Les stations de sports d'hiver face au changement climatique( Télécharger le fichier original )par Siv-Ann LIPPERT Université Joseph Fourier - Institut Géographie Alpine, Grenoble - Master 2 2007 |
Tableau 1 : Les modèles dominants de representation sociale de la nature Source : Mao P., 2003 Les modèles de représentation de la nature de l'écologiste et du progressiste s'opposent directement et se trouvent en conflit mutuellement. Le premier symbolise l'Homme qui est tout petit dans la nature et complètement dépendant d'elle. Il cherche à la rééquilibrer pour ensuite pouvoir vivre de manière plus «saine» et plus «naturel ». Au contraire, le modèle du progressiste représente l'Homme qui domine la nature et qui l'exploite pour ses besoins. Le progressiste défend donc l'opinion que l'Homme est plus fort que la nature et elle lui sert comme outil pour son progrès. Selon lui, nous avons le droit de la dégrader pour nos besoins actuels. L'anthropocentriste estime que la nature n'existe pas sans l'homme ce qui en fait quelque chose abstrait. C'est lui qui donne de la valeur à la nature et qui la fait exister. L'Homme est au centre et a le droit de l'aménager la nature selon ses besoins. Cependant, il se rend compte de la dépendance de l'Homme à la nature et n'a pas comme but de l'exploiter sans prévenance. Les événements actuels nous montrent qu'il n'est pas possible de dégrader la nature infiniment pour le progrès humain. La vérité du point de vue écologiste que «l'homme se détruit en détruisant la nature» est prouvée maintenant que le changement climatique causé par l'Homme est bien réel. Cela résulte dans de plus en plus d'évènements climatologiques violents, comme par exemple des ouragans extrêmement forts, qui menacent la vie des hommes et la biodiversité sur terre. Selon les Nation Unies Environnement Programme, tous les jours environ 120 espèces végétales et animales disparaissent de notre planète ce qui signifie un grade élevé de 50 à 100 fois plus que sous des conditions naturelles. Donc, les prises de consciences de ces problèmes aboutissent dans une importance de plus en plus forte du modèle écologiste. Le nombre croissant sans cesse des créations d'associations pour la protection de la nature depuis les années soixante-dix en fait preuve. 4.2 Le « durable» dans le tourisme de sports d'hiverLes premières publications concernant un développement durable apparaissent dans les années soixante-dix. Jean Baudrillard publie en soixantedix un ouvrage sociologique en critiquant « la société de consommation ». Deux ans plus tard, le Club of Rome3 publie un rapport intitulé «Halte à la croissance ». C'est la première fois qu'un groupe de chercheurs souligne 3 Une association internationale et non politique réunissant des scientifiques, des humanistes, des économistes, des professeurs, des fonctionnaires nationaux et internationaux ainsi que des industriels des différents pays, préoccupés par des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu'en développement. Les membres du Club ont comme but de chercher des solutions pratiques aux problèmes planétaires. Son rôle demeure surtout de sensibiliser les hauts dirigeants aux problèmes planétaires actuels. publiquement les dangers écologiques de la croissance économique et démographique. Sa proposition - la croissance zéro 8 suscite beaucoup de controverses et reste toujours très actuels. Cependant, pendant la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm en 1972 le principe de ce qui est appelé le « développement durable» à partir de 1987 est évoqué pour la première fois: «Défendre et améliorer l'environnement pour les générations présentes et à venir est devenu pour l'humanité un objectif primordial, une tâche dont il faudra coordonner et harmoniser la réalisation avec celle des objectifs fondamentaux déjà fixés de paix et de développement économique et social dans le monde entier. » (cf. www.unep.org) Enfin en 1987, la définition toujours actuelle de la notion du développement durable a été proposée dans le cadre de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement par Mme Brundtland, la première ministre de la Norvège: «un développement durable doit répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux leurs et correspond au devoir des générations actuelles de transmettre un monde vivable, viable et reproductible.» (cf. www.un.org) Ce rapport suscite la naissance des grands débats autour du développement durable qui intègre tous les secteurs économiques. Cependant, le tourisme durable prend son début dans les années quatre-vingt, quand Jungk publie un article qui parle du tourisme doux dans le journal «Géo ». En 1992, 172 pays participent au « Earth Summit» des Nations Unies en Brésil qui présent en sujet principal l'environnement et le développement durable. Cette conférence résulte dans la création de l'outil «Agenda 21 », qui détermine les buts et les actions pour l'organisation et la protection de l'environnement pour les générations présentes et futures dans tous les domaines de la vie quotidienne au niveau local. Dans ce contexte les Nations Unies font appel aux acteurs et surtout aux décideurs locaux afin d'intégrer la problématique de la durabilité dans chacune de leurs décisions. Trois ans plus tard, en 1995, suit la conférence mondiale sur le tourisme durable à Lanzarote. Sa déclaration finale intègre les principes de la durabilité dans le monde touristique, qui se retrouvent dans la Charte du Tourisme Durable spécialement élaboré en 1996 pour l'industrie du tourisme et du transport. Cependant, le terme «développement durable» est fortement discuté depuis quelques années. Premièrement, le mot développement englobe le terme croissance économique. Cependant, une croissance économique sous la forme de développement des pays les plus riches n'est pas faisable avec des ressources restantes et les problèmes actuels de pollution. Dans ce contexte, il est estimé par certains que le développement durable est un oxymore. Cela veut dire qu'il y a une contradiction dans le fait que «les pays riches consomment 80 % des ressources naturelles de la planète tout en ne représentant que 20 % de la population mondiale ». (cf. Cheynet V., 2005) Par conséquence, pour ces 20 % de plus riches, le développement ne peut pas être durable dû à la finitude des ressources naturelles. Cette contradiction amène à un appel à la décroissance. Appliqué au tourisme, cela s'exprime dans la demande : « Démontons les stations de sports d'hiver» (cf. Cheynet V., Divry S., 2005) qui a été publié dans le journal de la décroissance. Mais la décroissance considère seulement le côté économique, donc quantitative, ce qui laisse en dehors tous les aspects qualitatifs de la vie. Un démontage des stations veut aussi dire une perte de l'emploi et conséquemment une perte de stabilité sociale au sein du territoire. De plus, certains scientifiques considèrent que le mot anglais «sustainable» (dans le terme anglais «sustainable development ») aurait dû être traduit en français par «soutenable» et non pas par «durable» (cf. Bensahël L.). Le mot durable lié au développement est interprétable dans le sens d'une croissance économique sur le long terme. Soutenable par contre renvoie à une évolution qui est vivable aujourd'hui et pour les générations à venir.4 Donc dans ce mémoire, nous comprenons le terme du développement durable comme une évolution soutenable. L'évolution étant un «changement graduel de qualité ou de quantité dans le temps ... (et) peut être progressive ou régressive...» (cf. Brunet R. et al., 2005) sort de la sphère économique et n'implique pas forcement un avancement dans la création des richesses. 5. L'Arc alpin et la pratique des sports d'hiver dans les AlpesL'Arc alpin se trouve géographiquement au centre de l'Europe et sépare différentes zones de climat en Europe centrale. Son expansion de l'ouest à l'est, entre Gênes et Vienne compte environ 1200km. Du nord au sud, les Alpes s'étendent sur 150 à 200km, à l'est jusqu'à 300km. Les sommets des massifs occidentaux atteignent généralement une altitude située entre 3000 et 4300m au8 dessus du niveau de la mer. Les Alpes orientales sont moins élevées. Le sommet le plus haut des Alpes est le Mont Blanc avec une altitude de 4808m au-dessus du niveau de la mer. Les limites des Alpes sont inscrites dans la Convention Alpine - un traité international entre les différents pays alpins (la France, la Suisse, l'Italie, la Principauté de Liechtenstein, l'Autriche, l'Allemagne, la Slovénie et la Principauté de Monaco) pour la protection des Alpes. 4La discussion autour du développement durable, notamment ses critiques, vont beaucoup plus loin de ce qui a été évoqué ici. Pour une lecture plus détaillée, veuillez consulter par exemple Serge Latouche, Jean Baudrillard, Vincent Cheynet, etc. Carte 1 : Carte du territoire de l'Arc alpin selon Batzing W. et la Commission International de la Protection des Alpes (CIPRA); Source: Bätzing W., Rougier H., 2005, p. 408 La situation démographique des Alpes a fortement changé dans les décennies précédentes, notamment au cours du XXe siècle. On y trouve deux cents quarante communes qui peuvent être considérées comme des villes avec plus de dix milles habitants ou cinq milles emplois. Cinquante-neuf pourcent de la population alpine vit aujourd'hui dans des zones d'urbanisation. Selon Götz et al. (2002, p.86) ce sont surtout les communes proches de la ville qui ont une augmentation importante de leur population (+9,6%) et des nombres de l'emplois (+15,2%). Cependant, les Alpes sont toujours perçues comme un espace rural avec un paysage naturel et comme une région touristique. La forte urbanisation n'est pas reflétée dans l'image générale des Alpes.
Figure 1 : Gravure des monts affreux (1756) Source : Batzing W., Rougier H., 2005 Notamment avant l'arrivée de la mobilité «démocratisée» et des technologies de communication les vallées des Alpes étaient coupées5 du reste du monde. Les contacts qui se créaient dans les alentours les plus proches étaient (et le sont toujours dans certaines régions) fortement influencés par les contraintes géographiques. De nos jours, même si le phénomène était plus important il y a cent ans, les régions de hautes montagnes sont toujours plus difficilement accessibles que les vallées. Les traditions culturelles sont cantonnées dans une vallée et sont parfois connues uniquement dans les villages les plus proches et les plus accessibles, mais ne vont pas plus loin. Donc, dans les Alpes pendant très longtemps les frontières nationales sont moins importantes pour l'évolution et la dispersion de la culture que les contraintes géomorphologiques. Bien que les Alpes se trouvent géographiquement au coeur de l'Europe, elles sont seulement en train de sortir d'une position de marge. C'est au XVIe siècle que les Alpes sont considérées pour la première fois dans la littérature comme un territoire commun.6 Mais c'est dans la même époque où les premières créations des états font devenir les Alpes une région transfrontalière. Cependant, l'équipement de plus en plus développé, ouvre les Alpes aux pays limitrophes, d'abord seulement pour la traversée mais ensuite pour sa beauté, l'aventure et le repos. Toutefois, l'arrivée des premiers touristes ne reste pas sans influence sur les cultures locales: 5 Le terme «coupé » n'est pas employé dans son sens strict ici. Ily avait bien sûr par exemple des jeunes artisans qui passaient quelques temps loin de leurs vallées. Quand ils revenaient ils enrichissaient la culture locale par ce qu'ils avaient appris ailleurs. Donc, un certain échange existait en tout cas. 6 parJosias Simler dans « De Alpibus commentarius » en 1574, qui décrit les Alpes et entre autres l'équipement nécessaire pour voyager au-dessus de la limite de neige; «Au début, ils ne venaient pas pour rester longtemps. [...] Mais ils racontaient beaucoup. Ils se vantaient, ils faisaient appel au modèle de leur patrie; ils proposaient plein d'idées pour mieux organiser le village. Ils draguaient aussi les filles et n'allaient pas à la messe le dimanche. [...] ...le touriste allemand ... amenait ... une ambiance de ville. Il urbanisait le village. Il racontait et illuminait ses sorties d'escalade ainsi que les jeunes villageois commençaient de plus en plus souvent de grimper les montagnes. »7 Aujourd'hui on y trouve une économie où le tourisme est devenu un facteur très important mais avec des grandes disparités à l'intérieur du territoire. Pendant que certaines régions ne cessent d'accroître en termes de démographie et d'économie, il y a d'autres régions qui souffrent énormément d'une perte d'habitants et d'un manque d'activité économique. Mais en considérant l'ensemble, on constate que le taux de croissance de l'espace alpin se trouve au-dessus de la moyenne européenne. Il y a seulement à peu près vingt ans que l'ensemble de l'espace alpin n'est plus un espace défavorisé. Le déséquilibre à l'intérieur de l'Arc alpin se retrouve également dans le social. Une très grande partie des régions s'urbanisent de plus en plus. Elles se tournent d'une manière irréversible vers les grandes villes dans les Alpes ou à sa périphérie. Au contraire, il y en a d'autres qui s'attachent très fortement aux anciennes valeurs et traditions de sorte qu'ils n'évoluent pas et ont donc du mal à persister dans le monde de globalisation. Bätzing (2002) constate une perte générale des Alpes comme espace de culture indépendante. On y trouve soit des grands centres qui sont orientés vers l'extérieur des Alpes, soit des zones neutres et vides de culture. 7traduit de l'allemand; Lucie Varga, 1930, cité d'après Luger K. (2003) version originale en allemand: "Zunächst kamen sie nicht für lange Aufenthalte. [...]. Aber sie sprachen viel und erzählten viel. Sie trumpften auf, beriefen sich auf das Vorbild ihrer Heimat; sie machten ständig Vorschläge, wie man das Dorf besser organisieren und verändern könnte. Sie flirteten auch mit den Mädchen und gingen sonntags nicht zur Messe. [...] ... der deutsche Tourist ... brachte ... eine städtische Atmosphäre mit. Er urbanisierte das Dorf. Er erzählte und verklärte seine Klettertouren. Und schon begannen auch die Bauernjungen immer häufiger, auf die Berge zu steigen." Depuis les années quatre-vingt-dix les pays alpins font des grands efforts pour surpasser le déséquilibre à l'intérieur de l'espace alpin et de monter une politique commune par rapport au développement des différentes régions. La Convention alpine se caractérise par son approche globale des problèmes de montagnes au niveau économique et spatial. Cette ébauche a été créée pour former un nouveau modèle de la gestion de l'espace alpin. La convention tient un volet «tourisme» qui poursuit l'intention de soutenir le tourisme durable afin de préserver les ressources des Alpes et d'assurer que le tourisme puisse représenter une économie stable sur le long terme. 5.2 L'Arc alpin et le tourismeLe tourisme dans l'Arc alpin existe depuis plusieurs siècles et a fortement évolué depuis son début. A la fin du moyen age les Alpes étaient plutôt un obstacle qu'une vraie destination. Les voyageurs du nord de l'Europe qui allaient vers l'Italie et le sud de la France (et vice versa) traversaient les Alpes «malgré» eux. Mais les premiers touristes curieux qui y viennent pour les découvrir vers la fin du XVIIIe siècle se passionnent dans leur carnets et rapports de voyage afin que de plus en plus de personnes sont pris par l'enthousiasme d'y aller. Selon Haas H. In Luger K. (2002), l'attrait des Alpes pour les premiers touristes reposait surtout sur le mélange entre le «terrifiant» et le «magnifique ». Cependant, la plupart des touristes préfère encore de regarder le «terrifiant - magnifique» de loin sur des chemins sécurisés et depuis des points de vue aménagés. Le «tourisme de belle vue »8 s'instaure et pendant les deux siècles suivants, les Alpes sont aménagées selon ces besoins. Pour pouvoir accueillir les touristes, les grandes fermes et les manoirs sont souvent transformés partiellement. En plus du revenu de l'agriculture et de 8Traduction de la notion originale: « Blicktourismus » formulé par Haas H. l'élevage, quelques ménages commencent à profiter économiquement du tourisme en offrant des services d'hébergement et de restauration. Après l'arrivée des premiers touristes une certaine image des Alpes se crée à travers des peintures et des images et détermine fortement les nouveaux aménagements touristiques. En 1850, à Krimml en Autriche par exemple une grande maison de style suisse est construite entre des maisons traditionnelles et simples (cf. ibidem). Mais la vraie massification du tourisme dans les Alpes commence avec le raccordement des Alpes au réseau ferroviaire, les sports d'hiver et ensuite par une meilleure accessibilité en voitures. Après la deuxième guerre mondiale le tourisme devient un facteur important pour l'économie des Alpes. En même temps, la concurrence nationale et puis internationale du marché agricole désavantage les régions d'une agriculture sous des conditions difficiles, donc sur des pentes, des versants mal ensoleillées, de l'espace cultivable limité, etc. Par conséquence, l'agriculture se retire de certaines régions alpines et le tourisme reste la seule possibilité de revenu. Il y a une forte tendance à la diminution du nombre d'habitants dans les régions désavantagées (un accès difficile, une agriculture pas compétitive, etc.). Les résultats de ces évolutions est l'abandon des communes les plus retirées et mal adaptées à ces nouveaux enjeux. Le tourisme alpin s'installe d'abord dans les villes et villages bien desservis. En 1901, Chamonix compte cinquante milles touristes par an. Six ans plus tard, après la construction du chemin de fer, Chamonix accueille cent soixante-dix milles touristes. Encore aujourd'hui, la plupart des centres touristiques alpins se trouvent surtout dans les grandes agglomérations bien desservies. Certaines communes touristiques ont dépassé le seuil des dix mille habitants. Donc, ce sont des communes qui se trouvent en translation d'un village à une ville. Davos l'est depuis les années soixante-dix et Chamonix depuis 1999. Le nombre des communes touristiques qui comptent entre cinq mille et dix mille habitants est croissant. Ils fonctionnent comme lieu central de services et font concurrence aux centres locaux traditionnelle. L'Alpe d'Huez et les Deux Alpes par exemple (deux grandes stations de sport d'hiver français) remettent en question la fonction du vieux Bourg d'Oisans. D'autres villes alpines font du tourisme pour développer l'infrastructure liée à ces activités pour leurs habitants et pour en retirer des impulsions économiques. Mais, ils existent aussi des exemples contraires, donc des stations de sports d'hiver qui connaissent une grande différence entre le nombre d'habitants et le nombre des touristes. Ces stations ont la difficulté de gérer un besoin aux services publics en dimensions très déséquilibrés sur l'année.9 Le tourisme est une activité économique essentielle dans les pays alpins. Selon, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) on dénombre chaque année entre 60 et 80 millions de touristes et quelque 160 millions de "journées skieurs" en France, Autriche, Suisse et Allemagne. Mais en même temps, il y a moins de neuf pourcent de la population française par exemple qui pratique des sports d'hiver. De plus, la pratique des sports d'hiver est journalière dans plus de quatre-vingt-dix pourcent des cas, donc sans besoin d'hébergement (cf. Stat-Info Août 2006 du Ministère Jeunesse, Sports et Vie Associative). Le tourisme des sports d'hiver représente des pratiques sportives les plus chères et les plus lourdes en équipement et aménagement.10 A travers de ces aménagements lourds le tourisme des sports d'hiver a une grande influence sur la population locale. Elle profite à la création d'avantages sociaux comme l'emplois, l'amélioration de l'équipement, densification des services publics et commerciaux, augmentation moyenne des revenus et du niveau de vie, etc. 9cf. Götz et al. 2002, p. 89 10 Cela concerne surtout les pratiques de sports d'hiver qui profitent des domaines skiables fortement aménagées. Mais en même temps la population locale souffre d'une augmentation du prix de la terre pour les agriculteurs, des loyers élevés, d'un accès parfois difficile aux services à la population (dû à une surcharge par les touristes), etc. Le travail en saison et/ou dans un rythme pas du tout conforme au rythme des enfants, rend difficile la vie quotidienne, notamment pour les familles qui sont toujours actives dans l'agriculture (un travail qui demande déjà beaucoup de temps) mais qui se sont senties forcé d'offrir aussi des prestations touristiques pour complémenter leur revenu. De plus, les «nouveaux» métiers11, nécessitant de faibles qualifications en général, bouleversent l'ancienne structure sociale des communes montagnardes rurales et une reconstruction sur des bases stables et durables est souvent très difficile. 5.3 L'histoire de la pratique du skiSelon Bosso A., et al. (1994), on ne peut pas préciser le lieu où le ski a été inventé. Toutefois, il est originaire de Scandinavie, de Sibérie, ou de Laponie. Les premiers témoignages de pratique du ski datent de la période néolithique. De temps en temps, des chercheurs en trouvent encore dans les tourbières scandinaves. Cependant, les premiers skis utilisés dans les Alpes sont apparut à Bloke en Slovénie. Il est probable que le ski y a été introduit par la Suède pendant la guerre de trente ans (161881648) où les soldats slovènes étaient en contact avec l'armée suédoise. Mais selon Bosso A., et al. (1994, p.35) «l'histoire du ski dans les Alpes françaises est un peu comme celle des occasions ratées... ». C'est en 1839 quand une mission scientifique française rentre d'un long voyage en Scandinavie où le ski fait parti des traditions depuis plusieurs siècles. Bien que 11 Sont concernés les métiers comme la manipulation des remontées mécaniques, le nettoyage des chambres d'hôtel et des appartements, les postes de plongeur, de commis de débarasseur ou même de serveur en restauration (sans formation), etc. Ce sont donc en général des métiers sans tradition dans les régions montagnardes. deux alpinistes faisaient partis de cette expédition, l'importance de cette pratique pour les Alpes a été sous-estimée apparemment. Les skis ramenés de l'expédition n'ont probablement pas été essayés dans les Alpes. Ils ont été trouvés chez un brocanteur quelques décennies plus tard. C'est pendant l'exposition universelle à Paris en 1878, où les scandinaves présentent leurs skis et Henri Duhamel un jeune Grenoblois les découvre. Il en achète un pair et la ramène à Grenoble. Ici, les premiers essais sans explications se sont présentés bien compliqués: «je dois avouer que durant d'assez longs jours, je me trouvais aussi embarrassé d'en tirer profit qu'une carpe peut l'être d'une pomme. »12 Pendant la même époque, l'industrialisation en Angleterre était plus avancée qu'en Europe continental ce qui permettait aux classes moyennes et supérieures anglaises de voyager et d'initier le tourisme alpin moderne. Les Alpes commençait de devenir le «playground of europe »13 (aire de jeu en Europe). C'est à Montgenèvre où le premier concours international de ski à lieu en 1907. La pratique nordique se développe en une pratique alpine. L'évolution technique des skis progresse rapidement et met une fin au problème de freinage en descente.14 Les lieux de sports d'hiver se crée soit à côté des grandes agglomérations, soit dans les sites de villégiature estivale existants déjà. 5.4 L'aménagement des stations de sports d'hiverLa remontée à pied avant la descente en ski faisait partie de la pratique du ski jusque dans les années 30. Faire du ski, c'était d'abord monter la montagne et puis profiter de la vitesse en descendant. Quand Léon 12 Bosso A., et al. (1994), p.36 13cf. Dettling S. (2005), p.135 14 Avec les skis nordiques anciens la seule manière de s'arrêter en descente est de se jeter par terre. Zwingelstein revient de son voyage dans les Alpes hivernales en 1933 il écrit dans son journal: «Ce n'est plus la montagne, mais seulement du sport en plein air qui se déroule dans un cadre ne jouant qu'un rôle secondaire, même inutile. Eprouvent-ils véritablement du plaisir? Pour ma part, j'ai l'impression de pas avoir gagné ma descente, il est vrai que j'ai une compréhension du ski différentes de celle des ces sportsmen. »15 Cependant, les installations d'équipements de remontées mécaniques devenaient de plus en plus importants dans l'Arc Alpin. Les premières téléphériques ont été construit à partir de 1866. Ils servaient d'abord pour les touristes d'été qui voulait profiter d'un panorama sans faire d'effort physique - donc ceux qui voulaient exercer le « tourisme de belle vue ». La Suisse comptait vingt-six téléphériques en 1900.16 La création et l'installation des premiers téléskis (en 1932)17 et des premiers télésièges (en 1937)17 marquent le début d'une pratique de ski fortement répandue. Les premières stations de sports d'hiver se créent entre la fin du 19e siècle et la deuxième guerre mondiale dans les villages dynamiques de basse altitude (Morzine, Villard-de-Lans, la Clusaz) qui connaissait déjà un tourisme d'été et qui pouvait donc offrir des aménagements touristiques existants. C'étaient souvent des initiatives locales diffuses et nombreuses de la part d'une société essentiellement paysanne. L'agriculture de montage ne connaissait pas encore de forte régression, mais d'autres activités comme le colportage, l'industrie rurale et l'artisanat étaient déjà en baisse. Mais l'aménagement de la montagne française avec des remontées mécaniques se passait d'une manière non contrôlée et non dirigée. En 1938, ils existent dix remontées mécaniques en France détenues par dix exploitants différents. Cependant, une part des premiers skieurs ne voulait pas descendre en basse altitude pour y passer la nuit. Ils étaient hébergés chez des 15cf. Bosso, A. (1994), p.88 16cf. Güthler A. (2003), p.2 17cf. Débarbieux B. (1995), p.50 habitants des petits villages d'altitude. Mais vu la taille de ces villages il n'y avait pas de la place pour le nombre de nouveaux pratiquants qui augmentait sans cesse. Donc, la mise à disposition d'environ dix chambres par village d'altitude n'a plus était suffisante rapidement.18 Des grands plans d'aménagement de la montagne ont commencé à voir le jour ainsi mais ont été stoppés par la deuxième guerre mondiale. C'est après le conflit que l'idée s'exprime d' «ouvrir la montagne à la jeunesse française grâce à une exploitation à caractère social de son équipement et favoriser la pratique sportive du plus grand nombre. »19 Laurent Chappis dessine le plan d'urbanisme de la station des Tovets (qui va devenir «Courchevel 1850 ») en 1946. Dans son plan de création, il repartit les différentes fonctions touristiques selon les nécessités. Au centre de la station on trouve le point de convergence des pistes de ski et plus loin les zones d'habitation desservies chaque une par une piste de ski. Les parkings et garages couverts sont placés à l'entrée de la station. Des projets d'équipement des sites vierges au dessus des petits villages élevés et sans tourisme d'été se lancent partout en France. Au contraire, dans les Alpes orientales ce sont surtout les villages de basse altitude qui connaissent déjà le tourisme d'été et qui ont été équipé et aménagé pour le tourisme d'hiver. L'automobile joue un facteur important dans la massification du tourisme d'hiver. Les endroits qui ne sont pas desservis par le chemin ferroviaire deviennent accessibles pour les touristes et le temps de déplacement se réduit progressivement. De concert avec cette évolution de la mobilité dans les années cinquante et soixante, des aménagements importants de la montagne sont lancés. Dans les seules années cinquante, soixante-huit stations sont créées en 18cf. Perret J. (1994), p.77-84 19 Bosso A., et al. (1994), p.93; exprimé par Pierre Cot dès la première réunion du Conseil Général Savoie du 30 octobre 1945. France, dont presque la moitié des villages (29 stations) sans tradition touristique. En Suisse, ce sont deux tiers des stations de sports d'hiver actuelles qui ont été aménagées entre 1950 et 1975. En France, le plan neige des années soixante incite une grande vague d'aménagements ex nihilo comme par exemple Les Arc 1950. Débarbieux (1995) constate: «Seul pays où l'on voit apparaître une station nouvelle chaque année, la France est en train de devenir l'un des plus grands pays de sports d'hiver. Cinquante millions de francs ont été investis par l'État entre 1963 et 1965 dans les équipements collectifs des stations. Tous les champs de neige skiables sont ainsi appelés à devenir, au même titre que les plages, des centres d'attraction touristique, c'est-à-dire des centres de richesse et d'expansion régionale». C'est le temps des conceptions fonctionnalistes des grandes stations balnéaires et de montagne pour pouvoir participer à la croissance du tourisme mondiale et pour suivre l'idéologie démocratique et la société de masse. Dans les années soixante-dix, les critiques concernant le « bétonnage » de la montagne commencent à s'exprimer. Jusque là, l'aménagement des stations de sports d'hiver se passaient là où on considérait le terrain approprié. On ne demandait pas son accord à la population locale. Des termes comme la «montagne colonisée» apparaissent.20 C'est en 1976 que la loi relative à la protection de la nature est votée. Cette loi instaure la nécessité de réalisation des études d'impact pour tous les travaux de remontées mécaniques et pour les travaux d'aménagement de pistes pour la pratique des sports d'hiver lorsque le coût total des travaux est supérieur à 950 000 €HT. A partir de 1977 l'état français instaure un contrôle systématique des principales opérations immobilières et mécaniques (unités touristiques nouvelles) avec l'institution de 20 cf. par exemple Débarbieux et Perret la directive montagne, ce qu'interdit les nouveaux aménagements en site vierge dans les périmètres perçus comme sensibles. Mais cependant, les extensions des stations sont toujours possibles.21 Enfin, la loi montagne 1985 a donné un fort espoir à ceux qui voyait la biodiversité et la culture des régions montagnardes menacées par les grands projets d'aménagement. Le premier article marque que «la montagne constitue une entité géographique, économique et sociale dont le relief, le climat, le patrimoine naturel et culturel nécessitent la définition et la mise en oeuvre d'une politique spécifique de développement, d'aménagement et de protection. L'identité et les spécificités de la montagne sont reconnues par la nation et prises en compte par l'Etat,... ».22 Donc, pour une première fois une loi reconnaît la spécificité des espaces montagnards et constitue ainsi la base pour un aménagement contrôlé. Mais son application ne se fait pas comme ses fondateurs auraient voulu. L'Union Mondiale pour la Nature constate dans leur bilan 2005 que «un déséquilibre fondamental marque l'application de la loi Montagne : alors que les procédures relatives à l'aménagement touristique et urbain ont été largement utilisées, les outils développés par la loi Montagne pour permettre une protection du patrimoine naturel n'ont pas été appliqués. »23 Ce constat après vingt ans d'application montre bien les problèmes toujours existants par rapport à la protection de la montagne. 21 cf. Sauzay, 2006 22cf. loi n° 85830 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, Art. 1 23cf. sans auteur (UICN), 2005
5.5 Le marché touristique des stations d'hiver dans
les Alpes
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Tableau 7: Conditions d'enneigement pendant les jours d'enquete Source : adapté selon les données de Météo France
Une première condition de la conception du questionnaire était représentée par le fait que les personnes interrogées se trouvent premièrement pendant leurs vacances ou leurs temps de loisirs et qu'ils ne vont donc pas être prêt à investir beaucoup de leur temps aux réponses du questionnaire. Deuxièmement, il est important de faire passer un nombre de questionnaires très important pour avoir un échantillon représentable. Donc, seul un questionnaire surtout avec des questions fermés et avec un bas nombre de questions peut parvenir à atteindre un grand nombre de personnes sans
l'implication de moyens trop importants. Pour ces raisons le questionnaire comme présenté ci-après a été établi.
Avant la distribution des questionnaires une première question filtre a été posée oralement pour assurer que les questionnaires soient remplis que par des pratiquants de sports d'hiver. Cependant, aussi la randonnée et la promenade ont été acceptées comme réponse positive, car ce type de clientèle représente un potentiel pour les remontées mécaniques et est aussi important pour les services de restauration en station. Donc, le terme «pratiquant» ensuite utilisé pendant le traitement du questionnaire est valable pour tous les touristes plus ou moins sportifs dans la montagne hivernale.
La première question du questionnaire regroupe les pratiquants selon la moyenne du nombre de jours passés en montagne chaque hiver. C'est une question fermée avec seulement une réponse possible: <<1. Combien de jours passez-vous en montagne en hiver generalement?>
La deuxième question est une question de fait comme la première, cependant elle laisse l'option de donner plusieurs réponses pour élever le niveau d'information. Elle pose la question de(s) type(s) de sports d'hiver pratiqué(s) : <<2. Quel(s) type(s) de sport(s) d'hiver pratiquez-vous?>
La troisième question est également une question fermée avec des modalités pour connaître les attributs importants d'une station selon les pratiquants: <<3. Que trouvez-vous important dans une station de sports d'hiver?>
La quatrième question est une question d'opinion comme celle d'avant pour savoir si les pratiquants estiment que le réchauffement climatique aura des conséquences sur le tourisme de sports d'hiver: <<4. Pensez-vous que le réchauffement climatique aura des consequences sur le tourisme d'hiver?> A côté de la possibilité de répondre «oui» ou «non », il y a aussi le choix de cocher «je ne sais pas» en sachant que le sujet du changement climatique est de forte actualité et donc il n'y a pas forcément tout le monde qui s'est déjà formé une opinion. Deux sous questions sont ensuite liées avec la question principale
afin de recueillir des informations plus détaillées sur les opinions des pratiquants concernant ce sujet.
La cinquième question << 5. Si dans les cinq ans a venir, les hivers seront sans neige, partirez-vous quand même en montagne?> cherche à trouver les réactions des pratiquants de sports d'hiver au changement climatique. Est-ce qu'ils vont passer leurs vacances d'hiver ailleurs ou est-ce qu'ils attendent d'autres offres dans les stations de montagne qui sont indépendantes de la neige? De plus, nous souhaitons savoir s'ils vont partir moins souvent pendant les mois d'hiver. Donc, un grand nombre de questions très importantes pour les stations de sports d'hiver et la réalisation de leurs offres dans l'avenir proche se cache derrière cette question. Deux sous questions cherchent à connaître plus en détail les réactions des pratiquants pendant des hivers doux.
La question sur les données sociales se trouve à la fin du questionnaire pour profiter de la confiance établie pendant le remplissage. Seulement les questions sociodémographiques de base ont été posées pour maintenir le style bref des questionnaires. De plus, les deux premières questions sur la durée moyenne de séjour en montagne pendant l'hiver et le type du sport pratiqué peuvent aussi donner des informations sur le profil sociodémographique grâce au grand nombre d'étude déjà existantes sur cette question.53
Les questionnaires ont été ensuite traités avec le logiciel «SphynxPlus 2000 ». De plus, ce logiciel a permit de vérifier la signifiance des résultats avec le test chi². Ce test calcule la différence entre le résultat et la distribution normale. Un résultat d'enquête est ainsi classé signifiant quand la dérogation ne franchit pas un certain seuil.
53 Notamment les études de la MITRA recherchent le profil sociodémographique des différents pratiquants des sports d'hiver et peuvent ainsi donner une déduction des informations plus détaillées selon le type de sport d'hiver pratiqué.
Avant de commencer l'analyse des résultats de l'enquête concernant les questions clés au centre de cette enquête nous allons présenter le profil des pratiquants interrogés ce qui permet aussi de vérifier la fiabilité du questionnaire.54
La plupart des pratiquants sont soit des vacanciers (58,8%) ou des pratiquants venus pour la journée (30%). Les habitants sont représentés à 7,6% et les saisonniers à 3,7%. Il faut cependant noter que le terme habitant est assez flou. Pendant la réalisation de l'enquête aux Sept Laux par exemple nous avons constaté que certains pratiquants venant de l'agglomération de Grenoble se comptent aussi comme des habitants. Par conséquence, nous estimons que le part des habitants devrait être plus basse en faveur de la part des pratiquants venus pour la journée.
43,8% des personnes interrogées sont des femmes et 56,2% des hommes. D'autres enquêtes diverses confirment cette «inégalité» et montrent aussi que les hommes sont plus représentés dans les sports d'hiver que les femmes. Les pratiquantes de sports d'hiver sont plus âgées dans la moyenne que les hommes. La répartition sur les différents groupes d'âges se représente cependant beaucoup plus lisse chez elles que chez les hommes qui marquent une forte chute d'activité de sports d'hiver entre les groupes d'âges de 31 à 40 ans et de 41 à 50 ans (cf. tableau suivant).55
54 En vérifiant les résultats démographiques simples il est possible de vérifier si l'échantillon enquêté représente la clientèle typique d'une station qui est connue par d'autres enquêtes bien répandues.
55 Pour cette analyse les deux groupes d'âges 21 à 25 ans et 26 à 30 ans ont été regroupés et le premier groupe d'âge 15 à 20 ans pas considéré ainsi d'avoir des intervalles de groupe égales.
Tableau 8 : Age et sexe croisés
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000 et Excel
40% 30% 20% 10% 0 %
21-30ans 31-40ans 41-50ans 51+ans
Tableau croisé "age et sexe"
groupe d'âge
Femmes Hommes
L'âge des personnes interrogées, tous sexes confondus, montre le groupe d'âge de 21 à 30 ans le plus important qui arrive à un total de 34,2% (groupes d'âges 21 à 25 ans et 26 à 30 ans confondus).
L'age des personnes interrogees
15 -20 ans 21 -25 ans 26 -30 ans 31 -40 ans 41 -50 ans 51+ ans
11,7%
16,5%
17,7%
26,8%
14,6%
12,7%
Tableau 9 : L'age des personnes interrogees
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
Question 1: Combien de jours passez-vous en montagne en hiver generalement? Sur cette question il y a 422 réponses valables sur les quatre choix possibles. La plus grande partie des pratiquants (53,1%) passe entre cinq et huit jours en montagne pendant une saison d'hiver. Les autres réponses se repartissent presque à l'égalité sur les 46,9% restant.
Tableau 10: Nombre de jours passes en montagne pendant une saison d'hiver
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
5-8 jours
9-14 jours
1-4jours
14 + jours
Nombre de jours passes en montagne pendant une saison d'hiver
16,4%
15,2%
15,4%
53,1%
Question 2 : Quel(s) type de sport(s) d'hiver pratiquez-vous? (Plusieurs réponses possibles.) Cette question compte 402 réponses valables sur sept réponses possibles. Le nombre de citations est supérieur (568) au nombre d'observations (402) du fait de réponses multiples.
Ski alpin
Snowboard (alpin, freestyle, freeride)
Ski de fond
autres activités (raquettes, luge)
Type de sport d'hiver pratique
28,61%
8,71%
85,57%
18,41%
Tableau 11: Type de sport d'hiver pratique
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000 et Excel
Le ski alpin est l'activité sportive principale dans les stations de sports d'hiver (85,6%), suivi par des pratiquants d'autres activités avec une part de 28,6% (les raquettes de neige et la luge). Cependant, les autres activités sont couplées avec au moins une autre activité dans 95,7% des cas. Cela veut dire que ces pratiques ne sont que dans des cas très rares pratiqué d'une manière exclusive. Ensuite, dans les favoris des sports d'hiver se trouvent les divers types de snowboard (18,4 %)56 suivi par le ski de fond (8,71%). En autres activités cités le plus par les pratiquants (65 de 422) dans l'espace libre pour les réponses personnelles se trouvaient le ski de randonnée, la randonnée et la promenade, le patin glace et la détente dans les bars, spas, piscine, bowling, etc.
56Les trois réponses pour les différents types de snowboard dans le questionnaire ont été regroupé en une réponse « snowboard alpin, freeride, freestyle » dans la phase de l'analyse des données pour éviter une augmentation artificielle de la pratique de snowboard entre les différentes pratiques.
En étudiant le nombre de citations (568) en relation avec le nombre d'observations (402) nous constatons qu'environ 41% des pratiquants pratiquent au moins un deuxième type de sport d'hiver.
Question 3 : Que trouvez-vous important dans une station de sports d'hiver? (Plusieurs réponses possibles.) Cette question compte 418 réponses valables sur neuf réponses possibles.
Tableau 12: Critères importants dans une station de sports d'hiver
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000 et Excel
48,80%
32,10%
Critères importants dans
une station de sports d'hiver31,10%
63,40%
15,10% 9,40%
65,80%
80,40%
66,70%
Bon enneigement des pistes
Accès facile
Pas d'attente aux remontées mécaniques
Pas trop cher
De bons restaurants et bars
Ambiance fun dans la station
Ambiance familiale dans la station
Services de garde pour les enfants
Pistes spéciales snowboard
Le critère crucial pour les clients des stations de sports d'hiver est un bon enneigement des pistes (80,4%). Cela signifie qu'actuellement les pratiquants
visitent une station d'hiver d'abord pour la neige. Les trois critères suivants ont une importance presque égale (accès facile à 66,7%, pas d'attente aux remontées mécaniques à 65,8% et des prix pas trop élevés à 63,4%). Cependant, ce sont des critères évidents pour une station. Donc, il est normal que leur pourcentage d'importance soit aussi élevé. De plus, presque la moitié des pratiquants (48,8%) apprécient l'existence de bons restaurants et bars. Moins important sont apparemment une ambiance fun / familiale dans la station (32,10% / 31,10%), les services de garde pour les enfants (15,1%) et les pistes spéciales snowboard (9,4%). Les deux derniers n'apparaissent pas comme des critères primordiaux pour la généralité des clients. Mais en regardant les types des sports pratiqués, croisés avec les différents critères on s'aperçoit que par exemple l'importance du services de garde pour les enfants est à 31,3% pour des pratiquants de luges ce qui est le double de la moyenne de 15,1%. De même, les pistes spéciales snowboard ont une importance de 52,6% chez les pratiquants de snowboard freestyle (sans snowboard alpin et free ride) ce qui signifie presque le sextuple de la moyenne (9,4%).
Donc, ces critères peuvent diverger fortement selon la clientèle d'une station. Cependant, les critères sur l'accès, l'attente et les prix sont toujours des critères importants car ce sont des critères évidents. Le critère de l'enneigement est le plus élevé car les activités des stations reposent actuellement toujours sur la neige. Donc naturellement, ce critère se trouve en premier position parce que les clients viennent principalement en station pour l'offre.
Question 4: Pensez-vous que le réchauffement climatique aura des consequences sur le tourisme d'hiver? Cette question a suscité 424 réponses. Une très grande partie des pratiquants (82,2%) pensent que le réchauffement climatique aura des conséquences sur le tourisme d'hiver (cf. tableau suivant). Seulement 4,7% ne sont pas d'accord avec ces premiers et 12,5% n'ont pas de
réponse à cette question. Cela montre clairement que les pratiquants de sports d'hiver en général sont conscients du fait que le réchauffement climatique aura des conséquences sur le tourisme d'hiver.
Tableau 13: Aura le réchauffement climatique consequences sur le tourisme d'hiver?
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
Je ne sais pas. 12,5%
Oui 82,8%
Non 4,7%
Aura le réchauffement climatique consequences sur le tourisme d'hiver?
En analysant les réponses selon les groupes d'âges (cf. tableau suivant) nous constatons que les pratiquants qui n'ont pas encore formé d'opinion sur cette question sont soit jeunes (groupes d'âges jusqu'à 30 ans) ou âgés (51+). Ce sont aussi les très jeunes (15 à 20 ans) qui croient le moins aux conséquences du réchauffement climatique sur le tourisme d'hiver.
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La différence entre hommes et femmes dans cette question n'est pas très significative. Cette enquête montre que 85% des femmes et 82% des hommes pensent que le réchauffement climatique aura une conséquence sur le tourisme d'hiver. Cependant, les réponses négatives sur cette question ne sont pas assez élevées pour en tirer des conclusions fiables.
De plus, les 341 pratiquants qui estiment un bon enneigement des pistes importants sont très proche à la moyenne concernant la question si le réchauffement climatique aura des conséquences sur le tourisme d'hiver (oui: 83,3% ; non : 5,0% ;je ne sais pas : 11,7%).
Pour les 82,8% qui ont répondu « oui» à la question 4, une autre question a été posée. 4/1: Si oui, d'après vous quand il y aura des consequences sur le tourisme d'hiver? Environ 50% estiment que les conséquences se manifesteront dans les prochaines huit ans (avant 2010 et avant 2015). Vu que ces deux premiers champs d'années se trouvent dans le très proche avenir on peut supposer qu'une certaine partie de ces pratiquants voient déjà des conséquences du changement climatique dans le tourisme d'hiver. Ils reflètent une réponse comme: «Les conséquences nous les avons probablement déjà aujourd'hui - mais si ce n'est pas encore aujourd'hui c'est surement demain.» De plus, des réponses du même genre ont été entendu souvent en discutant avec les pratiquants sur place. Les possibilités de réponses suivantes (avant 2020, 2030, 2050, 2100) régressent en pourcentage avec la montée de l'intervalle temporaire. Cependant, 16,8% n'ont pas d'idée quand les conséquences se manifesteront ce qui représente un pourcentage important.
Donc généralement, la plupart des personnes qui croient que le réchauffement climatique aura des conséquences sur le tourisme d'hiver pense que soit cela arrivera très bientôt, soit ils ignorent la temporalité des conséquences (cf. tableau suivant).
Tableau 15 : Quand aura-t-il des conséquences sur le tourisme d'hiver ?
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
Je ne sais pas.
Avant 2010 Avant 2015 Avant 2020 Avant 2030 Avant 2050 Avant 2100
Quand aura-t-il des consequences sur le tourisme dLhiver?
1 ,1 %
6,3%
10,8%
15,9%
16,8%
24,1% 25,0%
Les personnes ayant coché «non» dans la question quatre ont été interrogées pourquoi ils ne pensent pas que le réchauffement climatique aura des consequences sur le tourisme d'hiver (4/2). Cependant, dû au bas nombre de personnes ayant choisi «non» (20), ces résultats ne sont pas significatifs selon le test chi² et donc non représentable. Nous allons quand même présenter les résultats pour avoir des indications sur des possibles raisons pourquoi les personnes ne pensent pas que le réchauffement climatique aura des conséquences au tourisme d'hiver.
43,7% entre eux croient au réchauffement climatique mais pas à son influence au tourisme d'hiver. Par des commentaires marqués sur les questionnaires nous pouvons cependant supposer que ces personnes croient que l'implication des solutions techniques (canons à neige, ski plus haut en altitude, etc.) pourront compenser les conséquences du réchauffement climatique. 37,5% ne croient pas au réchauffement climatique et le pourcentage restant (18,8%) ignore la raison pourquoi il n'y aura pas de conséquences sur le tourisme d'hiver.
Question 5: Si dans les cinq ans a venir, les hivers seront sans neige, partirez-vous quand même en montagne? Cette question a suscité 421 réponses valables. Les réponses positives et négatives sont à peu près égales à environ 40% chacune. 18,8% ont répondu qu'ils ne savent pas encore s'ils partiraient quand même en montagne.
Tableau 16 : Vacances d'hiver en montagne sans neige?
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
Je ne sais pas encore
Oui
Non
Vacances d'hiver en montagne sans neige?
18,8%
39,9%
41,3%
L'analyse des différentes pratiques de sports d'hiver croisé avec l'intention de passer les vacances d'hiver en montage sans neige nous montre que les pratiquants les moins fidèles à la montagne comme destination hivernale sont les skieurs alpins et les snowboarders alpins. Pour toutes les autres pratiques nous pouvons voir que l'intention de passer les vacances d'hiver en montagne quand même est plus importante que l'intention d'aller ailleurs. Cependant, les pratiquants du snowboard alpin sont encore très indécis concernant cette question et selon l'offre dans les stations ce pourcentage pourrait se transformer dans l'intention de venir en montagne même s'il n'y a pas de neige.
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Il est également intéressant de voir quels groupes d'âge vont abandonner la montagne comme destination hivernale plus facilement que d'autres. Est-ce que ce sont des jeunes qui ont l'intention de venir quand même ou plutôt les groupes d'âges plus élevés? Les résultats de l'enquête montrent qu'il n'est pas si simple de répondre à cette question, car il n'est pas vraiment possible d'identifier une tendance générale. C'est le premier groupe d'âge (15 à 20 ans) qui apparaît le plus décidé et qui tend le plus de passer les vacances en montagne pendant les hivers sans neige (55,1%). Cette tendance descend jusqu'au groupe d'âge de 31 à 40 ans où elle atteint son minimum avec seulement 31,3% des pratiquants qui partiront en montagne même s'il n'y a pas de neige en hiver. Ce groupe d'âge partirait d'abord à la mer (39,3% de ceux qui partiront ailleurs) et puis pour des visites des villes (12,5%). Les résultats pour les groupes d'âges 21 à 30 ans et 41 à 50 ans se rassemblent fortement. Les deux groupes oscillent de part égal entre pour ou contre le départ en montagne sans neige. Mais ce sont cependant les 41 à 50 ans les plus décidé des deux. Pour le groupe d'âge des 51+ la tendance de passer les vacances en montagne pendant les hivers mal enneigés devient encore une fois positive (43,4% contre 37,7%):
Tableau 18 : Tableau croisé "hiver en montagne sans neige et âge"
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%
15-20
Tableau croisé "hiver en montagne sans neige et age"
ans
21-30
ans
groupes d'âges
31-40
ans
41-50
ans
51+ ans
Oui
Non
Je ne sais pas.
Cependant, le test chi² calcule que ce croisement est que peu significatif. De plus, le pourcentage élevé des pratiquants indécis et le fait que les moyennes des réponses positives (39,9%) et négatives (41,3%) s'approchent très fortement, montrent une grande incertitude générale de la parte des pratiquants sur la question comment ils vont adapter leur comportement pendant les hivers peu enneigés. Donc, ces pourcentages peuvent donner des indications d'un possible évolution mais pas plus. Cette évolution dépend alors très fortement d'autres facteurs inconnus (par exemple l'offre adapté des stations) ainsi qu'une vraie réponse ne peut pas encore exister.
De plus, grâce à notre enquête nous pouvons étudier quel type de client est plus disposé à visiter la montagne en hiver sans neige. Notre enquête montre donc que ce seront surtout les pratiquants venus pour la journée (57,7%) et les habitants (54,8%) qui reviendront à une forte probabilité. Les vacanciers cependant ont répondu à 53,5% qu'ils choisissaient une destination autre que la montagne:
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Pour ceux qui ont répondu «oui» une question ouverte a été posée ensuite. 5/1: Si oui, quelles activités pratiquerez-vous? Nous avons regroupé les valeurs différentes des réponses. Entre 242 observations différentes les réponses se sont reparties comme suivant:
Tableau 20 : Activités pratiquées pendant l'hiver sans neige
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000 et Excel
14,9% 3 ,7 %
7 ,0 %
Activités pratiquées pendant l'hiver sans neige (hypothétique)
14,9%
5,8 %
53,7%
Rando
Vélo
Ski
Raquettes
Autres activités Loisirs en station
La plupart des pratiquants de sports d'hiver qui reviendront pendant l'hiver en montagne même sans neige, pratiqueront d'abord la randonnée (53,7%), ensuite
le vélo57 et d'autres activités58 à pourcentage égale (14,9%). En quatrième est nommé le ski (7%). Les précisions faites par les pratiquants concernant cette valeur montrent que cela concerne d'abord le ski à l'étranger, et/ou plus élevé en altitude, et/ou en dehors des stations sur des pentes ombragées. En cinquième place (5,8%) se trouvent les loisirs dans la station citée comme l'après-ski, les bars, le bronzage, la chaise longue, le thermalisme, la terrasse, le restaurant, le shopping, etc. La pratique des raquettes représente que 3,7% des pratiques envisagées par des pratiquants pendant l'hiver sans neige. Ce bas chiffre peut étonner car même si cette activité est dépendante de la neige elle n'est pas dépendante des installations fixes et peut donc plus facilement monter en altitude que la pratique de ski etc. Mais la pratique des raquettes en haute altitude demande en même temps un grand effort physique (qui n'est pas supportable par tous les pratiquants) dû à l'accès difficile en voiture pendant l'hiver. De plus, la randonnée peut représenter un substitut susceptible pour les pratiquants des raquettes.59 Le ski, au contraire n'a pas de véritable substitut.60 Donc, une certaine partie des skieurs va chercher toutes les solutions possibles pour pouvoir pratiquer même avec le réchauffement climatique.
Les 41,3% qui ont répondu qu'ils choisiraient une autre destination s'il n'y avait plus de neige en montagne (5/2), favorisent d'abord la mer et le soleil (50,9%). A 21% ils partiront moins souvent pendant l'hiver et garderont donc plus de vacances pour les autres saisons. 16% visiteront une ville et 13% partiront voir des amis et/ou de la famille.
57VTT inclus
58 Dans des réponses ont été cité les plus souvent: le canyoning, l'équitation, l'escalade, le foot, le golf, le parapente, la pêche, le pédalo, la piscine, la planche à voile sur les lacs, le quad, le rafting, le skating, le ski d'été, le tennis, la via ferrata. Seulement ceux marqués en gris nécessitent cependant un relief montagnard.
59 C'est une hypothèse qui se base sur des caractéristiques très semblables de ces deux pratiques (recherche des coins de montagne reculés, praticable en groupe pour profiter de la nature, le calme, etc.). Mais nous n'avons cependant pas recherché sur ce fait. Cela reste donc qu'une hypothèse.
60 Le ski d'été n'est pas encore assez répandu pour être vu comme substitut du ski par des pratiquants.
Tableau 21 : Destination ailleurs qu'en montagne sous l'aspect du réchauffement cimatique
Source : Questionnaire «stations de ski », 2007 traité avec Sphynx2000
Oui, chez des amis et/ou en famille.
Non, je partirai certainement moins pendant l'hiver.
Oui, la mer et au soleil
Oui, la visite d'une ville
Destinations ailleurs qu'en montagne sous l'aspect du réchauffement climatique
12,5%
15,7%
21,0%
50,9%
Donc, on s'aperçoit que les pratiquants de sports d'hiver oscillent entre «rester fidèle aux montagnes» et «partir au soleil ». Cela dépendra certainement de la qualité et de la quantité des offres lesquelles les stations de sports d'hiver tiennent prêt pour les hivers sans neige.
Les résultats sociodémographiques montrent que la plupart des pratiquants sont des vacanciers (58,5%) et des pratiquants venus pour la journée (30%). Cette part importante des vacanciers doit être lié au fait que la station des Deux Alpes est une station de sports d'hiver fortement fréquentée par les vacanciers, dont une grande partie des étrangers. Entre ceux qui ont participé à l'enquête, ils se trouvent plus des hommes (56,2%) que des femmes (43,8%). En général, les femmes pratiquantes les sports d'hiver sont plus âgées que les hommes. Le groupe d'âge le plus important sont les 21 à 30 ans. La plupart des pratiquants (53,1%) passe environ 5 à 8 jours en montagne. La pratique de sport d'hiver la plus favorisée est le ski alpin, pratiqué par 85,6%. Le critère le plus important pour une station de sport d'hiver est le bon enneigement des pistes (80,4%). Cependant, les critères favoris divergent fortement selon la clientèle.
Les résultats de l'enquête concernant le tourisme d'hiver face au réchauffement climatique mettent en relief que la plupart des pratiquants (82,2%) sont conscients du fait qu'il y aura probablement des conséquences sur les sports d'hiver. Cependant, il y a un pourcentage de pratiquants assez important (12,5%) qui ne se sont pas encore formés une opinion sur cette question. Si on étudie les différents groupes d'âges, on s'aperçoit que ce sont les plus jeunes (15 à 20 ans) qui croient le moins aux conséquences du réchauffement climatique. Mais entre ceux qui ont conscience de cet enjeu pour le tourisme d'hiver, la moitié s'attend des conséquences immédiatement ou au plus tard dans les huit ans qui arrivent. Le raisonnement des pratiquants qui ne croient pas aux conséquences du réchauffement climatique au tourisme d'hiver repose prioritairement sur une forte confidence dans les possibilités techniques qui compenseront les impacts des températures plus élevées. Sur la question s'ils passeront leurs vacances ou leurs sorties d'hiver en montagne même sans neige, les pratiquants sont généralement très indécis. Environ 40% y restera et environ 40% non. 18,8% ne sait pas encore comment ils vont adapter leur choix de destination en hiver mal enneigé. Cependant, les moins fidèles à la destination montagne en hiver sont les skieurs alpins et les snowboarders alpins. Mais en étudiant les différents groupes d'âges nous constatons que les 15 à 20 ans resteront le plus probablement en montagne pendant l'hiver et les 31 à 40 le moins probablement s'il y a moins de neige. Pour ceux qu'y passeront quelque temps quand même, l'activité principale sera la randonnée (53,7%). En examinent plus profondément le type de clientèle nous constatons que ce sont surtout les pratiquants venus pour la journée et les habitants qui resteront fidèle plus probablement à la destination de montagne que les vacanciers.
Comme déjà indiqué certaines des questions de cette enquête reposent sur des situations hypothétiques et demandent alors aux pratiquants une certaine imagination et aussi un temps de réflexion en amont. De plus, certaines réponses sont très univalentes ainsi que l'analyse des réponses avec un très bas pourcentage pose des difficultés sur la fiabilité due au bas nombre absolu.
Cependant, cette enquête met en valeur qu'il y a un risque énorme pour les stations de sports d'hiver de perdre une grande partie de la clientèle pendant les hivers mal enneigés. Les réponses étudiées donnent l'impression que les pratiquants des sports d'hiver se trouvent dans une phase d'attente. Ils vont décider au dernier moment quelle destination sera plus attractive pendant l'hiver. Les stations doivent profiter du fait que la décision n'est pas encore prise en élargissant des offres pour toutes les générations. Les jeunes représentent la clientèle de l'avenir qu'il ne faut pas risquer de perdre, même si la plupart des jeunes de l'âge 15 à 20 ans semblent de vouloir rester fidèle à la destination de montagne pendant les hivers mal enneigés. Mais il est aussi important de cibler la clientèle plus âgée car elle va devenir de plus en plus importante dans la démographie européenne.
Une enquête est toujours aussi utile pour pouvoir ensuite évaluer les points forts et les points faibles de sa mise en oeuvre. Ainsi les enquêtes suivants peuvent être améliorées et donc devenir encore plus efficace et significatif si les erreurs commises antérieurement sont évités.
Un point faible de la mise en oeuvre de l'enquête est la sous-estimation de la clientèle étrangère aux Deux Alpes. Le questionnaire n'a été préparé qu'en français provoquant une traduction sur place à chaque fois que les personnes enquêtées ne parlaient pas français. Cela peut mener à des confusions dans la traduction spontanée et à des incompréhensibilités. De plus, la traduction spontanée sur place est très demandante en temps. Une préparation de quelques exemplaires de questionnaires en anglais aurait pu être utile. Cela aurait permit de réfléchir sur les bonnes formulations avant afin de gagner du temps pendant la mise en oeuvre de l'enquête.
De plus, il est possible que certaines personnes enquêtées aient répondu à la question 4 qu'ils estiment que le réchauffement climatique aura des
conséquences sur le tourisme d'hiver mais en pensant à un réchauffement naturel. Donc, cette question ne peut pas vraiment donner indice sur la nature du changement climatique (anthropogène ou naturel).
En outre, la question 5 qui demande si les pratiquants partiront en montagne pendant des hivers sans neige contient une réponse ambiguë. Dans le groupe des réponses négatives une possibilité était de cocher: «Non, je partirai certainement moins pendant l'hiver.» Cependant, cette réponse pourrait devenir aussitôt une réponse positive en la reformulant: «Oui, mais moins souvent.» Il manque donc, une option importante dans la réponse positive de la question 5.
Dernièrement, pendant l'analyse des questionnaires remplies, il a été constaté que la mise en forme des différentes cases à cocher concernant le profil sociodémographique (question 6) n'était pas assez claire. Les réponses sont trop serrées et cela a donc provoqué qu'une partie importante des pratiquants n'a pas répondu à la totalité des éléments demandés. De plus, la différence entre «venu pour la journée» et «habitant» semble d'être trop flou car certaines personnes venant d'environ 50km se comptent entre les habitants.
Donc, ces components devraient être améliorés pour une prochaine application du questionnaire. Cependant, tous les autres aspects de la mise en oeuvre ont fait leur preuve, notamment le remplissage des questionnaires en bas du domaine skiable dans les bars ou restaurants en terrasse.
Il faut cependant être conscient qu'une enquête menée dans deux stations (même si elles ont une clientèle très différente) ne peut pas donner une image de la totalité des pratiquants. D'un côté, il y a des pratiquants de sports d'hiver qui ne se trouvent pas en station (comme les raquetteurs de neige par exemple) et d'autre côté serait-il plus diversifié d'intégrer plus de stations différentes dans une enquête pareille.
Les stratégies actuelles des stations de sports d'hiver montrent une grande diversité de directions différentes. Globalement, elles se laissent distinguer par des actions reposantes sur l'efficacité des solutions techniques dans la lutte contre le réchauffement climatique et des actions de l'adaptation du comportement. Ces deux types se retrouvent sur tout l'arc alpin.
Les solutions technologiques pour éviter un manque de neige pendant la saison hivernale sont assez répandues. Ils demandent souvent un fort investissement financier. Pour cette raison ce sont surtout des stations de grande taille qui recourent à ces solutions en grand style. Il y en a quatre types différents dont le plus pratiqué l'enneigement artificiel. Les autres solutions technologiques reposent sur un remodelage du paysage, la montée en altitude et l'aménagement des glaciers.
Des solutions simples comme la plantation des arbres pour créer des zones ombragées et l'installation des clôtures pour retenir la neige ont pour but de réduire l'épaisseur de neige nécessaire à la pratique du ski. Cela résulte également dans une moindre nécessité d'enneigement artificiel des pistes. Souvent, ces techniques faisaient déjà parti des projets d'aménagement dans certains cas. Mais selon la volonté des aménageurs ces adaptations peuvent avoir un impact plus ou moins important dans le paysage et l'environnement naturel. Cependant, la nouvelle création de pistes sur le versant nord est une technique pas souvent appliquée jusqu'à aujourd'hui car les skieurs cherchent
en général le ski en soleil. Donc, cette forme d'aménagement porte alors un risque car même si la neige y reste pendant plus longtemps il n'est pas sur que la clientèle acceptera cette solution.
Le déplacement des domaines skiables en altitudes plus importantes se base sur la montée de la limite de l'enneigement fiable (cf. chapitre 6). Même si certaines réglementations concernant une limitation d'extension et des nouveaux aménagements existent, un fort agrandissement de la superficie totale de domaines skiables dans l'arc alpin n'a pas pu être empêché. Selon Bätzing W., Rougier H. (2005), une nouvelle phase d'expansion a commencé en 1999:
«La concurrence de plus en plus forte entre les Alpes et de multiples autres destinations touristiques, tout comme la concurrence à l'intérieur de l'arc alpin luimême, aboutissent à générer une nouvelle phase d'expansion...»
Un projet actuel est la création de Savognin 1900 dans le canton de Grisons en Suisse qui prévoit l'aménagement de 1200 lits hôtelières et 500 lits en appartements de vacances. Les coûts totaux sont estimé à environ CHF 130 millions (€ 78 millions). Ce projet tient une option sur l'aménagement du Piz Mez. Ces projets d'aménagement en altitude plus élevée portent plusieurs contraintes: une plage d'altitude limitée, une surabondance de neige dans les hautes altitudes avec des hivers plus pluvieux, des coûts onéreux et des écosystèmes très fragiles.
L'aménagement des glaciers pour les sports d'hiver est viable seulement à moyen terme car selon les modèles climatiques il n'y aura plus de glaciers
dans les Alpes vers l'an 2100 (cf. chapitre 6). La méthode d'installer des bâches blanches sur les glaciers pour faire refléter le rayonnement solaire, arrive à ralentir la fonte des glaciers mais ne peut pas l'arrêter car les glaciers se trouvent dans une phase de déséquilibre qui finira probablement par une fonte totale dans les Alpes. De plus, l'installation des bâches blanches nécessite un investissement d'environ CHF 4,- (€ 2,40) par m².
En France, les premiers canons à neige ont été introduits dans les années soixante-dix. En 2004, 3240 ha des stations dans les Alpes françaises sont équipées, soit environ 15,5% de la totalité du domaine skiable en 2003/2004 (cf. Neinrick V., 2005). Cependant, leur application est fortement discutée dû à leur impact négatif écologique, environnemental et paysager. Les canons à neige sont très gourmands en eau et en électricité ce qui pose un problème pour les populations locales et les écosystèmes car l'eau en forme liquide est très rare dans les montagnes pendant l'hiver. De plus, la production de la neige artificielle nécessite des températures basses pour pouvoir former des cristaux de neige. Donc, sous l'aspect du réchauffement climatique ceux-ci marcheront qu'avec des additifs (qui élèvent le seuil de température nécessaire pour former des cristaux à environ 1°C) pour lesquels l'impact sur l'environnement n'est pas encore suffisamment cherché. De plus, si la température est trop élevée pour les additifs, les canons à neige ne pourront pas fonctionner non plus.
Certaines stations commencent à tenir compte les enjeux actuels du tourisme de sports d'hiver en cherchant d'autres solutions qui vont plus loin que le retardement des impacts du changement climatique. Elles expérimentent avec des solutions de diversification des activités hivernales indépendantes de
la neige et avec un tourisme de quatre saisons. Ils essaient de s'éloigner du produit «tout-ski ». En outre, il y a de plus en plus initiatives prenantes en comptes des impacts négatifs des sports d'hiver. Des outils d'évaluation environnementale sont appliqués par certaines stations afin de mieux connaître les détails de ces impacts pour adapter ensuite leur gestion des domaines skiables à une manière plus soutenable.
D'autres études et aussi notre enquête constatent que les offres touristiques à côté d'une seule pratique de sport d'hiver deviennent de plus en plus importantes pour les touristes.61 Une grande diversité de différentes offres devient alors de plus en plus cruciale pour une société qui a d'habitude de consommer en « zapping »62.
La station des Orres dans le département des Hautes-Alpes, par exemple, participe à un projet pilot de diversification de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur. Les buts sont
- la création d'une véritable diversification des activités touristiques de la station des Orres pour sortir du « tout-ski»
- l'allongement des saisons de fréquentation touristique de la station
- la création des équipements de loisirs multiples et pilotes
- la participation à un développement équilibré et durable du territoire des Orres, renforcer les synergies avec l'Embrunais (cf. Commune des Orres, 2007).
Une autre initiative a été lancée par l'ODIT France (Observation, Développement et Ingénierie Touristique) en mi-juin 2007 faisant un appel d'offre pour les stations de moyenne montagne pour mieux comprendre leur
61Notre enquête donne en résultat que 41% des pratiquants pratiquent plus qu'un seul sport d'hiver.
62Mot emprunté de l'anglais (to zap) qui signifie à l'origine le changement rapide des chaînes à la télévision grâce à l'invention de la télécommande.
fonctionnement économique via l'analyse de leurs différents ratios financiers et de gestion ainsi que leurs outils opérationnels de gouvernance.
Depuis l'été dernier la station de ski Praz-sur-Arly a aménagé des sentiers pour les balades en familles, ainsi que des parcours spécialement conçus pour les promenades avec des poussettes. En réalisant ce nouvel offre, la station touche un clientèle des très jeunes familles pour lesquelles la montagne n'est pas facilement atteignable normalement. (cf. www.actumontagne.com du 02 juillet 2007)
Le plan tourisme du Conseil général de la Savoie 2007-2013 fait un appel de diversification des activités touristiques dans son programme. L'ambition est d'affirmer et de faire reconnaître la Savoie comme une destination de tourisme toutes saisons.
La station de Villard-de-Lans vient de s'engager dans une procédure d'un agenda 21 qui met en avant la mobilité douce et les énergies renouvelables. Cette station fait également partie de «Perles des Alpes », un réseau de communes alpines mettant en avent des projets de mobilité douce, leur commune fondatrice étant la station Werfenweng en Autriche. Dans les Alpes françaises il y existe quatre stations de sports d'hiver sans voitures: La Plagne, Val Thorens, Avoriaz et Tignes. Un autre réseau de communes alpines «Alliance dans les Alpes» songe à un échange d'expériences entre les communes concernant le développement durable.
Ces projets deviennent de plus en plus nombreux. Mais il reste à voir dans quelques années s'ils sont vraiment réussis de se libérer de leur dépendance à la neige. Le Col de Marcieu en Isère par exemple a des idées innovantes comme l'aménagement d'un espace ludique adressé aux enfants et aux débutants et l'installation d'un forfait multiactivité qui permet de varier les activités en faisant dans la journée du ski, du ski de fond, de la raquette et/ou de la luge. Mais toutes offres ne marcheront pas sans neige. Donc, même si le Col de Marcieu a diversifié son offre et a trouvé des solutions innovantes, il lui
se pose toujours le problème: «Comment attirer les touristes dans les hivers doux?» Principalement, les activités estivales sont transposables aux hivers plus doux. Le problème se pose cependant pour les hivers très pluvieux. Comme aujourd'hui les activités spécifiques à la montagne sont presque toutes des activités en nature, il n'y a pas véritablement de l'offre indépendant de la pluie. Donc, l'enjeu pour les stations se trouve aussi dans la création des nouvelles offres indépendantes de la neige et de la pluie.
L'organisation internationale de normalisation (ISO) a développé le premier audit en Europe prenant en compte l'environnement. C'est en 1991 qu'un pôle environnement a été établi au sein d'ISO et la famille de normalisation environnementale ISO 14000 a été créé. (cf. www.iso.org et annexe 4) En 1993, une initiative de l'Union Européenne fait entrer en vigueur l'EMAS (Eco Management and Audit Scheme) qui permet aux entreprises industriels de participer volontairement à l'audit environnemental. Cependant, cet audit vise à promouvoir une croissance économique en protégeant l'environnement. Donc, il s'intègre complètement dans le développement durable dans son premier sens du terme. En 2001, l'EMAS II amène des modifications importantes et est dorénavant applicable pour toutes les organisations. De plus, les exigences au sujet du management environnemental d'ISO 14001 ont été reprises pour faciliter aux différentes structures le passage de l'ISO à l'EMAS.
En 2003, une version test d'un audit de domaines skiables a été menée par la fondation pronatura-proski. Les sites test étaient la station de Malbun en Liechtenstein, la station de Planai à Schladming en Autriche, et la station d'Adelboden en Suisse. La méthode de l'audit dans les domaines skiables s'appuie sur les principes fondamentaux de l'EMAS et porte essentiellement sur
la relation avec le milieu naturel et le paysage, l' exploitation agricole et forestière ainsi que les risques naturels. Les retombées économiques et sociales ne sont pas prises en compte. Aujourd'hui l'audit est en application dans les stations en Allemagne.63 (cf. l'aperçu général de la démarche pour l'intégration des domaines skiables en annexe 5)
Egalement en 2003, un guide64 de sensibilisation à l'environnement des stations de sports d'hiver pyrénéennes donne des conseils pratiques par domaine concernant les différentes réglementations à appliquer, des propositions pour la recherche d'informations, des listes de contacts utiles et des formulaires types pour faciliter la saisie des données. Cependant, ce guide reste appliqué qu'à l'intérieur du massif des pyrénéens bien qu'il soit facilement transposable à tous les massifs français grâce à ses références au droit français bien lisibles et très détaillées selon les différents champs d'application. En effet, la législation concernant les domaines skiables dans tous les pays de l'arc alpin reste très opaque dû à une grande diversité de différentes domaines législatives concernées.
Cependant, la convention alpine, un traité international entré en application en 1995, a la vocation de former une base législative commune et internationale pour la protection des Alpes. Notamment, le protocole tourisme pourrait apporter un outil important à des avancements dans la protection de l'environnement au sein des domaines skiables. Mais pour l'instant la convention alpine reste très floue dans ses propositions et est donc interprétable de diverses manières différentes. Un bon exemple pour éclaircir ce constat est l'article concernant les installations d'enneigement:
« Les législations nationales peuvent autoriser la fabrication de neige pendant les périodes de froid propres à chaque site, notamment pour sécuriser des zones exposées, si les conditions hydrologiques, climatiques et écologiques propres au site concerné le permettent. » (cf. convention alpine, protocole tourisme, article 14.2)
63Plus d'informations ne seront pas disponible officiellement avant l'automne 2007. 64rédigé par l'Agence Régionale Pour l'Environnement de Midi-Pyrénées avec le soutien technique de l'Agence de la Maîtrise de l'Energie et de l'Environnement (A.D.E.M.E.), du Service d'Etudes et d'Aménagement du Tourisme en Montagne (S.E.A.T.M.), et du Syndicat National des Téléphériques Français (S.N.T.F.)
«... si les conditions hydrologiques, climatiques et écologiques propres au site concerné le permettent » ne donne aucune précision sur les circonstances réunis et nécessaires pour interdire l'enneigement artificiel. De plus, même si cela a été signé par les pays membres, l'application de la convention alpine et de ses protocoles n'est pas toujours garantie. Les domaines de ski sur les glaciers ouverts en été sont souvent enneigés artificiellement en dehors les périodes de froid ce qui signifie une violation de la loi mais qui ne porte aucune conséquence pour l'instant.
Un autre exemple d'audit environnemental des stations de ski est la grille d'analyse de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de la Protection de la Nature) en Haute-Savoie, en Savoie et en Isère. Ce projet a pour objectif de mettre en place une grille d'analyse et une méthodologie afin de dresser un carnet de santé environnemental des stations et faire ainsi le point sur les bonnes et mauvaises pratiques des stations impliquées. Le principe n'est pas d'attribuer un label aux stations, mais de comprendre quels sont les impacts environnementaux des stations afin de les accompagner par la suite dans une démarche environnementale. Cette grille va être tester durant l'été 2007 dans six stations rhône-alpines afin d'établir la version finale applicable par les stations qui souhaitent connaître leur impacts environnementales et sociales pour ensuite engager des mesures d'amélioration.
Une initiative plus ancienne que celles dans les alpes et dans les pyrénéens est la charte environnementale «sustainable slopes» (pistes soutenable) établie par l'association nationale des stations de ski aux Etats Unies (NSAA - national ski areas association) en 2000. Aujourd'hui environ 132 stations de ski ont adapté les principes environnementaux de cette charte, ce qui représente une portée beaucoup plus importante que celle des initiatives européennes (cf. annexe 6).
Résumé de la partie III
Les sciences du climat se trouvent seulement au début. Nous savons que le changement climatique portera et porte déjà des conséquences importantes sur notre vie. Mais nous ignorons l'amplitude exacte de ces conséquences. Les chercheurs estiment une augmentation de la température moyenne globale entre 1,4°C et 4°C.
Des projets de recherche actuelle nous donnent cependant la certitude que le réchauffement climatique dans les Alpes aura des grands impacts sur le tourisme de sports d'hiver. Avec une augmentation de la température dans les Alpes depuis 1880 deux fois plus importante que la moyenne globale, une forte sensibilité des Alpes au changement climatique peut être soupçonnée.
Les prévisions d'une perte complète des glaciers alpins et de l'augmentation de la limite fiable d'enneigement naturel forcent les stations de sports d'hiver de s'adapter aux changements à venir.
L'enquête menée dans le cadre de ce mémoire montre l'importance d'un bon enneigement des pistes pour les pratiquants de sports d'hiver et aussi leur disposition de remplacer le séjour de sports d'hiver par un séjour à la mer.
Les stations de sports d'hiver ont cependant des possibilités différentes pour s'adapter aux enjeux actuels. Certaines entre elles ont recours aux solutions technologiques en retardant les effets du changement climatique et d'autres adoptent un changement de comportement pour diversifier leur offre afin de minimiser leur dépendance à la neige. De plus, dans cette conscience générale se révèlent des démarches d'évaluation environnementale afin de minimiser l'impact des stations de sports d'hiver. Cependant, ces démarches restent pour l'instant complètement volontaire dû à un manque de bases législatives concernant cette problématique.
En suivant le chemin que l'Homme a pris dans son rapport à la nature, nous nous apercevons que la même chose s'est produit dans les sports d'hiver, seulement dans une période temporaire beaucoup plus restreinte. Au début, les sports d'hiver se passaient sans technologie dans le cadre naturel des Alpes. Il n'y avait pas de perturbation conséquente de l'équilibre naturel et des écosystèmes. Mais pas très longtemps après, les premiers aménagements pour les pratiques de sports d'hiver apparaissent et commencent à conquérir la montagne. Le cadre naturel se transforme dans un cadre environnemental, d'artefact.
Avec le plan neige en France après la deuxième guerre mondiale les aménagements prennent une telle ampleur en sorte qu'ils ne peuvent pas rester sans impacts sur l'environnement et sur la nature (ou ce qu'il reste d'elle).
Ces grandes installations reflètent une sorte d'arrogance qui veut montrer la supériorité de l'Homme à la nature. Mais cette politique commence à se calmer avec les premières manifestations des écologistes qui démontrent le dégât provoqué par les aménagements et ensuite par le changement climatique. Ce dernier représente un enjeu important pour les stations à cause du manque de neige prévu des précipitations abondantes et donc dangereuses, un risque élevé d'érosion, d'avalanches en haute altitude, etc. Pour ces raisons il est vital pour les stations de sports d'hiver d'innover afin de trouver des offres touristiques indépendant de la neige et de minimiser leurs impacts sur les écosystèmes.
. La discussion autour de la question de l'avenir des stations oscille entre un développement durable, une évolution soutenable ou une fermeture complète.
La question se pose de savoir quelle solution est la plus soutenable pour les Alpes et ses écosystèmes, ses habitants, ses exploitants et ses touristes. Les recherches actuelles sur le changement climatique et notamment la forte
sensibilité des écosystèmes alpins concernant l'augmentation de la température montrent le besoin immédiat d'action. L'environnement et la nature représentent les ressources principales du tourisme. De diverses enquêtes ont démontré que les touristes de sports d'hiver ne viennent pas seulement pour la descente. Pour une partie importante entre eux, le cadre environnemental joue un rôle important à côté de la pratique de sport d'hiver. Mais il ne peut pas y avoir la même solution pour toutes les stations de sports d'hiver. Chaque station doit trouver son chemin à elle en se transformant d'une station de sport d'hiver à une station«respectueuse» de montagne avant qu'il ne le soit trop tard.
Cependant, pour l'instant aucunes décisions juridiques arrive véritablement à introduire des démarches d'une minimalisation des impacts environnementaux des stations de sports d'hiver. Les démarches actuelles se font surtout volontairement comme démontré dans le dernier chapitre. Mais les ressources naturelles appartiennent à tout le monde et ne devraient pas être dégradé sans limite pour le plaisir de quelques-uns.
Pour cette raison, il est important que la participation active du peuple en défendant les droits de la nature et de l'environnement arrive de meilleure manière à porter son ampleur sur la gestion des stations de sports d'hiver. Cependant, il est important à veiller que les actions de protection de l'environnement du côté des stations ne deviennent pas des pseudo actions qui donnent une «image verte» afin d'attirer plus de clientèle sans avoir véritablement entrepris des efforts en profondeur de protection.
L'enquête montre qu'une partie importante des touristes de sports d'hiver tendent de choisir une autre destination quand il y aura un manque de neige. Pour éviter que cette réactivité devienne une tendance forte, les stations (surtout les petites et les moyennes) devraient chercher d'autres offres touristiques indépendantes de la neige dès aujourd'hui. Même si les grandes stations se sont bien sortir de l'hiver 2006/2007, qui était généralement mal
enneigé, la concurrence internationale des destinations, la baisse des jeunes pratiquants les sports d'hiver, etc. portent des grandes risques pour eux sur le moyen terme. Les Alpes françaises sont fréquentées à une parte importante par des touristes étrangers (2 millions visiteurs des stations sont des étrangers d'un nombre total de 7 millions). Surtout que cette clientèle semble être encore plus souple concernant son choix de destination, les tendances actuelles montrent que leurs décisions sont vite prises.
Seulement peu de stations ont réussies de créer des produits innovants. Et même si certaines grandes stations arrivent d'augmenter leur revenu par une hausse de prix des forfaits, le constat reste que de moins en moins de personnes partent en sport d'hiver.
La forte expansion actuelle des agglomérations alpines et le baisse du temps de déplacement par rapport à la distance parcourue peuvent se montrer avantageux pour les stations de taille petite et moyenne proche à des grandes agglomérations en offrant des habitations dans la nature mais pas loin de la ville. Pour ces stations cela signifierait alors un passage des résidences secondaires aux résidences primaires. Il est cependant intéressant d'étudier quel type de citoyen (famille ou plutôt jeune couple) est susceptible de s'y t installer et quelles conséquences cela aura sur les habitants traditionnels et les pratiques sportives en montagne.
Donc, dans l'avenir il pourrait co-exister deux types principaux de stations: Celle qui se trouvent proche des grandes agglomérations et qui sont ouvertes quand il y a de la neige en hiver mais qui proposent également d'autres offres de pratiques sportives indépendantes de la neige. Leur offre s'adressant surtout aux jeunes de la région et aux familles. Donc, cela pourrait en même temps combattre le fait actuel qu'il n'y a pas assez de jeunes qui apprennent les sports d'hiver.
D'autre côté il pourrait y avoir des grandes stations en haute altitude, ayant recours aux solutions technologiques65 quand il n'y a pas assez de neige s'adressant surtout aux vacanciers avec un bon niveau de revenu.
Mais il y aura aussi quelques petites stations qui sortiront complètement du sport d'hiver en offrant un produit touristique complètement différent. La demande croissante aux produits du territoire, de qualité et biologiques et en plus, l'intérêt dans le patrimoine des Alpes ouvrent des horizons touristiques assez nouveaux ce qui pourrait donner une nouvelle impulsion à l'agriculture et à l'élevage alpin.
De plus, une diversification des pratiques touristiques indépendantes de la neige va de pair avec un étalement des revenus touristiques sur toutes les saisons. Pour l'instant il y a certaines stations de montagne qui sont complètement fermées pendant l'été. Mais le réchauffement climatique aura également des conséquences sur la demande touristique en été. La parution des évènements météorologiques extrêmes inclut une hausse de canicules. Donc, il est probable que les touristes vont plutôt rechercher la fraîcheur de la montagne à place d'aller à la mer comme d'habitude. Les stations doivent être préparées pour cette demande éventuelle. Cependant, le réchauffement climatique portera également des conséquences négatives sur le tourisme d'été en montagne. Des chutes de pierre, l'instabilité de chemins, la sécheresse en été qui provoquerait un manque d'eau pour les pratiques en eau vive, un risque élevé de feu de forêts sont seulement quelques-uns des risques a nommé. Mais cette possibilité pour le tourisme de montagne peut représenter une chance importante et devrait être examiné plus profondément. Elle peut cependant représenter la possibilité d'acquérir une nouvelle clientèle.
Donc, les enjeux actuels pour les stations des sports d'hiver va formé dans le proche avenir des types de stations très différentes en transformant la plupart des stations de sports d'hiver en station de montagne avec une offre diversifié et ouverte sur toute l'année. Les stations de sports d'hiver en haute
65jusqu'au moment où ce ne serait plus possible
altitude faisant confiance à des solutions technologiques vont se trouver dans une phase de crise à moyen terme quand la limite de fiabilité d'enneigement sera montée à une altitude provoquant des hivers mal enneigés et des températures trop élevées pour l'enneigement artificiel.
La viabilité des stations alpines est possible pour ceux qui arrivent à innover d'une manière attirante pour les touristes.
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Annexe A1 : différentes études pour l'analyse du marché de tourisme d'hiver en France
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Annexe A2: MITRA, 2007, Tourisme en montagne, Dossier documentaire no. 16, mise à jour juin 2007, Charbonnières-les-Bains
Annexe A3 : questionnaire «stations de ski et le changement climatique» Annexe A4 : la famille ISO 14000
Annexe A5: modèle pour l'audit des domaines skiables conformément au procédé de l'audit environnemental de l'UE
Annexe A6 : sustainable slopes - the environmental charter for ski areas