INTRODUCTION
Le paludisme est une erythrocytopathie due à un
hématozoaire, du genre plasmodium, transmis par la piqure d'un
moustique, l'anophèle femelle(1) (2) (3).
Elle constitue la principale cause de mortalité de
l'enfant âgé de moins de cinq ans dans le monde (1) (4),
principalement en Afrique subsaharienne (5), entre autre en République
Démocratique du Congo(6)
Cette forte mortalité est principalement imputable
à l'espèce P. falciparum responsable des formes gravesplus
fréquentes chez les enfants de moins de cinq ans dont la
prémunition est encore non effective(7) (8). Les formes cliniques
simples de la maladie sont moins mortelles.
La prise en charge du paludisme grave chez l'enfant est
assurée par les antipaludéens en injectable notamment
l'artésunate, l'Artéméther et la quinine (9)
1. PROBLEMATIQUE
Le paludisme est un véritable défi sanitaire
mondial, principalement dans le pays en voie de développement. En 2017
l'OMS estime à 219 millions de personnes qui en sont tombés
malade avec 435.000 décès. 85% de ces malades étaient des
enfants âgés de moins de cinq ans vivant en Afrique subsaharienne.
(10)
En Occident, le paludisme a été presque
éradiqué. Cependant il existe le paludisme d'importation
favorisé par l'essor de déplacements intercontinentaux. .En
France par exemple, la majorité de cas des paludismes sont dus au P.
falciparum et dans 80% des cas, en provenance de l'Afrique subsaharienne selon
le centre national français de référence du paludisme
(4).
En Amérique du Sud, en Asie, et certaines parties de
l'Océanie, le paludisme y est toujoursendémique. Selon l'OMS, en
2017 le P. falciparum est à l'origine de 62,5% de cas dans les
régions de l'Asie et le P. vivax est à 71,9% de cas dans les
régions sud-américaines. (11)
L'Afrique subsaharienne demeure le réservoir mondial du
paludisme. Ce dernier constitue l'un des pires fléaux en sante publique
et, un lourd problème au développement. 80% de morts du a la
malaria survient en Afrique subsaharienne, principalement chez les jeunes
enfants, en tuant un enfant toutes les 30 secondes (16). Selon l'OMS, le
paludisme a tué 285.000 enfants avant qu'ils n'atteignent leur
anniversaire de 5ansen 2016. (12).
Le paludisme est reconnu comme une maladie répandue en
R.D.C. malgré les efforts de progrès réalisés dans
sa lutte. Les enfants de moins de cinq ans représentent l'un des groupes
les plus vénérablement touchés par le paludisme car selon
le rapport annuel 2015 produit par le programme national de lutte contre le
paludisme en R.D.C. (P.N.L.P.), il y a eu 12.186.639 cas de paludismes avec
34054 de décès dont 87% des enfants à moins de 5
ans.(13).
Au Sud-Kivu, la division provinciale de la sante évoque
qu'en 2016,1.241.679 cas des paludismes ont été
enregistré avec 100.000 décès et dans le premier trimestre
de 2017,102.077 cas avec 43 décès avait été
enregistré chez les enfants (14)
Ainsi, devant cette forte morbi-mortalité du paludisme
chez les enfants dans notre pays, et particulièrement dans la province
du Sud Kivu, nous avons trouvé utile de réaliser cette
étude nommée « aspectépidémiologique,
clinique et thérapeutique du paludisme chez l'enfant de moins de cinq
ansau sein du service de pédiatrie à l' H.G.R.B. durant
l'année 2018» ayant pour objectif global d'enrichir la
littérature scientifique des données en rapport avec le paludisme
pour renforcer la riposte thérapeutique et préventive contre ce
grand fléau sanitaire.
Plus spécifiquement, nous essayerons :
- Définir les profils épidémiologiques du
paludisme à l'HGRB,
- Déterminer les modalités évolutives lors
de la prise en charge du paludisme,
- Définir les signes et symptômes qui concourent au
diagnostic du paludisme,
- Déterminer les schémas de prise en charge du
paludisme chez l'enfant.
Eu égard à ce qui précède, certaines
préoccupation nous ont poussé à poser quelques questions,
dont :
- quel est le profil épidémiologique des enfants
atteints du paludisme ?
- quel sont les modalités évolutives ?
- quels sont les signes et symptômes les plus
fréquemment présentés par des enfants hospitalisés
pour paludisme?
- quel est le schéma de prise en charge du paludisme chez
l'enfant adopté à l' H.G.R.B ?
Nous avons émis comme hypothèses :
- la zone de provenance et la saison pluvieuse seraient plus
associés à la survenue du paludisme,
- les modalités évolutives seraient plus
marquées par la guérison,
- la fièvre serait le principalmotif conduisant à
la consultation,
- l'Artesunate injectable serait le traitement le plus
utilisé en cas de paludisme grave chez l'enfant au sein de l'H.G.R.B.
2. INTERET DU TRAVAIL
Tenant compte des dégâts causés par le
paludisme chez les enfants dans nos contrées, et les conséquences
désastreuses au développement qu'il génère dans
notre pays, les données présentées par cette étude
trouveront, nous l'espérons bien, une place dans la littérature
scientifique afin que quiconque voudra lutter efficacement contre ce grand
fléau pédiatrique en fasse usage.
|