Mai 2010
Université
Chrétienne du Nord
d'Haïti
UCNH
Faculté d'Agronomie
Étude comparative de trois (3) techniques de
compostage appliquées en milieu paysan haïtien, cas de la
commune de la Plaine du Nord
Travail de fin d'études préparé par :
MERCIUS Soniel
Pour l'obtention du titre de licencié en
agronomie Sous la direction de l'ingénieur Agronome MUSEAU
Hérauld
II
Remerciements
Si pour certains la reconnaissance est une
lâcheté, pour d'autres, c'est un moyen d'exprimer sa gratitude.
Ainsi, Ce travail de recherche ne saurait réaliser sans l'apport d'un
ensemble de personne dont à risque de ne pas oublier quelques noms, je
me tache de citer quelques-uns.
Tout d'abord, je veux remercier le Dieu
créateur pour la connaissance et la capacité qu'il
instaure en moi pour bien appréhender les choses enseignées en
classe afin d'effectuer ce travail de recherche. Ensuite, Je remercie ma
mère Bernadette LUCIEN et ma tante Locianie JOSEPH pour leurs apports
à ma formation toute entière. Je remercie l'Ingénieur
Agronome Hérauld MUSEAU, coordonnateur du bureau régional Nord de
VETERIMED pour avoir dirigé ce travail avec patience et
professionnalisme. Je remercie aussi l'Agronome Guy MATHIEU, professeur de
mémoire de la FAUCNH pour ses multiples conseils et corrections.
Remerciement à l'Organisation de développement et d'Encadrement
Social (ODES) pour son support.
Remerciements aux membres du Décanat de la FAUCNH et
à tous les professeurs de ladite faculté spécialement le
doyen Ing.Agr ROBERT Brunet, le vice doyen Agr MESIDOR Alix, le
secrétaire Agr ALEXANDRE Wilkins, aux éminents professeurs :
Ing.Agr FIRMIN Enoch, Ing.Agr CADET Joseph Henri-Claude, Dr LAURENT
Dénaud, Ing.Agr HECTOR Fabien, Ing.Agr LAWSON Mickael, Ing.Agr PROSPER
Remi, Ing.Agr COLAS Adrien, Ing.Agr CHARLES Manigat Youmesha, Professeur PERVIL
Ronel etc.
Remerciements aux camarades de promotion 2005-2010
spécialement à mes associés OCEAN Brodler, DEROSIER
Rolande, DEROSIN Genève, TOVAR M. Rodolphe, JEROME Gésner,
CHARLES Jomanas, LINDOR Jean Harald, PROPHETE Lesly, MESAMOURS
III
Eddysson, CADET Jean Junior. Aux étudiants de l'UCNH en
général et de la Faculté d'agronomie en particulier
spécialement LAURENT Cliford, LOUIS Antony Wisny, JEAN BAPTISTE Azer
Junior, CHARLES Héber, DUPUY Cénel, JULMEUS Lucien, JEAN JACQUES
Rose-Myrlène, FLOREAL Roudelande, FRERE James, PIERRE Carole,
Dorzéna Géniel etc.
Je veux d'une façon très spéciale
remercier les agronomes ANDRE Willy, FIRMIN Livingston, VINCENT Rodemond,
VALBRUN E. Lunick, NOEL Fénaire, JOSEPH Patrick, ALEXIS Marco. Enfin,
mes remerciements à JEAN Erick Joseph, Jocenel ROMELUS, NOEL Allan,
FRANÇOIS Sidouane.
iv
Dédicaces
? Ce mémoire est d'abord dédié d'une
façon très spéciale à Dieu le créateur qui
m'a donné la connaissance pour bien apprendre afin de traiter en
conséquence ce sujet.
? Il est ensuite dédié à ma mère
LUCIEN Bernadette, ma tante (ma deuxième mère, ma marraine)
JOSEPH Locianie qui ont su faire de moi ce qu'elles rêvaient depuis mon
enfance. A mes soeurs Sonia, Sandia, Sandra et Alexandra MERCIUS, ma
première nièce Julika Saint-Fleur.
? Il est enfin dédié à mes cousins Eventz
FLEURIDOR et Caleb Witzer JACQUES, à mes potes d'enfance VOLTAIRE
Gerson, VALBRUN Johnson, DEROSIER Jimmy, THEARD Carl-Henry, MARCELIN Ulrick,
à PAUL Néhémie, à mon parrain Mr ANTOINE Laurore,
à ma chère secrétaire DEROSIER Rolande et à la
jeunesse Haïtienne toute entière.
V
Liste des acronymes et des sigles
CARICOM: Caribean Common Market
(Marché commun de la caraïbe)
DDAN: Direction Départementale
Agricole Nord
ED'H: Electricité d'Haïti
FAMV: Faculté d'agronomie et de
médecine vétérinaire
FAO: Food and Agriculture organisation
(Organisation pour l'alimentation et l'agriculture)
FAUCNH: Faculté d'Agronomie de
l'Université Chrétienne du Nord d'Haïti
GRET: Groupe de recherches et
d'échanges technologiques
IHSI: Institut Haïtienne de Statistique
et d'Informatique
INIA: Instituto Nacional de
Investigación Agricola
ITESIL : Instituto Technologico San Ignacio
de Loyola
MARNDR: Ministère de l'Agriculture des
Ressources Naturelles et du Développement Rural
MPCE: Ministère de la Planification et
de la Coopération Externe
MRECD : Ministère des Relations
Extérieures Coopérations et Développement
ODN: Organisme pour le Développement
du Nord
pH: Potentiel d'hydrogène
TELECO: Télécommunication
UCNH: Université Chrétienne du
Nord d'Haïti
USAID: United State of America for
International development
vi
Liste des tableaux
Tableau 1: Répartition des habitants par section 19
Tableau 2 : Composants climatiques de la plaine du Nord 21
Tableau 3: tableau d'analyse de variance de Fischer pour les
durées 38
Tableau 4: pH enregistré pour le traitement A au cours
de l'expérience 52
Tableau 5: pH enregistré pour le traitement B 52
Tableau 6: pH enregistré pour le traitement T 52
Tableau 7: Température enregistrée pour le
traitement A au cours de l'expérience 52
Tableau 8: Température pour le traitement B 53
Tableau 9: Température pour le traitement T 53
Tableau 10: Tableau de durée pour le traitement A 53
Tableau 11: Durée enregistrée pour le traitement
B 54
Tableau 12: Durée enregistrée pour le traitement
T 54
Tableau 13:Disponibilité d'élément
nutritif pour le traitement A 54
Tableau 14: Disponibilité d'éléments pour
le traitement B 54
Tableau 15: Disponibilité d'éléments pour
le traitement T 54
Tableau 16: Tableau de durée 54
VII
Liste des figures
Figure 1 : Pluviométrie moyenne mensuelle de la zone de
plaine du Nord. 20
Figure 2: Carte topographique de la commune de la plaine du
Nord 23
Figure 3: Schéma du dispositif 31
Figure 4: Comparaison de disponibilité en Azotes pour
les trois traitements 36
Figure 5: Comparaison de disponibilité en phosphore
pour lees trois traitements 36
Figure 6: Comparaison de disponibilité en potassium
pour les trois unités 37
Figure 7: Comparaison des durées 38
Figure 8: Comparaison des températures
enregistrées dans le temps 40
Figure 9: Comparaison des pH 41
VIII
Table des matières
REMERCIEMENTS II
DÉDICACES IV
LISTE DES ACRONYMES ET DES SIGLES V
LISTE DES TABLEAUX VI
LISTE DES FIGURES VII
TABLE DES MATIÈRES VIII
1.1- GENERALITES 1
1.2- PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATIONS 3
1.3. OBJECTIFS 7
1.3.1. Objectif général 7
1.3.2. Objectifs spécifiques 7
1.4- HYPOTHESES 8
1.5- LIMITATIONS 8
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 9
2.1- LES FERTILISANTS 9
2.1.1- Fertilisants minéraux 9
2.1.2- Les fertilisants organo-minéraux 10
2.1.3- Les fertilisants organiques 10
2.2.3.1- Le compost 11
2.2.3.2- Généralités sur le compostage
11
ix
2.2.3.3- Le processus 12
2.2.3.4- Les paramètres qui interviennent
12
2.2.3.5- Les types de compostages 15
2.2.3.6- Compostage en tas ou en pile libre 17
2.2.3.7- Compostage en fosse 17
2.2.3.8- Compostage en cage 17
2.2.3.9- Avantages du compost 18
2.2.3.10- Inconvénients du compost 18
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE 19
3.1- PRESENTATION DES COMPOSANTES GEOGRAPHIQUES 19
3.1.1- Situation géographique 19
3.2- PRESENTATION DES COMPOSANTES EDAPHO-CLIMATIQUES 20
3.2.1- Pluviométrie 20
3.2.2- Température 20
3.2.3- Le relief de la zone 21
3.2.4- Sols 21
3.2.5- La végétation de la zone 22
3.3- LE SECTEUR AGRICOLE DE LA ZONE 24
3.3.1- Agriculture 24
3.3.2- Élevage 25
3.4- PRESENTATION DES COMPOSANTES SOCIO-ECONOMIQUES 25
3.4.1- Éducation 25
3.4.2- Santé 25
3.4.3- Culturel 26
3.4.4- Commerce 26
3.4.5- Infrastructures 26
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE 28
4.1- CADRE METHODOLOGIQUE 28
4.2.1- Phase de revue de littérature 28
4.2.2- Phase d'enquête 28
4.2.3- Phase expérimentale 29
4.3- MISE EN PLACE DE L'ESSAI 31
4.3.1- dispositif choisi 31
4.3.2- Schéma du dispositif 31
4.3.3- Matériels utilisés 32
4.3.3.1- Matériels organiques utilisés
pour le compostage 32
4.3.3.1.1- La bagasse 32
4.3.3.1.2- Chaumes de bananiers 32
4.3.3.1.3- Brousse de boeufs 33
4.3.3.2- Matériels physiques
33
4.4- TRAITEMENT DES DONNEES 33
4.4.1- Phase de traitement et de rédaction 33
4.4.2- maturité des composts recueillis et utilisation
des données 33
4.4.3- Méthode d'analyse statistique utilisée.
34
X
CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 35
xi
5.1- COMPORTEMENT GENERAL DE L'ESSAI 35
5.2- CONFRONTATION DES ELEMENTS CHIMIQUES DISPONIBLES (N, P, K)
36
5.2.1. Teneur en Azote 36
5.2.2- Teneur en Phosphore 36
5.2.3- Teneur en Potassium 37
5.3- DISCUSSION SUR LES TENEURS EN ELEMENTS DES UNITES ETUDIES
37
5.4- CONFRONTATION DES DUREES 38
5.5- DISCUSSIONS SUR LE PARAMETRE « DUREE » 39
5.6- COMPORTEMENT THERMIQUE DE L'ESSAI 40
5.7- DISCUSSION SUR LE COMPORTEMENT THERMIQUE DES COMPOSTAGES
40
5.8- COMPORTEMENT ACIDE DE L'ESSAI (PH) 41
5.9- DISCUSSION SUR LE COMPORTEMENT ACIDE DES COMPOSTAGES 41
5.10- DISCUSSION GENERALE ET PROPOSITION D'UN CHOIX D'UNE
TECHNIQUE 42
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
43
BIBLIOGRAPHIE 45
ANNEXES 47
ANNEXE I : LA PLUVIOMETRIE ENREGISTREE AU COURS DE L'EXPERIENCE
47
ANNEXE II : FICHE D'ENQUETE 48
ANNEXE III : LES DONNEES DES PARAMETRES ENREGISTREES AU COURS DE
L'EXPERIENCE. 52
ANNEXE IV : QUELQUES PHOTOS 55
ANNEXE V : RESULTAT DE L'ANALYSE CHIMIQUE 56
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1- Généralités
Depuis les temps anciens, les arbres jettent leurs feuilles,
qui se décomposent et se transforment en humus nécessaires
à leur propre survie. Ce cycle de la matière organique explique
pourquoi la terre n'est pas engorgée de feuilles mortes, d'animaux morts
et d'autres résidus organiques décomposables. Donc, la
matière organique a toujours été disponible pour les
plantes grâce à ce cycle. Cycle de décomposition qui varie
suivant la nature des résidus considérés, les facteurs
climatiques et surtout les microorganismes qui sont les véritables
décomposeurs naturels.
Le progrès de l'agriculture réside en grande
partie sur les techniques et les méthodes utilisées pour
produire, parmi lesquelles nous retenons la fertilisation des sols. Cette
dernière joue un rôle prépondérant dans
l'augmentation de la productivité agricole. Car, les cultures
successives, l'érosion et autres mauvaises pratiques culturales sont
connues pour leur facilité de générer des carences au sol
en éléments nutritifs nécessaires à la croissance
des plantes.
Il existe deux types de fertilisation : la fertilisation
à base de produits organiques ou biologique et celle à base de
produits chimiques de synthèse ou industrielles. Cependant, une
orientation vers la fertilisation organique serait plus profitable à
l'agriculture surtout dans le cas des pays qui aspirent à se
développer dans le domaine de l'agriculture. Car, elle est non seulement
un moyen naturel d'approvisionner les cultures en éléments
nécessaires pour leur survie, mais aussi un moyen de gérer
l'équilibre environnementale en recyclant de la matière organique
dans le sol, ce qui améliore aussi sa structure de façon
durable (FAQ, 1999).
2
L'objectif premier de toute agriculture de
développement est l'accroissement de la production. Ainsi, l'agriculture
est la base de tout vrai processus de développement durable, surtout
dans le cas des pays tropicaux. Tels : Honduras, Costa Rica, Guatemala, etc. A
un moment où l'agriculture est effectivement la principale
activité économique des pays de la caraïbe, celle
d'Haïti est loin d'être capable de nourrir sa population, voire de
concurrencer, dans la CARICOM, des pays comme la Jamaïque, le Cuba et la
République Dominicaine qui disposent déjà de
véritables centres de recherche en agronomie et de véritables
technologies agricoles de pointe. En conséquence, le défi premier
de notre agriculture est de produire suffisamment pour nourrir la population
locale et de s'intégrer effectivement dans le marché
international tout en protégeant l'environnement de façon durable
(Groupe 73, 2004).
En effet, pour améliorer efficacement notre production
agricole, nous devons tenir compte des exigences du marché international
(MARNDR, 1999. Dans la perspective de mettre disponible un ensemble de
connaissance sur les techniques de compostage en Haïti ; notre travail se
propose de faire une comparaison entre trois techniques de compostages
appliquées en milieu paysan haïtien, préparé à
partir de la bagasse décomposée, des chaumes de bananiers
récoltés et de brousses de boeuf, afin de décrire les
paramètres de décomposition et de proposer un fertilisant naturel
et économique pouvant les aider à gérer non seulement le
taux de la matière organique dans le sol, mais aussi et surtout un
fertilisant qui met disponible pour les plantes certains éléments
nutritifs essentiels et bénéfiques pour leur production et leur
entretien. Donc, un produit pouvant remplacer les engrais chimiques de
synthèse peu disponibles et chère malgré
subventionnés par l'Etat haïtien dans la commune.
3
1.2- Problématique et Justifications
Plaine du Nord, au cours de son histoire a été
marquée par une succession de tentative de développement agricole
dans le cadre d'une agriculture capitaliste. Depuis les premières
plantations sucrières du 18ème siècle, passant
par les expériences de 1915 (Plantations d'ananas), des
expériences des années 50 (plantations de figue banane et sisal)
pour ne citer que ceux-là (GRET/ FAMV, 1991). De par sa
représentation dans l'agriculture haïtienne du temps de la colonie,
Plaine du Nord était parmi les greniers du pays en général
et du Nord en particulier. L'agriculture était prospère, les
habitations sucrières de la plaine étaient classées au
18ème siècle parmi les plus importantes de la
caraïbe (Ibid.). Plusieurs cultures adaptées à la
plaine étaient pratiquées : depuis la culture de la
canne-à-sucre passant par la banane pour arriver aux cultures
vivrières et potagères. Malgré que la plaine ne
réunisse pas les conditions agro-écologiques favorables pour la
canne-à-sucre, elle était cependant, la culture dominante en
raison de la vague de propagande qui a été faite par la compagnie
WELCH à l'époque. C'est ce qui explique la présence de
plus de 50 Guildiveries dans la zone (MPCE, 2008), et que leurs
produits transformés ainsi que leurs résidus sont si nombreux. La
banane vient après la canne-à-sucre, ensuite, viennent le
maïs et d'autres cultures vivrières. Les bovins, bien que peu
nombreux, représentent la part la plus importante du capital de
l'exploitation. Tous ceux-là expliquent la présence d'une grande
activité agricole au niveau de la plaine et d'une grande quantité
de résidus organiques tels : la bagasse de canne-à-sucre
décomposée, les chaumes de bananiers récoltés, les
résidus d'autres cultures, les fumiers d'animaux ... capable de se
transformer en matières utilisables par les plantes. Cependant, depuis
la chute des Duvalier, on assiste à un désintéressement
croissant des agriculteurs, tout en restant cependant attachés à
leur terre. Désintéressement qui a conduit de façon
automatique à la baisse de la production agricole et en
4
conséquence au déclin de l'agriculture.
Malgré ce déclin, la plaine du Nord reste l'une des zones
essentiellement agricoles du pays (Guy Lasserre, Paul Moral et al).
Avec ses 8.443 ha de terres cultivables mais pas toutes cultivées,
dans lesquels se trouvent plus de 6.200 ha de terre irrigables, une
diversité de cultures est aujourd'hui pratiquée comme :
Canne-à-sucre, banane, riz, manioc, maïs, café, cacao, les
cultures maraichères... bien que celles-là soient en minifundia.
(MPCE, 2008)
Plusieurs approches ont tenté d'expliquer ce manque de
motivation des agriculteurs à la plaine du Nord. Serait-ce un
problème de baisse de la productivité des sols, liée
à des mauvaises pratiques culturales ? Ou un problème de
fertilité des sols, causé par le non-renouvèlement des
stocks de matière organique dans les sols après plusieurs
années de travail continu en absence de fertilisation ? Ou, est-ce un
problème d'encadrement lié à l'absence d'une politique
d'accompagnement des agriculteurs adoptée par l'Etat haïtien.
Qu'est-ce qui est donc, à la base de ce désintéressement
?
Quelles que soient les causes de ce découragement, le
problème de la baisse considérable de la fertilité des
sols reste un élément majeur, visiblement non négligeable
auquel on doit s'y attarder. Car, une baisse de productivité du sol
signifie non seulement moins de nourriture est produite, mais également
que la production des cultures commerciales est faible ce qui compromet en
quelque sorte le revenu des agriculteurs (FAQ, 2003). La fertilisation
qui, aujourd'hui suscite de grands débats à travers le monde,
surtout en ce qui a trait à l'approche biologique du terme, est un
facteur déterminant qu'il faut considérer pour aboutir vraiment
à une agriculture compétitive. Car, tenant compte du rôle
qu'elle joue dans l'augmentation de la production agricole, ainsi que dans
l'amélioration de la structure du sol, elle est un facteur dont son
absence pourrait limiter le rendement agricole. L'utilisation de la
matière organique dans la
5
gestion de la fertilité d'une manière convenable
permet de réduire ou éliminer la pollution de l'eau et aide
à conserver l'eau et le sol sur l'exploitation (FAQ, 1999).
Quelles sont donc les alternatives de solution ? Est-il
possible de proposer le renouvellement et l'utilisation de la matière
organique comme un élément de solution ? Alors que de nos jours,
on constate et on admet qu'une sur utilisation de fertilisants chimiques par le
fait que aucune information quant à la quantité à
restituer au sol n'est disponible, cause beaucoup de dégât
à l'environnement et aux humains. L'utilisation des produits biologiques
tardent à être vraiment effectifs. Les produits chimiques de
synthèses contribueraient au développement de certaines maladies
végétales et en générale à la pollution du
milieu ambiant. On admet que seulement une intégration des conditions
naturelles permettrait une production stable, écologiquement saine,
économiquement rentable et cela de façon très durable. Le
concept d'agriculture biologique garantit cette stabilité de la
production agricole sans causer de dommages irréparables aux humains et
à l'environnement et, sans surexploiter les ressources
économiques déjà trop limitées. (Groupe 73,
juin 2004)
Dans le cas de la commune de la plaine du Nord où les
Fertilisants chimiques sont vraiment des facteurs limitant à
l'agriculture, tenant compte du prix d'achat et de la disponibilité.
Considérant les problèmes d'ordre économique, agronomique
et environnemental que peut poser le fertilisant Chimique de synthèse,
surtout à la plaine du Nord où le pouvoir économique des
agriculteurs est faible (MPCE, 2008) tels : paramètre
de distance des jardins par rapport aux magasins agricoles bien que ce soit
quasiment absent dans la commune, prix exorbitant du sac d'engrais chimique de
synthèse ( 600 gdes) bien que ce soit subventionné par l'Etat
Haïtien (Enquête de l'auteur, 2010) et
non-accessibilité aux techniques d'utilisations des engrais chimiques de
synthèse par les paysans. Considérant l'agriculture toute en
étant l'activité
6
économique de base, est à peine capable de leur
fournir un peu d'argent. Face à toutes ces considérations, les
cultivateurs doivent se donner un moyen adéquat de lutter contre ses
maux qui sont plus qu'urgents. Les fertilisants organiques sont de loin une
meilleure alternative pour obtenir des résultats de rendement à
long et à moyen terme. Par contre, il nécessite un temps de
préparation et de décomposition. Tel en est le cas pour le
compost. Mais entre autre, ils améliorent la structure du sol, sa
disponibilité en éléments nutritifs, stabilisent son pH et
favorisent la multiplication des micro-organismes qui décomposent et
libèrent des éléments nécessaires à la
croissance des cultures. Ainsi, il améliore le sol sans trop grands
investissements. Etant l'un des plus anciens engrais naturels utilisés
dans l'agriculture (INIA, 2006), le compost, bien que ce soit
différent en fonction des matières premières
utilisées et de la technique de préparation employée, le
compost a le mérite de fournir au sol sinon aux plantes, une
quantité acceptable d'éléments nutritifs, notamment
l'Azote (N), Le phosphore (P) et le potassium (K) (GRET/FAMV,
1990).
Considérant que la plaine du Nord avec sa situation
géographique et son climat favorable à l'agriculture, dispose une
quantité acceptable de ces matières avec ses 50 guildiveries pour
lesquelles plus de 5000 ha de terre sont plantés en canne, une culture
de bananier qui occupe plus de 800 ha et un élevage libre de savane avec
plus de 3000 têtes de boeufs (MPCE, 2008), Est-il possible d'utiliser la
bagasse, les chaumes de bananiers et les brousses de boeufs comme
matières premières pour préparer un compost à la
plaine du Nord ? Tous ces problèmes précités cependant,
font l'objet d'un ensemble d'étude qui mérite de les
considérer point par point. Ainsi, nous nous proposons, de
faire une « Comparaison entre trois techniques de compostages
appliquées en milieu paysans haïtiens, », afin de
proposer aux cultivateurs un ensemble de
7
connaissance sur un fertilisant naturel, facile à
préparer et ayant des avantages économiques et un temps de
préparation raisonnable : Le compost.
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