Coopératives
36
3.1.1. Nécessité d'une reforme
juridique
36
3.1.2. Recherche et renforcement de partenariat
avec l'extérieur
36
3.1.3. Financement
36
3.1.4. Assistance technique
36
3.1.5. Autres services
36
3.1.6. Besoin d'assistance technique
36
3.2. STRATEGIES SPECIFIQUES A L'ACOOPELI
36
3.2.1. Restauration de l'autorité de
l'Etat
36
3.2.2. Moyens financiers
36
3.2.3. Service formation et vulgarisation
36
3.2.3.1. Méthodes de vulgarisation
36
3.2.3.2. Recherche
36
3.2.4. Intégration entre l'agriculture et
l'élevage
36
3.2.5. Faible demande de production locale
36
CONCLUSION
36
CONCLUSION GENERALE
36
Bibliographie
36
Table des matières
36
* 1 TIKER TIKER, Cours
d'Economie rurale, G3 Economie, Fasec, UNIKIN, 2002 - 2003
* 2 TIKER TIKER, Idem
* 3 Eric Tollens, Les
défis : sécurité alimentaire et culture de rente pour
l'exportation, Alliance Belgo-congolaise, Leuven, 2004, P.20
* 4 Revue Finance et
Développement, 4e éd., « l'Elevage :
l'accès aux marchés », 1970, P.48
* 5 Bureau du Projet Ituri,
Rapport annuel, 1998, P.27
* 6 Acoopeli, Rapport annuel,
2005, P.54
* 7 GOMA NDAMA, initiation
à la recherche Scientifique, notes de cours inédites, UPC,
Kinshasa, 1993.
* 8 Dictionnaire Usuel,
Librairie Larousse, Paris, 1987, P.113
* 9 KANKONDE MUKADI ERIC
TOLLENS, Sécurité alimentaire au Congo-Kinshasa,
l'Harmattan, Paris, 2000, P.127
* 10 Dorling KINDERSLAY,
Encyclopédie de la nature,
éd. Milan, 1999, P.94
* 11 J. ERNOUL, Agriculture
petit élevage en zone tropicale, éd. Saint Paul, 1966,
P.80
* 12 Ministère de la
coopération et du développement Français,
Mémento de l'agronome, 4e éd., Collection
« Technique rurale en Afrique », Paris, 1991, P.1126
* 13 LEPLAE E.,
Organisation et exploitation d'un élevage au Congo belge,
éd. Direction générale du ministère des colonies,
Bruxelles, 1926, P.45
* 14 CAUWE A., Les
coopératives solution pour l'Afrique, Bibliothèque
l'étoile, Léopoldville, 1965, P.17
* 15 LAMBERT P., cité
par LOMBEYA BOSONGO dans l'Organisation Coopérative, Ed. PUZ,
P.117
* 16 LASSERRE G., La
Coopération, PUF, Coll. Que sais-je ?, Paris 1969, P.21
* 17 CAUWE A., op.cit.,
P.8-9
* 18 CAUWE A., Idem,
P11
* 19 KIMPIANA M., Les
coopératives au Zaïre, Ed. Centre de Vulgarisation Agricole,
1992, P.75
* 20 KIMPIANA, op.cit., P8
* 21 KIMPIANA, op.cit., P76
* 22 LUBANA T., dans Quelle
économie pour le Zaïre ?, Acte du IXe
Séminaire scientifique de la FSTD, FCK, Kinshasa, 1996, PP309-310
* 23 André CAUWE,
op.cit., P43
* 24 Pierre PIRON, codes et
lois du Congo belge, 1954, P.1234
* 25 CPCFC, Note de cours de
doctrine coopérative, PESAC, Bénin, 1989, P. 25
* 26 MESSENS, J.M. TH.,
Monographie de l'Ituri, Ministère de colonies, Bruxelles, 1951,
p. 54.
* 27 MESSENS, J.M. TH.,
op.cit., p. 62.
* 28 MESSENS, J.M. TH.,
op.cit., p. 73.
* 29 Ministère de
l'agriculture et élevage, District de l'Ituri, Rapport annuel 1998,
P.58
* 30 DUPRIEZ, H.,
« Orientation de principe pour l'introduction et l'intensification de
l'élevage en milieu congolais au premier stade du développement
agricole », in Cahiers économiques et sociaux,
Faculté des sciences économiques, Lovanium, 1965, vol.III,
n°4, p.475.
* 31 Bertrand EVENO,
Larousse encyclopédique illustré, 1997, P.1548
* 32 MOKONDA BONZA, Economie
alimentaire, Cours de 2e Licence, Ecorur, FASEC, UNIKIN, 2006
* 33 TIKER TIKER, op.cit.,
P.17.
* 34 MINAGRI, Plan directeur
du développement agricole et rural (1992 - 2002), MINAGRI, Kinshasa,
1995.
* 35 FAO, Organisation et
gestion du développement agricole au service des petits exploitants,
FAO, Rome, 1993, P.51
* 36 MBAYA M., Cours
d'organisation Coopérative, STD, FCK, Kinshasa, 1997, P.32
* 37 MUHIMA S., Les
coopératives et les paysannats au Congo belge entre 1920 et 1959 :
essai d'analyse critique, ISPEC Cotonou et Université Laval,
Québec, 1993, P.231
* 38 Alpha actuelle,
Education des adultes et développement, forum Nord-Sud,
Association Allemande pour l'éducation des adultes, Alpha Actuelle
n°34, mars 1990, p.73
* 39 BONGOY MPEKESE Y.,
Cours d'économie publique et finances publiques, L2 Economie,
Unikin 2005-2006
* 40 GALBRAITH, J. K., Les
conditions du développement économique, Horizon, Paris,
1962
* 41 F. MUSA MUNDEDI, Cours
d'analyse des structures et systèmes économiques et social,
L2 Economie, Fasec, 2002.
* 42 Malenga Kalunzu Maka, des
paysans en marche : changement dans quelques villages d'Idiofa ;
Zaïre-Afrique, Kinshasa, n° 199, novembre 1985, P.515
* 43 Tollens, op.cit., P.21
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