II.5 « L'évasion »
Du verbe « évader »,
l'évasion est le fait que
quelqu'un ou quelque chose échappe au contrôle de
son gardien. Dans le cas
d'espèce, par évasion,
nous entendons le fait que quelqu'un arrive à
perdre soit le tout ou partie de sa réserve mobile (mobile banking) dans
une situation de crise (accidentage) par exemple.
L'évasion est donc la
conséquence de l'accidentage.
Après avoir été victime de
l'accidentage, monsieur Lodja donne
l'explication de ce qui s'en était
suivi :
« Njoo miriendaka ku shop ya Vodacom,
mina expliquer problème, bana nilomba ma
coordonnés (carte d'électeur yangu,
mot de passe) kisha bananyambia nipite 24 heures après.
Kisha ile 24 heures bananyambia kusema bari réussir ku
récupérer mais malheureusement aikukuye tena yote mais
600.000 FC njoo ile barinipatiaka. Selon vila
barisemaka, asema ule mutu aribaka
téléphone, arikuyaka ashakwisha ku retirer ile
400.000 FC njo pale muribakiyaka paka ile
600.000 FC. Alors ni ka
récupéraka paka ile.
Miye lwangu bile shibijuwe ; bo benye kubijuwa banasema
vile barisema miye ntafwanya je. Ma technologies yenu ii shi
ma problèmes. Yo mbele makuta yenyewe kuko mutu
anayonaka ivi kama ainatu ma chiffres ? ni bintutu paka vile juu ni
société ya leo njo iko na tu obliger sinon abinatu bya bien
».
C'est-à-dire,
en français :
« C'est ainsi que
j'étais parti à la shop de Vodacom,
j'arrive là j'explique
comment le problème s'était
déroulé. Ils m'avaient
demandé toutes les
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coordonnées (carte
d'électeur, mot de passe du compte)
après ils me demandent de repasser après 24 heures.
Après ces 24 heures, j'arrive
là, ils me diront qu'ils avaient
réussi de récupérer l'argent mais
malheureusement ce n'était plus toute la somme mais
seulement 600.000 FC qu'ils
m'avaient remis. Selon leurs
explications, le monsieur qui avait volé le
téléphone, avait déjà
retiré les 400.000 FC. Ainsi,
j'étais obligé de
récupérer ne fusse que les 600.000 FC
restants.
Vraiment je ne maîtrise pas toutes ces choses
là. Si eux qui le maitrisent m'ont dit
tel qu'ils me l'avaient dit,
qu'est-ce que moi je vais faire ?
Vos technologies constituent parfois des problèmes.
Tout d'abord l'argent que nous avons
dans nos comptes là, y
a-t-il quelqu'un qui
l'a déjà vu si ce ne sont que des chiffres que
nous voyons ? Même quand nous adoptons ces technologies,
parfois ce n'est pas par notre gré mais tout
simplement parce que c'est la société moderne
d'aujourd'hui qui nous les impose.
Sinon parfois ce n'est pas intéressant
».
Illustrant les deux cas (accidentage et
évasion), madame Kananga relate
l'histoire que son coreligionnaire Mbuji-Mayi,
utilisateur du mobile money, avait vécue
:
« L'autre problème,
c'est celui d'un frère avec
qui, nous partageons la même foi. Ce
frère là avait perdu parait-il son
téléphone dans lequel il y avait
d'argent. Selon ce que
j'avais entendu, il était parti au
niveau du service où on avait retiré l'argent
qui y était mais ce n'était plus la
totalité ; il n'avait eu que la moitié de la
somme qui y était ».
Il ressort des propos des enquêtés que
l'évasion est une forme de criminalité
perpétrée par les agents officiels des opérateurs
mobiles. Cela s'explique par le simple fait
qu'un délinquant motivé,
rationnel qu'il est, après
avoir chiper ou ramasser le téléphone puisse
d'abord récupérer qu'une partie
de la somme globale et laisser une autre comme si le mobile banking
(réserve mobile) lui appartenait.
Ceci est inconcevable !
L « évasion » est aussi possible même
quand le téléphone n'est pas perdu ou
volé. Certains clients arrivent à perdre leur
réserve mobile pendant que le téléphone est
là. C'est une situation qui est
parfois liée à la qualité du service mobile
money.
C'est une forme de criminalité qui
présente un nombre réduit des cas.
Monsieur Maniema, vendeur des services mobile
money, relate ce qui était arrivé à sa
cliente :
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