UFR Sciences Espaces et Sociétés
Département de géographie et Aménagement
Master 2 « Villes, Habitat et Politiques
d'Aménagement »
LOCALISATION DES FUTURS COLLEGES
DANS LE CADRE DE LA DEMARCHE SCOT
- REFLEXION ET APPLICATION CONCRETE -
LE CAS DU SCOT SUD TOULOUSAIN.
Août 2007.
Rapport de stage présenté par : Tristan
BLIN.
Sous la direction de Monsieur DELTHIL.
CONTACT AUTEUR :
tristan.blin@gmail.com
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier l'équipe de la
DAUL au complet pour leur accueil chaleureux durant ces trois mois de stage.
J'ai pu découvrir à leur contact des champs concrets d'action en
matière d'urbanisme et d'aménagement du territoire.
Je tiens aussi à remercier plus particulièrement
Monique LEBARBEY pour l'aide technique qu'elle m'a apporté dans le
travail cartographique.
Monsieur DELTHIL, en sa qualité de directeur de stage a
su m'encadrer et m'impulser une motivation tout au long du stage. Plus
particulièrement, je tiens à le remercier pour son accueil
souriant ainsi que ses conseils pertinents qui ont fortement contribué
à la réalisation de ce rapport.
Enfin je tiens à remercier Elena qui une fois de plus
s'est montrée magnanime en me sauvant de ma Pathorthographie.
- Introduction 5
- Partie I :
Réflexion-La complexité d'une question simple 8
- Partie II :
Analyse thématique du SCOT Sud 34
- Partie III :
Travail de Localisation des futurs collèges 60
- Conclusion 83
- Table des Matières 87
- Bibliographie 89
- Annexes 91
La construction de collèges est, depuis les lois de
décentralisation 1986, une compétence détenue par les
Conseils Généraux. Ces derniers ont vu leurs champs de
compétences élargis à la suite de l'acte de 2 de la
décentralisation les rendant responsables des personnels
d'établissements (hors corps enseignant). De fait, la
problématique de localisation des collèges s'est renforcée
dans les préoccupations des Conseils Généraux.
Parallèlement, depuis la mise en place de la loi
Solidarité Renouvellement Urbain (SRU) en décembre 2000, les
professionnels de la ville, les collectivités territoriales et les
groupements de communes compétents en matière d'urbanisme se sont
vus dotés de nouveaux outils de planification et de gestion des sols. La
SRU qui se substitue à la loi d'Orientation Foncière de 1967, a
ainsi mis en place deux principaux outils. Le Plan Local de l'Urbanisme (PLU)
et le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) ont ainsi pris la
place des Plans d'Occupation des Sols (POS) et des Schémas directeurs
(SD). Dans cette logique, le SCOT propose une stratégie
générale à une échelle supra communale. Ainsi, dans
le cadre d'un SCOT, les PLU élaborés par les communes se doivent
d'être en cohérence (notion de compatibilité) avec ce
dernier.
Actuellement, la constitution des SCOT est en cours de
réalisation. Ces schémas qui se veulent un outil
d'aménagement et de mise en oeuvre d'une planification
stratégique et politique à l'échelle d'une
agglomération, ont permis d'engager et de renforcer les
réflexions globales sur les choix et les enjeux des territoires
couverts. En ce sens, les choix d'aménagement sont
réfléchis dans un cadre d'une pensée globale et
cohérente. Néanmoins, de part la répartition des
compétences entre acteurs publics, un certain nombre d'enjeux
d'aménagement n'intègrent pas cette démarche transversale.
C'est le cas des collèges qui suit une logique définie. En ce
sens, les Conseils Généraux déterminent les
capacités d'accueil et la localisation des établissements
à travers une approche sectorielle. L'élaboration actuelle des
SCOT offre une opportunité intéressante pour
réfléchir à l'implantation des futurs collèges en
tenant compte des orientations générales d'aménagement.
Les Conseil Généraux étant très souvent
associés à l'élaboration des SCOT, une prise en compte des
objectifs retenus par ces derniers dans la localisation des collèges
apparait pertinente.
A cette prise en compte des objectifs généraux,
le travail de localisation des futurs collèges recouvre par ailleurs une
complexité particulière. En effet, les collèges composent
depuis plusieurs années avec un processus de ségrégation
sociale de plus en plus marqué. Cette homogénéisation
sociale des élèves entraîne des conséquences lourdes
en termes de cohésion et d'unité.
En ce sens, les risques dépassent le cadre scolaire et
la recherche de mixité sociale au sein des établissements devient
un enjeu fort pour la société.
Le Conseil Général de la Haute Garonne,
conscient des défis liés aux collèges, affiche une
volonté forte de travailler la localisation des ces derniers en
proposant des solutions adaptées.
La commande qui m'a été adressée dans le
cadre de ma mission de stage est, dans cette logique, de proposer des
localisations de collèges à horizon 2020 dans le SCOT Sud
toulousain, en intégrant la démarche SCOT et en tenant compte
d'une recherche de mixité sociale des élèves. En outre, la
commande est posée dans un contexte de bouleversement de la carte
scolaire ce qui implique d'intégrer cette évolution dans la
réflexion.
La commande recouvre de nombreux aspects. Et pour bien
appréhender les différents éléments, nous pouvons
les schématiser sous la forme suivante :
Orientations des SCOT
Recherche de m ixité
COMMANDE
Temporalité
Contexte territorial
Contexte d'effacement de la carte
Pour traiter cette question, il s'est avéré
nécessaire de structurer ce travail en trois parties distinctes. La
première partie présente une réflexion
générale sur différents thèmes associés
à la commande. La seconde expose une analyse du territoire du SCOT Sud
à travers les thèmes de la fiscalité et de la
démographie. Et la dernière partie s'attache au travail,
très concret de localisation des collèges.
Le territoire de la commande reprend le
périmètre du Pays Sud toulousain situé au Sud de l'aire
urbaine toulousaine, au centre du département de la Haute Garonne. Le
territoire est traversé du Nord au Sud par la Garonne. La population
avoisine les 75 000 habitants et se répartit sur 99 communes.
CARTE DE SITUATION DU TERRITOIRE DU SCOT
SUD
PARTIE I
LA COMPLEXITE D'UNE QUESTION SIMPLE
Où construire les futurs collèges en 2020?
Cette question, relativement simple au premier abord,
présente, en vérité, une complexité
particulière. Elle dépasse en effet l'interrogation d'une
localisation géographique classique. Car son objectif n'est pas de
repérer des zones d'implantations favorables à un
équipement lambda, mais de travailler sur la localisation à
travers le prisme de la question scolaire. De fait, elle recouvre des enjeux
implicites délicats, mobilisant un travail de réflexion sur
différentes thématiques.
Nous avons pu saisir dans l'introduction de ce rapport «
les passerelles », les liens auxquels incite la commande. En ce sens, la
question de départ amène à réfléchir
à des thèmes comme la mixité sociale et la carte scolaire.
Localiser les futurs collèges prend ainsi un tout autre sens.
Appréhender une telle question se réalise
complètement à partir du moment où nous tenons compte,
à la fois, de son ambition implicite, la recherche de mixité
sociale, du contexte particulier, l'effacement de la carte scolaire et du cadre
local de politique d'aménagement, les orientations du SCOT.
La demande devient complexe. Et les solutions à
proposer aussi. Ces dernières ne peuvent se réduire à une
mise en adéquation de l'offre et des besoins, elles nécessitent
de mobiliser l'ensemble des aspects que recouvre la demande.
.
Cette partie se veut une traduction des réflexions
menées en amont du travail de localisation. Son objectif est de
construire un cadre de pensée permettant d'alimenter le travail de
localisation des collèges (Partie III). Trois thèmes sont
abordés. En premier, la mixité sociale, en second l'effacement de
la carte scolaire et enfin les orientations du SCOT. Ces thèmes
étant extrêmement généraux, nous tenterons, pour
chacun d'eux, d'orienter, au fur et à mesure, notre propos vers nos
interrogations de départ. D'une réflexion générale
sur la mixité nous aboutirons au cas plus concret du milieu scolaire ;
du contexte national d'une fin programmée de la carte scolaire nous
terminerons sur les répercutions engendrées au niveau du
territoire de la commande ; et d'une présentation de la philosophie des
schémas de cohérence territoriaux nous zoomerons sur les
orientations du SCOT Sud toulousain.
Le travail sur ces axes a mobilisé un certain nombre de
textes, d'articles, qui sont, pour la plupart, présents dans le CD de
documents proposé en annexe.
La mixité sociale
La question de la mixité est très difficile
à aborder et je suis conscient que la réflexion qui suit comporte
de nombreuses simplifications. Malgré cet écueil, ce travail
à néanmoins le mérite de proposer une lecture de la
mixité sous divers aspects.
Mixité, ségrégation, individu et
société.
Au cours de ce travail, la première question qui s'est
posée, était de comprendre le sens que prend la notion de
mixité sociale pour un individu et pour une société.
Posée ainsi, la question paraissait hermétique, mais en
considérant la mixité sociale comme l'antithèse de la
ségrégation sociale, il était possible de retourner la
question en se demandant ce que signifie la ségrégation pour un
individu et pour une société.
Concernant l'individu, la réponse est complexe car
elle dépend du statut que détient son groupe d'appartenance
identifié comme tel dans une société
ségréguée. L'inégalité étant
intrinsèque à la ségrégation, les
possibilités d'un groupe sont de fait différentes. Cependant,
quelque soit la position hiérarchique de son groupe, ce qu'implique
avant tout la ségrégation pour cette personne, c'est que des
critères le définissant dans cette société (par
exemple, son niveau économique, sa religion) l'excluent d'une partie de
celle-ci. Cette mise à l'écart, si elle produit un sentiment
d'exclusion, crée chez l'individu une frustration vis-à-vis de la
société et le questionne sur le rôle qu'il y joue.
Il n'est pas nécessaire d'approfondir pour comprendre
que la ségrégation qui exclut, peut (ce n'est pas obligatoire)
amener à un sentiment d'exclusion, lequel crée une frustration
par rapport à la société, aboutissant in fine à une
souffrance de l'individu. La traduction de ce malaise peut prendre des formes
multiples : colère, conflit, repli sur soi... entrainant des
répercussions au sein de la société.
Nous n'aborderons pas ici les comportements que l'individu met
en place vis à vis de la société à la suite de ce
malaise. Mais nous nous arrêterons sur l'idée que la
ségrégation
sociale peut apporter une souffrance à l'individu et ce
d'autant plus si le sentiment d'exclusion et d'injustice est fort.
Concernant la société, la
ségrégation crée, comme nous l'avons vu, des limites pour
les groupes qui la composent. Ces limites qui s'apparentent plutôt
à des frontières, cloisonnent les groupes dans des
environnements. Les frontières sont évidement de l'ordre des
valeurs et des normes propres à cette société, et
très souvent elles se traduisent spatialement créant une double
ségrégation sociale et spatiale. Cette mise à distance
sociale et spatiale des groupes entraine pour la société une
fragilité de son unité, parfois au point de remettre en cause
l'existence même d'une société unique.
Ainsi, de par cette lecture, la ségrégation
apparait, pour une société qui se veut unifiée, comme un
risque et pour un individu, comme une possible souffrance liée à
un sentiment d'exclusion et d'inégalité.
Actuellement, la société française qui
se veut, par sa constitution, indivisible1, affiche une
volonté de reconstruire de la mixité sociale. L'analyse de cette
volonté politique est intéressante car elle permet de comprendre
le cadre de pensée dans laquelle elle s'est constituée.
La mixité sociale - un objectif politique.
Le récent retour en force de la mixité sociale
comme objectif politique s'est instauré et a pris forme, en particulier
depuis la mise en place de la loi Solidarité Renouvellement Urbain (SRU)
du 13 décembre 2000 à travers son article 552 . Or il
est intéressant de se rappeler des discours qui ont porté
directement ou indirectement la mixité comme objectif politique. Le
philosophe Marcel GAUCHET a mis en avant l'existence d'un « mur »
entre les élites et les classes populaires, conceptualisant cette
idée sous une expression qui a fait des émules, «la fracture
sociale». Réutilisée lors de sa campagne de 1995, Jacques
CHIRAC en a fait un de ses thèmes de prédilection (du moins
durant cette campagne) en présentant la fracture sociale comme une
menace de l'unité nationale. Par la suite, l'expression
intégrée par les
1 « La France est une République indivisible,
laïque, démocratique et sociale ». Article 1 de la
constitution de la Ve République.
2 Cet article a été modifié par l'article
65 de la Loi Engagement national pour le logement du 13 juillet 2006
différentes parties politiques s'est vu
revisitée. Mais c'est bien à partir de là que les
français ont eu un mot pour désigner la peur d'une dislocation de
la société. Evidemment, la politique de la ville avait
précédemment alerté sur les situations de
relégation de certains quartiers et du risque de désolidarisation
de la société3 . Mais étant attachée
pendant longtemps à l'échelle du quartier (DSQ, DSU), elle n'a
pas suscité une prise de conscience générale.
La perspective d'une société désunie,
divisée socialement, a remis la mixité sociale comme enjeu de
premier ordre, du moins dans les déclarations des décideurs.
Au regard de cette évolution, il est
intéressant de constater qu'à l'instar des intentions
environnementales par exemple, la mixité sociale a pour objectif de
désamorcer un processus en oeuvre. La question de la mixité
sociale est actuellement présentée face au spectre de la «
fracture sociale », conclusion d'un processus de ségrégation
où l'entre soi prend le pas sur le faire
société4.
Par ailleurs, malgré le consensus autour de
l'idée de mixité sociale, la volonté affichée ne
présente pas un caractère sociétal complet. Bien au
contraire, si nous reprenons la définition communément admise de
l'adjectif sociétal5, la volonté de mixité que
nous observons actuellement est cloisonnée à certains aspects de
la vie sociale des individus, l'importance de l'homogamie par exemple ne fait
pas l'objet d'un discours d'opposition valorisant la mixité sociale au
sein des mariages. Donc la volonté de mixité est bien
ciblée dans la vie sociale des individus et cela se traduit
spatialement. La société concentre, en effet, toute son attention
sur des lieux, des espaces où, pour certaines raisons que nous
aborderons plus tard, la volonté de mixité est forte (la
volonté n'étant pas l'intention).
En premier chef, l'école et ensuite la ville, sont
devenus les lieux qui cristallisent tous les discours sur la mixité. Il
suffit de reprendre les discours de campagne électorale de 2007 des deux
principaux candidats6, pour se convaincre que la question de la
mixité sociale s'est focalisée sur ces lieux.
Aussi, nous le comprenons bien, la volonté de
mixité sociale s'intensifie sur des secteurs très précis
et spatialement identifiés. C'est évidement par ce dernier aspect
que la réflexion géographique trouve tout son
intérêt. L'aménageur, le géographe, celui qui
travaille
3 Rapport BONNEMAISON, 1982 ; Rapport DUBEDOUT, 1983 ; Rapport
LEVY, 1988.
4 « Le problème n'est plus alors de résoudre
une question sociale associée à la logique du conflit, mais de
faire société pour enrayer une logique de séparation
» extrait tiré de l'ouvrage Faire société : la
politique de la yille aux États-Unis et en France,
Seuil, 2003. Jacques Donzelot, Catherine Mével, Anne Wyvekens.
5 Societal : "Qui se rapporte aux divers
aspects de la vie sociale des individus." Le Petit Larousse, édition
2005.
6 Voir l'article du 12/02/2007 sur le site de Radio France
International.
sur l'espace, permet d'intégrer l'analyse spatiale
dans la recherche de mixité sociale. A titre d'exemple, l'article
très technique de Philippe APPARICIO intitulé Les indices de
ségrégation résidentielle : un outil intégré
dans un système d'in formation géographique, montre bien
l'apport de la cartographie, du géographe et des sociologues
(école de Chicago dans le cas présent) sur ces
questions7.
En tout cas, si la volonté de mixité semble
bien se concentrer sur certains endroits, il convient de se demander, en quoi
ces lieux suscitent une telle attention et pourquoi
l'hétérogénéité sociale des personnes qui la
composent est il un enjeu affiché ?
L'attention portée à la ville (dans le sens
d'une ville centre, de sa banlieue et de son périurbain) se comprend
avant tout par le fait qu'une part importante de la société y est
localisée et qu'elle concentre les plus fortes inégalités.
Aussi, de part l'accentuation de la ségrégation socio spatiale,
la ville tend à se partitionner en secteurs fortement marqués
sociologiquement, économiquement et culturellement. Les tensions qui en
découlent interpellent et mettent l'accent sur les risques de la
ségrégation. En ce sens, la ville apparait aujourd'hui pour
l'opinion publique comme le lieu où se réalise la fracture
sociale. Il est sûr que les émeutes de novembre 2005 ont
marqué les esprits et ont questionné la société
française sur son unité. Mais si la fracture entre les zones de
relégation et le reste de la ville est la plus médiatisée,
d'autres fractures existent au niveau de la classe moyenne et des classes
supérieures. Ce problème d'homogénéisation sociale
des secteurs de la ville (toujours au sens de l'agglomération) fait
craindre une scission, voire des scissions8 au sein de cette
dernière. Or, il n'y a qu'un pas entre une fracture au sein des villes
et une au sein de la société. Marie-Christine JAILLET le montre
bien, dans son article La tentation de la
sécession9, lorsqu'elle décrit le
phénomène de peuplement homogène des classes moyennes dans
le périurbain : (( A la reconnaissance d'une commune appartenance
au-delà de l'affirmation des liens électifs, se substitue le
désir de (( faire sécession », c'est-à-dire non
seulement de vouloir vivre dans un entre-soi choisi mais de s'abstraire de la
collectivité pour se soustraire à l'obligation de
solidarité que sous-tend le fait d'y appartenir ».
La volonté de mixité au sein de la ville,
affichée par les politiques, se comprend en réalité comme
un mortier colmatant les brèches sur la clé de voûte de la
société, si la ville se fracture, la société est en
péril. Aussi, la recherche de mixité sociale n'est pas
réellement un objectif en soi dans la volonté politique, elle est
un moyen de produire la cohésion sociale.
7 Cet article est présenté dans le CD annexe. Il
est publié sur le site cybergéo.
8 La ville à trois vitesses : Gentrification,
relégation, périurbanisation Collectif Esprit N° 303
Mars-Avril 2004
9 Article paru dans Lien Social le 3 juin 1999-N°489 OASIS
Magazine -
http://www.travail-social.com
et présent dans le cd annexe.
La logique appliquée au milieu scolaire est
légèrement différente mais l'objectif de cohésion
est le même. L'école représente un pilier de l'unité
nationale, et ce depuis déjà longtemps. En ce sens,
l'école de la III République par exemple a fortement
contribué à la construction d'une identité
commune10, l'interdiction des patois régionaux et les
programmes d'histoire - géographie en sont des illustrations bien
connues. De fait, il y a une attente d'intégration et de socialisation
attribuée à l'école. La volonté politique
d'instaurer de la mixité dans les établissements scolaires suit
cette logique.
Pour la société, l'école répond au
besoin de former les plus jeunes individus à des valeurs
partagées et de construire chez eux, un sentiment d'appartenance
à cette société. Or pour ce faire, l'école doit
accueillir, autant que faire se peut, des classes aux publics
représentatifs de cette société.
L'homogénéisation sociale des écoles
crée un double risque, le premier étant que
l'élève, quelque soit son milieu d'appartenance, construit
à travers sa classe une vision tronquée de la
société. Et deuxièmement, de par son milieu social, la
probabilité de réussite scolaire de l'élève est
variable11. Aussi, en simplifiant, la concentration sociale se
traduit par la concentration de l'échec scolaire et de la
réussite scolaire ce qui stigmatise d'autant plus les
établissements soit dans le positif, soit dans le négatif, selon
les résultats. Ceci aboutit à la construction d'une autre
fracture plaçant l'école dans un cercle vicieux d'un processus de
ségrégation qui s'autoalimente. Or, pour autant que le
système éducatif mis en place ne soit pas construit dans une
logique de concurrence12, la mixité sociale et culturelle
semble plutôt favoriser la réussite scolaire des
élèves.
Ainsi, la volonté de mixité se focalise sur ces
deux espaces, car l'école est le lieu de formation traditionnel de
l'unité de la société, et la ville est le lieu où
les crispations sociales sont les plus marquées, alors même que sa
structure est intimement liée à la société
ellemême.
Si nous pouvons nous interroger sur la véracité
de volonté de mixité de certains décideurs politiques, il
est néanmoins important d'avoir conscience, quelques soient les
ambitions des décideurs, que l'action sur cette thématique est
complexe.
10 « En 1882, lorsque Jules Ferry fonde le système
public d'enseignement de la IIIe République, il choisit de donner
à l'école une mission d'intégration à la Nation
comme à la République ». Rapport de J. HEBRARD
intitulé La mixité sociale à l'école et au
collège, mars 2002.
11 La Reproduction. Eléments pour une théorie
du système d'enseignement, P. Bourdieu édition Minuit,
1970
12 Voir le texte de Conférence Classes difficiles. J.F
BLIN. Présenté dans le cd annexe.
La difficulté d'agir sur ces questions
La mixité sociale qui nous intéresse ici,
s'inscrit, comme nous l'avons vu, en contre poids d'un processus « naturel
» (au sens où il n'y pas de volonté politique clairement
définie) de ségrégation sociale. Or tout le monde, ou tout
au moins une très forte majorité, s'accorde sur un
nécessaire mélange social mais à la lumière des
différentes études locales, la ségrégation sociale
tend à se renforcer, en particulier dans sa traduction spatiale. Pour
quelles raisons existe-t-il un paradoxe entre les pratiques des individus et
leurs attentes vis-à-vis de la société ?
Nous pouvons faire l'hypothèse qu'à
l'échelle de l'individu d'autres valeurs concurrencent cette
volonté de mixité sociale. Le cadre scolaire est peut-être
le cas le plus explicatif de ce paradoxe d'intentions et de pratiques. Ici
aussi, il y a consensus pour considérer l'école comme le lieu de
socialisation, voire d'intégration. Et chacun s'accorde sur le besoin
d'une hétérogénéité sociale des
élèves. Mais à cette valeur partagée, l'individu,
le parent, doit composer avec d'autres éléments. Ainsi, le
parent, devant la scolarisation d'un de ces enfants, confronte ses valeurs et
les hiérarchises. La mixité sociale, bien que valeur reconnue, ne
peut concurrencer certaines valeurs à l'échelle de l'individu.
Car quoi de plus légitime à ce qu'un parent recherche ce qui lui
parait de meilleur en termes de scolarisation pour ses enfants. A
l'échelle de l'individu les valeurs macro-sociales se déclassent
au profit des valeurs nucléaires (au sens de la famille par exemple). La
difficulté est donc là, les valeurs individuelles prennent le pas
sur les valeurs communes. Ce n'est certes pas nouveau, mais cela montre la
complexité d'installer et de faire perdurer de la mixité
sociale.
Pour une société démocratique qui laisse
une place importante à la liberté individuelle, la mixité
sociale ne peut pas se décréter.
Par ailleurs, une autre difficulté apparait lorsque
l'on considère la question du point de vue spatial. En reprenant le cas
de la ville et de l'école, nous pouvons constater qu'il existe une
interrelation intense entre les paysages sociaux de ces lieux. Dans un sens, la
ségrégation spatiale des villes provoque des espaces de
relégation dans lesquels les établissements scolaires
présents accueillent un public déjà homogène
socialement. Et à l'inverse, les établissements scolaires peuvent
jouer, selon la représentation13 qu'ils renvoient, un
rôle sur les prix de l'immobilier du secteur auquel ils appartiennent (le
cas est cependant plus rare). Cette interpénétration des lieux
qui renvoie à la théorie systémique en géographie,
montre bien que l'action doit être appréhendée au travers
ces logiques de relations et d'interrelations.
13 « Dans ce système de forte
ségrégation, les familles sont attentives, dans leur choix de
résidence, aux qualités et à la réputation des
établissements ». Agnès Van Zanten, extrait de l'article
Ségrégation scolaire et mixité sociale.
A partir de cette analyse des difficultés, quelques
orientations d'actions ce sont révélées. La
dernière partie de cette réflexion s'attarde en ce sens sur ces
pistes d'action favorisant la mixité sociale dans le cadre scolaire.
Une action transversale qui répond aux
préoccupations premières des parents
Tout d'abord, si une seule chose apparait clairement, c'est
bien l'approche transversale qu'il convient de mettre en place. Si en effet, la
mixité sociale ne peut pas se réaliser par décret, nous
pouvons néanmoins jouer sur un certain nombre de leviers pour
créer une situation favorable à son instauration. Le dialogue
est, de fait, inhérent à une telle approche.
Par ailleurs, il est nécessaire de reconsidérer
la question de la mixité des établissements à
l'échelle de l'individu qui choisit, c'est-à-dire les parents.
En reprenant l'idée selon laquelle les parents
réalisent un classement de leurs valeurs et de leurs priorités
lorsqu'ils décident d'inscrire leur enfant dans tel ou tel
établissement, nous pouvons nous demander comment répondre aux
attentes premières des parents pour qu'elles soient en adéquation
avec la recherche de mixité. Jean-Pol ROCQUET dans son texte
intitulé Carte scolaire d'octobre 2006 ébauche une
réponse. Il explique que pour conserver le principe de mixité il
faut que l'école offre la valeur sécurité, «
Sécurité physique et morale qui ne se limite pas à
l'intérieur des écoles et des établissements, et
sécurité éducative et intellectuelle qui garantit que les
apprentissages qui s'effectuent sont de grande qualité ». A cette
double exigence se rajoute par ailleurs une recherche de
l'épanouissement de l'enfant dans le cadre scolaire. Cette
dernière attente est expliquée par Eric MANGEZ dans son article
STRATEGIES FAMILIALES EN MATIERE D'ORIENTATION SCOLAIRE EN BELGIQUE,
« Le rapport à l'école ne se réduit pas à
ce registre instrumental. L'école est aussi un lieu de vie, où
comme dans l'ensemble de la vie quotidienne, une importance croissante est
accordée à des enjeux affectifs, au bonheur, à
l'épanouissement de la personne ». Aussi, la demande est de trois
ordres. Premièrement, sécurité physique des
élèves, deuxièmement, garantie de la qualité de
l'enseignement et enfin, épanouissement de l'élève. Ce
triptyque d'attentes doit être travaillé et chaque institution
compétente dans un domaine doit, dans le cadre d'une concertation,
répondre au mieux à ces attentes. Le besoin d'une
cohérence d'actions est primordial dans la question scolaire.
L'écueil d'un cloisonnement des compétences sans logique commune
rend inopérantes, voire même contre productives, les mesu res
sectorielles établ ies.
L'objectif n'est pas ici de proposer une manière de
faire, mais comprendre qu'un certain nombre d'évolutions sont
possibles.
A titre d'exemple J-P ROCQUET propose que « chaque
établissement et chaque école offrent, outre les disciplines
communes, des activités d'enseignement qui soient de l'ordre de l'aide
ou de l'approfondissement. L'école Jean Macé et le collège
Picasso assureraient une aide à la maitrise de la langue et trois
niveaux de connaissance en astronomie... ». L'idée est
séduisante car si les établissements recouvrent des
spécificités tout en assurant le cadre commun de connaissance,
les parents pourront répondre, pour autant que l'attente
sécuritaire soit résolue, à leur recherche
d'épanouissement de l'enfant et à la demande de qualité
éducative de l'école en dépassant le cadre de leur
représentation. Il faut cependant s'entendre sur le fait, que ce n'est
pas l'instauration d'une option rare mais bien la mise en place d'une
spécificité des établissements qui est
présentée ici.
Par ailleurs, second exemple, la question des lieux de la
ville étant comme nous l'avons vu liée aux établissements
scolaires, la localisation des futurs collèges nécessite une
réflexion particulière selon le contexte. Elle doit, en effet,
tenir compte du contexte socio-spatial des quartiers. En ce sens, dans le cas
d'un secteur de ville aux quartiers socialement ségrégués,
il semble pertinent de placer les collèges à l'interface de deux
quartiers socialement différents. L'implantation dans « un
entre-deux » évitera de définir une appartenance claire de
l'établissement au quartier et aux représentations qui lui sont
attribuées. En ce sens un dialogue avec les communes détentrices
des terrains est nécessaire.
Il est clair que toutes sortes d'idées peuvent
alimenter cette réflexion, mais nous l'avons bien compris, la recherche
de situation favorable à l'instauration de la mixité
nécessite de prendre en compte la logique des individus et ce, à
tous les niveaux de compétence. Or c'est bien par cette
nécessité que l'action est si complexe.
Pendant un temps, la société pensait
gérer la mixité sociale des établissements scolaires
à travers un outil simple de contrainte. Mais si la question de la
mixité sociale est aussi prégnante aujourd'hui dans le domaine de
l'éducation, c'est bien la preuve que un, le contexte s'est
modifié et que deux, la mixité sociale ne se
décrète pas. Ainsi trente ans après son instauration, la
carte scolaire fait l'objet d'une remise en cause forte. Et aujourd'hui le
débat autour de la carte scolaire s'intensifie dans un contexte de
suppression programmée.
La carte scolaire : un effacement
programmé
La carte scolaire, de sa création à sa
remise en cause.
La carte scolaire élaborée en 1963, se
constitue à l'époque dans la perspective d'être un outil de
gestion d'effectifs scolaires permettant de répondre au contexte de
massification de l'enseignement. En ce sens, elle anticipait d'une certaine
manière la loi de 1975 sur le collège unique. A cet égard,
il est intéressant de constater qu'à la suite de cette loi, les
grandes écoles sont devenues plus sélectives socialement. Ainsi,
face à cette démocratisation, l'enseignement à
recréé les frontières non plus par le temps
d'étude, mais par le type d'étude.
Cette digression mise à part, le principe de la carte
scolaire était d'attribuer à un espace donné, un
établissement de référence.
Toujours en vigueur actuellement, la logique du
découpage sectoriel s'effectue selon un calcul tenant compte de la
proximité de l'établissement scolaire et des effectifs des
enfants recensés. Le caractère coercitif de la carte scolaire et
la relative hétérogénéité sociale des
quartiers urbains de l'époque a fait de cet outil une garantie de
mixité sociale dans les établissements. Or, cet aspect s'est vu
affaibli à la fois par le processus de ségrégation
socio-spatiale des villes et par l'importance des dérogations
accordées aux enfants souhaitant se scolariser hors de leur secteur de
référence.
Si le processus de ségrégation des villes est
une tendance avec laquelle l'école doit composer, le nombre de
dérogations peut être considéré comme une
dérive de l'éducation nationale. Le problème étant
que, in fine, ce sont les personnes les mieux renseignées sur le
système scolaire qui aboutissent à des dérogations.
Parallèlement, l'école privée joue, de plus en plus, un
rôle de contournement de la carte scolaire. En cela, Nathalie Mons,
Maître de conférence en Sciences de l'éducation, estime que
le système français actuel témoigne d'une « vraie
fausse rigidité »14.
Les premières remises en cause apparaissent au
début des années 1980. Durant cette décennie, les
partisans d'un libre choix et ceux qui critiquent « l'hypocrisie » du
système amènent un certains nombre d'hommes politiques à
s'interroger sur la pertinence de la carte scolaire.
14 Article tiré du journal le Monde, intitulé
Carte scolaire : les pièges du libre choix paru le 12 juin
2007.
Le constat d'une homogénéisation sociale
grandissante dans plusieurs établissements scolaires cristallise le
débat autour de la carte scolaire. Celui-ci est animé par un
affrontement entre les partisans d'une suppression pure et simple, et les
tenants d'une carte scolaire sauvegardée.
En réalité, actuellement les
spécialistes prônent majoritairement l'idée de ni-ni,
entendant par là ni carte scolaire actuelle, ni libre choix total.
Derrière il y a, en fait, l'idée d'aménager
la carte scolaire et d'encadrer le choix des familles. L'objectif étant
de faire émerger le système le mieux adapté à la
demande de mixité. Nous aborderons par la suite ces différentes
formes de recrutement d'élèves.
En tout cas, le débat s'étant engagé
depuis déjà longtemps, les différents partisans
s'affranchissent des positions politiques habituelles. La dichotomie droite -
gauche ne se superpose pas réellement à cette
question15.
L'interrogation des Collectivités Territoriales
Le gouvernement au pouvoir depuis les élections
présidentielles de 2007 affiche l'intention de réformer la carte
scolaire et de la supprimer d'ici à 201016. Aussi, les
collectivités territoriales compétentes dans le domaine scolaire
s'interrogent sur la mise en place de cette réforme. Une des
premières questions étant, comment va s'organiser le recrutement
des établissements à partir du moment où les
élèves ne sont plus soumis à la carte scolaire ?
La question est d'autant plus importante que pour les
délégataires de construction d'établissements scolaires,
il est nécessaire d'estimer les zones de recrutement des futurs
élèves. Cette nécessite s'explique pour au moins deux
raisons. D'une part, vis-à-vis du travail de prospective, indispensable
pour anticiper les besoins qui se dessinent, et d'autre part, concernant les
Conseils Généraux, vis-à-vis de la gestion des dessertes
scolaires et de la gestion des personnels TOS (Technicien, Ouvrier et de
Service). En ce sens lors d'une rencontre le 19 et 20 juin entre le ministre
Xavier Darcos et les présidents de l'Association
15 -1980, A. SAVARY, ministre de l'éducation nationale,
accepte des dérogations, à titre expérimental
- 1985, plusieurs membres du PS émettent l'idée
d'assouplir la carte, en justifiant par la fin d'une « hypocrisie
>>
- 1986, J. CHIRAC annonce la suppression progressive de la
sectorisation.
16 « Comme j'ai commencé à l'indiquer au
cours des derniers jours, je commencerai à supprimer progressivement la
carte scolaire à partir de la rentrée prochaine
>>. Déclaration de X. DARCOS, ministre de l'éducation
nationale, le 26 mai 2007. « M. DARCOS a fixé à l'horizon
2010 la liberté de choix « totale >> >>. Extrait de
l'article Carte scolaire : les pièges du libre choix du journal
le Monde, paru le 12 juin 2007.
des Maires de France (AMF) et de l'Assemblée des
Départements de France (ADF), ce dernier expliquait que « les
mesures d'assouplissement qui sont proposées par le gouvernement vont
entraver lourdement la gestion même des établissements par les
départements, mais aussi celle des personnels TOS et l'organisation des
transports scolaires ».17
La situation pour les collectivités territoriales est
d'autant plus inconfortable qu'elles ne savent pas la forme que prendra la
suppression de la carte scolaire alors même que les intentions de
réformes s'inscrit dans un échéancier relativement court.
De fait, les communes, les départements et les régions se doivent
d'être extrêmement habiles politiquement et techniquement.
Politiquement, car s'ils s'opposent de front à cette réforme, ils
devront composer avec une partie de l'opinion favorable au
démantèlement de la carte scolaire. Et techniquement, car de par
leur compétence et de par le rôle de l'école, ils devront
être extrêmement réactifs face à la mise en place de
cette réforme. Or l'application de cette réforme peut modifier en
profondeur leur gestion de la question scolaire.
En ce sens, il est légitime qu'ils se demandent,
quelles sont les formes de recrutement d'élèves qui peuvent
s'instaurer. L'interrogation peut paraitre prématurée mais les
répercussions d'une telle mesure imposent d'y réfléchir au
plus tôt.
Après la carte scolaire.
En regardant les systèmes mis en place chez nos
voisins européens, il semble que deux manières de faire se
détachent du principe de sectorisation.
Premièrement, le libre choix total, les familles
choisissent l'établissement scolaire. Cette possibilité offerte,
une combinaison s'opère entre les possibilités de chaque
établissement et le choix des familles. Le risque de ce système,
à l'inverse de ce qu'il laisse penser, est que le choix n'est pas du
côté des parents mais du côté des
établissements18. En effet, de par la compétition
entre établissement et la représentation qu'ils renvoient aux
parents, le choix est dévolu au directeur d'établissement. Ainsi,
pour reprendre une expression de Nathalie Mons, « les familles
choisissent, les établissements disposent ». Dans cette logique, ce
système peut concourir à l'accentuation d'une hiérarchie
des établissements avec, par exemple, des collèges
sélectifs et des collèges de relégation, accueillant les
élèves qui n'ont pas pu accéder aux premiers.
17 La Gazette des communes, 25 juin 2007.
18 Article Carte scolaire : les pièges du libre choix
du journal le Monde, paru le 12 juin 2007.
Si un tel scénario ce met en place en France, les
collectivités territoriales ont tout intérêt à
engager un dialogue avec les directeurs d'établissements.
Deuxièmement, le choix encadré. Le principe est
simple, les familles réalisent des voeux sur un bassin scolaire et une
administration se charge d'y répondre en tenant compte de
différentes considérations, en particulier la mixité
sociale de l'établissement. Proche de la logique des quotas, une part
importante des pays ayant choisi le libre choix total, s'engage maintenant vers
cette voie du choix régulé. Dans ce cadre là, les
collectivités territoriales devront se rapprocher autant que possible de
l'administration en charge de la gestion les dossiers d'inscription.
A ces deux voies critiquables mais claires dans leur logique,
il est possible que la France s'oriente vers un troisième schéma
beaucoup plus flou. En effet, si un bras de fer s'engage entre certains groupes
de parents d'élèves, les syndicats de professeurs d'un
côté et le gouvernement et d'autre parents d'élèves
de l'autre, la réforme peut aboutir à une carte scolaire de
façade qui perdurerait mais serait vidée de sa substance de par
l'importance des dérogations.
Quelque soit la forme du prochain système de
recrutement, la difficulté est de comprendre quels mécanismes
concourent à l'attractivité ou, au contraire, à
l'évitement d'un établissement. Car c'est bien ces
différences d'attraits qui contribuent au déséquilibre des
territoires et de fait à la difficulté de gestion.
Les stratégies familiales face aux choix de
l'établissement scolaire et leurs spécificités
territoriales.
Nous avons abordé certains aspects de cette question
dans la partie Mixité sociale. Mais les choix et stratégies
familiales étant des résultantes complexes de postions sociales,
de structures familiales, de situations géographiques, de connaissances
plus ou moins fines de l'offre scolaire, d'histoires individuelles et d'un
contexte donné, il apparaît pour le moins pertinent d'approfondir
cette question.
La problématique est bien de se demander pourquoi
certaines familles trouvent nécessaire de scolariser leurs enfants en
dehors de leur secteur de référence ? La liste des causes de
dérogation est limitée (raisons médicales, rapprochement
des frères et soeurs, la commune
n'assure pas la restauration des enfants)19 et
n'ont pas de valeur explicative pour comprendre l'ampleur du
phénomène dérogatoire. D'autant plus, si l'on
considère l'utilisation du privé pour se soustraire à la
carte scolaire.
Les spécialistes de la ségrégation
scolaire 20 , en simplifiant, mettent en avant deux causes
fondamentales au détournement de la carte scolaire. Les parents
contournent leurs secteurs soit pour accéder à des
établissements prestigieux (c'est l'exemple de la cité scolaire
Fermat à Toulouse ou d'Henri IV à Paris, pour ne citer qu'eux),
soit pour éviter un établissement qui ne répond pas
à leurs aspirations. Les causes profondes de ces deux stratégies
sont complexes. Ainsi en ce qui concerne la stratégie
d'évitement, Georges Felouzis, Françoise Liot et Joëlle
Perroton dans leur rapport de recherche intitulé la
ségrégation ethnique au collège, expliquent que ((
...ces stratégies ne relevaient pas uniquement d'un souci «
d'efficacité » scolaire, mais qu'elle dépende aussi, d'une
volonté d'éviter des collèges perçus comme des
« ghettos », du point de vue social, mais aussi du point de vue
ethnique ».
Sans rentrer dans ces questionnements de spécialiste,
il est intéressant de constater, pour la focale de l'aménageur,
que le processus de contournement de la carte scolaire se réalise
à partir du moment où sur un territoire donné, pouvant
être vaste (la région parisienne) des établissements
d'excellence et de (( relégation » sont clairement perçus
comme tels. Cela nous renvoit à l'interrelation des lieux que nous avons
abordé dans la partie mixité sociale. Selon l'observatoire des
inégalités21, si l'on retire les familles choisissant
le privé et qui, de fait, ne sont plus soumis à la carte
scolaire, 80% des dérogations concerne Paris et sa
périphérie. Cette proportion montre bien que le contournement de
la carte scolaire est une problématique avant tout urbaine, en
particulier des grandes villes, où sur un territoire donné se
concentrent des inégalités sociales fortes, de plus en plus
sectorisés spatialement. La grande ville, voire l'agglomération,
concentre de ce fait les établissements les plus réputés
et ceux qui sont les plus stigmatisés.
19 Voir CODE DE L'EDUCATION - Article L212-8
(Loi n° 2004-809 du 13 août 2004 art. 87 I
Journal Officiel du 17 août 2004 en vigueur le 1er janvier 2005)-(Loi
n° 2005-157 du 23 février 2005 art. 113 Journal Officiel du
24 février 2005)
20 DUBET, François. FELOUZIS, Georges. PERROTON,
Joëlle. VAN ZANTEN, Agnès 21 MAURIN, Louis Observatoire des
inégalités :
www.inegalites.fr
Le cas du SCOT Sud
Dans le cadre de notre étude, le territoire du Scot se
présente comme un espace périurbain sous influence toulousaine.
De par la spécificité géographique des stratégies
familiales, la situation du territoire de la commande interroge quant aux
pratiques qui vont découler de l'effacement de la carte scolaire.
La littérature scientifique ne s'est pas
avérée très foisonnante sur le sujet des stratégies
scolaires des périurbains et plus généralement sur la
question scolaire des périurbains. Néanmoins la question intrigue
de plus en plus22. De nombreux chercheurs commencent à
s'intéresser à la question en pointant du doigt les tensions qui
se font jour dans cet espace en matière scolaire. Pour le
géographe Hervé Vieillard-Baron « c'est dans le
périurbain qu'aujourd'hui se jouent l'essentiel des problèmes
éducatifs, même si on ne s'en rend pas
compte >>23.
Concernant les stratégies des périurbains face
à l'école, si la question est encore peu traitée, nous
pouvons malgré tout utiliser les apports des spécialistes du
périurbain. En particulier deux ouvrages de référence, la
ville émergente et la ville à trois vitesses qui
présentent des lectures différentes mais complémentaires
pour notre approche. Ainsi en faisant une synthèse grossière des
idées, (rappelons au passage que ces ouvrages présentent des
modèles) le périurbain s'explique comme un espace complexe. C'est
le lieu d'accueil des classes moyennes, la plupart du temps des couples
bi-actifs avec enfants. Les extrêmes sociaux (très riches et
très pauvres) ne sont pas présents et pourtant la
spécialisation sociale des espaces est forte. En effet, la classe
moyenne qui se comprend comme un conglomérat de sous-classes (classe
moyenne riche, classe moyenne pauvre, classe moyenne moyenne, pour caricaturer)
tend à se répartir en fonction de ces dernières. Ceci
s'explique en partie par la recherche d'un entre-soi protecteur.
Néanmoins cette aspiration ne traduit pas un repli spatial des
pratiques. Au contraire, la distance est une variable avec laquelle le
périurbain compose. Aussi, si par certains aspects, l'installation en
maison individuelle en troisième couronne apparaît comme un choix
contraint (les prix de la ville centre et de la banlieue excluant les classes
moyennes désireuses d'accéder à la maison individuelle),
la mobilité et la capacité de pratiquer la ville à la
carte sont des aspects du périurbain. En ce sens, Marie Christine
JAILLET explique : « Probablement plus que
22 Colloque international prévu pour le 29 et 30 novembre
2007 sur le thème « Education et territoires : contextes,
organisations et trajectoires scolaires >>
23 Extrait de son intervention à la Réunion de
l'OZP (Observatoire des Zones Prioritaires) du 13 juin 2007.
d'autres, ce sont des espaces de vie plus adaptés
à l'exercice de l'autonomie et du libre choix ».
En termes de pratique de l'espace et d'utilisation du
territoire une typologie ressort. Certains périurbains organisent leur
espace en reconstruisant une proximité non plus par rapport à la
distance mais par rapport à leur accessibilité voiture. D'autres
s'organisent au travers des axes entre leur lieu d'habitation et leur lieu de
travail. Sur ces axes, ils fréquentent un certain nombre
d'équipements et de services en pratiquant une logique de cabotage.
D'autres encore, organisent leurs logiques territoriales totalement selon leurs
aspirations et l'intérêt qu'ils trouvent à
l'équipement ou au service recherché, c'est la pratique de la
ville à la carte. Par exemple ils choisissent de fréquenter les
cinémas de la ville centre, d'utiliser les équipements
récréatifs de la banlieue, d'acheter au marché bio distant
de plusieurs dizaines de kilomètres de leurs lieux de
résidence...
Au travers cette lecture du périurbain sommairement
présentée ici, nous pouvons nous interroger. Quelle logique va
s'appliquer concernant la fréquentation des collèges ?
L'hypothèse première est que plusieurs pratiques vont se mettre
en place. Néanmoins la proximité (au sens d'accessibilité)
devrait selon toute vraisemblance être la logique prédominante et
ce pour au moins quatre raisons.
Tout d'abord, parce que les relations sociales des enfants,
établies dans les écoles de proximité et dans les
voisinages favorisent une fréquentation d'un établissement de
proximité (si mes amis de la commune vont au collège x, je ferais
tout pour aller au collège x). Deuxièmement, les facilités
d'accessibilité du collège via l'utilisation des transports
scolaires (c'est-à-dire sans la nécessaire présence des
parents) incitent à la fréquentation d'un établissement de
proximité.
Troisièmement, en comparaison avec ce que l'on observe
sur l'agglomération toulousaine, le territoire du Scot Sud ne comporte
pas de collège particulièrement ségrégué et
stigmatisé. En ce sens, les logiques d'évitement sont moins
susceptibles de se mettre en place. Il faut cependant analyser les
évolutions dans les prochaines années.
Enfin, concernant les stratégies d'accession à
tel ou tel établissement, André HUSSENET, directeur de
l'académie de Paris entre 1992 et 1995, présente une lecture
intéressante. Pour lui, « le système est piloté par
le haut. Le choix d'un collège est influencé par le lycée
auquel il mène »24 . Dans cette logique il a
remodelé la sectorisation parisienne en mettant en place des parts de
camembert (du centre vers la périphérie). Le choix du
collège était alors relativisé car il n'empêchait
pas, par la suite, de fréquenter les lycées prisés du
centre. Donc dans le cadre d'un effacement de la sectorisation et la mise en
place d'un libre choix, la même logique peut se mettre en place sur le
territoire du SCOT Sud. Ainsi, le choix du collège n'étant pas
déterminant pour l'accession au lycée souhaité, la
volonté de se
24 Article A Paris, une volonté de brassage social
tenue en échec du journal le Monde, paru le 12 juin 2007.
rapprocher de ce lycée au travers le collège a
moins de sens. Et donc le choix d'un établissement plus
éloigné que le collège de proximité recouvre un
intérêt moindre.
Aussi, pour toutes ces raisons, la tendance d'une logique de
proximité me parait (c'est évidement contestable) la plus
probable. Ceci dit, d'autres pratiques peuvent émerger, en particulier
la logique de scolariser ses enfants à proximité de son lieu de
travail. Cette logique semble plutôt s'appliquer aux enfants en bas
âge car pour les préadolescents et adolescents, l'autonomie de
l'individu c'est-à-dire sa capacité à aller lui-même
à l'école et la présence de transport scolaire, ne
justifie plus cette proximité du lieu de travail des parents.
De la même manière une pratique de concentration
peut apparaître. En ce sens, l'éventail d'options proposé
dans les grands établissements peut amener à une concentration
des demandes d'élèves sur ces derniers. Néanmoins, il me
semble que ce type de logique se limite à une concurrence entre des
établissements proches. En ce sens, il est possible que le
collège du Fousseret soit concurrencé par les
établissements plus importants de Carbonne ou de Cazères mais il
me semble peu probable que des collégiens résidant dans la
commune de Montesquieu fréquentent le collège de Auterive.
Il est clair en tout cas, que l'organisation,
l'aménagement du territoire sera un facteur décisif de la
fréquentation des collèges de proximité. Mais la logique
d'implantation des collèges, comme nous l'avons présentée
dans l'introduction ne suit pas les orientations d'aménagement du
territoire. Or dans notre étude, la réflexion d'implantation
s'inclut, d'une certaine manière, dans les grandes orientations
d'aménagement, les SCOT.
Le Schéma de cohérence Territoriale.
(SCOT)
La philosophie générale
Le Scot élaboré dans le cadre de la loi SRU du
13 décembre 2000 et modifié par la loi UH (Urbanisme et Habitat)
du 2 juillet 2003, est un outil d'aménagement et de mise en oeuvre d'une
planification stratégique et politique à une échelle
pertinente. Le Scot dépasse ainsi la focale de la commune en proposant
une vue d'ensemble des enjeux et des problèmes d'une
agglomération, voire d'une aire urbaine. Dans cette logique, il ne se
différencie pas des anciens SD (Schéma Directeur) auxquels il se
substitue. Ces deux documents de référence ont pour ambition de
réduire les incohérences visibles à l'échelle
supra-communale. En effet, depuis déjà longtemps, le constat est
fait que des objectifs rationnels au niveau des communes peuvent amener
à des logiques contre-productives (pour ne pas dire à des
aberrations dans certains cas) à l'échelle de l'aire urbaine.
Donc, un des premiers enjeux des SCOT est de redonner une cohérence en
termes d'aménagement, de stratégie et de politique à
l'échelle pertinente.
Par ailleurs, à l'inverse des SD, qui s'apparentaient
plus à des « super » Plans d'Occupation des Sols (POS), le
SCOT ne détermine pas la destination générale des sols. Il
prévoit une stratégie globale d'aménagement en conciliant
plusieurs politiques. En ce sens, les différents documents sectoriels
intercommunaux, Plans de Déplacement Urbains (PDU), Programmes Locaux de
l'Habitat (PLH), Schémas de Développement Commercial (SDC), Plans
Locaux d'Urbanisme (PLU), documents de planification communaux doivent
être en compatibilité avec le SCOT. Il y a, dans ce dernier,
l'ambition de définir les grands axes d'orientations
générales et les objectifs d'aménagement du territoire qui
seront déclinés et détaillés dans les documents de
référence.
En outre, le SCOT découle de la philosophie de la loi
SRU (Solidarité Renouvellement Urbain), qui prône de refaire la
ville sur la ville et donc de lutter contre l'étalement urbain, le terme
de renouvellement est d'ailleurs communicatif de cette volonté. Ainsi,
le SCOT est corrélé, en un sens, à la règle «
d'aménagement limité ». Cette règle relative à
l'article L.122- 2 du code de l'urbanisme impose aux communes non couvertes par
un SCOT et situées à
moins de quinze kilomètres de la
périphérie d'une agglomération de plus de 50 000 habitants
(le seuil était à l'origine de 15 000 mais il s'est vu
rehaussé avec la loi UH), l'interdiction d'ouvrir de nouvelles zones
à l'urbanisation. Ce dispositif est destiné à inciter les
communes à prendre part à l'élaboration des SCOT et
à lutter contre le mitage urbain.
L'organisation du SCOT se décline en trois documents.
Un rapport de présentation proposant un diagnostic complet du territoire
justifiant les choix retenus en particulier vis-à-vis de la protection
environnementale. Un Projet d'Aménagement et de Développement
Durable (PADD) définissant les objectifs de développement du
territoire. Et un document d'orientations générales qui traduit
les objectifs du PADD, permettant sa mise en oeuvre.
La maîtrise d'ouvrage des SCOT est assurée par
un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale)
composé exclusivement des communes comprises dans le
périmètre du schéma. Selon l'article L.122-7 du code
l'urbanisme (modification apportée par la loi UH) l'Etat est «
personne associée » à l'élaboration du schéma
et les présidents du Conseil Général et du Conseil
Régional sont « associées » à leur demande ainsi
que les chambres consulaires et les autorités organisatrices de
transport25.
L'inter SCOT, l'organisation spécifique de l'aire
urbaine toulousaine
Dans la réflexion des SCOT, l'aire urbaine toulousaine
a fait l'objet d'un traitement original, unique en France à l'heure
actuelle. Le contexte spécifique de gouvernance de la métropole
toulousaine a nécessité, en effet, une adaptation de la logique
SCOT.
Avant de présenter l'organisation particulière
des schémas de cohérence de l'aire toulousaine, il est
nécessaire de s'attarder sur les logiques de gouvernances
intercommunales qui se sont construites sur le territoire.
Jusqu'à l'essor des années 1970, la ville de
Toulouse n'a pratiquement pas de banlieue. Cette situation construit un clivage
entre une ville centre urbaine et les communes de sa périphérie,
à dominante rurale. Or, l'émergence de l'intercommunalité
va traduire ces oppositions en constituant, non pas un, mais plusieurs groupes
de coopération intercommunale. Aujourd'hui, la métropole
toulousaine, cinquième agglomération de France
25
www.legifrance.gouv.fr
et
www.coin-urbanisme.org
de par sa population ne s'est pas instaurée en
communauté urbaine26, les dissensions entre territoires et
entre acteurs locaux, ont empêché la mise en place d'une
gouvernance commune27. Ainsi, trois communautés
d'agglomérations et plusieurs communautés de communes maillent
aujourd'hui le territoire métropolitain.
Aussi, de par ce contexte et la nécessité de
construire une cohérence à l'échelle de l'aire urbaine, la
recherche d'une organisation spécifique s'est mise en place.
Portée par la « Conférence de l'aire urbaine », la
recherche aboutit en janvier 2005, à la création d'une
organisation particulière et d'un outil innovant. En effet, la
réflexion instaure une charte interSCOT, encadrant quatre SCOT. Ces
derniers sont disposés en pétale, avec un SCOT central et trois
autres SCOT qui gravitent autour. La charte InterSCOT repose sur quatre grands
axes auxquels chaque SCOT se doit d'être en cohérence. L'objectif
étant de partager des orientations communes en termes de
répartition de la croissance démographique et d'emploi. Un
schéma prévisionnel de croissance démographique à
été créé, nous l'aborderons dans la partie II de ce
rapport.
Les quatre axes présentés dans la carte
InterSCOT sont :
- Assurer l'autonomie des territoires dans la
complémentarité. L'ambition étant de
maîtriser l'étalement urbain en favorisant, dans la grande
couronne, des bassins de vie périurbains autour de 6 pôles
d'équilibre.
- Intégrer les habitants et garantir
l'accès à la ville pour tous, en instaurant un niveau
d'équipements et de services suffisant dans le pôle urbain et dans
les bassins de vie périurbains et en proposant une diversité de
l'habitat.
- Organiser les échanges dans l'aire urbaine et
avec les autres territoires, en facilitant les déplacements
internes et externes à l'aire urbaine. Concrètement, il s'agit de
favoriser les transports collectifs et d'utiliser les infrastructures
routières et ferroviaires existantes pour le développement des
bassins de vie situés sur ces axes.
- Valoriser les espaces naturels et agricoles,
gérer de manière économe les ressources (air, eau,
déchets, etc.) et prévenir les risques majeurs. En ce
sens, il y a la volonté de préserver l'environnement et de le
valoriser dans une logique de développement durable en travaillant aussi
sur la valorisation du patrimoine et sur la gestion des ressources et des
risques.
26 La loi n°99-586 du 12 juillet 1999 définit une
communauté urbaine comme « un établissement public de
coopération intercommunale regroupant plusieurs communes d'un seul
tenant et sans enclave qui forment, à la date de sa création, un
ensemble de plus de 500 000 habitants et qui s'associent au sein d'un espace de
solidarité, pour élaborer et conduire ensemble un projet commun
de développement urbain et d'aménagement de leur territoire
»
27 En comparaison, la France compte quinze communautés
urbaines dont les deux tiers ont une population inférieure à
celle de l'aire urbaine toulousaine.
Outre ces orientations, la charte InterSCOT s'est
constituée en Groupement d'Intérêt Public (GIP)
composé de trois groupes. Ces derniers étant répartis de
la manière suivante, les membres de droit avec voix
délibératives (les syndicats mixtes des quatre SCOT), les membres
associés avec voix consultatives (le Conseil Général et le
Conseil Régional), et l'Etat qui possède un statut
d'invité permanent. Le rôle du GIP InterSCOT est à la fois
d'assurer une cohèrence entre les différents SCOT et d'être
un lieu de dialogue, d'échange et de concertation entre ces derniers.
Les orientations du SCOT Sud
Dans cette organisation, pour le moins originale, le SCOT Sud
se réalise.
Selon les prévisions, il devrait aboutir à
horizon 2009 ou 2010 (actuellement, le PADD est en cours d'élaboration).
De fait, au moment de cette étude le document SCOT n'est pas construit,
aussi les orientations présentées actuellement dans les
différents documents peuvent évoluer. Cependant, les grandes
lignes du projet sont clairement définies et il est peu probable que des
modifications conséquentes s'opèrent.
C'est le syndicat mixte du Pays28 du Sud
Toulousain qui se charge d'élaborer le SCOT Sud. En ce sens, le SCOT Sud
reprend le périmètre du Pays. De plus, depuis la création
du Pays en juin 2004, plusieurs études et diagnostics ont
été engagés sur son territoire et sur l'ensemble de l'aire
urbaine faisant ainsi émerger des enjeux de
développement29. De fait, pour comprendre les choix
opérés dans le SCOT, il est important de présenter la
synthèse de ces différentes études qui permettent, une
fois réunies, de dresser un état des lieux du territoire.
La présentation qui suit propose une lecture du
territoire autour de quatre thèmes, les questions environnementales et
patrimoniales étant volontairement omises dans cette
présentation.
Tout d'abord, du point de vue démographique, le
territoire du SCOT enregistre un certain nombre d'évolutions. Sa
population est en pleine expansion et des modifications structurelles
28 La Loi d'Orientation pour l'Aménagement et le
Développement durable du Territoire (« Loi Voynet ») du 25
juin 1999
29 Schéma Territorial des Infrastructures Economiques
2005 - Diagnostic habitat 2007
s'opèrent. En ce sens, le nombre de familles
monoparentales a doublé depuis les années 1990. Par ailleurs, si
l'augmentation de la population tient pour sa majeure partie à l'apport
migratoire, le nombre de naissances tend lui aussi à augmenter avec
l`installation de jeunes ménages, en particulier sur les cantons de
Montesquieu Volvestre, de Carbonne et du Fousseret.
Enfin, la population du SCOT Sud se caractérise surtout
par un nombre important d'enfants de moins de quinze ans et de personnes de
plus de 60 ans, ce qui nécessite de fait l' installation de services
adaptés.
En ce sens, l'analyse de l'offre de services et
d'équipements montre une insuffisance à l'échelle du SCOT.
L'agglomération toulousaine joue ainsi un rôle important en
matière de services pour les habitants du SCOT Sud. En interne, le
territoire s'organise autour de 5 bassins de vie, à savoir Rieumes,
Cazères, Carbonne, Auterive et Venerque, permettant ainsi un certain
équilibre du territoire en matière d'équipement.
Ensuite, l'apport migratoire a engendré une
modification du marché de l'immobilier, et de la structure urbaine. En
effet, une augmentation du prix du foncier s'est effectuée, variant
selon la proximité des infrastructures de transport, de la situation des
terrains ou encore de la présence d'équipements. Dans cette
dynamique, l'étalement urbain s'est accentué en particulier aux
abords des grands axes de communication. En outre, la part de logements sociaux
est faible, environ 3,3% et ne répond pas à l'importance des
besoins.
Au niveau de l'emploi et de l'économie du Pays Sud, le
rapport habitant/emploi est de 4,16 ce qui place le secteur en
dépendance d'emploi vis-à-vis du SCOT central. Néanmoins,
depuis quelques années un rééquilibrage s'est
engagé avec une hausse de l'emploi. Cette augmentation se réalise
au profit des coeurs urbains et de certains bourgs autour desquels s'organisent
des bassins de vie. A l'inverse, les espaces les plus ruraux stagnent ou
perdent des emplois.
Par ailleurs, le territoire du SCOT Sud ne représente
que 6% de la surface totale des zones d'activités de l'InterSCOT. Les
trois principaux pôles économiques se situent à Carbonne,
Auterive et Cazères.
En termes d'infrastructure de transports, deux grands axes
routiers, l'A64 et l'ex RN 20, irriguent le SCOT du Nord au Sud. En ce sens, le
réseau de voirie est avant tout structuré en étoile, en
direction de l'agglomération toulousaine. Les transports en commun
s'organisent essentiellement sur la même logique, que ce soit les bus ou
le réseau ferré. Les deux lignes ferroviaires sont la ligne
Toulouse-St Gaudens qui dessert les gares de Noé-
Longages, Carbonne, Cazères, et la ligne de Toulouse -
Tour de Carol qui dessert les gares de Vernerque, Auterive et Cintegabelle.
Cette organisation en étoile laisse entrevoir un vide
d'infrastructure efficace sur l'axe EstOuest ; Seule la RD 622 joue ce
rôle, de fait les déplacements Est-Ouest sont peu
développés et divisent d'une certaine manière le
territoire.
De par ces différents aspects, le projet de
développement du SCOT Sud s'articule autour de cinq grands objectifs
subdivisés en seize axes stratégiques. Ainsi par ces orientations
d'action pour les dix ans à venir, à partir de sa mise en place,
le SCOT tente de répondre aux enjeux repérés. Il convient
dès lors de présenter30 les objectifs retenus. Nous
faisons le choix ici de détailler uniquement ceux dont la nature peut
avoir des incidences fortes vis-à-vis de notre recherche.
30 Voir, A.U.A.T., InterSCot, de la capitalisation à
l'approche prospective, la conférence de l'aire urbaine, mai 2006. 108
p
Les cinq objectifs du SCOT Sud sont :
Un aménagement harmonieux et une mobilité
des personnes dans le Pays :
- Axe 1 : Se doter d'outils et de schémas
d'aménagement au service d'un développement
équilibré
- Axe 2 : Aménager à court et moyen terme les
infrastructures routières pour renforcer les liaisons Est-Ouest.
- Axe 3 : Rendre les NTIC (Nouvelle Technologie de l'Information
et de la Communication) accessibles à tous.
- Axe 4 : Redynamiser les coeurs de village pour leur donner une
fonction de lieu de vie.
La création d'activités, l'emploi et la
formation :
- Axe 5 : Maîtriser le développement de l'espace
économique pour améliorer et qualifier l'offre existante.
- Axe 6 : Animer pour promouvoir, commercialiser et chercher des
complémentarités. - Axe 7 : Renforcer les filières
économiques porteuses.
- Axe 8 : Mettre en place une politique de l'emploi, de la
formation et de l'insertion économique coordonnée et
adaptée au tissu économique local.
Un accueil de population au service du lien social
:
- Axe 9 : Un accès au logement pour tous, pour plus de
mixité sociale par la mise en oeuvre d'un programme global de
l'habitat
- Axe 10 : Répondre aux besoins présents et futurs
en matière de services aux personnes.
Ainsi que deux autres objectifs, un premier qui s'attache
à la création d'un projet culturel, environnemental et
touristique et un second tourné sur l'animation territoriale et la
communication.
Par ailleurs en cohérence avec la Charte InterSCOT, trois
pôles d'équilibres ainsi que trois pôles secondaires sont
définis sur les territoires du SCOT.
Au travers cette présentation, nous pouvons
apprécier l'étendue des champs d'action qu'intègre le
SCOT. L'ambition est bien la recherche d'un développement optimum,
intégrant des aspects aussi variés que complémentaires. En
ce sens, prendre en compte la logique des SCOT dans la réflexion
d'implantation des collèges répond à un souci de
cohérence et donc d'efficacité.
Suite à cette première partie qui a permis de
poser les bases de notre cadre de pensée, il est important
d'appréhender plus précisément le territoire du SCOT Sud.
En particulier au travers des thèmes nécessaires au travail de
localisation des futurs collèges.
PARTIE II
ANALYSE THEMATIQUE DU SCOT SUD
Dans le cadre de la commande, l'objectif est de local iser
les zones d'implantation pertinentes des futurs collèges, à
horizon 2020, tout en tenant compte d'un souci de mixité sociale. De
fait, il convient avant tout de produire une analyse des
inégalités et des besoins prévisibles en termes de
scolarisation.
En ce sens, cette partie propose d'analyser le territoire en
utilisant deux types de données. Premièrement, les fichiers
fiscaux des communes des années 2001 à 2006, proposés par
le centre des impôts. L'intérêt étant de
cartographier une partie des inégalités de revenus et ainsi mieux
appréhender la question de la mixité sociale sur le
territoire.
Deuxièmement, les données des différents
recensements réalisés par l'INSEE, permettant de mettre en
lumière les tendances démographiques du territoire et ainsi
proposer une projection démographique indispensable à la
localisation des besoins à venir en termes de collèges.
Aussi, cette partie se divise en deux sous-parties. La
première présente une analyse fiscale sur la période
2001-2006 et la seconde une analyse démographique. Ces analyses sont
agrémentées de nombreux graphiques et d'une cartographie
abondante. L'ensemble des graphiques à été
créé à l'aide du logiciel EXCEL 2003 et la production
cartographique a été élaborée avec le logiciel
Géoconcept 5.6.
En outre une méthodologie particulière a
été mise en place. Elle fait l'objet d'une présentation
détaillée en annexe.
Analyse fiscale 2001 - 2006 du SCOT Sud
Rappels et précautions :
- Les données présentées pour
l'année « n » sont les données recueillies lors de
l'année« n-1 ». Ainsi, les revenus de référence
présentés en 2001 sont les revenus perçus durant
l'année 2000.
- L'analyse proposée est construite à partir de
revenus fiscaux qui ne peuvent être directement transposables à la
notion de niveau de vie. En effet, les revenus fiscaux ne tiennent pas compte
des redistributions opérées. Néanmoins, ils permettent de
donner une vision partielle mais intéressante des
inégalités.
- Il est à noter que l'accroissement des
inégalités de revenus tend à se réduire alors que
les inégalités de patrimoine augmentent fortement. De ce fait,
une partie des inégalités ne serait être saisie par la
seule analyse des revenus fiscaux.
Définitions :
Revenu fiscal de référence : Montant net des
revenus et plus values retenues pour le calcul de l'impôt sur le
revenu.
Foyer fiscal : Le terme foyer fiscal désigne
l'ensemble des personnes inscrites sur une même déclaration de
revenus.
Ménage fiscal : il est constitué par le
regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même
logement. Autrement dit, Il peut y avoir plusieurs foyers fiscaux dans un seul
ménage : exemple, un couple non marié où chacun remplit sa
propre déclaration de revenus compte pour deux foyers fiscaux.
Le ménage fiscal ne coïncide pas avec la notion
habituelle du ménage, comme dans le cadre du recensement de la
population. Des écarts d'effectifs entre les deux sources peuvent donc
être constatés
Dictionnaire de l'INSEE.
Analyse statistique : les tendances des revenus
fiscaux
Une image récente des résultats fiscaux du
SCOT Sud Toulousain
En 2006, le territoire du SCOT Sud toulousain comprenait 99
communes, réparties sur 12 cantons, et comptabilisait 44 100 foyers
fiscaux. La part des foyers fiscaux imposables était de 50% et le revenu
fiscal moyen de référence était de 15 068 € par foyer
fiscal.
A titre de comparaison, pour la même période, la
France enregistrait 54% de foyers fiscaux imposables et un revenu fiscal moyen
de 17 165€. Le département de la Haute Garonne comptabilisait,
quant à lui, 58% de foyers fiscaux imposables et un revenu fiscal moyen
de 17 803 €.
Le SCOT Sud apparaît comme un territoire relativement
pauvre en termes de revenus fiscaux. D'autant plus qu'il se situe dans un
département plutôt aisé. Ainsi, entre le revenu moyen du
SCOT Sud et celui du département, il existe un écart de 2
735€.
La part des foyers fiscaux imposables du SCOT Sud accuse un
déficit de 8 points de pourcentage par rapport à la part
enregistrée à l'échelle du département.
15 500 €
15 000 €
14 500 €
14 000 €
13 500 €
13 000 €
12 500 €
12 000 €
2001 2002 2003 2004 2005 2006
Evolution du revenu moyen de
référence pour le SCOT Sud
Un revenu moyen en forte progression
Le graphique précédent permet d'analyser
l'évolution du revenu fiscal moyen sur le territoire du SCOT Sud
Toulousain.
Première enseignement, sur la période
analysée 2001 -2006, le revenu fiscal moyen du SCOT Sud a connu une
forte croissance. Sur une période de 5 ans le revenu fiscal moyen est
passé de 12 517€ à 15 068€.
En outre, deuxième information, cette hausse n'est pas
linéaire. La période 2002 - 2003 enregistre une forte hausse et
la période 2005 - 2006 présente un ralentissement de la
croissance.
Une évolution qui s'inscrit dans une tendance
générale et qui ne permet pas de rattraper le retard.
Le graphique suivant présente les évolutions des
revenus moyens de la Haute Garonne et du SCOT Sud.
18 000 € 17 500 € 17 000 € 16 500 € 16
000 € 15 500 € 15 000 € 14 500 € 14 000 € 13 500
€ 13 000 € 12 500 € 12 000 €
Evolution du revenu moyen de réfèrence
pour la Haute Garonne et le SCOT sud sur la période 2001-
2006
2001 2002 2003 2004 2005 2006
A
B
H a u te
G a ron n e Scot Sud
Au regard de ces deux courbes, le SCOT Sud présente un
écart sur le revenu fiscal moyen important. La différence du
revenu moyen de la Haute Garonne est en moyenne de 2 732€. Les tendances
d'évolution sont globalement similaires. La croissance du
département est légèrement plus continue et le Scot Sud
connaît un ralentissement plus important sur la période 2005-2006.
L'écart entre le département et le SCOT Sud se resserre
légèrement entre 2001 et 2006. L'écart de 2001,
matérialisé par la flèche A, montre une différence
de
2 866 € alors que B (2006) représente 2 735 €.
Ce rétrécissement n'est cependant pas une tendance forte et varie
selon les années, ainsi l'écart est plus important en 2006 qu'en
2005.
La très nette progression du revenu fiscal moyen
à l'échelle du SCOT s'inscrit dans une tendance
générale visible au niveau de la Haute Garonne. Néanmoins,
une analyse géographique permettra de mieux appréhender la
traduction territoriale de cette évolution. Ce travail est mené
à la page 42
L'écart entre le revenu moyen du SCOT Sud et celui du
Département est important et reste globalement le même entre 2001
et 2006.
Un accroissement important de la part des foyers
imposables. Résultat d'un embourgeoisement ou d'une gentrification ?
Le graphique suivant permet de visualiser l'évolution de
la part des foyers imposables.
51% 49% 47% 45% 43% 41% 39% 37% 35%
Part des foyers imposables sur l'ensemble
des foyers fiscaux
2001 2002 2003 2004 2005 2006
L'évolution de la part des foyers fiscaux imposables
permet d'appréhender un certain nombre d'informations. Tout d'abord,
l'accroissement est considérable sur la période 2001 - 2006, la
DGI enregistre un accroissement de 11 points, ce qui représente une
hausse 143% par rapport à 2001. Parallèlement, le nombre de
foyers fiscaux est passé, en 5 ans, de 37942 à 44100 foyers
fiscaux, soit une hausse de 16%. Il semble qu'il y ait une corrélation
entre l'immigration du territoire et la croissance des revenus fiscaux. Il est
vrai que l'arrivée
d'une classe moyenne en troisième, voir en
quatrième couronne urbaine est un phénomène
déjà repéré31.
L'inflation du prix de l'immobilier et du foncier dans le
centre et dans l'agglomération incite les primo accédants
à s'installer aux marges de l'aire urbaine. Ces ménages, qui
travaillent pour la plupart dans le pôle urbain, appartiennent à
la classe moyenne et possèdent des revenus généralement
supérieurs aux populations locales.
Aussi, la hausse globale de revenus découle
majoritairement de l'arrivée d'une nouvelle population plus riche
(gentrification) et non d'un enrichissement des populations déjà
présentes sur le territoire (embourgeoisement).
L'analyse fiscale offre ainsi un indicateur pertinent du
processus de périurbanisation
Des situations communales diverses mais relativement
homogènes par rapport à l'ensemble des communes de Haute
Garonne
Le nuage de points qui suit permet de visualiser les communes du
SCOT Sud selon leur part de foyers fiscaux imposables et leur niveau de revenu
fiscal moyen.
70% 65% 60% 55% 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20%
5 000 € 10 000 € 15 000 € 20 000 € 25 000
€
Positonnement graphique
des communes du Scot Sud en 2006
Communes
Linéaire (Communes)
31 Etude : Mode de vie des habitants du périurbain
lointain de Toulouse : l'exemple de deux bourgs de la vallée de la
Lèze, Lezat/lèze et Saint-Ybars -- Benoît Pinna sous
la direction de Marie-Christine Jaillet, Alice Rouyer
La répartition des communes selon les critères
retenus montre une hétérogénéité de
situation. Le Scot Sud regroupe des communes qui comptabilisent moins de 35% de
foyers fiscaux imposables et un revenu fiscal moyen inférieur à
10 000 € et, à l'opposé, des communes avec plus de 60% de
foyers imposés et plus 20 000 € de revenu fiscal moyen.
Néanmoins, à l'échelle du département, le Scot Sud
paraît regroupé.
L'éventail de situations des 588 communes du
département s'échelonne entre un pôle inférieur
à 30% de foyers fiscaux imposables et inférieur à 8
000€ de revenu fiscal moyen, et un pôle supérieur à
80% de foyers fiscaux imposables possédant un revenu fiscal moyen proche
de 50 000€.
Analyse spatiale : la cartographie des revenus fiscaux
Une série de cartes est proposée dans cette
partie. Leur objectif est de saisir territorialement les
phénomènes en jeu sur le département de la Haute Garonne
et à fortiori sur le territoire du SCOT Sud.
Précaution : Dans l'intention de faciliter une lecture
comparée des différentes cartographies, la méthode de
discrétisation adoptée est similaire pour l'ensemble des cartes
présentées. De fait, à la lecture, le sentiment de
croissance apparait fortement, les phénomènes d'inflation
n'étant pas pris en compte. Il convient donc de modérer toute
analyse excessive quant à l'importance de la croissance des revenus
moyens.
L'évolution des revenus fiscaux, une traduction
de l'expansion urbaine
- 2001 -
La spatial isation des revenus fiscaux moyens fait
apparaître une polarisation des revenus les plus importants sur l'aire
urbaine toulousaine, en particulier sur la
première couronne, avec une prédominance sur
l'arc Est.
Le SCOT Sud, est composé de communes
dont le revenu moyen est relativement
faible. Les communes les plus fortes, en termes de revenus
fiscaux moyens, se concentrent majoritairement aux abords du Scot central, sous
influence directe du pôle urbain.
- 2002 -
- 2003 -
En 2002, la tendance d'une couronne urbaine aux revenus
élevés se poursuit, avec une prédominance prononcée
pour l'Est et l'Ouest. L'élévation du revenu moyen semble
s'opérer par un effet centrifuge (centre vers la
périphérie).
En 2003, l'accroissement est continu et les grandes tendances
déjà repérées s'affirment.
Il semble que la croissance des revenus moyens tend à
se développer sur les 3e et 4e couronnes de l'aire urbaine avec un essor
du Sud de l'aire urbaine.
En ce qui concerne le périmètre du SCOT Sud,
fait intéressant, la croissance des revenus moyens se développe
fortement sur les communes traversées par l'autoroute A64 et la route RN
20. Ce phénomène traduit l'importance des arrivées de
périurbains sur ce territoire.
- 2004 -
Les communes de l'Est et de l'Ouest de l'agglomération
restent les pôles qui concentrent les revenus moyens les plus
élevés. Néanmoins la croissance concerne la
totalité de la partie Nord du département et déborde sur
les départements contigus.
Le SCOT Sud évolue selon les tendances
déjà
engagées les années précédentes. A
savoir, une concentration des hauts revenus moyens sur les communes limitrophes
au SCOT central et sur les communes à proximité des grands axes
de circulation, localisations privilégiées des périurbains
travaillant dans le pôle urbain.
-2005-
Au niveau de l'agglomération, la concentration des revenus
moyens les plus élevés sur les communes de première et de
deuxième couronne est très nette. Sur le SCOT Sud, la dorsale de
commune de part et d'autre de l'A64 se renforce. Les périurbains tendent
à s'installer
de plus en plus loin des grandes infrastructures de transport
au fur et à mesure que le prix du foncier
aug mente.
- 2006 -
En 2006, le périmètre du SCOT Sud voit les
revenus fiscaux des communes les plus éloignées connaitre un
véritable essor. La « conquête » des périurbains
semble se poursuivre au-delà des grands axes de transport.
La cartographie de 2006 permet de visualiser une
agglomération divisée en trois espaces :
- Une ville centre et quelques communes de première
couronne qui possèdent un revenu moyen modéré.
- Les communes de 1ere et 2ème couronnes qui
concentrent les revenus moyens les plus élevés.
- la 4ème couronne et le périurbain qui
enregistrent des revenus moyens relativement faibles mais gradués selon
leur proximité à l'aire urbaine et aux infrastructures de
transport efficaces. Depuis 2005-2006 le territoire du SCOT Sud connait une
croissance sur l'ensemble de son territoire. Les communes qui possèdent
les taux les plus élevés sont localisées majoritairement
au Nord, en bordure du SCOT central.
Cette série cartographique permet de saisir
l'évolution spatiale des niveaux de revenus fiscaux. Les tendances
concernant le SCOT Sud sont claires. Les revenus (moyens) importants se
localisent en 2001 aux abords du SCOT Central. De 2002 à 2005, un essor
particulier apparait le long des grands axes de transport. En 2006, le
développement s'étend à l'ensemble du territoire.
La pertinence de ces cartographies comme indicateurs du
développement périurbain permet de penser qu'un apport de
périurbains s'est réalisé sur le SCOT Sud selon le
même schéma. Aussi, il semble que l'étalement urbain
continue sa progression.
Une croissance particulièrement forte dans les
zones rurales
L'analyse dynamique des revenus moyens de
référence nécessite une représentation de leur
évolution sur la période 2001 - 2006. La représentation
graphique permet de visualiser les communes qui ont connu les croissances les
plus fortes entre 2001 et 2006.
Toulouse et les communes de première et deuxième
couronne
connaissent un accroissement modéré de leur
revenu de référence moyen. En
revanche, les communes enregistrant
les plus fortes
croissances se dispersent sur le reste du département.
Concernant le SCOT Sud, les zones qui ont connu les croissances
les plus élevées
regroupent des communes rurales peu
peuplées. Elles enregistraient, en 2001, des revenus
fiscaux
moyens relativement faibles. Aussi, l'arrivée de
nouveaux habitants a fortement modifié le paysage social du secteur. En
effet, tout apport de population sur ces communes peu peuplées influe
fortement sur le profil général de leur population. Ces
croissances dans les espaces les plus ruraux du SCOT Sud renforcent
l'idée selon laquelle certains périurbains s'installent de plus
en plus loin des axes de transport.
Ce phénomène pose toute la question d'une
mixité entre des ruraux aux revenus relativement faibles et des classes
moyennes issues de Toulouse et de son agglomération aux revenus plus
importants. En outre, face à cette évolution nous pouvons
craindre une poursuite de l'étalement urbain sous sa forme la plus
« énergivore », le mitage en espace rural.
Analyse démographique
Rappels et précautions
- Actuellement l'Insee réalise un recensement sur
l'ensemble du territoire national. De par une méthodologie nouvelle,
l'Insee proposera une estimation complète de la population par commune,
fin 2008. De fait, la totalité des chiffres de population par commune
n'est pas publiée à l'heure actuelle. Sur les 99 communes du SCOT
Sud, 52 ont fait l'objet d'un recensement postérieur à celui de
1999.
- La partie prospective, présente dans cette analyse,
découle d'une méthodologie ad hoc à cette étude.
Aussi, elle n'engage en aucun cas les services du Conseil Général
de la Haute Garonne et ne substitue pas aux perspectives démographiques
avancées dans les documents officiels de l' I nterSCoT.
Définitions :
- Métropolisation : Notion forgée par
extension du terme "métropole" (étymologiquement : la
ville-mère) pour désigner un processus de transformation
qualitative, à la fois fonctionnel et morphologique des très
grandes villes. Par rapport au processus classique de concentration que
représente la ville en général, la métropolisation
se caractérise par un accroissement du poids des plus grandes villes
dans la répartition de certaines fonctions, ainsi que de la
concentration de la population dans des aires métropolitaines.
Contredisant certaines "prévisions" sur le décin des grandes
villes, le processus métropolitain s'appuie sur une mise en
réseau des principales agglomérations dans laquelle les
phénomènes de connectivité tendent à l'emporter sur
les relations de proximité.
HYPERGEO. Site de géographie spécialisé.
- Héliotropisme : L'héliotropisme, en
démographie, est l'attirance des populations d'un pays vers une
région plus ensoleillée.
1 200 000 1 100 000 1 000 000
900 000 800 000 700 000 600 000
1962 1972 1982 1992 2002
Croissance de la population de 1962 - 2005 de la Haute
Garonne
Cette analyse s'appuie dans un premier temps sur les tendances
du département pour ensuite réaliser un état des lieux
démographique du SCOT Sud et analyser les perspectives qui se dessinent
à horizon 2020.
Rappel des dynamiques démographiques du
département de la Haute Garonne.
Un dynamisme démographique fort qui tend à
s'accélérer.
En 2005, l'Insee estime la population de la Haute Garonne
à 1 155 838 habitants. Soit une augmentation de 11% par rapport à
1999 et de 25% par rapport à 1990.
La croissance démographique de la Haute - Garonne est
particulièrement forte. La population a, pour ainsi dire, doublé
entre 1962 et 2005. En comparaison, l'ensemble du territoire français
connaît, sur la même période, une hausse de 30 points de
pourcentage.
L'évolution de la population sur une période
longue montre une croissance continue qui tend
Répartition des apports
démographiques durant la période 1999 - 2005
Excédent migratoire
Excédent naturel
à s'accélérer ces dernières
années.
Ainsi, depuis le recensement de 1999, la Haute Garonne
possède le taux de croissance le plus élevé des
départements de métropole.32
Le solde naturel excédentaire contribue à cette
dynamique
démographique, néanmoins c'est part son
excédent migratoire que la Haute Garonne connaît une telle
augmentation de population.
Les causes de l'accroissement démographique :
Métropolisation et héliotropisme
L'excédent du solde migratoire joue un rôle
prépondérant dans la croissance du département. Deux
aspects ont favorisé cette attractivité.
Premièrement, la présence d'une
métropole en plein essor qui a réussi, en une quarantaine
d'années, à devenir un pôle majeur dans plusieurs
activités de pointe. En ce sens, la volonté impulsée au
début des années 1960 par la DATAR de renforcer Toulouse en la
décrétant métropole d'équilibre a favorisé
ce développement33.
Deuxièmement, de manière plus subtile, moins
nette, un phénomène d'héliotropisme contribue à
l'attractivité du territoire. Ce phénomène visible en
France et dans d'autre pays européens, traduit une tendance forte
à quitter les régions du Nord pour les régions du Sud.
L'installation de nouveaux habitants se réalise sur l'ensemble des
territoires du Sud de la France. Ainsi, par exemple, le département de
l'Aude accueille de plus en plus de personnes à la recherche d'un
certain cadre de vie34.
Dans le cas de la Haute Garonne, il est délicat de
discerner l'effet réel du phénomène d'héliotropisme
dans l'attractivité générale du département.
Néanmoins, il est certain que le Département et plus
généralement la Région jouissent de représentations
positives (internes et externes) construites en partie par des attraits de
situation (réels et fantasmés), favorisant son dynamisme
démographique.
32 Regards sur la Haute Garonne, réalisé par
l'Insee Midi Pyrénées, N.Guillement, M. Tornero, D. Terre,
N°27, avril 2007.
33 L'Aménagement du Territoire de J. Monod et
P.de Castelbajacau édition PUF, 1 0e édition, 2001. 34 Les
nouveaux arrivants dans le département de l'Aude Etude
réalisé par le Master 2 villes UTM pour le compte de la DDE de
l'Aude, Avril 2007.
Une population jeune
La pyramide ci-contre permet de visualiser la population de
la Haute Garonne par tranche d'âge.
La population du Département est relativement jeune en
comparaison à ce que nous pouvons observer au niveau national.
Les 20 - 60 ans représentent les classes d'âge
les plus nombreuses.
Cette importance des personnes en âge de travailler
traduit la bonne santé économique du département. Toute
fois, le poids des plus de 50 ans dans la population active engendrera
inévitablement une hausse des personnes âgées d'ici
à 2020 et le renouvellement de la force de travail nécessitera un
apport d'actifs. Au vu du graphique ci-contre, la base de la pyramide montre
que la population de moins de 20 ans ne pourra pas remplacer la totalité
des départs à la retraite.
90 à 94 ans
80 à 84 ans
60 à 64 ans
50 à 54 ans
40 à 44 ans
30 à 34 ans
20 à 24 ans
70 à 74 ans
10 à 14 ans
0 à 4 ans
Pyramide des âges de la population de la
Haute Garonne en 2005
50 000
30 000 10 000 -10 000 -30 000 -50 000
HOMMES FEMMES
Une immigration jeune, polarisée sur l'aire
urbaine.
90 à 94 ans
80 à 84 ans
70 à 74 ans
60 à 64 ans
50 à 54 ans
40 à 44 ans
30 à 34 ans
20 à 24 ans
10 à 14 ans
0 à 4 ans
-50 000 -30 000 -10 000 10 000 30 000 50 000
Pyramide des âges de la population de la
Haute Garonne en 1990
FEMMES HOMMES
En comparant la répartition par âge entre 1990 et
2005, il
apparaît clairement que le vieillissement de la
population s'est vu atténué par l'arrivée de
jeunes. La modification de la pyramide permet de
considérer
l'apport migratoire sur la population de la Haute
Garonne.
En 1999, 60.5% des entrants ont entre 15 et 39 ans. L'apport
de jeunes est une constante que l'on retrouve dans les premiers
résultats des recensements actuels. L'installation de ces nouveaux
arrivants se polarise majoritairement dans l'aire urbaine toulousaine.
Au regard de la localisation des ménages
installés dans l'aire métropolitaine entre 2000 et 2004,
l'étalement urbain tend à se prolonger en particulier dans les
vallées de la Garonne et de l'Ariège, espaces inclus dans le
territoire du SCOT Sud35.
Le territoire du SCOT Sud. Une transformation
démographique en cours ?
En 1999, le territoire du SCOT Sud enregistrait 66 958 habitants
(population sans double compte). Soit 6% de la population totale du
Département à la même date. Pour 2005, l'ensemble des
études estimait la population autour de 75 000 âmes.
81000 76000 71000 66000 61000 56000 51000 46000
Croissance démographique du SCoT Sud
entre 1962 et 2005
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
La croissance démographique relativement faible de 1962
à 1975 connaît une première hausse qui s'intensifie
à partir 1999.
L'essor démographique apparaît donc tardivement
avec une accélération entre 1975 et 1982 et une seconde entre
1999 et 2005. Cette intensification de la croissance démographique
permet de saisir tout l'enjeu d'une réflexion sur le SCOT Sud. Sans
parler de mutation, tout laisse à penser que le territoire s'est
engagé dans une évolution profonde et durable. L'évolution
démographique n'étant qu'une traduction du changement d'un espace
semi -rural à un espace périurbain, intégré
à un système d'interrelations avec l'agglomération.
35 Qui sont les nouveaux arrivants dans l'aire urbaine de
Toulouse ? CDAT, étude réalisé par F. Desbordes, M-C.
Jaillet, B. Navereau. UTM, CIRUS-CIEU.
2,50%
2,00%
3,00%
0,50%
0,00%
1,50%
1,00%
Croissance annuelle par période de
recenssement
scot sud HG
Le graphique cicontre permet de comparer les
croissances annuelles moyennes par période du SCOT Sud
et du Département.
Il nous enseigne plusieurs éléments. Tout
d'abord, alors
que la croissance était particulièrement forte
pour le Département entre 1962 et 1968, le territoire du SCOT Sud
connait une croissance faible. Cette tendance s'inverse sur la période
75 - 82. Nous pouvons prendre ici toute la mesure de cet essor. Rappelons
qu'à partir de la deuxième moitié de la décennie
1970, la politique du logement36 a largement favorisé
l'accession à la propriété en pavillon, engendrant dans de
nombreuses villes de France la mise en place de zones pavillonnaires de plus en
plus lointaines de la ville dense. Dans le cas du SCOT sud, les communes qui
concentrent les plus fortes croissances démographiques
à cette période se localisent sur la partie Nord du territoire,
en bordure du SCOT central. En outre, un axe Nord Sud apparait avec
les communes Marquefave, Carbonne,
Rieux, Gensac-sur-Garonne. Ces communes se situent à
proximité de la N117 de l'époque. De plus, les
communes les plus excentrées de l'agglomération perdent de la
population.
Entre 1990 et 99, la croissance du SCOT Sud se ralentit
légèrement mais connait un très net essor après
1999. La croissance redevient supérieure à celle du
Département. Ainsi, le SCOT sud devient depuis huit ans une zone
particulièrement dynamique à l'échelle de la Haute
Garonne.
36 Réforme du financement du logement de 1977
La répartition de la population en 1999 : Un
maillage de très petites villes.
La répartition de population de 1999 sur le territoire
du SCOT Sud montre des zones très faiblement peuplées en bordure
Est et Sud. Ces zones sont relativement éloignées des grands
réseaux routiers. A l'inverse, les espaces les plus peuplés se
concentrent au Nord du territoire et à une certaine proximité des
infrastructures de transport. Il est à noter néanmoins que la
présence historique de petites villes sur le territoire offre des
pôles de densité relativement bien répartis sur le SCOT
Sud. Seule la zone Est, comprise entre Rieumes et Le Fousseret apparaît
un peu plus isolée.
En 1999, dix communes comptent plus de 2000 habitants. La
ville la plus importante, Auterive, détient 6531habitants. Le SCOT Sud
est un espace à dominante rurale (au sens statistique) où chaque
petite ville joue un rôle de polarité en termes
d'équipements et de services.
Prospectives à horizon 2020.
Le travail qui suit tente de présenter les tendances,
les dynamiques démographiques perceptibles sur le territoire du SCOT Sud
et les incidences produites à horizon 2020. La compréhension de
celles-ci étant nécessaire si ce n'est indispensable pour la
localisation des futurs équipements scolaires.
Les grands travaux de projection de la population du
SCOT Sud
Le territoire du SCOT Sud a fait l'objet de plusieurs travaux
de prospectives démographiques. De nombreux scénarios ont
été écrits37 et de nouveaux sont en cours
d'élaboration38. Cette partie présente, de
manière synthétique, les deux grandes études qui ont trait
à la prospective démographique du SCOT Sud.
Les deux études menées réalisent une
prospective de la population à horizon 2020, en adéquation avec
le calendrier des SCOT.
Hypothèse démographique de l'AUAT / INSEE
L'AUAT (Agence d'Urbanisme d'Aménagement du Territoire
de Toulouse), en partenariat avec l'Insee a réalisé un travail de
prospective démographique. Les résultats de ce travail ont servi
de base à la réflexion de la Charte InterSCOT et de ces enjeux.
Cette étude présente deux hypothèses démographiques
pour l'ensemble de l'aire métropolitaine. La première
prévoit une augmentation de 300 000 personnes et la seconde une
augmentation de 350 000 personnes (entre 1999 et 2020)39. Concernant
le SCOT Sud, les projections prévoient une augmentation de 22 000
habitants entre 1999 et 2020. Soit une perspective démographique
à horizon 2020 de 89 000 habitants.
Cependant, les premiers recensements montrent un
excédent migratoire qui tend à se renforcer. De fait, il y a une
accélération de la croissance démographique de l'aire
urbaine qui tend à rendre caduques les premières
prévisions de l'AUAT, en particulier dans le cas du SCOT Sud qui connait
une très forte croissance. (cf. Tableau, page suivante).
37 Attractivité de l'aire urbaine :
emploi/population, Etude Insee/AUAT.
38 Pays du Sud Toulousain ; Etude en cours de
réalisation ; élaboration DAEDL. 39 Voir annexe.
Tableau extrait de l'étude « l'attractivité
de l'aire urbaine : emploi/population »
|
|
POPULATION
|
|
|
EVOLUTION/AN
|
|
1999
|
|
2004
|
1990-1999
|
1999-2004
|
Pôle Urbain
|
666
|
941
|
761
|
090
|
|
831
|
000
|
+10 461
|
+13 900
|
Couronne périurbaine
|
174
|
211
|
203
|
707
|
|
229
|
000
|
+3 277
|
+5 100
|
Aire Urbaine
|
841
|
152
|
964
|
797
|
1
|
060
|
000
|
+13 738
|
+19 000
|
Scot Nord Toulousain
|
54
|
000
|
62
|
000
|
|
70
|
000
|
+900
|
+1 600
|
Scot Lauragais
|
24
|
000
|
27
|
000
|
|
29
|
000
|
+300
|
+400
|
Scot Sud Toulousain
|
61
|
000
|
67
|
000
|
|
75
|
000
|
+700
|
+1 600
|
Scot Central
|
699
|
000
|
802
|
000
|
|
884
|
000
|
+11 500
|
+16 400
|
|
Hypothèse démographique du Conseil
Général.
Parallèlement aux travaux de l'AUAT, la DAEDL
(Direction des Affaires Economiques et du Développement Local) a
réalisé ses propres projections en intégrant les premiers
résultats des recensements en cours. Le travail de prospective sur le
territoire du SCOT Sud n'est pas encore publié à l'heure
actuelle. Néanmoins, les acteurs de ce travail projettent la population
du SCOT Sud à 106 000 habitants environ pour 202040.
La méthodologie appliquée est quasiment
similaire à celle de l'Insee. Des tendances démographiques sont
construites à partir de plusieurs variables (Taux de natalité,
taux de mortalité, émigration, immigration, espérance de
vie...). C'est en jouant sur ces variables que les démographes
construisent leurs scénarios.
Ces travaux permettent d'avoir une vision du poids
démographique du SCOT Sud et de resituer son dynamisme dans l'analyse
générale de l'aire métropolitaine. Ceci dit, ces travaux
ne proposent pas pour l'instant de perspective plus fine permettant de saisir
à l'intérieur du SCOT le poids des différents bassins
démographiques41.
40 Positionnement du SCoT Sud Toulousain dans le cadre de
l'inter Scot. Document Conseil Général
41 Il faut cependant faire état d'une cartographie
(très schématique) réalisée par l'AUAT et
L'ObserveR en mars 2005.
Perspective démographique personnelle : La
méthode d'extrapolation de la croissance des foyers fiscaux
Estimation fine de la population existante
Dans le cadre de cette mission, la question
démographique est particulièrement importante. Elle influe
directement sur le besoin et le choix d'implantation d'équipements
scolaires (de collèges dans le cas présent).
Aussi, le besoin de prospective démographique à
l'échelle des bassins de vie ou des « bassins de recrutement
»42 est essentiel. Or, la focale utilisée dans les
travaux de prospectives réalisés jusqu'ici ne permet pas
d'appréhender ces territoires.
Partant du principe que dans le champ de la prospective, il
est préférable d'avoir une projection fallacieuse à une
carence de scénarios prospectifs, le choix a été fait de
réaliser une analyse prospective ad hoc.
La méthodologie mise en place dans ce travail est
différente de celles utilisées par l'Insee, l'AUAT ou en encore
la DAEDL. A l'inverse de ces dernières, elle ne joue pas sur un ensemble
de variables (Taux de natalité, taux de mortalité,
émigration, immigration, espérance de vie...). Elle est
construite à partir d'une extrapolation de l'existant en utilisant les
indicateurs de croissance du territoire les plus récents à
disposition.
La DGI (Direction Générale des Impôts)
publie annuellement le nombre de foyers fiscaux par commune. Le foyer fiscal
désigne l'ensemble des personnes inscrites sur une même
déclaration de revenus, aussi le nombre de foyers fiscaux est
évidement inférieur aux nombre de la population.
Néanmoins, la croissance des foyers fiscaux offre une indication
intéressante de l'évolution de la population. Le fait de proposer
des données par commune, réactualisées chaque
année, permet de saisir les évolutions ainsi que les
particularités géographiques de manière très
satisfaisante.
En ce sens, la méthode retenue utilise les croissances
des foyers fiscaux de chaque commune et les applique à la population
(recensement 1999).
42 Les bassins de recrutement la notion de bassin de recrutement
sera abordée dans la partie III de ce travail P. 65
La publication des premiers résultats du recensement a
permis de tester cette méthode en comparant les résultats des
recensements et les estimations réalisées.
En juin 2007, 52 communes sur les 99 du SCOT Sud
possédaient leurs résultats des recensements effectués. De
fait, la méthode a pu être testée sur plus de 50% des
individus (au sens statistique, c'est-à-dire les communes dans le cas
présent) existants43. La méthode a proposé des
estimations qui ce sont avérées satisfaisantes. Sur la
totalité de la population comparée, la méthode enregistre
une surestimation de 1,2% par rapport aux populations recensées.
A partir de cette méthode et des recensements partiels,
il a été possible de produire une cartographie de la population
du SCOT Sud par commune en 2006.
RIEUMES
AUTE RIVE
CARBONNE
CAZERES
MONTESQUIEU VOLVESTRE
CINTEGABELLE
43 Le test de la méthode, ainsi qu'un détail de la
méthodologie sont présents en annexe P.
La comparaison de la cartographie de 1999 et celle de 2006
met en lumière deux phénomènes que nous avons
déjà identifiés. Tout d'abord, un accroissement
démographique particulièrement important depuis le recensement de
1999 qui traduit l'évolution de ce secteur semi-rural vers un secteur
périurbain. Ensuite, un étalement du dynamisme
démographique qui gagne des communes de plus en plus
éloignées des pôles de densité.
L'extrapolation
A la suite de cette estimation fine de l'existant, il
était possible d'extrapoler les croissances des périodes
1999-2006 et 1990-2006. Ainsi, sachant que la croissance s'est
accélérée sur la période 1999-2006, il a
été possible de dresser deux hypothèses. Une perspective
haute, où la croissance démographique serait équivalente
à l'accélération observée entre 1999 et 2006. Et
une perspective basse, qui utiliserait la croissance depuis 1990, offrant un
recul de 16 ans.
Perspective démographique du SCOT Sud à horizon
2020
145000
135000
125000
115000
105000
95000
85000
Ainsi, selon cette méthodologie, les hypothèses
démographiques du SCOT Sud à horizon 2020 ce situent dans une
fourchette de 110 000 à 130 000 habitants.
Bien que cette méthode produise des estimations par
commune, l'intérêt est de réaliser des projections à
l'échelle des « bassins de recrutement ». L'échelon
inférieur ne peut pas être pertinent étant donné que
la marge d'erreur est d'autant plus importante que la population estimée
est faible, or certaines communes possèdent une population
inférieure à 100 habitants.
La construction des bassins de recrutement étant
réalisée dans la partie III, la cartographie des
hypothèses démographiques sera présentée par la
suite.
Au travers de ces analyses, nous avons pu saisir un certain
nombre d'informations nécessaires au travail de localisation des futurs
collèges. En effet, la connaissance des disparités de revenus du
point de vue géographique et l'analyse des tendances
démographiques permettent d'aborder le travail de localisation avec une
certaine compréhension du territoire.
Partie III
Travail de Localisation des futurs
collèges
Le travail qui suit découle des réflexions et
des analyses précédemment exposées. L'objectif de cette
partie est de proposer des localisations concrètes à
l'échelle du SCOT Sud. Pour ce faire une méthodologie a
été élaborée permettant de manipuler un certain
nombre d'informations susceptibles de faire ressortir des espaces pertinents
pour la localisation de collèges.
Les choix de localisations s'appréhendent ici au niveau
des communes. La recherche infracommunale étant une démarche aval
à ce travail, dépassant le cadre de la commande.
La méthode de localisation.
Objectifs et éléments à
mobiliser
Avant de présenter la méthode à
proprement parler, il est important de faire la synthèse des
éléments à prendre en compte dans ce travail.
Comme nous l'avons vu, la commande comprend un certain nombre
d'attentes. Ces dernières imposent d'en faire la synthèse pour
proposer des réponses adaptées. Ainsi, en reprenant les termes de
la commande : « Proposer des localisations de futurs collèges dans
le SCOT Sud, en intégrant la démarche SCOT et en tenant compte
d'une recherche de mixité sociale des élèves » nous
pouvons faire ressortir quatre objectifs.
Tout d'abord, une volonté de saisir les secteurs
susceptibles de connaitre une forte hausse de leur population scolaire d'ici
à 2020. Il s'agit de déterminer les besoins respectifs de chaque
secteur. En ce sens, il convient de mobiliser le poids démographique de
chaque zone ainsi que leurs tendances d'évolution. Le taux de
remplissage actuel des collèges est aussi à intégrer car
il permet de prendre en compte les capacités d'absorption de chaque
secteur.
Ensuite, le travail de localisation s'inscrit dans la
démarche du SCOT. De fait, la localisation doit assimiler les
orientations prescrites tant aux niveaux du SCOT Sud qu'au niveau de la Charte
InterSCOT. En ce sens, la concentration d'équipements autour des
pôles d'équilibre
et des pôles secondaires doit s'appliquer à la
localisation des collèges. Ainsi il est nécessaire de tenir
compte de la hiérarchie des communes vis-à-vis du SCOT Sud.
Par ailleurs, la recherche de mixité dans la
localisation est une demande exprimée. Cet aspect nécessite de
prendre en compte les disparités fiscales des territoires et
d'intégrer les réflexions de la partie I.
Enfin, la demande s'inscrit dans un contexte d'effacement de
la carte scolaire. Aussi, il convient de dresser des potentialités de
recrutement pour chaque secteur. La constitution de ces secteurs que nous
appellerons « bassins de recrutement » nécessitent de
mobiliser les réflexions menées dans la premières partie
de ce rapport et d'analyser les déplacements et les réseaux de
circulation présents sur le territoire.
Tableau de synthèse des éléments à
prendre en compte
Objectifs
|
Eléments à mobiliser
|
Déterminer les besoins de places de collège en
2020 pour chaque secteur
|
- L'analyse démographique, partie II
- Taux de remplissage des collèges
|
Intégrer les orientations du SCOT et de l'InterSCOT
|
- La hiérarchie des pôles d'équilibre et
pôle secondaire
- Les orientations présentées dans la partie I
|
Recherche de mixité dans la localisation
|
- L'analyse fiscale, partie II
- Réflexion mixité, partie I
|
Construction de Bassin de recrutement
|
- Réflexion effacement carte scolaire, partie I
- Structure des réseaux
- Log ique de déplacement
|
|
A partir de cette lecture des objectifs de travail, nous pouvons
aborder la méthodologie mise en place. Celle-ci est construite en quatre
étapes
Méthodologie Données
utilisées
ETAPE 2.
Etat des lieux démographiques du bassin et
des tendances fortes, d'évolution
Poids démographique du Bassin
Croissance démographique / perspectives démo
Part des -20ans
Apport réflexion partie I Proximité
géographique
Bassin de vie / bassin d'équipement (enquête
98).
Accessibilité des communes / réflexion sur les
déplacements SCOT Sud ? SCOT central et transversales Est - Ouest
Lieu d'habitation des enfants déjà
scolarisés dans la commune.
ETAPE 1.
Construction des bassins de recrutement
des élèves
Nombre de places de collège sur la commune et sur le
bassin.
Taux de remplissage actuel des collèges
Taux de remplissage des écoles primaires et surtout des
crèches
Ecart type des revenus fiscaux moyens des communes du bassin.
Etude de la part des foyers fiscaux imposables sur les
différentes communes du bassin.
ETAPE 3
Analyse des potentialités d'accueil de l'existant
par rapport aux besoins
ETAPE 4
Analyse de la mixité sociale des territoi res
Ce schéma présente la méthodologie
utilisée dans la localisation des collèges. Le principe est
relativement simple. Cette méthode est construite en quatre
étapes organisées dans un ordre précis.
La première étape consiste à construire
des bassins de recrutement. La carte scolaire étant théoriquement
supprimée en 2010, il est obligatoire d'élaborer des secteurs de
probabilité de recrutement. La construction de ces bassins
nécessite d'utiliser un certain nombre d'informations tel que les
bassins de vie, les logiques de déplacement, le lieu d'habitation des
enfants déjà scolarisés... La construction des bassins
sera détaillée par la suite.
A partir du moment où les bassins de recrutement sont
élaborés, la deuxième étape réalise un
état des lieux démographique de ces derniers. Cette étape
permet de faire ressortir les zones sous tension démographique.
La troisième étape analyse les capacités
d'accueil de chaque bassin et permet de visualiser les possibilités
d'absorption des hausses d'élèves.
Enfin, la dernière étape analyse la mixité
sociale des bassins en utilisant le travail produit dans la partie II. In fine,
une cartographie présentera les résultats de la méthode
Les bassins de recrutement
Description de la méthode
Les bassins de recrutement élaborés dans cette
partie recouvrent une logique différente de la carte scolaire. Alors que
cette dernière possède un caractère réglementaire
et encadre les choix d'établissements, les bassins ont pour vocation de
déterminer les aires probables de recrutement d'un collège. En ce
sens, le bassin de recrutement apparait comme une traduction spatiale des
intentions de scolarisation des familles. Précédemment, nous
avons pu voir la complexité des rapports entre les familles et
l'école. L'ambition d'une cartographie de recrutement s'inscrit
évidement comme une simplification du réel. Elle se construit
dans un temps donné et de fait n'a qu'une valeur indicative.
Les périmètres de ces bassins sont produits
à partir d'un ensemble de données et d'informations.
Elaborés dans le cadre du territoire du SCOT Sud, les
bassins de recrutement proposent un découpage de l'espace en attribuant
une zone pour chaque collège. De plus, alors que la carte actuelle
s'organise autour de huit collèges, les bassins de recrutement tiennent
compte des collèges en projet, ainsi le maillage qu'ils proposent compte
un total de dix bassins.
COLLEGES EXISTANTS ET EN PROJET DANS LE SCOT SUD EN
2007
*Les collèges bleus représentent les projets en
cours
Construction des Bassins
Pour construire les bassins de recrutement nous avons
commencé par utiliser les réflexions menées en partie I
sur la thématique de l'effacement de la carte scolaire et sur ses
repercutions quant au choix de fréquentation des établissements
scolaire. Dans cette partie nous avons mis en avant la proximité et
l'accessibilité comme logique prédominante. En effet, une
série de raisons présentées dans la partie I (voir
P23-25.) laissent à penser que le choix du collège va
s'opérer vis-à-vis d'un raisonnement de proximité et
d'accessibilité
Ainsi, en supposant que la proximité et
l'accessibilité sont les raisons qui, selon toute vraisemblance,
influent le plus sur la fréquentation de tel ou tel collège, nous
avons produit une première cartographie nous permettant de situer les
communes inclut dans un périmètre de 5km du lieu exact des
collèges.
Communes à moins de 5km d'un collège
du SCOT Sud
Néanmoins, la proximité n'étant pas un
indicateur suffisant, la deuxième étape a été
d'étudier l'accessibilité de chaque site. En ce sens, nous avons
analysé les réseaux routiers et les dessertes en transports en
commun en tenant compte des enseignements des études sur les
déplacements (Enquêtes Ménages-Déplacements en
2004).
Carte IGN, réseau routier
Carte des transports en com mun
Ensuite, la démarche s'est orientée vers la
rationalité des bassins vis-à-vis des pratiques actuelles du
territoire. L'approche par les « territoires vécus »
étant nécessaire pour saisir les relations entre territoire. Pour
appréhender cet aspect nous avons mobilisé les bassins de vie
(Insee-juillet 2003).et les cartes scolaires existantes.
Cartes scolaires et bassins de vie en 2007
En travaillant au cas par cas, nous avons pu construire une
première ébauche des bassins de recrutement. Cette étape
étant réalisée, il fallait ensuite prendre en
considération les localisations actuelles des élèves et
ainsi mieux cerner les lieux bipolarisés voir tri-polarisés
(autrement dit les communes dont les lieux de scolarisation peuvent être
multiples) Pour ce faire, le détail des communes de résidence des
élèves de chaque établissements s'est avéré
nécessaire. La DEES (Direction de l'Education et des Equipements
Scolaires) à fourni ces données, nous permettant de traiter plus
finement les bassins de recrutement. Les fichiers de données sont
proposés dans le CD annexe.
Par ailleurs, la constitution de ces bassins a pris en compte
l'installation de deux futurs collèges (Noé et Cintegabelle) en
leur constituant des bassins dédiés.
Il est à noter que la méthode mise en place ici
ne tient pas compte des spécificités éducatives des
collèges (SEGPA44, classe européenne, options
rares...). Ce travail étant à destination du Conseil
Général, il convient de répondre dans le champ de ses
compétences45. Néanmoins, comme nous l'avons
déjà mentionné, le rôle des options, des
spécificités des collèges joue un rôle sur leurs
représentations et de fait sur leurs attractivités.
A titre d'information, seuls deux collèges sur le
territoire disposent de classe SEGPA (les collèges d'Auterive et
Carbonne)
- Les bassins de recrutement -
'' Section d'Enseignement Général et Professionnel
Adapté. '5 Loi du 13 août 200'
70
A la suite de cette présentation des bassins de
recrutement nous abordons le travail de recherche des secteurs susceptible
d'avoir, à horizon 2020, les besoins les plus prégnants en
matière scolaire à horizon 2020.
Localisation des besoins à venir
Cette partie étudie les bassins de recrutement
à travers un ensemble de données. Chaque tableau permet
d'analyser des caractéristiques démographiques, faisant ainsi
ressortir les territoires où les besoins de places scolaire sont les
plus importants.
L'ensemble des tableaux a fait l'objet d'un travail statistique
présent dans le dossier démographie - bassins de recrutement du
CD annexe.
- Population des bassins en 2006 -
La localisation des besoins nécessite tout d'abord de
prendre en compte le poids démographique de chaque bassin. En utilisant
la méthode présentée dans la Partie II, Analyse
démographique, nous pouvons dresser une estimation de la population en
2006 pour chaque bassin. Le tableau qui suit présente les
résultats arrondis à cent prés.
BASSIN DE RECRUTEMENT
|
POPULATION 2006
|
AUTERIVE
|
14
|
300
|
CAZERES
|
12
|
300
|
CARBONNE
|
11
|
000
|
LHERM
|
10
|
400
|
VERNET
|
9
|
300
|
NOE
|
8
|
400
|
RIEUMES
|
8
|
300
|
CINTEGABELLE
|
6
|
500
|
LE FOUSSERET
|
4
|
800
|
MONTESQUIEU
|
3
|
200
|
|
Les écarts de population sont conséquents entre
bassins. Ainsi le bassin le plus peuplé, Auterive contient plus de
quatre fois la population du bassin le moins peuplé,
MontesquieuVolvestre.
- Croissance démographique -
BASSIN DE RECRUTEMENT
|
Croissance 1990-1999
|
LHERM
|
21%
|
RIEUMES
|
14%
|
AUTERIVE
|
14%
|
NOE
|
12%
|
MONTESQUIEU
|
12%
|
VERNET
|
9%
|
CINTEGABELLE
|
8%
|
LE FOUSSERET
|
2%
|
CAZERES
|
2%
|
CARBONNE
|
-13%
|
|
BASSIN DE RECRUTEMENT
|
Croissance 1999 -2006
|
RIEUMES
|
35%
|
LHERM
|
29%
|
CARBONNE
|
26%
|
AUTERIVE
|
26%
|
CAZERES
|
23%
|
NOE
|
20%
|
CINTEGABELLE
|
20%
|
MONTESQUIEU
|
17%
|
LE FOUSSERET
|
16%
|
VERNET
|
15%
|
|
Ces tableaux permettent d'apprécier l'essor de la
croissance démographique entre 90 - 99 et 99 - 2006. Sur la
période 1990-1999, seulement cinq bassins enregistrent une croissance
à deux chiffres. Sur la période suivante la totalité des
bassins présentes une croissance supérieure à 10%. Il est
à noter l'importante évolution de croissance du bassin de
Carbonne et du bassin de Cazères.
-Accroissement de la population de moins de 20ans à
partir des communes recensées depuis 1999 -
BASSIN DE RECRUTEMENT
|
CROISSANCE MOYENNE DES - 20ANS SUR LA PERIODE 99 - 2006, EN
UTILISANT LES 52 COMMUNES DEJA RECENSEES
|
AUTERIVE
|
36%
|
CARBONNE
|
37%
|
CAZERES
|
27%
|
CINTEGABELLE
|
12%
|
LE FOUSSERET
|
28%
|
LHERM
|
35%
|
MONTESQUIEU
|
36%
|
NOE
|
15%
|
RIEUMES
|
53%
|
VERNET
|
19%
|
|
Bien que les don nées utilisées soit
partielles, la croissance des moins de 20 ans semble plus importante que la que
la croissance générale. Néanmoins, nous manquons de recul
et de don nées pour analyser plus précisément cette
évolution.
- Perspective démographique des bassins à horizon
2020 -
En extrapolant la croissance observée entre 1990 et 2006,
nous avons produit une projection démographique de la situation en 2020.
Les résultats obtenus sont arrondis à 500 près
BASSIN DE RECRUTEMENT
|
PROJECTION POPULATION 2020
|
AUTERIVE
|
19500
|
LHERM
|
15500
|
CAZERES
|
15000
|
CARBONNE
|
14500
|
RIEUMES
|
12500
|
VERNET
|
11500
|
NOE
|
11000
|
CINTEGABELLE
|
8000
|
LE FOUSSERET
|
5500
|
MONTESQUIEU
|
4000
|
|
Selon cette projection sept des dix bassins auront une
population supérieure à 10 000 habitants. En 2006, seulement
quatre dépassaient ce seuil.
- Estimation de l'apport de population par bassin -
BASSIN DE RECRUTEMEN
|
POPULATION EN PLUS EN 2020
|
AUTERIVE
|
5200
|
LHERM
|
5100
|
RIEUMES
|
4200
|
CARBONNE
|
3500
|
CAZERES
|
2700
|
NOE
|
2600
|
VERNET
|
2200
|
CINTEGABELLE
|
1500
|
MONTESQUIEU
|
800
|
LE FOUSSERET
|
700
|
|
Au regard de ce tableau, l'apport en volume se concentre
fortement sur le Nord du territoire. Les bassins de Carbonne et Cazères
devraient aussi composer avec un apport important de population.
- Nombre d'enfants scolarisables en 2006 par carte scolaire-
CARTE SCOLAIRE
|
POP CARTE SCOLAIRE 2006
|
ELEVES SCOLARISABLES
|
PART DES ENFANTS SCOLARISABLES
|
AUTERIVE
|
15663
|
1041
|
6,6%
|
CARBONNE
|
16318
|
886
|
5,4%
|
CAZERES
|
12528
|
537
|
4,3%
|
LE FOUSSERET
|
4590
|
238
|
5,2%
|
LHERM
|
11772
|
695
|
5,9%
|
MONTESQUIEU
|
4045
|
241
|
6,0%
|
RIEUMES
|
7192
|
356
|
4,9%
|
VERNET
|
14196
|
734
|
5,2%
|
|
|
MOYENNE
|
5,4%
|
|
Ces données permettent de saisir plusieurs
informations, le poids relatifs des élèves de niveau
collège dans la population et le nombre d'élèves pour
chaque secteur de la carte scolaire.
-Estimation du nombre d'élèves scolarisables en
2006 par bassin de recrutement-
COMMUNE
|
ESTIMATION D'ELEVES S CO LAR ISAB L E S
|
AUTERIVE
|
772
|
CAZERES
|
664
|
CARBONNE
|
594
|
LHERM
|
562
|
VERNET
|
502
|
NOE
|
454
|
RIEUMES
|
448
|
CINTEGABELLE
|
351
|
LE FOUSSERET
|
259
|
MONTESQUIEU
|
173
|
|
Ce tableau présente le nombre d'élèves
scolarisables par bassin de recrutement en 2006. L'objectif de cette fiction
est d'établir un point de repère permettant de saisir
l'importance des évolutions attendues. La comparaison entre ces
résultats et ceux de la carte scolaire n'a pas de sens car les bassins
de recrutement intèg rent les collèges en projet.
- Projection théorique d'accroissement du nombre
d'élève scolarisables -
|
Population en plus en 2020
|
Accroissement théorique du nombre d'élèves
scolarisables
|
Auterive
|
5200
|
281
|
Lherm
|
5100
|
275
|
Rieumes
|
4200
|
227
|
Carbonne
|
3500
|
189
|
Cazeres
|
2700
|
146
|
Noe
|
2600
|
140
|
Vernet
|
2200
|
119
|
Cintegabelle
|
1500
|
81
|
Montesquieu
|
800
|
43
|
Le Fousseret
|
700
|
38
|
|
Trois secteurs se dégagent, un premier autour de Lherm
et Rieumes, un second, comprenant Auterive et un troisième avec
Cazères et Carbonne. Par ailleurs, au regard du tableau
précédent et des possibilités d'accueil46, les
collèges de Cazères, de Carbonne, Auterive et Lherm auront des
difficultés à absorber l'accroissement programmé.
46 Les capacités d'accueil théorique des
collèges et présent dans le CD annexe
Propositions de localisations
Comme nous avons pu voir, le travail de localisation des
besoins fait ressortir trois grandes zones. Le choix d'implantation se fera
donc quelque part à l'intérieur de ces zones. Mais l'implantation
exacte doit tenir compte de la recherche de mixité et des orientations
du SCOT.
Ainsi, il est intéressant d'analyser les
différences de revenu moyen par communes et par bassins.
REVENU FISCAL MOYEN EN 2006 PAR COMMUNES DES BASSINS
DE RECRUTEMENT
Cette cartographie permet de visualiser
l'hétérogénéité des situations fiscales
à l'intérieur des bassins. En ce sens, seul le bassin de Lherm
présente une homogénéisation de situation fiscale.
Cazères se caractérise à l'inverse par des situations
relativement variées.
Le Choix de localisation
Pour répondre à cette question nous avons
établis deux scénarios : un scénario de concentration et
un scénario de maillage fin. L'intérêt étant de
proposer deux schémas possibles selon les choix des décideurs.
Ces scénarios proposent la construction de deux collèges et
éventuellement d'un troisième : Un premier collège au Nord
Ouest du SCOT, un second collège au Sud et éventuellement un
troisième au Nord Est.
Le premier scénario répond à l'objectif
du SCOT de renforcer les pôles d'équilibre et les pôles
secondaires. En ce sens, Rieumes, Cazeres et Auterive apparaissent comme des
lieux pertinents d'implantation de futurs collèges à horizon
2020. En effet Rieumes, de part son bassin, offre une
hétérogénéité de situations fiscales plus
importante que la commune de Lherm. En outre, Rieumes s'inscrit en
cohérence avec l'objectif du SCOT de renforcer les pôles. Le choix
entre Cazères et Carbonne est délicat, ils présentent des
situations similaires, tant en termes d'accroissement démographique,
qu'en termes d'accessibilité. Néanmoins Cazères
s'avère plus pertinent que Carbonne dans une logique de mixité.
En effet, Cazères a un bassin plus hétérogène du
point de vue fiscal. Par ailleurs Cazères est le pole d'un bassin de vie
qui englobe une grande partie de l'espace rural du SCOT Sud. En ce sens, les
apports extérieurs au bassin de recrutement devraient favoriser la
mixité sociale des élèves du collège.
Concernant le secteur Nord-Est, le bassin de Auterive
enregistrera selon les projections un apport de collégiens important ;
cependant, les bassins contigues pourront théoriquement selon ces
mêmes projections absorber le surplus d'élèves. Le choix
d'un nouveau collège s'avère néanmoins pertinent,
étant donné l'importance du collège existant.
L'établissement a une capacité d'accueil théorique de 900
places ce qui est relativement important pour un collège. En ce sens, la
création d'un autre établissement permettrait de répartir
les élèves dans des structures plus petites et donc mieux
adaptées.
Le deuxième scénario a pour logique de proposer
des choix d'implantation dans des communes qui ne sont pas encore
équipées en établissements. Dans cette optique, Berat,
Rieux (qui fait déjà l'objet d'une réflexion)
répondent aux exigences. Concernant le secteur Est, Auterive reste
cependant l'implantation la mieux adaptée. En effet, de par son
importance démographique et le faible poids des communes
non-équipées, le choix de la commune de Auterive est le plus
cohérent selon les données utilisées.
Le traitement de cette question a nécessité la
mise en place de toute une méthodologie ad hoc impliquant par ailleurs,
un travail de réflexion complexe sur des thèmes délicats
comme la mixité sociale et la carte scolaire. In fine, une
ébauche de résultat apparait. Les conclusions exposent deux
organisations d'implantation possible. Et proposent la création d'au
moins deux nouveaux collèges sur le territoire du SCOT Sud pour
accueillir l'apport migratoire d'ici à 2020.
Ce travail se devait de répondre à deux
objectifs, produire une réflexion sur la localisation des
collèges et mettre en pratique une recherche de localisation, le
résultat atteint ces deux attentes.
Néanmoins il souffre d'un écueil important. En
ce sens, la limite apparait intrinsèque à l'ambition de ce
travail. En effet, l'objectif de localisation à échéance
2020 dans un contexte de libre choix, tout en recherchant la mixité
sociale et en tenant compte des orientations des SCOT est un peu
présomptueux. La demande est trop complexe et la projection trop
lointaine pour proposer des hypothèses de localisation complètes
répondant à l'ensemble des objectifs posés. D'autant plus
que l'effacement de la carte scolaire contraint fortement la recherche de
mixité sociale.
Malgré cela, le travail propose un cadre de
pensée efficace et les méthodes utilisées permettent
d'appréhender des aspects originaux du territoire du SCOT Sud.
Par ailleurs, il convient de rappeler que cette étude
a été réalisée sur une période relativement
courte, entre début mai et début Aout. Aussi un travail de
terrain et un dialogue avec les élues des communes
repérées permettraient de compléter ce travail et de
proposer des hypothèses plus abouties.
De manière plus personnelle, ce travail m'a permis de
maîtriser et d'approfondir des techniques d'analyses
particulièrement efficaces. Ainsi, le traitement statistique sur Excel
et l'analyse cartographie Géoconcept m'ont permis d'acquérir une
réelle compétence dans ces domaines. De plus, les
réflexions autour de la question de mixité et autour de
l'effacement de la carte scolaire m'ont particulièrement
intéressé tant par leur aspect contemporain que par les enjeux
qu'ils recouvrent.
TABLE DES SIGLES
ADF : l'Assemblée des Départements de France
AMF : Association des Maires de France
AUAT : Agence d'Urbanisme et d'Aménagement du Territoire
toulousain DAEDL : Direction des Affaires Economiques et du
Développement Local DATAR : Délégation à
l'aménagement du territoire et à l'action régionale DAUL :
Direction de l'Aménagement et de l'Urbanisme et du Logement DEES :
Direction de l'Education et des Equipements Scolaire
DGI : Direction Générale des Impôts
DSQ : Développement Social des Quartier DSU :
Développement Social Urbain IGN : Institut Géographique
National
INSEE : Institut National des Statistique et Etude
Economique.
PADD : Projet d'Aménagement et de Développement
Durable
PDU : Plans de Déplacement Urbains PLH : Programmes
Locaux de l'Habitat PLU : Plan Local d'Urbanisme
POS : Plan d'Occupation des Sols
SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale SD :
Schéma Directeur
SDC : Schémas de Développement Commercial
SEGPA : Section d'Enseignement Général et
Professionnel Adapté
SRU : Solidarité Renouvellement Urbain TOS :
Technicien, Ouvrier et de Service UH : Urbanisme et habitat
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Schéma de commande 6
Carte IGN Haute Garonne 7
Carte des Pôles d'équilibres du SCOT Sud 33
Graphique évolution du revenu moyen de
référence SCOT Sud 37 Graphique évolution du revenu
moyen de référence Haute Garonne et SCOT Sud sur la
période 2001 - 2006 38 Graphique évolution de la
part des foyers imposables du SCOT Sud sur la période 2001 -
2006 39
Nuage de point des communes du SCOT Sud 40
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2001 ..42
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2002 ..43
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2003 ..43
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2004 ..44
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2005 ..44
Carte des revenus fiscaux Haute Garonne 2006 ..45
Carte de l'évolution des revenus fiscaux de Haute Garonne
46
Graphique croissance de la population de Haute Garonne entre
1962-2006 48
Graphique répartition des apports démographique
sur la période 1999-2005 49
Pyramide des âges de la population de la Haute Garonne en
2005 50
Pyramide des âges de la population de la Haute Garonne en
1990 50
Graphique de la croissance démographique du SCOT Sud entre
1962-2005 51
Graphique de la croissance annuelle par période de
recensement 52
Carte de l'évolution de la population du SCOT Sud entre
75-82 52
Carte de la population des communes la Haute Garonne en 1999
53
Carte de la population des communes de la Haute Garonne en 2006
57
Graphique perspective démographique du SCOT Sud à
horizon 2020 58
Carte des collèges existant et en projet sur le SCOT Sud
en 2007 65
Carte des communes à moins e 5Km d'un collège du
SCOT Sud 66
Carte IGN, réseau routier 67
Carte des transports en commun 67
Carte scolaires et bassins de vie en 2007 68
Carte bassin de recrutement Auterive .69
Carte bassin de recrutement Carbonne 70
Carte bassin de recrutement Cazères 70
Carte bassin de recrutement Cintegabelle 71
Carte bassin de recrutement Le Fousseret 71
Carte bassin de recrutement Lherm 72
Carte bassin de recrutement Montequieu - Volvestre 72
Carte bassin de recrutement Rieumes 73
Carte bassin de recrutement Noe 73
Carte bassin de recrutement Vernet 74
Carte bassin de recrutement et revenus fiscaux 79
Carte proposition de localisation - scénario
concentration 80
Carte proposition de localisation - scénario maillage de
fin 81
TABLE DES MATIERES
Remerciements 3
Sommaire 4
INTRODUCTION 5
PARTIE I LA COMPLEXITE D'UNE QUESTION SIMPLE
8
La mixité sociale 10
Mixité, ségrégation, individu et
société 10
La mixité sociale - un objectif politique
11
La difficulté d'agir sur ces questions
15 Une action transversale qui répond aux
préoccupations premières des
parents 16
La carte scolaire : un effacement programmé
18
La carte scolaire, de sa création à sa
remise en cause 18
L' interrogation des Col lectivités
Territoriales 19
Après la carte scolaire
20 Les stratégies familiales face aux choix de
l'établissement scolaire et
leurs spécificités territoriales
21
Le cas du SCOT Sud 23
Le Schéma de cohérence Territoriale.
(SCOT) 26
La philosophie générale 26
L'inter SCOT, l'organisation spécifique de l'aire
urbaine toulousaine 27
Les orientations du SCOT Sud 29
PARTIE II ANALYSE THEMATIQUE DU SCOT SUD 34
Analyse fiscale 2001 - 2006 du SCOT Sud
..36
Analyse statistique : les tendances des revenus fiscaux
37
Une image récente des résultats fiscaux du SCOT
Sud Toulousain 37
Un revenu moyen en forte progression 37 Une évolution
qui s'inscrit dans une tendance générale et qui ne permet pas
de rattraper le retard 38 Un accroissement important de la
part des foyers imposables. Résultat d'un
embourgeoisement ou d'une gentrification ? 39
Des situations communales diverses mais relativement
homogènes par
rapport à l'ensemble des communes de Haute Garonne 40
Analyse spatiale : la cartographie des revenus fiscaux
42
L'évolution des revenus fiscaux, une traduction de
l'expansion urbaine 42
Une croissance particulièrement forte dans les zones
rurales 46
Analyse démographique 47
Rappel des dynamiques démographiques du
département de la Haute
Garonne 48
Un dynamisme démographique fort qui tend à
s'accélérer 48 Les causes de l'accroissement
démographique : Métropolisation et
héliotropisme 49
Une population jeune 50
Une immigration jeune, polarisée sur l'aire urbaine
50
Le territoire du SCOT Sud. Une transformation
démographique en
cours ? 51
La répartition de la population en 1999 :Un maillage de
très petites villes 53
Prospectives à horizon 2020 54
Les grands travaux de projection de la population du SCOT Sud
54 Perspective démographique personnelle : La méthode
d'extrapolation de la
croissance des foyers fiscaux 55
Partie III Travail de Localisation des futurs
collèges 60
La méthode de localisation 61
Objectifs et éléments à mobiliser
61
Méthodologie 63
Les bassins de recrutement ...65
Description de la méthode 65
Construction des Bassins 66
Localisation des besoins à venir 74
Propositions de localisations 79
CONCLUSION 83
Table des sigles 84
Table des illustrations 85
Table des Matières 87
Bibliographie 89
Annexe
BIBLIOGRAPHIE
O uvrages
Collectif (( La ville à trois vitesses : Gentrification,
relégation, périurbanisation » Esprit N° 303 Mars-Avril
2004.
G. Dubois-Taine, Y. Chalas (( La ville émergente »
éditions de l'Aube, 1997.
J. Monod, P.de Castelbajacau (( L'Aménagement du
Territoire » édition PUF, 10e édition, 2001.
J. Donzelot, C. Mével, A. Wyvekens (( Faire
société : la politique de la ville aux États-Unis et en
France », édition Seuil, 2003.
Articles et documents techniques
Les articles et documents techniques font l'objet d'une
présentation détaillé dans le CD annexe. La plupart de ces
documents sont téléchargeables librement sur le web,
néanmoins dans un souci de simplicité le CD annexe recueil un
certain nombre de ces articles et documents. Si des documents présents
sur le CD annexe n'ont pas vocation à être diffusés
veuillez me contacter par e-mail pour que je les retire des CD annexes.
Sites internet
www.auat-toulouse.org/
Site de l'agence d'urbanisme et d'aménagement du
territoire toulousain. Site riche en information sur l'agglomération et
sur les documents de la charte interScot.
www.coin-urbanisme.org
Site spécialisé du droit de l'urbanisme
français.
www.cybergeo.eu/
Site d'encyclopédie électronique, consacré
à l'épistémologie de la géographie. Il propose de
nombreux articles scientifiques.
www.haute-garonne.fr/
Site du Conseil Général de la Haute Garonne. Offre
les informations nécessaires quant à la compréhension des
compétences détenues par les Conseils Généraux.
www.impots.gouv.fr
Site gouvernementale des impôts. Offre une base de
données des informations recueillies lors des déclarations de
revenu
www.inegalites.fr
Site de l'observatoire des inégalités en France,
en Europe et dans le monde. Il propose plusieurs analyses thématiques et
de nombreuses données
www.insee.fr
Site de l'institut national de la statistique et des
études économiques. Base de données et articles d'analyses
thématiques et territoriales.
www.legifrance.gouv.fr
Site gouvernemental de la législation française.
Il concentre l'ensemble des textes de loi
www.payssudtoulousain.fr/
Site officiel du Pays Sud toulousain. Le syndicat mixte du Pays
Sud est en charge de l'élaboration du SCoT Sud et propose un certain
nombre d'information pertinente en ce sens.
ANNEXES
Méthodologie utilisée pour la
prospective
démographique.
La méthode utilisée lors de la prospective
démographique est présentée ici sous sa forme
détaillée. Elle est accompagnée d'un exemple permettant de
saisir « pas à pas » la logique.
Les données de base sont :
- Le nombre de foyers fiscaux par commune et par an (2001 -
2006). DGI
- La population par commune pour 1999 & 1990. INSEE
- La population des communes recensées en 2004, 2005,
2006. INSEE
1. Calcul de la croissance des foyers fiscaux par commune et par
an (2001-2006).
|
Croissance de 2001 à 2002
|
Croissance de 2002 à 2003
|
Croissance de 2003 à 2004
|
Croissance de 2004 à 2005
|
Croissance de 2005 à 2006
|
AURAGNE
|
1,00609756
|
1,02424242
|
1,0591716
|
1,07821229
|
1,04663212
|
AURIBAIL
|
1
|
1,11578947
|
1,04716981
|
1,04504505
|
0,94827586
|
2. Calcul de la croissance annuelle moyenne par commune sur la
période 2001 - 2006.
|
croissance moyenne annuelle.
|
AURAGNE
|
1,00402237
|
AURIBAIL
|
1,01879844
|
3. Utilisation de la croissance moyenne annuelle en tant que
coefficient multiplicateur, appliqué au recensement de la population de
1999.
|
1999
|
Coefficient multiplicateur
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
AURAGNE
|
310
|
1,00402237
|
311
|
312
|
314
|
315
|
316
|
318
|
319
|
AURIBAIL
|
162
|
1,01879844
|
165
|
168
|
171
|
175
|
178
|
181
|
185
|
4. Test des résultats estimés par rapport aux
recensements effectués depuis 1999.
ESTIMATION
|
En 2004
|
RECENSEMENT
|
En 2004
|
|
|
|
|
CAMBERNARD
|
407
|
CAMBERNARD
|
400
|
CINTEGABELLE
|
2520
|
CINTEGABELLE
|
2483
|
FRANCON
|
185
|
FRANCON
|
178
|
GAILLAC-TOULZA
|
1058
|
GAILLAC-TOULZA
|
1084
|
LACAUGNE
|
176
|
LACAUGNE
|
185
|
LAGRACE-DIEU
|
308
|
LAGRACE-DIEU
|
326
|
LATOUR
|
99
|
LATOUR
|
84
|
LAVELANET-DECOMMINGES
|
564
|
LAVELANET-DE-COMMINGES
|
524
|
LUSSAN-ADEILHAC
|
208
|
LUSSAN-ADEILHAC
|
197
|
MONTOUSSIN
|
107
|
MONTOUSSIN
|
101
|
NOE
|
2399
|
NOE
|
2335
|
LE PLAN
|
383
|
LE PLAN
|
367
|
TOTAL
|
8417
|
|
8264
|
En 2004, l'estimation totale prévoyait 153 personnes de
plus que le recensement. Soit une surestimation de 1.8% de la population
recensée.
ESTIMATION
|
2005
|
RECENSEMENT
|
2005
|
AURIBAIL
|
195
|
AURIBAIL
|
214
|
CAUJAC
|
498
|
CAUJAC
|
509
|
CAZERES
|
3851
|
CAZERES
|
3786
|
GENSAC-SUR-GARONNE
|
309
|
GENSAC-SUR-GARONNE
|
306
|
GOUTEVERNISSE
|
120
|
GOUTEVERNISSE
|
131
|
GOUZENS
|
84
|
GOUZENS
|
94
|
GRAZAC
|
503
|
GRAZAC
|
488
|
GREPIAC
|
847
|
GREPIAC
|
968
|
LABASTIDE-CLERMONT
|
528
|
LABASTIDE-CLERMONT
|
593
|
LAGARDELLE-SUR-LEZE
|
2402
|
LAGARDELLE-SUR-LEZE
|
2417
|
LAPEYRERE
|
91
|
LAPEYRERE
|
78
|
MARIGNAC-LASCLARES
|
332
|
MARIGNAC-LASCLARES
|
313
|
MARIGNAC-LASPEYRES
|
166
|
MARIGNAC-LASPEYRES
|
149
|
MARLIAC
|
115
|
MARLIAC
|
103
|
MAURAN
|
143
|
MAURAN
|
153
|
MAURESSAC
|
332
|
MAURESSAC
|
326
|
MIREMONT
|
1757
|
MIREMONT
|
1776
|
MONES
|
51
|
MONES
|
51
|
MONTASTRUC-SAVES
|
72
|
MONTASTRUC-SAVES
|
75
|
MONTBERAUD
|
198
|
MONTBERAUD
|
194
|
MONTGAZIN
|
172
|
MONTGAZIN
|
171
|
RIEUX
|
2277
|
RIEUX
|
2269
|
SAI NT-ARAILLE
|
145
|
SAI NT-ARAILLE
|
145
|
SAINT-JULIEN-SURGARONNE
|
436
|
SAINT-JULIEN-SUR-GARONNE
|
422
|
SAINT-SULPICE-SUR-LEZE
|
1816
|
SAINT-SULPICE-SUR-LEZE
|
1771
|
SANA
|
232
|
SANA
|
200
|
SENARENS
|
107
|
SENARENS
|
107
|
TOTAL
|
17780
|
|
17809
|
En 2005, l'estimation totale prévoyait 29 personnes de
moins que le recensement. Soit une sous-estimation de 0.2% de la population
recensée.
ESTIMATION
|
2006
|
RECENSEMENT
|
2006
|
BEAUFORT
|
431
|
BEAUFORT
|
348
|
BOIS-DE-LA-PIERRE
|
418
|
BOIS-DE-LA-PIERRE
|
388
|
CASTAGNAC
|
251
|
CASTAGNAC
|
272
|
CASTIES-LABRANDE
|
124
|
CASTIES-LABRANDE
|
97
|
FUSTIGNAC
|
72
|
FUSTIGNAC
|
70
|
LAFITTE-VIGORDANE
|
959
|
LAFITTE-VIGORDANE
|
1026
|
LAHITERE
|
50
|
LAHITERE
|
51
|
LATRAPE
|
336
|
LATRAPE
|
337
|
LAUTIGNAC
|
226
|
LAUTIGNAC
|
258
|
MARTRES-TOLOSANE
|
2084
|
MARTRESTOLOSANE
|
2054
|
MONTBRUN-BOCAGE
|
469
|
MONTBRUN-BOCAGE
|
426
|
MONTEGUT-BOURJAC
|
128
|
MONTEGUTBOURJAC
|
107
|
MONTESQUIEU-VOLVESTRE
|
2693
|
MONTESQUIEUVOLVESTRE
|
2660
|
PEYSSIES
|
503
|
PEYSSIES
|
449
|
POUY-DE-TOUGES
|
307
|
POUY-DE-TOUGES
|
311
|
PUYDANIEL
|
362
|
PUYDANIEL
|
369
|
SAINT-ÉLIX-LE-CHATEAU
|
755
|
SAINT-ÉLIX-LECHATEAU
|
658
|
SAJAS
|
99
|
SAJAS
|
90
|
TOTAL
|
10268
|
|
9971
|
En 2006, l'estimation totale prévoyait 297 personnes de
plus que le recensement. Soit une surestimation de 2,97% par rapport à
la population recensée.
Sur le total des 52 communes recensées, l'estimation
prévoit 36 464 personnes et le recensement enregistre 36 044 personnes.
Soit une surestimation de 1,2% par rapport à la population
recensée. La méthode apparait donc satisfaisante pour estimer une
population qui n'a pas encore été recensée.
5. Extrapolation de la croissance.
- Utilisation les données estimées de chaque
commune pour l'année 2005, pour calculer la croissance annuelle moyenne
entre 1999 et 2005 et pour calculer la croissance annuelle moyenne entre 1990
et 2005.
- Utilisation des deux croissances annuelles moyennes comme
coefficient multiplicateur, appliqué aux données de population de
2005.
|