I.3.4. Changement environnemental pouvant porter
atteinte à la santé
Les inondations ont de nombreux impacts sur l'habitat et son
environnement qui peuvent générer à leur tour un risque
pour la santé. La dégradation de la qualité de l'eau
potable peut générer un risque épidémique si les
consignes appropriées de consommation ne sont pas suivies. Il arrive
souvent que les eaux d'inondations soient souillées par les eaux
usées provenant des réseaux d'assainissement qui refoulent. Dans
ce cas, il y a un risque de maladie pour les personnes en contact avec cette
eau et il faut prévoir une désinfection des locaux touchés
avant d'envisager une réinstallation. De plus, les rejets bruts qui sont
faits par les stations d'épuration saturées (ou hors service)
lors des inondations peuvent propager les difficultés de traitement de
l'eau pour la consommation humaine (Pierre Gosselin, 2012)
Enfin, lorsque les eaux de l'inondation atteignent des zones
d'activité aquatique (baignade, conchyliculture,
ostréiculture...), celles-ci doivent faire l'objet d'une surveillance
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étroite par l'Agence Régionale de Santé
(ARS) entre autres de façon à éviter les effets sur la
santé publique. La gestion des déchets fait également
partie des services pouvant être affectés par une inondation.
Celle-ci génère un pic de production de déchets
encombrants et mouillés, en plus du flux continu d'ordures
ménagères. Un retard dans leur prise en charge représente
un risque de développement rapide des moisissures. Enfin, l'atteinte des
établissements de santé génère une
dégradation des services de soin sur le territoire qui peut durer
pendant plusieurs mois. Cela impacte fortement les populations sensibles,
notamment les usagers chroniques ou ceux dépendant des services à
domicile (Pierre Gosselin, 2012).
I.4. Etudes sur l'inondation dans la plaine du
Logone
Cette partie de l'étude est réservée
à la présentation des travaux traitant de divers aspects de
l'inondation dans la plaine du Logone. D'aucuns se sont attelés à
la recherche des causes de ce phénomène tandis que d'autres se
sont attardé soit sur la description de ses manifestations ou encore ses
conséquences. Quelques-uns ont également fait des propositions
théoriques qui pourraient contribuer à réduire les effets
de l'inondation.
Daniel SIGHOMNOU dans son article,
Cameroun : « gestion intégrée des eaux de crues,
cas de la plaine d'inondation du fleuve Logone », Daniel
SIGHOMNOU traite de la question des inondations dans la plaine du Logone. Pour
lui l'aménagement des bassins versants, et d'une manière
générale la gestion durable des zones inondables, demeure une
opération délicate. À travers son article, il analyse des
effets des inondations annuelles dans la plaine du Logone et les impacts des
aménagements hydro-agricoles réalisés sur les rives du
fleuve par les pouvoirs publics à la fin des années 1970.
L'étude s'appuie sur les travaux antérieurs de nombreuse
recherche et sur un solide travail de terrain réalisé dans le
cadre du projet Waza-Logone, une initiative de l'union internationale pour la
conservation de la nature, du World Wild Funds (WWF), de la Coopération
Néerlandaise et du Gouvernement Camerounais.
Une grande partie de la plaine est périodiquement
inondée par des eaux issues essentiellement des débordements du
fleuve Logone. Elle reçoit également des eaux issues des cours
d'eau venant des monts Mandara. Encore appelée «
Yaéré » (ou plaine périodiquement inondable
en langue locale) ; cette partie de la plaine inclut un secteur du parc
national de Waza, sanctuaire faunique exceptionnel classé aire
protégée sur le plan mondial.
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