3.1.4. Évolution spatiale
du bâti dans la ville de N'djaména
La ville de N'djaména connait une croissance spatiale
grandissante de 1988 à 2019. La figure illustre l6 l'évolution de
l'agglomération en fonction des trois dates 1988, 2003 et 2019.
Figure
16:Évolution spatiale de la zone bâtie de 1988
à 2019
La figure 16 montre l'évolution spatiale de la ville de
N'Djaména de 1988 à 2019. Il ressort de cela que la ville a
évolué de façon croissante et continue. De même,
elle est très orientée vers l'Est de la ville. La figure 16
montre la répartition du bâti par superficie.
Figure 17:
Évolution de superficie du bâti de 1988 à 2019
Il ressort de la figure 17 qu'en 1988 la superficie du
bâti était de 3546,50 ha et 4937,85 ha en 2003. Sur une
période de 15 ans, la superficie a été multiplié
par 1,39. Entre 2003et 2019 l'aire bâtie s'est étendue en passant
de4937,85 ha en 2003à 17266,19 haen 2019. L'aire a
étémultipliée par plus de cinq en 16 ans.Cette croissance
spatiale de la ville s'explique par son statut de ville capitale politique et
par son statut pôle d'attraction de population des autres régions
du pays.
Effet, l'évolution drastique du bâti
réduit le temps hydrologique et augmente le phénomène de
ruissellement d'eau dans la ville.
3.2.
Détermination du risque d'inondation dans la ville de
N'Djaména
L'élaboration de la carte du risque constitue un outil
efficace pour aider les autorités à réduire le
phénomène d'inondation dans la ville. Le risque d'inondation est
le produit de l'aléa et vulnérabilité.
3.2.1. Cartographie de
l'aléa du risque d'inondation dans la ville de N'Djaména
Avant la mise en place de cette carte, il est
nécessaire d'élaborer au préalable celle des
critères qui concernent les pentes, la densité du drainage,
l'indice d'humidité topographique, les zones de dépression, les
types de sols, les zones d'influence de cours d'eau et la
précipitation.
· Pentes
Hangnon (2009) ; Raïknan (2017), la connaissance de
la pente est souvent nécessaire pour comprendre la dynamique des
écoulements. Figure 18 montre la carte des pentes de la ville de
N'Djaména.
Figure 18:Pente
de la ville de N'Djaména
L'analyse de la figure18 permet de constater qu'une grande
partie de la ville représente les pentes très faibles (0-1,29%),
qui occupe 26, 39% de la superficie de la ville. Les pentes de la ville sont
comprises entre 0 à 44,47%. Cinq classes ont été
générées pour les pentes : les pentes très
faibles (0-1,29%), les pentes faibles (1,29-2,59%), les pentes
modérées (2,59-4,78%), les pentes fortes (4,78-9,1%) et les
pentes très fortes (9,1-44,47%).Les zones où les pentes sont
élevées correspondent au centre-ville et tout au long des
rivières Chari et Logone. D'une manière générale la
ville à une pente faible. Cette faiblesse rend difficile le drainage des
eaux pluviales vers les exutoires et ne permet pas le ruissellement des eaux.
· Densité de drainage
La figure 19 présente la carte de densité de
drainage des eaux pluviales dans la ville de N'Djaména.
Figure 19:
Densité de drainage des eaux de la ville de
N'Djaména.
L'analyse de la figure 19indique que les zones de forte
densité de drainage se localisent au Nord-Est et les fleuves Chari et
Logone de la ville. La partie l'Est et Sud indique une faible densité de
drainage. Pourtant une faible densité de drainage présente une
sensibilité au risque d'inondation.
· Zone des dépressions
La figure 20 présente la carte de zone des
dépressions de la ville de N'Djaména. L'analyse de cette figure
20 montre que les zones de faible dénivellement se situent au Nord et
tout au long des rivières Chari et Logone. Leur altitude varie entre 288
à 305 mètres. Du fait de leur proximité et de leurs
faibles dénivelés par rapport aux fleuves Chari et Logone, elles
sont sujettes à inondation chaque année. Les zones les plus
élevées se localisent dans le Centre et à l'Est de la
ville.
Figure 20:Zone
de dépression de la ville de N'Djaména
· Indice d'humidité
topographique
La figure 21 présente la carte d'indice
d'humidité topographique de la ville de N'Djaména.Cette
figure 21 montre que l'indice d'humidité topographique est très
élevé dans les parties Nord-Est, Nord-Ouest et tout au long de la
rivière Chari et représente 11,57% de la superficie de la ville.
L'indice d'humidité moyenne représente 37,15. Par ailleurs, le
centre de la ville présente un indice d'humidité très
faible. En effet, plus l'indice est élevé plus la zone
présente une sensibilité au risque inondation.
Figure
21:Indice d'humidité topographiquede la ville de
N'Djaména
· Pédologie
L'analyse de la figure 22 ci-dessous indique les sols à
forte sensibilité à l'inondation couvre 5 % de la superficie et
sont repartis dans le 9 arrondissement de la ville. Les sols à
très forte sensibilité occupé 19 % de la superficie et se
situent tout au long des rivières. Enfin, les sols à
sensibilité modérée et faible sont dispersés dans
les parties Nord et Est et occupent respectivement 41 et 34 % de la superficie
de la ville.
Figure 22: Type
des sols de la ville de N'Djaména
· Pluviométrie
L'analyse des précipitations constitue un facteur
clé pour comprendre la dynamique des écoulements en
rivière et la fréquence des inondations assujetties aux
conditions du régime hydrologique (Hangnon, 2009 ; Raïknan,
2018). Elle permet également d'apprécier l'ampleur des
déficits et des excédents. La variabilité interannuelle de
la précipitation de 1988 à 2018 est étudiée
à travers la comparaison des valeurs pluviométriques
réduites. La figure 23 présente l'évolution interannuelle
des hauteurs de pluies dans le milieu d'étude sur la période 1988
à 2018.
Figure
23:Évolution interannuelle des hauteurs de pluies de la
commune de Ouagadougou sur la période 1988 à 2018
Sur les 30 années d'analyses de la pluviométrie,
14 sont inférieures à la moyenne interannuelle (soit 46,7 %) et
16 lui sont supérieures (soit 53,3%). Cette moyenne interannuelle
s'élève à 573 ,16 mm. Le minimum
pluviométrique est intervenu en 1990 (296,2mm) et en cette
période-là, le déficit était de -296,96 mm. Le
maximum pour sa part est survenu en 1998 avec un excédent de 202.74mm
par rapport à la moyenne interannuelle.
De 1988 à 2018, cinq (5) séquences peuvent
être retenues :
Une période 1988 à 1992 est marquée par
une saison alternance d'années pluvieuses et d'années
sèches ;
Période de saison sèche de 1993 à 1997,
qui représente un déficit moyen de 82.64 mm (soit 8, 36 %).
Une période pluvieuse de 1998 à 2008
excepté les années sèches de 2002, 2004 et 2005 qui furent
sèches. C'est dans cette séquence, où l'on retrouve le
maximum pluviométrique de ces 30 dernières années : 1998
avec un excédent de 202.74 mm.
Une période très sèche de 2009 à
2015 excepté l'année pluvieuse 2012
Enfin, une période pluvieuse de 2015 à 2018, qui
représente un excédent moyen de 33.71mm. Tout en suivant les
cycles ci-dessus indiqués, de 1988 à 2016, l'évolution de
la pluviométrie est restée marquée par une succession de
périodes déficitaires, normales et excédentaires. Cela est
parfaitement illustré par les seuils. Les années, 1990, 1993,
1995, 1996, furent marquées par une sécheresse extrême ;
tandis que celles de 1998, 2006 et 2015furent marquées par une
humidité extrême. La figure 24 montre la distribution spatiale de
précipitation sur une période de 30 ans dans la ville de
N'Djaména.
Figure
24:Pluviométrie de la ville de N'Djaména et sa
reclassification
L'analyse de la figure 24 montre que la pluviométrie
annuelle de la ville de N'Djaménaaugmenteau fur et mesure que l'on se
déplace vers le sud de laville. Il ressort de cette analyse qu'au moins
16 % de la superficie de la ville subit une précipitation
élevée, soit 71.42,8km². La partie Sud très
élevée occupe19% soit 81,74 km² de la superficie de la
ville. La sensibilité du risque d'inondation est très
élevée dans cette partie de la ville.
· Influence des cours d'eau
La distance des rivières est un autre facteur de
conditionnement important puisque les rivières et leurs les terres sont
les principales voies d'inondation. La figure 25 montre les aires d'influence
des cours d'eau.
Figure 25: Zone
influence des cours d'eau
L'analyse de la figure 25 indique qu'au fur et à mesure
qu'on se rapproche des cours d'eau la sensibilité à l'inondation
est très élevée.
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