REPUBLIQUE DUCAMEROUN Paix- Travail- Patrie
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REPUBLIC OF CAMEROON Peace- work- Fatherland
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UNIVERSITE DE MAROUA
THE UNIVERSITY OF MAROUA
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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DE
MAROUA
NATIONAL POLYTECHNIC SCHOOL OF MAROUA
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DÉPARTEMENT DES SCIENCES
ENVIRONNEMENTALES
DEPARTMENT OF ENVIRONMENTAL SCIENCES
BP/PO box : 46 Maroua
Site : http //
www.uni-maroua.citi.cm
ANALYSE DES IMPACTS SANITAIRES LIES A L'INONDATION
DANS LA PLAINE DU LOGONE : CAS DU VILLAGE ARAINABA
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Ingénieur de Conception en Sciences
Environnementales
Option : Désertification et Ressources
Naturelles (DEREN)
ABDOUL MOUMOUNI ABBA
Ingénieur des Travaux de Génie de
l'Environnement
Matricule : 14A161S
Encadreur professionnel M.ABOUKAR MAHAMAT
Coordonnateur ACEEN
Encadreur académique Dr. OBONO MBA
Félicité Chargée de Cours/ ENSPM/UMA
Année académique : 2020/2021
i
DÉDICACE
À
TOUTE MA FAMILLE
ii
REMERCIEMENTS
Ce travail n'aurait pu se réalisé sans le
concours de plusieurs personnes. Ainsi, nos remerciements s'adressent :
· Au Dr. OBONO MBA
Félicité, encadreur académique et par ailleurs
Chef de Département des Sciences Environnementales, pour ses
orientations avec ses multiples conseils et remarques apportées dans la
rédaction de ce travail ;
· Au Dr. ANGUESSIN Benjamine pour tout
l'effort consenti dans la réalisation de ce travail ;
· À mon encadreur professionnel, Monsieur
ABOUKAR MAHAMAT, coordonnateur d'ACEEN pour sa grande
disponibilité, ses remarques apportées dans la rédaction
de ce travail et son soutien tout au long du stage. Je tiens à lui
exprimer mes sincères remerciements pour son chaleureux accueil et son
assistance financière ;
· À tous les enseignants du département
des Sciences Environnementales qu'ils nous ont entretenu tout au long de notre
formation tant sur le plan théorique que sur le plan pratique ;
· Aux personnels d'ACEEN pour leur accueil chaleureux et
la facilitation de mon intégration au sein de la structure ;
· Au Dr. ILIASSA pour ses multiples
remarques apportées dans la rédaction de ce travail ;
· Mon grand-père, Monsieur MAROUF MOUSSA
pour son soutien tout au long de ma formation. Je tiens à lui
exprimer mes sincères remerciements, pour ses multiples conseils,
orientations, son assistance physique et financière ;
· Madame HIDJA épouse
MAROUF MOUSSA pour toutes formes d'assistance ;
· Madame FALMATA MARIAM épouse
MOUMOUNE, pour son soutien tout au long de mon stage;
· Mes frères et mes soeurs pour leur amour
immense ;
· À Monsieur ALHADJI ATTI YOUSSOUF,
pour sa grande disponibilité et son assistance physique, moral
et financière ;
· À Monsieur ADAM YOUSSOUF, pour
toutes formes d'assistance ;
· Mes amis et connaissances pour leur sympathie et leur
profonde bonté qui ont participé d'une manière ou d'une
autre à la réalisation de ce travail;
· À tous mes camarades de promotion pour leur
collaboration durant notre stage et formation, période pendant laquelle
nous avons beaucoup échangé.
iii
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE I
REMERCIEMENTS II
TABLE DES MATIERES III
LISTE DES FIGURES VII
LISTE DES TABLEAUX VIII
SIGLES ET ABREVIATIONS IX
RÉSUMÉ X
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
1. Contexte generale de l'etude 1
2. Problematique 2
3. Question de la recherche 2
3.1. Question principale 2
3.2. Questions specifiques (QS) 3
4. Objectif de la recherche 3
4.1. Objectifs specifiques 3
5. Interet de l'etude 3
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE 5
I.1.Definition des concepts 5
I.1.1.Plaine d'inondation 5
I.1.2. Risque 5
I.1.3. Inondation 5
I.1.4. Aléa 8
I.1.5. Catastrophe 8
i.1.6. Vulnérabilité 8
I.2. Généralité sur l'inondation 8
I.2.1. Causes de l'inondation 9
I.2.2. Facteurs contribuant à la
vulnérabilité due à l'inondation 11
I.2.3. Impacts des inondations à l'échelle
mondiale 11
I.2.4. Impacts des inondations sur la santé des
populations 12
I.2.4.1. Maladies diarrhéiques 13
I.2.4.2. Déshydratation 13
iv
I.2.4.3. Infections respiratoires 13
I.2.4.4. Maladies des moustiques 14
I.2.4.5. Morsures et piqûres 14
I.2.4.6. Blessures 14
I.2.4.7. Troubles gastro-intestinaux 15
I.2.4.8. Intoxications au monoxyde de carbone 15
I.2.4.9. Risques associés aux moisissures 15
I.3. Autres intoxications et menaces de nature chimique 16
I.3.1. Électrocution 16
I.3.2. Hypothermie 17
I.3.3. Troubles psychologiques et psychiatriques 17
I.3.4. Changement environnemental pouvant porter atteinte
à la santé 17
I.4. Etudes sur l'inondation dans la plaine du logone
18 I.4.1. Aménagements hydro-agricoles et leurs conséquences
sur l'inondation dans la plaine du
logone 19
I.4.2. Dégâts engendrés par les
inondations 19
I.4.3. Ampleur des inondations dans le logone et chari 19
I.5. Valeurs de la plaine d'inondation 20
I.5.1. Reservoirs de diversite biologique 20
I.5.2. Foyer des cultures rares 21
I.5.3. Stockage et exportation des substances nutritives
21
I.5.4. Alimentation de la nappe phreatique 21
I.5.5. Protection contre les crues et regulation des
ecoulements 22
I.5.6. Maitrise de l'erosion 22
I.5.7. Epuration de l'eau 22
I.6. Autres facettes des valeurs de la plaine 23
I.6.1. Faune sauvage generatrice de revenu et source
d'alimentation 23
I.6.2. Paturages de qualite et en quantite tres convoites
23
I.6.3. Poissons abondants malgre la baisse sensible de sa
qualite 24
I.6.4. Vastes terres fertiles arrosees par une eau abondante
25
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 26
II.1. Presentation de la zone d'etude 26
II.1.1. Localisation geographique 26
v
II.1.2. Milieu physique 27
II.1.3. Sols et vegetation dans la plaine du logone 30
II.1.3. Faune et biodiversite de la zone d'etude 31
II.1.4. Hydrologie de la zone 32
II.1.5. Milieu de vie 33
II.2. Principales activites economiques 34
II.2.1. Elevage dans la plaine du logone 34
II.2.2. Peche dans la plaine du logone 35
II.2.3. Agriculture 36
II.2.4. Autres activites economiques 37
II.3. Materiel 38
II.3.1. Materiels de terrain 38
II.3.2. Outils de collecte des donnees 38
II.3.3. Recherche documentaire 38
II.3.4. Methode par questionnaire (fiche d'enquete) 39
II.3.5. Observation 39
II.3.6. Echantillonnage 40
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION 41
III.1 Approche descriptive des différentes variables de
la recherche 41
III.1.1. Caractéristiques socio-économiques
41
III.1.1.1. Genre des personnes enquêtées 41
III.1.1.2.Répartition des personnes
enquêtées par tranche d'âges 42
III.1.1.3.Situation matrimoniale des personnes
enquêtées 42
III.1.1.4.Ethnies des personnes enquêtées 43
III.1.1.5. Niveau d'instruction des personnes
enquêtées 44
III.1.1.6. Activités principales des personnes
enquêtées 45
III.2.Connaissances sur les inondations dans le terroir
enquêté 45
III.2.1.Durées des personnes enquêtées
dans le village 45
III.2.2.Année de la survenu de l'inondation dans les
ménages enquêtés 46
III.2.3. Raison d'installation des personnes dans le village
47
III.2.4. Cause de l'inondation dans le terroir
enquêté et ampleur de l'inondation dans le village
48
III.2.5. Période et conséquences d'inondations
50
vi
III.2.6. Perception des personnes enquetees sur la perte en
vie lors d'inondation 51
III.2.7. Impacts positifs de l'inondation sur
l'économie du village 53
III.3.Impacts sanitaires de l'inondation dans le terroir
enquêté 54
III.3.1.Qualité de l'air dans la zone en période
d'inondation 54
III.3.2.Gestion des ordures ménagères avant
l'inondation (saison sèche) 55
III.3.3. Gestion des ordures ménagères en
période d'inondation (saison pluvieuse) 56
III.3.4. Gestion des eaux usées en période
sèche et pluvieuse 57
III.3.5. Synthèse des maladies à travers
les données statistiques de centre de santé intégré
de
lâchai 58
III.3.6. Impacts de l'inondation sur l'environnement de la
zone d'étude 59
III.3.7. Maladies les plus fréquentes en période
d'inondation 60
III.3.8. Lieu d'aisance et accès à l'eau potable
en période d'inondation dans le terroir enquêté
62 III.4.Mesures prises par la population du terroir
étudié pour prévenir et lutter contre
l'inondation 65
CONCLUSION GÉNÉRALE 66
RECOMMANDATIONS 67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70
ANNEXE 72
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : carte de la localisation de la zone d'etude 26
Figure 2:Piège à poisson dans la plaine, filet
à maille inferieur 40mm 36
Figure 3: Répartition des personnes
enquêtées par sexe 41
Figure 4 : Tranche d'âge des personnes
enquêtées 42
Figure 5 : Situation matrimoniale des personnes
enquêtées 43
Figure 6: Répartition des groupes ethniques 43
Figure 7:Niveau d'instruction des personnes
enquêtées 44
Figure 8: Période de la survenue de l'inondation dans
les ménages enquêtés 46
Figure 9 : Raison d'installation dans la localité 47
Figure 10: Causes de l'inondation dans le village arainaba
48
Figure 11 : Projet d'amenagement hydro-agricole au coeur de la
plaine 50
source : archive aceen, 2019 50
Figure 12 : Répartition des personnes par rapport aux
décès dus à l'inondation 51
Figure 13:Habitat d'arainaba inondé 52
Figure 14 : Impacts positifs de l'inondation 53
Figure 15 : Gestion des ordures ménagères en
saison sèche 55
Figure 16 : Gestion des ordures menageres en periode
d'inondation 56
Figure 17 : Gestion des eaux usees en periode pluvieuse 57
Figure 18 : Gestion des eaux usées en période
sèche 58
Figure 19 : Maladies fréquentes en période
d'inondation 61
Figure 20 : Personne vulnérables 61
Figure 21: Forage inonde 63
Figure 22 : Strategies endogenes de lutte contre l'inondation
65
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Critères d'identification des zones à
risques d'inondation 7
Tableau 2: Différentes causes de l'inondation 10
Tableau 3:Aperçu de l'ampleur des inondations dans le
logone et chari 20
Tableau 4 : Pluviometrie annuelle moyenne dans la plaine
d'inondation de 1989 a 2018 28
Tableau 5: Activités principales des
enquêtés 45
Tableau 6: Nombre d'années des enquêtés
dans la localité 46
Tableau 7: Mois où les inondations sont plus
élevées 51
Tableau 8: Perception des enquêtés sur la
qualité de l'air dans le terroir en période
d'inondation 55
Tableau 9: Nombre des cas de maladies enregistrées au
centre de santé de lâchai 59
Tableau 10 : Synthèse des impacts de l'inondation sur
l'environnement dans le terroir 60
ix
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACEEN : Alliance Citoyenne pour le
développement et l'Education à l'Environnement
ARS : Agence Régionale de
Santé
BCAH : Bureau de la Coordination des Affaires
Humanitaires
CBLT : Commission du Bassin du Lac Tchad
CEPRI : Centre Européen de
Prévention du Risque d'Inondation
COSVI-LC : Comité de Soutien aux
Victimes des Inondations dans le Logone et Chari
CRED : Centre de Recherche sur
l'Epidémiologie des Désastres
CSI : Centre de Santé
Intégré
DFO : Dartmouth Flood Observatory
GIEC : Groupe d'Expert Intergouvernemental
sur l'Evolution du Climat
GPS: Global Positioning System
Ha: Hectare
MEDD : Ministère de l'Ecologie et du
Développement Durable
MINEPAT : Ministère de l'Economie de
la Planification et de l'Aménagement du Territoire
MINEPDED : Ministère de
l'Environnement de la Protection de la Nature et du
Développement Durable
MISE : Mission d'Inspection
Spécialisée de l'Environnement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisme Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PCD : Plan Communal de
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNW : Parc National de Waza
PRODEBALT : Programme de Développement
Durable du Bassin du Lac Tchad
PULCI : Projet d'Urgence de Lutte Contre les
Inondations
PWL : Plaine de Waza Logone
SEMERY : Société d'Expansion et
de Modernisation de la Riziculture de Yagoua
SIPC : Stratégie Internationale de
Prévention des Catastrophes
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
RÉSUMÉ
La question d'inondation dans le monde continue d'alimenter
les débats. En effet, les Etats concernés par le fléau ne
cessent de développer des politiques qui permettront de réduire
le phénomène. Au Cameroun la question d'inondation et ses
conséquences se posent principalement dans la zone septentrionale et
littorale du pays. L'arrondissement de ZINA qui abrite le village Arainaba est
englouti par les eaux chaque année pendant la saison pluvieuse. Les
autorités gouvernementales, locales et les populations tentent de
juguler ce problème récurrent. Malgré tous les efforts, la
question de l'inondation dans cette commune demeure préoccupante
puisqu'elle engendre des conséquences sanitaires graves. L'objectif
visé par cette étude estde contribuer à une meilleure
connaissance des conséquences sanitaires liées à
l'inondation dans la plaine du Logone en général et du village
Arainaba en particulier ; identifier les causes de l'inondation dans la zone
d'étude ensuite mettre en exergue les conséquences sanitaires, et
enfin proposer des actions qui pourraient aider à prévenir et
réduire les risques sanitaires. Ce travail a nécessité une
méthodologie qui combine la recherche documentaire, des enquêtes
et des entretiens. Les résultats de cette étude mettent en
évidence la vulnérabilité du village à travers sa
location dans la plaine, manque d'ouvrage d'adduction d'eau potable, des
ouvrages d'assainissement, indiquent les risques sanitaires. Globalement, la
plupart des stratégies adoptées n'ont pas d'impact significatif
sur une gestion future des risques de dégâts d'inondation. Des
recommandations sont formulées en vue de développer des nouvelles
pistes de recherche sur les inondations dans le
Yaéré.Ainsi, La mise en place de l'information
préventive, la planification et la sensibilisation constituent des
pistes de solution.
x
Mots clés : Plaine d'inondation,
Cameroun, Arainaba, Santé, Vulnérabilité, Eau potable.
xi
ABSTRACT
The issue of flooding around the world continues to fuel the
debates. Indeed, the states affected by the scourge are constantly developing
policies that will reduce the phenomenon. In Cameroon, the issue of flooding
and its consequences arise mainly in the northern and coastal area of the
country. The district of ZINA, which is home to the village of Arainaba, is
submerged by water every year during the rainy season. Government, local and
local authorities are trying to curb this recurring problem. Despite all
efforts, the issue of flooding in this town remains worrying as it has serious
health consequences. The objective of this study is to contribute to a better
understanding of the health consequences linked to the flooding in the plain of
Logone in general and the village of Arainaba in particular; identify the
causes of the flooding in the study area then highlight the health
consequences, and finally propose actions that could help prevent and reduce
health risks. This work required a methodology that combines documentary
research, surveys and interviews. The results of this study highlight the
vulnerability of the village through its location in the plain, lack of
drinking water supply, sanitation facilities, and indicate the health risks.
Overall, most of the strategies adopted do not have a significant impact on
future flood damage risk management. Recommendations are made with a view to
developing new avenues of research on floods in the
Yaéré. Thus, the establishment of preventive
information, planning and awareness-raising constitutes avenues of solution.
Keywords: Floodplain, Cameroon, Arainaba,
Health, Vulnerability, Drinking water.
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. Contexte générale de
l'étude
L'étude s'inscrit dans le cadre de la rédaction
du mémoire de fin d'étude, qui est une période
d'initiation à l'exercice de la profession d'ingénieur qui
complète les connaissances acquises à l'école, par une
expérience en milieu professionnel. C'est dans ce cadre que l'Ecole
Nationale Supérieure Polytechnique de l'Université de Maroua met
ses étudiants de cinquième année en stage ingénieur
dans les entreprises. C'est ainsi que, nous avons effectué ledit stage
à l'ACEEN (Alliance Citoyenne pour le Développement et
l'Education à l'Environnement) de Maroua du 1er mars au
1er juillet 2021. Au cours de cette période, nous avons
réalisé une étude portant sur « l'analyse des impacts
sanitaires liés à l'inondation dans la plaine du Logone : cas du
village Arainaba ».
Les cours d'eau représentent, pour les riverains,
à la fois une richesse et une menace (Bravard et Petit, 1997). Cette
dualité a longtemps été considérée comme
globalement bénéfique, mais aujourd'hui il semble que cet
équilibre se soit rompu. D'après les informations de
l'International Database, la base de données en matière de
catastrophes internationales du Centre de Recherche sur l'Epidémiologie
des Désastres (CRED), les risques de toute nature et les catastrophes
qui en découlent sont de plus en plus au centre des
préoccupations internationales et nationales, tant dans les cadres
scientifiques, politiques qu'auprès du grand public (Défossez,
2009). Selon une étude menée par le Bureau de la coordination des
affaires humanitaires (BCAH, 2009), chaque année des milliers de
personnes à travers le monde se retrouvent victimes des catastrophes
naturelles (inondations, cyclones, séismes etc.). Le même rapport
indique qu'en Afrique de l'Ouest, 770 000 personnes ont été
touchées par les inondations seulement en 2009.
Depuis quelques décennies, les populations des villes
Ouest Africaines se voient confrontées à ce
phénomène chaque année (Wallez, 2010). Cependant, les
inondations sont au cours des deux dernières décennies au premier
rang des catastrophes naturelles dans le monde, elles représentent 34%
des catastrophes enregistrées à l'échelle mondiale entre
1990 et 2007 (CRED, 2007). Elles occupent une place primordiale parmi toutes
les catastrophes naturelles à combattre, car elles constituent un
élément déstabilisateur d'un environnement sain, une
source de problèmes de santé et surtout de prolifération
de nombreuses maladies mortelles pour les populations (OMS, 2004). En Afrique
Centrale, les inondations ont provoqué au moins 377 décès
et affecté près de 1,5 millions de personnes depuis le
début de la saison des pluies en juin 2010 (ONU, 2010). De même au
Cameroun, selon le ministre de
2
l'agriculture et de développement rurale (2012), le
pays n'est pas épargné par cette situation qui fait des
dégâts sur le plan mondial. Le Cameroun a enregistré
plusieurs cas d'inondations dans diverses régions tant en zone urbaine
qu'en zone rurale. Le présent travail s'intéresse à
l'analyse des effets sanitaires liés aux problèmes d'inondations
dans la plaine du Logone en général et dans le Village Arainaba
en particulier.
2. Problématique
Les inondations sont au centre des préoccupations du
monde. Elles n'ont pas cessé d'augmenter ces dernières
décennies dans le monde entier. C'est dans cet ordre d'idée que
Jean Noel Salamon, 1997 affirme que : « le nombre des personnes
affectées par les inondations croit plus vite que le taux de la
croissance démographique ». C'est ainsi que les scientifiques, les
compagnies d'assurances et les pouvoirs publics prennent conscience des risques
liés aux inondations. Cependant, le sahel, reconnu pour sa faible
pluviométrie et caractérisé par une grande
sécheresse dans les années 1970 et 1980 (Ozer et al.,
2016) connait tout de même des inondations
répétées sur ces deux dernières décennies
où les précipitations sont plus fortes aux mois de juillet,
août et septembre.
Les débordements des cours d'eau sont
considérés comme des facteurs d'origine climatique des
inondations mais, ces dernières peuvent être également le
résultat des phénomènes d'origine non climatique telles
que la rupture des barrages, les mouvements de terre dans les retenues d'eau
entrainant un déplacement d'eau et le tsunami induit par les
phénomènes géophysiques sous-marins (Léone et
al, 2010). À cela, s'ajoutent les phénomènes
anthropiques et les contraintes géomorphologiques qui modifient la
vulnérabilité des populations face aux risques liés aux
inondations. Ainsi, la population d'Arainaba dans la plaine du Logone, souffre
des problèmes sanitaires due aux multiples inondations de la saison
pluvieuse à travers le manque d'assainissement ou aux mauvaises
hygiènes ; par conséquent la population cours des multiples
risques des maladies.
3. Question de la recherche
3.1. Question principale
En quoi l'inondation peut-elle impacter la santé des
populations dans la plaine du Logone : cas du village Arainaba ?
3
3.2. Questions spécifiques(QS)
QS1 : Quels sont les facteurs de
causalité de l'inondation dans le village d'Arainaba ? QS3 :
Quels sont les risques sanitaires liés à l'inondation
dans le village d'Arainaba ?
QS3 : Quelles sont les conséquences
sanitaires liés à l'inondation dans le village d'Arainaba ?
QS4 : Quelles sont les mesures prises pour
atténuer ces risques sanitaires dans le village d'Arainaba ?
4. Objectif de la recherche
L'objectif général de notre travail est de
contribuer à une meilleure connaissance des conséquences
sanitaire liées à l'inondation dans la plaine du Logone : cas du
village Arainaba.
4.1. Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement il s'agira de :
OS1 : Identifier les causes des inondations dans
le village d'Arainaba ;
OS2 : Caractériser les risques sanitaires
liés aux inondations dans le village d Arainaba ;
OS3 : Evaluer les conséquences sanitaires
de l'inondation dans le village d'Arainaba ;
OS4 : Proposer quelques solutions probables
pour réduire ses risques sanitaires liées à l'inondation
dans le village d'Arainaba.
5. Intérêt de l'étude
Ce travail va enrichir la documentation sur les
conséquences sanitaires liées aux inondations dans la plaine du
Logone en générale et dans le village Arainaba en particulier.
Toutefois, cette étude mettra à la disposition des
décideurs (pouvoir publics) et bailleurs de fonds, des informations
fiables liées aux effets néfastes des inondations sur la
santé de la population. Ce travail constitue également une base
des données et une ouverture pour initier d'autres recherches
scientifiques dans les Universités et les Instituts de recherche. En
fin, il permettra aux étudiants qui aborderont ce thème de
pouvoir s'y appuyer pour mener leurs investigations.
4
PLAN DU TRAVAIL
Le travail sera structuré autour de trois (03) parties
: après l'introduction, suivra la première partie portant sur la
revue de la littérature qui aborde les travaux antérieurs sur ce
thème. La deuxième partie porte sur les matériels et
méthodes utilisées pour réaliser notre travail. Elle
décrit la zone d'étude et les méthodes d'analyse
utilisées dans le présent travail. La troisième partie
quant à elle présentera les analyses, résultats et
discussions obtenus au terme de ce travail de recherche. Enfin, le travail
s'achève par une conclusion et des recommandations.
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
5
Une revue de littérature est d'autant plus importante
qu'elle permet, à l'étudiant chercheur d'avoir de connaissances
élargies sur son sujet de recherche. Il est donc important dans ce cas
de recenser les écrits antérieurs par rapport aux champs
d'étude actuelle afin de donner une bonne orientation au sujet à
traiter.
I.1.Définition des concepts
Pour une bonne compréhension du contenu de ce travail,
il semble évident et utile de définir et expliquer quelques
notions très utilisées en termes de Gestion des Risques et des
Catastrophes.
I.1.1.Plaine d'inondation
C'est généralement une zone plate ou
légèrement en pente adjacente au chenal de la rivière qui
est inondée au cours des crues. L'histoire des rivières
inondables démontre un modèle récurrent de
débordement dans la zone inondable (Damien, 2003).
I.1.2. Risque
C'est une Probabilité des conséquences
dommageables, telles que des pertes de vies humaines ou dommages aux personnes
ou aux biens, aux moyens de subsistance, à l'activité
économique ou à l'environnement résultant d'interactions
entre des risques naturels ou découlant d'activités humaines et
des situations de vulnérabilité (SIPC, 2007). Le risque est
souvent mis en équation de la façon suivante : risque =
aléa x vulnérabilité/capacité d'intervention
(Comité permanent inter organisations, 2007).
I.1.3. Inondation
Les définitions de l'inondation sont multiples. Mais on
donne juste quelques-unes pour la compréhension du terme inondation.
C'est une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement hors d'eau
(Cortes, 2006). Dans cette première définition, le risque
d'inondation est la conséquence de deux composantes : l'eau qui peut
sortir de son lit habituel d'écoulement et l'homme qui s'installe dans
l'espace alluvial pour y implanter toutes sortes de constructions,
d'équipements et d'activités. C'est aussi un débordement
d'un cours d'eau, le
6
plus souvent en crue, qui submerge les terrains voisins,
rapide ou lente, d'une zone habituellement hors d'eau, qui peut être
provoquée de plusieurs façons, par des pluies importantes en
durée et /ou en intensité, (Cortes, 2006).Par ailleurs, les
dégâts occasionnés par une inondation dépendent de
plusieurs facteurs à savoir : la hauteur de submersion, la durée
de submersion, les vitesses d'écoulement, le volume de matière
solide transporté, l'érosion des berges. Ces paramètres
permettent d'évaluer l'aléa « inondation » et les
critères d'identification des zones à risques (Tableau 1).
7
Tableau 1: Critères d'identification des
zones à risques d'inondation
Aléa
|
Définition
|
Critères identification
|
Elevé
|
Zones où les vitesses de
l'écoulement et/ou les hauteurs d'eau peuvent
être
importantes lors des crues exceptionnelles.
|
-Ces zones correspondent
principalement au lit mineur et à ses abords
immédiats (Berges instables). -fonds des ravines
|
Zones où il est envisageable que le talweg principal
puisse
changer de tracé et/ou évoluer dans son
tracé (méandres).
|
Le changement de tracé d'un cours d'eau peut se
produire
lors de débordements importants durant une crue
exceptionnelle et/ou par suite
d'accumulation ponctuelle
importante d'embâcles et/ou d'apports solides
|
Moyen
|
Dans ces zones, les vitesses et les hauteurs de submersion
pourront être faibles voire
moyennes, la durée de submersion étant
limitée.
|
-zones de débordement au
niveau du lit majeur lors des crues exceptionnelles
-zones de stagnation des eaux
pluviales avec hauteur de
submersion relativement importante
|
Modéré
|
Zones ou les vitesses
d'écoulement seront faibles voire nulles
|
-zones de stagnation des eaux pluviales
-zones inondées par remontée de nappe_
|
Faible à nul
|
Probabilité d'inondation
Faible à nulle
|
-zones hautes
-zones en dehors du lit mineur ou majeur d'un cours d'eau -
zones éloignées de la bordure littorale
|
Source : Direction Générale De La
Protection Civile, 2007
8
I.1.4. Aléa
C'est un événement ou phénomène
physique ou activité humaine potentiellement dommageable qui peut causer
des dommages aux personnes, y compris des pertes en vies humaines, et aux
biens, et des perturbations de l'activité économique et sociale
ou des dégradations de l'environnement (SIPC, 2007).
I.1.5. Catastrophe
C'est une Perturbation grave du fonctionnement d'une
communauté ou d'une société causant des dommages
généralisés à la vie humaine, aux biens, à
l'économie ou à l'environnement auxquels la communauté ou
société affectée n'est pas en mesure de faire face par ses
propres moyens. Une catastrophe est fonction du processus de risque. Elle
résulte de la combinaison d'aléas, de conditions de
vulnérabilité et de capacités ou de mesures insuffisantes
pour réduire les conséquences potentiellement néfastes des
risques (SIPC, 2007).
I.1.6. Vulnérabilité
Un concept multidimensionnel et multidisciplinaire, qui est
largement utilisé dans la littérature or sa définition
varie selon les auteurs. Dans ce travail, nous retiendrons que la
vulnérabilité est la propension ou la prédisposition
à subir des effets néfastes (NachanBronford, 2016). Une personne
est dite vulnérable quand son exposition à un aléa va
entrainer un impact sur sa santé, ses biens, son inclusion sociale, ses
finances, etc.
Le Groupe d'Expert Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC, 2007) donne une dimension climatique à la
vulnérabilité, en le définissant comme le degré par
lequel un système risque d'être affecté négativement
par les effets des changements. La vulnérabilité varie en
fonction de l'exposition à l'aléa, et de la fragilité de
l'individu (Bani, 2016). Le GIEC (2012) définit en revanche, la
vulnérabilité comme un niveau selon lequel un système est
susceptible ou incapable de faire face au changement climatique. Autrement dit,
elle est fonction de l'exposition et de la sensibilité des
systèmes aux effets de l'aléa mais aussi à la
capacité d'y faire face.
I.2. Généralité sur
l'inondation
Il est déjà à remarquer que la
moitié des catastrophes mondiales sont des inondations (Romain, 2016).
Généralement, elles se caractérisent par une crue
éclair : déversement accéléré, rupture de
barrage, rupture d'embâcles de glaces. Ensuite l'inondation de
rivières
9
qui se caractérise par une élévation
lente du niveau, en général saisonnière dans les
systèmes de rivières et l'inondation du littoral associée
avec les cyclones tropicaux, les tsunamis ou vagues séismiques, les
pointes de tempêtes. Les facteurs aggravant le niveau du danger sont : la
hauteur de l'eau, la durée de l'inondation, la rapidité du
courant, le rythme de l'élévation du niveau, la fréquence
de l'occurrence (Romain, 2016).
I.2.1. Causes de l'inondation
Il est évident que les causes de l'inondation sont
multiples, pour faciliter la tâche, il vaut mieux que nous les
présentions dans un tableau 2 ci-dessous.
10
Tableau 2: Différentes Causes de
l'inondation
La montée lente des eaux en région de
plaine
|
Les inondations de plaine
|
La rivière sort de son lit mineur lentement et peut
inonder la plaine pendant une période relativement longue. La
rivière occupe son lit moyen et éventuellement son lit majeur.
|
Les inondations par remontée de nappe
|
Lorsque le sol est saturé d'eau, il arrive que la nappe
affleure et qu'une
inondation spontanée se produise. Ce
phénomène concerne particulièrement les terrains bas ou
mal drainés et peut perdurer.
|
La formation rapide de crues torrentielles
consécutives à des averses violentes
|
Les crues des rivières
torrentielles et des torrents
|
Lorsque des précipitations intenses tombent sur tout un
bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans le cours
d'eau, d'où des crues brutales et violentes dans les torrents et les
rivières torrentielles. Le lit du cours d'eau est en
général rapidement colmaté par le dépôt de
sédiments et des bois morts pouvant former des barrages. Lorsqu'ils
viennent à céder, ils libèrent une énorme vague,
qui peut être mortelle.
|
Le ruissellement pluvial urbain
|
Les crues rapides des bassins périurbains
|
L'imperméabilisation du sol (bâtiments, voiries,
parkings, etc.) limite l'infiltration des pluies et accentue le ruissellement,
ce qui occasionne souvent la saturation et le refoulement du réseau
d'assainissement des eaux pluviales. Il en résulte des
écoulements plus ou moins importants et souvent rapides dans les
rues.
|
Source :Prime net, Risques majeurs, 2009
En effet, il est aussi important de citer les facteurs
aggravant et contribuant au risque et vulnérabilités liées
à ce type d'aléa naturel.
11
I.2.2. Facteurs contribuant à la
vulnérabilité due à l'inondation
Selon Randriana (2010), en zone inondable, les
aménagements (activités, réseaux d'infrastructure)
constituent l'un des principaux facteurs aggravant la
vulnérabilité, par une modification des conditions
d'écoulement (imperméabilisation et écoulement), tout en
diminuant les champs d'expansion des crues. De plus, l'implantation de
localités dans les plaines à inondations, la prise de conscience
insuffisante quant aux menaces d'inondation, la réduction de la
capacité d'absorption du sol (érosion, bétonnage), les
bâtiments et fondations sans résistance, les
éléments à hauts risques dans l'infrastructure tels que
les stocks alimentaires, les récoltes sur pied, les bétails non
protégés sont tous des facteurs qui accroissent la
vulnérabilité d'une communauté.
I.2.3. Impacts des inondations à
l'échelle mondiale
Au cours des deux dernières décennies, les
inondations ont constitué les catastrophes les plus récurrentes.
À l'échelle mondiale, elles représentent 34% des
catastrophes naturelles enregistrées entre 1990 et 2007 (CRED, 2007).
L'inondation peut être un risque majeur aux conséquences humaines
et matérielles extrêmement préjudiciables. Selon
l'étude annuelle du Centre de Recherche sur l'Epidémiologie des
Désastres (CRED, 2007), le nombre de personnes touchées par les
catastrophes a considérablement augmenté, atteignant près
de 200 millions en 2007 contre 135 millions en 2006. Sur ce total, la grande
majorité (164 millions) ont été victimes d'inondations.
Selon le Dartmouth Flood Observatory (DFO, 2007), le bilan de l'année
1996 fait état de 6210 décès, 12,8 millions de personnes
évacuées 4,7 millions d'hectares submergés et 12,2
milliards de dollars américains de dommages. Ainsi, la même source
indique que, le bilan de l'année 2007 est beaucoup plus lourd : 12429
décès, 35,6 millions de personnes déplacées et 22
milliards de dollars de dommages. Ces chiffres montrent bien que les dommages
occasionnés par les catastrophes naturelles, les inondations en
particulier, deviennent de plus en plus importants aussi bien sur le plan
sanitaire que matériel.
Les inondations brutales peuvent causer des
dégâts considérables et des dommages sanitaires, parfois
très difficiles à évaluer. Souvent, les catastrophes
causées par l'eau font régresser le processus de
développement pendant des dizaines d'années. En moyenne, pendant
les années 90, les pertes économiques imputables à des
phénomènes météorologiques extrêmes qui ont
provoqué des catastrophes liées à l'eau ont
été six fois supérieures à celles des années
60. Les pays en voie de développement sont touchés de
façon disproportionnée,
12
leurs pertes par unité du Produit Intérieur Brut
(PIB) étant environ cinq fois plus importantes que celles des pays
riches et 13fois plus de victimes. Ces pertes sont parfois supérieures
à une ou plusieurs années de développement
économique durement gagné et désespérément
nécessaire. Au Mozambique, par exemple, les inondations récentes
survenues entre le 3 Janvier et le 10 Mars 2007 ont entraîné un
recul de 23 % du PIB alors qu'au Honduras, les dommages occasionnés par
l'ouragan Mitch de Novembre 1998 représentaient plus de 69% du PIB et
près de 73% de la dette extérieure; la plupart des
infrastructures (ponts et routes) étant sévèrement
affectées et nécessitant plusieurs années pour être
remplacées. Bien qu'aucune procédure standard n'existe pour
évaluer les impacts économiques, sanitaires et environnementaux
dont les estimations sont d'ailleurs entachées d'incertitudes, plusieurs
institutions ont développé des méthodologies pour
identifier puis quantifier ces pertes (CRED, 2008). En France, par exemple, la
Mission d'Inspection Spécialisée de l'Environnement (MISE), a
établi en 1999 une échelle de gravité des dommages
liés aux risques naturels. Cette échelle, reprise par le
Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable (MEDD, 2003)
consiste à hiérarchiser les événements naturels en
six classes depuis l'incident jusqu'à la catastrophe majeure.
Au Cameroun, les catastrophes naturelles à l'instar des
inondations sont à l'origine de plusieurs dommages. Ainsi, entre
2005-2014, 96867 personnes ont été affectées par les
risques naturels et 717 en ont perdu la vie. Mbevo (2016) souligne l'occurrence
des inondations dramatiques urbaines dans la ville de Douala (notamment celles
du 19 septembre
2009 avec six décès et cellesde juin2015 avec
quatremorts et cinq disparus). (Meva'aAbomoet al., 2010), gardant
lamême préoccupation, ont observé une variation des niveaux
d'exposition et de vulnérabilité des zones à risques
hydrologiques dans la ville de Douala. MeV (2016) fait état des
situations d'intense érosion côtière dans l'île de
Manoka. Bref, l'ensemble du littoral camerounais a subi, entre 1998 et 2016,
des catastrophes mineurs et majeurs (en fonction du site et des enjeux)
liées au climat (Mena et al., 2017).
I.2.4. Impacts des inondations sur la santé des
populations
Les catastrophes naturelles telles que les inondations ont des
conséquences sanitaires importantes, même à long terme. Ce
n'est pas seulement le danger immédiat de noyade, de blessures ou
d'hypothermie qui est préoccupant. Les inondations augmentent le risque
de diverses maladies qui, autrement, n'auraient peut-être pas
été un problème de santé majeur dans une zone
touchée. Bien qu'une inondation puisse ne pas être
évitée, ces risques pour la
13
santé peuvent être minimisés et même
totalement évités. Cependant, bien que chaque cas soit unique de
par son contexte (gravité de l'événement, profil de la
population et de la région touchée, etc.), la littérature
scientifique souligne plusieurs similitudes au regard des répercussions
potentielles sur la santé. Les inondations peuvent causer des effets
directs (blessures et noyades) et indirects (maladies infectieuses et
intoxications au monoxyde de carbone) sur la santé humaine. La
littérature précise que les effets potentiels et les menaces
à la santé dépendent notamment du type d'inondation
(ruissellement à la fonte des neiges et crue éclair), la phase de
l'événement considérée et de divers facteurs, par
exemple, sociaux, démographiques, environnementaux (Alderman et collab,
2012 ; le Polain de Waroux, 2011).
I.2.4.1. Maladies diarrhéiques
Les maladies diarrhéiques sont l'un des principaux
problèmes de santé lors d'une inondation. Divers agents
pathogènes viraux, bactériens et protozoaires peuvent être
responsables de ces maladies diarrhéiques. Le choléra,
l'entamibiase, la giardiase, l'hépatite A, les infections à
rotavirus et à norovirus ainsi qu'une foule d'autres causes infectieuses
de diarrhée sont fréquemment observés lors de catastrophes
naturelles. Il existe également un risque plus élevé de
déshydratation dans ces situations, en grande partie en raison du manque
d'eau potable et de soins médicaux (Jonkman et Kelman, 2005).
I.2.4.2. Déshydratation
La déshydratation survient avec un manque d'eau
potable. Tenter de boire de l'eau courante ou stagnante disponible peut
entraîner des maladies diarrhéiques. Les vomissements et la
diarrhée qui en résultent augmentent à leur tour le risque
et la gravité de la déshydratation. En outre, les personnes
atteintes de maladies rénales existantes, de diabète et celles
qui utilisent des diurétiques peuvent être plus à risque.
Un refroidissement insuffisant dans des environnements chauds qui conduit
à une transpiration excessive ainsi qu'à une fièvre due
à des infections peut en outre contribuer à la
déshydratation (Daley, 2001).
I.2.4.3. Infections respiratoires
Les infections respiratoires ont tendance à se propager
rapidement lors des catastrophes naturelles comme les inondations. Des
infections des voies respiratoires supérieures et inférieures
dues à des virus et des bactéries peuvent survenir et même
entraîner des épidémies. Du rhume aux virus grippaux et
à la pneumonie, ces infections respiratoires peuvent être graves
et même mortelles. Les personnes atteintes de maladies respiratoires
14
préexistantes comme l'asthme (emphysème ou
bronchite chronique) courent un plus grand risque (Mendell et collab., 2011 ;
Fisk et collab., 2010).
I.2.4.4. Maladies des moustiques
Les moustiques peuvent se multiplier rapidement en cas de
crue, car l'eau stagnante peut persister pendant des jours, des semaines voire
des mois. Dans les régions où les maladies transmises par les
moustiques sont courantes ou endémiques, des flambées majeures
soudaines de ces maladies peuvent survenir. Le paludisme, la dengue, le
chikungunya et la maladie du Nil occidental font partie des maladies courantes
transmises par les moustiques qui posent un problème lors d'une
inondation (Schnitzler et collab, 2007).
I.2.4.5. Morsures et piqûres
Les inondations font souvent émerger des insectes en
grand nombre et ces organismes peuvent se multiplier rapidement. Les morsures
et les piqûres sont un problème courant. Même les insectes
non venimeux, y compris les moustiques qui ne sont pas porteurs de maladies
humaines, peuvent toujours poser un risque pour la santé si les
piqûres sont importantes et les blessures peuvent être
infectées. Les insectes venimeux et les reptiles comme les serpents
présentent un plus grand risque. Cependant, les animaux sauvages et
domestiques peuvent être responsables de morsures qui pourraient
également être un problème de santé, en particulier
lorsque le traitement médical disponible est limité (Jonkman et
Kelman, 2005).
I.2.4.6. Blessures
Les blessures et les traumatismes corporels peuvent se
produire pendant l'inondation et être causés par des débris
de toutes sortes présents dans l'eau ou bien encore lors
d'opérations d'évacuation et de sauvetage, ou de tentatives de
récupération des biens personnels. Des blessures sont aussi
fréquemment associées à la période qui suit les
inondations, en particulier lors de la réintégration des lieux
(résidence, travail) et des activités de nettoyage. Par exemple,
à la suite des inondations survenues dans le Midwest américain en
1993, un système de surveillance épidémiologique a
été mis en place pour identifier les impacts sanitaires
(blessures et maladies) reliés à ces événements.
Sur un total de 524 affections sanitaires rapportées, un total de 250
blessures a été dénombré (48 % du total). Les
blessures rapportées le plus fréquemment au sein de la population
sinistrée et des travailleurs sont des contusions,
15
des abrasions, des entorses, des foulures ainsi que des plaies
ouvertes, comme des coupures et des lacérations (Du et collab., 2010 ;
Ahern et collab., 2005).
I.2.4.7. Troubles gastro-intestinaux
Dans le contexte d'une inondation, il y a un risque accru de
contamination microbiologique des eaux de crues, souillées par le
refoulement des égouts, des installations septiques endommagées,
etc. Les risques pour la santé des personnes qui
réintègrent leur domicile sont surtout associés à
la contamination des sources d'alimentation en eau potable (forages et puits
privés) et des produits de consommation (aliments, médication).
Les microorganismes pathogènes peuvent se transmettre par des voies
multiples (contact direct avec l'eau, de personne à personne, etc.) et
engendrer des troubles gastro-intestinaux chez les personnes exposées
(Du et collab., 2010). Dans les pays à revenus élevés, les
éclosions de cas associées aux troubles gastro-intestinaux sont
plutôt rares (Alderman et collab., 2012). À titre d'exemple, les
enquêtes épidémiologiques menées à la suite
d'importantes inondations survenues dans le Midwest américain, en
1993.
I.2.4.8. Intoxications au monoxyde de carbone
Des intoxications accidentelles au monoxyde carbone
représentent un risque important et commun pour la santé, pendant
et surtout après les inondations, lors des activités de nettoyage
(Iqbal et collab, 2012 ; Du et collab., 2010). Aux États-Unis, parmi les
patients ayant consulté les urgences à la suite de l'inondation
survenue au Dakota du Nord en 1997, 33 cas d'intoxications au monoxyde de
carbone ont été recensés chez les personnes
âgées de 7 à 67 ans. Près de la moitié des
cas avaient impliqué les professionnels de nettoyage. Une seule source
d'intoxication a été mise en cause : la laveuse à pression
à essence utilisée pour nettoyer les sous-sols
abîmés par l'inondation (Daley et collab., 2001). Les
intoxications au monoxyde de carbone répertoriées dans la
littérature ont aussi été associées à
d'autres causes, notamment un dysfonctionnement ou une utilisation
inadéquate (dans un espace mal ventilé) d'appareils à
combustion (pompe, génératrice) et de chauffage d'appoint ou de
cuisson (barbecue à gaz ou au charbon de bois) (Iqbal et collab., 2012 ;
Du et collab,2010).
I.2.4.9. Risques associés aux moisissures
La présence d'eau disponible dans un environnement,
causée, par exemple, à la suite d'une inondation, est
l'élément qui détermine la prolifération de
moisissures (Collab., 2002).
16
Une augmentation des problèmes de santé tels que
l'irritation des yeux, du nez et de la gorge, la toux, la respiration
sifflante, l'asthme et des réactions allergiques, et les infections
respiratoires a été rapportée en lien avec la
présence d'infiltration d'eau, d'humidité, de moiteur et de
moisissures à l'intérieur des maisons (Mendel et collab., 2011 ;
Fisk et collab., 2010).
I.3. Autres intoxications et menaces de nature
chimique
Lors des inondations, la montée des eaux de crues peut
contribuer au rejet ou à la propagation de substances chimiques dans
l'environnement, et potentiellement menacer la santé humaine. En milieu
résidentiel, des produits chimiques ménagers (produits
nettoyants, peinture, solvants, huile de chauffage, essence, etc.) peuvent
être déversés lors des inondations, et constituer un risque
pour la santé et la sécurité des personnes qui y sont
exposées, notamment lors de la réintégration de leur
domicile et des activités de nettoyage (Alderman et collab., 2012 ;
Young et collab., 2004).Ainsi, le rejet de substances chimiques
déjà présentes dans l'environnement, comme les pesticides
en milieu agricole, peuvent aussi contribuer à la propagation de
substances chimiques dans l'environnement et, incidemment, à
l'exposition de la population à des contaminants (Alderman et collab.,
2012).
Pendant et après une inondation, la population pourrait
être exposée de façon aiguë ou chronique à des
substances dangereuses présentes dans l'air, dans l'eau ou dans les
sols, émises lors d'un incendie ou libérées dans
l'environnement (air, eau, sol) après l'altération ou le bris
d'emballages, de réservoirs de stockage, de conteneurs et de conduites
de gaz (Young et collab, 2004). Les effets potentiels sur la santé d'une
exposition chimique pourraient être plus importants pour les populations
vivant à proximité de secteurs agricoles ou industriels (Alderman
et collab, 2012).
I.3.1. Électrocution
Les personnes peuvent mourir après avoir subi une
décharge électrique (électrocution), notamment durant les
opérations de sauvetage et les activités de nettoyage. Ce risque
peut résulter de la présence de câbles et d'appareils
électriques submergés dans l'eau stagnante ainsi que de
systèmes électriques endommagés (Du et collab., 2010).
17
I.3.2. Hypothermie
Dans le contexte d'une inondation, l'hypothermie peut se
produire lorsqu'une personne est exposée de façon
prolongée à l'eau (avec ou sans immersion), ou qu'elle se trouve
dans un environnement froid. Ce risque peut se produire en toutes saisons (Du
et collab, 2010).
I.3.3. Troubles psychologiques et psychiatriques
Bien que les études sur les effets psychologiques des
inondations soient encore peu nombreuses, on peut tout de même affirmer
aujourd'hui que les inondations peuvent impacter profondément la
population dans son bien-être psychique. Les pathologies observées
sont un accroissement de stress, des états de stress post-traumatique,
des troubles de sommeil, un mal-être, le développement de phobies,
des angoisses et des dépressions. L'état dépressif peut
faire surface plusieurs mois après l'événement. Des
études menées en France (Ligier et collab., 2005), en Angleterre
(Reacheretcollab., 2004 ; Paranjothy et collab., 2011) ainsi qu'aux
États-Unis (Abramsonetcollab., 2008) ont mis en évidence que les
inondations peuvent entraîner des répercussions à court,
à moyen et à long terme sur l'état de santé
psychologique chez les adultes et les enfants affectés par ces
événements. Les manifestations psychologiques les plus
fréquemment observées sont un risque accru de symptômes ou
de troubles associés au stress post-traumatique, à
l'anxiété et à la dépression (Du et collab,
2010).
I.3.4. Changement environnemental pouvant porter
atteinte à la santé
Les inondations ont de nombreux impacts sur l'habitat et son
environnement qui peuvent générer à leur tour un risque
pour la santé. La dégradation de la qualité de l'eau
potable peut générer un risque épidémique si les
consignes appropriées de consommation ne sont pas suivies. Il arrive
souvent que les eaux d'inondations soient souillées par les eaux
usées provenant des réseaux d'assainissement qui refoulent. Dans
ce cas, il y a un risque de maladie pour les personnes en contact avec cette
eau et il faut prévoir une désinfection des locaux touchés
avant d'envisager une réinstallation. De plus, les rejets bruts qui sont
faits par les stations d'épuration saturées (ou hors service)
lors des inondations peuvent propager les difficultés de traitement de
l'eau pour la consommation humaine (Pierre Gosselin, 2012)
Enfin, lorsque les eaux de l'inondation atteignent des zones
d'activité aquatique (baignade, conchyliculture,
ostréiculture...), celles-ci doivent faire l'objet d'une surveillance
18
étroite par l'Agence Régionale de Santé
(ARS) entre autres de façon à éviter les effets sur la
santé publique. La gestion des déchets fait également
partie des services pouvant être affectés par une inondation.
Celle-ci génère un pic de production de déchets
encombrants et mouillés, en plus du flux continu d'ordures
ménagères. Un retard dans leur prise en charge représente
un risque de développement rapide des moisissures. Enfin, l'atteinte des
établissements de santé génère une
dégradation des services de soin sur le territoire qui peut durer
pendant plusieurs mois. Cela impacte fortement les populations sensibles,
notamment les usagers chroniques ou ceux dépendant des services à
domicile (Pierre Gosselin, 2012).
I.4. Etudes sur l'inondation dans la plaine du
Logone
Cette partie de l'étude est réservée
à la présentation des travaux traitant de divers aspects de
l'inondation dans la plaine du Logone. D'aucuns se sont attelés à
la recherche des causes de ce phénomène tandis que d'autres se
sont attardé soit sur la description de ses manifestations ou encore ses
conséquences. Quelques-uns ont également fait des propositions
théoriques qui pourraient contribuer à réduire les effets
de l'inondation.
Daniel SIGHOMNOU dans son article,
Cameroun : « gestion intégrée des eaux de crues,
cas de la plaine d'inondation du fleuve Logone », Daniel
SIGHOMNOU traite de la question des inondations dans la plaine du Logone. Pour
lui l'aménagement des bassins versants, et d'une manière
générale la gestion durable des zones inondables, demeure une
opération délicate. À travers son article, il analyse des
effets des inondations annuelles dans la plaine du Logone et les impacts des
aménagements hydro-agricoles réalisés sur les rives du
fleuve par les pouvoirs publics à la fin des années 1970.
L'étude s'appuie sur les travaux antérieurs de nombreuse
recherche et sur un solide travail de terrain réalisé dans le
cadre du projet Waza-Logone, une initiative de l'union internationale pour la
conservation de la nature, du World Wild Funds (WWF), de la Coopération
Néerlandaise et du Gouvernement Camerounais.
Une grande partie de la plaine est périodiquement
inondée par des eaux issues essentiellement des débordements du
fleuve Logone. Elle reçoit également des eaux issues des cours
d'eau venant des monts Mandara. Encore appelée «
Yaéré » (ou plaine périodiquement inondable
en langue locale) ; cette partie de la plaine inclut un secteur du parc
national de Waza, sanctuaire faunique exceptionnel classé aire
protégée sur le plan mondial.
19
I.4.1. Aménagements hydro-agricoles et leurs
conséquences sur l'inondation dans la plaine du Logone
Les données sur les aménagements
réalisés sont tirées essentiellement des archives de la
SEMRY de Yagoua et des Audits Techniques réalisés par SOGREAH en
1992. Ainsi, en vue de la protection des populations riveraines et des
périmètres cultivés le long du Logone, des travaux
d'endiguement avaient été entrepris depuis les années 1950
sur les deux rives du fleuve en aval de la localité de Bongor. Ces
travaux se sont poursuivis jusqu'en 1979 où ils ont été
parachevés, côté Camerounais, par la construction du
barrage de retenue d'eau de Maga et des 20 derniers kilomètres de digue
entre les localités de Pouss et Tékélé pour
protéger le périmètre rizicole de la SEMRY contre les
inondations (Aboukar, 2020).
La capacité du barrage de Maga est
évaluée à 600 millions de m3à sa
côte de remplissage, pour une superficie inondée
évaluée à 39000 ha. Il est alimenté par les eaux du
fleuve Logone, par celles des deux principaux cours d'eau des Monts Mandara
(MayoTsanaga et Mayo Boula) et par les précipitations directes au-dessus
de la retenue. L'ouvrage comporte un évacuateur de crue constitué
d'un déversoir à paroi épaisse long de 750 m, qui permet
d'évacuer le trop plein du lac vers le fleuve au niveau de la
localité de Pouss. Il ressort de cette étude que la
quantité d'eau excédentaire enregistrée dans le lac chaque
année est importante (580 millions m3 en moyenne). Si cet
excédent était évacué vers la plaine, il assurerait
une submersion au moins partielle du secteur privé d'eau du fait de la
présence du barrage (Rapport PIFL, 2012).
I.4.2. Dégâts engendrés par les
inondations
Les inondations, depuis le changement du régime de la
plaine en 2012, causent beaucoup de préjudices aux populations dans tous
les domaines ainsi qu'à la nature. C'est ainsi que l'importance des
dégâts est toujours directement corrélée avec les
manifestations psychologiques répertoriées (Graham et
al., 1997 ; Tapsell et al., 1998). Dans le cas de l'étude
de Graham, c'est la valeur foncière et financière qui est
étudiée. On observe que l'inondation a un impact important sur la
valeur de propriétés sinistrées.
I.4.3. Ampleur des inondations dans le Logone et
Chari
Le tableau 3 ci-dessous établi par le COSVI-LC sur la
base des données et des informations obtenues des autorités
locales et des services techniques donnent un aperçu de l'ampleur des
dégâts des inondations dans le Logone et Chari. L'arrondissement
de Zina est
durement affecté presque toutes les années
depuis 2012. Il est la seule unité administrative entièrement
couverte par la plaine et sa situation géographique l'expose aux impacts
des aménagements effectués en amonts de la zone que ce soit du
côté du Cameroun ou du Tchad.
Tableau 3:Aperçu de l'ampleur des
inondations dans le Logone et Chari
Arrondissements
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Zina
|
|
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|
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|
|
|
Waza
|
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|
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Logone-Birni
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|
Kousseri
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|
Goulfey
|
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|
Blangoua
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|
|
|
|
|
|
Darak
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
HiléAlifa
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Makary
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Fotokol
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Elevé
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Moyen
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Très faible ou aucun
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|
|
20
Source : Archive ACEEN, 2020
I.5. Valeurs de la plaine d'inondation
I.5.1. Réservoirs de diversité
biologique
La Plaine d'inondation est l'unique écosystème
humide dans la partie du Sahel au Cameroun qui se caractérise par la
concentration de la quasi-totalité des 34 espèces animales
à poils existantes dans toute la Région de l'Extrême-Nord
et de la vingtaine d'espèces d'oiseaux d'eau internationalement
reconnues présentes dans le bassin du Lac Tchad. Elle constitue le
dernier refuge dont bénéficient les espèces animales rares
comme les hyènes, les girafes et les lions du Parc national de Waza.Elle
a l'exclusivité d'abriter la grue couronnée,
Blericaregulorum, le symbole de la Télévision Nationale
de la République du Tchad et le
21
Protoptère, Protopterusannectens, la seule
espèce de poisson qui s'enterre dans la boue de Novembre à Juin
de chaque année pour ne ressortir qu'avec les grandes pluies ou les
premières eaux des inondations. La beauté de ses paysages
résultant de ses quatre facettes (crue, hautes eaux, décrue et
étiage) et ses espèces animales emblématiques notamment
les lions, les éléphants et les girafes figurent parmi les
raisons d'être de l'industrie touristique au Cameroun (Rapport PWL,
2019).
I.5.2. Foyer des cultures rares
La Plaine, en dépit de nombreux changements subit,
continue à jouer un rôle d'une valeur inestimable dans la vie
culturelle de ses habitants. Les preuves évidentes sont nombreuses mais
malheureusement peu étudiées et documentées. La pratique
de la pêche basée sur les divinités de l'eau et la
considération des certains reptiles comme des totems chez les Kotoko et
les cases obus des Mousgoum sont encore visibles. De nombreux
témoignages oraux révèlent une diversité d'autres
croyances liées à l'eau, aux animaux et aux poissons qui n'ont
malheureusement pas toutes survenues aux effets conjugués de
l'assèchement de la Plaine à la suite de la construction du
barrage de Maga, des religions monothéistes et des diverses autres
formes de ruptures des populations avec leurs traditions et leurs coutumes. Les
croyances qui persistent encore ont pratiquement disparu dans la vie publique,
mais subsistent toujours dans la vie privée surtout en cas de maladie,
des difficultés et de la recherche du bien-être (Aboukar,
2017).
I.5.3. Stockage et exportation des substances
nutritives
La Plaine compte parmi les bassins les plus productifs des
zones humides tropicales du Sahel. Elle produit ainsi chaque année des
substances nutritives et en retient une très grande partie par sa
végétation aquatique, ses nombreuses dépressions et les
bourrelets des berges de ses cours d'eau. Elle en libère une partie en
période des hautes eaux à travers certains canaux de pêche
vers les cours d'eau qui les transportent dans les zones humides en aval
notamment le Lac Tchad et probablement les plaines de l'Etat de Bornou au
Nigéria par le biais de l'El-beid (Niering ,1988).
I.5.4. Alimentation de la nappe phréatique
Les pluies qui tombent directement dans la Plaine de Juin
à mi-octobre de chaque année et les eaux des crues annuelles,
s'épandent, stagnent et s'écoulent lentement et alimentent en
même temps la nappe phréatique par infiltration. Ce
phénomène fait de la
22
Plaine, la seule grande portion de la Région de
l'Extrême-Nord du Cameroun où l'eau est facilement accessible et
à faible coût. Le niveau statique de l'eau dans des forages est
compris entre 4 et 20 m au plus. Les ouvrages rudimentaires
aménagés des mains d'hommes fournissent toujours de l'eau en
quantité abondante (Junk ,1982).
I.5.5. Protection contre les crues et régulation
des écoulements
La Plaine emmagasine les eaux des débordements de ses
cours d'eau sur des vastes étendues pendant au moins 4 mois
jusqu'à ce que leurs débits diminuent. Elle retarde de ce fait,
la crue et les risques de catastrophes dues aux inondations en aval. Elle
contribue ainsi à la sécurité des biens et des personnes
dans les villes comme Kousseri et N'Djamena. Elle fait donc office d'une
éponge naturelle. D'après Roggeri (1995), le rôle des zones
humides comme la Plaine, ne se limite pas seulement à un simple
décalage des crues d'aval dans le temps. Une grande partie de l'eau
emmagasinée n'est pas restituée au système hydrologique
(cours d'eau et lac Tchad) et que les pertes par évapotranspiration
peuvent atteindre plus de 90% dans les Yéarés (Plaines)
du Cameroun (Benech et Lévêque, 1987). Les grandes transformations
physiques subies par la Plaine au cours de ces dernières années
ont certainement accru le volume d'eau qu'elle restitue au cours d'eau et au
Lac Tchad en période des inondations et de la décrue.
I.5.6. Maitrise de l'érosion
La densité des peuplements des végétaux
en saison des pluies atténue les mouvements des eaux des crues et leurs
racines stabilisent les sédiments. Benech et al. (1982) ont
noté que chaque année, le Grand Yaéré
(Plaine du Cameroun) reçoit en moyenne 870 000 tonnes de
matériaux essentiellement argileux et n'en restitue que 27 000 tonnes,
soit un taux de sédimentation de 97% qui compense partiellement les
effets de l'érosion.
I.5.7. Epuration de l'eau
Les déchets liquides et solides
générés par les ménages, les établissements
hôteliers et les unités industrielles de la ville de Maroua et les
résidus des produits chimiques utilisés pour les productions
agricoles localement et dans les bassins versants sont associées
à l'eau qui inonde chaque année la Plaine. Présentement
aucune des études faites dans la Plaine n'ont porté sur la
qualité de ses eaux de surface pour déterminer les
différents polluants et leurs effets. Il est évident que sa
végétation et ses micro-organismes prélèvent,
emmagasinent et
23
transforment une grande partie des polluants. Par ailleurs, le
phénomène de sa sédimentation a un effet
d'épuration des eaux. La salade d'eau, connue comme l'une des plantes
très efficaces en matière d'épuration de l'eau, couvre en
période des inondations des grandes portions du lit des cours d'eau et
vastes surfaces des mares naturelles et artificielles. La Plaine fournit ainsi
et gratuitement des ressources en eau de surface ou souterraines en
quantité et de qualité à ses plus de 750.000 habitants
(Rapport GPIWL, 2017).
I.6. Autres facettes des valeurs de la Plaine
La Plaine, joue un rôle déterminant dans le cycle
de vie de nombreuses espèces d'oiseaux d'eau migratrices. Elle leur
offre chaque année, des aliments diversifiés et des abris pendant
leur séjour. Elle sert de zone de frayère pour plusieurs
espèces de poissons du Lac Tchad pendant la période des crues.
Elle contribue à la préservation de l'intégrité des
écosystèmes du Lac Tchad en les approvisionnant en substances
nutritives et en eau épurée qu'elle restitue au fleuve Logone qui
les alimente en partie.
I.6.1. Faune sauvage génératrice de
revenu et source d'alimentation
Bien qu'elle soit strictement interdite d'exploitation, la
faune du Parc National de Waza est l'objet d'un braconnage à grande
échelle. La chasse sportive par contre, est autorisée dans le
reste de la Plaine à condition d'avoir un permis payant
délivré exclusivement au Ministère en charge de la faune
à Yaoundé. Les revenus générés bien qu'ils
ne sont pas connus, doivent être assez considérables (ACEEN,
2014). La chasse dite « traditionnelle » est très
pratiquée dans la Plaine. Elle n'a pas encore fait l'objet d'une
étude mais les témoignages oraux indiquent qu'elle est
très ancienne. Elle était considérée comme une
festivité culturelle et récréative. Elle est
tolérée par l'Administration en charge de la faune au nom du
droit d'usage. Sa cible est essentiellement constituée des reptiles
(varan et tortue), des perdrix, des rats, les canards, etc. Elle constitue une
source d'alimentation et parfois de revenu complémentaire à
plusieurs milliers de ménages surtout en saison sèche ou pendant
la période de soudure.
I.6.2. Pâturages de qualité et en
quantité très convoités
Les éleveurs considèrent la Plaine, comme l'un
des plus importants « paradis » de l'élevage transhumant et
nomade dans le bassin du Lac Tchad voire de tout le Sahel. Beauvillain (1989),
souligne que « c'est une chance exceptionnelle pour les nombreux et
importants troupeaux de la région ». Marchand (1987) estimait la
production fourragère
24
(matière sèche) de la Plaine à 1-2 UBT/ha
et sa capacité de charge à moins de 0,2 UBT/ha. UICN (2002) a
dénombré près de 400000 têtes de bétail
toutes espèces confondues qui séjournaient dans la Plaine et a
évalué à 3 milliards de F CFA la valeur économique
de ses pâturages.
L'insécurité qui sévit dans le bassin du
Lac Tchad, la dégradation des ressources naturelles et l'occupation
croissante des espaces pastoraux par les agriculteurs dans une grande partie de
la Région de l'Extrême-Nord, ont poussé de nombreux
éleveurs camerounais et des pays voisins à fréquenter la
Plaine augmentant ainsi le nombre de gros et de petits ruminants exploitant ses
pâturages après le retrait de ses eaux d'inondation. Les
données statistiques disponibles auprès des Communes de la Plaine
et des Services Techniques en charge de l'élevage indiquent que depuis
2014, elle reçoit plus de 600 000 têtes de bovins et la valeur
économique actuelle de ses pâturages serait de l'ordre de 6
milliards de F CFA. Les pâturages de la Plaine constituent une importante
source de recettes (ACEEN, 2012). Leur exploitation est conditionnée par
le paiement d'une taxe annuelle instituée par chacune de ses six
communes : Bogo, Maga, Petté, Zina, Logone Birni et Waza. Le montant de
cette taxe varie d'une commune à l'autre. La Commune de Zina par exemple
perçoit la somme de 10.000 F CFA par troupeau de 50 têtes de
boeufs. Le marché à bétail de Mazera dans l'Arrondissement
de Zina et celui de Hounangaré dans l'Arrondissement de Logone-birni
doivent leur existence aux pâturages de la Plaine. Les statistiques des
Services de l'élevage des deux Communes indiquent que sur ces deux
marchés plus de 10.000 têtes de boeufs et plus de 15.000
têtes de petits ruminants y sont vendues annuellement puis
acheminées au marché à bétail de Bogo dans le
Département du Diamaré ou directement au Nigéria (ACEEN,
2012).
I.6.3. Poissons abondants malgré la baisse
sensible de sa qualité
La Plaine est décrite dans plusieurs documents
scientifiques et historiques comme l'une des zones les plus poissonneuses du
Sahel. Son poisson qu'il soit à l'état frais, fumé ou
séché est toujours considéré comme de super
qualité et est vendu sur l'étendue de la Région de
l'Extrême-Nord, dans plusieurs autres localités à travers
le Cameroun et exporté vers le Nigéria. Sa production annuelle
était de 12. 000 tonnes et avait une valeur économique
évaluée à près de deux (2) milliards F CFA (UICN,
1995). Elle a connu une augmentation très sensible ces dernières
années en raison de l'usage des techniques qui n'épargnent aucune
espèce de poisson quel que soit sa taille et la capacité de
résilience de la Plaine. Elle est estimée à 15.000 tonnes
de poissons frais (Ziébé, 2016). La pêche dans la Plaine
est passée
25
d'une activité de subsistance à celle de
création des richesses. Elle emploie plusieurs centaines de milliers de
personnes dans tous les maillons de sa chaine de production. Le poisson
génère des recettes sur tous les marchés où il est
vendu.
I.6.4. Vastes terres fertiles arrosées par une
eau abondante
Les substances nutritives et les sédiments que la
Plaine accumule, ajoutés à la présence d'eau et à
l'alternance des conditions sèches et des conditions humides font d'elle
un grand bassin apte à toutes les cultures en système pluvial ou
irrigué. Dans sa partie annuellement inondée, les paysans et les
paysannes font la culture du riz sur plusieurs milliers d'hectare de terres
humidifiées par les pluies et naturellement arrosées par les eaux
des crues. Ils obtiennent des rendements de 4 t/ha sans engrais et avec peu de
frais. Depuis 2013, la culture irriguée du riz en saison sèche
s'est accrue de façon extraordinaire. Elle est pratiquée dans les
dépressions asséchées de la Plaine sur une superficie
totale estimée entre 1.500 et 2 000 ha Les paysans font usage des
motopompes pour l'irrigation des parcelles en prélevant les eaux des
fleuves ou les eaux souterraines à travers les forages agricoles
réalisés par les ONG locales, le PRODEBALT et les
concernés (Aboukar, 2012). Ils ont des rendements variant de 6 à
8 t/ha sans aucun produit chimique (engrais et pesticides). À la
périphérie Nord, Ouest et Sud-ouest de la Plaine, les
agriculteurs profitent de l'humidité du sol après le retrait des
eaux des inondations ou de la fin de la saison des pluies pour cultiver le
sorgho de contre saison sur des superficies à perte de vue. Ils
obtiennent entre 3,5 à 6 t/ha de rendements sans engrais mais font
usages presque tous des herbicides. De la localité de Zimado jusqu'au
Nord de la ville de Logone-Birni, les paysans exploitent des vastes terres sur
le long du fleuve Logone pour la culture irriguée des maraichers. Leurs
produits sont vendus sur les marchés de Kousseri et exportés vers
le Tchad et le Nigéria.
Au vu de ce qui précède, nous pouvons
déduire que les questions de l'inondation demeurent difficiles à
gérer et à maîtriser dans la plaine en
général et dans le village Arainaba en particulier. Plusieurs
auteurs ont essayé d'aborder ces différentes questions dans le
contexte de leurs recherches afin de pouvoir y apporter leur contribution
à mieux connaitre les risques sanitaires liés à
l'inondation.
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
26
Il sera question dans ce chapitre de présenter la zone
d'étude, la méthodologie de collecte et d'analyse des
données.
II.1. Présentation de la zone d'étude
II.1.1.Localisation géographique
La plaine d'inondation du fleuve Logone est située dans
la Région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Elle est située
entre le 10°50' et 12°10' de Latitude Nord. Cette plaine couvre une
superficie d'environ 8000km2. Elle est périodiquement et
naturellement inondée par des eaux provenant essentiellement des
débordements du fleuve Logone. Elle reçoit également des
eaux provenant des cours d'eau des monts Mandara. Encore appelée
yaéré (ou plaine périodiquement inondable en
langue locale). Cette plaine comprend le Parc National de Waza, le sanctuaire
faunique exceptionnel classé « aire protégée »
au Cameroun, la Réserve de la Biosphère sur le plan mondial
(GEPIS, 2000 ; Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003).
Figure 1 : Carte de la localisation de la zone
d'étude
27
II.1.2. Milieu physique
? Climat
La plaine du Logone fait partie du bassin du Lac Tchad. Elle
est aux prises avec une sécheresse persistante (Mahe et al.,
1991 ; L'Hôte et al., 2002).
L'Extrême-Nord du Cameroun est soumis à un climat de type
soudano-sahélien caractérisé par une saison sèche
qui dure sept (07) mois (de Novembre à Mai), et une saison des pluies
d'une durée de cinq (05) mois (de juin à octobre). Les mois de
juillet et d'août cumulent à eux seuls les deux tiers du total
pluviométrique annuel. Sighomnou (2003) a relevé que l'essentiel
des eaux responsables de la submersion de la plaine est engendré par des
précipitations plus importantes sur le bassin du Logone (Monts Mandara
situés à 100 km et les montagnes de l'Adamaoua situées
à 500 km), où la pluviométrie est comprise entre 1100 et
1700mm. La température moyenne annuelle se situe autour de 28°C,
avec des moyennes mensuelles maximales de 36°C en Mai et minimum de
22°C en Décembre (Ledauphin, 2006). En saison sèche,
l'amplitude quotidienne est très forte de 10° à 15°C,
alors qu'elle est faible en saison des pluies (Ledauphin, 2006 ; Loth,
2004).
28
Tableau 4 : Pluviométrie annuelle moyenne
dans la Plaine d'Inondation de 1989 à 2018
|
janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
1989
|
0,01
|
0,00
|
0,01
|
6,93
|
52,73
|
107,18
|
146,22
|
226,06
|
106,74
|
59,56
|
0,18
|
0,00
|
1990
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
10,68
|
29,35
|
76,07
|
151,95
|
104,49
|
80,05
|
36,98
|
2,41
|
4,78
|
1991
|
0,00
|
0,00
|
0,15
|
23,69
|
113,77
|
103,07
|
145,57
|
256,66
|
60,10
|
22,33
|
0,00
|
0,00
|
1992
|
0,00
|
0,00
|
3,95
|
11,75
|
29,95
|
57,10
|
137,53
|
235,71
|
136,73
|
39,57
|
1,40
|
0,00
|
1993
|
0,00
|
0,00
|
0,06
|
19,10
|
96,26
|
45,36
|
146,61
|
159,41
|
85,01
|
16,50
|
0,11
|
0,00
|
1994
|
0,00
|
0,27
|
0,00
|
30,92
|
54,71
|
92,14
|
196,70
|
290,75
|
179,76
|
38,17
|
0,11
|
0,00
|
1995
|
0,11
|
0,00
|
2,06
|
27,41
|
27,72
|
88,80
|
173,24
|
204,84
|
124,63
|
52,60
|
0,51
|
0,00
|
1996
|
0,00
|
0,00
|
1,56
|
16,54
|
73,51
|
99,07
|
130,72
|
180,34
|
76,23
|
46,55
|
0,00
|
0,00
|
1997
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
110,40
|
30,75
|
55,46
|
147,57
|
160,01
|
72,90
|
44,13
|
10,54
|
0,00
|
1998
|
19,57
|
0,00
|
0,00
|
1,55
|
36,08
|
58,55
|
94,53
|
181,81
|
135,56
|
34,48
|
2,68
|
3,40
|
1999
|
0,00
|
1,29
|
0,00
|
60,46
|
36,88
|
68,12
|
240,48
|
225,37
|
114,74
|
57,12
|
1,62
|
0,00
|
2000
|
0,00
|
0,00
|
2,01
|
0,00
|
20,97
|
94,41
|
201,13
|
177,38
|
103,05
|
40,79
|
0,00
|
0,00
|
2001
|
0,00
|
0,00
|
0,87
|
0,90
|
32,55
|
95,55
|
154,68
|
209,10
|
242,05
|
15,17
|
0,00
|
0,00
|
2002
|
0,00
|
0,43
|
0,37
|
85,87
|
12,86
|
51,77
|
146,48
|
187,28
|
103,06
|
74,95
|
0,88
|
0,37
|
2003
|
0,00
|
0,00
|
0,11
|
16,22
|
83,47
|
90,46
|
166,41
|
222,33
|
83,54
|
42,14
|
0,63
|
0,00
|
2004
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
72,42
|
71,62
|
211,31
|
124,13
|
100,76
|
20,67
|
2,01
|
0,00
|
2005
|
0,00
|
0,00
|
1,35
|
7,93
|
70,22
|
110,81
|
149,85
|
206,88
|
110,58
|
32,22
|
0,00
|
0,00
|
2006
|
2,10
|
4,52
|
1,19
|
3,89
|
73,54
|
77,83
|
173,67
|
250,83
|
126,46
|
28,15
|
2,87
|
0,00
|
2007
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
9,03
|
31,49
|
90,51
|
171,68
|
180,11
|
132,84
|
42,78
|
11,05
|
0,00
|
2008
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
8,30
|
55,31
|
51,02
|
220,59
|
222,97
|
133,51
|
20,86
|
0,00
|
0,00
|
2009
|
0,00
|
0,00
|
0,02
|
34,06
|
24,23
|
65,57
|
149,75
|
201,94
|
61,78
|
46,72
|
0,00
|
0,00
|
29
2010
|
0,00
|
0,00
|
1,87
|
7,82
|
43,19
|
63,00
|
256,71
|
177,31
|
132,36
|
55,13
|
0,39
|
0,00
|
2011
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
14,18
|
16,67
|
120,67
|
129,15
|
283,80
|
153,71
|
20,47
|
0,00
|
0,00
|
2012
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
3,95
|
55,44
|
89,72
|
135,14
|
267,97
|
117,03
|
25,82
|
0,47
|
0,00
|
2013
|
0,00
|
0,00
|
1,82
|
2,32
|
37,51
|
43,34
|
116,08
|
243,97
|
111,03
|
29,74
|
0,00
|
1,11
|
2014
|
0,00
|
1,02
|
1,11
|
4,06
|
67,86
|
30,27
|
122,25
|
159,19
|
128,01
|
28,40
|
0,17
|
0,00
|
2015
|
0,00
|
0,00
|
13,66
|
1,97
|
16,14
|
151,63
|
221,88
|
127,05
|
172,77
|
33,16
|
1,42
|
0,00
|
2016
|
0,00
|
0,00
|
8,65
|
21,58
|
69,59
|
105,87
|
209,84
|
204,84
|
161,77
|
31,11
|
0,00
|
0,00
|
2017
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
16,97
|
35,58
|
93,66
|
144,98
|
186,28
|
100,15
|
31,59
|
9,95
|
0,00
|
2018
|
0,00
|
0,00
|
1,82
|
9,81
|
56,72
|
93,81
|
241,09
|
219,30
|
109,39
|
12,18
|
4,73
|
0,00
|
Source : Données de la station
méteorologie de kousseri,2018
Ce tableau montre que la saison pluvieuse dans la plaine atteint
son pic au mois d'Aout de1989 à 2018.
30
II.1.3. Sols et végétation dans la plaine
du Logone
La région de l'Extrême-Nord Cameroun est
caractérisée par deux zones phytogéographiques :
soudanienne dans la partie sud et sahélienne dans la plaine du Logone
(Seignobos et Lyébi-Mandjek, 2000). Une partie du vaste bassin de Lac
Tchad est souvent remplie de sédiments apportés par les eaux
d'inondations. Ces sédiments sont constitués des matériaux
sableux et argileux dépendant des processus géologiques et du
matériau parental à partir duquel ces sédiments ont
dérivé. La présence des dépôts des dunes et
de sables marque l'étendue du Lac. Les eaux d'inondations favorisent une
accumulation et une bonne répartition des substances alluvionnaires
(Mvondo et al., 2003). Les sols de la plaine d'inondation sont riches
en argile et cette richesse leur confère des propriétés
physiques et chimiques bénéfiques pour l'inondation
périodique de la plaine (Mvondo et al., 2003).
La végétation rencontrée dans cette zone
est une savane sèche avec une prédominance d'espèces
annuelles et nourrit chaque année après le retrait des eaux plus
de 300000 bovins et ovins venant essentiellement des pays membres de la
commission du Bassin du Lac Tchad (ACEEN, 2007). Cette végétation
très diversifiée ; la plaine du Logone procure de nombreuses
utilisations notamment dans l'alimentation animale et humaine et dans la
pharmacopée. De nombreuses études (Mvondo et al., 2003)
réalisées dans la plaine révèlent la
présence des formations végétales d'une rare
variété. Les espèces annuelles sont largement
influencées par la durée et la profondeur de l'inondation et les
conditions de sol. Dans la portion de la plaine incluant le PNW,
vetiverianigritana est l'herbe la plus dominante. S'agissant des
espèces végétales pérennes, on peut citer entre
autres : le calotropisprocera le palmier rônier, exploité
pour la vannerie et le palmier doum. Les terres exondées et les cordons
dunaires sont les domaines de la savane à Acacia, Balanite, ziziphus
et Tamarindusla partie centrale. Le yaéré
proprement dit est une prairie herbacée inondable, presque partout
ailleurs, abonde la savane boisée ou herbacée à Acacia
albida. Cette végétation a subi une forte modification avec
une tendance à la prédominance des ligneux pérennes suite
aux effets de divers facteurs notamment le changement climatique, la baisse des
inondations et la pression humaine (Loth, 2004).
31
II.1.3. Faune et biodiversité de la zone
d'étude
La plaine du Logone constitue un véritable
réservoir de ressources fauniques halieutiques et pastorales.
Grâce à la présence de deux parcs nationaux (Waza et
Kalamaloué), la région abrite une flore et une faune très
riches, et offre un cadre propice où les oiseaux d'eau d'Europe viennent
séjourner pendant la période hivernale.
? Mammifères
La plaine de Waza-Logone abrite une trentaine d'espèces
de grands mammifères parmi lesquels l'éléphant
(Loxodontasp.), la girafe (Giraffacamelopardalis), le lion
(pantheraleo), l'hyène zébrée (Hyaenahyaena,
Crocutacrocuta) (Loth, 2004 ; Scholte, 2005). D'après Ledauphin
(2006), la construction du barrage de Maga en 1979 aurait eu un effet sur la
quantité et la diversité des mammifères de la zone. En
effet, suite à la construction de ce barrage, il y a eu un remplacement
progressif des graminées pérennes par des graminées
annuelles qui déprécient rapidement après l'inondation et
une tendance des espèces ligneuses à coloniser l'espace. Au
niveau de la grande faune, les incidences de ces modifications ont
été multiples : disparition d'espèces telles que le cobe
défassa ( Kobusellipsiprymnus) et le guépard (
Acinonyxjubatus) , diminution spectaculaire des effectifs de certaines
espèces dépendant de la plaine d'inondation pour leur
alimentation dont de cobe de Buffon ( Kobus kob) , l'hippotragus (
Hippotragus equinus ) et le damalisque ( Damaliscuskorrigum )
, tandis que d'autres plus inféodées à la
végétation arbustive et arborée voyaient leurs effectifs
augmenter dont les gazelles à front roux ( Gazellarufifrons ) ,
les éléphants et les girafes . En plus, la migration
saisonnière de la faune s'est accrue. Afin de rechercher de nouveaux
pâturages, les animaux migrent hors du parc et s'exposent ainsi au
braconnage. Cependant, il faut dire que la construction du barrage de Maga n'a
pas été la seule cause de déclin de la grande faune de
Waza. Ledauphin (2006), a mentionné également le déficit
pluviométrique des années 70, la peste bovine et le braconnage
intensif.
Selon Ledauphin (2006), les effectifs des hippotragus, des
cobes de Buffon et des damalisques semblent, peu à peu, se reconstituer.
La population d'éléphants est, depuis quelques années, en
constante augmentation, ce qui cause des dégradations aux forêts
d'Acacia seyal, en posant de problèmes aux populations
riveraines, du fait des dégâts aux cultures commis lors de la
migration des pachydermes vers le Nord et le parc National de Kalamaloué
vers le Sud- Ouest (Loth, 2004). La population de lions semble, décliner
depuis les années 60. En l'espace d'une quarantaine
32
d'années, ces félins seraient, ainsi,
passés d'une centaine à une vingtaine d'individus. Pour autant,
ils continuent d'exercer une prédation significative sur le
bétail, tout spécialement, au Sud-ouest du PNW (Bauer, 2003).
? Oiseaux
La plaine d'inondation de Waza-Logone offre un cadre propice
où les oiseaux viennent y séjourner et constitue un des sites les
plus intéressants d'Afrique centrale en matière d'avifaune
(Ledauphin, 2006). Au total, 379 espèces ont été
identifiées dont 16 espèces migratrices concentrées pour
l'essentiel dans le Parc National de Waza (Loth, 2004).
? Poissons
Concernant l'ichtyo faune, la plaine du Logone est
quantitativement et qualitativement l'une des zones les plus riches du pays.
Plus de 56 espèces y ont été ainsi pêchées
parmi lesquelles Clariassp., Alestes
sp. et
Petrocephalusbovei.
II.1.4. Hydrologie de la zone
Le Logone et le Logomatya sont les seuls cours d'eau
permanents de la plaine d'inondation. Le reste du réseau hydrographique
est constitué de cours d'eau saisonniers et temporaires (ou mayo en
dialecte locale) issus des Monts Mandara, dont les deux principaux sont le mayo
Tsanaga et le mayo Boula. Ces mayo sont caractérisées par des
crues violentes qui durent juste le temps d'un orage, avec un débit qui
décroit rapidement de l'amont vers l'aval en raison des infiltrations
dans des alluvions (Mvondo et al., 2003). Chaque année, de
septembre à novembre, la plaine du Logone est inondée par les
eaux de débordement du fleuve Logone et des crues des tributaires des
Monts Mandara et du Lac de Maga (Mvondoet al., 2003). La baisse de
pluviométrie, qui est passée de 700 mm avant les années 70
à environ 500 mm vers les années 80, suite au changement
climatique global, a affecté l'étendue et la durée de
l'inondation (Loth, 2004).
Afin de réduire la dépendance de l'agriculture
vis-à-vis des précipitations et des inondations, les
autorités camerounaises ont, dans le cadre du projet rizicole
dénommé SEMRY (Société d'Expansion et de
Modernisation de la Riziculture de Yagoua), construit en 1979 un barrage
hydro-agricole sur les rives du fleuve Logone au niveau de la localité
de Maga. À la suite de ces aménagements, le système
hydrologique du yaéré a été
profondément perturbé. Réalisés après la
baisse du régime des précipitations dans la région, ces
aménagements ont accentué la
33
diminution du volume des inondations (Sighomnou, 2003) et cela
a sévèrement endommagé l'écosystème de la
plaine (Loth, 2004). Selon Sighomnou et Naah (1997), avec la construction du
barrage, la superficie totale inondée jadis a diminué de 60%.
En 1994, le régime hydrologique de la plaine a
été amélioré grâce à un vaste
programme de ré-inondation de la plaine de Waza-Logone entrepris par
l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ce programme a
consisté à l'ouverture de deux cours d'eau saisonniers connectant
le fleuve Logone à la rivière Logomatya à partir de
laquelle des flux d'eau significatifs inondent la plaine (Niasse et
al., 2004). Cette opération a permis d'augmenter partiellement
l'inondation de la plaine entrainant une amélioration rapide de
l'état de l'environnement naturel et par une reprise spectaculaire des
activités économiques liées à la crue (Mvondo
et al., 2003).
II.1.5. Milieu de vie
La plaine d'inondation du Logone et sa zone d'impact sont
depuis des siècles habitées par une multitude de
communautés ethniques et culturelles dont chacun ayant ses propres
intérêts par rapport à l'accès et à
l'utilisation des ressources naturelles de la plaine (Loth, 2004). Elles sont
composées essentiellement des Kotoko, des Mousgoum, des Arabes Choa, des
Foulbé et des Bornouang (Mvondo et al., 2003).
Les Arabes Choa représentent 42% de la population du
département du Logone et Chari (Mvondo et al., 2003). Ils
étaient, à l'origine, des pasteurs nomades. Se
déplaçant dans une région à cheval sur l'actuel
Tchad et l'actuel Soudan, ils vinrent coloniser les abords du Lac Tchad vers la
fin du 18ème siècle, se heurtant, alors aux
populations Kotoko. Avant les peuls et les Arabes Choa constituèrent la
première société de pasteurs nomades du Nord Cameroun. Ils
devaient, peu à peu, se sédentariser. Alternant, dans un premier
temps, culture pluviale de sorgho et transhumance, ils devaient, bientôt,
devenir de véritables agropastoralismessédentaires (Mvondo et
al., 2003). Eleveurs par excellence, les peuls, localement appelés
Foulbé se subdivisent en jamare'en, woila'en, Alijama'en, Adamke'en
et Anagamba'en. Ils sont arrivés dans la région vers la fin
du 17ème siècle (Scholte, 2005). Ils y seraient
arrivés par l'Ouest (le Mali). Les Foulbés sont, à l'heure
actuelle, des pasteurs nomades, ou semi-nomades, ou agro-pastoralismes
semi-sédentaires (Loth,2004). Ils sont particulièrement
présents à l'intérieur et aux alentours de la
34
plaine inondée, au Sud du parc National de Waza. Ils
pratiquent la transhumance à la recherche de bons pâturages pour
leurs bovins.
À ces populations sédentaires qui vivent dans
les secteurs exondés de la plaine, il faudrait ajouter les bergers
nomades qui viennent des différents pays de la région pour faire
paître leurs animaux en saison sèche de décembre à
mai. La population directement concernée par l'écosystème
du yaéré peut-être actuellement
évaluée à plus de 200000 habitants (ACEEN, 2007 ; Loth,
2004).
II.2. Principales activités
économiques
Selon Khari (2011), les principales activités
économiques pratiquées dans la zone dépendent des
ressources naturelles fournies par la plaine. Ces activités sont
fortement influencées par les saisons, lesquelles sont en particulier
caractérisées par l'absence ou la présence des pluies et
d'inondation. Par conséquent, les habitants de la plaine ont plusieurs
moyens d'existence, avec des degrés de spécialisation allant du
pastoralisme à l'agriculture en passant par la pêche et d'autres
activités économiques (Loth, 2004).
II.2.1. Elevage dans la plaine du Logone
L'élevage est une activité qui se pratique sur
une très longue période, durant toute la saison sèche,
soit pendant sept mois, d'octobre à mai (Loth, 2004).
La plaine d'inondation de Logone a toujours été
la zone de pâturage par excellence pour des milliers d'éleveurs
dans le bassin du Lac Tchad. En saison sèche, la plaine offre une
végétation verdoyante. C'est pour cette raison qu'elle est le
lieu d'attraction de milliers d'éleveurs (Loth, 2004).
La transhumance se caractérise par de
déplacements d'amplitude variée fortement liée à la
pluviométrie et à la recherche de pâturage et de points
d'eau. Ces mouvements permettent aux pasteurs de s'adapter aux contraintes
saisonnières de l'environnement sahélien et d'exploiter au mieux
les ressources pastorales des zones traversées (GEPIS, 2000). En
élevage transhumant, les animaux se déplacent selon un
schéma devenu classique. L'élevage nomade est l'apanage des
pasteurs Bororo et concerne surtout les petits ruminants. Les
déplacements s'effectuent dans des directions imprévisibles avec
pour seul souci la recherche des points d'eau et des pâturages. En
élevage extensif sédentaire, les troupeaux effectuent des
mouvements de très faible amplitude qui
35
consistent à paître aux environs du village dans
la journée. Dans ce type d'élevage, les animaux sont le plus
souvent confiés à un berger salarié (GEPIS, 2000).
Les bovins sont les principales espèces
présentes chez la plupart des éleveurs de la plaine, quoique
certains élèvent aussi d'autres espèces notamment les
ovins, les chameaux et les ânes. Par le passé, les effectifs
étaient constitués principalement de bovins des
départements du Diamaré et du Logone et Chari. Avec la
dégradation du climat dans l'ensemble du bassin du Lac Tchad, les bovins
ont sensiblement augmenté. En plus des animaux appartenant aux
éleveurs sédentaires que sont les Mousgoum, la plaine accueille
chaque année, de décembre à mai, plus de 300000
têtes de bovins et ovins venant d'origines divers : Niger, Nigeria, Tchad
et autres zones de la région de l'Extrême-Nord/Cameroun (ACEEN,
2007). Ces animaux exercent une forte pression sur les ressources pastorales de
la plaine déjà fragilisée par la baisse d'inondation et le
changement climatique. En plus des conflits qui arrivent occasionnellement
entre les éleveurs et les agriculteurs, ou entre les éleveurs et
les pêcheurs, les éleveurs font face à d'autres contraintes
notamment les maladies liées à l'eau telle que la douve du foie
et les parasites (digestifs, internes, et externes). La prédation des
animaux par les carnivores du PNW affecte l'élevage autour de la zone
périphérique du parc. Les pertes d'animaux dues à ces
contraintes sont estimées à 6,7% de la taille totale des
troupeaux (Loth, 2004). La plaine de Logone est une zone économiquement
importante pour le pastoralisme où les échanges commerciaux du
bétail et de lait ont lieu. Environs 300 têtes de boeufs sont
vendues chaque semaine dans les marchés environnants (Zimado, Pouss et
Mazera) pour alimenter d'autres grands réseaux de commercialisation de
bétail (Loth, 2004).
II.2.2. Pêche dans la plaine du Logone
La plaine d'inondation de Waza-Logone est l'une des zones de
pêche les plus productives d'Afrique. Le cycle de production des poissons
commence avec la saison des pluies (Khari, 2011). La pêche est une
activité importante dans la zone et notamment dans le Logone, les mares,
les canaux de pêche et le Lac de Maga. Elle est le domaine de
prédilection par excellence des Kotoko et des Mousgoum (Mvondo, 2003).
Ils ont développé depuis plusieurs siècles, un
système de gestion coutumière de la ressource halieutique et de
certains espaces sur l'aspect communautaire (ACEEN, 2007). En plus des
pêches locales (principalement Kotoko et Mousgoum), on distingue les
pêcheurs allogènes professionnels venant pour la plupart des
pays
36
voisins (Nigeria, Tchad, Mali) et les pêcheurs
saisonniers de la zone de Yagoua qui passent environ deux mois dans la plaine
(mi-octobre à décembre). Ceux venant des pays voisins sont
vecteurs de nouvelles technique de pêche souvent dévastatrices de
la ressource.
Figure 2:Piège à poisson dans
la plaine, filet à maille inferieur 40mm Source :
Cliché ACEEN, 2017
II.2.3. Agriculture
L'agriculture est la principale activité de production
dans la plaine d'inondation de Logone et implique toutes les ethnies. Elle
s'étale sur pratiquement toute l'année. Cette activité
occupe des milliers de personnes dans la plaine de Waza-Logone (Mvondo et
al., 2003). Un recensement réalisé par le projet Waza-Logone
en 1996 a montré que sur les 200000 personnes vivant dans la
région dont 140000 en milieu rural, 25% de cette population rurale
pratique l'agriculture comme activité principale et 34% comme
activité secondaire. Les principales cultures sont le sorgho et le riz.
Les productions sont destinées principalement à la consommation
familiale. La production annuelle par ménage varie entre 0,5 et 3,5
tonnes à l'hectare pour le sorgho, de 0,5 à 4 tonnes pour le riz
paddy. Parmi les produits agricoles, le riz a la plus haute production et est
vendu sur les marchés de la plaine d'inondation. Une enquête
réalisée en 1996
37
par le projet Waza-Logone a montré que le revenu net
annuel provenant de l'agriculture variait entre 20000 à 250000 FCFA par
ménage (taille moyenne de 11 personnes) et l'investissement moyen par
ménage agricole était estimé à 24000 FCFA
(Loth,2004).Les rendements pourraient doubler si les cultures n'étaient
pas affectées par les ennemis de culture tels que les oiseaux
migrateurs, les insectes et pour les champs localisés dans les environs
du Parc National de Waza, les animaux sauvages. Selon les années, les
inondations excessives entrainent aussi des pertes de récolte. Les
pertes totales causées par les facteurs ci- dessus sont estimées
à 50 % de la production potentielle de l'ensemble de la région
(kouokam, 2004).
II.2.4. Autres activités économiques
En plus des principales activités économiques
telles que l'élevage, la pêche et l'agriculture, plusieurs
personnes sont engagées dans d'autres activités
génératrices de revenus notamment le tourisme, la vente du bois,
la collecte de la gomme arabique et l'artisanat. Ces activités sont
réalisées au moment où les principales activités
deviennent importantes (Loth, 2004). La valeur touristique de la zone est
surtout liée à la présence du PNW qui reçoit en
moyenne 6000 touristes qui viennent surtout admirer les
éléphants, les lions et les autruches. Les
yaérésau moment de l'inondation constituent aussi
d'autres attractions touristiques de la zone (Ledauphin, 2006 ; Mvondo et
al., 2003). Ces dernières années, le nombre de visiteurs
dans la zone a connu une baisse du fait de la résurgence de
l'insécurité dans la zone et l'irrégularité des
vols desservant la région. Cependant, il faut aussi relever que les
retombées du tourisme pour les populations locales sont, par ailleurs
relativement faibles, mais non négligeables (Ledauphin, 2006). Ce qui
augmenterait l'attitude conflictuelle entre les populations riveraines et les
autorités du parc (Loth, 2004). Cette attitude de la population se
manifeste par es incursions fréquentes dans le parc. Ces incursions sont
confirmées par les arrestations fréquentes faites par le service
de la Conservation de PNW. Ainsi, selon le Conservateur du Parc, pendant les
trois premiers trimestres de 2009, 17 bergers ont été
appréhendés, 17 camps de braconniers ont été
détruits ainsi que 12 fumoirs à poissons (Kembou, 2009).
Dans le présent chapitre, il a été
question de faire une présentation de la plaine d'inondation du Logone
dans sa globalité. Cette présentation a été faite
sur différents axes qui ont permis de mieux cerner la zone. Pour ce
faire, plusieurs volets ont été abordés notamment sur sa
position géographique. Il ressort que c'est une zone qui est
inondée de façon périodique, naturellement par
38
des eaux qui proviennent essentiellement des
débordements du fleuve Logone. Une partie de ses eaux provient aussi des
cours d'eau des monts Mandara. Son appellation traditionnelle
yaéré signifie en langue locale plaine
périodiquement inondable.
II.3. Matériel
II.3.1.Matériels de terrain
Le matériel suivant a été utilisé
pour la réalisation de cette étude :
? Une fiche d'enquête adressée à la
population pour la collecte des données ;
? Un équipement de protection individuel pour le terrain
à l'instar d'une paire de bottes,
cache nez ;
? Une carte de la zone d'étude pour le repérage sur
le terrain ;
? L'appareil GPS pour la prise des coordonnées
géographiques de la zone d'étude ;
? L'appareil photo-numérique pour la prise des images.
II.3.2. Outils de collecte des données
La collecte des données est un élément
crucial du processus de recherche scientifique. Elle permet au chercheur de
rassembler le matériel empirique sur lequel il va fonder sa recherche.
Elle est le processus qui permet d'obtenir l'information nécessaire pour
chaque unité sélectionnée de l'enquête. Dans cette
phase de collecte de données le chercheur choisis une approche en
fonction de type de recherche qu'il voudrait mener. Ainsi, il a
été élaboré un questionnaire administré aux
personnes cibles pouvant fournir des informations.
II.3.3. Recherche documentaire
La recherche documentaire est l'un des outils de collecte des
informations dans le cadre d'une étude scientifique. Elle permet de
trouver des informations dans les écrits de divers auteurs qui ont
traité de la question ayant trait à notre thème
d'étude et celle-ci constitue une base solide servant au chercheur que
nous sommes de développer une argumentation bien ficelée.
Dans le cadre de cette étude, nous avons
consulté les articles, des rapports, dictionnaires et des ouvrages
traitant plus ou moins sur la question des inondations. Pour déployer
cet outil, le choix s'est porté sur la Bibliothèque de la
délégation régionale du MINEPAT de Maroua, des
mémoires et les rapports des activités menées par rapport
à notre thème au sein de la bibliothèque de
39
l'ACEEN. Ainsi, les données de sources secondaires nous
ont aussi permis d'approfondir nos recherches d'une part, et d'autre part
d'élargir notre champ de recherche.
II.3.4. Méthode par questionnaire (fiche
d'enquête)
Considéré comme l'un des outils les plus
utilisés pour collecter les données, le questionnaire est
rédigé avec des questions ouvertes et fermées, logiques,
méthodiques et rigoureux pour mener une investigation administrée
à une population cible dont le but essentiel est d'obtenir des
données qualitatives et quantitatives facilement analysable.
II.3.5. Observation
L'observation est un instrument de collecte des données
qui permet de recueillir des informations sans soumettre les sujets à un
test particulier. Selon Karl WEICK, 1987, l'observation est la
sélection, la provocation, l'enregistrement de l'ensemble des
comportements et de l'environnement qui s'appliquent aux organismes in situ. La
méthode par observation directe, qui est une méthode
d'investigation empruntée aux sciences physiques et naturelles, elle est
transposée aux sciences humaines et sociales pour son caractère
manifeste et non interprétatif. Elle consiste en un contact direct, sans
intermédiaire, avec une réalité sociale. Elle permet de
saisir les phénomènes sur le vif et de ne pas dépendre des
réponses des enquêtés. La finalité est de porter un
diagnostic c'est-à-dire, rendre les faits scientifiquement intelligibles
et de reconstruire les logiques liées aux comportements.
Au cours de nos descentes sur le terrain, l'accent a
été mis sur le niveau de la vulnérabilité de la
population face aux inondations et leurs répercussions sur la
santé de la population dans le village Arainaba. Ainsi, dans le cadre de
cette étude, l'enquête a été notre principale
méthode d'investigation et a été menée pendant la
période de juin. Elle a été opérationnalisée
sur le terrain par trois principales techniques notamment l'observation directe
de notre zone d'étude, les entretiens auprès des certaines
autorités notamment le chef du village et l'enquête par
questionnaire auprès de la population de la zone d'étude.
40
II.3.6. Echantillonnage
Pour ce fait, nous avons enquêtés 120 personnes
dans le village Arainaba répartis comme suit : 18 femmes et 102 hommes.
Pour notre étude, l'échantillonnage de type probabiliste ou
aléatoire est mis en exergue. Car avec la méthode probabiliste ou
aléatoire, chaque élément constitutif de
l'échantillon a la même probabilité d'être
tiré et surtout dispose les mêmes caractéristiques que la
population mère. En claire il s'agit tout simplement de
l'échantillonnage aléatoire simple, car les individus qui
composent cette population n'ont fait l'objet d'aucun groupement avant le
tirage.
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET
DISCUSSION
41
Dans ce chapitre, il est question de présenter l'impact
des inondations notamment sur les dégâts causés, l'ampleur
qu'à l'inondation dans la localité, les effets sur le mode de
construction et sur l'état de santé de la population dans le
village Arainaba.
III.1 Approche descriptive des différentes
variables de la recherche
Le dépouillement des questionnaires issus de notre
enquête nous a permis d'obtenir des données et de les
présenter sous forme de diagrammes en bâton, circulaires, des
tableaux statistiques avec des fréquences en pourcentage.
III.1.1. Caractéristiques
socio-économiques
Cette partie présente quatre différents variables
qui sont : Le sexe, l'âge, situation matrimoniale, ethnie, religion,
niveau d'instruction et l'activité principale.
III.1.1.1. Genre des personnes
enquêtées
Nos investigations sur le terrain nous ont permis de collecter
les données sur le sexe des personnes enquêtées dans cette
localité. Ces résultats sont représentés dans la
figure 3 ci-dessous.
Genre
15%
85%
Homme Femme
Figure 3: Répartition des personnes
enquêtées par sexe
42
Il ressort de la figure 3 que sur les 120 personnes
enquêtées dans la zone d'étude, nous avons une
répartition de 102 hommes soit un taux de 85 % et 18 femmes, soit un
taux de 15 %. Le nombre élevé des hommes peut s'expliquer par
leur forte implication dans la lutte contre les problèmes de
l'inondation.
III.1.1.2.Répartition des personnes
enquêtées par tranche d'âges
Les données collectées sur le terrain nous ont
permis d'avoir les résultats sur la tranche d'âge de la
population. Ces résultats sont illustrés dans la figure 4
ci-dessous.
Effectifs
50
|
|
45
|
45
|
|
|
|
|
40
|
|
|
37
|
35
|
|
|
|
|
|
30
|
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
13
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20-29 30-39 40-49 50-plus
|
Tranche d'âge(ans)
Figure 4 : Tranche d'âge des personnes
enquêtées
L'examen de cette figure 4 révèle que 89,66 % de
la population d'Arainaba est âgée de moins de 50 ans. Cette
tranche d'âge correspond à celle des jeunes. Il en est de
même pour les personnes du troisième âge (60 ans et plus)
qui représentent quant à eux 10,83 % de la population totale.
Ainsi, L'étude comparative de cette tranche d'âge nous prouve le
caractère plus jeune de cette population avec un taux de vieillissement
assez faible.
III.1.1.3. Situation matrimoniale des personnes
enquêtées
Après nos investigations sur le terrain, nous avons eu
à collecter les données sur la situation matrimoniale des
personnes enquêtées. Ces résultats sont
représentés dans la figure 5 ci-dessous.
Statut matrimonial
Marié
81%
Celibataire
19%
Marié Celibataire
43
Figure 5 : Situation matrimoniale des
personnes enquêtées
Au regard de cette figure 5, nous constatons que 81% des
personnes enquêtées sont mariés et 19% seulement sont
célibataire.
III.1.1.4. Ethnies des personnes
enquêtées
Après nos investigations sur le terrain, nous avons eu
à collecter les données sur l'ethnicité de la population.
Ces résultats sont représentés dans la figure
6.
Ethnie
Kotoko Mousgoum Massa
Mas
2%
Mousgoum
97%
Kotoko sa
%
Figure 6 : Répartition des groupes
ethniques
44
Il ressort dans cette figure 6 que les personnes
enquêtées font partie des ethnies retrouvées dans la plaine
d'inondation du Logone. Il s'agit notamment des Kotoko, Mousgoum, et les Massa.
L'ethnie la plus représentée dans notre zone d'étude est
celle des Mousgoum avec un taux de 97,50%. La particularité de cette
ethnie se traduit par le fait qu'elle est majoritairement constituée des
agriculteurs qui, depuis la nuit des temps cette activité s'est
transmise de génération en génération. Puis elle
pratique également la pêche pour pouvoir se nourrir au
quotidien.
III.1.1.5. Niveau d'instruction des personnes
enquêtées
Les données récoltées sur le terrain nous
ont permis d'avoir les résultats sur le niveau d'instruction de la
population. Ces résultats sont illustrés dans la figure
7.
Effectifs
90
|
85
|
80
|
|
|
|
70
|
|
|
|
60
|
|
|
|
50
|
|
|
|
40
|
|
|
|
30
|
|
|
26
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
0
|
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire Universitaire
Illétré
|
Niveau scolaire
Figure 7 : Niveau d'instruction des personnes
enquêtées
La figure 7 nous ressort le niveau d'étude des
personnes enquêtées. Parmi ces personnes, les statistiques sur le
niveau d'étude nous ont ressortie les données suivantes. Sur un
total de 120 personnes enquêtées nous dénombrons
26personnes, soit 21,66 % qui n'ont jamais étaient à
l'école, 85 personnes ont fait le primaire soit 70,83%, 08 personnes ont
fait le secondaire et 01personne seulement a eu la chance de franchir
l'Université soit 0,83 % de l'effectif total. Cela
45
est dû au fait qu'il y a manqué
d'établissements scolaires dans cette localité que ce soit
primaires ou secondaires. Cette forte tendance du manque d'éducation
dans cette localité s'explique par le fait que les parents n'accordent
pas trop d'importance à l'école. Par conséquent celle-ci
est ignorante des conséquences environnementaux et sanitaire que peut
avoir l'inondation. Pour cela, des efforts de sensibilisation et des formations
en matière d'hygiène et assainissement doivent être faites
dans cette localité.
III.1.1.6. Activités principales des personnes
enquêtées
Nos investigations sur le terrain nous ont permis de
récolter les données sur les activités principales des
populations d'Arainaba. Ces résultats sont représentés
dans le tableau 5 ci-dessous. Ainsi, sur les 120 personnes
enquêtées, nous avons 68,33% qui sont de agriculteurs, qui
constituent plus de la moitié de la population enquêtée, 20
% sont des pêcheurs. Le taux élevé d'agriculteurs et
pêcheurs s'explique par le fait que la population se trouve en zone
rurale, et dont l'activité principale est l'agriculture et la
pêche. Par contre le faible taux de pêcheurs peut s'expliquer par
le fait que la zone, bien qu'elle soit qualifiée de zone inondable elle
ne l'est que pendant trois (3 mois) durant l'année. Par
conséquent l'absence d'eau sur une bonne partie de l'année
explique le fait que peu de personnes s'intéressent à
l'activité de pêche.
Tableau 5: Activités principales des
enquêtés
Activités des enquêtés Effectifs
Fréquence (%)
Agriculture 82 68,33
Pêche 24 20
Commerce 13 10,33
Agent de l'Etat 01 0,83
Total 120 100
III.2. Connaissances sur les inondations dans le
terroir enquêté
III.2.1. Durées des personnes
enquêtées dans le village
Nos investigations sur le terrain nous ont permis de collecter
les données sur le nombre d'années que nos enquêtés
ont eu à passer dans cette localité. Ces résultats sont
représentés dans le tableau 6 ci-dessous. Ainsi, sur les 120
personnes enquêtées dans le terroir d'étude, 25
46
personnes ont une durée comprise entre 0 à 30
ans soit un taux de 20,82% et 95 personnes ont une durée comprise entre
31 à 60 ans, soit un taux de 79,16%.Cette tendance nous permet de
déduire que la majorité des personnes ont duré dans le
village par conséquent elle est constituée principalement
d'autochtone.
Tableau 6: Nombre d'années des
enquêtés dans la localité
Durée de dans le village Effectifs
Fréquence(%)
0-10 ans 02 1,66
11-20 ans 20 16,66
21-30 ans 03 2,5
31-40 ans 45 37,5
41-50 ans 37 30,83
51 ans Plus 13 10,83
Total 120 100
III.2.2. Année de la survenu de l'inondation
dans les ménages enquêtés
La figure 8 ci-dessous présente l'année de la
survenu de l'inondation dans les ménages enquêtés dans le
terroir enquêté.
100
90 86
80
70
30
20
10 0 0 0
0
2000-2002 2003-2005 2009-2011 2018-2020
Effectifs
60
50
40
Période (année)
Figure 8 : Période de la survenue de
l'inondation dans les ménages enquêtés
47
Il ressort de la figure 8 que, sur les 120 personnes
interrogées, 86 personnes, soit 71,66% affirment qu'ils étaient
inondés en 2018 à 2020, 20 personnes, soit 16,66% disent qu'en
2015 à 2017 et 14 personnes, soit 11,66% disent qu'en 2012 à
2014.
En effet, le changement du régime de l'hydrologie de la
plaine est aujourd'hui à l'origine des inondations dévastatrices,
l'hydrologie de la Plaine du Logone, a toujours eu une dimension
aléatoire comme dans les écosystèmes humides. C'est
pourquoi, depuis 2012, les communautés de la Plaine du Logone à
l'instar du village Arainaba sont affectées presque chaque année
par les inondations qui sont pourtant à la base de son existence. Il est
partout admis et prouvé que ce soit au Sahel ou dans les zones
tropicales que « sans eaux pas de Plaine d'inondation et pas de plaine
d'inondation sans eaux ». La vulnérabilité du village depuis
2012 est due à de l'augmentation de la durée des inondations, les
aménagements qui se font dans la plaine, les endiguements de rives de
cours d'eau et de la surface inondée observés dans son
régime hydrologique. Ce constat a été également
fait par Hangnon et al.(2015), qui ont montré que depuis de
nombreuses années, les inondations sont plutôt liées
à un développement mal maîtrisé et au type
d'aménagements du sol.
III.2.3. Raison d'installation des personnes dans le
village
La figure 9 ci-dessous nous donne la raison d'installations
des personnes enquêtées dans le village Arainaba.
68,33%
Raisons d'installation
25%
6,66%
Agriculture Pêche Autochtone
Figure 9 : Raison d'installation dans la
localité
Au regard de la figure 9, les statistiques sur la raison
d'installation dans le village nous ont ressortie les données suivantes.
Sur les 120 personnes interrogées, 6,66% personnes affirment que la
principale raison de leurs installations dans le village est la pêche.
25% affirment que pour lutter contre l'autosuffisance alimentaire, ils sont
obligés d'accroitre durablement leur productivité dans les
systèmes d'exploitation agricole qui leur permettront de subvenir
à leurs besoins élémentaires notamment se nourrir, 68,33%
sont des autochtones. Les nombres élevés des autochtones peuvent
s'expliquer par les faits qu'ils sont constitués en majorité des
riverains de la plaine du Logone et par conséquent possèdent
assez des terres pour l'agriculture favorisant ainsi leur développement.
Tandis que le reste des peuples sont moins représentés parce
qu'ils ne sont pas autochtones et ne possèdent pratiquement pas des
terres pour permettre leur développement.
III.2.4. Causes de l'inondation dans le terroir
enquêté et ampleur de l'inondation dans le village
Les données récoltées sur le terrain nous
ont permis d'avoir les résultats les causes de l'inondation dans la zone
d'étude. Ces résultats sont illustrés dans la figure 10
ci-dessous
9,16%
16,67%
14,17%
Endiguement de rives de cours d'eau Eaux des crues
Aménagements hydro-agricoles Installations dans les zones
à risques
60%
48
Figure 10 : Causes de l'inondation dans le
village Arainaba
49
La figure 10 présente les données recueillies
suivant la répartition des causes de l'inondation dans le terroir
enquêté. En effet, la majorité des personnes
enquêtées affirment que les causes des inondations contrairement
à ce qui pourrait penser, ne sont pas le fait de fortes pluies. La Pluie
d'après les enquêtés n'est pas la raison de leur malheur.
Les raisons sont tout autres, sur les 120 personnes interrogées, 72
personnes soit un taux de 60% affirment que la cause de l'inondation est due
à l'endiguement de rives de cours d'eau, 14,17% affirment la cause est
due aux eaux des crues, 16,67% affirment que la cause est plutôt due aux
aménagements qui se font dans la plaine du Logone et enfin 9,16% des
personnes affirment que certaines personnes se sont installées dans les
zones à risques.
En effet, les données issues des questionnaires, tout
comme celles issues des personnes ressources, jettent un doigt accusateur sur
la construction et la gestion de la digue. Une partie des répondants
affirment que depuis la construction de la digue côté Tchad, une
montée des eaux s'observe de plus en plus dans les villages qui sont
situés le long du fleuve Logone. D'après les personnes ressources
de la plaine du Logone, la construction de la digue du côté de
Tchad n'a pas pris en compte les villages qui se situent de l'autre
côté de la digue (du côté Cameroun). Les
résultats de l'étude descriptive d'Ashley (2008) ont mis en
évidence l'activité humaine et les risques d'inondation, selon
l'auteur, en zone inondable le développement économique constitue
l'un des principaux facteurs aggravant la vulnérabilité. De plus,
les aménagements à l'instar de l'aménagement agricole et
la déforestation modifient les conditions d'écoulement, tout en
diminuant les champs d'expansion des crues.
50
Figure 11 : Projet d'aménagement
hydro-agricole au coeur de la Plaine Source : Archive
ACEEN, 2019
III.2.5. Période et conséquences
d'inondations
À la suite de nos investigations sur le terrain, nous
avons recueilli des données sur les mois où les inondations sont
plus élevées. Sur les 120 enquêtées 98 personnes,
soit 81,66% affirment que c'est le mois août, 13 personnes, soit 10,83%
affirment que c'est le mois d'octobre. En effet, Ce tableau montre que la
saison pluvieuse dans la plaine atteint son pic au mois d'Août.Dans le
même ordre d'idée, l'étude de Achille Ibrahim ( 2012) ont
montré que la region de l'Extrême-Nord Cameroun où les
ressources en eau sont presque exclusivement tributaires des pluies qui
assurent la recharge des nappes d'eau souterraine et le remplissage des lacs a
été inondée pendant la période allant d'aout
à septembre 2012.
51
Tableau 7 : Mois où les inondations sont
plus élevées
Mois Effectifs Fréquence (%)
Août 98 81,66
Septembre 13 10,83
Octobre 09 7,5
Novembre 00 00
Total 120 100
.
III.2.6. Perception des personnes
enquêtées sur la perte en vie lors d'inondation
La figure 12 ci-dessous présente les résultats
de la perception des enquêtés sur la perte en vie humaine lors
d'inondation.
Perception des enquêtées sur la perte en
vie en periode d'inondation
2-Morts 1-Mort 3-Morts 0-Morts
5%
15%
50%
30%
Figure 12 : Répartition des personnes
par rapport aux décès dus à l'inondation
L'observation qui se dégage de la figure 12 est que 95%
de la population affirme qu'il y'a effectivement eu perte en vie humaine dans
leur famille lors d'une inondation. Ainsi, le nombre estimé des morts
dû aux inondations tourne autour de dix (10) personnes. En effet,
plusieurs personnes périssent dans les inondations, soit noyées
par les décombres, soit sont victimes indirectement à l'instar de
la femme décédée suite de morsure de serpent (chef du
village Arainaba, 2021). Ainsi, une étude menée par l'OMS (2018)
sur l'action de santé à visée humanitaire a montré
que la noyade est la principale cause de décès en cas
d'inondation. Dans la
52
majeure partie des cas se sont les personnes du
troisième âge et les enfants qui sont les plus vulnérables
aux effets dévastateurs des inondations.
Cependant, la totalité des personnes
enquêtées dans les ménages affirme avoir perdu leurs
habitats, soit un taux de 100%. En effet, la destruction des maisons
d'habitation est due à la qualité des matériaux de
construction précaires. La pauvreté dans cette zone étant
très élevée, la population ne dispose pas des moyens de
construction des habitations en dure, répondant aux normes
exigées de l'habitat. Sylvie (2007) soutient l'idée des effets de
l'inondation sur les habitations, selon l'auteur la permanence de l'eau en
période d'inondation dans les maisons écourte leur durée
de vie surtout qu'elles sont pour la plupart mal construites.
Généralement, c'est la fondation qui cède car n'ayant pas
fait l'objet d'une étude du sol. La destruction des maisons contribue
donc à maintenir la population dans une position de pauvreté. En
effet, celle-ci se retrouve chaque année à reconstruire les
maisons, ce qui a un impact sur leur croissance économique.
Figure 13 : Habitat d'Arainaba inondé
Source : Cliché ACEEN, 2020
53
III.2.7. Impacts positifs de l'inondation sur
l'économie du village
La figure 14 ci-dessous nous résume quelques impacts
positifs de l'inondation dans la zone d'étude.
Impacts positifs des inondations
Fertilité des sols
Abondance des poissons Abondance des pâturages
6,66%
26,66%
66,66%
Figure 14 : Impacts positifs de
l'inondation
Au regard de digramme, il ressort que l'inondation a des
impacts positifs dans la localité d'Arainaba. Ainsi, Parmi ces
personnes, les statistiques sur les impacts de l'inondation nous ont ressortie
les données suivantes. Sur un total de 120 personnes
enquêtées nous dénombrons 80personnes, soit 66,66% qui
affirment que l'inondation a un impact positif sur la fertilité des
terres dans la plaine du Logone, 32 personnes, soit 26,66% affirment que
l'inondation augmenterait la quantité des poissons et en fin 08
personnes, soit 6,66% affirment que l'inondation impact positivement sur la
quantité des pâturages. En effet, les eaux qui inondent la plaine
en général, proviennent de certaines localités de la ville
de Maroua, transportant ainsi plusieurs matières organiques. Une fois
que ces eaux arrivent dans la plaine qui est en forme de cuvette, elles
n'arrivent plus à circuler normalement provoquant ainsi l'inondation.
Les matières organiques transportées par l'eau se déposent
au sol et se transforment ainsi en sédiment et alluvions qui constituent
des éléments de fertilisation du sol. C'est ainsi que, la
majorité des personnes enquêtées soit 66,66% affirment que
l'inondation participe donc à la fertilisation du sol dans la plaine du
Logone, cela est un atout pour la localité pour des activités
agricoles tels que :
54
la pisciculture, la riziculture. Les travaux de Junk (1982)
confirment également l'idée. Selon cet auteur,les inondations
apportent une énorme quantité de matières organiques qui
s'ajoute aux cendres des zones brulées et aux déjections du
bétail qui la fréquente chaque année en se retirant, les
eaux des crues permettent l'aération du sol et, par la suite, la rapide
décomposition de la matière organique et la libération
d'éléments minéraux et de composés organiques
solubles qui fertilisent la zone humide. Ils expliquent que ce
phénomène est accéléré par les
invertébrés qui consomment les débris organiques et
facilitent ainsi leur décomposition.
III.3. Impacts sanitaires de l'inondation dans le
terroir enquêté
Il sera question pour nous dans cette partie de
présenter les impacts de l'inondation sur la santé de la
population et son environnement.
III.3.1. Qualité de l'air dans la zone en
période d'inondation
Le tableau 8 décrit la qualité de l'air de la
zone d'étude en période d'inondation. Ainsi, les données
d'enquête sur la question de la qualité de l'air indiquent que sur
les 120 personnes, 84 personnes, soit 70% affirment que l'air qu'ils respirent
en période d'inondation est insupportable, 21 personnes, soit 17,5%
affirment que l'air est plutôt naturel et 15 personnes, soit 12,5% quant
à eux, la qualité de l'air en période d'inondation est
polluée. En effet, les eaux usées dans le terroir
étudié sont déversées soit dans la rue, soit dans
la cour soit dans des trous creusés derrière les concessions.
Cependant, ces eaux usées proviennent des usages
domestiques. Il en est de même pour les ordures qu'on retrouve dans la
rue et derrière les maisons. Quand les inondations surviennent, elles
emportent tous ces déchets et les eaux usées favorisant ainsi la
pollution de l'air. L'atmosphère devient très nauséabonde
et insupportable pour ceux qui se trouvent dans ces zones. Ce résultat
vient corroborer ceux de Dede et al. (2017) qui révèlent
que l'évacuation des eaux usées et des ordures au niveau des
ménages à Dapoya et Paspanga se fait soit dans des eaux
inondations, ce qui entraine la pollution des eaux stagnantes en
dégageant une odeur nauséabonde.
55
Tableau 8: Perception des enquêtés
sur la qualité de l'air dans le terroir en période
d'inondation
Qualité de l'air Effectifs Fréquence
(%)
Naturelle 21 17,5
Insupportable 84 70%
Polluées 15 12,5
Total 120 100
III.3.2. Gestion des ordures ménagères
avant l'inondation (saison sèche)
Nos investigations sur le terrain nous ont permis de collecter
les données sur la gestion des ordures ménagères avant
l'inondation dans la localité enquêtée.
Effectifs
40
35
|
|
37
|
|
38
|
|
|
|
30
|
27
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
18
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Depotoir Cour de la maison Trou Derrière la maison
|
Gestion des ordures ménagers en saison
sèche
Figure 15 : Gestion des ordures
ménagères en saison sèche
L'analyse de la figure 15 ci-dessus réalisée sur
la base des données récupérées sur le terrain
révèle que 31,66% des personnes enquêtées
déversent leurs ordures ménagères derrière leur
maison, 30,83% les enterrent directement dans un trou creusé à
cet effet à l'angle de la maison, 22,50% dégagent leurs ordures
sur des dépotoirs et 15% préfèrent carrément
laisser leurs ordures dans la cour de leurs maisons tout en ignorant les
risques qu'ils encourent. Ainsi,
56
on y rencontre des tas d'ordures un peu partout ce qui
amplifie d'avantage la contamination des eaux en période d'inondation.
En plus, la municipalité n'y participe pas, Cela fait que les ordures
sont mal gérées et on retrouve dans presque toutes les rues du
village. Les ordures sont laissées à l'air libre et ce sont les
eaux de ruissellement qui les emportent en drainant ainsi des maladies. Ces
résultats sont en concordance avec ceux de Somé et al.
(2014) qui ont montré que la mauvaise qualité de l'eau,
l'hygiène défectueuse et l'insuffisance en matière
d'assainissement sont à l'origine des maladies liées à
l'eau.
II.3.3. Gestion des ordures ménagères en
période d'inondation (saison pluvieuse)
Les données récoltées sur le terrain nous
ont permis d'avoir les résultats de la gestion des ordures
ménagères dans la zone d'étude. Ces résultats sont
illustrés dans la figure 16 ci-dessous.
25%
8,33%
66,66%
Eaux de ruissellements Eaux stagnantes Cours de maisons
Figure 16 : Gestion des ordures
ménagères en période d'inondation
Au regard de la figure 16, le mode de gestion des ordures
change dans les ménages pendant l'inondation, selon les informations
recueillies sur le terrain nous avons pu faire une étude comparative
entre le mode de gestion de ces ordures en période sèche et en
période pluvieuse. En ce qui concerne la gestion des ordures
ménagères dans ce village. La différence est qu'il y a un
nouveau mode de gestion qui s'ajoute pendant les inondations. Il s'agit du mode
qui consiste à jeter directement les ordures dans l'eau de
ruissellement, soit 66,66% des personnes
57
enquêtées, 25% jettent leurs ordures dans les
eaux stagnantes et en fin, 8,33% abandonnent leurs ordures dans la cours de
leurs maisons. En effet, certaines de ceux qui jetaient leurs ordures dans un
trou ne le font pratiquement plus, cela peut être due au fait qu'en
période d'inondation les trous disparaissent momentanément
à cause de l'eau.
III.3.4. Gestion des eaux usées en
période sèche et pluvieuse
À la suite de nos investigations sur le terrain, nous
avons recueilli des données sur la gestion des eaux usées en
période sèche et pluvieuse(Inondation) dans le terroir
enquêté. Ces données sont représentées sur
les deux figures 17 et 18 ci-dessous.
Au regard de figures 17, nous constatons que, pendant la
période d'inondation le mode de gestion des eaux usées subit une
modification dans les ménages et la plupart de ces eaux est directement
déversée dans les eaux de ruissellement, soit 76,66% et 23,33
respectivement pour les eaux stagnées. L'analyse de ces deux figures
montre que certaines populations préfèrent verser leurs eaux
usées directement dans l'eau de ruissellement.
Période pluvieuse
23,33%
76,66%
Eaux de
ruissellement
Eaux stagnantes
Figure 17 : Gestion des eaux usées en
période pluvieuse
Ce mode qui n'existe pas en période sèche
(Figure 18) est largement pratiqué par 92 personnes dans les
ménages enquêtés et cela s'explique par le fait qu'une
partie de ceux qui versaient leurs eaux usées dans la rue (112 personnes
dans les ménages soit 93,33 %) ne les font plus car toute la zone est
inondée en saison pluvieuse. On en déduit de tout ce qui
précède que l'inondation agit considérablement et de
façon négative sur la gestion des eaux usées dans le
terroir enquêté. Cette mauvaise gestion des eaux usées
devient pire en période d'inondation car
58
l'eau emporte une grande partie de ces détritus faisant
ainsi déplacer des microbes. Les résultats du site sont
similaires à ceux de l'OMS (2015), qui ont montré qu'un
système d'assainissement précaire peut entraîner la
prévalence des maladies hydriques ainsi que des
épidémies.
Période sèche
Rue ou Nature Trou
6,66%
93,33%
Figure 18 : Gestion des eaux usées en
période sèche
III.3.5. Synthèse des maladies à travers
les données statistiques de Centre de Santé Intégré
de Lâchai
L'analyse de tableau 9 ci-dessous nous révèle
que les maladies hydriques sont très fréquentes dans ce village.
On constate que sur les 768 cas de maladies enregistrées en 2020 dans le
Centre de Santé Intégré de Lâchai qui abrite notre
zone d'étude. 668 soit 86,97% d'entre elles constituent des maladies
hydriques. Ces résultats sont en concordance avec un aperçu des
consultations en 2017 au niveau des formations sanitaires au Burkina Faso
montre que sur les dix (10) maladies qui sont les principaux motifs de
consultations dans les districts sanitaires, six (6) sont des maladies
liées à l'eau (Ministère de la santé du Burkina
Faso, 2018).
59
Tableau 9:Nombre des cas de maladies
enregistrées au Centre de Santé de Lâchai
Maladies
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Totaux
|
Paludisme
|
40
|
70
|
85
|
72
|
24
|
13
|
304
|
Typhoïde
|
10
|
12
|
15
|
20
|
18
|
15
|
90
|
Maladies respiratoires
|
15
|
20
|
23
|
20
|
16
|
02
|
96
|
Diarrhée
|
30
|
35
|
41
|
40
|
27
|
05
|
178
|
Choléra
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Mal nutrition
|
10
|
34
|
42
|
10
|
03
|
01
|
100
|
Totaux
|
105
|
171
|
206
|
162
|
88
|
36
|
768
|
Source : Archive CSI de Lâchai, juin
2020
III.3.6. Impacts de l'inondation sur l'environnement de
la zone d'étude
Le tableau 10 nous résume les composantes de
l'environnement et des informations recueillies sur le terrain qui nous
permettent de faire la synthèse des effets de l'inondation sur
l'environnement de notre zone d'étude.
60
Tableau 10 : Synthèse des impacts de
l'inondation sur l'environnement dans le terroir
Dimensions
|
Aspects
|
Impacts
|
Qualité de l'impact
|
Physiques
|
Eau
|
Pollution des eaux de puits
|
Impact négatif
|
Problème
d'approvisionnement en eau potable
|
Impact négatif
|
Sol
|
Les impacts sur le sol
|
Impact positif
|
Air
|
Pollution atmosphérique
|
Impact négatif
|
Humaines
|
Socio-économiques
|
Destruction de l'habitat
|
Impact négatif
|
Impacts sanitaires
|
Impact négatif
|
Impacts sur les
déplacements des populations
|
Impact négatif
|
Impacts sur la gestion des ordures ménagères
|
Impact négatif
|
Réduction des activités
|
Impact négatif
|
III.3.7. Maladies les plus fréquentes en
période d'inondation
La figure 19 est un récapitulatif des maladies les plus
fréquentes dans la zone en période d'inondation. Ainsi, sur les
120 personnes enquêtées, 77 soit un taux de 64,16% affirment que
c'est le paludisme, 32,50% affirment que c'est la typhoïde et 3,33% des
personnes interrogées affirment que c'est la maladie diarrhéique.
En effet, ce sont des maladies causées par la cohabitation avec les eaux
souillées et le manque d'hygiène. Les vecteurs des maladies
hydriques se retrouvent souvent soit dans l'eau stagnée soit dans la
consommation d'aliments malsains et d'eau non potable.
3,33% Maladies fréquentes
32,50%
64,16%
Paludisme Typhoîde
Maladie diarrhéîque
61
Figure 19 : Maladies fréquentes en
période d'inondation
En effet, parmi les personnes enquêtées, les
statistiques sur les personnes à risques aux maladies liées
à l'inondation nous ont ressortie les données suivantes. Sur un
total de 120 personnes enquêtées dans les ménages, nous
dénombrons 81 personnes, soit 67,5% qui affirment que ce sont les
nourrissons, 30 personnes, soit 25% affirment que ce sont les femmes, 06
personnes, soit 5% affirment que ce sont les jeunes et 03 personnes, soit 2,5%
affirment que ce sont les hommes.
Personnes vulnérables
67,50%
25%
5% 2,50%
Femmes Nourrisson Jeunes Hommes
Figure 20 : Personne vulnérables
62
Les travaux de Schnitzler (2007) ont montré que lors
d'inondations, ce sont les femmes qui sont les plus touchés de
diarrhées par rapport aux hommes et les jeunes. L'auteur évoque
une possible différence au regard de l'exposition ou du comportement
pour expliquer cette différence entre les sexes. On peut déduire
que les nourrissons ont un système immunitaire très faible et
lorsqu'ils sont trop exposés à l'humidité les
problèmes de santés surgissent.
En effet, les personnes âgées seraient plus
à risque de décès lors d'inondations, cette
vulnérabilité pourrait entre autres, refléter la
difficulté ou l'incapacité de certaines personnes
âgées, peu autonomes ou peu mobiles, à fuir la zone
inondée. De la même façon, les enfants sont un autre groupe
à risque élevé de décès lors d'inondations.
À l'instar des personnes âgées, les enfants auraient de la
difficulté ou le taux d'incidence de symptômes gastro-intestinaux
chez les enfants de moins de 6 ans est plus élevé lorsqu'ils ont
été directement en contact avec l'eau de la zone
sinistrée.
III.3.8. Lieu d'aisance et accès à l'eau
potable en période d'inondation dans le terroir enquêté
Sur les 120 personnes enquêtées, 118 personnes,
soit 98,33% affirment qu'ils n'ont pas des latrines et 02 personnes, soit un
taux de 1,66% des personnes affirment qu'ils ont une latrine. Le faible taux de
latrines peut s'expliquer par le fait que la nappe phréatique est peu
profonde d'une part et d'autre part en période d'inondation les latrines
disparaissent carrément car, les eaux emportent tous sur leurs passages
y compris les ouvrages d'assainissement et la nappe submerge les latrines. En
effet, ces forts pourcentages de manquer des latrines s'expliquent par le fait
que dans la plaine, la nappe phréatique située à faible
profondeur dans le sol n'autorise pas l'installation de latrines avec des
fosses assez profondes.
Ainsi, sur les 118 personnes enquêtées n'ayant
pas de latrines, 91 personnes affirment qu'ils se mettent à l'aise dans
les eaux stagnantes, soit 77,11% et 27 personnes, soit 22,88% se mettent
à l'aise dans les eaux de ruissellement. Cependant, cette situation
renforce la pollution des eaux stagnantes et du fleuve Logone qu'utilise la
majorité des personnes de la plaine en général et du
village Arainaba en particulier.
L'ensemble des personnes enquêtées dans les
ménages par rapport aux mesures prises avant la consommation d'eau en
période d'inondation, ont révélé qu'une seule
personne, soit 0,83 qui traite son eau de boisson à l'aide d'eau de
javel, 119 personnes, soit 99,16% qui ne traitent pas
63
leurs eaux de boisson. Les résultats de l'étude
de Collab (2007) : « Accès à l'eau en zone inondable »
ont révélé que le type de source d'eau de consommation
serait un facteur important à considérer concernant les troubles
gastro-intestinaux ; la prévalence de diarrhée est plus
importante chez les personnes dont l'eau à boire provenait d'une source
douteuse comparativement aux personnes dont l'eau venait d'une autre source.
Cette observation pourrait expliquer le fait que, certaines eaux sont plus
vulnérables à la contamination microbiologique. Par
conséquent, ces tendances montrent que la population de cette zone est
moins informée concernant les impacts négatifs de la consommation
d'une eau d'origine douteuse. Alors, face à cette situation, un effort
de sensibilisation et de formation doivent être fait afin qu'une prise de
conscience de ces populations soit effective pour une meilleure prise en charge
des mesures de traitements de l'eau dans le terroir.
Figure 21 : Forage
inondé Source : Cliché ACEEN, 2020
Dans le cadre de notre recherche, on dira qu'un ménage
a accès à l'eau de bonne qualité en période
d'inondation lorsqu'il utilise l'eau de forages et puits protégés
et traités périodiquement. Ainsi, sur les 120 personnes, soit
100% n'ont pas accès à une eau potable en période
d'inondation. En fait, Pendant la saison des pluies la nappe phréatique
des quartiers
64
insalubres dans le terroir étudié est
exposée à la contamination fécale et
bactériologique. Plus de la moitié des nappes submerge les fosses
d'après nos enquêtes du terrain et dans le cas d'inondation, les
excrétas et les ordures submergent dans les maisons et dans les rues. La
majorité des personnes que nous avons enquêté (120) qui
utilisaient l'eau de forage ont difficilement accès pendant les saisons
de pluie. Car, le seul forage du village observé pendant notre recherche
se voit inonder en saison pluvieuse.
Cette situation renforce la pollution de ce forage qui se
manifeste par l'infiltration des eaux stagnées qui sont
déjà polluées par les ordures et les matières
fécales, dans la nappe phréatique qui alimente ce forage. En
matière d'approvisionnement en eau potable, la situation est
déplorable. Pendant les inondations, il est très difficile aux
populations de se déplacer pour s'approvisionner en eau potable. Elles
consomment l'eau du fleuve Logone, les eaux de ruissellements qui sont une
source potentielle de développement de vecteurs de maladies. Ce fort
pourcentage de la fréquence de maladies pendant les inondations est
dû au fait que cette période est celle propice à la
multiplication des germes pathogènes. L'idée est également
confirmée par Olivier (2020), sur l'étude menée par
rapport aux inondations et santé publique en aval du Delta du fleuve
Ouémé, il confirme la mauvaise qualité de l'eau potable,
d'éventuelles contaminations de l'eau qui peuvent survenir car les
populations consomment les eaux du fleuve. Ce sont les eaux à la surface
libre qui sont à risque de contamination, elles sont consommées
par les sinistrés. On déduit alors que l'inondation agit
négativement sur la consommation d'eau potable ou non potable dans ce
village.
65
III.4.Mesures prises par la population du terroir
étudié pour prévenir et lutter contre
l'inondation
Mesures prises contre les inondations
18,33%
17,50%
64,17%
Amenagements des diguettes autour des maisons et villages
Elevation de la fondation des maisons
Migration temporaire dans les zones non inondée
Figure 22 : Stratégies endogènes
de lutte contre l'inondation
Au regard de la figure 22, nous constatons que la gestion fait
appels à plusieurs stratégies dans la lutte contre l'inondation.
Au coeur de ces acteurs se trouve la population, en tant que victime de
l'inondation, elle est l'actrice principale de la riposte contre le
fléau. La population victime a le rôle d'acteur principal, c'est
dans cette logique que la figure x résume les solutions endogènes
qu'entreprennent les populations dans la lutte pour limiter les
dégâts. Le constat qui se dégage est qu'il existe
effectivement des solutions de lutte contre les dégâts des
inondations dans la zone. Ainsi, sur les 120 personnes enquêtées,
99 personnes, soit 82,49% de la population l'affirme.
Parmi les mesures, 64,16% aménagent de diguettes autour
des maisons, 18,33% construisent des maisons légèrement en
altitude pour réduire l'entrée des eaux dans les maisons. En
effet pour rendre plus durable les diguettes autour des maisons, la plantation
des arbres pourrait être nécessaire, les arbres pour l'absorption
des eaux comme l'eucalyptus. Les stratégies adoptées par la
population font naitre une solidarité dans la localité, elles
renforcent les liens entre habitants.
66
CONCLUSION GÉNÉRALE
En somme, cette étude portait sur « Analyse des
impacts sanitaires liés à l'inondation dans la plaine du Logone :
Cas du village Arainaba ». La question de départ qui nous a
orientés sur le choix du sujet est celle de savoir « En quoi
l'inondation peut-elle impacter la santé des populations dans la plaine
du Logone ». La réponse à ces différentes
interrogations passe par un ensemble des questions que nous avons
formulé, la pertinence des résultats obtenus passe par une
démarche méthodique qui a suivie deux principales étapes
à savoir : L'analyse des données primaires (collecte et
traitement), un questionnaire a été adressé aux personnes
dans les ménages. L'échantillonnage s'est fait d'une
manière aléatoire simple. Ainsi, le traitement des données
a été possible grâce au tableur Excel, l'analyse et
l'interprétation des données ont fourni les résultats
selon les différentes questions émises.
Cette étude analyse les conséquences sanitaires
d'inondation dans le village Arainaba. Elle présente ce village comme
une zone très vulnérable du fait de sa localisation dans la
plaine d'inondation, les endiguements, et les aménagements qui se font
dans la plaine sans la participation des acteurs clés de la zone
amplifient d'avantage ces phénomènes. Elle met également
en évidence les conséquences sanitaires qui se résument
dans le cadre de ce travail aux blessures physiques, morsures, maladies
hydriques, et la destruction des maisons. Elle suggère aussi la
nécessité de moyens de préventions adéquats afin de
réduire les impacts directs et indirects sur les populations et les
établissements humains. L'inondation influe négativement sur la
santé de la population d'Arainaba. Cela est dû à des
comportements très peu recommandables qu'ont les populations qui pour la
plupart sont mal informées. Les pouvoirs publics et les autorités
locales doivent mener de ce fait, une politique visant à corriger toutes
les mauvaises pratiques d'hygiène et d'assainissement qui amplifient les
maladies dans la plaine d'inondation en générale.
67
RECOMMANDATIONS
Pour mieux contrôler et gérer les
problèmes de santé auxquels les populations font face pendant les
inondations, des recommandations peuvent être formulées en tenant
comptes des résultats obtenus. Ces recommandations vont à
l'endroit des différentes parties prenantes. Il est très
important et même très urgent de chercher de solution aux
problèmes de l'inondation et leurs répercussions sur la
santé de la population.
À la commune de Zina
· Promouvoir une stratégie de gestion des
maladies liées aux inondations à travers des personnes ressources
et morales par les masses médias et affiches publicitaires, la commune
pourra sensibiliser par le biais des ONG, les populations à dormir sous
moustiquaires imprégnées ;
· Que les autorités communales choisissent des
journées de salubrité dans ce village, ce qui diminuera les tas
d'ordure qui, par leur présence favorisent le développement de
plusieurs germes microbiens en période d'inondation ;
· Sensibiliser les populations à travers des
séances d'Information d'Education et de Communication des dangers
qu'elles courent dans leurs zones inondables et en cohabitant avec les ordures
;
· Mettre un accent particulier sur les problèmes
d'insalubrité dans les maisons, les écoles et les marchés,
le rejet des eaux usées et Le déversement des ordures
ménagères dans les rues, et sur les places publiques ;
· Le problème de l'approvisionnement en eau
potable qui se trouve être un peu chère pour certains
ménages. Pour alléger ces difficultés, il serait important
de doter chaque quartier des points d'approvisionnement en eau potable afin
d'améliorer les conditions de vie des habitants en période
d'inondation ;
· La mise en oeuvre des travaux qui permettront de
réduire les risques d'inondation et toutes les incidences qu'ils peuvent
avoir sur la population ;
· Mettre sur pieds un système de communication
avec les services météorologiques pour prévenir les
débits de pluies ;
· Mettre sur pieds des comités locaux de gestion
des inondations ;
·
68
Règlementer l'occupation des espaces afin
d'éviter à la population de s'installer dans les zones de passage
des eaux ;
· Mettre sur pieds un comité d'urgence
d'accompagnement des victimes des inondations ;
· La municipalité doit doter le village de
pirogue d'évacuation en cas de problème de santé.
À la population locale
· Suivre les directives de la municipalité, si
l'eau des ouvrages d'adduction d'eau sont potable, la municipalité dira
si l'eau est potable ou non.
· L'eau considérée comme non potable, si
elle provient d'une source douteuse à l'instar des eaux de
ruissellement, eau du fleuve Logone, eau des forages inondés. Ainsi, Il
faut la faire bouillir à gros bouillons au moins une minute ou, si elle
est trouble ou dégage une odeur, ne pas la consommée.
· Il y a des risques réels de contamination par
le contact avec l'eau, qui a possiblement été souillée par
les déchets humains et rejetés par les égouts. Elle peut
contenir des microorganismes, tels que des bactéries, des virus et des
parasites, pouvant occasionner des dermatites et des infections.
· Il risque d`y avoir des diarrhées, toutes les
infections qu'on peut avoir si on se baigne dans des eaux contaminées.
Cependant, les infections gastro-intestinales sont les maladies les plus
courantes liées aux inondations, C'est pourquoi nous recommandons
à la population d'éviter tout contact non nécessaire avec
les eaux provenant de la crue.
· Ce n'est pas l'idéal d'aller se promener dans
les zones inondées. Nous recommandons à la population de limiter
l'exposition quand ce n'est pas absolument nécessaire.
· Les gens qui doivent y travailler devraient mettre des
gants de caoutchouc dès qu'ils s'approchent de l'eau, notamment pour
construire des murs de sable, ainsi que lorsqu'ils manipulent des objets
souillés. Il faut également porter des vêtements de
protection et des bottes. Lors du nettoyage, il faudrait utiliser un masque
protecteur.
· Nous recommandons également à la
population de se laver les mains fréquemment, de laver le linge
souillé à part et de prendre une douche savonneuse après
avoir terminé la corvée.
69
? Nous recommandons aux parents d'éloigner les enfants
des zones contaminées, de ne pas les laisser jouer dans l'eau ni sur les
terrains qui ont été inondés, et ce, jusqu'à ce que
les sols soient asséchés.
À l'ACEEN
? Sensibiliser les populations à travers des
séances d'Information d'Education et de Communication des dangers
qu'elles courent dans leurs zones inondables et en cohabitant avec les ordures
;
? Vulgariser la technique de désinfection de l'eau avec
un mélange d'eau et d'eau de Javel ;
? La diffusion des connaissances sur les problèmes de
santé liés aux inondations et la proposition de solutions
possibles.
70
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Waka-Logone, d'une tragédie au décollage perspective. Document de
capitalisation des projets de contribution à la gestion de la PIFL.
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ACEEN, 2009. Etude sommaire de
l'état des mares artificielles dans la Plaine de Waka-Logone et des
travaux de réaménagement 78 p.
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Périmètre hydro-agricole de Zina, un investissement
à « fort regret » pour les communautés et
l'écosystème de la Plaine de Waka-Logone 55 p.
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l'Extrême-Nord Cameroun et ressources en eau, 35 p.
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prédictionCas de la vallée d'El-Abadia (AinDefla), mémoire
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Dynamique du système fluvial Armand Colin, Paris, 213 p ;
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dégradation des terres et des eaux dans l'écosystème du
Bassin du Lac Tchad, Programme d'action stratégique pour le Bassin du
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Waza-Logone (Arrondissements de Kousseri, Waza, Logone-Birni, Zina et Maga) 78
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71
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catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de
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Stratégique des inondations dans la zone d'influence de
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2018.Action de santé à viser humanitaires et causes de
décès en période des inondations dans les pays pauvres, 57
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Direction de la santé environnementale et de la toxicologie,
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Somé ,2017. Gestion de l'eau et
assainissement en période des inondations au Niger, 34P ;
Eteka S., 2008. Impacts environnementaux de
l'inondation àCotonou : cas du quartier Avotrou, mémoire master
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines,universite
d'Abomey-Calavi, 25, 48 P.
Tchebebia, 2020.Stratégies
endogènes de lutte contre les inondations et la préservation de
l'écosystème dans la plaine du Logone : cas du village
Koun-Kouma, mémoire master 2, Université de Maroua,
Département de Sociologie, Anthropologie et Sciences Sociales pour le
Développement, 43 p.
ANNEXE
Questionnaire
Le questionnaire ci-dessous est relatif au thème
« analyse des impacts sanitaires liés à l'inondation
dans la plaine du Logone : cas du village Arainaba » en vue de
l'obtention du diplôme d'ingénieur de conception en sciences
environnementales. Votre contribution par ce questionnaire aidera à
l'obtention des résultats escomptés à la fin du
travail.
Date : / / 2021 Quartier/Village NB : Mettre une croix dans
la case qui convient
I. Identification de l'enquêté
1. Sexe
a) Masculin b) féminin
2. Tanche d'âge
b) 20-29 ans b) 30-39 ans c) 40-49 ans d) plus de 50 ans
3. Situation matrimoniale : a)
célibataire b) Marié
4. b) kotoko
b) Christianisme
6. Niveau d'instruction : a) primaire
Ethnie : a) Mousgoum
préciser
5. Religion :a) Islam
préciser
c) massa
c) Animiste b) secondaire
d) Sara e) autres, à
c) Universitaire d) autre, à
72
7. Activité principale : a) Commerce b)
Agriculteur Agent de l'Etat d) Pêche
e) autre, à préciser
73
II. CONNAISSANCES SUR LES INONDATIONS DANS LE TERROIR
ENQUÊTÉ
1. Depuis combien de temps habitez-vous ce village
?
a) 0-10 ans b) 11-20 ans c) 21-30 as d) 31-40 ans e) 41-50
ans f)
Autres
2. Quelles sont les raisons de votre installation
dans ce village?
a) Agriculture b) Pêche c) Autochtones
) utres, à préciser
3. Souhaitez-vous-y vivre définitivement dans
ce village ?
a) Oui b) Non
4. Pensez-vous quitter ce village un jour
?
a) Oui b) Non
5. Si oui, pourquoi ?
6. Pendant la saison des pluies, votre maison
est-elle souvent inondée ?
a) Oui b) Non
7. si oui, pendant combien de temps dure-t-elle
?
a) Moins de 1 mois b) 1 mois c) 2 mois d) 3 mois )
4 mois
8. En quelle année votre ménage a
été affecté par l'inondation ?
a) 2000-2002 b) 2003-2005 c) 2006- 2008 d) 2009-2011 f)
2012-2014
g) 2015-2017 h) 2018-2020
9. Depuis combien d'années observez-vous des
inondations dévastatrices ?
a) 2 ans b) 4 ans c) 6 ans d) 8 ans e ) 10 ans Autres,
à
préciser
10. A quoi est-elle due ?
a) Eau des crues b) Eau de pluie c) Eau de ruissellement d)
Aménagements
hydro-agricole e) Endiguement de rives de cours d'eau f)
Abondance des pluies
dans la plaine g) Autres, à préciser
11. 74
Quel est l'ampleur des inondations dans le village ?
a) Faible b) Moyens c) Fort
12. Quelle est le mois où les inondations sont
plus élevées ?
a) Juin b) juillet c) Août d) Septembre e)
Octobre 13.y-a-t-il eu des pertes en vie humaines à chaque
inondation ??
a) Oui b) Non
14. Si oui, combien des personnes ont-elles perdues la
vie dans votre famille ?
a) 0-1 b) 2-3 c) 4-5
III. IMPACTS SANITAIRES DE L'INONDATION ET STRATEGIES
ENDOGENES DE
LUTTE DANS LE TERROIR ENQUETE
1. Comment est l'air que vous respirez pendant la
période d'inondation ?
a) Naturel b) Insupportable c) Pollué
2. Où jetez-vous les ordures
ménagères avant l'inondation ?
a) Dépotoir b) Cour de la maison c) Trou d) Autres,
à préciser
3. Où jetez-vous les ordures
ménagères pendant l'inondation ?
a)dans le fleuve Logone b) Eaux de ruissellements c) Eaux
stagnantes d)
Autres, à préciser
4. Où déversez-vous les eaux usées
pendant la saison sèche ?
a) Rue ou Nature b) Trou c) Derrière la maison d)
Autres, à préciser
5. Où déversez-vous les eaux usées
pendant l'inondation ?
a) Dans la cour b) Dans les eaux du fleuve c) dans les eaux
stagnantes d)
Autres, à préciser
6.
75
Quelles sont les maladies les plus fréquentes
en période d'inondation ?
a) Paludisme b) Choléra c) Typhoïde d)
diarrhée e) Autres, à
préciser
7. Qui sont les plus touchés ?
a) Hommes b) Femmes c) Nourrisson d) autres, à
préciser
8. Lesquelles causent-ils plus de décès
?
a) Paludisme b) Typhoïde d) diarrhées e) Autres,
à préciser
9. Quelle est la tranche d'âge la plus
vulnérable aux risques sanitaires liés à l'inondation dans
le village ?
a) 0-10 ans b) 11-20 ans c) 21-30 d) 31-40 ans ) 41-50 ans f)
Autres, à
préciser
10. Disposez-vous des latrines ?
a) Oui b) Non
11. Sinon, où faites-vous vos besoins
?
a) Dans le fleuve Logone b) Eaux de ruissellements c) Autres,
à préciser
12. Avez-vous accès à l'eau potable en
période d'inondation ?
a) Oui b) Non
13. Sinon, quelle eau utilisez-vous en période
d'inondation ?
a) Eau de pluies b) Eau du Logone ) Eau de ruissellements d)
Autres, à
préciser
14. 76
Que faites-vous avant la consommation de ces eaux ?
a) Bouillir b) En javellisant c) Rien d) Autres, à
préciser .
15. Où traitez-vous vos cas de maladies en
période d'inondation ?
a) Hôpital b) Achat des médicaments chez un vendeur
c) prière d) Autres, à
préciser .
16. Avez-vous reçu des formations sur les
méthodes préventives de lutte contre les maladies hydriques
liés à l'inondation ?
a) Oui b) Non
IV. Questions adressées au chef du village
Questions
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Réponses
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1. Quelles sont les délimitations du village
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Nord : Sud Est Ouest
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:
:
:
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2. Quel est l'effectif total de la population
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3.Existe-il un centre de santé dans votre village ?
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4. Bénéficiez-vous des services de centre de
santé en cas d'inondation ?
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5. Comment gérez-vous les ordures
ménagères dans le village ?
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6.Selon vous, à quoi est dû le problème
d'inondation dans votre village ?
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7. combien des foyers ont-il été saccagé
?
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8. Combien d'hectares de champs ont
été dévasté ?
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9. Quels types de culture vivrière ont-ils
été détruits ?
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77
Quel est le nombre de bétail péri lors des
inondations dans cette localité ?
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11. Combien des écoles ont été
détruites au cours de ces inondations ?
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12. Pensez-vous que l'inondation peut impacter la
santé de la population ?
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13. Si oui, comment ?
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14. Quels sont actuellement vos besoins pour
faire face aux problèmes sanitaires liées
à l'inondation ?
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15. En tant que jeune chercheur quels sont les conseils que
vous me donnez pour la réussite de ma recherche ?
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Grille d'observation
1. Généralité sur le village
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2. Aspect hygiéniques du village
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3. Pratiques d'hygiène
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4. Matériaux de construction des maisons
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5. Identification des dépotoirs d'ordures
ménagères
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6. Identification des ouvrages d'assainissement
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7. Etat de lieu des points d'approvisionnement en eau
potable
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8. Identification des causes de l'inondation dans la plaine du
Logone
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9. Aspect de la plaine du Logone
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