Conclusion
Ce mémoire avait pour ambition de démontrer que
la finance, malgré les critiques que l'on peut lui porter, est un acteur
incontournable dans la préservation de l'environnement à travers
la finance verte et durable. Nous nous sommes demandé de quelles
manières elle pouvait contribuer à répondre aux enjeux
environnementaux actuels. Nous avons pu déterminer qu'elle y contribuait
de deux façons. Dans un premier temps de façon indirecte, et dans
un second temps de façon directe.
La finance participe de manière indirecte à
répondre aux enjeux environnementaux à travers le strict respect
de règles juridiques imposées par ses institutions et par les
institutions gouvernementales à l'échelle nationale (France) et
mondiale. La difficulté était de définir un ordre
chronologique d'apparition des règles juridiques et institutions mais
également de comprendre les concepts qui en découlaient. La
première des institutions à lancer l'offensive a
été l'ONU à travers les principes pour l'investissement
responsable (PRI) créés en 2006 forçant les
établissements financiers à intégrer davantage les
problématiques environnementales dans leur gestion de portefeuilles
ainsi que l'ensemble des critères économiques, sociaux et de
gouvernances (ESG). En 2015, l'article 173 de la loi sur la transition
énergétique (France) renforce cette idée et impose
à plus de 840 investisseurs une transparence dans l'intégration
des critères ESG dans leurs investissements. Dans la continuité
de l'article 173, les pouvoirs publics français créent en 2016 le
label ISR qui permet de cibler les fonds à thématique
environnementale et apporte une meilleure lecture aux investisseurs. S'en suit
une multitude de création de labels à taille européenne,
tous permettant le ciblage des fonds éthiquement durable. Afin
d'organiser et de cadrer l'écologisation du système financier,
les banques centrales internationales se mobilisent et créent le
réseau NGFS en 2017. La création de ce réseau est
également une réponse à la crise de 2008. Cette fois-ci,
un superviseur est nommé pour encadrer et s'assurer du bon
fonctionnement de la finance verte.
La participation directe de la finance à la
réponse aux enjeux environnementaux se veut plus financière. En
effet, chaque établissement financier s'est mis à la
création de produits « GREEN ». Ces produits « GREEN
» ont un impact à long terme sur l'environnement via le financement
de reforestation par exemple ou encore l'investissement via des obligations
dans des parcs éoliens. Le strict respect des critères ESG par
les établissements financiers force les entreprises qui ne respectent
pas le cahier des charges ESG à transformer leurs méthodes
d'exploitation vers des méthodes plus éthiques et responsables de
l'environnement. Sans ce changement, les entreprises sont directement
écartées des plans d'investissement des établissements
financiers. Nous avons pu constater que les établissements financiers
passaient également des accords entre eux afin d'investir sur des
thématiques environnementales bien précises telles que la
préservation de l'environnement avec les « principes de
Poséidon » détaillés dans ce mémoire. Nous
avons mis en lumière le rôle des superviseurs tels que les banques
centrales via la réalisation de stress tests climatiques sur les
établissements financiers. A l'inverse de 2008, les instances sont
capables d'anticiper les risques climatiques et donc d'anticiper une future
crise qui serait liée au changement climatique.
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Ce travail de mémoire se voulait principalement
analytique. Il a permis de mettre en lumière les avancées et
l'évolution de la finance sur les points éthique et responsable
mais également son implication dans les grandes thématiques de la
protection de l'environnement. Nous avons pu constater que la finance mettait
tout en oeuvre pour changer son fonctionnement. Elle essaye de servir
l'intérêt de ses investisseurs et de la planète avant de
servir ses propres intérêts en premier lieu. Nous avons
détaillé certaines solutions qu'elle a mises en place pour
participer à l'effort collectif de sauvegarde de la planète.
Malgré ses nombreux efforts, nous pourrions nous poser la question si
ceux-ci ne sont pas juste un nuage de fumée permettant de couvrir
d'autres activités moins reluisantes telles que la déforestation
ou le financement d'entreprises opaques face au réchauffement
climatique. Toutes ses actions envers l'environnement ne pourraient-elles pas
être considérées comme du « greenwashing » ? Le
« greewashing » consiste pour une entreprise à mettre en avant
son implication dans l'écologie à travers des campagnes marketing
et de communications afin de redorer son image et faire oublier un instant les
parties sombres de son fonctionnement comme la pollution, le financement de la
déforestation etc. Il serait pertinent de développer cette notion
de « greenwashing » et de faire le parallèle avec
l'implications de certaines banques dans des financements opaques.
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