2.2.3.1- Le compost
Le compostage est un procédé biologique
(microbien) de conversion et de valorisation des matières organiques
(déchets organiques d'origine biologique...) en un produit
stabilisé, hygiénique, riche en composés humiques, le
compost. Ou encore, c'est une opération qui consiste à
dégrader, dans des conditions contrôlées, des
déchets organiques en présence de l'oxygène de l'air.
(INIA, 2006)
2.2.3.2- Généralités sur le
compostage
Le compostage est une technique très employée
depuis l'antiquité par les agriculteurs et jardiniers dans le but
d'obtenir des engrais organiques à partir des résidus animaux et
végétaux. Golueke cité par INIA le qualifie comme l'un des
plus anciens arts agricoles.
L'opinion générale accepte que ce fût en
chine où a commencé l'utilisation de cette technique pour la
première fois. Cependant, L'intérêt pour le compostage dans
le monde débuta en occident suite au voyage en chine du prof F.H.King du
département d'agriculture des USA. Mr Albert Haward fut le
1er a considéré les écrits de King et a
établi une méthode rationnelle de compostage (Méthode
Indore) qui donna de très bons résultats avec les résidus
animaux et végétaux avec une main d'oeuvre bon marché. Peu
à peu, la méthode d'Indore s'intensifia et donnait plus de
résultats avec les résidus animaux et végétaux. Ce
qui prouvait que le
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compostage est donc une méthode de revalorisation des
résidus et que le produit final est un engrais organique naturel
(Compost), qui est entre autre un stimulant de croissance
végétale et une matière organique intervenant dans
l'aération du sol. (Ibid.)
2.2.3.3- Le processus
Le processus de compostage comporte deux
phénomènes qui se succèdent. Le premier (Phase
Thermophile) à haute température (30 à 70 °C); le
deuxième (Phase mésophile) à température plus ou
moins basse (15 à 30 °C). Il conduit à la biosynthèse
de la matière organique bien décomposée contenant de
l'humus et des substances nutritives. C'est ceci que nous appelons compost
(Opcit.).
Le phénomène est expliqué par
l'équation :
Matière organique +Microorganismes+oxygène = Humus
(Compost) + Eau+ Dioxyde de carbone
2.2.3.4- Les paramètres qui interviennent
Étant donné que les principaux responsables du
processus de compostage sont les
microorganismes, il faut qu'ils soient en conditions favorables
pour travailler le mieux possible,
car la rapidité du processus de compostage dépend
de tous les facteurs qui limiteraient la
croissance (multiplication) du nombre de ces microbes. Que ce
soit des facteurs physiques,
chimiques et biologiques .Tels que :
? Température
? Air (Aération)
? Humidité
? Le taux de l'acidité (pH)
? La balance des nutriments
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Température
La température dans le processus de compostage est
à la foi cause et effet. Elle est un effet quand, son
élévation donne l'accumulation de chaleur
générée par les microorganismes engagés dans le
processus. Elle est cause parce qu'elle détermine le type
d'activité microbienne à chaque moment. C'est le paramètre
le plus important à considérer dans le processus de compostage
(Ibid.).
Aération
Ce facteur est très important car le compostage est un
processus aérobie. Le processus requiert une quantité acceptable
d'oxygène donc, une bonne aération, soit 50 % environ.
L'anaérobiose commence lorsque le taux d'oxygène du tas est bas,
soit moins de 10 %. Diverses techniques permettent de rétablir
l'aérobiose, comme le tournage (Brassage) du matériel,
l'agitation du matériel et aussi par des méthodes de ventilation
qui favorisent l'entrée de l'air de façon artificielle
(Ibid.).
Humidité
Les microorganismes nécessitent une quantité
d'eau pour leur métabolisme. L'eau est nécessaire dans le
transport des aliments pour les microorganismes. L'aération et
l'humidité sont deux paramètres importants liés du
processus de compostage car, un excès d'eau diminue la quantité
d'air disponible dans le volume de compost. La chaleur libérée
par l'activité des microorganismes provoque l'évaporation d'une
grande quantité d'eau (Ibid.).
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pH
Généralement le pH comme paramètre
chimique du processus influence grandement le compostage. Les matières
à composter doivent présenter un pH compris entre 5 et 7,
c'est-à-dire dans des limites acceptables. Le pH a une influence sur la
matière à composter, elle s'abaisse pendant les premiers jours et
remonte ensuite pour devenir neutre ou légèrement alcalin. En
général, les champignons tolèrent un pH Compris entre 5 et
8 alors que les bactéries n'ont qu'une marge de 6 à 7.5
(Ibid.).
Éléments nutritifs
Le carbone est très important car, la consommation du
carbone organique par la microflore libère une grande
quantité de CO2 ce qui prouve son rôle dans la
respiration microbienne. La diminution progressive de la teneur en carbone du
milieu a pour conséquence une diminution sensible de la valeur du
rapport C/N, alors que ce rapport est très important dans le compostage.
En effet l'azote fixé dans les protéines microbiennes, reste dans
la masse du compost (sauf pertes éventuelles par dégagement
d'ammoniac).
Un rapport C/N trop faible (inférieur à 15)
conduit à des pertes d'azote ; un C/N trop élevé
ralentit la décomposition. La quantité d'azote à
ajouter est difficile à estimer car il faut tenir compte du taux de
fermentation du carbone. Selon le degré de fermentescibilité du
carbone composant les résidus, on considérera comme favorable un
rapport C/N de 25 à 50 en fin de maturation.
Le phosphore est essentiel aux réactions
énergétiques des micro-organismes (Adénosine
Triphosphate). Il entre aussi dans la composition de nombreuses autres
macromolécules. Un
15
rapport C/P de la matière à composter de 5:1 et
20:1 conduit à une dégradation plus rapide de la matière
organique et à une plus grande production d'humus (Ibid.).
Autres éléments
minéraux
Les microorganismes nécessitent autres
éléments tels que : Potassium, Magnésium, Soufre,
calcium et divers oligoéléments. Les matières
à composter doivent être considérées comme un milieu
de culture pour microbes, où le facteur limitant ne peut être que
le carbone assimilable et non un autre constituant du milieu. Ces
éléments sont en général présents en
quantité suffisante dans les matières organiques à
composter. C'est le cas de la bagasse, du chaume de bananier et des
déjections de boeufs (Ibid.).
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