MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA
RECHERCHE ET DE L'INNOVATION *-*-*-*-*-*-*-*-* INSTITUT DE FORMATION ET
DE RECHERCHE INTERDISCIPLINAIRES EN SCIENCES DE LA SANTÉ ET DE
L'ÉDUCATION (IFRISSE)
|
BURKINA FASO
*-*-*-*-*-*-*-*-*
Unité - Progrès -
Justice
|
N° 221
MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES
Présenté par Monsieur Issouf KONE
Pour l'obtention du diplôme de Master en Sciences de
l'Éducation
Option :
Psychopédagogie et Andragogie Sur le
thème :
Soutenu publiquement le 11 mars
2024 Composition du jury d'évaluation du mémoire
:
Président du jury :
Pr Maxime COMPAORE
Membre du jury :
Dr Mensan Azadzi DZAMAYOVO
Membre du jury :
Dr Sibiri Luc KABORE
Année académique 2021-2022
I
SOMMAIRE
DÉDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV
Liste des tableaux V
Liste des graphiques VI
RÉSUMÉ VII
ABSTRACT VIII
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THÉORIQUE 2
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE 3
CHAPITRE 2 : DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE 26
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DU TRAVAIL DE RECHERCHE
34
CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION DES
RESULTATS
35
CHAPITRE 4 : VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES,
DISCUSSIONS ET
SUGGESTIONS 60
CONCLUSION 68
BIBLIOGRAHIE 70
ANNEXES IX
II
DÉDICACE
JE DEDIE CETTE OEUVRE À MON FEU GRAND-PÈRE
KONATÉ DRISSA POUR SES BÉNÉDICTIONS.
|
III
REMERCIEMENTS
L'aboutissement de ce travail a été possible
grâce à la participation de différents acteurs du
système éducatif à qui nous devons présenter nos
sincères remerciements. À ce titre, nos remerciements et
reconnaissance vont à l'endroit de :
- Monsieur Dr Sibiri Luc KABORÉ, notre directeur de
mémoire, qui a accepté nous accompagner dans la rédaction
de cet oeuvre ;
- Messieurs les Directeurs régional et provincial en
charge de l'enseignement primaire du centre et du Kadiogo ;
- Messieurs les Chefs de circonscription d'éducation de
base de Ouaga 3 et 7 ;
- Monsieur le Directeur général des
études et des statistiques sectorielles du MENAPLN ; - Monsieur le
Président de la délégation spéciale de la commune
de Ouagadougou ;
- L'ensemble des directeurs d'écoles des
circonscriptions d'éducation de base de Ouaga
3 et 7 ;
- L'ensemble des présidents et secrétaires
généraux des associations des parents d'élèves des
circonscriptions Ouaga 3 et 7 ;
- Les membres de l'administration et le personnel enseignant
de l'IFRISSE pour leurs accompagnements ;
- L'ensemble des camarades étudiants de l'IFRISSE, les
collègues et amis et ;
- L'ensemble des membres de ma famille pour la patience
consentie lors de l'élaboration de ce travail.
Tout en espérant que ce document contribuera à
la documentation dans le domaine de la recherche en sciences de
l'éducation, nous demandons aux lecteurs de s'en approprier afin d'y
apporter la perfection nécessaire
IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
APC Approche Par Compétences
APE Association des parents
d'élèves
CE Continuum éducatif
CEB Circonscription d'éducation de
base
CEP Certificat d'études primaires
CER Centres d'Éducation Rurale
CIEB Complexes Intégrés
d'Éducation de Base
CO Commune de Ouagadougou
Conférence des ministres des pays africains et malgaches
d'expression
CONFEMEN
française
CP1 Classe préparatoire première
année
DE Directeur d'école
DGESS Direction/Directeur général
(e) des études et des statistiques sectorielles
DPEPPENF Directeur provincial de
l'éducation préscolaire, primaire et non formelle
DREPPENF Directeur régional de l'éducation
préscolaire, primaire et non formelle
EFTP Enseignement et formation techniques et
professionnels
EPT Éducation pour Tous
EVH Enfants vivants avec un handicap
OMD Objectifs du millénaire pour le
développement
PASEC Programme d'analyses des systèmes
éducatifs
PDDEB Plan décennal de
développement de l'éducation de base
PDSEB Programme de développement
stratégique de l'éducation de base
PSEF Plan Sectoriel de l'Éducation et de
la Formation
RGPH Recensement général de la
population et de l'habitation
SG Secrétaire général
TBA Taux brut d'admission
TBS Taux brut de scolarisation
TNA Taux net d'admission
TNS Taux net de scolarisation
V
Liste des tableaux
Tableau n°1 : récapitulatif des questions,
objectifs, hypothèses et indicateurs de vérification 12
Tableau n°2 : synoptique de l'échantillon :
30
Tableau n°3 : état récapitulatif de
l'administration du questionnaire. 35
Tableau n°4 : état récapitulatif de la
réalisation des entretiens. 36
Tableau n°5 : récapitulatif de l'administration
des questionnaires et de la réalisation des
entretiens. 36
Tableau n°6 : écoles ayant
bénéficié de salles de classe. 37
Tableau n°7 : existence de classes sous paillotes. 39
Tableau n°8 : évolution du nombre d'écoles
primaire dans la CO. 39
Tableau n°9 : suffisance des salles de classe. 40
Tableau n°10 : existence des effectifs
pléthoriques dans les classes. 41
Tableau n°11 : situation de l'évolution du nombre
de salles dans la CO. 41
Tableau n°12 : évolution du nombre d'enseignants
dans la CO. 43
Tableau n°13 : appréciations des DE sur la
suffisance des enseignants. 44
Tableau n°14 : appréciation du niveau des
enseignants du primaire. 45
Tableau n°15 : évolution de l'effectif dans les
écoles de notre échantillon. 46
Tableau n°16 : évolution des effectifs des
élèves de la classe de CP1 de l'échantillon. 47
Tableau n°17 : évolution des effectifs des
élèves de la CO. 48
Tableau n°18 : évolution des effectifs du CP1 de
la CO. 49
Tableau n°19 : présentation du ratio
élèves/salles de classe de l'échantillon. 51
Tableau n°20 : appréciation du niveau des
élèves. 51
Tableau n°21 : ratio élèves/enseignant de
l'échantillon. 52
Tableau 22 : évolution du taux brut d'admission de 2015
à 2020. 53
Tableau n°23 : évolution du taux brut de
scolarisation de 2015 à 2020. 54
Tableau n°24 : évolution de l'effectif des filles
dans les écoles échantillonnées. 55
Tableau n°25 : proportion des filles dans les effectifs
des élèves de l'échantillon. 55
Tableau n°26 : proportion des filles et garçons de
2015 à 2020. 56
Tableau n°27 : évolution du taux brut de
scolarisation des filles. 57
VI
Liste des graphiques
Graphique n°1 : proportion des écoles ayant
bénéficié de salles de classe. 38
Graphique n°2 : évolution du nombre
d'écoles dans la CO. 40
Graphique n°3 : représentation de la situation du
nombre des salles de classe. 42
Graphique n°4 : croissance de l'effectif des enseignants
de la CO. 43
Graphique n°5 : évolution des effectifs de
l'échantillon. 47
Graphique n°6 : évolution des effectifs au CP1.
48
Graphique n°7 : représentation graphique de
l'évolution des effectifs. 49
Graphique n°8 : représentation graphique de
l'évolution des effectifs du CP1. 50
Graphique n°9 : évolution des taux d'admission des
filles. 57
Graphique n°10 : évolution du TBS des filles 58
Graphique n°11 : représentation graphique de
l'évolution de l'effectif des EVH. 59
VII
RÉSUMÉ
Ce travail de recherche mené en sciences de
l'éducation et essentiellement sur la contribution du continuum
éducatif à l'offre d'éducation dans la commune de
Ouagadougou est axé sur deux (02) grandes parties, chacune comportant
deux (02) chapitres. Dans un premier temps, ce travail a présenté
la problématique de la recherche qui a consisté à
étayer tous les problèmes corroborant l'offre d'éducation
au Burkina Faso depuis des lustres. De ce fait, nous sommes passés par
la présentation des différentes politiques éducatives qu'a
connu le pays, leurs acquis et leurs faiblesses et au-delà les
fondements de l'adoption et de la mise en oeuvre d'une politique de continuum
de l'éducation de base au Burkina. L'étude a été
menée dans la région du centre, province du Kadiogo et plus
précisément dans la commune de Ouagadougou. Les données
ont été récoltées dans les structures
éducatives à travers la participation de quarante-cinq
enquêtés, composées de cadres administratifs, de personnel
enseignants et des membres de l'organe consultatif dont l'APE. Elle a
concerné la période 2015-2020. Avec pour but de percevoir
l'apport du CE sur cette période, cette étude a permis de relever
les atteintes en matière d'offre éducative à travers les
indicateurs se rapportant au nombre d'écoles et de salles de classe au
niveau du primaire, les effectifs des élèves, le niveau
d'admission au primaire, la situation du personnel enseignant, la proportion de
l'effectif des filles et leur niveau d'admission au primaire,
l'appréciation du niveau des enseignants, le niveau de participation des
enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire ainsi que les
différents défis qui continuent de miner le champ de
l'éducation primaire et particulièrement dans la commune de
Ouagadougou. L'ensemble des données relatives à ces indicateurs
ont pu être notées grâce à deux (02) outils : un
questionnaire et un guide d'entrevue. Au terme de l'analyse des données
récoltées, toutes les hypothèses préalablement
établies ont été vérifiées. Cependant, des
suggestions ont été formulées par l'ensemble des
participants à cette étude, qui, si elles sont prises en compte
faciliteront davantage la mise en oeuvre des politiques futures.
Mots clés : politiques
éducatives, continuum éducatif, offre d'éducation,
indicateurs d'accès, réformes de l'éducation
burkinabè.
VIII
ABSTRACT
This research work in education sciences and mainly on the
contribution of the education continuum to the supply of education in the
municipality of Ouagadougou is spread in two (02) large parts, each with two
(02) chapters. In the first step, this work presented the problem of research
that has used to support all the problems corroborating the education offer in
Burkina Faso since chandeliers. As a result, we have been through the
presentation of the different educational policies known by the country, their
acquis and weaknesses and beyond the foundations of the adoption and the
implementation of a policy of continuum of basic education in Burkina. The
study was conducted in the Center region, Kadiogo Province and more
specifically in the municipality of Ouagadougou. The data was harvested in
educational structures through the participation of forty-five invested,
composed of administrative frameworks, teachers and members of the advisory
body whose EPA. She concerned the 20152020 period. With the aim of collecting
the EC's contribution over this period, this study has raised the educational
offerings in the field of the indicators relating to the number of schools and
classrooms at the primary level, the student's numbers, the level of admission
to primary, the situation of teachers, the proportion of girls' and their level
of admission to primary, the assessment of the level of teachers, the level of
participation of children living with a disability primary education, as well
as the various challenges that continue to mine the field of primary education
in BF and particularly in the municipality of Ouagadougou. All data relating to
these indicators were able to be rated by two (02) tools: a questionnaire sheet
and an interview guide. At the end of the analysis of the data collected, all
the previously established assumptions were verified. However, suggestions were
made by all participants in this study, which if they are taken into account
will facilitate the implementation of future policies.
Keywords: Educational Policies,
Educational Continuity, Education Supply, Access Indicators, Education Reforms
Burkinabe
1
INTRODUCTION
Dans sa quête permanente de la scolarisation
universelle, l'État Burkinabè montre son abnégation depuis
son accession à l'indépendance. En effet de 1960 à 2014,
différentes politiques ont été adoptées et mises en
oeuvre afin d'atteindre cet objectif. Parmi ces politiques, on peut citer
l'introduction des langues nationales, l'adoption et la mise en oeuvre du plan
décennal de développement de l'éducation de base (PDDEB),
le Programme de développement stratégique de l'éducation
de base (PDSEB), etc. L'ensemble de ces politiques poursuivait
l'amélioration des différents indicateurs de l'éducation
à travers l'accroissement des ressources allouées à
l'éducation, la construction d'infrastructures et le recrutement de
personnel de qualité, etc. Les indicateurs se sont
améliorés au fur et à mesure des diverses politiques mais
celles-ci sont émaillées de nombreuses insuffisances. De ces
insuffisances, il ressort des problèmes de coordination entre les
différents ordres de l'enseignement de base, à savoir le
préscolaire, le primaire et le post-primaire (Zongo, 2015 ; UNICEF,
2007). Par ailleurs, on note l'insuffisance des infrastructures, l'insuffisance
de personnels enseignant et d'encadrement, l'insuffisance de la qualité
des enseignements et par conséquent la baisse du niveau des
élèves. Ainsi, pour pallier cette panoplie d'aspects,
l'État a adopté la mise en oeuvre du continuum éducatif en
2014, qui est passé par une reconfiguration du système
éducatif burkinabé.
La présente étude a pour ambition
d'évaluer la mise en oeuvre de cette politique dans la commune de
Ouagadougou (CO) sur la période allant de 2015 à 2020. En effet,
après une mise en oeuvre durant cinq années, il sied bien de se
poser la question sur l'apport de la politique au développement du
secteur de l'éducation. En effet, l'objectif principal de notre
étude est d'appréhender la contribution du continuum
éducatif en matière d'accès à l'éducation
primaire dans la commune de Ouagadougou sur la période 2015-2020. Les
réponses à ce questionnement doivent nous permettre de faire
l'état des lieux du développement des infrastructures
éducatives, de l'évolution du personnel enseignant, de
l'accroissement des effectifs des scolarisés et de comprendre les
conditions d'apprentissage en général dans la CO. Par ailleurs,
elles devront permettre d'apercevoir l'état de participation des filles
et des enfants vivants avec un handicap (EVH) à l'enseignement primaire
dans la CO sur la période 2015-2020.
Notre travail est constitué de deux grandes parties. La
première partie, subdivisée en deux chapitres, présente le
cadre théorique. La deuxième partie, qui comprend
également deux chapitres, est consacrée à la
présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats
et difficultés, aux discussions et aux suggestions.
2
PREMIERE PARTIE : CADRE
THÉORIQUE
Cette première partie de notre étude s'articule
autour de deux (02) chapitres : dans le chapitre 1, nous allons évoquer
la problématique de recherche et dans le chapitre 2, nous
présentons la démarche méthodologique de
l'étude.
3
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE
Ce chapitre aborde l'analyse contextuelle, l'identification du
problème de recherche, la justification du choix du thème et son
intérêt, les objectifs de la recherche, les hypothèses de
recherche, la revue de littérature, la clarification conceptuelle et les
théories sous-tendant la recherche.
1.1. Analyse contextuelle
Depuis son accession à l'indépendance en 1960,
le Burkina Faso, à l'instar de nombreux pays africains, a connu
plusieurs réformes, ainsi que des innovations de son système
éducatif, en vue d'atteindre un taux de scolarisation de 100% et
d'améliorer l'accès et la qualité de l'enseignement.
À la conférence d'Addis-Abeba en 1961, sous l'égide de
l'UNESCO, les ministres de 34 pays africains dont la Haute-Volta (actuel
Burkina Faso) prirent l'engagement d'atteindre en 1980 un taux de scolarisation
de 100% au primaire avec des taux sensiblement améliorés dans les
enseignements secondaire et supérieur (Ouédraogo et al., 2020,
p.8). Dans cette logique de scolarisation massive, le Gouvernement de la
Haute-Volta a adopté un décret rendant l'enseignement de premier
degré gratuit et obligatoire. Cet engagement de l'État
s'exprimait à travers le décret 289bis/PRES/EN du 03 août
1965. Ledit décret disposait que : « L'enseignement de premier
degré est, dans les limites de possibilités d'accueil,
obligatoire pour l'enfant des deux sexes de six (6) ans à quatorze (14)
ans révolus » (Haute-Volta, Présidence de la
République, 1965, p. 1). De ce fait, « l'enseignement de
premier degré est gratuit en ce qui concerne la période soumise
à l'obligation scolaire » (Haute-Volta, Présidence de
la République, 1965, p. 1). Cependant, il ressort qu'au lendemain de
l'indépendance du pays, c'est-à-dire en 1961, le taux de
scolarisation atteignait à peine 6,5 % en 1961 (Ouédraogo et al.,
2020, p.8). Au regard de ces résultats et des méthodes
héritées du colonisateur en matière d'éducation, le
changement du contenu de l'école, son enracinement dans nos
réalités socio-culturelles et la formation des compétences
au service du développement économique du Burkina Faso
s'avéraient nécessaires. En effet l'accès à
l'éducation pour bon nombre d'enfants (dans les différents ordres
d'enseignement) et sa qualité demeuraient un problème criard pour
la population. En effet, on dénombrait au niveau primaire un total de
1063 salles de classe pour une population scolarisable de 55 598 enfants (Yaro,
1994). C'est ainsi que le pays s'est inscrit dans différentes
réformes (politiques, stratégies, projets, programmes et plans)
afin d'impacter positivement les indicateurs de l'éducation. Nous avons
entre autres la réforme des programmes scolaires en 1962, la
ruralisation de l'école à partir de 1967,
4
l'introduction des langues nationales (1979-1984),
l'école révolutionnaire en 1984 (réforme avortée),
la souscription du Burkina Faso au Programme d'Analyses des Systèmes
Éducatifs de la CONFEMEN, le plan décennal de
développement de l'éducation de base (PDDEB 20012010), la
réforme de 2006 et la réforme de 2014 (le continuum
éducatif).
À l'issue de la conférence de Addis-Abeba avec
sa projection d'atteindre la scolarisation universelle en 1980, le Burkina Faso
la Haute-Volta entama sa première révision de programmes
scolaires, dont le but était de les adapter aux réalités
du pays, de décoloniser l'école tout en changeant de langue
d'enseignement. Cette réforme fut jugée insatisfaisante par les
autorités et n'aura pas atteints ses objectifs. Le français
demeura alors la langue d'enseignement malgré le fait qu'il ne soit pas
une langue adaptée aux réalités du pays (Ouédraogo,
2007).
La ruralisation de l'école est apparue en 1967 et
consistait à exporter l'école chez les ruraux afin de les
scolariser en leur donnant des techniques dans le sens de développer
l'agriculture et de l'adapter aux besoins nationaux. Pendant un cycle de trois
ans, l'école devait former des agriculteurs instruits dans des Centres
d'Éducation Rurale (CER). Toutefois, en trois ans
d'expérimentation, les résultats jugés inefficaces ont
conduit à l'abandon de cette réforme (Kobiané, 2006 ;
Ouédraogo, 2018). Cette réforme n'ayant pas atteint les
résultats escomptés a pris fin et remplacée à
partir de 1973-1974 pour propulser le développement communautaire. Le
gouvernement voltaïque a entamé en 1979 une réforme en
introduisant trois (03) langues nationales comme médiums d'enseignement
au côté du français. Il s'est agi du mooré, du
dioula et du fulfuldé. Cette réforme qui visait à booster
l'efficacité de l'éducation dans son ensemble a été
brusquement interrompue après une phase expérimentale dans des
écoles pilotes au bout cinq (05) années. Elle fut interrompue
sans mise en cause officielle de son bien-fondé (Ilboudo, 2010).
Pourtant une évaluation intermédiaire faite l'année
d'avant par l'Institut de la Réforme et de l'Action Pédagogique
et dont les résultats ont paru cette année-là (IRAP, 1984)
montrait que les performances scolaires des écoles de la réforme
étaient supérieures à celles des écoles classiques
en mathématiques, en français et en disciplines d'éveil
(sciences d'observation, histoire et géographie).
En 1984, le Conseil National de la Révolution a
proposé une nouvelle réforme teintée de communisme en
ayant pour objectifs de former des citoyens doués d'esprit nationaliste
prêts à faire face aux difficultés du monde, promouvoir le
développement économique. La technique d'augmentation de l'offre
scolaire était d'offrir à chaque village une école
primaire. Malgré les difficultés de mise en oeuvre, la
période 1983-87 comptabilise environ 3000 nouvelles salles de classe,
soit presque le double des acquis des années 60-70 (M. Pilon, 2002,
p.6). Ainsi, le taux brut de scolarisation atteint 30 % en 1990 ; avec 7928
salles de classe existantes (soit une
5
création d'environ 5300 unités sur la
décennie) et 472 979 élèves au primaire (idem). La
réforme fut abandonnée, eu égard aux critiques relatives
au coût onéreux avec le recul des partenaires techniques et
financiers, à l'absence de diplômes qui ignore l'environnement
international, l'introduction des langues nationales ressemblant à bien
d'égards à l'ancienne réforme (Compaoré, 2017 ;
Ouédraogo, 2017).
Le Burkina Faso est entré dans le programme d'analyses
des systèmes éducatifs de la CONFEMEN à la 42e
Conférence Ministérielle de la CONFEMEN tenue à Bamako
où nos pays cherchèrent des réponses aux différents
défis, en mettant l'accent sur le développement quantitatif et
qualitatif de l'éducation, en vue d'atteindre l'éducation pour
tous. La vision était de favoriser l'accès et la qualité
en matière d'éducation de base. Mais selon le rapport
d'évaluation du PASEC, à travers les phases 3 et 4 mises en
oeuvre de 1995 à 1998 sur l'état de l'éducation au Burkina
Faso, l'accès universel au cycle primaire est loin d'être atteint
dans l'ensemble (CONFEMEN, 1999). En effet, les taux de scolarisation restent
bas du fait que les filles et les enfants du milieu rural ont un accès
plus limité à l'école. Sur la période 1970 à
1995, le taux brut de scolarisation au primaire au Burkina Faso n'a pas atteint
40%. Cependant, les années 1990 montrent cependant une croissance
régulière et plus marquée du secteur privé, dont la
part atteint 12 % en l'an 2001 représentant près de 110 000
élèves. Selon les statistiques de 1999, la province du Kadiogo
comptait 465 écoles primaires avec 286 écoles publiques contre
179 privées. Le nombre des salles de classes s'élevait à
2456 avec 1474 pour le public et 982 pour le privé. L'ensemble des
enfants scolarisés était de 148 849 avec un ratio
élèves/maitre de 66. Les efforts consentis au cours de la
décennie 1990-2000 ont amélioré le taux de scolarisation
de 35,7 % au milieu des années quatre-vingt-dix à 42,7 % en 2000
(Meunier-Nikiéma & Salem, 2008), sans pour autant assurer l'atteinte
de la scolarisation universelle. Ces différentes
révélations sur l'état du système éducatif
du pays conduiront les gouvernants à adopter d'autres stratégies
et politiques telles que le plan décennal de développement de
l'éducation de base.
Lancé officiellement en 2002, le plan décennal
de développement de l'éducation de base (PDDEB) (20001-2010)
visait à accroître l'offre d'éducation de base, à
améliorer la qualité de l'enseignement et développer les
capacités de pilotage du secteur éducatif. Il s'agissait
notamment de renforcer le capital humain nécessaire au
développement économique du Burkina Faso en éliminant les
disparités existantes à tous les niveaux de l'enseignement. La
mise en oeuvre du PDDEB a permis l'amélioration des indicateurs au
niveau du primaire (47,4% en 2001 à 88,3% en 2011), dans le
post-primaire et le préscolaire (1,44% en 2001 à 3% en 2010).
Avec un taux de scolarisation de 79,6% en 2011, le Burkina Faso est toujours
loin de
6
l'atteinte de l'éducation pour tous en 2015 tel que
stipulé dans le cadre d'action de Dakar adopté lors du sommet
mondial sur l'éducation tenu en 2000 (Ouédraogo et al., avril
2020).
À partir de 2006, d'autres réformes sont venus
accompagner le PDDEB afin de faciliter l'atteinte des objectifs de l'EPT ; la
réforme de 2006. Ainsi, la notion de l'enseignement de base s'est
élargie pour prendre en compte le post-primaire, c'est-à-dire le
premier cycle du secondaire. À cet effet, nous assistons à un
nouveau découpage du système éducatif. D'autres changement
importants étaient les passerelles entre le formel et le non formel,
l'obligation scolaire de 6 à 16 ans qui implique qu'aucun enfant ne doit
être exclu du système éducation avant ses 16 ans
révolus ; la gratuité de l'enseignement de base public (du CP1
à la 3e). La réforme a été mise en oeuvre à
travers deux (02) phases : une première phase de 2007 à 2011 et
une seconde phase de 2011 à 2015. Elle a conduit à l'adoption du
Programme de développement stratégique de l'éducation de
base (PDSEB 2011-2021) et à celle du Plan Sectoriel de
l'Éducation et de la Formation (PSEF 2017-2030). Ainsi, de façon
opérationnelle, le gouvernement adoptera le continuum afin d'avoir une
vision holistique du système éducatif. Le continuum
éducatif intervint à partir de 2014 en vue de l'atteinte des
objectifs de la réforme de 2006, de mettre en application la loi
d'orientation de l'éducation de 2007 et d'accompagner la mise en oeuvre
des programmes et projets à l'exemple du PDSEB. Il s'alignait sur la
Lettre de Politique Éducative adoptée comme directive de 2008
à 2015 avec pour principes d'inclure dans l'éducation de base
l'enseignement primaire et le 1er cycle secondaire, et la gratuité de
ces enseignements, ainsi que la révision du curricula selon l'Approche
Par les Compétences (APC), etc. (Rapport JICA, 2012). Il s'est
donné pour principaux objectifs l'accroissement des indicateurs
d'accès et de qualité au niveau de l'enseignement base. Par
ailleurs, elle fut confrontée dans sa mise en oeuvre à de
nombreuses difficultés, du fait des instabilités
institutionnelles et connut une fin tacite sans évaluation
réelle. La situation avant l'adoption du continuum présentait les
indicateurs éducatifs au niveau primaire comme suit : en 2013, le nombre
d'écoles primaire s'élevait à 12 394 avec 9 886 publics
contre 2 508 privés. La situation géographique de ces
infrastructures indiquait 2 195 étaient situées en milieu urbain
et 10 199 en milieu rural. Le nombre de salles de classes était
estimé à 47 709 avec 11 189 en milieu urbain et 36 520 en milieu
rural. Selon la nature des murs, le nombre de salles de classe dont les murs
sont en dur étaient de 39 108, 4 086 en semi dur et 4 488 en d'autres
matériaux. À la même année, le taux brut d'admission
au primaire était de 92,8% avec 92,2% et 92,3% respectivement pour les
garçons et les filles. Le TBA pour le Kadiogo, région du centre
était estimé à 100,5% avec 99,9% et 101,1% respectivement
pour les garçons et les filles. Le TBS s'estimait à 81,3% avec
81,6 pour les garçons et 81% pour les filles. Celui de la région
du centre
7
était de 90,7% avec 88,4% pour les garçons et
93% pour les filles (DGESS, 2013). Le taux net de scolarisation au primaire
à la même année était de 63,2% avec respectivement
63,5 % et 62,8% pour les garçons et les filles. Le taux
d'achèvement du primaire était de 59,5% avec 59,7% pour les
garçons et 59,3% pour les filles. L'achèvement dans la
région du centre était meilleur qu'à celui national et
était de 69,4%.
En résumé, on retient que le continuum
éducatif survint dans un contexte où le Burkina Faso est en
quête permanente de la scolarisation universelle au vu des diverses
politiques éducatives adoptées. Cependant, la population
scolarisable ne cesse de croître avec le taux brut de natalité est
de 46 %o pour l'ensemble du Burkina Faso, 38 %o en milieu urbain et 48 %o en
milieu rural (RGPH, 2006). Quant au niveau d'instruction selon le recensement
de 2006, plus de 70 % de la population de 7 ans ou plus n'ont aucun niveau
d'instruction, 20,1 % ont le niveau primaire. La population scolarisable en
scolarisable en 2013 des enfants de 6-11 ans était estimé
à 3 125 631 enfants avec 1 614 937 garçons contre 1 510 694
filles avec un TBS primaire de 81,3% (DGESS, 2013). Ces données
démographiques sont considérées comme les données
de départ du continuum éducatif. Cependant, selon les
données du recensement général de la population et de
l'habitation de 2019 du Burkina Faso, la population s'élève
à 20 505 155 personnes, dont 9 900 847 hommes et 10 604 308 femmes avec
une densité de 75,1/km2. La population de la commune de
Ouagadougou est de 2 415 266. Le taux d'accroissement de la population est de
2,94%. Par rapport aux enfants dont l'âge est compris entre 06 et 16 ans,
il ressort que 39,1% n'ont jamais fréquenté, 15% sont
déscolarisés et 45,9% sont scolarisés et un taux
d'alphabétisation de 29,7%.
1.2. Identification du problème de recherche
C'est conscient de l'apport de la qualité des
ressources humaines et de l'éducation dans le développement
économique et social de la nation que le BF s'est investi dans
l'éducation et la formation des populations depuis son
indépendance. Comme l'affirme Carpentier (1988, p.42) : «
l'essentiel est d'assurer un enseignement de haute qualité et une
recherche productive, car c'est le meilleur investissement que peut faire un
pays pour assurer son développement économique, son
épanouissement social et sa liberté politique ». En
effet, l'enseignement primaire a été le pan de l'éducation
le plus privilégié par les autorités politiques à
travers les différentes politiques et financements afin d'atteindre
l'éducation universelle. Par ailleurs, la commune de Ouagadougou se
présente comme la meilleure des communes du pays en matière
d'accès à l'éducation primaire. Nonobstant, des
problèmes d'accès persistent et l'État se fait
8
suppléer par les institutions privées pour
accorder l'accès à l'éducation à bon nombre
d'enfants en âge scolaire à travers le pays et en particulier dans
la commune de Ouagadougou. En effet, l'insuffisance d'infrastructures et de
personnel demeurent des facteurs qui entravent les questions d'accès
à l'école. L'effectivité des salles de qualité et
en nombre facilite l'accès pour les scolaires et améliore les
conditions de travail des enseignants. Cet état de fait aura
évidemment une répercussions positive sur la qualité des
enseignements. Ainsi affirme Maïga (2014, p.180), « Les mauvaises
conditions de vie influent négativement sur le don de soi des
enseignants et, par ricochet, sur la qualité des apprentissages des
élèves ».
Tout comme les infrastructures, le manque de personnel comme
le souligne Maïga (2014, p.186) est :
« Le facteur majeur et persistant qui bloque la
scolarisation est toujours le déficit en personnel enseignant. Pour
atteindre la scolarisation primaire universelle, ils ont estimé que les
pays du monde, en particulier les pays en développement, devraient
impérativement faire des efforts très importants dans le
recrutement des enseignants ».
Ces différents états de fait handicapent
l'évolution des indicateurs d'accès à l'éducation
au vu qu'ils entrainent la cherté des frais de scolarité.
Quelques évaluations ont été menées à
mi-parcours sur la mise en oeuvre du continuum notamment au niveau du
post-primaire à travers la Direction des Études et des
Statistiques Sectorielles (DGESS) du ministère en charge de
l'éducation nationale. Cependant, aucune étude n'a
étayé des données sur la mise en oeuvre du continuum dans
la commune de Ouagadougou.
Il est alors plus que nécessaire de chercher à
comprendre l'évolution de certains aspects fondamentaux auxquels
l'accès est lié. Il s'agit de savoir si :
- les questions d'infrastructures sont définitivement
résolus ;
- les enfants dont l'âge est compris entre 06 et 11 ans
inclus sont tous scolarisés ;
- les frais de scolarité sont accessibles à tous
les parents d'élèves ;
- les questions de personnels enseignants de qualité sont
résolus ;
- les besoins sociaux des élèves sont
améliorés ;
- etc.
Pour alors étayer cette étude sur la
contribution du continuum éducatif au niveau primaire dans la commune de
Ouagadougou, il serait judicieux de se poser les questions suivantes.
9
1.1.1. Question principale de recherche
À travers les différentes politiques
éducatives que notre pays a mises en oeuvre, on constate que l'un des
objectifs principaux étaient de pouvoir offrir l'accès à
l'éducation de base à tous les enfants d'âge scolaire. Il
est à noter qu'un programme budgétaire est consacré
à la question d'accès dont l'objectif stratégique est
l'accélération du développement quantitatif de l'offre
d'éducation formelle.
De ce fait, dans le cadre de cette étude, notre question
de départ est formulée comme suit : Quelle a été la
contribution du continuum éducatif à l'amélioration de
l'accès à l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou
?
À cette question de départ sont liées des
questions spécifiques qui sont :
? Question spécifique 1 : quelle a
été la contribution du continuum éducatif à
l'amélioration de l'offre d'éducation au primaire dans la commune
de Ouagadougou, notamment en infrastructures et en personnel enseignant ?
? Question spécifique 2 : quelle a
été la contribution du continuum éducatif, à
l'amélioration de l'accès inclusif et équitable pour les
enfants au primaire dans la commune de Ouagadougou ?
1.3. Justification du choix du thème et
Intérêt de la recherche
Le choix de ce thème d'étude se justifie par
différents ordres :
? Au niveau personnel
Cette étude permet en tant que cadre d'administration
de l'éducation scolaire et universitaire d'avoir une connaissance
approfondie des politiques éducatives mises en oeuvre dans notre pays.
En outre, nos missions dans l'administration publique sont assez liées
à l'éducation. Cette étude nous permet de nous outiller
davantage sur les thèmes de politiques publiques éducatives afin
de mieux participer à la gestion et à l'administration des
structures éducatives, à la bonne planification et à la
mise en oeuvre des politiques futures et de faire des propositions en
matière de politique éducative.
10
? Au plan scientifique
Cette étude nous permet d'appréhender les
difficultés qui minent la mise en oeuvre des projets et programmes
d'éducation dans notre pays en général et dans la commune
de Ouagadougou en particulier. La mise en oeuvre du continuum éducatif
(CE) coïncide avec la mise en oeuvre du Plan National de
Développement Économique et sociale (politique gouvernementale)
où l'État a assez financé le secteur de
l'éducation. Par ailleurs, cette étude permet de faire une
évaluation finale du continuum dans sa première phase, vu que
toutes les études menées ont été à
mi-parcours. En outre plusieurs études ont été
menées sur le continuum à travers les autres ordres
d'enseignement tels que le post-primaire. De ce fait, cette étude permet
d'apporter des éclaircissements sur les différents facteurs qui
ont entrainé le continuum éducatif sur la période
2015-2020 dans la commune de Ouagadougou. Elle sera un apport aux
données scientifiques sur l'éducation et la mise en oeuvre des
politiques éducatives et constituera une base de données pour les
futures recherches en matière d'éducation primaire.
? Au plan social
Par ailleurs, cette étude permettra de montrer aux
différents acteurs de l'éducation et en particulier les parents
d'élèves, l'effort fourni par l'État et ses
démembrements pour offrir une éducation primaire aux enfants en
âge scolaire.
1.4. Objectifs de la recherche
Il s'agit pour nous, à ce stade, de formuler notre
objectif général et les objectifs spécifiques. Les
objectifs de cette étude sont subdivisés en un objectif principal
et en 02 objectifs secondaires.
L'objectif principal de cette étude est
d'appréhender la contribution du CE en matière d'accès
à l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou sur la
période 2015-2020. Quant aux objectifs spécifiques, ils sont les
suivants :
? Objectif spécifique 1 : analyser la
contribution du continuum éducatif en matière d'infrastructures
éducatives et de personnel au niveau primaire dans la commune de
Ouagadougou sur la période 2015-2020 ;
? Objectif spécifique 2 : analyser le
niveau de participation des filles et des enfants vivants avec un handicap au
niveau primaire dans la commune de Ouagadougou sur la période
2015-2020.
11
1.5. Hypothèses de recherche
Selon Grawitz (2001, p.398) :
« l'hypothèse est une proposition de
réponse à la question posée. Elle tend à formuler
une relation entre les faits significatifs. Même plus ou moins
précise, elle aide à sélectionner les faits
observés, permet de les interpréter, de leur donner une
signification qui, vérifiée, devient un élément
possible de théorie ».
De ce fait, nous allons dans le cadre de cette étude en
proposer une principale qui sera décomposée de 02 secondaires
pour déterminer les facteurs liés aux différentes
questions posées.
1.5.1. Hypothèse principale
Notre hypothèse principale se formule comme suit :
? le continuum éducatif a amélioré les
indicateurs d'accès et de couverture à l'enseignement primaire
sur la période 2015-2020 dans la commune de Ouagadougou. Cette
hypothèse est validée par tous les indicateurs de
vérification des hypothèses secondaires.
1.5.2. Hypothèses secondaires
? Hypothèse secondaire 1 : le
continuum éducatif a permis d'accroître les capacités
d'accueil et l'effectif du personnel enseignant du primaire ainsi que les
effectifs des écoliers et les indicateurs d'accès et de
couverture, pour la scolarisation primaire dans la commune de Ouagadougou.
Cette hypothèse est vérifiée par les
indicateurs suivants :
- l'accroissement du nombre d'écoles et de salles de
classes construites sur la période
2015-2020 ;
- l'accroissement du nombre d'enseignants ;
- l'accroissement du nombre d'élèves ;
- le ratio élèves/salles de classe ;
- le ratio élèves/maitre ;
- l'accroissement des taux brut d'admission et de scolarisation
dans l'enseignement
primaire.
12
? Hypothèse secondaire 2 : le
continuum éducatif a favorisé l'accès des filles et des
enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire dans la
commune de Ouagadougou sur la période 2015-2020.
Cette hypothèse est vérifiée par les
indicateurs suivants :
- l'amélioration de l'indice de parité
(filles/garçons) au primaire ;
- l'amélioration du TBA des filles ;
- l'amélioration du TBS des filles ;
- l'accroissement de l'effectif des enfants vivants avec un
handicap ;
Ainsi se récapitulent les questions de recherche, les
objectifs les hypothèses et leurs différents indicateurs de
vérification.
Tableau n°1 :
récapitulatif des questions, objectifs, hypothèses et indicateurs
de vérification
Questions
|
Objectifs
|
Hypothèses
|
Indicateurs de vérification
|
Principale : Quelle a été la
|
Général : appréhender la
|
Principale :la mise en
|
Tous les indicateurs de vérification des
hypothèses secondaires.
|
contribution de la mise en oeuvre du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'accès à
l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou ?
|
contribution du continuum
éducation en matière
d'accès à l'éducation primaire dans la
commune
de Ouagadougou sur la période 2015-2020
|
oeuvre du continuum
éducatif a amélioré les indicateurs
d'accès et de
couverture à l'enseignement primaire sur la
période 2015-2020
dans la commune de Ouagadougou
|
Secondaire 1 : quelle a été la
|
Spécifique 1 : analyser la
|
Secondaire 1 : la mise en
|
- l'accroissement du nombre
d'écoles et de salles classes
construites sur la période 2015-2020 ;
- l'accroissement du nombre d'enseignants ;
- l'accroissement du nombre d'élèves ;
- le ratio élèves/salles de classe ;
- le ratio élèves/maitres ;
- le taux brut d'admission et de
scolarisation primaire
|
contribution de la mise en oeuvre du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'offre d'éducation
au primaire dans la commune de Ouagadougou, notamment en infrastructures et en
personnel enseignant ?
|
contribution du continuum
éducatif en matière d'infrastructures
éducatives et de personnel au niveau primaire dans la commune
de Ouagadougou sur la période 2015-2020
|
oeuvre du continuum
éducatif a permis d'accroître les
capacités d'accueil et l'effectif du personnel enseignant du
primaire ainsi que les effectifs des écoliers et les
indicateurs d'accès et de couverture, pour la
scolarisation primaire
dans la commune de Ouagadougou
|
Secondaire 2 : quelle a été la
|
Spécifique 2 : analyser le
|
Secondaire 2 : la mise en
|
- l'amélioration de l'indice de
parité (filles/garçons) au primaire ;
- l'amélioration du TBA des filles ;
- l'amélioration du TBS des filles ;
- l'accroissement de l'effectif des enfants vivants avec un
handicap ;
|
contribution de la mise en oeuvre du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'accès inclusif et
équitable pour
les enfants au primaire dans la commune de Ouagadougou ?
|
niveau de participation des filles et des enfants vivants avec
un handicap au niveau primaire dans la commune
de Ouagadougou sur la période 2015-2020.
|
oeuvre du continuum
éducatif a favorisé l'accès des filles et
des enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire
dans la commune de
Ouagadougou sur la
période 2015-2020
|
13
1.6. Revue critique de littérature
Le continuum recouvre beaucoup d'aspects dont nous allons
chercher à appréhender dans cette section. Dans la
présente revue de littérature, nous présentons un
aperçu sur quelques écrits à travers les
thématiques ci-après : la mise en oeuvre du continuum
éducatif de base au Burkina Faso, le continuum
éducation-formation, la question de l'équité en milieu
scolaire au Burkina Faso et l'obligation scolaire de l'éducation de base
au Burkina Faso.
1.6.1. La mise en oeuvre du continuum éducatif de
base au Burkina Faso
La mise en oeuvre du continuum éducatif au Burkina Faso
a fait l'objet de différentes études au niveau des
différents sous-secteurs de l'éducation de base et dans
différentes régions. Certains auteurs l'ont abordé sous
l'angle des enjeux et perspectives, les pratiques de mise en oeuvre du
continuum éducatif au Burkina Faso, et d'autres par rapport à son
impact sur les sous-secteurs de l'éducation de base en particulier, ou
sur la qualité de l'éducation en général.
Zongo (2015) dans son mémoire, intitulé «
la mise en oeuvre du continuum éducatif de base au Burkina Faso :
enjeux et perspectives », y rappelle les fondements
de la mise en oeuvre d'un continuum éducatif au Burkina Faso. Il ressort
de cette étude que le continuum éducatif est tributaire des
engagements du pays sur le plan international à travers la
déclaration de Jomtien (1990) et le forum de Dakar (2000) et l'appel de
Kigali (2007) qui s'inscrivaient pleinement dans les objectifs des OMD et de
l'EPT. En effet, à travers ces différents cadres, les
États s'étaient fixé l'objectif d'alphabétiser
massivement les populations. L'atteinte de cet objectif obligeait
l'élargissement du champ de l'éducation de base en rattachant le
primaire, le préscolaire et le post-primaire. Les pays visaient au
travers la suppression des inégalités d'accès à
l'éducation en tant que droit fondamental du citoyen en y mettant la
qualité et en favorisant une certaine cohérence entre les
différents niveaux en passant par la relecture et l'adaptation des
curricula. Au plan national, il en ressort que le continuum éducatif est
la résultante des États généraux sur
l'éducation (1994), des Assises nationales sur l'éducation (2002)
qui ont souhaité l'extension de l'éducation de base, le
développement du préscolaire, l'amélioration de la
qualité de l'éducation et de l'efficacité du
système éducatif. La réforme est parachevée avec
l'adoption de la Loi n° 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi
d'orientation de l'éducation : cette loi cherche à rendre le
système éducatif plus cohérent, plus fonctionnel et plus
adapté aux besoins de développement socioéconomique et
culturel du Burkina Faso. Cependant, les résultats de l'étude
indiquent que la grande majorité des enseignants, des parents
d'élèves, des partenaires sociaux trouvent que les conditions
n'étaient pas réunies pour la mise en oeuvre dudit continuum.
14
Quant à Kinda (2018), il révèle les
forces et les faiblesses dans la mise en oeuvre du continuum
éducatif. De l'analyse des résultats, il ressort que le
continuum a été une solution pour l'amélioration de
l'accès à l'éducation au niveau du post-primaire dans la
commune de Ouagadougou. Il a permis à cet effet de réduire les
distances parcourues par les élèves à travers la
construction d'un nombre important de collèges d'enseignement
général (CEG) ; toutefois, les ressources financières et
humaines qualifiées demeuraient insuffisantes. Par ailleurs, les
infrastructures (salles de classe, bâtiments administratifs, toilettes et
bibliothèques) sont insuffisantes, au regard du nombre
d'élèves venus du primaire. Cet état de fait conduit
à des bâtiments d'emprunt et des effectifs pléthoriques,
qui ne sont pas sans conséquences négatives sur la qualité
de l'éducation. En outre, le continuum n'aurait pas facilité
l'amélioration de la qualité de l'éducation au
post-primaire. Les taux d'admission sont moyens (66%) pendant que les taux de
redoublement et d'abandon sont élevés (26% et 08%),
comparativement aux moyennes de l'espace de la Communauté
Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Ce mémoire nous est d'une importance capitale pour
notre étude car il est focalisé sur la commune de Ouagadougou,
qui est notre espace d'étude, d'une part et sur les forces et les
faiblesses de la mise en oeuvre du CE au niveau du post-primaire d'autre part.
Ceci nous montre bien l'obligation ou l'utilité d'une étude
similaire dans la même commune sur le secteur primaire pour avoir un
aperçu holistique de la politique au niveau de la commune.
Pour ce qui concerne Ouédraogo (2021), il décrit
les pratiques de mise en oeuvre du continuum éducatif de base du Burkina
Faso et les expériences des acteurs du niveau central et sur le terrain.
Les résultats de son travail de recherche ont montré que la mise
en oeuvre du continuum éducatif au Burkina Faso est inadaptée et
se greffe à des difficultés telles que la faible mobilisation et
l'engagement des acteurs. Cependant, il est à noter que
l'effectivité de la mise en oeuvre du continuum éducatif s'est
matérialisée à travers l'adoption du décret n°
2013-542/PRES/PM/MENA/MESS/MASSN/MEF du 5 juillet 2013, portant transfert du
préscolaire et du post-primaire au Ministère de
l'Éducation nationale et de l'Alphabétisation (MENA) et sous la
conduite d'un comité technique interministériel composé de
techniciens du MENA, du Ministère des Enseignements Secondaire et
Supérieur (MESS) et du Ministère de l'Action sociale et de la
Solidarité nationale (MASSN). Par ailleurs, la fusion des sous-secteurs
de l'éducation, concernés par le continuum (pré-primaire,
primaire et secondaire et EFTP) en un seul Ministère de
l'éducation, a été adoptée avec des allocations
budgétaires importantes aux sous-secteurs négligés
auparavant : l'objectif est de développer les infrastructures scolaires,
de renforcer les capacités des institutions telles l'institution d'un
nouveau type d'établissement
15
scolaire, dénommé les « Complexes
Intégrés d'Éducation de Base » (CIEB) et la
transformation des Écoles nationales des Enseignants du Primaire (ENEP)
en Instituts nationaux de Formation des Enseignants de l'Éducation de
Base (INAFEEB).
En somme, cette thématique nous permet de mettre en
exergue les fondements ayant conduit à la réforme du continuum
éducatif au Burkina Faso d'une part, et de percevoir l'avis des
différents acteurs par rapport à cette réforme, d'autre
part.
1.6.2. Le continuum éducation-formation
Plusieurs auteurs ont abordé la question de
l'éducation, en relevant la nécessité de l'aligner avec la
formation ou l'employabilité des sortants du système scolaire.
Ils relèvent alors l'inadéquation du système existant et
la nécessité de passerelles entre éducation et formation,
en l'orientant plus vers les métiers.
Le continuum éducation-formation est un type de
continuum proposé par Hamidou Boukary (2016). Sa recherche se fonde sur
le continuum de l'éducation, en le mettant en lien avec la formation.
Dans une première approche du thème, l'auteur pense que le
continuum éducation-formation vise à réduire la
discontinuité entre éducation et formation. Il trouve que les
systèmes hérités du colon ne permettent pas une
intégration des jeunes dans le milieu de l'emploi ou de la formation. De
ce fait, il met en exergue le fossé existant entre éducation et
formation. En outre, ce système est en inadéquation avec les
réalités africaines et ne joue pas son rôle principal dans
le développement socioéconomique des États africains. Il
montre alors que l'instruction scolaire héritée de la
colonisation, doit être remplacée par une éducation
traditionnelle africaine qui aligne l'instruction avec l'acquisition des
compétences de vie et la formation aux métiers. Pour lui,
l'instruction coloniale n'est pas appropriée pour l'Afrique car celle-ci
acculture nos peuples. Les sortants de ces systèmes d'éducation
sont inaptes à la création de richesse et à la mise en
place d'économies modernes capables de sortir leur pays de la
pauvreté et du sous-développement en raison du fait qu'ils
dédaignent le travail manuel, l'associant à un statut social
inférieur.
C'est ainsi qu'Abdou Moumouni (1964) dépeint le
système éducatif africain par la détérioration de
la qualité des enseignements, due à la mauvaise formation des
enseignants et aux effectifs pléthoriques dans les classes, au manque de
maîtrise de la langue d'instruction par les enseignants et à
l'insuffisance de moyens pédagogiques pour les
enseignements-apprentissages; il faut également relever les fortes
déperditions scolaires à tous les niveaux du système (du
primaire au supérieur), le manque de cohérence et d'articulation
entre les
16
programmes des différents sous-secteurs, l'offre
étroite au niveau de l'enseignement secondaire et la négligence
de l'enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP) par les
États, etc. L'auteur pose à cet effet les fondements d'un
continuum éducation-formation en Afrique. Il proposait dès lors
un système d'apprentissage intégrateur qui se fait tout au long
de la vie, en mettant l'accent sur les formations techniques et les
métiers, tout en utilisant les langues africaines comme langues
d'instruction et en développant le préscolaire. Dans sa
conception, la réforme du continuum consistait à créer un
système d'enseignement général «unitaire » de 10
à 11 ans et dont la structure serait de 5 ans d'études primaires
et de 6 ans d'enseignement secondaire moyen, sans interruption par des examens,
sanctionnant le passage d'un cycle à l'autre avec pour but d'initier
l'individu aux différents aspects de l'activité sociale et
économique d'une part, et de lui apporter les fondations scientifiques,
théoriques et techniques capables de lui faire comprendre
progressivement la nature et la société ainsi que le rôle
qu'il doit y jouer, d'autre part. Sa proposition du continuum visait ainsi
à rétablir le lien cassé entre l'enseignement et la
formation.
En résumé, les différents auteurs
abordent la question du continuum éducation-formation sous l'angle de la
restructuration et de la redéfinition des contenus de l'éducation
pour rétablir un lien indissociable devant exister entre l'enseignement
académique formel (le savoir), d'une part, et l'acquisition des
compétences de vie (savoir-être) et de savoir-faire utiles pour
l'insertion des jeunes dans la vie sociale et économique des
sociétés, d'autre part.
1.6.3. La question de l'équité en milieu
scolaire au Burkina Faso
L'équité est devenue l'un des
concepts-clé de l'éducation. Il est autant convoité avec
l'évolution des populations qui démontrent une croissance plus
rapide de la population féminine. Ainsi, l'équité se
centre plus sur l'alphabétisation massive des filles et des personnes
ayant des besoins spécifiques pour leur éducation.
La notion d'équité et d'égalité
d'accès à l'éducation est considérée comme
l'un des principes directeurs du Plan Sectoriel de l'Éducation et de la
Formation (PSEF ;2017-2030) au Burkina Faso. Ce document est le
référentiel qui donne la vision de l'éducation au Burkina
Faso sur la période 2014-2023. Il a été
élaboré et adopté en 2014 pour conduire la poursuite des
objectifs de l'éducation sur ladite période. Il
énumère les différents programmes de la politique, dont
celui intitulé « développement de l'accès à
l'éducation formelle », prenant en compte la promotion de
l'égalité et l'équité d'accès pour tous,
ainsi que la promotion de l'éducation inclusive à tous les
niveaux.
17
L'équité scolaire est en général
établi en considérant le rapport femme/homme/ ou
fille/garçon. Le PSEF nous montre que l'équité prend bien
en compte d'autres caractéristiques. Il s'agit notamment de la situation
sociale, du sexe et de la localité d'habitation. C'est ainsi que ce
programme à travers ses sous-programmes 3 et 4, est structuré en
ces objectifs suivants :
- permettre à tous les enfants de la tranche
d'âge de 6 à 16 ans d'accéder à un
enseignement de base gratuit et obligatoire au plus tard en
2023 ;
- éliminer les disparités liées au sexe
à tous les niveaux du système éducatif ;
- réduire les écarts entre les zones rurales et
les zones urbaines en matière d'offre éducative ;
- assurer une prise en charge éducative complète
des élèves et étudiants à besoins
spécifiques (Burkina Faso, MESRSI, MENA, MJFIP, 2017).
En résumé, le PSEF montre que
l'équité doit permettre de lever tous les facteurs entravant
l'éducation et la formation des filles et des femmes, de résorber
les disparités en matière d'offre éducative entre les
régions et entre les provinces, de prendre en compte les couches
défavorisées ou vulnérables y compris celles vivant avec
un handicap. À travers, le PSEF, nous percevons l'ensemble des efforts
consentis pat l'État burkinabè dans sa quête de
l'équité en matière d'éducation.
En outre, Zongo (2019) aborde la question de la scolarisation
de la jeune fille, les facteurs l'entravant d'une part, et ceux, la favorisant
d'autre part. Dans son travail de recherche, l'auteur évoque les
facteurs qui ont longtemps éloigné la jeune fille de la
scolarisation au Burkina Faso, et notamment en territoire moaga. Parmi ces
facteurs, on peut citer :
- le fait que la fille soit considérée comme
future mère : elle doit être formée selon la tradition. Et
l'envoyer à l'école du blanc l'éloignerait de son
rôle d'épouse et deviendra désobéissante ;
- les alliances du mariage et la dot qu'elles apportent dans
la famille ;
- l'école est un lieu favorisant la délinquance,
le manque de respect des moeurs par les enfants et spécifiquement le
« dévergondage » chez la fille ;
- les moyens limités qui favorisent la priorisation de
la scolarisation du jeune garçon.
L'auteure note que les écoles franco-arabes contribuent
à l'amélioration de l'accès, du maintien, de la
réussite scolaire des filles et font de la jeune fille une actrice de
développement économique et social. Cependant, des facteurs
socioéconomiques, culturels et pédagogiques entravent
l'accès, le maintien et la réussite scolaire de la jeune fille
dans ces écoles. L'ignorance
18
des parents, le manque de sensibilisation et de suivi, la
faible implication de l'État constitueraient des entraves à
l'accès, au maintien et à la réussite scolaire des filles
dans ces écoles. À ces éléments, s'ajoutent
l'insuffisance de manuels et de cantines scolaires, les mariages d'enfants
(forcés et /ou précoces), l'insuffisance d'infrastructures et
d'équipements scolaires, sans oublier le manque de considération
pour les écoles franco-arabes, les occupations domestiques
confiées aux filles, le manque de confiance en soi et l'insuffisance
d'encadreurs pédagogiques qualifiés. En somme, à travers
ledit travail de recherche, sont relevées les entraves de l'atteinte de
l'équité scolaire et les différents acteurs
concernés, à savoir l'État, les parents à travers
la tradition, ainsi que des pistes de mobilisation et l'impact
socio-économique de l'équité scolaire.
La thématique de l'équité à un
lien fort avec notre travail de recherche, qui aborde la problématique
de la scolarisation des enfants, tous sexes, tous milieux et catégories
sociales confondus. La mise en oeuvre du continuum éducatif pourrait
contribuer à améliorer la scolarisation de nombreux enfants.
1.6.4. L'obligation scolaire de l'éducation de base
au Burkina Faso
Le principe de l'obligation scolaire primaire corrobore les
textes qui régissent l'éducation au Burkina Faso. En effet, la
loi d'orientation de l'éducation adopté en 2007 stipule en son
article 04 que : « L'enseignement de base est obligatoire pour tous
les enfants de six ans à seize ans » (Burkina Faso,
Assemblée nationale, 2007, p.5). Aussi, le programme de
développement stratégique de l'éducation de base qui est
l'une des bases du continuum éducatif est fondé sur l'obligation
scolaire pour tous les enfants de six (06) à seize (16) ans et le
caractère gratuit de l'enseignement de base public. Le principe veut
qu'aucun enfant ne soit exclu du système éducatif avant ses seize
(16) ans révolus (Burkina Faso, Assemblée nationale, 2007).
Ainsi, certains auteurs se sont attelés sur l'obligation en se basant
sur ses fondements.
Drabo (2015) aborde l'obligation scolaire, en montrant qu'elle
est fondée sur les lois Ferry et a été institué en
France par la loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire et tout d'abord
par ordonnance n°59-45 du 06 janvier 1959 portant prolongation de la
scolarité obligatoire. Cependant, le principe de l'obligation scolaire
en France a pour corollaire la liberté de l'enseignement voulant que les
parents, et plus largement les personnes responsables de l'enfant soumis
à l'obligation scolaire, choisissent si l'instruction sera
dispensée dans un établissement d'enseignement public ou
privé ou dans la famille elle-même. Il connut ainsi des
controverses
19
au regard du fait que certaines bourgeoisies trouvaient que
cela les mettait ou leurs enfants au même pied que les enfants de parents
de classe moyenne ou prolétaire.
En ce qui concerne le principe de l'obligation scolaire au
Burkina Faso, Drabo (2015) l'évoque en citant les différents
textes internationaux qui soutiennent l'obligation scolaire notamment la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, la Convention
relative aux Droits de l'Enfant, la Déclaration mondiale sur
l'éducation de base pour tous de Jomtien (Thaïlande, 1990), le
Cadre d'Action de l'EPT de Dakar 2000, la Déclaration des Nations Unies
de 2000 sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement,
etc. Enfin, pour ce qui est des bases juridiques nationaux favorisant
l'obligation scolaire, il mentionne la Constitution du 2 juin 1991, ayant
adopté l'éducation comme un droit social, la Loi d'orientation de
l'éducation du 30 juillet 2007 ayant consacré l'éducation
de l'enfant comme une priorité nationale, le Cadre stratégique de
prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables 2006-2015,
la Stratégie Nationale de Développement Intégré de
la Petite Enfance.
Par ailleurs, cette étude montre que les entraves
à l'obligation scolaire sont encore les faibles allocations
budgétaires consacrées à l'éducation face à
la forte demande. En effet de la faiblesse de ce budget résulte de
l'insuffisance des infrastructures et la forte proportion des écoles
privées, moins accessibles aux populations au regard de la cherté
des frais de scolarité.
Somme toute, la perception de l'obligation scolaire peut
être différente d'un pays à l'autre, comme ici pour le cas
de la France et du Burkina Faso et que l'obligation scolaire demeure encore un
leurre pour beaucoup d'enfants en âge scolaire, notamment ceux vivant
avec un handicap.
La mise en oeuvre du CE est une approche visant le respect de
l'obligation scolaire.
1.7. Clarification conceptuelle
Afin de mieux appréhender le contenu de notre
thème d'étude, la clarification d'un certain nombre de concepts
s'avère nécessaire. Selon Quivy et Campenhoudt (2011, p.111),
« L'élaboration des concepts est appelée
conceptualisation. Elle constitue une des dimensions principales de la
construction du modèle d'analyse. Sans elle, en effet, on ne peut
imaginer un travail qui ne se perde pas dans le flou, l'imprécision et
l'arbitraire ». Ainsi, nous élucidons les concepts de
continuum éducatif, d'enseignement primaire, d'accès à
l'éducation et d'indice de parité entre les sexes.
20
1.7.1. Le continuum éducatif
Le CE se définit comme un ensemble de niveaux du
système éducatif, constitué de sorte que les
élèves puissent passer de l'un à l'autre de façon
continue (Zongo, 2015). De ce fait, les élèves devraient aborder
l'éducation de base formelle de façon continue. L'un des
objectifs du continuum éducatif au Burkina Faso était de
résoudre les problèmes de transition entre les différents
sous-secteurs de l'éducation de base. Par ailleurs, au primaire, il
cherchait de façon spécifique, à ce que les
élèves atteignent le cours moyen 2e année sans
redoublement. Dans le cycle d'enseignement primaire, seul l'échec
à l'examen du certificat d'études primaires (CEP) devrait
constituer un obstacle pour l'élève. Le continuum dans son
essence a pour principale ambition d'assurer une éducation de base aux
enfants dans des structures éducatives auxquelles ils accéderont,
dès l'âge de 3 ans et dans lesquelles ils poursuivront en continu
leurs études, sans nécessité de changer
d'établissement jusqu'à l'obtention du brevet d'études du
premier cycle (BEPC) (Kinda, 2018). Cela se fera de manière à
mieux asseoir les acquis des apprentissages d'une part, et de doter d'autre
part les enfants de connaissances instrumentales de base, de savoir-faire
pratiques, d'outils de pensée et de méthodes de travail
permettant de faire du jeune burkinabè un citoyen responsable,
producteur et créatif tel que stipulé dans la loi d'orientation
de l'éducation. La mise en oeuvre du continuum devrait lever les goulots
d'étranglement existant entre les différents cycles de
l'éducation de base formelle. Le continuum d'éducation de base
repose sur une philosophie, dont l'objectif est de rendre le système
éducatif cohérent, plus fonctionnel et plus adapté aux
besoins de développement socioéconomique et culturel du Burkina
Faso dans un cycle unique d'éducation, d'une durée de treize (13)
ans ; ce cycle prend en compte l'enseignement de base dans son principe
d'obligation pour les enfants âgés de 6 à 16 ans,
conformément aux dispositions de la Loi d'orientation de
l'éducation de 2007.
Pour Boukary (2016), le coeur du concept du continuum
réside dans la restructuration et la redéfinition des contenus de
l'éducation pour rétablir le lien indissociable devant exister
entre l'enseignement académique formel (le savoir), d'une part, et
l'acquisition des compétences de vie (savoir-être) et de
savoir-faire utiles pour l'insertion des jeunes dans la vie sociale et
économique des sociétés dans lesquelles ils vivent,
d'autre part.
Selon l'Association pour le Développement de
l'Éducation en Afrique (ADEA, 2015), le continuum est : « Une
consolidation des acquis des différents niveaux d'éducation
complétée par des réformes porteuses, qui assureront une
meilleure continuité éducative et une amélioration
conséquente de la qualité des enseignements et des apprentissages
»
21
Cette définition pose le caractère holistique du
continuum éducatif intégrant tous les sous-secteurs de
l'éducatif en se souciant de l'aspect qualité des enseignements
conformément aux objectifs du continuum.
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous faisons
nôtre la définition de Zongo (2015), selon laquelle, le continuum
éducatif s'entend comme étant un ensemble de niveaux du
système éducatif, constitué de sorte que les
élèves puissent passer de l'un à l'autre de façon
continue.
1.7.2. L'enseignement primaire
Pour ce qui est de l'enseignement primaire et dans le cadre de
notre recherche, il correspond au niveau d'enseignement formel d'une
durée normale de six ans et dont le programme est conçu pour
faire acquérir des connaissances élémentaires. Il est
destiné aux enfants âgés de six ans au moins et constitue
le premier palier de la fréquentation scolaire obligatoire. Il est
sanctionné par un diplôme de fin de cycle ; le Certificat
d'Études Primaire (CEP) (Burkina Faso, AN-BF, 2007). Associé
à l'éducation préscolaire et l'enseignement post-primaire,
ils forment l'éducation de base formelle selon la nouvelle structuration
du système éducatif burkinabè.
1.7.3. L'accès à l'éducation
Dans notre travail, l'accès à l'éducation
symbolise l'entrée ou l'admission des enfants (les élèves)
dans un cycle d'enseignement donné. Il représente l'inscription
de l'élève sur la liste officielle de la première
année d'un cycle d'enseignement. L'admission est la proportion entre le
nombre d'élèves nouvellement admis en première
année d'un cycle ou ordre d'enseignement et la population ayant
l'âge officiel d'admission à ce cycle. Il sert à mesurer le
niveau général d'accès à ce cycle, à estimer
la capacité du système éducatif à accueillir en
première année la population ayant l'âge légal
d'admission à ce cycle. Il se traduit par les taux brut et net
d'admission selon le cycle concerné.
1.7.4. L'indice de parité entre les sexes
En ce qui nous concerne, la parité entre les sexes dans
l'éducation veut dire que la même proportion de garçons et
de filles participe à un cycle donné. « ...Obtenir la
parité entre les sexes dans l'éducation veut dire que la
même proportion de garçons et de filles (par rapport à
leurs groupes d'âge respectifs) entrent dans le système
éducatif et participent à ses différents cycles »
(UNESCO, 2004, p.44).
22
Pour mieux apprécier l'ampleur des disparités de
scolarisation entre garçons et filles, la comparaison directe des taux
de scolarisation des deux sexes ne suffit pas. Il est plus indiqué
d'utiliser l'indice de parité entre les sexes, en rapportant la valeur
correspondant au sexe féminin à celle correspondant au sexe
masculin pour un indicateur donné. L'indice de parité est donc le
rapport entre la valeur d'un indicateur donné (TBA, TNA, TBS, TNS, ...)
correspondant au sexe féminin et celle correspondant au sexe masculin
(ou rapport inverse dans certains cas). Il mesure le degré de
parité dans l'admission ou la scolarisation des filles et des
garçons à l'école.
La parité est observée lorsque la valeur de
l'indice est égale à 1. Une valeur de moins de 1 montre un
désavantage des filles. Cependant, sa valeur supérieure à
1 montre une supériorité des filles.
1.8. Théories sous-tendant la recherche
L'accès à l'éducation est un champ
clé de recherche assorti de différentes théories qui se
sont développées autour de lui en montrant tout son
intérêt dans la société. Dans le cadre de cette
étude, nous allons évoquer principalement deux théories
qui sous-tendent cette recherche. Il s'agit de la théorie du capital
humain et celle de l'équité.
1.8.1. La théorie du capital humain
L'investissement dans le capital humain est aujourd'hui l'un
des grands thèmes de la politique publique dans les pays
développés. Il semble pouvoir apporter des solutions à
plusieurs problèmes auxquels les décideurs politiques ont
été confrontés, à savoir le ralentissement de la
croissance économique, la montée du chômage et la
polarisation des revenus. L'accumulation de capital humain permettrait en effet
des gains de productivité favorables à la croissance et à
l'emploi. Cette thèse du capital humain a été soutenue par
plus d'un auteur. Joseph Stiglitz (2007, p.190) définit le capital
humain comme « l'ensemble des compétences et
d'expériences accumulées qui ont pour effet de rendre les
salariés plus productifs ». Sa pensée fut soutenue par
d'autres penseurs tels que Samuelson et Nordhaus (2009, p.663) qui affirment
que le capital humain constitue le « stock de connaissances techniques
et de qualifications caractérisant la force de travail d'une nation et
résultant d'un investissement en éducation et en formation
permanente ». Pour Gary Becker (1960, p.484), le capital humain se
définit comme « un stock de ressources productives
incorporées aux individus eux-même, constitué
d'éléments aussi
23
divers que le niveau d'éducation, de formation et
d'expérience professionnelle, l'état de santé ou la
connaissance du système économique ».
Ces théoriciens montrent l'importance du capital en
s'appuyant sur le facteur de productivité et de croissance pour les
nations en général, et les individus en particulier. Ils sont
plus basés sur le facteur « travail et emploi ». Ils montrent
aussi que cette valeur du capital humain s'acquiert à travers
l'éducation et la formation, de façon continue.
Cependant, la notion de capital humain a connu des
évolutions et est définie selon l'Organisation de
Coopération et de Développement Économique (OCDE, 1998, p.
9) comme : « les connaissances, qualifications, compétences et
autres qualités possédées par un individu et
intéressant l'activité économique ». La Banque
mondiale (2017) renchérit en le définissant comme l'ensemble des
connaissances, compétences et conditions de santé que les
individus accumulent tout au long de leur vie et qui leur permet de
réaliser pleinement leur potentiel en devenant des membres productifs de
la société. Le développement du capital humain joue un
rôle déterminant pour mettre fin à l'extrême
pauvreté et renforcer l'inclusion sociale. Pour cela, il faut investir
dans (...) une éducation de qualité, l'acquisition de
compétences et l'accès aux emplois.
Sur le capital humain, ces organismes internationaux mettent
plus l'accent sur le bien-être de l'individu en se basant sur les
conditions sociales.
Gary Becker (1964) définit par ailleurs le capital
humain comme étant l'ensemble des capacités productives qu'un
individu acquiert à travers l'accumulation de connaissances
générales ou spécifiques et de savoir-faire. Dans ce sens,
il trouve que chaque travailleur a un capital propre, qui lui vient de ses dons
personnels, innés, et de sa formation. Son stock de capital
immatériel peut s'accumuler ou s'user. Il augmente quand il investit, ce
qui détermine les différences de productivité, et, par
hypothèse, de revenu.
Au regard de l'importance de cette théorie, que
celle-ci doit être un domaine privilégié d'investissement
par les États, car elle assure le bien-être des nations, à
travers le bien-être des individus et des entreprises ; en outre,
l'éducation en reste l'un des pivots de la formation. Par ailleurs, cinq
sources de production et d'amélioration du capital humain sont à
distinguer : les infrastructures et services de santé, la formation
professionnelle, le système éducatif, les programmes
d'études et de formation pour adultes non organisés par des
entreprises, la migration des individus et des familles pour saisir des
opportunités d'emploi.
Au regard de ces différents facteurs par rapport
à notre thème d'étude, la théorie du capital humain
demeure cruciale pour la suite de notre recherche.
24
1.8.2. La théorie de l'équité
La notion d'équité est un terme clé quand
on parle de justice sociale. Cependant, elle est souvent confondue à
l'égalité par certains. L'égalité et
l'équité visent toutes deux à promouvoir la justice,
qu'elle soit sociale, scolaire, politique ou économique (Clow, Hanson et
Bernier, 2012). Dans les deux cas, l'on ne procède pas de la même
manière. Pour Billaudot (2011) et Saint-Arnaud (1984) cités par
Doutreloux (2019), l'égalité répond au principe de la
justice commutative, en faisant fi des différences entre les individus
et en donnant la même part à chacun. L'équité
répond, quant à elle, au principe de justice distributive qui
prend en compte la valeur respective des personnes et leurs mérites
inégaux.
Figure 1 : Illustration entre
équité et égalité
Source : Rosa Lise (7 février
2016). Egalite équité et justice. In :
www.hierophanie.net/tag/équité
consulté le 20 septembre 2023 à 13h 00 mn
25
Pour l'Observatoire international sur l'équité
et l'inclusion dans l'éducation, l'équité en
éducation consiste à la vision des Objectifs de
développement durable en son point 4.5 qui l'aborde comme :
« éliminer les inégalités entre
les sexes dans le domaine de l'éducation et assurer
l'égalité d'accès des personnes vulnérables, y
compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en
situation vulnérable, à tous les niveaux d'enseignement et de
formation professionnelle ».
Cette définition est basée sur les objectifs de
développement durable à travers l'objectif 4 qui est de veiller
à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité
dans des conditions d'équité et promouvoir les
opportunités d'apprentissage tout au long de la vie (ONU,2015).
Dans une conception légale et aristocratique,
l'équité correspond à « une forme
supérieure de justice rendue nécessaire par la
généralité des lois qui doivent tenir compte des cas
ordinaires et non de l'exception » (Saint-Arnaud, 1987, p. 161). Pour
Carré de Malberg (2004), la prise en compte des situations, des
circonstances ou des cas d'exception à la règle
générale est annonciateur de la notion d'équité.
Ainsi que le résume le Protecteur du citoyen du Québec :
[...] dans une société démocratique,
le principe d'égalité n'est pas synonyme d'uniformité. Il
est inévitablement tempéré pour tenir compte des besoins
de tous les citoyens, y compris ceux qui, de par leur condition ou leur
situation se situent en dehors des règles établies. Cette
égalité dans la différence se nomme l'équité
(Protecteur du citoyen, 2004, p. 18).
Ainsi « l'équité renforce la règle
en l'adaptant à des situations où le droit positif n'apporte pas
de solution satisfaisante [...] elle cherche à améliorer
l'application de la norme » (Protecteur du citoyen, 2004).
En rapprochant, les approches de l'UNESCO et des juristes, on
constate que l'équité comme l'affirme Doutreloux (2019, p.22) est
de :
« Mettre àÌ la portée
de tous, sans distinction de croyance, d'origine raciale, de culture, de milieu
social, d'âge, de sexe, de santé physique ou d'aptitudes mentales,
un enseignement de bonne qualité et répondant à la
diversité des besoins ».
Au-delà des bases de légalité, pour
atteindre ses objectifs et notamment l'Éducation Pour Tous, le
système éducatif à travers la politique du continuum
éducatif, doit faire de la notion d'équité l'une de ses
principes fondamentaux.
Par ce fait, il pourra intégrer les différentes
couches sociales, malgré toutes les diversités sociologiques.
26
CHAPITRE 2 : DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
Pour mener à bien notre étude, nous avons
abordé tout d'abord l'approche méthodologique, la description de
la zone d'étude, la population de l'étude, des techniques
d'échantillonnage ; par la suite, nous avons développé les
instruments de collecte de données, les difficultés et les
limites de l'étude.
2.1. Approche méthodologique
Afin de recueillir de plus amples informations sur ce
thème de recherche, nous avons opté pour une approche mixte,
prenant en compte l'approche quantitative et celle qualitative.
À travers la méthode quantitative, nous avons
administré un questionnaire aux participants. Pour ce faire, la collecte
des données a été faite auprès des
différents responsables des établissements d'enseignement en nous
basant sur les indicateurs liés à l'accès et à la
qualité de l'éducation dans le cycle d'enseignement primaire. Par
ailleurs, nous avons fait usage de données secondaires recueillies dans
les annuaires statistiques.
Pour ce qui est de la méthode qualitative, elle s'est
opérée à travers une enquête sur le terrain
auprès des différents acteurs par l'usage d'un guide d'entretien
semi-directif. L'utilisation de la méthode qualitative se justifie par
le fait que nous avons voulu recueillir des opinions des premiers responsables
de certaines structures éducatives, en nous basant sur les indicateurs
d'accès et de qualité, enregistrés au cours de la mise en
oeuvre du continuum. Ces entretiens nous ont permis de comprendre et d'analyser
les forces et les faiblesses de la politique du continuum éducatif.
2.2. Présentation de la zone d'étude
Afin d'être en phase avec les hypothèses et les
objectifs de la recherche et de pouvoir recueillir des données
réels et réalistes, nous avons délimité l'espace et
l'étendue de l'étude ; ainsi, nous avons circonscrit la
population concernée par l'étude.
Ouagadougou, en tant que capitale du Burkina Faso et chef-lieu
de la région du Centre, est principalement la zone concernée par
cette étude. Elle est une commune à statut particulier regroupant
12 arrondissements avec 55 secteurs. Selon le recensement général
de la population et de l'habitation de 2019, la ville comptait 2 415 266
habitants, soit 1 183 557 hommes contre 1 231 709 femmes, correspondant
à une proportion 11,8% de la population totale du Burkina Faso. Elle
compte le plus grand nombre d'écoles, de salles de classes et de
population
27
scolarisable. En effet, la région du centre compte pour
l'année scolaire 2019-2020, 858 structures préscolaires sur un
total de 1597 pour le pays (53,7%), 2030 écoles primaires sur 14863
écoles que compte le Burkina Faso (proportion de 13,7%).
Sur le plan géographique, la commune de Ouagadougou est
limitée au nord par les communes rurales de Pabré et de Loumbila,
à l'Est par la commune de Saaba, à l'ouest par la commune de
Tanghin-Dassouri et au sud par celle de Koubri, de Komsilga et Komki-Ipala.
Elle a une superficie de 600 Km2 et la ville de Ouagadougou est
située au coeur de la province du Kadiogo. Selon la Loi
n°066/2009/AN du 22 décembre 2009 portant organisation et
fonctionnement des collectivités territoriales, la commune de
Ouagadougou comprend 12 arrondissements et 55 secteurs.
Carte n°1 : les 12
arrondissements de la Commune de Ouagadougou.
Source : Néya, T. (2015).
Contribution à une gestion durable des déchets solides
ménagers dans la commune de Ouagadougou : cas du site des logements
sociaux de Bassinko au Burkina Faso. Ouagadougou, Université Ouaga
2, P 18.
28
2.3. Population de l'étude et justification du
choix
2.3.1 Population de l'étude
Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes
intéressés aux acteurs clés chargés de
l'application et du suivi de la mise en oeuvre de la politique du
continuum éducatif. Pour ce
faire, notre population-cible est constituée :
- des secrétaires généraux du MENAPLN ;
- du directeur général des études et des
statistiques sectorielles du MENAPLN ;
- des directeurs des structures déconcentrées du
ministère de l'éducation (DREPPENF,
DPEPPNF) ;
- des représentants des mairies ;
- des directeurs d'écoles primaires ;
- des présidents et secrétaires des associations
des parents d'élèves.
2.3.2 Justification du choix des acteurs
La participation des différents acteurs à la
collecte des données se justifie par le rôle qu'ils jouent, chacun
à son niveau, dans l'élaboration, la mise en oeuvre et le
suivi-évaluation des politiques éducatives.
La participation du SG du MENAPLN est importante pour cette
étude en raison du fait qu'il est le chargé de la gestion
administrative et technique du ministère et assurant à cet effet
la coordination de l'action des différents responsables de programme du
département ministériel et des structures centrales et
déconcentrées (MENAPLN 2022). Sa mission principale est d'assurer
la coordination de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement dans son
département. Par conséquent, il est au diapason des
données en ce qui concerne la mise en oeuvre de la politique du
continuum éducatif.
Le directeur général des études et des
statistiques sectorielles (DGESS) du MENAPLN est le premier responsable de la
direction générale chargée de la conception, de la
programmation, de la coordination, du suivi et de l'évaluation des
actions de développement du département ministériel.
À cet effet, il assure l'élaboration et le suivi de la mise en
oeuvre des politiques publiques relevant des attributions du ministère,
la collecte, la centralisation, le traitement, et l'analyse des données
statistiques des activités du ministère. De ce fait, il est un
acteur primordial dans la mise en oeuvre du continuum éducatif et est
mieux outillé pour nous parler de son évaluation.
29
Quant aux directeurs des structures
déconcentrées du ministère de l'éducation
(DREPPENF, DPEPPNF), ils sont les principaux coordonnateurs de la mise en
oeuvre des politiques aux niveaux régional et provincial. En effet, le
DREPPENF est le responsable en charge de la mise en oeuvre et de la
coordination de la politique d'éducation préscolaire, primaire et
non formelle au niveau régional. Il a en sa charge la centralisation, le
traitement et l'analyse des données des différentes directions
provinciales de la région en matière d'éducation
(Organigramme, MENAPLN 2022).
Par ailleurs, le DPEPPENF est le responsable en charge de la
mise en oeuvre et de la coordination de la politique d'éducation
préscolaire, primaire et non formelle au niveau provincial. Il a en sa
charge la centralisation, le traitement et l'analyse des données des
différentes circonscriptions d'éducation de base de la province
en matière d'éducation.
À cet effet, ils peuvent nous permettre
d'accéder à des données aux niveaux régional et
provincial concernant notre étude : ces structures assurent la
répartition rationnelle des ressources humaines, matérielles et
financières et font la synthèse de la collecte, le traitement et
l'analyse des données de ces structures éducatives.
Avec le transfert de compétences aux
collectivités territoriales, la commune joue un rôle
prépondérant dans les questions éducatives, en ce sens
qu'elle est chargée de la gestion et de la construction des
infrastructures, de veiller sur les indicateurs d'accès, de
qualité et de financement de l'éducation. La participation des
représentants communaux à cette étude permet de recueillir
des données importantes sur les facteurs de mise en oeuvre du continuum
éducatif au niveau communal.
Les directeurs d'écoles primaires sont les acteurs
concernés par notre recherche du fait qu'ils sont supposés
détenir des informations suffisantes et fiables relatives à
l'objet de cette étude. En effet, ils connaissent toutes les
réalités du terrain et sont les premiers acteurs dans la mise en
oeuvre du CE.
Les présidents et secrétaires des associations
des parents d'élèves (APE) sont les représentants de
l'organe participatif dans la gestion des établissements scolaires. Ils
portent la voix d'une majorité d'acteurs que sont les parents
d'élèves. De ce fait, ils connaissent l'impact social de la mise
en oeuvre des politiques éducatives. Leur contribution à opinion
pendant l'enquête terrain a révélé le niveau
d'adhésion de la grande masse des acteurs de l'éducation dans
l'application des politiques.
30
2.4. Échantillonnage et présentation de
l'échantillon
2.4.1. Échantillonnage
Deux types d'échantillons sont définis pour la
collecte d'informations utiles, en raison du fait que l'approche
utilisée est mixte. Pour définir ces échantillons, nous
avons procédé par les techniques classiques c'est-à-dire
l'échantillonnage par choix raisonné pour la collecte des
données qualitatives.
La détermination de l'échantillon quantitatif
est faite à travers la technique d'échantillonnage par choix
aléatoire. Ceci nous permet de donner des chances égales à
tous les responsables concernés de s'exprimer sur le sujet de
l'étude.
L'échantillonnage par choix raisonné a
été retenu pour la collecte des données qualitatives
auprès des personnes-ressources, en raison de leur statut professionnel
et du rôle qu'ils jouent dans le champ de l'éducation à
travers la coordination, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation des
projets et programmes éducatifs au Burkina Faso.
2.4.2. Présentation de l'échantillon Tableau
n°2 : synoptique de l'échantillon :
N° d'ordre
|
Acteurs
|
Nombre
|
1
|
SG/MENAPLN
|
01
|
2
|
DGESS/MENAPLN
|
01
|
3
|
Directeur provincial des enseignements préscolaire,
primaire et de l'éducation non formelle
|
01
|
4
|
Directeur régional des enseignements préscolaire,
primaire et de l'éducation non formelle
|
01
|
5
|
Directeurs d'écoles primaires
|
20
|
6
|
Présidents des associations des parents
d'élèves
|
20
|
7
|
Représentant de la mairie
|
01
|
|
Total
|
45
|
31
Ce tableau synoptique comprend deux types d'échantillon
: l'échantillon pour les données qualitatives et celui pour les
données quantitatives. L'échantillon pour les données
quantitatives est composé de directeurs d'écoles, de
présidents des associations des parents d'élèves et du
représentant de la mairie.
L'échantillon des données qualitatives est
composé du Secrétaire général du MENAPLN, du
Directeur général des Études et des Statistiques
sectorielles, du Directeur régional de l'Éducation
Préscolaire, Primaire et Non Formelle du Centre et du Directeur
Provincial de l'Éducation Préscolaire, Primaire et Non Formelle
du Kadiogo.
2.5. Outils de collecte de données
2.5.1. Le questionnaire
Le questionnaire, composé de questions directes
ouvertes et de questions fermées nous a permis de recueillir des
informations auprès des acteurs ciblés pour la collecte des
données quantitatives. La fiche de questionnaire est utilisée
pour la collecte des données quantitatives aux fins de mesurer l'apport
de la politique du continuum dans les différentes écoles, dans
les foyers et en général dans l'arrondissement ou dans la
commune. Ledit questionnaire contient les items ci-après :
- les questions sur les indicateurs d'accès et de
qualité ;
- les questions liées à l'inclusion scolaire ;
- les questions sur les enfants vivant avec un handicap.
Son choix se justifie par le fait qu'il nous permet de
collecter des données concrètes sur la mise en oeuvre du
continuum dans les différentes structures éducatives.
Ce questionnaire est adressé aux directeurs
d'écoles et aux présidents des associations des parents
d'élèves.
2.5.2. Le guide d'entretien
L'entretien avec les premiers responsables de
l'éducation au niveau déconcentré et central nous a permis
de collecter les avis et opinions sur l'adoption et la mise en oeuvre de la
politique du continuum. Il nous a permis de percevoir les avantages, les
inconvénients et les résultats atteints par cette politique
pendant cette phase de mise en oeuvre.
32
Le choix de cet outil de collecte s'explique par le fait qu'il a
permis de recueillir assez
d'informations auprès des acteurs, du fait des questions
ouvertes permettant de s'exprimer
largement.
Cet outil de collecte sera administré aux participants
suivants :
- le secrétaire général ;
- le directeur général des études et des
statistiques sectorielles ;
- le directeur régional des enseignements
préscolaire, primaire et de l'éducation non
formelle ;
- le directeur provincial des enseignements préscolaire,
primaire et de l'éducation non
formelle ;
- et au représentant de la mairie.
2.6. Administration des outils de collecte des
données et traitement des données
2.6.1. Administration des outils
L'administration de nos outils de collecte de données
s'est déroulée dans la ville de Ouagadougou sur la période
du 05 octobre au 25 novembre 2023. En ce qui concerne l'administration du
questionnaire, elle a été faite par l'entremise des
Circonscriptions d'Éducation de Base (CEB), notamment les bureaux des
ressources humaines. Ces bureaux nous ont permis de rentrer en contact avec les
différents directeurs d'écoles (DE) et les présidents des
APE auxquels les questionnaires ont été remis pour remplissage
pour être récupérés dans un délai de dix (10)
jours.
Quant aux entretiens, ils ont été
réalisés avec les différents acteurs sur la même
période après l'acceptation des demandes d'audience par les
acteurs échantillonnés.
2.6.2. Traitement et analyse des données
Pour le traitement des données statistiques
quantitatives, nous avons fait recours au logiciel SPSS. Les données ont
été traitées et analysées suivant la méthode
d'analyse descriptive et explicative bi-variée. Des tableaux
statistiques et graphiques ont été constitués et des
croisements de variables ont permis d'analyser et de faire ressortir les
apports de la mise en oeuvre du continuum éducatif dans la commune de
Ouagadougou sur la période concernée par l'étude.
Pour ce qui concerne les données qualitatives, les
entretiens ont été réalisés en français ou
mooré et enregistrés à l'aide d'un dictaphone,
accompagné de prises de note de l'enquêteur.
33
Ainsi, elles ont été recueillies, transcrites et
dépouillées afin d'être soumises à de fines
analyses, selon les différents indicateurs de notre étude.
2.7. Difficultés et limites de l'étude
2.7.1. Difficultés de l'étude
Des difficultés objectives autant que subjectives ont
été constatées lors de cette étude, parmi
lesquelles nous pouvons citer :
- la difficulté de retrouver certains acteurs
importants qui ne sont plus aux postes qu'ils occupaient lors de la mise en
oeuvre du continuum ;
- les nombreux responsables actuels n'étaient pas
à ces postes de responsabilité pendant cette période de la
mise en oeuvre du continuum ;
- l'indisponibilité de certains acteurs, notamment
certains directeurs d'école qui n'étaient pas assidus dans leurs
bureaux ; ils ont accusé beaucoup de retard avant de nous transmettre
nos fiches de questionnaire renseignées ;
- la réticence de certains responsables
d'établissement à nous fournir les informations administratives
des années antérieures sur leurs établissements ;
- l'indisponibilité des responsables des associations des
parents d'élèves.
2.7.2. Les limites de l'étude
La circonscription de notre étude dans le temps, de
2015 à 2020, au cycle primaire et dans l'espace, uniquement dans la
commune de Ouagadougou constitue la principale limite. Ces différents
aspects n'ont pas permis de cerner tous les aspects de la mise en oeuvre de la
politique du continuum éducatif. Les résultats montrent
uniquement les acquis et insuffisances sur ladite commune et n'évoquent
pas l'impact réel de la politique sur le plan national et sur le long
terme dans notre société. Par ailleurs, ils ne permettent pas
également de cerner ceux liés à l'éducation de base
dans sa globalité.
34
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DU TRAVAIL
DE RECHERCHE
Cette deuxième partie de notre travail comprend deux
(02) chapitres. Le chapitre 3 sera consacré à la
présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats
et le chapitre 4 à la vérification des hypothèses, aux
discussions et aux suggestions.
35
CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION
DES
RESULTATS
Dans ce chapitre, nous abordons la présentation, l'analyse
et l'interprétation des résultats recueillis sur la question de
l'amélioration de l'offre éducative et de l'accès inclusif
à l'éducation.
3.1. Récapitulatif de la collecte des
données
Il s'agit ici de présenter la situation de
l'administration des questionnaires. Cette présentation permet
d'apprécier le niveau de participation des enquêtés pour le
recueil des données quantitatives et du guide d'entrevue pour la
collecte des données qualitatives.
Tableau n°3 : état récapitulatif de
l'administration du questionnaire.
Participants
|
Nombre de fiches ventilées
|
Nombre de fiches
collectées
|
Pourcentage de
réalisations
|
Directeurs d'école
|
20
|
19
|
95%
|
Présidents APE
|
20
|
18
|
90%
|
TOTAL
|
40
|
37
|
92,5
|
Source : données de
l'enquête de terrain, 2023.
Ce tableau ci-dessus indique que sur un effectif de vingt (20)
participants prévus pour les directeurs d'école, dix-neuf (19)
ont pu renseigner nos outils, soit 95% de participation réussie. Et pour
vingt (20) participations prévues pour les présidents des bureaux
des parents d'élèves, dix-huit (18) participants ont
renseigné notre fiche de collecte, soit une participation de 90%. Le
pourcentage total de réalisation est de 92,5%.
La collecte des données auprès des participants
selon le guide d'entrevue se présente comme suit :
36
Tableau n°4 : état récapitulatif de la
réalisation des entretiens.
Participants
|
Échantillon prévu
|
Nombre d'entrevues réalisées
|
Nombre d'entrevues non
réalisées
|
Pourcentage des
réalisations
|
SG/MENAPLN
|
01
|
00
|
01
|
0%
|
DGESS/MENAPLN
|
01
|
01
|
00
|
100%
|
DREPPENF
|
01
|
01
|
00
|
100%
|
DPEPPENF
|
01
|
01
|
00
|
100%
|
Représentant communal
|
01
|
01
|
00
|
100%
|
TOTAL
|
05
|
04
|
01
|
80%
|
Source : données de
l'enquête de terrain, 2023
Ce tableau ci-dessus indique que sur un effectif de cinq (05)
participants prévus pour la réalisation des entretiens, quatre
(04) ont pu être réalisées, soit 80% de
réalisation.
Selon les différents outils de collecte, les niveaux de
réalisation de leurs administrations se résume dans le tableau
suivant :
Tableau n°5 : récapitulatif
de l'administration des questionnaires et de la réalisation des
entretiens.
Type d'outil
|
Population cible
|
Ventilés
|
Collectés
|
Taux de réalisation
|
Questionnaires
|
Directeurs d'écoles
|
20
|
19
|
95%
|
Présidents APE
|
20
|
18
|
90%
|
Sous total
|
40
|
37
|
92,5%
|
|
|
|
|
|
Entretiens
|
SG/MENAPLN
|
01
|
00
|
00%
|
DGESS/MENAPLN
|
01
|
01
|
100%
|
DREPPENF CENTRE
|
01
|
01
|
100%
|
DPEPPENF KADIOGO
|
01
|
01
|
100%
|
REPRESENTANT COMMUNAL
|
01
|
01
|
100
|
Sous total
|
05
|
04
|
80%
|
Total
|
45
|
41
|
91,11%
|
Source : enquête terrain,
année 2023
37
De l'aperçu de ce tableau, on note un taux de
participation 92,5% pour la fiche de questionnaire et 80% pour le guide
d'entrevues. Il se distingue alors un taux de participation total de 91,11%. De
ce taux, on déduit que la participation des populations d'étude
à l'enquête est satisfaisante.
3.2 Présentation, analyse et interprétation
de la situation de l'offre éducative de 2015 à
2020
Ce point a permis de mettre en exergue l'évolution du
nombre d'écoles, de salles de classe, d'enseignants et leurs
suffisances, l'évolution de l'effectif des élèves et
l'amélioration des indicateurs d'accès et de scolarisation des
enfants dans la commune de Ouagadougou sur la période 2015-2020.
3.2.1 Présentation, analyse et interprétation
de la situation des écoles et des salles de classe de 2015 à
2020
3.2.1.1 Présentation, analyse et
interprétation de la situation des écoles de 2015 à 2020
De l'échantillon consulté sur les questions liées
aux écoles, il ressort différents constats. Pour ce qui est du
nombre des salles de classe, 100% des écoles primaires de la commune
dispose de six (06) classes, allant de la classe du CP1 au CM2. On en
déduit que l'ensemble des écoles est normalisé si l'on
s'appuie sur la variable nombre de salles de classe. Il est donc utile de voir
si ces écoles ont été normalisées sous le CE en
bénéficiant de nouvelles salles de classe.
Pour la question sur l'acquisition de nouvelles salles de
classe pendant la période 2015-2020, il ressort les statistiques
suivantes :
Tableau n°6 : écoles ayant
bénéficié de salles de classe.
Bénéficié de nouvelles salles de
classes dans le cadre du continuum
|
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Nouvelles classes
|
4
|
21,1
|
21,1
|
Absence de nouvelles classes
|
15
|
78,9
|
100
|
Total
|
19
|
100
|
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023
38
Ce tableau n°6 révèle que quinze (15)
écoles sur 19 de notre échantillon n'ont pas
bénéficié de nouvelles salles de classe dans le cadre du
CE sur la période 2015-2020, contre quatre (04) écoles qui en ont
bénéficié. On pourrait donc en déduire à
partir du tableau précédent que certaines écoles sont de
pures produits du CE ou ont été normalisées grâce
à la mise en oeuvre de cette politique. Ainsi, ces proportions peuvent
être remarquables à travers le graphique n°1 ci-dessous :
Graphique n°1 : proportion des écoles
ayant bénéficié de salles de classe.
Source : conçu par nous-même,
2023
De ce graphique n°1, il est évident que la mise en
oeuvre du CE a permis l'acquisition d'importants nombres de salles de classe.
21,1% des écoles de notre échantillon en ont
bénéficié, ce qui est considérable comme apport
infrastructurel pour l'accès des enfants à l'éducation. En
revanche, on pourrait dire que la manque à gagner en matière de
salles dans les écoles primaires était énorme.
Par ailleurs, la question de la qualité des
infrastructures éducatives se pose avec acuité. C'est dans ce
sens que nous avons questionné l'existence des classes sous paillotes
dans les différentes écoles de notre échantillon. À
cet effet, il ressort que :
39
Tableau n°7 : existence de classes
sous paillotes.
Existence de classes sous paillotes dans les
écoles
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
NON
|
19
|
100
|
100
|
100
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
Ce tableau ci-dessus montre que toutes les écoles
primaires de la commune de Ouagadougou sont construites en matériaux
définitifs suivant l'échantillon d'étude. Cela est
appréciable car la qualité des infrastructures est un facteur de
motivation essentiel du personnel enseignant et d'attraction pour les
élèves. Ceci dénote en partie de la bonne mise en oeuvre
du CE dans la commune.
Au-delà de ces différents indicateurs, il est
plus que nécessaire de faire ressortir la situation de
l'évolution de l'offre éducative à travers
l'évolution du nombre des écoles primaires. Ceci est d'autant
plus utile au regard de la croissance rapide de la population.
L'évolution globale du nombre des écoles dans la commune de
Ouagadougou (CO) se présente alors comme suit selon ce tableau
ci-dessous.
Tableau n°8 : évolution du nombre
d'écoles primaire dans la CO.
Années
|
Nombre d'écoles
|
Taux d'accroissement
|
2014
|
259
|
-
|
2015
|
273
|
05,41%
|
2016
|
262
|
-04,03%
|
2017
|
264
|
0,76%
|
2018
|
257
|
-02,65%
|
2019
|
259
|
0,78%
|
2020
|
261
|
0,77%
|
Source : tableau dressé par
nous-même à partir des statistiques des annuaires du MENAPLN de
2014 à 2020.
En examinant ce tableau, on constate que la période de
notre étude, dans son ensemble, a permis d'accroître le nombre
d'écoles. De 2015 à 2020, on note que le nombre d'écoles
est passé de 269 en 2014 à 273 écoles en 2015, d'où
un taux de croissance de 05,41%. Ce nombre a atteint 261 en 2020, d'où
un taux de croissance de 0,77% sur la période 2015-2020. Il se
détermine de
40
cela que notre période d'étude a facilité
l'accès à l'éducation par l'augmentation des
capacités d'accueil. Cette croissante est pertinente et s'illustre par
le graphique suivant :
Graphique n°2 : évolution du nombre
d'écoles dans la CO.
NOMBRE D'ECOLES
275
270
265
260
255
250
245
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
259
273
262
264
257
259
261
Source : conçu par
nous-même.
À travers ce graphique, on note que le nombre
d'écoles a évolué en dents de scie avec une nette
amélioration sur les chiffres d'avant notre période
d'étude. La croissance du nombre d'écoles est remarquable
à travers la croissance du nombre des salles de classe accueillant les
élèves, leur suffisance, le ratio élèves/salle de
classe, etc.
3.2.1.2. La situation des salles de classe de 2015
à 2020
Pour comprendre la situation des salles de classe des
écoles primaires dans la commune, nous nous sommes
intéressés à la question de leur suffisance et aux
effectifs pléthoriques dans les salles. À cet effet, il ressort
les informations suivantes :
Sur la situation de la suffisance des salles de classe, selon
l'échantillon, on constate :
Tableau n°9 : suffisance
des salles de classe.
Question : le nombre
|
de salles de classe est-il ?
suffisant
|
|
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
|
9
|
47,4
|
47,4
|
NON
|
10
|
52,6
|
100,0
|
Total
|
19
|
100,0
|
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
41
En questionnant l'offre éducative, il est à
noter qu'en termes de salles de classe, le tableau ci-dessus montre que 52,6%
de nos participants ont répondu par la négative. Cependant, 47,4%
affirme que le nombre de salles de classe est suffisant. On pourrait donc en
déduire qu'il existe des salles à effectif pléthorique
dans certaines écoles de notre échantillon d'étude et une
insuffisance des salles de classe.
En ce qui concerne l'existence de salles de classe à
effectif pléthorique dans les écoles, nos participants ont
répondu à la question et il ressort que :
Tableau n°10 : existence des effectifs
pléthoriques dans les classes.
Nature
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
Existence d'effectifs pléthoriques
|
16
|
84,2
|
Inexistence d'effectifs pléthoriques
|
3
|
15,8
|
|
19
|
100,0
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
À la question de l'existence des effectifs
pléthorique dans les classes, 84,2% répondent par l'affirmative.
Cependant, 15,8% affirme le contraire. Ceci révèle l'insuffisance
du nombre de salles de classe pour résorber le problème des
effectifs d'élèves sans cesse dans les classes en suivant les
données de notre échantillon.
La réalité des effectifs pléthoriques
dans les salles de classe, nous conduit à interroger l'évolution
du nombre de salles de classes dans la CO dans son ensemble. Pour ce faire, il
ressort les données suivantes :
Tableau n°11 : situation de l'évolution du
nombre de salles dans la CO.
Années
|
Nombre de salles de classes
|
Écart en salles de classe entre 2
années
|
Taux
d'accroissement
|
2014
|
1 440
|
|
|
2015
|
1 520
|
80
|
5,6%
|
2016
|
1 487
|
-33
|
-2,2%
|
2017
|
1 496
|
9
|
0,6%
|
2018
|
1 462
|
-34
|
-2,3%
|
2019
|
1 463
|
1
|
0,1%
|
2020
|
1 480
|
17
|
1,2%
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
42
De ce tableau, il ressort une croissance de 6% du nombre de
salles de classe dans la CO de 2014 à 2015 et une croissance en dents de
scie de 2015 à 2020. Il est de 1 520 en 2015, 1 487 en 2016, 1 496 en
2017, 1 462 en 2018, 1 463 en 2019 et 1 480 en 2020. Avec un taux moyen de
croissance négatif de 2,63%, cela peint toute l'importance des
difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du CE à
travers le budget alloué au ministère en charge de l'enseignement
primaire à cet effet. On en déduit que des efforts
conséquents ont été faits pour améliorer l'offre
nécessaire pour la scolarisation primaire des enfants dans la CO. Mais,
selon nos participants, ces difficultés de mise en oeuvre s'expliquent
par le contexte économique, politique, social et sécuritaire dont
a traversé le pays durant cette période. D'aucuns pensent que des
problèmes d'organisation et de gestion sont à la base de ces
difficultés compte tenu du fait qu'au niveau communal, des aspects
politiques ont pris l'ascendance sur la mission du CE. En tout état de
cause, on en conclut que la période 2015-2020 a été
favorable à l'accroissement du nombre des salles de classe. Cette
croissance peut s'illustrer à travers le graphique suivant :
Graphique n°3 : représentation de la
situation du nombre des salles de classe.
Nombre de salles de classe
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
1 520
1 520
1 500
1 496
1 487
1 462 1463
1 440
NOMBRE DE SALLES
1 540
1 480
1 460
1 440
1 420
1 400
1480
Source : conçu par
nous-même.
À travers la courbe du graphique, l'évolution du
nombre de salles de classe dans la commune semble plus évidente de 2014
à 2020 et avec une fulgurance en 2015. Les régressions
constatées, selon les participants à l'étude, se
justifient par la fermeture de certaines écoles dans les anciens
quartiers qui disposent d'une population scolarisable très faible. En
tout état de cause, le graphique manifeste clairement l'apport du CE
à l'éducation dans la commune pendant la période de
l'étude.
43
3.3. La situation des enseignants de 2015 à 2020
Dans le processus d'amélioration des indicateurs
d'accès à l'éducation, le recrutement de personnel
enseignants suffisant est primordial. De ce fait, nous présentons dans
le tableau ci-dessus l'évolution du nombre d'enseignants dans la CO.
Tableau n°12 : évolution du nombre
d'enseignants dans la CO.
Année
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Femme
|
3
|
531
|
4
|
336
|
4
|
708
|
5
|
166
|
5
|
302
|
5
|
755
|
6
|
256
|
Homme
|
2
|
680
|
3
|
088
|
3
|
318
|
3
|
414
|
3
|
363
|
3
|
464
|
3
|
512
|
Total
|
6
|
211
|
7
|
424
|
8
|
026
|
8
|
580
|
8
|
665
|
9
|
219
|
9
|
768
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
Au regard de ce tableau ci-dessus, on constate que le nombre
d'enseignants de la CO est passé de 6 211 enseignants en 2014 à 7
421 en 2015 soit un taux d'accroissement de 19,53%. Cela dénote de
l'effort consenti par le ministère en charge de l'éducation,
toute chose ayant contribué dans l'accroissement des effectifs. De 2015
à 2020, le nombre d'enseignants est passé de 7 424 à 9 768
enseignants dont 6 256 femmes et 3 512 hommes, soit un taux d'accroissement de
31,57% sur la période.
Graphique n°4 : croissance de l'effectif des
enseignants de la CO.
Evolution de l'effectif des enseignants
12 000
0
9 768
9 219
7 424
EFFECTIF
4 708
4 336
10 000
8 580 8 665
8 026
6 000 6 211 6 256
5 755
5 166 5 302
3 531 3 464 3 512
3 088 3 318 3 414 3 363
2 680
8 000
4 000
2 000
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEE
Femme Homme Total
Source : conçu par
nous-même sur la base des données collectées, novembre
2023.
44
En ce qui concerne l'évolution du personnel, ce
graphique nous permet de constater à travers les trois (03) courbes le
niveau de croissance du personnel féminin et masculin de 2015 à
2020. Parlant de l'offre éducative, la question des effectifs des
enseignants a toujours été un facteur déterminant. De ce
fait, la préoccupation était au centre des objectifs du
continuum. Par conséquent, dans le cadre de cette étude, nous
nous sommes intéressés à la question à travers
l'opinion des directeurs d'écoles sur les variables effectifs des
enseignants, leur niveau d'étude et de l'évolution des effectifs
du personnel enseignant. En effet, il ressort le constat suivant : Sur la
question de la suffisance des enseignants, les données suivantes ont
été recueillies.
Tableau n°13 : appréciations des DE sur la
suffisance des enseignants.
De la suffisance du nombre d'enseignants
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Nombre suffisant
|
14
|
73,7
|
73,7
|
73,7
|
Nombre insuffisant
|
5
|
26,3
|
26,3
|
100,0
|
Total
|
19
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
À la question de savoir si les enseignants dans les
différentes écoles sont en nombre suffisant, 73,7% des
participants attestent que le nombre d'enseignants est suffisant dans les
écoles. En outre, 26,3% des participants pensent que le nombre des
enseignants n'est pas suffisant dans les écoles primaires. Malgré
la dominance des affirmations attestant la suffisance, on en déduit que
le besoin demeure. Par ailleurs, d'aucuns pensent que la mauvaise gestion du
personnel enseignant dans la commune constitue le problème
fondamental.
En matière d'apprentissage, au-delà de la
disponibilité des ressources humaines, le facteur qualité du
personnel est essentiel. La question a été posée à
notre public cible pour ce qui concerne le niveau actuel des enseignants dans
la CO. Il a été apprécié comme suit :
45
Tableau n°14 : appréciation du niveau des
enseignants du primaire.
Appréciation du niveau des enseignants
|
Pourcentage
|
Observations
|
Bon
|
57,9
|
|
Très bon
|
26,3
|
|
Excellent
|
15,8
|
|
Total
|
100,0
|
|
Source : enquête sur terrain,
novembre 2023.
Ce tableau n°14 indique que 57,9% des participants
(Directeurs d'écoles, DREPPENF ET DPEPPNF) affirment que le niveau
actuel des enseignants est bon, 26,3% pensent que c'est très bon et
15,8% le trouvent excellent. On peut en déduire comme l'affirment
l'ensemble des responsables de structures concernés par l'étude
que la CO dispose d'une ressource humaine de très bonne qualité.
Cela se justifie par le rehaussement du niveau de recrutement au
Baccalauréat, les deux années de formation initiale et la
détention d'un titre de capacités professionnelles reconnus par
l'État.
Pour mieux apprécier la pertinence de la situation du
nombre d'enseignants, nous faisons un aperçu sur la situation des
élèves dans la CO sur la même période.
3.3 Situation des élèves de 2015 à
2020
L'objectif de la mise en oeuvre du CE étant de
scolariser tous les enfants burkinabè au niveau primaire, notre
étude s'est intéressée à la situation de
l'évolution des effectifs des élèves des écoles de
notre échantillon d'étude en particulier et ceux de la CO en
général.
46
Tableau n°15 : évolution de
l'effectif dans les écoles de notre échantillon.
Années
|
Effectifs des élèves
|
Accroissement des effectifs
|
Taux d'accroissement
|
2014
|
2 157
|
-
|
-
|
2015
|
2538
|
381
|
17,66%
|
2016
|
3681
|
1 143
|
45,04%
|
2017
|
3890
|
209
|
05,68%
|
2018
|
3050
|
-840
|
-21,59%
|
2019
|
4335
|
1 285
|
42,13%
|
2020
|
5274
|
939
|
21,66%
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
On remarque qu'au fil des années, ce tableau
révèle une évolution croissante des effectifs des
élèves du primaire de 2015 à 2020, atteignant plus du
double de l'effectif de 2015 en 2020. En effet, en 2015, les effectifs ont
connu un taux d'accroissement de 17,66% et ont atteint un taux de 45,04% en
2016 et 5,68% en 2017. Ces taux sont pertinents et remarquables et
dénote de la réussite de la mise en oeuvre du CE sur ces trois
années.
Cependant, on constate une baisse en 2018 (-21,59%) due
à l'indisponibilité des données dans certaines
écoles de notre échantillon.
Par ailleurs, les années 2019 et 2020 ont
été une période glorieuse au vu des taux d'accroissement
sur les différentes années. En effet, on note 42,13% de taux
d'accroissement en 2019 et 21,66% en 2020. Ces données sont
jugées satisfaisante selon les participants de l'échantillon et
se répercutent globalement sur les chiffres de la CO.
Ces progrès, à en croire l'ensemble des
participants, se justifient par le fait que le CE a réduit les
déperditions scolaires. Elle démontre aussi l'adhésion des
populations à la politique de l'obligation scolaire et
l'opérationnalisation de la gratuité de l'enseignement de base
public. Ainsi, la représentation de l'évolution des effectifs se
présente comme suit :
47
Graphique n°5 : évolution des
effectifs de l'échantillon.
5000
EFFECTIFS
4000
3000
2000
1000
0
6000
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
Source : conçu par
nous-même sur la base des données collectées, novembre
2023.
Au regard du graphique ci-dessus et sa courbe de tendance, on
peut conclure que la période 2015-2020 a été une
réussite dans la mise en oeuvre du CE vu l'accroissement significatif
des effectifs.
L'admission à la classe de CP1 étant la
première étape de scolarisation primaire, cette étude a
évoqué la question des effectifs de ladite classe sur la
période 2015-2020 dans les écoles de notre zone d'étude.
Il en ressort alors :
Tableau n°16 : évolution des
effectifs des élèves de la classe de CP1 de
l'échantillon.
Années
|
Effectifs des élèves de
CP1
|
Accroissement des
effectifs
|
Taux
d'accroissement
|
2014
|
369
|
|
|
2015
|
436
|
69
|
18,70%
|
2016
|
619
|
183
|
41,97%
|
2017
|
709
|
90
|
14,54%
|
2018
|
529
|
-180
|
-25,4%
|
2019
|
849
|
320
|
60,5%
|
2020
|
998
|
149
|
17,6%
|
Source : enquête terrain
effectué par nous-même, novembre 2023.
Ce tableau n°16 nous présente une évolution
positive des effectifs des élèves du CP1 des écoles
composant notre échantillon. On constate qu'il atteint plus du double de
l'effectif de 2015 en
48
2020. En effet, en 2015, on constate un taux d'accroissement
de 18,70%, 41,97% pour l'année 2016 et 14,54% en 2017. Il ressort par
ailleurs une régression cruciale de 25,4% en 2018, se justifiant par les
mêmes causes relatives au tableau précédent. Cependant, les
taux s'accroissent en 2019 et 2020 avec successivement 60,5% et 17,6%. Ces taux
de croissance sont satisfaisants et résument l'adhésion et
l'implication des parents d'élèves pour la réussite de la
politique du CE. Cette évolution des effectifs du CP1 est plus
remarquable à travers le graphique suivant. Graphique
n°6 : évolution des effectifs au
CP1.
1000
EFFECTIFS
800
600
400
200
0
1200
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
Au regard de ce graphique, sa courbe de tendance nous
présente clairement que l'année 2018 a été
l'année des difficultés en ce qui concerne l'amélioration
des indicateurs dans notre zone d'étude.
Au-delà des constats sur l'évolution des
effectifs des élèves et de ceux de la classe du CP1 de
l'échantillon, il est important d'examiner la situation dans l'ensemble
de la commune, à travers le tableau n°18.
Tableau n°17 : évolution des effectifs des
élèves de la CO.
Année
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Filles
|
129
|
954
|
149
|
155
|
159
|
911
|
166
|
694
|
168
|
368
|
177
|
247
|
186
|
649
|
Garçons
|
124
|
236
|
143
|
816
|
154
|
337
|
159
|
388
|
161
|
299
|
169
|
224
|
177
|
431
|
Total
|
254
|
190
|
292
|
971
|
314
|
248
|
326
|
082
|
329
|
667
|
346
|
471
|
364
|
080
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
49
De ce tableau ci-dessus, il ressort que l'effectif des
élèves de la CO passe de 254 190 élèves en 2014
à 292 971 élèves en 2015, soit un taux de croissance
15,26%. Sur la période de notre étude, on constate que les
effectifs sont passés de 292 971 élèves en 2015 à
364 080 élèves en 2020, soit un taux de croissance de 24,27%. Ce
taux est considérable et dénote d'une augmentation des
capacités des infrastructures d'accueil et du personnel enseignants.
Graphique n°7 : représentation
graphique de l'évolution des effectifs.
400 000
350 000
300 000
EFFECTIF
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEE
Filles Garçons Total
Source : conçu par
nous-même, novembre 2023.
Au regard de ce graphique, les différentes courbes
laissent apparaitre une ascendance continue de l'effectif des enseignants au
niveau de la CO, avec une légère domination de celui du personnel
féminin. Cet acquis est tributaire de l'un des principes du CE qui est
le recrutement du personnel enseignant qualifié.
Cependant, l'admission en classe de CP1 est un facteur
primordial pour l'évolution des effectifs en général. Ce
facteur se décrypte dans le tableau suivant.
Tableau n°18 : évolution des effectifs
du CP1 de la CO.
Année
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Filles
|
24
|
157
|
28
|
302
|
29
|
898
|
31
|
081
|
31
|
540
|
32
|
168
|
33
|
459
|
Garçons
|
24
|
299
|
28
|
351
|
29
|
640
|
30
|
857
|
31
|
097
|
32
|
252
|
33
|
329
|
Total
|
48
|
456
|
56
|
653
|
59
|
538
|
61
|
938
|
62
|
637
|
64
|
420
|
66
|
788
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
50
À travers ce tableau, on peut constater que l'effectif
des élèves du CP1 de la CO s'est amélioré de 48 456
élèves à 56 653 élèves avec un taux de
croissance de 16,92%. De 2015 à 2020, les effectifs sont passés
de 56 653 à 66 788 élèves avec un taux de croissance de
17,89%. Ce taux de croissance très positive confirme toute la
portée positive de la politique du continuum. Cette croissance se
matérialise dans le graphique suivant :
Graphique n°8 : représentation
graphique de l'évolution des effectifs du CP1.
80 000
70 000
60 000
EFFECTIFS
40 000
50 000
30 000
20 000
10 000
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
Filles Garçons Total
Source : conçu par
nous-même, novembre 2023.
Ce graphique démontre clairement que les effectifs
admis en classe de CP1 ont été continuellement croissante dans la
CO de 2015 à 2020 avec une légère domination de l'effectif
des filles. Selon les participants à l'étude (DREPPNF et
DPEPPNF), cette dominance des filles est tributaire des allocations sociales
(bourses, subvention des frais de scolarité, etc.) alloués par
l'État, les ONG et certaines APE.
Après avoir mis en exergue l'évolution du nombre
d'écoles et de salles de classe et d'élèves dans la CO, il
est judicieux de présenter le rapport entre les deux variables.
3.4 Le rapport élèves/salles de classe dans
la commune de 2015 à 2020
Le rapport entre ces deux variables nous permet de connaitre
les contours de l'admission et de la scolarisation des enfants de la commune.
Ainsi, nous nous sommes intéressés au ratio
élèves/salle de classe et d'en tirer les conséquences sur
la qualité de leur éducation dont les vecteurs principaux sont
l'appréciation du niveau des élèves par les acteurs. Sur
la question du ratio élèves/salles de classe, le tableau
n°19 en fait le récapitulatif.
51
Tableau n°19 : présentation
du ratio élèves/salles de classe de
l'échantillon.
Ratio élèves/salles de classe
|
Ratio
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
55
|
1
|
5,9
|
5,9
|
60
|
1
|
5,9
|
11,8
|
75
|
1
|
5,9
|
17,6
|
80
|
2
|
11,8
|
29,4
|
85
|
1
|
5,9
|
35,3
|
90
|
3
|
17,6
|
52,9
|
94
|
2
|
11,8
|
64,7
|
100
|
2
|
11,8
|
76,5
|
130
|
2
|
11,8
|
88,2
|
137
|
1
|
5,9
|
94,1
|
143
|
1
|
5,9
|
100,0
|
Total
|
17
|
100,0
|
|
Source : enquête sur terrain,
novembre 2023.
Ce tableau n°19 indique que 5,9% de l'échantillon
des écoles de la commune de Ouagadougou ont un ratio
élèves/salle de classe inférieur ou égal à
55. On en déduit que 84,1% des écoles ont un ratio
élèves/salle de classe supérieur ou égal à
60. En outre, il en ressort une moyenne de 96 élèves par salle de
classe dans la commune selon notre échantillon. De ce ratio très
élevé, nous pouvons en déduire que la norme
éducative en matière de ratio élèves/salle de
classe fixé à 50 n'est pas respecté dans la commune. Selon
l'annuaire statistique de 2020 du MEAPLN, le ratio élèves/salle
demeure à 60. Et cet état de fait pourrait avoir des
conséquences négatives sur le niveau des apprenants.
À la question d'appréciation du niveau des
élèves, les participants ont répondu comme tel :
Tableau n°20 : appréciation du niveau des
élèves.
Appréciation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
mauvais
|
2
|
10,5
|
bon
|
17
|
89,5
|
Total
|
19
|
100,0
|
Source : enquête terrain par
nous-même, novembre 2023.
52
À travers ce tableau n°20, on constate que 89,5%
des enquêtés trouvent que le niveau actuel des
élèves est de bonne qualité. À l'inverse, 10,5% le
qualifie de mauvaise. Cette appréciation positive s'explique par la
motivation, l'engagement, le niveau et l'expérience du personnel
enseignant comme l'affirme nos participants.
3.5 Le rapport élèves/maitres dans la commune
de 2015 à 2020
La question de l'enseignant est toujours un facteur capital
dans la question de l'offre éducative. À cet effet, nous avons
abordé la question du ratio élèves/enseignant et
l'appréciation du niveau des enseignants chargés de l'animation
des cours. À la question du ratio, les données suivantes ont
été recueillies :
Tableau n°21 : ratio élèves/enseignant
de l'échantillon.
Ratio
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
33
|
1
|
5,9
|
34
|
1
|
5,9
|
37
|
1
|
5,9
|
40
|
2
|
11,8
|
45
|
2
|
11,8
|
47
|
2
|
11,8
|
50
|
3
|
17,6
|
51
|
1
|
5,9
|
55
|
2
|
11,8
|
60
|
1
|
5,9
|
71
|
1
|
5,9
|
Total
|
17
|
100,0
|
Source : enquête sur terrain,
novembre 2023.
Ce tableau n°21 montre que 70,6% de l'échantillon
a un ratio élève/maitre inférieur ou égal 50.
Cependant, 29,4% présente un ratio élèves/maitre
supérieur à 50. Ce taux bien qu'appréciable est
en-deçà de celui stipulé par les normes éducatives
du pays et montre qu'il y'a encore un manque à gagner en matière
de personnel enseignant dans la CO.
53
3.6 De l'évolution des indicateurs d'admission et de
scolarisation de 2015 à 2020
3.6.1 Évolution des indicateurs d'admission de
2015 à 2020
Les indicateurs d'admission présentent en
général l'efficacité du système éducatif
face à la croissance démographique en matière de
scolarisation des populations. Le niveau d'admission montre l'adhésion
des populations et par ailleurs l'efficacité de l'offre
éducative. Il se détermine à travers le nombre de nouveaux
entrants en classe de CP1 sur la population scolarisable. En effet, le TBA
primaire est la proportion entre le nombre d'élèves nouvellement
admis en première année (CP1) et la population ayant l'âge
officiel d'admission au primaire (6 à 11ans). Il mesure à cet
effet le niveau général d'accès, la capacité du
système éducatif à accueillir en première
année la population ayant l'âge légal d'admission. Dans la
CO, le tableau suivant présente l'évolution du taux d'admission.
:
Tableau 22 : évolution du taux
brut d'admission de 2015 à 2020.
Année
|
Taux brut d'admission
|
2014
|
104,1
|
2015
|
110,8
|
2016
|
113,9
|
2017
|
115,4
|
2018
|
116,9
|
2019
|
117,9
|
2020
|
119,3
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
En examinant, il est évident que le TBA dans la CO de
2015 à 2020 est appréciable avec un taux de 110,8% en 2015 et
119,3% en 2020. Il ressort une croissance positive d'environ 9 points. Ce taux
démontre aussi l'accès à l'éducation de tous les
âges ayant encore droit à l'enseignement primaire. Cette
croissance démontre à la fois l'augmentation continue des
capacités infrastructurelles de la commune et la fréquentation de
l'enseignement primaire par des enfants dépassant l'âge officiel
d'accès au CP1.
3.6.2 Évolution des indicateurs de scolarisation de
2015 à 2020
Les indicateurs de scolarisation et notamment le taux brut de
scolarisation primaire est le rapport entre le nombre total
d'élèves inscrits au primaire quels que soient leurs âges
et le nombre total d'enfants inscrits ayant l'âge officiel de
scolarisation primaire. Le TBS au niveau
54
de la CO a connu des avancées énormes sur la
période 2015-2020. Il se décline dans le tableau suivant.
Tableau n°23 :
évolution du taux brut de scolarisation de 2015 à
2020.
Année
|
Taux brut de scolarisation
|
2014
|
92,7
|
2015
|
100,3
|
2016
|
104
|
2017
|
104,2
|
2018
|
106,4
|
2019
|
107,4
|
2020
|
109,4
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
À la suite de ce tableau, on constate que le TBS a
connu une augmentation de 7,6 points, allant de 92,7% en 2014 à 100,3%
en 2015. Sur la période 2015-2020, il est passé de 100,3% en 2015
à 109,9% en 2020 soit une croissance de 9,6 points. Ceci est un point
énorme qui exprime l'ouverture du système scolaire à la
scolarisation des enfants de tous les âges. Il exprime par ailleurs la
capacité d'accueil des infrastructures scolaires et traduit la mise en
oeuvre réussie de la politique de l'obligation scolaire et l'objectif
d'atteindre l'éducation universelle. Au primaire, les effectifs ont
été évolutifs à chaque niveau tout en comprenant
des scolaires d'âges hors âge légal.
3.7 Du niveau de l'accès inclusif de 2015 à
2020
L'accès inclusif à l'enseignement primaire
s'intéresse au niveau de participation des filles de la commune en
âge scolaire à l'école et de l'évolution des
effectifs des élèves vivant avec un handicap (EVH) au niveau
primaire.
3.7.1 Du niveau de scolarisation de la fille dans la
commune de 2015 à 2020 Favoriser la scolarisation de la jeune
fille burkinabé est l'une des lignes directives de la mise en oeuvre du
CE. En outre, La participation de la fille à l'éducation a
été aussi favorisée dans la
55
mise en oeuvre du continuum éducatif à travers
la stratégie nationale d'accélération de
l'éducation de la fille (SNAEF, 2012-2021). En ce qui concerne la fille,
les données suivantes ont été recueillies.
Tableau n°24 : évolution de
l'effectif des filles dans les écoles
échantillonnées.
Années
|
Effectifs des filles
|
Accroissement des effectifs des filles
|
Taux d'accroissement
|
2015
|
1327
|
-
|
-
|
2016
|
2017
|
690
|
52,0%
|
2017
|
2071
|
54
|
2,7%
|
2018
|
1652
|
-419
|
-20,2%
|
2019
|
2396
|
744
|
45,0%
|
2020
|
2884
|
488
|
20,4%
|
Source : enquête sur terrain,
novembre 2023.
Ce tableau nous montre que de 2015 à 2020, l'effectif
des filles scolarisées selon notre échantillon est croissant,
allant de 1327 filles en 2015 à 2884 filles en 2020, soit un taux de
croissance de 117,33%. Ce taux de croissance démontre toute la
réussite du continuum en ce qui concerne l'adhésion à la
scolarisation de la jeune fille au Burkina Faso. En effet, en 2016, on
relève un taux d'accroissement de 52% des effectifs et 2,7% pour
l'année 2017. On peut aussi mettre un bémol en 2018 avec un taux
en baisse de 20,2%. Par ailleurs, les taux ont atteint 45% et 20,4% pour
successivement 2019 et 2020.
Pour judicieusement appréhender le niveau de
participation des filles à l'enseignement primaire, la proportion des
filles dans les effectifs a été établie. On constate alors
:
Tableau n°25 : proportion des filles dans les
effectifs des élèves de l'échantillon.
Année
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
effectif
|
|
|
|
|
|
|
filles
|
1327
|
2017
|
2071
|
1652
|
2396
|
2884
|
effectif total
|
2538
|
3681
|
3890
|
3050
|
4335
|
5274
|
rapport
|
52%
|
55%
|
53%
|
54%
|
55%
|
55%
|
Source : enquête sur terrain par
nous-même, novembre 2023.
56
Le tableau présente la proportion des filles dans les
effectifs. Cette proportion montre que l'effectif des filles est nettement
supérieur à la moyenne, allant de 52% à 55% selon
l'année. On déduit que l'effectif des filles au primaire est
supérieur à celui des garçons de 2015 à 2020.
Au niveau de l'ensemble de la CO, le pourcentage de l'effectif
des filles se dégage comme suit : Tableau n°26 : proportion
des filles et garçons de 2015 à 2020.
Année
|
Proportion de garçons
|
Proportion de filles
|
2014
|
48,90%
|
51,10%
|
2015
|
49,10%
|
50,90%
|
2016
|
49,10%
|
50,90%
|
2017
|
48,90%
|
51,10%
|
2018
|
48,90%
|
51,10%
|
2019
|
48,80%
|
51,20%
|
2020
|
48,70%
|
51,30%
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2014 à 2020.
De ce tableau ci-dessus, il ressort la proportion de
l'effectif des filles et celle des garçons. On peut remarquer que la
proportion des filles est nettement supérieure à celui des
garçons sur l'ensemble de la période. Des effectifs de 2015
à 2020, il se dégage un pourcentage en faveur des filles allant
de 50,9% en 2015 et 2016, 51,1% en 2017 et 2018, 51,2% en 2019 et 51,3% en 2020
avec un taux moyen de 51,08%. De ce fait, on dégage un indice de
parité en faveur des filles au niveau de l'enseignement primaire. Par
ailleurs, on note que les proportions sont relativement statiques au cours de
la période d'étude. De l'administration du guide d'entretien, nos
participants affirment à l'unanimité que l'indice de
parité au niveau primaire est en faveur des filles. On aperçoit
nettement que la proportion des filles est supérieure à celle des
garçons au niveau du primaire dans la CO.
De la satisfaction qui se dégage avec
l'évolution de la scolarisation de la jeune fille, il ressort une bonne
appréciation du niveau des filles. En effet, les filles s'illustrent
très positivement avec d'excellents résultats aux examens et
concours scolaires. Elles reçoivent à cet effet des primes
d'encouragement à travers les journées d'excellence, l'offre de
bourses d'études et la prise en charge des orphelines. Tous ces acquis
de la scolarisation de la fille sont tributaires de la mise en oeuvre du
continuum qui a favorisé l'augmentation des infrastructures
éducatives et réduire les distances parcourues par les enfants
comme l'affirment nos enquêtés.
57
Sur la question de l'équité scolaire, la
variable de l'admission des filles au primaire est un facteur
déterminant. Sur l'ensemble de la commune, l'amélioration de
l'admission des filles au primaire se présente :
Graphique n°9 : évolution des taux
d'admission des filles.
EFFECTIFS
120
115
110
105
100
95
103,1
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
108,9
112,8
114
115,7 116
117,5
Source : conçu par
nous-même, novembre 2023.
On peut constater à travers ce graphique une
évolution presque croissante des effectifs des filles ainsi que les taux
bruts d'admission de 2015-2020. Le TBA est passé de 108,9% en 2015
à 117,5% en 2020, soit un accroissement de 14,4 points de pourcentage.
Il se dégage un taux moyen de 114,15% sur la période. Ce
graphique ci-dessus permet d'apercevoir à travers sa courbe la nette
progression au fil des ans du TBA des filles dans les écoles
échantillonnées. Ce taux progressif est un signe
précurseur de la même variable au niveau de la CO.
Par ailleurs, la variable taux brut de scolarisation des
filles est l'une des variables clés d'appréciation de la valeur
ajoutée de la mise en oeuvre du CE dans la CO. Elle a été
déterminée par une évolution partiellement positive de
l'effectif des filles au niveau du primaire sur notre période
d'étude et se présente dans le tableau suivant :
Tableau n°27 : évolution du taux brut de
scolarisation des filles.
Année
|
2014 2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Effectif filles
|
129 954 149 155
|
159 911
|
166 694
|
168 368
|
177 247
|
186 649
|
TBS
|
95,5 102,9
|
107,2
|
109,1
|
106,6
|
109,6
|
111,6
|
Source : annuaires statistiques du
MENAPLN de 2015-2020.
58
Ce tableau nous montre que le TBS des filles au niveau de la
CO a été croissant sur toute la période 2015-2020 ainsi
que les effectifs. Il est passé de 102,9 en 2015 à 111,6% en
2020, soit un accroissement de 8,7 points de pourcentage, avec un taux moyen de
108,88%. Cela dénote un apport crucial du CE dans l'amélioration
de la scolarisation. Cependant, on constate une baisse du taux sur
l'année scolaire 2018. L'évolution de cet indicateur est
manifeste à travers le graphique suivant :
Graphique n°10 : évolution du TBS des
filles.
EFFECTIFS
115
110
105
100
95
90
85
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
ANNEES
95,5
102,9
107,2
109,1
106,6
109,6
111,6
Source : conçu par
nous-même, novembre 2023.
À travers ce graphique ci-dessus relatif à
l'évolution du TBS des filles de la CO de 2015 à 2020 laisse voir
une nette amélioration de cet indicateur sur la période. De 2014
à 2015, on relève le plus grand nombre de points de croissance,
soit 7,4 points. Cela résume l'ensemble des acquis de la mise en oeuvre
du CE en faveur des filles sur la période.
3.7.2 Du niveau de scolarisation des enfants vivant avec un
handicap dans la commune
de 2015 à 2020
Au cours de la période 2015-2020, des stratégies
sont adoptées pour favoriser la scolarisation des EVH. Ainsi, nous
pouvons citer la stratégie nationale de développement de
l'éducation inclusive (SNDEI) au Burkina Faso (2018-2022). Dans notre
zone d'étude, la situation a été appréhendée
à travers le graphique n°11 ci-après.
59
Graphique n°11 : représentation
graphique de l'évolution de l'effectif des EVH.
160
146
140
120
100
73
80 64
60
40
20
0
EFFECTIFS
92
87 79
2015 2016 2017 2018 2019 2020
Evolution de l'effectif des EVH ANNEES
Source : conçu par
nous-même, novembre 2023.
Ce graphique relatif à l'évolution des effectifs
des EVH dans la CO laisse voir la tendance de progression positive de la
scolarisation des enfants vivant avec un handicap dans la commune. Il indique
que l'effectif des EVH a été croissant sur la période
2015-2020 selon notre échantillon d'étude, allant de 64
élèves en 2015 à 146 élèves en 2020. On note
de 2015 à 2016, cet effectif a connu un taux de croissance de 14,1% et
19,2% entre 2016-2017. En dépit de sa baisse en 2018, il ressort un taux
de croissance de 16,5% en 2019 et a atteint 58,7% en 2020.
Au terme de ce chapitre, la présentation, l'analyse et
l'interprétation des résultats des données
récoltées sur les différents aspects de l'éducation
primaire dans la CO nous a permis d'avoir un aperçu du primaire sur la
période 2015-2020. Cela nous permet de les mettre en corrélation
avec les propositions d'hypothèses édictées au
début de ce travail.
60
CHAPITRE 4 : VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
Ce dernier chapitre de notre étude est consacré
à la vérification des hypothèses sus-proposées sur
la base des constats et analyses faites des données et de proposer des
solutions pour l'amélioration de la mise en oeuvre des politiques
éducatives au Burkina Faso.
4.1 LA VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
Dans le cadre de cette étude, l'objectif principal est
d'appréhender la contribution du continuum éducation en
matière d'accès à l'enseignement primaire dans la commune
de Ouagadougou sur la période 2015-2020. Pour ce faire, deux
hypothèses secondaires ont été émises à
partir des questions secondaires de l'étude.
4.1.1 Vérification de l'hypothèse secondaire
1
L'hypothèse secondaire 1 de notre étude stipule
que « la mise en oeuvre du continuum éducatif a permis
d'accroître les capacités d'accueil, l'effectif du personnel
enseignant du primaire, les effectifs des écoliers et les indicateurs
d'accès et de couverture, pour la scolarisation primaire dans la commune
de Ouagadougou ». Par conséquent, ses indicateurs de
vérification sont :
- l'accroissement du nombre d'écoles et de salles de
classes construites sur la période
2015-2020 ;
- l'accroissement du nombre d'enseignants ;
- l'accroissement du nombre d'élèves ;
- le ratio élèves/salles de classe ;
- le ratio élèves/maitres ;
- le taux brut d'admission et de scolarisation primaire.
Après une analyse et interprétation minutieuse
des données récoltées auprès de
l'échantillon d'étude et dans les annuaires statistiques, il en
ressort que :
- En ce qui concerne l'accroissement des capacités
d'accueil, notamment le nombre d'écoles et de salles, la période
2015-2020 a facilité leur accroissement. En effet, cet accroissement a
été de 5,41% en 2015. Le nombre total de 2014, soit 259
écoles est passé en 2020 à 261 écoles. (Cf.
Tableau n°8 : évolution du nombre
d'écoles primaire dans la CO). Pour ce qui est du nombre de salles de
classe, il a connu une croissance de 6% en 2015 et un nombre qui passe de 1440
en 2014 à 1480 en 2020, soit un taux
61
d'accroissement de 2,77%.(Cf. Tableau
n°11 : situation de l'évolution du nombre de salles
dans la CO).
- Le nombre d'enseignants a aussi connu un accroissement
significatif entre 2014 et 2020. Il a connu un taux d'accroissement de 19,53%
de 2014 à 2015 et 31,57% en 2020. Les effectifs sont passés de 6
211 en 2014 à 9 768 en 2020. (Cf. Tableau
n°12 : évolution du nombre d'enseignants dans la
CO).
- À la conséquence de l'accroissement des
capacités d'accueil et du personnel, le taux d'accroissement de
l'effectif des élèves est 15,26% entre 2014 et 2015 et 24,27% de
2015 à 2020 (Cf. Tableau n°17 :
évolution des effectifs des élèves de la CO).
- Sur la question des ratios
élèves/maîtres dans la CO, 70,6% de notre
échantillon respecte le ratio édicté par les normes
éducatives. (Cf. Tableau n°21 : ratio
élèves/enseignant de l'échantillon).
- Le ratio élèves/salles de classe de
façon générale ne respecte pas les normes
éducatives en la matière. Ce ratio fixé à 50
écoliers par salle est largement dépassé dans les
écoles publiques de la CO. Ce qui pourrait avoir une répercussion
sur les enseignements. (Cf. Tableau n°19 :
présentation du ratio élèves/salles de classe de
l'échantillon).
- Le taux brut d'admission dans la commune a connu une
croissance positive sur la période d'étude. De 104,1% en 2014, il
a atteint 110,8% en 2015 et une amélioration de 9 point en 2020 (Cf.
Tableau 22 : évolution du taux brut d'admission
de 2015 à 2020). Quant au TBS de la CO, il est passé de 92,7% en
2014 à 100,3% en 2015 avec une amélioration de 9,6 points en
2020. (Cf. Tableau n°23 : évolution du taux
brut de scolarisation de 2015 à 2020).
De ce qui précède, nous déduisons que
l'hypothèse secondaire 1 est vérifiée. Nonobstant, des
efforts restent à faire pour améliorer les conditions
d'enseignement.
62
4.1.2 Vérification de l'hypothèse secondaire
2
Cette hypothèse est intitulé « la mise en
oeuvre du continuum éducatif a favorisé l'accès des filles
et des enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire dans la
commune de Ouagadougou sur la période 2015-2020 ». Les indicateurs
de vérification étaient les suivants :
- l'amélioration de l'indice de parité
(filles/garçons) au primaire ;
- l'amélioration du TBA des filles ;
- l'amélioration du TBS des filles ;
- l'accroissement de l'effectif des enfants vivants avec un
handicap ;
Sur les aspects d'amélioration de la variable de
l'indice de parité au primaire dans la CO, l'analyse et
l'interprétation des résultats montre que l'effectif des filles a
toujours été croissant sur l'effectif total, tant sur la base de
l'échantillon que sur l'ensemble des effectifs de la commune. Au niveau
de l'échantillon, l'analyse montre que la proportion des filles est
passée de 52% en 2015 à 55% en 2020 (Cf. Tableau
n°24 : évolution de l'effectif des filles dans les
écoles échantillonnées). Au niveau communal, elle est
passée de 50,9% en 2015 à 51,3% en 2020 (Cf. Tableau
n°25 : proportion des filles dans les effectifs des
élèves de l'échantillon). Par ailleurs, le TBA des filles
sur la période est passé de 103,1% en 2014 à 108,9% en
2015, soit un accroissement d'environ 5 points. En 2020, il a atteint 117,5%.
Ce taux supérieur à 100 montre un meilleur accès de la
jeune fille à l'enseignement primaire.
En outre, le TBS des filles au niveau de la CO a
été constamment croissant, passant de 95,5% en 2014 à
102,9% en 2019 dont un gain de 7,4 points (Cf. Tableau
n°27 : évolution du taux brut de scolarisation des
filles.). En 2020, il a atteint 111,6%. On peut en déduire que la
couverture de l'enseignement primaire est appréciable dans la
commune.
Enfin, l'accroissement du nombre d'enfants vivant avec un
handicap scolarisé s'est accru sur la période 2015-2020 dans la
CO. On peut le constater à travers notre échantillon qui le
montre croissant passant de 64 élèves à 146
élèves (Cf. Erreur ! Source du renvoi
introuvable.). On peut en déduire qu'avec un taux
d'accroissement de 128,13% pour l'échantillon que la scolarisation des
EVH dans la CO s'est accru avec la mise en oeuvre du CE. Cela ressort dans les
affirmations des participants qui évoquent la prise en compte de leurs
spécificités telles que les rampes d'accès dans les
écoles et les renforcements des capacités des enseignants pour
faciliter leur intégration.
En résumé, nous pouvons aussi affirmer que cette
seconde hypothèse est vérifiée.
63
4.1.3 vérification de l'hypothèse
principale
L'hypothèse principale de cette étude introduit
que « la mise en oeuvre du continuum éducatif a
amélioré les indicateurs d'accès et de couverture à
l'enseignement primaire sur la période 2015-2020 dans la commune de
Ouagadougou ». La vérification de l'ensemble des hypothèses
secondaires nous permet de dire que l'hypothèse principale émise
sur le continuum éducatif est vérifiée.
4.2. DISCUSSIONS
Ce travail de recherche nous conduit à mettre en
relation les résultats obtenus avec ceux atteints par d'autres
chercheurs sur certains aspects de l'éducation primaire.
Ainsi, nous abordons tour à tour les aspects suivants :
l'insuffisance des infrastructures éducatives, la qualité du
personnel enseignant au primaire, le ratio élèves/enseignant au
primaire, le ratio élèves/salle de classe, l'accès des
filles à l'enseignement primaire.
4.2.1. L'insuffisance des infrastructures
éducatives
Au terme de cette étude, nous nous sommes rendu compte
que la situation des infrastructures éducatives s'est
améliorée, mais ces infrastructures demeurent insuffisantes ;
ainsi, il en résulte des effectifs pléthoriques dans les salles
de classe. Ainsi, Ouédraogo (2021, p.35) affirme que : «
l'insuffisance des infrastructures, les effectifs pléthoriques, la
« mauvaise implantation des sites des infrastructures du continuum du fait
de la politique nuisent énormément à la mise en oeuvre du
continuum ».
Sur la même question, Zongo Mariam (2019), sur le cas
des écoles primaires, la résume au manque de réalisation
de blocs pédagogiques composés chacun de salles de classes, d'un
bureau, d'un magasin, d'un logement directeur, d'un réfectoire, d'un
forage positif et de latrines équipés de mobilier scolaire et de
matériel pédagogique. En outre, selon Drabo (2015), malgré
l'augmentation des infrastructures à travers la mise en oeuvre du CE, le
besoin reste une préoccupation réelle, tant au niveau de la zone
urbaine que de celle rurale. L'offre éducative demeure très
insuffisante, compte tenu du rythme de l'accroissement rapide de la population
scolarisable. La demande éducative reste donc importante face à
une offre en deçà des attentes. Le déficit
d'infrastructures scolaires contraint bon nombre d'enfants à parcourir
de longues distances pour se rendre à l'école, cet état de
fait démotive et peut entrainer de nombreux abandons scolaires.
64
4.2.2 la qualité du personnel enseignant
Zallé (2019), en travaillant sur le leadership des
directeurs d'écoles primaires dans la commune, arrive à la
conclusion qu'au regard du niveau d'instruction et des emplois, on peut dire
que les directeurs et les enseignants connaissent les exigences de leur travail
et possèdent les compétences professionnelles nécessaires
à l'accomplissement de leur métier, comme tel l'a conclu notre
résultat sur la qualité du personnel enseignant, au regard de
leurs niveaux de recrutement et de la formation initiale qu'ils
acquièrent. Au regard des statistiques, il indique que les directeurs
sont majoritairement des instituteurs principaux (67%) contre 33%
d'instituteurs certifiés. Tous les directeurs des dix (10) écoles
publiques retenues dans son étude sont des instituteurs principaux ; par
contre, dans les cinq (05) écoles privées, les directeurs sont
des instituteurs certifiés. Au niveau des enseignants, ce sont les
instituteurs certifiés (79%) qui sont majoritaires, mais il y a une
faible proportion d'instituteurs adjoints certifiés (7%) et des
instituteurs adjoints (14%), provenant des écoles privées.
Il est nécessaire de clarifier que la
dénomination de ces différents emplois a connu une
évolution depuis 2020 à travers le décret
n°2020-0245/PRES/PM/MFPTPS/MINEFID du 30 mars 2020 portant statut
particulier du métier éducation, formation et promotion de
l'emploi. En effet, les instituteurs certifiés sont appelés
désormais les professeurs d'écoles, tandis qu'il est
créé un nouvel emploi, qui est celui des professeurs
certifiés des écoles. Quant aux instituteurs principaux, ils sont
nommés inspecteurs de l'enseignement primaire et de l'éducation
non formelle.
4.2.3 le ratio élèves/maître
Selon les résultats de cette étude, 70,6% de
notre échantillon respecte le ratio édicté par les normes
éducatives prescrites en la matière. Drabo (2015) arrive à
la conclusion qu'il y a une réduction de l'écart de croissance
entre effectifs des enseignants et effectifs des élèves. Avec la
mise en oeuvre du CE, le ratio élèves/maître tend à
se rationaliser. Au cours de l'année scolaire 2013/2014, le taux
d'encadrement était de 51,3 élèves par enseignant. Il a
connu une baisse de 0,9 point par rapport à l'année
précédente (52,2 élèves par enseignant).
4.2.4 le ratio élèves/salle de classe
De l'analyse des données relatives à la variable
nombre d'élèves/salle de classe, il ressort
un dépassement des normes éducatives. Les conclusions de Drabo
(2015) révèlent que les effectifs
65
dans les écoles primaires dans la ville de Ouagadougou
vont au-delà de la centaine. Cette situation est la résultante de
l'obligation scolaire au Burkina Faso qui enjoint les commissions de
recrutement à accepter tout enfant remplissant les conditions pour
s'inscrire à l'école. Cette situation équivoque
présente des conséquences sur la qualité des enseignements
du fait du ralentissement du rythme de travail, du non-respect de l'emploi du
temps, des devoirs et corrections rares, sans oublier la promiscuité qui
favorise la tricherie, la difficulté d'instaurer la discipline, etc. De
cet auteur, on note que 82% des enseignants et directeurs d'écoles
trouvent que les effectifs sont élevés.
4.2.5 l'accès des filles à l'enseignement
primaire
À travers les résultats atteints pour cette
variable dans le cadre de cette étude, il ressort que l'indice de
parité est en faveur des filles. Les résultats d'une étude
menée par Zongo en 2019 montrent que sur un effectif total cumulé
de quatre cent cinquante-trois (453) élèves, on compte deux cent
quarante et un (241) filles contre deux cent douze (212) garçons dans
les échantillonnées pour son étude. Par ailleurs, selon
l'étude, 91, 7% des enseignants et les directeurs d'écoles
trouvent que les résultats scolaires des filles se sont
améliorés.
Au-delà de tous les progrès accumulés au
cours de la mise en oeuvre du CE, quelques suggestions ont été
formulées à l'endroit des autorités gouvernementales et
des gestionnaires du système éducatif.
4.3. SUGGESTIONS
Dans le but de l'amélioration de la planification et de
la mise en oeuvre réussie des politiques éducatives au BF en
général et la bonne poursuite du CE, des propositions ont
été émises par les participants à cette
étude. Entre autres, il ressort :
4.3.1. Suggestions sur l'accès à
l'éducation
En ce qui concerne l'amélioration des conditions
d'accès à l'éducation au BF, des suggestions ont
été formulées autour des infrastructures, du personnel
enseignant et de l'acquisition du matériel.
Ainsi, la construction massive d'infrastructures scolaires est
évoquée par les participants dans le sens qu'elle permettrait la
multiplication du nombre de salles de classe qui est un facteur
d'amélioration du ratio élèves/salle de classe dans la CO
et en général au BF. Et cela
66
améliorerait davantage l'accès et la
qualité des enseignements acquis par les enfants du fait de
l'amélioration des conditions d'apprentissage.
Par ailleurs, le recrutement des professeurs d'écoles
en nombre suffisant a été souhaité par les
enquêtés participants. En effet, ce facteur permettrait de
respecter le ratio élèves/enseignant édicté par les
normes éducatives.
En outre, la question de facilitation des transitions
primaires-post-primaires, la dotation des écoles primaires de classe de
post-primaire furent évoquées du fait que le post-primaire est
l'un des pans important du CE. Il ressort que ce pan reste un défi
majeur pour les parents d'élèves dans la scolarisation des
enfants. En effet, l'effectivité des complexes intégrés
d'éducation de base revient comme une bonne politique de scolarisation
pour les populations car elle permet à l'élève de rester
dans le milieu scolaire auquel il s'est déjà adapté. En
plus, cela évite les problèmes de transition et décharge
les parents de certaines corvées scolaires.
La mobilisation et l'allocation des moyens financiers
conséquents à l'éducation en général et aux
écoles primaires à travers les circonscriptions
d'éducation de base en particulier sont annoncées comme une
nécessité. En effet, cela permettrait aux écoles de se
doter de matériels techniques spécifiques et informatiques. En
plus, la dotation des élèves du primaire en fournitures scolaires
et la production suffisante de manuels scolaires sont à remettre au
goût du jour pour une meilleure scolarisation.
L'une des aspects favorisant la scolarisation est
l'instauration ou restauration de la cantine scolaire dans toutes les
écoles. Cela est important car la cantine scolaire constitue un facteur
pour les écoliers et aussi pour certains parents. Cependant, il ressort
que selon la situation actuelle, plusieurs écoles ne
bénéficient pas de la cantine scolaire et d'autres connaissent
des retards dans sa fourniture des denrées qui d'ailleurs
s'épuisent après quelques mois.
Il est souhaité que l'État accompagne davantage
les mesures de la gratuité scolaire évoquées par la loi
d'orientation de l'éducation burkinabé. En effet, la
gratuité scolaire demeure encore une utopie dans la CO en ce qui
concerne l'éducation de base.
Enfin, il est plus que nécessaire selon le personnel
enseignant du primaire de concevoir un curriculum adapté entre le
primaire et le post-primaire. En effet, ils évoquent une inadaptation
des curricula au regard de l'insuccès de nombreux élèves
au post-primaire qui étaient cependant des élèves
brillants au primaire.
67
4.3.2. Suggestions sur l'inclusion scolaire
Dans le cadre de l'effectivité de l'inclusion scolaire,
les suggestions vont à l'endroit de celle des enfants vivants avec un
handicap. À cet effet, l'ensemble des participants souhaitent la
facilitation de la transition des EVH au post-primaire. En effet, les
conditions générales du post-primaire ne facilitent pas
l'accès aux EVH. Il en ressort les problèmes de manuels,
d'encadrement, etc.
Par ailleurs, le renforcement des capacités des
enseignants en général pour une meilleure prise en charge des EVH
dans leur encadrement est nécessaire. En outre, la formation initiale
des professeurs doit intégrer des modules de formations sur les
différentes catégories de handicap.
4.3.3. Suggestions sur la réussite des politiques
éducatives
Les questions de politiques publiques passent par
différentes étapes à savoir l'adoption,
l'opérationnalisation et le suivi-évaluation, etc. Toutes ces
différentes étapes aussi bien importantes les unes que les autres
comportent des facteurs très importantes pour la réussite des
politiques. Ainsi, des suggestions ont été formulées
telles que l'implication des acteurs à la base avant l'adoption et
l'opérationnalisation des politiques éducatives. Ensuite, il est
nécessaire de mettre l'accent sur le suivi de la mise en oeuvre des
termes des politiques adoptées. En ce qui concerne les politiques telles
le CE, la formation et la sensibilisation des parents d'élèves,
en substance les membres de l'APE doivent être de mise pour une
compréhension et un suivi des politiques adoptées.
Dans le contexte actuel de conviction des populations à
la scolarisation, il est nécessaire d'adapter les termes des politiques
à nos réalités africaines et burkinabè. En outre,
il faudra adopter des politiques réalistes en consultant davantage les
techniciens de l'éducation et en tenant compte de leurs avis.
Pour certains enquêtés, le BF n'accorde pas assez
de temps pour la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques
éducatives. Par conséquent, il est recommandé que nos
gouvernants accordent le temps nécessaire pour la mise en oeuvre des
politiques avant de les évaluer. Enfin, le maintien de la politique du
CE a été l'une des recommandations principales de nos
participants à cette réflexion.
68
CONCLUSION
À l'entame de ce travail dont le thème est
porté sur « Contribution du continuum éducatif
à l'amélioration de l'accès à l'enseignement
primaire de 2015 à 2020 dans la commune de Ouagadougou au Burkina Faso
», nous nous sommes posé quelques questions qui
constituaient l'essentiel de la problématique de cette étude. Ces
questions étaient :
- quelle a été la contribution du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'accès à
l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou ? (Question principale)
;
- quelle a été la contribution du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'offre d'éducation
au primaire dans la commune de Ouagadougou, notamment en infrastructures et en
personnel enseignant ? (Question secondaire 1) ;
- quelle a été la contribution du continuum
éducatif, à l'amélioration de l'accès inclusif et
équitable pour les enfants au primaire dans la commune de Ouagadougou ?
(Question secondaire 2).
Pour en tirer de la substance, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
- le continuum éducatif a amélioré les
indicateurs d'accès et de couverture à l'enseignement primaire
sur la période 2015-2020 dans la commune de Ouagadougou
(hypothèse principale) ;
- le continuum éducatif a permis d'accroître les
capacités d'accueil et l'effectif du personnel enseignant du primaire
ainsi que les effectifs des écoliers et les indicateurs d'accès
et de couverture, pour la scolarisation primaire dans la commune de Ouagadougou
(hypothèse secondaire 1) ;
- le continuum éducatif a favorisé
l'accès des filles et des enfants vivant avec un handicap à
l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou sur la période
2015-2020 (hypothèse secondaire 2).
Après l'analyse et l'interprétation des
différentes données recueillies, il ressort de cette étude
que les hypothèses préalablement émises sont
vérifiées. Au terme de l'étude nous pouvons affirmer que
la mise en oeuvre du CE dans la CO de 2015 à 2020 a été
décryptée au regard de la catégorie des participants.
Cette étude arrive à la conclusion que le continuum
éducatif a engrangé de nombreux acquis sur le plan de
l'accès à l'éducation et de l'inclusion scolaire.
Nonobstant, des insuffisances persistent et d'efforts énormes restent
à consacrer. Compte tenu de l'envergure et des implications d'une telle
politique, il serait prétentieux de penser avoir épuisé un
tel sujet. Par conséquent, cette étude pourrait être
approfondie par d'autres ultérieurement. Mais en avance, la prise en
compte des suggestions
69
faites serait d'une certaine utilité car celles-ci
émanent en partie des acteurs oeuvrant dans la mise en oeuvre des
politiques éducatives.
70
BIBLIOGRAHIE
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école Nationale d'Administration et de Magistrature, Ouagadougou].
ANNEXES
Annexe 1
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
À
Monsieur/Madame
....................................
.................................... ....................................
....................................
Objet
|
:
|
demande de consentement pour
|
IX
l'administration d'un guide d'entrevue
Monsieur ..,
Je soussigné Dr Luc Sibiri KABORE, Enseignant Chercheur
en service au CNRST/Ouagadougou, tél : 69 58 29 88, et Directeur de
mémoire de l'étudiant KONE Issouf, demande par la présente
l'autorisation pour l'administration d'un guide d'entrevue par ledit
étudiant.
En effet, l'administration de ladite entrevue se fait dans le
cadre de la rédaction de son mémoire de Master II en Sciences de
l'éducation à l'Institut de Formation et de Recherche
Interdisciplinaires en Sciences de la Santé et de l'Éducation
(IFRISSE). Le thème de recherche s'intitule « Contribution
du continuum éducatif à l'amélioration de l'accès
à l'enseignement primaire de 2015 à 2020 dans la commune de
Ouagadougou au Burkina Faso ». Cette recherche a pour objet
d'appréhender l'apport de la politique du continuum éducatif au
développement du système scolaire burkinabé et
précisément dans la commune de Ouagadougou. Par ailleurs, il
permettra d'analyser les forces et les faiblesses de cette politique et en
tirer les leçons nécessaires pour le futur de notre
système scolaire.
Tout en vous assurant de l'anonymat dans le traitement des
informations que vous voudriez bien fournir et de leur utilisation uniquement
scientifique, je vous prie d'agréer, Madame/Monsieur, l'expression de ma
considération distinguée.
Dr Luc Sibiri KABORE
Annexe 2
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
KONE Issouf
Étudiant en Master II,
Option : Recherche en sciences de l'Éducation Tél :
75 51 36 29/62 38 70 94
Aux
Chefs de Circonscription
d'Éducation de Base (CCEB)
Objet : autorisation de collecte de
données dans les écoles primaires publiques de votre
circonscription
Madame/Monsieur,
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Master II en Sciences de l'éducation, option Recherche à
l'Institut de Formation et de Recherche Interdisciplinaires en Sciences de la
Santé et de l'Éducation (IFRISSE), je viens par la
présente lettre, solliciter votre autorisation à administrer un
questionnaire pour collecter des données éducatives à
travers les directeurs d'écoles primaires publiques de votre
circonscription. Mon travail de recherche a pour thème «
Contribution du continuum éducatif à l'amélioration
de l'accès à l'enseignement primaire de 2015 à 2020 dans
la commune de Ouagadougou au Burkina Faso » et a pour objet
d'appréhender l'apport de la politique du continuum éducatif au
développement du système scolaire burkinabé et
précisément dans la commune de Ouagadougou. Par ailleurs, il
permettra d'analyser les forces et les faiblesses de cette politique et en
tirer les leçons nécessaires pour le futur de notre
système scolaire.
Tout en vous assurant de l'anonymat dans le traitement des
informations, je vous prie d'agréer, Madame/Monsieur, l'expression de ma
considération distinguée.
X
Issouf KONE
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
KONE Issouf
Étudiant en Master II,
Option : Recherche en sciences de l'Éducation Tél :
75 51 36 29/62 38 70 94
Aux
Directeurs d'écoles primaires
publiques
Objet : collaboration en vue de la
rédaction d'un mémoire de Master II
Madame/Monsieur,
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Master II en Sciences de l'éducation, option Recherche à
l'Institut de Formation et de Recherche Interdisciplinaires en Sciences de la
Santé et de l'Éducation (IFRISSE), je viens par la
présente lettre solliciter votre précieuse collaboration à
travers l'administration du questionnaire joint en annexe. Mon travail de
recherche a pour thème « Contribution du continuum
éducatif à l'amélioration de l'accès à
l'enseignement primaire de 2015 à 2020 dans la commune de Ouagadougou au
Burkina Faso » et a pour objet d'appréhender l'apport de la
politique du continuum éducatif au développement du
système scolaire burkinabé et précisément dans la
commune de Ouagadougou. Par ailleurs, il permettra d'analyser les forces et les
faiblesses de cette politique et en tirer les leçons nécessaires
pour le futur de notre système scolaire.
Tout en vous assurant de l'anonymat dans le traitement des
informations que vous voudriez bien fournir et de leur utilisation uniquement
scientifique, je vous prie d'agréer, Madame/Monsieur, l'expression de ma
considération distinguée.
XI
Issouf KONE
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
KONE Issouf
Étudiant en Master II,
Option : Recherche en sciences de l'Éducation Tél :
75 51 36 29/62 38 70 94
Aux
Présidents des APE des écoles primaires
publiques
Objet : collaboration en vue de la
rédaction d'un mémoire de Master II
Madame/Monsieur,
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Master II en Sciences de l'éducation, option Recherche à
l'Institut de Formation et de Recherche Interdisciplinaires en Sciences de la
Santé et de l'Éducation (IFRISSE), je viens par la
présente lettre solliciter votre précieuse collaboration à
travers l'administration du questionnaire joint en annexe. Mon travail de
recherche a pour thème « Contribution du continuum
éducatif à l'amélioration de l'accès à
l'enseignement primaire de 2015 à 2020 dans la commune de Ouagadougou au
Burkina Faso » et a pour objet d'appréhender l'apport de la
politique du continuum éducatif au développement du
système scolaire burkinabé et précisément dans la
commune de Ouagadougou. Par ailleurs, il permettra d'analyser les forces et les
faiblesses de cette politique et en tirer les leçons nécessaires
pour le futur de notre système scolaire.
Tout en vous assurant de l'anonymat dans le traitement des
informations que vous voudriez bien fournir et de leur utilisation uniquement
scientifique, je vous prie d'agréer, Madame/Monsieur, l'expression de ma
considération distinguée.
XII
Issouf KONE
XIII
Annexe 3
QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX DIRECTEURS
D'ÉCOLES
I) Généralités
Nom et Prénom (s) :
Nom de votre école :
Nombre d'années de service :
Nombre d'années de service dans votre école :
Connaissez-vous le continuum éducatif ? OUI NON
II) Questions liées aux indicateurs
d'accès et de qualité :
1) Quel est le nombre de salles de classe dont dispose votre
école ?
2) Votre école a-t-elle bénéficié de
nouvelles salles de classes dans le cadre du continuum ?
3) Le nombre de salles de classe est-il suffisant ?
Oui non
4) Existe-t-il des salles de classe à effectif
pléthorique dans votre école ?
Oui non
5) Existe -t-il des classes sous paillotes dans votre
école ?
Oui non
6) Le nombre d'enseignant est-il suffisant ?
Oui non
7) Quelle appréciation faites-vous du niveau actuel des
enseignants ?
1 : mauvais
2 : bon
3 très bon
4 : excellent
8) Quelle appréciation faites-vous du niveau actuel des
élèves ?
1 : mauvais
2 : bon
3 très bon
4 : excellent
9) Quel est le ratio élèves/salles de classe ?
XIV
10) Quel est le ratio élèves/maitre dans votre
école ?
11) Le passage continu des écoliers est-il
appliqué dans votre école ?
Oui : Non :
12) Que pensez de ce mode passage des écoliers ?
13) Quel est le taux de redoublement de votre école sur
la période 2015-2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 :
2019 : 2020 :
14) Quel est le taux de déperdition de votre école
sur la période 2015-2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 :
2019 : 2020 :
15) Quels sont les taux de réussite à l'examen du
CEP pour les années :
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
16) Le matériel pédagogique est-il suffisamment
disponibilisé ?
Oui : non :
17) Existe -il de cantine scolaire fonctionnel ?
Oui : non :
III) Questions liées à l'inclusion
scolaire
Question filles
1) Quel est l'effectif des filles de 2015 à 2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
2) Quel est l'effectif des élèves de
l'école de 2015 à 2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
3) Quel est l'effectif des élèves de la Classe de
CP1 de 2015 à 2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
4) Quel est le taux de déperdition des filles sur la
période 2015-2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
5) Quel est le taux de redoublement des filles sur la
période 2015-2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
6)
XV
Existe des conditions spécifiques d'accompagnement des
filles dans votre école ?
Oui non
7) Existe des bourses ou subventions en faveur des filles dans
votre école ?
Oui non
Questions enfant vivant avec un handicap
(EVH)
1) Existe-t-il des EVH dans votre école ?
Oui non
2) De quel type d'handicap souffrent-ils ?
Moteur auditif visuel
3) De 2015 à 2020, quel est le nombre total d'enfants
handicapés scolarisés dans votre école ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 : 2019 : 2020 :
4) Existe-t-il de matériels spécifiques
adaptés pour la scolarisation des EVH ?
Oui non
5) Existe-t-il des mesures d'accompagnement pour la
scolarisation des EVH ?
Oui non
6) Les EVH arrivent-ils à atteindre la dernière
classe ?
Oui non
7) Quel est le taux de réussite au CEP des EVH de
2015-2020 ?
2015 : 2016 : 2017 : 2018 :
2019 : 2020 :
8) Le CE a-t-il favorisé la scolarisation primaire des
EVH ?
Oui : non :
XVI
Annexe 4
QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX PRESIDENTS DES
ASSOCIATIONS DES PARENTS D'ELEVES
IV) Généralités
1) Connaissez-vous le continuum éducatif ?
Oui
Non
2) Pensez-vous que sa mise en oeuvre était
nécessaire pour l'éducation burkinabé ?
Oui
Non
3) Les règles du continuum sont-elles bien
appliquées dans votre école ?
Oui
Non
4) Pensez-vous que le mode de passage en classe
supérieure au primaire dicté par le continuum est bien pour la
qualité de l'éducation burkinabé ?
Oui
Non
V) Questions liées à l'accès
1) Pensez-vous que le continuum éducatif a aidé
les parents d'élèves dans la scolarisation des enfants au
primaire ?
Oui
Non
2) Existe-t-il un déficit d'enseignant dans votre
école ?
Oui
Non
3) Existe-t-il un déficit de salles de classes dans votre
école ?
Oui
Non
4) Quelle est la qualité de vos salles de classe ?
En dur
En banco
Sous paillote
autres
5) Votre école dispose-t-elle de latrines
adéquates ?
Oui
Non
6) Pensez-vous que les conditions de scolarisation des enfants
se sont améliorés avec le continuum éducatif ?
Oui
Non
7) Votre école bénéficie-t-elle de la
cantine scolaire chaque année ?
Oui Non
8) Le bureau APE contribue-t-il à l'amélioration
des conditions de scolarisation des enfants dans votre école ?
Oui
Non
9) Le non-paiement des frais APE interdit-il à
l'élève l'accès à la salle de classe ?
Oui
Non
VI) Questions liées à l'inclusion
Questions liées aux filles
1) La scolarisation des filles est-elle accompagnée par
le bureau APE ?
Oui
Non
2) La subvention des frais APE des filles par l'État
a-t-elle favorisé la scolarisation des filles chez les parents ?
Oui
Non
Questions liées aux enfants vivant avec un
handicap
1) Existe-t-il des élèves vivant avec un handicap
dans votre école ?
Oui
Non
2) Les conditions de votre école favorisent-elles la
scolarisation des enfants vivant avec un handicap ?
Oui
Non
3) La scolarisation des élèves vivant avec un
handicap est-elle accompagnée par le bureau APE ? Oui
Non
4) Existe-t-il du matériel pédagogique
spécifique pour l'éducation des enfants vivant avec un handicap
?
Oui
Non
XVII
Suggestions : quelles suggestions
faites-vous pour une meilleure scolarisation des enfants burkinabè ?
XVIII
Annexe 5
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSÉ AU SG, DGESS,
DREPPNF, DPEPPNF ET AU REPRÉSENTANT COMMUNAL
VII) Généralités
1) Pensez-vous que la commune de Ouagadougou souffrait de
problèmes d'accès à l'éducation primaire avant
l'adoption et la mise en oeuvre du continuum éducatif ?
Oui Non
2) Que pensez-vous de l'adoption et la mise en oeuvre du
continuum au Burkina Faso en 2014 ?
Que pensez-vous des conditions de mise en oeuvre du CE sur la
période 2015-2020 ?
Que peut-on dire des financements de l'éducation primaire
dans la CO sur la période 2015-2020 ?
VIII) Questions liées aux indicateurs
d'accès et de qualité
1) En matière d'accès à l'éducation,
quel commentaire faites-vous de la mise en oeuvre du CE la commune de
Ouagadougou ?
En matière de qualité de l'éducation, quel
commentaire f aites-vous de la mise en oeuvre du CE dans la commune de
Ouagadougou ?
Que dites-vous de la qualité des ressources humaines au
niveau primaire des acteurs de l'éducation ?
Que peut-on dire de la qualité des infrastructures au
niveau primaire dans la commune de Ouagadougou ?
XIX
2) Que dites-vous des niveaux de scolarisation primaire de la
période 2015-2020 dans la commune de Ouagadougou ?
Peut-on dire que le CE a résolu les problèmes
d'infrastructures éducatives au niveau primaire dans la commune de
Ouagadougou ?
OUI NON
3) Peut-on dire que les problèmes de ressources humaines
qualifiées sont totalement résolus dans la CO au niveau primaire
?
OUI NON
4) Peut-on dire que la Politique d'Éducation pour Tous
est effectif dans la commune de Ouagadougou ?
OUI NON
IX) Questions liées à l'inclusion
scolaire
Question filles
1) L'indice de parité au niveau du primaire
était-il en faveur des garçons dans la commune de Ouagadougou
avant la mise en oeuvre du CE ?
Oui Non
2) Existait-il un problème d'accès à
l'enseignement primaire chez les filles dans la CO avant la mise en oeuvre du
CE ?
Oui Non
3) Quelle est la valeur ajoutée du CE à
l'accès des filles à l'enseignement primaire ?
Quel commentaire faites-vous du niveau de participation des
filles à l'enseignement primaire dans la commune de Ouagadougou ?
Peut-on juger satisfaisant le niveau de participation des filles
à l'enseignement primaire ? si oui, pourquoi ?
XX
4) Existe-t-il des conditions d'accompagnement de
l'éducation des filles au niveau de la CO ? si oui, lesquelles ?
Questions enfant vivant avec un handicap
(EVH)
1) Existait-il un problème d'accès à
l'enseignement primaire chez les enfants vivant avec un handicap dans la CO
avant la mise en oeuvre du CE ?
Oui Non
2) Quelle est la valeur ajoutée du CE à
l'accès des enfants vivant avec un handicap à l'enseignement
primaire ?
Quel commentaire faites-vous du niveau de participation des
enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire dans la
commune de Ouagadougou ?
3) Peut-on juger satisfaisant le niveau de participation des
enfants vivant avec un handicap à l'enseignement primaire ? si oui,
pourquoi ?
Existe-t-il des conditions d'accompagnement de l'éducation
des enfants vivant avec un handicap au niveau de la CO ? si oui, lesquelles
?
Commentaire : Quelle appréciation
faites-vous de la mise en oeuvre du CE dans la commune de Ouagadougou ?
XXI
Suggestions :
1) Quelles suggestions faites-vous sur la mise en oeuvre de la
politique du
continuum éducatif au Burkina Faso ?:
2) Quelles suggestions faites-vous sur l'adoption et la mise en
oeuvre des politiques éducatives au BF ?
XXII
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV
Liste des tableaux V
Liste des graphiques VI
RÉSUMÉ VII
ABSTRACT VIII
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THÉORIQUE 2
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE 3
1.1. Analyse contextuelle 3
1.2. Identification du problème de recherche 7
1.1.1. Question principale de recherche 9
1.3. Justification du choix du thème et
Intérêt de la recherche 9
1.4. Objectifs de la recherche 10
1.5. Hypothèses de recherche 11
1.5.1. Hypothèse principale 11
1.5.2. Hypothèses secondaires 11
1.6. Revue critique de littérature 13
1.6.2. Le continuum éducation-formation 15
1.6.3. La question de l'équité en milieu scolaire
au Burkina Faso 16
1.6.4. L'obligation scolaire de l'éducation de base au
Burkina Faso 18
1.7. Clarification conceptuelle 19
1.7.1. Le continuum éducatif 20
1.7.2. L'enseignement primaire 21
1.7.3. L'accès à l'éducation 21
1.7.4. L'indice de parité entre les sexes 21
1.8. Théories sous-tendant la recherche 22
1.8.1. La théorie du capital humain 22
1.8.2. La théorie de l'équité 24
CHAPITRE 2 : DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE 26
XXIII
2.1. Approche méthodologique 26
2.2. Présentation de la zone d'étude 26
2.3. Population de l'étude et justification du choix 28
2.3.1 Population de l'étude 28
2.4. Échantillonnage et présentation de
l'échantillon 30
2.4.1. Échantillonnage 30
2.4.2. Présentation de l'échantillon 30
2.5. Outils de collecte de données 31
2.5.1. Le questionnaire 31
2.5.2. Le guide d'entretien 31
2.6. Administration des outils de collecte des données et
traitement des données 32
2.6.1. Administration des outils 32
2.6.2. Traitement et analyse des données 32
2.7. Difficultés et limites de l'étude 33
2.7.1. Difficultés de l'étude 33
2.7.2. Les limites de l'étude 33
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DU TRAVAIL DE RECHERCHE
34
CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS
35
3.1. Récapitulatif de la collecte des données 35
3.2.1 Présentation, analyse et interprétation de la
situation des écoles et des salles de
classe de 2015 à 2020 37
3.2.1.1 Présentation, analyse et interprétation de
la situation des écoles de 2015 à 2020
37
3.2.1.2. La situation des salles de classe de 2015 à 2020
40
3.3. La situation des enseignants de 2015 à 2020 43
3.3 Situation des élèves de 2015 à 2020
45
3.4 Le rapport élèves/salles de classe dans la
commune de 2015 à 2020 50
3.5 Le rapport élèves/maitres dans la commune de
2015 à 2020 52
3.6 De l'évolution des indicateurs d'admission et de
scolarisation de 2015 à 2020 53
3.6.1 Évolution des indicateurs d'admission de 2015
à 2020 53
3.6.2 Évolution des indicateurs de scolarisation de 2015
à 2020 53
3.7 Du niveau de l'accès inclusif de 2015 à 2020
54
3.7.1 Du niveau de scolarisation de la fille dans la commune de
2015 à 2020 54
3.7.2 Du niveau de scolarisation des enfants vivant avec un
handicap dans la commune
de 2015 à 2020 58
XXIV
CHAPITRE 4 : VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES,
DISCUSSIONS ET
SUGGESTIONS 60
4.1 LA VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES 60
4.1.1 Vérification de l'hypothèse secondaire 1
60
4.1.2 Vérification de l'hypothèse secondaire 2
62
4.1.3 vérification de l'hypothèse principale 63
4.2. DISCUSSIONS 63
4.2.1. L'insuffisance des infrastructures éducatives 63
4.2.2 la qualité du personnel enseignant 64
4.2.3 le ratio élèves/maître 64
4.2.4 le ratio élèves/salle de classe 64
4.2.5 l'accès des filles à l'enseignement primaire
65
4.3. SUGGESTIONS 65
4.3.1. Suggestions sur l'accès à l'éducation
65
4.3.2. Suggestions sur l'inclusion scolaire 67
4.3.3. Suggestions sur la réussite des politiques
éducatives 67
CONCLUSION 68
BIBLIOGRAHIE 70
ANNEXES IX
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