BURKINA FASO
= = = = = = = = = = =
Unité-Progrès-Justice
![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi1.png)
![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi2.png)
= = = = = = = = ==
Ministère de l'Enseignement Supérieur, de
la Recherche
Scientifique et de l'Innovation
(MESRSI)
= = = = = = == = = =
Unité de Formation et de Recherche en
Sciences
Economiques et de Gestion (UFR/SEG)
= = = = = = = = == =
Programme de Troisième
Cycle Interuniversitaire (PTCI)
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN ECONOMIE
APPLIQUEE
REGLE DE TAYLOR : APPLICATION AU CAS DE LA BANQUE DE LA
REPUBLIQUE DU BURUNDI
SUJET :
Directeur de mémoire
Pr Boubié T.BASSOLET
UFR-SEG
Université Ouaga II
Co-directeur
Dr Frédéric NIMUBONA Enseignant - chercheur
Université du Burundi
Mai 2018
Présenté par : Thierry KWIZERA
DEDICACE
A l'éternel Tout Puissant
A mon
regretté père A ma chère mère
A ma chère épouse
A mon fils
A mes frères
et soeurs
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, il nous est loisible d'adresser nos
vifs remerciements à toutes les personnes sans le concours desquelles
ce travail n'aurait pas vu le jour.
En premier lieu, nous adressons nos sincères
remerciements à notre directeur de recherche, le Professeur
Boubié Toussaint BASSOLET qui, en dépit de ses multiples
obligations, a accepté de nous guider dans la réalisation de ce
mémoire. Sa disponibilité, ses conseils et directives nous ont
été d'une grande utilité dans la rédaction du
présent travail.
Nos remerciements s'adressent ensuite à notre
Co-directeur, le Docteur Frédéric NIMUBONA, pour sa
disponibilité, ses encouragements, ses remarques, ses observations et
corrections qui, malgré la distance, nous ont permis d'avancer dans la
recherche et d'enrichir ce travail.
Puis, nous voudrions remercier tous les enseignants et
personnel de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences
Economiques et de Gestion (UFR/SEG) de l'Université Ouaga II, ainsi que
tous les enseignants qui ont dispensé les cours au Campus Commun des
Cours à Options (CCCO) à l'Université Marien NGouabi
(Congo Brazzaville), pour la qualité de leurs enseignements et leurs
intellectuels et moraux.
En plus, nos remerciements s'adressent également au
personnel du PTCI et plus particulièrement au Directeur qui nous a
octroyé cette bourse pour suivre cette formation ainsi que tous les
participants au jury d'évaluation de ce mémoire, chacun en son
honneur.
Nous tenons de plus à remercier de tout notre coeur la
Direction de la BRB et, en particulier, le Gouverneur qui nous a
spontanément autorisé à suivre cette formation. Nous
tenons aussi à remercier tous nos collègues de la BRB qui nousont
soutenu moralement durant toute cette formation.
Nos remerciements s'adressent enfin à toutes les
personnes qui, d'une manière ou d'une autre, nous ont soutenu
directement ou indirectement tout au long de la rédaction de ce
mémoire.
Que chacun et chacune trouvent ici l'expression de notre
grande reconnaissance.
SIGLES ET ABREVIATIONS, ACCRONYMES
ADF : Augmented Dickey Fuller
BC : Banque Centrale
BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BEAC: Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BNP : Banque Nationale de Paris
BRB : Banque de la République du
Burundi
CAPES : Centre d'Analyse des Politiques
Economiques et Sociales
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CFE : Confédération
Française de l'Encadrement
EAC : East African Community
Eviews : Econometric Views
FED : Fonds des Etats Fédéraux
FMI : Fonds Monétaire International
FSJES : Faculté des Sciences Juridiques,
Economiques et Sociales
GDR : Groupement de Recherche
GMM : Generalized Method of Moments
HAL : Hyper Articles en Ligne
IRES: Institut de Recherche Economique et
Social
MAC : Monetary Affairs Committee
MBIF : Million de Francs Burundais
MCG : Moindres Carrées
Généralisées
MCO : Moindres Carrées Ordinaires
MMG : Méthode des Moments
Généralisés
MPRA : Munich Personal Repec Archive
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
PIBR : Produit Intérieur Brut
Réel
PM : Politique Monétaire
PP : Phillip et Perron
PTCI : Programme de Troisième
Cycle Interuniversitaire
VC : Valeur Critique
LISTE DES GRAPHIQUES
Figure 1 : Evolution de l'inflation
comparée à la croissance économique (en %)
2
Figure 2 : Evolution du taux directeur, de
l'inflation et de la masse monétaire (en %)
2
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Récapitulatifs des variables
et de signes attendus des coefficients
2
Tableau 2 : Résultats des tests de
stationnarité des séries
2
Tableau 3 : Résultats de l'estimation de
la règle de type-Taylor
2
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS, ACCRONYMES
iii
LISTE DES GRAPHIQUES
v
LISTE DES TABLEAUX
v
TABLE DES MATIERES
vi
RESUME
viii
ABSTRACT
viii
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA REGLE DE
TAYLOR
6
Section 1. Règle de Taylor
6
I.2.1. Présentation formalisée de la
règle de Taylor
6
I.2.2. Fonctionnement de la règle de Tylor
7
I.2.3. Les critiques de la Règle de Taylor
8
Section 2 : Travaux empiriques relatifs à
la règle de Taylor
9
I.2.1. Résultats empiriques relatifs à
la règle de Taylor dans les pays développés
9
I.2.2. Résultats empiriques relatifs à
la règle de Taylor dans les pays africains
11
Chapitre II : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE APPLIQUEE AU BURUNDI
14
Section 1 : Stratégie et instrument de la
politique monétaire de la BRB
14
II.1.1. La politique de gestion directe de
liquidité
14
II.1.2. Le système indirect de
régulation monétaire
15
Section 2 : Evaluation de la politique
monétaire au Burundi
19
II.2.1. Evolution comparative des variables retenues
à la règle de Taylor
19
II.2.2. Evolution comparative des variables-instrument
de la politique monétaire
20
II.2.3. Contraintes limitant l'efficacité de la
politique monétaire au Burundi
21
Chapitre III. ESTIMATION DE LA FONCTION DE REACTION DE
LA BRB
23
Section 1 : Cadre théorique des tests du
modèle
23
III.1.1. Spécification du modèle
23
III.1.2. Méthodes d'estimation du modèle
26
III.1.2.1. Stationnarité des variables
26
III.1.2.2. Méthode d'estimation
26
III.1.3. Sources des données
27
Section 2 : Présentation et
interprétation des résultats
28
III.2.1. Analyse de la stationnarité des
variables
28
III.2.2. Présentation, interprétation et
discussion des résultats des estimations
28
CONCLUSION GENERALE ET IMPLICATION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE
33
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
36
ANNEXE
viii
RESUME
L'objectif de ce travail est d'estimer, selon la
méthodologie de Taylor (1993), la fonction de réaction de la
Banque de la République du Burundi. Nous testons dans un premier temps
la stationnarité des variables.La méthodologie utilisée
s'inspire de celle deClarida, Galí et Gertler (1998),de Mésonnier
et Renne(2004) etdeDe Lucia et Lucas (2007). Dans un deuxième temps,
nous estimons la fonction de réaction de la BRB par la méthode
des moments généralisés. Nous utilisons la méthode
de filtrage de Hodrick-Prescott comme un mode de calcul de l'écart de
production utilisé dans la régression. Les résultats du
test de stationnarité prouvent que toutes les variables sont
stationnaires en différence première. Les résultats
obtenus à partir des données annuelles (1980 à 2015),
montrent que la règle estimée s'écarte de celle de Taylor.
En plus, le taux de change n'a pas été pris en compte par la BRB
dans la mise en oeuvre de sa politique monétaire.
Mots-clefs : filtre de Hodrick-prescott, politique
monétaire, règle de Taylor, BRB.
ABSTRACT
The objective of this work is to estimate, according to
the methodology of Taylor (1993), the reaction's function of Bank of Republic
of Burundi. In the first time, we test the stationarity of the variables. The
used methodology is inspired by that of Clarida, Galí and Gertler
(1998),Mésonnier and Renne (2004), De Lucia and Lucas (2007). In the
second time, we estimate the reaction'sfunction of the BRB by the Generalized
Method of Moments. We use the Hodrick-Prescott filtering method to calculate
the output gapused in the regression. The results of stationarity prove that
all the variables are stationary in difference first. The results obtained from
the annual data (1980 to 2015) show that the estimated rule deviates from that
of Taylor. In addition, the exchange rate has not been taken into consideration
by the BRB in the implementation of its monetary policy.
Keywords: Hodrick-Prescott filter, monetary policy, Taylor
rule, BRB.
INTRODUCTION
Depuis le 19ème siècle, des
débats sur la politique monétaire, basés sur «
les règles » ou « discrétion », se sont
multipliés. Ils opposent les partisans de la « Currency School
» de ceux de la « Banking School ». Selon les auteurs de la
Currency School, la masse monétaire en circulation devait être
entièrement couverte par de la réserve d'or de la Banque
Centrale. C'est le système de l'étalon or1(*). Ils ont eu satisfaction avec
l'Act Peel, qui imposait à la Banque d'Angleterre une couverture
intégrale de ses émissions par des réserves
métalliques, ce qui équivalait à une première
règle simple : la création monétaire doit respecter
les variations du stock d'or de la Banque. La Banking School, quant
à elle, estime que la masse monétaire en circulation doit
être en rapport avec les besoins des agents économiques, et ce
quel que soit le niveau d'or et des billets détenus par la Banque
Centrale.
Dans les années 1950 et 1960, on observe une
controverse entre le courant keynésien et le courant monétariste.
Les monétaristes plaident en faveur des règles strictes pour
éviter l'inflation et l'instabilité économique tandis que
les keynésiens soutiennent une politique monétaire
discrétionnaire.
Ainsi, jusqu'en 1977, à l'exception de l'Ecole de
Chicago, la plupart des économistes croyaient en la
supériorité de la politique monétaire
discrétionnaire comparativement à celle fondée sur les
règles. Une politique discrétionnaire correspond à une
situation dans laquelle les autorités déterminent à chaque
période les objectifs optimaux. Cependant, cette
supériorité susdite a été remise en cause par
Kydland & Prescott (1977) où ils montrent la primauté des
règles de politique monétaires sur les politiques
discrétionnaires. Selon ces auteurs, les stratégies des
décideurs basées sur des règles accroissent leur
crédibilité et sont plus optimales que celles qui reposent sur la
discrétion.
A partir du début des années 1990, plusieurs
travaux sur les règles de la politique monétaire ont
été réalisés dans le but d'éclairer les
Banques Centrales dans ses prises de décisions. C'est ainsi que
naît, dans les travaux de Taylor (1993), une nouvelle règle de
conduite de la politique monétaire
dite : « règle de Taylor ». Ainsi, cette
règle se définit comme une règle de la politique
monétaire qui relie le niveau des taux d'intérêt à
court terme à l'écart de production et de celui d'inflation. .
Les Banques Centrales doivent, de ce fait, arbitrer à court terme entre
variabilité de l'inflation et variabilité de la production.
Dès lors, cette règle a été
considérée comme une source d'information complémentaire
et un outil d'évaluation de la politique monétaire. Elle est
destinée, de surcroit, à l'amélioration de la conduite de
la politique monétaire et au maintien de la qualité des
performances de cette politique. Elle permet, en outre, de déterminer le
niveau du taux d'intérêt de court terme à partir de
plusieurs variables telles que le taux d'intérêt réel
d'équilibre, l'écart de production par rapport à sa
tendance et l'écart d'inflation par rapport à une cible
prédéterminée (Haddou, 2003).
Taylor (1999) identifie les avantages que procure une
règle de politique monétaire par rapport à une politique
discrétionnaire. Selon cet auteur, elle permet d'éviter les
incohérences dynamiques, de rassurer les anticipations, de renforcer la
crédibilité (laquelle améliore la performance), de
réduire l'incertitude, de renforcer la confiance et enfin, de servir
comme un outil pour l'évaluation de l'efficacité des actions
menées. Toutefois, il recommande que ces règles soient simples,
car leur performance est si proche de celle de la politique optimale.
La vérification de la pertinence de la règle de
Taylor par l'estimation de la fonction de réaction des Banques Centrales
a attiré l'attention particulière de plusieurs auteurs tant pour
les pays développés que ceux en développement. On peut
citer notamment Verdelhan (1998), Lünnemann & Rouabah (2003), Sibi
(2002), Mésonier & Renne (2004) pour la zone euro ; Tenou
(2002), Landry et Moustapha (2016), Abuka et al. (1998) pour les Banques
Centrales de certains pays africains. De plus, la prise en compte des
spécificités des économies conduit dans la plupart des
temps à des résultats similaires ou différents et/
ouproches de ceux obtenus par Taylor.
Comme dans les autres pays, au Burundi, la mise en oeuvre de
la politique monétaire relève des activités de la Banque
de la République du Burundi depuis sa création en 1964. Ce
privilège lui est actuellement conféré par la loi
N°1/34 du 02 décembre 2008 portant statuts de la Banque de la
République du Burundi (BRB).
Concrètement, la Banque Centrale a pour mission
fondamentale de définir et de mettre en oeuvre la politique
monétaire et de change. A cette fin, elle assure le maintien de la
stabilité monétaire et la poursuite d'une politique de
crédit et de change propices au développement harmonieux de
l'économie du pays.
Le cadre actuel de politique monétaire de la BRB se
caractérise par le ciblage des agrégats monétaires et
l'utilisation des instruments indirects pour contrôler la masse
monétaire et assurer la stabilité des prix.
Pour ce faire, la Banque Centrale exerce son action sur la
base monétaire qui est l'objectif opérationnel de la politique
monétaire. Elle veille à ce que l'évolution de la masse
monétaire soit compatible au niveau souhaitable du taux d'inflation et
de la croissance du PIB réel. Ainsi, la BRB n'a pas adopté le
ciblage direct de l'inflation comme le font la plupart des autres Banques
Centrales. Toutefois, les pays de l'East African Community(EAC), dont le
Burundi fait partie, ont fixé, comme un des critères de
convergence, un taux d'inflation maximum que l'on peut considérer comme
cible. En plus, la BRB vise deux objectifs finals avec une priorité de
la stabilité des prix.Ceci étant, c'est la règle de Taylor
qui serait approprié. C'est pour cette raison que nous nous sommes
intéressé dans ce travail, à mener une étude du cas
de la Banque de la République du Burundi afin de conclure sur la
pertinence ou non de la règle de Taylor.
Cependant, depuis 2005 jusqu'en 2015, le Burundi a toujours
enregistré un taux de croissance du PIB réelrelativement faible,
0.7% en moyenne alors que le taux d'inflation annuelle reste tendanciellement
très élevé (11,1% en moyenne mais avec une
variabilité)2(*).
Rappelons que cette situation a eu lieu au moment où le Burundi,
classé parmi les pays les plus pauvres du monde, préconise
d'atteindre une moyenne de taux de croissance économique de10% par an
correspondant à une réduction de 50% de la pauvreté par
rapport à son niveau actuel de 67%3(*).
Cet état de fait laisse penser qu'il est fort
intéressant et impérieux de capter le comportement de la BRB
à travers une fonction de réaction simple de Taylor et/ ou de
type-Taylor. Ceci permet de capter une règle suivie par les
autorités monétaires dans la prise des décisions. Ainsi,
les objectifs de la BRB sont notamment d'assurer la stabilité des prix
et la croissance du PIB réel.
Dans le cadre de ce mémoire, il seraitdonc important de
se poser la question générale suivante : la BRB a-t-elle
atteint les objectifs qui lui sont confiés ?
Selon Wicksell (1898), la fixation arbitraire du taux
d'intérêt par les Banques Centrales entraine un processus
cumulatif générateur de l'instabilité financière.
En effet, il y a une forte chance que ce taux soit différent du
rendement du capital, ce qui provoque un mouvement explosif d'inflation ou de
récession.
Quant à Cateau et Murchison(2010), les règles
simples de type-Taylor peuvent souvent fournir une bonne approximation de la
règle optimale de la politique monétaire car lui conférant
le caractère de prévisibilité dont les agents
économiques privés ont besoin pour savoir comment la Banque
Centrale réagira aujourd'hui et dans l'avenir.
Bien plus, De Lucia et Lucas (2007) disent que les mouvements
de taux de change effectif dans la zone euro ont souvent été
suivis de modifications du taux directeur. Ils ajoutent aussi que
l'introduction du taux de change effectif dans l'estimation à la Taylor
appliquée à la BCE a permis une nette amélioration du
modèle.
Tout ceci nous amène finalement aux problèmes
spécifiques à savoir le problème de la
systématisation de la fixation du taux directeur et de celui
d'instabilité du taux de change. Ce qui nous conduit aux questions
spécifiques suivantes.
D'une part,la politique monétaire appliquée au
Burundi a-t-elle une composante systématique simple de type-Taylor? Le
taux de change est-elle prise en compte dans la fixation du taux directeur?
L'objectif principal de ce travail est de véri?er si la
politique monétaire de la BRB peut être appréhendée
à travers la règle de type-Taylor, c'est-à-dire une
règle simple de politique monétaire active combinant un objectif
d'in?ation et celui de production.
De façon spécifique, cette étude vise
à :
- Spécifier et estimer la fonction de réaction
de la BRB selon la méthodologie de Taylor, c'est-à-dire mesurer
les poids implicites accordés par la BRB à l'objectif de
stabilité des prix ainsi qu'à celui de la stabilisation de
l'activité réelle dans ses décisions ;
- Vérifier si la BRB prend en compte le taux de change
dans la fixation du taux directeur.
En vue d'apporter des éléments de réponse
aux questions posées ci-haut, nous avançons les hypothèses
suivantes :
- H1 : La fixation du taux directeur suit une
composante systématique simplede type-Taylor au cours de la
période d'étude.
- H2 : Le taux de change est pris en compte
dans la fixation du taux directeur.
Pour tester ces hypothèses et pour des raisons
méthodologiques, ce mémoire se développe autour de trois
chapitres. Le premier chapitre traite la revue de la littérature sur la
règle de Taylor. Le second chapitre quant à lui fait l'objet
d'une analyse descriptive de la politique monétaire au Burundi. Enfin,
le troisième chapitre est consacré à l'estimation de la
fonction réaction de la BRB à l'aide des techniques
économétriques.
CHAPITRE I. REVUE DE LA
LITTERATURE SUR LA REGLE DE TAYLOR
Le présent chapitre présente le débat sur
la règle de Taylor. Il s'articule autour de deux sections. La
première section fait part de la règle de Taylor et ses
critiques. La seconde, quant à elle, fait une revue des travaux
empiriques antérieurs sur cette règle.
Section 1. Règle de
Taylor
Pour rappel, la règle de Taylor est une règle de la
politique monétaire qui relie le niveau des taux d'intérêt
à court terme à l'écart de production et de celui
d'inflation. Ainsi, cette section s'intéresse à la
présentation de la règle de Taylor, son fonctionnement et ses
critiques.
I.2.1. Présentation
formalisée de la règle de Taylor
Taylor (1993) a présenté une fonction de
réaction de la Banque Centrale des Etas Unis (Federal Reserve Bank)
simple sur les données trimestrielles pour une période allant de
1987 au 1992. Cette fonction de réaction fait intervenir trois variables
à savoir : le taux d'intérêt réel
d'équilibre, le gap d'inflation et le gap de production (Tenou, 2002).
Ainsi, cette règle s'écrit sous la forme
suivante:
= r*+ + á( - ) +â ( - ) (1)
Où :
: le taux d'intérêt nominal de court terme (taux des
fonds fédéraux ou directeur pour les Etats Unis) que la Banque
Centrale manipule par ses opérations d'open market,
r* : le taux d'intérêt réel annuel
moyen ou le taux d'intérêt neutre,
: le taux d'inflation
: le taux d'inflation cible,
: le PIB réel
: le PIB potentiel de l'économie.
( - ) : le gap d'inflation : représente l'écart
entre l'inflation effective et l'inflation cible
Les coefficients á et â traduisent les
préférences de la Banque Centrale. Ainsi, dans cette règle
Taylor a fixé les valeurs de ces coefficients à 0.5.
Selon cette spécification, quand l'inflation a atteint
sa valeur cible et que l'écart entre le PIB effectif et potentiel est
nul, le taux d'intérêt du fonds fédéral ( est égal à la somme du taux d'intérêt
réel annuel moyen et de l'inflation. La substitution des valeurs
préconisées par Taylor (2% pour et r*) dans l'équation (1) permet d'en déduire le taux
directeurselon la règle de Taylor :
= 2+ + 0,5 ( - ) +0,5 ( -2) (2)
Cette équation peut être réécrite
de façon suivante :
= 1+ 0,5 ( - ) +1,5 (3)
Selon l'équation (3), la Fed devrait accroître
son taux directeur d'un demi-point de pourcentage si le taux d'inflation
s'élève d'un point de pourcentage par rapport à la cible
de 2 % d'inflation de la Fed ou bien si la production s'élève
d'un point de pourcentage par rapport à son niveau potentiel. Si
l'inflation est à sa cible et si la production est à son niveau
potentiel, alors la Fed devrait fixer son taux directeur à 2 %, soit sa
moyenne historique.
I.2.2. Fonctionnement de la
règle de Tylor
Les actions menées par les autorités
monétaires en suivant la règle de Taylor peuvent se
résument comme suit :
Ø l'autorité monétaire augmente les taux
d'intérêt au cas où l'inflation excède sa cible et
/ou le PIB réel excède son niveau potentiel ;
Ø lorsque le recul du PIB est amorcé, elle devra
agir en baissant les taux pour encourager l'investissement ;
Ø si les écarts d'activité et d'inflation
sont nuls et si les anticipations d'inflation sont négligeables,
l'autorité devra fixer le taux d'intérêt directeur au
niveau du taux d'intérêt réel (2% correspondant à sa
moyenne historique).
I.2.3. Les critiques de la
Règle de Taylor
Malgré l'apport opérationnel et descriptif de la
règle de Taylor et son efficacité à représenter le
comportement de la Banque Centrale américaine, elle a fait l'objet
d'intenses critiques par divers auteurs.
Premièrement, beaucoup d'économistes ont
gardé les coefficients identiques (á=â=0.5), quel que soit
le pays, à ceux que Taylor avait utilisé dans le cas des Etats
Unis. Or, ces coefficients reposent sur une justification imprécise et
n'ont aucune raison d'être égaux pour tous les pays avec des
structures économiques différentes (Sidibe, 2012). Taylor montre
seulement que son choix est guidé par le fait que le taux
d'intérêt observé aux Etats Unis et celui qui est
calculé sont presque identiques. Concrètement, son
équation traduit les directions de l'inflation et de l'output sur base
des coefficients algébriques et les données passées de
l'économie américaine entre 1987 et 1992. D'ailleurs, il
précise que rien ne permet de déterminer si á devait
être plus grand ou plus petit que â.
Dans la perspective où ces règles de conduites
préservent leurs caractères normatifs, il est tenu à
Taylor (1993) de démontrer que les directions suivies par l'inflation et
l'output découlant de ces coefficients égaux, doivent être
optimaux.
Deuxièmement, Sachs (1996) a montré que
l'introduction d'une anticipation d'inflation conduit à un rapprochement
du comportement des Banques Centrales qui doivent par conséquent agir
à titre préventif, puisque l'inflation cible prend des taux
variant selon les phases conjoncturelles. En outre, pour décrire la
politique de lissage des taux d'intérêt4(*), Sachs (1996) a montré
aussi que l'introduction des taux d'intérêts retardés
(lissage du taux d'intérêt) permet de réduire la
volatilité de l'inflation et de l'output et aussi des taux
d'intérêts courants.
Clarida et al. (1998) ont obtenu un coefficient relativement
élevé associé au taux d'intérêt
retardé, ce qui indiquerait que le paramètre de lissage des taux
d'intérêt entre significativement dans les règles de Taylor
pour les Banques Centrales sous l'étude.
Enfin, d'autres auteurs comme Levin et al. (1999), convergent
sur l'idée de Sachs (1996) selon laquelle l'introduction du taux
d'intérêt retardé à la règlede Taylor
contribue à la déduction de la production, de l'inflation et des
taux d'intérêts. Taylor (1999) a ajouté que les
règles simples, en particulier les règles de Taylor (1993), se
comportent bien puisqu'elles sont moins sensibles à l'incertitude
inhérente aux modèles que les règles complexes.
Rudedush et Svensson (1999) et Ball (1999) ont conclu que les
règles qui incluent un terme de lissage des taux aboutissent donc aux
résultats médiocres et même parfois instables dans les
modèles à attentes adaptives.
Quant à Alvarez, Lucas et Weber (2001), ils ont conclu
qu'une règle simple peut produire des résultats instables dans un
modèle où les marchés financiers sont segmentés.
Ils convergent sur le fait que ces règles simples sont peu robustes en
se référant aux marchés financiers et les nombres de
frictions qui en découlent. Il est donc souhaitable, pour les
autorités monétaires, d'être prudentes lorsqu'elles font
recours à la règle de Taylor pour guider leurs
décisions.
Section 2 : Travaux
empiriques relatifs à la règle de Taylor
Dans cette section, nous présentons une revue de
travaux empiriques sur la vérification de la règle de Taylor,
d'une part dans les pays développés et, d'autre part, dans les
pays en développement.
I.2.1. Résultats
empiriques relatifs à la règle de Taylor dans les pays
développés
Levin et al (1999) ont montré, sur des données
américaines trimestrielles de 1980-1996, que la spécification
simple de la règle de Taylor avec le taux d'intérêt
retardé, le gap de production et l'inflation, résume l'essentiel
des informations pertinentes pour la détermination du taux des fonds
fédéraux. De la même manière que Taylor (1999), ils
proscrivent les fonctions de réaction complexes dont la robustesse n'est
pas avérée dans leur étude.
Sachs (1996), puis l'OCDE (1997)5(*), ont généralisé la règle
de Taylor en l'appliquant à l'ensemble des pays du G 7, notamment aux
données françaises. Cependant, l'application rétrospective
de la règle de Taylor avec ces données conduit à des
résultats non concluants.
Quant à Lünnemann & Rouabah (2003), ils font
une critique de la règle initiale de Taylor. En effet, l'application
rétrospective de la règle de Taylor par ces auteurs sur des
données relatives à l'Eurosystème se révèle
peu concluante. Ainsi, pour eux, les ajustements des pondérations et/ou
l'introduction de nouvelles variables sont nécessaires pour calquer sa
trajectoire sur celle des taux observés. En plus, ils proposent
d'étendre l'usage de la règle de Taylor à
l'évaluation des effets différenciés de la politique
monétaire. Le calibrage de la règle selon les paramètres
estimés pour la zone euro, sur de données observées au
Luxembourg tend à confirmer cette hypothèse.
Sibi (2002) a estimé, selon la méthodologie de
Taylor (1993), la fonction de réaction de la Banque Centrale
Européenne. La stratégie de politique monétaire
annoncée par cette institution est une cible d'inflation. Ainsi,
l'étude économétrique (1990:1-2000:2), menée par la
méthode des moments généralisés, laisse
apparaître que selon deux méthodes estimatives sur trois, la
Banque Centrale Européenne suivrait en réalité la
règle de Taylor.
Pour le cas de la France, Drumetz et Verdelhan (1997) font des
estimations de la règle de Taylor, sur la base des données
trimestrielles pour la période allant 1994 à 1997. Les
résultats montrent que le taux de Taylor estimé ne décrit
pas l'évolution du taux d'intérêt de court terme. Notons
que ces auteurs ont retenu, comme préconisé par Taylor (1993), un
coefficient de pondération de 0,5 aussi bien pour le gap de production
que pour le gap d'inflation.
Cadoret et al. (2004) ont mené une étude sur la
fonction de réaction de la Bundesbank. Les résultats montrent que
le comportement de la Bundesbank est reproduit assez fidèlement par la
règle de Taylor. Mais ce n'est pas le cas pour les autres banques
centrales européennes étudiées.
Verdelhan (1998) procède à la
détermination d'une fonction de réaction sur la base des
données trimestrielles, dans la zone euro, portant sur la période
1979-1997. Il a estimé une règle simple de Taylor à l'aide
de la méthode des moments généralisés en
introduisant le lissage du taux d'intérêt dans la fonction. Les
résultats montrent que le comportement de la BCE est approximativement
semblable à celui de la règle de Taylor.
Mésonier et Renne (2004), à la recherche d'une
règle monétaire robuste, estiment premièrement une
règle forward-looking6(*) sur une période de 1979 à 2003 dans
la zone euro dont ils supposent la stationnarité des séries
utilisées. Ensuite, ils estiment la règle sur la période
1985-2003 en prenant en compte la non stationnarité des séries.
Cette étude retient pour innovation l'utilisation du filtre de Kalman.
Ces auteurs concluent que la non stationnarité apparente ne modifie pas
conséquemment la robustesse de la règle trouvée en
première estimation.
Dans les pays en développement, particulièrement
en Afrique, les études portant sur la vérification de la
règle de Taylor sont rares. Cependant, quelques travaux sont
tentés depuis 1998. Nous présentons dans la suite quelques
études empiriques menées sur des pays africains.
I.2.2. Résultats
empiriques relatifs à la règle de Taylor dans les pays
africains
Abuka et al. (1998), en utilisant les données
mensuelles allant de 1990 à 1998, cherchent à saisir la fonction
de réaction des autorités monétaires de la Banque Centrale
de l'Ouganda selon la règle de Taylor. Les résultats obtenus ne
sont pas significatifs. En effet, ils obtiennent un coefficient de 0,11 pour le
gap de l'inflation et -1,16 (négatif) pour le gap de la production. Le
premier est relativement faible tandis que le second prouve le contraire
à la théorie. Ils réestiment ensuite l'équation
avec la prise en compte d'autres variables comme la variation des
réserves internationales et le taux de change. Les résultats
obtenus apparaissent relativement meilleurs mais ne permettent pas une bonne
description de l'historique des taux d'intérêt.
Pour le cas de la Banque Centrale d'Algérie, Amina
(2016) a étudié l'orientation de la politique monétaire en
Algérie à l'aide des règles de type Taylor. Sur base des
données trimestrielles pour une période allant de 1990 à
2015, à l'aide d'un modèle de régression linéaire
en utilisant la méthode des moindres carrés ordinaires, elle a
estimé une fonction de réaction pour la Banque d'Algérie.
Les résultats empiriques ont montré que la politique
monétaire menée par la Banque d'Algérie ne suit pas une
règle de type Taylor.
Tenou (2002) a estimé aussi une fonction de
réaction pour la BCEAO sur une base des données annuelles (1970
à 1999) et trimestrielles (1991 à 1999). Ses résultats lui
permettent de conclure que la règle estimée sur les
données annuelles retrace assez bien l'historique du taux du
marché monétaire (surtout sur la période de 1987-1999).
L'estimation sur des données trimestrielles donne aussi des
résultats satisfaisants. Le coefficient de lissage du taux
d'intérêt montre que la BCEAO fixe ses taux en fonction de ses
taux passés. Le coefficient du taux d'intérêt
retardé est 0.82 sur les données annuelles et de 0.76 sur la base
des données trimestrielles. De façon générale, la
BCEAO semble tenir compte des variables économiques fondamentales que
sont l'inflation et l'écart de production dans la fixation de ses taux
d'intérêt.
Landry et Moustapha (2016) ont mené une étude
ayant l'objectif d'estimer la fonction de réaction de la BEAC et
évaluer dans quelle mesure la politique monétaire de cette
institution est in?uencée par l'évolution de la situation
?nancière des Etats membres de la CEMAC. Les estimations portent sur des
données trimestrielles sur la période allant de 1996 à
2013. Les résultats obtenus indiquent que le taux directeur de la BEAC
ne réagit ni à l'écart de production ni à
l'écart d'in?ation. Ceci peut être expliqué notamment par
la faiblesse des mécanismes de transmission et de
l'inopérabilité du canal du taux d'intérêt.
En plus, Kamgna et al. (2009), sur les données
trimestrielles de 1986 à 2006, estiment que la règle
traditionnelle de Taylor ne décrit pas le comportement historique de la
BEAC. En revanche, en introduisant la croissance de la masse monétaire
ainsi que le différentiel du taux d'intérêt, l'étude
du modèle sous le type« Forward looking»
s'avère concluante. Les résultants montrent que la règle
décrit assez bien le processus de ?xation des taux
d'intérêt par la BEAC qui semble accorder plus de poids à
la stabilisation des prix qu'au soutien à l'activité.
Zieda (2011), dans le cadre d'une politique monétaire
de la BCAO sur les données trimestrielles allant de 1992 à 2010,
opte pour une spécification de la règle de Taylor avec des
anticipations tournées vers le futur. L'estimation par la Méthode
des Moments Généralisée (MMG) a été
utilisée pour l'estimation de la règle après qu'une
spécification d'un Vecteur Auto Régressif (VAR) non structurel
ait été analysée à travers des fonctions de
réponse impulsives. Ses résultats montrent que la BCEAO fixe son
taux directeur en incluant 87% de sa valeur passée, et en
réagissant plus que proportionnellement à toute déviation
de l'inflation anticipée par rapport à la cible d'inflation de
2%. La production n'intervient par conséquent pas dans la prise de
décision de la Banque Centrale et la règle serait beaucoup proche
du cadre de ciblage d'inflation.
Ce chapitre a présenté les aspects
théoriques et empiriques de la règle de Taylor.
Dans la première section, une réflexion a
été faite sur la règle de Taylor. Cette dernière a
été considérée comme un outil d'évaluation
de la politique monétaire. Certains auteurs ont critiqué cette
règle tout en apportant des propositions d'amélioration.
Toutefois, il s'est révélé que la règle de Taylor
ou de type-Taylor reste le socle de référence dans
l'évaluation des actions des autorités monétaires.
La deuxième section a rassemblé quelques travaux
empiriques existant au sujet de notre thématique. L'analyse en conclut
que la politique des taux d'intérêts menée par la plupart
des Banques Centrales peut être formalisée à la Taylor.
La question qui se pose reste de savoir si de tels
résultats peuvent être concluants pour tout pays en
développement comme le Burundi. Avant d'implémenter une analyse
économétrique pour répondre à cette question, nous
faisons, dans le chapitre suivant, une analyse descriptive à partir des
faits observés sur la politique monétaire de la Banque Centrale
du Burundi.
Chapitre II : ANALYSE
DESCRIPTIVE DE LA POLITIQUE MONETAIRE APPLIQUEE AU BURUNDI
Ce deuxième chapitre s'intéresse à la
présentation de la politique monétaire conduite par la BRB au
Burundi. Ainsi, ce chapitre s'articule autour de deux sections. La
première se focalise sur la stratégie et les instruments de la
politique monétaire. La seconde quant à elle se consacre
l'évolution comparative des variables retenues à la règle
de Taylor.
Section 1 :
Stratégie et instrument de la politique monétaire de la BRB
Selon le rapport annuel (1997) de la BM, la politique
monétaire est un outil quotidien dont l'emploi doit répondre
à la nécessité d'assurer la couverture des besoins
immédiats en liquidités du pays en favorisant autant que possible
l'adéquation des ressources et emplois.
Ainsi, depuis sa création, la BRB a en effet
modifié constamment ses techniques et ses modes d'intervention, en
fonction de son rôle fondamental de mener une politique monétaire
propice au développement harmonieux du pays.
En effet, la politique monétaire conduite par la BRB
comprend deux grandes périodes. La période d'avant le Programme
d'Ajustement Structurel (PAS) caractérisée par la gestion directe
de liquidité et celle de la réforme monétaire qui
nécessite d'avoir recours aux instruments indirects de gestion
monétaire.
II.1.1. La politique de gestion
directe de liquidité
Avant la réforme adoptée dans le cadre du PAS,
la politique monétaire menée au moyen d'instruments directs
reposait sur l'encadrement du crédit et sur la réglementation des
taux d'intérêt. Les mécanismes du marché ne jouaient
aucun rôle dans l'allocation des ressources et la mobilisation de
l'épargne. L'octroi des crédits était basé sur des
politiques de contrôle sélectif de crédit. C'est la Banque
Centrale qui déterminait le volume des crédits à travers
des mécanismes d'accords préalables et par conséquent
celui de la masse monétaire.
Au cours de cette période, la Banque Centrale
réglementait les taux d'intérêt créditeurs et
débiteurs que les banques commerciales et les établissements
financiers appliquaient aux opérations avec leur clientèle. Les
taux d'intérêt étaient fixés administrativement avec
des plafonds impliquant la réglementation des marges7(*).
Cette pratique de contrôle direct comportait certes des
avantages du fait que les instruments directs sont relativement efficaces pour
influer directement sur la croissance des agrégats monétaires
et/ou pour contrôler les taux d'intérêts. En plus, ils
permettent d'atteindre facilement les résultats escomptés.
Cependant, ce système présentait
également un problème d'inefficience dans l'affectation des
ressources. En plus, l'utilisation des instruments directs ne permettait pas la
concurrence des banques et les établissements financiers. Elle
introduisait des distorsions dans le portefeuille des banques et des
établissements financiers.
C'est pourquoi ce système a été
remplacé, à partir du second trimestre 1986, par un autre
indirect de régulation monétaire.
II.1.2. Le système
indirect de régulation monétaire
L'adoption du PAS, qui date du début du second semestre
1986, visait à corriger les déséquilibres
macro-économiques. Dans ce sens, la réforme intervenue en
matière monétaire consistait à la libéralisation de
la distribution du crédit par la suppression des autorisations
préalables de la Banque Centrale et des taux d'intérêts
(créditeurs et débiteurs), la modification des modalités
d'intervention de la Banque Centrale sur la liquidité bancaire et le
renforcement de la supervision bancaire.
Contrairement aux instruments directs basés sur le
contrôle quantitatif des crédits et sur des réglementations
des taux d'intérêts, les instruments indirects s'appuient
davantage sur les mécanismes du marché dans l'affectation du
crédit et la détermination des taux d'intérêt par
les institutions financières.
A cette fin, la Banque Centrale a procédé
à la réduction du nombre des taux créditeurs, des taux
débiteurs et celui de refinancement. Jusqu'à présent, les
banques commerciales et les établissements financiers fixent librement
les taux de rémunération de l'épargne et les taux
débiteurs sur les crédits à octroyer.
En plus, la Banque Centrale a instauré pour ses
interventions, des instruments indirects de la politique monétaire. Le
but recherché est d'assurer un contrôle efficace de la masse
monétaire (M2).
Pour que le contrôle de cet agrégat soit
efficace, la Banque Centrale exerce son action sur la base monétaire qui
est l'objectif opérationnel de la politique monétaire. Elle
veille à ce que l'évolution de la masse monétaire soit
compatible au niveau souhaitable du taux d'inflation et de la croissance du PIB
réel. Ceci peut être schématisé de façon
suivante :
Instruments:
-Réserves obligatoires
-Appels d'offres
-Facilités du prêt marginal
- Marché des changes
Schéma : Schéma de réaction d'une
décision de politique monétaire
Objectif opérationnel
Base monétaire
Mécanismes de transmission
Objectif intermédiaire:
- M2
Objectifs finals
- Stabilité des prix
- Croissance
Source : Busogoro (2014), « Efficacité
de la politique monétaire au Burundi », BRB, Etudes et
Statistiques.
Ainsi, la Banque Centrale décide des actions en
utilisant les instruments à sa disposition. Il s'agit notamment des
réserves obligatoires, des appels d'offres de liquidité, la vente
des devises et la facilité du prêt marginal.
Ø Appels d'offres de liquidité
Ce système permet à la Banque Centrale d'ajuster
le niveau de la liquidité aux besoins réels des banques tout en
assurant un suivi permanent du programme monétaire. A cet effet, la
Banque Centrale contrôle la liquidité bancaire à travers
les opérations d'appels d'offres normaux d'apport ou de reprise de
liquidité qui agissent sur les avoirs intérieurs nets. Elle en
fixe librement la durée et la périodicité. Les appels
d'offres de liquidité peuvent être à taux fixe8(*) ou à taux
variables9(*).
Ainsi, ceci permet à la BRB d'agir en cas d'un choc
ayant conduit à une augmentation (diminution) imprévue de la
liquidité bancaire, elle peut, à sa propre initiative,
prêter ou reprendre de la liquidité aux banques par le moyen
d'appels d'offres rapides dont toutes les étapes sont
exécutées le même jour. Ceci se fait sur un marché
interbancaire sur lequel la Banque Centrale achète ou vend des
titres10(*) (certificats
du trésor).
Ø Facilité de prêt marginal
La BRB a mis à la disposition des banques une
fenêtre pour un refinancement permanent appelée facilité de
prêt marginal. Contrairement aux autres modes de refinancement qui sont
de l'initiative de la Banque Centrale, la facilité de prêt
marginal relève de l'initiative des banques commerciales. La BRB fixe le
taux d'intérêt auquel est servi ce prêt. La facilité
de prêt marginal est d'une maturité journalière. Cette
facilité est accordée automatiquement à la clôture
de la journée, si une banque dégage un solde débiteur de
son compte courant à la Banque Centrale, à condition qu'elle ait
constitué des garanties suffisantes auprès de la BRB.
Si elle le juge nécessaire, la BRB peut fixer des
limites aux recours à cette facilité. Ces limites peuvent
être globales ou par banque et porter soit sur les montants
prêtés soit sur le nombre de jours de recours par semaine.En plus
de ces instruments, la BRB peut accorder à titre exceptionnel des
prêts à une banque ou à un établissement financier
dans le cadre de conventions bilatérales.
Ø Ventes de devises sur le marché
interbancaire
La BRB intervient sur le marché interbancaire en
vendant ou en achetant les devises. L'intervention de la Banque Centrale est
faite soit dans le souci d'orienter les conditions du marché des
changes, soit dans le but de gérer la liquidité bancaire. Quoi
qu'il en soit, les effets sur les avoirs extérieurs nets et sur la base
monétaire sont évidents. Quel que soit l'objectif, la vente de
devises aboutit à la baisse des avoirs extérieurs nets de la
Banque Centrale. De l'autre côté du bilan de la Banque, c'est la
base monétaire qui est affectée.
Ø Réserves obligatoires
Le système des réserves obligatoires a
été instauré en mars 1992. Ce système oblige les
banques commerciales et les établissements financiers, ayant
l'autorisation de collecter les dépôts du public, de constituer
des dépôts non rémunérés à la Banque
Centrale sur leurs comptes courants ouverts à leurs noms.
La loi bancaire exige à ces institutions de constituer
les réserves obligatoires à la hauteur de 3% des
dépôts à vue et à terme. Ainsi, la décision
d'augmenter (ou diminuer) les réserves obligatoires rentre dans le cadre
d'une politique monétaire restrictive (ou expansionniste).
Cette technique de gestion monétaire permet aux
autorités monétaires d'agir sur les liquidités et, ceci ne
s'applique qu'aux banques commerciales et établissements financiers.
Elle n'exerce également aucune influence au financement monétaire
du déficit budgétaire par la BC. Le contrôle exercé
par ces instruments11(*)
peut paraître inefficace si le crédit de l'Etat n'est pas contenu
dans des limites acceptables.
Toutefois, la crise sociopolitique éclatée en
octobre 1993 au moment où s'amorçait la mise en place du cadre de
la programmation monétaire, étape ultime de la réforme
monétaire devant permettre d'utiliser pleinement les instruments de
contrôle monétaire indirect a négativement contré
les actions de la BC. Cette institution n'a pas pu bénéficier
d'un environnement favorable pour conduire de façon volontariste la
politique monétaire. En plus, elle n'a pas été à
mesure de limiter efficacement les financements des déficits
budgétaires de plus en plus croissants à l'époque.
En dépit de ce qui précède, la Banque
Centrale a continué à intervenir pour limiter l'expansion de la
masse monétaire et les tensions inflationnistes en procédant au
relèvement du taux de refinancement, de celui des réserves
obligatoires et à la détermination des plafonds
individualisés de refinancement pour que l'accès aux ressources
de la Banque ne soit plus automatique.
En fin de compte, la réforme des instruments de gestion
monétaire devrait aboutir à une politique monétaire
discrétionnaire exercé par la banque à travers le
marché monétaire.
Section 2 : Evaluation
de la politique monétaire au Burundi
Cette section s'intéresse à analyser
l'évolution comparative d'une part, des variables retenues à la
règle de Taylor et, d'autre part, des variables-instrument de la
politique monétaire.
II.2.1. Evolution comparative
des variables retenues à la règle de Taylor
L'objectif ici est de comparer l'évolution de
l'inflation et la croissance économique au Burundi. Cela permet de voir
si les objectifs de la BRB ont été atteints au cours de la
période sous étude.
Figure
1 : Evolution de l'inflation comparée à la croissance
économique (en %)
![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi51.png)
Auteur à partir des données des rapports annuels
et trimestriels de la BRB
Par le graphique ci-dessus, on remarque qu'au cours de la
période de 1980 à 1992, il existe une faible corrélation
positive entre l'inflation et la croissance économique, avec
néanmoins une tendance volatile. Le taux d'inflation moyen
observé était inférieur à 10%.
Par contre, la période allant de 1993 à 1997 est
caractérisée par une forte inflation de l'ordre de 26% en 1996 et
de 32% en 1997. Cette même période est marquée par une
décroissance économique avec des taux négatifs. Ainsi,
cette période dégage une relation négative entre ces deux
variables. La cause à tout cela peut être la crise sociale
déclenchée en 1993 dont les effets néfastes en
matière d'inflation se sont accrus en 1996 avec l'embargo qui a
obligé les autorités à recourir sans doute au financement
monétaire des déficits budgétaires.
L'année 1998, quant à elle, affiche une relation
positive entre l'inflation et la croissance économique. Ceci pourrait
être expliqué par la baisse de la demande des produits
alimentaires occasionnée par la grande production et la suppression de
l'embargo.
Enfin, on soupçonne une absence de relation entre les
deux variables pour la période de 1999 à 2015. On constate une
forte volatilité de l'inflation dans les années 2008 et 2012. La
cause de cette flambée des prix peut être expliquée, d'une
part par une sècheresse qui a secoué le pays et par la crise
financière mondiale et, d'autre part, par l'augmentation des taxes sur
les produits agricoles importés et la mauvaise production due aux
changements climatiques. Ainsi, la baisse de l'offre des produits alimentaires
a entrainé un déséquilibre entre l'offre et la demande.
Toutefois, durant la période sous étude, le taux
directeur n'affiche aucune relation directement visible avec les variables
faisant partie à la règle de Taylor. Cependant, la confirmation
ou infirmation de cette hypothèse nécessite une investigation
empirique.
II.2.2. Evolution comparative
des variables-instrument de la politique monétaire
Etant donné que la masse monétaire constitue un
outil d'action des autorités monétaires, le but ultime de cette
analyse est d'évaluer d'une part, la relation qui pourrait exister
directement entre le taux directeur et le taux d'inflation, et d'autre part,
indirectement à travers l'effet du taux d'escompte sur la croissance de
la masse monétaire.
Figure
2 : Evolution du taux directeur, de l'inflation et de la masse
monétaire (en %)
![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi52.png)
Auteur à partir des données des rapports annuels
et trimestriels de la BRB.
L'analyse de ce graphique met en évidence une
évolution inverse entre le taux directeur et la croissance de la masse
monétaire sur la période de 1980 à 1994. Au cours de cette
période, il est visible qu'à chaque fois que le taux directeur a
tendance à baisser (augmenter), la croissance de la masse
monétaire s'élève (baisse). De 1995 à 2015, les
deux variables n'affichent aucune tendance visiblement commune.
Néanmoins, on remarque qu'il n'existe pas une relation
directement visible entre le taux d'escompte et l'inflation, encore moins
indirectement avec la masse monétaire. Le taux d'inflation évolue
en dent de scie sur toute la période sous étude. Ce qui prouve
l'inefficacité du ciblage monétaire mis au service du
contrôle de l'objectif de l'inflation au Burundi. Il s'avère donc
nécessaire de relever certains facteurs susceptibles d'infléchir
et de limiter la répercussion de l'action du contrôle
monétaire sur l'inflation au Burundi.
II.2.3. Contraintes limitant
l'efficacitéde la politique monétaire au Burundi
La politique d'inspiration monétariste vise la lutte
contre l'inflation par une politique monétaire restrictive. Ce
phénomène se heurte aux difficultés relatives à
l'effet d'anticipation des prix qui ne constitue plus un principal
déterminant dans une économie « semi-monétaire
de production12(*) » comme stipulé par les
monétaristes. Ainsi, la désarticulation qui est l'une des
caractéristiques des économies en développement limite
également l'efficacité de la politique monétaire.
En plus, l'existence des facteurs qui influencent la fonction
de production nationale par le biais de la détention d'encaisses et
pouvant infléchir les actions de la politique monétaire peuvent
être observés. Certains sont endogènes, dont notamment la
qualité du climat des affaires, de la gouvernance économique et
politique, des infrastructures publiques (les routes, les écoles, les
dispensaires, ...) tandis que d'autres sont purement exogènes comme les
aléas climatiques, la dégradation des cours internationaux des
produits d'exportation ou la montée du prix des produits
pétroliers. Comme il en est au Burundi, la précarité de
ces facteurs introduit des distorsions au fonctionnement du système
économique d'ensemble et affectent de ce fait l'efficacité de la
politique monétaire.
Bien plus, la politique monétaire ne peut pas produire
des effets remarquables et durables si elle n'est pas menée, dans le
cadre d'un « Policy-mix » intégral,
c'est-à-dire d'une politique budgétaire adéquate13(*). Ainsi, tous ces facteurs
limitent les effets14(*)
des décisions des autorités monétaires sur
l'économie réelle au Burundi.
Le deuxième chapitre était consacré
à l'analyse descriptive de la politique monétaire au Burundi.
L'analyse descriptive a englobé l'évolution de la gestion
monétaire conduite par la BRB. De façon générale,
on a remarqué que l'inefficacité de la PM est causée par
des contraintes d'ordre exogène et structurel ayant des effets
négatifs sur les mécanismes de transmission des impulsions
monétaires.
Chapitre III. ESTIMATION DE
LA FONCTION DE REACTION DE LA BRB
L'objectif de ce chapitre est de vérifier empiriquement
la fonction de conduite de la politique monétaire de la BRB suivant la
méthodologie de Taylor. Ainsi, ce chapitre s'articule sur deux
sections : la première est consacrée au cadre
théorique des tests du modèle, c'est-à-dire la
spécification du modèle, la présentation des
données et la méthodologie utilisée. La seconde concerne
la présentation des résultats et leur interprétation.
Section 1 : Cadre
théorique des tests du modèle
Cette section s'intéresse à la
spécification du modèle, la présentation
méthodologie utilisée ainsi qu'à la présentation
des sources des données.
III.1.1. Spécification
du modèle
Le modèle utilisé s'inspire de celui de Clarida
et al. (1998), de Mésonnier et Renne (2004) et De Lucia et Lucas (2007)
et on a limité les instruments aux seules variables retardées.
Le modèle adopté par la BRB contient des
modifications à la règle de Taylor originale. Cette modification
consiste à intégrer d'autres variables explicatives dont la
variation peut influencer raisonnablement la prise des décisions des
autorités monétaires lors de la fixation des taux directeurs.
En effet, il a été question d'une part, de
prendre en compte le comportement de lissage du taux d'intérêt
dans la fonction de réaction de la BRB. Pour limiter la
volatilité de leurs taux directeurs, les banques centrales
préfèrent procéder à une modification progressive
de ceux-ci. Ceci permet de préserver la crédibilité des
autorités monétaires et d'éviter les chocs-surprises qui
perturberaient le marché monétaire.
D'autre part, la prise en compte de la croissance de
l'agrégat monétaire « M2 »15(*) s'avère
nécessaire du fait que la BRB contrôle étroitement la
croissance de cet agrégat pour des fins du ciblage intermédiaire.
De ce fait, nous avons essayé d'intégrer à la règle
de Taylor originale, la règle fixe passive de Friedman de croissance
monétaire.
Enfin, les autorités monétaires gardent aussi
une grande importance sur la préservation de la valeur externe de la
monnaie burundaise. Cela se remarque du fait que la BRB contrôle le
niveau des réserves de changes et cette variable fait l'objet
d'investigation. Néanmoins, l'indisponibilité des données
nous a contraints à utiliser le taux de change officiel comme variable
proxy du niveau des réserves de change.
De façon synthétique, la règle retenue
par la BRB peut s'écrire de façon suivante :
= á0+ + + + á4 + á5 + ![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi66.png)
Avec:
: Taux directeur appliqué par la BRB au temps t
: Taux directeur retardé d'une période
: Ecart d'inflation au temps t
GAPt: Ecart de production au temps t ou output
gap
: Taux de croissance de la masse monétaire en % du PIB au temps
t
: Taux de change officiel au temps t
: Terme d'erreur au temps t
Pour respecter le principe de Taylor, on s'attend à ce
que, d'une part, les coefficients de l'écart d'inflation et de celui de
la production soient positifs et, d'autre part, le coefficient de
l'écart d'inflation doit être supérieur à
l'unité. Pour ce qui est du coefficient de lissage du taux
d'intérêt, il doit être compris entre 0 et 1 pour
refléter le comportement de lissage ou d'inertie de la banque
centrale.
En outre, la diminution du taux directeur16(*) entraîne une
augmentation de la masse monétaire en circulation et vice versa(MISHKIN,
1993). A partir de ce phénomène, on s'attend à ce que le
coefficient de la masse monétaire soit négatif. Le coefficient du
taux de change officiel, quant à lui, devrait être négatif
du fait que l'augmentation de la masse monétaire entraîne
également une augmentation du taux de change en cotation à
l'incertain.
Tableau 1 : Récapitulatifs des variables et de
signes attendus des coefficients
Variables
|
Nature
|
Signes attendus des coefficients
|
Justification
|
Taux directeur
|
Variable expliquée
|
|
|
Taux directeur retardé
|
Variable de contrôle
|
(+)
|
Pour refléter le comportement de lissagede la banque
centrale
|
Ecart d'inflation
|
Variable d'intérêt
|
(+)
|
Pour se conformer à la règle de Taylor
|
Ecart de production
|
Variable d'intérêt
|
(+)
|
Pour se conformer à la règle de Taylor
|
Taux de change officiel
|
Variable de contrôle
|
(-)
|
La diminution du taux directeur entraine une augmentation du
taux de change en cotation à l'incertain (Mishkin, 1993). En plus, les
autorités monétaires gardent une grande importance sur la
préservation de la valeur externe de la monnaie burundaise. Cela se
remarque du fait que la BRB contrôle le niveau des réserves de
changes. Néanmoins, l'indisponibilité des données nous a
contraint à utiliser le taux de change officiel comme variable proxy du
niveau des réserves de change.
|
Taux de la croissance de la masse monétaire en % du
PIB
|
Variable de contrôle
|
(-)
|
La diminution du taux directeur entraine une augmentation de
la masse monétaire en circulation (Mishkin, 1993). En plus,la BRB
contrôle étroitement la croissance de cet agrégat pour des
fins du ciblage intermédiaire.
|
Source : auteur
III.1.2. Méthodes
d'estimation du modèle
III.1.2.1.Stationnarité
des variables
Nous allons vérifier la stationnarité des
séries ainsi que leur ordre d'intégration à l'aide des
tests de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (1979) et
Phillips-Perron (1988).
La règle de décision est la
suivante :
· Si la statistique ADF (PP) est inférieure
à la valeur critique au seuil choisi, on rejette l'hypothèse
nulle de non stationnarité. Elle est donc stationnaire en niveau ou
intégrée d'ordre I(0).
· Si la statistique ADF (PP) est supérieure
à la valeur critique au seuil de signification choisi, on accepte
l'hypothèse nulle de non stationnarité. La série comporte
au moins une racine unité et, par conséquent, elle est non
stationnaire en niveau. Cela nécessite la transformation de la
série en différence première puis en différence
seconde. On applique ensuite les tests de stationnarité ci-haut
cités jusqu'à ce qu'on détermine l'ordre
d'intégration.
III.1.2.2. Méthode
d'estimation
La procédure d'estimation s'est organisée en
deux étapes. Nous commençons d'abord par estimer le modèle
de base (avec écart d'inflation et celui production), puis par la suite
nous intégrons les variables supplémentaires susceptibles
d'être prises en compte par les autorités monétaires dans
la mise en oeuvre de la politique monétaire. Il s'agit notamment de la
masse monétaire et du taux de change officiel. Pour les deux cas, nous
avons introduit le taux d'intérêt retardé d'une
période pour vérifier si la BRB fixe son taux directeur en tenant
compte de sa valeur passée.
En ce qui concerne la méthode d'estimation, nous avons
utilisé la méthode des moments généralisés
(MMG) ou Generalized Method Moments (GMM)telle que proposée par Arellano
et Blond (1991). Le choix de cette méthode n'est pas arbitraire. Leur
utilisation permet de corriger le biais d'endogénéité que
pourrait causer : la variable endogène retardée figurant
dans les variables explicatives, l'inobservabilité des variables
anticipées (le taux d'inflation cible et le PIB potentiel) et la
causalité inverse entre le taux directeur et certaines variables
explicatives à savoir la masse monétaire, le taux de change et
l'inflation. D'où les estimations standards tels que les MCO ou MCG
seraient biaisés, donc inefficaces.
III.1.3.Sources des
données
Les données utilisées dans les
différentes régressions sont des données annuelles
couvrant la période de 1980 à 2015(annexe 1). Ces données
recueillies ont été puisées dans des rapports annuels et
trimestriels de la BRB.
ü Détermination des variables inobservables
o Le taux d'inflation cible
Comme la conduite de la politique monétaire au Burundi
n'est pas caractérisée par le ciblage d'inflation, on a
jugé bon de considérer le taux de l'inflation auquel tous les
pays de l'EAC ont fixé comme un des critères de convergence. Ce
dernier est fixé au maximum 8%17(*).
o L'écart de production ou output gap
L'output gap est la variation du logarithme de l'output
observé de sa tendance potentielle. Ce dernier est obtenu en utilisant
la méthode de filtrage de Hodrick-Prescott. Cette méthode aboutit
à une bonne estimation de l'output potentiel. Le gap de production
utilisé est donc celui obtenu par différence entre le PIB
réel observé et le PIB tendanciel avec lissage du filtre HP.
Notons que par définition, la méthode de HP aboutit à une
série stationnaire.
o Taux d'intérêt réel d'équilibre :
Selon Taylor (1993), le taux d'intérêt
réel d'équilibre est fixé à 2%. Mais d'autres
économistes ont développé d'autres méthodes
d'estimation de ce pourcentage. C'est ainsi que dans ce travail, il sera
considéré comme étant égal à la
différence entre la moyenne du taux directeur et la moyenne d'inflation,
les deux moyennes étant en effet calculées sur la période
couvrant l'estimation tel qu'adoptée par Smets (1998) et Kozicki (1999)
[cité par Kone (2016)].
Section 2 :
Présentation et interprétation des résultats
III.2.1. Analyse de la
stationnarité des variables
Pour
mener cette analyse, nous nous sommes servi des tests de DICKEY-FULLER AUGMENTE
(ADF) et PHILLIPS et PERRON (PP). Ainsi, les résultats de ces tests de
stationnarité sont synthétisés dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 2 : Résultats
des tests de stationnarité des séries
|
Test en niveau
|
Test en différence première
|
conclusion
|
Variables
|
ADFC VC à 5%=2.9472
|
PPC VC à
5%= 2.9472
|
ADFC VC à 5%=2.9527
|
PPC VC à
5%= 2.9499
|
|
-2,3112
|
-2,2608
|
-4.2554
|
-6,2346
|
I(1)
|
|
-4,4783
|
-4,4602
|
-
|
-
|
I(0)
|
Gapt
|
-3,4748
|
-3,4623
|
-
|
-
|
I(0)
|
|
-2.1882
|
-2.1560
|
-4,1976
|
-7,0004
|
I(1)
|
|
1,4997
|
1,0121
|
-3,6270
|
-3,0881
|
I(1)
|
ADFc, PPc : désignent
augmented Duckey-Fuller calculée, Philip et Perron calculé
Sources : auteur à partir des données des
rapports annuels et trimestriels de la BRB.
L'analyse de la stationnarité a
révélé la présence de racine unitaire pour les
séries du taux directeur, la masse monétaire et le taux de change
et sont toutes stationnaires en différence première. Les autres
variables (écart d'inflation et le gap de la production) le sont en
niveau. Ainsi, toutes les variables sont donc intégrées d'ordre
I: I(1).
III.2.2. Présentation,
interprétation et discussion des résultats des estimations
Nous avons procédé à l'estimation d'une
fonction de réaction d'une part, de Taylor original et, d'autre part, de
type Taylor simple pour le cadre de la BRB tout en prenant en compte le
caractère éventuellement non stationnaire des séries.
D'où l'utilisation des MMG se révèle encore être la
mieux adaptée, sur le plan de la théorie économique. Pour
les deux cas, les résultats sont présentés pour un
ensemble d'instruments comprenant les retards 2 à 5 du taux directeur et
les retards 1 à 5 pour les variables explicatives. En plus, on a
introduit deux variables muettes (dummy) pour les années 1986 et 1993.
Ainsi, le tableau suivant présente les résultats issus de
l'estimation de la règle type Taylor.
Tableau 3 : Résultats
de l'estimation de la règle de type-Taylor
|
Règle 1
|
Règle 2
|
Variables
|
TD
|
TD
|
C
|
(1.2254)**
|
(1.0743)***
|
2.3353
|
4.8267
|
TD (-1)
|
(0.8194)***
|
(0.9288)***
|
26.0206
|
53.3338
|
QINFL
|
(0.0637)**
|
(0.0312)***
|
2.4715
|
6.8646
|
GAP
|
(-5.0502)***
|
(-1.5839)***
|
-3.8870
|
-3.4564
|
TMM
|
|
(-0.0478)***
|
|
-11.8242
|
TCH
|
|
(-0.0001)*
|
|
-1.9638
|
D86
|
(4.9543)***
|
(3.8625)***
|
3.3576
|
16.0372
|
D93
|
(2.9146)**
|
(1.3041)***
|
|
2.4938
|
7.4224
|
R2
|
0.59
|
0.68
|
***, ** et * : indiquent un coefficient statiquement
significatif respectivement au seuil de 1%, de 5% et de 10%.
Source : auteur à partir des données des
rapports annuels et trimestriels de la BRB
Ø Interprétation et discussion des
résultats
S'agissant de la règle 1 (comportant seulement l'out
put Gap, l'écart d'inflation et prenant en compte le comportement de
lissage des taux directeurs), on remarque que toutes les variables entrent
significativement dans le modèle. Cela signifie que le comportement du
taux directeur s'explique par le taux directeur retardé, l'écart
d'inflation et de celui de production. Toutefois, ce coefficient de
détermination n'est pas suffisamment élevé, soit (0.59),
mais relativement élevé par rapport à celui obtenu par
Baaziz (2016) qui est de 0.35.
On note également que le coefficient de lissage du
taux directeur retardé dans ce modèle est statistiquement significatif et très
élevé, il est de l'ordre de 0.81, ce qui dénote que les
autorités monétaires ont une forte tendance à fixer le
taux directeur présent à partir de celui du passé.
En outre, le coefficient associé à
l'écart d'inflation (0.06), est très faible bien qu'il soit
significatif. Quant à celui associé à l'écart de
production (-5.05), il est négatif et significatif. De ce point de vue,
ceci signifie que la BRB accorde plus de poids à la stabilisation des
prix qui est sa mission principale. En plus, il ressort un taux
d'intérêt réel d'équilibre très faible, soit
1,22.
Ainsi, les résultats de la règle 1
s'écartent des attentes de la règle simple de Taylor pour deux
raisons. Premièrement, le coefficient associé à
l'écart d'inflation est faible (inférieur à 1).
Deuxièmement, le signe du coefficient associé à
l'écart de production est négatif alors qu'il devrait être
positif. Ceci présage donc l'existence d'autres variables qui fondent
réellement la modulation des taux de la BRB.
En ce qui concerne la règle 2, elle comprend à
son tour des variables de la règle 1 ainsi que d'autres variables
jugées susceptibles d'être prise en compte par la BRB dans la
fixation de ses taux. Ses résultats présentent une
légère amélioration au niveau de R2 (il passe
de 0.59 à 0.68). Cela veut dire que 68% des variations du taux directeur
sont expliquées par les variables explicatives retenues dans la
règle.
De surcroit, le coefficient associé à
l'écart de production est significatif, négatif et égal
à -1.58. Quant au coefficient associé à l'écart
d'inflation, il est positif, significatif mais faible et vaut 0.03.
Néanmoins, ces coefficients ne sont pas conformes au principe de Taylor
du fait que le coefficient associé à l'écart de production
est négatif et que celui associé à l'écart
d'inflation n'est pas supérieur à l'unité pour mettre en
évidence une réaction du taux directeur plus que proportionnelle
à la variation de l'écart d'inflation. Ce dernier confirme donc
le fait que la conduite de la politique monétaire de la BRB n'est pas
caractérisée par le ciblage de l'inflation.
S'agissant des variables supplémentaires18(*), le taux directeur est
lié négativement au taux de change officiel, avec un coefficient
significatif mais trop faible, et égal à -0.0001. Ce
résultat contrarie celui de De Lucia et Lucas (2007) où
l'intégration du taux de change effectif de l'euro affecte en tant que
variable indépendante la fixation du taux de refinancement de la BCE. De
plus, De Lucia (2015) a trouvé un coefficient associé au taux de
change positif mais proche de zéro même s'il est statistiquement
significatif dans la zone euro. Cela permet de rejeter notre deuxième
hypothèse qui stipule que la BRB prend en compte le taux de change dans
la fixation du taux directeur. Le taux directeur est également
lié négativement à la masse monétaire. Ceci est en
conformité avec la théorie économique. En effet, une
augmentation de la masse monétaire19(*) résulte d'une diminution du taux directeur du
moment que la monnaie nationale s'est dépréciée et le taux
de change, avec la cotation à l'incertain, est élevé.
Ces résultats mettent en évidence la
priorité accordée par la BRB au contrôle de la masse
monétaire par rapport au ciblage de l'inflation. En plus, le coefficient
associé à cette variable est significatif et il est de l'ordre de
0.047.
Le taux d'intérêt réel d'équilibre
est maintenant de 1.07% (supérieur de 0.3% qui est la moyenne des taux
d'intérêts réels calculés pour la période
d'étude). Le coefficient de l'effet d'inertie est très
élevé, proche de l'unité (soit 0.92). Cet e?et de lissage
du taux directeur très élevé s'expliquerait par
l'existence des incertitudes sur les e?ets du pilotage du taux directeur de la
Banque Centrale sur l'activité économique et l'in?ation. En e?et,
en présence d'incertitude sur les canaux de transmission de la politique
monétaire, les modi?cations élevées et rapides du taux
directeur peuvent entrainer des e?ets incontrôlables et non
anticipés sur la sphère réelle. Dans un tel contexte, il
apparait utile pour les banques centrales d'adopter un comportement optimal
consistant à limiter l'amplitude de variation de leur taux directeur
(Landry et Moustapha, 2016).
Cependant, bien qu'on ait ajouté les variables dummy,
D86 pour contrôler l'effet de la libéralisation financière
intervenue en 1986 et D93 pour contrôler l'effet de la crise
sociopolitique déclenchée en octobre 1993, le R2 est
resté « pas suffisamment élevé ». On
peut penser qu'il a d'autres variables susceptibles d'être prises en
compte par la BRB dans la prise de ses décisions.
Toutefois, les résultats obtenus permettent de
conclure que la fixation des taux par la BRB a une composante
systématique simple mais pas de type-Taylor, ce qui revient à
rejeter la première hypothèse, car on n'accorde pas de
priorité au contrôle direct de la dynamique de l'inflation comme
prévu par la règle de Taylor.
Dans ce chapitre consacré à l'analyse
économétrique de la fonction de réaction de la BRB, nous
avons présenté la méthodologie d'analyse qui
établit les différentes étapes à suivre et ensuite
nous avons procédé à la présentation et
l'interprétation des résultats. Nous avons commencé par
l'analyse de la présence de la racine unitaire et de la
stationnarité des variables ainsi que la détermination de leur
ordre d'intégration. Les résultats de l'analyse montrent que
toutes les variables sont stationnaires en différence
première ; ce qui permet de conclure que les variables sont
intégrées d'ordre I(1). Ainsi, la méthode d'estimation
utilisée est le MMG qui permet, entre autres, de contrôler
l'endogénéité des variables.
Après estimation de la fonction de réaction,
à travers une approche positive à la Taylor, les résultats
montrent que la fixation des taux de la BRB a une composante
systématique simple mais pas de type-Taylor. En effet, les
autorités monétaires accordent plus de priorité au
contrôle de la masse monétaire plutôt qu'au ciblage direct
de l'inflation. Ils considèrent l'hypothèse d'un lien
étroit entre la croissance de la masse monétaire et du taux de
l'inflation. Cependant, il s'est révélé que le taux de
change officiel n'entre pas en jeux dans la prise des décisions des
autorités monétaires.
CONCLUSION GENERALE ET
IMPLICATION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Dans ce travail, nous avons cherché à
vérifier si la politique monétaire de la BRB peut être
appréhendée à travers la règle de type-Taylor.
Spécifiquement, il était question d'une part, de
mesurer les poids implicites accordées par la BRB à l'objectif de
stabilité des prix qu'à celui de la stabilisation de
l'activité ; de vérifier si la BRB prend en compte le taux
de change dans la fixation du taux directeur d'autre part.
En vue d'éclairer la Banque Centrale du Burundi dans
ses prises de décisions sur la politique monétaire, plusieurs
études (Busogoro (2014), Niyongabo et al. (2017),Bigendako (2017)) ont
été réalisées. Elles ont porté notamment sur
l'efficacité de la politique monétaire, les canaux de
transmission, la structure et les performances de financement au Burundi.
Cependant, aucune étude n'a été abordée dans
l'angle où nous avons orienté notre recherche.Or la
vérification des actions des autorités monétaires à
la Taylor, comme le font les autres banques centrales, s'avère
nécessaire. C'est pourquoi nous avons mené cette étude.
Les aspects théoriques et empiriques de la règle
de Taylor montrent d'une part, qu'elle reste le socle de
référence dans l'évaluation des actions des
autorités monétaires, et d'autre part, qu'elle est aussi
vérifiable dans la plus part des Banques Centrales.
Ainsi, pour vérifier la pertinence de cette
règle pour le cas de la BRB, nous avons commencé par estimer
d'abord une règle de type Taylor classique, n'incorporant que
l'écart d'inflation et de celui de production auxquels on a
ajouté le taux directeur retardé pour vérifier si dans la
fixation du taux directeur, les autorités monétaires tiennent
compte du taux directeur passé. A ce niveau, nous attendions à
des coefficients de signes positifs pour toutes les variables, avec un
coefficient supérieur à l'unité pour l'écart
d'inflation.
En plus, la seconde estimation concerne la règle de
Taylor majoré d'autres variables supplémentaires qui serait
susceptible d'être prise en compte par la BRB dans mise en oeuvre de la
politique monétaire. Ainsi, une série d'étapes s'est
succédé. Après avoir testé la stationnarité
des variables et déterminé l'ordre d'intégration, nous
nous sommes servi d'une méthode des moments
généralisée inspirée par Clarida et Al. (1998),
Mésonnier et Renne (2004) et De Lucia et Lucas (2007). Cette
méthode est préférée aux méthodes standards
(MCO, MCG,...) dans la perspective de corriger le biais
d'endogénéité.
Les résultats des tests de stationnarité
montrent que la série chronologique est intégrée d'ordre
1. Ces mêmes résultats ont renforcé le choix de notre
modèle du moment que la MMG prend en compte le caractère
éventuellement non stationnaire des séries.
Les résultats d'estimation de la règle de
Taylor, donnent d'abord un coefficient de lissage très
élevé, ce qui signifie que la Banque Centrale ajuste
progressivement sa politique monétaire à l'environnement
économique. Les coefficients de l'écart d'inflation et de celui
de production ne remplissent pas les conditions du « principe de
Taylor ». Il s'est révélé également que
la significativité du modèle n'est pas élevée.
Les résultats d'estimation de la fonction de
réaction de la BRB, à travers une approche positive de Taylor,
après l'introduction des variables supplémentaires montre que la
fixation des taux par la BRB a une composante systématique simple mais
pas de type-Taylor. Ceci infirme notre première hypothèse.
En effet, on remarque encore une persistance du taux directeur
traduisant une forte tendance des autorités monétaires à
fixer le taux directeur en fonction des taux passés, 92%. En plus, le
poids est accordé à l'inflation et non à
l'activité, ce qui est en conformité avec le fait que l'inflation
soit l'objectif prioritaire de la politique monétaire. Toutefois, le
principe de Taylor n'est pas respecté. Le coefficient associé au
taux de change est négatif, significatif mais proche de zéro, ce
qui veut dire que cet indicateur n'a pas été prise en compte dans
la fixation du taux directeur. Ceci infirme encore notre deuxième
hypothèse. Le coefficient associé à la masse
monétaire, quant à lui, comporte un signe attendu. Cela confirme
le fait que les autorités monétaires accordent plus de
priorité au contrôle de la masse monétaire pris comme
objectif intermédiaire.
Dans l'ensemble, la règle de Taylor ne décrit
donc pas le comportement des actions des autorités monétaires de
la BRB dans la fixation du taux directeur.
En guise de recommandations, nous suggérons que le
cadre de la conduite de la politique des taux directeurs de la BRB doit
être beaucoup proche de celui d'un ciblage de l'inflation. En effet, les
résultats non satisfaisants sur la relation entre le taux directeur et
l'inflation mettent en évidence la pertinence du débat sur
l'infériorité du contrôle monétaire par rapport
à un ciblage du niveau général des prix au service de
l'objectif de la stabilité des prix.
Ces résultats doivent interpeller la BRB à ne
pas s'enfermer sur le ciblage des agrégats monétaires, mais
plutôt, de s'acharner à déterminer les instruments
endogènes de régulation des conditions financières qui
seront les relais véritables de sa politique monétaire afin d'en
tirer des enseignements pour la gestion de l'inflation.
Nous ne prétendons pas avoir mené un travail
exhaustif sur ce sujet, d'autres pistes de réflexions restent à
explorer. En effet, nous avons été limité, dans notre
travail, par la non disponibilité de certaines données notamment
les réserves de change. Par ailleurs, il serait plus intéressant
de refaire le même exercice à l'aide des données
trimestrielles, voire même mensuelles. Enfin, on pourrait introduire,
dans le modèle, d'autres variables explicatives pour voir si, à
la suite de cela, ce dernier se rapproche du principe de Taylor.
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ANNEXE
Annexe 1 : Synthèse des données
utilisés
Année
|
TINF
|
PIBR (en MBIF)
|
TD
|
TCH
|
M2 (en MBIF)
|
1980
|
2,5
|
361464,20
|
5,20
|
90,00
|
10 437,80
|
1981
|
12,2
|
338040,70
|
6,50
|
90,00
|
12 137,10
|
1982
|
5,9
|
360353,40
|
6,50
|
90,00
|
11 388,40
|
1983
|
8,2
|
342372,80
|
6,50
|
92,95
|
13 625,70
|
1984
|
14,3
|
351695,50
|
6,50
|
119,71
|
14 505,20
|
1985
|
3,8
|
397681,40
|
6,50
|
120,69
|
18 093,10
|
1986
|
1,7
|
386463,70
|
10,40
|
114,17
|
25 115,10
|
1987
|
7,1
|
366939,60
|
8,20
|
123,56
|
26 473,10
|
1988
|
4,5
|
381820,40
|
8,00
|
140,40
|
27 018,60
|
1989
|
11,7
|
398069,40
|
8,50
|
158,67
|
29 407,00
|
1990
|
7,0
|
405750,50
|
8,50
|
171,26
|
30 156,20
|
1991
|
9,0
|
406094,20
|
10,00
|
181,51
|
33 991,90
|
1992
|
1,8
|
444329,50
|
11,00
|
208,30
|
34 927,10
|
1993
|
9,7
|
406167,60
|
11,75
|
242,78
|
33 637,90
|
1994
|
14,9
|
432852,00
|
10,00
|
252,66
|
46 028,50
|
1995
|
19,2
|
391849,60
|
10,00
|
249,76
|
50 008,60
|
1996
|
26,5
|
265414,00
|
10,00
|
302,75
|
56 469,20
|
1997
|
31,1
|
263935,80
|
12,00
|
352,35
|
61 806,60
|
1998
|
12,5
|
274120,10
|
12,00
|
447,77
|
61 933,30
|
1999
|
3,4
|
301754,40
|
12,00
|
563,56
|
90 784,70
|
2000
|
24,3
|
269677,60
|
14,00
|
720,67
|
94 575,50
|
2001
|
9,3
|
265511,20
|
14,00
|
830,35
|
109 008,20
|
2002
|
-1,3
|
285730,70
|
15,50
|
930,75
|
139 659,30
|
2003
|
10,7
|
284979,20
|
14,50
|
1082,62
|
171 246,40
|
2004
|
8,3
|
305330,00
|
14,50
|
1100,90
|
217 137,90
|
2005
|
13,2
|
310750,10
|
14,50
|
1081,58
|
257 677,80
|
2006
|
2,7
|
346418,90
|
12,07
|
1028,68
|
301 558,50
|
2007
|
8,3
|
328163,50
|
11,12
|
1081,87
|
330 079,10
|
2008
|
24,5
|
342154,30
|
11,08
|
1185,69
|
443 117,80
|
2009
|
10,5
|
385668,20
|
10,00
|
1230,18
|
530 770,30
|
2010
|
6,5
|
407744,00
|
11,25
|
1230,75
|
638 098,20
|
2011
|
9,6
|
450760,99
|
14,34
|
1261,10
|
640 520,50
|
2012
|
18,2
|
468881,58
|
13,77
|
1442,50
|
708 053,00
|
2013
|
8,0
|
490403,25
|
12,50
|
1555,10
|
801 728,30
|
2014
|
4,4
|
513256,04
|
8,00
|
1546,70
|
883 059,60
|
2015
|
5,5
|
493239,05
|
9,82
|
1574,50
|
894 084,10
|
Sources : Auteur à partir des données des
rapports annuels et trimestriels de la BRB.
Annexe 2: Résultat de la règle
originale de Taylor
Dependent Variable: TD
|
Method: Generalized Method of Moments
|
Date: 04/17/18 Time: 12:06
|
Sample(adjusted): 1985 2015
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
No prewhitening
|
Bandwidth: Fixed (3)
|
Kernel: Bartlett
|
Convergence achieved after: 41 weight matricies, 42 total coef
|
Iterations
|
Instrument list: TD(-2) TD(-3) TD(-4) TD(-5) GAP(-1) GAP(-2)
GAP(
|
-3)GAP(-4) GAP(-5) QINF(-1)QINF(-2) QINF(-3) QINF(-4)
QINF(-5)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1.225444
|
0.524743
|
2.335323
|
0.0279
|
TD(-1)
|
0.819369
|
0.031489
|
26.02065
|
0.0000
|
QINF
|
0.063668
|
0.025761
|
2.471503
|
0.0206
|
GAP
|
-5.050211
|
1.299237
|
-3.887058
|
0.0007
|
D86
|
4.954345
|
1.475557
|
3.357610
|
0.0025
|
D93
|
2.914597
|
1.168739
|
2.493797
|
0.0196
|
R-squared
|
0.596775
|
Mean dependent var
|
11.28387
|
Adjusted R-squared
|
0.516129
|
S.D. dependent var
|
2.336047
|
S.E. of regression
|
1.624973
|
Sum squared resid
|
66.01347
|
Durbin-Watson stat
|
1.730364
|
J-statistic
|
0.169430
|
?
Annexe 3 : Résultant d'estimation de la fonction de
réaction de la BRB
Dependent Variable: TD
|
Method: Generalized Method of Moments
|
Date: 04/17/18 Time: 14:03
|
Sample(adjusted): 1985 2012
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
No prewhitening
|
Bandwidth: Fixed (3)
|
Kernel: Bartlett
|
Convergence achieved after: 74 weight matricies, 75 total coef
|
Iterations
|
Instrument list: TD(-2) TD(-3) TD(-4) TD(-5)GAP(-1) GAP(-2)
GAP(-3)
|
GAP(-4) GAP(-5) QINF(-1)QINF(-2) QINF(-3) QINF(-4) QINF(-5)
|
TCH(-1) TCH(-2) TCH(-3) TCH(-4) TCH(-5) TMM(-1) TMM(-2)
|
TMM(3) TMM(-4) TMM(-5)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1.074353
|
0.222585
|
4.826718
|
0.0001
|
TD(-1)
|
0.928833
|
0.017415
|
53.33388
|
0.0000
|
QINF
|
0.031193
|
0.004544
|
6.864628
|
0.0000
|
GAP
|
-1.583954
|
0.458268
|
-3.456392
|
0.0025
|
TMM
|
-0.047814
|
0.004044
|
-11.82415
|
0.0000
|
TCH
|
-0.000134
|
6.82E-05
|
-1.963865
|
0.0636
|
D86
|
3.862562
|
0.240850
|
16.03718
|
0.0000
|
D93
|
1.304122
|
0.175700
|
7.422416
|
0.0000
|
R-squared
|
0.681414
|
Mean dependent var
|
11.41000
|
Adjusted R-squared
|
0.569909
|
S.D. dependent var
|
2.348068
|
S.E. of regression
|
1.539893
|
Sum squared resid
|
47.42544
|
Durbin-Watson stat
|
1.428891
|
J-statistic
|
0.240277
|
Annexe 4 : Evolution du taux d'inflation et du PIB
réel
![](Regle-de-Taylor-application-au-cas-de-la-banque-de-la-republique-du-Burundi85.png)
Source : auteur à partir des données des
rapports annuels et trimestriels de la BRB
* 1 Pour éviter toute
inflation ,
l'émission des
billets de banque
doit être proportionnelle à la quantité d'
ordétenue par le Bank
Charter Royaume-Uni.
* 2Rapports annuels de la BRB
* 3 Vision Burundi 2025
* 4Le lissage du taux
d'intérêt est un aménagement de la règle de Taylor.
Adopté par Clarida et al. (1998) sur des données allemandes et
par Verdelhan (1998) sur des données des pays de la zone euro, le
lissage part de l'hypothèse qu'une Banque Centrale à tendance
à lisser les modifications de taux d'intérêt afin
d'éviter une instabilité des taux pouvant entamer la confiance
des agents économiques.
* 5Étude annuelle sur
la France 1996-1997, notamment. Dans la pratique, l'OCDE a repris la
méthodologie de Goldman Sachs.
* 6Règle à
anticipation tournées vers le futur
* 7 Des taux
d'intérêt créditeurs minima en fonction de la nature de
l'épargne, de sa durée ; le barème des taux
d'intérêt débiteurs maxima à appliquer aux
crédits en fonction de la durée, du secteur d'activité et
selon qu'il est productif ou à faible intérêt
économique. Le barème était différent pour les
banques commerciales et les établissements de crédit : taux
de refinancement sélectif (10 taux au total).
* 8Adjudication
à l'américaine
* 9 Adjudication à la
hollandaise
* 10 Opérations d'open
market
* 11Réserves
obligatoires
* 12Economie à
système dualiste. Certains agents économiques produisent pour
vendre et d'autres ne vendent une partie de leur production que pour avoir un
revenu objectif, tout le reste ne servant qu'à assurer
l'autosubsistance.
* 13 Politique
budgétaire excluant les financements monétaires des
déficits publics.
* 14 A travers les canaux de
transmission de la politique monétaire.
* 15 Prise en compte aussi par
Kamgnia (2009) dans l'estimation de la fonction de réaction de la
BEAC.
* 16 Politique monétaire
expansionniste
* 17Report of the joint
meeting of the economic affairs, financial markets, payment and banking
¤cy sub-committees of the monetary affairs committee (MAC),Kampala,
Uganda (11th to 15th july 2017),Report of the meeting.
* 18 Non incluses dans la
règle originale de Taylor
* 19 Action directe des
autorités monétaires
|