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Les stations de sports d'hiver face au changement climatique

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par Siv-Ann LIPPERT
Université Joseph Fourier - Institut Géographie Alpine, Grenoble - Master 2 2007
  

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II ETAT DES LIEUX - LE TOURISME DE SPORTS D'HIVER DANS LES
ALPES

4. L'environnement et le développement durable

4.1 La notion de l'environnement

Dans la plus grande partie de son existence sur terre l'Homme a vécut en équilibre avec la nature. Mais avec les évolutions technologiques il s'est crée son propre environnement qui se détachait de plus en plus de la nature ainsi que ces deux (nature et environnement) ne signifiaient plus la même chose.

A la base, le terme environnement signifie « ce qui nous environne et de ce fait, agit plus ou moins sur nous; de Virgo : tourner, atour [...]. Le mot, ancien (XVIe siècle), tomba en désuétude avant de réapparaître au début du siècle en anglais, [...] pour désigner le milieu, puis de nous revenir récemment (années 1960), importé des Etats-Unies. » Mais depuis son réintroduction dans le langage moderne le terme environnement est souvent employé «dans le sens de l'environnement physique [...] pour inclure tout ce qui est construit (immeubles, voies de communication); mais l'adjectif est ambigu, compte tenu de son étymologie (physis = nature) ; il vaudrait mieux dire dans ce cas: environnement matériel. » (cf. Brunet R., 2005 - Les mots de la géographie)

Cependant, le terme nature signifie « le monde pris à l'exception des populations et des oeuvres humaines; tout ce qui, dans le monde, n'est pas «artefact ». (cf. ibidem)

Donc, une différence étymologique entre la nature et l'environnement commence à s'installer au moment où l'Homme ne se voit plus comme partie de la nature mais comme l'être dominant. Au plus l'évolution humaine avance, au plus son environnement s'éloigne de la nature. Mais aujourd'hui, en plein milieu du changement climatique, l'Homme commence à se rendre compte que ces

deux dimensions sont indissociables. Différentes visions de la nature et de l'environnement sont alors discutées actuellement.

 

Modèles

Idées et types de représentation
de la Nature

Ecologiste

Nature sauvage Nature mythique

recherche d'un Eden perdu
la nature est un mode de vie
la nature possède une valeur intrinsèque
protection et mise en réserve des espaces naturels
l'homme se détruit en détruisant la nature
l'homme nuit aux équilibres naturels
l'homme doit adapter ses activités aux exigences de l'ordre naturel

Anthropocentriste

Nature sociale Nature modelée

l'homme est au centre de l'univers
il faut aménager la nature selon les besoins humains
la nature existe par l'homme
la nature n'a pas de valeur propre

Progressiste

Nature maîtrisée Nature rationnelle

domination de l'homme sur la nature
nécessité de dégradation de la nature par le progrès
gestion rationnelle des espaces naturels
maîtrise et transformation des éléments naturels par l'homme
la nature est un outil, un matériau
l'homme se construit en transformant la nature

 

Tableau 1 : Les modèles dominants de representation sociale de la nature Source : Mao P., 2003

Les modèles de représentation de la nature de l'écologiste et du progressiste s'opposent directement et se trouvent en conflit mutuellement. Le premier symbolise l'Homme qui est tout petit dans la nature et complètement dépendant d'elle. Il cherche à la rééquilibrer pour ensuite pouvoir vivre de manière plus «saine» et plus «naturel ». Au contraire, le modèle du progressiste représente l'Homme qui domine la nature et qui l'exploite pour ses besoins. Le progressiste défend donc l'opinion que l'Homme est plus fort que la nature et elle lui sert comme outil pour son progrès. Selon lui, nous avons le droit de la dégrader pour nos besoins actuels. L'anthropocentriste estime que la nature n'existe pas sans l'homme ce qui en fait quelque chose abstrait. C'est lui qui donne de la valeur à la nature et qui la fait exister. L'Homme est au centre et a le droit de l'aménager la nature selon ses besoins. Cependant, il se rend

compte de la dépendance de l'Homme à la nature et n'a pas comme but de l'exploiter sans prévenance.

Les événements actuels nous montrent qu'il n'est pas possible de dégrader la nature infiniment pour le progrès humain. La vérité du point de vue écologiste que «l'homme se détruit en détruisant la nature» est prouvée maintenant que le changement climatique causé par l'Homme est bien réel. Cela résulte dans de plus en plus d'évènements climatologiques violents, comme par exemple des ouragans extrêmement forts, qui menacent la vie des hommes et la biodiversité sur terre. Selon les Nation Unies Environnement Programme, tous les jours environ 120 espèces végétales et animales disparaissent de notre planète ce qui signifie un grade élevé de 50 à 100 fois plus que sous des conditions naturelles.

Donc, les prises de consciences de ces problèmes aboutissent dans une importance de plus en plus forte du modèle écologiste. Le nombre croissant sans cesse des créations d'associations pour la protection de la nature depuis les années soixante-dix en fait preuve.

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