CONCLUSION
GÉNÉRALE
Arrivé au terme de ce travail de recherche, il convient
de tirer quelques conclusions. D'entrée de jeu, il faut noter que la
coopération entre le Cameroun et l'ONU, qui remonte à la
période de la tutelle franco-britannique, repose principalement sur des
facteurs d'ordre historique, idéologique, géopolitique et
géostratégique. Les interventions et positions camerounaises au
sein dudit organe quant à elles, tiennent compte des
intérêts nationaux, du poids politique et diplomatique des Etats
mis en cause, notamment lors des débats relatifs aux conflits et
contentieux internationaux, ainsi que du degré d'étroitesse des
rapports existants entre le Cameroun et lesdits Etats.
Au rang des nombreux centres d'intérêt et
thématiques évoqués, on peut relever le triomphe du
Cameroun dans certains différends l'ayant opposé à
d'autres membres de la communauté internationale, notamment le Nigeria,
avec l'affaire Bakassi ; on note également des succès lors
de ses prises de position sur certaines questions liées à
l'impérialisme et à la discrimination raciale, notamment en
Afrique. Enfin, il conviendrait aussi de relever que les appels incessants du
Chef de la diplomatie camerounaise, le président Paul Biya, à une
solidarité internationale en faveur de la préservation de la paix
et de la sécurité internationales, commencent à porter de
l'écho, en particulier sur le continent africain, à travers la
mise sur pied de plusieurs forces et missions multinationales de maintien de la
paix, même si bon nombre d'entre elles ont beaucoup de mal à
être opérationnelles. Tout ceci va sans oublier le triomphe de la
diplomatie camerounaise du rayonnement, à travers l'attribution
d'importantes responsabilités à ses ressortissants au sein de la
haute instance onusienne. Toutefois, la voix du Cameroun a eu moins
d'écho dans la gestion de la crise congolaise, et les récents
conflits ivoirien et libyen, où elle ne s'est même pas fait
entendre.
Si les succès du Cameroun peuvent être
attribués à son statut singulier hérité de la
colonisation, à sa position géopolitique en Afrique et à
la qualité de l'ensemble des acteurs intervenant dans le jeu
diplomatique de l'Assemblée générale des Nations-Unies,
ses échecs quant à eux peuvent être imputés d'abord
à son appartenance à des sphères géopolitiques et
anthropologiques plutôt défavorisées et
marginalisées, le centralisme de son système politique, et
à la faiblesse de sa puissance économique et financière.
Pour pallier à ces difficultés et se
repositionner sur la scène internationale en général et
dans le système onusien en particulier, le Cameroun gagnerait à
s'ériger en puissance économique de premier plan, tant dans la
sphère africaine que dans la sphère mondiale. Il gagnerait
également à redéfinir et à mettre en oeuvre une
stratégie diplomatique plus pragmatique, axée notamment sur
l'exploitation des nouveaux instruments de politique étrangère
que sont les technologies de l'information et de la communication, les
médias dans toute leur diversité, et les éléments
fondamentaux de sa culture que sont le cinéma, l'artisanat et l'art
musical. Des réformes politiques allant dans le sens d'une plus grande
déconcentration de l'activité étatique se posent
également comme un impératif.
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