La presse en ligne dans la demarche d'information des étudiants immigrés: le cas des camerounais de Francepar Ingrid Alice Ngounou Institut français de presse - Panthéon Assas - Diplôme de l'IFP 2006 |
II. Essor de la presse en ligne« L'imprimé ne disparaîtra pas, mais il sera probablement décentré sur le document numérisé ... De toute évidence, le texte imprimé ne sera plus le support incontournable de tout écrit, mais correspondra plutôt à certaines façons de lire, lecture studieuse. 33(*)» L'arrivée d'Internet a relancé le débat sur la mort du journal imprimé comme cela avait eu cours avec l'avènement de la radio ou encore de la télévision. Depuis sa création, la presse a toujours connu des évolutions technologiques qui n'ont pas changé son essence traditionnelle. Internet constitue une véritable révolution car il modifie le support de diffusion et même le contenu qui à terme devra s'adapter à la singularité du Net La presse en ligne remodèle le métier de journaliste et surtout construit un usage nouveau quant à sa consommation car on ne lit pas un journal sur l'Internet comme on lit un journal papier. Sur le plan professionnel, le métier de journaliste a évolué compte tenu du contexte actuel qu'on peut décliner en deux types de perte : Perte du monopole de l'information et de diffusion : Un débat est en cours sur la nature et le statut des données que peuvent diffuser les blogs. La toile fournit des données incroyables provenant des multitudes de sites éparpillés à travers le monde et donc la fonction est d'informer. Dans ce contexte, le journaliste dont le métier est d'informer perd de son prestige sur Internet car quiconque veut peut créer un site informatif. En plus de la démonopolisation de l'accès aux sources d'informations, on a la perte du monopole de diffusion. N'importe qui peut s'autoproclamer cyber journaliste. La situation est davantage compliquée dans des pays comme le Cameroun où la profession dans sa définition est en manque de repères réels. Aujourd'hui, on ne saurait répondre à la question qui est journaliste au Cameroun, donc encore moins à celle de qui est cyberjournaliste ? Perte de crédibilité : le Web aujourd'hui est une boîte de pandore dont la surabondance des informations et le manque de contrôle sont les causes. L'on se souvient encore du syndrome de Salinger .34(*) Le caractère universel d'Internet est à l'origine de sa grande faiblesse, celui, d'une véritable absence de régulation. Dans un espace ouvert partagé par des utilisateurs ressortissants des pays aux régulations diverses, le respect de la déontologie, des droits d'auteurs et autres régulations est une utopie. Ainsi, les gouvernements tentent de résoudre les problèmes chacun dans son pays et des concertations internationales tentent d'apporter des éléments de réponse à une possible législation de cet univers libre et transnational.
La mise en ligne des journaux s'est faite progressivement dans les rédactions depuis le début des années 1970. On a d'abord assisté à l'informatisation progressive des rédactions, permettant ainsi aux membres de la rédaction de travailler en réseau. Cette entrée des ordinateurs dans les rédactions a bouleversé le temps de production et même les contenus. On a assisté aussi à l'informatisation progressive des services de documentation avec la constitution d'archives sous formats numériques. Cette informatisation a donc été un préalable à l'émergence de la presse électronique. Cette presse électronique a une origine américaine et son histoire remonte à 1992, année de la mise en ligne du Chicago tribune. En 1993, le quotidien San José Mercury news crée une version en ligne, le mercury news entretenu par le groupe Knight - Rider. Le site offre alors de nombreuses informations supplémentaires : textes intégraux des conférences et communiqués de presse, communiqués de presse non publiés dans le journal, fil déroulant de dépêches d'agence. Les possibilités qu'offrent la presse en ligne notamment sur le plan de la conquête d'un lectorat éloigné de la zone de l'aire de diffusion tenteront bien des publications à travers le monde et c'est ainsi qu'en 1998, le journal camerounais Mutations crée un site Internet d'informations. Et depuis, les choses ont évolué.
En 1998, de nombreuses publications camerounaises décident d'avoir un site Internet. Mutations sera le premier journal à se mettre en ligne en créant une version électronique de l'édition imprimée. De nombreux journaux se mettront aussi en ligne (Cf annexe). Mais très tôt, cette frénésie se transformera en aventure sans lendemain. De nombreux sites de journaux ressemblent alors à des cimetières abandonnés car de véritables problèmes se révèlent : difficultés des coûts qu'exigent alors les FAI qui s'occupent alors de la gestion des sites mais surtout les rédactions se rendent compte qu'il ne s'agit pas d'un investissement rentable car la publicité sur ces sites n'existe quasiment pas et la consultation est gratuite. Tout se fait sans véritable logique commerciale. Le plus important est alors l'existence sur Internet. Très tôt de nombreux journaux abandonnent le projet et seuls quelques - uns parmi lesquels les trois quotidiens nationaux (Cameroon - tribune, Le messager, Mutations) ont aujourd'hui une véritable présence sur Internet et surtout, ont mis en place un dispositif matériel et humain pour arriver à leurs fins. Ainsi, l'administrateur des sites Internet de ces journaux est un employé de la maison et non plus du provider. Bien plus, ces journaux ont des projets de recyclage de quelques journalistes pour une adaptation à la cyberécriture. Écriture qui tient compte de l'Internet comme un média à part entière, avec des particularismes comme la maîtrise de l'hypertexte et la prise en compte du caractère non linéaire de la navigation sur écran. Internet offre une éventualité aux camerounais qui vivent hors du territoire national: celle d'avoir accès gratuitement au journal électronique. Par ailleurs la création de ces journaux numériques résout en partie le problème de l'accès aux informations des ressortissants camerounais dispersés dans le monde. Autrefois, il fallait souscrire à un abonnement international pour recevoir Cameroon - tribune. Sans certitude de l'avoir, le jour de sa parution car il fallait compter avec les retards des compagnies de voyage ou de fret. Rien n'était aisé. Même si aujourd'hui, il s'agit d'un marché qui tourne au ralenti pour les entreprises de presse, reconnaissons tout de même qu'il fait beaucoup de biens aux lecteurs qui reçoivent les informations des journaux avant même les lecteurs de la version imprimée dans certains cas35(*). C'est donc cette catégorie de lecteurs qui nous intéresse dans le cadre de ce travail. Ceux qui n'ont pas accès au journal imprimé et qui doivent restés informés de l'actualité de leur pays. L'alternative est donc la consultation des sites Internet des journaux que l'on veut consulter. CONCLUSION : Calendrier de réalisation du mémoire ANNEXES DOCUMENTAIRES Annexe 1 Liste des fournisseurs d'accès Internet au Cameroun
Source : Auteur Annexe 2 Les pages d'accueil des journaux du corpus SOURCES DOCUMENTAIRES Centres de documentation consultés Centre de documentation de l'Institut français de presse, Université de paris II, Panthéon - Assas Sources documentaires Dossiers documentaires 1. Internet - Audiences, N° 292900 2. La presse en ligne - Généralités, N° 292100 3. L'économie et les médias, N°2314
4. Médias - Multimédias : Techniques, N°2301
Sources électroniques 1. www.cameroon-tribune.net, consultée pendant toute la durée du travail (janvier - mai 2006). 2. www.camnet.cm, consultée pendant toute la durée du travail (janvier - mai 2006). 3. www.lemessager.net, consultée pendant toute la durée du travail (janvier - mai 2006). 4. www.quotidienmutations.net, consultée pendant toute la durée du travail (janvier - mai 2006). BIBLIOGRAPHIE Livres 1. BALLE Francis. Les médias. Paris : Flammarion, 2000, 128 pages. 2. BOUDON Raymond & FILLIEULE Renaud. Les méthodes en sociologie. 12 ème édition. Paris : PUF, 2002, 125 pages, Coll. Que sais-je ? N° 1334. 3. BOUGNOUX Daniel. Sciences de l'information et de la communication. Paris : Larousse, 1993, 809 pages. 4. BRETON Philippe. Le culte de l'Internet. Paris : La découverte, 2OOO, 125 pages. 5. GHIGLIONE Rodolphe & MATALON Benjamin. Les enquêtes sociologiques : théories et pratiques. Paris : Armand Colin, 1978, 301 pages, Coll. U. 6. GRAWITZ Madeleine. Méthodes des sciences sociales, 11ème édition. Paris : Dalloz, 2000, 1119 pages, coll. Précis. 7. ESCARPIT Robert. Théorie générale de l'information et de la communication. Paris : Classique Hachette, 1976, 218 pages. 8. JOUËT Josiane. 9. JOUËT Josiane. Usages et pratiques des nouveaux outils, P.371 à 378 in Le dictionnaire critique de la communication/ SFEZ Lucien. Paris : PUF, 1993, 1780 pages. 10. LE MAREC Joëlle. L'analyse des usages en construction : quelques points de méthodes, p.146 à 155 in Comprendre les usages de l'Internet / GUICHARD Eric. Paris, Ed. Rue d'Ulm / Presses de l'ENS. 2001, 261 pages. 11. PERETZ Henri. Les méthodes en sociologie. Paris : La Découverte, 2004, 122 pages. 12. PERRIAULT Jacques. La logique de l'usage : essai sur les machines à communiquer. Paris : Flammarion, 1989, 255 pages. 13. PRONOVOST Gilles. Médias et pratiques culturelles. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 1993, 103 pages. 14. 15. QUIVY Raymond & VAN CAMPENHOUT. Manuel de recherches en sciences sociales. 2ème édition. Paris : Dunod, 1995, 288 pages. Articles de revue scientifiques Travaux universitaires 1. BOUATIR HICHAM. Les journaux en ligne de la presse écrite française sur Internet : émergence d'un nouveau média. Th : sciences de l'information et de la communication. Paris II : 1999, 2 vol. 392 pages 2. THOMAS Oriane. La presse écrite quotidienne francophone sur le Web : Histoire d'un défi. Mémoire de DEA, séminaire média et développement, Paris II, 1997, 80 pages. Congrès, colloques, conférences COMPRENDRE LES USAGES D'INTERNET : colloque, Paris, Ecole Normale Supérieure/ CNRS, 3/ 4 décembre 1999. www. Barthes.fr TABLE DES MATIÈRES
* 33 GUEDON Jean-Claude. La planète cyber - Internet et cyberespace, P. 30 - 31 * 34 Le 17 juillet 1996, le vol TWA 800 s'écrasait dans l'Atlantique, au large de long Island entraînant dans la mort ses 13O passagers et membres d'équipage. La tragédie allait bouleverser les Etats - unis et donner lieu à une longue série de spéculations qui seraient abondamment relayées par Internet. Quatre mois plus tard, le journaliste à la retraite Pierre Salinger, une vedette de 20 ans de journalisme télévisé, notamment comme correspondant en Europe du réseau ABC, proclamait avoir mis la main sur un scoop. Au cous d'une conférence donnée devant les dirigeants de compagnie, il annonçait avoir obtenu d'une personne liée au gouvernement un document top secret relevant que la TWA avait été abattu par erreur par un missile de la marine américaine. La nouvelle était juteuse sauf qu'il allait suffire d'une demi journée à des centaines d'internautes pour pointer le doigt sur le site Web d'un amateur de théories du complot sur lequel ce document dormait depuis des mois. LAPOINTE Pascal. Le journalisme à l'heure du net, P. 114 - 115 * 35 Mutations est mis en ligne juste après son impression donc avant la distribution et peut donc être consultable avant 9 heures, heure moyenne de parution en kiosque. |
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