Formation TIC des agronomes dans la plaine de la Ruzizi( Télécharger le fichier original )par Jean-Bosco MUGALU SADIKI Université Paris X Nanterre - Master 2 en Sciences de l' Information et de la Communication-Spécialité: CGPNT 2006 |
2.14 . DElimitation du sujetOn ne peut jamais étudier tout à la fois depuis le début des temps jusqu'aujourd'hui ou d'ici jusqu'aux confins de l'univers. Limiter le sujet selon les moyens dont on dispose, c'est maîtriser les fonctions qui agissent sur le phénomène étudié et ceux de sa structure, de son fonctionnement et de son évolution. C'est pourquoi, après multiples observations sur terrain et consultation des documents relatifs à l'objet de notre étude, nous avons jugé bon d'attribuer à notre travail une borne inférieure à l'année 1993 pendant laquelle le Burundi entre en guerre, suivi du Rwanda et de la RDCongo et une borne supérieure à 2006, c'est-à-dire que notre travail couvre la période chaude des régimes dictatoriaux caractérisés par les crises socio-économico-politiques de tout genre. Sur le plan spatial, notre étude concerne plus particulièrement le Burundi et la R.D.Congo. Quant au type des faits, l'étude cherche à montrer que l'accès des populations de la Plaine aux usages d'Internet, et du multimédia peut faciliter les échanges d'expériences dans le système d'intégration agrosylvozootechnique et contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire des populations de la Plaine. 2.15 . MEthode et Techniques de Recherche0-6-1. Méthode (10) La pauvreté extrême dans laquelle se trouve aujourd'hui la Plaine de la Ruzizi nous convainc que la situation qu'elle traverse aujourd'hui depuis 14 ans est déplorable à cause des crises socio-politiques répétées et de l'inaccessibilité à l'Internet et aux nouvelles techniques agricoles. C'est pourquoi, nous avons choisi la méthode systémique comme notre cheval de bataille pour maîtriser les différents domaines d'intervention à savoir : l'agriculture, l'élevage et l'environnement. Nous pensons, de ce fait, que la Plaine de la Ruzizi, en tant que système, doit se définir comme un ensemble où l'environnement, l'agriculture et l'élevage interagissent et appellent de nouvelles qualités intégratives que ne possédaient pas ces domaines pris isolément. Ainsi le rôle des Agronomes sera d'une grande importance. Notre tâche n'est pas de construire des modèles de la pensée pour les imposer à la population de la Plaine, mais de dégager la systémicité de la Plaine même et de la refléter correctement dans la prise de conscience des populations à travers les Agronomes. 0-6-2. Techniques Pour la récolte des données, nous avons fait surtout usage des techniques suivantes : 0-6-2.1. L'Observation participante Cette technique nous a permis de nous intégrer à la population de la Plaine par notre étude, plus particulièrement la Formation TIC des Agronomes dans la Plaine de la Ruzizi. Nous avons dégagé avec elle les contraintes, les potentialités de la Plaine en matière de lutte contre la pauvreté et avons consenti au rôle prépondérant que doit jouer l'Agronome dans la gestion du développement par les paysans eux-mêmes. 0-6-2.2. L'Enquête par sondage 1. Instrument de sondage En ce qui concerne les besoins dans le champ de l'amélioration de la sécurité alimentaire dans la Plaine de la Ruzizi, il s'agira de tenter un recensement de ceux-ci en allant interroger divers acteurs. C'est aussi une manière d'analyser leurs pratiques. L'instrument utilisé est un questionnaire d'enquête construit spécifiquement à cet effet. Il explore globalement, outre les caractéristiques propres du répondant, les dimensions suivantes : - La pratique des TIC par les Agronomes, notamment l'accessibilité au matériel, la maîtrise des logiciels agricoles et de l'outil de recherche. - Les besoins exprimés en vue d'une meilleure intégration dans les activités agricoles et les attentes sur les Sites Web dédiées à l'Agriculture. Ces dimensions ont été couvertes par 2 Sites (Kiliba et Rugombo). Celles-ci vont de l'identification des Sites ciblés à leurs besoins et attentes en TIC en passant par leurs pratiques agricoles intégrant ou non les TIC. (Le questionnaire est repris intégralement en annexe). D'un point de vue structurel, les questions étaient bipolaires en ce sens qu'il s'agissait surtout d'identification : oui ou non, etc. Les autres questionnaires se prêtaient davantage à des réponses plus nuancées. Sur le plan théorique, les Modules de Formation (Logiciels) pris en compte dans le cadre de cette formation (partage des techniques agricoles, apprentissage de l'outil informatique, etc.) retrouvent leur place dans les typologies courantes des usages de nouvelles technologies, notamment celle de Desjardins et Bélair 10(*). En effet, les auteurs notent que de nos jours, ce que l'on appelle les nouvelles technologies sont essentiellement exploitées pour quatre types de tâches : (i) la Communication (Courrier électronique pour échanger des messages et des documents, discussion en temps réel ou chat, visioconférence) ; (ii) l'Accès à l'information (Logiciels libres, marchand en ligne, transaction bancaire, etc.) ; (iii) la Production de l'information (Traitement de texte, présentations multi médiatiques, Sites Web), et (iv) le Traitement de l'information (Chiffriers, bases de données, etc.). 2. Description de l'échantillon Pour des raisons pratiques évidentes dans le timing attribué à cette étude, la proximité et l'accessibilité, nous avons travaillé avec les localités de la Plaine, regroupées en 7 sites. Le choix des Agronomes a été réalisé à travers le problème de la pauvreté que connaît notre zone d'intervention. Les Agronomes, d'une façon générale, sont nichés dans leurs sites respectifs. Les sites étaient choisis au hasard sur une liste globale des communes et localités de la Plaine. Le procédé utilisé consiste à tirer 7 localités au hasard dont 4 en Province de Cibitoke et 3 en R.D.Congo. Nous avons ainsi retenu sept sites faisant partie de notre échantillon et 126 Agronomes de ces sites ont volontairement accepté de répondre à notre enquête. Notre échantillon se compose donc de 126 Agronomes, dont 5 de sexe féminin (4 %) et 121 de sexe masculin (96 %). Les 126 Agronomes de l'échantillon sont majoritairement du niveau de baccalauréat, soit 96,1 % (n =121) contre 3,9 % (n = 5) du niveau universitaire. Notons que les 5 Agronomes du niveau universitaire se répartissent comme suit : - 0 % (n = 0) des Agronomes indépendants ; - 3,1 % (n = 4) des Agronomes de l'Etat ; - 0,8 % (n = 1) des Agronomes employés dans les entreprises. L'âge moyen de l'ensemble de l'échantillon est de 35 ans avec une amplitude allant du 31 à 57 ans. 3. Résultats de l'enquête Ces résultats que nous révèlent l'enquête fait parti de notre échantillon. Les pourcentages retenus sont valides, c'est-à-dire ils proviennent de l'effectif de l'échantillon.
a) Accessibilité à l'Ordinateur Tableau n° 1 : Accessibilité à l'ordinateur
Les résultats ci-dessus montrent que 100 % sont sans connexion à l'Internet à domicile, au service et même dans leurs cités ; 4 % utilisent des Ordinateurs du service et le reste n'a ni accès à l'Internet ni à l'Ordinateur. b) N'avoir jamais utilisé un Ordinateur et les raisons évoquées Tableau n° 2 : Avoir ou non utilisé un Ordinateur
Sur 126 Agronomes, seuls 5 (4 %) ont déjà utilisé l'Ordinateur. Les raisons évoquées portaient sur l'absence de l'outil informatique dans leurs services et dans leurs milieux respectifs.
a) Type d'activité agricole et fréquence de recours aux TIC Le Tableau ci-dessous présente le pourcentage des Agronomes intégrant les TIC dans les activités spécifiques, ainsi que la fréquence de ce recours. Tableau n° 3 : Type d'activités agricoles et fréquence de recours aux TIC
Cinq Agronomes interrogés nous ont avoué qu'ils pratiquent l'apprentissage autonome de l'outil informatique pour leur propre intérêt. D'autres activités agricoles pouvant nécessiter la maîtrise des TIC n'ont jamais été appuyées. b) Participation à une Association avec les paysans L'intérêt de plus en plus croissant de l'organisation des activités agricoles confère à ce paragraphe plus d'importance. Il se fait qu'aucun Agronome sur 126 n'a de projet agricole intégrant les TIC. Cette situation mérite d'être améliorée. Tableau n° 4 : Projets initiés par les Agronomes avec les paysans
Nous voulons saisir dans cette section le niveau de maîtrise par les Agronomes des différents modules agricoles faisant appel aux TIC. L'auto-estimation de l'Agronome lui permet de porter un jugement objectif sur lui-même. De ce fait, ses compétences en sont essentielles pour stimuler les agriculteurs dans un contexte multi médiatique. Ceci nous amène à dire que l'apprentissage des TIC par les Agronomes permet aux agriculteurs d'acquérir des nouvelles techniques culturales. Tableau n° 5 : Pourcentages d'Agronomes selon le degré de maîtrise par types d'activité.
Ce Tableau montre à suffisance l'inaccessibilité des Agronomes aux TIC. Seuls les Cadres Universitaires ont des notions élémentaires sur l'Outil Informatique et quelques modules de formation (Logiciels agricoles). Les Agronomes de terrain maîtrisent seulement des logiciels ayant trait à la maximisation de la production agricole.
Le besoin le plus en vogue est celui de bénéficier d'une formation technique adéquate ; il est exprimé par tous les Agronomes que nous avons rencontrés, soit 7/10. Il est suivi par la nécessité de disposer d'outils (matériels et logiciels) plus performants. Tableau n° 6 : Besoins des Agronomes par ordre d'importance
Les réponses fournies par les Agronomes ciblés par notre enquête mentionnent combien, ils ont besoin d'une formation sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication orientées vers les activités agricoles.
Tableau n° 7 : Attentes des Agronomes
Il s'agit des attentes relatives aux activités de consultation des références ci-dessus, à savoir la documentation en ligne ; les liens vers les Bibliothèques virtuelles ; Productions agricoles des autres ; Aide technique agricole en ligne et formation agricole. Les besoins de la formation se manifestent ici avec acuité, soit 8,4/10.
Tableau n° 8 : Attentes des Agronomes par rapport au Mode de Formation
Les résultats obtenus ci-dessus montrent que 100 % désirent une formation où l'Animateur formateur est physiquement présent dans la salle de formation ; 96,03 % désirent combiner le Chat et le Mode classique ; 84,1 % veulent qu'on utilise le Tableau noir, la craie, les syllabus et les Ordinateurs pour la formation ; tandis que 67 % sont d'accord pour l'utilisation du Chat. 0-6-2.3. L'Interview libre Grâce à cette technique, nous avons pu interviewer les Agronomes et inventorier leurs besoins en formation par les TIC. 0-6-2.4. L'Analyse Tout au long de notre étude, nous nous sommes intéressé aux données présentant des situations brutes des faits, qui furent analysées scientifiquement pour déboucher aux besoins concrets des Agronomes. 0-6-2.5. La Technique documentaire Cette technique nous a permis de fouiller les publications diverses en vue d'accéder aux données qui nous échappaient. Nous n'avons pas également négligé les travaux de nos collègues des promotions antérieures que nous lisions en ligne. 0-6-2.6. La Statistique Pour quantifier les données de notre échantillon, nous avons recouru à la technique statistique. Grâce à elle, nous sommes parvenu à chiffrer l'état des besoins en formation TIC des Agronomes de la Plaine de la Ruzizi. * 10 Lusalusa, S- et Guy Fox, « Pratiques et besoins des Enseignants vis-à-vis des Technologies de l'Information et de la Communication », in les Technologies de l'Information et de la Communication à l'Ecole : où, quand, comment ? ; Ed. P.U.B, Coll. Education, Bruxelles, 2002, n°6. |
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