UNIVERSITÉ LIBRE DES PAYS DES GRANDS
LACS
B.P. 368 GOMA
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE
GESTION
APPRÉCIATION DES SERVICES ET INTENTION
DE
SWITCH DANS UNE INSTITUTION DU SYSTÈME FINANCIER
DÉCENTRALISÉ :
« Application aux membres de la COOPEC AKIBA
YETU »
Par : Etienne MUMBERE KASUMBA
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de Licence en gestion.
Option : Microfinance et Banque
Directeur : NEKA MBASA Joël
Docteur
Novembre 2020
Sommaire
DÉDICACE
II
REMERCIEMENT
III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
IV
RÉSUMÉ
V
INTRODUCTION
1
CHAPITRE PREMIER :
GÉNÉRALITÉS SUR LES SERVICES ET LE SWITCH DANS LE SECTEUR
DE MICROFINANCE
8
I.1. LES SERVICES EN MICROFINANCE
8
I.2. L'INTENTION DE SWITCH DANS LE SECTEUR DE
MICROFINANCE
24
I.3. L'APPRÉCIATION ET SATISFACTION EN
MICROFINANCE
38
CHAPITRE DEUXIÈME : MICROFINANCE EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET EN VILLE DE GOMA
48
II.1. LA MICROFINANCE EN RDC : LE CADRE
LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE ET LA POLITIQUE ET STRATÉGIE
NATIONALE DE MICROFINANCE
48
II.2. LA MICROFINANCE EN VILLE DE GOMA
70
CHAPITRE TROISIÈME : APPRÉCIATION
DES SERVICES ET INTENTION DE SWITCH AU SEIN DE LA COOPEC AKIBA YETU :
MESURE ET ANALYSE
89
III.1. CADRE MÉTHODOLOGIQUE
89
III.2. PRÉSENTATION DES DONNÉES
100
III.3. ANALYSE ET DISCUSSION DES
RÉSULTATS
120
CONCLUSION
130
BIBLIOGRAPHIE
132
ANNEXES
A
LISTE DES TABLEAUX/FIGURES/SCHÉMAS
F
TABLE DES MATIÈRES
H
DÉDICACE
À mon Père FAUSTIN KASUMBA
À ma mère MARIE SABUNI
À mon Grand-Père KAMBALE KASUMBA Pierre
À mes frères et soeurs Élisée,
Ella, Enock, Eugene, Elie KASUMBA, et Prisca, Marie, Ketia, Claudia, Naasson,
Gloria, Accacia RUBAKA ;
Aux familles, MUCHANGA, KALUME, MUPINI, RUBAKA, MOLOKE, MUZUNA,
etc.
« Que ce travail soit pour vous une consolation pour
tous les sacrifices consentis à mon égard »
Etienne KASUMBA MWENGE Shekinah
REMERCIEMENT
Honneur et gloire soient rendus à mon DIEU, Tout
Puissant, riche en miséricorde pour sa grâce et son amour qu'il ne
cesse de m'offrir du jour au lendemain.
La réalisation de ce travail est le fruit cumulé
de plusieurs efforts et sacrifices consentis par plusieurs personnes à
l'égard desquelles je demeure reconnaissant de par leur soutien tant
matériel que financier.
De prime abord, j'adresse ma gratitude aux autorités
académiques de l'Université Libre des Pays des Grands Lacs
« ULPGL/GOMA », en particulier celles de la Faculté
des Sciences Économiques et de Gestion « FSEG » pour
m'avoir admis au sein de cette institution universitaire qui me sert de cadre
de formation tant théorique que pratique sur le plan académique
et spirituel.
À cet effet, je tiens à exprimer mes
gratitudesau Docteur NEKA MBASA Joël, à l'instar de ses multiples
occupations, a bien voulu diriger ce travail. Ses orientations minutieuses
m'ont permis de réaliser cette oeuvre scientifique promptement en bonne
et due forme.
Je dis merci à mes parents Faustin KASUMBA et Marie
SABUNI, pour leur grand amour manifesté à travers tant des
sacrifices et privations, à mes parents accompagnateurs Jean Claude
MAONERO et Naomie KISHALA pour leur encadrement et soutien tant moral que
matériel à ma faveur.
Je ne finirai ce pli sans remercier le professeur Benoit
MBAKULIRAH pour son soutien et ses incitations en termes d'entrepreneuriat et
prière dans le cadre de la structure des amis de Joseph.
Il ne sera jamais assez de remercier tous ceux qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre à la
réalisation de ce présent travail et en particulier aux amis et
connaissances dont je me permets de citer les noms :Loddy KAMBALE, Dieu-merci
KAHANDUKYA, Josué ISSA, Jean-Pierre BANDUSHA, Lucien NGOA, Charles
MUGABO, Blaise MULUME, Nathan MUMBERE, Aimée NSABIMANA, Florence
MUKULIMA, Déborah MATOTE, Phoïbe et Sarah KATSUVA, Neville et
Crispin BIHAMBA, Giscar, Justin et Patrick MUSAMBALI, etc.
Que tous mes frères et soeurs, amis et connaissances
ayant contribué de près comme de loin à la réussite
de cette oeuvre dont les noms n'ont pas été mentionnés,
trouvent ici l'assurance de ma profonde gratitude.
Etienne KASUMBA MWENGE Shekinah
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales
AFE : Analyse Factorielle Exploratoire
AGR : Activité Génératrice de
Revenu
ANCOVA : Analyse de la covariance
ANIMF : Association Nationale des Institutions de
Microfinance
ANOVA : Analysis of variance
APROCEC : Association Professionnelle de
Coopérative d'Épargne et de Crédit
AVEC : Association Villageoise d'Épargne et de
crédit
CADECO : Caisse d'Épargne du Congo
CGAP : Consulting Group of Assistating Poorer
COOPEC : Coopérative d'Épargne et de
Crédit
Ddl : Degré de Liberté
FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
Fintech : Finance numérique
FNM : Fonds National de la Microfinance
FPM : Fonds pour la Promotion de la Microfinance
GAB : Guichet Automatique de billets
IMF : Institution de Microfinance
KMO : Kaiser-Meyer-Olkin
MANCOVA : Analyse de covariance multivariés
MANOVA : Analyse de variance multivariée
MPME : Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises
PASMIF : Programme d'Appui au Secteur de Microfinance
PED : Pays en Voie de Développement
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SERVQUAL : Service-Qualité
SNMF : Stratégie Nationale de Microfinance
SPSS : Statistical Package for Social Sciences
SWOT : Strenght, Wikeness, Opportunity and Threat
TIC : Technologies de l'Information et de la
Communication
UNCDF : United Nations Capital Developpement Fund
RÉSUMÉ
Le secteur de Microfinance est en pleine croissance. Tellement
que la concurrence s'accroit, les analyses s'élargissent, l'ampleur des
investissements engagés dans ce secteur conduitles institutions vers la
recherche d'une différenciation et un positionnement très accru
dans la psychologie des clients/membres. De ce fait, l'approche
« service-qualité » devient slogan de tous les
prestataires, où le client est au centre du puzzle.
N'étant le seul à avoir penché
l'attention sur l'appréciation des services et l'intention de switch,
plusieurs études ont essayé d'écrire, de mesurer et
d'analyser les concepts, dans ce travail est exhibée la relation qui
existe entre l'appréciation des services et l'intention de switch au
sein de la COOPEC AKIBA YETU.
Les données utilisées dans ce travail ont
été collectées auprès de 202 membres de cette
institution à l'aide de l'application KoboCollect (version Android). Le
traitement des données a été rendu possible en recourant
à l'analyse en composantes principales, à la régression
linéaire, ainsi que la comparaison des moyennes.
Les résultats ont démontré, après
un procédé méthodologique systématique, que le
niveau d'appréciation des services de 37,643% et l'intention de switch
est de 9,862% ; des valeurs calculées après purification des
échelles de mesure. D'emblée, il existe une relation
statistiquement significative entre le niveau d'appréciation des
services et l'intention de switch (sous l'effet modérateur de
l'âge et de l'ancienneté des membres de la COOPEC AKIBA
YETU).Pour un coefficient négatif, l'appréciation de la
qualité des services évolue en sens contraire que l'intention de
switch. Plus un membre est satisfait de la qualité des services qui lui
sont proposés, moins il souhaite quitter l'institution, son turnover est
faible. Le nombre d'années passées au sein d'une institution sont
considérées comme un investissement, en ce sens que les membres
les plus anciens sont moins intentionnés à quitter
l'institution.
INTRODUCTION
Problématique
L'avenir de l'Afrique réside en partie dans sa
capacité à rendre son secteur économique et financier plus
inclusif. La Microfinance contribue aujourd'hui de manière directe au
développement du secteur financier intermédiaire africain,
lui-même corrélé positivement à la croissance
économique1(*).
Le circuit financier mondial est en pleine évolution,
les statistiques montrent qu'en 2005, les IMFs africaines faisant partie de
l'échantillon de l'enquête du MIX MARKET2(*) déclaraient 4,5 millions
d'emprunteurs actifs pour un portefeuille de crédits de 1,3 milliards et
5,7 millions d'épargnants pour un encours d'épargne de 1,2
milliards de dollars américains.
En 2012, selon la même enquête, le nombre
d'emprunteurs avait quasiment doublé (soit pour une variation de 62,22%)
passant à 7,3 millions d'emprunteurs actifs ; le portefeuille de
crédits quintuplé (6,3 milliards de dollars) et le nombre
d'épargnants quadruplé (21,6 millions d'épargnants et un
volume d'épargne de 5,2 milliards de dollars)3(*). Mais la croissance du secteur
en Afrique est plus lente que dans d'autres régions du monde et le taux
de bancarisation reste encore l'un des plus bas au monde (24% en Afrique
Subsaharienne) après celui de la zone Moyen Orient et Afrique du Nord.
Dans quelle mesure la Microfinance peut-elle contribuer
à l'amélioration de la situation des personnes exclues des
mécanismes bancaires classiques des pays en développement ? C'est
aujourd'hui une question qui bien qu'ayant fait l'objet de très nombreux
débats extrêmement contrastés n'est cependant pas vraiment
tranchée à ce jour4(*).
Si la Microfinance est encore perçue par la
majorité de la population comme le seul mécanisme financier qui
soit aussi une stratégie orientée vers la réduction de la
pauvreté ou la création des richesses, c'est certainement parce
qu'elle confère une espérance à la masse des exclus du
système financier classique5(*). La matière première dans la gestion des
banques, COOPEC et IMFs est l'argent. Dans une institution financière le
fonds est la source de maux6(*).
Comme toute organisation, les IMFs sont amenées
à croitre, la gestion de la croissance échappe la vigilance de
plusieurs organes de gestion de bien d'institutions, si bien que la
clientèle devient immense, l'encours de crédit énorme, la
multiplicité des guichets et agences, l'énormité des
risques issus des anciens comme de nouveaux contacts7(*). Et à l'issue de leur
croissance, elles intègrent aux services financiers des services non
financiers ayant pour rôle la gestion efficace des services financiers.
Dans ce sens, le crédit seul n'assure pas le
développement global d'une institution financière. Le
développement vient donc de sa combinaison avec d'appui non
financier8(*). De ses
analyses, il montre que la combinaison des services financiers et non
financiers accorde à l'entreprise une certaine rigidité dans son
fonctionnement vis-à-vis de ses concurrents.
À présent, le secteur de la Microfinance est de
plus en plus exposé à une concurrence énorme et vive. Ce
qui conduit directement aux problèmes majeurs d'insatisfaction de la
clientèle, manque de profit pour certaines IMFs et même à
la faillite pour d'autres9(*). Les IMFs sont hautement concernées par la
satisfaction de leurs clients/membres en vue de prévenir le drop out, le
départ massif et d'assurer la croissance du secteur.
En effet, le niveau de satisfaction élevé,
vis-à-vis des services, engendre une rétention accrue des
consommateurs10(*). Dans
cette optique, la satisfaction et la rétention des clients/membres
deviennent donc des actifs intangibles sur lesquels les IMFs doivent s'appuyer
pour conserver leurs parts de marché et survivre dans cet environnement
concurrentiel. Un client fidèle est un client satisfait. Ce vieil adage
résume à lui seul les raisons pour lesquelles toute entreprise
qui souhaite se développer recherche, sur le long terme, à
assurer la satisfaction de ses clients et au-delà leur
fidélisation.
Plusieurs auteurs ont appréhendé la satisfaction
des clients/membres via l'amélioration de l'offre des services
financiers et ont développé plusieurs approches vis-à-vis
de la satisfaction des clients. La satisfaction des clients/membres
s'appréhende soit comme un état psychologique d'insatisfaction
dû au fait que les performances du service n'ont pas rencontré les
attentes du client soit comme une opinion que le client se forge à
l'issu d'une évaluation cognitive et effectuée après
l'achat et où l'usage d'un service spécifique11(*). Les institutions
financières ont d'abord adapté avec succès des produits
simples, assez standards, d'épargne et de crédit.
L'arrivée à maturité du secteur et la volonté de
fidéliser des clients/membres souvent plus exigeants pousse aujourd'hui
les IMFs à innover davantage et à diversifier leurs services
(assurance, transfert de fonds)12(*).
Les IMFs jugent ultime de proposer des services non financiers
pour trois raisons essentielles13(*), (i) les services sociaux entrent dans la mission
globale de lutte contre la pauvreté que partagent une majorité
d'IMFs, (ii) peuvent contribuer à satisfaire les clients/membres, et
donc à les fidéliser, (iii) réduisent le risque de
non-remboursement des microcrédits en diminuant la
vulnérabilité des clients/membres, dans le cas des services
sociaux, et en renforçant leurs capacités de gestion, dans le cas
des services d'appui au management.
Couplant les analyses de C. LE PICARD DUCROUX (2003) à
celles de R. BINDU BULEBE
(2013), il est à retenir qu'une institution de
Microfinance choisissantd'étendre sa gamme de produits avec des services
non financiers le fera pour diversifier et sécuriser son offre, dans le
sens où les services non financiers sont fournis en accompagnant l'offre
des services financiers.
Au cours d'une décennie, le nombre d'institutions de
Microfinance est en décroissance. Il est passé de 26 en 2010
à 11 en 2017 et 201814(*). Un effondrement estimé à 57,69% montre
que sur 10 institutions de Microfinance, 7 ont cessé leurs
activités et les conséquences drastiques ne sont pas
démontrables.
En particulier, au sein de la COOPEC AKIBA YETU, le nombre
total de membres est de 5.862, desquels 5.602 soit 95,56% sont actifs. La
proportion des membres inactifs dans la clientèle totale de
l'institution a connu une oscillation ces six dernières années.
Elle est passée de 7,84% en 2014 ; 6,63% en 2017 et 4,64% en
201915(*). Pour une
tendance décroissante des membres actifs, identifier et mesurer le
niveau général de satisfaction des membres et l'intention de
quitter l'institution suscite un questionnement. Connaitre des
inactivités en moyenne de 232 membres l'année ; devient
ainsidonc un problème, à sens duquel ce travail tourne. La
décision d'abandonner un fournisseur de services découle d'une
intention préalable. Ce qui a conduit à la question principale,
formulée comme suit : « quelle est l'influence de
l'appréciation des services sur l'intention de switch au sein de la
COOPEC AKIBA YETU ? ».
Dans le but d'éclater la question principale, les
spécifiques suivantes sont reformulées : (1) Existe-il un
impact négatif entre la qualité des services et l'intention de
switch ? (2) Quelle est l'influence de la qualité des effets/impacts sur
l'intention de switch et (3) quel est le sens de l'influence de l'effet
modérateur des variables sociodémographiques sur le lien entre
l'appréciation des services et l'intention de switch ?
Hypothèse
Certes, une hypothèse est une réponse provisoire
aux questions que l'on se pose dans une étude scientifique. Ainsi,
considérant les trois questions spécifiques de notre
problématique, nous postulons les
hypothèses suivantes :
Hypothèses relatives à l'existence du lien entre
appréciation des services et intention de switch sans effet
modérateur
De son étude (E. BALEMBA, 2015, p.7), réalise
qu'il n'existe de relation positive significative entre la satisfaction des
employés et celle des clients/membres mais plutôt il affirme
l'existence d'une relation négative significative entre la satisfaction
des clients/membres et leur intention de quitter les IMFs, c'est-à-dire
plus ils sont satisfaits de moins à moins ils souhaiteraient abandonner
l'institution. Dans ses recherches il montre que très peu
d'études se sont focalisées sur la relation entre l'intention de
quitter et la satisfaction des employés dans le secteur de Microfinance
et que la seule étude qui existe est celle de Heyns (1996). Les
résultats révèlent que les agents quittent les IMFs car
ils sont mal payés, sous-évalués, moins
appréciés, surutilisés et exploités. Ce qui conduit
à l'insatisfaction. En appliquant ces résultats aux membres de la
COOPEC AKIBA YETU, considérant les questions spécifiques, les
hypothèses suivantes sont formulées :
H1 : La qualité des services aurait
un impact négatif sur l'intention de switch ;
H2 : La qualité des effets/impacts
aurait une influence négative sur l'intention de switch.
La qualité des services au sein d'une institution de
Microfinance se traduit par les caractéristiques, a valeur, le rapport
entre les attentes et perceptions des services par les clients. La
qualité des effets/impacts, quant à elle fait penser à la
nature et l'importance des changements qu'ont connu les clients après
avoir accédé aux services proposés par l'institution. Les
clients qui apprécient les services leurs offerts souhaitent moins
changer d'offreurs. Entre les bonnes mains, tellement qu'ils sont, ils veulent
pérenniser leurs interactions avec l'institution.
Au fur et à mesure que les services apportent
changement dans la vie des clients, les relations deviennent
personnalisées jusqu'à ce qu'abandonner l'institution devient une
des irrationnelles décisions. Plus les clients ressentent l'impact des
services qui leur sont offerts, moins ils veulent changer d'institutions.
Hypothèse relative au lien entre appréciation des
services et intention de switch avec effet modérateur
Certaines études ont démontré que les
variables sociodémographiques (l'âge, le genre,
l'ancienneté, etc.) sont susceptibles de modérer ou d'amplifier
le lien entre l'intention de switch et la satisfaction. Il s'agit entre autres
des études de Muchinsky et Tuttle et de Jang et George16(*). Ce qui nous permet de
postuler que :
H3 : Les variables démographiques
auraient un effet modérateur sur le lien entre l'appréciation des
services et l'intention de switch.
Méthodologie
L'utilisation des méthodes et techniques s'avère
indispensable dans l'élaboration de tout travail scientifique. Pour
mener une recherche à bon port assurant ainsi la fidélité
des résultats, la démarche scientifique doit reposer sur un choix
judicieux des méthodes d'analyse rigoureuse, pertinente et
cohérente et des techniques afin d'éviter des tâtonnements
du chercheur et de réduire la probabilité d'aboutir à des
conclusions erronées17(*).
Techniques
À fin de récolter les données ultimes de
ce travail, la technique d'enquête par questionnaire est
accompagnée de l'interview libre. La technique d'enquête par
questionnaire, l'outil principal de collecte des données dans cette
étude, sert de base pour examiner tour à tour l'intention de
switch et le niveau d'appréciation des services au sein de la COOPEC
AKIBA YETU exprimés directement par les membres. Et enfin, au travers de
l'interview libre, quelques arguments des dirigeants de la COOPEC AKIBA YETU
sont d'une importance capitale pour prouver la véracité de
certaines affirmations et réalités issues du questionnaire
adressé directement aux membres de l'institution.
Méthodes
En vue de traiter les données essentielles à
l'élaboration de ce travail, la méthode statistique a permis
d'interpréter les différentes statistiques liées à
la significativité des variables d'étude, se rapportant d'une
part à l'intention de switch et l'appréciation des services et
d'autre part l'incidence du niveau d'appréciation sur l'intention de
switch au sein de la COOPEC AKIBA YETU.
La méthode d'analyse factorielle exploratoire, au
travers de laquelle, a servi de base dans la détermination de
différents scores des dimensions de l'intention de switch et
l'appréciation des services, qui ont été couplés
aux différentes caractéristiques sociodémographiques des
membres (genre, âge, niveau d'instruction, état civil,
activité principale exercée, revenu mensuel, ancienneté
dans la COOPEC, etc.), pour détecter celles qui influencent
significativement l'intention de switch et l'appréciation des membres
vis-à-vis des services que leur sont offerts.
Objectifs du travail
L'objectif principal poursuivi dans cette étude est de
mesurer l'incidence de l'appréciation des services sur l'intention de
switch dans une institution de Microfinance. Spécifiquement, cetravail
cherche à analyser :
· L'impact de la qualité des services sur
l'intention de switch
· L'influence de la qualité des effets/impacts sur
l'intention de switch
· L'effet modérateur des variables
sociodémographiques sur le lien entre l'appréciation des services
et l'intention de switch, en d'autres termes, comprendre comment les
caractéristiques sociodémographiques de membres de la COOPEC
AKIBA YETU influencent le lien existant entre l'appréciation des
services et l'intention de switch.
Délimitation du travail
La qualité d'un travail de recherche se trouve dans sa
délimitation. Cette étude porte sur une étude qualitative
sur l'intention de switch et l'appréciation des services dans une
coopérative d'épargne et de crédit, et est menée
dans le troisième trimestre de l'année 2020 en prenant le secteur
de la Microfinance comme cadre d'analyse.
Plan du
travail
À l'instar de l'introduction et de la conclusion
générales, ce travail est subdivisé en trois chapitres, le
premier parle de généralités sur les services et le switch
dans le secteur de Microfinance. Le deuxième étant axé sur
la Microfinance en RDC et en ville de Goma, le troisième chapitre est
consacré à la mesure de l'incidence de l'appréciation des
services sur l'intention de switch au sein de la COOPEC AKIBA YETU.
Chapitre premier :
GÉNÉRALITÉS SUR LES SERVICES ET LE SWITCH DANS LE SECTEUR
DE MICROFINANCE
À la genèse de la Microfinance, l'offre de
services s'est développée autour du micro crédit, les
premiers penseurs comprenaient la Microfinance comme le micro crédit.
Les études récentes montrent que la Microfinance ne devrait pas
seulement se limiter au concept de micro crédit mais plutôt
à la combinaison des services financiers et non financiers et cette
combinaison accorde à l'institution une certaine rigidité dans
son fonctionnement vis-à-vis de ses concurrents.
Avec le temps, le secteur de Microfinance devient de plus en
plus exposé à la concurrence où les banques classiques se
tournent vers les clients traditionnels des IMFs, sans compter la
création de nouvelles instituions.
De ce fait, maitriser sa clientèle devient une des
priorités des institutions qui met en relation la qualité des
services proposés sur le marché et la satisfaction des clients.
La forte montée de la concurrence amène les IMFs à se
questionner elles aussi sur la satisfaction de leurs clients en vue de
prévenir le switch et d'assurer la croissance du secteur. Ce chapitre
présente des généralités sur les services et
l'intention de switch au sein d'une institution financière. En effet,
à la suite de ce chapitre, des services, l'idée tourne autour non
seulement des services financiers mais aussi sur les services non financiers.
De sa structure, il est subdivisé en quatre sections,
la première porte sur les services en Microfinance. Après avoir
parlé de l'intention de switch dans la deuxième section, la
troisième s'attèle sur l'appréciation et la satisfaction
des services.
I.1. Les servicesen
Microfinance
Le développement de la Microfinance a permis de mettre
au point des services financiers adaptés aux personnes exclues des
services bancaires classiques. Des organisations spécialisées
dans la mise en place de ces services ont été
créées. Elles ont d'abord adapté avec succès des
produits simples, assez standards, d'épargne et de crédit.
L'arrivée à maturité du secteur et la volonté de
fidéliser des clients souvent plus exigeants poussent aujourd'hui les
IMFs à innover davantage et à diversifier leurs services
(assurance, transferts de fonds).
I.1.1. Définition
Les services financiers représentent l'ensemble des
produits liés aux moyens de paiement ou à la gestion de l'argent
proposés par une banque de détail, une financière
spécialisée, un assureur, une société
d'investissement ou de placement et autres intermédiaires
financiers18(*). Ils
englobent les services d'intermédiation financière et les
services auxiliaires19(*).
Les services financiers sont constitués des services d'épargne
et/ou de crédit, ainsi que tous les services connexes, permettant aux
bénéficiaires d'améliorer leur niveau de vie et
d'accéder à un développement humain durable en vue d'une
meilleure intégration sociale20(*). Toutes les définitions proposées par
différents auteurs en Microfinance ont à leur sein la philosophie
« l'accès et le bien-être », simplement
« l'impact ».
I.1.2. Quelques services
financiers
L'offre des services adaptés aux exclus du
système financier classique reste l'origine de la Microfinance. Dans
cette sous-section, nous faisons mention, d'une manière brève, de
quelques services financiers, pris de traditionnel, offerts par la
quasi-totalité des institutions de Microfinance, à savoir le
crédit, l'épargne, la micro assurance, et le transfert.
I.1.2.1.
Le crédit
Étymologiquement, le mot crédit est d'origine
latine « credere » qui signifie : « avoir confiance » ;
« se fier à ». Il désigne « un acte de confiance
se traduisant par un prêt en espèce ou en nature consenti par une
personne, en contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai
généralement convenu à l'avance. Crédit implique
donc une réputation de solvabilité.21(*)
Type de crédit
Ainsi défini, on distingue alors deux types de
crédits selon leur mode d'usage :
Ø Le crédit non productif : C'est le
crédit de consommation effectué par les ménages dans le
but de l'acquisition des biens ou des services liés directement à
la consommation. Comme son nom l'indique, ce crédit ne
génère pas de revenus, les ménages recourent souvent
à d'autres sources de financement comme leur salaire, les aides
familiales pour rembourser, la plus-value issue de leurs AGR, etc. ;
Ø Le crédit productif : C'est le crédit
d'investissement sollicité par des personnes physiques ou morales dans
le but de réaliser un projet nouveau, ou d'étendre une
activité existante. En règle générale, c'est
l'activité financée qui doit produire des revenus servant au
remboursement du crédit de ce type ;
Ø Crédit individuel22(*): C'est le type de
crédit où l'emprunteur reçoit un prêt en son propre
compte. Très souvent il doit apporter les garanties physiques ou des
cautions. L'obtention de ce type de crédit est effective si le client ou
bénéficiaire23(*)a une épargne. Cette notion s'oppose au
thème de microcrédit solidaire qui est une méthodologie
développée dans les années 70 qui permet aux emprunteurs
de se former en groupe de 2 à 5 personnes pour bénéficier
du crédit.
Le
crédit solidaire : un héritage de la Grameen Bank
Grâce aux succès opérationnels et
médiatiques de la Grameen Bank, le « crédit solidaire »
a servi de matrice à beaucoup d'initiatives de microcrédit dans
le monde. Le produit a été bien évidemment adapté
et transformé mais quelques principes de base restent
généralement appliqués24(*) :
Ø Les montants des crédits octroyés
restent limités : En général endessous du PIB par
habitant du pays. Pour des montantsde prêts plus élevés, le
principe même de la caution solidaire seraiten effet remis en cause :
au-delà d'un seuil donné, les membres d'ungroupe ne se sentent
plus liés par la solidarité ;
Ø Les prêts sont renouvelés avec des
montants croissants : C'est un principe de base de la Microfinance, qui
dépasse d'ailleurs le cadre du simple crédit solidaire.
L'assurance d'obtenir rapidement un nouveau prêt d'un montant plus
important crée pour le client une incitation au remboursement. Cette
incitation est d'autant plus importante au moment des premiers cycles de
prêt, quand le client n'est pas encore familier avec la logique
contractuelle du crédit solidaire. Ainsi, les premiers prêts sont
en général d'un montant faible, permettant à l'IMF de
tester ses clients, et augmentent de façon plus ou moins rapide au fur
et à mesure des cycles de prêt ;
Ø La durée des crédits est courte :
Généralement inférieure à un an. Cette durée
est souvent adaptée à des prêts de montants faibles,
destinés à de très petites activités ; c'est aussi
une condition pour que le principe précédent de renouvellement
croissant des prêts soit réellement efficace ;
Ø Les taux d'intérêt sont
élevés : Fréquemment supérieurs à 3%
par mois. Ils restent bien inférieurs à ceux des prêteurs
informels. Ils permettent à l'institution de Microfinance de couvrir ses
coûts ;
Ø Les remboursements sont fréquents et suivis
avec rigueur. Les remboursements ou paiements d'intérêts sont
souvent hebdomadaires ou mensuels. Les montants d'échéance sont
donc faibles en valeur absolue, et ainsi plus faciles à mobiliser pour
les emprunteurs.
Par ailleurs, l'institution peut réaliser un suivi
très serré des remboursements ; l'expérience montre que la
rapidité de réaction de l'IMF, en cas de retard de remboursement,
est tout à fait fondamentale dans la résolution du
problème ;
La connaissance de l'emprunteur et de sa moralité
compte plus que l'étude du dossier de prêt. Dans un environnement
informel, les techniques « classiques » d'analyse des crédits,
comme l'étude de l'utilisation du prêt ou l'analyse des flux
monétaires de l'emprunteur, sont peu fiables car les informations sur le
projet de l'emprunteur sont difficiles à vérifier. Elles sont
également trop coûteuses à rassembler, en comparaison des
faibles montants prêtés. La réputation,
l'honnêteté et l'intégration du client dans sa
communauté sont, en revanche, des informations essentielles ;l'usage du
crédit est généralement assez libre. En
général, il sert à financer une activité productive
(fonds de roulement ou, plus rarement, investissement), mais dans beaucoup de
cas le choix de l'usage du crédit est laissé à
l'emprunteur ;
Ø L'institution de Microfinance va vers ses clients (et
non l'inverse).
La Microfinance propose des services de proximité,
marquant là aussi une vraie rupture avec les pratiques des banques. Les
agents de crédit sillonnent les villages ou quartiers pour rencontrer
les clients, les connaître, les suivre, parfois aussi pour
débourser les crédits ou récupérer les
échéances dues.
Plusieurs éléments distinguent le crédit
solidaire du crédit individuel. Le tableau ici repris donne une
brève divergence.
Tableau
n°1.1. Points communs et divergents entre le crédit individuel et
le crédit solidaire25(*)
Crédit individuel
|
Crédit solidaire
|
Spécificités
|
(i) Les emprunts doivent présenter des garanties
personnelles matérielles et de moralité ;
|
(i) Les emprunteurs se constituent en groupes solidaires, de
taille variable selon les contextes ;
|
(ii) L'agent de crédit instruit le dossier de
crédit en analysant plus ou moins en détails les flux de revenus
du projet d'investissement financé et plus généralement la
situation financière de l'emprunteur ;
|
(ii) L'agent de crédit délègue de fait au
groupe une partie de l'instruction du dossier (auto-sélection des
membres);
|
(iii) Le produit est plus spécifiquement adapté,
en termes de montant et éventuellement de durée, aux besoins du
client ;
|
(iii) Le produit est en général
standardisé en termes de durée et de montant ;
|
(iv) L'usage du crédit est souvent limité au
financement d'investissements productifs ;
|
(iv) L'usage du crédit est généralement
libre ;
|
(v) La sanction en cas de défaillance de l'emprunteur,
à la limite près, est la session des garanties.
|
(v) La sanction en cas de défaillance d'un des membres
est le non-renouvellement des prêts pour tous les membres du groupe.
|
Avantages
|
(i) Relation directe entre l'institution et son client,
permettant une meilleure connaissance réciproque ;
|
(i) La caution solidaire fonctionne à priori,
à la constitution du groupe et a posteriori, en cas de
problèmes d'un des membres du groupe ;
|
(ii) Permet plus de flexibilité que le crédit
solidaire ;
|
(ii) Le crédit solidaire permet de réduire les
coûts opérationnels par crédit octroyé ;
|
(iii) Permet de faire émerger et d'accompagner les
meilleurs entrepreneurs.
|
(iii) La constitution de groupe de caution solidaire peut jouer
un rôle social positif.
|
Complémentarités
|
Beaucoup d'institutions de Microfinance proposent les deux
produits.
|
Limites
des informations financières dans la décision de
crédit
Les informations financières collectées sont au
coeur pour construire ces probabilités et fonder la décision
bancaire. Il reste néanmoins que ces informations présentent deux
limites majeures. La première porte sur leur incapacité à
prédire avec certitude le risque de l'emprunteur. La seconde porte sur
les instruments d'analyse mobilisés26(*).
En effet, avant toute décision de crédit,
l'institution financière et/ou bancaire doit évaluer le potentiel
du projet ainsi que l'engagement de ses dirigeants à en assurer la
réussite. Pendant la durée du crédit, l'institution assure
un monitoring sur le respect des engagements de l'entreprise. Cette
activité repose principalement sur l'exploitation des informations
financières produites par l'emprunteur ou collectées par la
banque elle-même.
La qualité de la décision à prendre par
la banque est donc tributaire de la qualité de ces informations.
Cependant, celle-ci n'est pas toujours garantie. En effet, d'une part, les
banques elles-mêmes relativisent l'information financière,
préférant se fier à leur jugement sur le client notamment
pour l'étude des demandes de financement des PME. D'autre part, les
parties à la coopération (banque et client) n'ont toujours pas le
même niveau d'information à cause des asymétries
d'information qui entachent leur relation. Enfin, l'information
« privée » sur un client semble davantage retenir
l'attention du banquier à côté de l'information
« publique » contenue dans les états comptables et
financiers. Ainsi, l'information comptable et financière ne suffit pas,
en elle-même, pour accompagner le banquier dans sa
décision.
S'agissant des instruments d'analyse rationnelle de risque, il
apparait que l'exploitation des états financiers de l'entreprise par le
banquier présente aussi des limites. Celles-ci découlent de la
structuration de ces états financiers qui est imprégnée
d'une logique comptable qui ne dégage pas, en l'absence de
retraitements, des informations déterminantes pour le banquier comme la
solvabilité du client.
Le
crédit d'urgence et le crédit à la consommation
Aucun agent ne vit à l'abri du risque. De par sa
conception, le risque est inhérent pour toute activité de la vie.
L'examen des ménages pauvres montre que le prêt leur permettant de
lisser leurs revenus et leurs consommations sont si importants27(*). Les ménages à
faibles revenus sont vulnérables à un large éventail de
risque et de contraintes économiques. Les vulnérabilités
ont divers ordres, et sont récurrentes mais non périodiques.
Le crédit d'urgence est celui qui remplit les
conditions suivantes : un faible montant d'argent, immédiatement
disponible et remboursé dans des délais relativement courts. Dans
la pratique, le crédit d'urgence à les mêmes
caractéristiques que le crédit à la consommation. Ce
dernier n'est pas offert pour des fins financières bien
déterminées. Le crédit à la consommation est
approuvé sur la base de l'existence de garanties,
généralement le salaire de l'emprunteur.
La majeure partie des IMFs ne proposent pas des prêts
d'urgence, seulement parce qu'elles considèrent qu'ils sont moins voire
même non productifs. L'important risque retenu et soulevé par les
IMFs, et qui fait qu'elles sont très réticentes est la fourniture
des prêts qui ne génèrent pas de revenus. De nombreux
ménages pauvres empruntent de l'argent à leurs amis, familles et
usuriers, dans des conditions de prêt parfois indésirables, ce qui
le plonge dans de conditions de surendettement.
Quand faut-il opter pour le crédit ?
Les prêts d'urgence sont, avec l'épargne et
l'assurance, l'un des trois types de services financiers de gestion des risques
qui permettent aux ménages à faibles revenus de faire face aux
contraintes économiques. En règle générale,
l'épargne est la plus polyvalente et la moins coûteuse.
Idéalement, elle constitue l'option privilégiée pour les
dépenses prévues, telles que les frais de scolarité et les
cérémonies religieuses. L'assurance est la mieux adaptée
aux grosses dépenses provenant de risques moins susceptibles de
survenir. Un prêt d'urgence peut être approprié pour faire
face à des pressions économiques imprévues, lorsqu'une
personne n'a pas constitué suffisamment de réserves
d'épargne, ou préfère ne pas les épuiser, et
lorsque les risques ne sont pas ou peu couverts par les assurances.
1.1.2.2.
L'épargne
La première compréhension du concept «
Microfinance » a occulté la vue de plusieurs chercheurs comme de
praticiens. Son assimilation éclipsée par celui de «
microcrédit », re?étant l'accent qui avait été
mis sur le crédit au détriment des autres services ?nanciers. Les
raisons de la prise de conscience assez tardive de l'importance de
l'épargne sont multiples28(*) :
- Intuitivement, le besoin d'épargne et son impact sur
le niveau de pauvreté du béné?ciaire sont moins
évidents : « Comment et pourquoi les pauvres
épargneraient-ils ? En somme, c'est un problème de
riche » ;
- Pour cette raison, le déploiement de services
d'épargne était moins « vendeur » pour les bailleurs de
fonds.
Les clients de la Micro?nance choisissent
généralement les services d'épargne sur la base de quatre
critères, à savoir la sécurité,
l'accessibilité, la liquidité et la
rémunération.
La sécurité est le premier qui pousse les
clients de la Microfinance à constituer des épargnes, un
mécanisme de sécuriser leurs ressources. L'accessibilité
se définie comme étant la possibilité d'accéder
à un service d'épargne et à proximité. Pour les
clients, un besoin primordial s'exprime, celui d'une épargne accessible,
notamment en cas de problèmes familiaux ou d'opportunité
d'investissement. Le critère de rémunération est souvent
moins central que les autres dans le cadre de la Micro?nance. Dans des
contextes où le fait d'épargner est désiré mais
concrètement difficile, les clients ont même l'habitude de payer
pour avoir accès à ce service.
Les principaux produits
d'épargne
Les institutions de Micro?nance peuvent proposer une gamme de
produits d'épargne assez large, dont voici les principaux :
L'épargne obligatoire
L'épargne obligatoire désigne les
dépôts que les emprunteurs doivent verser pour pouvoir
béné?cier d'un crédit. Elle est généralement
calculée en proportion du montant de crédit octroyé et
doit être versée au moment de l'octroi du crédit ou
même avant. Elle peut être complétée par des montants
?xes collectés par l'institution de Micro?nance à chaque
échéance de remboursement.
Elle est en général accessible pour le client
quand il a complètement remboursé son crédit. Cette
liquidité reste néanmoins souvent théorique car les
prêts sont généralement renouvelés. Dans la plupart
des cas, l'épargne obligatoire peut être considérée
comme partie prenante du produit de crédit, et non comme un produit
d'épargne véritable puisqu'elle est liée à l'octroi
et au remboursement du prêt. Elle est souvent perçue par les
clients comme une contrainte et un coût d'accès au crédit,
mais elle peut aussi représenter un service apprécié si
elle est mobilisable en cas de « coups durs ».
L'épargne volontaire bloquée
L'épargne volontaire bloquée est un
dépôt à terme, c'est-à-dire un compte sur lequel
l'épargne versée est bloquée pendant une durée
déterminée (de quelques semaines à plusieurs
années). Ce compte est souvent rémunéré, en
général en fonction de la durée du dépôt. Ce
type de produit est apprécié par les IMFs car il permet de
plani?er la gestion de la liquidité des dépôts. Cette
épargne peut donc être « reprêtée » assez
facilement aux clients de l'IMF souhaitant obtenir un crédit.
Le besoin du service d'épargne pour les
pauvres
Répondre à cette question apparait très
sensible, seulement comme toute offre doit avoir une demande bien
spécifiée. Certes, les pauvres économisent leurs
ressources tout au long de leur vie. Dans bien des cas, l'épargne est
pour eux le seul moyen de couvrir les frais induits lors d'un
événement de vie majeur, survivre à une catastrophe
naturelle ou profiter d'une opportunité commerciale. Les pauvres
épargnent surtout pour couvrir les besoins suivants :
Encadré n°1.1. Les besoins des pauvres pour
épargner29(*)
Les besoins cycliques : dans le cadre
d'événements prévisibles tels que naissance, frais de
scolarité, mariage et décès, les pauvres vont devoir
dégager des montants supérieurs aux fonds
généralement disponibles au sein du ménage. Certains
besoins sont prévisibles, mais peuvent causer beaucoup de soucis.
Les urgences : Les événements
imprévisibles créent un besoin soudain et imprévu de
rassembler des montants supérieurs aux sommes généralement
disponibles au sein du foyer. Les urgences personnelles sont le
décès du soutien de famille, la perte d'emploi et le vol ; les
urgences impersonnelles incluent quant à elles la guerre, les
inondations, les incendies, ainsi que les cyclones ou les ouragans.
Les opportunités : Outre lesbesoins en
liquidités importantes, on relève également
des opportunités générant une demande de fonds, telles
que l'investissement dans une affaire existante ou nouvelle, ou encore l'achat
de terres ou d'autres actifs productifs.
Caractéristiques d'un service d'épargne
adapté aux pauvres
Les individus souhaitent généralement une
épargne sûre, avec des frais de transaction réduits, un
mode de conception adapté et, si possible, des rendements réels.
Voici leurs priorités, par ordre de préférence (CGAP,
2002)30(*) :
Sécurité : Une épargne sûre
n'est pas menacée par la fraude, le vol, l'incendie et les
sollicitations financières des parents. La sécurité est
d'une importance capitale, même face à l'inflation.
Frais de transaction réduits : La proximité
est un critère essentiel pour réduire les coûts
élevés de transaction sur les dépôts et les
retraits. Il est également important de proposer des horaires commodes
et des formalités administratives aussi réduites que possible.
Un mode de conception approprié : Les meilleurs
produits de dépôt volontaire individuel sont ceux qui permettent
des dépôts fréquents de petites sommes variables et un
accès rapide aux fonds. L'épargne contractuelle est
également utile lorsqu'il s'agit de dépenses prévues
telles qu'un mariage, une construction immobilière et
l'éducation.
Taux d'intérêt : Si les frais de transaction
sont faibles, l'épargne rurale s'opère même avec des
rendements réels négatifs, ce qui indique que les pauvres peuvent
être relativement insensibles aux taux d'intérêt et plus
intéressés par d'autres caractéristiques de
l'épargne. La demande en produits d'épargne progresse
néanmoins à mesure que les taux d'intérêt
réels augmentent.
1.1.2.3.
La micro-assurance
L'assurance est un service financier qui aide les personnes
à gérer les risques, mais ce n'est pas le seul service financier
qui peut le faire. Les gens parlent souvent d'assurance quand ils font
en fait référence à des produits d'épargne ou de
crédit qui remplissent une fonction de gestion des risques.
Pour que l'assurance soit vraiment de l'assurance, elle doit
utiliser un mécanisme de mutualisation des risques. Ce mécanisme
combine les ressources des nombreux assurés pour compenser les pertes de
certains d'entre eux. En effet, les assurés paient des primes
correspondant à la perte moyenne subie par le groupe plutôt qu'aux
coûts réels engagés lorsqu'un risque se produit.
La mutualisation des risques profite aux quelques
assurés qui ont subi une perte, tandis que le reste des
assurés obtiennent essentiellement la « tranquillité
d'esprit » en échange de leurs primes31(*).
Les contraintes de la mise en place de services de
micro-assurance
Pour une IMF, la question de savoir comment proposer des
services de micro-assurance (au-delà de la simple assurance
décès sur le crédit) est complexe. L'assurance est un
métier spéci?que demandant des compétences
particulières et des capacités ?nancières souvent
très importantes (capital minimum, réserves obligatoires...),
hors de portée des IMFs. Pour ces raisons, une solution
privilégiée par beaucoup d'IMFs consiste à ne pas vendre
des produits d'assurances élaborés et gérés en
interne, mais à distribuer des produits développés par des
compagnies d'assurances32(*).
En somme, les produits d'épargne sont plus
adéquats pour couvrir les événements normaux du cycle de
vie (naissances, mariages, éducation). Même les pertes
imprévues, mais relativement peu coûteuses peuvent être
couvertes par les comptes d'épargne liquide. L'épargne et le
crédit sont beaucoup plus souples que l'assurance. Ainsi, une police
d'assurance-vie ne viendra pas en aide à quelqu'un qui a
été volé ou dont la maison a brûlé. La
plupart des pertes subies par les ménages à faibles revenus sont
peu élevées. L'épargne liquide et les prêts
d'urgence sont les produits les plus adaptés pour faire face à la
majeure partie de leurs risques et réduire ainsi leur
vulnérabilité.
En effet, pour des raisons personnelles ou culturelles,
l'assurance peut ne pas être leur stratégie
privilégiée de gestion des risques. Les ménages à
faibles revenus peuvent considérer l'assurance comme un luxe auquel
seules les personnes ayant des revenus excédentaires peuvent
accéder. Si un ménage à faibles revenus doit choisir entre
acheter de la nourriture et cotiser pour se protéger d'un risque futur
dont la survenue est incertaine, vraisemblablement il dépensera son
argent en nourriture. En outre, si le risque ne se produit pas, les
ménages auront l'impression d'avoir dépensé leurs
ressources limitées inutilement et de n'avoir obtenu en contrepartie que
de la tranquillité d'esprit. Or la tranquillité d'esprit ne se
mange pas33(*).
1.1.2.4.
Le transfert de fonds
Les transferts de fonds jouent un rôle croissant dans
l'avancement de l'économie des pays en développement. Ainsi, en
2003, les transferts des migrants des pays du Sud vers leur pays d'origine
représentaient plus de 93 milliards de dollars US, chiffre qui pourrait
atteindre, en incluant les transferts informels, 150 à 200 milliards de
dollars US34(*).
Aujourd'hui, les possibilités d'effectuer ces
transferts sont souvent peu pratiques et chères :
- Les acteurs spécialisés du transfert de fonds,
comme Western Union ou Money Gram, offrent un service assez performant. Le
destinataire du transfert peut récupérer l'argent très
rapidement, en liquide, sans avoir à ouvrir un compte. Ces services sont
néanmoins très chers et leur distribution reste tributaire du
réseau d'agences bancaires ou postales de leurs partenaires. Dans les
PED, ils ne sont donc accessibles, en général, que dans des
villes suffisamment importantes ;
- Les banques locales peuvent aussi recevoir des virements
internationaux si elles font partie de systèmes de transferts
internationaux de type SWIFT.
Cette solution peut être plus économique mais
suppose pour le destinataire du virement d'avoir un compte dans la banque
locale, ce qui est rarement le cas. De plus, les délais peuvent
être importants et, pour récupérer le virement, le
destinataire doit se rendre dans l'une des agences de la banque locale ;
Les modes de transferts informels sont les plus
utilisés. Ce sont en général les seuls modes de transfert
d'argent disponibles en dehors des grandes villes. Même pour les
transferts internationaux, le poids de l'informel reste fort.
Des études récentes ont ainsi montré que
plus de 50% des transferts effectués depuis la France vers le
Sénégal ou le Mali utilisent des canaux informels. Les modes de
fonctionnement sont très divers, s'appuyant souvent sur des
réseaux de solidarité entre les villes et les villages et
impliquant le transport en liquide des sommes transférées. Ils
sont peu sûrs, avec des délais très variables, et les
risques de fraudes sont importants.
Les
transferts de fonds et la Microfinance
Les IMFs peuvent jouer un rôle majeur dans le
développement de ces transferts :
- Pour les destinataires ?naux : Les IMFs constituent un
accès de proximité, un service plus adapté et des
coûts de transaction plus faibles (coût du transport, temps perdu)
;
- Pour l'IMF : C'est une source de revenus sans risque
qui n'alourdit pas ses besoins de ?nancements ; c'est également un moyen
de ?déliser ou conquérir une clientèle, en lui proposant
par exemple des services d'épargne adaptés permettant de
conserver les montants reçus.
Pour les IMFs, la façon la plus simple, mais aussi la
plus coûteuse, d'entrer sur ce marché est de s'affilier à
un acteur spécialisé du secteur (Western Union, Money Gram ou
équivalent). Cela suppose que l'IMF ait développé un
réseau suffisamment étendu pour pouvoir à la fois
intéresser ces acteurs et rentabiliser les investissements
nécessaires, comme des moyens de communication sécurisés
dans toutes les agences.
Un autre obstacle au lancement d'une activité de
transfert de fonds est, comme souvent, la réglementation bancaire du
pays. Dans beaucoup de cas, ces activités sont réservées
aux institutions à statut bancaire.
Pour ces raisons, les services de transferts de fonds sont
aujourd'hui en général proposés par de grosses IMFs ou des
banques agréées, disposant d'une couverture large. Dans de
nombreux cas, ils se limitent à des transferts au niveau national.
Certaines IMFs, plus petites, s'orientent vers une mise en réseau avec
d'autres institutions pour pouvoir développer ce type de services.
Les enjeux de la diversi?cation des
produits en Microfinance
Plusieurs éléments peuvent pousser une IMF
à diversifier l'offre des produits à sa clientèle, dans
cette étude nous retenons le goût d'élargir la gamme et de
couvrir de nouveaux besoins issus de nouveaux comme des anciens clients.
Élargir la gamme
Une nécessité Dans une première phase de
développement de la Micro?nance, le savoir-faire des IMFs est
resté focalisé sur des produits faciles à gérer, en
particulier le crédit solidaire. Ceci a permis une certaine «
standardisation », donc une croissance rapide. Une hypothèse
implicite était que le client serait satisfait de tels services -
puisqu'il était par ailleurs exclu des systèmes ?nanciers
formels.
Aujourd'hui, l'arrivée à maturité du
secteur de la Micro?nance change cette donne : d'une part, les IMFs matures ont
une meilleure capacité à gérer des produits ?nanciers
diversi?és ; d'autre part, la concurrence naissante entre institutions
pousse les IMFs à vouloir davantage ?déliser leurs clients par
une analyse de leurs besoins et une adaptation des produits proposés.
Couvrir de nouveaux besoins et de nouveaux clients
Certaines clientèles (en milieu urbain, comme en milieu
rural) et certaines zones géographiques sont encore moins couvertes par
les IMFs. La tendance naturelle à répliquer des
méthodologies et « modèles » dominants sur une
région a souvent conduit à focaliser les IMFs existantes sur des
segments de marché étroits.
Pour toucher des clientèles ou des zones nouvelles, il
est en général nécessaire pour les IMFs de faire
évoluer leurs méthodes et leurs produits, tels que la
micro-assurance, le crédit à l'habitat et le transfert de fonds.
Il existe par ailleurs de nombreux exemples d'autres produits validés ou
en cours de test (le crédit-bail) qui témoignent de la
capacité d'innovation des institutions de Micro?nance.
Dans le monde de la finance, l'offre de services est en train
de subir de fortes avancées, dictées par la technologie35(*). La pauvreté n'est pas
à démontrer dans le siècle présent, l'étude
de Youssouf KIENDREBEOGO et Alexandru MINEA (2003)36(*) a montré que, parmi les
déterminants de la pauvreté, l'accès aux services
financiers occupe une place primordiale, si bien que les Stratégies pour
la réduction de la pauvreté s'y sont
intéressées.
En fournissant des services financiers aux pauvres et aux
exclus du système bancaire traditionnel, la Microfinance remplit une
mission sociale et de développement tout en étant ancrée
dans le secteur marchand. Cette ambivalence lui confère un statut
atypique parmi les instruments de l'aide au développement37(*).
I.1.3.
Les services non financiers
Les facteurs qui maintiennent les personnes
défavorisées dans la pauvreté sont multiples et
interdépendants et ne peuvent être surmontés uniquement par
des services financiers. Tenant compte de cette réalité,
certaines IMFs complètent leurs services financiers par des services de
santé, de développement des entreprises et autres services non
financiers afin d'approfondir l'impact de leur action. En facilitant
l'accès à certains produits non financiers, elles cherchent
à accroître la capacité de leurs clients à utiliser
leurs produits financiers38(*).
Dans cette section, les services non financiers retiennent
notre attention. De sa structure, cette section comporte, à l'instar des
notions sur les services non financiers, trois sous-sections, la grande
typologie des services non financiers, la manière d'offrir les services
non financiers avec les services financiers ainsi que le moment idéal
d'offrir les services non financiers, offre importante ou sans valeur pour
institution financière.
I.1.3.1.
Notions
Tenant compte de cette réalité, certaines IMFs
complètent leurs services financiers avec des services de santé,
de développement des entreprises et autres services non financiers afin
d'approfondir l'impact de leur action.
En facilitant l'accès à certains produits non
financiers, elles cherchent à accroître la capacité de
leurs clients à utiliser leurs produits financiers. Il est important de
noter, toutefois, que cette approche ne fait pas l'unanimité. Les
critiques ne nient pas l'importance des services non financiers, mais ils
s'interrogent sur la pertinence et la viabilité de la prestation de ces
services par des institutions de Microfinance. Au travers de cette section, les
services non financiers à offrir de pair avec les services financiers
sont soulevés, repris entre l'intermédiation sociale, l'appui aux
entreprises et les services sociaux39(*).
I.1.3.2.
La typologie des services non financiers
Comme mentionné tantôt, il existe trois grandes
typologies des services non financiers, à savoir l'intermédiation
sociale, l'appui aux micros et petites entreprises et les services sociaux.
a) Intermédiation sociale
L'intermédiation sociale prépare les groupes ou
personnes marginalisées à nouer de solides relations avec les
IMFs, en formant par exemple des groupes d'emprunteurs ou en expliquant les
rôles et responsabilités d'un membre d'une IMF.
Il a été démontré que ce type de
relations est plus aisé à établir dans les
sociétés qui encouragent déjà l'effort collectif
à travers les clubs locaux, congrégations religieuses ou groupes
de travail en d'autres termes, les communautés présentant un
niveau élevé de capital social. Peut-être plus encore que
les autres transactions économiques, la Microfinance dépend du
capital social, parce qu'il doit exister une relation deconfiance entre
l'emprunteur et le prêteur.
Lorsque ni les systèmes traditionnels ni les
institutions modernes n'offrent une base de confiance, il est difficile
d'établir des relations financières.
Il s'agit de la mobilisation des groupes, du
développement de la cohésion sociale des groupes, de la formation
des membres à la gestion collective et participative, la gestion
financière de base et comptabilité, de l'aide aux groupes pour
établir un bon système de tenue des registres, l'aide aux
individus pour qu'ils aientconfiance en eux en traitant avec une institution
financière.
b) Les services d'appui aux entreprises
Ils ont pour objectif d'améliorer la performance de
l'entreprise d'un client. L'institution de Microfinance peut l'offrir afin de
renforcer la gestion de l'entreprise, en améliorant les décisions
d'investissement, en réduisant les contraintes ou les coûts
opérationnels, en augmentant la sécurité sur les lieux de
travail ou en élargissant les perspectives de croissance.
Généralement, les services de
développement de l'entreprise impliquent le transfert de connaissances
aux propriétaires de micro et petites entreprises sous la forme de
« savoir-faire » en matière de conseil, de formation,
d'information sur le marché ou de liaisons avec des organisations ou des
réseaux compétents. Ils peuvent également connecter des
propriétaires d'entreprises avec l'infrastructure du marché,
comme les installations de stockage, la technologie ou les systèmes de
certification, et avec d'autres acteurs d'une chaîne de valeur.
c) Les services sociaux
Comme les services en matière de santé,
d'éducation ou de nutrition renforcent le capital humain et
créent des conditions pour que les pauvres puissent faire un meilleur
usage des services de Microfinance. Ils améliorent ainsi l'impact de la
Microfinance sur la génération de revenus et la réduction
de la pauvreté.
I.2.3. L'offre des services
financiers et non financiers
Pourquoi offrir des services non financiers concomitamment
avec les services financiers ? pour comprendre l'offre simultanée
des services financiers et non financiers, S. BOYÉ et al. (2009)
stipulent que les institutions financières offrent des services non
financiers pour trois grandes raisons :
Ø Les services sociaux entrent dans la mission globale
de lutte contre la pauvreté que partagent une majorité
d'IMFs ;
Ø Peuvent contribuer à satisfaire les clients,
et donc à les fidéliser ;
Ø Réduisent le risque de non-remboursement des
microcrédits en diminuant la vulnérabilité des clients,
dans le cas des services sociaux, et en renforçant leurs
capacités de gestion, dans le cas des services d'appui au management.
De ces trois raisons, il s'avère primordial pour une
institution de bien définir le moment approprié pour offrir les
services non financiers.
I.2.L'intention de switch dans le
secteur de Microfinance
La satisfaction devient une composante très
déterminante dans tous les domaines de la vie, en finance comme dans le
domaine alimentaire, se questionner sur l'intention d'abandonner ses habitudes
d'achat.
Au fil du temps, en Marketing comme en finance, la recherche
des instruments servant à l'amélioration des services,
qualité et la nature des produits devient de plus en plus indispensable.
La perspective à long terme de fidéliser les
clients est le principal domaine ciblé surtout pour les offreurs des
services. Ces derniers savent qu'il est capital d'attirer plus de clients voire
même de les retenir plus longtemps. Se questionner sur les facteurs
latents susceptibles de conduire les clients vers l'appropriation leur
entreprise est en plein sommet surtout en finance.
À la suite de cette section, nous établissons
une brève littérature sur l'intention de départ
qualifiée de switch dans le secteur de Microfinance, tout en faisant
l'apposition à l'appropriation.
I.2.1. Considération
théorique
Il existe plusieurs manières d'écrire/capter
l'intention de switch (comportement de commutation), certains auteurs40(*) sous-tendent les normes
morales, les connaissances subjectives et l'expérience passée
avec le produit proposé par les institutions. Dans leurs analyses, ces
auteurs trouvent seule l'attitude affective explique l'intention d'achat des
produits alimentaires biologiques, tellement qu'on achète que ce qu'on
veut, le choix détermine notre personnalité.
De la même optique d'autres postulent que comprendre le
développement de l'intention de la fidélité en ligne peut
être un préalable inéluctable pour cultiver et garantir
ultérieurement la fidélité comportementale
manifestée à l'égard du prestataire de services
financiers41(*).
La fidélité peut être perçue comme
la volonté de faire de l'organisation ainsi que son sentiment
d'être en adéquation avec l'institution et ses valeurs42(*).
Pour mieux comprendre l'intention de switch ou le comportement
de commutation, il faut examiner sa relation avec la satisfaction
vis-à-vis de la qualité du service43(*). La perspective
traditionnaliste de la qualité du service comprend diverses dimensions,
à savoir la confiance, visibilité, réponse directe et
assurance44(*).
Les services de jugement des consommateurs reposent sur un
ensemble limité de considérations, certaines d'elles sont
relativement importantes pour déterminer le comportement
décisionnel des clients, tandis que d'autres ne sont pas essentielles
à la décision des clients, mais une performance insatisfaite de
ces services entraine la perte de client45(*).
La recherche de V. TRIJP, D. HOYER et J. INMAN (1996)46(*), qui affine la théorie
de Kano, met en évidence trois types des services :
1. Les services de base : sont essentiels pour
les prestataires de services. Ces services n'ajoutent pas de valeur ou de
satisfaction aux clients, mais l'absence de ces services peut ajouter de
l'insatisfaction aux clients.
2. Les services d'excitation : ne sont pas
essentiels à fournir, mais la fourniture de ces services peut ajouter de
la satisfaction aux clients. Contrairement aux services de base, les services
d'excitation, s'ils ne sont pas fournis, n'ajoutent pas d'insatisfaction aux
clients.
3. Les services de performance : ont un impact
à la fois sur la satisfaction et l'insatisfaction47(*). Le modèle cumulatif
est très important et de cohérence irréfutable seulement
par le fait que le changement de client d'une institution à une autre
est perçu comme une construction cumulative, ce qui expliquait
l'expérience multidimensionnelle d'un produit ou d'un service48(*).
Dans le cas des services financiers, les clients sont
susceptibles de passer d'un fournisseur de service à un autre49(*). La satisfaction
financière (tirée des services financiers) peut fournir des
informations suffisantes sur le comportement des clients.
Bien que la satisfaction à l'égard des services
financiers soit un meilleur prédicteur des futurs comportements de
commutation50(*), mais peu
des recherches différencient les facteurs qui peuvent affecter le
comportement de commutation des clients en deux grands volets. La
première qualité des services de base fournis par les banques et
la seconde est la qualité de la relation de la banque avec les
clients51(*). Les services
de base comprennent les taux d'intérêt, les facilités de
prêt, la sécurité, l'exactitude et la rapidité. Les
services relationnels incluent la confiance, la fiabilité, la
rapidité, la courtoisie et la politesse52(*).
Complétant les services relationnels, le rôle
positif joué par la gestion efficace et efficiente des plaintes, comme
la capacité à éviter les conflits potentiels,
l'efficacité de la résolution des problèmes53(*).
I.2.2. Quelques indicateurs de
l'intention de switch
Le comportement d'un client voulant changer son institution
est élargi sur un ensemble des facteurs susceptibles de l'expliquer.
Abandonner un fournisseur des services apparait une décision noble dans
le chef du client/membre, mais moins efficace penchant les analyses du
côté de l'institution.
Certes, perdre un partenaire financier (client/membre) engage
d'énormes coûts, surtout lors que l'institution cherchait à
conquérir son attention et ses envies. À la suite de ces lignes,
quelques facteurs de commutation sont mis en évidence, tels que le
facteur prix, la réputation, la qualité des services offerts,
etc.54(*)
I.2.2.1.
Le prix
Considérant la connaissance et l'appréhension du
client, le prix est quelque chose qui doit être abandonné ou
sacrifié pour obtenir certains types de produits ou services55(*). La tarification, dans le
secteur financieret bancaire comporte des éléments
supplémentaires. Les institutions financières et bancaires
facturent non seulement des frais pour les services, mais imposent
également des intérêts sur les prêts et paient des
intérêts sur certains types de comptes, la tarification a donc une
signification plus large dans le secteur bancaire56(*).
De même, les analyses qualitatives sur le changement de
client entre les services57(*) montrent que plus de la moitié des clients
avaient changé de service en raison d'une mauvaise perception du rapport
« service-prix ». Cette constatation suggère que des
perceptions de prix défavorables peuvent avoir un effet direct sur
l'intention d'un client de changer de fournisseur de services financiers. La
tarification a plus d'impact sur le changement de clientèle dans les
secteurs bancaires58(*).
I.2.2.2.
La réputation
La première phase historique de l'étude de la
réputation des entreprises s'est déroulée des
années 1950 aux années 197059(*) et il est de plus en plus évident que nombre
des institutions financières et bancaires sont préoccupées
par leur réputation et ses effets sur le comportement du marché.
Dans le secteur bancaire60(*), la réputation est fonction de la performance
financière, de la qualité de la production, de la qualité
des services, de l'efficacité de la gestion ou d'une combinaison de ces
divers facteurs qui font appel d'une manière ou d'une autre aux
multiples clients d'une banque ; elle peut être captée comme
l'intégrité d'une banque et de ses cadres supérieurs et la
stabilité financière perçue de la banque61(*).
La réputation des banques joue un rôle important
dans la détermination des comportements d'achat et de rachat des
clients/membres62(*). La
fidélité de la clientèle est également
renforcée, en particulier dans le secteur de la banque de détail,
où la qualité ne peut être évaluée avec
précision avant l'achat63(*). En finance, la réputation est prise d'un
facteur important dans les décisions de sélection des banques des
clients64(*).
I.2.2.3.
Réponse aux facteurs d'échec du service
Les défaillances de service pouvaient provoquer deux
réponses négatives actives : la voix et la sortie65(*). De la voix, comme
réponse négative active, le client peut se plaindre au
fournisseur de services, se plaindre à des connaissances (bouche
à oreille négative) ou se plaindre formellement à des
tiers afin d'aider à obtenir réparation66(*). Pour la sortie, explicite la
fin volontaire d'une relation d'échange67(*).
Les services financiers sont souvent fournis à un
guichet de services avec un contact direct entre les employés d'une
banque et le client, ou par téléphone, ou en faisant interagir
les clients avec les guichets automatiques de billets (GAB) de la banque. La
simultanéité dans la prestation et la réception d'un
service est une caractéristique courante du secteur bancaire. Bien que
les banques essaient de fournir des services sans erreur, les échecs de
service sont inévitables car l'interaction banque-client est
influencée par de nombreux facteurs incontrôlables68(*).
Les échecs de service peuvent conduire à
l'insatisfaction des clients. L'insatisfaction liée à un
problème ou à un incident particulier peut ne pas être
suffisante pour provoquer la sortie d'un client69(*).
La sortie est susceptible d'être favorisée
lorsque le client se souvient d'instances antérieures ou lorsque les
mêmes problèmes sont apparus ; tolérer un
problème à une occasion ne signifie pas que le problème
« meurt » car un manque de réponse aux défaillances de
service peut également exagérer les circonstances et augmenter la
probabilité qu'un client change de banque70(*).
Les réponses à la défaillance du service
étaient un facteur contribuant au comportement de changement71(*). Le changement de client, dans
le secteur bancaire, est souvent le résultat d'un client qui se plaint
et connaît ensuite les efforts de rétablissement du prestataire de
services bancaires72(*).
I.2.2.4.
La satisfaction client
La satisfaction n'est pas le plaisir de l'expérience,
c'est une évaluation rendue que l'expérience était au
moins aussi bonne qu'elle était censée l'être. Dans le
même sens, la satisfaction comme est un résultat de l'achat et de
l'utilisation résultant de la comparaison par l'acheteur des
récompenses et des coûts de l'achat par rapport aux
conséquences prévues73(*). La satisfaction du client est souvent reconnue comme
une influence principale dans la formation de l'intention d'achat future des
clients74(*). Les clients
qui tirent satisfaction des services sont forcés et se sentent
obligés de renouveler leur achat. Ainsi, la satisfaction du client sert
de barrière de sortie pour aider une organisation à conserver ses
clients et à réduire son taux de changement75(*).
En revanche, les clients insatisfaits contribuent à une
augmentation du taux de changement76(*). En analysant la relation entre la satisfaction des
clients et le switch dans le domaine bancaire, les perceptions d'une
satisfaction élevée des clients sont négativement
liées au changement de comportement77(*), ou lorsque les clients des banques ont des
perceptions inférieures de la satisfaction des clients, ils s'engagent
dans des réponses de comportement défavorables (par exemple le
changement de banque : le switch).
I.2.2.5.
Facteurs de qualité des services
La qualité des services est devenue un facteur de plus
en plus important de réussite et de survie dans le secteur bancaire. De
nombreuses institutions financières et bancaires ont utilisé la
qualité de service comme un avantage concurrentiel durable parce que les
produits offerts par la plupart des banques sont quasiment identiques et se
reproduisent facilement.
La qualité perçue d'un service donné est
le résultat d'un processus d'évaluation où les
consommateurs comparent leurs attentes à l'égard du service avec
le service qu'ils ontexpérimenté lors de la rencontre de
service78(*) et une bonne
qualité perçue a été obtenue lorsque la
qualité de service attendue était au moins égale à
la qualité de service expérimentée.
A. PARASURAMAN, A. ZEITHAML et L. BERRY(1988)79(*)ont utilisé la
définition des écarts entre attentes et perceptions de la
qualité de service pour définir la qualité de service
perçue comme le degré de divergence entre les attentes normatives
des clients pour le service et leurs perceptions de la performance du service.
La qualité perçue du service résulte de la
différence entre les perceptions des clients à l'égard du
service offert par la banque (service reçu) et leurs attentes de la
banque qui a fourni ces services (service attendu)80(*).
SERVQUAL en tant qu'instrument de mesure, et les cinq
dimensions SERVQUAL identifiées par A. PARASURAMAN, A. ZEITHAML et L.
BERRY81(*), ont
été utilisées dans le secteur bancaire82(*). La méthodologie
SERVQUAL a également été utilisée pour
évaluer la qualité des services bancaires.
La compréhension de la grandeur
« qualité de service », renvoie à la notion
d'inconvénients qui s'annoncent de deux distinctes modalités,
à savoir les inconvénients géographiques et les
inconvénients liés au temps83(*). Le premier fait référence à
l'agence bancaire la plus proche ou au distributeur automatique de billets,
tandis que le second fait référence à des heures
d'ouverture plus courtes.
Les inconvénients sont facteur important qui incite les
clients à changer de banque84(*). La dimension des inconvénients est
négativement associée au changement de banque des clients.Les
clients des banques attendent beaucoup du personnel qui fournit le service ; en
particulier, que les clients sont préoccupés par l'apparence, la
courtoisie, l'efficacité et les connaissances du personnel. Une
expérience défavorable avec le personnel qui fournit le service
était un facteur principal qui a poussé les clients à
changer de banque.
I.2.2.6.
Facteur lié aux produits de service
Les produits de service comprennent un service de base, ainsi
que des fonctionnalités spécifiques supplémentaires, des
spécifications de service et des cibles. Plusieurs chercheurs en finance
et banque ont révélé que la large gamme de produits de
services bancaires offerts aux clients était l'un des critères
les plus importants pour les clients lorsqu'ils sélectionnent une
banque85(*) ; et le
manque de produits de service pour les clients des banques était un
facteur majeur à l'origine du changement de banque. Les produits
bancaires semblaient être au coeur des intentions comportementales des
clients, y compris le changement de comportement86(*).
I.2.2.7.
Facteur d'engagement du client
Il est vraisemblablement nécessaire de comprendre le
changement de comportement du point de vue du marketing relationnel87(*).
Dans un contexte de marketing relationnel, l'engagement du
client était considéré comme une attitude qui
reflète le désir de maintenir une relation valorisée. De
ce fait, les études en commutation bancaire identifient trois concepts
d'engagement : l'engagement affectif, l'engagement de continuité et
l'engagement normatif88(*), l'engagement se traduisant par une force qui oblige
un individu à continuer d'acheter des services (c'est-à-dire de
ne pas changer) auprès d'un fournisseur de services. Du point de vue du
client, l'engagement affectif lie le client au fournisseur de services
par désir, l'engagement normatiflie le client au fournisseur de
services hors de l'obligation perçue et l'engagement de
continuité lie le client au fournisseur de services hors le fait
d'avoir besoin.
À partir de la littérature sur le comportement
organisationnel, la recherche soutient que l'affectif, la continuité et
l'engagement normatif peuvent arbitrer la relation entre la satisfaction et
l'intention de switch89(*). Il existe des preuves dans la littérature
marketing qui soutiennent l'affirmation selon laquelle l'engagement est un
médiateur des échanges relationnels. En particulier, les clients
engagés étaient moins susceptibles de changer90(*).
I.2.2.8.
Facteurs caractéristiques démographiques
Les caractéristiques démographiques des clients
sont utilisées généralement pour distinguer en quoi un
segment de clients diffère d'un autre91(*). En ce qui concerne l'évaluation du changement
de client dans le contexte bancaire, les caractéristiques
démographiques, telles que l'âge, le revenu, la profession
(secteur d'activité) et l'éducation, peuvent avoir un effet sur
le changement de banque des clients.
M. COLGATE et R. HEDGE (2001)92(*) ont examiné empiriquement le comportement
bancaire des Australiens et des Néo-Zélandais et ont
constaté que le changement de banque était plus courant chez les
jeunes clients, les clients à revenu élevé et les clients
ayant fait des études supérieures. Il existe également des
preuves dans des recherches antérieures qui soutiennent l'affirmation
selon laquelle des caractéristiques démographiques
supplémentaires telles que le sexe, la race et la profession ont un
impact sur le comportement de changement de clientèle dans le secteur
bancaire.
I.2.2.9.
Facteurs de concurrence publicitaire efficace
Dans un contexte de service, la publicité est le plus
souvent utilisée pour sensibiliser et stimuler l'intérêt
pour l'offre de service, éduquer les clients sur les
fonctionnalités et les applications de service, établir ou
redéfinir une position concurrentielle, réduire les risques et
aider à rendre les services plus tangibles. R. HITE et C.
FRASER93(*) ont
suggéré deux conséquences importantes pour les changements
d'attitude des clients envers la publicité des services professionnels.
L'attitude des clients à l'égard de la publicité des
services professionnels est devenue plus positive avec des avantages attendus
pour les clients et les clients sont toujours favorables à une
utilisation accrue de la publicité pour guider leurs achats.
Dans un contexte bancaire, la publicité crée une
image stérile94(*).
Mais néanmoins, la publicité, en tant que moyen de communication
marketing, est accusée de renforcer la similitude des prestataires de
services financiers plutôt que les différences95(*). Une publicité efficace
devrait ajouter de la valeur aux yeux du client. Par conséquent,
l'auteur a proposé qu'une concurrence publicitaire efficace puisse
offrir aux clients des banques davantage d'opportunités pour leurs choix
d'achat, ce qui, à son tour, pourrait contribuer au changement de
clientèle.
I.2.2.10. Le switch involontaire
Le switch involontaire est défini comme un comportement
involontaire des clients96(*), le changement involontaire peut être
attribué au déménagement d'un client et à
l'ouverture et la fermeture d'installations par un fournisseur de services. Le
changement involontaire est, pour la plupart, indépendant de la
volonté des spécialistes du marketing, mais il est inclus dans de
nombreux modèles de comportement de changement.
Plusieurs éléments expliquent la commutation
dans le secteur bancaire. Qu'il soit volontaire ou involontaire, du switch, un
client change de fournisseurs de service, il se décide seul à qui
se tourner. Les IMFs s'intéressent sur la nature et l'intensité
des relations qu'elles nouent avec leurs clients, ce qui les pousse à
adopter la stratégie centrée sur le client et sa perception de
l'institution dans son ensemble. Que l'engagement soit normatif, affectif ou de
continuité, le client devrait entretenir des relations exclusives, avec
une et une seule institution.
À l'instar de l'influence, le désir non
obligé d'être servi par une institution stable ramène le
client à se questionner sur le climat d'offre des services et la
manière dont ses attentes sont comblées, ce qui conduirait
à une satisfaction. Le point suivant met en évidence la relation
existante entre la satisfaction et le switch, tout en mettant en
évidence la notion de l'importance.
I.2.3. Lien satisfaction et
switch
Comme dit ci-haut, le switch est le goût ou la
volonté ressentie par un client qui se veut abandonner son institution
et s'orienter vers une autre et, en ce sens, ce qui fait que la satisfaction et
la fidélité du client retiennent beaucoup l'attention et
l'intérêt des IMFs, c'est que ces dernières comprennent
actuellement que la clé de la réussite repose sur une philosophie
d'action centrée sur le client (SERVQUAL). Elles essaient à tous
égard leur possible pour amener les clients/membres à se sentir
aimés et à l'aise.
La plupart des études ont rapporté la relation
d'importance avec la satisfaction globale dans divers secteurs97(*), si bien que la satisfaction
à l'égard des services financiers ainsi que l'importance
prédisent l'intention de changer. Lorsque les gens ne sont pas
satisfaits des services financiers, alors l'importance de ces services a
identifié le moyen de cesser et de rompre avec l'institution, tel que
démontrer à l'aide du schéma suivant :
Figure n°1.1.Lien satisfaction
et switch
Satisfaction des services financiers
Intention de switch
Importance
Satisfaction des services non financiers
Source : Ajustement de l'auteur à l'aide des
représentations schématiques, Ahmad REHMAN, Mohsin ALTAF et Ahmad
ALI, Op.Cit., pp.5-6.
La satisfaction vis-à-vis des services financiers et
non financiers ainsi que l'importance entretiennent prédisent
l'intention de switch. L'analyse tournée vers le consommateur
(client/membre) nécessite de considérer l'offre des services tant
financiers que non financiers dépendant de leur importance dans le chef
des consommateurs.
Lorsqu'un consommateur n'est pas satisfait alors l'importance
de ces services a identifié le moyen de quitter. L'importance identifie
la profondeur de la relation entre la satisfaction et l'intention de switch.
Considérant le schéma ci-haut repris la
satisfaction cumulée des services financiers et non financiers
deviennent des variables indépendantes, le switch une variable
dépendante, tout en prenant l'importance des services comme une variable
intermédiaire. Les services bancaires globaux sont regroupés en
deux niveaux, à savoir les services financiers et les services non
financiers. Des non financiers, on peut retenir, comme dit
précédemment, l'intermédiation sociale, l'appui aux micros
et petites entreprises et les services sociaux que A. REHMAN et al. Regroupent
en services du personnel, services environnementaux et services
éthiques. À partir du schéma ci-haut découle le
suivant :
Satisfaction de l'ensemble
des services
Intention de switch
Importance de l'ensemble des services
Figure n°1.2. Lien satisfaction et switch :
dérivée de la figure n°1.1
L'idée poursuivie à l'aide ces deux
schéma est de théoriser la relation de la satisfaction globale
des clients (services financiers et non financiers) avec l'intention de
quitter, considérant le rôle de médiateur d'importance
globale des services bancaires globaux. La littérature sur le
comportement de changement identifie que le client avec un niveau de
satisfaction plus élevé à l'égard des services
bancaires importants resterait probablement avec la banque pendant une
période plus longue.
I.2.4. De l'appropriation d'une
institution financière par ses clients/membres
La décision d'un client d'approprier ou d'abandonner
une institution financière découle directement ou indirectement
d'une analyse multidimensionnelle de toutes les qualités de
produit/service qu'elle offre.
À tout client/membre, partenaire financier d'une
institution, l'idée serait de rester longtemps fidèle, connaitre
mieux ses partenaires est l'idée qui hante les institutions
financières dans leur fonctionnement de tout le jour. Le long de cette
sous-section, est mise en évidence une ligne de démarcation entre
l'appropriation et l'intention de switch, tous deux éléments
ressortant de la psychologie des clients/membres.
L'appropriation envers une organisation est définie
comme le sentiment que connaissent des individus lorsque qu'ils estiment que
l'organisation à laquelle ils appartiennent « est la leur » et
qu'ils prennent conscience de cette propriété dans leurs
pensées, leurs croyances et leurs actions. L'appropriation
psychologique est donc un état cognitif et affectif par lequel les
membres d'une organisation s'investissent dans la réalisation des
objectifs organisationnels.
On comprend intuitivement que l'appropriation d'une
organisation par ses membres peut influencer leur implication et leur
fidélité à son égard98(*). De nombreuses firmes l'ont
d'ailleurs bien compris et s'efforcent de créer cette identification
entre les firmes et leurs parties prenantes, qu'il s'agisse de leurs clients
(on peut penser au cas des « communautés »
créées autour de certaines marques, notamment sur internet) ou
des membres de leur personnel (ici, le cas Toyota est probablement celui qui
vient le plus naturellement à l'esprit).
Des raisons évidentes rendent la question de
l'appropriation encore plus pertinente pour la coopérative : (1) elle se
crée souvent autour d'une communauté qui a des besoins communs
à satisfaire, (2) sa gestion implique un certain bénévolat
et (3) le fonctionnement démocratique de sa gouvernance nécessite
l'implication des membres tant comme électeurs que comme candidats.
On peut donc raisonnablement estimer que si elle ne constitue
pas une condition suffisante pour garantir le succès d'une
coopérative, l'appropriation en est du moins une condition
nécessaire.Le sentiment d'appropriation créé induit un
lien fort entre chaque membre et son organisation et entraîne plus de
connaissance de l'organisation, de contrôle et d'implication en vue de la
réalisation des objectifs de l'organisation99(*). L'appropriation cimente donc
les relations entre les membres d'une organisation et cette dernière et
crée une forte association et des interactions régulières
entre l'organisation et ses différentes parties prenantes
Cette relation de partenariat qui naît de
l'appropriation peut amener les membres d'une organisation à agir avec
plus de solidarité et à s'attacher particulièrement
à cette dernière.
Dans la littérature, on compare principalement deux
éléments importants soient, la qualité du service attendue
(les attentes) versus la qualité du service reçue (la
réalité).
La satisfaction résulte donc d'une comparaison entre
les attentes du client et la réalité, soit la performance
perçue du service. On constate que les attentes des clients jouent un
rôle majeur sur la satisfaction de la clientèle ; de sorte
qu'un client sera très satisfait des services reçus si ses
attentes étaient plus petites par rapport à la
réalité (Réalité > Attentes), soit la prestation
de service offerte par l'entreprise. Au contraire, un client qui avait beaucoup
d'attentes au départ par rapport au service reçu
(Réalité < Attentes) sera insatisfait.
Le client dont les attentes sont égales avec la
prestation de service reçu sera simplement satisfait. Il faut être
vigilant avec ces clients, puisque ce sont généralement les
clients qui sont seulement « satisfaits » qui seront
portés à changer plus facilement de fournisseur comparativement
à un client « très satisfait ». Le changement de
fournisseur pour un client insatisfait est tout simplement évident.
Par « Switch », il faut entendre le
processus ou acte par lequel un client abandonne ou rompt ses relations
d'affaires avec son fournisseur, et le remplace partiellement ou totalement par
un autre beaucoup plus compétitif pendant une certaine période.
À travers cette définition, il ressort deux types de
switch : switch partiel et switch total. Le switch peut aussi être
défini comme la migration qu'effectue un client d'un
service/produit/fournisseur vers un autre en vue de satisfaire au maximum ses
besoins.
S'approprier ou switcher (totalement ou partiellement) est un
questionnement très capital, que devrait se poser tout client/membre
lors du dénouement des activités avec sa banque ou son
institution financière, satisfait des services reçus (les
réalités sont très au-dessus des attentes), et insatisfait
(l'opposé), devient ainsi donc un examen très capital. Le
comportement de commutation (de changement) peut déboucher de partout,
lorsqu'un client/membre n'est pas satisfait, il ne se sent plus chez soi, ce
qui lui conduirait à un vagabondage comportemental d'une institution
à une autre. La connaissance de son institution et de ses principaux
concurrents, la compréhension du fonctionnement d'un système
financier s'avère indispensable pour espérer à un climat
plus ou moins stable que le tâtonnement.
I.3. L'appréciation et
satisfaction en Microfinance
D'emblée, la Microfinance est bien exposée,
actuellement, à une vive concurrence. Ce qui fait que faire mention de
l'appréciation et de la satisfaction des clients devient une
priorité non seulement aux institutions de Microfinance mais aussi
à tout offreur des services financiers.
À l'instar de la concurrence imposée par les
banques commerciales qui se tournent vers la clientèle jadis exclue du
système formel classique, les nouvelles institutions se créent si
bien que maitriser sa clientèle devient une question primordiale.
Dans cette section nous mettons en valeur quelques
éléments permettant de comprendre les concepts
d'appréciation et de satisfaction, après avoir largement
parlé des services financiers et non financiers offerts par les
institutions de Microfinance et les banques (sections 1 et 2).
La Microfinance est encore perçue par la
majorité de la population, comme le seul mécanisme financier qui
soit une stratégie vers la réduction de la pauvreté, c'est
seulement parce qu'elle confère une espérance à la masse
des exclus du système financier classique100(*).
Dans cette logique, réduire la pauvreté n'est
pas une question qui peut être jugulée sur le court terme mais
plutôt une analyse durable permettrait de bien cerner l'impact de la
Microfinance sur le bien-être de la population. Tout en voulant servir
les moins riches, les pauvres, les IMFs doivent revêtir une certaine
rentabilité, une viabilité voire même une
pérennité101(*), pour estimer faciliter une inclusion
financière d'un grand nombre des exclus du système financier
classique.
Pour ce qui est de sa structure, cette section comprend trois
sous-sections dont la première porte sur la notion de la satisfaction
tirée de la consommation de services financiers, la troisième met
en valeur les différentes variables mesurant la satisfaction d'un client
à la suite de la consommation d'un service financier et la
quatrième traite de la dérive de la mission sous contrainte de
pérennité financière, tout en apportant une brève
explication à la relation à la relation
rétention-satisfaction, la troisième sous-section.
I.3.1. La satisfaction en
Microfinance
Au stade actuel, la Microfinance a entamé une phase
critique de son développement caractérisée par une forte
concurrence, la désertion des clients et la stagnation des taux de
croissance des IMFs, se questionner sur le marketing dans les institutions de
Microfinance et sur la satisfaction des clients devient une
priorité102(*).
Pour faire face à ce problème, elles se sentent obligées
d'adapter leurs services et produits aux besoins des clients et
reconnaître que les marchés sur lesquels elles se déploient
peuvent, à la limite, aussi être saturés. Ainsi, la
satisfaction des clients apparait au centre de la stratégie des IMFs qui
doivent suivre l'allure édictée par l'environnement
concurrentiel.
I.3.1.1.
Définition
La satisfaction des clients peut être définie
soit comme un état affectif résultant d'une réaction
émotionnelle issue de l'expérience avec les produits et services
d'une entreprise, soit comme une opinion que le client se forge à l'issu
d'une évaluation cognitive effectuée après l'achat et
l'usage d'un produit.
I.3.1.2.
Principales composantes de la satisfaction
Pour comprendre la satisfaction d'un client, il sied de
prendre en valeur trois éléments ici retenus103(*) :
· La satisfaction du client est une réponse
(émotionnelle ou cognitive) ;
· Cette réponse se rapporte à un objet
particulier pouvant se traduire en attentes, en produit, en expérience
de consommation formulée sur base d'une évaluation comparant
l'expérience du produit à certains standards ;
· Et que la réponse survient à un moment,
temps particulier, c'est-à-dire après l'achat, après le
choix.
De ce qui précède, il résulte que la
satisfaction du client est une évaluation globale que réalise un
client après avoir consommée les services financiers lui
proposés tout en comparant ses attentes et besoins à la valeur
ordinale et/ou quantifiable apportée par les services.
I.3.1.3.
Les concepts de satisfaction et de fidélité du client
Ce qui fait que la satisfaction et la fidélité
du client retiennent beaucoup l'attention et l'intérêt des IMFs,
c'est que ces dernières comprennent actuellement que la clé de la
réussite repose sur une philosophie d'action centrée sur le
client104(*).
En outre, dans le cadre des recherches en marketing, les
chercheurs accordent une importance majeure aux concepts de satisfaction et de
fidélité, non seulement en raison des conséquences
théoriques, mais aussi et surtout, en fonction des enjeux pratiques
qu'il engendre dans la relation entre l'entreprise et sa clientèle.
Quelques approches de la compréhension de la
satisfaction du client
Plusieurs chercheurs en Microfinance ont expliqué les
approches de compréhension de la satisfaction du client, dans cette
étude, sans prétendre faire une étude en Marketing, ici
sont considéréesles approches développées par D.
TCHINGNABE (2018, pp46-47). Dans cette étude, ce dernier distingue cinq
approches.
L'approche cognitive de la satisfaction du
consommateur
Selon cette approche, la satisfaction ne se limite pas
à être la simple évaluation du produit/service, mais
qu'elle dépend des attentes du consommateur et de l'effort qu'il alloue
pour obtenir ce dernier. En outre, d'autres définitions
appréhendent la satisfaction comme un construit cognitif émanant
d'un processus d'évaluation. Dans cette approche le client distingue
l'adéquation de sa décision d'achat dans une situation d'achat
pour les sacrifices encourus. Deux principaux auteurs captent la satisfaction
selon l'approche cognitive, Hunt (1977) et Oliver (1981). Le premier postule
que la satisfaction est l'évaluation rendue du fait que
l'expérience était au moins aussi bonne qu'elle était
supposée l'être105(*) pendant qu'Oliver (1981), la satisfaction est le
résultat d'une comparaison subjective entre le produit attendu et
reçu106(*).
L'approche émotionnelle de la satisfaction du
consommateur
Pour cette approche, la satisfaction est décrite comme
une émotion du fait de l'important pouvoir exercé par les
émotions dans les processus consommatoires et
post-consommatoires107(*) et elle peut prendre la forme d'une émotion
pure, exclus de tout processus cognitif, voire une émotion parmi
d'autres108(*).
L'approche émanant d'un processus dual :
affectif et cognitif
Entre ces deux précédentes approches, une
troisième approche appréhende la satisfaction comme le
résultat d'un processus à la fois affectif et cognitif, lesquels
pouvant interagir. De cette approche, la satisfaction est la résultante
de l'évaluation relative, subséquente que se fonde un client
après avoir consommé les services lui offerts.
L'approche transactionnelle versus relationnelle de la
satisfaction du client
Une autre approche qui permet de cerner le concept de
satisfaction se situe dans la perspective temporelle, transactionnelle ou
instantanée ; celle-ci étant contingente à une
expérience de consommation donnée, ou alors relationnelle et
portant sur plusieurs expériences de consommation.
En effet, vue dans une perspective transactionnelle, la
satisfaction se présente comme un état postérieur et
inhérent à une transaction spécifique et bornée
dans le temps.
Dans le secteur des services financiers, il n'est plus
à douter que la question de la satisfaction du client prend de plus en
plus de l'importance, au regard de l'enjeu stratégique qu'elle
représente pour les entreprises exerçant dans ce secteur.
Notons que dans le domaine de finance, l'industrie micro
financière constitue l'une des principales activités où la
satisfaction des clients est considérée comme le gage de la
survie et le développement des établissements de Microfinance.
Elle est également considérée comme une
source majeure de différenciation par rapport à la concurrence.
Ainsi, au-delà des premiers outils relativement simples utilisés
pour la mesurer, les efforts ont été consentis pour
développer des échelles plus sophistiquées et plus
à même de tenir compte de la richesse et de la multi
dimensionnalité de ce concept.
I.3.2. Relation
Rétention-Satisfaction dans une institution de Microfinance
Comme dit précédemment, la satisfaction
constitue un des actifs intangibles qui permettent aux entreprises de se
différencier de leurs concurrents et procure des avantages en termes de
rétention, de fidélité et de profit.
La rétention peut être définie comme la
capacité d'une entreprise à créer et à entretenir
une relation à long terme avec ses clients. La rétention se
matérialise par le fait que les clients actuels accroissent
continuellement leur niveau d'achat au sein de la même entreprise et y
recourent fréquemment pour des achats présents et futurs. Elle
peut être définie comme leur prédisposition à
effectuer des achats répétés auprès d'une
même entreprise sur une période plus ou moins longue ou simplement
elle représente simplement le fait de maintenir en activité une
clientèle existante109(*).
La relation entre la satisfaction et la rétention des
clients peut être analysée à la lumière de la
théorie du Service-Profit-Chain Model110(*).
Cette théorie postule que la fidélité et
la rétention des clients résultent directement de la satisfaction
des clients ce qui se traduit par des achats continuels et
répétés, une augmentation de la quantité
achetée et par un bon témoignage auprès de leur
entourage.
La
finalité de la relation Rétention-Satisfaction : une
Microfinance sociale
Sur le long terme, la finalité de cette relation se
matérialise dans les chefs de toutes les deux parties prenantes, les
IMFs d'une part et les clients de l'autre.
En effet, le client peut accéder à un
crédit d'un montant plus élevé permettant ainsi de
financer une activité commerciale plus importante ou de réaliser
un investissement important (réparation de la maison, achat d'un champ).
La satisfaction ainsi créée permet de passer de la simple
transaction de crédit à une relation. Cette relation se traduit
par une meilleure connaissance des acteurs en présence de
l'échange, ce qui conduit progressivement à la personnalisation
et à une socialisation des relations de crédit.
La satisfaction des clients est donc l'un de principaux
déterminants de la rétention des clients. Les IMFs attachent de
plus en plus de l'intérêt à la satisfaction et à la
rétention de leurs clients. Elles sont, à ces jours, qu'il est
difficile d'attirer de nouveaux clients que de satisfaire et retenir des
clients existants.
En Microfinance, les études tendent à confirmer
la primauté de la satisfaction dans la formation des sentiments de
rétention. Un client satisfait des produits et services offerts par les
IMF, en étant fidèle, est susceptible d'influencer son entourage
et d'attirer de nouveaux clients à l'aide de la communication de bouche
à oreille.
Définitivement, le niveau élevé de
satisfaction des clients conduit à un niveau élevé de
fidélité, de comportements et d'intention de revenir effectuer
des achats au sein de la même firme. Il existe une relation positive
entre la satisfaction et les intentions de vouloir revenir acheter au sein de
la même firme.
I.3.3. Approche SERVQUAL : du
Marketing à la Microfinance
Développée par A. PARASURAMAN, A. ZEITHAML et L.
BERRY (1996)111(*), la
méthode SERVQUAL élargie son analyse dans plusieurs domaines, en
Marketing tout comme en Finance. La société postindustrielle
actuelle est caractérisée par le développement des
services. La croissance rapide du secteur tertiaire, l'intensification de la
concurrence et l'ampleur des investissements engagés dans ce secteur
conduisent les entreprises prestataires de services à rechercher des
voies efficaces de différenciation. L'une de ces voies consiste à
offrir un service de haute qualité112(*). La qualité est désormais
considérée comme une variable qui bâtit la
compétitivité de l'entreprise et affecte de façon
significative, notent ces auteurs, ses relations avec ses clients.
Contrairement à la qualité des biens, que l'on
peut mesurer objectivement par des indicateurs comme la durabilité ou le
nombre de défauts de fabrication, la qualité du service
représente un construit abstrait et diffus en raison de cinq
caractéristiques associées aux services, à savoir
l'intangibilité, l'hétérogénéité,
l'inséparabilité de la production et de la consommation, la multi
dimensionnalité et la périssabilité113(*).
La notion de la qualité de service est un indicateur
qui apparait familier dans plusieurs secteurs, mais elle ne revêt pas le
même sens, dans certaines situations elle reste floue dans les esprits
car le terme « service » et le terme
« qualité », une fois analysés
séparément, recouvrent de réalités variées
et plusieurs travaux sont effectués pour capter la
complémentarité entre ces concepts.114(*) Les caractéristiques
des services (en opposition aux produits) modifient la notion de la
qualité telle qu'on la trouve dans le secteur de production, où
la notion est objective et étroitement liée aux
particularités matérielles et fonctionnelles du produit. Cette
complexité, au vue de la littérature des auteurs, la notion de
qualité de service se définie comme la différence entre
les attentes et les perceptions du service par les clients.
Spécificités des services
Comparativement aux biens, les services ont des
spécificités que les sont particulières, ici, sont
retenues la multi dimensionnalité, l'intangibilité ou
l'immatérialité, la simultanéité production et
consommation, la périssabilité et
l'hétérogénéité115(*).
La multi
dimensionnalité
Le service est la résultante de l'interaction entre le
client, le support physique et le personnel en contact. Ainsi, un service se
compose de deux principales dimensions, une dimension procédurale, il
s'agit des systèmes et des procédures conduisant à la
production du service, et une dimension relationnelle, d'où les
interactions du personnel en contact avec les clients. Cette interaction
représente l'élément indispensable à la
réalisation de la servuction et détermine les jugements des
consommateurs concernant la qualité des prestations.
L'intangibilité ou
l'immatérialité
La tangibilité constitue le critère le plus
communément accepté de différence entre produits et
services. La littérature considère comme produit tout bien
tangible et comme service tout bien intangible. En effet le service est
présenté comme « l'activité offerte à la
vente qui donne des avantages et satisfactions sans entrainer un échange
sous la forme d'un bien ». L'immatérialité se traduit
par l'inaccessibilité aux cinq sens avant l'achat. Les services sont
intangibles, ils ne peuvent être vus, goûtés, ressentis ou
sentis avant d'avoir été achevés.
La simultanéité
de la production et de la consommation
La présence du consommateur durant la servuction de
plusieurs services implique l'absence de délais entre la prestation de
service et sa consommation. Selon M. LEJEUNE (1989) (citée A.
BOYÉ et A. NEFZI, 2009), cette simultanéité de la
production et de la consommation des services implique quatre principales
conséquences, (i) l'importance de la participation du personnel en
contact avec le client, (ii) l'importance de la participation du client, (iii)
un lien étroit entre les fonctions Marketing et les opérations et
(iv) la possibilité d'adapter la prestation à chaque client, dans
une certaine mesure, sinon les coûts seront prohibitifs.
La
périssabilité
La simultanéité de la production et de la
consommation du service implique l'impossibilité de le fabriquer
à l'avance ou de le stocker. De la sorte, les prestataires de service
rencontrent souvent des difficultés pour réguler l'offre en
fonction de la demande.
L'hétérogénéité :
difficulté de standardisation dans le temps et dans l'espace
La difficulté de standardisation des services est
double parce que deux variables doivent être prises en compte : le
temps et l'espace.
En effet, un service ne peut être
considéré comme standardisé que s'il est identique
d'un client à l'autre et d'un jour à l'autre. Or
malgré la possibilité de standardiser les procédures de
service, la mise en oeuvre variera d'un client à un autre, d'un
prestataire à un autre et d'un jour à un autre, ce qui contredit
l'homogénéité. La qualité d'une prestation de
service pour un client, est en partie imprévisible, vu le fait qu'elle
soit influencée par des facteurs humains, psychologiques et
situationnels. En somme, les spécificités des services rendent
l'évaluation de la qualité des prestations plus délicates
que celle des biens tangibles.
Au commencement de la Microfinance fut le microcrédit,
considérée comme l'outil efficace de lutte contre la
pauvreté. Au fil des années, les prestataires ont senti une
urgence exprimée par les besoins de la population jadis exclue du
système classique, d'intégrer d'autres produits dans leur gamme.
C'est ainsi que les produits tels que l'épargne, l'assurance, le
transfert, etc. ont vu les jours. Tellement que le champ de la Microfinance
devient de plus en plus complexe, tout prestataire se questionner sur la
réduction de la mobilité des clients, la concurrence devient donc
une menace que subissent toutes les IMFs.
Dans ce sens, l'examen de la satisfaction des clients apparait
très ultime dans l'unique but de prévenir l'intention de
d'abandonner l'institution qualifiée de switch. Comme la
rationalité guide la réflexion de tout agent économique,
les IMFs ne sentent rationnellement obligées de ne pas proposer certains
produits seulement qu'ils sont moins productifs, c'est-à-dire ne
générant pas de revenus.
Plusieurs facteurs poussent un client à souscrire pour
un produit au lieu d'un autre. Dans bien des cas, la sécurité
pousse les clients de la Microfinance à constituer des épargnes,
un mécanisme de sécuriser leurs ressources, l'épargne fait
face aux évènements imprévisibles tels que les besoins
cycliques, les urgences et les opportunités.
De son optique du commencement, la Microfinance était
tournée vers les exclus du système financier classique, plus
elles évoluent et croissent, les IMFs, courent la dérive de leur
mission, ce qui se traduit par la divergence du social au commercial, le
schisme. Les plus grandes IMFs du monde telle Compartamos (Mexique) donnent une
autre image à la Microfinance qui au fil des années ne servira
pas les pauvres, ceux-ci existeront toujours tellement que la Microfinance
n'est pas une panacée, solution à tous les problèmes des
pauvres.
Avec toutes la littérature du premier chapitre, le
deuxième porte sur la présentation du secteur de la Microfinance
en RDC et en ville de Goma en particulier, tout en insistant sur la finance
numérique (atouts et défis) qui s'impose dans l'offre de services
financiers à la population, cible de la Microfinance.
Chapitre
deuxième : MICROFINANCE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
CONGO ET EN VILLE DE GOMA
La Microfinance, à ses débuts, était
considérée comme un remède miracle pour éradiquer
la pauvreté du fait de l'innovation sociale majeure qu'elle
portait116(*). La
Microfinance est un phénomène récent au plan historique.
Si l'on se réfère à son expérience la plus
médiatique, la Grameen Bank au Bangladesh, ses débuts remontent
à 1976, année de création de cette IMF117(*).
Cette initiative séduisit de nombreuses organisations
non gouvernementales et bailleurs de fonds, une fois enthousiasmés par
les expériences louables de Muhamed YUNUS, s'engagèrent dans sa
réplication à travers le monde. Son développement
international fut plus prononcé vers le début des années
80.
À la suite de ce chapitre, l'idée porte autour
de la Microfinance dans le contexte de la RDC et la ville de Goma en
particulier, tellement que l'environnement est divergent, il serait sans valeur
aucune de soulever le système financier des autres pays du monde tout en
ignorant la RDC, de par l'historique de la Microfinance, le cadre légal
et règlementaire, la politique et stratégie nationale de
Microfinance, des points constituant même la première section
dudit chapitre auxquelles s'ajoute une présentation du secteur de
Microfinance en ville de Goma, une analyse critique de la Microfinance, une
finance de proximité.
II.1. La
Microfinance en RDC : le cadre légal et réglementaire et la
politique et stratégie nationale de Microfinance
En RDC, la Microfinance n'est pas un secteur
libéralisé, il existe une norme qui régit toutes les
transactions nouées sur tout le territoire national, c'est cette norme
qui est qualifiée de « cadre légal et
règlementaire ».
II.1.1. La Microfinance en RDC
Les institutions de Microfinance sont nées dans un
contexte d'échec du financement public et de libéralisation
financière. Aujourd'hui, le secteur de la Microfinance connaît des
avancées considérables avec un objectif économique et un
objectif social mais aussi des difficultés considérables. «
La Microfinance a connu trois phases dans son développement : 1975-1992
marque l'époque des pionniers, 1992-2000 est la période
d'euphorie, en 2000 la Microfinance tend vers la maturité. Le
défi actuel reste la consolidation des organisations existantes,
l'extension des frontières vers les populations rurales et les
populations les plus pauvres en milieu urbain118(*).
En RDC, la Microfinance a été influencée
par le contexte socio-économique et politique de l'indépendance
à nos jours. Ce secteur, bien qu'ayant connu un développement
remarquable, est confronté à beaucoup de défis et suscite
encore un débat quant à sa réglementation non seulement au
niveau scientifique mais aussi au niveau des offreurs des services de
Microfinance.
L'offre de la Microfinance en RDC est marquée par la
situation politique depuis l'indépendance à nos jours. En effet,
il est généralement reconnu que l`histoire de la Microfinance en
République Démocratique du Congo s'étend sur trois
périodes, à savoir de 1960 à 1970 (première
période), de 1970 à 2000 (deuxième période) et de
2000 à nos jours119(*).
II.1.1.1. Naissance du
microcrédit en RDC : la période de 1960 à 1970
Il convient de souligner tout d'abord que pendant la
période coloniale, la RDC était caractérisée par
l'inexistence de systèmes de financement décentralisés
formels. Vers 1956, le mouvement coopératif voit le jour par le
décret du 24 mars 1956, relatif aux associations coopératives
indigènes, promulgué par le législateur colonial belge. Le
champ d'application de ce décret se limitait aux coopératives de
production (café, coton, hévéa, etc.), tout en autorisant
la création et le fonctionnement des coopératives
indigènes. L'objectif social de ces dernières était de
promouvoir les intérêts économiques et sociaux de leurs
membres à travers l'application des principes reconnus aux
coopératives.
De 1960 à 1970, la Microfinance est organisée
sous forme des associations de type coopératif ayant fonctionné
sous certaines dispositions réglementaires.
De cette période, aucune structure financière de
proximité formelle d`initiative privée n`a été
agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la
Caisse d`Épargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de
collecter les petites épargnes. Après l`indépendance, en
1969 précisément, la première COOPEC congolaise, « la
Caisse Populaire Coopérative » fut créée à
Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne
fût pas concluante faute de cadres compétents.
II.1.1.2. Développement des
Coopératives d'Épargne et de crédit en RDC : de 1970
à 2000
Cette période est caractérisée par
l`émergence des coopératives d`épargne et de
crédit, en raison notamment de l`accessibilité des services
offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus
reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre
légal spécifique, ces dernières continueront à se
conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront
désormais placées sous la tutelle du Ministère du
Développement Rural.
D'une manière générale, le mouvement
coopératif d'épargne et de crédit a connu un
développement remarquable. Cette croissance rapide des activités
s'explique par l'adhésion massive des membres due à : (i) la
souplesse de conditions de dépôt, de retrait et d'octroi de
crédit, (ii) la bonne application des principes
coopératifs et (iii) la bonne réputation qu'avaient les
coopératives d'épargne et de crédit.
Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des
crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont
elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions
dont celle de représentation et de coordination des activités du
réseau.
Ces nouvelles coopératives, fonctionnant sur les
modèles des coopératives occidentales, ont travaillé dans
une logique sociale (welfariste) dans la mesure où elles focalisaient
leur mission sur les besoins sociaux des membres. Ces derniers devaient
affecter directement les crédits pour les besoins sociaux ou dans les
activités économiques susceptibles de satisfaire les besoins
sociaux (nourriture, soins de santé, logement, scolarisation).
Les travaux respectifs de S. MUKOKO120(*), N. KASUMBA121(*) et PASMIF122(*) consacrés à
des structures populaires de financement ont relevé les principaux
obstacles à leurs bonnes performances sociales et financières.
Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique
difficile caractérisé notamment par les pillages,
l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et
l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le
système financier en RDC et particulièrement les COOPEC. À
cela, il faut ajouter que pendant cette période, une instruction de la
Banque Centrale demandait aux COOPEC, qui étaient saines
financièrement, de constituer des réserves d'environ 40% de leurs
fonds auprès d'elle. Malheureusement, la Banque centrale n'a pas
remboursé ces réserves en totalité et celles-ci ont perdu
leur valeur avec l'hyperinflation et la réforme monétaire de
1993123(*). Après
avoir perdu leurs épargnes compte tenu des raisons ci-haut
évoquées, les membres ont développé un sentiment de
méfiance à l'égard du mouvement coopératif
d'épargne et de crédit.
Afin de faire face à ses besoins de financement et de
survivre à sa misère, la population a été
obligée de s'organiser. Pour cela, deux faits sont
observés :
- La population a commencé à s'organiser en
faisant recours aux pratiques traditionnelles telles que le
« Likelemba » (tontines), le « Moziki »
(mutuelles informelles ou associations), le « Papa carte »,
etc. dans le but de financer les activités génératrices
des revenus et subvenir aux besoins fondamentaux ;
- Plusieurs structures offrants des services d'épargne
et/ou de crédit ont été créées. Pour la
plupart, ces structures étaient l'oeuvre des ONG, des Églises,
d'associations et des initiatives locales pour la lutte contre la
pauvreté
II.1.1.3. Naissance des
Sociétés de Microfinance et règlementation : de 2000
à nos jours
Après la crise politique et économique des
années 1990 en RDC, les IMFs autres que les COOPEC, se sont
développées124(*). À partir de 2001, alors que tout le
système financier congolais était paralysé, apparait un
type nouveau d'organisations d'offres des services financiers, qui s'inscrivent
distinctement dans l'approche sociale et l'approche économique
développée par S. CORNEE125(*), De BRIEY126(*) et A. AYAYI127(*). C'est ainsi que certaines institutions de
Microfinance se sont installées en RDC comme FINCA (qui a
travaillé d'abord comme ONG et s'est transformée par la suite en
banque), HOPE INTERNATIONALE (une ONG qui a pris la forme d'une IMF), PROCREDIT
BANK (banque commerciale ouverte au microcrédit), etc. Signalons que ces
structures ont contribué énormément au
développement du secteur de Microfinance. En effet, la pratique de la
Microfinance en RDC a été inspirée de leurs normes et
méthodologie de travail. Bon nombre d'institutions de Microfinance
créées par la suite, s'en sont appropriés.
Au cours de cette période, certaines
coopératives d'épargne et de crédit qui étaient en
pleine crise ont commencé à reprendre petit à petit leurs
activités malgré le climat de méfiance encore manifeste de
la population et d'autres coopératives d'épargne et de
crédit nouvellement créées128(*). On a donc assisté
à une prolifération de ce type d'organisations qui offrent les
services de Microfinance. En outre, on a assisté à une demande
croissante des services financiers de proximité.
Les populations à faibles revenus pouvaient fonder leur
espoir sur les petits prêts octroyés par ces institutions afin
d'assurer le financement de leurs activités génératrices
de revenus (élevage, petits commerces, agriculture, transformation
alimentaire, etc.) et ainsi réduire leur vulnérabilité.
Cette période a marqué l'émergence du secteur de
Microfinance en RDC.
II.1.1.4. La BCC, l'autorité de réglementation
du secteur
Le contrôle du système financier congolais (RDC)
relève des compétences de la Banque Centrale du Congo. Cette
dernière tire son pouvoir de surveillance de l'article 6 de la Loi
n° 005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à
l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo. De cette
place très déterminante au niveau national, la BCC mène
des études et mesures de la Microfinance. De celles-ci, elle
évalue les résultats d'exploitation des institutions
financières de toutes les provinces dans la fin d'analyser le niveau des
transactions et son développement dans le temps.
II.1.1.5. L'approche FFOM de la Microfinance en RDC
En anglais SWOT (Strenght, Weakness, Opportunity and Threat),
l'approche FFOM (Force, Faiblesse, Opportunité et Menace) permet de
dégager les atouts et freins tant internes qu'externes d'un secteur bien
spécifique129(*).
Pour avoir une idée sur le fonctionnement et
l'évolution du secteur de microfinance en RDC, nous reprenons les
résultats d'une analyse SWOT du secteur effectué par une mission
d'évaluation du programme PASMIF II, 2013. La publication de ces
résultats a eu lieu en 2013 dans un rapport d'évaluation de ce
programme. Ces résultats révèlent que ce secteur a un
potentiel énorme en termes de demande des services financiers, d'appui
et de soutien du secteur par les bailleurs et la BCC, d'avancée dans le
secteur mais soulèvent aussi des obstacles rencontrés dans ce
secteur menaçant ainsi son développement. Les résultats de
l'analyse SWOT effectuée par la mission d'évaluation du PASMIF
sont repris dans l'encadré ci-après :
Encadré n°2.1. FFOM du secteur de la Microfinance
en RDC130(*)
Force
(i) présence de bailleurs de fonds engagés pour
la Microfinance, (ii) existence d'une sous-direction de la Microfinance
à la BCC, (iii) existence de cadres de concertation, (iv) existence du
FPM Asbl chargé de renforcer les PSF et d'appuyer la
professionnalisation du secteur, (v) l'arrivée dans le secteur de
nouveaux acteurs importants (Advans Banque, Opportunity, Oxus, etc.) et (vi)
existence d'un noyau de PSF nationales et internationales performantes.
Opportunité
(i) demande importante de services financiers par la
population, (ii) un secteur informel en plein essor (70% de l'économie
nationale évolue dans l'informel), (iii) intérêt du
gouvernement dans le développement du secteur, (iv) niveau de
supervision de la BCC en croissance, (v) adhésion à la loi OHADA
en juillet 2012, (vi) intérêt de plus en plus croissant des
bailleurs de fonds au secteur de la Microfinance en RDC, (vii) existence des
PSF avec un potentiel de développement sûr, (viii) création
de deux associations professionnelles (APROCEC et ANIMF) et (ix)
potentialité de développement de nouveaux produits (Mobile
Banking, crédit filière, etc.).
Faiblesse
(i) concentration des points de services dans les milieux
urbains, (ii) stratégie nationale de Microfinance non approuvée,
(iii) forte concentration des PSF à Kinshasa, Nord et Sud-Kivu, (iv)
faible articulation entre les secteurs financiers formels et informels, (v)
offre timide et peu importante non diversifiée et niveau d'adaptation
faible, (vi) manque d'experts qualifiés, (vii) capacité
institutionnelle des PSF limitée en général, (viii)
mauvaise perception de la mission du FPM ASBL par certains acteurs tels que les
ex-partenaires du FPMI, et (viii) pas d'implémentation d'outils pour la
collecte d'informations sur la performance sociale au niveau des IMFs.
Menace
(i) cadre légal et réglementaire insuffisant,
(ii) instabilité politique accrue, (iii) contraintes et
difficultés dans le développement de nouveaux produits, (iv)
difficultés dans la coordination des activités due à la
taille du pays et de l'état de l'infrastructure de communication des
transports, (v) faible niveau d'application de bonnes pratiques de la
Microfinance, (vi) gestion du portefeuille très hasardeuse et un
portefeuille à risque élevé, (vii) faible niveau
d'application de bonnes pratiques de la Microfinance, (viii) faible niveau de
capacité humaine et institutionnelle dans la Microfinance et (ix)
divergences dans les stratégies et intérêts des
bailleurs.
II.1.2. Présentation de la
politique et stratégie nationale de Microfinance en RDC
Depuis très longtemps la définition explicite de
la Microfinance échappe la vigilance de plusieurs, praticiens comme
théoriciens, si bien que l'ancienne école prend la Microfinance
comme l'outil efficace de lutte contre la pauvreté et la nouvelle
école ne reste pas inanimée quant à ce et estime qu'elle
fait plutôt référence à l'offre des services
financiers aux exclus du système classique considéré comme
pauvres et vulnérables.
Dans bien des pays en développement, les micros,
petites et moyennes entreprises font face à des sérieuses
difficultés pour le financement de leurs activités. Elles ne
savent à qui se tourner pour satisfaire leur besoin.
Vivre à l'abri du circuit financier formel les rendent
tout autant pauvres que vulnérables et ne savent guère comment
exploiter leurs atouts et potentiels susceptibles de participer à
l'émergence des économies nationales. Les expériences
montrent que les pays dans lesquels les entreprises ont des opportunités
pour se développer ont plus de chance de progresser et de
prospérer.
À ces jours, la course vers l'inclusion
financière intéresse tout le monde et à tous les niveaux,
macro, méso et micro. Par où commencer et pour quelle
finalité, les Nations-Unies ont développé, en 2006, un
canevas, pour construire des services financiers accessibles à
tous131(*).
Les exclus sont des personnes et entreprises solvables qui
seraient en mesure de générer des revenus pour rembourser ce
qu'elles empruntent, comme dit précédemment, mais qui n'ont pas
accès au crédit. Ce sont des personnes et des entreprises qui
disposent des revenus nécessaires pour payer régulièrement
des primes d'assurance collective ou individuelle, mais qui n'ont pas
accès aux produits d'assurance. C'est même le groupe le plus
important, des personnes qui souhaitent un lien sûr pour épargner
et contracter crédit, renforcer leurs actifs, etc.
L'objectif de l'inclusion des pauvres dans les systèmes
financiers doit en outre être intégré à une
réflexion nationale sur le développement du secteur financier.
Bien souvent, les stratégies de développement de ce secteur ont
été axées sur le renforcement de la stabilité
financière globale et l'amélioration de la disponibilité
des services financiers, ce qui renvoie au problème de viabilité
du taux d'intérêt.
II.1.2.1. Nécessité
d'une politique et stratégie de Microfinance au niveau international
Au niveau international, tel que souligné dans les
premières lignes du Livre Bleu, les Nations-Unies essayent
d'identifier et de comprendre les principaux obstacles, aux freins que connait
la construction des systèmes financiers accessibles à tous, au
niveau de tous les prestataires financiers132(*). Ce n'est pas en vain que les Nations-Unies ont mis
un fort accent sur le rôle que jouent les gouvernements dans l'option des
politiques et stratégies nationales de Microfinance.
Pour parvenir à des systèmes financiers
efficacement construits et accessibles à tout le monde, le Livre Bleu
fait mention de principales options stratégiques, desquelles nous avons
retenu : (1) L'intervention des pouvoirs publics sur le marché, (2)
le problème de l'obtention des taux d'intérêts viables et
acceptables, (3) le rôle de l'autorité de contrôle et de
réglementation, (4) le problème des infrastructures
financières, (5) la protection des consommateurs, etc.
Ces options stratégiques déterminent de lignes
de conduite sur lesquelles devraient être accises les politiques et
stratégies de Microfinance de chaque pays ou région qui veut
redynamiser son secteur financier.
II.1.2.2. Nécessité
d'une politique et stratégie de Microfinance au niveau national :
rôle important joué par la réglementation et la
régulation
Pour atteindre une inclusion financière à grande
échelle, la stratégie doit être dictée à
priori par tous les acteurs quels qu'ils soient, partenaires techniques et
financiers, gouvernement, institutions financières, etc. tout le monde
est concerné dans cette démarche. Ainsi donc, il reste de la
responsabilité de chaque acteur ou groupe d'acteurs de définir la
façon dont il souhaite s'intégrer avec les autres partenaires du
secteur tout en demeurant cohérent avec la stratégie
définie.
Tout aussi, le cadre légal et règlementaire
figure à la première ligne sur toutes les deux politiques et
stratégies nationales de Microfinance. À ce niveau, l'accent
grave est placé à la réglementation et la supervision et
tous les acteurs doivent s'assurer de la mise en oeuvre des mesures et leur
mise à jour pour un fonctionnement adéquat du secteur dans son
ensemble. L'amélioration du cadre légal et règlementaire
du secteur de Microfinance est le deuxième objectif spécifique du
premier axe stratégique.
La réglementation est ainsi donc très
importante. Et pour parvenir au respect et à l'amélioration du
cadre légal et règlementaire, le gouvernement congolais
prévoie quelques actions, à savoir la contribution à la
réflexion sur un cadre légal et réglementaire flexible et
adapté devant régir le secteur de la Microfinance en RDC, la
contribution à la mise en oeuvre des mesures fiscales prises en faveur
des acteurs directs du secteur et la mise en place de différents textes
de loi et règlements à la disposition des acteurs
concernés, les former et appliquer les textes.
Sans prétendre jeter l'éponge aux
décideurs politiques, chacun des six intervenants du système
financier a un rôle à jouer et une responsabilité à
porter pour l'équilibre général au sein du système.
En ce sens, il est très judicieux de définir les rôles des
intervenants selon leur niveau d'exercice de leurs responsabilités.
Elles seront ainsi donc admises et intégrées dans la politique
globale du Gouvernement avec les tâches très bien
définies.
La SNMF répond aux besoins des principaux acteurs du
secteur. Pour les IMFs et leur association professionnelle à
créer, elle consacre la reconnaissance de leur profession, permet la
professionnalisation du secteur, l'application des bonnes pratiques et la mise
en oeuvre effective d'un cadre politique et réglementaire adapté
aux besoins du secteur.
Pour le Gouvernement, la SNMF est à la fois un cadre
concret d'appui à la stratégie de développement du secteur
privé et aux politiques de promotion de la femme, de
développement agricole et de réduction de la pauvreté et
un outil dont l'application contribue à la réalisation des
0bjectifs du Millénaire pour le Développement.
Elle est aussi un instrument de création des
systèmes financiers inclusifs en RDC à travers lesquels les
pauvres réalisent leur intégration dans le tissu
économique national, etc. Le Ministère de Tutelle, le
Ministère des Finances et la Banque Centrale du Congo considèrent
la SNMF comme une approche concertée des acteurs visant à
favoriser le développement d'un secteur de la Microfinance
réglementé, transparent et efficace, et intégré
dans le paysage financier national. Enfin les bailleurs de fonds voient la SNMF
comme un cadre de collaboration entre eux et de développement de
synergie opérationnelle sur le terrain visant à accroître
leur efficacité globale.
II.1.2.3. Considérations
générales sur la SNMF : vision, objectifs et axes
stratégiques
Vu l'importance du secteur et la nécessité
d'avoir une vision commune et une démarche concertée afin
d'assurer son développement harmonieux, les différents acteurs
ont décidé d'élaborer la présente Stratégie
Nationale de Microfinance (SNMF). Celle-ci s'appuie sur les stratégies
du gouvernement et les principes directeurs, les bonnes pratiques et le
diagnostic du secteur.
À l'horizon 2012, la vision formulée et
partagée par l'ensemble des acteurs en RDC est d'avoir un secteur de la
Microfinance viable et pérenne, privé et intégré au
secteur financier, diversifié sur le plan de la forme institutionnelle
et sur le plan de l'offre de produits et services, innovateur couvrant de
façon importante la demande solvable de produits et services financiers
sur l'ensemble du territoire et plus particulièrement au milieu rural
opérant dans un cadre politique, légal, réglementaire et
fiscal adapté et favorable.
L'objectif de développement est ainsi donc de rendre
aisé l'accès à des services de Microfinance de
manière pérenne, viable et durable à un grand nombre de
pauvres à faibles revenus dans le but d'améliorer le niveau de
vie de leurs ménages et développer leurs micros, petites
entreprises.
La politique et stratégie Nationale de Microfinance de
la RDC s'étale sur trois principaux axes stratégiques
correspondant à trois objectifs immédiats :
- (Axe 1) Améliorer le cadre économique,
légal, réglementaire et institutionnel en vue d'un
développement harmonieux et sécurisé du secteur ;
- (Axe 2) Offrir des produits et services diversifiés
et en expansion grâce à la création et/ou au
développement d'IMFs professionnelles, viables et pérennes
notamment dans les zones non couvertes ;
- (Axe 3) Mettre en place un cadre institutionnel permettant
une gestion concentrée, harmonieuse, en partenariat, articulé
avec les autres politiques et une opérationnalisation par un Programme
d'Appui à la Stratégie de Microfinance.
Dans cette considération, le premier axe a retenu fort
particulièrement notre attention à la lecture des actions
à mener pour les concrétiser. Du premier objectif
spécifique qui est de mettre en oeuvre des politiques,
économiques favorisant le développement de la Microfinance, les
actions à mener sont les suivantes :
1. S'assurer de la mise à jour et de la
cohérence de tous les textes et politiques ayant une incidence sur la
Microfinance ;
2. Faire un plaidoyer pour les réformes qui
créent un environnement propice à la promotion de la petite et
moyenne entreprise et de la Microfinance;
3. S'assurer de la mise en oeuvre des mesures pertinentes
susceptibles de favoriser des initiatives féminines et une participation
équitable du genre dans la Microfinance.
Et du deuxième objectif spécifique, la
première action est de con Contribuer à la réflexion sur
un cadre légal et réglementaire flexible et adapté devant
régir le secteur de la Microfinance en RDC.
Renforcer la surveillance et le contrôle du secteur
revient au troisième objectif spécifique du premier axe
stratégique, avec des actions à mener telles que le renforcement
des actions de supervision de la BCC en vue de toucher l'ensemble du secteur,
le renforcement des capacités des commissaires aux comptes pour assumer
un contrôle externe efficace, etc.
De toute évidence la réglementation est d'une
importance capitale. De manière spécifiquement
détaillée, de la politique et stratégie nationale de
Microfinance, au préalable assainir, restructurer et réglementer
le secteur de Microfinance est l'une des priorités pour le gouvernement,
une volonté prédéfinie par la SNMF.
La mise en place d'une SNMF n'est pas tâche
aisée. Elle peut être tout aussi freinée par des
contraintes tant au niveau macro, méso qu'au niveau micro.
Considérant ces contraintes, ce qui est important à mentionner ce
sont les principales actions susceptibles de créer une émulation
dans les chefs des acteurs pour les surmonter.
II.1.3.Cadre légal et règlementaire
Du cadre légal on sous-tend les lois et du cadre
règlementaire sont mentionnées les instructions133(*). Le secteur de la
Microfinance en RDC est régi par 5 lois et 26 instructions, toutes
reprises dans l'annexe 1. Dans cette section, sont présentées
brièvement deux à savoir la loi n°002-2002 du 02
Février 2002 portant dispositions applicables aux Coopératives
d'Épargne et de Crédit et la loi 11-020 du 15 Septembre 2011
fixant les règles relatives à la Microfinance en RDC et une
instruction, la n°002 relative aux normes prudentielles des
coopératives d'Épargne et de Crédit ainsi que des
Institutions de Microfinance.
II.1.3.1. Loi n°11/020 du 15 Septembre 2011 fixant les
règles relatives à la Microfinance en RDC
L'économie de la RDC en général
évolue dans un contexte très critique. Elle a été
longtemps caractérisée par le manque d'intégration du
secteur informel dans l'économie réelle, à l'existence du
secteur financier très peu développé et mal lotis qui se
traduit par une bancarisation très faible, concentrée dans les
plus grandes villes du pays, l'intermédiation déficiente,
l'absence d'investissement dans les infrastructures financières de
proximité, etc.
Tous ces éléments caractéristiques de
l'économie congolaise constituent des contraintes ayant suivies de
conséquences défavorables sur le cadre macroéconomique
à la base d'un taux d'inflation élevé conduisant à
une paupérisation généralisée de la population.
Dans cette situation d'extrême pauvreté, les ménages
à faibles revenus tout comme les petites et moyennes entreprises n'ont
pas accès aux services financiers de base, pourtant les récentes
études couplées à la Microfinance montrent que les
services financiers au bénéfice des populations
vulnérables permettent de s'en passer de barrières de l'exclusion
et d'améliorer, tant soit peu, le bien-être ou inciter le take-off
des pays en développement. En ce sens, la Microfinance devient un des
outils déterminants du développement et de la lutte contre la
pauvreté dans le monde, en RDC en particulier.
À partir de l'année 2000 après avoir pris
conscience des atouts bénéfiques accompagnateurs de la
Microfinance dans d'autres contrées du globe, la RDC a initié une
réforme du secteur de la Microfinance. Ladite réforme vise
notamment la mise ne place d'un cadre légal spécifique
suffisamment clair, flexible, innovant et structurel permettant le
développement, la professionnalisation et l'assainissement du secteur de
la Microfinance et surtout favoriser la bancarisation de masses, dans la
perspective de la mise en place d'un système inclusif opérant en
temps réel. De nos jours l'inclusion financière de masses
préoccupe toutes les économies du monde, celles
développées sont de plus en plus en avance mais les
économies en voie de développement sont, elles aussi, en train de
prendre une tournure particulière surtout dans la finance digitale, une
actualité du secteur de la Microfinance. Tout en partant de l'article 14
de la Constitution, l'activité de la Microfinance est ouverte, sans
discrimination, à toute personne, notamment la femme. Dans le cadre de
cette loi, ici, nous nous limitons juste à la présentation
générale.
Des dispositions
générales
Cette loi fixe des dispositions relatives à
l'activité de la Microfinance en RDC conformément aux articles
122 point 8 et 123 point 4 de la Constitution. Sans aller à l'encontre
des dispositions de la loi bancaire relative à l'activité et au
contrôle des établissements de crédits, cette loi
s'applique à toutes les personnes morales, à l'instar de leur
forme juridique, réalisant à titre de profession habituelle les
opérations de Microfinance, telles que la collecte de
l'épargne et l'octroi de microcrédit. Spécifiquement, les
IMFs effectuent deux types d'opérations, à savoir les
opérations de crédit-bail et toute autre activité ou
opération autorisée par la BCC. En supplément des
opérations spécifiques, elles effectuent également des
services connexes, comme la localisation de coffre-fort, les actions de
formation et de conseil à leur clientèle, le transfert de fonds
et la distribution de la monnaie électronique.
Toute personne a, selon ses capacités, accès aux
prestations financières fournies par les Institutions de Microfinance
sans discrimination aucune. L'activité de Microfinance est ouverte dans
toute sa plénitude à la femme, notamment dans la participation au
capital, l'ouverture de comptes, l'accès au crédit ou à
tout autre service.
Il existe, selon la norme deux catégories d'Institution
de Microfinance. En les distinguant la loi précise que les
entreprises de microcrédit effectuent des opérations de
crédit direct en faveur de leurs clients. Elles ne collectent pas
l'épargne du public. Ce sont des institutions à volet
crédit. Les sociétés de Microfinance collectent
l'épargne du public et octroient des crédits à leurs
clients. Toutes les deux peuvent être constituées soit en
société privée à responsabilité
limitée, soit en société par actions à
responsabilité limitée. La majeure partie voire toute les
activités exercées par une IMF sont sujettes à une
préalable approbation de l'autorité, la BCC, comme : (i)
toute modification des statuts d'une IMF, (ii) toute opération de
fusion, d'absorption, de scission, de transformation, ainsi que la cession
volontaire d'une IMF ou toute fermeture de celle-ci, (iii) l'ouverture ou la
fermeture d'une succursale, d'une agence, d'un guichet ou d'un point de service
par une IMF et (iv) tout changement de catégorie par une IMF.
Considérant le quatrième élément
nécessitant une approbation, la BCC veille à ce que l'institution
ne prenne les épargnes des clients/membres pour faire l'extension de ses
agences ou points de service, dans la fin de minimiser le caractère
malhonnête des acteurs financiers et limiter de coûts
opérationnels et risques courants de gestion134(*). Ouvrir une agence signifie
avoir un chef d'agence et toute son équipe, des guichetiers en
additionnel et tout ce qui va avec, des bureaux bien équipés,
etc. éléments qui engendrent et accroissent le niveau des charges
opérationnelles, un risque imminent pour l'institution.
Voilà que le secteur financier est très
glissant, comme souligné ci-haut, offrir les services financiers n'est
pas une manne qui tombe du ciel, les normes doivent être bien
respectées, tellement que toute l'économie en
dépend ; et dans ce sens, nul ne peut être dirigeant d'une
IMF s'il exerce des fonctions de responsabilité dans une institution
concurrente, ayant totalement ou partiellement le même objet social, s'il
est fonctionnaire ou agent de carrière des services publics de
l'État et s'il est mandataire, fonctionnaire ou agent de carrière
de la BCC. L'autorité s'assure que toute personne appelée
à assurer l'administration ou la gestion courante d'une IMF justifie de
l'honorabilité, de la compétence et de l'expérience
professionnelle nécessaire à l'exercice de cette fonction.
II.1.3.2. Loi 002-2002 du 02 Février 2002 portant
dispositions applicables aux Coopératives d'Épargne et de
Crédit
Cette loi a pour objet de définir un cadre
institutionnel spécifique aux Coopératives d'Épargne et de
Crédit destiné à sauvegarder les particularités
inhérentes à leurs modalités d'organisation et de
fonctionnement. La présente loi reprend dans ses dispositions les
principales particularités qui font de la COOPEC un Établissement
de Crédit de type particulier, ayant pour vocation de porter assistance
à ses membres en leur assurant un accès suffisant aux services
financiers. Pour ce qui est de sa structure, elle s'étale sur dix
titres, notre réflexion ne se limite qu'à la synthèse de
tous.
Une Coopérative d'Épargne et de Crédit
est tout groupement de personnes, à capital variable, doté de la
personnalité morale et fondé sur les principes d'union, de
solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de
collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du
crédit.
Les règles de gestion
d'une Coopérative d'Épargne et de Crédit
La COOPEC doit veiller au maintien de l'équilibre de sa
structure financière ainsi que le cas de la COOCEC et de la
fédération, de celui des coopératives d'épargne et
de crédit qui leur sont affiliées. Veiller au maintien de
l'équilibre de sa structure financière, la COOPEC doit :
1. Constituer une réserve générale par un
prélèvement annuel d'au moins 15% sur les excédents nets
avant ristourne de chaque exercice, après imputation éventuelle
de tout report à nouveau déficitaire ;
2. Couvrir, à tout moment, les emplois à moyen
et long termes par des ressources stables ;
3. S'assurer que ses valeurs disponibles, réalisables
à court terme, représentent en permanence, au moins 80% de
l'ensemble de son passif exigible et de l'encours de ses engagements par
signature à court terme ;
4. S'assurer que l'encours total de prêts consentis
à ses dirigeants n'excède pas 20% de l'ensemble des
dépôts de ses membres ;
5. S'assurer que les risques qu'elle porte ne peuvent
excéder le double de l'ensemble des dépôts de ses
membres ;
6. Ne pas prendre, sur un seul membre, des risques pour un
montant excédant 10% de l'ensemble des dépôts de ses
membres.
Le maintien de l'équilibre la structure
financière est une priorité de toute institution, le
caractère changeant du cadre macroéconomique confère une
certaine vulnérabilité. La gestion et la constitution des
réserves, après déduction de report à nouveau
déficitaire, est d'une importance très capitale, elles font face
aux éventuels risques de par les dirigeants ou soit les
dépôts des membres. Une institution financière est
appelée à une solvabilité, lorsque les engagements sont
exigibles, elle doit les respecter, à la limite, pour garder sa position
opérationnelle et stratégique vis-à-vis de la concurrence.
Prudence exige la diversification des risques, ne pas
concentrer les oeufs dans un même panier, tout prêt accordé
à un seul membre ne doit pas accéder 10% la valeur de l'encours
total. Cette diversification ne doit seulement se limiter au niveau des membres
auxquels les prêts sont octroyés mais aussi aux secteurs
d'activité, juste pour muser à une compensation lorsque,
éventuellement, un client devient défaillant ou un secteur non
opérationnel. Dans le but de protéger les membres, l'article 79
de la présente loi stipule que toute personne qui, à un titre
quelconque, participe ou a participé à la gestion ou au
contrôle d'une COOPEC est tenue au secret professionnel sous peine de
sanctions prévues à l'article 73 du Code Pénal Congolais
Livre I.
II.1.3.4. Instruction n°002 relative aux normes
prudentielles des Coopératives d'Épargne et de Crédit
ainsi que des Institutions de Microfinance
Cette instruction se rapporte à la gestion des
Coopératives d'Épargne et de Crédit et des Institutions de
Microfinance sur le territoire national, c'est-à-dire sous la
responsabilité institutionnelle de la BCC, l'autorité de
régulation. Toutes ces deux catégories de prestataires sont
tenues chacune de respecter dans leur fonctionnement les normes prudentielles
de gestion mises en place à la suite de cette instruction. Avec sa
qualité d'autorité de régulation, la BCC exige un seuil de
capital à la disposition des COOPEC et IMFs, en permanence.
L'alinéa 2 de l'article 05 stipule que : « les assujettis
sont tenus, avant agreement, de libérer intégralement le capital
en numéraire ». La libération intégrale du
capital par différents souscripteurs donne une valeur anticipée
issue de l'autorité, accorde une piste de sérieux dans les
activités que les assujettis veulent entreprendre, tellement la gestion
de l'argent des épargnants doivent, normalement être gardés
dans un endroit sure, moins douteux. Aucune institution ne se verra être
agréé si du moins ses fonds propres sont égaux au capital
minimum.
Comme les COOPEC et les IMFs fonctionnent sur une plaque
très glissante, la gestion de l'argent, elles sont appelées
à manifester une solvabilité dont la norme fixe le ratio à
10% équivalent au rapport entre les fonds propres prudentiels aux actifs
pondérés, le dénominateur étant constitué de
tous les éléments d'actif et des engagements donnés
hors-bilan.
Le respect du ratio de liquidité immédiate est,
de par notre constat, très capital, nous référant au
contexte de la RDC et la ville de Goma en particulier. Les chutes
répétées des instituions survenues vers les années
2008 ont créé un comportement très méfiant de la
population vis-à-vis de la Microfinance, l'offre de services financiers
aux pauvres.
Tellement que les épargnants ne sont, à la
limite, pas tous hautement instruits, le manque de disponibles cause de graves
problèmes surtout dans un environnement comme le nôtre. Une fois
un client passe dans une institution, dans un de ses guichets retirés la
somme correspondant à ses épargnes exigibles, et qu'il trouve que
l'institution ne répond pas favorablement à sa demande,
l'information circule dans toute la ville et ses environs, si bien que dans
deux ou trois heures qui suivent tous les épargnants se
présenteront aux portes de l'institution, un mal qui pourrait conduire
à une chute éventuelle de toute institution en
général, car aucune ne peut répondre avec succès
toutes les demandes des épargnants adressées toutes au même
moment.
Voilà que le ratio de liquidité immédiate
est appréhendé sur base de l'excédent des disponibles sur
les engagements dus, les épargnes à vue, une considération
couplée au niveau suffisant de capitaux propres au sein de
l'institution, susceptibles de faire face aux imprévisibles situations
d'illiquidité, devant conduire l'institution à sa fin
prochaine.
Comme dit précédemment les risques sont
inhérents dans le domaine de la finance, le crédit lui-même
est un procédé consistant à transformer l'argent sure en
argent douteux. C'est l'incertitude qui engendre le risque. En ce sens,
l'encours total des prêts et engagements par signature consentis aux
personnes apparentées d'une COOPEC ne peut pas excéder 20% de
l'ensemble des dépôts de ses membres (article 26) et à
l'article 28 couplé à aux IMFs, il est écrit :
« les IMFs ne peuvent pas consentir des crédits et des
engagements par signature à un seul client ou une seule signature pour
un montant global excédant 5% des fonds propres prudentiels »,
tout crédit supérieur à ce plafonnement requiert un accord
préalable de l'autorité de régulation, la BCC.
Considérant la loi de l'équilibre financier
minimum, les emplois de long terme des COOPEC et IMFs doivent être,
totalement, financés par les ressources stables, dans le but de
minimiser les risques d'illiquidité, essayer de financer les actifs
immobilisés par les dépôts de clients, qui sont des
ressources de très courte durée (dépôts à
vue).
Les COOPEC et IMFs sont tenues de ne financer les
immobilisés que des fonds propres prudentiels. Les immobilisations
retenues des COOPEC ne peuvent excéder 50% de leurs fonds propres
prudentiels.
Pour que les COOPEC et IMFs ne puissent pas déraper de
leur mission sociale, elles doivent pas participer dans des entreprises dont
l'objet ne concourt pas directement à la réalisation de son
objet, sa raison d'être, c'est pourquoi elle porte. Sont connexes,
nécessitant l'accord préalable de la BCC, toute activité
non comprise dans le champ des activités de collecte de l'épargne
et/ou d'octroi de crédits.
II.1.4. Acteurs du secteur
financier
Plusieurs acteurs interviennent
tour à tour sans le secteur de la Microfinance en RDC, tellement que les
institutions et tous leurs partenaires se font face au quotidien. À la
suite de cette section, les acteurs, - offreurs et demandeurs- sont bien mis au
clair et bien explicités.
II.1.4.1. Offre des services de
Microfinance en RDC
Avant l'année 2010, il existait en RDC une multitude de
formes d'organisations qui offraient les services de Microfinance.
Actuellement, elles peuvent être classées en 4 groupes selon leurs
pratiques : les coopératives d'épargne et de crédit,
les institutions de Microfinance, les banques lucratives et les pratiques
informelles135(*).
Les coopératives
d'épargne et de crédit
Ces structures ont pour objectif de répondre aux
besoins financiers de leurs membres notamment en les incitant à
épargner mais aussi en leur octroyant des crédits. En RDC, le
système coopératif s'est développé depuis bon
nombre de décennies et est constitué de toutes les
expériences ayant les caractéristiques d'une coopérative
ou les principes coopératifs (caisses d'épargne et de
crédit, mutuelles, etc.). L'adhésion est ouverte et volontaire.
Les membres sont les propriétaires de la structure qui doivent la
gérer de façon démocratique. Les COOPEC octroient des
prêts individuels en exigeant comme garantie soit des biens
matériels, soit une épargne au préalable (entre 20 et 25%
du prêt demandé).
Les institutions de
Microfinance
Les institutions de Microfinance sont des structures qui
offrent les services financiers (microcrédits, micro épargne,
etc.) aux populations rationnées du système bancaire
traditionnel. En RDC, ces institutions sont de deux types : les
entreprises de microcrédit et les sociétés de
Microfinance. Dans la majorité de cas, ces organisations optent pour une
méthodologie mixte en combinant le prêt de groupe et le prêt
individuel. Ces institutions ciblent beaucoup plus les femmes, bien que toutes
les catégories de la population bénéficient de leurs
services. La loi dispose que les sociétés de Microfinance sont
les seules habilitées à mobiliser, de façon
systématique, l'épargne de leurs clients.
Les banques
commerciales
Depuis quelques années, certaines banques commerciales
s'intéressent de plus en plus, au secteur de Microfinance en RDC. Compte
tenu du succès observé dans la Microfinance, ces banques ont
été amenées à y investir (stratégie de
« down grading). C'est ainsi qu'on a assisté au
développement des mécanismes de collecte des petits montants
d'épargne (variant entre 30 et 100$ US) et d'octroi des
microcrédits au niveau de plusieurs d'entre elles136(*). En général,
elles octroient les prêts individuels avec une garantie matérielle
(voiture, titre de propriété, etc.). Les banques suivantes sont
répertoriées par la Banque Centrale comme offrant au public les
services de Microfinance : la ProCrédit Bank Congo, la Trust
Merchant Bank et l'Advans Banque Congo137(*).
Les pratiques
informelles
Il s'agit ici des pratiques relatives à toute offre des
services financiers dans l'illégalité ou la clandestinité.
Généralement, il s'agit des prêteurs à gages, des
papas cartes, des usuriers, des tontines, des MUSO138(*), etc. Il sied de souligner
ici qu'en RDC, le secteur informel est très développé et
regorge beaucoup d'emplois. C'est ainsi que les très petites et petites
entreprises continuent à recourir aux acteurs qui offrent des services
de Microfinance dans l'informel pour couvrir leurs besoins de financement.
II.1.4.2.Les structures d'encadrement
En RDC, plusieurs structures ont été mises en
place pour l'appui, l'encadrement, la promotion et la défense des droits
des offreurs et demandeurs des services financiers de
proximité139(*).
Certaines d'entre elles assurent un encadrement institutionnel alors que
d'autres s'occupent de l'encadrement professionnel des organisations offrant
les services de Microfinance. Ces structures sont souvent classées
à trois niveaux : macro, méso et micro.
Au niveau macro
En RDC, l'encadrement du secteur de Microfinance était
d'abord assuré par le Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises (MPME), avant d'être confié au Ministère des
Finances. Cet encadrement est relatif, plus précisément, aux
aspects de coordination des actions dans le secteur et à la politique de
promotion de la Microfinance.
La surveillance et la réglementation du secteur est
assurée par la Banque Centrale du Congo. En 2000, une sous-direction
chargée de la Microfinance a été mise en place pour
manifester l'intérêt particulier que la BCC porte à ce
secteur. Cette sous-direction a pour mission de :
· Faire le diagnostic du secteur et produire une base des
données fiables et actualisées ;
· Contrôler et vérifier la conformité
de différentes opérations aux dispositions réglementaires
y relatives ;
· S'assurer de la conformité des activités
et de la gestion interne des institutions de Microfinance aux dispositions
légales en la matière.
Afin d'être efficace et d'assurer le
développement du secteur de Microfinance, quelques stratégies ont
été mises en place par la sous-direction chargée de la
Microfinance. Il s'agit (i) de doter le secteur de Microfinance, d'un cadre
légal et réglementaire adapté à ses
exigences et (ii) de pérenniser les institutions de Microfinance
par l'incitation à appliquer les pratiques relatives aux besoins des
populations pauvres.
Au niveau
méso
Plusieurs programmes et structures mis en place par le
gouvernement congolais et les bailleurs de fonds, sont actifs dans la
promotion, l'appui et la formation des organisations offrant les services de
Microfinance en RDC. Citons notamment le PASMIF, le FNM, le FPM et
l'intervention des différents bailleurs de fonds dans ce domaine de
Microfinance.
Le programme d'appui au secteur
de la Microfinance (PASMIF)
Ce programme a été créé
conjointement par le PNUD, l'UNCDF et le gouvernement de la RDC. Sa vision
était l'amélioration de l'accès des couches des
populations les moins favorisées dans le milieu urbain et rural aux
services financiers viables, diversifiés et de qualité et cela
grâce à des IMFs pérennes, intégrées dans le
marché financier congolais. Ce programme a été
exécuté en deux phases (2006-2009 et 2010-2014).
Dans ces deux phases, le programme a été
focalisé sur l'inclusion financière en RDC et par
conséquent, a conduit à un partenariat avec d'autres
investisseurs et bailleurs, des actions ci-après (BCC, PASMIF, 2015)
:
· Au niveau macro : il a contribué à
améliorer le cadre légal, réglementaire et institutionnel
pour un développement sécurisé et harmonieux du secteur de
la Microfinance ;
· Au niveau méso : le développement de
l'infrastructure financière et le renforcement des capacités,
incluant la structuration de la profession dans le but de soutenir la
pérennité des services financiers accessibles à un grand
nombre ;
· Au niveau micro : l'offre des services et produits
diversifiés et en expansion permettant l'essor d'institutions de
Microfinance, des coopératives d'épargne et de crédit
professionnelles et des banques, viables et pérennes, notamment en
faveur des femmes et dans les endroits non couverts en particulier en milieu
rural.
En dehors des deux bailleurs qui ont contribué à
sa mise en oeuvre, d'autres bailleurs ont aussi contribué au financement
du PASMIF. Il s'agit de l'Agence Suédoise de Coopération pour le
Développement International, de la Banque Allemande pour le
développement, de la Banque Mondiale et de la coopération
belge.
Le Fonds pour la Promotion de
la Microfinance (FPM)
Ce fonds a été créé en 2007 sous
l'impulsion du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
et de l'United Nations Capital Development Fund (UNCDF) en collaboration avec
le Gouvernement de la RDC. Le FPM a pour mission de contribuer à la
réduction de la pauvreté en favorisant le développement
d'une offre durable des services accessibles aux très petites, petites
et moyennes entreprises et aux ménages à bas revenus. Le FPM
travaille avec les Institutions Financières Partenaires »
dans le cadre de la réalisation de sa mission. Celles-ci sont des
institutions financières qui financent les micros, petites et moyennes
entreprises. Ces Institutions Financières Partenaires peuvent être
des organisations de Microfinance ou des banques commerciales. Le FPM met
à la disposition des micros, petites et moyennes entreprises des
financements ainsi que l'assistance technique en leur facilitant l'accès
aux services financiers de qualité mais aussi la viabilité
à long terme des institutions financières.
Le Fonds National de la
Microfinance (FNM)
Créé par le gouvernement congolais et
agréé par la BCC, c'est une institution financière
spécialisée qui a une double mission premièrement
permet l'autonomisation des populations vulnérables
économiquement exclues du système financier et
deuxièmement améliore la qualité financière et
opérationnelle des institutions financières de proximité
sur toute l'étendue de la RDC.Son objectif est donc de contribuer
à développer, de façon pérenne, l'inclusion sociale
et financière en RDC et ce à travers l'offre des services
financiers et non financiers.
D'après cette organisation, sa stratégie est
basée sur une méthode intégrée et indirecte de
faire-faire à travers des actions simultanées et agencées
dans les axes d'interventions telles que (i) le renforcement des
capacités surtout techniques des Institutions Financières de
Proximité et des Pauvres Entreprenants, (ii) le refinancement et
lignes de crédit aux IFP partenaires, (iii) le suivi-évaluation,
(iv) la sécurisation des prêts et (v) la gouvernance du FNM.
Au niveau
micro
Deux grandes organisations ont vu le jour sous l'initiative
des institutions de Microfinance : l'APROCEC et l'ANIMF. L'objectif ici
est d'améliorer la qualité des services des institutions de
Microfinance et de faciliter l'accès au financement des personnes
pauvres propriétaires des activités génératrices
des revenus.
Association Professionnelle des
Coopératives d'Épargne et de Crédit (APROCEC)
Une organisation créée par les
coopératives d'épargne et de crédit afin de disposer d'un
secteur des coopératives d'épargne et de crédit
professionnel, fort et viable. Elle poursuit comme missions notamment de
renforcer leurs capacités, de représenter les coopératives
d'épargne et de crédit et défendre leurs
intérêts ; de promouvoir les normes de bonnes pratiques
financières et sociales et de faciliter le partage des bonnes pratiques
du secteur ; d'étudier les questions de développement et de
promotion du mouvement coopératif d'épargne et de crédit
de la RDC. Quatre organes s'occupent de la gouvernance de cette
association : l'Assemblée Générale formée de
126 membres dont 124 COOPEC ; un Conseil d'Administration constitué
de 7 membres ; un Conseil de Surveillance (3 membres) et un Comité
de Déontologie (3 membres). La gestion courante de l'institution est
assurée par le Secrétariat Exécutif.
Association Nationale des IMFs
(ANIMF)
Une association professionnelle créée par les
institutions de Microfinance congolaises avec l'appui de la coopération
allemande. Sa mission est la création d'un environnement de
collaboration, d'échange et promotion entre ses membres et les autres
intervenants dans le secteur de la Microfinance. Les objectifs lui
assignés sont entre autres la fourniture de l'assistance technique et
autres échanges entre membres, la formation des institutions de
Microfinance pour une meilleure offre des services financiers ; l'aide
à la création d'une centrale de risque et l'exercice du lobbying
en faveur de ses membres. Trois organes statutaires assurent la
gouvernance de cette structure. Il s'agit de l'Assemble Générale
constituée de 24 IMFs, d'un Conseil d'Administration formé de 3
membres et d'un organe de contrôle et déontologie (2 membres).
II.1.4.3.
Bénéficiaires demandeurs des services
Il s'agit ici des acteurs qui ont accès aux services
financiers offerts par les organisations de Microfinance. Citons ici les
épargnants et les demandeurs du microcrédit et/ou de micro
assurance.
II.2. La
Microfinance en ville de Goma
Après avoir été très large,
parlant de la Microfinance, section parle de la Microfinance en ville de Goma.
Elle mène dans sa première sous-section l'analyse critique de la
Microfinance, longtemps considérée comme une finance de
proximité, et de la deuxième sont élaborés quelques
chiffres ayant caractérisés la Microfinance dans la ville de Goma
ces six dernières années, prenant en compte les instituions qui y
ont leur siège.
II.2.1.
L'offre est-elle vraiment adaptée à la demande ?
Dans la fin de rrépondre à cette question
apparaissant plus complexe, au regard des structures financières
implantées dans la ville de Goma donnent une image contraire aux
attentes de la vraie Microfinance, qui face aux multiples promesses
annoncées d'avance, la réalité révèle
l'inverse140(*).
Plusieurs professionnels pointés dans la Microfinance sont animés
par une mauvaise foi si bien qu'ils profitent de l'outil qu'à lutter
contre la pauvreté.
La lecture des éléments énoncés
dans les deux premières sections de ce chapitre, il est bien visible que
l'offre n'est pas encore adaptée à la demande. Les besoins de
population sont de plus en plus diversifiés pendant les services
proposés sont uniformes dans toutes les institutions de la ville de
Goma, à la limite aucune n'est innovant, jusqu'à ce que
s'implante l'idée tournée vers la numérisation des
services financiers.
Les agents économiques demandent les services
financiers tels que le crédit et/ou l'épargne pour plusieurs
motifs, comme le goût d'améliorer les conditions de vie, et
l'accès à l'éduction et à la santé, de voir
les revenus augmentés et stabilisés, de réduire la
vulnérabilité face aux chocs extérieurs, de passer de
l'économie informelle à l'économie informelle,
d'émanciper et épanouir la femme, etc.
Certes, l'un des objectifs primordiaux que sous-tend la
Microfinance est de libérer les pauvres de leur situation critique vers
un cadre moyennement stable considérant l'aperçu initial. Les
pauvres qui seraient la première inquiétude des IMFs vivent dans
une impasse, un dilemme, est-ce la finance informelle ou la Microfinance ?
Exclus de la finance formelle car ils ne disposent pas de garanties
réelles ni matérielles leur imposées par les banques
classiques, les moins riches se tournent vers la finance informelle. De par son
fonctionnement opérationnel, la finance informelle (les tontines, les
CECI, les AVEC, etc.) ne permet pas de couvrir tous les besoins d'une
manière durable, sûre et rentable à cause de sa moindre
capacité de financement. Cette allure de manque de base d'appui, ils se
tournent vers la Microfinance qui portait, à sa genèse, le blason
d'une finance de proximité, mais dont la réalité renseigne
l'opposé.
La technologie impose de nouvelles manières d'offrir
les services financiers, tout est en train de tendre vers le numérique,
la finance digitale.
II2.2.
Finance digitale, une pression sur la ville de Goma
Dans l'offre des services tant financiers que non financiers,
les IMFs supportent d'importants coûts qui soient variables ou fixes. En
poursuivant une inclusion financière de masse, les coûts sont
indispensables, les IMFs ménagent aucun effort tellement que leur objet
est d'offrir des services financiers aux exclus du système financier
classique. Ces efforts se traduisent par le déploiement des
réseaux d'agents et du Mobile Banking permettant des économies
d'échelle considérables141(*).
La manière la plus rapide de faire baisser les
coûts variables consiste à adopter de nouvelles technologies qui
accélèrent l'analyse des données client, diminuent les
coûts des transactions, et facilitent dans la pratique l'usage des micro
prêts par ces derniers142(*). L'avènement des technologies de paiement par
téléphone mobile (grâce auxquelles les usagers peuvent
recevoir et transférer des sommes de faible montant par le réseau
de téléphonie mobile) peut potentiellement révolutionner
l'accès aux services financiers.
Certes, le taux de pénétration des
téléphones mobiles est un phénomène mondial.
Au-delà des services de communication standard, les
téléphones mobiles présentent quatre
caractéristiques qui transforment les transactions bancaires : (1) une
vitesse accrue de la transmission des messages, (2) un niveau de
fiabilité élevé, (3) des coûts faibles, et (4) la
sécurité. Les évolutions numériques dans les
technologies de l'information et de la communication (TIC) nécessitent
un accès universel abordable, qui va au-delà des messages vocaux
ou SMS (service de messages courts) transmis via des téléphones
mobiles, comme le paiement mobile et l'Internet haut débit143(*).
Tableau
n°2.1. Accès aux TIC dans le monde, en Afrique subsaharienne,
centrale et occidentale (données de 2016)144(*)
Rubrique
|
Monde
|
Afrique subsaharienne
|
Afrique centrale et occidentale
|
Population
|
7,4 Milliards
|
1 Milliards
|
69 Millions
|
Couverture de téléphone
|
95%
|
90%
|
84%
|
Abonnées uniques
|
66%
|
43%
|
38%
|
Utilisateurs Internet
|
44%
|
22%
|
5%
|
Haut débit fixe (%HH)
|
45%
|
3%
|
1%
|
La lecture des éléments repris dans ce tableau
montre que toutes les zones du monde ne sont pas équitablement couvertes
par les technologies d'information et de communication, l'Afrique (centrale et
occidentale) demeure le continent le moins couplé à la
technologie, où seulement à peu près 1% de la population
(statistique de 2016) a à sa disposition une ligne fixe à Haut
débit, la grande partie possède un téléphone mais
l'utilisation d'Internet n'est pas une coutume. Ce qui s'explique par la
représentation graphique ici reprise :
Graphique n°2.1. Accès aux TIC dans le monde, en
Afrique subsaharienne, centrale et occidentale
Si bien que la technologie s'impose dans toutes les
régions du globe, en moyenne, l'Afrique reste la contrée la moins
intégrée non seulement dans l'utilisation de l'Internet mais
aussi dans la possession des lignes fixes de communication.
Le taux de pénétration des produits sans fil est
passé de 4,7 à 30,6 respectivement en 2003 et 2008
(Afrique) ;13,1 à 39,1 (Asie et Pacifique) ; 20,5 à
102,8 (Europe de l'Est) ; 19,7 à 70,4 (Amérique Latine) et
de 17,8 à 61,9 (Moyen-Orient). La révolution des TIC
connaît déjà sa troisième vague dans le monde.
Toutefois, elle n'a pas encore atteint la plupart des habitants des pays
d'Afrique centrale et occidentale, où seulement 64 % de la
population possèdent une connexion mobile active, contre 71% en Afrique
subsaharienne et 95% dans le monde. Dans de nombreux pays à faible
revenu, la trajectoire de croissance globale est en partie imputable à
l'expansion rapide des services de téléphonie mobile. Cependant,
le succès ne se mesure pas à la seule utilisation des
téléphones mobiles. Il faut aussi que les utilisateurs puissent
bénéficier d'opportunités productives grâce à
leur accès aux télécommunications. C'est la
première vague de l'expansion des TIC.
Les services de la finance digitale pourraient induire une
croissance supplémentaire de 6% du PIB des économies
émergentes, ce qui passerait de 31,3 en 2014 à 65,5 en 2025 avec
un impact édicté de 3,7 issu des services de la finance digitale
sur le PIB. Cette augmentation passe par l'augmentation du travail (gain du
temps pour les particuliers) et l'investissement accru dans le capital humain
(transition des modes d'épargne du circuit informel vers des comptes
numériques et accroitre l'offre de crédit aux ménages et
aux entreprises)145(*).
La finance digitale est un levier de développement
socio-économique au travers l'inclusion financière :
1) La population bancarisée : augmentation de
l'usage des services financiers ;
2) La population non bancarisée : accroissement de
l'accès aux services financiers ;
3) Le financement de projets d'investissement non
éligibles au crédit bancaire ;
4) La possible évolution du taux
d'alphabétisation financière avec des innovations technologiques
bien conçues et bien ciblées ;
5) La baisse des investissements dans l'ouverture des agences
physiques ;
6) La réduction des coûts du personnel ;
7) L'efficience opérationnelle.
Encadré n°2.2. Quelques
opportunités de la finance digitale
Rapidité : constitue une
opportunité car facilite l'accessibilité à l'information,
la prise de décision et les délais de traitement.
Transparence : la lisibilité des offres,
la transparence tarifaire, l'information en temps réel, la
traçabilité des opérations.
Utilisation des données : le profilage
des données sociales et comportementales, la personnalisation de l'offre
de service, la réduction de la part des activités à faible
valeur ajoutée (saisie, téléchargement, impression,
etc.).
Sécurité : analyse avancée
(big data), automatisation des processus, identification des sources de fraude,
optimisation de la gestion du risque.
Des évidences montrent qu'il existe autant des
avantages bénéficiaires de l'inclusion financière pour le
développement, avec une particularité tournée vers
l'utilisation de services financiers numériques (fintech). Les avantages
de l'inclusion financière peuvent être multiples146(*) :
· Les services bancaires par téléphonie
mobile permettant aux utilisateurs de stocker et transférer des fonds
via un téléphone mobile, peuvent contribuer à
améliorer le potentiel de revenu et réduire ainsi la
pauvreté ;
· Les services financiers numériques peuvent
également aider les individus à gérer les risques
financiers en leur permettant de collecter plus facilement de l'argent
auprès d'amis et parents éloignées dans les moments
difficiles ;
· Ils peuvent réduire le coût de
réception des paiements et aider les individus à accumuler de
l'épargne et à augmenter leurs achats de produits de
première nécessité, etc.
Même si l'introduction de services financiers
numériques dans le secteur de la Microfinance est porteuse des effets
non démontrables, néanmoins, leur adoption et utilisation par la
catégorie des personnes moins riches, se heurtent continuellement
à d'importants obstacles147(*). La finance digitale n'est pas à l'abri des
risques, ceux-ci sont de divers ordres. Dans bien des pays
développés, la cybercriminalité n'est pas à
démontrer, la gestion des fonds sur une puce électronique devient
discutable, les hackers informatiques peuvent y accéder à
n'importe quand, à la limité, la sécurité des
opérations devient de plus en plus douteuse.
La problématique de la finance digitale invite à
penser les différents modèles proposés, les risques
émergents, les défis liés aux partenariats, ainsi que les
conditions de réussite de la conduite de changement148(*).
Le contexte des économies en voie de
développement est loin de la réalité du digital. Certes la
Microfinance est destinée aux pauvres, les exclus de la finance
classique, plusieurs ménages n'ont pas un accès facile à
un ordinateur voire même un téléphone smartphone à
leur disposition tellement que « le niveau d'instruction reste encore
faible149(*) ». Ils apparaissent de plus en plus exclus
non pas de leur propre gré mais leur situation de vie les oblige.
L'utilisation des services financiers numériques est en train de
s'imposer, la quasi-totalité des ménages utilise à ces
jours les réseaux de communication pour l'accès aux services
financiers, Airtel Money, Mpesa, Orange Money, etc.
La Banque mobile doit encore faire face à certains
défis importants qui vont des perspectives de développement
technologiques aux compétences des opérateurs et à la
manière dont les clients la perçoivent. Parmi les
problèmes pratiques posés par les téléphones
mobiles, il y a notamment la taille réduite des écrans, les
possibilités limitées de connexion et leur absence de
fiabilité dans les zones reculées150(*).
L'Afrique présente un potentiel de développement
important dans le secteur numérique ; elle sera amenée
à rattraper une partie de son retard par rapport aux pays
émergents et développés en termes de valeur
réalisée par les TIC, en retard par rapport aux pays
développés en termes de création de startups, des
tendances disparates sont toutefois observées entre différentes
régions du continent. Globalement, cette faible dynamique de
création de startups est principalement due à : (i) un
manque important de dispositifs d'accompagnement et de financement, (ii) une
faiblesse des systèmes éducatifs et du corps enseignant, (iii)
des arrières administratives et juridiques à la création
et au développement d'entreprises, (iv) un faible accès aux
infrastructures de télécommunications, en particulier à
Internet et (v) à un faible développement des activités
d'innovation151(*).
En République Démocratique du Congo, l'argent
mobile continue à jouer un rôle de plus en plus important dans le
domaine d'inclusion financière, un levier qui permet de stimuler
l'inclusion aussi bien économique que sociale. Sur les dix
dernières années, le taux d'abonnements à l'argent mobile
en RDC a augmenté de 20% par an ; mais l'utilisation active de
l'argent mobile est faible et l'inclusion financière est de 26% parce
que l'utilisation des services financiers informels est encore fortement
ancrée dans le pays152(*).
L'inclusion financière numérique introduit de
nouveaux acteurs sur le marché et conduit à une
répartition des rôles et des risques (nouveaux ou
déjà bien connus) différente de celle qui
caractérise les approches classiques de prestation de services
financiers de détail153(*). Aux trois grandes composantes des modèles
d'inclusion financière numérique (repris dans l'encadré
ci-dessus) correspondent trois grands facteurs déclencheurs de risques
nouveaux ou changeants :
1. Les nouveaux acteurs et les nouvelles dispositions
engagées dans la gestion et le stockage des données de comptes et
la détention de fonds des clients ;
2. La technologie numérique ;
3. Le recours à des agents en guise de principale
interface client. Les trois composantes, ainsi que le profil typique des
clients financièrement exclus ou mal servis, engendrent divers types de
risques, y compris les risques opérationnels, les risques liés
à la clientèle, et les risques liés aux délits
financiers.
Si bien que la finance numérique est porteur des effets
bénéficiaires, une inclusion financière de masse,
s'adapter reste un grand défi à la population de la RDC en
général et de la ville de Goma en particulier. Il est vrai que
tout changement engendre de réadaptation, la vie numérique en
train de s'imposer dans toutes les économies du monde, voie même
celles en voie de développement. La maitrise des canaux de diffusion des
services numériques n'est brisque mais nécessite un processus de
formations et d'informations surtout portées sur les exclus de la
finance classique, cible de la Microfinance inclusive. Au travers de la section
suivante, nous menons une analyse critique de la Microfinance, prise comme une
finance de proximité ; une considération critiquable.
II.2.3.
Analyse critique de la Microfinance, une finance de proximité
À la suite de cette section, est établie une
analyse critique de la Microfinance, appréhendée comme une
finance de proximité, portant du fonctionnement et
d'établissement des IMFs dans la ville de Goma. Dans cette section,
l'analyse menée s'étend d'une part sur les déterminants de
la dérive de la mission, et d'autre part sur l'introduction de la
finance numérique couplés à la proximité de la
Microfinance. La Microfinance joue-t-elle un rôle palliatif ou sert de
force de lance ?154(*) cette question sert de base dans cette analyse.
Pour veiller à ce que les IMFs et tout
intermédiaire financier ne puissent, à la limite, dériver
leur mission, elles doivent regarder avec vigilance les déterminants
suivants155(*) :
· Le prêt moyen : il mesure le degré
d'implication des institutions auprès de la clientèle pauvre. La
dérive de la mission risque de se produire lorsque la taille du
prêt moyen augmente ;
· La nature du prêt (solidaire versus individuel) :
les prêts de groupe sont le fondement de la Microfinance. Au lieu des
garanties matérielles, les prêts sont accordés au groupe
sur base du principe de caution ;
· La localisation géographique (proximité
géographique) : cibler les zones est un objectif important dans le
business model de base de la Microfinance, puis ce que c'est là
où les pauvres se concentrent ;
· Le ciblage des femmes : l'engagement social d'une IMF
est appréhendé par la part des femmes dans son portefeuille
client, vu que la pauvreté est essentiellement un
phénomène féminin.
À la suite de la réflexion dans cette section,
l'analyse critique porte uniquement le prêt moyen et la localisation
géographique, preuves tangibles d'une exclusion financière.
De tout le temps, les chercheurs en Microfinance (section
2.1.) ont montré que la Microfinance noue des relations de
proximité avec les bénéficiaires, jadis exclus du
système financier classique.
Certes, la Microfinance est au départ une finance des
personnes moins riches qui, dans bien des cas, vivent dans les banlieues ou des
zones reculées voire même rurales. Cette localisation crée
d'elle-même une auto-exclusion et un certain rationnement. Toutes les
structures financières prétendant servir les moins riches, sont
installées dans les beaux bâtiments de la ville, ceci dans les
quartiers les plus avancés.
La pauvreté est un concept polysémique, de
toutes les définitions qui ont été allouées, ici
nous retenons qu'est pauvre, toute personne qui ne parvient pas à
satisfaire ses besoins vitaux. La Banque Mondiale (2000) sous-tend que le
pauvre, que les institutions financières prétendent servir, est
celui qui vit dans un profond sentiment de manque du bien-être, qui a
faim, qui n'a pas de toit ni des vêtements décents, est malade et
ne peut seul se faire soigner, est illettré et sans instruction, etc.
II.4.1.1. Localisation géographique : une
exclusion flagrante
Dans le contexte de la ville, vouloir servir cette
catégorie des personnes est diamétralement opposé à
la localisation des prestataires financiers dans les quartiers du Centre-ville.
La population moins riche vit dans les quartiers tels que Majengo, Turunga,
Buhene, Gangi, Ndosho, Katindo, etc. dont la majeure partie vit dans la commune
de Karisimbi la partie haute.
La logique de la localisation géographique stipule,
comme dit précédemment, que le choix des zones où
installer les institutions est une question dont la réponse est plus
cruciale. Ce ciblage expliquerait par la concentration de la population
qu'elles veulent servir. La réalité tant économique que
démographique de la ville de Goma démontre que les ménages
moins riches vivent dans les quartiers ci-hauts précités pendant
que la quasi-totalité des IMFs sont installées dans les grands
bâtiments du Centre-ville. Est-ce la Microfinance, une finance de
proximité ou la recherche d'une clientèle potentielle,
susceptible d'entretenir et de nouer des grandes transactions
financières ?
Tenter de répondre à cette question renvoie
directement, dans cette analyse, au premier déterminant de désire
en Microfinance, l'examen du prêt moyen.
II.4.1.2. Prêt moyen
La compréhension de ce déterminant est purement
primordiale, seulement du fait que l'importance du prêt moyen montre le
genre d'individus que les IMFs sont entrain de servir. Est-ce le pauvre, le
plus démuni ? Est-ce le pauvre économiquement actif ?
Est-ce le moins pauvre parmi tant des pauvres ? Répondre à
ces questions passe généralement par la matérialisation de
la capacité financière de la cible.
À titre illustratif, une IMF, dans le contexte de la
RDC et de la ville de Goma en particulier, de qui le prêt moyen varie,
selon les années, entre 4.000 et 6.500$ ne porterai pas ce qualificatif,
seulement car, d'apparence, sa cible est de loin constituée des
personnes pauvres, une institution financière comme Compartamos
(entrée en bourse en Avril 2007) change la donne voire même la
base de la Microfinance, ce qui soulève ce qui est qualifié de
« côté hideux de la Microfinance » ou
« des gens pauvres pour des profits juteux »156(*). Du point de vue social
l'institution perd sa valeur et enregistre une dérive non
démontrable, en ce sens qu'à sa genèse, la Microfinance
consistait à l'offre de services financiers aux pauvres exclus des
banques classiques, n'ayant de revenus si importants.
Dans plusieurs contrées du monde, la Microfinance est
accompagnée d'une réputation et d'une image positive. Cette
réputation est édictée par l'appréciation
collective d'une organisation par ses observateurs, en fonction des impacts
financiers, sociaux et environnementaux qu'elle attribue au cours de
temps157(*). La
réputation représente un actif convertible en des ressources plus
tangibles : revenus financiers158(*).
La différence principale, par rapport au crédit
classique, est qu'il est orienté vers une cible nouvelle : les
pauvres et les exclus. Il reconnait leurs talents, leurs besoins et leur
capacité à rembourser les prêts. Au lieu de les
éliminer, par avance, de la clientèle du crédit, parce que
les méthodes, les critères et les garanties ne sont pas
adaptées à leur situation, il invente ders méthodes et des
garanties qui leur conviennent. Au lieu de leur imposer l'objet de leur
prêt, il est à l'écoute de leurs besoins. Il permet ainsi
de découvrir que les gens exclus de crédit bancaire sont, comme
les autres, dotés de l'esprit d'entreprise, de la capacité de
jugement, et qu'au surplus ils remboursent plutôt mieux que les
riches159(*).
L'implantation des services financiers digitaux est une
démarche très délicate pour les IMFs et tout prestataire
financier. Partant de la préparation du démarrage et l'analyse au
test d'acceptation des utilisateurs160(*), les IMFs peuvent se faire des illusions sans
prendre en considérant les facteurs susceptibles d'expliquer leur
succès pour ce qui est de la digitalisation. L'un des grands
défis de l'inclusion financière numérique consiste
à déterminer comment exploiter le formidable potentiel des
solutions numériques, tout en garantissant la protection des
consommateurs et la stabilité du système financier161(*). À compter de la
dérive, la Microfinance soulève un tas de questions sur son
fondement initial et son champs actuel, ceci a amené certains chercheurs
comme Serge LATOUCHE (2007)162(*) à une interrogation, est-ce le
Microcrédit mérite un Prix-Nobel ?.
II.4.1.3. Un mot sur l'impact en
Microfinance
À l'origine de l'analyse de l'impact des interventions
en Microfinance se justifie par les opérateurs dans ce secteur ont
presque toujours pour finalité la réduction de la
pauvreté.163(*)
Si ceux-ci ne font pas l'effort d'identifier les personnes qu'ils cherchent
à cibler via les services de Microfinance et de déterminer
l'influence de ces services sur la vie de ces personnes, il devient difficile
de justifier la Microfinance en tant qu'outil de réduction de la
pauvreté.
L'analyse d'impact au sens large désigne tout processus
visant à déterminer si une intervention a abouti aux
résultats recherchés. En Microfinance, l'analyse d'impact est le
processus de détermination des effets de la Microfinance en tant
qu'intervention. Les effets étudiés dépendent des
résultats recherchés (les objectifs de l'IMF).
Comme dit précédemment, se questionner sur
l'impact en Microfinance découle de la définition initialement
soulevée de la Microfinance comme « instrument de lutte contre
la pauvreté », une définition qui a été
revue avec le temps par des auteurs tels que Marc LABIE et Isabelle
GUÉRIN comme l'octroi des services financiers aux exclus du
système financier classique, les banques.
Ceux-ci sont mis à l'abri de la finance formelle, des
institutions financières et bancaires commerciales en raison de leur
profil socioéconomique critique, si bien qu'ils ne peuvent être
détenteurs d'un titre de propriété qui pourrait servir
d'une garantie lors du dénouement d'une affaire de prêt
vis-à-vis des institutions.
L'introduction des services tels que le microcrédit,
service phare de la Microfinance, les moindres entrepreneurs sans garantie
matérielle réelle se trouvent aussi concernés par la
finance, selon leur considération y attribuée. Dans ce sens, la
Microfinance semble intéressée tout le monde et mettant en chaud
les exclus de la finance classique ; c'est en sens que l'impact vient
couronner les efforts. L'analyse de l'impact pour un chercheur pragmatique part
d'un principe : « on observe une certaine unité
statistique avant et après que la variable soit
plongée », concrètement, c'est un examen au travers de
quel on examine ce qu'ont été les répercussions d'une
variable sur une autre. En microfinance, pratiquement on voit ce qu'a
été la population, les exclus du système classique, avant
et après qu'elle ait accès aux services financiers.
La même perspective, dans le sens de la consommation du
ménage, l'observation est faite considérant le panier de la
ménagère avant l'accès et ce qu'il est devenu après
avoir été exposé aux effets et corollaires de la
Microfinance, ainsi dans le sens des microentreprises, ce qu'était le
processus d'approvisionnement et de distribution avant et après
accès aux services financiers. Ayant tout exposé, l'analyse de
l'impact est un procédé très pragmatique au travers duquel
le chercheur prend une cible, qu'il analyse dans un espace de temps, plus ou
moins large pour bien cerner toutes ses caractéristiques, dans le
moindre détail. Un ménage peut accéder à un service
financier et améliorer son revenu, son niveau de vie avec lui, etc.
À ciel ouvert, quelqu'un pourrait dire que le service
financier a eu un impact sur le cadre socioéconomique du ménage,
pendant que le ménage pourrait avoir d'autres activités
entrepreneuriales, sources de revenus, comme le salaire, le profit, etc. en
sens, la compréhension de l'impact sera biaisée et erronée
si le chercheur veut mesurer l'impact d'une variable sur un ménage
ignorant les autres indispensables de l'expliquer. Comme dit ci-hait, les
agents économiques demandent les services financiers pour plusieurs
raisons très objectives, une fois mal captées, tout est faux.
Cette même perspective est explosée dans le paragraphe qui suit,
pour capter l'impact de la Microfinance en ville de Goma.
II.2.4. Quelques chiffres sur la
Microfinance en Ville de Goma
Dans le cadre de cette sous-section mettant en valeur quelques
chiffres caractéristiques de la Microfinance en ville de Goma, en
premier lieu est soulevée la présentation brève des IMFs
et COOPEC actuellement sur le marché financier de la ville de Goma.
II.2.4.1. Ville de Goma : IMFs
et COOPEC
Le secteur de Microfinance en RDC et en ville de Goma prend de
nouvelles facettes à ces jours, malgré les chutés qui se
sont suivies la dernière décennie. En RDC, la Microfinance en RDC
est concentrée au tour de 3 grandes villes, à savoir la
Ville-Province de Kinshasa, la Province du Nord-Kivu et la Province du
Sud-Kivu.
Selon des statistiques, ces trois provinces rassemblent 76%
des COOPEC installées dans le pays et 80% des IMFs. Kinshasa rassemble
21% des COOPEC et 58% des IMFs, la Province du Nord-Kivu 30% des COOPEC et 11%
des IMFs, et la Province du Sud-Kivu 25% des COOPEC et 11% des IMFs, une image
qui s'expliquerait par la nature des activités
développées, par l'état des infrastructures et par la
culture financière de la population164(*).
Explicitement dans ce premier paragraphe, l'accent est
porté sur la ville de Goma. Nous mentionnons les IMFs et COOPEC
actuellement en activité dans le secteur.
Comme dit précédemment, la dernière
décennie, la ville de Goma a enregistré des faillites
récurrentes dans le secteur de Microfinance. Les IMFs et COOPEC ont
été jugées, par l'autorité, en mauvaise passe.
À ces jours, l'offre des services financiers, à l'instar des
banques de détail et d'autres structures informelles, est assurée
par 5 IMFs et 6 COOPEC. Des IMFs, sont citées : FINCA, HEKIMA,
PAIDEK, SMICO et TUJENGE PAMOJA et des COOPEC, AKIBA YETU, BONNE MOISSON,
IMARA, UMOJA NI NGUVU, SILOE et la MECRE.
De leur mieux, elles essaient de maintenir l'équilibre
vis-à-vis de la demande des produits/services financiers en ville de
Goma.
II.2.4.2. Brève
présentation de la COOPEC AKIBA YETU
Ici, de manière brève, nous présentons la
COOPEC AKIBA YETU, notre champ d'investigation, sa dénomination sociale,
ses visions, missions, valeurs et objectifs, ainsi que les activités
offertes pour satisfaire les besoins de ses membres.
Dénomination sociale
Dénommée Coopérative d'épargne et
de crédit AKIBA YETU, la COOPEC prône pour la promotion des
gagne-petits et garantit l'avenir de ses partenaires. Agréée par
la BCC sous n°GOUV/D.033/ N°000733 en 2011, elle est
localisée actuellement sur l'avenue Butembi 1, n°23 (sur l'autre
rue derrière la Direction Provinciale de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale/DP Nord-Kivu), au quartier Les Volcans, commune
de Goma, ville de Goma, en province du Nord-Kivu.
Ses visions, missions, valeurs et objectifs
La COOPEC AKIBA YETU se veut être une structure
financière autonome et disposant de fondamentaux performants dans la
gestion de contrôle, oeuvrant pour le développement
socioéconomique de son milieu cible par sa rentabilité de
façon régulière.
Elle a pour mission d'apporter de manière durable,
efficace et efficiente des services financiers et non financiers
(épargne, crédit, et formation) essentiellement aux pauvres
exclues du système financier classique, des banques de détail.
L'honnêteté, la rapidité, la
sécurité, la flexibilité et la solidarité sont les
valeurs de la COOPEC AKIBA YETU. Son objectif est de se développer en
se dotant des capacités lui permettant de garantir sa
pérennité efficacement à l'amélioration des
conditions de vie sociales, économiques de ses membres.
Activités offertes pour satisfaire les besoins de
ses membres
Dans la lutte pour la satisfaction de ses membres, de
manière durable, efficace et efficiente, la COOPEC AKIBA YETU offre des
services suivants : (i) les dépôts de ses membres, (ii) les
retraits, (iii) les microcrédits, les dépôts à terme
avec un taux compétitif, (iv) les crédits salariés, (v)
les crédits aux groupes solidaires, (vi) les crédits journaliers
et (vii) les crédits kit panneau solaire.
Créée juridiquement le Samedi 26 Avril de l'an
2007, la COOPEC AKIBA YETU a ouvert ses portes à ses membres sa toute
première fois le Vendredi 02 Mai 2008. En 2014, elle ouvre un guichet
à Katindo pour répondre aux besoins de sa cible vivant dans cette
contrée. Deux ans plus tard, le guichet Katindo est fermé et la
COOPEC ne fonctionne qu'avec une seule installation aux adresses
susmentionnées.
Évolution des effectifs des membres de la COOPEC
AKIBA YETU
Au fil des ans, la COOPEC AKIBA YETU a connu une grande
mobilité de sa clientèle. Elle n'a été figée
les années antérieures. Le tableau présente
l'évolution des effectifs des membres en distinguant les actifs des
inactifs165(*).
Tableau n°2.2. Évolution des effectifs des
membres de la COOPEC AKIBA YETU
Années
|
Total
|
Membres actifs
|
Membres inactifs
|
%actifs
|
%inactifs
|
2014
|
4 403
|
4 083
|
320
|
92,73%
|
7,27%
|
2015
|
4 637
|
4 508
|
129
|
97,89%
|
2,78%
|
2016
|
4 937
|
4 702
|
235
|
95,34%
|
4,76%
|
2017
|
5 341
|
5 009
|
332
|
93,88%
|
6,22%
|
2018
|
5 522
|
5 406
|
116
|
97,90%
|
2,10%
|
2019
|
5 862
|
5 602
|
260
|
95,56%
|
4,44%
|
Source : Rapports annuels COOPEC AKIBA YETU, de 2014
à 2019
Il est bien lis dans ce tableau que le nombre des membres de
la COOPEC AKIBA YETU est en croissance, il a été de 4 403 en
2014 et est de 5 862 en 2019 en passant par 2016, l'année à
la fin de laquelle l'institution s'est trouvée avec 4 937 membres.
En sens générique, cette évolution donne l'idée sur
la croissance de l'institution. Mais néanmoins, se fier à cette
donnée, restreint l'appréhension.
Bien visible, le nombre total de membres a été,
en 2018, est de 5 406 duquel 97,90% ont actifs. Le niveau
d'activité est de 6 mois tout au plus. Est considéré comme
inactif, tout membre qui atteint 6 moins sans fréquenter l'institution
ni mouvementer son compte. Sans l'ombre du doute, la proportion des membres
inactifs dans la clientèle totale de la COOPEC AKIBA AKIBA a connu une
fluctuante. En pourcentage de variation, la part des membres inactifs est
passée de 7,84% en 2014 ; 4,76% en 2016 et 2,10% en 2018 et 4,64%
en 2019166(*). De
manière cumulée, l'institution perd en moyenne 232 membres
l'année qui représente 24,8482% des actifs actuels.
II.2.4.3. Chiffres
caractéristiques de la Microfinance en ville de Goma
La Microfinance en ville de Goma a connu une succession des
périodes de vache grasse et de vache maigre, édictées par
plusieurs variables tant micro que macroéconomiques, cette situation
sévit depuis les années 1990 où tout devint moins stable,
le contexte socioéconomique et politique critique, période
caractérisée par la faillite répétée des
banques commerciales contrôlées par l'État, la
réduction significative des activités des institutions
financières non bancaires et le ralentissement sensible de
l'activité des COOPEC en matière de collecte de l'épargne
et de distribution de crédit. Ce paragraphe expose certains chiffres qui
ont caractérisé la Microfinance dans la ville de Goma de 2010
à 2018.
Graphique n°2.2.
Évolution des effectifs des institutions de Microfinance en ville de
Goma167(*)
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel Ms Excel 2016.
La lecture des éléments captés par ce
graphique montre que les effectifs des institutions financières (IMFs et
COOPEC) en ville de Goma. Pour mieux l'interpréter, il sied de noter
l'évolution des instituions est caractérisée par trois
mouvements, une moindre hausse (entre 2010 et 2011), une baisse fragrante et un
léger équilibre (de 2015 à 2018),
caractérisée par une variation négative de 57,6923%. Le
nombre des institutions financières ayant leur siège dans la
Province du Nord-Kivu (Goma, Butembo, Beni, Kirumba, Lubero et Rutchuru) est
resté inchangé en 2018, soit 26 institutions, respectivement de
11, 9, 3, 2 et 1. De ces institutions 22 sont des COOPEC et 4 sont des
IMFs168(*).
L'explication de cette situation est très cruciale,
cette variation négative a beaucoup de sens, dans le chef des clients
tout comme de la part des institutions.
Dans le Rapport sur les activités de la Microfinance
(p.60) il est noté, à partir du tableau n°41 (ventilation
des postes du bilan) que le ratio de portefeuille à risque 30
(crédit ayant au moins 30 jours de retard) de la Province du Nord-Kivu
est passé de 15,5% en 2017 à 10,3% en 2018, attestant
l'amélioration de la qualité du portefeuille de crédit,
bien que demeurant supérieur à la norme maximale de 5,0%.
Mais par contre, sur l'étendue de la Province, le
PAR30 est passé de 21,4% en 2017 à 26,2% à fin
2018. Quant au ratio de liquidité des institutions financières,
il a connu une progression importante, se fixant à 47,9% en 2018 contre
45,7% une année plus tôt, demeurant supérieur au minimum
réglementaire de 20,0%. En su, le taux d'encaisse oisive s'est
situé à 41,1% venant de 36,5% en 2017, supérieur au
plafond réglementaire de 20%. S'agissant du taux des immobilisations, il
s'est établi à 7,5% en 2018, compatible à la norme
maximale de 10,0%.
La situation actuelle de la Microfinance en ville de Goma et
en Province du Nord-Kivu est en train de s'améliorer avec le temps, la
population a de quoi faire confiance aux prestataires financiers.
L'élément qui a longtemps caractérisé le secteur
est la distorsion de l'information entre prestataires financiers. L'information
est très capitale, qui possède une information a un pouvoir.
Pour éviter le cas en répétition de
mêmes clients défaillants dans plusieurs institutions de la ville
de Goma, l'échange de l'information entre Gérants et
collaborateurs serait très primordial. Les analyses peuvent montrer que
la structure toute entière est par terre pendant qu'une information
partagée éviterait voire même limiterait les risques.
Plus elles échangent l'information, elles vivent en
comprenant l'une de l'autre la situation interne, tel client connait un
impayé de tel montant et tout ce qui va avec ; si le même
client se pointait aux portes d'une tierce institution, il est facilement
démasqué. Ainsi donc, en somme, les institutions
financières ne doivent pas évoluer comme sur un champ de bataille
mais plutôt sur un terrain d'attente à parfait échange
d'informations clés, voilà l'intérêt de mise en
place d'une centrale de risques, ayant pour but de mettre en commun toutes les
informations pertinentes, petites soient elles, sur la Microfinance dans la
ville de Goma, au Nord-Kivu bien même sur toute l'étendue
nationale pour une meilleure gestion des entités.
Comme mentionné le long de ce chapitre, le monde de la
finance subie une pression issue de la finance digitale, tout est en train de
muter vers la numérisation de la globalité du système. Les
banques commerciales et quelques IMFs offrent de services digitaux. Les enjeux
tels que le Guichet Automatique des Billets et le Distributeur Automatique des
Billets abondent les artères de grandes villes, Goma aussi.
Le système financier fonctionne dans une structure de
marché qui n'est pas libéralisé. La main invisible n'est
pas applicable en finance, le mauvais fonctionnement du secteur financier a
plus d'impacts sur l'économie du pays dans son ensemble. Les
règles déterminent la pertinence du système financier, la
gestion de finance nécessite beaucoup plus de tacts comptés
à tous les plans tant matériel, technique qu'administratif. Les
instructions garantissent la gestion efficace de toute institution. Tout est
géré au gré des normes, vis-à-vis de la
réglementation, la gestion et l'élaboration des états
financiers, l'écriture de l'équilibre et la détermination
des indicateurs performances et de gestion financière.
On ne peut pas parler de l'organisation d'une banque
commerciale, COOPEC ou IMF sans se référer à la loi. Dans
tout le détail, la loi a prévu une brèche, servant
à l'atteinte des objectifs si bien que tout dérapage du
système financier affecte à grande échelle le circuit
économique dans le pays. La réglementation prudentielle se
distingue de la réglementation non prudentielle en ce sens que la
première vise à protéger le système financier dans
son ensemble, tous les acteurs, tandis que la seconde élabore des pistes
de protection de chacune des institutions à son interne. La norme non
prudentielle protège les différentes interactions de partenaires,
adéquation des politiques et pratiques financières, respect des
textes légaux et réglementaires en vigueur à l'interne,
conformité des opérations nouées et l'organisation de
l'institution.
Au regard de la réglementation surtout portant sur la
concurrence et la protection des clients et tous leurs enjeux, la Microfinance
s'intéresse à la dimension éthique qui assure la
satisfaction des demandeurs de services financiers jadis exclus des banques
classiques. Au-delà des études en marketing, les chercheurs en
finance accordent une importance majeure aux concepts de satisfaction et de
fidélité, non seulement en raison des conséquences
théoriques, mais aussi et surtout, en fonction des enjeux pratiques
qu'il engendre dans la relation avec entre les institutions financières
et leur clientèle. Le troisième chapitre essaie de mesurer
l'incidence de l'appréciation des services sur l'intention de switch au
sein d'une institution financière.
Chapitre
troisième : APPRÉCIATION DES SERVICES ET INTENTION DE SWITCH
AU SEIN DE LA COOPEC AKIBA YETU : Mesure et analyse
Ce chapitre constitue la phase cruciale du travail, en ce sens
qu'il présente les données telles que récoltées
auprès des membres de la COOPEC AKIBA YETU et les résultats
exploitables quant à l'appréciation des services et l'intention
de switch. De sa structure, il est scindé en trois grandes sections, le
cadre méthodologique fait l'objet de la première section, la
deuxième présente les données. L'analyse et la discussion
des résultats est mise en exergue dans toute la troisième
section.
III.1.
Cadre méthodologique
Dans la compréhension et l'analyse des variables de
cette étude, ce cadre méthodologique est d'une importance sans
pareil. Comme dit précédemment, l'utilisation des méthodes
et techniques s'avère indispensable dans l'élaboration de tout
travail scientifique. Afin d'éviter ou de minimiser le tâtonnement
dans notre démarche et mieux mesurer tour à tour le niveau
d'appréciation des services au sein de la COOPEC AKIBA YETU et
l'intention de switch de ses membres, nous avons fait recours aux techniques et
méthodes ici brièvement présentées.
III.1.1. Outil de collecte des données :
questionnaire d'enquête
Le questionnaire d'enquête, l'outil principal de
collecte de données sur terrain, est adressé aux membres de la
COOPEC AKIBA YETU. De par son architecture, il est étalé sur deux
principaux thèmes considérant les deux variables à mesurer
dans cette étude, le niveau d'appréciation des services et
l'intention de switch.
Il est issu d'une combinaison des dimensions de l'intention de
switch développées par Michael CLEMES, Christopher GAN et Li YAN
ZHENG (2007)169(*)et de
l'appréciation des services au sein d'une institution de Microfinance
proposées par Daniel TCHINGNABE (2019)170(*), ce qui a constitué la base des
construits.
Sur un total de 81 interrogations, l'identification des
caractéristiques sociodémographiques des membres de la COOPEC
AKIBA YETU est étalée sur 6 soit 7,4% ; respectivement le
premier thème et le second comportent 56 et 19soit 69,12 et 23,45%.
Pour mieux capter les variables au cours de cette
étude, le questionnaire d'enquête adopté est établi
sur une échelle de Likert de taille 5, avec 5 le niveau le plus haut et
1 le plus bas, à la fois l'appréciation des services par les
membres de la COOPEC AKIBA YETU et l'intention de switch. La
nécessité de cette échelle est d'identifier et classer les
membres selon l'intensité de leur volonté de quitter
l'institution et leur niveau d'appréciation. Les quelques assertions
permettant d'identifier les répondants n'ont pas été pris
de manière aléatoire, seulement elles correspondent aux
caractéristiques sociodémographiques, selon la
littérature, qui expliqueraient le switch et l'appréciation,
ainsi nous avons repris le genre, l'âge, l'état civil, le niveau
d'étude, la profession (secteur d'activité) et
l'ancienneté étant le nombre d'années passées
étant membre de l'institution.
La collecte des données est l'étape aussi
cruciale dans l'élaboration d'un travail scientifique. Dans la fin de
récolter les données ultimes dans ce travail, la technique
d'enquête par questionnaire est accompagnée de la technique
d'interview-libre. Au travers de la technique d'enquête par
questionnaire, l'outil principal de collecte des données, sont
examinés tour à tour l'intention de switch et le niveau
d'appréciation des services au sein de la COOPEC AKIBA YETU
exprimés directement par ses membres.
La collecte des données a été
facilitée par l'application KoBoCollect V1.23.3K, l'un des outils de
collecte largement répandu dans le monde humanitaire. L'enquête a
été menée en pleine crise de Coronavirus, dont les
conséquences ne sont pas à démontrer. Avant cette
pandémie, la COOPEC enregistrait une fréquentation
journalière de 300 membres en moyenne, pandémie à Covid
est venue et a ralenti la donne, jusqu'à atteindre à peine 100 le
jour. Afin de maximiser les chances de finir dans le délai fixé,
il a été ultime d'avoir un individu avec qui travailler,
considérant le nombre très consistant de réponses à
fournir (81 au total), il a été jugé utile d'être
aidé par un enquêteur.
À l'aide d'un Smartphone, dans lequel était
installé l'application KoBoCollect pour Android, à la fin de la
journée, l'enquêteur transmettait les formulaires
complétés dans le serveur à nos identifiants. Ainsi donc,
les procédés de collecte, de saisie et de dépouillement
des données ont été automatiques et du serveur
KoBoCollect, une base de données sous format Ms Excel a
été récupérée et arrangée. L'encodage
a été fait grâce à SPSS.23. et Eviews 10 pour le
traitement et l'analyse.
III.1.2. Population et échantillonnage
Comme indiqué tout le long des parties
précédentes, le présent travail porte sur
l'appréciation des services et l'intention de switch au sein de la
COOPEC AKIBA YETU, particulièrement, pour limiter la
généralité et les idées superflues. Tellement que
les deux variables à mesurer tournent au tour de la dimension
« client », la population d'étude est
constituée des membres de la COOPEC AKIBA YETU.
Il est évident de noter que pour toute étude
menée sur terrain, c'est préférable d'administrer le
questionnaire à toute la population. Lorsqu'elle est immense,
l'intérêt pratique de questionner tout le monde est contraint, le
financement des enquêtes, la collecte et le traitement des
données, etc. sont de nature à rendre tous les processus de
collecte et de traitement lourds, complexes, coûteux voire même
longs. En ce sens, il s'avère judicieux de constituer un
échantillon, un ensemble restreint sur lequel va porter l'étude
tout en se rassurant que celui-ci revêt les caractéristiques de la
population.
On appelle « échantillonnage », une
des techniques de sondage, l'ensemble des techniques mises en oeuvre pour
sélectionner et tirer un échantillon dans une
population171(*). Pour
estimer la taille de l'échantillon nous avons fait recours à
l'écriture statistique suivante :
Avec n : la taille de l'échantillon, N : la
taille de la population, le nombre total des membres de la COOPEC AKIBA YETU
(en 2020), et est l'erreur éventuelle en considérant les propositions
des réponses des membres de cette institution comme vraies. En
appliquant cette formule, avec la clientèle active de la COOPEC AKIBA
YETU de 5.602 membres, actuellement, pour une erreur estimée à 5%
soit 0,05, l'écriture a donné 373 membres.
Les difficultés temporelles et logistiques n'ont pas
permis de les atteindre tous. La situation de pandémie de la Covid-19 a
bouleversé la fréquentation des membres au sein de la COOPEC
AKIBA YETU. Une fois qu'un membre a reçu la réponse aux besoins
qu'il est passé satisfaire, vite il s'empresse pour des raisons peu mal
connues.
La COOPEC AKIBA YETU n'a pas une salle d'attente assez grande
réservée aux membres. Au total, l'institution compte à ces
jours 9 places accises. À certaines situations, surtout les avant-midis,
certains membres sont obligés d'attendre dehors lorsque toutes les
chaises sont occupées. Les batteries ont été mises en
marche et vite fait, lors du dépouillement, 202 formulaires ont
été trouvés sur le serveur. Ainsi donc, la taille de
l'échantillon est de 202 membres.
Pour tirer cet échantillon dans l'ensemble, le
procédé adopté est du type
« micro-trottoir », un échantillonnage
non-probabiliste consistant à se poster à un endroit et à
interroger tout ou une partie des passants. Il est bien clair que toute la
population n'aura pas la même probabilité de passer à cet
endroit à ce moment, donc que les probabilités de
sélection des individus ne sont pas égales172(*). Ici, l'endroit est
l'installation de la COOPEC AKIBA YETU, et le passant est tout membre qui se
pointe soit pour constituer ses économies (épargner), pour
contracter crédit ou pour une opération autre que ces deux
citées.
Des membres de la COOPEC AKIBA YETU ciblés et atteints,
il a été estimé qu'ils sont impliqués,
concernés et compétents, tout ce qu'ils avançaient comme
arguments était comme significatif et intéressant et le
procédé a postulé que tous les membres de cette
institution peuvent être représentés par un sous-ensemble
dit « échantillon ».
III.1.3. Technique de dépouillement et de traitement
des données
En vue de traiter les données essentielles à
l'élaboration de ce travail, le recours à l'analyse factorielle,
la comparaison des moyennes et la régression linéaire a
été jugé indispensable.
III.1.4.1. La justification de
l'analyse en composantes principales
L'ACP est le type d'analyse factorielle qui est
appropriée ici pour la vérification de
l'opérationnalisation des variables du modèle conceptuel de la
recherche, où les variables en étude sont mesurées par une
échelle d'intervalle et sont toutes quantitatives.
En effet, pour les variables catégorielles, la
littérature suggère de recourir à une autre variante de
l'analyse factorielle qui est dite Analyse Factorielle de Correspondance AFC,
plus développées.
L'ACP a pour objet d'identifier les facteurs qui expliquent
les corrélations entre un ensemble d'items d'une même variable ou
alors entre plusieurs variables173(*).
L'analyse préalable est de tester la pertinence de
l'ACP pour les variables à analyser. Pour y parvenir l'indice KMO
(Kaiser-Meyer-Olkin) saisissant l'adéquation de l'ACP avec les
données de l'échantillon d'étude.
III.1.4.2. La fiabilité de
l'échelle de mesure
La fiabilité correspond au degré avec lequel les
instruments utilisés mesurent de façon constante le construit
étudié174(*). L'analyse de la fiabilité de
l'échelle de mesure utilisée dans cette étude passe par le
coefficient Alpha de Cronbach qui, explicite la cohérence interne d'une
échelle construite à partir d'un ensemble d'items. La pratique
consiste à réduire un grand nombre d'items dans un processus
itératif en fonction de la valeur associée au coefficient Alpha
de Cronbach, qui varie entre 0 et 1. Plus sa valeur est proche de 1, plus la
cohérence interne de l'échelle (sa fiabilité) est forte,
très bonne si sa valeur est située entre 0,8 et 0,9 et enfin pour
une valeur inférieure à 0,6 insuffisante est la cohérence
interne
L'analyse factorielle a deux principaux objectifs,
résumer les données : elle fait ressortir les
dimensions sous-jacentes qui, une fois interprétées,
décrivent les données de manière synthétique et
réduire les données : elle calcule des scores pour
chaque dimension et les substitue aux variables origines175(*).
III.1.4.3. L'adéquation des
données : examen de la factorisabilité
Avant de procéder à la factorisation, la
littérature mentionne qu'il est à priori ultime de s'assurer que
les données sont factorisables. Les données doivent avant tout
former un ensemble cohérent pour que les dimensions communes aient un
sens.
Pour ce faire, deux indicateurs non mutuellement exclusifs
sont d'importance capitale, à savoir le test de Sphéricité
de Bartlett et la measure of sampling adequacy ou Kaiser-Meyer-Olkin,
abrégé KMO. La mesure KMO teste si les corrélations
partielles entre les variables sont fiables. Des valeurs de KMO comprises entre
0,3 et 0,7 représentent des solutions factorielles acceptables.
III.1.4.4. Le
procédé itératif de purification des construits :
quel item extraire ?
L'extraction d'items dans un modèle ne se fait
guère de manière aléatoire, les critères sont
choisis considérant la part de variance de chaque item qu'un facteur
permet d'expliquer. Ce procédé est très
systématique.
La littérature renseigne tout de même qu'il
n'existe pas de base pratique pour déterminer le nombre des facteurs
à extraire dans une dimension. Les critères sont souvent choisis
sur la part de chaque item qu'un facteur permet d'expliquer176(*).
Pour ce qui est de ce travail, de manière
spécifique, deux critères jugés importants et plausibles
ont permis de cibler les items à retenir et ceux à soustraire de
l'analyse, le premier étant l'Eigenvalue ou règle des valeurs
propres supérieure à 1 ou règle de Kaiser-Guttman et le
second le critère du pourcentage de variance, les deux
éléments indispensables lus respectivement dans le tableau de
communalités (qualité de représentation) et la matrice de
composantes, les deux principaux traits d'extraction.
La règle de Kaiser-Guttman stipule qu'une valeur propre
représente la quantité d'informations capturée par un
facteur. Un facteur qui aurait une valeur propre inférieure à 1
représenterait moins d'informations qu'un simple item. Le
critère du pourcentage de variance est l'approche par laquelle on
observe les pourcentages cumulés de la variance extraite par les
facteurs successifs. Son objectif est de s'assurer qu'un facteur explique une
quantité significative de variance.
Afin de pouvoir interpréter les facteurs, il est
généralement nécessaire de réaliser une rotation.
La rotation permet d'identifier des groupes de variables fortement liés
les uns aux autres.
Le rôle de la rotation est de faire en sorte que chaque
item soit fortement corrélé à un facteur à la fois.
Ici, VARIMAX est la méthode de rotation préconisée car
minimisant le nombre de variables ayant de fortes corrélations sur
chaque facteur, elle simplifie l'interopération des facteurs et permet
d'obtenir une structure factorielle plus claire et précise.
Le niveau de coefficient structurel, l'un des
éléments importants de purification, sert à
déterminer si l'item satisfait au critère de validité
convergente. Les niveaux de significativité des contributions
factorielles des items s'évaluent en raison de la taille de
l'échantillon.
La littérature sur la configuration du coefficient
structurel, pour un échantillon de 200, suggère que cet indice
soit de 0,4 et de 0,30 pour un échantillon de 350 ou plus177(*). Plus l'échantillon
est grand le coefficient structurel décroit.
Le passage d'une itération à une autre est
conséquence directe de la présence d'un ou plusieurs items d'une
part ayant une variance expliquée de moins de 50% (0,5) et d'autre part
étant corrélé à plus d'une composante. Sans ombre
du doute, est d'office retiré de la suite des analyses, l'item
négativement corrélé à une composante. Il est
décidé qu'une itération est considérée comme
solution optimale lorsque tous les items restants ont de communalités
toutes supérieures à 0,5 et chacun corrélé à
une composante à la fois, les deux critères non mutuellement
exclusifs.
La matrice des composantes retient donc, à la solution
optimale (modèle purifié), les items qui serviront de fondement
lors de calcul des variables d'étude, répartis en principales
composantes (dimensions). Voire le niveau de fiabilité(Alpha de
Cronbach) et le niveau de factorisabilité (KMO) s'améliorer
à la suite des itérations est d'une importance sans pareil.
III.1.4.5. Justification de
l'analyse de la variance, la comparaison des moyennes et de la
régression linéaire
Le choix d'une statistique n'est pas aléatoire
où le chercheur adopte celle qu'il veut selon son flair. Tout
découle du choix judicieux des Tests à effectuer.
Après avoir écrit les scores des dimensions de
deux construits, le choix de test est édicté par la
compréhension des éléments repris dans le tableau
suivant :
Tableau n°3.1. Spécification du choix de test
statistique178(*)
Type de mesure
|
Deux mesures avec échelle non métrique
|
Une mesure avec échelle non métrique et une
mesure avec échelle métrique
|
Deux mesures avec échelle métrique
|
Type d'analyse
|
Tableau croisé
|
Comparaison de moyennes
|
Corrélation ou régression
|
Tests statistiques
|
Chi-Deux
|
T de Student (deux moyennes)
F (Anova) (deux moyennes ou plus)
|
T (corrélation) ou F (régression)
|
Force de la relation
|
V de Cramer
|
N
|
r ou R
|
La lecture des éléments repris dans ce tableau
renseigne qu'il existe trois types d'analyse de la relation qui existe entre
les variables, ceux-ci se distinguant par le type de mesure de ces
dernières. Trois types d'analyse pour trois types de mesure, à
savoir le tableau croisé à deux mesure d'échelle non
métrique (pour particulièrement deux variables toutes
qualitatives), la comparaison de moyennes pour une mesure avec échelle
non métrique et une mesure avec échelle métrique (lorsque
la relation que l'on veut étudier porte sur deux variables, l'une
étant quantitative, la variable dépendante et l'autre
qualitative, la variable indépendante et enfin viennent la
Corrélation ou la Régression (pour particulièrement deux
variables toutes quantitatives).
Pour ce qui est dans ce travail, certes, les deux variables
telles que calculées (scores moyens par construit) étant toutes
deux quantitatives (métriques), la théorie suggère donc de
faire recours à l'analyse soit par Corrélation ou par
Régression avec respectivement de tests T de Student ou F de Fisher.Dans
ce sens, la force ou l'intensité de la relation s'apprécie soit
à la valeur du coefficient de corrélation (noté
« r ») ou soit à la valeur du coefficient de
détermination(noté « R² »).
La régression est l'influence d'une variable X sur une
variable Y. Pour une régression il existe une asymétrie
d'influence, c'est-à-dire X influence Y mais pas l'inverse ; et
à ce sens, la variable Y dépend des valeurs prises par la
variable X.
La corrélation, par contre, mesure l'influence
réciproque et simultanée de deux variables X et Y ; et
à ce niveau, il y a symétrique d'influence entre les variables,
c'est la théorie de la réciprocité. Dans le premier, de
régression, le chercheur doit spécifier et différencier la
variable dépendante de la variable indépendante. Pour le
deuxième cas, cette spécification est moins nécessaire car
ces deux sont mutuellement influentes179(*). En comparaison de ces deux concepts, la
causalité suppose une relation des causes à effet et non
seulement un lien statistique mais aussi plusieurs autres liens entre les
variables (X est une conséquence directe de Y et vice versa).
L'analyse de variance entre dans le cadre
général du modèle linéaire, où une variable
quantitative (ou plusieurs) est expliquée par une variable qualitative
(ou plusieurs).
Il existe un grand nombre de techniques d'analyse de variance.
La technique de base est l'analyse au sens strict ou ANOVA (analysis of
variance)180(*).
Dans une ANOVA, on considère une variable
dépendante. En plus, il existe d'autres développements de
l'analyse de variance, notamment l'analyse de variance multivariée
(MANOVA181(*)),
l'analyse de covariance (ANCOVA182(*)) et l'analyse de covariance multivariée
(MANCOVA183(*)).
Concrètement, après avoir mesuré les deux
principaux construits, comme stipuler au niveau des hypothèses de
recherche, il fallait voir et examiner tour à tour la
significativité des relations entre l'intention de switch et
l'appréciation vis-à-vis des caractéristiques
sociodémographiques des membres (ici retenues le genre, l'âge,
l'état civil, le niveau d'étude, la profession et
l'ancienneté).
En lecture des statistiques et éléments repris
dans le tableau n°03, dans la fin d'examiner l'influence simultanée
des variables entre elles, la démarche systématique
suivante a été adoptée :
- L'effet modérateur des variables indépendantes
métriques (l'âge, l'ancienneté) et d'une part
l'appréciation des services et de l'autre l'intention de switch
(considérées comme variables dépendantes) a
été apprécié à l'aide d'une
régression linéaire grâce au logiciel Eviews 10.
La lecture des éléments porte sur les
coefficients et la valeur associée à la probabilité
(comparée au seuil de 0,05 soit 5%). En ce sens, le lien est
statistiquement significatif si la P-Value est inférieure à 0,05
soit 5% et non significative dans l'autre cas.
Les coefficients des variables indépendantes indiquent
le sens de la relation que celles-ci entretiennent avec la variable
dépendante. Les deux variables évoluent dans le même sens,
lorsque le coefficient est positif. L'évolution en sens opposé se
traduit par un coefficient négatif.
- Quant au lien entre les variables indépendantes non
métriques (le genre, l'état civil, le niveau d'étude et la
profession) et les variables dépendantes, on procède à la
comparaison des moyennes.
La comparaison des moyennes part de l'hypothèse selon
laquelle les moyennes des groupes sont homogènes vis-à-vis des
variables étudiées.
Premier cas : si la variable indépendante
non métrique est bidimensionnelle (à deux groupes), l'analyse
appropriée est le Test T pour échantillons indépendants
(pour le genre à deux groupes : masculin et féminin).
Deuxième cas : si la variable
indépendante a plus de deux groupes (pour l'état
civil à quatre groupes : célibataire, marié,
séparé/divorcé et veuf/ve), on procède à
l'ANOVA à un seul facteur tour à tour dans ce cas.
L'interprétation et la décision dépendent
de la valeur du test préalable d'homogénéité des
variances de Levene. Si la probabilité associée au test est
inférieure à 0,05 soit 5%, il y a
homogénéité des variances. Ceci renvoie à la
lecture de la première ligne de seconde partie du tableau. Dans l'autre
cas, lorsque la probabilité associée au test est
supérieure à 0,05 soit 5%, il y a
hétérogénéité des variances et la lecture du
tableau et des significations se fondent sur la deuxième ligne.
III.1.4. Mesure des variables
L'objectif principal assigné à ce travail est de
mesurer l'incidence de l'appréciation des services sur le niveau de
switch dans une institution de Microfinance. Pour y arriver, deux variables ont
été élaborées.
Pour les mesurer, le procédé a été
méthodique et systématique. Pour une échelle de Likert de
taille 5, certes, au dépouillement pour chaque item, de chaque
dimension, les effectifs de membres de la COOPEC AKIBA YETU sont
partagés selon que le répondant n'est pas d'accord ou soit est
d'accord sur chacun des items proposés.
En cochant de 1 à 5 selon le degré de
concordance d'optique, à la fin du questionnaire, pour chaque
répondant, il y a lieu d'écrire les statistiques descriptives des
variables (appréciation des services et intention de switch), telles que
le minimum, le maximum, la moyenne, l'écart type, le mode, etc.
Après avoir purifié l'échelle de mesure
des variables, il a lieu d'en déduire que les dimensions qui sont
optimales après le procédé itératif de
purification.
Ensuite, le calcul des indices se fait en raison des poids
factoriels de chacune des dimensions, en prenant le nombre total des items
comme la base de calcul. Le poids factoriel correspond au rapport entre le
nombre d'items par dimension et le nombre total des items à l'optimum.
Le score moyen pondéré est la moyenne
échantillonale, il est la somme des produits des scores moyens et des
poids des dimensions, pour qu'il puisse prendre la nomenclature de la moyenne
des moyennes d'appréciation des services ou d'intention de switch.
Cette moyenne des moyennes (score moyen pondéré)
est divisée d'abord par le nombre des dimensions optimales et puis par
la taille de l'échelle de mesure dans le but de clarifier le niveau
d'appréciation des services ou d'intention de switch des membres de la
COOPEC AKIBA YETU. L'interprétation de toutes les statistiques
descriptives relatives aux variables se fait dans la même logique.
III.1.5. Rôle modérateur des variables
sociodémographiques : complément d'une régression
linéaire
Les caractéristiques sociodémographiques peuvent
modifier la nomenclature des relations entre les construits sous
étude184(*),
l'appréciation des services et l'intention de switch. La
littérature renseigne que les caractéristiques telles que
l'âge, le genre, l'ancienneté, le niveau d'étude, la taille
de ménage sont des variables sociodémographiques sont
susceptibles d'expliquer l'intention de turnover185(*).
En prenant en compte cette étude, l'effet est
examiné avec deux variables indépendantes métriques,
l'âge et l'ancienneté, pouvant être reprises dans une
régression linéaire.
La littérature renseigne que l'ancienneté est
négativement corrélée à l'intention de quitter une
organisation186(*). Pour
les employés, elle est même le meilleur déterminant de leur
turnover. Ceci s'explique par le fait que le nombre d'années
passées au sein d'une organisation est interprété comme un
investissement dans le chef des clients et/ou employés. Avec le temps,
ils acquièrent de l'expérience et de moins à moins ils
souhaitent modifier leur comportement, surtout pour ce qui est du turnover.
L'âge est la variable qui a été la plus
étudiée en lien soit avec la satisfaction des clients et/ou
employés soit comme médiatrice de la relation entre la
satisfaction et leur intention de turnover187(*). Les études montrent qu'il existe une
relation négative entre l'âge et les intentions de turnover ;
et une relation linéaire positive entre l'âge et la
satisfaction.
Comme dit ci-haut, l'utilisation d'une approche
méthodologique est d'une importance sans pareil dans
l'élaboration de tout travail scientifique. Les techniques permettent la
collecte pendant que les méthodes facilitent le traitement de
données pour en faire des informations détaillées et
exploitables. Après avoir longuement parlé méthodologie,
la section suivante s'étale largement sur la présentation des
données issues de l'enquête menée auprès des membres
de la COOPEC AKIBA YETU.
III.2. Présentation des
données
Dans cette section, il est question de présenter les
données recueillies se rapportant d'une part à
l'appréciation des services et d'autre part à l'intention de
switch au sein de la COOPEC AKIBA YETU.
De par son architecture, cette section est subdivisée
en quatre sous-sections, les caractéristiques sociodémographiques
des membres ayant été retenues sont éclatées
brièvement dans la première section, l'analyse approfondie et la
présentation des données de l'analyse factorielle du premier et
du second construit (respectivement l'appréciation de services et
l'intention de switch) est mise en évidence dans les deux sous-sections
suivantes avant de chuter à la quatrième qui mène une
analyse critique de du lien entre ces deux variables ainsi construites.
III.2.1. Profil des
répondants : identification des caractéristiques
sociodémographiques
Le profil des répondants correspond aux informations
sur les caractéristiques sociodémographiques des membres de la
COOPEC AKIBA YETU tels que retenus dans cette enquête.
Concrètement il s'agit du genre, de l'âge, de l'état civil,
du niveau d'étude, de la profession et enfin de leur ancienneté
entant membre de cette institution, le nombre d'années passées
étant membre de l'institution.
En ce qui concerne le genre, 52,0% des membres soit 105 sont
femmes. Dans la littérature, nous avons souligné que la
Microfinance a une tendance penchée vers la femme. Plusieurs
thématiques mettent l'accent sur la femme dans le domaine de finance et
celles-ci montrent que la Microfinance apparait comme l'un des outils
d'émancipation et de la promotion de la femme, ce qui, selon ces
approches, accroit le niveau de vie du ménage dans son ensemble. La
différence n'est pas trop importante, mais le ciblage d'un grand nombre
des femmes n'est pas fruit du hasard, en Microfinance.
L'âge et l'ancienneté des membres de la COOPEC
AKIBA YETU, étant les deux caractéristiques quantitatives de
l'identification, sont présentées dans le tableau suivant.
Tableau n°3.2. Statistiques descriptives relatives
à l'âge et à l'ancienneté des membres
(années)
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Écart type
|
Médian
|
Mode
|
Age
|
18
|
61
|
36,324
|
10,747
|
35
|
28
|
Ancienneté
|
0,583
|
12
|
4,606
|
2,767
|
4
|
2
|
Source : réalisé par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort de ce tableau que le membre le plus
âgé au sein de la COOPEC AKIBA YETU a 61 ans d'âge pendant
que le plus jeune en a 18. La clientèle de cette institution prises dans
un même panier a en moyenne 36 ans. En lisant la Médiane, elle
renseigne que la clientèle est composée à 50% des membres
de moins de 35 ans et à 50% de ceux de plus de 35 ans, juste pour
vouloir dire qu'ils sont adultes en activité.
De par l'ancienneté, le plus ancien a 12 ans
étant membre de la COOPEC AKIBA YETU et le membre nouvellement
adhérant à 0,58 ce qui correspond à environ 7 mois.
C'est-à-dire tous les membres n'ont pas adhéré à la
même période, certains ont assisté à la
création de l'institution en 2008 pendant que d'autres l'ont rejoint
plus tard, l'un des éléments de la croissance de la
clientèle au fil des ans.
Tous les membres n'ont pas le même état
marital ; certains sont célibataires (35,1% soit 71 membres),
mariés (59,4% soit 120), séparés ou divorcés (3%
soit 6) et veufs (2,5% soit 5). La société est composée de
toutes les catégories de personnes et celles-ci n'ont jamais
été homogènes. L'institution doit s'adapter pour maitriser
les caprices de tout le monde, surtout en finance où la confiance est le
principe phare.
Considérant la profession, la COOPEC AKIBA YETU a
à son sein presque toutes les couches actives de la ville de Goma,
à compter les commerçants (genre confondu) qui représente
32,7% ; suivi des agents de l'État et des Organisations Non
Gouvernementales et des vendeurs d'unité de
télécommunication. Mis à part leur âge, état
civil et l'ancienneté au sein de l'institution, quasi-totalité
des membres a un jour été à l'école soit 98% dont
51,5% sont universitaires et 46,5% ont fait les études primaires. De ces
derniers, 45% ont poursuivi leurs études jusqu'au niveau du
diplôme des humanités.
Ces informations montrent que les membres de la COOPEC AKIBA
YETU sont instruits ce qui augmente une valeur intrinsèque aux
données ici reprises.
III.2.2. Appréciation des
services : présentation des données de l'analyse
factorielle
Jusqu'ici il a été question de présenter
les caractéristiques socioéconomiques des membres de la COOPEC
AKIBA YETU repris dans cette enquête. À la suite de cette
sous-section, l'attention porte sur l'analyse approfondie et la
présentation des données de l'analyse factorielle, aux
procédés itératifs explicitement définis et
élaborés dans la méthodologie.
III.2.2.1. Recherche de la solution optimale
Les procédés de purification explicités
à la section 3.1 guident la recherche de la solution optimale dans une
ACP. De façon synthétique, ici est reprise la structure
factorielle après rotation, la solution ayant rempli les deux
critères précédemment retenus. Par rapport à la
structure du questionnaire, la variable « appréciation des
services » contient 19 items répartis dans trois dimensions.
La question à se poser est de savoir : est-ce que
tous ces items peuvent expliquer significativement l'appréciation des
services ? cette question nous avons poussé à
vérifier et matérialiser la bonté de l'échelle de
mesure.
Comme il s'agit d'un procédé itératif,
qui consiste à mettre de côté les items expliquant la
variance de plus d'une composante et ayant une communalité
inférieure à 50%, les itérations continuent donc, de la
même façon, jusqu'à atteindre le niveau optimal, où
chacun des items a une communalité supérieure à 0,5 et
n'explique qu'une seule composante. À ce niveau, il s'agit bel et bien
d'une solution optimale. Après toutes les itérations possibles
effectuées (2 au total), les tableaux suivants présentent
l'optimum de par l'appréciation de services au sein de la COOPEC AKIBA
YETU.
Tableau n°3.4.1. Solution optimale de l'analyse
factorielle de l'appréciation des services : KMO et test de
Bartlett
Indice de Kaiser-Meyer-Olkin pour la mesure de la
qualité d'échantillonnage.
|
0,819
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approx.
|
598,640
|
Ddl
|
21
|
Signification
|
0,000
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
Le tableau n°3.4.1 renseigne que les résultats de
cette analyse factorielle sont acceptables, avec KMO de 0,819 qui renseigne que
tous les items à l'optimum forment un tout cohérent et ont une
cohérence interne forte (KMO au-delà de l'intervalle 0,3 et 0,7).
Le test de sphéricité de Bartlett indique que la matrice est
factorisable (la signification associée au test est de 0,000 soit 0,0%
inférieure au seuil de 0,05 soit 5%) et il y a lieu de chercher les
composantes principales de cette solution. Et celles-ci sont mises en
évidence dans le tableau suivant :
Tableau n°3.4.2. Structure factorielle après
rotation : appréciation des services
N°
|
Composantes
/dimensions
|
Items significatifs
|
Principales composantes
|
Communalités
|
1
|
2
|
1
|
Qualité des services (á=0,874 et n=5)
|
SATISF6QUALSERV
|
0,831
|
|
0,697
|
SATISF8QUALSERV
|
0,820
|
|
0,685
|
SATISF4QUALSERV
|
0,808
|
|
0,682
|
SATISF3QUALSERV
|
0,765
|
|
0,632
|
SATISF7QUALSERV
|
0,764
|
|
0,654
|
2
|
Qualité des effets/impact
(á=0,715 et n=2)
|
SATISF2QUALIMPACT
|
|
0,868
|
0,786
|
SATISF3QUALIMPACT
|
|
0,862
|
0,767
|
Variance totale expliquée
|
52,736%
|
70,037%
|
|
Alpha de Cranach (fiabilité globale de
l'échelle)
|
á=0,843
|
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
|
Après purification de l'échelle de mesure de
l'appréciation des services au sein de la COOPEC AKIBA YETU, 7 items
sont retenus à optimum, positivement corrélés à une
et une seule composante. De ces 7, les 5 premiers se rapportent directement
à la dimension Qualité des services, fiable à 87,4%
(á=0,874) et des communalités toutes supérieures à
0,5 soit 50%, de même pour la deuxième dimension Qualité
des effets/impact, fiable à 71,5% (á=0,715).
Des procédés itératifs, nous pouvons dire
avec certitude que l'appréciation des services ne contient que deux
dimensions au lieu de trois, à savoir la Qualité des services et
la Qualité des effets/impact. Ainsi pour dire que la dimension
Qualité de l'information et de la relation n'explique pas
significativement le niveau d'appréciation de services au sein de la
COOPEC AKIBA YETU.
Cette échelle présente une fiabilité de
cohérence interne très bonne (á=0,843). Il n'est donc pas
possible d'améliorer le coefficient Alpha de Cronbach en
éliminant un ou plusieurs items. En conclusion, nous gardons ces 7 items
pour mesurer l'appréciation des services offerts aux membres de la
COOPEC AKIBA YETU.
Tableau n°3.4.3. Statistiques descriptives relatives
à l'appréciation des services
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Écart type
|
Médiane
|
Mode
|
Intervalle de confiance à 95% (moyenne)
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
Appréciation
|
1,00
|
5,00
|
3,764
|
0,797
|
3,856
|
3,713
|
3,649
|
3,879
|
Source : réalisé par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort des statistiques reprises dans le tableau
n°3.4.3 que le score moyen d'appréciation des services au sein de
laCOOPEC AKIBA YETU est de 3,764 et est estimé entre 3,649 et 3,879 au
seuil de 5%. Dans la globalité les membres sont équitablement
classés en deux groupes situés au-dessus et en-deçà
d'une appréciation de 3,856 (correspondant à la
Médiane).
Comme démontré dans le tableau n°3.4.2,
deux dimensions ont été retenues pour capter et mesurer le niveau
d'appréciation des services au sein de la COOPEC AKIBA YETU. Dans le
tableau n°3.4.4 ci-après, sont mises en évidence quelques
statistiques y associées.
Tableau n°3.4.4. Statistiques descriptives relatives aux
dimensions optimales de l'appréciation des services
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Écart type
|
Médiane
|
Mode
|
Qualité des services
|
1,000
|
5,000
|
3,780
|
0,898
|
4,000
|
3,000
|
Qualité des effets/impacts
|
1,000
|
5,000
|
3,725
|
0,997
|
4,000
|
2,000
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
La lecture des éléments de ce tableau montre le
niveau d'appréciation des services est réparti selon les deux
dimensions trouvées optimales après le processus itératif
de purification. Et il se fait voir que les membres de la COOPEC AKIBA YETU
sont plus satisfaits par la qualité des services que par les
effets/impact que les services leurs produisent, respectivement pour 3,780 et
3,725.
III.2.2.2. Calcul du niveau
d'appréciation des services au sein de la COOPEC AKIBA YETU
Après avoir purifié l'échelle de mesure
de la variable, il a lieu d'en déduire que deux dimensions sont
optimales (telles que reprises dans le tableau n°III.04.05.). À
niveau, la mesure du niveau d'appréciation des services des membres de
la COOPEC AKIBA YETU retient l'attention en considérant 7 items dont 5
pour la première dimension et 2 pour la seconde. Et les calculs s'y
rapportant sont repris dans le tableau suivant :
Tableau n°3.4.5. Calcul du niveau d'appréciation
des services relatif aux dimensions optimales
Dimensions optimales (n=7 items)
|
Score moyen
|
Poids de la dimension
|
Score pondéré
|
Indices
|
Libellés
|
Nbre d'items
|
DIM1SATISF
|
Qualité des services
|
5
|
3,780
|
71,429%
|
2,700
|
DIM2SATISF
|
Qualité des effets/impacts
|
2
|
3,725
|
28,571%
|
1,064
|
Score moyen pondéré
|
3,7643
|
Niveau d'appréciation des services
|
37,643%
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort des éléments du tableau n°3.4.6
que le score moyen pondéré est de 3,7643 conduisant à un
niveau d'appréciation des services de 37,643%. Par intervalle de
confiance à 95%, le niveau d'appréciation des services est
situé entre 36,49 et 38,79%. L'écart-type renseigne sur la nature
de la distribution des niveaux d'appréciation des membres de la COOPEC
AKIBA YETU, pour une valeur de 0,797 ; nous disons que
l'appréciation des services n'est pas homogène, certains membres
apprécient les services à 29,673% pendant que d'autres vont
à plus de 45,613%. Et la majorité des membres ont une
appréciation à 37,13%.
Spécifiquement, un client/membre d'une institution
financière qui a contracté crédit pour renforcer ses
activités, sera satisfait lors qu'après avoir été
en relation avec l'intuition, les besoins sont comblés, son chiffre
d'affaires, ses revenus, etc. s'accroissent, et la probabilité que cette
croissance vienne du crédit est élevée.
III.2.3. Intention de
switch : l'analyse approfondie et la présentation des
données de l'analyse factorielle
À présent, l'intention de switch après
avoir capté l'appréciation des services au sein de la COOPEC
AKIBA YETU. L'analyse approfondie part du même principe de purification
à procédés itératifs.
III.2.3.1. Recherche de la solution optimale
Comme c'était le cas pour la variable
« appréciation des services », à ce niveau
est présentée la solution optimale de l'analyse factorielle et
les items qui ont été mis de côté, démarche
photo à celle de la première variable explicitée au point
3.2.2.1.La même question que celle posée au niveau de
l'appréciation des services réapparait : Mais peut-on dire
que tous les 56 items permettent de mesurer l'intention de switch avec
fiabilité ? une question qui trouve des réponses dans la
solution optimale ici présentée.
S'agissant d'un procédé itératif, qui
consiste à supprimer les items expliquant la variance de plus d'une
composante et ayant une communalité inférieure à 0,5 les
itérations continuent donc, de la même façon,
jusqu'à atteindre le niveau optimal, où chacun des items a une
communalité supérieure à 0,5 et n'explique qu'une seule
composante. Après toutes les itérations effectuées (6 au
total), les tableaux suivants présentent la solution optimale
d'intention de switch.
Tableau n°3.6.1 Solution optimale de l'analyse
factorielle de l'intention de switch : KMO et test de Bartlett
Indice de Kaiser-Meyer-Olkin pour la mesure de la
qualité d'échantillonnage.
|
0,876
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approx.
|
3083,908
|
Ddl
|
378
|
Signification
|
0,000
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
Les statistiques reprises dans le tableau n°3.6.1
démontrent que les résultats de cette analyse factorielle sont
bons, un KMO de 0,876. Le test de sphéricité de Bartlett indique
que la matrice est factorisable (la signification associée au test est
de 0,000 soit 0,0% inférieure au seuil de 0,05 soit 5%). À ce
niveau donc, il s'avère judicieux de chercher les composantes
principales de cette solution. Et celles-ci sont mises en évidence dans
le tableau suivant :
Tableau n°3.6.2. Structure factorielle après
rotation : intention de switch
N°
|
Composantes/dimensions
|
Items significatifs
|
Principales composantes
|
Communalités
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
|
1
|
Services offerts vis-à-vis des attentes
(á=0,881 et n=9)
|
SW10SERVICES
|
0,754
|
|
|
|
|
|
0,680
|
SW5SERVICES
|
0,730
|
|
|
|
|
|
0,674
|
SW9SERVICES
|
0,724
|
|
|
|
|
|
0,688
|
SW6SERVICES
|
0,718
|
|
|
|
|
|
0,616
|
SW7SERVICES
|
0,700
|
|
|
|
|
|
0,538
|
SW8SERVICES
|
0,673
|
|
|
|
|
|
0,604
|
SW3SERVICES
|
0,626
|
|
|
|
|
|
0,579
|
SW11SERVICES
|
0,616
|
|
|
|
|
|
0,572
|
SW14SERVICES
|
0,610
|
|
|
|
|
|
0,568
|
2
|
Réponse aux besoins spécifiques des
membres : satisfaction
(á=0,901 et n=7)
|
SW1SATISF
|
|
0,811
|
|
|
|
|
0,724
|
SW3SATISF
|
|
0,746
|
|
|
|
|
0,724
|
SW1REPONSE
|
|
0,732
|
|
|
|
|
0,667
|
SW2CONV
|
|
0,724
|
|
|
|
|
0,710
|
SW2REPONSE
|
|
0,702
|
|
|
|
|
0,656
|
SW2SATISF
|
|
0,690
|
|
|
|
|
0,674
|
SW10CONV
|
|
0,592
|
|
|
|
|
0,610
|
3
|
Concurrence publicitaire (á=0,846 et n=5)
|
SW3CONCPUB
|
|
|
0,782
|
|
|
|
0,725
|
SW1CONCPUB
|
|
|
0,759
|
|
|
|
0,674
|
SW2CONCPUB
|
|
|
0,718
|
|
|
|
0,727
|
SW4CONCPUB
|
|
|
0,671
|
|
|
|
0,606
|
SW5CONCPUB
|
|
|
0,657
|
|
|
|
0,644
|
4
|
Switch involontaire
(á=0,848 et n=3)
|
SW2ENVIEINVOL
|
|
|
|
0,868
|
|
|
0,779
|
SW1ENVIEINVOL
|
|
|
|
0,868
|
|
|
0,759
|
SW3ENVIEINVOL
|
|
|
|
0,856
|
|
|
0,764
|
5
|
Canal de distribution et qualité de services
(á=0,402 et n=2)
|
SW3CONV
|
|
|
|
|
0,688
|
|
0,506
|
SW15SERV
|
|
|
|
|
0,599
|
|
0,534
|
6
|
Stabilité et changement de services
(á=0,415 et n=2)
|
SW6CONV
|
|
|
|
|
|
0,845
|
0,744
|
SW3REPUT
|
|
|
|
|
|
0,582
|
0,501
|
Variance totale expliquée
|
34,019%
|
43,011%
|
50,026%
|
56,140%
|
60,911%
|
65,127%
|
|
Alpha de Cranach (fiabilité globale de
l'échelle)
|
á=0,923
|
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
Après purification de l'échelle de mesure de
l'intention de switch, 28 items sont retenus à optimum, répartis
sur 6 dimensions fiables à 0,881 ; 0,901 ; 0,846 ;
0,846 ; 0,848 ; 0,402 ; et 0,415.
Les deux dernières dimensions sont moins fiables, le
canal de distribution et qualité de services d'une part et d'autre la
stabilité et changement de service. Ce qui est évident est que la
Microfinance en RDC, apparait comme une routine, les produits que propose
l'institution financière X sont identiques et homogènes à
ceux offerts par l'institution financière Y. ce qui les distingue c'est
juste le vocabulaire (la forme, l'apparence mais le fond est le même
partout). Un membre ne peut, à la limite, prétendre
adhérer dans une institution et espérer être satisfait car
l'institution est innovante.
De même lorsqu'un client/membre abandonne une
institution, il risque de retrouver les mêmes difficultés
là où il va. Ce que plusieurs membres ignorent jusqu'aujourd'hui
est que le secteur financier est interconnecté. Ainsi, si une
institution va mal, certes tout le circuit court à sa chute imminente.De
toutes les itérations, nous pouvons, sans doute, dire que l'intention de
switch ne comprend que six dimensions au lieu de dix, à savoir Services
offerts vis-à-vis des attentes et besoins des membres, Réponses
aux besoins spécifiques des membres, Concurrence publicitaire, Switch
involontaire, Canal de distribution et qualité de services (avec 2
items) en enfin Stabilité et changement de services.
Le niveau de fiabilité de
l'échelle de mesure en supprimant tour à tour chacun des items
purifiés ne s'améliore guère. Et dans tout le cas, la
suppression d'aucun élément ne peut améliorer le
coefficient Alpha de Cronbach ou dire aucun élément de ces 28.
Cette échelle présente une fiabilité de cohérence
interne très bonne (á=0,923). Il n'est donc pas possible
d'améliorer le coefficient Alpha de Cronbach en éliminant un ou
plusieurs items. En définitive nous gardons ces 28 items pour mesurer
l'intention de switch dont les statistiques descriptives sont reprises dans le
tableau n°3.7.1 suivant.
Tableau n°3.7.1. Statistiques descriptives relatives
à l'intention de switch
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Écart type
|
Médiane
|
Mode
|
Intervalle de confiance à 95% (moyenne)
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
Switch
|
1,32
|
4,57
|
2,959
|
0,753
|
2,892
|
2,79
|
2,853
|
3,061
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Les statistiques descriptives dans ce tableau montrent que le
score moyen non pondéré aux poids factoriels de chacune des
dimensions optimales est de 2,959. À 95% de confiance, il est
situé entre 2,853 et 3,061. L'écart-type de 0,753 montre que la
distribution des niveaux d'intention de switch est dispersée par rapport
au score moyen.
Comme esquisser dans le tableau n°3.6.2, 6 dimensions
sont optimales après le processus de purification. Le tableau suivant
met en valeur quelques statistiques s'y rapportant.
Tableau n°3.7.2 Statistiques descriptives relatives aux
dimensions optimales de l'intention de switch
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Écart-type
|
Médiane
|
Mode
|
Services offerts vis-à-vis des attentes
|
1,00
|
5,00
|
2,797
|
0,999
|
2,666
|
3,000
|
Réponses aux besoins spécifiques des membres
|
1,00
|
5,00
|
2,823
|
1,147
|
2,571
|
2,00
|
Concurrence publicitaire
|
1,00
|
5,00
|
3,054
|
1,129
|
3,000
|
2,00
|
Switch involontaire
|
1,00
|
5,00
|
4,038
|
0,935
|
4,333
|
4,00
|
Canal de distribution et qualité de services
|
1,00
|
5,00
|
3,181
|
0,948
|
3,000
|
3,00
|
Stabilité et changement de services
|
1,00
|
4,50
|
2,084
|
0,907
|
2,000
|
1,00
|
Source : Méthode d'extraction (Analyse en
composantes principales)
Spécifiquement du tableau n°3.7.2 ressort que la
dimension switch involontaire a une moyenne importante par rapport aux autres
dimensions de l'échelle optimale de mesure de l'intention de switch.
De ses trois items optimaux, il est à retenir nous
retenons premièrement l'envie d'abandonner l'institution si ses branches
dans la région sont fermées, deuxièmement la
volonté exprimée d'abandonner l'institution si le membre
déménage vers une autre zone (ville, province, etc.) et en
dernier lieu, troisièmement, vient l'envie de changer d'institution au
cas où elle déménageait vers un autre emplacement
géographique (cette dernière alternative, bien qu'optimale, n'est
pas plausible).
Il sied de noter que le niveau d'intention de switch par
rapport à sa première dimension optimale reste discutable.
Certes, toutes les institutions de Microfinance de la ville de Goma offrent les
mêmes produits/services. Pour dire, concrètement, qu'un membre ne
peut envier quitter une institution et estimer trouver de bons services
ailleurs. Ce qui change entre les institutions n'est rien que le statut de ces
dernières mais l'offre est identique voire homogène.
III.2.3.2. Calcul du niveau
d'intention de switch au sein de la COOPEC AKIBA YETU
Après avoir purifié l'échelle de mesure
de la variable « intention de switch », il s'est
observé que six dimensions sont optimales (telles que reprises dans le
tableau n°III.06.02.). À ce stade niveau, le calcul du niveau
d'intention st réalisée en prenant en compte 28 items
répartis par rapport aux six dimensions optimales. Ainsi il est
réalisé.
Tableau n°3.7.3. Calcul du niveau d'intention de
switch
Dimensions optimales (n=28 items)
|
Score moyen
|
Poids de la dimension
|
Score pondéré
|
Indices
|
Libellés
|
Nbre d'items
|
DIM1SWITCH
|
Services offerts vis-à-vis des attentes et besoins des
membres
|
9
|
2,797
|
32,143%
|
0,899
|
DIM2SWITCH
|
Réponses aux besoins spécifiques des membres
|
7
|
2,823
|
25,000%
|
0,706
|
DIM3SWITCH
|
Concurrence publicitaire
|
5
|
3,054
|
17,857%
|
0,545
|
DIM4SWITCH
|
Switch involontaire
|
3
|
4,038
|
10,714%
|
0,433
|
DIM5SWITCH
|
Canal de distribution et qualité des services
|
2
|
3,181
|
7,143%
|
0,227
|
DIM6SWITCH
|
Stabilité et changement des services
|
2
|
2,084
|
7,143%
|
0,149
|
Total score pondéré
|
2,959
|
Niveau d'intention de switch
|
9,863%
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort des éléments de ce tableau que le
score moyen pondéré est de 2,959 conduisant à un niveau
d'intention de switch de 9,862%. Par intervalle de confiance à 95%, il
est situé entre 9,513 et 10,18%.
III.2.4. Analyse de l'appréciation des services et de
l'intention de switch par rapport aux caractéristiques
sociodémographiques
Jusqu'ici il a été questions de présenter
les différents scores de principaux construits de l'étude,
l'appréciation des services et l'intention de switch avec des moyennes
respectives de 37,643% et 9,862%. À ce niveau l'analyse de la
signification statistique des relations simultanées qui existent
l'appréciation des services et l'intention de switch.
Tableau n°3.8.1. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
statistiques descriptives
|
N
|
Moyenne
|
Écart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
Appréciation des services
|
Masculin
|
97
|
3,678
|
0,840
|
1,000
|
5,000
|
Féminin
|
105
|
3,843
|
0,750
|
1,860
|
5,000
|
Total
|
202
|
3,764
|
0,797
|
1,000
|
5,000
|
Intention de switch
|
Masculin
|
97
|
3,026
|
0,702
|
1,460
|
4,570
|
Féminin
|
105
|
2,898
|
0,796
|
1,320
|
4,500
|
|
Total
|
202
|
2,959
|
0,753
|
1,320
|
4,570
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
La lecture des éléments dans le tableau
n°3.8.1 montre que les femmes apprécient en moyenne les services de
la COOPEC AKIBA YETU plus que les hommes, en raison de 38,43% (pour les femmes)
et 36,78% pour leurs homologues masculins.
En lisant les écart-types, nous retenons les femmes
comme les hommes ne sont pas tous homogènes du point de vue
appréciation des services, certains d'entre eux (hommes) une
appréciation de 45,18% pendant que d'autres ont encore moins 28,38%.
Même logique pour les femmes, où la moins satisfaite a 30,93%.
Pour ce qui est de l'intention de switch,les hommes souhaitent beaucoup plus
abandonner la COOPEC AKIBA YETU que les femmes, respectivement pour des
moyennes calculées de 30,26% et 28,98%.
Les femmes sont plus satisfaites des services leurs offerts
par la COOPEC AKIBA YETU et les hommes ont plus d'intention de quitter que les
femmes soit 10,086%. Le tableau qui suit y apporte une lumière
statistique avec le test d'homogénéité des variances mis
en évidence.
Tableau n°3.8.2. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
|
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
0,741
|
1
|
200
|
0,3900
|
Intention de switch
|
3,954
|
1
|
200
|
0,0480
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Ce tableau renseigne sur la signification des liens qui
existent entre l'appréciation des services et l'intention de switch par
rapport au genre des membres de la COOPEC AKIBA YETU.
· Quant à l'appréciation des services, pour
une signification associée à la statistique de Levene de 0,3900
soit 39,00% ; le tableau montre que la variance de l'appréciation
des services n'est la même pour les hommes que pour les femmes.
C'est-à-dire entre les 2 groupes, les services ne s'apprécient
pas de la même façon.
· L'analyse tournée vers l'intention de switch, le
tableau montre, pour une signification associée à la statistique
de Levene de 0,048 soit 4,800%, les hommes comme les femmes évaluent de
la même façon le turnover au sein de la COOPEC AKIBA YETU.
Tableau n°3.8.3. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
|
Test de Levene sur l'égalité des variances
|
Test T pour égalité des moyennes
|
F
|
Sig.
|
T
|
Ddl
|
Sig. (bilatéral)
|
Appréciation des services
|
Hypothèse de variances égales
|
0,741
|
0,390
|
-1,470
|
200
|
0,143
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-1,464
|
192,895
|
0,145
|
Intention de switch
|
Hypothèse de variances égales
|
3,954
|
0,048
|
1,216
|
200
|
0,225
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
1,222
|
199,575
|
0,223
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort des éléments repris dans le tableau
n°3.8.3 que pour l'appréciation des services le Test de Levene sur
l'égalité des variances n'est pas significative (0,390>0,05).
La théorie renseigne qu'il faut lire la valeur du Test T pour
égalité des moyennes et sa signification à la
deuxième ligne. Avec P-Value pour une signification associée de
0,145 soit 14,50% supérieure à 0,05 soit 5%, le genre
n'entretient pas une relation statistiquement significative avec
l'appréciation des services.
Raisonnement photo pour ce qui est l'intention de switch. La
valeur associée au Test de Levene étant significative
(0,048<0,05). De ce fait le tableau ne se lit pas de la même
façon que pour le premier cas, ici la première ligne et
considérée une P-Value de 0,225 soit 22,50% supérieure
à 0,05 soit 5%, le genre n'entretient non plus une relation
statistiquement significative avec l'intention de switch.
Que le membre soit homme ou femme, ça n'a aucune
explication vis-à-vis de l'appréciation des services ni de
l'intention de switch.
Tableau n°3.8.4. Le niveau d'étude face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
statistiques descriptives
|
N
|
Moyenne
|
Écart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
Appréciation des services
|
Primaire
|
3
|
3,619
|
0,719
|
2,860
|
4,290
|
Secondaire
|
91
|
3,832
|
0,631
|
2,290
|
5,000
|
Universitaire
|
104
|
3,707
|
0,923
|
1,000
|
5,000
|
Sans
|
4
|
3,821
|
0,819
|
2,860
|
4,570
|
Total
|
202
|
3,764
|
0,797
|
1,000
|
5,000
|
Intention de switch
|
Primaire
|
3
|
3,416
|
1,006
|
2,290
|
4,210
|
Secondaire
|
91
|
2,741
|
0,737
|
1,320
|
4,430
|
Universitaire
|
104
|
3,136
|
0,718
|
1,460
|
4,570
|
Sans
|
4
|
3,000
|
0,783
|
2,320
|
4,110
|
|
Total
|
202
|
2,959
|
0,753
|
1,320
|
4,570
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
De ce tableau, il est à retenir que les membres n'ayant
continu leurs études jusqu'au niveau secondaire ont une
appréciation plus élevée vis-à-vis des services de
la COOPEC AKIBA YETU, directement suivis de ce qu'ils n'ont été
à l'école, en raison de 38,32 et 38,21%. Considérant
l'intention de switch, les membres primaires ont plus l'envie de quitter
l'institution suivi des universitaires et des membres qui n'ont jamais
été à l'école selon leurs affirmations. Le tableau
n°3.8.5 examine statistiquement le lien entre ces variables mixtes.
Tableau n°3.8.5. Le niveau d'étude face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
|
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
4,081
|
3
|
198
|
0,008
|
Intention de switch
|
0,164
|
3
|
198
|
0,092
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Il ressort des éléments repris ce tableau que,
pour une signification associée à la statistique de Levene de
0,008 soit 0,8% inférieure à 0,05 soit 5%, les primaires,
secondaires, les universitaires tout comme ceux qui n'ont jamais
été à l'école (selon leurs affirmations)
apprécient de manière uniforme les services leurs proposés
par la COOPEC AKIBA YETU, lecture inverse pour l'intention de switch (avec une
signification associée à la statistique de Levene de 0,092 soit
9,20%. Par l'analyse de la variance il faut partir de la nature de ces
liens.
Tableau n°3.8.6. Le niveau d'étude face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
analyse de la variance
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Carré moyen
|
F
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
Inter-groupes
|
0,830
|
3
|
0,277
|
0,432
|
0,730
|
Intragroupes
|
126,885
|
198
|
0,641
|
|
|
Total
|
127,715
|
201
|
|
|
|
Intention de switch
|
Inter-groupes
|
8,244
|
3
|
2,748
|
5,137
|
0,002
|
Intragroupes
|
105,914
|
198
|
0,535
|
|
|
Total
|
114,158
|
201
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Le tableau d'ANOVA n°3.8.6 montre que la relation
appréciation des services et niveau d'étude n'est pas
statistiquement significative (avec une valeur associée à la
statistique F de Fisher de 0,730 soit 73,0%, largement supérieure
à 0,05 soit 5%). Il existe une relation statistiquement significative
entre le niveau d'étude et l'intention de switch (avec une valeur
associée à la statistique F de Fisher de 0,002 soit 2,0%,
inférieure à 0,05 soit 5%).
Tableau n°3.8.7. La profession face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
|
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
3,248
|
15
|
180
|
0,000
|
Intention de switch
|
1,142
|
15
|
180
|
0,322
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Pour une signification associée à la statistique
de Levene de 0,322 soit 32,2% ; le tableau n°3.8.7 montre que la
variance de l'intention de switch n'est la même entre les
différentes catégories professionnelles. C'est-à-dire
entre commerçants, enseignants, agents de l'État, chauffeurs,
etc., l'intention de switch n'évolue pas de la même façon.
La variance de l'intention de switch entre les commerçants n'est pas la
même que celle des étudiants.
Tableau n°3.8.8. Les catégories professionnelles
face à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : analyse de la variance
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Carré moyen
|
F
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
Inter-groupes
|
23,024
|
21
|
1,096
|
1,885
|
0,0140
|
Intragroupes
|
104,691
|
180
|
0,582
|
|
|
Total
|
127,715
|
201
|
|
|
|
Intention de switch
|
Inter-groupes
|
28,641
|
21
|
1,364
|
2,871
|
0,000
|
Intragroupes
|
85,517
|
180
|
0,475
|
|
|
Total
|
114,158
|
201
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
La lecture du tableau n°3.8.8montre que les relations
appréciation des services l'intention de switch vis-à-vis des
catégories professionnelles sont statistiquement significatives (avec
des valeurs associées à la statistique F de Fisher de 0,014 soit
1,40% et 0,00 soit 0,00% toutes inférieures au seuil de 0,05 soit
5%).L'appartenance à une catégorie professionnelle influence
significativement les deux variables en analyse ici.
Le total des membres enquêtés passe de 202
à 201, car le logiciel SPSS.23., dans le procédé du calcul
du test d'homogénéité de la variance, ignore les groupes
possédant une seule observation, c'est-à-dire une activité
professionnelle qui n'est faite que par un seul membre.
Tableau n°3.8.9. L'état civil face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
analyse de la variance
|
N
|
Moyenne
|
Écart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
Appréciation des services
|
Célibataire
|
71
|
3,766
|
0,788
|
2,00
|
5,00
|
Marié
|
120
|
3,766
|
0,812
|
1,00
|
5,00
|
Séparé/divorcé
|
6
|
3,476
|
0,748
|
2,14
|
4,43
|
Veuf ve
|
5
|
4,028
|
0,702
|
2,86
|
4,57
|
Total
|
202
|
3,764
|
0,797
|
1,00
|
5,00
|
Intention de switch
|
Célibataire
|
71
|
3,257
|
0,659
|
1,96
|
4,57
|
Marié
|
120
|
2,810
|
0,757
|
1,32
|
4,36
|
Séparé/divorcé
|
6
|
2,666
|
0,851
|
1,96
|
4,32
|
Veuf ve
|
5
|
2,685
|
0,684
|
2,04
|
3,75
|
|
Total
|
202
|
2,959
|
0,753
|
1,32
|
4,57
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
La lecture des éléments repris dans ce tableau
renseigne que, du point de vue appréciation des services, les veufs
(ves) apprécient fortement les services de la COOPEC AKIBA YETU
directement suivi des mariés et des célibataires.
Considérant l'intention de switch, les célibataires ont plus
l'envie de quitter l'institution suivi des membres mariés et des veufs
(ves). Le tableau n°3.8.10 examine statistiquement le lien entre ces
variables mixtes.
Tableau n°3.8.10. L'état civil face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
|
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
0,527
|
3
|
198
|
0,664
|
Intention de switch
|
1,083
|
3
|
198
|
0,358
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
Pour une signification associée à la statistique
de Levene de 0,358 soit 35,8% ; ce tableau montre que la variance de
l'intention de switch n'est la même entre les différentes
situations matrimoniales ou maritales. En d'autres termes entre
célibataires, mariés et/ou divorcés, l'intention de switch
n'évalue pas de façon identique. La variance de l'intention de
switch entre les mariés n'est uniforme à celle des veufs (ves).
Raisonnement photo pour l'appréciation des services. De l'analyse de la
variance il faut partir de la nature de ces liens.
Tableau n°3.8.11. L'état civil face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
analyse de la variance
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Carré moyen
|
F
|
Sig.
|
Appréciation des services
|
Inter-groupes
|
0,848
|
3
|
0,283
|
0,441
|
0,724
|
Intragroupes
|
126,867
|
198
|
0,641
|
|
|
Total
|
127,715
|
201
|
|
|
|
Intention de switch
|
Inter-groupes
|
9,853
|
3
|
3,284
|
6,234
|
0,000
|
Intragroupes
|
104,305
|
198
|
,527
|
|
|
Total
|
114,158
|
201
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel SPSS.23.
L'ANOVA présentées dans ce tableau montre que la
relation appréciation des services et état civil n'est pas
statistiquement significative (avec une valeur associée à la
statistique F de Fisher de 0,724 soit 72,4%, largement supérieure
à 0,05 soit 5%). Aussi, la valeur associéeà la statistique
F de Fisher (de 0,000 soit 0,00%, inférieure à 0,05 soit 5%)
renseigne que la situation matrimoniale influence significativement l'intention
de switch.
De tout ce qui précède, il a été
question d'analyser la signification statistique des relations
simultanées qui existent l'appréciation des services et
l'intention de switch, considérant les variables indépendantes
non métriques avec l'analyse de la variance pour le niveau
d'étude, l'état civil, la profession et le Test T à
échantillons indépendants spécialement pour le genre (la
seule variable à deux groupes).
Les lignes suivantes mettent un accent sur de les plus les
relations entre l'âge et l'ancienneté des membres d'avec, tour
à tour le niveau d'appréciation des services et d'intention de
switch à l'aide du logciel SPSS.23.
Tableau n°3.8.12. Intention de switch :
régression linéaire à deux variables indépendantes
(âge et ancienneté)
Dependent Variable: SWITCH
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/20 Time: 22:07
|
|
|
Sample: 1 202
|
|
|
|
Included observations: 202
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
3.870385
|
0.163019
|
23.74195
|
0.0000
|
AGE
|
-0.011375
|
0.005147
|
-2.209848
|
0.0283
|
ANCIENNETE
|
-0.107904
|
0.019989
|
-5.398296
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.253931
|
Mean dependent var
|
2.960198
|
F-statistic
|
33.86560
|
Durbin-Watson stat
|
1.419311
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel Eviews 10.
Il ressort du tableau n°3.8.12 que l'âge et
l'ancienneté entretiennent des relations négatives avec
l'intention de switch, la variable dépendante n'évolue pas dans
le même sens que les variables indépendantes. Pour dire, les
membres très avancés en âge ont de moins à moins
l'intention d'abandonner la COOPEC AKIBA YETU. Anciens qu'ils sont, ils se
sentent à l'aise peu importe la situation.
De même, les membres qui ont adhéré
à l'institution bien avant, manifestent une intention de switch pas
homogène à celle des membres nouvellement adhérents. Les
probabilités associées montrent que les relations entre
l'âge et l'ancienneté et vis-à-vis de l'intention de swicth
construits sont statistiquement significatives (0,0282<0,05 et
0,000<0,05). Le modèle est bon dans son ensemble.
III.2.5. Appréciation des
services et intention de switch : présentation graphique
Parmi les objectifs spécifiques de ce travail figure
l'examen de l'incidence du niveau d'appréciation sur l'intention de de
switch au sein de la COOPEC AKIBA YETU. Pour atteindrecet objectif,
après avoir construit les deux variables, à ce niveau la
présentation est éclairée par ce graphique.
Graphique n°3.1. Confrontation appréciation et
intention de switch : analyse graphique
Source : élaboré par l'auteur grâce au
logiciel Ms Excel 2016.
La lecture de ces deux graphiques explique de manière
graphique l'évolution des niveaux d'appréciation et de switch au
sein de la COOPEC AKIBA YETU. En abscisse sont repris les membres et à
l'ordonnée l'échelle de mesure (de degré 5). Pour mener
cette réflexion, deux membres one été
considérés, le premier répondant et le
157ème. Le premier a une intention de switch de 2,29 et
apprécie les services offerts à 1,29 pendant que le
157ème a 1,68 et 1.
Ces deux individus donnent juste une idée, le niveau
d'appréciation des services et/ou d'intention de switch n'est pas
uniforme. Certains membres sont plus satisfaits (atteints 4,56162) pendant que
d'autres sont les moins (inférieure à 2). Raisonnement photo pour
l'intention de switch. L'analyse en profondeur de cette relation fera l'objet
d'un paragraphe dans la section 3.3. à la suite de la
vérification de la troisième hypothèse.
III.3. Analyse et discussion des
résultats
Cette section a pour objet d'analyser et de discuter
les résultats. Ici tour à tour, les hypothèses sont
vérifiées et de la discussion, les résultats sont
confrontés à la littérature empirique soulevée dans
le travail.
III.3.1. Vérification des hypothèses
La vérification des hypothèses est un
procédé phare dans l'élaboration d'un travail
scientifique. Les réponses provisoires sont confrontées aux pour
les confirmer ou les infirmer.
Hypothèses relatives au
lien entre appréciation des services et intention de switch sans effets
modérateurs
H1 : La qualité des services aurait
un impact négatif sur l'intention de switch ;
H2 : La qualité des effets/impacts
aurait une influence négative sur l'intention de switch.
Afin de vérifier les deux premières
réponses anticipées dans cette étude, après avoir
détecté les dimensions optimales de la variable
« appréciation des services », ici l'influence de
chacune de ces deux dimensions optimales sur la variable « intention
de switch »est éclairée grâce à une
régression linéaire mise en évidence par le tableau
n°3.9.1.
Tableau n°3.9.1.Influence des dimensions optimales de
l'appréciation des services sur le niveau de switch :
régression linéaire sans effet modérateur
Dependent Variable: SWITCH
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/20 Time: 10:35
|
|
|
Sample: 1 202
|
|
|
|
Included observations: 202
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
2.888128
|
0.259674
|
11.12211
|
0.0000
|
DIM1SATISF
|
-0.063392
|
0.064206
|
-0.987327
|
0.3247
|
DIM2SATISF
|
0.083674
|
0.057828
|
1.446939
|
0.1495
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.011454
|
Mean dependent var
|
2.960198
|
F-statistic
|
1.152865
|
Durbin-Watson stat
|
1.163028
|
Prob(F-statistic)
|
0.317830
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel Eviews 10.
Il ressort des éléments repris dans le tableau
ci-haut, avec des valeurs associées à la probabilité
toutes supérieures à 0,05 soit 5%, les 2 dimensions optimales -
Qualité des services (DIM1SATISF) et Qualité des effets/impacts
(DIM2SATISF) - n'expliquent pas significativement le niveau d'intention de
switch pour les membres de la COOPEC AKIBA YETU.
Le coefficient de la première dimension retient la
vigilance. Négatif qu'il est, le coefficient renseigne que la
qualité des services évolue dans le sens opposé avec
l'intention de switch. Plus un membre est satisfait de la qualité des
services qui lui sont proposés, moins il souhaite quitter l'institution,
son turnover est de moins à moins faible.
Tellement que ces deux dimensions ont concouru à
l'élaboration du niveau d'appréciation des services, une des
variables phares d'étude, le tableau n°3.9.2 donne un
complément au tableau ci-dessous.
Tableau n°3.9.2. Influence de l'appréciation des
services sur le niveau de switch : régression linéaire sans
effet modérateur
Dependent Variable: SWITCH
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/20 Time: 22:09
|
|
|
Sample: 1 202
|
|
|
|
Included observations: 202
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
2.949482
|
0.257400
|
11.45875
|
0.0000
|
APPRECIATION
|
0.002847
|
0.066901
|
0.042551
|
0.9661
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.000009
|
Mean dependent var
|
2.960198
|
F-statistic
|
0.001811
|
Durbin-Watson stat
|
1.154606
|
Prob(F-statistic)
|
0.966102
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel Eviews 10.
La régression linéaire de ce tableau vient
insister sur la relation entre l'appréciation des services et
l'intention de switch et renseigne que l'appréciation des services
n'influence pas significativement le niveau de switch. Pour une pente de
0,002847, la relation est presque inexistante. Ceci veut, paradoxalement, dire
qu'un membre peut être satisfait en ayant l'envie de quitter
l'institution, que ça soit involontaire ou pour une autre raison que
lui-même avance, où soit un autre apprécie moins les
services qui lui sont offerts par l'institution et n'a aucune envie de
switcher, peut-être parce qu'il a des relations à protéger
avec l'un des agents au centre de Direction de l'institution, le Gérant
ou quelqu'un de bien positionné. Le graphique ci-après en donne
une image claire.
Graphique n°3.2. Appréciation des services et
intention de switch : analyse graphique
Source : élaboré par l'auteur grâce au
logiciel Ms Excel 2016.
Le graphique n°3.2montre que pour certains membres,
l'appréciation des services évolue dans le même sens que
l'intention de switch (ce qui est paradoxalement anormal) pendant que pour
d'autres, les 2 variables sont contra-cycliques. Certains membres auraient une
intention de switch estimé entre 2 et 3 pendant que pour les mêmes
membres disent être satisfaits approximativement à 4.
Ainsi, la qualité des services et la qualité
des effets/impacts n'influencent pas le niveau d'intention de switch. Sans
effet modérateur, la relation qui existe entre ces deux variables et le
niveau d'intention de switch n'est pas statistiquement significatif. La pente
négative de 0,063392 montre les variables qualité des services et
intention de switch varient en sens opposé, en appréciant les
services considérant leur qualité, les clients ont moins
d'intention de changer. Mais pour un coefficient angulaire positif de 0,083674
éclaire que la qualité des effets/impacts évolue dans le
même sens avec l'intention de switch mais moins proportionnellement. Ce
qui accepter la première hypothèse et rejeter la
deuxième.
Hypothèse relative au lien
entre appréciation des services et intention de switch avec effets
modérateurs
H3 : Les variables démographiques
auraient un effet modérateur sur le lien entre l'appréciation des
services et l'intention de switch.
Pour apprécier l'effet modérateur sur le lien
entre l'appréciation des services et l'intention de switch, deux
éléments du profil des membres de la COOPEC AKIBA YETU
quantitatifs sont retenus. Grâce à une régression
linéaire, le tableau n°3.9.3 est élaboré.
Tableau n°3.9.3. Influence de l'appréciation des
services sur le niveau de switch : régression linéaire avec
effet modérateur
Dependent Variable: SWITCH
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/20 Time: 21:23
|
|
|
Sample: 1 202
|
|
|
|
Included observations: 202
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
3.443353
|
0.263647
|
13.06049
|
0.0000
|
AGE
|
-0.011035
|
0.005109
|
-2.159990
|
0.0320
|
ANCIENNETE
|
-0.117430
|
0.020366
|
-5.765915
|
0.0000
|
APPRECIATION
|
0.121821
|
0.059400
|
2.050868
|
0.0416
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.269449
|
Mean dependent var
|
2.960198
|
F-statistic
|
24.34282
|
Durbin-Watson stat
|
1.564723
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur
grâce au logiciel Eviews 10.
Les résultats présentés dans ce tableau
font suite à ceux du tableau n°3.9.2 qui ont esquissé le
lien de l'appréciation des services sur l'intention de switch sans effet
modérateur. Du tableau n°3.9.3 qu'avec effet modérateur de
l'âge et de l'ancienneté, l'appréciation des services
explique significativement l'intention de switch avec une P-value de 0,0416
soit 4,16% inférieure à 0,05 soit 5%. La considération
combinée donne naissance à une nouvelle analyse et conduit
à une nette significativité de ces deux variables, sans omettre
le fait que la pente pousse à dire que les deux variables
évoluent dans le même sens mais moins proportionnellement.
De ce qui précède, la deuxième
hypothèse est confirmée, l'âge et l'ancienneté ont
un effet modérateur sur le lien existant entre l'appréciation des
services et l'intention de switch, avec des P-values qui sont passées de
0,9661 (sans effet modérateur) à 0,0416 (avec effet
modérateur).
III.3.2. Discussion des
résultats : confrontation des résultats à la
littérature empirique
Limiter une étude à ses résultats
présentés, minimise ou restreint sa quintessence. Dans le but de
donner une valeur ajoutée à cette étude, il apparait
ultime de confronter ses résultats à ceux des
prédécesseurs, étant donné que plusieurs auteurs
ont étudié ces phénomènes dans le secteur de la
Microfinance.
Dans quelle mesure la Microfinance peut-elle contribuer
à l'amélioration de la situation des personnes exclues des
mécanismes bancaires classiques des pays en développement ? C'est
aujourd'hui une question qui est soulevée par nombre des analyses sur la
Microfinance et son impact188(*). Tellement que la concurrence en Microfinance
s'accroit189(*),
survient la commercialisation, cibler les populations les plus pauvres devient
une question de choix jadis priorité.
Les banques de détail se voient obligées de se
tourner vers les exclus du système classique qui manifestent grâce
à la Microfinance un intéressement accru, si bien que comprendre
ses clients/membres devient alors un processus très sophistiqué.
Les services à proposer sur le marché sont
revus. Les institutions les moins performantes se voient dès lors
épuisées seulement car les services proposés apparaissent
inappropriésaux clients. Ce qui conduit directement au problème
d'insatisfaction190(*).
Dès lors, se questionner sur la satisfaction des clients/membres est
alors une préoccupation de toute institution de Microfinance.
Dans une étude menée en Province du Nord-Kivu,
il a été démontré que le niveau de satisfaction
élevé engendre une rétention accrue191(*), qu'un client fidèle
est un client satisfait.
Ce qui est discutable par rapport à la satisfaction est
qu'elle ne s'apprécie de la même façon selon les membres.
Dans cette étude, il a été démontré que deux
dimensions sont inhérentes à l'analyse de la
satisfaction/appréciation des services, à savoir la
qualité des services et ainsi que la qualité des effets/impacts.
Sera pris de bonne qualité un service dont les effets ont
été directement couplés aux attentes des
bénéficiaires.
Un même crédit offert à deux groupes des
gens, peut être pris de qualité par l'un pas forcement pour les
deux. Et nous comprenons ainsi donc que les services tels que le crédit,
la microassurance ne seront pas tous appréciés identiquement
selon les clients. Un client pourrait dire qu'il est satisfait juste parce
qu'à la fin des échéances convenues, il parvenait à
s'acquitter de ses tranches périodiques de remboursement.
Pour une analyse transversale, certains autres auteurs disent
que la satisfaction des clients s'appréhende considérant
l'amélioration de l'offre des services financiers192(*). Pour dire qu'une
institution qui n'améliore pas l'offre des services financiers ne peut
s'attendre à la satisfaction des bénéficiaires des
services financiers. Un autre client se sentira satisfait seulement lorsqu'il
est bien accueilli dans les installations de l'institution, il est servi sans
trop des manoeuvres procédurales, etc.
Contrairement à celle-ci, une étude a
affirmé l'existence d'une relation négative significative entre
la satisfaction des clients et leur intention de quitter les IMFs,
c'est-à-dire plus ils sont satisfaits de moins à moins ils
souhaiteraient abandonner l'institution193(*). Dans cette étude, un client satisfait peut,
tout aussi, avoir l'intention de quitter l'institution.
Cette considération vient directement d'une analyse
selon laquelle, tous les clients des institutions de Microfinance se sentent
satisfaits parce que, lorsqu'ils se pointent dans les installations de leurs
institutions, s'ils veulent constituer leurs économies, ils le font,
s'ils veulent contracter prêts ils se fient aux procédures, etc.
Ils comprennent que tout va bien jusqu'à ce que l'institution viendra un
jour tomber pour des raisons peu mal connues, surtout pour les entreprises de
microcrédit et les institutions de Microfinance, les COOPEC sont des
propriétés de membres.
Il est vrai que le secteur de la Microfinance, surtout en
ville de Goma, est en train de prendre de nouvelles facettes malgré les
chutes en répétition qui ont précédé. La
population a une culture financière du jamais vu. Malgré les
situations critiques, les individus continuent à leur faire confiance.
Ils n'ont pas trop envie de quitter l'institution toutes les fois que celle-ci
répondra à leur doléance de façon pérenne et
efficace.
Idée partagée, dans le contexte de la
Microfinance, le client devient une pièce centrale du puzzle. Le secteur
étant très sensible et où l'information est une variable
importante pour rassurer les acteurs194(*), il convient en l'occurrence de mettre un accent sur
la fidélisation et du fait de la satisfaction de la clientèle en
fonction des services.
Dans bien des cas, la clientèle des IMFs a une
perception positive de la qualité de services de microcrédit qui
leur sont offerts et elle prend de très bonne qualité les
services associés à l'offre de microcrédit195(*). Et sa valeur
s'apprécie, ici tout comme dans l'étude précitée,
au travers de la qualité des effets/impacts (dans l'activité
économique financée, dans la situation financière du
ménage et/ou de l'entreprise, dans l'épanouissement social,
etc.). Cet auteur qualifie de valeur d'offre, l'impact des services.
De ses analyses, 50% des répondants sont tout à
fait d'accord avec leur intention de fidélité à
l'égard du microcrédit sollicité. Et comme il était
souligné dans sa littérature, un client satisfait a une forte
propension à réitérer ses achats et à
véhiculer un témoignage positif de l'offre, de la marque et/ou de
l'entreprise196(*).
La confrontation des analyses de ce travail avec celles de
Daniel TCHINGNABE fait remarquer que la validation de la relation entre
l'effet/impact d'un service et la satisfaction du client/membre
représente un enjeu tant théorique que managérial
très important voire même sensible. Et ce lien a été
vérifié et confirmé par plusieurs autres auteurs dans leur
contexte respectifs197(*).
De ce fait, la satisfaction est issue du fait que le client
met sur une balance les bénéfices perçus et les
coûts engagés lors de l'accès aux services de
l'institution. Et ces deux derniers éléments
(bénéfices perçus et coûts engagés) ont une
influence significative sur la satisfaction de la clientèle des IMFs.
Les résultats de cette étude sont
enchevêtrés de siens. À la différence près,
lui prouve que la satisfaction du client d'une IMF influence positivement la
fidélité de ce dernier mais cette étude, paradoxalement,
n'a pas vérifié ce lien, jusqu'au niveau où ici, il est
trouvé qu'un client/membre peut être satisfait et avoir envie
d'abandonner l'institution. Principalement dans un contexte où le client
est satisfait, le processus d'achat est continu, tant que l'institution
continuera à fonctionner. Toutes les fois qu'une institution fonctionne,
les clients constituent leurs économies, accèdent aux
crédits à leur gré, etc. ceux-ci sont satisfaits avec une
intention de switch involontaire (si l'institution ferme ses portes, je serais
obligé de m'orienter ailleurs affirme un membre de la COOPEC AKIBA YETU,
mais jusqu'à présent tout va très bien, comme sur des
roulettes).
Dans sa thèse, E. BALEMBA KANYURI a mentionné
que l'ancienneté est négativement corrélée au
turnover au sein d'une institution198(*) et pour l'âge, il prône l'idée
selon laquelle les clients et/ou les employés les plus âgés
manifestent une basse intention de switch voire même inexistante.
L'âge est négativement corrélé à l'intention
de turnover199(*).
Les résultats présentés et
explicités dans le tableau n°3.8.12 montrent que l'âge et
l'ancienneté entretiennent des relations négatives avec
l'intention de switch, la variable dépendante n'évolue pas dans
le même sens que les variables indépendantes. Pour dire, les
membres très avancés en âge ont de moins à moins
l'intention d'abandonner la COOPEC AKIBA YETU. Anciens qu'ils sont, ils se
sentent à l'aise peu importe la situation.
Ceci s'explique par le fait que le nombre d'années
passées au sein d'une organisation est pris comme un investissement dans
le chef des clients de l'institution. Avec le temps, ils acquièrent de
l'expérience et de moins à moins ils souhaitent modifier leur
comportement, surtout pour ce qui est du turnover.
Pour ce qui est de l'intention de switch, dans presque tous
les domaines de services, une étude qualitative a rapporté que
plus de la moitié des clients avaient changé de service en raison
d'une mauvaise perception des services/coûts200(*). C'est l'inadéquation
service/coût qui accroit l'intention de switch de clients/membres (en
finance).
De leurs résultats, considérant le niveau de
fiabilité de chacune de dimension, le facteur prix fiable pour une
valeur du coefficient Alpha Cronbach á=0,861 ; la réputation
(á=0,861), la réponse aux échecs du service
(á=0,861), de la satisfaction des clients (á=0,891),
qualité de services : avec trois sous-dimensions la convenance
(á=0,856), la fiabilité (á=0,860) et l'efficacité
de l'équipe de service (á=0,956), le produit des services
(á=0,749), la concurrence publicitaire (á=0,902), l'engagement du
client (á=0,839) et le switch involontaire (á=0,634).
Tellement qu'ils avaient l'approche binaire de mesure de
l'intention de switch, ils n'avaient pas purifié leur modèle et
ont trouvé que toutes les dimensions étaient fiables au moins
à 63,4% correspondant à la valeur du coefficient Alpha de
Cronbach de la dimension switch involontaire tandis qu'ici la même
dimension est fiable à 84,8%.
Les résultats de la régression logistique ont
montré que la réputation, la satisfaction des clients, la
qualité de services, l'engagement des clients, le jeune-âge et le
niveau d'éducation bas expliquaient l'intention de switch dans le
secteur bancaire Nouveau-Zélandais, respectivement pour des valeurs
associées à la probabilité de 0,1% ; 0,5% ;
0,2% ; 0,00% ; 0,00%, 4,2% et 0,00% toutes inférieures
à 5%.
La plus grande différence par rapport à cette
étude et la leur est du point de vue méthodologique. Grâce
à l'ACP, il a été à priori ultime de purifier et 6
dimensions ont été trouvées optimales.
Considérant les résultat de leur
étude201(*),
à l'instar des dimensions, l'âge et le niveau d'étude ont
expliqué significativement l'intention de switch. Ici sont
révélés d'autres aspects qui complètent leur
étude et prouvent que toutes les caractéristiques
sociodémographiques influencent l'intention de switch sauf le
genre : âge (2,83%<5%), état civil (0,00%<5%),
ancienneté (0,00%<5%), profession (0,00%<5%), niveau
d'étude (2,0%<5%). Une autre manière de procéder change
la donne en modifiant les paramètres ainsi que les fiabilités des
solutions optimales.
Enfin leur analyse reflète les
révélations suivantes202(*) dont certaines sont opposées à
celles présentées ici :
· L'effet marginal suggère qu'une diminution
unitaire du score d'engagement des clients entraîne une
probabilité estimée à 5,47% que les clients changent
d'institution ;
· La qualité de service a le deuxième
impact le plus élevé sur le comportement de commutation. Une
diminution unitaire du score de qualité de service entraîne une
probabilité estimée à 4,56% que les clients changent
d'institution ;
· Les changements marginaux de la probabilité de
réputation indiquent qu'une diminution unitaire du score de
réputation entraîne une probabilité estimée à
3,67% que les clients/membres changent d'institution. Ainsi, la
réputation est le troisième facteur le plus important contribuant
au changement d'institutions par les clients.
· Le quatrième facteur le plus important est la
satisfaction du client. Une diminution unitaire du score de satisfaction client
entraîne une probabilité estimée à 4,56% que les
clients changent d'institution ;
· La probabilité de changer augmente de 2,19% pour
les clients peu scolarisés, comme ceux qui ont un diplôme
primaire, une bourse ou une qualification professionnelle.
Ce chapitre a été d'une importance sans pareil,
elle a présenté, mesuré et discuté les
différentes variables construites dans cette étude. Les
données présentées et les résultats écrits
explicitent la quintessence de l'analyse.
CONCLUSION
Ce travail a porté sur
« l'appréciation des services et l'intention de
switch dans une Coopérative d'Épargne et de
Crédit : application aux membres de la COOPEC AKIBA
YETU ». Il a eu comme objectif principal de mesurer l'incidence de
l'appréciation des services sur le niveau de switch dans une institution
de Microfinance. De manière spécifique, ce travail a
cherché à appréhender l'impact de la qualité des
services sur l'intention de switch, l'influence de la qualité des
effets/impacts sur l'intention de switch et l'effet modérateur des
variables sociodémographiques sur le lien entre l'appréciation
des services et l'intention de switch.
Pour atteindre ces objectifs, une approche
méthodologique pragmatique a été admise. La collecte des
données a été réalisée par le questionnaire
d'enquête, outil principal. Tellement qu'il est élaboré
sous une échelle de Likert de taille 5, le traitement est fait
grâce à l'ACP pour mesurer les deux variables de base,
l'appréciation des services et l'intention de switch.
Après plusieurs procédés de purification,
huit dimensions sont optimales, à savoir 2 pour la première
variable et 6 pour la seconde et ont servi de base dans la mesure desdites
variables, les items à l'optimum ont formé des sous-ensembles
cohérents pour les mesurer avec des indices KMO tous satisfaisants
(0,819 et 876).
En effet, grâce à la démarche
utilisée, les résultats suivants ont été
obtenus :
i. Les membres de la COOPEC AKIBA YETU sont satisfaits par les
services que pour les effets/impacts que les services financiers leurs
produits, respectivement pour 3,780 et 3,725.
ii. Le score moyen pondéré est de 3,764 conduit
à un niveau d'appréciation des services de 37,643%. Par
intervalle de confiance à 95%, le niveau d'appréciation des
services est situé entre 36,49%et 38,79%. L'écart-type renseigne
sur la nature de la distribution des niveaux d'appréciation des membres
de la COOPEC AKIBA YETU, pour une valeur de 0,797 ; l'appréciation
des services n'est pas homogène, certains membres apprécient les
services à 29,673% pendant que d'autres vont à plus de 45,613%.
Et la majorité des membres de cette institution valorisent leur
appréciation à 37,13%.
iii. Pour l'intention de switch, le score moyen non
pondéré aux poids factoriels de chacune des dimensions optimales
est de 2,959. Après pondération, l'intention de switch est de
9,862% et situé, à 95% de confiance, entre 9,513% et 10,18%.
iv. Des valeurs associées à la
probabilité toutes supérieures à 0,05 soit 5%, la
Qualité des services et la Qualité des effets/impacts
n'expliquent pas significativement le niveau d'intention de switch pour les
membres de la COOPEC AKIBA YETU. Le coefficient négatif de la
Qualité des services, renseigne que la qualité des services
entretient une relation inverse avec l'intention de switch. Plus un membre est
satisfait de la qualité des services qui lui sont proposés, de
moins à moins il souhaite quitter l'institution, son turnover est de
moins à moins faible.
v. Sans effet modérateur, l'appréciation des
services n'influence pas significativement le niveau de switch. L'introduction
de l'effet modérateur de l'âge et l'ancienneté des membres
de la COOPEC AKIBA YETU a changé toute la donne et la relation devient
statistiquement significative (âge : P-value 0,0320 ;
ancienneté : P-value 0,000 et l'appréciation des
services : P-value 0,0416).
En définitive, lorsqu'un individu a
accédé au service financier d'une institution, les effets de cet
accès conduisent à la satisfaction ou non. Spécifiquement,
un client d'une institution financière qui a contracté
crédit pour renforcer ses activités, sera satisfait lors
qu'après avoir été en relation avec l'institution,
l'impact du crédit est significatif, les besoins sont atteints. En ce
sens, les services viennent rencontrer ses attentes, une satisfaction.
Il sied de noter que le niveau d'intention de switch par
rapport aux services offerts et les attentes/besoins des clients/membres reste
discutable, tellement que toutes les institutions de Microfinance de la ville
de Goma offrent les mêmes produits/services. Pour dire,
concrètement, qu'un membre ne peut envier quitter une institution et
estimer trouver de bons services ailleurs.
Pour clore ce travail, signalons conclusivement que la
sincérité scientifique oblige de ne pas prétendre avoir
épuisé toute l'analyse de l'appréciation des services et
l'intention de switch au sein d'une institution de Microfinance ni pour la
COOPEC AKIBA YETU, mais néanmoins, le présent travail a, tant
soit peu, contribué à la réflexion scientifique dans le
domaine de la Microfinance.
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
Annexe
01 Listes récapitulatives des lois et règlements régissant
le secteur de la Microfinance en République Démocratique du
Congo203(*)
1. Loi 15/003 du 12 Févier 2015 relative au
crédit-bail ;
2. Loi 002-2002 du 02 Février 2002 portant dispositions
applicables aux Coopératives d'Épargne et de
Crédit ;
3. Loi 003 du 02 Février 2002 relative à
l'activité et au contrôle des Établissements de
crédit ;
4. Loi 005-2002 du 07 Mai 2002 relative à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo ;
5. Loi 11-020 du 15 Septembre 2011 fixant les règles
relatives à la Microfinance en RDC ;
6. Recueil II des textes règlementaires des
Coopératives d'Épargne et de Crédit ainsi que des
Institutions de Microfinance ;
7. Instruction n°41 Aux coopératives
d'épargne et de crédit et aux institutions de Microfinance
relative aux conditions d'agrément, de modification des statuts ainsi
que des autres éléments ayant concouru à la
délivrance de l'agrément ;
8. Instruction aux établissements de crédit et
aux institutions de Microfinance n°37 relative aux services bancaires
offertes à titre gratuit ;
9. Instruction n°36 aux Établissements de
Crédit et Institutions de Microfinance relative à la
continuité des activités ;
10. Instruction n°29 relative aux agents
bancaires ;
11. Plan Comptable PCCI ;
12. Instruction n°002 relative aux normes prudentielles
des Coopératives d'Épargne et de Crédit ainsi que les
Institutions de Microfinance ;
13. Instruction n°003 aux Coopératives
d'Épargne et de Crédit ainsi qu'aux Institutions de
Microfinance relative à la classification et au provisionnement des
crédits ;
14. Instruction n°004 aux Coopératives
d'Épargne et de Crédit et Institutions de
Microfinance relative à l'utilisation du plan comptable ;
15. Instruction n°009 aux Coopératives
d'Épargne et de Crédit et aux Institutions de
Microfinance relative à la transmission des situations
périodiques ;
16. Instruction n°008 relative à l'organisation du
contrôle interne des Coopératives d'Épargne et de
Crédit et aux Institutions de Microfinance ;
17. Instruction n°010 relative à la fixation du
capital minimum des Institutions de Microfinance ;
18. Instruction n°007 aux Coopératives
d'Épargne et de Crédit et aux Institutions de
Microfinance relative à la gouvernance ;
19. Instruction n°0011 relative au fonctionnement d'une
faitière ;
20. Conditions d'agrément de société de
microcrédit 2018, Revue ;
21. Conditions d'agrément des Coopératives
d'Épargne et de Crédit revues ;
22. Conditions d'agrément des Coopératives
d'Épargne et de Crédit ;
23. Conditions d'agrément d'une entreprise de
microcrédit ;
24. Conditions d'agrément d'une société
de Microfinance ;
25. Conditions d'ouverture Agence COOPEC.
Annexe 2. Questionnaire d'enquête
Madame, Mademoiselle et Monsieur, Bonjour
Je suis étudiant à l'Université Libre de
Pays des Grands Lacs (ULPGL-Goma), en Faculté de Sciences
Économiques et de Gestion, option Microfinance et Banque. Dans la cadre
de mon mémoire de licence, je suis en train de travailler, sur
« l'appréciation des services et l'envie de quitter
(intention de switch) au sein de la COOPEC AKIBA YETU ».
Le présent questionnaire est composé des
questions toutes fermées, à l'instar des questions portant sur le
profil des répondants, établies sur une échelle de 5,
permettant de mesurer les variables clés de cette étude. Le
répondant coche dans la case entre 1 et 5 pour indiquer son niveau
d'appréhension et de vraisemblance argumentaires des items. Tout en
garantissant anonymat, je vous prie de bien vouloir donner vos propositions de
réponse pour les questions ici reprises.
Profil du répondant
Genre : 1) Masculin 2) Féminin
Age................
État civil : 1) Célibataire 2)
Marié 3) Séparé/divorcé 4) Veuf(ve)
Niveau d'étude : 1) Primaire 2) Secondaire 3)
Universitaire 4) Sans
Profession....................................
Depuis combien de temps êtes-vous client/membre de
l'institution.............................
Thème 1 Intention de switch
Sur une échelle de 5, par question posée,
complétez la case correspondant à votre d'accord ou de
désaccord par : 1) Pas du tout d'accord, 2) Pas d'accord, 3)
Neutre, 4) D'accord et 5) Totalement d'accord
N°
|
Items
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Dimension 1 : Prix
|
1
|
L'institution charge des frais élevés
|
61
|
98
|
21
|
16
|
6
|
2
|
L'institution charge un intérêt
élevé pour les prêts
|
74
|
73
|
33
|
23
|
26
|
3
|
L'institution charge un intérêt
élevé pour les hypothèques
|
38
|
75
|
32
|
25
|
32
|
4
|
L'institution fournie des taux d'intérêts faibles
sur les comptes d'épargnes
|
34
|
75
|
30
|
29
|
34
|
Dimension 2 : Réputation
|
1
|
L'institution n'est pas fiable
|
62
|
81
|
22
|
11
|
27
|
2
|
L'institution est indigne de confiance
|
68
|
89
|
21
|
6
|
18
|
3
|
L'institution est financièrement instable
|
72
|
83
|
22
|
14
|
11
|
Dimension 3 : Réponses à
l'échec du service
|
1
|
L'institution corrige lentement les erreurs
|
47
|
58
|
37
|
21
|
39
|
2
|
Le personnel de l'institution ne fait aucun effort
supplémentaire pour résoudre des problèmes
|
42
|
66
|
29
|
24
|
41
|
Dimension 4 : Satisfaction
client/membre
|
1
|
Je ne recommanderais pas l'institution à d'autres
|
52
|
55
|
30
|
22
|
43
|
2
|
Je n'étais pas satisfait de mon expérience
bancaire
|
34
|
63
|
32
|
21
|
42
|
3
|
Je ne resterai pas avec l'institution entant que
client/membre
|
52
|
61
|
16
|
28
|
45
|
Dimension 5 : Convenance et efficacité de
l'équipe de service
|
1
|
Les lieux de la branche de l'institution sont gênants
|
36
|
60
|
33
|
36
|
37
|
2
|
L'ouverture de l'institution est gênante
|
35
|
60
|
27
|
34
|
46
|
3
|
L'accès à des machines à caissier
automatique est impossible à ces jours
|
12
|
16
|
11
|
86
|
77
|
4
|
Mon compte bancaire est mal administré et
géré
|
73
|
79
|
16
|
16
|
18
|
5
|
L'institution fournie des services qui ne sont pas aussi
promis
|
59
|
73
|
24
|
14
|
32
|
6
|
L'institution n'informe pas les changements de services
|
77
|
64
|
34
|
15
|
12
|
7
|
Le personnel de l'institution est impoli, insolent et
violent
|
63
|
60
|
28
|
16
|
35
|
8
|
Le personnel de l'institution ne veut pas m'aider
|
44
|
65
|
23
|
26
|
44
|
9
|
Le personnel de l'institution est lent à fournir des
services
|
38
|
64
|
32
|
12
|
56
|
10
|
Le personnel de l'institution ne répond pas facilement
à mes requêtes et demandes
|
40
|
64
|
28
|
30
|
40
|
11
|
Le personnel de l'institution n'a pas la compétence
pour résoudre des problèmes
|
49
|
63
|
27
|
27
|
36
|
12
|
Le personnel de l'institution n'est pas professionnel
|
53
|
64
|
24
|
25
|
36
|
13
|
Le personnel de l'institution ne me fait sentir en
sécurité lorsque j'effectue des transactions
|
50
|
51
|
19
|
32
|
50
|
14
|
Le personnel de l'institution ne comprend pas mon besoin
spécifique
|
43
|
57
|
34
|
29
|
39
|
Dimension 6 : Produits des services
|
1
|
L'institution n'offre pas de vastes produits de service (par
exemple prêts, hypothèques, cartes de crédit)
|
34
|
72
|
29
|
33
|
44
|
2
|
Les produits de service offerts ne satisfont pas mes besoins
spécifiques
|
58
|
56
|
28
|
23
|
37
|
Dimension 7 : Concurrence publicitaire
|
1
|
La publicité d'autres institutions de la place stimule
mon intérêt à leurs produits
|
50
|
41
|
33
|
30
|
48
|
2
|
La publicité d'autres institutions m'éduquent
mieux sur le mode d'action de services
|
35
|
46
|
40
|
32
|
49
|
3
|
La publicité aide et rend les services des concurrents
plus pratiques et tangibles vis-à-vis de mes besoins
|
26
|
50
|
44
|
39
|
43
|
4
|
La publicité d'autres institutions est plus positive
avec des avantages bien élaborés et adaptés à mes
attentes
|
45
|
53
|
32
|
31
|
41
|
5
|
La publicité d'autres institutions ajoute de la valeur
à mes yeux pour ce qui est de la Microfinance
|
22
|
53
|
33
|
28
|
66
|
Dimension 8 : Engagement du
client/membre
|
1
|
Je suis très attaché à l'institution
|
5
|
20
|
22
|
69
|
86
|
2
|
Je veux rester un client/membre de l'institution
|
8
|
20
|
16
|
72
|
86
|
3
|
Je compte continuer une relation avec l'institution
|
9
|
18
|
10
|
73
|
92
|
Dimension 9 : Envie involontaire de quitter
l'institution (Switch involontaire)
|
1
|
J'abandonnerai cette institution si ses branches dans ma
région sont fermées
|
12
|
9
|
21
|
93
|
67
|
2
|
J'abandonnerai cette institution si elle
déménage dans un nouvel emplacement géographique
|
10
|
12
|
16
|
93
|
71
|
3
|
J'abandonnerai cette institution si je déménage
vers un nouvel emplacement géographique
|
8
|
14
|
13
|
72
|
95
|
Dimension 10 : Services offerts et besoins des
client/membres
|
1
|
J'aimerais quitter cette institution et aller dans une autre
institution offrant de meilleurs services
|
32
|
48
|
23
|
42
|
57
|
2
|
J'aimerais intensifier mes recherches pour avoir une meilleure
offre de services tant financiers que non financiers
|
77
|
31
|
25
|
38
|
31
|
3
|
J'aimerais aller dans une institution qui offre de services
variés et adaptés à mes besoins
|
18
|
40
|
35
|
51
|
58
|
4
|
L'institution développe à son sein des normes
qui ne vont de pair avec celles de ses client/membres
|
43
|
53
|
38
|
24
|
44
|
5
|
Les intentions et volontés des client/membres de
l'institution ne sont pas en adéquation avec son organisation
|
23
|
68
|
44
|
31
|
36
|
6
|
Les attentes de client/membres ne sont pas satisfaites, ils se
sentent toujours lésés dans tous les processus et le cheminement
de prise de décision
|
43
|
53
|
38
|
24
|
44
|
7
|
Il existe une grande disparité entre les besoins des
client/membres et les produits qui leur sont offerts
|
54
|
55
|
35
|
21
|
37
|
8
|
En adhérant à cette institution, j'avais
plusieurs attentes mais la réalité est de loin moins
concordante
|
47
|
56
|
37
|
33
|
29
|
9
|
Tellement que mes attentes n'ont été couvertes
par la réalité d'offre des services financiers, je souhaite
m'oriente ailleurs
|
36
|
58
|
43
|
22
|
43
|
10
|
Les relations nouées entre l'institution et bon nombre
de ses client/membres ne sont pas stables et durables
|
35
|
85
|
31
|
26
|
25
|
11
|
Je trouve les services proposés par l'institution moins
intéressants que ceux de ses principaux concurrents
|
57
|
59
|
33
|
18
|
35
|
12
|
Les atouts de l'institution ne correspondent guère aux
besoins et possibilités des client/membres
|
66
|
56
|
34
|
19
|
27
|
13
|
Les services proposés par l'institution ont un prix
élevé (taux d'intérêt pour les opérations de
crédit et de dépôts à terme)
|
41
|
67
|
42
|
26
|
26
|
14
|
Je ne suis pas satisfait, je préfère me diriger
ailleurs
|
35
|
80
|
42
|
14
|
31
|
15
|
Les produits proposés par l'institution ne sont de
bonne qualité considérant les apparences trop attirantes de
l'institution
|
60
|
61
|
42
|
21
|
18
|
16
|
Les produits offerts ne sont pas compatibles aux personnes
avancées en âge et moins instruites
|
49
|
50
|
35
|
32
|
26
|
17
|
Toutes les installations de l'institution sont
éloignées de mon domicile, je préfère me servir
à la plus proche
|
33
|
54
|
31
|
40
|
44
|
Thème 2 Appréciation des
services
Sur une échelle de 5, par question posée,
complétez la case correspondant à votre d'accord ou de
désaccord par : 1) Pas du tout d'accord, 2) Pas d'accord, 3)
Neutre, 4) D'accord et 5) Totalement d'accord.
N°
|
Items
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Dimension 1 : Qualités des
services
|
1
|
Toutes les modalités d'accès au service sont
simples et très adaptés à mes attentes (rapidité
d'octroi de crédit, ouverture de compte, accès au compte,
sécurité du compte)
|
14
|
30
|
23
|
91
|
44
|
2
|
Je supporte moins de coûts de transaction en
accédant aux services proposés par cette institution
|
16
|
53
|
20
|
61
|
52
|
3
|
Le taux d'intérêt que je supporte pour obtenir
crédit est acceptable
|
7
|
18
|
48
|
72
|
57
|
4
|
Les procédures de recouvrement sont moins
contraignantes
|
15
|
12
|
31
|
84
|
60
|
5
|
Je suis à l'aise, cette institution est souple dans
l'offre de services, il n'y a pas de long fil d'attente
|
17
|
13
|
19
|
86
|
67
|
6
|
Cette institution protège ses client/membres contre le
surendettement
|
12
|
15
|
50
|
75
|
50
|
7
|
Les services financiers (épargnes et crédits)
sont vraiment adaptés aux gagnepetits (moins riches)
|
14
|
15
|
38
|
85
|
50
|
8
|
Je me sens entre de bonnes mains lorsque j'effectue mes
transactions avec cette institution
|
7
|
16
|
26
|
82
|
71
|
9
|
L'institution m'accompagne en termes de conseil dans mes
activités
|
23
|
22
|
30
|
74
|
53
|
10
|
Mes plaintes sont traitées convenablement et je me sens
en famille
|
13
|
15
|
33
|
73
|
68
|
Dimension 2 : Qualité de l'information et
de la relation
|
1
|
Les contrats signés avec l'institution sont
transparents
|
14
|
10
|
38
|
75
|
65
|
2
|
Les taux d'intérêt sont clairement
définis
|
13
|
5
|
30
|
88
|
66
|
3
|
Les informations écrites et verbales sont claires
|
12
|
8
|
23
|
85
|
74
|
4
|
Je suis satisfait de la capacité d'écoute et de
conseil des chargés de la client/membre
|
11
|
9
|
20
|
116
|
46
|
5
|
Je suis satisfait de l'attitude du respect de la part des
chargés de la client/membre
|
13
|
6
|
21
|
108
|
54
|
Dimension 3 : Qualité des effets
(impacts)
|
1
|
Depuis que j'accède aux services de cette institution,
mon activité est devenue financièrement émergente
|
31
|
14
|
51
|
50
|
56
|
2
|
Les services offerts par l'institution me permettent
d'améliorer la situation de mes activités
|
14
|
17
|
56
|
55
|
60
|
3
|
Les services me permettent d'améliorer mes conditions
de vie et celles de ma famille
|
5
|
15
|
63
|
50
|
69
|
4
|
Les services me permettent de réaliser mes objectifs de
financement
|
13
|
18
|
30
|
79
|
62
|
Annexe 3. Liste des
tableaux/figures/schémas
Tableau n°1.1. Points communs et divergents
entre le crédit individuel et le crédit solidaire
12
Encadré n°1.1. Les besoins des pauvres
pour épargner
16
Figure n°1.2. Lien satisfaction et switch
35
Figure n°1.3. Lien satisfaction et
switch : la dérivée de la figure n°01
36
Encadré n°2.1. FFOM du secteur de la
Microfinance en RDC
53
Tableau n°2.1. Accès aux TIC dans le
monde, en Afrique subsaharienne, centrale et occidentale (données de
2016)
72
Tableau n°2.2. Évolution des effectifs des membres
de la COOPEC AKIBA YETU............81
Graphique n°2.1. Accès aux TIC dans le
monde, en Afrique subsaharienne, centrale et occidentale
73
Encadré n°2.2. Quelques
opportunités de la finance digitale
74
Graphique n°2.2. Évolution des effectifs
des institutions de Microfinance en ville de Goma
85
Tableau n°3.1. Spécification du choix de
test statistique
95
Tableau n°3.2. Statistiques descriptives
relatives à l'âge et à l'ancienneté des membres
(années)
101
Tableau n°3.4.1. Solution optimale de l'analyse
factorielle de l'appréciation des services : KMO et test de
Bartlett
103
Tableau n°3.4.2. Structure factorielle
après rotation : appréciation des services
103
Tableau n°3.4.3. Statistiques descriptives
relatives à l'appréciation des services
104
Tableau n°3.4.4. Statistiques descriptives
relatives aux dimensions optimales de l'appréciation des services
104
Tableau n°3.4.5. Calcul du niveau
d'appréciation des services relatif aux dimensions optimales
105
Tableau n°3.6.1 Solution optimale de l'analyse
factorielle de l'intention de switch : KMO et test de Bartlett
106
Tableau n°3.6.2. Structure factorielle
après rotation : intention de switch
107
Tableau n°3.7.1. Statistiques descriptives
relatives à l'intention de switch
109
Tableau n°3.7.2 Statistiques descriptives
relatives aux dimensions optimales de l'intention de switch
110
Tableau n°3.7.3. Calcul du niveau d'intention
de switch
111
Tableau n°3.8.1. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
statistiques descriptives
111
Tableau n°3.8.2. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
112
Tableau n°3.8.3. Le genre face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
113
Tableau n°3.8.4. Le niveau d'étude face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : statistiques descriptives
114
Tableau n°3.8.5. Le niveau d'étude face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : test d'homogénéité des variances
114
Tableau n°3.8.6. Le niveau d'étude face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : analyse de la variance
115
Tableau n°3.8.7. La profession face à
l'appréciation des services et à l'intention de switch :
test d'homogénéité des variances
115
Tableau n°3.8.8. Les catégories
professionnelles face à l'appréciation des services et à
l'intention de switch : analyse de la variance
116
Tableau n°3.8.9. L'état civil face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : analyse de la variance
116
Tableau n°3.8.10. L'état civil face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : test d'homogénéité des variances
117
Tableau n°3.8.11. L'état civil face
à l'appréciation des services et à l'intention de
switch : analyse de la variance
117
Tableau n°3.8.12. Intention de switch :
régression linéaire à deux variables indépendantes
(âge et ancienneté)
118
Graphique n°3.1. Confrontation
appréciation et intention de switch : analyse graphique
119
Tableau n°3.9.1. Influence des dimensions
optimales de l'appréciation des services sur le niveau de switch :
régression linéaire sans effet modérateur
120
Tableau n°3.9.2. Influence de
l'appréciation des services sur le niveau de switch :
régression linéaire sans effet modérateur
121
Graphique n°3.2. Appréciation des
services et intention de switch : analyse graphique
122
Tableau n°3.9.3. Influence de
l'appréciation des services sur le niveau de switch :
régression linéaire avec effet modérateur
123
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE
I
DÉDICACE
II
REMERCIEMENT
III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
IV
RÉSUMÉ
V
INTRODUCTION
1
PROBLÉMATIQUE
1
HYPOTHÈSE
4
MÉTHODOLOGIE
5
OBJECTIFS DU TRAVAIL
6
DÉLIMITATION DU TRAVAIL
7
PLAN DU TRAVAIL
7
CHAPITRE PREMIER :
GÉNÉRALITÉS SUR LES SERVICES ET LE SWITCH DANS LE SECTEUR
DE MICROFINANCE
8
I.1. LES SERVICES EN MICROFINANCE
8
I.1.1. Définition
8
I.1.2. Quelques services financiers
9
I.1.3. Les services non financiers
21
I.2.3. L'offre des services financiers et non
financiers
23
I.2. L'INTENTION DE SWITCH DANS LE SECTEUR DE
MICROFINANCE
24
I.2.1. Considération théorique
24
I.2.2. Quelques indicateurs de l'intention de
switch
26
I.2.3. Lien satisfaction et switch
35
I.2.4. De l'appropriation d'une institution
financière par ses clients/membres
36
I.3. L'APPRÉCIATION ET SATISFACTION EN
MICROFINANCE
38
I.3.1. La satisfaction en Microfinance
39
I.3.2. Relation Rétention-Satisfaction
dans une institution de Microfinance
42
I.3.3. Approche SERVQUAL : du Marketing
à la Microfinance
44
CHAPITRE DEUXIÈME : MICROFINANCE EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET EN VILLE DE GOMA
48
II.1. LA MICROFINANCE EN RDC : LE CADRE
LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE ET LA POLITIQUE ET STRATÉGIE DE
MICROFINANCE
48
II.1.1. La Microfinance en RDC
48
II.1.2. Présentation de la politique et
stratégie nationale de Microfinance en RDC
54
II.1.3. Cadre légal et
règlementaire
58
II.1.4. Acteurs du secteur financier
65
II.2. LA MICROFINANCE EN VILLE DE GOMA
70
II.2.1. L'offre est-elle vraiment adaptée
à la demande ?
70
II2.2. Finance digitale, une pression sur la
ville de Goma
71
II.2.3. Analyse critique de la Microfinance, une
finance de proximité
77
II.2.4. Quelques chiffres sur la Microfinance en
Ville de Goma
82
CHAPITRE TROISIÈME : APPRÉCIATION
DES SERVICES ET INTENTION DE SWITCH AU SEIN DE LA COOPEC AKIBA YETU :
MESURE ET ANALYSE
89
III.1. CADRE MÉTHODOLOGIQUE
89
III.1.1. Outil de collecte des
données : questionnaire d'enquête
89
III.1.2. Population et
échantillonnage
91
III.1.3. Technique de dépouillement et de
traitement des données
92
III.1.4. Mesure des variables
98
III.1.5. Rôle modérateur des
variables sociodémographiques : complément d'une
régression linéaire
99
III.2. PRÉSENTATION DES DONNÉES
100
III.2.1. Profil des répondants :
identification des caractéristiques sociodémographiques
100
III.2.2. Appréciation des services :
présentation des données de l'analyse factorielle
102
III.2.3. Intention de switch : l'analyse
approfondie et la présentation des données de l'analyse
factorielle
105
III.2.4. Analyse de l'appréciation des
services et de l'intention de switch par rapport aux caractéristiques
sociodémographiques
111
III.2.5. Appréciation des services et de
l'intention de switch : présentation graphique
119
III.3. ANALYSE ET DISCUSSION DES
RÉSULTATS
120
III.3.1. Vérification des
hypothèses
120
III.3.2. Discussion des résultats :
confrontation des résultats à la littérature empirique
124
CONCLUSION
130
BIBLIOGRAPHIE
132
ANNEXES
A
LISTE DES TABLEAUX/FIGURES/SCHÉMAS
F
TABLE DES MATIÈRES
H
* 1 J. ATTALI, « Les
nouveaux visages de la Microfinance en Afrique », in Revue
d'économie financière, n°116, 2014/4, pp.243-258.
* 2 Le MIX MARKET est un
organisme sans but lucratif agissant entant que fournisseur d'informations
portant sur le secteur de la Microfinance. Créé en juin 2002, en
tant qu'organisme privé à but non lucratif, le MIX (Microfinance
Information eXchange) vise à promouvoir l'échange d'informations
au sein du secteur de la Microfinance. La mission du MIX est d'aider à
construire un marché de la Microfinance en offrant des services de
collecte de données, des outils de suivi de performance et de
comparaisons sectorielles (benchmarking), ainsi que des services d'information
spécialisés. Le MIX est le fruit d'un partenariat entre CGAP (Le
Groupe Consultatif pour Assister les Pauvres), la Fondation Citigroup, la
Fondation Deutsche Bank Americas, l'Open Society Institute (OSI), la Fondation
Rockdale, ainsi que d'autres fondations privées. CGAP gère et
fournit un soutien stratégique au MIX pendant ses trois premières
années. Disponible sur
https://www.microfinancegatexay.org
consulté le
04/02/2020 à 11.22.
* 3 J. ATTALI,
Op.Cit., pp243-258.
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* 22Définition
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».
* 23Les clients ou
bénéficiaires de microcrédit sont des micro-entrepreneurs
ou des petits commerçants qui n'ont pas accès au système
bancaire classique.
* 24 S. BOYÉ et al.,
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de cette époque Faustin BIRINDWA avait initié une réforme
monétaire. Une nouvelle monnaie le « Nouveau
Zaïre » remplace le « Zaïre ». 1
nouveau Zaïre valait 3 millions de Zaïre avec pour conséquence
une hausse excessive des prix suite à la rareté des petites
coupures.
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MBAKUL'IRAH, Création, organisation et gestion des IMF, cours
inédit, deuxième année de Licence, Microfinance et Banque,
FASEG, ULPGL-Goma, 2019-2020.
* 134 B. KAMBALE
MBAKUL'IRAH, Création, organisation et gestion des IMF, cours
inédit, deuxième année de Licence, Microfinance et Banque,
FASEG, ULPGL-Goma, 2019-2020.
* 135 J. NEKA MBASA,
Op.Cit., pp.56-57.
* 136 Dans une banque, le
montant du microcrédit est beaucoup plus élevé (minimum
200$) que dans une COOPEC (minimum 20$). Dans le passé, les banques
commerciales n'octroyaient pas un montant aussi faible en crédit.
* 137 BCC, Rapport
d'activités de la Microfinance 2012, Kinshasa, RDC, 2013.
* 138 Une Mutuelle de
Solidarité (MUSO) est un regroupement des personnes, qui décident
de mettre en commun leurs cotisations dans le but d'octroyer des
crédits. L'idéal ici est l'entraide et la solidarité. Elle
est à la croisée entre la Microfinance institutionnelle (COOPEC)
et la finance informelle (tontine). Généralement, la mise en
place d'une MUSO est appuyée par une ONG de développement afin
d'améliorer la situation économique des ménages. En RDC,
les MUSO sont considérées comme structures informelles et par
conséquent n'ont pas un statut légal.
* 139 J. NEKA MBASA,
Op.Cit., pp.58-64.
* 140 I. GUERIN et al.,
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* 151 Agence
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BÉDÉCARRATS, La Microfinance entre utilité sociale et
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* 165 Un membre inactif est
celui qui, pour une durée de 6 mois, n'a noué aucune relation
avec l'institution. Pour des raisons connues ou peu mal connues, 6 mois
après, la COOPEC AKIBA YETU le prend d'inactif. Pour la COOPEC
même si un membre devenait inactif, il continuera à figurer dans
le livre de l'institution, il ne sera pas radié.
* 166 Rapports annuels
Coopérative d'Épargne et de Crédit AKIBA YETU, 2014
à 2019.
* 167 Rapports (2010-2018)
de la Banque Centrale du Congo sur les activités de la Microfinance en
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* 180 M. CARRICANO et F.
POUJOL, Op.Cit., p.108.
* 181 MANOVA :
développement d'analyse de variance multivariée, utilisé
spécifiquement pour mettre en relation plusieurs variables
dépendantes quantitatives et plusieurs variables indépendantes
quantitatives.
* 182 ANCOVA :
développement d'analyse de la covariance, utilisé
particulièrement lors d'une étude de la significativité de
la relation entre une variable dépendante quantitative et plusieurs
variables indépendantes mixtes.
* 183 MANCOVA :
développement d'analyse de covariance multivariée, utilisé
lors d'une relation entre plusieurs variables dépendantes quantitatives
et plusieurs variables indépendantes mixtes.
* 184 E. BALEMBA KANYURI,
Satisfaction des employés, satisfaction et rétention des
clients/membres et performance perçue. Études empiriques sur les
IMFs du Kivu en RDC, Thèse de doctorat, Sciences économiques
et gestion, Université de Mons, Belgique, 2014-2015, pp.71-72.
* 185 Idem, pp.71-72.
* 186Ibidem, p.72.
* 187E. BALEMBA KANYURI,
Op.Cit., p.75.
* 188 M. LABIE et T.
MONTALIEU, Op.Cit.,2019/01, pp07-12.
* 189C. LE PICARD DUCROUX,
Op.Cit., pp.1-4.
* 190R. BINDU BULEBE,
Op.Cit., 2013.
* 191 E. BALEMBA KANYURI,
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* 192 E. AIME II EKONNE,
Op.Cit., pp.8-9.
* 193 D. HULME,
OP.Cit., p.2.
* 194E. AIME II EKONNE,
Op.Cit., pp8-9.
* 195 D. TCHINGANBE,
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* 196Idem, p.137.
* 197Ibidem,p.165.
* 198E. BALEMBA KANYURI,
Op.cit., pp.71-72.
* 199 Idem, p.75.
* 200M. CLEMES et al.,
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* 203 BCC Microfinance,
disponible sur Microfinance.bcc/regelementationconsulté le
28/03/2020 à 12.46.
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