CHAPITRE III :FACTEURS MODERNES A PROBLEME AVEC LA
CULTURE LEGA
Dans ce troisième chapitre, nous allons analyser les
facteurs modernes tels que l'église, l'institution juridique, la
Musique et danses, le mariage, le barza et la morale comme
éléments de la culture lega en opposition avec la
modernité. Mais avant de toucher le vif du sujet, il est important
d'aborder la socio-dynamique subie par le rite funéraire d'Idego.
En fait, actuellement, la modernité traduite par
l'industrialisation, l'urbanisation, le christianisme, le mixage culturel et la
mondialisation ont affecté tous les secteurs de la vie des
sociétés exotiques. Le changement des mentalitésest devenu
une nouvelle donne sociale en opposition avec la coutume traditionnelle en
place.
Comme la modernité constitue une force sociale, le
groupement Ulimba, la culture lega est édulcorée par elle.
Cettesocio-dynamique fait à ce que la culture lega soit
déséquilibrée.
La modernité est le véhicule de la
mondialisation. D'après ce nouveau concept forgé et
valorisé par les chercheurs du moment, les valeurs traditionnelles de
la société Lega sont remises en question sous différentes
formes. Cette nouvelle idéologie a embrassé tous les facteurs de
la vie d'une société. Elle soulève l'épineuse
question de l'antagonisme entre la tradition et la modernité :
ruptures et continuités.
III.1. LA SOCIO-DYNAMIQUE SUBIE PAR LES RITES
FUNERAIRES D'IDEGO
Dans cette section, nous décortiquons
les ruptures imposées à la tradition funéraire d'Idego par
la modernité. Mais avant nous y présentons le processus
méthodologique que nous avons emprunté pour aboutir aux
résultats.
III.1. PROCESSUS
METHODOLOGIQUE
La population d'enquête, l'échantillon ainsi que
les instruments de récolte des données sont décrits dans
cette section.
III.1.1 Population et
échantillon.
De la population d'étude, mentionnons qu'elle est
constituée de l'ensemble des populations du groupement ulimba, membres
des différents villages qui composent ce groupement ainsi que de
certains témoins privilégiés (Tendi et Bami) au cours des
années 2016-2020.
En effet, tenant compte de la nature quelque peu
délicate de la question que nous nous sommes proposé de
débattre à savoir, le phénomène de la confrontation
entre les valeurs culturelles Lega et la modernité, il s'est
révélé difficile d'asseoir notre enquête sur une
base de sondage, particulièrement pour deux raisons. D'abord, les
familles au sein desquelles notre enquête a été
menée disposent plus des listes de membres de famille non exhaustives -
du reste moins détaillées et incomplètes - que celles
nominales. Ensuite, la carence des listes de membres transfuges nous a
entraînés à une enquête sélective personnelle
des transfuges parmi les membres des différentes familles.
C'est pourquoi, nous avons dû adopter un
échantillonnage à choix raisonné, c'est-à-dire du
type non probabiliste de soixante unités. Deux caractéristiques
ont été retenues à savoir, le sexe et la profession.
Tableau 1.
Répartition de l'échantillon d'après le
sexe.
Sexes
|
F
|
%
|
Masculin
|
45
|
75
|
Féminin
|
15
|
25
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source:notreenquête.
Légende:
F:Fréquences
%:Pourcentage
A la lumière de ce tableau, il se dégage que
notre échantillon comprend 45 sujets sur 60 soit 75% des sujets de sexe
masculin contre 15 sujets sur 60 soit 25% de sexe féminin.
Cet écart, s'explique notamment par une participation
accrue des hommes par rapport aux femmes aux enquêtes scientifiques et
par une réticence des femmes auxenquêtes scientifiques.
Tableau 2 :
Répartition de l'échantillon d'après la
profession.
EMPLOIS
|
F
|
%
|
Employés
|
19
|
31,6
|
Indépendants
|
02
|
3,4
|
Sans emplois
|
39
|
65
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source : notre
enquête.
Légende :
F : Fréquences
% :Pourcentage
Employés :
|
Dans cette catégorie, figurent notamment ceux qui
travaillent sous statut ou sous contrat : les salariés
privés ou de l'Etat.
|
Indépendants :
|
Cette catégorie rassemble ceux qui exercent des
professions qui ne les lient à un tiers ni par un statut ni par un
contrat (commerçants, artistes, artisans)
|
Sans emplois :
|
Cette catégorie réunit en son sein, tous nos
enquêtés qui n'ont pas d'emploi spécifique. C'est la
tranche des chômeurs, des débrouillards, paysans et
d'étudiants.
|
Comme l'indique le tableau 2, notre échantillon
comprend sur soixante unités, trente neuf sans emploi soit 65%, deux
indépendants sur 60 soit 3,4 % et 19 employés soit 31,6 %.
Cet écart est justifié par le taux de
chômage élevé au sein de la population à l'âge
de travailler et par le faible taux des travailleurs indépendants
|