DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
DEPARTEMENT OF EARTH SCIENCES
LABORATOIRE DE GEOSCIENCES DES FORMATIONS
SUPERFICIELLES ET APPLICATIONS
LABORATORY OF GEOSCIENCES OF SUPERFICIALS FORMATIONS AND
APPLICATIONS
ETUDE GEOLOGIQUE ET MECANIQUE DES BLOCS DE TERRE CRUE DES
ARGILES LATERITIQUES DE LA ZONE DE KALALDI-GAROUA-BOULAÏ (ADAMAOUA,
EST-CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du Diplôme de Master en Sciences de la terre
Option : Géosciences des Formations
Superficielles et Applications
Spécialité : Sol, Eau et
Sciences Géotechniques
Par
NGANGOUE NGUEDJEURoger
Matricule : 17N2905
Licencié ès Sciences
Sous la direction de
KAMGANG KABEYENE BEYALA Véronique
Professeur
Université de Yaoundé I
Année académique 2019-2020
DEDICACE
A
Mon père M. Nguedjeu Louis et à ma mère
Mme
Djongoué michéline épousse
Nguedjeu.
251663360
251664384CITATION
« Il n'existe pas de mystères mais des
illusions passagères ».
Frédérick Bard
251665408
REMERCIEMENTS
Le présent travail n'aurait pu
êtreréalisé sans la collaboration scientifique, le soutien
pédagogique, matériel et psychologique de mon entourage, je tiens
à exprimer ma reconnaissance à ces personnes.
Je remercie leSeigneur notre Dieu qui a permis la
réalisation de ce travail.
Ma gratitude va auProfesseur Kamgang Kabeyene Beyala,
Enseignant au Département des Sciences de la Terre, Faculté des
Sciences, Université de Yaoundé Iqui a accepté
d'être mon Directeur de mémoire, et pour le savoir transmis.
Je remercie le Professeur Vincent Laurent Onana, Maitre de
Conférences et Enseignant au Département des Sciences de la
Terre, Faculté des Sciences, Université de Yaoundé I, pour
le savoir transmis et le suivie de ce travail.
Je remercie le Docteur Ngo'o Ze Arnaudqui a suivi le
présent travail à tous les niveaux, de la descente sur le terrain
jusqu'à sa finalisation.
Ma gratitude va aux Enseignant du Département des
Sciences de la Terre, et au Chef du département le Professeur Ndjigui
Paul-Désiré pour les connaissances transmises tout au long de mon
parcours académique.
Je dis toute ma gratitude au personnel de la MIPROMALO, en
particulier à mon encadreur de stage le Docteur Tchounang et au
techniciens des laboratoires M. Loweh, M. Keumegne, pour tout le temps à
moi accordé.
Je remercie les ainés académiques : le
Docteur Ndzié Mvindi Aloys Thierry, Nyemb Bayamack Joël Fabrice,
Nanga Binelli Stéphanie, Enock Embom Christophe,Ngami Plastini pour
toute l'aide qu'ils ont su m'apporter et pour la bonne humeur distillée
tous les jours au laboratoire.
Mes remerciements les plus sincères vont aussi à
l'endroit de tous mes camarades de promotion et ami(e)s qui ont
participé d'une manière ou d'une autre à la
réalisation de ce travail de recherche. Je pense ainsi à :
Ongobassomben Carole-Pierre, Ngono Mbemti Emvana Michèle, Sandji Mejing
Carole Gwendoline, Nkouwo Kamnang Leonard, Kouchele Damaris, Leutou Blanche,
Balla Yves, Messomo Owona Lionel, Ndouyoum Leila,Gaintse Ronald, Abdoul
Barechi.
Je remercie de façon sincère toute ma famille
pour sa contribution significative à l'aboutissement de ce travail : mes
parents Nguedjeu Louis et Djongoué Micheline ; mes frères et
soeurs Ngayo Alice et son époux, Silemboué Gisèle et son
époux, Toumadjeu Marthe et son époux, Mbonda Clémentine,
Kamgui Ziako Victor et son épouse, Ngameni Pascal Lazare, Moutchap
Cyrile Stéphane, Tchamabé France Daniella et Djongueu
Louis-Michel.
Je remercie mes amis : Tama Beboul Alfred Loïc,
Moudouthe Douala Charles, Wangang Keudjeu Auriole, Kuete Kakam Mesmin, Apomo
Mbessa Eve Valérie,Eyango Moukouri Priscille, Ngatchou Ndounia Michael,
Emadeu Siako,Nzoubet Lionel,le groupe Lifestyle.Pour le soutien moral et les
bons moments passés ensemble.
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont
participé à la réalisation de ce travail, et dont les noms
n'ont malheureusement pas été mentionnés dans cette liste
non exhaustive, recevez ici la ferme assurance que vos services n'ont pas
été en vains.
Ngangoué Ngeudjeu Roger
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
ii
CITATION
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE DES FIGURES
viii
LISTE DES TABLEAUX
x
RESUME
xii
ABSTRACT
xiii
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
xiv
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I. GENERALITE ET TRAVAUX
ANTERIEURS
4
INTRODUCTION
5
I.1. Aperçu géographique des
zones d'études
5
I.1.1. Localisation
5
I.1.2. Géographie
physique
5
I.1.2.1. Climat
5
I.1.2.2.
Végétation
8
I.1.2.3. Géomorphologie
8
I.1.2.3.1. Hydrographie
8
1.2. Géologie
14
I.2.1. Substratum
14
I.2.2. Sols
14
I.3. Travaux antérieurs
complémentaires
17
I.3.1. Minéralogie des
matériaux argileux
17
I.3.2. Géochimie des matériaux
argileux
18
I.3.3. Géotechnique des
matériaux argileux
18
CONCLUSION
20
CHAPITRE II. MATERIELS ET
METHODES
21
INTRODUCTION
21
II.1. Travaux sur le terrain
21
II.1.1. Matériels
21
II.1.2 Localisation des points de
prélèvement
22
II.1.3 Prélèvement et
nomenclature des échantillons
22
II.2. Travaux en laboratoire
24
II.2.1. Analyses
minéralogiques
24
II.2.1.1. Composition quantitative des
phases minérales
25
II.2.2. Analyse chimique
25
II.2.3. Essais d'identifications
géotechniques
25
II.2.3.1 Analyse
granulométrique
25
II.2.3.2. Limites d'Atterberg
26
II.2.3.3. Essai au bleu de
méthylène
27
II.2.3.4. Dosage de la matière
organique
27
II.2.4. Fabrication des éprouvettes
en laboratoire
28
II.2.5. Caractérisation physique et
hydrique
28
II.2.5.1. Couleurs
28
II.2.5.2. Retrait
linéaire
28
II.2.5.3. Test d'absorption de l'eau par
immersion totale
28
II.2.5.4. Masse volumique et
porosité
29
II.2.5.5. Résistance à
l'abrasion
29
II.2.6. Caractéristiques
mécaniques
30
II.2.6.1. Résistance à la
compression
30
II.2.6.2. Résistance à la
flexion
30
CONCLUSION
31
CHAPITRE III. RESULTATS
32
INTRODUCTION
33
III.1. Description des matériaux
prélevés.
33
III.1.1. Matériaux
latéritiques
33
III.1.2. Matériaux de
termitières
33
III.2. Travaux en laboratoire
37
III.2.1. Minéralogie et
géochimie
37
III.2.1.1. Minéralogie
37
III.2.1.2. Géochimie
44
III.2.2. Caractérisation
géotechnique
44
III.2.2.1. Granularité
44
III.2.2.2. Limites d'Atterberg et indice de
plasticité
47
III.2.2.3. Bleu de méthylène
(VBS)
47
III.2.2.4 Matière
organique
47
III.2.3. Caractérisation
physique
47
III.2.3.1. Couleurs
47
III.2.3.2. Retrait
linéaire
49
III.2.3.3. Absorption d'eau
49
III.2.3.4. Masse volumique
49
III.2.3.5. Coefficient
d'abrasion
49
III.2.4. Caractéristiques
mécaniques
49
III.2.4.1. Résistance à la
flexion
49
III.2.4.2. Résistance à la
compression
52
CONCLUSION
52
CHAPITRE IV. ESSAI D'INTERPRETATION ET
DISUSSION
53
IV.1. Minéralogie des
matériaux
54
IV.2. Géochimie
54
IV.3. Paramètres
géotechniques
57
IV.3.1. Analyse
granulométrique
57
IV.3.2. Limites d'Atterberg et indice de
plasticité
57
IV.3.3. Bleu de
méthylène
59
IV.3.4. Matière
organique
59
IV.4. Paramètres physique et
hydrique
62
IV.4.1. Couleur et retrait
linéaire
62
IV.4.2. Masse volumique
62
IV.4.3. Absorption d'eau
62
IV.4.4. Résistance à
l'abrasion
63
IV.5. Caractéristiques
mécaniques
63
IV.5.1. Résistance à la
flexion
63
IV.5.2. Résistance à la
compression
63
CONCLUSION
67
CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES
68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
71
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Cartes de localisation des zones
d'étude
3
Figure 2. Courbe ombrothermique de Meiganga
d'après les données climatiques de la station
météorologique de Meiganga
9
Figure 3. Courbe ombrothermique de
Garoua-boulaï d'après les données
météorologiques de la station de Bertoua
10
Figure 4 Carte géomorphologique de la zone de
Kalaldi
11
Figure 5. Carte
géomorphologique de la zone de Garoua-Boulaï
13
Figure 6. Carte géologique de la zone de
Kalaldi
15
Figure 7. Carte géologique de la zone de
Garoua-Boulaï
16
Figure 8. Carte d'échantillonage de la zone
de Kalaldi
34
Figure 9. Carte d'échantillonage de la zone
de Garoua-Boulaï
35
Figure 10.Profil tranchée routière
Tyomo
36
Figure 11. Profil tranchée
routière Yoko-Siré
36
Figure 12. Termitière de Tyomo (a) et de
Yoko-Siré (b)
38
Figure 13. Matériaux de Kalaldi : argile
latéritique (a) et termitière (b)
38
Figure 14. Champ de termitière de Kalaldi
39
Figure 15. Diffractogrammes des matériaux de
Kalaldi
40
Figure 16. Diffractogrammes des matériaux de
Tyomo.
41
Figure 17.Diffractogrammes des matériaux de
Yoko-Siré
42
Figure 18. Courbes granulométriques des
différents matériaux étudiés
46
Figure 19.Position des matériaux
étudiés dans le diagramme
SiO2-Al2O3-Fe2O3
56
Figure 20. Position comparée des
matériaux étudiés dans le diagramme
SiO2-Al2O3-Fe2O3
56
Figure 21. Position des matériaux
étudiés dans le diagramme de classification belge (Bah et al.,
2005
58
Figure 22. Position des matériaux
étudiés dans le diagramme de Winkler. (A) briques denses, (B)
briques perforées verticalement, (C) tuiles et briques de
maçonnerie, et (D) Blocs creux à parois minces
58
Figure 23. Position des matériaux argileux
dans l'abaque de plasticité de Casagrande
60
Figure 24. Position des matériaux dans
l'abaque de Brain et Highly
60
Figure 25. Position comparée des
matériaux dans l'abaque de Bain et Highlye (1966)
61
Figure 26. Diagramme des coefficients d'abrasion des
matériaux étudiés
64
Figure 27. Diagramme des résistances à
la flexion des matériaux étudiés
64
Figure 28. Diagramme des résistances à
la compression des matériaux étudiés
66
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Précipitation et
températures moyenne annuelle de la zone d'étude pour la
période allant de 1971 à 2008
3
Tableau 2. Précipitations et
températures moyenne annuelle de la zone d'étude pour la
période allant de 2000 à 2017
9
Tableau 3. Coordonnées des points de
prélèvement
23
Tableau 4. Composition quantitative des argiles
latéritiques et des termitières des différents secteurs
d'étude
43
Tableau 5. Données d'analyses chimiques en
éléments majeurs (%) des zones d'études
45
Tableau 6. Résultats de l'analyses
granulométriques des matériaux étudiés
46
Tableau 7.Valeurs des limites de liquidité
des limites de plasticité et de l'indice de plasticité
48
Tableau 8. Résultats de la valeur du bleue de
méthylène, de la densité réelle et de la
matière organique des matériaux étudiés
48
Tableau 9. Paramètres physiques des
matériaux étudiés
50
Tableau 10. Paramètres physique des
adobes
50
Tableau 11. Paramètres physiques des
mélanges
50
Tableau 12. Résultats des analyses
mécaniques sur les blocs de terre
51
Tableau 13. Résultats des analyses
mécaniques sur les adobes
51
Tableau 14. Résultats des analyses
mécaniques et du coefficient d'abrasion des mélanges
51
RESUME
La région de Kalaldi est située dans le vaste
plateau de l'Adamaoua et celle de Garoua-Boulaï se trouve dans le plateau
Sud Cameroun. Six échantillons de matériaux (visiblement
distinguable par leurs couleurs) ont été prélevés
à Kalaldi, Yoko-Siré et Tyomo (villages de Garoua-Boulaï) il
s'agit de trois échantillons d'argile latéritiques (Kal-Al,
Ysi-Al et Tyo-Al) et de trois échantillons de matériaux de
termitière (Kal-T, Ysi-T et Tyo-T). Ces matériaux ont fait
l'objet d'une étude minéralogique et géochimique au
Laboratoire de Géologie de l'Ingénieur et d'Altérologie
(LGIA) de la Faculté des Sciences de l'Université de
Yaoundé I et dans les laboratoires de Géosciences de l'Ontario
Géological Survey à Sudbury (Canada) ; des essais
identifications géotechniques et de caractérisation
mécanique au laboratoire de la Mission de Promotion de Matériaux
Locaux (MIPROMALO). Les résultats obtenus montrent que les
matériaux sont des limons et sols organiques peu plastiques ((Tyo-T,
Tyo-Al, Kal-Al), des limons très plastiques (Ysi-T), des sols organiques
très plastiques (Kal-T) et des argiles moyennement plastique (Ysi-Al)
dont le quartz, la kaolinite, la gibbsite, la muscovite, la goethite et
l'anatase sont les minéraux communs à tous les matériaux
avec la présence de l'hématite dans les matériaux de
Kalaldi et des termitières de Yoko-Siré et Tyomo. Du point de vue
granulométrique les matériaux de Garoua-Boulaï sont des
argiles sableuses alors que ceux de Kalaldi sont des argiles lourdes.Certains
de ces matériaux sont aptes pour la fabrication des blocs creux à
parois minces (Ysi-Al, Kal-T et Kal-Al).Les propriétés
mécaniques des blocs de terres analysés sont faibles en ce qu'il
s'agit des blocs adobes les valeurs de ces propriétés se
retrouvent augmenté avec la compaction du matériau et des
mélanges (en ce qui concerne la résistance à la
compression).
Mots clés :
termitières, argile, adobes, minéralogie, géochimie et
mécanique.
ABSTRACT
The Kalaldi region is located in the vast Adamawa plateau and
that of Garoua -Boulai is in the South Cameroon plateau. Six material samples
(visibly distinguishable by their colors) have been collected at Kalaldi,
Yoko-Sire and Tyomo (Garoua-Boulai villages), these are 03 lateritic clay
samples (Kal-Al, Ysi-Al, Tyo-Al) and 03 termite mound samples (Kal-T, Ysi-T,
Tyo-T).These materials have been the subject of a mineralogical and geochimical
stydy at the Laboratory of Engineering Geological ans Alterologic (LGIA) of the
Faculty of Sciences of the University of Yaounde I and in the Laboratories of
Ontario Geological Survey in Sudbury (Canada) ; geotechnical
identification and mechanical characterization tests at the laboratory of the
Mission for the Promotion of Local Materials (MIPROMALO). The results obtained
show that the materials are silts and sols slightly plastic organique (Tyo-T,
Tyo-Al, Kal-Al), very plastic silts (Ysi-T), very plastic organic soils (Kal-T)
and moderalety plastic clays (Ysi-Al). Kaolinite, quartz, gibbsite, muscovite,
goethite and anatase are the common minerals to all materials with the present
of hematite in Kalaldi materials and termite mounds of Yoko-sire and Tyomo.From
the granulometric viewpoint, the Garoua-Boulai materials are sandy clays while
those of Kalaldi are heavy clays. Some of these materials are suitable for the
production of thin-walled hollow blocks (Ysi-Al, Kal-T, Kal-Al). The mechanical
properties of the blocs of earth analysed are weak in that they are adobe
blocks the values of these properties are found to increase with the compaction
of material and mixtures (with regard to compressive strength).
Keywords : termite mounds, clay,
adobes, mineralogics, geochemistry and mechanics.
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
AFNOR :
BTC : bloc de terre comprimé
Fig. : figure
G.P.S. : global positioning system
Ld : limite de détection
LOI : loss of ignition
LGIA : Laboratoire de Géologie de
l'Ingénieur et d'Altérologie
MIPROMALO : Mission de promotion des
matériaux locaux
NE : North-Est
NF : norme française
NNW : North-North-West
MO : Matière Organique
SW : South-West
Tab. : tableau
VBS : valeur de bleu de
méthylène
UYI : Université de
Yaoundé I
XRD : X-ray diffraction
INTRODUCTION GENERALE
Les matériaux argileux constituent une matière
première utilisée par l'Homme pour son bien-être.
Dès lors, la disponibilité, le coût et les
propriétés des matériaux jouent un rôle important
pour les applications en construction (Naik, 2008). Cependant, l'usage de ces
matériaux est tributaire de leur composition minéralogique et
chimique, de certaines caractéristiques physiques (granularité,
plasticité, retrait et résistance à la rupture en flexion)
et des conditions de cuisson (température, atmosphère et temps de
cuisson) (Hajjaji et al., 2002). Pendant la préhistoire ces
matériaux furent utilisées notamment dans les domaines de la
céramique dite ?grossière? ou de construction (Nzeukou
Nzeungang., 2014). Il en ressort que les caractéristiques de ces
matériaux dépendent du climat dans lequel ils se forment et de
leur processus de mise en place. En Afrique en général et au
Cameroun en particulier, l'augmentation de la population accroît le
besoin de nouveau logement mais les populations étant confrontées
au problème du manque de moyen financier pour s'offrir des
matériaux de construction moderne à l'instar du ciment, des
tôles... qui sont très couteux cela a conduit à la
valorisation des matériaux argileux dans les constructions
routières et des habitats traditionnels. Le monticule de termite est
principalement constitué d'argile, ces argiles ont une plasticité
qui a été améliorée par la sécrétion
des termites.Le matériau « terre » représente une
ressource naturelle répandue dans les sols et les formations
sédimentaires superficielles. Il constitue une alternative pour
construire des logements durables à faible coût environnemental et
pour les pays en développement à faible coût
économique à condition de sélectionner des terres
adéquates et/ou prétraiter des terres inadéquates.De
nombreuses études sur ces matériaux argileux ont
été fait dans le domaine des blocs denses (Lavie A., 2019) de la
céramique (Anji et al., 2008 ; Nzeukou Nzeugang et
al., 2013 ; Ntouala, 2014 ; Nzeukou, 2014 ; Nguembou, 2015 ; Nguessi,
2015 ; Ndjigui et al., 2016 ; Ntouala et al., 2016 ; Onana et
al., 2016) et dans le domaine de la géotechnique (Ekodeck, 1984 ;
Ntouala, 2009 ;) ces derniers montrent que le fer contenu dans les argiles est
un facteur limitant tant du point de vu de résistance mécanique
que de la durabilité (Millogo, 2008). Ainsi pour palier à ce
facteur limitant certaines améliorations ont été faites,
il s'agit des études visant à stabiliser ces matériaux par
des liants hydrauliques (Millogo, 2008) et aussi par le mélange d'argile
alluvionnaire avec l'argile latéritique (Edang, 2014 ; Abomo, 2015 ;
Nguessi, 2015 ; Bitye, 2016 ; Botny, 2016 ; Awoumou, 2018).
L'objectif globale du mémoire est l'utilisation des
matériaux latéritiques et des termitières sous forme de
briques pour la construction des bâtiments. Spécifiquement, il
s'agira de :
- réaliser une étude
minéralogique ;
- caractériser des argiles latéritiques sur le
plan géochimique ;
- évaluer les propriétés
géotechniques des argiles latéritiques
- déterminer les propriétés
mécaniques des matériaux argileux naturels.
Outre l'introduction générale, le présent
mémoire comporte quatre (04) chapitres :
- le chapitre I qui se consacre aux
généralités sur le cadre naturel du milieu d'étude
;
- le chapitre II qui présente les matériels
et les méthodes utilisés ;
-le chapitre III qui ressort les résultats obtenus
;
- le chapitre IV qui interprète et discute les
principaux faits d'observation et d'analyse.
Le travail s'achève par une conclusion
générale et des perspectives.
CHAPITRE I. GENERALITE ET
TRAVAUX ANTERIEURS
251651072
INTRODUCTION
Le présent chapitre définit le cadre
géographique et présente les données climatologiques,
phytogéographiques et géomorphologiques de la zone
d'étude. Il s'achève par une revue complémentaire sur les
travaux antérieurs.
I.1.
Aperçugéographique des zones d'études
I.1.1. Localisation
L'étude a été effectuée dans deux
localités : Kalaldi et Garoua-boulaï.
Kalaldi est une localité de la commune de Dir
située à l'ouest de Meiganga dans la région de l'Adamaoua
et le département du Mbéré au Cameroun. Situé entre
6°30'et 6,5° de latitude Nord et 14°04'00''et 14°06' de
longitude Est à 1020m d'altitude. (Fig. 1).
Garoua-Boulaï est une ville du Cameroun située
dans la région de l'Est, dans le département du
Lom-et-Djérem à la frontière avec la République
Centrafricaine. Garoua-Boilaï est située entre 5°52'53'' et
6°04'47'' de latitude Nord et 14°12'33'' et 14°38'12'' de
longitude Est à 996m d'altitude, Garoua-Boulai est limitée au
Nord par la commune de Meiganga, au Sud-ouest par la commune de
Bétaré-Oya et à l'Est par la commune de Baboua en
République Centrafricaine. (Fig. 1).
I.1.2. Géographie
physique
I.1.2.1. Climat
L'ensemble du territoire camerounais est soumis à une
diversité climatique. Deux principaux régimes climatiques peuvent
être distingué un climat tropical à deux saisons au nord
d'une ligne Bertoua-Bafia et un climat équatorial à quatre
saisons au sud de cette même ligne(Olivry, 1986).
La zone de Kalaldi est soumise à un climat tropical
humide d'altitude. Ce climat est relativement frais avec une température
moyenne annuelle de l'ordre 25°C(Olivry, 1986).Les données
pluviométriques de la zone de Kalaldi ont été obtenues
à la station météorologique de Meiganga. Ces
données s'étalent sur une période de 37 ans (1972 - 2008),
avec un total de précipitation annuelle légèrement
supérieure à 1500 mm (Tab. 1). Les mois les plus chaud sont ceux
de janvier, février et décembre avec des précipitations de
l'ordre de 2,5 ; 5,4
Figure
1. Localisation des zones d'étude (Base de données INC)
Tableau 1. Précipitation et
températures moyenne annuelle de la zone d'étude pour la
période allant de 1971 à 2008
Kal
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jui
|
Juil
|
Aou
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Total/Moy
|
P(mm)
|
2,5
|
5,4
|
45,4
|
108,2
|
162,8
|
189,1
|
251,7
|
270,6
|
264,7
|
171,9
|
32,6
|
3,8
|
1508,7
|
T(°C)
|
22,6
|
24,2
|
25,4
|
24,7
|
23,5
|
22,8
|
22,1
|
22,1
|
22,2
|
22,4
|
22,6
|
22
|
23,05
|
2T(°C)
|
45,2
|
48,4
|
50,8
|
49,4
|
47
|
45,6
|
44,2
|
44,2
|
44,4
|
44,8
|
45,2
|
44
|
46,1
|
et 3,8 mm alors que les mois de juillet, août et
septembre sont les mois les plus pluvieux avec 251,7 ; 270,6 et 264,7 mm
de précipitation respectivement. (Fig. 2)
La zone de Garoua-Boulaï est soumise à un climat
équatorial et tropical de transition. Il a été
caractérisé par les relevés météorologiques
de la station de Bertoua(Olivry, 1986). Ces données vont de 2000
à 2014 avec une moyenne interannuelle des précipitations de
1415,9 mm (Tab. 2). De ces données, les mois les plus chaud sont les
mois de janvier et décembre avec 9 mm de précipitationtandis que
le mois le plus pluvieux est celui de septembre avec 225 mm de
précipitation (Tab.2). Le diagramme ombrothermique
présenté par la figure 3 montre qu'au cours de l'année les
saisons se succèdent de la manière suivante :
- une saison de pluies de mi-mars à mi-novembre et
- une saison sèche de mi-novembre à mi-mars.
I.1.2.2.
Végétation
La diversité climatique du territoire camerounais donne
lieu à une végétation diverse allant des forêts
arborées dans le sud à des savanes et steppes dans le nord.
Concernant les sites d'étude on a à Garoua-Boulaï une
végétation de savane arborée, souvent à Lophira
alata et à forte végétation graminéénne
d'Hyparrbenia rufa.
La zone de kalaldi est couverte par une
végétation du type soudano-guinéen d'altitude (800-1200m)
(Letouzey, 1985). Cette végétation est constituée par des
savanes boisées à Daniella oliveri et Lophira
lanceoleta (Boutrais, 1974 ; Olivry, 1986).
I.1.2.3.
Géomorphologie
I.1.2.3.1. Hydrographie
Le réseau hydrographique de la zone de Kalaldi est dans
l'ensemble dendritique (Fig.4). Elle appartient au sous bassin du Djerem et du
Lom. La ligne de partage des eaux entre le sous bassin du Lom et celui du
Djerem est suivie par la route et la piste de Kalaldi à Gangui (Ganwa,
2005). Le sous bassin le plus représenté dans la carte est le
sous bassin du Lom par l'un de ses affluents le cours d'eau Yoyo qui coulent de
direction SW-SE. Ainsi le cours d'eau Yoyo a pour principaux
Figure 2.Diagramme
ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1957) appliclimatiques de la zone de
Kalaldi
Tableau 2. Précipitations et températures
moyenne annuelle de la zone de Garoua-Boulaï d'étude pour la
période allant de 2000 à 2017
Gar
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jui
|
Juil
|
Aou
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Total/Moy
|
P(mm)
|
9
|
19,1
|
80
|
122,1
|
172
|
192
|
192
|
200
|
225
|
221
|
67
|
9
|
1508,1
|
T(°C)
|
21,8
|
23,6
|
24,7
|
24,2
|
23,3
|
22,5
|
22
|
22
|
22,1
|
22,6
|
23,6
|
23,7
|
23,01
|
2T(°C)
|
43,6
|
47,2
|
49,4
|
48,4
|
46,6
|
45
|
44
|
44
|
44,2
|
45,2
|
47,2
|
47,4
|
49,2
|
Figure 3.Diagramme
ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1957) appliclimatiques de la
région de Garoua-boulaï
Figure
4Carte géomorphologique de la zone de Kalaldi (Cameroon Mosaïc
SRTM)
affluents Kap, DzerGui, Zambodao et Kinambo qui n'est pas
représenté dans notre carte.
La localité de Garoua-Boulaï appartient au sous
bassin de la Kadéi. Le cours d'eau Kadéi prend sa source
près de Garoua-Boulaï à 1050 m d'altitude (Gazel et
Gérard, 1954). On note la présence de deux grand bassins
séparés par la route nationale. Il s'agit du bassin de la Sanaga
représenté ici à l'ouest par les rivières Bangali,
Dondo et Dotolo qui sont les affluents du Lom et à l'est par les
affluents de la Kadéi (Fig. 5).
I.1.2.3.2. Orographie
Le secteur d'étude de Kalaldi appartient à la
commune de Meiganga qui constitue l'un des trois grands domaines morphologiques
de l'Adamaoua (1050m en moyenne). Il appartient à la surface
fondamentale (Segalen, 1967). Une analyse de la carte géomorphologique
(Fig. 4) permet de subdiviser la zone d'étude en deux ensembles :
un ensemble dont les altitudes sont comprises entre 900 et 1000 m et un
ensemble dont les altitudes sont supérieures à 1000 m.
Le premier ensemble fait partie de la vallée du Djerem
connu sous l'appellation de fossé du Djerem. L'altitude la plus haute se
situe à 1000 m alors que le point le plus bas est de l'ordre de 920 m
constituant les talwegs où coulent les cours d'eau. Il couvre la partie
Ouest et Nord de la zone d'étude.
Le second ensemble est compris entre 1000 et 1140 m c'est le
plus vaste, il couvre presque toute la totalité nord de la zone
d'étude et la moitié sud-ouest. C'est un ensemble de haut plateau
occupé par les collines.
Le secteur d'étude Garoua-Boulaï fait partie du
Plateau Sud Camerounais, il se localise sur une pénéplaine dont
les altitudes varient entre900 et1040 m. Cette pénéplaine
présente un relief mou et monotone assez caractéristique des
formations anciennes (Gazel et Gérard, 1954). Les unités
morphologiques identifiables sont (Fig. 5)
- une unité inférieure d'altitudes comprises
entre 900 - 950 m qui occupe l'extrémité nord-ouest de la carte.
Il correspond ici aux bas-fonds qui sont occupé par un réseau
hydrographique ramifié.
- une unité moyenne d'altitudes comprises entre 950 -
1000 m qui est représenté à plus de 40 % sur la carte
allant de l'extrémité NNW au sud. C'est un ensemble de plateau
moyen occupé par un réseau hydrographique très dense.
Figure 5.
Carte géomorphologique de la zone de Garoua-Boulaï (Cameroon
Mosaïc SRTM)
- une unité supérieure d'altitudes comprises
entre 1000 - 1040 m. Repartie sur le côté nord-est et sud de la
carte. Elle représente les hauts plateaux.
1.2. Géologie
I.2.1. Substratum
La zone de Kalaldi appartient au socle de l'Adamaoua. Le socle
de l'Adamaouaest constitué de roches métamorphiques et de
granitoïdes liés à l'orogenèse panafricaine (615
#177; 27 à 652 #177; 10 Ma) ou antérieurs (880 #177; 55 à
1008 #177; 65 Ma) (Ganwa et al., 2010). La zone d'étude est
constituée de gneiss migmatitique, de gneiss à biotite, de
granite d'anatexie et d'une zone mylonitique (Fig. 6).
Le socle de Garoua-Boulaï appartient à la
série du Lom.Les différents travaux réalisés dans
la région de l'Est ont permis l'élaboration d'une carte
géologique de reconnaissance (Nickles et Hourq, 1952). Cette carte met
en évidence deux principales formations : les formations magmatiques et
les formations métamorphiques. La zone d'étude est
constituée de gneiss grenatifères à deux micas, de gneiss
migmatitiques et d'anatexites (Fig. 7).
I.2.2. Sols
Les sols du plateau de l'Adamaoua appartiennent au groupe des
sols faiblement ferralitiques de couleur rouge developpés sur roches
basiques (Eno Belinga, 1984).
Les sols de Kalaldi et de Garoua-Boulaï appartiennent au
grand groupe des sols ferralitiques typiques du sous-groupe des sols bruns
jaunes (Segalen, 1966). Ces sols sont caractérisés par la
présence de la kaolinite et des oxy-hydroxydes de fer. Ils sont
caractérisés physiquement suivant l'intensité de
lessivage. La texture argilo-sableuse de surface passe plus ou moins rapidement
à des textures argileuses (plus de 50 % d'argile) enprofondeur (Segalen,
1966)
I.3. Travaux
antérieurs complémentaires
I.3.1. Minéralogie des
matériaux argileux
Le comportement au séchage et à la cuisson d'une
argile est influencé de façon importante par sa composition
minéralogique. Les argiles latéritiques et les matériaux
argileux hydromorphes de la région de Yaoundé
révèle qu'ils sont essentiellement kaolinitique. Quartz, goethite
et hématite sont associés à la kaolinite dans les argiles
latéritiques ; l'hématite est absente dans le
matériau hydromorphe argileux (Ngon Ngon et al., 2009). Les
matériaux
Figure 6. Carte
géologique de la zone de Kalaldi(Dumort, 1968)
Figure 7. Carte
géologique de la zone de Garoua-Boulaï(Dumort, 1968)
argileux développés sur granitoïde sont
constitués de quartz, gibbsite, muscovite, illite, kaolinite, goethite,
anatase et hématite (Abomo, 2015).Les matériaux argileux
développés sur schistes dans la région d'Ayos montrent
qu'ils sont composés de quartz, kaolinite, hématite, goethite, et
muscovite pour les argiles latéritiques (Ntouala et al.,
2016).
Les argiles du Benin ont comme minéraux principaux
quartz, kaolinite, hématite anatase, illite et microcline(Laïbi et
al., 2017). Les argiles latéritiques de la zone de Bakombele et
Mbendissola (Est-Cameroun) sont constitués de quartz, kaolinite,
gibbsite, anatase, goethite, hématite et illite (Bitye, 2016). La
minéralogie des argiles latéritiques développés sur
schistes dans la zone d'Akonolingarévèle que le quartz, la
kaolinite et l'illite sont les minéraux concentrés dans ces
matériaux (Awoumou, 2018). Les travaux sur les argiles alluvionnaires
développées sur gneiss migmatitique de la zone
d'Ebéarévèle la présence de cinq phases
minérales à savoir kaolinite, quartz, gibbsite, rutile et Illite
(Enock, 2019).
Les matériaux de termitières du village de
Kofila (Bukina Faso) sont constitués majoritairement de quartz,
kaolinite et de feldspath potassique (76, 21 et 3 % respectivement) (Millogo et
al., 2011.). Les matériaux de termitières de la zone de
Lubumbashi en République Démocratique du Congo sont
constitués de quartz, kaolinite, goethite, hématite, chlorite,
muscovite et smectite (Mujinya et al., 3013). Les matériaux de
termitières développés sur gneiss dans la région de
Bangalore en Inde sont constitués de deux phases minérales
prédominantes le quartz et la kaolinite (Kandasami et al.,
2016).
I.3.2. Géochimie des
matériaux argileux
L'étude des matériaux argileux
développés sur gneiss dans Yaoundé montre que les
éléments majeurs et quelques éléments en trace
contiennent la silice (40,59 - 58,75 %), l'alumine (22,30 - 32,12 %) et le fer
(3,66 - 13,80 %). La somme des bases (MnO + CaO + Na2O +
K2O + MgO)est faible (? 2 %), dans les argiles latéritiques
(0,52 - 1,28 %). Cette valeur peut atteindre 3,4 % dans les matériaux
argileux hydromorphes (Ngon Ngon et al., 2009).Les argiles
latéritiques des zones de Bakombele et Mbendissola sont à
prédominance siliceuses. Les teneurs en SiO2 sont les plus
élevées suivies par celles de Ak2O3 et
Fe2O3. Les teneurs en fondant sont très faibles
(CaO + Na2O + K2O + MgO ? 0,50 %) (Bitye, 2016). Les
matériaux argileux de la zone d'Akonolinga indiquent des teneurs
élevées en silice (47 - 57%, modérés en alumine (20
- 26 %), faible en fer (2 - 12 %) et très faibles en alcalins et
alcalino-terreux (0,05 à 0,75 %)(Awoumou, 2018).
Les matériaux argileux de Bako et d'Etigbo
(Benin)présentent la silice et l'alumine comme des oxydes majeurs ce
sont des aluminosilicates. Ces matériaux ont des proportions
élevées en SiO2 (72,01 et 39,37 %),
modérées en Al2O3 (15,20 et 30,90 %) et faible en
Fe2O3 (3,01 et 13,20 %). La somme des bases (MnO + CaO +
Na2O + K2O + MgO est
faible ? 3 % dans les argiles de Bako et Etigbo (Laïbi et al.,
2017).
Les matériaux de termitières de Tanzanie ont une
quantité d'alumine supérieure à 10 % une proportion en fer
de 3 % et en sodium de 0,5 % (Mahaney, 1996). Les matériaux de
termitières de Kofila (Bukina-Faso) sont composés de
SiO2(72,78 %), Al2O3 (22,55 %),
Fe2O3 (2,49 %) avec une somme de base (MnO + CaO + Na2O +
K2O + MgO + P2O5 + TiO2) ? 2,5 % (Millogo et
al, 2011). Les matériaux de termitières du
Nigériasontconstitués de SiO2 (71,80 %),
Al2O3 (13,33 %), Fe2O3 (3,48 %),
K2O (3,40 %) et une proportion des autres oxydes (CaO + MgO +
Na2 + Mn2O3) ? 1,5 % (Elinwa, 2018).
I.3.3. Géotechnique des
matériaux argileux
Plusieurs études sur les propriétés
géotechniques des sols ont été faites, on a entre
autre :
La granulométrique des matériaux argileux de
Yaoundé révèle que les matières premières
argileuses sont majoritairement constituées de particules fines (allant
de 55 à 60 % d'argiles et limons dans la latérite argileuse, plus
de 70 % d'argile et limons dans l'argile hydromorphe. Ces matériaux sont
aptes pour la confection des poteries ainsi qu'à la fabrication des
briques et tuile (Ngon Ngon et al., 2009).Les matériaux
latéritiques d'Ayos, constitués majoritairement d'argile suivie
de sable et de limon avec une plasticité supérieure à 15 %
présentent une bonne aptitude pour la fabrication des tuiles et des
briques de maçonneries (Ntouala et al., 2016). Les
matériaux argileux de Bako au Benin ont une distribution
granulométrique constituée majoritairement de sables suivie de
limons et d'argile. Ces matériaux sont des sols limono-sableux. Ils sont
aptes pour la formulation des blocs de terre compressée (Laïbi et
al., 2017).
Le monticule de termitières est principalement
constitué d'argile, ces argiles ont une plasticité qui a
été améliorée par la sécrétion des
termitesutilisés dans la construction du monticule. C'est donc un
meilleur matériau que l'argile ordinaire en termes d'utilisation pour le
moulage. Les matériaux de termitièresdu Bukina-Faso ont une
plasticité moyenne c'est donc un matériau apte pour le
façonnage des briques et poteries (Millogo et al., 2011).
Pour la fabrication des briques crues, les matériaux
argileux doivent avoir un pourcentage de fraction granulométrique
constitué de 15 - 25 % d'argiles, 20 - 30 % de limons et 45 - 65 % de
sables (Doat et al., 1991). Les briques denses utilisées en
construction doivent avoir une résistance à la flexion
supérieure à 2 MPa et une absorption d'eau (WA) inférieure
à 25 % (Souza et al., 2000).
Il a été signalé que des matériaux
provenant de termitières ont été broyés et
utilisés pour paver des courts de tennis et les maisons, ce qui est le
résultat de la teneur en argile. Le sol des termitières a
été utilisé pour le revêtement des réservoirs
d'eau, dans le revêtement de sol, la construction de sentiers,
d'allées ainsi que pour le plâtrage de l'extérieur des
maisons comme substitut de la chaux, du sable et du ciment Portland(Mijinyawa
et Omobowale, 2013). De même, le sol des termitières a
été utilisé dans le contrôle des infiltrations dans
les barrages en terre (Yohanna et al., 2003).
CONCLUSION
Le travail a été fait sur deux secteurs. Le
premier secteur d'étude est la localité de Kalaldi, elle
appartient au plateau de l'Adamaoua il y règne un climat tropical humide
d'altitude. La végétation est constituée de savane
boisées, avec un socle qui appartient à la chaine panafricaine
centrale. Cette zone est recouverte par des sols ferralitique typique du
sous-groupe des sols brun jaune au sein desquels on rencontre des argiles
latéritiques et des termitières. En ce qui concerne le second
secteur d'étude, la ville de Garoua-Boulaï est située dans
la région de l'Est Cameroun, elle appartient à la partie sud
Cameroun où il règne un climat équatorial et tropical de
transition. La végétation de ce secteur sont des savanes
arborées avec un soclerecouvert par des sols ferralitiques. Les
matériels et les méthodes utilisés pour atteindre les
objectifs fixés feront l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE II. MATERIELS ET
METHODES
INTRODUCTION
Les travaux ont été effectués de
manière courante en deux phases à savoir les travaux de terrain
et les travaux de laboratoire. Les travaux de terrain ont consisté en la
localisation de la zone de la zone d'étude, la description des
matériaux et au prélèvement des échantillons. Les
travaux de laboratoire quant à eux ont portés sur l'analyse
minéralogiques et géochimiques et sur les essais
géotechniques et mécaniques.
II.1. Travaux sur le terrain
II.1.1. Matériels
Lors de la descente sur le terrain le matériel
était constitué de :
- une machette pour débroussailler et donner
accès aux monticules de termitière ;
- une pelle pour rafraîchir les points de
prélèvement ;
- une pioche pour extraire les échantillons ;
- un récepteur GPS pour localiser les points de
prélèvement ;
- un appareil photo numérique pour les prises de
vues ;
- un double décamètre pour les
différentes mesures des monticules et des tranchées.
II.1.2Localisation des points de
prélèvement
La présente étude a été
effectuée sur deux types de matériaux dont les argiles
latéritiques et les matériaux des termitières. Six sites
de prélèvements ont été choisis dont quatre
à Garoua-Boulaï et deux à Kalaldi. Trois sites pour les
argiles latéritiques et trois sites pour les matériaux de
termitières.Dans la zone de Garoua-Boulaï, deux localités
ont été choisies. Il s'agit de Yoko-Siré et Tyomo. Les
argiles latéritiques ont été prélevées sur
tranchées routières dans les localités de Yoko-Siré
et Tyomo et dans une fabrique de blocs de terre dans la localité de
Kalaldi.Le prélèvement des matériaux de termitières
s'est fait dans les monticules. Les coordonnées des sites sont
présentées dans le tableau 3.
II.1.3Prélèvement
et nomenclature des échantillons
Le prélèvement des échantillons a
été effectué à l'aide d'une pioche et d'une pelle.
Pour chaque site,1,5 Kg d'échantillon a été
prélevé dans des sacs plastiques ayant une contenance de 02
litres, destinés aux analyses minéralogiques et
géochimiques. 25 à30Kg d'échantillon dans des sacs ayant
une contenance de 50 Kg pour les essais géotechniques et
mécaniques.
Tableau 3. Coordonnéesdes
points de prélèvement
Echantillons
|
Latitude (N)
|
Longitude (E)
|
Altitude
|
Ysi-T
|
05°48'44,5''
|
014°33'58,5''
|
1010 #177; 3 m
|
Ysi-Al
|
05°48'48,8''
|
014°33'55,9''
|
1008 #177; 3 m
|
Tyo-T
|
05°51'06,4''
|
014°33'40,3''
|
1010 #177; 3 m
|
Tyo-Al
|
05°51'09''
|
014°33'40''
|
1010 #177; 3 m
|
Kal-T
|
06°32'52,5''
|
014°06'20,6''
|
1053 #177; 3 m
|
Kal-Al
|
06°30'13,4''
|
014°05'19,4''
|
1055 #177; 3 m
|
La nomenclature des échantillons s'est faite en prenant
les trois initiales de la localité concernée. Ces codes sont
suivis du suffixe Al et T désignant respectivement argile
latéritique et termitière. Par exemple Kal-Al désigne
l'échantillon d'argile latéritique prélevé dans la
localité de Kalaldi et Ysi-T l'échantillon de termitière
prélevé dans la localité de Yoko Siré.
II.2. Travaux en
laboratoire
Les travaux en laboratoire pour la production des briques de
terre se sont déroulés au Laboratoire de Géologie de
l'Ingénieur et Altérologie (LGIA) de la Faculté des
Sciences de l'Université de Yaoundé I, au laboratoire de la
Mission de Promotion de Matériaux Locaux (MIPROMALO) et dans les
laboratoires de Géosciences de l'Ontario Géological Survey
à Sudbury (Canada). Ces travaux ont porté sur les analyses
minéralogiques, les essais d'identification géotechnique et les
essais mécaniques.
II.2.1.Analyses
minéralogiques
La minéralogie des matériaux
étudiés a été déterminée par
fluorescence X au laboratoirescanadiens de Géosciences (Geo Labs). Pour
ce faire, les échantillons ont tout d'abord été
conditionnés (séchés et écrasés) au
laboratoire de Géologie de l'Ingénieur et Altérologie de
l'Université de Yaoundé I.
La loi de Bragg a été utilisé pour
déterminer la longueur d'onde des différents minéraux.
Selon la loi de Bragg, un faisceau de rayons X est diffracté sur un
réseau de plans cristallins (MillogoYounoussa, 2008). Cette loi
s'exprime par l'équation suivante :
(1)
avec
n : ordre de la diffraction,
ë: longueur d'onde de la source émettrice,
d : espacement entre deux plans parallèles successifs
du réseau cristallin.
Pour une source émettrice de rayons X donnée
(ë), le balayage selon un angle d'incidence (è) d'une
préparation représentative d'un échantillon, permet
d'accéder à la connaissance de tous les espacements
réticulaires (d) de cet échantillon. Elle est effectuée
sur une poudre dont la granulométrie < 80 ìm. Les analyses ont
été réalisées à l'aide d'un PAN Analytical
X'PERT PRO.
II.2.1.1.Composition
quantitative des phases minérales
La composition quantitative des phases minérales a
été déterminée par la méthode des hauteurs
des pics (Ekodeck, 2011). Cette méthode s'exécute en respectant
les étapes suivantes :
- tracer le bruit de fond du diffractogramme obtenu ;
- mesurer les hauteurs des pics principaux identifiés
et faire la somme ;
- rapporter les hauteurs des pics principaux de chaque
minéral identifié à la somme totale.
Le résultat obtenu correspond à la proportion du
minéral dans l'échantillon.
II.2.2. Analyse chimique
Les éléments chimiques majeurs ont
été déterminés par fluorescence X et par
titrimétrie dans le cas du fer ferreux. Ces analyses ont
été effectuées aux laboratoires canadien GeoLabs. Pour la
fluorescence X, l'échantillon est broyé finement à une
granulométrie inférieure à 75 um. Douze (12) grammes sont
prélevés puis mélangés à une poudre
cellulosique non détectable par fluorescence X, servant de liant. Le
mélange associé à une pastille de 35 mm de diamètre
et 0,5 mm d'épaisseur, est déposé sur un porte
échantillon en plastique dur pour être pressé puis
introduit dans le spectromètre pour être analysé. La
surface de l'échantillon est aplanie par pressage avec une plaque en
verre pour stabiliser les particules. Au cours de la rotation, le
porte-échantillon effectue 15 tours par minute. L'angle de balayage
varie entre 50 et 60 degré. Le tube et le détecteur rotent
simultanément.
II.2.3. Essais d'identifications
géotechniques
II.2.3.1 Analyse
granulométrique
II.2.4.1.1. Analyse granulométrique par tamisage
L'analyse granulométrique par tamisage s'effectue sur
des grains dont le diamètre dépasse 80 um. L'essai consiste
à faire passer un échantillon représentatif de sol
à travers des tamis superposés dont les ouvertures vont en
décroissant du haut vers le bas. Les particules les plus grosses restent
donc emprisonnées sur le tamis (refus ou retenu), tandis que les
particules plus fines se dirigent vers le tamis inférieur (tamisat ou
passant). Lorsque les masses retenues sur chaque tamis deviennent constantes,
le tamisage est terminé et tous les refus sont pesés. La masse de
chaque refus est ensuite comparée à la masse totale de
l'échantillon, ce qui permet de calculer les pourcentages de refus
cumulatif et de passant. Les résultats sont portés sur un
graphique semi-logarithmique ou ils construisent une courbe
granulométrique. Cet essai est réalisé suivant la norme NF
P94 - 056 (AFNOR, 1996).
II.2.3.1.2. Analyse granulométrie par
sédimentométrie
L'analyse granulométrique par
sédimentométrie se base sur la différence de vitesse de
chute des particules (Ö ? 80 um) en suspension dans l'eau. Les particules
les plus grosses se déposent en premier et les plus fines en dernier. On
mesure dans le temps et à une hauteur donnée la diminution de
densité avec l'éclaircissement du liquide. La connaissance de la
vitesse de chute des particules selon leur taille permet de calculer leurs
tailles. La sédimentométrie permet de déterminer la
distribution en poids des particules. Elle est basée sur la loi de
Stockes, qui exprime la vitesse de décantation d'une particule solide
sphérique dans un liquide visqueux en fonction de son diamètre.
Son expression est :
?= (ãS-ã0) g×d2 / 18? (2)
Avec ? : la vitesse de la décantation ;
ãS le poids volumique de la particule (gf /cm) ;
ã0 le poids volumique du liquide (gf/cm) ;
g : accélération de la pesanteur ;
d : le diamètre de la particule ;
? : la viscosité dynamique (poises).
L'essai est réalisé suivant la norme NF P94 -
057(AFNOR, 1992)
II.2.3.2. Limites
d'Atterberg
Les limites d'Atterberg sont des teneurs en eau
caractéristiques des sols fins permettant entre autre d'établir
leur classification et d'évaluer leur consistance. Ces limites sont
mesurées avec un appareillage normalisé et elles sont
déterminées à partir du mortier (fraction de sol qui passe
au tami de 400um). Ces limites sont des caractéristiques
géotechniques conventionnelles d'un sol qui marquent les seuils
entre :
- le passage d'un sol de l'état liquide à
l'état plastique (LL),
- le passage d'un sol de l'état plastique à
l'état solide (LP).
Ces limites ont pour valeurs la teneur en eau du sol à
l'état de transition considéré, exprimée en
pourcentage de mase de la matière première brute. La
différence entre LL et LP qui définit l'étendue du domaine
plastique, est particulièrement importante, c'est l'indice de
plasticité (IP). L'indice de plasticité permet d'apprécier
la quantité et le type d'argiles présente dans un
échantillon. Il définit donc l'argilosité de
l'échantillon. L'indice de plasticité s'exprime suivant
l'équation :
IP = LL - LP (3)
La détermination des limites d'Atterberg a
été réalisé conformément à la norme
NF P 94 - 051 (AFNOR, 1993).
II.2.3.3. Essai au bleu de
méthylène
La valeur de bleu (VBS) est un paramètre permettant de
caractériser l'argilosité d'un sol. Son application est
récente. Le VBS, représente la quantité de bleu de
méthylène pouvant s'adsorber sur les surfaces externes et
internes des particules argileuses contenues dans la fraction du sol
considéré. C'est donc une grandeur directement liée
à la surface spécifique du sol. Le VBS traduit globalement la
quantité et la qualité de la fraction argileuse du sol. Elle
s'exprime en grammes de bleu pour 100 g de sol. Cet essai est
réalisé selon la norme NF P94 - 068. La classification des sols
d'après l'essai est :
- VBS ? 0,2 Sols sableux ;
- 0,2 = VBS ? 2,5 sols limoneux ;
- 2,5 = VBS ? 6 sols limono-argileux ;
- 6 = VBS ? 8 sols argileux ;
- VBS = 8 sols très argileux.
II.2.3.4. Dosage de la
matière organique
L'essai relatif à ce paramètre s'applique
à la détermination de la teneur massique en matières
organiques d'un sol. L'essai se fait par référence à la
norme XP P94 - 047 (AFNOR, 1998). Il se fait sur la fraction
granulométrique inférieure ou égale à 2 mm.
Le principe de l'essai consiste à déterminer la
perte de masse d'un échantillon préalablement
séché, après calcination dans un four à une
température de 450 °C. La teneur en matière organique est
calculée à partir des pesées effectuées. C'est la
moyenne arithmétique des n prises d'essai. Elle est exprimée en
pourcentage arrondi au nombre entier. Elle se détermine par
l'équation suivante :
(4)
L'équipement nécessaire à la
réalisation de cet essai est constitué de :
- creuset,
- balance,
- étuve,
- four.
II.2.4. Fabrication des
éprouvettes en laboratoire
Pour ce faire, les échantillons ont été
mis à l'étuve pendant 24h à une température de
105°C. ils ont été broyés au broyeur et au mortier
puis tamisés au tamis de 800 um.Des éprouvettes (blocs de terre
comprimée) de chaque échantillon ont été
confectionnées ainsi que celles des mélanges. Deux proportions de
mélange ont été effectuées en fonction des
matériaux de chaque localité. Il s'agit de 80 % d'argile
latérite avec 20 % de matériaux de termitière et 60 %
d'argile latéritique avec 40 % de matériau de termitière.
Des adobes ont aussi été façonnées.
II.2.5. Caractérisation
physique et hydrique
II.2.5.1. Couleurs
La couleur des matériaux naturel et des blocs a
été déterminée par comparaison des gammes de
couleurs avec le code Munsell (2000).
II.2.5.2. Retrait
linéaire
Le retrait linéaire de cuisson par séchage ( ) est le
pourcentage de la variation de longueur d'une des dimensions de
l'éprouvette de matériau après séchage pendant 14
jours. Soit L0 la longueur de l'éprouvette avant
séchage et L1sa longueur après séchage pendant
14 jours, le retrait linéaire ( ) est
donné par la relation ci-après :
(5)
Avec L0et L1en mm
Le test a été réalisé selon la
norme ASTM C531 - 2000.
II.2.5.3. Test d'absorption
de l'eau par immersion totale
Le test d'absorption permet d'avoir une idée sur le
comportement des briques dans un milieu humide. L'essai permet d'avoir une
idée sur la vitesse d'absorption d'eau et le taux d'absorption pendant
un temps donné. Pour ce fait, chaque échantillon sera
séché au préalable à une température de
40°C jusqu'à l'obtention d'une masse constante, puis ventilé
quelques temps à température ambiante. Le taux d'absorption d'eau
(
),
exprimé en pourcentage est l'augmentation de la masse de
l'éprouvette après immersion dans l'eau pendant 24 h (ASTM 0,
2000). L'éprouvette est immergée dans l'eau pendant 24 heures,
puis soigneusement épongée avec un papier et pesée. La
teneur en eau absorbée est donnée par la relation suivante :
(6)
Avec :
- : Masse
de l'éprouvette après séchage (g) ;
- : Masse
de l'éprouvette après 24 h d'immersion (g).
II.2.5.4. Masse volumique et
porosité
II.2.5.4.1. Masse volumique
La masse volumique (ñ) d'un solide est la masse du
matériau par unité de volume. Elle correspond au rapport entre sa
masse et son volume apparent. Après séchage pendant 28 jours
à température ambiante, l'éprouvette est pesée,
soit ( ) sa masse à l'état sèche. Par la suite, on mesure
géométriquement son volume, V La masse volumique à
l'état sec en ( ) est
alors déterminée par la formule ci-après :
(7)
II.2.5.4.2. Porosité apparente
La porosité apparente est un facteur important ayant
une importance sur les propriétés et la qualité des
matériaux en terre. La porosité des éprouvettes a
été déterminée par référence à
la norme NF EN 772 - 3(1999). Les échantillons ont été
séchés dans une étuve à une température de
105°C jusqu'à une masse constante, puis refroidis dans un
dessiccateur à vide avant d'être immergés
complètement dans l'eau. Au bout d'une heure, l'éprouvette est
nettoyée à l'aide d'une éponge absorbante et pesée.
Le volume des pores est le rapport de la différence entre la masse
finale saturée et, la masse initiale sèche sur la masse volumique
de l'eau. A partir de ce calcul, la porosité apparente a
été déterminée par le rapport du volume des pores
au volume de l'éprouvette. Ce dernier a été obtenu par
pesée hydrostatique. Les pores sous vide absorbent l'eau plus vite que
les pores remplis d'air. La porosité apparente est
déterminée par les équations suivantes :
(8)
(9)
(10)
II.2.5.5. Résistance
à l'abrasion
La résistance à l'abrasion des briques de terres
crues s'effectue suivant la norme expérimentale NF XP 13 - 901 (AFNOR,
2001). L'essai consiste à soumettre la brique à une friction
effectuée à l'aide d'une brosse métallique de largeur 25
mm, la fréquence d'aller-retour sur cette face de parement est d'un
aller-retour par seconde pendant une minute. A la fin de cet essai on en
déduit le coefficient d'abrasion (Ca) de la brique qui
représente la perte de matière liée au brossage de la
brique sur la surface d'abrasion. Le coefficient d'abrasion Ca est
déterminé par la formule suivante :
(11)
Où :
- Ca : Coefficient d'abrasion de la brique,
- S : Surface d'abrasion de la brique en (Cm²),
- m0 : Masse initiale de la brique avant abrasion
en (g),
- m1 : Masse de la brique après l'essai
d'abrasion en (g).
II.2.6. Caractéristiques
mécaniques
II.2.6.1. Résistance
à la compression
La résistance à la compression (Rc)
est la capacité d'un matériau ou d'une substance à
supporter les charges qui tendent à réduire sa taille par
compression (écrasement). Il consiste à soumettre
l'éprouvette (cylindrique ou cubique) à une charge verticale
uniformément croissante jusqu'à la rupture. La résistance
à la compression est le rapport entre la charge de rupture et la section
transversale de l'éprouvette. L'essai est réalisé suivant
la norme NF P18 - 406, (AFNOR, 1981). Les éprouvettes destinées
à la réalisation de cet essai sont déposées sur les
deux plateaux d'une presse et soumises à des charges croissantes
jusqu'à la rupture. La résistance à la compression peut
être obtenue à partir de la relation ci-après :
(12)
Avec :
- RcRésistance à la compression en
(MPa) ;
- Fc :Charge appliquée sur
l'éprouvette à la rupture en (KN)
- S : Surface comprimée de l'éprouvette en
(Cm²).
II.2.6.2. Résistance
à la flexion
La résistance à la flexion est la contrainte
limite avant la rupture en flexion d'un matériau. Elle peut être
déterminée par différentes méthodes à savoir
la méthode en trois points et celle en quatre points. La méthode
utilisée ici est celle des trois points. L'éprouvette est
placée sur deux appuis cylindriques, parallèles et horizontaux.
Ces appuis se placent sur le plateau fixé sur un piston mobile selon le
plan vertical d'une presse hydraulique. Au-dessus de l'éprouvette, un
troisième appui cylindrique, situé à égale distance
des deux autres est monté sur une traverse reliée à un
anneau dynamométrique. L'essai est réalisé par
référence à la norme ASTM F 417 - 1996). La
résistance à la flexion est donnée par la relation :
(13)
Avec :
- ó : Résistance à la flexion en
(MPa) ;
- d : Distance entre les appuis en (50 mm) ;
- p : Charge entre les appuis en(N) ;
- l : Largeur de l'éprouvette en (Cm) ;
- e : Epaisseur de l'éprouvette en (Cm).
CONCLUSION
Les travaux sur le terrain ont porté sur la
localisation des sites de prélèvement, la description des
matériaux et la nomenclature des échantillons.Les travaux en
laboratoire ont porté essentiellement sur la réalisation des
analyses minéralogiques, géochimique et les essais
géotechniques. Des éprouvettes de chaque échantillon ont
été confectionné ainsi que celles des mélanges. Des
essais de caractérisation physique et mécanique ont
été effectués sur les blocs adobes, les blocs de terre
comprimés ainsi que les mélanges. Les résultats de ces
différentes analyses seront détaillés dans le chapitre
suivant.
CHAPITRE III. RESULTATS
INTRODUCTION
Le présent chapitre est consacré aux
résultats obtenus à partir des travaux effectués sur le
terrain et en laboratoire. Il s'agit de la description macroscopique des
différents matériaux prélevés, de l'analyse
minéralogique et géochimique et des analyses géotechnique
et mécanique.
III.1. Description des
matériauxprélevés.
III.1.1. Matériaux
latéritiques
Le prélèvement des matériaux dans les
deux zones s'est effectué sur substratum gneissique (Figs. 8 et 9).
Le prélèvement des matériaux
latéritiquesdans la zone de Garoua-Boulaï, a été fait
sur deux tranchées routières dans les localités de
Yoko-Siré et Tyomo :
Le profil de Tyomo, mis à découvert est
constitué de deux niveaux du bas vers le haut : un niveau nodulaire
et un niveau argileux. Le niveau nodulaire a une épaisseur visible de
0,90 m. Il est constitué de nodules (73 - 75 %) emballés dans une
matrice argileuse (20 - 25 %). On note dans ce niveau la présence des
blocs de quartz (2 - 5 %) millimétriques à centimétriques.
Les nodules ont des tailles millimétriques à
centimétriques, elles ont des formes arrondies à sub arrondies et
angulaire L'ensemble meuble présente un matériau de couleur
jaunâtre avec une texture argilo sableuse et une structure particulaire.
On observe de la muscovite et du quartz à une proportion
inférieure à 1 %. (Fig. 10)
Le profil de Yoko-Siré, présente un niveau
meuble avec une épaisseur visible de 1,4 m. Le matériau a une
couleur jaunâtre (2.5Y 7/6), une texture argileuse et une structure
particulaire. On note la faible présence des trous et galeries ainsi que
des racines et des radicelles. (Fig. 11)
Le matériau dans la zone de Kalaldi a été
prélevé dans une fabrique de blocs de terre. Il est de couleur
rougeâtre avec une texture argileuse et une structure particulaire ;
on note la présence de nombreuse racines.
III.1.2. Matériaux de
termitières
Dans la localité de Yoko-Siré, le
matériau a été prélevé dans une ancienne
termitière géante. Ce monticule a un diamètre de base
compris entre 19-20m. Le matériauest brun rougeâtre(2.5YR 2.5/4)
et présente une texture argilo-sableuse et une structure
polyédrique.
Figure 8. Carte
d'échantillonage de la zone de Kalaldi(Dumort, 1968)
Figure 9. Carte
d'échantillonage de la zone de Garoua-Boulaï(Dumort, 1968)
Figure 10.Profil tranchée routière
Tyomo
Figure 11. Profil tranchée
routière Yoko-Siré
On note la présence des racines et des radicelles avec
des trous et des galeries témoignant l'activité des termites et
d'autres micro-organismes. (Fig. 12)
Dans la localité de Tyomo, le prélèvement
s'est fait sur une termitière géante abandonnée. Le
monticule a un diamètre de base de 15m et une hauteur d'environ 1,50
à 2,10 m ; le matériau est de couleur brun clair et
présente une texture argileuse et une structure polyédrique. Les
trous et galeries y sont abondant et on y rencontre aussi des radicelles. (Fig.
13)
Le monticule de termitière de la zone de Kalaldi a un
diamètre de base de 3,3m et une hauteur de 0,85 m. Cette
termitière présente de nombreux trous et galeries, des racines et
des radicelles. Le matériau a une texture argileuse avec une structure
polyédrique(Fig. 13). On a dans cette zone la présence de
nombreux champs de termitières (Fig. 14)
III.2. Travaux en
laboratoire
III.2.1. Minéralogie et
géochimie
III.2.1.1.
Minéralogie
La minéralogie des matériaux
étudié a été déterminée par
diffraction des rayons X ;
Les diffractogrammes des figures 15,16 et 17 présentent
les cortèges minéralogiques de chaque type de matériaux.
Les données de l'analyse quantitative des matériaux sont
consignées dans le tableau 4.
La diffractométrie des rayon X des matériaux
développés sur gneiss de la zone de Garoua-Boulaï montre que
les argiles latéritiques sont composées de quartz (41 - 44 %),
kaolinite (10 - 15 %), gibbsite (7 - 9 %), goethite (3 - 5 %), d'anatase (3 - 6
%) et de muscovite (24 - 26 %). Les matériaux de termitière sont
composés de quartz (31 - 43 %), muscovite (17 - 24 %), kaolinite (12 -
24 %), gibbsite (7 - 13 %), goethite (3 - 6 %), anatase (3 - 5 %) et
hématite (1 - 3 %).
La diffractométrie des rayons X des matériaux
développés sur gneiss dans la zone de Kalaldi montre que les
argiles latéritiques sont composées de quartz (32 %), kaolinite
(12 %) gibbsite (20 %), muscovite (19 %), goethite (5 %), anatase (6 %) et
hématite (3 %). Les matériaux de termitière sont
composés de quartz (38 %), kaolinite (10 %), gibbsite (14 %), muscovite
(21 %), goethite (5 %), anatase (5 %) et hématite (3 %).
a
251657216
b
251658240
Figure 12. Termitière de Tyomo (a) et de
Yoko-Siré (b)
b
251659264a
251660288
Figure 13. Matériaux de Kalaldi : argile
latéritique (a) et termitière (b)
Figure 14. Champ de termitière de Kalaldi
Figure 15. Diffractogrammes
des matériaux de Kalaldi
Kln : kaolinite, Gbs : gibbsite, Qtz : quartz, Mu : muscovite,
He : hematite, Go : goethite, An : Anatase (Whitney et Evans, 2010)
Figure 16. Diffractogrammes
des matériaux de Tyomo.
Kln : kaolinite, Gbs : gibbsite, Qtz : quartz, Mu : muscovite,
He : hematite, Go : goethite, An : Anatase (Whitney et Evans, 2010)
Figure 17.Diffractogrammes
des matériaux de Yoko-Siré
Kln : kaolinite, Gbs : gibbsite, Qtz : quartz, Mu : muscovite,
He : hematite, Go : goethite, An : Anatase (Whitney et Evans, 2010)
Tableau 4. Composition quantitative
des argiles latéritiques et des termitières des différents
secteurs d'étude
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Quartz
|
42,72
|
44,41
|
32,69
|
41,27
|
32,87
|
38,46
|
Kaolinite
|
12,62
|
11,89
|
24,68
|
14,29
|
12,24
|
10,18
|
Gibbsite
|
8,09
|
8,39
|
12,50
|
8,73
|
20,28
|
14,93
|
Goéthite
|
5,50
|
4,90
|
4,49
|
4,76
|
5,59
|
5,43
|
Anatase
|
4,85
|
4,89
|
4,49
|
5,16
|
6,29
|
5,88
|
Hématite
|
2,27
|
-
|
2,56
|
-
|
3,50
|
3,17
|
Muscovite
|
23,95
|
25,52
|
18,59
|
25,79
|
19,23
|
21,95
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
III.2.1.2.
Géochimie
Les résultats d'analyses chimiques sont
présentés dans le tableau 5.
Les argiles latéritiques de la zone de
Garoua-Boulaï, présentent de fortes teneurs en SiO2
(48,11 - 49,52 %) et modérées en Al2O3
(25,68 - 27,30 %). Les teneurs en Fe2O3sont faibles (6,39
- 8,13 %). L'oxyde de titane TiO2 est présent en proportion
faible (1,13 - 1,58 %) La sommes des bases est relativement faible (MnO + MgO +
CaO + Na2O + K2O + P2O5) ? 2,5 %.
Les matériaux de termitières de la zone de Garoua-Boulaï ont
des teneurs fortes en SiO2 (42,89 - 47,17 %), modérées
en Al2O3 (27 - 29,27 %) et faible en
Fe2O3 (7,61 - 8,29 %). Les teneurs en TiO2
sont comprises entre 1,30 à 1,55 %. La sommes des autres oxydes est
faible (MnO + MgO + CaO + Na2O + K2O +
P2O5) ? 1,1 %.
Les argiles latéritiques de Kalaldi présentent
de fortes teneurs en SiO2 (37,80 %), modérées en
Al2O3 (28,82 %) et faible en Fe2O3
(12,94 %). La teneur en TiO2 est faible (2,16 %). La sommes des
autres oxydes est faible (MnO + MgO + CaO + Na2O + K2O +
P2O5) ? 0,50 %. Les matériaux de
termitières de la zone de Kalaldi ont des teneurs modérées
en SiO2 (31,72 %) et Al2O3 (31,50 %). Les
teneurs en Fe2O3 (14,15 %) et en TiO2 (2,06 %)
sont faibles. La sommes des autres oxydes est faible (MnO + MgO + CaO +
Na2O + K2O + P2O5) ? 0,50 %.
III.2.2. Caractérisation
géotechnique
III.2.2.1.
Granularité
Les résultats de l'analyse granulométrie des
matériaux étudiés sont rendus par les courbes de la figure
18. L'exploitation de ces courbes montre que les argiles latéritiques de
la zone de Garoua-Boulaï sont constituéesde graviers(0,15 - 0,34
%), sables (13,76 - 24,81 %), limons (17,30 - 34,58 %) et argiles (40,27 -
68,78 %). Les matériaux de termitières sont constituésde
graviers(0,17 - 0,18 %), sables (15,83 - 15,94 %), limons (15,51 - 26,96 %) et
argiles (56,92 - 70,47 %) (Tab.6).
Les argiles latéritiques de la zone de Kalaldi sont
constituées de graviers(5,01 %), sables (13,85 %), limons (43,37 %) et
argiles (38,77 %). Les matériaux de termitières sont
constitués de graviers(0,81 %), sables (20,63 %), limons (38,98 %) et
argiles (39,58 %) (Tab. 6).
Tableau 5. Données d'analyses chimiques en
éléments majeurs (%) des zones d'études
Oxydes
|
Ld
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
SiO2
|
0,04
|
31,72
|
37,80
|
47,17
|
49,52
|
42,89
|
48,11
|
TiO2
|
0,01
|
2,06
|
2,16
|
1,54
|
1,58
|
1,34
|
1,13
|
Al2O3
|
0,02
|
31,50
|
28,82
|
27,00
|
25,68
|
29,27
|
27,30
|
Fe2O3
|
0,01
|
14,15
|
12,94
|
7,61
|
6,39
|
8,29
|
8,13
|
MnO
|
0,002
|
0,044
|
0,046
|
0,02
|
0,031
|
0,055
|
0,018
|
MgO
|
0,01
|
0,10
|
0,10
|
0,24
|
0,25
|
0,22
|
0,16
|
CaO
|
0,006
|
0,021
|
0,016
|
0,022
|
0,99
|
0,220
|
0,009
|
Na2O
|
0,02
|
0,07
|
0,05
|
0,10
|
0,11
|
0,06
|
0,06
|
K2O
|
0,01
|
0,11
|
0,09
|
0,62
|
0,70
|
0,23
|
0,16
|
P2O5
|
0,002
|
0,145
|
0,138
|
0,070
|
0,075
|
0,091
|
0,083
|
PF
|
-
|
19,81
|
17,54
|
14,91
|
14,95
|
16,65
|
14,81
|
Total
|
-
|
99,73
|
99,7
|
99,30
|
100
|
99,34
|
99,97
|
SiO2 / Al2O3
|
-
|
1,01
|
1,31
|
1,75
|
1,93
|
1,47
|
1,76
|
Fe2O3 / Al2O3
|
-
|
0,45
|
0,45
|
0,28
|
0,25
|
0,28
|
0,3
|
PF : perte au feu
Figure 18. Courbes
granulométriques des différents matériaux
étudiés
Tableau 6. Résultats de
l'analyses granulométriques des matériaux
étudiés
Matériaux
|
Graviers
Ö> 2 mm (%)
|
Sables
20 um < Ö ? 2 mm (%)
|
Limons
2 um < Ö ? 20 um (%)
|
Argiles
Ö< 2 um (%)
|
Ysi-T
|
0,17
|
15,94
|
26,96
|
56,92
|
Ysi-Al
|
0,34
|
24,81
|
34,58
|
40,27
|
Tyo-T
|
0,18
|
15,83
|
13,51
|
70,47
|
Tyo-Al
|
0,15
|
13,76
|
17,30
|
68,78
|
Kal-T
|
5,01
|
13,85
|
43,37
|
38,77
|
Kal-Al
|
0,81
|
20,63
|
38,98
|
39,58
|
III.2.2.2. Limites
d'Atterberg et indice de plasticité
Les résultats des limites dAtterberg et de l'indice de
plasticité des matériaux étudiés sont
présentés dans le tableau 7.
Les argiles latéritiques de la zone de
Garoua-Boulaï ont une valeur de LL de 47 %. Les valeurs de l'indice de
plasticité sont de 15 et 20 % respectivement pour Tyo-Al et Ysi-Al. Les
matériaux de termitières ont des valeurs de de limites de
liquidité de 49 et 53 % respectivement pour Tyo-T et Ysi-T. Les
correspondantes d'indice de plasticité sont de 18 et 23 %
respectivement(Tab. 7).
La valeur de la limite de liquidité des argiles
latéritiques de la zone de Kalaldi est de 47 %. La valeur correspondante
d'indice de plasticité est de 16 %. Le matériau de
termitière de la zone de Kalaldi a une valeur de LL de 51 % et une
valeur correspondante d'indice de plasticité de 18 % (Tab. 7).
III.2.2.3. Bleu de
méthylène (VBS)
Les résultats de l'essai de bleu de
méthylène des matériaux argileux étudiés
sont présentés dans le tableau 8. Les matériaux argileux
latéritiques ont des valeurs de VBS compris entre 1,15 et 1,50
g/100g.Les matériaux de termitières ont des valeurs de VBS dede
1,93 ; 1,87 et 1,33 g/100g pour Ysi-T ; Tyo-T et Kal-T,
respectivement(Tab. 8).
III.2.2.4 Matière
organique
Les résultats du test d'identification de la
matière organique (MO) des matériaux étudiéssont
présentés dans le tableau 8. Les matériaux
latéritiques présentent des valeurs de MO de 6,19 ; 11,14 et
9,25 % pour Ysi-Al, Tyo-Al et Kal-Al respectivement. Les matériaux de
termitières ont des valeurs de MO de 7,16 ; 6,23 et 11,09 % pour
Ysi-T, Tyo-T et Kal-T respectivement. (Tab. 8).
III.2.3. Caractérisation
physique
III.2.3.1. Couleurs
Les matériaux ont des couleurs rouges (Kal-T et
Kal-Al), jaune jaunâtre (7.5YR6/6) (YSI-Al), jaune olive (Tyo-Al), brun
fort (7.5YR4/6) et brun (Ysi-T et Tyo-T).
Tableau
7.Valeurs des limites de liquidité des limites de plasticité et
de l'indice de plasticité
Echantillons
|
Limite de Liquidité (LL en %)
|
Limite de Plasticité (LP en %)
|
Indice de Plasticité (IP en %)
|
Ysi-T
|
53
|
30
|
23
|
Ysi-Al
|
47
|
27
|
20
|
Tyo-T
|
49
|
31
|
18
|
Tyo-Al
|
47
|
32
|
15
|
Kal-T
|
51
|
33
|
18
|
Kal-Al
|
47
|
30
|
16
|
Tableau 8. Résultats de la valeur du bleue de
méthylène, de la densité réelle et de la
matière organique des matériaux étudiés
Echantillons
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
VBS (g/100g)
|
1,93
|
1,47
|
1,87
|
1,67
|
1,33
|
1,20
|
Matière organique(%)
|
7,16
|
6,19
|
6,23
|
11,14
|
11,09
|
9,25
|
III.2.3.2. Retrait
linéaire
Les résultats du retrais linéaire des
matériaux étudiés sont présentés dans le
tableau 9. Les valeurs du retrait linéaire des argiles
latéritiques sont de 2,3 ; 1,1 et 1,8% pour Ysi-Al, Tyo-Al et
Kal-Al respectivement. Les valeurs du retrait linéaire des
matériaux de termitièresont de 0,7 ; 2,4 zt 1,9 % pour
Ysi-T, Tyo-T et Kal-T respectivement (Tab. 9).
III.2.3.3. Absorption
d'eau
Les valeurs d'absorption d'eau(WA) des blocs de terre sont de
21,06 et 22,99 % pour Kal-Al et Kal-T respectivement (Tab. 9). Lesvaleurs de WA
des mélanges sont de 19,7 et 20,6 % correspondant respectivement
à Kal 20 et Kal 40 (Tab. 10).
III.2.3.4. Masse
volumique
Les différentes mesures prises sur les
éprouvettes d'adobes et des blocs de terre ont permis d'avoir des
valeurs de masse volumique des matériaux étudiés. Les
valeurs de masse volumique des éprouvettes des matériaux
étudiés vont de 1,72 à 1,85 g/cm2 pour les
blocs de terre comprimée (Tab.9) et de 1,56 à 1,67
g/cm2pour les adobes (Tab. 11).
III.2.3.5. Coefficient
d'abrasion
Les valeurs du coefficient d'abrasion (Ca) des blocs de terre
vont de 7,32 à 15,92 cm2/g (Tab.9). Les valeurs de Ca des
mélanges sont comprises entre 4,35 et 10,80 cm2/g (Tab. 10).
Les valeurs de Ca des adobes sont comprises entre 1,69 et 5,14 cm2/g
(Tab. 11).
III.2.4. Caractéristiques
mécaniques
III.2.4.1. Résistance
à la flexion
Les valeurs de résistance à la flexion (RF) des
blocs confectionnés à partir des matériaux
étudiés sont représentés dans les tableaux 12, 13
et 14. Les valeurs de RF des blocs de terre sont comprises entre 1,40 MPa et
2,56 MPa (Tab. 12). Celles obtenuessur les adobes sont comprises entre 0,30 et
1,04 MPa (Tab. 13). Les valeurs de la résistance à la flexion des
mélanges vont de 1,32 MPa (Kal 40) à 1,98 MPa (Tyo 20)
(Tab. 14).
Tableau 9. Paramètres physiques des
matériaux étudiés
Paramètres
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Couleur à 105°C
|
7.5YR4/6
|
7.5YR6/6
|
7.5YR4/3
|
5Y6/6
|
2.5YR4/8
|
2.5YR4/8
|
Masse volumique( )
|
1,81
|
1,77
|
1,74
|
1,72
|
1,85
|
1,75
|
Absorption d'eau (%)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
22,99
|
21,06
|
Retrait linéaire (%)
|
0,7
|
2,3
|
2,4
|
1,1
|
1,9
|
1,8
|
Coefficient d'abrasion (cm²/g)
|
15,92
|
4,72
|
11,09
|
7,99
|
7,82
|
7,32
|
Tableau 10. Paramètres physique des adobes
Paramètres
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Masse volumique (g/cm3)
|
1,67
|
1,63
|
1,66
|
1,61
|
1,56
|
1,65
|
Absorption d'eau (%)
|
-
|
19,32
|
-
|
-
|
23,92
|
20,87
|
Coefficient d'abrasion Ca (cm²/g)
|
5,14
|
1,69
|
5,39
|
2,49
|
3,52
|
2,17
|
Tableau 11. Paramètres
physiques des mélanges
Paramètres
|
Ysi 20
|
Ysi 40
|
Tyo 20
|
Tyo 40
|
Kal 20
|
Kal 40
|
Absorption d'eau WA (%)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
19,7
|
20,6
|
Coefficient d'abrasion Ca (cm2/g)
|
4,37
|
8,33
|
8,57
|
7,94
|
10,75
|
10,33
|
Tableau 12. Résultats des analyses
mécaniques sur les blocs de terre
Paramètres
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Résistance à la flexion (MPa)
|
2,56
|
1,41
|
1,84
|
1,40
|
1,54
|
1,40
|
Résistance à la compression (MPa)
|
6,54
|
5,04
|
5,42
|
4,46
|
4,50
|
4,08
|
Tableau 13. Résultats des analyses
mécaniques sur les adobes
Paramètres
|
Ysi-T
|
Ysi-Al
|
Tyo-T
|
Tyo-Al
|
Kal-T
|
Kal-Al
|
Résistance à la flexion (MPa)
|
0,56
|
0,30
|
1,04
|
0,49
|
0,46
|
0,96
|
Résistance à la compression (MPa)
|
3,83
|
1,5
|
2,92
|
2,21
|
2,38
|
3,04
|
Tableau 14. Résultats des analyses
mécaniques et du coefficient d'abrasion des mélanges
Paramètres
|
Ysi-20
|
Ysi-40
|
Tyo-20
|
Tyo-40
|
Kal-20
|
Kal-40
|
Résistance à la flexion
|
1,78
|
1,47
|
1,98
|
1,73
|
1,55
|
1,32
|
Résistance à la compression
|
6,83
|
7,21
|
5,5
|
7,00
|
6,38
|
5,92
|
III.2.4.2. Résistance
à la compression
Les valeurs de la résistance à la compression
(Rc) des blocs confectionnés à partir des matériaux
étudiés sont présentées dans les tableaux 12, 13 et
14. Les valeurs de Rc des blocs de terre comprimée vont de 4,46 à
6,54 MPa (Tab. 12). Les valeurs de Rc des adobes sont comprises entre 1,5 et
3,83 MPa (Tab. 13). Les valeurs de Rc des mélangés sont comprises
entre 5,5 et 7,21 MPa (Tab. 14).
CONCLUSION
L'analyse minéralogique des matériaux de Kalaldi
et de Garoua-Boulaï montre que le quartz, la kaolinite la muscovite,
l'anatase, la goethite et la gibbsite sont des minéraux communs à
tous les matériaux. L'hématite est présente dans les
matériaux de Kalaldi et dans les matériaux de termitière
de Tyomo et de Yoko-Siré. La silice est l'oxyde dominant avec un
pourcentage des fondants faible (CaO + ) ? 1%
dans tous les matériaux. La géotechnique des matériaux
étudiés donne des LL des matériaux étudiés
supérieurs à 40 %, des LP > 25 % et des IP compris entre 15 -
24 %. Les résistances à la flexion pour les blocs demeurent tous
inférieur à 2 MPa avec des valeurs de la résistance
à la compression supérieur à 5 MPa. La signification de
ces résultats sera consignée dans le chapitre suivant.
CHAPITRE IV ESSAI D'INTERPRETATION ET DISUSSION
INTRODUCTION
Le présent chapitre consistera à faire un
essaid'interprétation de discussion des différents
résultats obtenus.
IV.1. Minéralogie des
matériaux
Les matériaux argileux de termitières et les
matériaux argileux sont constitués de quartz, muscovite
(minéraux primaires), kaolinite gibbsite, goethite, et accessoirement
d'anatase. L'hématite n'est présente que dans les
matériaux de termitières. Les principaux pics présents
dans les diagrammes sont caractéristiques du quartz, kaolinite, gibbsite
et muscovite. Ces pics sont bien marqués dans les matériaux, ce
qui traduit leur bonne cristallinité (Abba Touré et al.,
2001). Le quartz est le minéral le plus représenté dans
ces matériaux. La présence de quartz associée à la
kaolinite traduit le caractère acide des roches du milieu environnant
(Velde, 1995). L'hématite proviendrait de la déshydratation de la
goethite dans les matériaux d'altération. Les teneurs
élevées en quartz pourraient être attribuées
à la résistance de ce minéral à l'altération
ou à la libération de silice par les silicates primaires. La
formation de la kaolinite peut être due à la précipitation
supergène de la silice et de l'alumine (Ndjigui, 2008).Par ailleurs, la
présence de la kaolinite contribue à rendre les matériaux
plus plastiques, permet un bon façonnage et un bon séchage des
briques de terre crue (Doat et al., 1986).
Ce cortègeminéralogique est différent de
celui obtenu sur gneiss à Monatélé et Ebebda dans la
région du Sud Cameroun (Onana et al., 2016). Et de celui obtenu
sur granite et gneiss au Benin (Laibi, 2017).
La composition minéralogique des matériaux de
termitières diffère de celle obtenue sur les matériaux de
termitières du Bukina Faso (Millogo et al., 2011), de la
République Démocratique du Congo (Mujinya et al., 3013)
et des matériaux de termitières développés sur
gneiss en Inde (Kandasami et al., 2016).Ces différences peuvent
être dues à la nature du substratum et à la position
géographique des différentes zones.
IV.2. Géochimie
Les matériaux argileux latéritique et les
matériaux de termitières étudiés sont
constitués majoritairement de silice alumine et fer : ce sont des
silico-alumino-ferrugineux à prédominance silicique (Fig. 19). La
sommes de ces trois oxydes (SAF) est plus grande dans les matériaux de
Garoua-Boulaï (plateau du sud Cameroun)comparée à celle des
matériaux de Kalaldi (plateau de l'Adamaoua). La somme
élevée de ces oxydes dans les matériaux de
Garoua-Boulaï par rapport aux matériaux de Kalaldi peut être
due à la différence de climat des deux grands domaines.Cette
somme est similaire à celle obtenue sur les argiles latéritiques
dans le plateau sud Cameroun(Abomo, 2015 ; Ntouala et al.,
2016 ; Awoumou, 2018). Les matériaux de termitières
étudiés sont plus ferrugineux que les matériaux argileux
superficiels. Les matériaux de termitières ont des valeurs en
SiO2+ Al2O3 + Fe2O3? 82
%. Ces valeurs sont inférieures à celles des matériaux de
termitières de Bukina-Faso(SiO2+ Al2O3
+ Fe2O3 = 97,52 %) (Millogo et al., 2011) et du
Nigéria (SiO2+ Al2O3 +
Fe2O3 = 88,61 %) (Elinwa, 2018) (Fig. 20).
Les teneurs en alumine sont le plus souvent
corrélées à la présence de la gibbsite et des
minéraux argileux tels que la kaolinite. Les teneurs
élevées en fer témoignent de la coloration rougeâtre
des matériaux étudiés. Les matériaux de
termitières ont des teneurs en fer élevées par rapport aux
matériaux de termitières du Bukina-Faso (2,49 %) (Millogo et
al., 2011) et de la Tanzanie (3 %) (Mahaney et al., 1996).
La somme des bases (CaO + Na2O +K2O +
MgO) des matériaux étudiés est très faible. La
faible proportion de ces oxydes est due au fait que ces éléments
sont rapidement lixiviés au cours de l'altération (Nguessi,
2015). L'oxyde de titane TiO2existant en proportions comprises entre
1,10 et 2,10%, confirme la présence de l'anatase (Pialy, 2009).
Le rapport silice/alumine des matériaux Kal-Al (1,01)
et Kal-T (1,31) est très proche de celui des kaolins purs (1,1) (Laibi
et al., 2017). Le taux élevé d'alumine et la faible
teneur en éléments alcalins (K2O et Na2O) des matériaux
étudiés indiquent la possibilité d'être
utilisé comme matière première pour la confection de
produits réfractaires (Sagbo et al., 2015). La présence
du fer ferrique (8,13 - 14,18 %) confirme la présence des oxydes de fer
tel que l'hématite et la goethite (Wouatong et al., 2016). De
même, le rapport Fe2O3/Al2O3
? 1 % dans les matériaux étudiés traduit la
présence non négligeable des oxydes de fer tels que la goethite
et l'hématite (Arib et al., 2008).
IV.3. Paramètres
géotechniques
IV.3.1. Analyse
granulométrique
L'analyse granulométrique des différents
matériaux fait ressortir les classes granulométriques allant du
gravier à l'argiles avec des teneurs élevées en argiles.
La teneur élevée en argiles dans les matériaux leur
confère une bonne aptitude à la confection des tuiles et des
briques (Ntouala et al., 2016). Pour la fabrication des briques crues,
les matériaux argileux doivent avoir un pourcentage de fraction
granulométrique constitué de 15 - 25 %
Figure 19.Position des
matériaux étudiés dans le diagramme
SiO2-Al2O3-Fe2O3
Figure 20. Position comparée
des matériaux étudiés dans le diagramme
SiO2-Al2O3-Fe2O3d'argiles,
20 - 30 % de limons et 45 - 65 % de sables (Doat et al., 1991).
D'après ces derniers aucuns des matériaux étudiés
ne se prêtes à la fabrication des briques crues. Selon le
diagramme de classification belge (Fig. 21)les matériaux
étudiés de la zone de Garoua-Boulaï sont des argiles
sableuses tandis que ceux de la zone de Kalaldi sont des argiles lourdes. La
projection des matériaux étudiés dans le diagramme
ternaire de Winkler (Fig. 22) montre que les matériaux Ysi-Al, Kal-Al et
Kal-Tse prêtent à la fabrication des blocs creux à parois
mince, tandis que les matériaux Tyo-Al, Tyo-T et Ysi-T ne sont pas aptes
comme matériaux de construction.
Les teneurs en sable des argiles latéritiques
étudiés (13,76 - 24,81 %) sont inférieuresà celles
obtenues sur les argiles latéritiques de la région d'Ayos (43 %
et 48 % respectivement)(Ntouala et al., 2016) et supérieures
à celles obtenues sur les argiles latéritiques
développées sur roches sédimentaires des régions
d'Etigbo au Benin(3 %) (Laibi et al., 2017).
La granulométrie des matériaux de
termitières des zones étudiés, Ysi-T, Tyo-Tet Kal-T est
différente de celle obtenue sur matériaux de termitières
dans la région de Kofila au Bukina Faso(46 % de sable, 44 % de limon et
10 % d'argile)(Millogo et al., 2011). Elle est également
différente de celle obtenue sur les matériaux de
termitières de Tanzanie (38 % de sable, 32 % de limon et 30 % d'argile)
(Mahaney et al., 1996).
IV.3.2. Limites d'Atterberg et
indice de plasticité
La plasticité constitue un paramètre principal
pour déterminer la convenance d'une terre (Jiménez et Guerrero,
2007). Pour la fabrication des blocs de terre comprimée (BTC), les
matériaux doivent avoir un IP compris entre 3 et 28 et une LL comprise
entre 25 et 50 (Guérin, 1985 ; AFNOR, 2001). D'après ces
derniers, les matériaux Ysi-AL, Tyo-T, Tyo-Al et Kal-Al sont aptes
à la fabrication des blocs de terre comprimée alors que les
matériaux Ysi-T et Kal-T ne se prêtes pas à la fabrication
des BTC.Les valeurs de LL et de IP des argiles latéritiques sont
comparables à celle obtenues sur les argiles latéritiques
développées sur rochesmétamorphiques dans la région
de Monatélé (LL = 46 et 32 % et IP = 17 et 10 %) et d'Ebebda (LL
=44 et 49 % et IP = 18 et 17 %) (Onana et al., 2016) et Batouri (Onana
et al., 2019).Elles sont inférieures à celles obtenues
à Nanga Eboko (60 et 23 %), Batchenga (68 et 35 %) et Ebebda (82 et 46
%) (Nzeukou Nzeungang et al., 2014). Les valeurs des paramètres
(LL et l'IP) des matériaux de termitières étudiés
sont supérieurs à celles obtenues sur les termitières du
Bukina Faso (LL = 20 % et IP = 11 %) (Millogo et al., 2011)et à
celles des matériaux de termitières de l'Inde (LL = 20 % et IP =
11 %) (Kandasami et al., 2016). Elles sont également
Figure 21. Position des
matériaux étudiés dans le diagramme de classification
belge (Bah et al., 2005
Figure 22.Position des
matériaux étudiés dans le diagramme de Winkler. (A)
briques denses, (B) briques perforées verticalement, (C) tuiles et
briques de maçonnerie, et (D) Blocs creux à parois minces
supérieures à celles obtenues sur les
matériaux de termitières du Nigéria (LL = 20 % et IP = 11
%) (Elinwa, 2018). Les argiles de termitière sont plus plastiques que
les argiles latéritiques ceci est due au fait que lors de la
construction du monticule, les termites améliorent la plasticité
de ces argiles avec leurs sécrétions (Berry et al.,
2009) ce qui leur confère des propriétés de moulage
meilleures que celles des argiles latéritiques (Millogo et al.,
2011).
La position des matériaux dans l'abaque de
plasticité de casagrande(Fig. 23)montre que les matériaux Tyo-T,
Tyo-Al et Kal-Al sont des limons et sols organiques peu plastiques alors que
les matériaux de Yoko Siré sont des argiles moyennement
plastiques (Ysi-Al) et des limons très plastiques (Ysi-T). Le
matériauKal-T est un sol organique très plastique. La projection
des matériaux étudiés dans l'abaque de Bain et Highlye
montre que ces derniers ont des propriétés de moulage
acceptables(Fig. 24, 25).
IV.3.3. Bleu de
méthylène
Les matériaux étudiés ont des valeurs de
VBS allant de 1,20 g/100g à 1,93 g/100g. Ces valeurs sont dans
l'intervalle 0,2-2,5 g/100g. Les matériaux étudiés sont
des sols limoneux. Ces valeurs sont semblables à celles obtenues
à Akonlinga par Edang, 2014 sur l'argile latéritique (2,00
g/100g). Elles sont inférieures à celle du matériau
d'Etigbo (3,2 g/100g) (Laibi et al., 2017).
IV.3.4. Matière
organique
Les teneurs en matière organique des matériaux
étudiés sont inférieures à 10 %. Par contre, la
teneur en MO des matériaux de Tyo-Al et de Kal-T sont supérieure
à 10 % (11,14 et 11,09 % respectivement). Ces matériaux sont des
sols faiblement organiques (Ysi-T, Ysi-Al, Tyo-T et Kal-Al) et des sols
moyennement organiques (Tyo-Al etKal-T) (Léreau, 2006). Ces valeurs sont
supérieures à celles obtenues par Laibi et al., 2017 sur
les matériaux des régions de Baka (1,33 %) et d'Etigbo (2,67 %).
La teneur en matière organique des sols pour la fabrication des briques
crues ne doitpas dépasser les 2 % (Rigassi, 1995). Sur la base de ce
critère, les matériaux étudiés ne se prêtes
pas à la confection des briques crues.
IV.4. Paramètres
physique et hydrique
IV.4.1. Couleur et retrait
linéaire
La coloration rouge et jaune des matériaux est due
à la présence de la goethite et de l'hématite.
Figure 23. Position des
matériaux argileux dans l'abaque de plasticité de Casagrande
Figure 24.Position des
matériaux dans l'abaque de Brain et Highly
Figure 25.Position
comparéedes matériaux dans l'abaque de Bain et Highlye (1966)
.
Le retrait linéaire évalué des
éprouvettes de sols est faible ? 3 %, cela se situe dans la fourchette
acceptable attendue pour les matières premières céramiques
traditionnelles (Mijinyawa et Omobowale, 2013). La valeur faible du retrait
linéaire dans les blocs témoigne de la présence du quartz,
de la kaolinite et de l'absence des minéraux gonflants
(Tardy,1993 ; Andrade et al., 2011 ; Millogo et
al., 2011). En effet, lors du séchage, les boues de kaolinite ont
beaucoup moins de retrait que l'argile gonflante de type smectite (Tardy,
1993 ; Andrade et al., 2011). Les valeurs du retrait
linéaire des matériaux de termitières
étudiés sont inférieures à celles obtenues sur les
matériaux de termitières du Bukina-Faso (? 5 %) (Millogo
etal., 2011) et du Nigéria (5,6 %) (Mijinyawa et Omobowale,
2013).
IV.4.2. Masse volumique
Les valeurs de la masse volumique des échantillons sont
faibles sur les blocs adobes. Les valeurs de ce paramètre augmententsur
les blocs de terre comprimée. Cette évolution de la valeur de la
masse volumique est due à la force de pression requise pour
confectionner les blocs de terre comprimé. L'augmentation de
l'énergie de compaction permet de diminuer la teneur en eau optimale et
par conséquent d'augmenter la masse volumique(Attom, 1997).
IV.4.3. Absorption d'eau
Le test d'absorption d'eau n'a pas été positif
sur la totalité des matériaux, certains se sont
désintégrés enmoins d'une heure dans l'eau. Les
matériaux de Kalaldi ont été positif à ce test. Les
matériaux de Kalaldi ont des valeurs d'absorption d'eau inférieur
à 25 %. Ils sont donc aptes pour la fabrication des briques denses
(Souza et al., 2000).
IV.4.4. Résistance
à l'abrasion
La valeur de résistance à l'abrasion (Ca) des
blocs d'adobes des différents matériaux est faible avec une
valeur maximum de 5,39 cm²/g pour le matériau de termitière
de Tyomo (Fig. 26). Ces valeurs sont faibles par rapport à celles
obtenues sur les blocs de terre comprimée (4,72 et 15,92
cm²/g)(Fig. 27). L'augmentation de la résistance à
l'abrasion dans les blocs de terre comprimée peut être
justifiée par la différence d'énergie de compactage
utilisée pour leur fabrication comparée à celle
utilisée pour la confection des blocs adobes. En effet, l'augmentation
de la résistance à la compression entraine également celle
de la résistance à l'abrasion (Rashad et al., 2014 et
Wang et al., 2017).
Figure 26. Coefficients d'abrasion des adobes
Figure 27. Coefficients d'abrasion
du BTC confectionné à partir des matériaux
étudiés et des mélanges
IV.5.
Caractéristiques mécaniques
IV.5.1. Résistance
à la flexion
La force d'un matériau en terme général
équivaut à la contrainte à laquelle le matériau
peut résister (Mbumbia et al., 2000). Les valeurs des
résistances à la flexion (RF) des matériaux sont faibles
et comprises entre 0,3 et 1,4 MPa pour les adobes (Fig. 28). Ces valeurs vont
de 1,40 à 2,56 MPa pour les blocs de terre comprimée et pour les
blocs comprimés des mélanges, elles vont de 1,32 à 1,98
MPa (Fig. 29). Les valeurs de RF des argiles latéritiques ne varient
presque pas avec l'ajout des matériaux de termitières. Ces
valeurs augmentent légèrement avec l'ajout de 20 % de
matériaux de termitières et elles diminuent avec l'ajout de 40 %.
La norme brésilienne recommande une valeur de RF supérieure
à 2 MPa pour la confection des briques denses (Souza et al.,
2002). En se basant sur cette norme, les matériaux étudiés
et leur mélanges ne sont pas aptes à la fabrication des briques
denses. Seul le matériau de termitière de Yoko Siré (2,56
MPa) se prête à la confection des briques denses. Les
matériaux de termitières étudiés ont des valeurs de
RF supérieures à celles des matériaux de termitière
du Bukina-Faso (1,3 MPa) (Millogo etal., 2011) (Fig. 27).
IV.5.2.
Résistance à la compression
Les valeurs des résistances à la compression
(Rc) des adobes vont de 1,05 à 3,83 MPa (Fig. 30). Elles sont
inférieures à celles obtenues sur les blocs de terre
comprimée des mêmes matériaux (4,08 et 6,54 MPa) (Fig. 31).
Les valeurs de Rc des argiles des matériaux de termitières
étudiés sont inférieures à celles des argiles
latéritiques. Ceci s'explique par la plasticité plus
élevée dans les matériaux de termitières que dans
les argiles latéritiques. La masse volumique élevée dans
les blocs de terre comprimée des matériaux étudiés
peut aussi être un facteur responsablede cette variation de la
résistance à la compression. En effet la résistance
à la compression augmente avec la plasticité d'une terre et sa
masse volumique après compactage (Lavie, 2019). Les valeurs de Rc des
argiles latéritiques augmentent avec l'ajoutdes matériaux de
termitières à l'exception de matériaux de kalaldi dont la
Rc baisse après ajout de 40 % des matériaux de
termitières. Les matériaux de termitières
étudiés ont des valeurs de Rc supérieure à celles
des matériaux de termitières de l'Inde (1,5 MPa)(Kandasami et
al., 2016)et inférieures à celles des matériaux de
termitières du Bukina-Faso (5,1 MPa)(Millogo etal., 2011) et du
Nigéria (5,8 MPa) (Mijinyawa et Omobowale, 2013). Il a été
démontré que, pour garantir une stabilité mécanique
minimale, la résistance à la compression des blocs de
terrecomprimée (BTC) doit être supérieure à 1,3 MPa
(Cid-Falceto et al., 2012). Pour les blocs de
Figure 28. Résistance à la flexion des adobes
Figure 29. Résistances
à la flexiondu BTC confectionné à partir des
matériaux étudiés et des mélanges
Figure 30. Résistance à la compression des adobes
des matériaux étudiés
Figure 31.Résistances à la compression du BTC
confectionné à partir des matériaux étudiés
et des mélanges
terre stabilisée, le code australien spécifie un
minimun de résistance à la compression de 2,0 MPa testée
à sec (Mbumbia 2000). Tous les matériaux étudiés
ont des valeurs supérieures à cette exigence à l'exception
de l'adobe de Ysi-Al qui lui a une résistance à la compression de
1,5 MPa. La norme britannique exige un minimun de résistance à
l'écrasement de 5 MPa pour la construction en terre. D'après
cette norme, tous les blocs adobes des matériaux étudiés
ne sont pas aptes à la construction en terre. Par contre, les blocs de
terre comprimée confectionnés à partir des
matériaux de Ysi-T, Ysi-AL et Tyo-Al sont appropriés. Le BTC
façonnés à partir des mélanges sont
appropriés pour la construction en terre.
CONCLUSION
Les matériaux étudiés sont
constitués de quartz, kaolinite, muscovite, gibbsite, goethite anatase
et hématite. Ces matériaux sont constitués majoritairement
de silice, alumine et fer. Ce sont des silico-alumino-ferrugineux. Les analyses
géotechniques par les limites d'Atterberg montre que ces
matériaux sont des limons et sols organiques peu plastiques (Tyo-T,
Tyo-Al et Kal-Al), des argiles moyennement plastique (Ysi-Al) et des limons
très plastiques (Ysi-T). Ces matériaux ont des
propriétés de moulage acceptable. La granularité des
matériaux étudiés indique que ces derniers sont des
argiles sableuses (Tyo-T, Tyo-Al, Ysi-Al et Ysi-T) et des argiles lourdes
(Kal-T et Kal-Al). Ces matériaux sont aptes pour la fabrication des
blocs creux à parois minces (Ysi-Al, Kal-T et Kal-Al). Les valeurs
faibles du retrait linéaire des blocs de matériaux
étudiés sont dues à la présence du quartz et la
Kaolinite. Les matériaux de Kalaldi sont aptes pour la confection des
briques denses d'après leurs taux d'absorption d'eau.Les
propriétés mécaniques des blocs adobes analysés
sont faibles.Les valeurs de ces propriétés évoluent avec
la compaction du matériau. Les valeurs des résistances à
la flexion indiquent que seul les matériaux de termitières de
Yoko Sirésont aptes pour la confection des briques denses. Les valeurs
de la résistance à la compression du BTC façonné
à partir des matériaux étudiés et des
mélanges indiquent que ces matériaux sont aptes pour
laconstruction en terre. Les matériaux de termitières sont des
matériaux plus résistant que les argiles latéritiques
environnantes.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Les secteurs d'études se localisent pour celui de
Kalaldi dans la région de l'Adamaoua Cameroun qui appartient au plateau
de l'Adamaoua où il règne un climat tropical humide d'altitude
qui lui donne une végétation du type soudano-guinéen
d'altitude. Le socle est constitué des formations métamorphique
et magmatique donc notre secteur d'étude à un socle gneissique
à biotite et amphibole recouvert par des sols faiblement ferralitiques
de couleur rouges. En ce qui concerne le deuxième secteur d'étude
Garoua-Boulaï, il se trouve dans la région de l'est Cameroun qui
appartient au plateau sud Cameroun. Le climat qui règne dans ce secteur
est un climat équatorial et tropical de transition, il appartient au
sous bassin de la Kadéi qui est le fleuve principal, il décrit un
réseau hydrographique dense et dendritique. Son est constitué
de...recouvert par des sols identiques à ceux de Kalaldi.
Des matériaux d'argiles latéritiques et de
termitières ont été prélevés dans les
localités de Kalaldi, Tyomo et Yoko-Siré. Dans chacune de ces
localités, une argile latéritique et un matériau de
termitière y ont été prélevés. Des analyses
minéralogiques, géochimiques et géotechniques ont
été fait sur chacun de ces matériaux et des essais de
caractérisations physique et mécanique ont été
réalisés sur les blocs adobes et les blocs comprimés. Ces
analyses ont été faites dans l'optique de caractériser ces
matériaux en vue de leur utilisation en construction des
bâtiments.
Du point de vue minéralogique ces matériaux
révèle la présence de quartz, kaolinite, gibbsite,
goethite muscovite et anatase qui sont des minéraux communs à
tous les matériaux. L'hématite présent dans les
matériaux de Kalaldi et dans les matériaux de termitière
de Tyomo et Yoko-Siré.
Du point de vue géochimique les éléments
majeurs dominant des matériaux sont la silice suivie de l'alumine et du
fer avec un rapport de silice/alumine ? 2 et celui du fer/alumine ? 1. Les
teneurs en fondant(CaO, ), sont
faibles dans tous les matériaux.
Les analyses géotechniques donnent à ces
matériaux des limites de liquidité (LL) > 40 % et des indices
de plasticité (IP) compris entre 15-24 %. Ces matériaux sont des
limons et sols organiques peu plastiques (Tyo-T, Tyo-Al et Kal-Al), des argiles
moyennement plastique (Ysi-Al) et des limons très plastiques (Ysi-T)
avec des propriétés de moulage acceptable. D'après la
distribution granulométrique, tous les matériaux
étudiés sont considérés comme des argiles sableuses
(Tyo-T, Tyo-Al, Ysi-Al et Ysi-T) et des argiles lourdes (Kal-T et Kal-Al) avec
une granulométrie étalée. Certains de ces matériaux
sont aptes pour la fabrication des blocs creux à parois minces (Ysi-Al,
Kal-T et Kal-Al).
Les propriétés mécaniques des blocs de
terres analysés sont faibles en ce qu'il s'agit des blocs adobes. Les
valeurs de ces propriétés augmentent avec la compaction du
matériau et des mélanges (en ce qui concerne la résistance
à la compression). Les matériaux de termitières sont des
matériaux plus résistante que celles des argiles
latéritiques environnantes.
Des travaux supplémentaires doivent être
envisagés pour l'amélioration des qualités de ces
matériaux dans le domaine de la construction civique.
- l'étude de la pétrologie de la roche
mère pour comprendre mieux le processus d'altération des zones
d'études,
- la cuisson des matériaux et/ou une stabilisation
chimique afin d'améliorer les forces de liaison entre les grains et par
conséquent l'augmentation des propriétés physiques et
mécaniques
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