UNIVERSITE DE PARIS II
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INSTITUT FRANCAIS DE PRESSE
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La place de la presse en ligne dans la démarche
d'information des étudiants immigrés : le cas des
camerounais de l'île de France
Mémoire du diplôme de l'Institut
Français de Presse
Spécialité « Médias,
Audiences et Publics »
Ingrid Alice NGOUNOU
Sous la direction des professeurs
Josiane JOUËT et Christine
LETEINTURIER
Juin 2006
SOMMAIRE
INTRODUCTION
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Chapitre I : Problématique de recherche
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I. Problématique
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1. Cadre théorique et état de l'art
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2. Concepts et hypothèses de recherche
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II. Construction des usages et identité culturelle
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1. Etat de la construction des usages dans la recherche en
sciences sociales
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2. La question de l'identité culturelle en sociologie
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Chapitre II : Méthodologie et calendrier de la recherche
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I. Analyse de contenu des journaux
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1. Schéma d'analyse
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2. Répartition par catégories
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II. Plan d'entretiens
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1. corpus
2. contenu du guide d'entretien
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Chapitre III : Internet et la presse en ligne au Cameroun
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I. Quelques rappels
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1. Internet en Afrique
2. Internet au Cameroun
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II. Essor de la presse en ligne
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1. Origines de la presse en ligne
2. La presse en ligne au Cameroun
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CONCLUSION : Plan du mémoire
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INTRODUCTION
Lorsqu'en 1992, Al Gore alors vice-président des Etats
- unis utilisait le concept des « autoroutes de
l'information », peu de gens y virent l'évolution
démesurée qu'allait connaître la société. La
conquête de la cyberfrontière a généré
l'appellation « société de l'information ».
Ce concept désigne une nouvelle ère socio-économique,
postindustrielle, qui a transformé les relations et les pratiques
sociales du fait de la diffusion généralisée des
technologies de l'information et de la communication. « Plus que
jamais, l'Internet est considéré comme l'innovation ultime des
NTIC. On y voit la figure même de la révolution technique
décisive qui conditionne des changements sociaux et culturels,
c'est-à-dire la représentation même de la hiérarchie
des relations entre techniques et sociétés, dans le modèle
du progrès.1(*)» Internet dans son développement
quotidien bouleverse les pratiques sociales. L'univers de la presse et surtout
de la diffusion des informations n'a pas échappé à cette
redéfinition des espaces car c'est l'un des domaines les plus
touchés par l'avènement d'Internet, qui aujourd'hui est une
source d'information mais aussi et surtout un média. Le thème de
société de l'information a suscité un renouveau des
recherches en sciences sociales - en sociologie - tant sur le plan des
nouvelles techniques que sur les modes de socialisation et de consommation que
génère l'utilisation d'Internet. Koffi Annan, Secrétaire
général des Nations Unies lors de la 58e Assemblée
générale de l'organisation
déclarait :« L'énorme potentiel de ces
technologies défie notre imagination. Mais dès aujourd'hui, nous
pouvons en mesurer l'immense utilité.2(*)»
Internet a bouleversé de nombreux métiers parmi
lesquels le journalisme dont l'essentiel du travail est la collecte et la
diffusion de l'information. Dès les années 1970, les
premières entreprises de presse (américaines et
européennes), ont été informatisées
progressivement. Cela a changé les rapports entre personnels de
l'entreprise qui se faisaient dès lors par le biais des machines
(ordinateurs) reliées entre elles en réseau. L'autre
aménagement de cette introduction de l'informatique dans les
rédactions a été la modification de la production avec
une optimisation du temps et donc du travail.
La presse écrite dont on avait prédit la mort
avec l'arrivée de la télévision a donc
négocié tant bien que mal son intégration dans ce nouvel
univers.
Chapitre 1
Problématique et cadre conceptuel de
l'étude
I. Problématique
1. Question de recherche
Internet en tant que média autorise de nouveaux
défis à la presse. D'une part, elle sert d'interface pour la
collecte des informations et leur diffusion ; d'autre part, Internet est
une concurrente en tant que média.
Aujourd'hui, une nouvelle presse a vu le jour, pour entrer en
concurrence avec le trop plein d'informations qui existe sur Internet : La
presse en ligne. Appelée aussi presse numérique, presse
électronique ou cyberpresse, c'est la version en ligne des journaux
traditionnels (ayant une version imprimée)3(*) sur le net.
La presse en ligne est donc cette modification, cette
nouvelle approche de la diffusion des informations, du contenu des journaux.
Parlant de la diffusion, il est possible aujourd'hui d'atteindre un public
clairsemé et éparpillé à tous les coins de la
planète. A travers l'interactivité que permet l'Internet, il est
envisageable de communiquer avec ce public redéfini. Il n'est plus
question d'estimer que les lecteurs d'un journal sont ceux qui ont accès
à sa version imprimée.
Parlant de ce public qui est délocalisé de la
zone de diffusion du journal, il est possible effectivement pour eux de
recevoir les informations de leurs pays en consultant les sites de journaux en
ligne.
C'est de ce public qu'il est question dans ce travail. Ce
public, ce sont les étudiants camerounais de l'île de France.
Corpus étroit car il n'est pas question du quantitatif mais du
qualitatif. Ce travail est une analyse des discours de ces Camerounais qui
vivent loin de leurs pays et doivent pourtant s'informer d'une part sur
l'environnement réel dans lequel ils vivent (île de France) et
d'autre part, de l'environnement immatériel d'où ils viennent
(Cameroun). À travers l'Internet comme outil et la consultation des
journaux comme pratique, ils se rapprochent de leur milieu d'origine, assistent
à son évolution, participent quelque peu à son
élaboration et surtout gardent le lien social d'où
l'intérêt réel de ce sujet, l'intérêt
socioculturel : Celui d'un rapprochement possible et d'une participation
éventuelle d'une population immigrée au développement de
son pays d'origine. Le choix du corpus trouve ici une justification. Les
étudiants sont considérés comme des immigrés
temporaires, qui généralement ont fait une première partie
de leurs études dans leurs pays. À travers ces journaux, ils
lisent leurs pays, ils ne se sentent pas déconnectés d'une
réalité qui est la leur. L'interactivité que permettent
ces sites est une plateforme de discussion et un champ d'expression possible et
exploitable à l'instar du courrier des lecteurs et des droits de
réponses. Cette interactivité peut être
développée à travers des forums et listes de diffusion
pour rester en contact avec des problématiques locales.
L'intérêt sociologique et donc scientifique de
cette étude est de révéler les nouveaux usages et
pratiques d'une population qui a des journaux pour s'informer sur son espace de
vie mais aussi, des journaux en ligne pour s'informer sur son pays d'origine.
Il sera question ici de voir si la pratique de la lecture en ligne est
réelle et générale ou si elle n'est effectuée que
pour cette presse dont on ne pourrait avoir la version papier.
Puisqu'il s'agit d'un pays dont les médias sont
très peu développés sur l'Internet, c'est la lecture de la
presse en ligne qui peut être examinée car tous les quotidiens
camerounais ont une version en ligne et peuvent constituer une base d'analyse
contrairement à la radio et la télévision qui n'existent
pas véritablement sur Internet. Nous signalons tout de même que ce
premier travail est un débroussaillage. Car à terme, examiner la
question des pratiques et des usages des camerounais concernant les
médias sur Internet nous semble envisageable. Il sera dès lors
question de faire un repérage intégral c'est-à-dire, la
radio, les journaux et la télévision sur Internet. Mais compte
tenu du temps court, des moyens matériels modestes et des outils
méthodologiques insuffisants dont nous disposons, nous allons pour ce
premier travail, présenter le calendrier de notre recherche.
N'ayant accès aux informations de leurs pays d'origine
que par Internet, quelle place occupe la lecture de ces journaux en ligne dans
la stratégie d'information au quotidien ? d'où
l'énoncé de notre question de départ : Quelle
est l'importance de la consultation des journaux camerounais en ligne dans la
démarche d'information quotidienne des étudiants Camerounais
de l'île de France?
2. Cadre théorique et Etat de l'art
Le cadre théorique est celui de la construction des
usages ou mieux des pratiques car comme le dit Josiane Jouët,
« l'usage est plus restrictif et renvoie à la simple
utilisation tandis que la pratique est une notion plus élaborée
qui recouvre non seulement l'emploi des techniques (l'usage) mais aussi les
comportements, les attitudes et les représentations des individus qui se
rapportent directement à l'outil4(*). » Dans ce travail il est question de
s'attarder sur les utilisations mais aussi et sur la fonction de lien social
que remplit cette pratique. Car au - delà de la technique et de la
consultation des journaux, il y a une question d'identité culturelle
à préserver, et de rapports avec sa famille et ses proches
à conserver. Jacques Perriault parle de « suppression de
l'absence5(*) ». Traiter d'un sujet sur les pratiques
sociales des individus ne peut se faire sans tenir compte des évolutions
qu'ont connues les notions d'usage et de pratique dans la recherche
sociologique depuis des années, les sortant du cadre totalement
technique pour les affecter au social.
Dans son ouvrage intitulé la logique de
l'usage, Jacques Perriault explique la fonction de prothèse social
que remplissent les appareils techniques que les individus utilisent ou
décident d'utiliser. Publié en 1989, ce livre revient sur les
raisons qui peuvent pousser à adopter une innovation et pas une autre.
La raison industrielle qui sous-tend la thèse d'une utilisation telle
que voulue par celui qui a fabriqué l'objet n'est pas réel. Si
oui, dans la seule mesure où elle informe les utilisateurs potentiels de
ce à quoi sert cette innovation. « Cette fonction sociale
d'affectation des appareils recourt à de nombreux paramètres qui
relèvent de l'imaginaire, du milieu et de sa culture technique, de
l'individu proprement dit et de son projet. 6(*) » Les raisons de l'appropriation d'une
innovation sont donc d'ordre personnel et social.
Des années plus tard, en 1996, Gilles Pronovost dans
Médias et pratiques Culturelles pose la problématique
des usages sociaux reliées aux médias en tenant compte d'une part
de la réalité industrielle, d'autre part de la
réalité sociale de l'individu. Il définit les usages
sociaux comme « Les processus sociaux par lesquels les sujets
individuels en viennent à structurer leurs rapports aux médias
dans le temps et dans l'espace, dans le contexte de l'ensemble de leurs
pratiques culturelles et en interaction avec des logiques industrielles
dominantes. 7(*) » Une telle définition, il
le rappelle, « implique que les acteurs n'ont pas uniquement des
comportements de consommation culturelle, mais que leur
`'participation'' est modulée par une trajectoire à la fois
personnelle et sociologique.8(*) » Il parle de continuum
théorique pour expliquer le fait qu'une pratique sociale peut
être provisoire, stabilisée, abandonnée et de continuum
empirique pour rappeler que ces pratiques sont liées au temps, au
cycle de vie. Donc, les pratiques sociales s'appuient sur les
représentations sociales, les situations, les époques et
périodes et sur des positions sociales. Les deux ouvrages sus
cités évoquent les innovations de façon
générale et parlent de médias classiques en tenant compte
des technologies de l'information et de la communication. La recherche sur les
TIC a aussi évoluée en s'articulant sur les champs de la
réception mais aussi sur les logiques d'usages et les
représentations avec « la construction des concepts
de logiques et de significations d'usage qui prennent en compte la
complexité des facteurs culturels et sociaux qui interviennent dans le
rapport à la technique.9(*) » Dans la logique de ces travaux sur la
construction des usages, nous allons nous intéresser à un cadre
particulier pour prendre un exemple de construction d'un usage qui tient compte
de la réalité sociale des individus car « la
dimension symbolique des processus sociaux - techniques constitue
désormais l'axe majeur des recherches sur les NTIC. 10(*)»
3. Concepts et hypothèses de recherche
« Le concept n'est pas seulement une aide pour
percevoir mais une façon de concevoir.11(*)» Les concepts que nous allons utiliser dans
ce travail sont à définir afin de préciser notre champ de
travail.
Importance : Le Petit Larousse
illustré définit ce mot comme le caractère de ce qui
importe par sa valeur, par son intérêt, par son rôle,
caractère de ce qui est considérable par la force, le nombre, la
quantité. De cette définition ressortent les indicateurs que
nous allons utiliser pour matérialiser la notion d'importance. Le
nombre, la quantité. Il sera question dans ce travail de
fréquence de consultation des journaux du corpus, du rang qu'occupent
les journaux en ligne camerounais dans la consultation des journaux en
général.Il sera enfin question des rapports qu'entretiennent les
publics avec ces journaux. Se contentent-ils de le lire ou participent -ils
à son service de communication ?
Démarche d'information : Dans la
définition du mot que donne le Petit Larousse illustré, il y a le
mot tentative qui évoque la volonté d'essayer de faire
quelque chose pour obtenir un résultat. Dans le cadre de notre
étude, il s'agit de la consultation des journaux en ligne. D'une
manière générale, ce concept devrait évoquer la
lecture des journaux, l'écoute de la radio, le visionnage de la
télévision ou encore la consultation des journaux sur Internet et
même l'écoute de la radio et le visionnage de la
télévision sur Internet. Notre travail est une introduction qui
va se limiter à la presse en ligne.
Avec les concepts de démarche d'information et
d'importance, nous avons deux questions secondaires :
§ Quelle place occupe la consultation des journaux
camerounais en ligne dans la démarche d'information de notre
corpus?
§ Qu'est ce qui est à l'oeuvre derrière
cette interactivité technique ?
Ces deux questions secondaires induisent les deux
hypothèses de notre recherche. Selon Madeleine GRAWITZ,
« L'hypothèse est une proposition de réponse
à la question posée.12(*) »
Nous avons bâti notre travail autour de deux
hypothèses, qui révèlent les deux dimensions de
l'appropriation d'une innovation que nous avons évoquées plus
haut. La dimension technique et la dimension sociale, celle du lien social
possible.
§ La consultation des journaux en ligne camerounais est
une réalité et elle occupe une place importante, dans la
démarche générale d'information des étudiants
camerounais de l'île de France. Cette hypothèse de recherche, qui
a pour fondement la sociologie des usages veut déterminer le rang
qu'occupe la consultation des journaux de notre corpus dans la
démarché générale d'information de notre public
cible. Il sera question de savoir déjà si la lecture de cette
presse est une pratique installée ou elle est irrégulière.
Si elle occupe une place importante, il y'a une justification que confirme la
deuxième hypothèses.
§ Au - delà de l'interactivité technique,
se trouve une question sociale, celle de l'identité à
préserver et à conserver. Ils ont cette pratique parce qu'ils
veulent garder le contact avec leur pays et participer par le moyen des forums
à des discussions proposées par ces médias.
« Plus que jamais dans les données sur l'usage, on est
amené à recueillir des interprétations, qui
concrétisent et construisent un point de vue de l'usager.13(*) ». Le fondement
de cette proposition se trouve dans la question de l'identité.
Identité culturelle et lien social à entretenir.
Le public qui constitue notre corpus se retrouve dans une
dualité par rapport à leur environnement social. Avec d'une part
le lieu où ils vivent et donc qui doit les préoccuper sur le plan
de l'information, et d'autre part le lieu d'où ils viennent et avec
lequel ils doivent garder des rapports. A travers l'observation et des
entretiens qualificatifs, on pourra déterminer la manière dont
est gérée cette double appartenance à des mondes sociaux
qui sur le plan de l'accès aux informations, sont inégaux .
car, on a le trop plein d'informations ici en France et la rareté des
informations venant du Cameroun.
Ces deux hypothèses englobent les deux services que
nous proposent un journal, l'information et la communication.
Il n'est nullement question de faire une étude
quantitative des lecteurs de cette presse en ligne, mais de savoir comment ils
ont intégré la pratique et quelles sont les raisons et les
satisfactions sociales qu'ils ont. Notre corpus sera donc constitué de
lecteurs avérés de cette presse. Il n'est pas question de fournir
des chiffres, mais d'analyser des discours pour en tirer des conclusions
confirmant ou infirmant nos hypothèses de recherche. Ce travail est dans
une large mesure une première étape en vue de dégager les
grandes lignes d'une problématique pour poursuivre les recherches
l'année prochain. C'est un champ de présentation de la
méthodologie et des outils qui restent moins rigides parce que pouvant
être modifiés une fois de plus. Car il s'agit de dégager un
cadre théorique et de présenter un modèle d'analyse en
cours de test.
II. Construction des usages et
identité culturelle
1. Etat de la construction des usages dans la recherche
en sciences sociales
2. La question de l'identité culturelle en
sociologie
Chapitre 2
Choix méthodologiques
Madeleine Grawitz définit la méthode comme
« un ensemble concerté d'opérations, mises en
oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps de principes
présidant à toute recherche organisée, un ensemble de
normes permettant de sélectionner et coordonner les techniques. Elles
constituent de façon plus ou moins abstraite ou concrète,
précise ou vague, un plan de travail en fonction d'un but.14(*) » En effet, la
méthode en tant que plan de travail définira les techniques,
procédés et outils que nous utiliserons pour atteindre le but de
cette étude c'est-à-dire vérifier les hypothèses
qui ont été émises.
La méthode que nous avons choisie est celle de
l'individualisme méthodologique.
« L'individualisme méthodologique est une
méthode qui vise à expliquer les phénomènes sociaux
en deux étapes organiquement liées : 1/ une étape
d'explication qui consiste à montrer que ces phénomènes
sociaux sont la résultante d'une combinaison ou d'une agrégation
d'actions individuelles ; 2/ une étape de compréhension qui
consiste à saisir le sens de ces actions individuelles, et plus
précisément à retrouver les bonnes raisons pour lesquelles
les acteurs ont décidé de les effectuer15(*) ».
L'individualisme méthodologique est une méthode
explicative qui repose sur deux notions constitutives qui sont :
L'action : « Une action
est un comportement intentionnel, c'est-à-dire une conduite visant
consciemment, délibérément à atteindre une
fin16(*) ».
La notion d'action présuppose que l'acteur a une liberté dans ses
choix. « Dire que l'action vise une fin sous entend que, dans sa
situation et compte tenu des moyens et des informations dont il dispose,
l'acteur pourrait chercher à atteindre d'autres fins. Or il ne peut pas
les atteindre toutes simultanément parce que ses moyens - son temps et
ses autres ressources - sont limités. Il doit donc établir une
échelle de préférences entre les fins17(*) ». On parle de
rationalité instrumentale. Cette notion conforte celle de
démarche que nous avons évoquée dans notre question de
départ pour évoquer la volonté et surtout la
liberté de choix. Le public que nous allons étudier est celui des
étudiants qui consultent la presse en ligne. Et ce sont des actions
individuelles que nous devons préalablement observer pour mieux les
expliquer.
L'agrégation :
« n'est rien d'autre que l'addition, ou en d'autres
termes la juxtaposition, des actions individuelles18(*) ».
Le schéma d'explication de l'individualisme
méthodologique peut être résumé par la formule
S= f a (C, p)
Les phénomènes sociaux à expliquer
S sont une fonction (combinaison) f des
acteurs a. Ces actions sont elles - mêmes fonctions du
contexte social C et des préférences
p des acteurs concernés.
Nous allons pour ce travail effectuer des entretiens pour
saisir le sens des actions individuelles afin de mieux les saisir et une
analyse de contenu des journaux qui nous intéresse afin de les
présenter et mieux analyser tout qui sera dit les concernant. Nous avons
deux types de corpus différents et qui correspondent aux deux techniques
que nous allons utiliser. On a un premier corpus qui est composé des
étudiants camerounais de l'île de France à qui nous allons
proposer une enquête par entretien. Le deuxième corpus est
constitué de l'ensemble des sites Internet des journaux à savoir
www.cameroon-tribune.net,
www.quotidienmutations.net et www.lemessager.net dont nous allons faire une
analyse de contenu pour faire ressortir les offres en matière de
communication avec le public, dissemblables des offres d'information qui est
l'actualité.
I. Analyse de contenu des journaux
L'analyse de contenu
est « une technique de recherche pour la description
objective, systématique et quantitative du contenu manifeste de la
communication, ayant pour but de les interpréter.20(*) »
Il ne s'agit pas de faire une analyse complète des
sites Internet des trois journaux de notre corpus, mais d'analyser les
éléments qui créent et entretiennent les relations avec
les internautes. Nous allons pour l'essentiel nous intéresser à
l'analyse de la dynamique de ces sites, le but étant de souligner toutes
les possibilités d'interactivité qu'elle propose à ses
lecteurs.
Est - ce que ces journaux ont pour leur part pris en compte
cette ouverture et tiennent compte au quotidien de ces lecteurs ? Est ce
que ces journaux ont développé l'interactivité, base de la
communication sur le net ? Ou encore est ce que ces journaux en plus de la
lecture des articles offrent un cadre d'échange, de dialogue et de
discussion à ces lecteurs particuliers ?
Nous allons identifier les journaux et présenter le
schéma d'analyse de notre analyse de contenu que nous allons
véritablement réaliser l `année prochaine.
Cameroon-tribune, Mutations et Le
Messager en ligne sont les trois journaux de notre corpus. Nous avons
choisi ces trois quotidiens nationaux. Tout d'abord parce qu'ils sont les seuls
journaux camerounais à avoir une véritable publication
électronique actualisée et entretenue (lifting du site,
création de nouveaux liens, changement des questions du forum ou
des sondages...). Ensuite parce que ce sont des quotidiens et que
l'actualisation, de part leur statut doit se faire de façon quotidienne
et donc, il sera facile de la vérifier car notre observation n'est pas
trop étendue dans le temps. Enfin, parce que ce sont les journaux les
plus consultés, constat fait sur la base des entretiens exploratoires,
donc familiers au public qui nous intéresse dans le cadre de cette
étude.
1. Identification des journaux et schéma
d'analyse
a. Identification des sites
Nom du journal
|
Cameoon - tribune
|
Le Messager
|
Mutations
|
Société éditrice
|
Société de Presse et d'édition du
Cameroun
|
Free group Media
|
South Media Corporation
|
Nom du site
|
www.cameroon-tribune.net
|
www. lemessager.net
|
www. quotidienmutations.net
|
Email
|
Cameroon-tribune@cameroon-tribune.cm
|
|
jmutations@yahoo.fr
|
Administrateur du site
|
Jean Baptiste Essissima
|
Gérard Okono
|
Samuel Ngue
|
b. Schéma d'analyse
Notre analyse de contenu est une analyse de
vérification d'une des hypothèses de cette étude. Est ce
que les journaux électroniques développent l'interactivité
pour intéresser cette catégorie de lecteurs ? Les
étapes de notre analyse de contenu sont celles que propose Madeleine
Grawitz. Cet examen se fera donc sur la base du choix des catégories et
des unités de quantification.
« Les catégories sont les rubriques
significatives, en fonction desquels le contenu sera classé et
éventuellement quantifié. 21(*)» Tenant compte de notre corpus
composé des journaux numériques et de l'objectif que nous
poursuivons qui est de démontrer l'interactivité et les offres en
communication, nous avons choisi les catégories relevant des relations
avec les internautes et les liens hypertextes.
La principale unité de quantification est
l'unité de numération. Pour formuler les fréquences. Et
surtout pour établir des proportions et analyser la place
accordée aux catégories choisies.
2. Répartition par catégories
a. Relations avec les internautes
Newsletter
Les newsletters ou lettres d'information sont des
messages qu'envoient un journal à ses abonnés pour leur informer
soit du contenu d'une édition du journal, d'une publication
spéciale ou encore d'une modification apportée au site.
L'abonné est considéré comme un privilégié
qui doit être informé d'une situation avant non abonnés qui
le découvriront.
Cameroon - tribune l'intitule
lettre d'information et Le Messager newsletter ainsi que
Mutations. Dans le cadre de la consommation de ces journaux et pour
des besoins de cette recherche académique, nous nous sommes
abonnés à ces lettres d'informations et aucun mail de ces
journaux ne nous est parvenu. A Mutations, le lien existe, mais la page de
renvoi est vide contrairement aux deux autres journaux où il est
possible de s'inscrire c'est-à-dire d'introduire son mail et cliquer sur
enregistrer.
Sondage
Le sondage est une procédure d'enquête visant
à connaître la répartition des opinions sur un sujet
donné. C'est une forme de communication d'un journal avec son public. Le
Messager pendant la durée de notre observation avait un sondage dont la
question était : « Que pensez - vous de la campagne
de lutte contre la corruption et les détournements de deniers
publics ? » avec trois possibilités de
réponses :
§ Elle est la bienvenue
§ C'est du bluff
§ Le plus important c'est de récupérer les
fonds détournés.
Le procédé est de cliquer sur la réponse
qui partage votre avis et puis cliquer sur OK. Vous avez dès lors les
résultats actualisés du sondage avec le nombre de vote par
réponse, le nombre de vote total, et les pourcentages y afférents
et un lien sur les archives des sondages. Le Messager a créé son
service de sondage le 9 juin 2004 après la restructuration du site et le
premier sondage portait d'ailleurs sur la question « que pensez -
vous de la présentation de votre site ? » Pour ce
qui est de l'actualisation du sondage, il est irrégulier mais porte tout
de même sur l'actualité. A Cameroon - tribune , le sondage est
actualisé car le dernier en cours date du 6 avril
2006 :« NTIC et société de l'information vues
d'Afrique » Les possibilités de réponses
étaient :
§ Une chance sans précédent pour le
décollage de l'Afrique
§ La réduction du `'fossé
numérique'' est remarquable mais ne suffit pas
§ Vu la masse de pauvres ruraux, il y a loin de la coupe
aux lèvres
§ Beaucoup d'agitation pour peu de choses
Après le choix et un clic sur voter, on a accès
à la page sur le sondage en cours, les réponses et les sondages
antérieurs. Celui en cours est le neuvième.
Livre d'or
Idée qu'on ne retrouve que sur le site de Cameroon -
tribune. C'est une page où des lecteurs, admirateurs laisse des massages
d'encouragements et de félicitations à l'équipe du
journal. L'accès est facile, un clic sur le lien et vous introduisez
dans un formulaire nom, prénom, mail, localité et votre message
qui doit avoir un maximum de 255 lettres. A la date du 26 avril, il y'avait
1418 messages.
b. Interactivité
Forum de discussion
Usenet est le nom du réseau
d'ordinateurs qui participent aux forums. Les utilisateurs
disséminés dans le monde peuvent lire tous les messages
rédigés par d'autres abonnés et leur répondre soit
collectivement, soit par le biais de leurs boîtes électroniques
personnelles. Ils rassemblent des personnes s'intéressant plus ou moins
aux mêmes sujets. Contrairement aux listes de diffusion, il n'est pas
nécessaire de s'abonner et l'internaute doit faire la démarche
indispensable pour les consulter (ouvrir les fenêtres).
Réactions diverses
Le Messager est le seul de ces journaux à proposer une
demi - colonne aux réactions des internautes. Le titre et le
résumé des réactions sont perceptibles sur la page
d'accueil. Les réactions portent sur l'actualité du jour et le
service connaît un véritable succès vu le nombre de
réactions et la pertinence de celles - ci.
c. Accès aux services
Archives du journal
Annonces et appels d'offres
Téléchargements
d. Hypertextes et hyperliens
II. Plan d'entretien
L'entretien est « un
procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de
communication verbale, pour recueillir les informations, en relation avec le
but visé. 22(*)» Il existe plusieurs types d'entretien et nous
allons utiliser l'entretien qualitatif.
L'entretien qualitatif vise à obtenir des
données auprès des individus, sur leurs attitudes, leurs
comportements et leurs opinions à propos d'un thème donné,
en leur donnant la liberté de parole. Il fait construire un discours qui
permettra de découvrir les raisons d'une pratique qui dans notre cas,
est la consommation des journaux en ligne. L'entretien qualitatif est un
entretien en profondeur. Tenant compte de la typologie des entretiens
qualitatifs et des résultats que nous recherchons, nous allons mener un
entretien semi - directif.
1. Corpus
Le corpus est restreint car on ne recherche pas une
représentativité statistique. Il est composé
d'étudiants camerounais de l'île de France. Le choix des
étudiants tient compte du fait qu'ils sont fortement liés
à leur pays (ils y ont fait une partie de leurs études, ils
comptent y retourner, ils y ont de la famille et des amis...) Du fait de
leur statut, ils tiennent à avoir des informations sur leurs pays (pour
s'informer, mieux percevoir l'évolution de leur société,
mieux se préparer au retour) ; et donc sont en immigration
temporaire et non définitive comme les Camerounais nés en
île de France. Pour ce qui est de la taille de notre échantillon,
il est difficile de se prononcer puisque nous n'avons pas véritablement
réalisé des entretiens sauf quelques - uns (exploratoires) lors
de la définition du sujet de recherche. Il en est de même du mode
d'échantillonnage qui reste une utopie dans notre cas. Mais, il sera
diversifié sur la base des critères naturels comme l'âge,
le sexe ; des critères sociaux comme le niveau d'étude et
des critères sociologiques comme la durée du séjour
déjà réalisé. Le recrutement de cet
échantillon ne pourrait se faire sur la base des fichiers car seule
l'ambassade détient les données sur le nombre et les
catégories des étudiants et lors d'un premier contact avec elle,
nous avons été informé que ce sont des données
confidentielles. Le recrutement du corpus se fera par un informateur relais qui
sera l'association des étudiants camerounais de France qui
possède une base de contact élargie moins que celle de
l'ambassade mais qui nous fournira un choix plus diversifié qu'un
recrutement à l'aide de tiers.
2. Contenu du guide d'entretien
Le guide d'entretien est une liste des questions
préparées et qui couvre l'ensemble des questions qui seront
posées aux enquêtés. Dans le cadre d'une enquête
qualitative, ce guide d'entretien reste ouvert c'est-à-dire modifiable
selon les propos de l'interviewé.
Pour l'essentiel, nous allons nous intéresser aux
informations suivantes :
§ Question préalable ; quelles sont
les habitudes de consommations de notre public : Il s'agit ici de
déterminer quels sont les journaux qu'ils lisent, et surtout les
journaux en ligne qu'ils consultent. Afin d'établir un préalable
sur les habitudes de consommation de la presse en général et de
la presse en ligne en particulier.
§ Fréquence de consultation des journaux
en ligne : Est - ce une pratique installée,
irrégulière ou situationnelle ? les questions relevant de
la fréquence auront pour but d'identifier ce qui ont fait de la
consultations de la presse électronique une pratique courante et
quotidienne.
§ Durée de consultation :
Cette interrogation a pour but de reconnaître et de classer en
catégories ceux qui ne se contentent que de lire les titres et quelques
articles et ceux qui y passent plus de temps donc qui a priori régissent
aux articles, sont membres de forums de discussions...
§ Rapports avec les journaux en
ligne: Préférences, inscriptions aux
lettres de diffusion, membres de forums de discussion, rapports avec les
journalistes...
§ Réflexion sur la presse en ligne et son
importance pour chaque interviewé.
§ Se sentent-ils appartenir à une
communauté à travers ces journaux ? Ont ils l'impression de
se sentir plus solidaires des difficultés ou des réussites de
leurs pays à travers ces journaux qui rapportent
l'actualité ? questions qui se rapportent à
l'identité culturelle des enquêtés.
Chapitre III
Internet et la presse en ligne au Cameroun
Puisqu'il s'agit tout de même de s'introduire
dans le domaine de l'évolution d'Internet au Cameroun, nous avons
jugé important pour cadrer le sujet, de faire un bref aperçu
historique d'Internet au Cameroun, des conditions d'accès et de
l'évolution de la presse en ligne au Cameroun. Nous rappelons
qu'à terme, il sera probable de faire le tour de la question concernant
la radio, la télévision sur Internet. Internet est un
réseau informatique global; « il s'agit du réseau
mondial le plus vaste et il est ouvert à tous par le biais d'un
abonnement dont le prix ne cesse d'être revu à la
baisse. 23(*)» La baisse
des prix d'accès à Internet a favorisé son utilisation
dans les pays en voie de développement comme le Cameroun. Rappelons tout
de même que le world wide web est le service le plus utilisé et
c'est d'ailleurs grâce à lui qu'Internet sera popularisé.
Il est développé par le britannique Timothy Berners - Lee et le
belge Robert Caillau l'un et l'autre du centre européen de recherche
nucléaire (CERN) de Genève24(*). Grâce à ce système, il devient
possible de créer des pages d'informations et la norme utilisée
est le Html, hyper text markup language.Le premier logiciel de navigation sera
mis au point par un étudiant de l'lllinois Marc Andressen ; il
s'agit de Mosaïc qui donnera une interface graphique et donc
simplifiera l'utilisation. En avril 1994, on assiste au lancement de Netscape
navigator, premier logiciel de navigation gratuit. Nous allons évoquer
la naissance et l'évolution d'Internet en Afrique et surtout au
Cameroun, pays qui édite les journaux que nous allons étudier.
Parler de la presse en ligne camerounaise exige de
rappeler quelques informations historiques, de présenter les conditions
d'accès à Internet et enfin de présenter ces journaux,
c'est l'objet de ce chapitre.
I. Quelques rappels
1. Internet en Afrique
En 1996, seulement quatre pays africains possédaient
des circuits internationaux supérieurs à 64 Kbps (Afrique du Sud,
Kenya, Egypte et Tunisie). En 1999, 51 des 54 pays de l'Afrique avaient un
accès au réseau et aujourd'hui, tous les pays africains sont
connectés à l'Internet25(*). Il existe tout de même de grandes
disparités liés aux écarts des développements de
réseaux de télécommunications entre tous les pays du
continent. À cette fracture numérique intracontinentale, on doit
ajouter un autre fait, la fracture numérique intra-pays. Car, dans de
nombreux pays africains, l'accès à l'Internet est davantage une
affaire des élites. Les équipements sont plus accentués
dans les grandes métropoles. Internet avec la
« libéralisation » qu'il apporte sur le plan
informationnel modifie les rapports entre gouvernants et gouvernés.
« Face à ce dilemme, un arsenal de solutions
répressives se déploie, par exemple, en Algérie, au Maroc,
en Tunisie, en Mauritanie, au Sénégal et même en
Amérique et en Europe. Les régimes légifèrent,
surveillent, censurent avec une énergie décuplée par le
sentiment qu'une course de vitesse est engagée contre la
cyberdissidence. 26(*)»
L'arrimage du continent sur la toile a été l'objet
de nombreuses rencontres, colloques et séminaires dont nous
énumérons quelques dates
Ø Octobre 1994 : Le colloque africain sur la
thématique pour le développement en Afrique (CARI 2004)27(*) qui s'est tenu à
Ouagadougou et dont la déclaration finale signée par 22 pays dont
18 africains. La déclaration affirmait qu'' Internet permet le
libre accès à l'information et à la communication à
l'échelle internationale et représente donc un enjeu essentiel
pour les pays en développement. 28(*)»
Ø juin 1995 : La commission économique de
l'ONU pour l'Afrique tenue à Adis Abeba a fait une déclaration
sur la mise en place de l'Internet en Afrique.
Ø Décembre 1995 : L'introduction
d'Internet en Afrique est un thème central du sommet de la francophonie
qui se tient à Cotonou.
Ø Mai 1997 : Conférence des ministres
francophones chargés des inforoutes tenue à Montréal.
Cette rencontre avait pour but de définir les voies et moyens de la mise
en oeuvre des TIC en Afrique.
La coopération a joué un rôle
déterminant dans la mise en réseau des pays africain. L'Onu, la
banque mondiale, l'ORSTOM(l'Office de la recherche scientifique dans les
territoires d'outre - mer) , le CRDI (Centre de recherche pour le
développement international) ou encore l'IRD (Institut de
recherche pour le développement) ont aidé ces pays sur le
plan des compétences humaines mais aussi du soutien infrastructurel et
logistique. Il s'est agi alors pour chaque pays de développer une
politique d'intégration propre à ses réalités et
à sa vision politique et sociale.
2. Internet au Cameroun
En 1992, le réseau intertropical d'ordinateurs (RIO)
est mis sur pied. C'est un projet de création de réseau national
pour la recherche et l'éducation connectées à l'Internet
lancé par l'Institut français pour la recherche et le
développement et l'Office de la recherche scientifique dans les
territoires d'outre - mer. Au cours de cette même année, le
satellite Cambridge a connecté le Cameroun à son réseau
mondial destiné au personnel de la santé Healthnet. Deux
années plus tard, le noeud Camfido29(*) est établi à Yaoundé avec pour
but de fournir la possibilité d'échanger des données
à l'aide des informations peu coûteuses. Les transmissions se font
par le réseau Greenwet de Londres pour les fax et les données
pendant que les mails sont transmis deux fois par jour par des lignes de
téléphones reliées à Intelcam30(*). En 1995, l'Ensp (Ecole
nationale supérieure polytechnique) et l'Orstom signent un accord
qui autorise l'Ensp à s'occuper de la maintenance du réseau qui
fonctionne alors douze heures par jour et cinq jours par semaine avec des
connexions via Montpellier. De 1995 en 1997, les Polytechniciens du Cameroun
prennent en main la gestion du domaine du Cameroun, le Cm31(*). Il faudra attendre mars 1997
pour voir installer à Yaoundé, la capitale le premier noeud par
Intelcam. Plus tard, ce sera à Douala et progressivement dans les
grandes villes du pays. Dès l'expérimentation de ces noeuds, de
nombreux fournisseurs d'accès ouvriront leurs portes proposant ainsi des
services tels que les consultations virtuelles, la construction des sites
Internet. Avec la popularisation d'Internet au Cameroun, leur pic
d'activités est aujourd'hui la connexion au réseau Internet de
nombreuses entreprises et aussi des particuliers. Selon Camtel32(*), le Cameroun compte 8000
abonnés en 2006. Mais la moyenne des utilisateurs dépasse
largement ce chiffre car tous les consommateurs du net ne sont pas
abonnés. Les cybercafés, lieux de connexion foisonnent dans les
grandes et même les petites villes du pays et attirent de plus en plus
d'utilisateurs.
Désormais, il devient évident pour un
particulier de souscrire à un abonnement Internet car les prix baissent
régulièrement. La cause principale est la multiplication des
providers qui servent de passerelle vers Internet.
Bien qu'il soit difficile aujourd'hui d'en donner la liste
complet, nous pouvons énumérer les principaux fournisseurs
d'accès Internet. (Cf. annexe).
La Camtel propose plusieurs services Internet. Les prix
dépendent du service et du débit proposé (Cf annexe):
· Le RTC (Réseau Téléphonique
Commuté) utilisé par les particuliers. C'est une connexion via la
ligne téléphonique qui ne nécessite pas un investissement
important. Il suffit d'un ordinateur muni d'un modem. Un des avantages de
ce mode de connexion est sa mobilité : Quel que soit le lieu où
vous vous trouvez au Cameroun, vous avez la possibilité de vous
connecter à Internet en utilisant les coordonnées de votre
compte.La concurrence qui s'est développée après
l'ouverture du secteur aux opérateurs privés a poussé
à la fluidité des services. Aujourd'hui, il existe donc des
cartes prépayées. Cela facilite la connexion et surtout la
mobilité des utilisateurs.
· La Liaison Spécialisée filaire
utilisée pour connecter les entreprises, les cybercafés, les
administrations grâce à la capacité de sa bande passante.
Après les frais d'abonnement payés une seule fois, la redevance
mensuelle qui est un taux fixe est fonction du débit sollicité.
C'est ce type de connexion qui est utilisé dans les rédactions
car elle permet de solliciter une connexion haut débit. Et surtout,
permet de connecter tous les ordinateurs à un routeur.
· Le Wireless (sans fil) est une forme de connexion haut
débit dont la particularité est l'utilisation des ondes radio
pour la liaison à Internet. Le wireless Local Loop (WLL) ou
Boucle Locale Radio (BLR) en français est essentiellement utilisé
par les cybercafés, les entreprises et les administrations.
· L'ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) est une
solution d'accès à l'Internet haut débit utilisant la
ligne téléphonique classique. Elle permet une connexion
permanente à Internet tout en gardant la possibilité
d'émettre ou de recevoir des appels téléphoniques. Il peut
être utilisé aussi bien pour les particuliers que pour les
entreprises. Selon les zones, tout propriétaire d'une ligne
téléphonique peut demander ce produit. Un boîtier ADSL est
alors installé au bout de la ligne permettant ainsi la connexion
simultanée d'un ordinateur et d'un poste téléphonique. La
facturation qui tient compte du débit sollicité est mensuelle.
La multiplication des FAI a réduit les coûts de
connexion dans les principales villes du Cameroun. Et surtout, la concurrence a
permis une évolution positive dans les offres de services. Ces offres
sont de plus en plus élargies et de nombreux FAI proposent parmi leurs
prestations, en plus de l'hébergement des sites, leur
création et leur actualisation. Le secteur qui a
bénéficié grandement de cette ouverture c'est les
médias. Car sur le plan technique, une bonne connexion à
l'Internet est indispensable dans la gestion d'un journal en ligne. Les
journaux camerounais ont saisi l'opportunité.
II. Essor de la presse en ligne
« L'imprimé ne disparaîtra pas,
mais il sera probablement décentré sur le document
numérisé ... De toute évidence, le texte imprimé ne
sera plus le support incontournable de tout écrit, mais correspondra
plutôt à certaines façons de lire, lecture
studieuse. 33(*)» L'arrivée d'Internet a
relancé le débat sur la mort du journal imprimé comme cela
avait eu cours avec l'avènement de la radio ou encore de la
télévision. Depuis sa création, la presse a toujours connu
des évolutions technologiques qui n'ont pas changé son essence
traditionnelle. Internet constitue une véritable révolution car
il modifie le support de diffusion et même le contenu qui à terme
devra s'adapter à la singularité du Net
La presse en ligne remodèle le métier de
journaliste et surtout construit un usage nouveau quant à sa
consommation car on ne lit pas un journal sur l'Internet comme on lit un
journal papier. Sur le plan professionnel, le métier de journaliste a
évolué compte tenu du contexte actuel qu'on peut décliner
en deux types de perte :
Perte du monopole de l'information et de diffusion :
Un débat est en cours sur la nature et le statut des données que
peuvent diffuser les blogs. La toile fournit des données incroyables
provenant des multitudes de sites éparpillés à travers le
monde et donc la fonction est d'informer. Dans ce contexte, le journaliste dont
le métier est d'informer perd de son prestige sur Internet car quiconque
veut peut créer un site informatif. En plus de la
démonopolisation de l'accès aux sources d'informations, on a la
perte du monopole de diffusion. N'importe qui peut s'autoproclamer cyber
journaliste. La situation est davantage compliquée dans des pays comme
le Cameroun où la profession dans sa définition est en manque de
repères réels. Aujourd'hui, on ne saurait répondre
à la question qui est journaliste au Cameroun, donc encore moins
à celle de qui est cyberjournaliste ?
Perte de crédibilité : le Web
aujourd'hui est une boîte de pandore dont la surabondance des
informations et le manque de contrôle sont les causes. L'on se souvient
encore du syndrome de Salinger .34(*) Le caractère universel d'Internet est à
l'origine de sa grande faiblesse, celui, d'une véritable absence de
régulation. Dans un espace ouvert partagé par des utilisateurs
ressortissants des pays aux régulations diverses, le respect de la
déontologie, des droits d'auteurs et autres régulations est une
utopie. Ainsi, les gouvernements tentent de résoudre les
problèmes chacun dans son pays et des concertations internationales
tentent d'apporter des éléments de réponse à une
possible législation de cet univers libre et transnational.
1. Origines de la presse en ligne
La mise en ligne des journaux s'est faite progressivement dans
les rédactions depuis le début des années 1970. On a
d'abord assisté à l'informatisation progressive des
rédactions, permettant ainsi aux membres de la rédaction de
travailler en réseau. Cette entrée des ordinateurs dans les
rédactions a bouleversé le temps de production et même les
contenus. On a assisté aussi à l'informatisation progressive des
services de documentation avec la constitution d'archives sous formats
numériques. Cette informatisation a donc été un
préalable à l'émergence de la presse électronique.
Cette presse électronique a une origine américaine et son
histoire remonte à 1992, année de la mise en ligne du Chicago
tribune. En 1993, le quotidien San José Mercury news
crée une version en ligne, le mercury news entretenu par le
groupe Knight - Rider. Le site offre alors de nombreuses informations
supplémentaires : textes intégraux des conférences et
communiqués de presse, communiqués de presse non publiés
dans le journal, fil déroulant de dépêches d'agence.
Les possibilités qu'offrent la presse en ligne
notamment sur le plan de la conquête d'un lectorat éloigné
de la zone de l'aire de diffusion tenteront bien des publications à
travers le monde et c'est ainsi qu'en 1998, le journal camerounais Mutations
crée un site Internet d'informations. Et depuis, les choses ont
évolué.
2. La presse en ligne au Cameroun
En 1998, de nombreuses publications camerounaises
décident d'avoir un site Internet. Mutations sera le premier journal
à se mettre en ligne en créant une version électronique de
l'édition imprimée. De nombreux journaux se mettront aussi en
ligne (Cf annexe). Mais très tôt, cette frénésie se
transformera en aventure sans lendemain. De nombreux sites de journaux
ressemblent alors à des cimetières abandonnés car de
véritables problèmes se révèlent :
difficultés des coûts qu'exigent alors les FAI qui s'occupent
alors de la gestion des sites mais surtout les rédactions se rendent
compte qu'il ne s'agit pas d'un investissement rentable car la publicité
sur ces sites n'existe quasiment pas et la consultation est gratuite. Tout se
fait sans véritable logique commerciale. Le plus important est alors
l'existence sur Internet. Très tôt de nombreux journaux
abandonnent le projet et seuls quelques - uns parmi lesquels les trois
quotidiens nationaux (Cameroon - tribune, Le messager, Mutations) ont
aujourd'hui une véritable présence sur Internet et surtout, ont
mis en place un dispositif matériel et humain pour arriver à
leurs fins. Ainsi, l'administrateur des sites Internet de ces journaux est un
employé de la maison et non plus du provider. Bien plus, ces
journaux ont des projets de recyclage de quelques journalistes pour une
adaptation à la cyberécriture. Écriture qui tient compte
de l'Internet comme un média à part entière, avec des
particularismes comme la maîtrise de l'hypertexte et la prise en compte
du caractère non linéaire de la navigation sur écran.
Internet offre une éventualité aux
camerounais qui vivent hors du territoire national: celle d'avoir accès
gratuitement au journal électronique. Par ailleurs la création de
ces journaux numériques résout en partie le problème de
l'accès aux informations des ressortissants camerounais dispersés
dans le monde. Autrefois, il fallait souscrire à un abonnement
international pour recevoir Cameroon - tribune. Sans certitude de
l'avoir, le jour de sa parution car il fallait compter avec les retards des
compagnies de voyage ou de fret. Rien n'était aisé. Même si
aujourd'hui, il s'agit d'un marché qui tourne au ralenti pour les
entreprises de presse, reconnaissons tout de même qu'il fait beaucoup de
biens aux lecteurs qui reçoivent les informations des journaux avant
même les lecteurs de la version imprimée dans certains
cas35(*). C'est donc cette
catégorie de lecteurs qui nous intéresse dans le cadre de ce
travail. Ceux qui n'ont pas accès au journal imprimé et qui
doivent restés informés de l'actualité de leur pays.
L'alternative est donc la consultation des sites Internet des journaux que l'on
veut consulter.
CONCLUSION : Calendrier de réalisation du
mémoire
ANNEXES DOCUMENTAIRES
Annexe 1
Liste des fournisseurs d'accès Internet au Cameroun
Source : Auteur
Annexe 2
Les pages d'accueil des journaux du corpus
SOURCES DOCUMENTAIRES
Centres de documentation consultés
Centre de documentation de l'Institut français de
presse, Université de paris II, Panthéon - Assas
Sources documentaires
Dossiers documentaires
1. Internet - Audiences, N° 292900
2. La presse en ligne - Généralités,
N° 292100
3. L'économie et les médias, N°2314
§ Mondialisation, N°231401
§ Fracture numérique, N°231403
§ Diversité culturelle, N°231405
4. Médias - Multimédias : Techniques,
N°2301
§ Virtuel, numérique et interactivité,
N°230101
§ Autoroutes de l'information, N°230102
Sources électroniques
1.
www.cameroon-tribune.net, consultée pendant toute la
durée du travail (janvier - mai 2006).
2. www.camnet.cm, consultée
pendant toute la durée du travail (janvier - mai 2006).
3. www.lemessager.net,
consultée pendant toute la durée du travail (janvier - mai
2006).
4.
www.quotidienmutations.net, consultée pendant toute la
durée du travail (janvier - mai 2006).
BIBLIOGRAPHIE
Livres
1. BALLE Francis. Les médias. Paris :
Flammarion, 2000, 128 pages.
2. BOUDON Raymond & FILLIEULE Renaud. Les
méthodes en sociologie. 12 ème édition.
Paris : PUF, 2002, 125 pages, Coll. Que sais-je ? N° 1334.
3. BOUGNOUX Daniel. Sciences de l'information et de la
communication. Paris : Larousse, 1993, 809 pages.
4. BRETON Philippe. Le culte de l'Internet.
Paris : La découverte, 2OOO, 125 pages.
5. GHIGLIONE Rodolphe & MATALON Benjamin. Les
enquêtes sociologiques : théories et pratiques.
Paris : Armand Colin, 1978, 301 pages, Coll. U.
6. GRAWITZ Madeleine. Méthodes des sciences
sociales, 11ème édition. Paris : Dalloz,
2000, 1119 pages, coll. Précis.
7. ESCARPIT Robert. Théorie générale
de l'information et de la communication. Paris : Classique Hachette,
1976, 218 pages.
8. JOUËT Josiane.
9. JOUËT Josiane. Usages et pratiques des nouveaux
outils, P.371 à 378 in Le dictionnaire critique de la
communication/ SFEZ Lucien. Paris : PUF, 1993, 1780 pages.
10. LE MAREC Joëlle. L'analyse des usages en
construction : quelques points de méthodes, p.146 à 155
in Comprendre les usages de l'Internet / GUICHARD Eric. Paris, Ed. Rue
d'Ulm / Presses de l'ENS. 2001, 261 pages.
11. PERETZ Henri. Les méthodes en sociologie.
Paris : La Découverte, 2004, 122 pages.
12. PERRIAULT Jacques. La logique de l'usage : essai
sur les machines à communiquer. Paris : Flammarion, 1989, 255
pages.
13. PRONOVOST Gilles. Médias et pratiques culturelles.
Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 1993, 103 pages.
14. 15. QUIVY Raymond & VAN CAMPENHOUT. Manuel de
recherches en sciences sociales. 2ème édition.
Paris : Dunod, 1995, 288 pages.
Articles de revue scientifiques
Travaux universitaires
1. BOUATIR HICHAM. Les journaux en ligne de la presse
écrite française sur Internet : émergence d'un nouveau
média. Th : sciences de l'information et de la communication.
Paris II : 1999, 2 vol. 392 pages
2. THOMAS Oriane. La presse écrite quotidienne
francophone sur le Web : Histoire d'un défi. Mémoire de
DEA, séminaire média et développement, Paris II, 1997, 80
pages.
Congrès, colloques, conférences
COMPRENDRE LES USAGES D'INTERNET : colloque, Paris, Ecole
Normale Supérieure/ CNRS, 3/ 4 décembre 1999. www. Barthes.fr
TABLE DES MATIÈRES
|
|
INTRODUCTION
|
|
Chapitre 1 : Problématique et cadre conceptuel de
l'étude
|
|
III. Problématique
|
|
1. Question de recherche
2. Cadre théorique et état de l'art
|
|
3. Concepts et hypothèses de recherche
|
|
IV. Construction des usages et identité culturelle
|
|
1. Etat de la construction des usages dans la recherche en
sciences sociales
|
|
2. La question de l'identité culturelle en sociologie
|
|
|
|
Chapitre 2 : Méthodologie et calendrier de la recherche
|
|
III. Analyse de contenu des journaux
|
|
1. Schéma d'analyse
|
|
2. Répartition par catégories
|
|
IV. Plan d'entretiens
|
|
1. corpus
2. contenu du guide d'entretien
|
|
|
|
Chapitre 3 : Internet et la presse en ligne au Cameroun
|
|
V. Quelques rappels
|
|
1. Internet en Afrique
|
|
2. Internet au Cameroun
|
|
VI. Essor de la presse en ligne
|
|
1. Origines de la presse en ligne
|
|
2. La presse en ligne au Cameroun
|
|
CONCLUSION
|
|
* 1 GUICHARD
Eric. Comprendre les usages de l'Internet, P.152
* 2 Institut Panos.
Comprendre et traiter la société de l'information,
P.14
* 3 il existe deux types de
presse sur Internet, celui cité ci dessus, différent des
webzines, journaux qui n'ont que la version Internet, donc
éditées pour le Net.
* 4 JOUËT Josiane.
Usages et pratiques des nouveaux outils, in le dictionnaire
critique de la communication, p.371
* 5 PERRIAULT Jacques. P.229
* 6 Ibid. P.
229 - 230
* 7 PRONOVOST Gilles. P.
* 8 Ibid.
* 9 LE MAREC Joëlle. P.
147
* 10 Ibid. P. 147
* 11 GRAWITZ Madeleine, p.
352
* 12 GRAWITZ Madeleine, p.
398
* 13 LE MAREC Joëlle.
P154
* 14 GRAWITZ Madeleine.
Op. Cit. P. 385
* 15 BOUDON Raymond &
FILLIEULE Renaud. Les méthodes en sociologie, P. 41
* 16 BOUDON Raymond &
FILLIEULE Renaud Op. Cit. P.54
* 17 Ibid.
* 18 19 BOUDON
Raymond & FILLIEULE Renaud, Op. Cit. P.64
* 20 GRAWITZ Madeleine. Op.
Cit. p.606
* 21 GRAWITZ Madeleine. Op.
Cit. P.605
* 22 GRAWITZ Madeleine. Op.
Cit. P. 644
* 23 KENT Peter.
Internet, comment faire... P. 67
* 24 BALLE Francis. Les
médias, P. 43
* 25 BA Abdoul. Internet,
cyberespace et usages en Afrique, P. 10
* 26 BA Abdoul, Op. Cit.
P. 13
* 27 la première
édition du CARI a eu lieu à Yaoundé, en 1992 sur
l'initiative de l'université des Nations Unies et de l'Institut National
de Recherche en informatique et en Automatique.
* 28 BA Abdoul, Op. Cit.
P. 19
* 29 Projet établi
avec l'assistance du projet CABECA ( Capacity Building for Electronic
Communication in Africa ) de la Commission des Nations Unies pour l'Afrique,
depuis l'Ethiopie. Ce réseau fonctionne depuis 1994 grâce à
l'accord et aux efforts combinés de la CABECA et du CHT (Centre of
Health Technology).
* 30 International
telecommunication of Cameroon. Aujourd'hui, ce service est devenu Cameroon
telecommunications qui faisait suite à la loi N°98 / 198 du 8
septembre 1998 dans le cadre de la restructuration du secteur des
télécommunaications qui faisait suite à la loi N° 98
/ 014 du 1' juillet 1998 portant libéralisation du secteur. www.
Camnet.cm
* 31 Aujourd'hui, c'est la
Camtel, sur la demande du gouvernement camerounais qui a été
délégué par l'ICANN (Internet Corporation for Assignement
Name and Number) pour l'administration et la gestion du domaine national.
* 32 www.camnet.cm
* 33 GUEDON Jean-Claude.
La planète cyber - Internet et cyberespace, P. 30 - 31
* 34 Le 17 juillet 1996,
le vol TWA 800 s'écrasait dans l'Atlantique, au large de long Island
entraînant dans la mort ses 13O passagers et membres d'équipage.
La tragédie allait bouleverser les Etats - unis et donner lieu à
une longue série de spéculations qui seraient abondamment
relayées par Internet.
Quatre mois plus tard, le journaliste à la retraite
Pierre Salinger, une vedette de 20 ans de journalisme
télévisé, notamment comme correspondant en Europe du
réseau ABC, proclamait avoir mis la main sur un scoop. Au cous d'une
conférence donnée devant les dirigeants de compagnie, il
annonçait avoir obtenu d'une personne liée au gouvernement un
document top secret relevant que la TWA avait été abattu par
erreur par un missile de la marine américaine. La nouvelle était
juteuse sauf qu'il allait suffire d'une demi journée à des
centaines d'internautes pour pointer le doigt sur le site Web d'un amateur de
théories du complot sur lequel ce document dormait depuis des
mois.
LAPOINTE Pascal. Le journalisme à l'heure du
net, P. 114 - 115
* 35 Mutations est mis
en ligne juste après son impression donc avant la distribution et peut
donc être consultable avant 9 heures, heure moyenne de parution en
kiosque.
|