IX) Conclusion
Lorsque j'ai été confrontée à la
violence d'un patient au début de ma formation d'infirmière, j'ai
été interpellée par cette violence qui me paraissait
à ce moment là être totalement injustifiée. Au fur
et à mesure que j'ai évolué dans la formation, je me suis
rendu compte que la violence était à l'hôpital
présente partout. La situation que j'avais vécue en début
de formation n'était alors pas un cas isolé. Je savais alors
qu'en tant que future professionnelle de santé, je devrai apprendre
m'adapter aux réactions de violences dont pourront faire preuve certains
patients. La volonté de me questionner et de porter une réflexion
sur un sujet qui est d'actualité dans les services de soins, et au quel
j'ai été confronté a été le point de
départ de mon travail de fin d'étude.
Après avoir rédigé la situation qui a
donné le point de départ de ce travail de fin d'étude,
j'ai pu en tiré un questionnement. Et c'est de ce questionnement qu'a pu
être rédigée ma question de départ. J'ai voulu
rechercher en quoi la violence peut avoir un impact sur la relation entre un
soignant et un soigné. J'ai pour commencé effectuer des lectures
théoriques, afin d'étayer un cadre conceptuel. A la suite de cela
j'ai rédigé un questionnaire que j'ai utilisé lorsque j'ai
réalisé auprès de quatre infirmières, des
entretiens semi-directifs. Par ces entretiens j'ai souhaité
confronté la théorie découvert dans mes lectures avec les
idées des infirmiers dans les services de soins. J'ai
réalisé mes entretiens volontairement dans des lieux
différents à savoir, les urgences, un service de psychiatrie sous
contraintes, un service de soins de suite et de rééducation et un
EHPAD. Cela m'a permis de questionner des infirmières exerçant
dans des milieux différents et ne travaillant pas pour le même
type de patient. La durée de prise en soins n'est pas la même, les
patients n'ont pas les mêmes pathologies etc. C'est parce que le travail
de l'infirmière a des particularités spécifiques à
chacun de ces quatre lieux que j'ai trouvé pertinent de questionner
alors ces quatre infirmières. Les réponses ont été
à mon sens riches car la violence pouvant se trouver dans tout service
de soins qu'importe où exerce l'infirmière, elle devra s'y
adapter pour garantir la meilleure prise en soins possible du patient.
L'analyse de la confrontation entre le cadre conceptuel et
les résultats de mon étude de terrain m'a montré que la
violence est un concept qui est perçu parfois totalement
différemment d'un individu à l'autre. Sa capacité à
y faire face, son état d'esprit, son seuil de tolérance etc.
permettent de vivre la violence de manière singulière. J'ai pu
remarquer que parfois la violence est source de distance entre le soignant et
le patient. La victime de cette violence, se méfie, à parfois
perdu confiance en l'autre et s'attend toujours à ce que la situation
puisse se reproduire. La violence est source de peur, de colère,
d'agacement, ou d'incompréhension. Bien souvent elle questionne. Le
soignant veut alors comprendre pourquoi. Pourquoi le patient qu'il prend en
soins à réagit si violemment ? Le soignant cherche alors
à donner la parole à son patient pour lui permettre d'être
entendu autrement que dans la violence. Mais, parfois la violence est une
réelle source de difficulté pour le soignant qui est humain avant
tout. De mécanismes de défenses peuvent se mettre en place,
Des stratégies de coping peuvent être
utilisées. Le soignant peut fuir face à la situation, peut
devenir lui-même agressif, utiliser le silence, ou encore l'humour.
Ainsi, j'ai compris que la gestion de la violence n'a pas de
mode d'emploi prédéfini, il y a des outils mais ils sont à
adapter à chaque situation, à chaque individu. L'utilisation de
l'humour pour se décharger des difficultés qu'à entrainer
la violence pour le soignant est interpellant. Et en même temps, c'est
une manière de s'adapter à la situation qui a été
quelque chose de déboussolant. Je pense alors que cela pourrait
être le départ d'un nouveau travail de recherche. Je suis donc
arrivée à l'interrogation suivante ; en quoi l'humour du
soignant permet-il de dépasser les conséquences de la violence
pour permettre le maintientde la relation soignant-soigné
initiale ?
Résumé
La violence des patients est une réalité
visible dans tous services de soins confondus. Pour certains soignants elle est
presque quotidienne. Et pourtant ils doivent s'adapter à ces
comportements parfois réellement déstabilisants pour eux. Cela
permet alors de se demander en quoi la violence peut-elle avoir un impact sur
la relation soignant-soigné ?
Mon travail de fin d'étude, permet alors mettre en
lumière les connaissances actuelles en termes de violence, à
savoir ce qu'elle signifie, ce qu'elle peut exprimer, ce qu'elle engendre, et
ce qui peut être mis en place face à cela dans les
établissements de santé etc. Ce travail permet alors de porter
une réflexion sur les pratiques mises en place dans le contexte de la
relation de soignant-soigné.
Pour cela, j'airéaliséquatre entretiens
semi-directifs auprès de quatre infirmières exerçants dans
différents services de soins. La différence des lieux d'exercice
permet d'obtenir des réponses diversifiées et avec parfois des
points de vue différent, cela permet d'enrichir la réflexion.
La confrontation avec mes lectures théoriques et les
résultats de mes entretiens, m'a permis de découvrir des
éléments nouveaux que je n'avais pas envisagés au
début de mon travail. J'ai pu ainsi, porter une réflexion sur les
facteurs favorisants la survenue de la violence, les réactions face
à cela mais aussi sur les conséquences de cette violence à
différents niveau de la prise en soins. Cela m'a permis de mieux
comprendre ce que veut dire, la violence et tout ce qu'elle engendre, à
l'hôpital. L'enrichissement de la réflexion m'a fait
découvrir un élément qui m'a surprise autant que
questionner. L'utilisation de l'humour pour outrepasser les impacts de la
violence et maintenir la relation soignant-soigné initiale. Cet
élément nouveau permet alors d'ouvrir mon travail de recherche
vers une autre direction.
Mots clefs : Violence, relation, adaptation,
répercussions.
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