UNI VERSITE CHEIKH ;thTA DIOP FACULTE DES SCIENCES
ECONO'\MIQLES ET DE GESTION PROGRAMME DE TROISIEMIE CYCLE
INTERUNIVERSITAIRE EN ECONOMIE / PTCI
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES EN MACROECONOMIE
APPLIQUEE. Spécialité: Monnaie, Banque, finance.
Thème:
ILA S lI lI R ]L 11 QIUI 11 IDt ]I T IE ID} IE S B A N Q_~I._II
IE S AU
SENEGAL ET L'INVESTISSEMENT
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Président:
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J r :
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Présenté par: Amadou Mbaye
DIOP
Encadreur:
ProÇesseoy ·11005+a~
lSCAbi.:?AKAR
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Membres:
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Année Universitaire: 199'1991
Présenté et publiquement soutenu devant la
Faculté des Sciences Econoniiques et de Gestion de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar
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INTRODUCTION
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2
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CHAPITRE I : LES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE DES BANQUES AU
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6
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SENEGAL.
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6
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SECTION 1: SURLIQUIDITE ET ENVIRONNEMENT MONETAIRE.
|
S
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It L'ADJUDICATION PAR ENCHERES HEBDOMADAIRES
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8
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A/Les étapes de la mise en ouvre de la nouvelle
politique monétaire
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8
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B/ LE PROCESSUS DES ADJUDICATIONS.
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9
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C / Les determinants potentiels de la surliquidité des
banques au Sénégal
|
... I
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SECTION 2 : LES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE DES BANQUES.
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I 1
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A/ LE MODELÉ
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.. 12
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B/ LES RÉSULTATS .
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12
|
C/ ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA LIQUIDITE GLOBALE DU
SECTEUR BANCAIRE... /3
CONCLUSION
CHAPITRE 2 : IMPACT DE LA SURLIQUIDITE SUR L'INVESTISSEMENT
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25
|
INTRODUCTION
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A/ Le traitement de l'information.
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.25
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SECTION I : LE FINANCEMENT BANCAIRE DE L'INVESTISSEMENT.
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.)8
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A/ Le modèle néoclassique
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~9
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B/ LE MODELE " DETERMINANTS BANCAIRES DE L'INVESTISSEMENT ".
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. 3-I
|
c/Les crédits à l'économie
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37
|
CONCLUSION
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46
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SECTION 2/ LES CRITERES D'OCTROI DES PRETS BANCAIRES.
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47
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A/ La relation banque-entreprise
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47
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1/ LA RENTABILITE DE L'INVESTISSEMENT
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48
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2/LA LIQUIDITE DES PRETS A L'INVESTISSEMENT
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49
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3/ la sécurisé des pris à
l'investissement.
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.50
|
4/ Détermination d'un indice de risque bancaire.
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... 51
|
a/ Le financement du haut du bilan.
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52
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b/ le rôle des capitaux propres.
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53
|
c/Le ratio d'endettement du secteur privé moderne
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53
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d/La rentabilité des entreprises
sénégalaises
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54
|
.e/Analyse de la structure financiére des PME/PMI
|
54
|
CONCLUSION ç6
ANNEXES 62
BIBLIOGRAPHIE 63
TAB B I : BANQUES ET ÉTABLISSEMENTS FINANCIERS EN
ACTIVITE AU 01/10/1993. 65
PROPOSITION DE RECHERCHE 71
2
LA SURLIQUIDITE DES BANQUES AU SENEGAL ET
L'INVESTISSEMENT.
INTRODUCTION
A l'accession du Sénégal à
l'indépendance, le gouvernement s'est directement impliqué dans
le processus de développement économique en s'érigeant
comme un entrepreneur et en investissant tous les secteurs productifs de la
nation. Cette stratégie de développement s'est appuyée sur
un socle financier dont l'épine dorsale est constituée par les
banques de développement à qui était dévolu le
financement des investissements aussi bien publics que privés. Elles
empruntaient sur le marché international afin de satisfaire les besoins
de financement locaux.
Depuis 1978, le Sénégal s'est engagé aux
côtés des institutions de Bretton Woods, dans un vaste programme
d'ajustement économique (PAS) qui est consolidé par la
dévaluation du franc CFA le janvier 1994, consacrant l'avènement
de l'ajustement global. L'objectif poursuivi par le PAS est le retour des
grands équilibres macroéconomiques qui est
considéré comme le point de départ de toute
activité économique, gage de croissance et de stabilité.
Le secteur privé se trouve au centre de cette nouvelle stratégie
de croissance qui repose sur le concept de «moins d'Etat, plus d'Etat
». Celle ci s'est traduite par le désengagement de plus en plus
marqué de l'Etat de l'activité productif pour se recentrer
d'avantage autour de ses fonctions régaliennes d'orientation et de
contrôle. L'Etat est astreint à une politique budgétaire
restrictive pour : retrouver la viabilité financière, grâce
à une plus grande efficacité dans la collecte des ressources
fiscales, la suppression des subventions et des exonérations, la
privatisation totale ou partielle des entreprises publiques ou parapubliques ;
restaurer la confiance en la monnaie par la maîtrise de l'inflation et
l'équilibre extérieur ; consolider le retour à la
compétitivité acquise, suite à la dévaluation.
Cependant, du fait la forte interpénétration
entre le secteur bancaire et le secteur productif public, la crise
économique a entraîné la faillite de plusieurs banques,
entraînant la restructuration dudit secteur en 1989 qui s'est traduite
par la disparition des banques de développement et la limitation des
parts détenus par l'Etat sur le secteur bancaire à un maximum de
25%.
Dorénavant, le secteur privé et le secteur
bancaire se retrouvent au centre de la stratégie de croissance et de
développement. Le rôle attendu du secteur bancaire est le
préfinancement de la croissance en mettant à la disposition du
secteur privé, la quantité de monnaie correspondant au potentiel
de richesse qu'il peut créer.
Mais, le désengagement de l'Etat de l'activité
productive et la disparition des banques de développement a
coïncidè avec la manifestation d'un phénomène jusque
là inconnu : la surliquidité. Nous avons jugé
intéressant d'étudier le phénomène de la
surliquidité, en la mettant en relation avec l'investissement pour
apprécier dans quelle mesure les banques sont intervenues dans le
financement de l'investissement privé.
La présente recherche tentera de contribuer à
une meilleure compréhension de la structuration du secteur bancaire
Sénégalais, du fonctionnement du marché monétaire
rénové, mais aussi, de l'interaction entre le secteur bancaire et
l'investissement.
L'objectif est de mesurer l'impact de la surliquidité
des banques sur l'investissement privé.
Pour évaluer les effets de la surliquidité sur
l'investissement, nous construirons un modèle stochastique par la
régression linéaire de l'investissement sur les
déterminants bancaires de la surliquidité dont l'analyse et la
vérification empirique nous permettront d'émettre des
recommandations en vue d'une meilleure implication des banques dans le
financement de l'investissement privé. Il nous faudra au
préalable, cibler les variables qui déterminent la
surliquidité de manière à disposer d'instruments dont la
manipulation pourrait concourir, à un meilleur contrôle de l'offre
de monnaie par les autorités monétaires afin de rendre efficace
les politiques qu'elles initient.
L'étude sera axée sur l'investissement du
secteur privé sur la période 1970-1994 au Sénégal
et reposera sur les hypothèses suivantes : les banques sont rationnelles
; l'investissement public se fait sur financement extérieur ; il existe
une asymétrie d'information entre les banques et les emprunteurs ; Il
s'agira de montrer le degré d'adaptation du système bancaire
sénégalais aux besoins d'investissement du secteur
privé.
Cette étude se propose de mesurer l'impact de la
surliquidité sur l'investissement et de diagnostiquer les raisons qui
sont à l'origine de ce phénomène dont la non
résolution, risque d'hypothéquer tous les efforts faits pour se
retrouver sur un sentier de croissance stable et dynamique, dans lequel, le
secteur privé et le secteur bancaire occupent une place centrale.
L'intérêt de l'étude réside dans le
fait que le Sénégal étant une économie totalement
intermédiée, où les énormes opportunités
d'investissement sont renforcées par des
gains potentiels de compétitivité en faveur du
marché intérieur, permettant sous certaines conditions, le
développement de l'import substitution, l'accroissement des exportations
et l'attraction des capitaux privés extérieurs, se pose la
question du financement bancaire de l'investissement. Le rôle du
système bancaire est de collecter les dépôts, et de mettre
à la disposition des agents économiques les ressources
correspondant au potentiel de richesse qu'ils sont capables de créer.
Cette assertion est d'autant plus vrai au Sénégal que le taux
d'investissement y est relativement faible. Selon la Banque mondiale, le taux
d'investissement sur la période tourne autour de 12,5%, soit presque
l'équivalent du taux de remplacement des investissements qui est de 12%.
Cette faiblesse de l'investissement net devrait induire un effort
d'investissement très élevé, surtout de la part du secteur
privé si l'on sait que, dans la déclaration de politique
générale de l'Etat du Sénégal,
présentée lors de la troisième réunion du groupe
consultatif qui s'est tenu à Paris les 05 et 06 juillet 1995, il, est
prévu un taux de croissance de 6% sur la période 1995-2000, et le
relèvement du taux d'investissement de 19% alors qu'il était de
14,7% en 1994. La promotion du secteur privé sur lequel repose la
stratégie de croissance nécessite la mise en place d'un
environnement économique et financier lui conférant toute la
flexibilité nécessaire pour les investissements et la
création d'emploi;
Ainsi, la problématique de cette étude sera
axée autour de la question du financement bancaire de l'investissement.
Il s'agira donc de dire si le système bancaire sénégalais
est pertinent pour soutenir les efforts d'investissement du secteur
privé. L'espace de discussion tournera autour des questions relatives
aux variables déterminants de la
4
surliquidité des banques au Sénégal et
à la relation qui existe entre la surliquidité des banques et
l'investissement. Ces questions abordée d'une manière
théorique devront être corroborées par les faits qui
serviront ainsi d'instrument de validation. Ces questions ne sont pas
théoriques car elles posent en dernière analyse, un
problème d'ordre économique qui est le développement du
Sénégal, qui ne peut se faire sans une implication accrue des
banques dans le financement de l'investissement, gage de croissance et de
stabilité, mais aussi, sans une maîtrise de l'offre monnaie des
banques primaire (dans le nouvel environnement monétaire marqué
par la régulation indirecte) par la banque centrale de manière
5
à rendre efficace la politique monétaire pour
atteindre les objectifs de stabilité des prix et de croissance.
Le traitement du sujet nécessite une maîtrise
d'outils qui ont trait à la macro-économie et à la gestion
bancaire, ce qui rend le travail compliqué. Cette complication est
accentuée par les difficultés rencontrées pour rassembler
les données statistiques portant notamment celles portant sur le
marché monétaire. Cependant, nous avons essayé dans la
mesure du possible, d'étayer les questions abordées avec des
données fiables dont les sources principales sont constituées par
la BCEAO, la DPS (direction de la prévision et de la statistique) et les
statistiques monétaires du FMI.
Cette étude sera articulée autour. de deux
chapitres :
Le premier chapitre sera consacré
à la mise en place du cadre théorique de l'étude de
l'impact de la surliquidité sur l'investissement. Dans un premier temps,
il s'agira d'isoler les déterminants de la surliquidité
grâce au processus de la régression «pas à pas »,
permettant de disposer d'un modèle de validation de la
surliquidité. Ensuite, nous mesurerons l'impact de la
surliquidité sur l'investissement par la construction d'un modèle
stochastique grâce à la régression linéaire de
l'investissement (assimilé à la FBKF) sur les variables bancaires
représentatives de la surliquidité : le volume de crédits
à l'économie (CRECO), les dépôts à moyen et
long termes (DEPMLT), etc.... Cette première sera donc l'occasion de
déterminer les variables explicatives de la surliquidité des
banques au Sénégal permettant ainsi de mettre en évidence
les éléments cibles sur lesquels il faudra agir pour
résoudre le phénomène de la surliquidité en vue de
rendre exogène l'offre de monnaie Elle permettra aussi de mesurer
l'impact de la surliquidité sur l'investissement.
Le deuxième chapitre sera axé
sur la validation du cadre théorique posé, dans le premier
chapitre, par le modèle qui mesure l'impact de la surliquidité
sur l'investissement . Il s'agira plus précisément de la
vérification des résultats obtenus de manière à
mieux cerner les causes du non-financement bancaire de l'investissement. Il
s'articulera autour de deux sections :
· La section 1 sera intitulé
«surliquidité et crédit --crunch » : a
ce niveau, il s'agira de vérifier si le surliquidité se traduit
par un retrait des banques de l'activité de crédit au profit
d'actifs plus sûrs tels que les bons du trésor, les obligations
cautionnées, etc....) . L'analyse portera sur la distribution du
crédit, des dépôts à terme, de la PNG et les bilans
des banques.
n La section 2, intitulé «les
critéres d'octroi des crédits bancaires »
s'attachera à mettre en exergue les autres raisons qui
expliquent la surliquidité des banques (structuration du secteur
bancaire, rentabilité des banques, analyse de l'efficacité de la
politique monétaire en faveur de l'investissement, déterminants
des prêts bancaires (rentabilité, sécurité et
liquidité des prêts à l'investissement).
La conclusion permettra d'émettre des
recommandations en vue d'un meilleur contrôle de l'offre de monnaie par
la banque centrale ; et de mieux adapter le secteur bancaire
sénégalais aux nouvelles réalités
économiques actuelles, marquées par le retrait progressif de
l'Etat du secteur productif et une responsabilisation accrue du secteur
privé. Il s'agira donc d'élaborer une stratégie à
mettre en oeuvre pour une meilleure
6
articulation entre les secteurs réel et
monétaire et le préfinancement de la croissance par les
banques.
Chapitre 1 : LES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE DES
BANQUES AU
SENEGAL.
INTRODUCTION.
La politique monétaire de I'LIEMOA a connu à
partir de 1989, une réforme qui s'est traduite par l'adoption
progressive d'un mécanisme de régulation monétaire
indirecte. Il s'agit pour la banque centrale de rendre plus efficace la
politique monétaire par un meilleur contrôle de la
liquidité de l'économie. Il a fallu d'abord :
. étendre l'encadrement du crédit aux
crédit de campagne dont le refinancement était automatique ;
. évoluer vers une politique de réserves
obligatoires, instituée depuis le 24/04/1990 ;
.le renforcement du rôle du marché
monétaire dans le refinancement des banques sur l'escompte ;
. l'introduction d'une politique dynamique des taux
d'intérêt;
. le renforcement de la surveillance bancaire dans le cadre de
la régulation conjoncturelle et prudentielle ;
ensuite, le 01/10/1993 marque l'entrée en vigueur du
nouveau dispositif de gestion monétaire, qui repose sur :
. le marché monétaire rénové. Il
se traduit par l'adjudication hebdomadaire par enchères sous
régionales, et qui devra être complété par la
titrisation des concours consolidés par la BCEAO.
. les réserves obligatoires;
. la libéralisation des condition des banques depuis le
02/10/1989 et, qui est actuellement effective pour leurs conditions
débitrices.
La surliquidité est devenue apparente depuis la
réforme de 1989. Elle s'est consolidée avec le rapatriement des
capitaux suite au frein mis contre la fuite des capitaux et l'entrée en
vigueur du marché monétaire rénové. Elle est
devenue problématique depuis la dévaluation, devant la
nécessité de faire perdurer la compétitivité
retrouvée.
Le passage de la régulation monétaire directe
à celle indirecte se traduit par l'avènement des adjudications
hebdomadaires. Celles ci permettent à la banque centrale, grâce
à la confrontation entre les offres et les demandes de monnaie centrale,
de déterminer le taux d'intérêt qui permet de minimiser cet
écart. L'analyse du processus des adjudications et la confrontation
entre les offres et les demandes nous permet de mettre en évidence les
déterminants de la surliquidité des banques Ensuite, il s'agira
de voir comment les banques s'y prennent-elles pour résoudre la
surliquidité Enfin, nous aborderons les implications en terme de
politiques économiques de la surliquidité.
L'analyse du marché monétaire
rénové (étapes de la mises en oeuvre de la nouvelle
politique monétaire et le processus d'adjudications hebdomadaires) nous
permettra de mettre en évidence les déterminants potentiels de la
politique monétaire. Ensuite, par la régression pas à pas,
nous allons discriminer entre ces différentes variables sensées
expliquées la surliquidité pour en extirper ses véritables
déterminants
que nous analyserons afin de pouvoir émettre des
recommandations pour résoudre la surliquidité des banques.
s
Section 1: SURLIQUIDITE ET ENVIRONNEMENT MONETAIRE.
La surliquidité se manifeste sur le marché
monétaire par un excès d'offre de monnaie centrale par rapport
à la demande, de la part des banques. Elle pose la problématique
du contrôle de l'offre de monnaie par la Banque Centrale, et aussi, celle
de la contribution de l'autorité monétaire à la
réalisation des objectifs de croissance réelle et de
stabilité monétaire grâce à la stabilité des
prix et à la compétitivité de la monnaie nationale . La
régulation monétaire indirecte, pour être efficace, suppose
une politique monétaire exogène. D'où
l'intérêt de s'appesantir sur le nouveau instrument d'intervention
de la banque centrale : l'adjudication par enchères
hebdomadaires.
II: L'ADJUDICATION PAR ENCHERES HEBDOMADAIRES
.
La surliquidité se manifeste sur le marché
monétaire par un excès de réserves des banques . Le
marché monétaire rénové traduit le passage de la
régulation monétaire directe à celle indirecte qui repose
sur les mécanisme du marché monétaire. La principale
action de la banque centrale sur la monnaie passe dorénavant par le
contrôle du volume de réserve des banques primaires . Le passage
en revue des étapes de mise en oeuvre de la nouvelle politique
monétaire et du processus des adjudication nous permettra de
déceler les déterminants potentiels de la surliquidité des
banques.
A/Les étapes de la mise en oeuvre de la nouvelle
politique monétaire.
Dans un système de contrôle indirect de la masse
monétaire, de type open
market, le principal instrument de contrôle
monétaire devrait être l'action de la banque centrale sur les taux
d'intérêt monétaires grâce à sa
capacité à gérer la base monétaire. Les taux
monétaires affectent â leur tour, les conditions des banques. La
mise en ouvre de la politique monétaire, dans ces conditions, comporte
nécessairement quatre principales étapes (A.ROE, N.SOWA):
i) le ciblage explicite de la base monétaire comme un
objectif intermédiaire de contrôle;
ii) le choix de la composante réserves bancaires de la
base monétaire comme la partie déterminante de la cible de
contrôle;
iii) l'estimation ou la prévision
régulière de l'offre de réserves bancaires
qui prévaudrait en l'absence d'intervention des autorités
monétaires et la comparaison de cette offre avec la demande de
réserves bancaires;
iv) l'identification et l'utilisation active d'un instrument
de politique monétaire qui permet d'éliminer l'écart
entre l'offre et la demande estimées de réserves bancaires en vue
d'atteindre des objectifs finals tels que l'inflation, la croissance de la
production, et l'équilibre extérieur ;
Les adjudications d'enchères régionales ont
été choisies comme instrument d'intervention de la BCEAO
sur le marché monétaire. Elles sont de type open market.
L'entrée en vigueur du nouveau dispositif de gestion
monétaire a révélé le phénomène
d'excès d'offre de réserves des banques sénégalaise
par rapport à la demande. Ceci se traduit par le maintien dans leur
compte auprès de la BCEAO, de réserves inutilisées.
9
A partir de 1989, on note d'une manière
générale, un recul net des créances de la BCEAO sur les
banques au Sénégal, passant progressivement de 189,9957
milliards, à 151,5381 milliards en juillet 1994. Ceci est surtout
dû à une réduction de ses avances aux banques sur le
marché monétaire. Ces dernières, qui étaient d'un
montant de 50,827 milliards en 1989, ne sont plus que de 1,1 milliards en
Juillet 1994.
avances .sur .marché .monétaire
e --
créances .aux .banques
Le ratio e a évolué comme suit
années
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994 juillet
|
e
|
0.16
|
0.27
|
0.02
|
0.019
|
0.04 0.04
|
0.007
|
La restructuration du secteur bancaire s'est donc traduit par
un net recul des avances de la banque centrale sur le marché
monétaire annonçant des difficultés pour la banque
centrale de contrôler la liquidité des banques dans un contexte de
surliquidité généralisée.
B/ LE PROCESSUS DES ADJUDICATIONS.
Le mécanisme des adjudications implique que les banques
ne peuvent recourir à la banque centrale qu'à des périodes
régulières. Ici, elles sont hebdomadaires.
Les banques excédentaires transmettent à la
banque centrale, le volume de réserves qu'elles veulent prêter et
le taux auquel elles vendent ces liquidités;
Si nous désagrégeons les agents
économiques en quatre secteurs: l'Etat (g), la BCEAO (bc), le
système financier (b), le système non financier (nb); le bilan
consolidé de l'ensemble de ces secteurs nous permet d'écrire
(A.Diagne-1995 ):
ÙRTb + ÙB = [Dg - Rg + ÙEEN] + AENbc
- [ÙBTb + ÙBTnb] -[ÙAAPb + ÙAAPnb] + [ÙPnb +
ÙPb]
EEN: endettement extérieur net de l'Etat;
BT: bons du trésor;
AAP: autres actifs publics;
ÙB: variation de billets et pièces;
OP: variation des créances de la BCEAO sur
l'économie;
ÙRTb + ÙB: variation de la base
monétaire;
[Dg - Rg + CIEEN]: besoin de financement interne de l'Etat;
[ÙAAPb + ÙAAPnb]: achats et ventes d'autres titres
publics par la BCEAO aux banques
et au secteur non bancaire;
[ÙBTb + ÙBTnb]: montant des interventions de la
BCEAO à travers les achats et ventes
de bons du trésor aux banques et secteur non bancaire.
[ÙPnb + ÙPb]: crédits de la BCEAO au secteur
non bancaire et aux banques;
10
AENbc: interventions de la BCEAO sur le marché des
devises pour maintenir la parité du taux de change.
Si on fait "hypothèse que les billets détenus
par le public est une composante relativement stable de la masse
monétaire, alors nous pouvons écrire l'expression de l'offre de
réserves bancaires:
ÙRTb = -Rg+ÙEEN]+ AENbc
-[ÙBTb+ÙBTnb]-
[UAAPb + UAAPnb] + [ÙPnb + UPb] - UB
(1)
Les banques déficitaires informent la banque centrale sur
le montant de liquidités qu'elles veulent acquérir et à
quel taux;
La demande de réserves (ÙRTd) est une fraction
r des dépôts (ÙDT):
ÙRTd = r ÙDT ® r = ro + ri
ÙRTd = (ro + rl).ÙDT (2)
ro: coeficient de réserves obligatoires,
rl: coeficient de réserves libres ou de
précaution.
La confrontation entre l'offre de réserve des banques
(ÙRTb) et leur demande de réserve
(ÙRTd) permet de déterminer la situation de
liquidité monétaire :
ÙRTb = [Dg - Rg + ÙEEN] + AENbc -
[ÙBTb + ÙBTnb] - [ÙAAPb + ÙAAPnb] +
[ÙPnb+UPb]-UB (1)
L'offre de réserves des banques est renforcée par
:
- l'accroissement du besoin de financement interne de l'Etat
- l'accroissement des AENbc
- les crédits de la banque centrales aux banques et au
secteur non bancaire
Cette offre est réduite par :
- l'intervention de la banque centrale à travers la vente
de titres publiques ;
- les fuites en billets hors du secteur bancaire
ÙRTd = (ro + rl).ÙDT (2)
la demande de réserves des banques est surtout
déterminée par le volume de dépôts. Au
Sénégal, le ro est faible et s'élève à
1,5%.
Il est extrêmement difficile de cerner le rl car il
dépend de la politique interne de la banque, et obéit à
des préoccupations d'ordre gestionnelles.
A l'équilibre du marché monétaire :
ÙRTb = ÙRTd
[Dg - Rg + ÙEEN] + AENbc - [ÙBTb +
ÙBTnb] -[ÙAAPb + ÙAAPnb] +
[UPnb + UPb] - UB) = (ro + ri) .ÙDT
(3)
Or, la surliquidité traduit un excés de
réserve des banques par rapport à la demande :
ÙRTb - ÙRTd > 0 ou encore ÙRTb
> ÙRTd
11
d'où :
([Dg - Rg + ÙEEN] + AENbc - [Cl BTb +
ÙBTnb] -[ÙAAPb + ÙAAPnb] + [ÙPnb +
UPb] - UB) - (ro + rl).ÙDT > 0 (4)
L'équation (4) nous permet d'écrire :
([Dg - Rg + ÙEEN] + AENbc + [ÙPnb +
ÙPb]) > (ro + rl).UDT+ UB + [ÙBTb + ÙBTnb] +[UAAPb +
UAAPnb]
La surliquidité traduit une faiblesse du taux
de réserves obligatoires, des fuites en billets hors du circuit
bancaires et du manque de dynamisme de la BCEAO pour éponger
l'excès de liquidité grâce à la vente de titres
publics ; alors que, dans le même temps, les besoins de financements
intérieurs, les variations .des avoirs extérieurs nets de la
banque centrale et les variations des crédits de la banque centrale au
secteur bancaire et non bancaire augmentent.
C / Les determinants potentiels de la surliquidité
des banques au Sénégal .
on peut sérier les déterminants potentiels de la
liquidité des banques qui s'établissent comme suit :
· Le besoin de financement interne de l'Etat : [Dg - Rg +
ÙEEN]
· Les achats et ventes d'autres titres publics par la
BCEAO aux banques et au secteur non bancaire : [UAAPb + UAAPnb]
· Montant des interventions de la BCEAO à travers
le achats et ventes de bons du trésor aux banques et secteurs non
bancaire : [ÙBTb + ÙBTnb]
· Crédit de la BCEAO au secteur non bancaire et
aux banques: [ÙPnb + ÙPb]
· Interventions de la BCEAO sur le marché des
devises pour maintenir la parité du taux de change : AENbc
· la variation des billets et pièces qui traduit
la fuite de billets vers le public: UB
· le taux de réserves obligatoires : ro
· le taux de réserves précautionnelles :
rl
Les déterminants potentiels de la surliquidité
des banques au Sénégal sont d'origines diverses et
s'expliqueraient par les comportements des banques primaires, du public, de la
BCEAO, de l'Etat, et de l'état des relations du pays avec le reste du
monde . D'où la nécessité d'une analyse plus fine pour
extraire les variables réellement déterminantes et qui ont un
impact dans l'évolution du phénomène de
surliquidité
Section 2 : LES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE DES
BANQUES.
Dans la série des variables ciblées ci-dessus
comme étant des déterminants potentiels de la
surliquidité, il convient de voir quels sont celles qui sont
véritablement significatives .Ainsi, pour une commodité d'action
, nous pouvons regrouper ces variable que nous supposons être des
déterminants de la surliquidité des banques suivant les sept
catégories suivantes :
1. PNG qui traduit la politique budgétaire de l'Etat (
Dg-Rg +AEEN)
2. Billets détenus par le public (B)
3. AENbc qui traduisent l'état de la balance des
paiements
4.
12
DT : le montant des dépôts bancaires
5. le volume de crédit de la banque centrale au secteur
privé non bancaire ÙPnb
6. le volume de crédit de le banque centrale aux banques
: Ùpb
7. Le taux d'escompte (r**) qui traduit la politique de
liquidité de la banque centrale qui se manifeste par les variation au
niveau des titres publics ([UBTb + ÙBTnb] ; [ÙAAPb +
UAAPnb] ) pour contrôler le volume de liquidité
bancaire.
Ensuite, nous allons construire un modèle où la
variable explicative sera le volume de réserves des banques et les
variables ci dessus listées seront les variables expliquées. Ce
modèle fera l'objet d'une régression « pas à pas
» qui va nous permettre d'identifier les véritables
déterminants de la surliquidité . Ensuite, nous analyserons ces
déterminants, qui en principe sont fortement corrélés au
volume de réserves que nous assimilons à la surliquidité
pour.voir comment ils agissent. Une meilleure compréhension du
phénomène grâce à une bonne analyse nous permettra
d'en tirer les recommandations adéquates.
A/ LE MODELE .
La régression « pas à pas » du volume
de réserves ( R) des banques sur les variables,
répertoriées ci dessus, va nous permettre d'appréhender
leur influence respective pour aboutir à l'extraction des
déterminants . Elle se fera à l'aide du logiciel statistique de
traitement de données : Student SYSTAT .
Une variable (x) est considérée comme un
déterminant de la surliquidité si le degré de
corrélation est d'autant plus élevé et proche de 1.
Le modèle présupposé sera du type :
R = f (PNG, B, Creco, DT, AENbc, r*'k)
B/ LES RESULTATS .
Le traitement informatique des données portant sur une
période de 30 ans nous permet d'aboutir au résultat 'selonlequel,
les déterminants de la surliquidité des banques au
Sénégal sont respectivement le volume des dépôts
bancaires (DT) et les fuites en billets
(B).
R=f(DT;B)
R 1= 0,596 DT-- 1,056 B + 0,647
(0,267) (0,106) (3,635)
Le résultat selon lequel les dépôts
influencent fortement la surliquidité est corroboré à 84%
par la réalité ; tandis que l'influence des fuites en billets
explique à 90% la réalité. On peut alors écrire
:
DEP VAR : RESERVES N :30 MULTIPLE R :0,902 SQUARED MULTIPLE R :
0,814
ADJUSTED SQUARED MULTIPLE R : 0,800 STANDARD ERROR OF SESTIMATE
:10,321
Variable
|
coefficient
|
STD error
|
STD coef.
|
Tolérance
|
T
|
Constant
|
0,647
|
3,635
|
|
0,000
|
0,178
|
B
|
-1,056
|
0,267
|
-1,913
|
0,029
|
-3,950
|
Dépôt (DT)
|
0,596
|
0,106
|
2,725
|
0,029
|
5,627
|
13
Ce modèle explique à 90,2% la
réalité. Les coefficients sont stables compte tenu de la faible
dispersion mesurée par les écarts types qui sont très
faibles. Les tests de Student atteste de la signicativité des
coefficients.
Les dépôts influencent positivement le volume de
réserves excédentaire des banques alors que les fuites en billet
ont un impact négatif ; Ceci découle du fait que la demande de
réserves des banques (Rd) est une fraction ro des dépôts
(Rd = ro DT). Ensuite, la quantité de monnaie centrale
excédentaire peut être utilisée par la banque pour
effectuer son activité d'octroi de crédit : trésorerie,
consommation et investissement. Chaque prêt effectué se traduit
par une fuite en billet qui vient réduire le pouvoir de création
monétaire des banques. Ainsi, les banques, sous réserves de
certaines précautions, peuvent prêter plus. qu'elles ne
reçoivent, en contrepartie d'un remboursement des prêts à
l'échéance fixée.
Le modèle explique la surliquidité par un
accroissement des dépôts et une réduction des fuites en
billets.
C/ ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA LIQUIDITE GLOBALE DU
SECTEUR BANCAIRE.
Les billets et les dépôts sont fortement
corrélés au volume de réserves des banques. L'analyse de
leur évolution temporelle permettra de mieux appréhender la
manière dont ces déterminants influent sur la
surliquidité.
A/ Les variations de billets et pièces.
Elles traduisent les échanges entre la monnaie
scripturale et la monnaie fiduciaire. Les échanges entre le public et le
secteur bancaire ont une influence sur la liquidité des banques. Plus la
proportion de monnaie fiduciaire dans les moyens de paiement est importante,
plus sont aigus les problèmes de liquidité des banques.
Le modèle étudié ici nous
révèle qu'une baisse de 1% des fuites en billets du circuit des
banque vers le public entraîne une augmentation des réserves
bancaires de 1,056% .
1. Evolution des fuites en monnaie centrale.
La monnaie centrale (H) se décompose en
billets (B) et réserves (R).
H=B+R
Lorsqu'un agent économique retire de l'argent dans son
compte tenu par la banque, ou lorsqu'il paye par chèque qui est
transformé en monnaie, il y a une fuite de monnaie hors du circuit
bancaire.
Les billets constituent une fraction (b) de la masse
monétaire (MM) . Elle dépend des habitudes de paiement des agents
économiques, et elle est souvent stable.
B=b*M
Ainsi, lorsque les habitudes de paiement, loin de se faire par
chèque ou par virement bancaire, se font d'un compte à un
particulier, alors la démultiplication des opération de ce genre
réduit la liquidité des banques.
Au Sénégal, compte tenu de la
surliquidité du secteur bancaire, ne pourrait on pas dire que la
fraction de billets dans (M) est faible, et que l'essentiel des paiements se
fait par virement bancaire. Dans le tableau suivant, nous allons assimiler
toute la circulation fiduciaire à B;
M1 est la disponibilité monétaire;
14
Les données sont en milliards de francs F.CFA. Ml, M,
et B sont puisés dans les notes d'information et statistiques de
la BCEAO- octobre 1994-statistiques monétaires.
15
Tableau des fuites en billets au
Sénégal.
Années
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
B
|
92,8
|
102,7
|
95,2
|
97,5
|
107,2
|
93
|
145,6
|
|
M1
|
214,9
|
230,8
|
204
|
213,2
|
217,4
|
197,7
|
304,1
|
|
B/M1
|
0,43
|
0,44
|
0,46
|
0,45
|
0,49
|
0,47
|
0,47
|
|
M
|
334,5
|
368,9
|
351,2
|
371,6
|
384,9
|
336,5
|
468.5
|
|
B/M
|
0,27
|
0,27
|
0,27
|
0,26
|
0,27
|
0,27
|
0,26
|
|
Source /BCEAO
Si on tient seulement en compte les disponibilités
monétaires, on constate une circulation fiduciaire relativement
importante. Elle .tourne autour d'une moyenne "b1 =
47%. Ceci traduit le caractère sous
développé du pays. Ceci fait que les habitudes de paiement, en
raison du caractère primaire et informel de l'économie, sont
surtout manuelles. Cette situation contraint le pouvoir de transformation
monétaire des banques qui sont obligées de garder beaucoup de
liquidités pour faire face aux retraits importants de la
clientèle. Elle explique aussi la raison pour laquelle la BCEAO, dans le
cadre de sa politique prudentielle, a fixé le coefficient de
liquidité2 à un seuil plancher de 60%.
Ainsi, pour éviter le risque d'illiquidité, les
banques sont obligées de procéder avec d'autant plus de
précaution, que le multiplicateur sera faible. A ce niveau, si on fait
l'hypothèse que le ratio de réserves obligatoires est nul, alors
le multiplicateur du potentiel de création monétaire serait en
moyenne de:
m=1/"b1 ;m=2.12
b est appelé réducteur monétaire;
m = f (b) avec f '(b) < 0.
L'importance de b pourrait aussi s'expliquer
par l'existence d'un vaste secteur informel, où les transactions se font
en numéraires pour échapper au contrôle fiscal .
Cependant, si nous prenons en compte la liquidité globale
de l'économie, en l'occurrence la M2 que nous définiront ici
comme étant M1 et les dépôts à terme (DAT) : M2 = M1
+ DAT;
alors le ratio de liquidité baisse et devient stable
grâce à la prise en compte de ressources financières
stables, permettant en toute sécurité d'accroître le
potentiel de création monétaire des banques , qui passe à
m' = 3,7.
EVOLUTION INSTABLE DU MULTIPLICATEUR
MONETAIRE.
Sur la période 1988-1989, le multiplicateur
monétaire a évolué comme suit :
années
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
m'
|
2.5
|
2.2
|
0.7
|
2.1
|
2.1
|
2.6
|
2.7
|
Source BCEAO.
L'instabilité du multiplicateur la rend
inopérationnel comme instrument de politique monétaire. Les
valeurs figurant dans ce tableau découlent de la politique d'encadrement
du crédit de la banque centrale qui traduit toute la difficulté
qu'elle a pour contrôler la masse monétaire en vue de
réaliser ses objectifs de stabilité et d'équilibre
extérieur. Ce qui la pousse a intervenir directement sur le rythme
d'évolution de cette masse monétaire.
2 (actif disponible ou réalisable à CT)
/ (passif exigible ou engagement par signature susceptible d'être
exécutés à CT)
16
Dans cette économie d'endettement, il est plus
approprié de raisonner en terme de diviseur du crédit, car, en
dernière analyse, le volume de crédit distribué
détermine la base monétaire (H).
H = (1/m)'* M
Plus les dépôts à terme sont importants
relativement aux dépôts à vue, toute chose étant
égale par ailleurs, le ratio de liquidité baisse. Cette baisse du
ratio de liquidité entraine une augmentation des réserves
bancaires dans la monnaie centale.
H = B + R; d'où ( B/H) + (R/H) = 1
Si la banque centrale contrôle l'Offre de monnaie, alors la
quantité de monnaie centrale en circulation est tout juste égale
à celle nécessaire pour fournir à l'économie, le
volume de liquidité nécesssaire aux transactions.
M*V=P*Q
Si nous reprenons le multiplicateur de crédit :
M = m * H
H=B+R (1)
M=B+D alors D= M-B
Nous savons que: B= b*M;(2)
et que R = r * D
Alors D = M -b* M ou bien D= M*(1-b)
R= r*(1-b)*M (3)
on remplace (2) et (3) dans (1):
H = b*M + r*(1-b)*M
H = (b + r - rb)*M
Nous pouvons alors exprimer le multiplicateur de crédit
:
M = [1/(r + b - rb)]*H m=[(1/(r+b-rb)]
La situation de surliquidité va à l'encontre des
trois conditionalités3 à la manifestation du
multiplicateur monétaire, et donc du caractère exogène de
l'offre de monnaie.
Plus la proportion de monnaie fiduciaire dans les moyens de
paiement est faible, moins les banques ont des problèmes de
liquidités et plus elles sont indépendantes de l'institut
d'émission.
3 Le multiplicateur de crédit est un instrument
de contrôle de la liquidité bancaire, aux trois
conditions suivantes:
· . il n'existe que deux sortes de fuites en monnaie: b et
ro;
· . les banques ont un comportement passif: tout ce
qu'elles reçoivent, elles le prêtent ;
· .il existe une demande illimitée de crédit
de la part des emprunteurs.
17
Le problème de la surliquidité est que le
multiplicateur monétaire n'exprime pas tout son potentiel, du fait que
les banques détiennent des volumes de réserves au delà de
ceux nécessaire compte tenu de la réglementation
conjoncturelle.
Si ^R et ^B sont les volumes de réserves et de billets
que les autorités monétaires désirent voir
s'établir dans l'économie.
Compte tenu de la valeur de m, la
quantité de monnaie que les banques peuvent créer est
limitée à m fois la quantité de monnaie
centrale émise par les banques.
En principe, au fur et à mesure que les banques
octroient des crédit, le volume de B augmente jusqu'à ce que :
H=^B+^R
En ce moment, la masse monétaire se stabilise
jusqu'à ce que la banque centrale réinjecte de nouvelles
liquidités dans l'économie, par exemple, par l'achat de titres
d'Etat sur le marché monétaire.
Pour le cas du SENEGAL, on peut dire que R > ^R et B <
^B . C'est donc dire que les banques n'utilisent pas tout leur potentiel de
crédit permettant assez de fuite en billet pour assurer
l'équilibre: B = ^B et R = ^R; alors la conversion monnaie scripturale
et monnaie fiduciaire est insuffisante alors que les réserves sont
excessifs.
Alors pour garder le contrôle de la liquidité
des banques, donc de l'offre de monnaie, il ne reste plus d'autre solution
à la banque centrale que de ponctionner sur les réserves des
banques, en vendant des titres d'Etat ce qui réduit R à AR.
Mais ce comportement des banques qui freine le multiplicateur
de crédit, donc le volume de crédits et de dépôts
pose un problème certain dans cette période de
libéralisation économique, qui suppose un engagement constant des
banques auprès des agents économiques pour le financement de
leurs activités source de croissance et de création d'emploi, et
d'accroissement des recettes fiscales.
La faiblesse de la fuites en billet par rapport à la
masse monétaire (M2) introduit des éléments d'incertitudes
dans la politique monétaire en ce sens que, la banque centrale qui
compte sur la maîtrise des réserves pour contrôler le volume
de liquidité , est dessaisie au profit des banques primaires. En effet,
ces dernières introduisent une fuite supplémentaire en monnaie
dont l'importance est telle que ce sont elles qui contrôlent le taux
d'évolution de la monnaie qui est ainsi endogène .
B/ Les dépôts
Dans le cadre de sa politique réglementaire et
conjoncturelle, la banque centrale intervient par l'application du taux de
réserves obligatoires (ro) sur le volume des dépôts
bancaires, compte tenu d'un niveau donné du réducteur
monétaire, de manière à contrôler l'évolution
de la masse monétaire. Elle poursuit deux objectifs qui sont
complémentaire, à savoir :
· Eviter que les banques se retrouvent dans une situation
d'insolvabilité ;
· Fixer le volume de liquidité de
l'économie qui permet d'atteindre la croissance et l'équilibre
extérieur désiré sans qu'il ait une inflation ;
Chaque dépôt effectué par la
clientèle accroît la quantité de monnaie centrale et donc
le pouvoir de création monétaire des banques secondaire.
Cependant, le modèle étudié ici
révèle qu'un accroissement de 1% des dépôts
entraîne une augmentation de 0,59% des réserves, ce qui est
relativement excessif.
18
On peut donc dire que les banques fixent un taux de
réserves (obligatoire et de précaution) égale à Ce
qui revient à
dire que les banques anticipent un taux de réserves de
précaution de 0,58 %4. L'analyse de l'évolution des
dépôts et de leur distribution temporelle permettra de comprendre
le comportement des banques qui s'apparente à une
préférence pour le présent.
Evolution du volume de dépôt
Le volume des dépôts à progressé
régulièrement de 1966 à 1995. Il est passé d'abord
de 13,46 milliards en 1976, puis de 77,39 milliards en 1976, ensuite de 223,89
milliards en 1986 et enfin, de 344 milliards en 1995 ; ce qui traduit un
dynamisme certain. La moyenne annuelle qui est de 127 milliards permet de
découper la période en deux sous périodes à partir
de 1981 qui est I 'année du PREF5. L'écart type des
dépôts qui est de 103 milliards révèle une
très grande dispersion. La restructuration du secteur bancaire est
marquée par un léger fléchissement des
dépôts. A partir de 1993, avec la décision de rachat des
francs F.CFA hors de la zone, les dépôts ont été
dopés pour se situer au dessus des 300 milliards F.CFA, niveaux qui
n'ont jamais été atteints auparavant . La Surliquidité
coïncide avec des périodes de dépôts
élevés et des taux de croissance géométrique compte
tenu de la moyenne. Sur la période 1966-1995 les dépôts
à termes ont représenté une moyenne de 30% des
dépôts contre 70% pour les dépôts à vue.
° r1= 0,596% - 0,015% = 0,581 %
S Programme de Redressement
Economique et Financier.
19
Cf. : Tableau de l'évolution des
dépôts.
Les dépôts àvue(DAV).
Ils sont constitués de l'ensemble des dépôts
liquides, gérés par les établissements de crédit ou
le Trésor, et mobilisables par chèques. Leur rôle est de
financer les besoins de trésorerie des entreprise et de consommation des
ménages. La transformation bancaire doit se faire avec beaucoup de
précaution compte tenu des risques liquidité qui peut
entraîner la perte de confiance des déposants envers les banques
et même, envers le secteur bancaire ; C'est ainsi que la BCEAO
réglemente la transformation en édictant le ratio de
liquidité et de couverture des emplois à long termes
.
En 1966, ils constituaient environ 95% des dépôts
bancaires. Ils ont accusé le taux le plus faible sur la période
1990-1992 où ils sont en déca des 50%.
Les dépôts à terme.
Ils sont une composante de la quasi monnaie en ce sens que
leur transformation monnaie entraîne un coût et un certain
délai. Ils constituent un moyen de placement pour les agents
économiques car ces types de dépôts sont
rémunérés. Leur mobilisation avant le délai
fixé entraîne un coût. Leur rôle est de financer
l'investissement. Ils contribuent à la stabilité de la banque qui
n'a pas à constituer des réserves de précaution car elle
connaît avec certitude le terme et la préserves aussi des retraits
intempestives ; Compte tenu du coût supporté par la banque pour
attirer ce type de dépôts, son intérêt est de la
prêter le plus rapidement possible pour couvrir le coût et faire un
gain financier grâce au différentiel d'intérêt.
Au Sénégal, les DAT ont connu une évolution
si remarquable qu'ils dépassent les DAV depuis 1987 ; Ce qui constitue
un potentiel de crédit important.
la répartition des dépôts en DAT et
DAV .
Ceteris paribus, Si nous reprenons la régression »
pas à pas » en déglobalisant les dépôts en
DAV et DAT, on obtient le modèle' selon lequel, la surliquidité
est fonction
6 Le taux de couverture des emplois
à long terme par les ressources à long terme est fixé par
la BCEAO à un seuil plancher de 75% entraînant un taux plafond de
transformation de 25%.
7 R = - 0,509 B + 0,633 DAT -- 0,281 AENB
+ 5,420 Les coefficients sont stables et
significatifs
Variables
|
Coe icients
|
Ecart type
|
T de student
|
Constant
|
MO
|
3,419
|
1,585
|
B
|
-0,509
|
0,126
|
-4,035
|
DAT
|
0,603
|
0,085
|
7,414
|
AENB
|
-2,81
|
0,101
|
-2,772
|
|
20
du volume de billets détenus par le public, des DAT et
des AENB8 . Relativement, l'impact des billets est réduit
alors que celui des réserves se renforce .
Les variations négatives des avoirs extérieurs
nets sont une fuite en monnaie centrale vers l'extérieurs . baisse de 1%
des AENB entraîne une hausse des réserves de 0,2% . De 1966
à 1993, les AENB sont négatifs .
Les DAV sont faiblement corrélés au volume de
réserves excédentaires des banques . Donc, on peut dire que la
surliquidité des banques est déterminé par une importante
quantité de DAT qui n'est pas recycler dans le secteur productif .
C/ LES OPERATIONS AVEC LE RESTE DU MONDE.
Les échanges avec le reste du monde influencent la
liquidité des banques car les avoirs extérieurs constituent une
source de création de monnaie centrale. Donc, une
amélioration de la balance commerciale accroit la liquidité et
inversement, une détérioration la réduit.
L'accroissement des AENB a un impact négatif sur la
surliquidité des banques . Depuis la dévaluation, les avoirs
extérieurs nets des banques primaires sont devenus positifs, passant de
11,97 milliards F.CFA en 1994 à 27 milliards F.CFA en 1995, alors que sa
moyenne sur la période est de 11,9 milliards, ce qui a
coïncidé avec une réduction des réserves
excédentaires, qui sont passées de 74 milliards F.CFA en 1992
à 31% en 1992. Ainsi, lorsqu'un opérateur économique
exporte des marchandises, les devises qu'il reçoit sont
déposées auprès de sa banque et constituent une
réserve de liquidité internationale. Cette réserve
potentielle de liquidité peut être utilisée au moment
opportun par la banque pour se procurer de la monnaie centrale. Dans l'optique
de l'approche monétaire de la balance de paiement, un excédent de
la balance de paiement accroît les réserves de change.
Compte tenu de la décision prise par les BCEAO de ne
plus rémunérer les réserves excédentaires des
banques déposées auprès d'elle, les banques primaires se
servent de leurs devises pour améliorer leur rentabilité (gain de
change, placement extérieur, etc.)
Ici, nous utiliserons les avoirs extérieurs nets des
banques comme facteur explicatif
Avoirs extérieurs nets (AEN) des institutions
monétaires. en milliards F.CFA.
années
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
AENBC
|
-223
|
-192
|
-172
|
-168
|
-162.8
|
-196
|
-168.2
|
AENB
|
-51
|
-50
|
-34
|
-32.5
|
-27.2
|
-25
|
-2.8
|
AEN.t
|
-274
|
-242
|
-206
|
-201
|
-190
|
-221
|
-170
|
|
Sources: BCEAO/ oct.1994/statistiques
monétaires.
AENBC: AEN de la banque centrale; AENB:
AEN des banques primaires;
AEN.t: totaux des AEN = AENBC + AENB
8 AENB : Avoirs extérieurs nets
des banques
A partir de 1989, on constate une amélioration
constante de la position extérieure aussi bien dans l'ensemble des
banques commerciales qu'au niveau du système monétaire.
L'amélioration des avoirs extérieurs des
banques commerciales et plus évidente encore car elle retrouve une
situation proche de l'équilibre à partir de 1994, et atteint un
niveau de 8.1 milliards F.CFA en septembre 1995.La moyenne des AENB
sur la période est de -28.6 milliards F.CFA,
avec un cumul négatif de 202 milliards F.CFA.
A partir de 1992, les AENB sont en deçà de leur
moyenne ; leur situation va s'améliorer d'avantage avec des performances
d'AEN positif à partir de septembre 1995
La moyenne des avoirs extérieurs de la BCEAO est de
-180 milliards F.CFA, portant sur un cumul de -1261
milliards F.CFA . Là aussi, on note des performances relatives
à partir de 1994 bien qu'elles ne soient .pas linéaires traduit
une certaine instabilité financière due à la forte
dispersion des AENBC9. Celle ci est une manifestation du
caractère endogène de l'offre de monnaie.
Cette situation traduit donc une amélioration
constante de la situation extérieure du pays et donc une
réduction relative des fuites de liquidité vers
l'extérieur. La situation de surliquidité des banques fait que
les banques n'ont pas besoin de se présenter à la banque centrale
pour échanger leurs réserves internationales . Elles
préfèrent détenir des devises, ce qui fait que
l'accroissement des AENB se traduit par une réduction de la
surliquidité et une augmentation de leur réserves
internationales.
21
9 AENBC : avoirs extérieurs nets de la banque
centrale.
22
CONCLUSION
La surliquidité des banques au Sénégal
est déterminée par l'évolution des fuites en billets vers
le public et par l'importance des dépôts bancaires . Les AENB y
exercent aussi une influence modérée à la baisse compte
tenu de la préférence des banques pour les devises , suite
à la décision de la BCEAO de ne plus rémunérer les
réserves excédentaires en monnaie locale des banques primaires
auprès d'elle .
La faiblesse des fuites en billet et du taux de
réserves obligatoires n'a pas eu un impact sur le multiplicateur ; La
BCEAO, du fait que la masse monétaire n'est pas exogène, a
initié une politique d'encadrement du crédit qui consiste
à fixer le taux d'évolution de la masse monétaire. Cette
mesure contraignante qui ne permet pas au multiplicateur de manifester tout son
potentiel traduit un caractère structurel de la surliquidité.
A partir de 1989, on note une augmentation sans
précédent des réserves de change des banques primaires
à la BCEAO. Celle ci coïncide avec les réformes de
système bancaire, la restructuration des banques. Elle s'explique aussi
par le fait que la balance des paiements est un phénomène
essentiellement monétaire et que la politique monétaire est
l'instrument privilégié de recherche de l'équilibre.
La décision de non rachat des francs F.CFA hors de la
zone, prise en Août 1993, s'est traduit dés 1994 par une
très forte augmentation des dépôts bancaires qui sont
passés de 240,21 milliards à 316 milliards en 1994 , puis 344,76
milliards en 1995 ; soit des taux de croissance de 37% et 43% relativement
à l'année 1993. Mais , l'accroissement des dépôts a
surtout bénéficier aux DAT. Depuis 1987, ils constituent plus de
50% des dépôts .
Le volume de dépôts excédentaires devrait
en principe être étroitement lié aux DAV. Dans le cas
présent, cette corrélation est négative, compte tenu du
fait que le phénomène de surliquidité se traduit par une
absence de craintes d'illiquidité des banques.
Les fuites de billets des banques .
La surliquidité des banques au Sénégal
soulève plusieurs problèmes d'ordre monétaire,
économique et juridique.
La politique monétaire d'inspiration
néoclassique, dans un régime de change fixe, peut être
résumé à travers les quatre équations suivantes:
1/Md*V=P*Q10
2/ M = Cg + Ce + AEN
3/ M = Md 4/p=e*p'
'0 Md est la demande de monnaie; M est l'offre de
monnaie;
P est le taux d'inflation du Sénégal;
p' est le taux d'inflation de
l'étranger;
e est le taux de change nominal, cotation à
l'incertain;
AEN représente les avoirs extérieurs nets; ils
doivent au moins être égaux à 20% des
engagements à vue.
Cg et Ce représentent le volume de crédit
intérieur (CE); Cg est le volume de crédit à
l'état;
Ce est volume de crédit à
l'économie.
23
La BCEAO se soumet à une certaine discipline
monétaire. L'évolution de la
masse monétaire est un indicateur fiable de la politique
monétaire, notamment à travers le degré de
monétarisation de l'économie. Elle est liée à
l'évolution des AEN, qui sont négatifs depuis 1972 au niveau de
l'économie; cependant, les AEN des banques sont devenus positifs depuis
Juin 1994 et s'élevaient à cette date à environ
7900 millions F.CFA.
Le contrôle effectif du volume de liquidité de
l'économie par la banque centrale est un impératif,
sinon , il planerait sur I 'économie une menace d'excès du taux
de liquidité,
dés le moment où, par suite d'un optimisme
généralisé, le système bancaire se met subitement
à réinjecter les liquidités qu'il détient . Ceci va
entraîner une décélération et une forte tension sur
les ressources qui pourrait être source d'une grande inflation, et aussi,
d'une détérioration de la balance extérieur, contrariant
ainsi les objectifs de croissance et de stabilité de la banque centrale
.
La nécessité de défendre la valeur
externe de la monnaie passe par la maîtrise du taux d'inflation,
d'où la nécessité de contrôler l'offre de monnaie,
notamment celle des banques primaires.
Les interventions hebdomadaires de la BCEAO sur le
marché monétaire rénové se font au moyen des
réserves obligatoires et des bons du trésor à court terme.
Pour éponger la surliquidité sur le marché
monétaire, la banque centrale pourrait rendre plus attractif les bons du
trésor par
. L'approfondissement du marché monétaire par la
création d'un marché secondaire où interviendraient, en
sus des banques primaires, de la banque centrale et des établissements
financiers, d'autres investisseurs institutionnels comme la caisse de
sécurité sociale, les compagnies d'assurances et certaines
grandes entreprises agrées au marché .
. L'élargissement de ce marché en y permettant
l'accès à d'autres titres négociables.
.11 faudrait aussi restaurer et consolider la confiance des
banques et du public sur l'Etat afin d'assurer la négociabilité
des bons du trésor et faciliter l'émergence du marché
secondaire.
En l'état des choses, la surliquidité traduit
le caractère endogène de l'offre de monnaie, empêchant le
parfait contrôle de la liquidité par la banque centrale.
Pour cette raison, la BCEAO se devrait d'utiliser d'une
manière plus dynamique la politique de réserves obligatoires, en
vue d'une plus grande efficacité dans le contrôle de la
liquidité bancaire; d'autant plus que le comportement prudentiel des
banques s'assimile à cette contrainte (Cf: tableau ci dessous), surtout,
depuis la décision prise par la banque centrale de ne plus
rémunérer les excédents de réserves placés
dans ses comptes.
Coefficients de réserves en (%)
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994 -
octobre
|
11.4
|
12.3
|
14.4
|
20.9
|
19.6
|
20.2
|
19.8
|
9.5
|
13.8
|
|
Source: BCEAO Notes d'information et statistiques
janv.1995.
Etant donné la tendance de la banque centrale à
créer de la monnaie centrale pour financer le déficit structurel
de l'Etat, cette tendance renforce la liquidité bancaire
24
en ce sens qu'il n'existe pas de séparation entre le
trésor et la sphère bancaire. D'où la recommandation
consistant à interdire à l'Etat de détenir des
dépôts dans les banques primaires. Les dépôts de
l'Etat ou du trésor devraient se loger uniquement à la banque
centrale.
J
La surliquidité est plus liée aux DAT qu'aux
DAV, d'où l'intérêt de mesurer l'impact de la
surliquidité sur l'investissement.
25
Chapitre 2 : IMPACT DE LA SURLIQUIDITE SUR
L'INVESTISSEMENT
INTRODUCTION
La surliquidité des banques au Sénégal
est la manifestation du caractère endogène de l'offre de monnaie;
elle est une traduction de l'économie d'endettement qui
se caractérise par:
· .La prédominance du financement indirect
des entreprises: les ménages n'assurent qu'une part faible des
besoins de financement des entreprises qui sont satisfaits au moyen d'emprunt
auprès des banques ou des intermédiaires non bancaires;
· ,.la prépondérance de la monnaie
interne ( qui a pour contrepartie un endettement du secteur
privé ). Gurley et Shaw distinguent la monnaie interne
de la monnaie externe ( qui a pour contrepartie un endettement de l'Etat et de
l'extérieur).
· .la disparition de l'ajustement par les taux:
le taux d'intérêt est déterminé par le
système bancaire et de ce fait , devient peu sensible aux variations de
l'activité économique
· .une analyse en terme de diviseur du
crédit: le système est en banque. les banques sont
structurellement endettées auprès de la banque centrale. C'est le
montant de crédit distribués par les banques qui détermine
celui des réserves que la banque centrale doit provisionner.
En l'absence de marché financier au
Sénégal, le financement est intermédié . Ainsi, le
comportement des banques devrait avoir une incidence sur le comportement
d'investissement du secteur privé. Un financement sain de
l'investissement implique la mobilisation de ressources stables, notamment :
l'épargne des ménages et l'épargne bancaire
assimilée ici aux dépôts à moyen et long terme.
La financement bancaire de l'investissement dans un monde
où l'hypothèse néoclassique de parfaite information est
violée introduit au concept de risque de défaut que la banque
doit gérer de manière à obtenir la confiance des
déposants et assurer la liquidité 'et la rentabilité des
crédits octroyés . Dans cette situation d'asymétrie
d'information, divers travaux relatives au traitement de l'information ont
été menés dont celui de Diamond qui assigne aux banques le
rôle de fournisseur d'information (gestion , surveillance et
résultat de l'investissement) et de liquidité .
A/ Le traitement de l'information.
A la suite des travaux d'Akerlof, la plupart
des modèles développés (Leland and Pyle; Diamond;
Dybvig; etc...) prennent les asymétrie d'information et la
malhonnêteté de certains investisseurs comme la source de la
naissance des intermédiaires financiers.
Ils sont présentés comme des agents ayant pour
fonction de collecter des fonds auprès des agents à
capacités de financement pour ensuite les répartir entre les
agents à besoins de financement.
L'existence des banques s'explique par la
nécessité de gérer deux types d'asymétrie
d'information :
·
26
l'asymétrie d'information entre la banque et ses
déposants : l'impossible connaissance de la position et des besoins en
liquidité de chaque individu permet de rendre compte de l'utilité
des contrats de dépôt; mais elle explique aussi
l'instabilité des ressources bancaires.
· l'asymétrie d'information entre les
prêteurs et les emprunteurs, et elle explique l'existence d'une "
institution déléguée" chargée de contrôler le
bien fondée et les résultats de l'allocation des capitaux
prêtés.
Pour Diamond (1984), l'avantage des banques
dans le traitement de l'information ne peut exister que grâce à
une politique jointe d'évaluation (création d'informations) et de
diversification
1/ Le modèle de Diamond.
A l'origine du modèle, on trouve une asymétrie
d'information ex post entre des prêteurs potentiels et l'entrepreneur
à la recherche de capitaux pour investir dans un projet
risqué.
les prêteurs ne peuvent connaître expost le rendement
réel du projet qu'au prix d'un effort d'information coûteux alors
que l'information est gratuite pour l'emprunteur. Or, c'est sur la base de
cette information que l'entrepreneur reversera une partie des profits aux
investisseurs.
Diamond montre que dans une telle situation, le financement
optimale prend la forme d'un prêt à échéance fixe,
accompagné d'une pénalité de défaut, au moins
égale à l'échéance.
Pour être sûr de ne pas être trompé par
l'emprunteur (annonce d'un rendement fictif), les prêteurs se doivent
donc de surveiller la gestion et le résultat de l'investissement.
Ce sont ces coûts de surveillance qui font naître les
intermédiaires financiers bancaires.
Ceux-ci vont comme chez LELAND et PYLE procurer
le financement des projets sous forme de prêts à
pénalités, et en assurer le monitoring.
Mais, ces institutions ne possèdent un avantage
comparatif par rapport à un investisseur particulier (le marché )
que si leur portefeuille d'actifs est diversifié.
Si l'intermédiaire n'a investi que dans un seul projet,
au coût lié à la pénalité anticipée
que lui même est en droit de verser à ses créanciers,
s'ajoute les coûts de surveillance de la banque elle même. De ce
fait, cette solution reste inférieure à la solution de prêt
direct.
Dans ce cas, la diversification de l'actif bancaire sur de
nombreux projets indépendants va permettre de faire tendre la prime de
pénalité de l'intermédiaire vers zéro et cela
minimise la probabilité de faillite.
De plus, le fait de posséder un portefeuille de
prêts diversifiés va permettre d'alléger les coûts de
faillite bancaire supportés par les déposants. En effet, les
déposants, s'ils n'ont plus à s'intéresser aux
entreprises, doivent maintenant surveiller les banques pour éviter
qu'à leur tour elles ne les trompent ou qu'elles ne
prennent des risques inconsidérés.
Le fait que le portefeuille bancaire soit diversifié,
permet aux contrats de dette ( dépôt) entre les
intermédiaires financiers et leurs créanciers de supporter un
risque de défaut inférieur à celui du prêt direct
non diversifié. Plus le nombre de prêts bancaire augmente, et plus
le coût fixe de faillite des emprunteurs ( supporté par chaque
déposant) baisse.
27
Le coût de surveillance de la banque (Cs) est alors
assimilé au coût engendré par sa faillite.
Si l'on note par :
S : la somme totale retirée par la banque de ses
investissements;
H : la valeur nominale des
dépôts;
P : la probabilité que les investissements soit telle que
la banque ne rentre pas dans
ses
fonds;
alors,
Cs=P(S-H)
Si les rendements des investissements sont indépendants
(Covariance = 0), alors plus les prêts sont importants et
diversifiés, plus sera petit le risque de faillite, et plus les
coûts de surveillance de la banque seront faible.
Donc les banques possèdent un avantage comparatif en
termes de gestion des prêts qui pousse les individus à les
préférer par rapport à l'investissement direct.
Les investisseurs financiers sont donc nés de la
nécessité d'obtenir et de gérer un certain nombre
d'informations qui ne sont pas connus du marché, ou soit qui font
l'objet de sélection adverse.
L'illiquidité de certains actifs s'explique alors par
le fait que leur transmission fait supporter à l'acheteur tous les
coûts de surveillance déjà mis en place par le vendeur.
On retrouve ici deux idées développées par
AKERLOF, à savoir :
n . tous les actifs sur le marché ne sont pas liquides
du fait d'un manque d'information;
n . une structure centralisée est parfois plus
efficace qu'une structure décentralisée.
L'article de DIAMOND présente une
qualité supplémentaire. Il montre clairement que l'avantage
comparatif des banques vis à vis du marché ne peut exister que
grâce à une politique jointe d'évaluation (de
création d'information ) et de diversification.
La surliquidité des banques primaires au
Sénégal pose fondamentalement la problématique du
financement bancaire de l'investissement. Une réelle politique de
résolution de ce problème passe par l'identification des
déterminants de la surliquidité permettant un meilleur
éclairage de la politique d'action des autorités
monétaires afin de prendre les décisions idoines. Elle sera
complétée par le passage en revue des critères d'octroi
des crédits par les banques ainsi que par l'analyse de la structure
financières des PME/PMI sénégalaises.
Section 1 : LE FINANCEMENT BANCAIRE DE
L'INVESTISSEMENT.
Les intermédiaires bancaires ont pour fonction de
recycler l'épargne oisive des ménages en la mettant à la
disposition de l'économie. Le degré de maturité des
crédits octroyés doit être étroitement
corrélé à celui des dépôts de manière
da manière à minimiser les risques de transformation très
élevée qui peuvent être source de faillite bancaire, mais
aussi, la thésaurisation de l'épargne bancaire qui contraint le
,potentiel productif de la nation .
Dans la recherche de crédits pour le financement de
l'investissement, les entrepreneurs doivent prendre en compte leur structure
financière optimale. Deux conceptions s'affrontent sur ce thème
.
Pour les partisans de la conception traditionnelle, la
structure financière optimale correspond à un niveau
intermédiaire d'endettement . Elle correspond donc à un
financement mixte : Capitaux propre - dettes.
Modigliani-Miller, conteste cette thèse traditionnelle en
arguant que dans un marché parfait, si l'on tient compte de
l'impôt sur les bénéfices, la conclusion est
différente. L'économie d'impôt réalisée
grâce à la déductibilité des intérêts ,
constitue en effet un gain réel pour l'entreprise endettée. Le
coût du capital diminue donc de manière continue au fur et
à mesure que le niveau d'endettement augmente ; La structure
financière optimale correspond à l'endettement maximal. Selon la
thèse de Modigliani-Miller, l'entreprise devrait se financer
entièrement par dettes."
La constante dans ces deux théorie réside dans
l'avantage pour les entreprises de s'endetter à un niveau qui
permet d'optimiser la structure financière de l'entreprise et la
manifestation d'un effet levier positif.
Ainsi, il est très difficile de comprendre la situation
monétaire et financière actuelle caractérisée par
la surliquidité, d'autant plus que cette dernière est fortement
déterminée par le volume des DAT qui
occasionnent un coût d'opportunité pour le secteur bancaire avec
le refus de la BCEAO de ne plus rémunérer les dépôts
excédentaires des banques primaires auprès d'elle. Le
résultat attendu est que la surliquidité aura un impact
négatif sur l'investissement du fait de la manifestation d'une
économie d'endettement au Sénégal.
L'évaluation de l'impact de la surliquidité sur
l'investissement sera mesurée par la régression de la variable
expliquée (investissement) sur les variables explicatives bancaires. Le
modèle classique explique I 'investissement par le taux
d'intérêt alors que le modèle «déterminant
bancaire de l'investissement « sera expliqué par le volume de
crédits à l'économie octroyés par les banques et le
niveau des dépôts à termes sur la période 1970-1995
.
28
" « encyclopédie de l'économie et de la
gestion» (Hachette Education ; Hachette, 1991). P.521
29
A/ Le modèle néoclassique.
Dans la théorie néoclassique, l'investissement (I)
est une fonction décroissante du taux d'intérêt (i) :
1=f(i); f`(i)<0;
à l'équilibre, la productivité marginale
du capital est égale au taux d'intérêt : (i = PmK
2);
La décision d'investir des agents économiques
est déterminée par le coût du capital dont le niveau de
fixation permet de déterminer l'existence ou non de l'effet levier
financier13, qui permet de déterminer les proportions de
capitaux propres et d'endettement dans la structure des capitaux permanents de
l'entreprise . L'intérêt du recours à l'endettement
(rentabilité des capitaux propres supérieure au taux
d'intérêt débiteur) réside dans la déduction
fiscale des intérêts alors que les dividendes ne le sont pas .
Les tests économétriques14 entre
l'investissement privé réel et le taux d'intérêt
débiteur des banques, sur la période 1970-1994, nous donne la
relation suivante :
I = - 4,5i.+184,6
(1,9) (26,7)
Résultat :
La relation négative entre I et
(i.) confirme les résultats du modèle
néoclassique : l'augmentation du taux d'intérêt se traduit
par une baisse beaucoup plus importante de l'investissement. Une baisse de 1%
du taux d'intérêt entraîne une augmentation de 4,5% des
investissements traduisant une grande sensibilité des investissements
réalisés compte tenu des taux débiteurs .
Ainsi, la faiblesse de la demande de financement bancaire pour
l'investissement s'explique par l'existence de taux d'intérêts
débiteurs élevés (en 1994, le taux de base bancaire
était de 12% en moyenne).
'Z Pm&:
productivité marginale du facteur capital
13 Il mesure l'influence de l'endettement sur la
rentabilité des capitaux propres : (bénéfices sur capitaux
propres). IPR 14 est le volume d'investissement du
secteur Rrivé (I)
Dependant variable is IPR Sample range : 1970-1993 Number of
observations : 24
|
Variable
|
Coefficient
|
STD.ERROR
|
T-STAT.
|
|
C
|
184,6
|
26,73
|
6,907
|
|
TXDINT
|
- 4,5
|
1,98
|
- 2,258
|
|
R-squared
|
0,192
|
Mean of dependant variable 124,85
S.D of dependant variable 29,69
Sum of squared residut 16384,9
F-statistic 5,23
|
Adjusted R-Squared
|
27,29
|
S.E. of regression
|
0,788
|
Log likelihood
|
- 112,36
|
30
Ce modèle explique la décision prise par la
BCEAO de baisser progressivement le taux d 'escompte afin d'amener les banques
primaires à baisser leurs taux et offrir plus de crédits aux
agents économiques .Ainsi, le taux d 'escompte est passé de 14,5
en début 1994 à 6 points actuellement, traduisant la confiance
des autorités monétaires en l'économie et leur soutien en
faveur de l'investissement.
Le coefficient du taux d'intérêt est significatif au
niveau de risque égale à 5%. Les coefficients de la
régression sont instables ; et cette instabilité est plus
marquée encore pour les autres éléments autres que le taux
d'intérêt débiteur qui déterminent le niveau de
l'investissement et qui se trouvent regroupés dans la constante..
L'investissement est très sensible au taux
d'intérêt . Cependant, ce modèle classique n'est pas assez
explicatif de la réalité du fait de son instabilité et de
la faiblesse du coefficient de détermination qui fait que ledit
modèle n'explique la réalité qu'à 19%, ce qui n'est
pas très efficace .
.Sur la période 1982-1995, le taux débiteur
moyen a tourné autour de 15,7% alors que celui du taux
d'intérêt créditeur est de 7%, soit un écart moyen
de 8,7%. Cet écart important révèle le caractère
oligopolistique des banques qui ne se font pas de concurrence par les taux . Un
système bancaire concurrentiel aurait dû se traduire par un
resserrement de l'écart des taux en vue d'attirer les emprunteurs.
L'accroissement du taux d'intérêt au taux moyen
annuel (entre 1982 et 1995) de 2,8% alors que les banques sont surliquides,
décourage le recours au financement bancaire, surtout au niveau des
détenteurs de bons projets, au profit d'autres sources comme le
financement sur fonds propres ou le financement informel .
Le comportement haussier du taux d'intérêt, loin
d'entraîner une baisse des investissements, ceux ci ont par contre connu
un taux de croissance beaucoup plus importante qui se situe à 14,2% sur
la période 1989-1995 alors qu'il n'était que de 9% entre 1982 et
1995, soit un rythme d'investissement beaucoup plus élevé alors
que le taux d'intérêt a augmenté
régulièrement
La dispersion de l'investissement est beaucoup plus important
que celle des taux d'intérêt débiteur.
Si l'intervalle de fluctuation du taux d'intérêt
se situe entre 13,1% et 18,3% de 1982 à 1989 ; il va augmenter à
partir de 1990 pour se situer dans un intervalle de fluctuation plus volatile
compris entre 12% et 21%.
L'augmentation de la borne supérieure de l'intervalle
de fluctuation traduit le comportement pessimiste des banque sur
l'activité économique et sur la solvabilité des entreprise
. La baisse de la borne inférieure s'explique par la politique
monétaire expansionniste de la BCEAO qui veut inciter les banques
à financer l'investissement ; c'est ainsi que depuis 1994, il y a une
baisse continue du taux d'escompte qui est passé de 14,5% à 6% .
Le comportement de la BCEAO en vue de promouvoir le développement des
activités économiques productives est renforcé par la mise
à la disposition des agents économiques de lignes de
crédits divers pour soutenir la stabilité et la croissance :
AGETIP , ACEP SFI, SENINVEST, PROPARCO , FPE, BOAD, Fonds de restructuration
industrielle (ligne APEX), etc., et le soutien actif de structures d'appui au
secteur privé : Cellule de développement industriel (CDE) ; la
FSP (fondation du secteur privé) ; la CAEE (cellule d'appui à
l'environnement des entreprises,) ; le CRJ (conseil de restructuration
juridique) etc....
Cependant , la période 1989-1995 s'est traduite par une
hausse du taux de croissance de l'investissement qui passe de 9% à 15%.
Ceci malgré la hausse du
31
taux d'intérêt qui connaît une forte
progression en se portant à 6% alors qu'il était de 2,8% sur la
période 1982-1995.
Les taux de croissance des investissements de
l'intérêt les plus élevés sont notés à
partir de l'année 1994 qui est celle de la dévaluation. Ils
s'expliquent par le regain de compétitivité permettant une
meilleure intervention sur les marchés extérieurs.
evolution investissement et taux d'intérêt
|
y = 1,6177x2 -11,2x + 169,73 R2=
0,8698
|
450 400 350 300
c 250 200 150 100 50
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal9.png)
y = 0,0716x2 - 0,8244x - 16,303
R2 0 8862
1982 1983 1984 198 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994
1995
années
-- ·--tx debiteur(82-95) f-fbkf(1982-95) Polynomial
(fbkf(1982-95)) Polynomial (lx debiteur(82-95))
evolution investissement et taux d'intérêt
400 350 300 250
c 200
150
100
|
|
50
· · · · · -
R2 ,G1î3
0`
1982 1983 1984 198 1986 1987 1988 1990 1991 1992
1993 19' --4-- tx den
années
-- · ttkf 1982
I ')eaIr - , Ix
33
Conclusion
Ce modèle n'explique la réalité qu'à
19%, ce qui n'est pas satisfaisant et traduit la faible efficacité d
l'ajustement. Elle suggère aussi que les déterminants de
l'investissement doivent être cherchés sur des variables autres
que le taux d'intérêt. L'analyse a révélé que
le niveau d'investissement n'est pas contraint par le taux
d'intérêt dont l'évolution est moins
vigoureuse que celle de l'investissement. D'où l'utilité
d'élaborer un autre type de fonction d'investissement de manière
à mettre en
exergue la relation entre l'investissement et les
caractéristiques bancaires de la surliquidité que sont le volume
de crédit à l'économie octroyé et l'épargne
bancaire (les dépôts à moyen et long terme).
Les variables que sont les taux d'intérêt et
l'investissement ont toutes les deux une allure plus polynomiale que
linéaire avec des coefficients de déterminations respectivement
à 88% et 86%, ce qui révèle la qualité des
tendances. .
Leurs courbes respectives ont leur concavité
tournée vers le haut. Si la tendance des taux bancaires pratiqués
actuellement se confirme, la projection triennale révèle des
taux proches de 24% pour le taux d'intérêt et un
niveau d'investissement de 450
milliards en 1998 contre 367 milliards en 1995. Si on estime
qu'un taux de profitabilité est correct s'il est supérieur ou
égale à 5%, alors un projet n'est éligible au concours
bancaires que si son TRI (Taux de Rentabilité Interne )
plancher est de 30%. Ce qui est très élevé
comparativement aux pays de l'O.C.D.E. où le taux
d'intérêt à moyen et long terme est inférieur
à 10% ce qui y rend les projets dont les TRI sont supérieurs ou
égaux à 15% bancables.
Les taux d'intérêt élevés
constituent un coût énorme pour le Sénégal car ils
sont une source de renonciation pour beaucoup de projet qui auraient pu
contribuer à augmenter les capacités productives de la nation.
L'impact positif de la baisse cumulée du taux d'escompte sur la moyenne
des taux débiteurs auraient dû se traduire par une baisse de 7
points, permettant de ramener les projets bancables dans un intervalle de
fluctuation compris entre 15 et 20%. Ceci aurait permis de rendre plus
acceptable, le recours contraignant des banques à des
sûretés réelles pour la sécurisation des risque de
défaut.
34
BI LE MODELE " DETERMINANTS BANCAIRES DE L'INVESTISSEMENT
".
En l'absence de marché financier, la gestion des
besoins de financement nécessite souvent le recours à
l'intermédiation financière.
Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des
banques, et de celle de l'existence d'une asymétrie d'information entre
les banques et les emprunteurs introduisant un risque sélection adverse,
et un risque de moral hasard, les banques renoncent à la
sélection par les taux au profit de la sélection par les
quantités.
L'intervention des banques est déterminée par le
volume de crédits octroyés pour le financement des
activités économiques.
Cependant, le financement de l'investissement, compte tenu du
faible taux de transformation autorisée par la BCEAO, est contraint par
le volume des dépôts.
Ainsi il serait préférable de recourir à une
fonction d'investissement de type :
I = f ( creco, depmlt;)
La régression linéaire des données
portant sur l'investissement privé ( I ), les crédits à
l'économie (creco) et les dépôts à moyen et long
terme (depmlt) sur la période 1970-1994, nous permet d'obtenir le
modèle suivant:
115 = -- 0,044 creco + 1,36 depmlt +
38,55
(0,18) (0,07) (10)
d IId creco <0
d I / d depmlt > 0
Résultats de la régression.
Au Sénégal, une augmentation du volume de CRECO
entraîne une baisse des investissement, et , une hausse des
dépôts à moyen et long terme se traduit par une
augmentation des investissement . Plus précisément :
1. une baisse de 1% des CRECO se traduit par une augmentation
de 0,04% des investissement s ;
2. une augmentation de 1% des dépôts se traduit
par une augmentation de 1,36% des investissement ;
Les coefficients de la régression sont stables. Le
modèle explique à 93% la réalité, ce qui traduit
l'efficacité de la régression.
Le test de DURBIN-WATSON révèlent une
autocorrélation des erreurs, ce qui signifie qu'on a oublié
certaines variables explicatives de l'investissement qui pourraient être
le niveau de l'activité économique et le stock de capital
à l'année (t-1).
1s
Variable
|
coefficient
|
STD error
|
T-Stat.
|
C
|
38,55
|
10,03
|
3,8
|
CRECO
|
-0,044
|
0,07
|
-0,60
|
DEPMLT
|
1,36
|
0,18
|
7,18
|
R-squared
|
0,93
|
|
|
Durbin Watson statistic : 0,93
F-statistic 146
|
|
35
Analyse des résultats :
Le modèle traduit une évolution positive entre I
et depmlt. Ceci est expliqué par le fait que, en référence
au modèle d'accélérateur simple (I = y 4Y....v =
coefficient de capital et y = production ), l'investissement a un effet positif
sur le volume de production . Toute chose étant égale par
ailleurs, si l'investissement augmente, le volume de production augmente et par
suite le revenu . Les entreprises placent alors une partie de leurs
excédents sous forme de dépôts à terme qui leur
génèrent des revenus.
Les depmlt sont des dépôts stables des clients de
la banques qui sont rémunérés sur une durée
prédéterminée entre les deux parties. La banque
étant rationnelle, va chercher à placer ces depmlt à un
niveau de taux débiteur qui lui permet d'en tirer un revenu qui est le
différentiel entre les taux débiteur et créditeur. La
banque va s'atteler à rechercher des projets rentables afin de procurer
le financement en contrepartie d'une rémunération .
L'accroissement des depmlt au niveau des banques constitue un
potentiel de financement favorable à l'investissement dans la mesure
où il se traduit par un accroissement des crédits octroyés
au secteur productif qui ont besoin de crédits suffisamment mature pour
soutenir le financement du haut du bilan.
Cependant, le modèle nous renseigne sur le fait que le
volume de crédits octroyés n'a pas servi au financement de
l'investissement (relation négative entre I et creco ). En effet, un
accroissement de 1% des crédits à l'économie
entraîne une baisse de 0,044% de l'investissement privé.
Alors, la logique serait ici, de croire que les crédits
à l'économie servent surtout à financer la consommation.
Ceci est d'autant plus plausible que la balance des paiements est
négative depuis 197216, traduisant un excès permanent
de la consommation relativement au revenu. Cette situation paraît
paradoxale.
Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des
banques, la logique économique et
financière voudrait que, en vertu de l'objectif de
maximisation du profit, chaque franc reçu soit placé de
manière à maximiser l'écart entre le taux
d'intérêt débiteur (rd) et le taux d'intérêt
créditeur (rc). Le revenu de la banque (Rb) est constitué par ce
différentiel d'intérêt (Rb = rd --rc).
La cohérence interne de ce modèle est cependant
réelle, dans la mesure où,
le non financement de l'investissement par les banques, va
pousser celles-ci à fructifier leurs dépôts en les
plaçant sous formes de dépôts
rémunérés à la BCEAO, ou en les mettant à la
disposition des besoins de trésorerie des entreprises et de consommation
et de consommation des ménages.
La décision prise par la BCEAO de ne plus
rémunérer les dépôts des banques
primaires auprès d'elle traduit son refus pour la
facilité adoptée par les banques primaires qui se comportent
comme des commerçants. La théorie moderne assigne aux banques le
rôle stratégique de gestionnaire de la croissance par le recyclage
de l'épargne oisive et la création de monnaie pour
préfinancer l'activité économique.
La vérification du résultat selon lequel les
banques n'ont pas financé l'investissement nous amène à
nous demander s'il n'y aurait pas un phénomène de
«crédit crunch ».
16 En 1994, la balance des paiements est devenue
excédentaire de 1.7 milliards F.CFA. La balance globale est cependant
positive à partir de 1994. Les avoirs extérieurs nets des banques
sont devenus positifs.
36
B1/ Surliquidité et «crédit crunch
»
Le "crédit crunch" traduit une fuite des banques de
l'activité de crédit au profit des placements sûrs tels que
les bons de trésor, les obligations cautionhées, etc. Selon
BERNANKE (1954), II se réalise après la crise et
non auparavant. Les banques se retirent alors de l'activité de
prêt; ensuite le réarrangement de leur bilan se fait au profit de
titres d'Etat ou de titres sans risque. La baisse des taux d'escompte
n'entraîne aucune reprise des crédits car les banques se servent
de ce refinancement pour augmenter leur portefeuille de titre d'état
à long terme. En d'autres termes, la pointe de leur courbe de taux leur
permet de gagner en rentabilité ce que les crises de l'économie
réelle et la provision afférente leur font perdre (un arbitrage
risque-crédit et risque-taux). D'où la nécessité de
s'appesantir sur a restructuration du secteur des banques au
Sénégal, et aussi, sur la répartition (sectorielle et
temporelle) du crédit. Cette analyse sommaire nous permettra de
permettra de voir la manière dont les banques s'y prennent pour
résoudre le surcoût que représente pour elles, la
thésaurisation des DAT.
a I La restructuration du secteur
bancaire.
La croissance du réseau bancaire entre 1980 et 1989
portait le nombre des banques de 11 à 15. Au Sénégal, la
restructuration du secteur bancaire a abouti à la cession des actifs
détenus par l'Etat dans les banques, et à la disparition de la
BNDS, de la BSK, de la BCCI, de l'USB et de la MFIS ( Massraf Fayçal al
Islami); mais aussi à la disparition des établissements
financiers que sont la SONAGA et la SOFESEDIT pour cause de faillite. Leurs
passifs et leurs actifs étant repris par la SNR
(société nationale de recouvrement).Elle marque
également le retrait de l'Etat de l'activité bancaire où
sa participation ne peut excéder 25% du capital de la banque.
Actuellement le secteur bancaire et financier se
décompose comme suit:
NEUF (09) banques : BICIS,CLS,SGBS,CITIBANK,CBAO,BHS,BST, BIS,
CNCAS ; QUATRE (04) entreprises financières: SOCRES, SOGECA, CRESEN,
LOCAFRIQUE.
Le secteur bancaire Sénégalais traduit
actuellement, un caractère privé et étranger; seules la
BHS et la CNCAS sont sénégalaises.
L'écart entre les taux créditeur et
débiteur (8 points en moyenne sur la période [1980-1993]) ,
traduit un comportement oligopolistique des banques , qui ne se font pas une
concurrence par le taux .
Actuellement, avec l'entrée en vigueur du marché
monétaire rénové, il y a une libéralisation des
conditions des banques (taux d'intérêt débiteurs libres
mais plafonnés à deux fois le TES).
Actuellement, le paysage bancaire sénégalais ne
comprend qu'une seule banque d'affaires ; toutes les autres sont des banques
commerciales.
Io/ "credit crunch" et rationalité des banques
La politique bancaire dans I'UMOA repose sur la
liquidité interne et externe. La crise bancaire de 1989 et qui a abouti
à la restructuration du secteur bancaire s'est traduite par un mouvement
de retrait collectif des déposants ou courses aux guichets. Devant cette
situation, certaines banques défaillantes pour cause
d'illiquidité ont été
37
obligé de déclarer faillite. Il s'agit notamment
de la BNDS, de la BSK , etc.; leur passif a été repris par la SNR
qui est la structure mise en place par l'état pour régler des
sommes dues aux déposants, en cédant les actifs des banques
liquidées et en obligeant le remboursement des débiteurs. La
crise a ainsi entraîné la cession des actifs de l'état dans
le secteur bancaire qui est quasiment privé.
Le "credit crunch" pousse les banques à accroître
les taux d'intérêt, à réduire la durée des
prêts et à réclamer des garanties. La peur des faillites
oblige les banques à accroître leurs réserves et à
refuser les actifs illiquides au profit d'actifs facilement recouvrables comme
les titres d'Etat. Les crises bancaires aboutissent au rationnement du
crédit. Ainsi la peur des "banques run" obligent les banques à
repasser par les prêts contingents, ce qui accroît les coûts
de crédit. La répercussion de l'accroissement de leur charge sur
les taux débiteurs va attirer les détenteurs de mauvais projets
qui font courir à la banque un risque élevé alors que les
détenteurs de bons projets vont se décourager.
L'asymétrie d'informations qui existe entre la banque
et les détenteurs de projets va l'obliger à abandonner la
sélection par les taux au profit d'investisseurs plus sûrs
(sélection par les quantités). Les investisseurs sûrs
(états, grandes entreprises,...) voient l'offre de crédit
à leur égard s'accroître tandis que les petits emprunteurs
seront rationnés. Somme toute, ceci va entraîner une baisse de
l'offre de crédit à l'activité réelle, et va
contraindre l'investissement et la croissance du PIB.
Ainsi, au moment ou les banques refusent de lever les
contraintes de liquidités (surtout longues ) des PME-PMI ou
soulèvent des difficultés en exigeant :
· des taux d'intérêt élevés, et
supérieurs au taux usuraire ;
· un taux d'apport personnel d'au minimum 30%, dans le
meilleur des cas ;
· des sûretés réelles pour
sécuriser le remboursement ;
elles n'hésitent pas à financer des capitaux
énormes aux grandes entreprises de la place et à certaines
institutions:
· emprunt obligataire de la SENELEC
pour prés de 3 milliards F.CFA
domicilié à la CBAO et mobilisé
en un temps record;
· prêt de 3 milliards F.CFA de la
BICIS à l'armée sénégalaise;
· emprunt obligataire de la SICAP d'un
montant de 2.,4 milliards F.CFA domicilié à la
CITY BANK.
Le rationnement du crédit et la
préférence pour les actifs sûrs va avoir un effet
dépressif sur l'activité économique ; un faible
degré de monétarisation de l'économie a un effet
négatif sur l'économie.
Après la crise bancaire au Sénégal, le
montant total des crédits à l'économie n'a cessé de
diminuer. IL est passé de 447.6 milliards en 1989 f.CFA
à 358.7 milliards f.CFA en 1994 ; tandis qu'auparavant,
il a connu une croissance régulière, entre 1976 et 1988,
période durant laquelle il est passé de 123
milliards f.CFA à 443 milliards f.CFA.
Cependant, le niveau de crédits octroyés sur la période
est bon, relativement à sa moyenne sur la période 1974-1994.
c / Les crédits à
l'économie
Les crédits à l'économie sont ceux qui
sont destinés aux agents économiques privés
(ménages et entreprises). Ils se décomposent en crédits
à court terme (destinés au
38
financement des besoins de trésorerie des entreprises
et de consommation des ménages) et des crédits à moyen et
long terme qui sont des ressources longues, en principe, destinées au
financement du fonds de roulement, des dépenses d'immobilisation des
entreprises, mais aussi, à l'acquisition · d'équipements
domestiques et d'immeubles.
c-1 / Evolution des crédits à
l'économie.
Le volume moyen de crédits à l'économie
(CRECO) octroyés par les banques sénégalaises a
tourné autour d'une moyenne de 208 milliards entre 1974 et 1994. Le
volume maximum de crédits à l'économie est celui de
l'année 1989 avec un montant record de 441,49 milliards de francs F.CFA.
Entre 1974 et 1994, les crédits à l'économie sont
passés de 88 milliards à 349,89 milliards, soit un accroissement
de 251%.
Depuis 1989, date à laquelle on situe le début
de la surliquidité, les CRECO ont connu un recul net. Relativement
à I 'année 1991 où ils étaient de 396 milliards,
les CRECO entamés un retour progressive à la croissance jusqu'en
1993. La dévaluation a entraîné une baisse des CRECO qui
ont ensuite repris leur croissance pour atteindre 355,8 milliards en 1995 et
412,54 milliards en 1996
Si on réduit la période entre 1986 et 1995, la
moyenne de CRECO augmente considérablement atteindre un montant de
401,76 milliards, traduisant ainsi une intervention relativement
considérable du secteur bancaire dans le financement de
l'économie. En 1996, les crédits ont augmenté de 57,4
milliards pour se chiffrer à 416 milliards. Toutefois, les CRECO n'ont
pas retrouvé leur niveau de l'année 1989.
c 2 / Structure des CRECO
La décomposition des CRECO en crédits à
court terme et à long et moyen terme traduit une répartition en
faveur des crédits courts dont la moyenne est de 223 milliards contre
198,27 pour les crédits longs.
Depuis 1989, les crédits courts sont en
deçà de leur moyenne . Il en est autrement pour les
crédits longs qui se situent, à partir de 1990, au-dessus de leur
moyenne, atteignant un montant de 214 milliards en 1994 contre 172,47 milliards
en 1986 et 202,35 milliards en 1990.
La baisse des CRECO constatée sur la période
1989-1995 s'explique par un repli des crédits à court terme,
tandis que les crédits à moyen et long terme sont
supérieurs à ceux à court terme à partir de
1990.
Si l'évolution des CRECO révèle une
tendance à la baisse, il en est autrement des ressources stables mises
à la disposition de l'économie il convient alors de
s'intéresser à la distribution sectorielle des
CRECO pour apprécier la pertinence du financement bancaire de
l'économie sénégalaise. En 1996, l'augmentation des CRECO
a concerné aussi bien les crédits à court terme pour 35,1
milliards que les crédits à long terme pour 22,3 milliards.
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal11.png)
40
c 3 /La distribution sectorielle du
crédit
La distribution sectorielle des CRECO révèle
une forte concentration dans le secteur tertiaire qui représente environ
60% des crédits à l'économie distribués par le
secteur bancaire .
Cette distribution des CRECO entre les secteurs marchands
à une allure identique à la répartition du PIB : plus la
part du secteur dans le PIB est important, plus la part de crédits
reçus est substantielle.
Le secteur tertiaire qui contribue à hauteur de 48,2%
du PIB (base 100 en 1976) sur la période 1987-1994)
bénéficie de 56% des crédits à court terme et de
64,5% des crédits à moyen et long terme..
Les branches du secteur tertiaire qui reçoivent le
plus de crédits longs sont : le commerce de gros et détails, la
restauration et hôtellerie ; suivies des affaires immobilières et
des transports.
Le secteur secondaire qui intervient à hauteur de
18.5% dans le PIB, reçoit 25,7% des crédits courts et 18,1% des
crédits longs ; ce qui révèle une situation relativement
équilibrée.
Le secteur primaire qui occupe plus de 60% de la population
active et 21% du PIB n'a cependant pas bénéficié de
suffisamment de crédits alors qu'il est un secteur stratégique
pour le développement économique et social du
Sénégal. En ce sens, une attention particulière devrait
lui être accordée. Le volume de crédits reçus par ce
secteur est de 5% des crédits courts et seulement 3,57% des
crédits longs.
Le volume de crédits octroyés est fortement
déterminé par le taux de croissance de l'économie. Ainsi,
les périodes de taux de croissance positive sont toujours suivies d'un
accroissement du volume de crédits octroyés et inversement, les
périodes de taux de croissance négatives sont souvent suivies
d'une contraction du volume de financement bancaire. Ceci est aussi valable
pour les différents secteurs et branches de l'économie.
Le secteur tertiaire est le seul à connaître des
taux de croissance stables et positifs sur la période, ce qui explique
l'important volume de crédits qui lui est octroyés ; tandis que
les taux de croissance, alternés pour les autres secteurs de
l'économie, rend légitime le comportement des banques qui ont une
attitude pessimiste sur l'économie". Ceci explique le fait que les
banquiers préfèrent accorder aux secteurs primaires et
secondaires des crédits à court terme, et au secteur tertiaire,
des crédits à moyen et long terme.
Le secteur marchand bénéficie d'un volume de
crédits relativement équilibré. Il contribue pour 12% du
PIB et reçoit 12,9% des crédits à court terme et 13,4% des
crédits à moyen et long terme.
Secteurs part du PIB Crédits à CT
Crédits à MT et LT
" L'indice de la production industrielle. base mobile 100 en
1976 est passé respectivement de 113 en 1988 a 95.3 en 1994 en passant
par 107 en 1990.
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal12.png)
42
d / Epargne intérieure des particuliers et entreprises
publics .
L'épargne bancaire est constituée des DAT, ,
compte à régime spécial, des compte d'épargne
logement , et divers autre comptes d'épargne gérés par les
banques . Depuis 1993, elle a évolué à la hausse avec des
montants de 132,59 milliards en
1994, 152,81 en 1994 et 178,5 en 1995.
|
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Dépôts banq_ues18
|
154,07
|
132,59
|
152,81
|
178,50
|
Caisses d'épargne
|
|
5,4
|
6,5
|
7,59
|
iTOTAL
|
|
137,9
|
159,3
|
186,09
|
1MM
|
385
|
336,5
|
463,68
|
501,36
|
E/MM19
|
40
|
35,8
|
47,3
|
40,1
|
|
Source : BCEAO : Bilan des banques de l'UMOA
L'épargne intérieure (dépôts
bancaires à terme et caisses d'épargne ) des particuliers et des
entreprises s'est consolidée sur la période 1992-1995.
L'accroissement de la masse monétaire (MM) a été
positivement contrebalancé par celui de l'épargne
intérieure. Il s'est traduit par une hausse du ratio (E/MM) qui est
passé de 40% en 1992 à 47,3% en 1994. Depuis cette date, le ratio
se maintien au dessus de son niveau de 1992. Le repli de 6,2% entre 1994 et
1995 est uniquement dû à une forte hausse de la masse
monétaire car cette année (1995) est celle où
l'épargne intérieure a atteint son niveau le plus
élevé (186,09 milliards f.CFA).
Les niveaux élevés du ratio (E/MM) indique un
fort potentiel de financement bancaire, mais aussi une préférence
des agents économiques pour les placements au détriment de
l'investissement réel.
d /La position nette du gouvernement.
Depuis la restructuration du secteur bancaire, la PNG a
décliné régulièrement jusqu'en 1993. D'un montant
de 129,2 milliards en 1989, elle s'est établie à 63,9 milliards
en 1993, soit une baisse de plus de 100%. Mais, avec la dévaluation, la
PNG a atteint des niveaux records en 1994, 1995, et 1996. . Relativement
à l'année 1993, la position de PNG a connu une progression de
167% en 1994 et de 180 % en 1995. Cependant, ramenée aux seules banques
commerciales, la PNG traduit une situation excédentaire du gouvernement
qui y détient des dépôts énormes. Ainsi,
l'endettement de l'état auprès du secteur bancaire est en
dernière analyse un endettement auprès de la BCEAO qui est de 271
milliards en 1995.
'8 DAT, compte à régime spécial,
compte d'épargne logement , autres comptes d'épargne
dépôts en caisse .d'épargne .
(1-:'MM = épargne sur masse monétaire)
43
Tableau de synthèse.
années
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
PNG
|
129.2
|
107.6
|
111.6
|
82.6
|
63.9
|
171,9
|
179,4
|
D.gb (1)
|
61.3
|
66.7
|
83.1
|
100.8
|
118.1
|
133.7
|
136,31
|
C.b (2)
|
21.6
|
15.4
|
32.7
|
22.8
|
28.6
|
57.9
|
61,5
|
(1)-(2)
|
39.7
|
51
|
50.4
|
88
|
89.5
|
75.8
|
74,81
|
C.bc
|
173.9
|
163.9
|
165.5
|
163.6
|
158.4
|
265.5
|
271,36
|
cré.sb
|
69.8
|
75.7
|
89.6
|
107.2
|
126.1
|
155,3 1
|
157,71
|
D.bc
|
6.7
|
5
|
5.2
|
3.4
|
4.6
|
12.9
|
17,98
|
det.sb
|
199.1
|
183.3
|
201.2
|
189.8
|
190
|
332.1
|
337,20
|
MM
|
368.9
|
351
|
371.6
|
385
|
336.5
|
463,68
|
501,36
|
|
Sources:BCEAO; documents de synthèse.
PNG: position nette du gouvernement; D.gb:
dépôts du trésor au niveau des banques commerciales(B.cc);
C.b: crédits des B.cc à l'Etat; C.bc: créances de la BCEAO
à l'Etat; D.bc: dépôts du trésor à la BCEAO;
det.sd: dettes au systéme bancaire;
cré.sb: créances de l'Etat
sur le systéme bancaire.
Si nous partons de la période qui a suivi la
restructuration du secteur bancaire (1989), nous remarquons que:
.L'état a un solde créditeur auprès des
banques commerciales. Ce solde net de l'état tourne autour d'une moyenne
de 65.7 milliards sur la période. Cependant, si l'Etat s'est bien
comporté (relativement à la PNG moyenne qui est de 112
milliards sur la période 1989-1994), la PNG va se
dégrader d'avantage à partir de l'année 1994. la variation
de
la PNG entre septembre 1994 et septembre 1995 est de(
-32%;) mais elle demeure toujours au dessus de sa moyenne,
entraînant un effort de création monétaire relativement
élevé de la part de la BCEAO. Les principaux créanciers de
l'Etat sont la BCEAO et le FMI tandis que l'Etat a un solde créditeur
sur les banques primaires.
L'encours des crédits intérieurs
s'élève à 530.5 milliards F.CFA en fin décembre
1994 contre 492.7 milliards F.CFA en 1993. IL se
décompose entre la PNG (33.3%) et crédits à
l'économie (67.7%). Il s'agit d'un taux jamais atteint auparavant pour
la PNG. Alors que le taux des dépôts bancaires ne s'est accru que
de 24%, celui des crédit à l'état a cru de 73.3 %.
Globalement, l'Etat a une position créditrice
auprès des banques primaires. Les créances nettes de l'Etat sont
passées de 80 milliards en 1992 à 72,2 milliards en
décembre 1995. En 1992 et 1993, les créances des banques
primaires ont servi plutôt au financement de l'économie.
44
Evolution PNG
200
17Se''e1
50
_ . - {
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 6 8 19 20 2 22 23 24 25 26 27
28 29 30
50
Années (1 = 1966 I
f/ L'actif des banques
L'analyse des bilans consolidés des banques sur la
période 1991-1995 révèle que, nonobstant l'année
1993 où il a connu un retrait de 5%, l'actif a augmenté
régulièrement, passant de 447,045 milliards en 1991 à
578,998 milliards en 1995, soit une progression de 42%.
Les fonds confiés aux autres banques et correspondants
avec lesquelles les banques sénégalaises sont en relations
d'affaires se sont accrus rapidement, passant de 15
milliards en 1991 à 63,225 milliards en 1995 ; de
même que les crédits accordés au gouvernement et autres
institutions non financières qui ont évolué de plus de
100% sur la période.
L'accroissement noté au niveau des crédits
à l'économie s'est cependant traduit par un recul du portefeuille
d'effets commerciaux escomptés par les banques, entre 1991 et 1994,
année à partir de laquelle, les banques se sont reprises,
permettant de porter le montant de 12 milliards en 1993 à 13,9 milliards
en 1994 et enfin, 17,4 milliards en 1995.
Les institutions financières non bancaires ont vu leur
part de crédits, qui dans le passé n'a jamais
dépassé le milliard, se porter à 3 milliards en 1995, soit
un taux de
croissance de 336%. Ceci révèle une tendance
des banques de recourir à ces types
de structures de financement, qui prennent plus de risques,
certes calculés, que les banques. Leur bonne gestion des risques est due
à une meilleure politique
d'évaluation de ces risques grâce à une
politique de proximité, mais aussi une intervention directe dans les
fonds propres des banques permettant de mieux surveiller l'utilisation des
capitaux octroyés.
Depuis la restructuration du secteur bancaire, les banques
traînent toujours des pertes dues aux exercices antérieurs
à l'actif de leur bilan qui sont passées de 1,8 milliards F.CFA
en 1991 à 8,5 milliards F.CFA en 1995.
45 .
Les banques ont accru le volume de leurs titres et
participations, leurs immobilisations et aussi, leurs crédits au
gouvernement et autres institutions internationales non financières.
46
CONCLUSION.
Les banques sénégalaises pratiquent une
politique sélective de crédits traduisant une situation de
«credit crunch ». Ainsi, malgré la baisse continue des taux
d'escompte de la BCEAO, les banques pratiquent toujours des taux usuraires et
exigent des sûretés réelles. Les efforts de la banque
centrale pour promouvoir le financement de l'investissement sont ignorés
par les intermédiaires monétaires qui privilégient les
crédits au gouvernement, aux grandes entreprises (qui sont à
dominantes étrangères), aux institutions financières non
monétaires et la détention de comptes créditeurs au niveau
de leurs correspondants à l'étrangers et qui sont
rémunérés. Leur préférence dans la
distribution du crédit va donc en faveur d'actifs sûrs et aussi,
sur le court terme traduisant une aversion pour le risque. L'exigence de
sûretés réelles en sus des taux usuraires décourage
les détenteurs de bons projets qui ont de plus en plus recours à
l'autofinancement où aux lignes de crédits destinés au
financement des PME/PMI (CF :tableau de financement des PMI/PME) .
Les banques poursuivent une logique de distribution du
crédit fondée sur la recherche du maximum de profit. C'est ce qui
explique que les secteurs véritablement productifs (ayant des effets
d'entraînement sur d'autres activités économiques et donc
une forte valeur ajoutée induite) ne bénéficient pas de
suffisamment de crédits eu égards à leur contribution
relativement faible dans le RIB. De plus, les taux de croissance erratique
constatés au Sénégal ne plaident pas à une reprise
de la confiance des banques primaires en l'économie. C'est ainsi que les
taux de croissance négatifs sont souvent suivis d'un repli du
crédit, et inversement. La distribution du crédit est
plutôt favorable aux crédits à court terme.
Le redéploiement des crédits à moyen et
long terme dans les secteurs réellement productifs, passe par un effort
dans ces secteurs considérés pour se placer dans un sentier de
croissance stable, permettant ainsi un certain optimisme sur leur avenir, qui
incite les banques primaires à augmenter le volume de crédits qui
leur est octroyés.
Depuis la dévaluation, avec le retour de la
croissance, les CRECO ont renoué avec la croissance à la hausse.
Les efforts financiers des banques ont surtout porté sur les
crédits à terme. Cependant, leur distribution sectorielle s'est
fait au bénéfice du secteur tertiaire, alors que la
stratégie de croissance et de création d'emploi cible les secteur
primaire et secondaire qui sont à forte valeur ajoutée. Les
banques commerciales ont une position débitrice vis à vis de
l'Etat.
Depuis le restructuration du secteur bancaire, les seules
banques à avoir distribué des bénéfices sont la
CNCAS (1991 et 1992) et la CITIBANK (1993 ; 1994 ). La phénomène
de surliquidité peut alors être interprété comme une
stratégie des banques pour minimiser les risque de l'activité
économique réelle grâce à une ventilation judicieuse
des crédits qu'elles octroient en vue de satisfaire la
sécurité de dépôts et la rentabilité
légitime que leurs actionnaires sont en droits d'attendre de leur
investissement.
a7
Section 2/ LES CRITERES D'OCTROI DES PRETS
BANCAIRES.
Généralement, les banques sont définies
comme étant des institutions financières qui ont pour fonction
principale de recevoir des dépôts et de les mettre à la
disposition des agents économiques qui en ont besoin, moyennant un
coût appelé taux d'intérêt débiteur.
Dans le processus d'octroi du crédit, les banques
respectent souvent trois critères suivants :
· la rentabilité
· la liquidité
· la sécurité
Avant d'aborder les critères d'octroi des
crédits, nous examinerons d'abord la nature des relations entre les
banques et les entreprises.
L'étude des critères d'octroi des
crédits bancaires sera complétée par l'analyse du bilan
des entreprises ainsi que de leur structure financière. On se fondera
sur les données économiques et financières de la DPS ainsi
que les résultats du programme cadre II.
A/ La relation banque-entreprise
La relation banque-entreprise peut être décrite
à l'aide de deux modèles polaires: la banque à l'acte et
la banque de relation.
La banque à l'acte illustre une conception de
partenariat minimaliste avec
l'entreprise. La relation est contractuelle et limitée
dans le temps. Les entreprises sont multibancarisées et font jouer la
concurrence entre les établissements jusqu'à procéder par
appels d'offres; les banques et les entreprises cherchent à minimiser le
coût de construction de l'information. Par exemple, les banques utilisent
des
procédures standardisées d'analyse des risques;
les entreprises limitent la fourniture d'informations à des documents
comptables. Cette relation peut conduire à des rétentions
d'information.
Dans cette approche, les banques sont organisées par
produit et multiplient les filiales spécialisées. leur "pricing"
est fondé sur une comptabilité analytique; la rentabilité
est recherchée par produit. De ce fait, les marchés sont
très concurrents et peu rentables. En matière de gestion de
risque, les banques recherchent la diversification et assortissent leurs
crédits de sûretés réelles.
Le model de la banque à l'acte est dominant dans les
pays Anglo-saxons; la finance désintermédiée est
majoritaire. La concurrence entre banques est forte et se traduit notamment par
la libre rémunération des dépôts à vue, et
par une offre de produits évolués et diversifiés. Les
entreprises sont multibancarisées, et les banques, peu engagés
financièrement sur un même client.
Le schéma opposé s'appuie sur la banque de
relation et sur une conception de partenariat engagé avec l'entreprise.
Ici, la relation banque-entreprise est fondé sur un principe de
coopération à long terme. L'entreprise entretient une relation
privilégiée avec son banquier de référence dont le
rôle est dominant, notamment en matière d'apport de
crédits. Il bénéficie d'un droit d'ingérence dans
la vie de l'entreprise, qui peut notamment prendre la forme de participation au
conseil d'administration. Le banquier est aussi un conseiller pour
l'entreprise. Des dépenses importantes sortit
48
consacrées à la construction de l'information
pour un usage partagé entre les deux partenaires.
La banque est organisée par type de clientèle
d'entreprise. Elle fournit un ensemble intégré de produits et
services, cherchant à globaliser la relation. La rentabilité est
appréciée par client permettant des subventions entre produits.
La concurrence est moins âpre, la profession est cartellisée. La
banque pallie une concentration du risque relativement forte par un
contrôle très poussé et une surveillance du débiteur
rendue possible par les importantes échanges d'informations. L'objectif
poursuivi est d'anticiper les difficultés des entreprises et les aider
à les résoudre. Ce modèle s'applique au Japon et en
Allemagne.
Le cas sénégalais.
La relation banque-entreprise au Sénégal serait
plutôt une variante du modèle de banque à l'acte. L'octroi
de crédits bancaires est sujet à des sûretés
réelles ou personnelles et au versement de l'apport personnel
qui traduit la volonté du banquier de limiter le coût de
l'information et de transférer tout le risque à l'entreprise;
l'asymétrie d'information est très forte et la fourniture
d'informations par l'entreprise se limite à la production de documents
comptables. Les entreprises détiennent souvent des comptes dans des
banques différentes, ce qui ne permet pas à la banque de
gérer efficacement l'information. Mais le financement est ici totalement
intermédiée et la profession bancaire est oligopolistique. Les
banques sont de simples apporteurs de crédits; elles ne procèdent
pas à la mutualisation des risques. Le coût élevé du
crédit fait que les promoteurs ont tendance à enjoliver leur
projet, en réajustant à la hausse leur TRI (taux de
rentabilité interne) (effet d'incitation). De plus, les études de
préfactibilité sont souvent négligées, ou encore,
l'étude du projet est confié à des cabinets informels pour
minimiser les coûts.
Depuis la restructuration du secteur bancaire en 1989, les
banques sont
devenues plus sélectives dans leur offre de
crédit, et subordonnent leur stratégie de développement
sur le marché des entreprises à une stratégie de
maîtrise des risques.
Cette tendance a été appuyée par les
exigences en matière de contrôle prudentiel, et par l'insuffisance
du système de garantie, qui freinent la prise de risque des
établissements bancaires.
1/ LA RENTABILITE DE L'INVESTISSEMENT.
Quand l'investisseur se présente au guichet de la
banque X pour solliciter un crédit, la préoccupation
première du banquier sera de s'assurer de la rentabilité du
projet.
Le concept de taux de rentabilité interne (TRI )
traduit cette préoccupation. Elle est calculée au niveau de la
phase d'évaluation financière de l'étude de
factibilité.
A ce niveau de l'évaluation du projet, le TRI est mis
en relation avec le taux débiteur (rd).
· Si le TRI > rd , alors le projet est dit rentable
· Si le TRI < rd , alors le projet n'est pas
rentable.
Pour le cas où le TRI > rd , il existe un seuil dit
de rentabilité effective que l'on peut définir comme étant
la différence entre le TRI et rd qui fait que
- l'investissement réel est préférable
à l'investissement financier.
49
- le banquier apprécie le caractère bancable du
projet.
Au premier Janvier 1996, les taux de base bancaires
s'établissait comme suit:
banques
|
taux de base
|
CITY BANK
|
8%
|
CLS , CBAO , SGBS
|
9,5%
|
BICIS
|
10,25%
|
|
Le taux de base bancaire est l'élément central
dans la détermination du taux d'intérêt bancaire. S'y
ajouteront différents éléments dont notamment, la taxe sur
les opérations bancaires (TOB ) qui est de 17% de rd.
Pour les crédits à moyen et long terme (qui
nous intéressent plus particulièrement), rd avoisinait les 13% au
FPE (Fonds de Promotion Economique), et 21% au niveau des banques primaires.
D'après les milieux bancaires, un projet est
considéré comme bancable si le TRI> 30 %. Si on ajoute
à cette position bancaire, les exigences de garanties (hypothèque
sur titre foncier, nantissement du matériel, nantissement du fonds de
commerce), on peut apprécier la pertinence au Sénégal du
non financement bancaire de l'investissement. Les banques, dont la majeure
partie ne disposent pas de services d'évaluation des projets autonomes,
rejettent généralement les projets dont le TRI <
35%20; alors que les détenteurs de bons projets vont
préférer se tourner vers d'autres sources de financement ,
notamment , les financement sur fonds propres.
Cependant, les banquiers étant rationnels par
hypothèse, il convient de chercher une explication à leurs
comportement. C'est ainsi que la notion de risque intervient. Il est
défini comme la probabilité pour le créancier de ne pas
recouvrer tout ou partie de sa créance. Il permet d'expliquer pourquoi
les banques sont réticentes à abaisser leur taux débiteur
malgré la volonté affichée des autorités
monétaires de relancer les investissements pour tirer tout le potentiel
de croissance qu'offre la dévaluation du franc f.CFA.
2/ LA LIQUIDITE DES PRETS A
L'INVESTISSEMENT.
La difficulté majeure à laquelle se heurtent
les prêts destinés à l'investissement, notamment les
prêts à long terme est, qu'ils ne sont pas escomptables
auprès de la BCEAO
Le caractère non mobilisable de ces prêts font
que souvent les banques procèdent à de faibles transformations.
Or la transformation joue un grand rôle dans le financement du haut du
bilan. Au niveau de la réglementation prudentielle de la BCEAO, le ratio
de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources
stables est fixé à un minimum de 75%. D'où 25% seulement
de transformation des ressources courtes en emplois longs est permise.
Années
|
Creco à
|
dépôt des
|
dépôt à vue
|
25% des
|
|
|
moyen et
|
particulier
|
des
|
dépôts à vue
|
|
|
long terme
|
s et des
|
particuliers
|
des
|
5=(1) + (4)
|
|
2" A titre de comparaison, la ligne de
crédits APEX exige que le taux de rentabilité financière
additionnelle soit de 12% au moins.
50
(1)
|
entreprise s à terme (2 )
|
et des
entreprises ( 3 )
|
particuliers
et des entreprises (4)
|
|
1988
|
150479,9
|
119584,7
|
117028,6
|
29257
|
148841,7
|
1989
|
142830,8
|
138110,6
|
124482,6
|
31120,6
|
169231,2
|
1990
|
167950,5
|
146977,5
|
104679,6
|
26170
|
173147,5
|
1991
|
165836
|
158392,9
|
112279,9
|
28070
|
186462,9
|
1992
|
177491,3
|
167563,2
|
106626,5
|
26656,6
|
194219,8
|
1993
|
183483
|
138776,7
|
101429,1
|
25357,3
|
164134
|
1994
|
188096,2
|
159908,7
|
141222,4
|
35305,6
|
195214,3
|
|
evolutions comparées des dépôts et des
crédits à terme .
200000 180000 160000 140000 120000 données 100000 80000
60000 40000 20000 0
|
|
|
|
|
|
-- ·--creco à moyen et long terme ( 1)
--III-- dépôt des particuliers et des entreprises
à terme (2 )
|
|
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994
années
Si les banques ont octroyé un volume de crédit
à terme supérieur à celui des dépôts à
terme, ceci répond à une certaine prudence dans leur gestion. Les
dépôts à terme étant rémunérés,
les banques sont obligées de les rentabiliser par une marge
rémunératrice qui est le différentiel de taux
d'intérêt.
La véritable contribution des banques à
l'activité de financement doit se mesurer à travers le
degré de transformation des ressources courtes en ressources longues
sous contrainte du seuil plafond de 25% fixé par la
réglementation bancaire.
Si l'on considère le seuil de 25% comme celui au
delà duquel la banque prend des risque compte tenu du caractère
non escomptable des prêts à terme, on constate que les banques
dépassent rarement ce seuil, depuis la restructuration du secteur
bancaire en 1989.
Le potentiel de crédit bancaire ( dépôts
à moyen et long terme augmentés des 25% de transformation
permise) a rarement été entièrement utilisé depuis
1989, hormis l'année 1993 qui est celle où la décision de
non rachat des francs F.CFA hors de la zone a été prise
(arrêt des fuites de capitaux, reflux francs F.CFA qui étaient en
dehors de la zone).
3/ la sécurité des prêts à
l'investissement.
La question de la sécurité des prêts
à l'investissement peut être appréhendée à
travers des critères tels que la personnalité de l'investisseur
(réputation, qualité de gestionnaire, etc.), le secteur
d'activité (l'état et les caractéristiques du
marché) et surtout la structure des capitaux permanents ( dette à
moyen et long terme / capitaux permanents ) où la règle est celle
des "50-50". L'idée de base est que les capitaux propres constituent une
garantie pour les tiers. Le souci du banquier est de partager les risques avec
l'emprunteur car il intervient le plus souvent à ses risques et sur sa
trésorerie, engageant dans la plupart des cas, des fonds de leurs
déposants.
La nécessité de sécuriser les
prêts à moyen et long terme fait qu'ils sont
systématiquement assortis de garanties réelles (hypothèque
sur titre foncier, nantissement du matériel, nantissement du fonds de
commerce). A cela, s'ajoute un apport personnel d'au moins 30% du
prêt.
Elle explique aussi la distribution sectorielle du
crédit qui profite surtout au commerce
gros et détails ; aux restaurants et hôtels ; au
transport et aux particuliers (construction et équipement
ménagers).
La poursuite de l'analyse des critères d'octroi des
crédits que sont la rentabilité des projets, leur
sécurité et leur liquidité nous incite à
déterminer un indice de risque bancaire, et aussi , à nous
intéresser à la structure du bilans des entreprises
sénégalaise et aux, aux relations banques entreprises. Cette
réflexion permettra d'éclairer d'avantage le comportement des
banques qui est à l'origine de la surliquidité.
4/ Détermination d'un indice de risque
bancaire.
Le risque peut être défini comme la
probabilité pour la banque de ne pas recouvrer sa créance. Ici,
on pourrait le mesurer par Rq.
Soit : Crecos, les crédits à
l'économie en souffrance = crédits impayés et
immobilisés; alors
Rq = Crecos /
Creco
Tableau d'évolution du risque.
Années
|
Crecos
|
Creco
|
Rq
|
|
|
25167,6
|
436734,7
|
0,05
|
1989
|
48880,2
|
444161,4
|
0,11
|
1990
|
42389,7
|
412295, 7
|
0,10
|
1991
|
51471
|
397951,1
|
0,129
|
1992
|
51336,9
|
419555,3
|
0.122,
|
1993
|
57787,6
|
425889,7
|
0,13
|
1994
|
61690,2
|
431389,3
|
0,14
|
|
la tendance générale traduit une
évolution à la hausse du risque de crédits bancaires
à l'économie. Ainsi, la probabilité dans
l'économie, pour le banquier de ne pas recouvrer son crédit est
passé de 5% en 1988 à 14% en 1994 ; soit une hausse de 180%.
Années
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
dPib21
|
5.1
|
-1.4
|
4.5
|
-0.7
|
2.8
|
-2.1
|
2.0
|
|
Si on fait la relation entre l'évolution du risque et
le taux de croissance de l'économie, on se rend compte que
l'évolution du risque s'améliore avec la croissance du rythme
d'évolution du PIB, d'une année à l'autre.
Les risques les plus faibles correspondent aux
années,1987 et 1988 où les taux de croissance sont relativement
les plus élevés.
Ainsi, le taux de croissance positive de l'économie
est un indicateur de fiabilité des crédits octroyés pour
les banques car elles anticipent un risque de crédit moindre.
Section 2/ STRUCTURE DU BILAN DES ENTREPRISES.
Le bilan de l'entreprise est un compte de stock. Il permet de
déterminer à un instant (t) la richesse nette
(Rt) de l'entreprise. D'une période à l'autre: Rt = Rt-1
+ St; Si Rt > Rt-1 , l'entreprise s'est enrichie;
l'épargne St > O.
Cette épargne brute va servir au financement de
l'investissement (I), et leur confrontation va permettre de
déterminer si l'entreprise éprouve un besoin de financement
(BF) ou au contraire, dégage une capacité de
financement(CF).
D'une manière générale, l'entreprise
éprouve souvent un BF qu'elle va chercher à
mobiliser, soit sur fonds propres, soit auprès du secteur bancaire en
l'absence de marché financier.
Or, l'intervention des banques dans l'activité de
financement de l'investissement
est déterminée par la structure de financement
de l'entreprise , notamment le financement du haut du bilan.
al Le financement du haut du bilan.
Le financement du haut du bilan se détermine à
travers l'analyse de la structure des capitaux permanents (KP),
et leur distribution entre les capitaux propres (KPp)
et les capitaux d'emprunts (KE).
KP = KPp + KE
Les fonds propres sont constitués de l'apport des
actionnaires, augmenté des réserves ( partie des
bénéfices non distribués qui viennent en augmentation du
capital) et des provisions (pour dépréciation ou pour
risques).
Les KE peuvent se décomposer en
emprunts bancaires (à moyen et long terme) et non bancaires ( Etat,
fournisseurs d'équipement , etc.).
L'objet des KE, ressources permanentes
à la disposition de l'entreprise, est de financer les moyens de
production et le fonds de roulement (FR).
KE = immobilisations incorporelles + immobilisation
corporel les + FR
Les FR permettent d'assurer la
continuité de l'activité économique de l'entreprise. H
s'agit de ressources longues qui vont être utilisées à des
emplois courts. Ceci est lié au, processus de production qui se
déroule en flux.
Taux de croissance du PIB
54
d/La rentabilité des entreprises
sénégalaises.
Selon la banque de données économiques
et financières-1990 (direction de la prévision et de la
statistique ), la contribution de l'activité des entreprises
sénégalaises à la production (Vai / PQi)
révèle des performances diverses.
Cette contribution est substantielle pour le commerce (72%), les
télécommunications (65.7%), elle est cependant relativement
faible pour les autres branches d'activités: industrie alimentaire
(30.2%), industrie textile (22.1%), bâtiment et travaux publics (31.6%),
hôtellerie et restauration (40.5%), services divers (37.8%). Elle est de
33.1% pour l'ensemble de l'industrie, et de 31.9%
pour le secteur moderne.
Or, c'est la valeur ajoutée qui va servir à la
rémunération des facteurs de production. Sa faiblesse globale
explique la faiblesse du taux de rentabilité de l'exploitation (
q = RBENA) et des fonds propres (n =
bénéfices nets/ capitaux propres).
q = 29.4% pour le secteur moderne.
n=9.2%" "
q = 30.5 pour l'industrie.
n=8.9% "
taux d'intérêt débiteur moyen
[1980-1993]: 16%
soit r : le taux d'intérêt
débiteur;
Si n < r, (ce qui est le cas ici où
les taux débiteurs bancaires sont supérieurs à
16%), alors les entreprises n'ont pas avantage à
l'endettement car elles risques de
minorer encore plus n; ce qui explique pourquoi
les elles préfèrent l'autofinancement.
De même, la faiblesse de la rentabilité du facteur
capital (p = RBE /
immobilisation brute) comparativement aux taux
d'intérêt créditeur et au taux
d'épargne pousse les agents économiques à
substituer les placements à
l'investissement réel.
p = 9.6% pour le secteur moderne;
p = 8.1% pour l'industrie.
Taux d'intérêt créditeur moyen
[1980-1993] : 7%
Taux d'intérêt sur l'épargne :
8%.
En vue de promouvoir l'investissement réel sur les
placements, le taux d'intérêt versé sur l'épargne a
été ramené à la baisse pour se situer actuellement
à 4,5%.
.e/ Analyse de la structure financiére des
PME/PMI.
· Ratio de financement
il est souvent admis qu'un ration de financement est bon quand
il est supérieur ou égal à 1,3. L'étude
menée dans le cadre du programme cadre Il, sur la période
19921994, les entreprises des différents secteurs ont une structure
financiére saine (mesurée par le ratio de financement qui est le
rapport entre les capitaux permanents et les immobilisations nettes). Les
différentes valeurs prises par le ratio sont supérieures à
l'unité. Les meilleurs ratios se retrouvent dans les branches suivantes
: Textile et confection ; Bois et papier carton ; industries extractives,
industries alimentaires,...
54
d/La rentabilité des entreprises
sénégalaises.
Selon la banque de données économiques et
financières-1990 (direction de la prévision et de la statistique
), la contribution de l'activité des entreprises
sénégalaises à la production (Vai / PQi)
révèle des performances diverses.
Cette contribution est substantielle pour le commerce (72%),
les
télécommunications (65.7%), elle est cependant
relativement faible pour les autres branches d'activités: industrie
alimentaire (30.2%), industrie textile (22.1%), bâtiment et travaux
publics (31.6%), hôtellerie et restauration (40.5%), services divers
(37.8%). Elle est de 33.1% pour l'ensemble de l'industrie, et de 31.9% pour le
secteur moderne.
Or, c'est la valeur ajoutée qui va servir à la
rémunération des facteurs de
production. Sa faiblesse globale explique la faiblesse du taux
de rentabilité de
l'exploitation ( q = RBENA) et des fonds propres (n =
bénéfices nets/ capitaux
propres).
q = 29.4% pour le secteur moderne.
n=9.2% "
q = 30.5 pour l'industrie.
n = 8.9% "
taux d'intérêt débiteur moyen [1980-1993]:
16%
soit r : le taux d'intérêt débiteur:
Si n < r, (ce qui est le cas ici où les taux
débiteurs bancaires sont supérieurs à
16%), alors les entreprises n'ont pas avantage à
l'endettement car elles risques de
minorer encore plus n; ce qui explique pourquoi les
elles préfèrent l'autofinancement.
De même, la faiblesse de la rentabilité du facteur
capital (p = RBE /
immobilisation brute) comparativement aux taux
d'intérêt créditeur et au taux
d'épargne pousse les agents économiques à
substituer les placements à
l'investissement réel.
p = 9.6% pour le secteur moderne,
p = 8.1% pour l'industrie.
Taux d'intérêt créditeur moyen [1980-1993] :
7%
Taux d'intérêt sur l'épargne 8%.
En vue de promouvoir l'investissement réel sur les
placements, le taux d'intérêt versé sur l'épargne a
été ramené à la baisse pour se situer
actuellement à 4,5%.
.e/ Analyse de la structure financière des PME/PMI.
· Ratio de financement
Il est souvent admis qu'un ration de financement est bon quand
il est supérieur ou égal à 1,3. L'étude
menée dans le cadre du programme cadre II, sur la période
19921994, les entreprises des différents secteurs ont une structure
financiére saine (mesurée par le ratio de financement qui est le
rapport entre les capitaux permanents et les immobilisations nettes). Les
différentes valeurs prises par le ratio sont supérieures à
l'unité. Les meilleurs ratios se retrouvent dans les branches suivantes
Textile et confection ; Bois et papier carton ; industries extractives,
industries alimentaires,...
56
CONCLUSION
L'étude de la surliquidité des banques au
Sénégal a mis en évidence deux déterminants
principaux qui sont les billets et les DAT.
La part des billets dans la masse monétaire M2 est
appelé réducteur monétaire en ce sens que sont
évolution à la hausse réduit le pouvoir de création
monétaires des
banques primaires. La masse monétaire se
décomposant en billets et pièces, une baisse des billets
détenus par le public a pour conséquence immédiate, toute
chose étant égale par ailleurs, une augmentation des
dépôts bancaires. Ces dernières années ont vu une
augmentation relative des DAT sur les DAV, entraînant un potentiel de
crédits à l'investissement et le financement des fonds de
roulement très important.
Les DAT qui représentent actuellement prés de
50% des dépôts des particuliers et des banques dans les banques
ont certes une influence positive sur l'investissement, surtout
lorsque les détenteurs de ces DAT, par suite d'un
optimisme sur l'avenir, les mobilisent moyennant une pénalité,
pour l'autofinancement. Ce qui introduit à l'importance des fonds
propres dans le financement du haut du bilan.
Dans la situation favorable que constitue l'aprés
dévaluation qui a permis au Sénégal de renouer avec les
taux de croissance positive et supérieure au taux de croissance de la
population à partir de 1995, entraînant un effet levier par suite
de la hausse de la rentabilité des activités économiques,
les agents économiques rationnels auraient dû
préférer recourir à l'endettement pour améliorer la
rentabilité de leurs capitaux propres, en réalisant la structure
optimale de leur capital.
L'absence de recyclage suffisant des DAT dans les
crédits à long et moyen terme à destination des
investissements réellement productif, notamment les secteurs primaire et
secondaire, pose un problème pour le financement de la croissance apte
à améliorer les conditions socio-économiques des
populations grâce à la création d'emploi par suite de
l'accroissement de la production et de la demande.
Si l'accès au financement bancaire est aisé aux
grandes entreprises du fait de leur actif très élevé et de
leur réputation, il n'en va pas de même pour les PMI/PME qui sont
souvent faiblement capitalisé et aussi, elles manquent de
notoriété.
Les grandes entreprises ont souvent accès aux
marchés financiers internationaux. Elles bénéficient du
crédit interentreprises et d'une politique de gestion optimale des
stocks optimal des stocks qui permettent de réduire les besoin de
trésorerie des entreprises permettant ainsi de canaliser au maximum
l'intervention bancaire aux besoins de financement essentiels, notamment
à, les crédits à moyen et long terme.
Les amortissements qu'elles réalisent sont
placés sous formes de DAT, de bons du trésor, d'obligations qui
seront mobilisés le cas échéant, pour renouveler ou
moderniser leurs équipements.
L'accès des PMI/PME au financement bancaire passe par
l'acquisition et le maintien d'une notoriété par l'entrepreneur
et pour l'entreprise, permettant de résoudre l'asymétrie
d'information au niveau du banquier afin de pouvoir bénéficier de
crédits à un coût juste proportionnel au risque de
défaut. A cela, s'ajoute la nécessité d'une bonne gestion
de la clientèle et des stocks afin de réduire les besoins de
trésorerie et par ricochet, le fonds de roulement de l'entreprise et
l'endettement à moyen et long terme. Le résultat est une
amélioration de la capacité d'endettement des entreprises et une
meilleure solvabilité. Le secteur productif et surtout PME/PMI doivent
se lancer dans une politique permanente de communication :
· L'instauration d'un dialogue social avec les
employés s'explique par le fait que, ce qui intéresse le banquier
en dernier ressort, c'est la rentabilité de l'entreprise. Or,
celle-ci
57
est le fruit du travail de la structure décisionnelle
et de celle opérationnelle. La fluidité de l'information entre
ces différentes structures permettra une meilleure harmonie dans le
travail en vue d'une dynamique productive dans l'entreprise.
· Transparence des comptes
· Fixation des objectifs en tenant compte des avis des
différentes structures de décision
· Appropriation des objectifs par chaque
employé
· On connaît les forces et faiblesses de
l'entreprise
· Les retombées positives et négatives de
l'entreprises sont partagées par tout le monde
Les employés sont les meilleurs experts pour authentifier
les bilans des entreprises.
Tout le monde se met au service du maintien, du
développement et de la rentabilité de I 'entreprise.
Sept années se sont écoulées depuis la
restructuration du secteur bancaire. Les deux indicateurs de résolution
de la crise sont
. le renouveau de la confiance des déposants envers les
banques; . la reprise des anciens canaux de financement;
La surliquidité traduit la non résolution de ce
deuxième indicateur de crise et pose la nécessité pour les
banques de résoudre le hasard de moral présente l'emprunteur.
Elle est aussi une source de coût d'opportunité
élevée pour les banques, avec la décision prise par la
BCEAO de ne plus rémunérer les dépôts des banques
primaires auprès d'elle.
Cette décision traduit la confiance que la BCEAO
affiche pour l'économie et qui s 'est traduite par les baisse
successives du taux d'escompte qui est passé de 14,5 points à 6
points entre 1994 et 1997 afin de pousser les taux débiteurs à la
baisse et relancer l'investissement. Le comportement baissier de la banque
centrale n'a cependant pas eu les effets escomptés, car les taux
d'intérêt débiteurs sont demeurés rigides à
la baisse. Ceci fait que la baisse de 8,5 points du taux d'escompte n'a pas
servi à desserrer les contraintes de financement de l'économie
sénégalaise, mais plutôt à augmenter les gains des
banques puisque les taux d'intérêt créditeur ont
évolué à la baisse. La politique monétaire de la
BCEAO fixe le taux usuraire au double du taux d'escompte ; ce fixe le plafond
du taux d'intérêt normatif à 12%. Or, les taux
débiteurs bancaires à terme tourne actuellement aux alentours de
21%, entraînant une perte pour l'économie équivalente au
cumul des valeurs ajoutées des projets de l'ensemble des projet dont le
taux de rentabilité interne est compris entre 16% et 20% (si on fait
l'hypothèse qu'un taux de profitabilité de 4% est
considéré comme satisfaisant).
Le comportement frileux des banques dans le financement des
entreprises peut s'expliquer par une évolution à la hausse du
risque de défaut qui est estimé à 14%. Les banques
répercutent ce risque dans le coût de financement de
l'économie. Ainsi, l'objectif de la BCEAO de fournir à
l'économie un financement adéquat et à un coût
compétitif passe par un partage des risques entre l'Etat, les banques
primaires et les agents économiques privés non
monétaire.
Dans le but d'asseoir les relations banques-entreprises sur
des bases saines et sur la transparence des documents comptables et financiers,
sur le modèle de la banque de relation, il serait nécessaire de
relâcher la réglementation
58
prudentielle afin de permettre aux banques d'acquérir le
minimum de part sociale des entreprises autres qu'immobilières et
financières, permettant leur accès au conseil d'administration
afin de mieux s'imprégner des politiques économiques et
financières de l'entreprise et de pouvoir prendre ses décisions
en avenir certain. Les mesures prises dans ce sens pourraient être
renforcées par la création et la démultiplication des
banques d'affaires qui sont spécialisées dans la prise de risque
aux côtés des entrepreneurs.
La loi sur les faillites gagnerait à une plus grande
diligence dans les procédures collectives afin de mieux sécuriser
les créanciers et assurer la sauvegarde de l'entreprise et des emplois.
De plus, il faut anticiper sur les faillites par un suivi statistique des
entreprises qui ne sont pas en règles vis à vis de certaines
institutions comme le trésor, l'IPRES, et la Caisse de
sécurité sociale. D'où la nécessité
d'assainir le cadre macro-économique d'entrée - sortie pour
assurer la sécurité des créanciers et la stabilité
du système économique qui repose sur le crédit.
La mise en place de la bourse régionale des valeurs va
permettre aux grandes entreprises d'échapper au carcan du financement
intermédié pour bénéficier du financement direct.
Ceci va obliger les banques à s'intéresser d'avantage au
financement des PME/PMI dont le préalable passe par une
amélioration des relations banque-entreprise qui doivent reposer sur la
confiance et sur la transparence dans la gestion, dans le modèle de la
«banque de relation ». Ainsi, la réussite du partenariat entre
les banques et les PME/PMI dépendra du degré de proximité
qui sera établie entre elles.
La relance de l'investissement passe par la diversification
du paysage financier sénégalais qui ne doit pas seulement se
limiter à quelques banques commerciales qui se contente de veiller
tranquillement sur leur propre rendement. A l'exemple de la CBAO qui a ouvert
une société de capital risque (la SENINVEST) et une autre de
crédit bail (la SOGECA) et de la BICIS qui s'est lancé dans le
«crédit-bail » en mobilisant en un temps record un montant de
sept (07) milliards de francs f.CFA grâce à une émission
d'obligations totalement souscrite, les banques doivent innover en mettant en
place d'autres produits financiers.
La principale contrainte au financement des PME/PMI
est que les banques réclament très souvent des
sûretés réelles qui ne servent à rien (les
entreprises ne les
ont pas très souvent et elles pénalisent la
production (sur protection) . La «City bank » ne réclame plus
des sûretés réelles mais des sûretés
personnelles ou l'aval d'une autre institution. Il faut tendre vers une
substitution des sûretés réelles par des
sûretés personnelles grâce notamment, à un
système de mutualisation qui apporte sa caution à l'emprunteur
potentiel (les entrepreneurs cotisent en contrepartie de la caution
mutuelle).
Il faudrait tendre vers la diversification des structures de
financement bancaire :
· Il existe un type d'organisme qui s'appuie
exclusivement sur la mobilisation des dépôts : les
sociétés d'épargne et de crédits
spécialisés dans les prêts à LT destinés au
financement des projets immobiliers et activités connexes : Elles
mobilisent des dépôts pour se procurer les ressources
nécessaires aux prêts ; elles exigent aussi que l'emprunteur soit
déjà enregistré comme déposant. Elles pourront
aussi proposer des prêts à long terme qui ne sont pas toujours
liés à la construction.
· Intermédiation de proximité pour une
meilleure évaluation des risque et des coûts de crédits :
actuellement, il se développe une forte dynamique de création de
mutuelle d'épargne et de crédits qui sont des structures qui
mettent en commun leurs ressources pour promouvoir l'intérêt de
ses membres . Elle
59
manifeste le grand besoin de crédits qui se manifeste pour
satisfaire l'esprit
d'entrepreneuriat qui émerge rapidement au
Sénégal comme alternative au désengagement progressif de
l'état. Sa force réside dans la péréquation des
risques grâce à la solidarité agissante qui la fonde.
Cependant, il serait opportun d'organiser les mutuelles d'épargne
· Adaptabilité du type de crédits (certain
segment ne sont pas pris en compte alors que d'autres segments sont redondant
(on trouve plusieurs sources de crédits qui s'encombre)
· Méthode de sélection des emprunteurs
solvables
· Mise au point de technique incitant les emprunteurs
potentiellement moins sûrs à rembourser plus rapidement
· Une bonne mobilisation des dépôts permet
d'obtenir des informations utiles sur les capacités financières
des emprunteurs potentiels et permet ainsi de mieux cibler les prêts et
par conséquents, d'atteindre des taux de remboursement
supérieurs
· Affacturage ( convention entre pays qui s'occupe de
factoring et qui n'est
pas trop cher : préfinancement de l'opérateur
économique contre présentation du bon de commande au banquier (le
factor) ; la banque va se charger de récupérer la somme due . La
banque va récupérer le paiement auprès du factor (il n'y a
pas de garantie réelle pour l'entreprise ; la banque va faire le
recouvrement ; l'entreprise ne gère pas les risque de change.
L'affacturage ne fonctionne pas pour
certains secteurs comme pour le bâtiment) . Le
financement est efficace et flexible.
En dernière analyse, la surliquidité introduit
à la réflexion concernant la structure optimale en terme
d'institutions financières (banques d'affaires, société de
caution mutuelle, société financière de capital-risque, ,
l'affacturage, le crédit-bail, etc..) aptes à soutenir la
politique de croissance fondée sur la libre entreprise et l'initiative
privée.
Les banques commerciales, du fait de la contrainte de
liquidité qui pèse sur elles, sont astreintes à une
réglementation très stricte en matière de financement du
fait que le coefficient de transformation est limité à 25%. Ceci
découle du fait que leur rôle fondamentale n'est pas d'intervenir
dans le financement à long terme des entreprises, mais de recevoir des
dépôts de leur clientèle et de percevoir des
rémunérations sous formes d'agios et de commissions. Ses
interventions sont surtout à court terme (inférieur à deux
ans). Sa vocation n'est pas de prendre des risques, mais d'assurer la
liquidité de son passif
en vue de conforter la confiance que lui accorde le public
.
Ainsi, une véritable politique de promotion des
investissements passe par la mise en place de structures financières
appropriées. Dans le cas des banques, celles dites d'affaires sont
toutes indiquées car elles interviennent le plus souvent sur des fonds
propres ou des ressources stables (elles ne prennent pas de dépôts
de moins de deux ans). Malheureusement, le paysage bancaire
sénégalais se traduit par une domination des banques
commerciales. Il n'existe qu'une seule banque d'affaire : la CITYBANK.
Cependant, la mise en place de la centrale des
incidences de paiement va permettre au système bancaire de mieux
connaître les mauvais débiteurs qui font
60
planer un risque sur leur stabilité. Il s'agit d'un
instrument qui va permettre aux banque de vaincre l'aléa moral car
disposant d'information certaines sur la qualité des emprunteurs.
Grâce au SYSCOA, il sera mis en place une centrale des
bilans permettant de
garantir une fiabilité et une transparence des
informations financières et comptables des entreprises .
Dorénavant, la perte de la moitié du capital social oblige les
organes compétents à délibérer sur la continuation
des activités ou la dissolution anticipée des la
société, permettant ainsi de préserver les
intérêts des créanciers dont les banques. Le commissaire
aux compte pourra aussi anticiper les difficultés afin d'amener les
entrepreneurs à réfléchir sur la situation
économiques des entreprises , mais aussi, prendre les mesures de
redressement nécessaires .
Le traité d'harmonisation du droit des affaires va
permettre une consolidation de fonds propres des entreprises avec le
relèvement du capital social minimum qui passe de :
1. 500.000f.F.CFA à 1.000.000 f.F.CFA pour les SARL ;
2. 2.000.000 f.F.CFA à 10.000.000 f.F.CFA pour les S.A
;
Pour pallier au manque de fonds propres des entreprises, les
sociétés de capital-investissement (exemple : la SENINVEST
fondée par la CBAO en décembre 1992) qui interviennent dans le
capital sont tout indiquées . Leur intervention en fonds propres
minoritaires dans des entreprises à fort potentiel . il s'agit d'un
partenariat dense entre l'établissement financier et la
société financée. Les participations ne dépassent
rarement 25% du capital de l'entreprise financée. Les entreprises
visées sont celles qui n'ont pas accès à la cotation d'une
bourse de valeurs mobilières. L'intérêt pour les PME/PMI
est que le capital--investisseur ne prend pas de garanties. Il partage les
risques avec le chef d'entreprise et espère qu'au terme du partenariat
(01 ou 06 ans), il pourra céder sa participation au capital et
réaliser une plus value. En France, les entreprises qui ont eu à
bénéficier de ce mode de financement sur la période
1987-1991, ont réaliser des performances largement supérieure
à celles des entreprises comparables qui n'y ont pas eu recours (42% de
croissance du chiffre d'affaires ; 80% pour les exportations ; 99% pour les
investissement ; 34% pour l'emploi).
En sus du capital fourni, le capital investisseur se comporte
comme un partenaire attentif pour le chef d'entreprise en lui apportant des
conseils et appuis dans l'organisation, la gestion et dans les moments
importants de l'entreprise (définition de la stratégie,
négociation avec les banques commerciales, recherche de partenaires
extérieurs, etc.).
Les sociétés de caution mutuelle constituent un
cadre favorable et fructueux pour l'entreprise (insuffisance des fonds propres
et contraintes de garanties réelles) et la banque (insuffisance des
méthodes d'évaluation des risques) . Le cautionnement mutuel tend
à créer des groupement professionnels à l'échelon
local, régional et national, en vue de faciliter à leurs membres,
l'accès au crédit. Le principe étant de permettre à
des emprunteurs de se réunir autour desdits organismes d caution
mutuelle, capables de fournir à leur place la garantie qu'ils n'ont pas.
Il consiste donc à substituer à un débiteur isolé,
une collectivité suivant le principe de la mutuelle.
61
L'avènement de la bourse des valeurs d'Abidjan devrait
sonner la fin de la surliquidité des banques car elle va permettre une
diversification des opportunités de placement des dépôts
bancaires grâce à un élargissement de l'espace
économique et financier qui va dorénavant englober les huit
pays23 . Sa mise en place vise trois objectifs principaux :
1. Le relèvement du taux d'épargne afin de
réduire son écart avec le taux d'investissement ;
2. Le renforcement de la structure financière des
entreprises
3. La réduction du coût de
l'intermédiation
La bourse qui va démarrer -avec des produits simples
(actions, obligations24
d'entreprises dont le capital est supérieur ou
égal à 200 millions F.CFA), , pourra permettre aux
épargnants de placer leurs capitaux, mais aussi, aux entreprises et aux
états de couvrir leurs besoins de financement en ressources
permanentes. L'avantage de la bourse est qu'elle offre d'autres alternatives
aux épargnants que les dépôts bancaires. La diversification
des sources de financement assure aux entreprises une source de financement
efficace et adaptée.
23 Benin, Burkina, Côte d'Ivoire, Guinée
Bissau, Mali, Niger, Sénégal.
24 Pour les valeurs à revenu à revenu
fixe, le montant nominal total d'une émission doit être à
500 millions, et le nombre minimum de titres émis d'au moins 10.000.
ANN EXES
63
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|
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monétaire dans
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Problèmes concernant les institutions
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(Institut de développement économique, Banque
Mondiale)
|
65
Tab B1: Banques et établissements financiers
en activité au 01/10/1993.
dénomination
|
date
agrément
|
montant capi- tal
(milliards
|
répartition du capital
Etat privés non résidents (en milliards)
|
1. CBAO
|
30/07/65
|
2.200
|
0.200
|
0.400
|
1.
|
2. SGBS
|
12/03/65
|
4.312
|
-----
|
1.6478
|
2.6642
|
3. CLS
|
14/06/89
|
2.000
|
0.100
|
|
1.900
|
4. BICIS
|
12/03/65
|
3.500
|
0.875
|
0.714
|
1.910
|
5. CITIBANK
|
15/11/75 ·
|
1.000
|
|
----
|
1.000
|
6. BHS
|
12/12/79
|
1.650
|
0.150
|
1.206
|
0.294
|
7. BIS
|
20/07/82
|
2.706
|
0.600
|
0.006
|
2.100
|
8. CNCAS
|
14/06/84
|
2.300
|
0.548
|
1.2918
|
0.460
|
9. BST
|
30/07/86
|
2.000
|
0.400
|
0.650
|
0.950
|
|
SOGECA
|
30/08/77
|
0.300
|
0.273
|
|
0.027
|
SOCRES
|
30/08/77
|
0.300
|
|
0.024
|
0.2755
|
LOCAFRI-
|
14/05/77
|
0.300
|
-
|
0.2987
|
0.0013
|
QUE
|
13/11/86
|
0.600
|
|
0.600
|
----
|
CRESEN
|
|
|
-
|
|
|
66
TAUX DE
BANQUES
|
BASES
|
DES EN 1994 (en
l'an)
|
Banques
|
|
|
taux de base
|
BHS
|
|
|
11
|
CITIBANK
|
|
|
12
|
CBAO
|
|
|
12
|
BICIS
|
|
|
12,5
|
CLS
|
|
|
12,5
|
SGBS
|
|
|
12,5
|
CNCAS
|
|
|
12,5
|
BST
|
|
|
12,5
|
I Origines et emplois du PIB à prix constants
1987. (En % du pib) .
|
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994 1
|
DPib
|
5.1
|
-1.4
|
4.5
|
-0.7
|
2.8
|
-2.1
|
2.0
|
Pib
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Cons
|
94
|
94.8
|
92.9
|
93.8
|
93.5
|
93.8
|
90.3
|
S
|
6
|
5.2
|
7.1
|
6.2
|
6.5
|
6.2
|
9.7
|
I
|
12.7
|
11.9
|
16.6
|
11.3
|
13.3
|
13.8
|
14.7
|
D
|
6.7
|
6.7
|
9.5
|
5.1 6.8
|
7.6
|
5
|
Taux des réserves des banques en % du
pib.
|
pib.c (1)
|
1483
|
1476
|
1552
|
1549
|
1613
|
1587
|
2155
|
rb (2)
|
38.8
|
61.5
|
62.8
|
71.7
|
74.4
|
33.2
|
52.7
|
pib.r
(3)
|
1452
|
1432
|
1497
|
1486
|
1529
|
1497
|
1527
|
(2)7(3)
|
2.7%
|
4.3%
|
4.2%
|
4.8%
|
4.8
|
2.2%
|
3.4%
|
(2)/(1)
|
2.6%
|
4%
|
4%
|
4.6%
|
4.6%
|
2.1%
|
2.4%
|
Pib: produit intérieur brut; Cons: consommation
finale;
D=I S.
dpib: taux de croissance du pib à prix constant
1987.
S = pib - Cons = épargne intérieure.
pib.c: pib courant;
rb: réserves des banques.
pib.r: pib à prix constant 1987.
Tableau N°
Années Réserves 2nd B (14a) R,norm25
DEPOT
>s Volume de réserves attendus en Fonction du taux de
réserves oblnLatoire (I .5°/o)
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal14.png)
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal15.png)
Sur l'axe des abscisses, (1) représente l'année
1960 et (35) , l'année 1994.
Inv estme nt raie
C
69
A tl · S: 9: 'C . '] ' · e '5 'S '9 20
C,.] .
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal16.png)
obs
|
IPC
|
CRECO
|
C R ED I N,T
|
DEPMLT
|
TCPIBR
|
IPR
|
1970
|
36.00000
|
37.60000
|
37.52000
|
2.770000
|
8.600000
|
93.40000
|
1971
|
37.20000
|
39.80000
|
39.87000
|
2.840000
|
0.100000
|
154.1000
|
1972
|
40.70000
|
47.30000
|
47.22000
|
3.720000
|
6.200000
|
159.5000
|
1973
|
46.90000
|
.63.50000
|
65.68000
|
8.170000
|
-5.500000
|
165.5000
|
197'
|
54.50000
|
89.60000
|
90.6900;0
|
9.490000
|
4.100000
|
146.1000
|
1975
|
63.40000
|
106.9000
|
108.8000
|
10.92000
|
7.600000
|
155.9000
|
1976
|
59.50000
|
123.0000
|
137.7000
|
18.76000
|
8.700000:
|
16?.1000
|
1977
|
58.50000
|
146.1000
|
162.70U0
|
21.85000
|
-1.500000
|
136.4000
|
1978
|
S0.40000
|
197.3000
|
213.3000
|
32. 31000
|
-5.900000
|
174.2000
|
1979
|
72.60000
|
231.8000
|
250.6000
|
39.91000
|
8.600000
|
141.9000
|
1980
|
71.80000
|
265.1000.
|
29;.700:0
|
39. 75000
|
-2.000000
|
121.6000
|
1981
|
51.90000
|
317.2000
|
368.9000
|
53.69000
|
-1.700000
|
68.80000
|
1982
|
63.10000
|
342.7000
|
439.5000
|
73.34000
|
45.10000
|
90.60000
|
1983
|
74.80000
|
360.3000
|
477.1000
|
83.85000
|
2.100000
|
98.80000
|
1984
|
78170000
|
358.8000
|
489.4000
|
95.47000
|
-4.200000
|
91.20000
|
1985
|
63.00000
|
403.5000
|
554.2000
|
106.6200
|
3.900000
|
72.30000
|
1986
|
9100000
|
399.5000
|
553.1000
|
106.6800
|
4.600000
|
99.70000
|
19S7
|
114.0000
|
411.3000
|
557.3000
|
113.4100
|
4.000000
|
114.2000
|
1988
|
122.7000
|
443.1000
|
595.0000
|
119.5900
|
5.100000
|
123.5000
|
1959
|
120.6000
|
447.6000
|
574.0000
|
138.1100
|
-1.400000
|
110.9000
|
1990
|
122.8000
|
416.0000
|
523.7000
|
146.9800
|
4.500000
|
131.8000
|
1991
|
122.0000
|
'400.0000
|
510.0000
|
158.3900
|
-0.700000
|
128.7000
|
1992
|
126.7000
|
422.0000
|
505. 2000
|
167.5600
|
2.800000
|
126.2000
|
1993
|
126.3000
|
428.0000
|
492.7000
|
135.5000
|
-2.100000
|
129.0000
|
1994
|
129.6000
|
353.7000
|
525.7000
|
159.6000
|
2.000000
|
129.6000
|
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal17.png)
71
Proposition de recherche
LA SURLIQUIDITE DES BANQUES AU SENEGAL ET l'INVESTISSEMENT.
INTRODUCTION
La surliquidité traduit un excès de l'offre de
réserves bancaires sur la demande Elle se manifeste sur le marché
interbancaire.
En effet, les mouvements entre le système bancaire et
les autres circuits touchent différemment les banques selon les hasards
des règlements et la taille de leurs circuits . Chaque jour, certaines
banques ont une position liquide en monnaie centrale positive (on dit qu'elles
sont surliquides); et d'autres, une position négative (elles sont
sous-liquides). Lorsque le montant des excédents l'emporte sur celui des
déficits, le système bancaire peut être globalement
qualifié de surliquide, puisqu'il présente un
excédent net et, inversement.
Il faut encore distinguer la position instantanée et la
position structurelle.
La seconde est celle qui résulte des tendances
générales; ainsi, une banque peut être structurellement
surliquide si sa création monétaire est habituellement
inférieure à son potentiel, calculé à partir du
multiplicateur de crédit.
L'objet de cette étude est de distinguer les
déterminants de la surliquidité des banques et ensuite , de
mesurer l'impact de la surliquidité sur l'investissement.
La surliquidité pose le problème du
contrôle du volume de réserve des banques par la BCEAO, alors
qu'elles constituent le principal instrument de contrôle de la masse
monétaire dans une situation de régulation indirecte . Ceci rend
instable la politique monétaire et donc la réalisation des
objectifs de maîtrise et de stabilisation du taux d'inflation pour
réaliser le taux de croissance désirée du FIB.
La surliquidité, ne traduit elle pas une aversion des
intermédiaires financiers pour le risque '?
Or, l'investissement (surtout réel) suppose une
certaine préférence pour le risque, compte tenu du montant de la
somme immobilisée, et de la durée d'amortissement La
surliquidité intervient dans une période marqué par
l'ajustement global et la reprise de la confiance des autorités
monétaires en l'économie.
LA CONFIANCE DES AUTORITES MONETAIRES EN L'ECONOMIE: une
politique monétaire expansionniste.
Celle-ci coincide avec la politique budgétaire
restrictive appliquée par l'Etat pour retrouver la viabilité
financière, grâce à une plus grande efficacité dans
la collecte des ressources fiscales, la suppression des subventions et des
exonérations, la privatisation totale ou partielle des entreprises
publiques ou parapubliques.
La décision de la BCEAO, prise au début de
l'année 1996, d'abaisser son taux directeur de un point,
entraînant une baisse cumulative de sept(7) point depuis la
dévaluation(12/01/1994) traduit un malaise persistant, malgré la
confiance affichée des autorités monétaires en
l'économie · le manque de volonté des banques
Sénégalaises à s'engager aux côtés des agents
économiques, pour réaliser tout le potentiel de croissance
possible, compte tenu des ressources disponibles.
Le principe de "non gaspillage des ressources " doit
être la règle, d'autant plus qu'il s'agit ici de celle qui est la
plus rare: le capital financier dont la vocation première n'est point de
rester oisive, mais, de s'investir dans des projets utiles à
l'intérêt national, et, rentables.
Le paradoxe de cette situation a poussé la BCEAO
à prendre la décision de ne plus rémunérer les
dépôts de réserves des banques primaires auprès
d'elle, en guise de pénalité.
a
72
HISTORIQUE
Au Sénégal, on peut remonter l'origine de la
surliquidité des banques. à la période de restructuration
du secteur bancaire, intervenue, à partir de l'année 19891990, et
qui a permis l'assainissement du secteur, mais aussi, la disparition des
banques de développement dont l'utilité n'est plus à
démontrer, bien que la gestion ait été désastreuse.
Le résultat a été l'apparition de banques commerciales, en
générale, dont le capital est à majorité
étranger.
Ensuite, il y a eu la décision prise par la BCEAO, le
12/08/1993, de non rachat des francs F.CFA hors de la zone, ce qui a permis de
renflouer les caisse des banques, et de freiner les fuites de capitaux, qui ont
longtemps gangrené le pays.
Enfin, le 11/01/1994 est, décidée la
dévaluation du franc F.CFA, avec pour objectif, l'équilibre
externe et le regain de compétitivité permettant la relance de
l'économie grâce aux opportunités internes d'affaire et
l'attraction des capitaux étrangers.
Au 30 septembre 1995, le montant des réserves des
banques Sénégalaises qui n'ont pas trouvé
acquéreurs sur le marché monétaire est estimé
à environ soixante-dix(70) milliards de francs F.CFA.
Le retournement de situation en faveur du marché
intérieur, ne se trouve t- il pas contrarié par la non
implication des intermédiaires financiers monétaires pour le
crédit à l'investissement, pour tirer profit des capitaux
disponibles et des gains de productivité afin de renforcer et
d'élargir les bases productives du Sénégal, la.
stabilité économique
C'est comme si l'intermédiation financière est en
déphasage arrière avec les orientations
politico-économiques actuelles marquées par un
recentrage de plus en plus marqué de l'Etat autour de ses fonctions
régaliennes d'orientation et de contrôle, pour asseoir un
libéralisme économique qui repose sur d'avantage de
responsabilisation des agents économiques de base, et, qui aussi place
l'entreprise et son environnement, au coeur de la problématique de
croissance; d'où la nécessité de mobiliser toute
l'épargne disponible à des fins productives.
Ces exigences de l'heure, doivent être sous tendues par
une vision crédible des pouvoirs publics, visant a coordonner le secteur
bancaire et financier, au secteur industriel, avec trois objectifs majeurs, qui
se recoupent:
Participer au maintien et au développement des
structures productives existantes;
Promouvoir la création de nouvelles entreprises;
accroître la production et les exportations.
Dans cette perspective, l'utilisation des ressources
productives doit être optimale, de manière à obtenir les
taux de croissance les plus élevés en termes réels, de
manière à accroître le bien être de la nation , et,
soutenir les opportunités d'investissement.
En l'absence de marché financier au
Sénégal, le financement est intermédié . Le
rôle du système bancaire est de collecter les dépôts,
et de mettre à la disposition des agents économiques les
ressources correspondant au potentiel de richesse qu'ils sont capable de
créer.
Se pose alors la question de savoir: pourquoi les banques
Sénégalaises ne prêtent-elles pas tout leur potentiel de
crédit pour soutenir les investisseurs dans leurs efforts de
création d'entreprise ?
HYPOTHESES
On pose les hypothèses suivantes:
·
7a
Les banques sont rationnelles.
· Il existe une asymétrie d'information entre
prêteurs et emprunteurs sur le marché du crédit.
· L'investissement public se fait sur financement
extérieur. REVUE DE LITTERATURE.
Dans un monde où l'hypothèse
néoclassique d'information parfaite et sans coût est
violée, Akerlof montre dans son modèle, que dans des
situations portant sur l'incertitude quant à la qualité des
actifs, qu'une structure centralisée comme les banques, peut être
plus efficace qu'une structure décentralisée, comme le
marché; pour Leland et Pyle(1977), l'existence des banques
s'explique par la nécessité de gérer l'asymétrie
d'information entre prêteurs et emprunteurs: discriminer entre les bons
et les mauvais emprunteurs et inciter les agents économiques à
montrer leur type respectif en optant pour les dépôts à
court terme ou ceux à long terme; Euqéne Fama(1980)
attribue aux banques les rôles de gestion des moyens de paiements et des
actifs, l'avantage comparatif des banques provient de la gestion des
dépôts, Diamond et Dubviq assignent aux banques les
fonctions de productrices d'information et de liquidités; pour Jean
Luc Besson, les banques exercent deux fonctions qui sont en pratique
difficile à distinguer: elles recyclent l'argent
thésaurisé des agents économiques, et aussi, elles
préfinancement la croissance grâce à la création de
monnaie.
PROBLEMATIQUE.
Dans une économie totalement
intermédiée, où les opportunités d'investissement
sont énormes, renforcées par des gains potentiels de
compétitivité en faveur du marché intérieur
permettant, sous certaines conditions, le développement de l'import
substitution, l'accroissement des exportations et l'attraction des capitaux
privés extérieurs, se pose la problématique du financement
de l'investissement à travers le crédit bancaire.
L'Etat se désengage, et place le secteur privé
au centre de la stratégie de croissance endogène et durable. Ceci
passe par la mise en place d'un environnement économique et financier
appropriés
Alors, la surliquidité des banques au
Sénégal, ne traduit-elle pas un comportement oligopolistique du
secteur bancaire?
Est elle la manifestation monétaire et
financière de l'incapacité du secteur bancaire à
gérer l'asymétrie de l'information?
Ou bien, traduit-elle la faible rentabilité des
entreprises locales?
Quelles sont ses conséquences sur l'investissement?
Quelles structures faut-il mettre en place, pour inciter les
banques à financer l'investissement?
METHODOLOGIE.
Dans cette étude, compte tenu du fait que
l'économie Sénégalaise se caractérise
par:
1.Une appartenance à la zone Franc dont la politique
monétaire est commune, sous la conduite de la BCEAO. L'objectif de cette
dernière, est le contrôle du volume de liquidité
internationale , pour défendre la valeur externe de la monnaie.
D'où le contrôle:
· du degré de monétarisation de
l'économie: M2/PIB.
· des contreparties de la masse monétaire: M = CG +
CE + AEN CE: crédit à l'économie: CG: crédit
à l'Etat,
75
AEN: avoirs extérieurs nets.
2.La libéralisation de l'économie, et, le
désengagement progressif de l'Etat au profit du secteur privé,
3.L'appartenance du Sénégal à L'UEMOA
fait qu'il est soumis à des obligations de viabilité
financière: ce qui limite la latitude de l'Etat à utiliser la
politique budgétaire;
nous adopterons le paradigme néoclassique, notamment,
la théorie monétariste qui repose sur la discipline
monétaire, la primauté de la politique monétaire sur la
politique budgétaire et la réhabilitation du marché. Cette
théorie cadre mieux avec la nouvelle politique monétaire qui est
de type « open market » ; la BCEAO utilise la technique
d'enchères régionales hebdomadaires pour déterminer le
taux d'intérêt du marché monétaire. Par ce biais,
elle cherche à contrôler le volume de réserves des banques
primaires de manière à assurer son rôle de contrôle
du volume de liquidité de l'économie de manière à
réaliser l'équilibre interne et externe.
Cette théorie postule l'hypothèse de concurrence
pure et parfaite; la création exogène de monnaie;
l'inefficacité de la politique budgétaire par rapport à la
politique monétaire, dont les objectifs seront la maîtrise de
l'inflation et l'équilibre externe ( taux de change). Sur le plan
international, elle repose sur l'approche monétaire de la balance des
paiements:
M - E = f(Cr.int) ; f '(x) < 0
M - E . déficit de la balance des paiements.
Cr. int : volume de crédits intérieurs.
Un excès de création monétaire par les
banques, entraîne un déficit de la balance des paiements. Ainsi,
les problèmes que connaissent l'économie s'expliquent par
l'incapacité des autorités monétaires à
contrôler l'offre de monnaie des banques primaires.
Le problème que pose la surliquidité des banques
Sénégalaises est tout autre, en ce sens qu'ici, le volume de
crédits bancaires est faible, posant la problématique du
financement de l'économie, et par delà, celle de la croissance et
de l'emploi.
Après avoir distingué les déterminants de
la surliquidité , nous essayerons de saisir le problème qu'elle
pose, par rapport à l'investissement.
Pour appréhender les déterminants de la
surliquidité des banques au Sénégal, nous ferons une
régression « pas à pas » du volume de réserves
des banques sur les différents variables sensées avoir un impact
certain sur le volume de réserves des banques, notamment, les billets
(B), les dépôts bancaires, la PNG, les CRECO, les avoirs
extérieurs nets (AEN), le taux d'escompte et le taux de réserves
obligatoire.
Ensuite, grâce au logiciel TSP, Nous allons construire
un modèle stochastique, par la régression linéaire de la
variable expliquée : la formation brute de capital fixe du secteur
privé (FBKF), assimilée ici, à l'investissement
privé ;sur les variables explicatives qui sont : le volume de
crédit à l'économie (CRECO), les dépôts
à moyen et long terme (DEPMLT) et le taux d'intérêt
débiteur ( i) .
I = f ( creco ; depmlt )
76
Nous utiliserons les données portant sur FBKF du
secteur privé (ménages et entreprises) au Sénégal
recueillies au niveau de la direction de la prévision et de la
statistiques, sur la période 1970-1994 ; puis celles portant sur le
CREDINT, et sur les DEPMLT recueillies dans les statistiques économiques
et financières de la BCEAO et relatives au Sénégal.
Grâce au logiciel TSP, nous ferons une régression
pour appréhender dans quelle mesure, l'investissement privé est
expliqué par le volume de crédit intérieur, le taux
d'intérêt et, par les dépôts à moyen et long
terme.
Enfin, nous tenterons d'en tirer les implications avant de
proposer des recommandations permettant de résoudre la
surliqidité afin de mieux articuler le secteur bancaire au secteur
productif .
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