UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
UAC
-=-=-=-=-=-=-=-=-
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE,
DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET DU SPORT
(INJEPS)
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
MEMOIRE DE FIN DE 4ème
ANNEE
FILIERE : JEUNESSE ET
ANIMATION
OPTION : ANDRAGOGIE
THEME :
L'EDUCATION INFORMELLE PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES
DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION - NTIC - AU BENIN :
CAS DE L'INTERNET DANS L'EDUCATION
DES
ADOLESCENTS DE LA COMMUNE DE
PORTO-NOVO.
Présenté par :
Sous la direction de :
Narcisse O. KOUTIYA Souaïbou L. GOUDA
Maître assistant en Sociologie
à l'INJEPS.
Année académique : 2003 - 2004
DEDICACES
A mon père Jean L. KOUTIYA,
pour le renoncement de soi, les sacrifices et privations volontaires afin de
faire de vos enfants des hommes instruits, de bons modèles.
A ma mère Bernadette I. KOUTIYA
née OBA, pour la promptitude de votre
sollicitude, votre dévouement, votre patience, votre amour par-dessus
tout consenti pour l'unité de la famille et singulièrement
à mon service.
. A vous deux qui dans la
sérénité m'avez imprimé, dès l'aube de ma
vie, la rigueur et l'amour du travail bien fait. Trouvez ici une des
retombées de votre perpétuelle abnégation. Dieu voulant,
d'autres travaux suivront.
A mes soeurs aînées Victoire
et Rose, puisse ce travail vous servir un exemple
d'encouragement, de persévérance et de foi en un lendemain
meilleur.
A mes soeurs cadettes Solange et
Clémence, que ce travail soit pour vous un exemple
à suivre et même à dépasser si besoin il y a.
REMERCIEMENTS
Puissions-nous réellement et nommément
témoigner toute notre reconnaissance et notre gratitude à tous
ceux et à toutes celles qui ont consacré leur temps, leurs
moyens, leurs compétences et leurs conseils pour rendre effective la
réalisation de ce document ? Cela semble une tâche ardue,
tant notre mémoire est défaillante. Toutefois, que soient ici
chaleureusement remerciés :
- Monsieur Souaïbou L. GOUDA, pour votre
savoir et votre savoir-faire au service de ce document et pour avoir pris la
responsabilité de nous encadrer en dépit de vos multiples
occupations. Ce ne fut pas chose aisée, mais vous y êtes
parvenu.
- Monsieur Naïm-Deen SALAMI, vos points
de vue et vos critiques nous ont permis d'améliorer ce travail.
- Monsieur Josué ADISSO, vous ne vous
êtes pas fait prier pour nous aider. Merci pour avoir
toléré nos dérangements.
- Monsieur Philippe AGBOMENOU pour avoir
contribué à la correction de ce document.
- Tous les membres du Groupe
Biblique
Universitaire/INJEPS pour vos soutiens
spirituels.
SOMMAIRE
Liste des sigles et signes conventionnels
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Cadre
conceptuel de la recherche
1- Analyse notionnelle et revue de littérature
2- Cadre et contexte de l'étude
3- Problématique, hypothèse et démarche
méthodologique
DEUXIEME PARTIE : Mise en oeuvre
de la recherche
1- Présentation des résultats
2- Analyse des résultats
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
LISTE DES SIGLES ET SIGNES
CONVENTIONNELS.
ARPANet : Advanced Research Project Agency
Network.
CCF : Centre Culturel
Français.
CDIP : Centre de Documentation et
d'Information Pédagogiques.
CNAEA : Conseil National de
l'Alphabétisation et de l'Education des Adultes.
CNBU : Commission Nationale
Béninoise pour l'UNESCO.
DAPR : Direction de
l'Alphabétisation et de la Presse Rurale.
EGE : Etats Généraux de
l'Education.
INFRE : Institut National pour la
Formation et la Recherche en Education.
INSAE : Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique.
IUE : Institut de l'Unesco pour
l'Education.
MCPTN : Ministère de la
Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles.
NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication.
ORTB : Office de la Radiodiffusion et
Télévision du Bénin.
RGPH 3 : (Troisième) Recensement
Général de la Population et de l'Habitation.
TIC : Technologies de l'Information et de
la Communication.
UNESCO : Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture.
INTRODUCTION
Eduquer quelqu'un c'est lui faire acquérir des
principes et des habitudes ; c'est lui former l'esprit pour qu'il soit
utile à la société. C. Nékpo (1999, 81)
écrivait : « éduquer quelqu'un
signifiera le façonner sur les plans à la fois physique,
comportemental et intellectuel afin de lui permettre de vivre une vie sociale
conforme aux normes du milieu immédiat et des divers milieux où
il est appelé à évoluer, par la suite ».
Selon Lê Thànk Khôï (1967,
13) « l'éducation peut être définie
comme l'ensemble des processus qui forment les hommes et les préparent
à leur rôle dans la société ».
Originellement, l'éducation des enfants et adolescents
était une prérogative familiale et parentale. Mais de
façon informelle, l'environnement social et les moyens de communication
de masse participent aussi à l'éducation de l'homme.
A cette ère de la « société de
l'information » ou de « l'économie de
l'information », les nouvelles technologies de l'information et de la
communication - NTIC - jouent un rôle indéniable
dans le domaine de l'éducation. Selon l'IUE (1999, 324)
« la révolution culturelle engendrée par les
nouvelles technologies de l'information et de la communication a
été perçue comme une chance de démocratiser
l'éducation ».
D'après une conception optimiste, ces technologies
nouvelles sont une chance pour l'Afrique où les systèmes
éducatifs ne parviennent pas à satisfaire les besoins en
éducation. Le continent africain doit, selon la Banque Mondiale, saisir
cette chance. Mais une thèse contraire soutient que le transfert
technologique va générer « une dépendance
culturelle », que ces technologies ne
seraient « qu'un instrument... de destruction de
l'identité culturelle des sociétés du
Sud » (UNESCO, 1997, 100).
A la vérité, les NTIC sont une
invention des sociétés du Nord et dans une large mesure, elles
ont été développées dans le contexte et pour les
normes sociales et culturelles de celles-ci.
En conséquence, ces normes sont différentes de
celles africaines auxquelles elles s'opposent parfois : liberté et
individualisme d'un côté puis vie communautaire,
cohésion sociale, autorité du groupe, respect des anciens etc.,
de l'autre côté. En outre, « le média
internet a aussi mis en évidence des dérives
avérées et potentielles en matière
d'éthique », ont constaté E. Dupont
et J. F. Legendre (2000, 104). Les nouvelles
technologies posent donc un problème de fond aux Africains
attachés à leurs normes et valeurs.
Néanmoins, « l'accès des pays en
développement au réseau mondial connaît une progression
rapide. En Afrique, la majorité des pays est reliée à
Internet » (UNESCO, 1997, 46).
Le Bénin par exemple s'est connecté à
l'internet depuis environ une décennie. Et pour promouvoir les
technologies nouvelles, l'Etat béninois a adopté le 13
février 2003 une Déclaration intitulée `'Politique et
stratégies des TIC au Bénin'', politique dont l'objectif est de
« faire du Bénin d'ici 2025 une Société
d'Information solidaire épanouie et ouverte ».
Une déduction de tout ce qui précède
montre que les NTIC vont poser des problèmes à
l'éducation, elle qui concerne au premier chef les enfants et
adolescents du fait de leur immaturité. C'est pourquoi cette
étude s'est proposée de traiter du thème qui
suit : L'éducation informelle par les nouvelles
technologies de l'information et de la communication - NTIC- au
Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents
de la Commune de Porto-Novo.
La présente étude a pour motivation majeure de
cerner la portée de ce phénomène des NTIC
et d'examiner leur apport à l'éducation des adolescents dans le
contexte béninois. Elle se fixe alors comme objectifs :
- de rendre compte des différentes utilisations des
NTIC par les adolescents,
- d'évaluer ou de faire un point sur les offres
éducatives des technologies nouvelles,
- de situer la place de ces technologies dans la promotion de
la culture occidentale,
- d'établir la part de responsabilité des
NTIC dans la déchéance des valeurs
socio-éducatives béninoises,
- d'apprécier, enfin, la pertinence de ces
technologies nouvelles dans le contexte socioculturel béninois.
L'ossature de ce travail est bipartite :
· la première partie est consacrée au cadre
théorique du sujet.
· dans la deuxième partie, sont
présentés les résultats de la recherche et les analyses
qui en sont faites.
PREMIERE PARTIE :
CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE
1- Analyse notionnelle et
revue de littérature
L'analyse notionnelle sera faite
en premier lieu puis suivra la revue de littérature.
1.1- Analyse notionnelle
En science sociale, un concept peut revêtir plusieurs
sens selon les contextes. C'est pourquoi, pour éviter toute
compréhension qui ne se situerait pas dans notre champ d'étude,
nous nous proposons de clarifier certains concepts-clés. Ceci permettra
donc à nos lecteurs de s'approprier le sens que nous attribuons à
chaque terme.
1.1.1. Education
Le vocable Education est un terme polysémique et a
suscité une abondante littérature de la part des auteurs. Nous
n'allons cependant pas nous évertuer à faire un état des
lieux de toutes les définitions existantes. Nous en retiendrons juste
quelques-unes.
Pour Emile Durkheim (1980, 12),
« l'éducation est l'action exercée par les
générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres
pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez
l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux
que réclament de lui et la société politique dans son
ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement
destiné ».
L'auteur perçoit l'éducation essentiellement
dans sa dimension morale, la fondant de fait sur l'étymologie du mot
telle qu'ancrée dans la mentalité populaire et telle que les
sociétés humaines s'évertuent à la pratiquer.
René Hubert quant à lui
conçoit l'éducation comme « l'ensemble des actions
et des influences exercées volontairement par un être humain sur
un autre être humain, en principe par un adulte sur un jeune, et
orientées vers un but qui consiste en la formation dans l'être
jeune des dispositions de toute espèce correspondant aux fins
auxquelles, parvenu à maturité, il est destiné1(*)». Selon Hubert
l'éducation est un acte volontaire ; toutefois les actions
et influences ici sont imprécises, vagues. Dans cette relation
éducative, il s'agit d'un rapport d'individu à individu qui vise
à atteindre un but de formation à la vie.
Lê Thànk Khôï (1967,
13) clarifie la définition de René
Hubert lorsqu'il écrit : « l'éducation
comprend l'ensemble des influences qui s'exercent sur l'individu pendant son
existence, et qui proviennent de sa famille, de son école, de sa
profession aussi bien que des communications de masse et des institutions
religieuses, économiques, sociales ou politiques auxquelles il participe
». Cette définition nous semble claire et plus
complète ; elle élucide les influences auxquelles
Hubert fait allusion et dont on ne se rend parfois pas
compte.
J. Leif s'est voulu encore plus clair quoique
succinct. Pour lui, l'éducation est définie comme
« la mise en oeuvre des moyens propres à former, à
développer physiquement, affectivement, intellectuellement, socialement,
moralement un enfant, un adolescent par l'exploitation, l'orientation, la
valorisation des ressources de son être2(*) ». Cela dit, tout en puisant des
ressources de l'enfant ou de l'adolescent, l'éducation vise à
l'armer en prenant en compte toutes les grandes dimensions de l'être
éducable afin qu'il puisse être capable de s'adapter aux
réalités de l'heure.
C'est justement pour satisfaire aux exigences de l'adaptation
que la Ligue internationale de l'éducation nouvelle a
défini ce vocable en ces termes :
« l'éducation consiste à favoriser le
développement aussi complet que possible des aptitudes de chaque
personne, à la fois comme individu et comme membre d'une
société régie par la solidarité. L'éducation
est inséparable de l'évolution sociale ; elle en constitue
une des forces qui la déterminent...3(*) ». Cette définition est
dynamique et d'après elle, l'enfant ou l'adolescent peut s'adapter aux
changements. Bien plus, elle intègre le double aspect utilitaire de
l'éducation : formation de l'homme en tant qu'individu et en tant
que membre d'une société.
Nous retiendrons cette dernière définition car
aucune société n'est statique, elle évolue avec ses
valeurs et ses normes. Toutefois nous y ajouterons que l'éducation
consiste dans la transmission des normes, des règles et des valeurs
positives sur lesquelles une société repose en dépit des
transformations qui l'affectent.
Le concept éducation comme on peut se l'imaginer a
évolué au cours de l'histoire.
1.1.1.1. Education
institutionnelle
Encore dite éducation formelle, conventionnelle ou
institutionnalisée, elle est « organisée en
degrés qui se suivent de façon continue »
(Lê Thànk Khôï, 1991, 55). Cette forme
d'éducation est dispensée ou donnée dans les
écoles, les collèges ou les universités.
A l'opposé de cette forme d'éducation, nous
avons celle non institutionnelle.
1.1.1.2. Education non
institutionnelle
Elle est aussi appelée éducation non formelle.
Cette notion est apparue vers la fin des années 1960 et avait pour but
d'une part d'offrir des opportunités d'apprentissages non scolaires
à ceux qui ont le moins de chances d'accès à une
scolarité normale (les pauvres, les marginaux, les analphabètes,
les gens sans qualification professionnelle, les jeunes et adultes non
scolarisés ou sortis trop tôt de l'école ou à la
dérive, etc.) et d'autre part de dispenser un enseignement qui n'est pas
pris en compte dans les programmes scolaires mais qui a une grande importance
sociale ; par exemple, l'éducation sanitaire, nutritionnelle.
Selon Coombs (1973), est
désignée éducation non formelle, « toute
activité éducative organisée et systématique,
menée en dehors du cadre du système formel d'éducation,
pour dispenser des types déterminés d'apprentissage à des
sous-groupes spécifiques d'une population, à la fois d'adultes et
d'enfants. Ainsi définie, l'éducation non formelle inclut, par
exemple, l'instruction agricole élémentaire,
l'alphabétisation, la formation professionnelle dispensée en
dehors de l'école, la formation des jeunes non scolarisés et les
différents programmes de développement communautaire incluant une
éducation dans le domaine de la santé, de la nutrition, des
coopératives, etc.4(*) ».
Lê Thànk Khôï (1991,
61) s'est sans doute inspirée de cette définition
lorsqu'il affirme que « l'éducation non-formelle,... une
activité organisée et systématique..., s'adresse à
certains groupes de la population en vue d'apprentissage
déterminés. Il s'agit, en général, de jeunes et
d'adultes urbains et ruraux, hommes et femmes, appartenant parfois à des
groupes marginaux, des castes ou des minorités
défavorisées à qui on veut offrir des chances nouvelles
d'éducation et de formation en vue de leur
promotion ».
Mais il ne faut pas confondre l'éducation non formelle
à l'éducation informelle.
1.1.1.3. Education
informelle
L'éducation informelle - ou apprentissage informel -
n'est ni organisée ni systématisée. Elle est tout
« processus par lequel, tout au long de sa vie, une personne
acquiert et accumule des connaissances, des savoir-faire, des comportements
à travers ses expériences » (Coombs,
1973). En d'autres termes, l'éducation informelle est celle qui
« se pratique tous les jours, de façon spontanée et
non structurée, chez soi ou à l'extérieur, en dehors de
l'école ou sur la cour de récréation, au travail, au
marché, à la bibliothèque ou au musée et à
travers les moyens de communication dont l'ensemble constitue, pour l'individu,
un cadre d'apprentissage parallèle » (Coombs,
1989, 99).
Pour Lê Thànk Khôï (1991,
66) c'est « le processus par lequel une personne
acquiert des savoirs, des compétences et des aptitudes par
l'expérience quotidienne et la vie elle-même. L'éducation
informelle n'est pas un `'secteur'', mais un mode d'apprendre, tout comme
l'éducation formelle et non formelle... L'informel se distingue du non
formel par son inorganisation. La personne s'éduque elle-même et
est éduquée par le milieu : la famille, la religion, la vie
du village et de la ville, le travail, les mass media, les voyages, les
activités sociales et politiques ».
Quelle que soit la forme qu'elle revêt,
l'éducation s'adresse en priorité à l'enfant et à
l'adolescent.
1.1.2- Adolescent.
Le terme adolescent (e) désigne « un
jeune homme ou une jeune fille dont l'existence se situe au cours de la
période de l'adolescence » (J. Leif, 1974,
13).
Du latin adulescere qui veut dire
« grandir » ou « se
développer », l'adolescence est une période de
développement qui se situe entre l'enfance, qu'elle continue et
l'âge adulte. C'est une période transitoire ou
« période ingrate » marquée par des
transformations corporelles et psychologiques ; par des changements
spécifiques d'ordre biologique, intellectuel, social et moral.
Trois phases sont distinguées au cours de
l'adolescence : la puberté ou pré-adolescence qui va de 12
à 15-16 ans, l'adolescence proprement dite qui va de 15-16 ans à
18-19 ans, et enfin la post-adolescence au cours de laquelle s'établit
la maturité dans un temps non déterminé, entre 18-19 et 25
ans.
Ces limites ne sont pas séparables de façon
unilatérale ; elles restent floues, imprécises et varient
selon les recherches de chaque auteur. Ainsi selon H. Bloch, E.
Dépret et al, le début de l'adolescence
se situerait vers l'âge de 11-12 ans et son achèvement vers
l'âge de 18 ans alors que pour N. Sillamy, elle se
situerait entre 12-13 ans et 18-20 ans.
Dans le cadre de notre travail, nous retiendrons la tranche
d'âge de 12-17 ans, car de notre pré-enquête, il ressort que
ce sont les adolescents de cette tranche d'âge qui sont plus en relation
avec les NTIC.
1.1.3- Les nouvelles
technologies de l'information et de la communication -NTIC-
Les NTIC sont un ensemble de technologies
qui, combinées ou interconnectées, se caractérisent par
leur pouvoir de mémoriser, de traiter, de rendre accessible - sur un
écran ou un support - et de transmettre, en principe en quelque lieu que
ce soit, une quantité quasi illimitée et très
diversifiée de données numérisées qui peuvent se
présenter sous forme de texte, de schéma, de graphique, d'image
en mouvement, de son, etc. Les NTIC résultent de la
convergence de l'informatique et des télécommunications à
base numérique à savoir la télématique, les
autoroutes de l'information, la communication interactive par fibre optique, la
téléphonie, la transmission par satellite.
L'internet est l'une de ces technologies dites nouvelles.
Né d'un projet de connexion d'un réseau appelé ARPAnet en
1969, internet est aujourd'hui le plus grand réseau de la
planète. Réseau international, internet est la
fédération d'une mosaïque de plusieurs millions de
réseaux interconnectés où circulent chaque jour
d'incroyables quantités d'informations.
Selon l'UNESCO (1997, 46),
« Internet est une sorte de coopérative mondiale
composée d'une multitude de réseaux dispersés, où
évoluent simultanément des individus et des groupes sociaux,
indépendamment d'un lieu, d'une culture ou d'un pays.... il incarne le
phénomène de convergence en cours, en offrant des services de
plus en plus nombreux, avec des fonctions audio et vidéo
intégrées dans la plupart des applications ».
D'aucuns le nomment « le réseau des
réseaux ».
Indifféremment, nous emploierons dans ce travail les
termes nouvelles technologies, technologies nouvelles et l'acronyme
NTIC. Mais, il est à remarquer de plus en plus qu'on
parle de TIC au lieu de NTIC.
1.2- Revue de
littérature.
Comme toute innovation, les nouvelles technologies de
l'information et de la communication -NTIC- ont
été accueillies différemment. Leur apparition a
suscité moult débats, séminaires et colloques.
Les partisans du « paradigme de la
modernisation » estiment que le transfert des NTIC
permettra aux pays du Sud d'accélérer leur processus de
développement et de rattraper les pays industrialisés. Pour
certains, ce transfert technologique ne fera que générer une
« dépendance culturelle » et serait un outil
supplémentaire d'inégalité, de destruction de
l'identité culturelle des pays en développement. Pour d'autres,
le débat relatif aux paradigmes du transfert et à la
dépendance n'est plus à l'ordre du jour. Les
NTIC vont offrir aux pays du Sud la possibilité
d'effectuer des « sauts technologiques » qui leur
permettraient d'atteindre rapidement les capacités de connexions aux
réseaux d'information.
Notre revue de littérature ne s'attardera pas sur ces
différences ; il s'articulera autour de deux points
essentiels : d'abord les opportunités offertes par les
NTIC en matière d'éducation en
général et ensuite les dérives liées à ces
technologies.
Ainsi présentée, nous espérons que ceci
aiderait le lecteur à avoir une compréhension
générale des nouvelles technologies de l'information et de la
communication.
Mais avant, nous pensons que c'est ici le lieu de faire
savoir que malgré l'abondante littérature sur ces technologies,
rares sont les ouvrages qui ont abordé véritablement la
problématique relative à l'éducation informelle par les
NTIC.
1.2.1- Les aspects positifs
des NTIC en matière d'éducation.
Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication jouent un rôle prépondérant et incontestable
dans l'acquisition du savoir ou des connaissances. Elles permettent de
développer de nouvelles compétences dans le domaine de
l'éducation et de la formation : « la
technologie peut faciliter l'apprentissage de nouvelles compétences et
plus qualifiées, nécessaires dans un monde qui se
planétarise toujours davantage » (IUE, 1999,
213).
Ces technologies servent à former les gens et à
leur procurer le savoir et l'aptitude dont ils ont besoin. Elles peuvent
répondre aux besoins individuels de la plupart des utilisateurs en
élargissant « le cadre et les possibilités de
l'auto-apprentissage et de l'enseignement en groupe »
(UNESCO, 1996, 8).
En raison de leur immense potentiel pour la communication et
l'éducation, les NTIC représentent un outil
puissant pour accroître la possibilité d'accès de tout
citoyen et de toute citoyenne à l'information et aux nouvelles formes
d'apprentissage : « Internet est sans doute l'outil
d'apprentissage le plus révolutionnaire jamais
inventé » (Bonjawo, 2002, 75).
En effet, ce media est un « moyen
d'échanges instantanés de données et d'informations
à l'échelon mondial... la première base mondiale de
connaissances » selon A. Beaussant (2000, 77)
et toujours pour l'UNESCO (1996, 49) « une des
plus grandes sources d'information et de documentation, accessible de n'importe
quel endroit de la planète ».
Pour ce qui concerne l'éducation à
distance, « chaque année, des millions d'adultes de
par le monde suivent un programme éducatif... reposant souvent sur un
modèle de classe virtuelle et recourant aux nouvelles technologies de la
communication » (IUE, 1999, 327). En abolissant
les frontières temporelles et géographiques (espace, distance),
ces technologies ont permis de transmettre « plus de 2000 heures
de cours à plus de 1200 étudiants et 2500 cadres dans
une quinzaine de pays de l'Afrique subsaharienne »
grâce à l'initiative de l'Université Virtuelle Afrique
(Bonjawo, 2002, 70-71). Ainsi, les NTIC
peuvent permettre à des étudiants de contacter des formateurs
émérites et d'accéder à des cours bien
conçus sans être entravés par la non-disponibilité
d'un enseignement particulier au niveau de leur localité ou par des
contraintes scolaires.
En outre, les technologies nouvelles favorisent
l'apprentissage tout au long de la vie en accordant à
l'éducation non formelle et informelle une place de choix à
côté de l'éducation formelle.
Elles constituent un moyen pour sensibiliser et conscientiser
les populations, notamment les jeunes face à certains fléaux qui
minent nos sociétés : « les jeunes peuvent
s'informer sans intermédiaires et donc sentent moins les pesanteurs
sociales et culturelles entourant toutes les questions liées au sexe et
aux maladies sexuellement transmissibles dont le SIDA »
(Ramata Molo Thioune, 2003, 56).
Enfin, les technologies nouvelles peuvent offrir des
possibilités éducatives complémentaires ou
parallèles aux médias traditionnels que sont en particulier la
radio et la télévision.
Bref, comme cela se révèle, les
NTIC peuvent être par excellence un puissant moyen
d'éducation qu'elle soit formelle, non formelle ou informelle. Mais ces
atouts ne peuvent occulter le revers de la médaille.
1.2.2- Les aspects
négatifs des NTIC en matière d'éducation
« Lorsque de nouvelles technologies s'imposent au
sein de sociétés depuis longtemps habitées par d'anciennes
technologies, il en résulte des anxiétés de toutes
sortes » (Thall, 1997). Cette assertion suffit
à elle seule pour rendre compte des multiples reproches faits aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Rondeau (1997) fait observer
que « les jeunes sont plongés plusieurs heures par jour
dans un univers d'images souvent très violentes, et rarement
éducatives...qui les transforment graduellement en consommateurs passifs
de
sensations, d'images et de sons ». Les
crimes, meurtres et viols les plus abominables sont banalisés.
La complexité du réseau Internet
« comme les dangers réels qu'il présente en terme de
contenus, d'absence de sécurité et de protection des
données personnelles ne font pas d'Internet un média accueillant
pour les enfants. La délinquance et la criminalité qui y trouvent
une place grandissante, comme le manque d'éthique d'un grand nombre de
sites, présentent de sérieux dangers pour les enfants comme pour
les adolescents » ( Le Bouclier, 2003 ).
L'explosion de l'Internet induit de sérieux risques en terme
d'éthique ; entre autres l'atteinte aux valeurs morales et
culturelles des individus.
En effet, dans un monde où la liberté
d'expression est prônée sans que l'on sache où commence la
licence inacceptable, "on trouve tout ou un peu de tout sur Internet" selon une
certaine opinion. Alors le web est assimilé à un grand
"dépotoir". Par exemple d'innombrables sites offrent des photographies
ou vidéos à caractère pernicieux ; certains
encouragent la prostitution, la pédophilie, l'homophobie etc.,
d'autres recèlent des informations « à
caractère intolérant, raciste, violent ou
pornographique » (UNESCO, 1997) et enfants et
adolescents y ont souvent accès librement.
En peu de mots, les nouvelles technologies de l'information et
de la communication suscitent des inquiétudes. Elles peuvent constituer
la meilleure et la pire des choses.
2- Cadre et contexte de
l'étude
Nous présenterons d'abord le cadre de
l'étude puis après le contexte de l'étude.
2.1- Cadre de
l'étude
A son origine, notre étude devait couvrir toutes les
localités béninoises où le phénomène des
NTIC, spécifiquement de l'internet est perceptible dans
le vécu des populations. Par la suite, cette ambition est revue et notre
champ de l'étude se limite uniquement à la Commune de Porto-Novo
afin de mieux cerner le problème. D'autres raisons non moins importantes
expliquent cette restriction : les moyens financiers et matériels
très limités d'une part et le temps assez court dont nous devrons
disposer pour réaliser ladite étude.
Le choix de cette Commune n'est pas fait au hasard. Une des
principales villes et capitale du Bénin, Porto-Novo, en ce moment
où nous menons cette étude, est la ville la mieux pourvue en
NTIC et couverte par elles, bien sûr après celle
de Cotonou.
Les cybercentres ou cybercafés sont sans cesse en
augmentation. Au nombre de deux (02) seulement en 1999 à en croire
Ken Lohento (2000), nous en avons recensés environ deux
dizaines dans la première quinzaine du mois d'Août 2004 -le
comptage n'a pas pris en considération tous les quartiers-. Le
coût de la navigation baisse de plus en plus et devient abordable.
Enfin, Porto-Novo est notre ville hôte. Nous y avons
passé quatre (04) ans pour effectuer nos études universitaires.
Mais où se trouve cette ville ?
2.1.1 - Situation
géographique et données démographiques
La Commune de Porto-Novo est située au sud du
Bénin. Elle a pour limites, au nord la Commune
d'Akpro-Missérété, au sud la Commune d'Avrankou, à
l'est celle de Sèmè-Kpodji, à l'ouest les Communes des
Aguégués et d'Adjarra. Porto-Novo compte quatorze (14) quartiers
répartis dans cinq (05) arrondissements qui couvrent une superficie de
50 km2.
D'après les résultats du troisième
Recensement Général de la Population et de l'Habitation -
RGPH3 - de février 2002, sa population est de 223.552 dont
106.097 hommes et 117.455 femmes. Selon la même source et pour tout le
département de l'Ouémé, la population de 0-19 ans
représente 53,7 % de la population générale estimée
à 730.772.
2.1.2 - Caractéristiques
sociologiques et socio-éducatives
Le tissu humain est assez bigarré. La Commune de
Porto-Novo est peuplée par les Goun, les Yoruba, les Weme, les Tofin,
les Mina et autres. Goun et Yoruba sont les plus nombreux avec respectivement
46 % et 33 %. Les Fon-Weme et les Tori-Tofin représentent 13 % alors que
les Mina, les Créoles, les Dendi etc sont estimés à 8 %.
Malgré cette diversité ethnique, cette population si composite a
su forger au cours de son histoire une identité culturelle propre
à cette commune. Cette identité repose sur le triptyque des
croyances ancestrales et le syncrétisme religieux. Les uns croient en un
Dieu Suprême, créateur de l'Univers ; les autres
adhèrent au culte des ancêtres. La dernière partie est
constituée des adeptes du culte `'Vodoun'' (en Fon) ou `'orisha'' (en
Yoruba).
47,3 % de la population est catholique alors que 5,6 est
protestant contre 24,4 % de Musulmans et 9,4 pour les religions traditionnelles
et 2,2 pour les autres religions.
L'environnement socio-éducatif n'est pas
différent de celui des grandes villes béninoises. C'est un
contexte socio-éducatif extraverti. On note un rejet, surtout par la
couche juvénile, des valeurs, symboles et modèles des
sociétés pré-coloniales du Bénin. Selon A.
Attolou (1996, 79), il y a une situation de rupture
caractérisée par « un malaise entre parents et enfants,
adultes éducateurs et jeunes à éduquer ». Les
premiers disent `'de notre temps...'' et les seconds répliquent `'c'est
dépassé...''. La population de Porto-Novo est ouverte à la
culture étrangère, notamment occidentale.
2.2- Contexte de
l'étude
Au Bénin, il n'existe pas de politique
spécifique en matière d'éducation des adolescents. Cette
partie ne s'intéresse alors qu'aux systèmes formel et non formel
de l'éducation.
2.2.1. Historique du
système institutionnel de l'éducation
Le Bénin est caractérisé par un
environnement éducatif dual. Il se distingue le système formel et
le système informel.
Le système formel a connu deux grandes périodes.
En premier figure la période révolutionnaire avec sa formule
d' « Ecole Nouvelle » fondée sur un
modèle de développement de type socialiste quoiqu'elle ait eu
pour ambition de sortir du mimétisme des modèles extravertis, en
particulier français. L'espoir qu'a suscité cette réforme
est grand. Le nombre d'élèves a presque doublé et celui
des maîtres a presque triplé avec le recrutement des "Jeunes
Instituteurs Révolutionnaires". Néanmoins, ces réussites
apparaissent apparentes car occultant certaines distorsions remarquables. La
multiplication des écoles n'a pas conduit à la formation des
enseignants, à la construction des salles de classes, à
l'acquisition des équipements scolaires, etc. Bref, les faiblesses de
cette réforme ont nom : l'insuffisance des infrastructures,
l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel enseignant, les
faibles taux d'efficacité (redoublement et abandons
élevés), les dérives dans les activités
d'initiation à la production, l'insuffisance du personnel chargé
de l'encadrement et du contrôle pédagogique, et le manque de
matériels didactiques (manuels scolaires...). De même,
malgré leur logique, les programmes ne tiennent pas compte de la
réalité ; ils sont mal adaptés au niveau
élèves-maîtres comme aux conditions concrètes de
l'enseignement. Il est difficile de dire clairement les objectifs
formulés en termes de produits (ce que le formé doit savoir et
savoir faire) et d'identifier de la même manière les connaissances
à acquérir. En clair il y a dans ce système une
inadéquation entre les formes et contenus d'enseignements et les besoins
de la société, une inadéquation de l'enseignement à
l'environnement socio-économique du pays. Ce système rime avec le
chômage et l'accentuation de la déscolarisation,
conséquence d'une désaffection généralisée
des familles vis-à-vis de l'école. La déstructuration de
cette politique éducative du système formelle a mené
à une nouvelle réforme amorcée par les Etats
Généraux de l'Education (EGE) qui ouvre
l'ère du renouveau démocratique.
Se fondant sur les dysfonctionnements et le manque de
performance du système éducatif de la période
révolutionnaire, les EGE tenus en octobre 1990 ont permis au
gouvernement d'adopter en 1991 le Document de Politique Educative qui a
fixé les grandes orientations sectorielles afin de juguler les
difficultés sus-énoncées. Les actions entreprises par le
gouvernement concernent le cadre institutionnel et la réforme de
l'enseignement pour les aspects liés à l'amélioration de
l'accès à l'éducation, de l'offre et de la qualité
de l'enseignement en général. Au niveau institutionnel les
activités entreprises ont pour but de gérer efficacement et avec
efficience des ressources de toutes sortes : matérielles, humaines
et financières. Ce faisant, il y a eu une décentralisation et une
déconcentration des structures et fonctions. Aussi le système
est-il adapté de manière à permettre la planification, le
suivi et l'évaluation des activités. La réforme au niveau
de l'enseignement primaire quant à elle met l'accent entre autres sur
l'accès équitable à l'éducation et à la
qualité de celle-ci. Dans la pratique, il y a par exemple
l'exonération des filles du paiement des frais de scolarité dans
les zones rurales, l'élaboration d'un projet de politique en
matière d'égalité des chances à l'accès
à l'éducation. La recherche de la qualité a abouti
à une réforme des programmes d'enseignement, à la
formation des enseignants et à l'évaluation des connaissances des
élèves et leur orientation.
De nos jours, il est question dans l'enseignement primaire
des nouveaux programmes d'études qui mettent l'accent sur l'enfant et
sur l'environnement avec une démarche fondée sur la
résolution de problèmes ; démarche appelée
socioconstructiviste. Autrement dit, ces programmes placent l'enfant au centre
du processus éducatif tandis que le maître devient
réellement un animateur avisé.
La nouvelle orientation de l'éducation à
l'ère du renouveau démocratique a permis de relever quelques
défis et d'atteindre des résultats significatifs tant en ce qui
concerne le personnel enseignant que les élèves (augmentation du
taux de scolarisation). Néanmoins certains problèmes persistent
encore ; les objectifs sont généraux et pour ce faire le
type de citoyen qui résultera du système n'est pas encore connu
surtout en ce qui concerne sa dimension culturelle. Enfin de vives critiques
s'élèvent contre les nouveaux programmes actuellement en vigueur.
Il se déduit de ce qui précède que le
système formel de l'éducation n'a pu couvrir réellement
les besoins en éducation tant sous la révolution qu'à
l'ère du renouveau démocratique. Ce système a
laissé un grand nombre d'individus dans le système non formel.
2.2.2. Le système non
institutionnel de l'éducation
La présentation suit ici le même plan que celui
précédent.
Le gouvernement de la période révolutionnaire,
conscient de son incapacité à assurer à tous ses citoyens
une éducation formelle, avait entrepris des activités
éducatives en vue d'atteindre ses objectifs de développement.
Le régime en place organisait des séances de
"lavage de cerveau" aux populations analphabètes pour leur faire perdre
les acquis hérités du courant politique auquel il a
succédé. Ces séances furent des moments d'endoctrinement
de la population selon la nouvelle vision politique de développement.
Afin d'offrir à ces mêmes populations des
chances en matière d'éducation, il fut créé en 1974
la Direction de l'Alphabétisation et de la Presse Rurale
(DAPR). Cette direction avait pour mission de faire de
l'alphabétisation de masse dans les langues nationales afin de
promouvoir la culture populaire et servir de levier aux efforts de
développement. Au départ l'alphabétisation concernait la
population non scolarisée de 15 à 49 ans et son but était
de suppléer aux insuffisances de l'éducation formelle. Le taux
d'analphabétisme est estimé en 1979 à 75,4% auquel il
faut ajouter les forts taux de déperdition.
Les résultats de l'alphabétisation sont
relativement remarquables : de 1981 à 1990, il y a eu 65.011
alphabétisés sur 137.645 inscrits, soit un taux de 47,23%. Le
Programme National d'Alphabétisation a fait ses preuves qui lui ont
permis de remporter quatre fois des prix de l'UNESCO entre
1980 et 1989.
A partir de 1990, certaines améliorations seront
apportées au secteur non formel.
L'alphabétisation et l'éducation des adultes
est réaffirmée dans les articles 8 ; 10 ; 11 et 40 de
la constitution du 11 décembre 1990. Cette volonté se
concrétisa par la création du Conseil National de
l'Alphabétisation et de l'Education des Adultes
(CNAEA), de la Direction de l'Alphabétisation, etc.
Désormais le sous-secteur alphabétisation comprend trois volets
que sont l'Alphabétisation Initiale, la Post-Alphabétisation et
l'Alphabétisation/Formation ou formation spécialisée.
3- Problématique,
hypothèse et démarche méthodologique
Dans un premier temps nous présentons
la problématique et énonçons l'hypothèse, suivra
dans un second temps la démarche méthodologique.
3.1- Problématique
et hypothèse
Le continent africain n'est pas totalement en marge de la
« société de l'information », fille de la
révolution numérique. Janet Guyer (1996)
affirme : « la situation de l'Afrique n'est pas marginale au
point de la tenir à l'écart des grands courants et notamment des
innovations technologiques5(*) ». Cette assertion justifie bien la
présence des nouvelles technologies de l'information et de la
communication -NTIC- dans ce continent. Ramata M.
Thioune (2003, 1) quant à elle, met l'accent sur l'engouement
que celles-ci suscitent : « depuis plusieurs années,
les TIC font l'objet d'un intérêt tout
particulier ».
Au Bénin par exemple, l'internet jouit d'une audience
pareille avec l'émergence des cybercafés actuellement en vogue.
Ken Lohento (2000, 292) a dénombré 1524
internautes en 1997, nombre qui est passé à 10.000 deux ans plus
tard. Selon B. Akodigna (2001) les internautes béninois
sont aujourd'hui estimés à 25.000.
Néanmoins, ces technologies ont été
développées dans le contexte et pour les normes culturelles et
sociales du monde occidental et oriental, notamment de quelques pays riches de
l'Europe de l'Ouest, de l'Amérique du Nord, de l'Asie de l'Est et du
Sud-Est : « les méthodes et les services
proposés ont été développés pour d'autres
cultures, ils demandent des adaptations qui peuvent s'avérer
coûteuses » (P. Renaud, 2000, 99).
Par voie de conséquence, la révolution
numérique ne tient pas compte des réalités et aspirations
quotidiennes des peuples africains en général.
Cela dit, l'internet pose sans doute certains problèmes
d'ordre socioculturel dans le contexte béninois; spécifiquement
ceux liés à l'éducation des adolescents, êtres
immatures à un triple point de vue : biologique,
psycho-affectif et cognitif. Les adolescents internautes encourent des risques,
car le caractère international du réseau internet mêle des
systèmes de valeurs différents et quelquefois antinomiques et
comme l'exprime E. Morin, ce réseau porte en lui des
« virtualités asservissantes ».
En effet, nombreux sont ces sites sur lesquels il est question
de la pornographie, de la pédophilie, de l'homosexualité,
d'images pernicieuses ou de la criminalité, des propos à
caractère raciste, hargneux, haineux. Selon Ramata M. Thioune
(2003, 86) certains jeunes « déclarent visiter
les sites pornographiques,... ce qui culturellement pose
problème » puisque ces pratiques sont contraires aux
normes sociales et culturelles africaines.
Bref, l'éducation en Afrique « vit de
plus en plus mal un conflit interne d'identité, si gravement qu'elle se
laisse aller à la dérive... (et) ne se sent plus dans le courant
de la modernité » (J. Brandolin, 1996,
45).
Comment percevoir, cerner et réguler les nouveaux
rapports humains entre les adolescents eux-mêmes puis tout leur groupe et
le reste de la société si les premiers - les adolescents - sont
plus marqués par un individualisme de type occidental, dépendants
plus des contacts avec l'internet, la télévision, la radio et
absents de l'immersion sociale africaine, base de l'éducation
traditionnelle en Afrique noire ? Quelles orientations insuffler à
l'éducation des adolescents béninois dans ce contexte de
« société de l'information » et de
« village planétaire » où se mettre en marge
de la révolution technologique serait préjudiciable au
développement mais également où demeurer toujours
permissif face aux influences occidentales pernicieuses serait
suicidaire ? En définitive, comment s'ouvrir aux autres sans
totalement se renier soi-même ?
Pour répondre à ces interrogations, nous
émettons l'hypothèse qui suit :
Hypothèse de recherche
Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication - NTIC - une invention moderne
contrôlée essentiellement par les sociétés du Nord
introduisent des normes de déréglementation morale des
sociétés béninoises.
3.2- Démarche
méthodologique.
De la méthodologie de travail utilisée
dépend largement la qualité scientifique des résultats
d'une recherche. R. Quivy et
V. Campenhoudt (1995, 13) ont
écrit à cet effet ce qui suit : « Il importe
avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un
dispositif d'élucidation du réel, c'est-à-dire dans son
sens plus large, une méthode de travail ».
Pour ce faire que nous exposons ici la nôtre, laquelle
est adoptée après une réflexion profonde.
3.2.1. Nature de
l'étude.
Il s'agit d'une étude qualitative. Elle vise à
cerner la portée des NTIC et d'examiner leur apport
à l'éducation des adolescents dans le contexte socioculturel
béninois.
Cette étude a aussi une touche descriptive puisqu'elle
cherche à rendre compte de l'utilisation que les adolescents font des
NTIC.
3.2.2. Population
d'enquête.
Notre population d'enquête est composée de trois
catégories de sujets.
La première, les parents. Leur choix se justifie par
le fait qu'ils sont les premiers responsables de l'éducation de leur
progéniture et pour laquelle ils devraient être en principe les
premières références. Ils sont aptes à identifier
ce qui est bon pour l'éducation de ceux-ci. Dans notre cas, ils sont
tous des internautes et donc qualifiés pour nous fournir des
informations pertinentes sur notre thème de recherche.
La deuxième catégorie est constituée des
adolescents internautes. Ils sont directement concernés par notre
étude. Nous les avons choisis en raison des expériences
socio-psychologiques propres à leur âge et à notre avis,
ils sont susceptibles d'être les premiers porteurs des modifications dues
aux NTIC dans le domaine informel de l'éducation.
Quant aux gérants ou promoteurs de cybercafés,
troisième et dernière catégorie de notre population
d'enquête, nous avons jugé bon de recueillir leurs avis parce
qu'ils sont en contact avec les adolescents internautes qu'ils accueillent dans
leur établissement. De ce fait, ils sont mieux indiqués pour nous
dire réellement comment ces adolescents se servent des
NTIC. Ce sont aussi des habitués de ces
technologies.
Par ailleurs, la confrontation de leurs informations à
celles à nous fournies par les adolescents d'une part et le croisement
de leurs informations avec celles des parents d'autre part nous permettront-ils
de mieux pénétrer la profondeur de l'objet de notre étude
et nous rapprocher par là de la vérité.
Mener nos investigations auprès de tout l'ensemble de
la population cible se révèlerait fastidieux car il exigera non
seulement un investissement financier énorme mais aussi un temps
considérable. C'est pourquoi nous avons décidé de
dégager de chaque catégorie un échantillon auprès
duquel sont menées les enquêtes.
3.2.2.1. Taille de
l'échantillon.
Vu le temps dont nous disposons pour l'étude et
tenant compte de la disponibilité des sujets, nous avons fixé
l'effectif total de notre échantillon à 75. Cet effectif est
réparti entre les trois catégories de notre population cible
selon l'importance que chacune d'elle a dans notre étude ;
importance elle-même liée à la relation plus ou moins
directe avec la présente étude.
3.2.2.2. Echantillons
d'étude.
Nous les présentons dans l'ordre décroissant
d'importance.
· La catégorie des
adolescents
Suivant les raisons sus-évoquées, ils sont
majoritaires avec un effectif de 40 sujets, soit environ 53,34 %
· La catégorie des
parents
Ils viennent en deuxième position avec 25 sujets, soit
33,33 %
· La catégorie des gérants ou
promoteurs de cybercafés
Au nombre de 10, ils représentent 13,33 % de la taille
de l'échantillon.
3.2.2.3. Méthode et
technique d'échantillonnage.
La méthode et la technique d'échantillonnage
ont varié selon chaque catégorie.
La méthode non probabiliste a été
utilisée pour les parents et adolescents et l'échantillonnage est
accidentel. En effet, le choix de ces sujets s'est opéré selon
leur présence et leur disponibilité sur les lieux
d'enquête.
Par contre, la méthode probabiliste a
été choisie pour les gérants ou promoteurs des
cybercafés. Ici l'échantillonnage est aléatoire simple.
Par un tirage au sort, 10 sujets ont été
déterminés.
3.2.3. Identification des
milieux d'enquête.
Nos enquêtes ont lieu dans quatre cybercafés de
la Commune de Porto-Novo. Leur détermination a été faite
par choix raisonné.
En effet nous avons, dans un premier temps, dressé la
liste de tous les cybercafés dont nous avions connaissance avant le
déroulement de l'enquête. Dans un second temps, nous avons
décidé d'en retenir quatre (04) qui vont satisfaire aux
critères ci-après :
- Faire partir des quatre premiers cybercafés
disposant le plus de nombre d'ordinateurs.
- Offrir la possibilité de surfer (naviguer sur
internet) de jour comme de nuit.
- Faire partir des cybercafés les mieux
fréquenter ou drainer un nombre important d'internautes.
- Accepter notre requête à temps.
Les quatre cybercafés qui ont répondu de
façon satisfaisante à ces critères sont les deux (02)
cybercafés de la société Sobiex Informatique (l'un au
quartier Lokossa, l'autre non loin du Lycée Toffa 1er), celui
du Complexe Soufiano et le Cybernoé d'Avakpa.
3.2.4. Les outils de
recherche.
Nous avons eu recours à trois instruments de recherche
dans le cadre de notre étude.
3.2.4.1. L'analyse
documentaire.
Nous avons procédé à la collecte
d'ouvrages, de rapports, de publications scientifiques et d'articles qui ont
trait à notre thème de recherche.
Les banques de données du Centre de Documentation et
d'Information Pédagogique -CDIP- de
l'INFRE, celles du Centre Africain des Hautes Etudes et de la
Bibliothèque Nationale puis celles de la Commission Nationale
Béninoise pour l'UNESCO - CNBU - d'une part et les
banques de données du
Centre Culturel Français - CCF- et
celles de l'Office de la Radiodiffusion et Télévision du
Bénin -ORTB- d'autre part nous ont été
utiles à plus d'un titre.
Ces données livresques ont été
complétées par des informations issues des fouilles
effectuées sur Internet à partir des moteurs de recherche que
sont www.apocalx.com, www.google.fr et www.yahoo.fr.
L'analyse systématique des différentes
informations réunies nous a permis de mieux comprendre le mythe des
NTIC et d'affiner notre recherche sur l'offre éducative
de ces technologies dans le domaine informel.
3.2.4.2.
L'entretien.
Cette méthode de recueil d'informations nous
paraît appropriée en raison de la nature qualitative de notre
étude. Cet outil nous a permis de faire la moisson des informations et
des éléments d'analyse très riches et nuancés. De
notre contact direct avec nos sujets, nous avons pu relever certaines de leurs
réactions, attitudes et/ou sensibilités lorsqu'ils abordent tel
ou tel aspect du problème. Ceci n'aurait pas été possible
avec le questionnaire.
L'entretien semi-dirigé est celui pour lequel nous
avons opté. Sa malléabilité constitue un avantage tant
pour nous que pour l'interviewé.
L'analyse documentaire et l'entretien ne sont pas les seuls
outils qui nous ont servi. Il y a aussi l'observation.
3.2.4.3.
L'observation directe.
Elle s'est révélée très
instructive de par les renseignements à nous fournis par elle.
Elle s'est surtout portée sur les adolescents,
notamment sur leurs relations avec les NTIC, leurs emplois ou
exploitations, leurs attitudes ou réactions éventuelles et les
échanges qu'ils ont entre eux ou avec autrui et relatifs aux
expériences qu'ils ont concernant les technologies nouvelles. Aussi,
nous a-t-elle permis de relever certaines attitudes et la sensibilité de
certains parents au moment de l'interview.
3.2.5- Collecte des
données.
Tous les entretiens de nos sujets ont été
transcris lors des interviews. Ceci parce que les adolescents se sont
montrés réticents à l'essai. De même la
qualité de cet essai a souffert à cause du bruit alentour.
La collecte des données est
précédée de quelques étapes qu'il convient de
mentionner ici.
3.2.5.1. La
pré-enquête.
Elle a lieu à la mi-juin et fut nécessaire car
par elle nous nous sommes fait une idée de la population
d'enquête, de la disponibilité des sujets sur le terrain et de
l'échantillon probable. Ceci nous a aussi aidé dans la mise en
place de notre méthodologie.
3.2.5.2. Le
pré-test.
Les premiers jets de nos guides d'entretien ont
été testés afin de procéder à quelques
réajustements pour adapter chaque guide à la catégorie de
la population correspondante.
Une fois ces outils pré-testés et
réaménagés, l'enquête proprement dite a
commencé.
3.2.5.3. Durée de
l'enquête.
L'enquête a débuté le 19 juillet et a
pris fin le 03 août. Elle a donc duré seize (16) jours.
3.2.6. Traitement des
données.
L'exploitation a été souple afin
d'éviter l'exclusion systématique de ce à quoi nous
n'avions pas pensé avant le déroulement de l'enquête
proprement dite, mais qui se retrouve dans le matériau. Ainsi, sans
perdre de vue la précision de ce que nous cherchons, nous avons
accepté d'intégrer de nouveaux éléments aux fins
d'enrichir notre recherche.
D'abord, nous avons plusieurs fois procédé
à la lecture par catégorie de tous les discours transcrits afin
d'avoir une vue générale de l'ensemble pour mieux faciliter
l'exploitation.
Ensuite, compte tenu des items pré-établis, une
sélection et une répartition des portions de discours porteurs de
signification ont été faites. Cela nous a permis d'avoir une
synthèse à ce niveau et nous a épargné des
redites.
Une fois la sélection et la répartition
terminées, nous avons procédé à un traitement qui
consiste au niveau de chaque item à réorganiser les discours et
à déterminer en fonction de leurs articulations,
l'élément ou les éléments qui seront
exploités.
DEUXIEME PARTIE :
MISE EN OEUVRE DE LA
RECHERCHE
2.1- Présentation
des résultats.
Seuls les résultats de la catégorie des
adolescents seront présentés séparément et en
premier. Suivra en second lieu la forme synthétisée et
combinée des résultats des deux autres catégories. Ce
modèle de présentation nous fera éviter les redites.
2.1.1. Au niveau des
adolescents.
Des entretiens que nous avons eus avec ces sujets, il ressort
un emploi varié et multiple de l'internet.
2.1.1.1. Le courrier
électronique
C'est la forme d'utilisation la plus répandue. 37 des
40 sujets enquêtés, soit 92,5 % l'utilisent pour envoyer des
courriels aux parents, frères et soeurs ou ami (e)s. Les 7,5 % restants
s'en sont servis au moins une fois par le passé ; actuellement
leurs boîtes électroniques devront être
réactivées puisque fermées par suite d'un non usage
prolongé.
2.1.1.2. Le chat
Bon nombre de nos sujets, soit 70 % ont un engouement pour le
chat et le font habituellement. Leur objectif est de tisser des
relations d'amitié de par le monde, notamment en Europe. Les types
d'amitié recherchés sont le plus souvent les correspondances et
amitiés simples. Toutefois, il faut mentionner l'existence des relations
susceptibles d'aboutir au mariage même si celles-ci sont vraiment en
infime partie.
2.1.1.3. Annonces sur le web
de recherches d'amitié
Sur les 40 sujets enquêtés, 7 ont affirmé
s'être inscrits sur des sites web pour la recherche d'ami (e)s. Ces
sujets ont découvert le net et s'y sont accrochés depuis un temps
relativement long.
2.1.1.4. Recherches
académiques
Très peu de sujets déclarent effectuer des
recherches en vue de compléter ou d'approfondir leurs connaissances dans
certaines disciplines dispensées à l'école :
seulement 5 % le font. En outre ces sujets sont-ils à la recherche de
bourses ou d'écoles spécialisées dans les cours par
l'internet avec pour objectif de se faire former, notamment en
électronique.
2.1.1.5. Les jeux et
l'e-commerce
D'abord il y a la répartition selon que les sujets
jouent ou non sur internet, ensuite il y a celle selon l'e-commerce.
- Répartition des sujets selon le jeu sur
internet
11 sur 40 sujets jouent sur internet mais pas de façon
régulière.
- Répartition des sujets selon
l'e-commerce
1 seulement sur 40 sujets a
manifesté sa volonté de passer des commandes via internet. Les
articles recherchés sont les équipements sportifs et
vestimentaires (ex : chaussures de basket).
2.1.1.6. Autres emplois
5 sujets sur 40 nous ont révélé qu'ils se
promènent sur des sites de pornographie, suivent des vidéos de
karaté sur l'internet même s'ils ne peuvent écouter le son.
Certains de ces sujets affirment qu'ils ont par hasard découvert ces
genres de sites alors que d'autres les ont connus par l'intermédiaire de
leurs amis. Ceux qui suivent les vidéos de karaté sont des
pratiquants de cet art. Ils déclarent suivre de ces vidéos pour
améliorer leurs techniques.
Tels se présentent les résultats au niveau des
sujets adolescents. Qu'en est-il de ceux des deux dernières
catégories ?
2.1.2. Au niveau des parents
d'adolescents et gérants ou promoteurs de
cybercafés.
Les résultats ci-après découlent du
recoupement des informations recueillies de ces deux dernières
catégories des sujets qui composent notre échantillon. Ces
résultats sont présentés en tenant compte des items
ci-dessous.
2.1.2.1. La
portée éducative informelle des NTIC.
Deux tendances se dégagent. La première fait
ressortir les aspects positifs des NTIC et la deuxième
s'attache à la perversité dans les NTIC.
Pour la première tendance les sujets le plus souvent
évoquent les points essentiels suivants :
· l'ouverture de l'esprit de l'adolescent :
Elle se justifie par l'aptitude de l'adolescent à tirer
profit de la grande masse des banques de données disponibles sur
l'internet, dans tous les domaines imaginables de la vie d'une part - culture,
politique, économie, histoire etc. - et d'autre part sur assez de pays .
Ainsi n'importe qui -dans notre cas l'adolescent- pourra s'ouvrir au monde par
ces technologies en augmentant ou en élargissant son horizon de
connaissances. En témoignent ces extraits de discours :
- « les NTIC sont une
source intarissable et d'abondantes
informations »,
-
« les NTIC transforment le monde en un
village planétaire. Elles abolissent la distance et réduisent
l'espace sans tenir compte du temps. Vous pouvez de chez vous, même dans
votre chambre, vivre les choses qui se passent à des millions de
kilomètres et au même moment ou
presque »
· le développement de la sociabilité,
celui des échanges entre
adolescents puis entre eux et leurs parents.
· le développement de l'intelligence.
· permettre la sensibilisation.
· la distraction.
· l'amélioration du rendement scolaire et de
l'expression française de
l'adolescent.
· la lutte contre la timidité.
· la possibilité de suivre des cours à
distance.
· le développement de l'aptitude pratique de
l'adolescent à manier les
NTIC, spécifiquement l'internet.
Mais les NTIC suscitent quelques
inquiétudes.
La deuxième tendance semble prendre le contre-pied de
la première. Au nombre des reproches faits aux NTIC
figurent :
· les sites hébergeant des images pornographiques
et/ou de violence sexuelle,
· les sites obscènes tels ceux qui exaltent la
criminalité, le meurtre on line et autres scènes d'horreur,
· les sites encourageant la dépravation des
moeurs, incitant à la prostitution ou à la zoophilie etc.,
· les sites sur lesquels sont tenus des propos hargneux,
haineux, discriminatoires ou à caractère racial et tout autre
faisant « fi de l'éthique des
valeurs ».
D'autres griefs connexes se résument au
développement de l'individualisme ou de l'égoïsme, à
la paresse et à la désertion de la maison.
Qu'en est-il du second item ?
2.1.2.2. Le
degré des NTIC dans la promotion mondiale des
valeurs,
normes et modèles occidentaux.
D'après les entretiens avec les sujets, les
NTIC ont été inventées dans un contexte
culturel différent de celui béninois en particulier et africain
en général. Mises donc au point par les occidentaux, ces
technologies sont un outil aux mains de ceux-ci pour `'vendre leur culture''.
« Non seulement ils possèdent les NTIC, mais ils savent
s'y prendre en matière de marketing culturel pour faire accepter aux
autres cultures la leur, même si les valeurs qu'elle prône sont
avilissantes » nous a affirmé un enquêté.
Les sujets reconnaissent que l'internet - à
l'état actuel de ses contenus- valorise très largement la culture
occidentale dont ils dénoncent son hégémonie sur les
autres peuples. Une partie des sujets notent que malgré le contexte de
pauvreté ambiante en Afrique et au Bénin en particulier, ce
dernier essaie de s'exprimer sur la toile. Ils saluent cet effort tout en
déplorant son insuffisance.
Cette insuffisance peut-elle expliquer la
déchéance des valeurs socioculturelles au Bénin?
2.1.2.3. Les NTIC
et la perte des valeurs socioculturelles béninoises.
Le rôle des technologies nouvelles dans la perte des
valeurs socioculturelles béninoises est à nuancer. C'est
là l'avis de quelques sujets qui, dans leurs analyses, remontent bien
loin dans le passé. Selon eux, le relâchement des moeurs n'a pas
commencé avec l'avènement des NTIC au
Bénin. Son origine date de l'ouverture de ce pays - ancien Dahomey-
« aux peuples blancs ». C'est depuis ce moment,
certifient-ils, que certaines bases sur lesquelles reposait la conduite sociale
ont été remises en cause. Ils ajoutent que depuis lors ce
processus de déréglementation fut poursuivi par la radio et
surtout la télévision. Ainsi, pour ceux-ci, les
NTIC ne viennent qu'accélérer ce processus
engagé depuis des décennies. Ils sont d'avis qu'avec la passion
que suscitent ces technologies, l'aliénation culturelle atteindra
« un point de non retour » dans quelques
années si aucune mesure de décélération n'est
prise. Ceci peut expliquer l'opinion d'autres sujets selon laquelle les
NTIC sont « un nouvel outil de domination
(culturelle) ou une nouvelle forme de domination qui décuple la vitesse
de l'acculturation, sinon de l'aliénation
culturelle ».
Les sujets ont enfin donné leurs appréciations
sur la pertinence des NTIC au Bénin.
2.1.2.4. La
pertinence des NTIC dans le contexte socioculturel
béninois.
On peut déduire de l'analyse des discours de nos
enquêtes une triple opinion.
La première est celle qui considère que les
NTIC sont, sans restriction, pertinentes et donc utiles pour
l'éducation des adolescents puisque quoi qu'on en dise et quoi qu'on
fasse, ces derniers sont appelés à vivre et à faire avec
les « aspects dits pervers des NTIC » dans leur
milieu de vie réel. Les partisans de ce courant sont minoritaires avec
2,85 % de l'effectif cumulé des sujets de la catégorie des
parents et promoteurs ou gérants de cybercafés.
A l'opposé, la deuxième tendance avec un
pourcentage de 8,57 % du même effectif cumulé estime qu'on ne
saurait parler d'une quelconque pertinence de ces technologies nouvelles dans
le contexte béninois pour ce qui est de l'éducation des
adolescents. Pour ceux-ci, avec la démission des parents,
l'éclatement de la cellule familiale, la pauvreté et
l'émergence fulgurante de nouvelles valeurs dénudées de
tout atome de bon sens, il y a plus de risques de déviances que
d'utilisations satisfaisantes des NTIC par ces adolescents.
La troisième tendance, majoritaire avec 88,57 %,
semble concilier les deux
premières opinions, en émettant un avis modéré.
Ainsi selon les adeptes ou les défenseurs de ce courant, de
l'utilisation de ces technologies nouvelles dépend largement
l'appréciation qu'on en donnera. Les NTIC peuvent se
révéler pertinentes et « contribuer positivement
à l'éducation des adolescents si l'on veut ; elles peuvent
la dénaturer aussi si l'on veut ». Ceux-ci admettent
qu'il y a des cas de dérives dans l'utilisation des
NTIC par la couche adolescente.
Ainsi se présentent les résultats de nos
recherches, lesquels seront analysés juste ci-bas.
2.2- Analyse des
résultats
La présente étude a été
entreprise dans le but de cerner la portée des NTIC et
d'examiner leur apport à l'éducation des adolescents dans le
contexte socioculturel béninois. Elle est orientée dans le
domaine informel de l'éducation. L'hypothèse de recherche
est : « Les nouvelles technologies de l'information et de
la communication - NTIC - une invention moderne
contrôlée essentiellement par les sociétés du Nord -
introduisent des normes de déréglementation morale des
sociétés béninoises ».
La démarche mise en oeuvre pour vérifier cette
hypothèse a consisté à recueillir, à l'aide de
l'entretien, des avis des parents et / ou tuteurs -d'adolescents - internautes
d'une part puis ceux des gérants ou promoteurs de cybercafés
d'autre part. Des interviews ont été aussi
réalisées auprès d'adolescents internautes. Par ailleurs,
le recours à l'observation directe nous a permis de compléter les
informations recueillies à l'aide de l'entretien.
Suite à l'analyse des différentes
informations, se dégagent certaines observations ou conclusions qui
peuvent se répartir en deux grands ensembles : les atouts des
NTIC dans l'éducation informelle des adolescents d'un
côté et la perversité dans les NTIC de
l'autre côté.
L'usage des NTIC par les adolescents peut
également suivre cette répartition selon qu'il est jugé
positif ou négatif.
Pour ce qui concerne la première tendance, on a la
contribution des NTIC à l'ouverture d'esprit de
l'adolescent, au développement des échanges entre adolescents,
à l'amélioration des rapports Parents / Adolescents, à la
lutte contre la timidité. A cette liste s'ajoutent aussi le
développement de l'intelligence, l'amélioration du rendement
scolaire, l'enrichissement de l'expression française et la distraction.
Les NTIC peuvent servir aussi à sensibiliser les
adolescents.
L'ouverture d'esprit de l'adolescent sera fonction de son
aptitude et de son sens à rechercher des informations sur la toile.
BONJAWO (2002, 27) affirmait : « Internet
va, inéluctablement, libérer les esprits en
Afrique » car il donne à l'individu une liberté
sans précédent. Ceci est rendu possible grâce aux sources
intarissables d'informations et sans cesse renouvelées sur l'internet,
informations contenues dans les banques de données, les
encyclopédies, les bibliothèques virtuelles etc., sur
différents thèmes et sur différents pays. Ces informations
sont souvent accessibles gratuitement ou par le paiement d'une modique somme.
En d'autres termes, internet est un excellent outil d'information et de culture
qui donne accès à des millions de documents sur les pays et les
cultures du monde. Cette démocratisation du savoir par le médium
des technologies nouvelles offre à quiconque, et dans le cas
d'espèce à l'adolescent, d'élargir son horizon de
connaissances dans un domaine ou des domaines de son choix. Par ricochet une
exploitation judicieuse de ce savoir aura une incidence positive sur son
rendement scolaire, son expression langagière et sur le
développement de son intelligence. Kent P. (2001, 218)
confirme ceci : « l'internet permet aux enfants
d'améliorer leur technique de lecture et de
communication ». Cependant, l'élément
déterminant n'est pas les NTIC en elles-mêmes
mais plutôt la manière de s'en servir.
Dans le cas de nos recherches, peu d'enquêtés
issus du rang des adolescents - seulement 2 sujets sur 40 - exploitent ces
potentialités. Nous pouvons donc conclure dans ce domaine que l'internet
ne sert qu'à une infime partie des adolescents. L'ignorance des
internautes peut expliquer cet état de choses comme l'a souligné
un promoteur de cybercafés lors de nos enquêtes :
« la plupart des internautes, jeunes comme adultes, ignorent les
potentialités didactiques et pédagogiques de
l'internet ». Ainsi l'internet est toujours réduit, en
majeure partie, à la communication -écrire et recevoir des
messages- après environ une décennie d'existence au Bénin
(1995 - 2004) : 92,5 % de nos sujets adolescents s'adonnent
fréquemment aux courriels et 70 % d'eux se livrent au chat
contre seulement 5 % pour les recherches académiques. Ces
résultats rejoignent ceux d'une étude menée par
Ken Lohento (2000, 295) : « le service
Internet le plus utilisé est comme il fallait s'y attendre le courrier
électronique ». Mais ce résultat diffère
quelque peu des nôtres par le fait qu'il est restreint au courrier
électronique alors qu'en plus de celui-ci nous nous sommes
intéressé aussi au chat comme mode de communication. Le
potentiel communicationnel largement exploité peut être lié
aux commodités qu'offre l'internet : rapidité,
facilité et moindre coût.
Le développement de la communication peut par ailleurs
induire celui de la sociabilité et lutter contre la timidité. La
communication sociale permet de maintenir les liens entre les personnes
même quand celles-ci sont séparées par des distances
géographiques. Les NTIC facilitent cette
communication ; ce qui prouve qu'elles peuvent jouer ou jouent
déjà un rôle essentiellement qualitatif dans le
développement social au Bénin.
Dans un autre registre, les technologies nouvelles sont, comme
l'a exprimé un sujet, « un outil de sensibilisation aux
maux qui minent notre pays ». Un point de vue similaire fut
émis par Ramata M. Thioune (2003, 56) :
« les jeunes peuvent s'informer sans intermédiaires et
donc sentent moins les pesanteurs sociales et culturelles entourant toutes les
questions liées au sexe et aux maladies sexuellement transmissibles dont
le SIDA ». L'esprit qui a inspiré cet auteur a sans doute
aussi animé un des nos sujets cité en sus :
« les NTIC peuvent permettre aux jeunes de donner leurs points de
vue sur des sujets jusqu'ici considérés comme tabous par les
parents ». Ceci pourrait quelque peu contribuer quelque part
à l'amélioration ou au changement des rapports Parents /
Adolescents (ou enfants en général).
L'égoïsme, pour ce qui le concerne,
résulterait de la fracture sociale entre adolescents internautes et
adolescents « analphabètes du 21è
siècle ». L'on peut a cet effet se référer
à ces propos de L. Fabus
(2000) : « on ne peut oublier que toute
technologie nouvelle porte en elle le risque de créer ou de consolider
des inégalités6(*) ».
Enfin, quant à la distraction, cela va de soi au regard
du potentiel des NTIC en matière de loisir : 27,5
% de nos sujets affirment jouer sur l'internet.
La deuxième grande tendance, quant à elle, est
relative aux dérives dans les NTIC. La
désapprobation porte essentiellement sur les sites pornographiques, la
violence sexuelle, les sites aux images obscènes tels le meurtre
on-line, la criminalité, les sites incitant à la
dépravation des moeurs, à la prostitution ou encore ceux aux
propos à caractère racial, haineux, hargneux... Bref sont
cloués au pilori tous les sites faisant fi l'éthique des
valeurs.
En effet, ces genres de sites n'apportent rien de positif
à l'éducation morale des adolescents. Si l'éducation est
la socialisation de l'individu, si éduquer c'est développer les
facultés morales, physiques et intellectuelles, en quoi alors ces sites
permettent de former moralement, physiquement et intellectuellement
l'adolescent ? En rien ! Il est à craindre que certains
adolescents veuillent imiter, voire « faire tout ce qu'ils voient
sur l'internet » comme un de nos sujets l'a dit, car il est
admis de tous que l'enfant, l'adolescent apprend par imitation. Or l'influence
des médias audio-visuels est très déterminante sur la
conduite des individus. Selon l'UNESCO (1997) :
« la télévision est mise en cause lorsque se
produisent dans le monde des meurtres, des suicides ou des accidents impliquant
enfants et jeunes gens qui semblent reproduire des actes déjà vus
à la télévision ou au cinéma ».
Comme ces médias, l'internet peut être aussi de nos jours mis en
cause car il est un point de convergence de la radio et de la
télévision, une application multimédia où s'allient
des images, des textes et des sons. Néanmoins l'environnement de
l'adolescent sera déterminant dans l'imitation de ce qu'il voit. Celui
qui vit dans un milieu de moeurs légères, où le
relâchement des valeurs morales est toléré sera beaucoup
plus enclin à une vie sexuelle pervertie, à une sexualité
précoce dans sa forme génitale, contrairement à un autre
qui vit dans un environnement sain, entouré de bons modèles de
référence et où les déviances sont -
sévèrement - réprimées. Or de nos jours dans nos
sociétés, il y a une démission des parents, une
édulcoration des valeurs, une déchéance des normes
créant un vide que comblent la radio, la télévision,
l'internet etc., tous au service des valeurs culturelles occidentales. Il y a
une « situation de rupture » selon l'expression du
sociologue A. Attolou. La déduction en est que les
adolescents, à la faveur d'un tel environnement, pourraient être
tentés d'imiter certains cas de perversions qu'ils apprennent par le
biais des NTIC. La crainte de certains parents est donc
légitime. Mais il y a aussi deux autres éléments non
négligeables que sont le milieu familial qui se rapproche de ce que nous
avons dit sur l'environnement de l'adolescent et la personnalité de ce
dernier. Cela dit, l'adolescent sera porté vers tel ou tel comportement
selon son propre système de valeurs qui vont déterminer le genre
de vie auquel il aspire.
Dans un autre volet, l'adolescent qui a eu des
antécédents psychologiques peut être fortement
troublé devant des scènes de criminalité ou de meurtre on
line (du sang). Il pourrait avoir une résurgence qui résulterait
en une fixation qu'il risquerait de colporter toute sa vie durant si rien ne se
fait. De la même façon le degré d'influence qu'auront les
propos haineux, hargneux ou autres comme l'incitation à la violence sera
fonction des prédispositions du sujet. On pourrait rapprocher de ceci,
les résultats de notre enquête où les adolescents qui
visualisent des vidéos sur le karaté sont avant
tout les pratiquants de cet art et qui déclarent agir ainsi en vue
d'élever leur niveau de maîtrise dans cet art.
Tels sont les dérapages signalés par nos sujets
de la catégorie des parents et promoteurs de cybercafés. Les
risques liés au chat et à l'e-commerce n'ont pas
été relevés par eux. Or, ils existent effectivement. S'ils
n'ont pas été évoqués, c'est sans doute parce que
ceux qui le sont, sont beaucoup plus perceptibles et se rattachent assez
directement à notre objet d'étude. Ces risques non
évoqués ne sont pas moindres. Pour le chat comme pour
l'e-commerce, il y a dans la communauté virtuelle la crainte
d'être trompé. P. Kent (2000, 262) partage ce
point de vue avec nous : « Le cyberespace n'est pas un monde
réel : les personnes que vous y rencontrerez ne sont pas
forcément identiques sur le Net et dans la vie
réelle ». Par rapport aux propos licencieux, un de nos
enquêtés déclarent ceci : « Par exemple
lorsqu'un Européen, un Belge dialogue avec une Africaine sur le chat, il
lui envoie parfois : viens, on va faire l'amour au
tél. ». Ce qui pose le problème de la
moralité des `'peuples'' de la communauté virtuelle.
Bref, la portée éducative des
NTIC est comparable à une médaille qui a son
revers. Aussi à l'état actuel de leurs contenus, ces technologies
dites nouvelles sont un instrument pour la promotion de la culture occidentale
dont les normes et valeurs s'opposent parfois à celles
béninoises. Par rapport au rôle qu'elles jouent dans la
déchéance de ces dernières valeurs et normes, si elles ne
peuvent pas en être rendues entièrement responsables, ces
technologies y occupent une place prépondérante. Enfin leur
pertinence est tributaire de comment elles sont utilisées.
Au demeurant, notre hypothèse est partiellement
vérifiée car même si les effets pervers des
NTIC sur un individu -ici un adolescent- dépendent de
l'usage que celui-ci en fait, cela n'enlève rien à leurs contenus
intrinsèques.
CONCLUSION
Au terme de nos investigations, il se dégage que les
NTIC sont actuellement un outil presque entièrement aux
mains des sociétés occidentales, notamment des pays riches, pour
promouvoir leur culture dont les normes et valeurs sont, dans leur ensemble,
aux antipodes de celles africaines. Cette maîtrise culturelle des
technologies nouvelles pose donc au continent africain, et
spécifiquement au Bénin des problèmes de valeurs. Si les
NTIC ne sont pas à elles seules responsables de la
déchéance des normes socio-éducatives béninoises,
elles participent au moins à son accélération.
Notre hypothèse de recherche est par conséquent
partiellement vérifiée.
En définitive, nous aboutissons à la conclusion
que les technologies nouvelles peuvent être bien pertinentes dans le
contexte béninois si leurs contenus sont censurés ou subissent un
filtrage, car celles-ci présentent des atouts nécessaires au
développement de ce pays.
BIBLIOGRAPHIE
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Essor des technologies de l'information et de la
communication : une perspective Unesco. Editions
Unesco, Paris. 49 p.
32- UNESCO. (1997). Rapport mondial sur
la communication : les médias face
aux défis des nouvelles technologies.
Editions Unesco. 299 p.
ANNEXES
Quelques propos illustratifs
· « De notre temps, le
sexe était sacré. On en parlait pas avec les enfants,
c'était tabou. Mais aujourd'hui on en parle au grand public. Aujourd'hui
maintenant c'est vos technologies qui apprennent aux enfants comment..... on
fait....la chose... c'est-à-dire l'amour. Partout à la radio,
à la télé et même sur les ordinateurs. Il y a
même.... Vraiment ! La... la sexualité est banalisée
et nous parents nous sommes gênés. C'est pas de notre
culture »
Commentaire
L'émotion et la gêne avaient gagné ce
sujet au moment où nous nous entretenions avec lui. Chaque fois qu'il
devrait faire sortir l'expression « faire
l'amour », il était gêné et éprouvait
des difficultés. Ce qui se traduit par ces points de suspension et ces
détours. C'est comme s'il était secoué dans son amour
propre.
· « En grande partie,
les NTIC véhiculent les valeurs culturelles occidentales. Et elles se
résument au cul. Par exemple lorsqu'un Européen, un Belge
dialogue avec une Africaine sur le chat, il lui envoie (par
écrit) `'viens, on va faire l'amour au téléphone''. Pour
eux, la peau noire est synonyme de cul ».
Commentaire
A chaque fois que ce sujet veut employer le mot
« sexe », il le remplace par le mot
« cul ». Ceci témoigne de la persistance de la
conception du caractère sacré du sexe en Afrique.
· « Les technologies nouvelles sont
arrivées et s'imposent à nous, surtout dans ce contexte de la
globalisation. Nous n'en pouvons rien. Les NTIC sont inventées par les
occidentaux et dans le contexte de leur culture. Ils y déversent leur
culture. Mais pour nous, en quoi les sites pornographiques peuvent
éduquer ? En quoi ces genres de sites permettent-ils de bien former
l'esprit de l'enfant et l'aider à affronter les problèmes de la
vie si c'est cela l'éducation ? Les nouvelles technologies dont
nous parlons ne nous apprennent rien en matière de la culture au
Bénin, nous n'avons rien à y apprendre sur nous-mêmes. Par
contre nous avons tout à apprendre des autres et sur leurs
cultures ».
GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PARENTS
OU TUTEURS D'ADOLESCENTS
Dans le cadre d'une recherche portant sur le
thème : L'éducation informelle par les nouvelles
technologies de l'information et de la communication -NTIC- au
Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents
de la commune de Porto-Novo, nous aimerions recevoir de vous
certaines informations. Nous vous assurons que celles-ci seront traitées
en toute confidentialité.
- Selon vous, quels peuvent être les aspects
bénéfiques des NTIC, l'internet en particulier, pour
l'éducation d'un adolescent ?
- Y a-t-il des aspects de l'internet qui pourraient nuire
à l'éducation des adolescents ? Si oui, lesquels ?
- Etes-vous de l'avis de ceux qui pensent que l'internet
promeut des valeurs, des normes et modèles occidentaux ?
Pourquoi ?
- Quelles différences l'internet introduit-il dans la
société béninoise au regard de ses valeurs et normes
éducatives ?
- En tenant compte du contexte socioculturel béninois,
peut-on mettre en cause l'internet dans la perte des valeurs et normes
socioculturelles béninoises ?
- A votre avis, les NTIC, en particulier l'internet,
sont-elles pertinentes dans le contexte socioculturel béninois ?
GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES
ADOLESCENTS
- Depuis quand vas-tu au cyber pour naviguer sur
l'internet ?
- Combien de fois par semaine ou par mois vas-tu
naviguer ?
- Qu'est-ce que tu fais souvent sur l'internet (courrier,
chat, recherche...) ?
- Quels sont les sites qui t'intéressent
souvent ?
- Pourquoi ces sites t'intéressent-ils ?
- Dis-moi certaines choses que tu as apprises ou connues
grâce à l'internet et qui sont utiles pour toi ?
- Tu voudras bien me dire certaines choses que tu as connues
ou apprises grâce à l'internet et qui ne t'ont pas plu.
- Y a-t-il des choses que tu voudrais me dire mais que tu
avais oubliées ?
- Tu as fait quelle classe cette année ?
- Quel âge as-tu ?
GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PROMOTEURS OU GERANTS
DE CYBERCAFES
Dans le cadre d'une recherche portant sur le
thème : L'éducation informelle par les nouvelles
technologies de l'information et de la communication -NTIC- au
Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents
de la commune de Porto-Novo, nous aimerions recevoir de vous
certaines informations. Nous vous assurons que celles-ci seront
exploitées en toute confidentialité.
- Les adolescents de la tranche d'âge de 12-16 ans
fréquentent-ils souvent votre cybercafé ?
- Quelles utilisations font-ils de l'outil internet ?
- En quoi l'internet peut-il être utile à
l'éducation des adolescents ?
- L'internet peut-il nuire à l'éducation des
adolescents ? Comment ?
- Peut-on dire que l'internet promeut la culture occidentale
au Bénin ? Si oui, comment ?
- L'internet peut-il être tenu responsable de la perte
des valeurs et normes socioculturelles béninoises ?
- Peut-on dire que l'internet est pertinent dans le contexte
socioculturel béninois ?
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
4
INTRODUCTION
4
PREMIERE PARTIE :
4
CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
4
1- Analyse notionnelle et revue de
littérature
4
1.1- ANALYSE NOTIONNELLE
4
1.1.1. Education
4
1.1.1.1. Education institutionnelle
4
1.1.1.2. Education non institutionnelle
4
1.1.1.3. Education informelle
4
1.1.2- Adolescent.
4
1.1.3- Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication -NTIC-
4
1.2- REVUE DE LITTÉRATURE.
4
1.2.1- Les aspects positifs des NTIC en matière
d'éducation.
4
1.2.2- Les aspects négatifs des NTIC en matière
d'éducation
4
2- Cadre et contexte de l'étude
4
2.1- CADRE DE L'ÉTUDE
4
2.1.1 - Situation géographique et données
démographiques
4
2.1.2 - Caractéristiques sociologiques et
socio-éducatives
4
2.2- CONTEXTE DE L'ÉTUDE
4
2.2.1. Historique du cadre institutionnel de l'éducation
4
2.2.2. Le cadre non institutionnel de l'éducation
4
2.2.3. L'environnement socioculturel et médiatique au
Bénin
Erreur ! Signet non
défini.
3- Problématique, hypothèse et
démarche méthodologique
4
3.1- PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSE
4
3.2- DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE.
4
3.2.1. Nature de l'étude.
4
3.2.2. Population d'enquête.
4
3.2.2.1. Taille de l'échantillon.
4
3.2.2.2. Echantillons d'étude.
4
3.2.2.3. Méthode et technique
d'échantillonnage.
4
3.2.3. Identification des milieux d'enquête.
4
3.2.4. Les outils de recherche.
4
3.2.4.1. L'analyse documentaire.
4
3.2.4.2. L'entretien.
4
3.2.4.3. L'observation directe.
4
3.2.5- Collecte des données.
4
3.2.5.1. La pré-enquête.
4
3.2.5.2. Le pré-test.
4
3.2.5.3. Durée de l'enquête.
4
3.2.6. Traitement des données.
4
DEUXIEME PARTIE :
4
MISE EN OEUVRE DE LA RECHERCHE
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2.1- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS.
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2.1.1. Au niveau des adolescents.
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2.1.1.1. Le courrier électronique
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2.1.1.2. Le chat
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2.1.1.3. Annonces sur le web de recherches
d'amitié
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2.1.1.4. Recherches académiques
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2.1.1.5. Les jeux et l'e-commerce
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2.1.1.6. Autres emplois
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2.1.2. Au niveau des parents d'adolescents et gérants ou
promoteurs de
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cybercafés.
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2.1.2.1. La portée éducative informelle
des NTIC.
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2.1.2.2. Le degré des NTIC dans la promotion
mondiale des
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valeurs, normes et modèles
occidentaux.
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2.1.2.3. Les NTIC et la perte des valeurs
socioculturelles béninoises.
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2.1.2.4. La pertinence des NTIC dans le contexte
socioculturel béninois.
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2.2- ANALYSE DES RÉSULTATS
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CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
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* 1 René Hubert
cité par P. Erny dans son ouvrage L'enfant et son milieu en Afrique
noire, p. 15
* 2 J. LEIF cité par C.
Nékpo dans sons ouvrage Education et culture tome 1, p. 82
* 3 G. Mialaret.
Introduction aux sciences de l'éducation, p. 15
* 4 Coombs cité par V. De
Landsheere dans son ouvrage L'éducation et la formation, p.
565
* 5 Janet Guyer cité par
M. Fagla dans E-learning au Bénin : état des lieux et
perspectives. Mémoire de fin de second cycle universitaire
2000-2001, p. 9
* 6 L. FABUS, dans la
préface à l'ouvrage Ethique et société de
l'information, p. 11