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Analyse des impacts sanitaires liés à  l'inondation dans la plaine du logone:cas du village Arainaba


par Abdoul Moumouni
École Nationales Supérieure polytechnique de Maroua - Master 2 2020
  

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III.3.8. Lieu d'aisance et accès à l'eau potable en période d'inondation dans le terroir enquêté

Sur les 120 personnes enquêtées, 118 personnes, soit 98,33% affirment qu'ils n'ont pas des latrines et 02 personnes, soit un taux de 1,66% des personnes affirment qu'ils ont une latrine. Le faible taux de latrines peut s'expliquer par le fait que la nappe phréatique est peu profonde d'une part et d'autre part en période d'inondation les latrines disparaissent carrément car, les eaux emportent tous sur leurs passages y compris les ouvrages d'assainissement et la nappe submerge les latrines. En effet, ces forts pourcentages de manquer des latrines s'expliquent par le fait que dans la plaine, la nappe phréatique située à faible profondeur dans le sol n'autorise pas l'installation de latrines avec des fosses assez profondes.

Ainsi, sur les 118 personnes enquêtées n'ayant pas de latrines, 91 personnes affirment qu'ils se mettent à l'aise dans les eaux stagnantes, soit 77,11% et 27 personnes, soit 22,88% se mettent à l'aise dans les eaux de ruissellement. Cependant, cette situation renforce la pollution des eaux stagnantes et du fleuve Logone qu'utilise la majorité des personnes de la plaine en général et du village Arainaba en particulier.

L'ensemble des personnes enquêtées dans les ménages par rapport aux mesures prises avant la consommation d'eau en période d'inondation, ont révélé qu'une seule personne, soit 0,83 qui traite son eau de boisson à l'aide d'eau de javel, 119 personnes, soit 99,16% qui ne traitent pas

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leurs eaux de boisson. Les résultats de l'étude de Collab (2007) : « Accès à l'eau en zone inondable » ont révélé que le type de source d'eau de consommation serait un facteur important à considérer concernant les troubles gastro-intestinaux ; la prévalence de diarrhée est plus importante chez les personnes dont l'eau à boire provenait d'une source douteuse comparativement aux personnes dont l'eau venait d'une autre source. Cette observation pourrait expliquer le fait que, certaines eaux sont plus vulnérables à la contamination microbiologique. Par conséquent, ces tendances montrent que la population de cette zone est moins informée concernant les impacts négatifs de la consommation d'une eau d'origine douteuse. Alors, face à cette situation, un effort de sensibilisation et de formation doivent être fait afin qu'une prise de conscience de ces populations soit effective pour une meilleure prise en charge des mesures de traitements de l'eau dans le terroir.

Figure 21 : Forage inondé
Source : Cliché ACEEN, 2020

Dans le cadre de notre recherche, on dira qu'un ménage a accès à l'eau de bonne qualité en période d'inondation lorsqu'il utilise l'eau de forages et puits protégés et traités périodiquement. Ainsi, sur les 120 personnes, soit 100% n'ont pas accès à une eau potable en période d'inondation. En fait, Pendant la saison des pluies la nappe phréatique des quartiers

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insalubres dans le terroir étudié est exposée à la contamination fécale et bactériologique. Plus de la moitié des nappes submerge les fosses d'après nos enquêtes du terrain et dans le cas d'inondation, les excrétas et les ordures submergent dans les maisons et dans les rues. La majorité des personnes que nous avons enquêté (120) qui utilisaient l'eau de forage ont difficilement accès pendant les saisons de pluie. Car, le seul forage du village observé pendant notre recherche se voit inonder en saison pluvieuse.

Cette situation renforce la pollution de ce forage qui se manifeste par l'infiltration des eaux stagnées qui sont déjà polluées par les ordures et les matières fécales, dans la nappe phréatique qui alimente ce forage. En matière d'approvisionnement en eau potable, la situation est déplorable. Pendant les inondations, il est très difficile aux populations de se déplacer pour s'approvisionner en eau potable. Elles consomment l'eau du fleuve Logone, les eaux de ruissellements qui sont une source potentielle de développement de vecteurs de maladies. Ce fort pourcentage de la fréquence de maladies pendant les inondations est dû au fait que cette période est celle propice à la multiplication des germes pathogènes. L'idée est également confirmée par Olivier (2020), sur l'étude menée par rapport aux inondations et santé publique en aval du Delta du fleuve Ouémé, il confirme la mauvaise qualité de l'eau potable, d'éventuelles contaminations de l'eau qui peuvent survenir car les populations consomment les eaux du fleuve. Ce sont les eaux à la surface libre qui sont à risque de contamination, elles sont consommées par les sinistrés. On déduit alors que l'inondation agit négativement sur la consommation d'eau potable ou non potable dans ce village.

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III.4.Mesures prises par la population du terroir étudié pour prévenir et lutter contre l'inondation

Mesures prises contre les inondations

18,33%

17,50%

64,17%

Amenagements des diguettes autour des maisons et villages Elevation de la fondation des maisons

Migration temporaire dans les zones non inondée

Figure 22 : Stratégies endogènes de lutte contre l'inondation

Au regard de la figure 22, nous constatons que la gestion fait appels à plusieurs stratégies dans la lutte contre l'inondation. Au coeur de ces acteurs se trouve la population, en tant que victime de l'inondation, elle est l'actrice principale de la riposte contre le fléau. La population victime a le rôle d'acteur principal, c'est dans cette logique que la figure x résume les solutions endogènes qu'entreprennent les populations dans la lutte pour limiter les dégâts. Le constat qui se dégage est qu'il existe effectivement des solutions de lutte contre les dégâts des inondations dans la zone. Ainsi, sur les 120 personnes enquêtées, 99 personnes, soit 82,49% de la population l'affirme.

Parmi les mesures, 64,16% aménagent de diguettes autour des maisons, 18,33% construisent des maisons légèrement en altitude pour réduire l'entrée des eaux dans les maisons. En effet pour rendre plus durable les diguettes autour des maisons, la plantation des arbres pourrait être nécessaire, les arbres pour l'absorption des eaux comme l'eucalyptus. Les stratégies adoptées par la population font naitre une solidarité dans la localité, elles renforcent les liens entre habitants.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault