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Profil épidemioclinique, thérapeutique et évolutif de l'ictère néonatal à  l'hôpital provincial général de référence Sendwe du janvier à  décembre 2017


par Joseph Diangienda Mbulu
Université de Lubumbashi - Docteur en Médecine 2018
  

Disponible en mode multipage

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B.P. 1825

PROFIL EPIDEMIOCLINIQUE, THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIF DE L'ICTER NEONATAL

(Cas de l'hôpital Sendwe du 01 janvier au 31 décembre 2017)

Par DIANGIENDA MBULU Joseph

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine

Aout 2018

I | P a g e

B.P. 1825

PROFIL EPIDEMIOCLINIQUE, THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIF DE L'ICTER NEONATAL

(Cas de l'hôpital Sendwe du 01 janvier au 31 décembre 2017)

Par DIANGIENDA MBULU Joseph

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine

Dirigé par : CT Dr KAMONA Lewis

Année Académique : 2016-2018

II | P a g e

PLAN DU TRAVAIL

III | P a g e

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : PARTIE THEORIQUE CHAPITRE I LA PHYSIOLOGIE DE LA BILIRUBINE CHAPITRE II DESCRIPTION DE L'ICTERE NEONATAL

II.1. DEFINITIONS

II.2. EPIDEMIOLOGIE

II.3. ETIOPHYSIOPATHOGENIE

II.4. DIAGNOSTIC

II.4.1. CLINIQUE

II.4.2. PARACLINIQUE

II.5. EVOLUTION ET COMPLICATIONS

II.6. MODALITES DE PRISE EN CHARGE

DEUXIEME PARTIE : PARTIE PRATIQUE

CHAPITRE III PRESENTATION DU CADRE DE RECHERCHE

CHAPITRE IV POPULATION D'ETUDE; MATERIELS, METHODES, ET DIFFICULTES

RENCONTREES

CHAPITRE V PRESENTATION DES RESULTATS

CHAPITRE VI DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES

CONCLUSION GENERALE

SUGGESTIONS ET RECOMMENDATIONS

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

EPIGRAPHE

La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. Elle
a égorgé ses victimes, mêlé son vin, et dressé sa table.
Proverbe 9 : 1-2

Donne au sage et il deviendra plus sage ; instruit le juste, et il
augmentera son savoir. Le commencement de la sagesse, c'est
la crainte de l'Eternel, et la science des saints c'est
l'intelligence

IV | P a g e

V | P age

DEDICACE

A mes très chers parents,

Aucun mot ne saurait exprimer ma profonde gratitude et ma sincère reconnaissance envers les deux personnes les plus chères à mon coeur ! Si mes expressions pourraient avoir quelque pouvoir, j'en serais profondément heureux. Je vous dois ce que je suis. Vos prières et vos sacrifices ; votre affection et soutien indispensable m'ont comblé tout au long de mon existence. Que ce mémoire soit au niveau de vos attentes, présente pour vous l'estime et le respect que je voue, et qu'il soit le témoignage de la fierté et l'estime que je ressens. Je ferai toujours de mon mieux pour rester votre fierté et ne jamais vous décevoir. Puisse Dieu tout puissant vous procurer santé, bonheur et prospérité.

A mes très chers et adorables soeurs et frère : NDAYA MUABANA Annie, NSAMBA pauline,
NZEBA Yonel et MUKENDI Kevin

Vous savez que l'affection et l'amour fraternels que je vous porte sont sans limite. Je vous dédie ce travail en témoignage de l'amour et des liens de sang qui nous unissent. Puissions-nous rester unis dans la tendresse et fidèles à l'éducation que nous avons reçue. J'implore Dieu qu'il vous apporte bonheur, longue vie et vous aide à réaliser tous vos voeux.

A mon oncle BUKASA MUKENDI Martin

Pour votre assistance tant spirituelle que matérielle, trouvez à travers ce travail l'expression de mes sentiments les plus affectueux.

A ma cousine MANYONGA MUTOMBO Lili

Pour vos encouragements et soutien si indispensables. Que ce travail soit pour vous le témoignage de mes sentiments les plus sincères et les plus affectueux.

A la famille du Feu professeur MUSASA KABOBO

Que ce mémoire soit pour vous le témoignage de mes sentiments les plus sincères et les plus affectueux

A mes très chers collègues et amis

FOMBENO KUETA Pascal, KILESHE MWAMBA Zorinho, LUKUMWENA KALALA Jérôme, KABANGU TSHIBANDA Arsène, ILUNGA KABULO Michael, KALULUMIA BIMPA Samuel, KINAKIAKU MBOMBI Bienvenu, Dr NVUNZI KANOWA Gatien, FATUMA USENI Sarah, FANKAM TOUKO Stéphanie, ...

Merci pour les bons moments passés ensemble. Que chacune et chacun trouve ici l'expression de mon profond attachement. Puisse Dieu nous assister dans nos projets et guider nos pas dans la future vie professionnelle active.

A tous mes enseignants du primaire, secondaire et de la faculté de médecine/ Unilu

Aucune dédicace ne saurait exprimer le respect que je vous porte, de même que ma reconnaissance pour tous les sacrifices consentis pour mon éducation, mon instruction et mon bien être. Puisse Dieu, tout puissant vous procurer santé bonheur et longue vie.

VI | P a g e

REMERCIEMENT

Marquant la fin de notre parcours au deuxième cycle à la faculté de médecine ; ce travail, fruit de notre bagage intellectuel, est pour nous une occasion de remercier tous ceux qui, de près ou de loin ont participé à son élaboration et à notre formation car dit-on : rien de ce qui est grand ne peut être l'oeuvre d'une seule personne. Nous ne sommes que les héritiers de nos précédents, les bénéficiaires de nos contemporains car la connaissance n'a jamais été l'apanage d'un seul peuple.

En cela, nous rendons d'abord hommage à la sainte trinité Dieu le père, le fils et le saint esprit, papa Simon KIMBANGU KIANGANI, source de notre inspiration et de toute connaissance pour la réalisation de ce travail.

Nous tenons à remercier sincèrement le docteur C.T KAMONA, qui en tant que

directeur de mémoire, s'est toujours montré à l'écoute et très disponible tout au long de sa réalisation et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour. Ainsi que pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'il nous a consacré.

Nous témoignons de même notre gratitude au Feu professeur MUSASA KABOBO, à toutes les autorités académiques de l'UNILU en général et particulièrement à celles de la faculté de médecine pour leurs savoir qu'elles nous ont inculqué et qui font de nous aujourd'hui finaliste du deuxième cycle.

D'une façon spéciale, nous remercions grandement nos parents et toute notre grande famille, nous sommes fiers d'être né de vous et profiter de votre affection. Et dans cette même perspective, que nos ainés et camarades scientifiques qui nous ont accueillis et encadré à la faculté tout comme au stage trouvent ici notre reconnaissance.

Nous serions ingrats si nous omettions de réitérer notre attachement indéfectible aux compagnons et amis du savoir pour leur esprit d'équipe, de compatir avec nous dans toute notre vie estudiantine, nous citons notamment : DIANGIENDA LOHOSO Joseph, KABEZYA MUGANZA Pierrette, et KALOMBO KALOMBO Joseph.

Ce travail est le couronnement de notre parcours scientifique. Etant une oeuvre humaine, Il n'a donc pas la prétention d'être parfait. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à sa réalisation.

VII | P a g e

TABLE DES MATIERES

Plan du travail I

Epigraphe II

Dédicace ..III

Remerciements .V

Liste des tableaux .VIII

Liste des figures ..IX

Sigles et abréviations X

Résumé XI

Introduction 1

Chapitre I Physiologie de la bilirubine .2

I.1. Le métabolisme normal de la bilirubine (physiopathologie de l'ictère néonatal) 2

I.1.1. Etape pré-hépatique : synthèse de la Bilirubine 2

I.1.2. Etape hépatique: conjugaison 3

I.1.3. Etape post-hépatique: élimination 3

I.2. Particularités du métabolisme de la bilirubine en période néonatale 4

Chapitre II Description de l'ictère néonatal ..5

II.1. Définitions ..5

II.2. Epidémiologie 5

II.3. Etiophysiopathogenie .6
II.3.1. Les ictères à bilirubine non conjuguée : hyper bilirubinémie à prédominance indirecte.6

Les facteurs favorisant et aggravant l'hyperbilirubinemie 7
II.3.2. Les ictères à bilirubine conjuguée ou mixte avec prédominance de bilirubine directe .10

II.4. Diagnostic 15

II.4.1. Clinique 15

II.4.2. Paraclinique 17

II.5. Evolution et Complication de l'ictère 18

II.6. Modalités de prise en charge 19

II.6.1. Prise en charge préventive 19

II.6.2. Prise en charge thérapeutique 20

II.6.2.1. traitement de l'ictère à bilirubine indirecte 20

a. Traitement non médicamenteux . 20

b. Traitement médicamenteux 25

VIII | P a g e

c. Traitement adjuvant 26

II.6.2.2. traitement de l'ictère à bilirubine directe 27

a. Traitement médicamenteux .27

b. Traitement chirurgical 27

Chapitre III Présentation du cadre de travail . 28

III.1. Situation géographique et organisation administrative .....28

III.2. Organisation technique 28

III.3. Organigramme de l'hôpital 30

Chapitre IV Population d'étude ; matériels, méthodes, et difficultés rencontrées .. 31

IV.1. Population d'étude ..31

IV.2. Matériels et Méthodes 31

IV.3. Difficultés rencontrées . 31

Chapitre V Présentation de résultats .. 32

Chapitre VI Discussions et commentaires . 54

VI.1. La fréquence de l'ictère néonatal 54

VI.2. Caractéristiques socio démographiques ....55

VI.3. Caractéristiques cliniques . 55

VI.4. Caractéristiques para cliniques 58

VI.5. Traitement . 59

VI.6. Caractéristiques évolutives d'hospitalisation 60

Conclusion générale 61

Suggestions et recommandations 63

Biographie 64

Annexe 68

Fiche de récolte 68

Quelques figures .70

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Principales causes d'ictère indirect chez le nouveau-né .7

Tableau II : Principales causes d'ictère direct chez le nouveau-né et le nourrisson 11

Tableau III : Les valeurs normales de la bilirubinémie .. 17

Tableau IV : risque du nouveau-né par rapport à l'âge gestationnel . 20

Tableau V : Indications de photothérapie et d'exsanguino-transfusion selon le taux de

bilirubine et le poids de naissance

25

Tableau VI : Répartition des patients selon l'âge maternel

35

Tableau VII : Répartition des patients selon les Infections génito-urinaire

37

Tableau VIII : Répartition Selon l'APGAR

..41

Tableau IX : Répartition Selon le poids de naissance

42

Tableau X : Répartition Selon l'âge d'apparition de l'ictère

..43

Tableau XI : Répartition Selon les facteurs de risque

45

Tableau XV : Répartition des patients selon les signes associés

47

Tableau XVI : Répartition Selon le type d'ictère

...50

Tableau XVII : Répartition Selon l'évolution

....52

Tableau XVIII : Répartition Selon le séjour

.. 53

IX | P a g e

X | Page

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : le métabolisme de la bilirubine 2

Figure 2 : images de photothérapie classique et intensive . 21

Figure 3 : Courbes de référence de la bilirubinémie pour les indications de la photothérapie

intensive . 23

Figure 4 : Courbes de référence de la bilirubinémie d'exsanguinotransfusion . 25

Figure 5 : la fréquence intra hospitalière de l'ictère néonatal 32

Figure 6 : Répartition selon le sexe 33

Figure 7 : Répartition selon la commune de résidence .. 34

Figure 8 : Répartition des selon le suivi des CPN . 36

Figure 9 : Répartition selon la maturité 38

Figure 10 : Répartition selon les antécédents d'ictère néonatal dans la fratrie ...39

Figure 11 : Répartition Selon le type d'accouchement 40

Figure 12 : Répartition Selon le mode d'alimentation 44

Figure 13 : Répartition Selon l'étiologie 46

Figure 14 : Répartition selon le groupe sanguin maternel et néonatal ...48

Figure 15 : Répartition Selon le rhésus maternel et du nouveau-né . 49

Figure 16 : Répartition Selon la prise en charge 51

LISTE DES ABBREVIATIONS

AAP : Académie Américaine de Pédiatrie

AG : âge gestationnel

ATCD : antécédent

BC : Bilirubine conjuguée

BGT : bilirubine glucuronyl-transférase

BI : bilirubine indirecte

BNC : Bilirubine non conjuguée

BSS : bosse séro-sanguine

BT : Bilirubine totale

BTC : bilirubinometre transcutané

CHU : centre hospitalier universitaire

CPN : Consultations prénatales

ECBU : examen cytobactériologique des urines

ET : écart type

EST : Exsanguinotransfusion

G6PD : Glucose-6-phosphate déshydrogénase

HPM : Hépatomégalie

HTA : hypertension artérielle

IFME : Incompatibilité foeto-maternelle érythrocytaire

IUG : Infection Urogénitale

LA : Liquide Amniotique

LCR : Liquide céphalo-rachidien

RCIU : retard de croissance intra-utérin

RH : rhésus

SA : semaine d'aménorrhée

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XII | P a g e

RESUME

Les nouveau-nés présentent très souvent une hyper bilirubinémie se manifestant par un ictère. Bien que physiologique, celui-ci peut relever des étiologies variées des significations différentes au point de devenir pathologique, avec le risque des complications neurologiques ou être témoin d'une affection grave dont la rapidité du diagnostic et de prise en charge conditionne la chance de succès.

Le but de ce travail est d'analyser les caractéristiques épidemiocliniques, thérapeutiques et évolutives des nouveau-nés ictériques hospitalisés au service de néonatologie de l'hôpital général de référence Jason Sendwe entre janvier et décembre 2017.

Nous avons mené une étude descriptive transversale dont la récolte de données s'est faite de manière rétrospective. L'exploitation des dossiers s'est faite à partir d'une fiche pré établie et a permis le recueil des données concernant les parturientes, le déroulement de la grossesse et de l'accouchement, la date d'apparition de l'ictère chez le nouveau-né, son étiologie présumée, les pathologies qui lui sont associées, le traitement prescrit et l'évolution

Résultats : 236 cas d'ictère néonatal ont été enregistrés parmi 1001 nouveau-nés hospitalisés pendant cette période soit une fréquence hospitalière de 23.57 %. Une prédominance masculine a été notée avec 53%. L'ictère était précoce dans 9,36% des cas. L'asphyxie périnatale, les bosses sero-sanguineson et la prématurité constituent les principaux facteurs de risque dans notre série. L'ictère était physiologique dans 51,27% des cas ; les étiologies sont dominés par l'infection néonatale dans 24.15%, et l'incompatibilité foeto-maternelle dans 13,56%(rhésus dans 3.81% et ABO dans 9.75%). La fièvre est apparue dans 25.42% des cas, la pâleur dans 7.20%, les selles décolorés dans 1.69% et l'hépatomégalie dans 0.42% des cas. L'antibiothérapie et la photothérapie ont constitué l'essentiel de la prise en charge. Aucune exsanguino-transfusion n'a été réalisée. L'évolution a été marquée par le décès dans 7.63% des cas. La durée d'hospitalisation moyenne était de 10.89 #177; 6.20 jours.

Conclusion : Malgré l'évolution favorable de l'ictère dans la majorité des cas, il reste un symptôme fréquent à risque de complications graves nécessitant une prise en charge dans des structures de néonatologie spécialisées et une prévention grâce au renforcement du

programme de consultation prénatale et post-natale.

1 | P age

INTRODUCTION

Le nouveau-né traverse lors de ses premiers jours de vie une période de vulnérabilité. En effet, il doit réaliser une série d'ajustements fonctionnels, métaboliques, respiratoires et circulatoires destinés à autonomiser les grandes fonctions vitales, c'est la période d'adaptation à la vie extra-utérine. Parmi les fonctions à maturation essentiellement postnatale avec un ajustement dans les premiers jours de vie, figure le métabolisme de la bilirubine.

Les nouveau-nés présentent très souvent une hyper bilirubinémie se manifestant par un ictère (coloration jaune des téguments et des muqueuses), un phénomène fréquent puisqu'il concerne 60 à 80% des nouveau-nés mais le plus souvent transitoire [1-3]. L'absence des complications et l'évolution spontanément favorable dans la majorité des cas peuvent conduire à sa négligence. [4]

C'est pourquoi, bien que physiologique, l'ictère néonatal ne doit pas pour autant être négligé. Il mérite une attention particulière car il peut relever des étiologies variées des significations différentes au point de devenir pathologique, exposant ainsi l'enfant à des complications neurologiques ou être témoin d'une affection grave dont la rapidité du diagnostic et de prise en charge conditionne la chance de succès. [5]

La prise en charge soulève des problèmes, vu que les moyens sont très limités dans un pays à faible revenu comme le nôtre.

Le diagnostic étiologique de certitude reste difficile parce qu'il existe une gamme d'examens para cliniques dont la plupart sont irréalisables.

Nous avons décidé dans le cadre de ce travail, de faire un état de lieu concernant les aspects épidemiocliniques, thérapeutiques et évolutifs de l'ictère néonatal dans notre milieu.

Ce travail est une étude réalisée dans le service de pédiatrie, unité de néonatologie de l'hôpital provincial de référence Jason Sendwe, de la période allant du 01 janvier au 31 décembre 2017.

Nous avons retenu tout nouveau-né présentant un ictère cutanéomuqueux soit au moment de l'admission, soit au cours de l'hospitalisation. Nous avons comme objectifs :

? General : contribuer à la connaissance sur l'ictère néonatal

? Spécifiques :

y' Déterminer la fréquence intra hospitalière de l'ictère néonatal.

y' Décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs de l`ictère néonatal dans notre milieu.

Notre travail est subdivisé en deux parties : la première est théorique et comprend les généralités sur l'ictère ; la seconde est pratique et traite des données, fruits de notre travail.

2 | P age

CHAPITRE I PHYSIOLOGIE DE LA BILIRUBINE

I.1. LE METABOLISME NORMAL DE LA BILIRUBINE (PHYSIOPATHOLOGIE DE L'ICTERE NEONATAL)

Pendant la vie intra utérine, la bilirubine produite par le foetus est conjuguée et épurée par le foie de la mère. A la naissance, quelques jours sont nécessaires pour que les mécanismes d'épuration propres du nouveau-né parviennent à équilibrer la production de pigment. Alors, il y a une accumulation de bilirubine entraînant un ictère cutané, muqueux et conjonctivale et une hyper bilirubinémie. [6-7]

Figure 1 : le métabolisme de la bilirubine [3]

I.1.1. ETAPE PRE-HEPATIQUE : SYNTHESE DE LA BILIRUBINE

Dans le système réticulo-endothélial :

Les globules rouges vivent en moyenne 120 jours, ce qui signifie qu'ils doivent être détruits et remplacés par de nouveaux au bout de cette période. Cette destruction se fait par les macrophages qui se trouvent dans les capillaires de la rate, du foie et de la moelle osseuse. Ces cellules phagocytaires ont pour rôle de capturer les microorganismes indésirables ou les vieilles cellules, de les englober et de les digérer. Le rôle des macrophages est donc de débarrasser le sang des globules rouges vieillis. Il semble que des modifications au niveau de la membrane cytoplasmique dues au vieillissement de ces globules rouges réduisent leur souplesse de sorte qu'ils restent immobilisés dans les capillaires de la rate par exemple (qui

3 | P a g e

joue ainsi le rôle de filtre) permettant ainsi aux macrophages de les distinguer des plus jeunes et de les phagocyter. Une fois le globule rouge englobé par le macrophage, sa membrane est digérée de telle sorte que l'hémoglobine soit libérée et aussitôt dégradée en ses constituants de base par les enzymes de dégradation du macrophage. On obtient alors deux composants : de la globine et le groupement hème. Ainsi, les acides aminés résultant de la dégradation de la globine sont envoyés dans le sang afin d'être réutilisés par les cellules de l'organisme, l'hème est ensuite dissocié en deux composants : fer et porphyrine. Le fer est transporté sous forme lié à des protéines (ferritine, hémosidérine) dans le sang et mis en réserve dans les cellules du foie ou de la rate où il peut également servir à la production de nouveaux globules rouges dans la moelle osseuse. La porphyrine se transforme en biliverdine, étape ou intervient l'enzyme hème-oxydase puis en bilirubine grâce à une réductase. La bilirubine est déversée dans le secteur vasculaire.

Dans toutes les situations aggravant l'hémolyse (maladies hémolytiques néonatales immunologiques, rhésus, ABO, ou constitutionnelles telle que le déficit en G6PD) cette production est accrue et les ictères sont souvent intenses. Certains facteurs augmentent l'activité de l'hème oxydase : situations de carence calorique et/ou de stress (stress oxydatif post anoxique, hyperinsulinisme, jeûne, endotoxine bactérienne...). (Voir les facteurs favorisants ou aggravants l'ictère).

Dans le secteur vasculaire :

La molécule de bilirubine non conjuguée, insoluble dans l'eau, se lie de manière équimolaire à l'albumine pour être transporté vers le foie, elle est dite alors liée (en opposition à la forme dite libre). Lorsque le potentiel de liaison de l'albumine pour la bilirubine est dépassé, la bilirubine peut se fixer sur les graisses tissulaires dont celle du système nerveux central et entrainer l'ictère nucléaire.

1.1.2. ETAPE HEPATIQUE: CONJUGAISON

Dans le foie :

Au niveau des hépatocytes, la bilirubine se fixe à des ligandines (protéines Y et Z, déficientes aussi chez le nouveau-né). Puis elle est « conjuguée »par l'acide glycuronique qui est un produit intermédiaire du cycle de Krebs ; et devient hydrosoluble donc excrétable grâce à la glucuronyltransférase.

1.1.3 ETAPE POST-HEPATIQUE: ELIMINATION

Dans l'intestin :

La bilirubine conjuguée est transformée par les enzymes bactériennes de la flore bactérienne, (qui colonise le tube digestif du nouveau-né de manière progressive) en une série

4 | P a g e

de dérivés, les urobilinogènes. La plus grande partie de ces urobilinogènes est éliminée dans les matières fécales après avoir été transformée en stercobilinogène puis en stercobuline (expliquant la couleur marron des selles). Une petite partie est réabsorbée puis éliminée dans les urines sous forme d'urobiline (coloration jaune). Il existe un cycle enterohépatique : la bilirubine conjuguée est en partie déconjuguée sous l'action de la glucuronidase (enzyme produite par le tube digestif, et contenue dans certains laits maternels) et réabsorbée au niveau de la muqueuse digestive, cela contribue à entretenir un taux élevé de bilirubine sanguine. Ce cycle enterohépatique est majoré dans toutes les situations de retard d'émission de méconium.

Dans les situations pathologiques de cholestase, la réduction du flux biliaire (au niveau des voies extra hépatiques, intra hépatiques, ou au niveau cellulaire) entraîne une augmentation dans le sang de la bilirubine directe, normalement excrétée dans la bile.

I.2. PARTICULARITES DU METABOLISME DE LA BILIRUBINE EN PERIODE

NEONATALE

? Production augmentée de bilirubine en période néonatale

Dans les premiers jours de vie, la production de la bilirubine est augmentée. Celle-ci est le reflet d'une polyglobulie physiologique chez le nouveau-né associée à une durée de vie diminuée des érythrocytes, mais aussi de l'activité importante de l'hème oxygénase (proportionnellement huit fois plus concentrée chez le nouveau-né que chez l'adulte). La production de bilirubine chez un nouveau-né est estimée à 8,5 mg/kg/24 h, soit deux à trois fois plus élevée que chez l'adulte (1 g d'hémoglobine fournit 35 mg de bilirubine). [6-7]

? Elimination diminuée de la bilirubine en période néonatale

A cette production augmentée s'ajoute une élimination diminuée de la bilirubine dans les premiers jours de vie impliquant une conjugaison hépatique diminuée du fait : y' de l'immaturité hépatique : on a une diminution de la captation hepatocytaire de la bilirubine (déficit en ligandine) et un déficit des systèmes de conjugaison notamment de la glycuronyl-transférase dont l'activité débute après la naissance et dépend de la qualité et de la quantité d'alimentation;

y' d'une augmentation du cycle entéro-hépatique (aggravée par le jeûne) : l'absence de la flore bactérienne ne permet pas la transformation de la bilirubine conjuguée en urobilinogène, celle-ci est réabsorbée et deconjuguée [8];

y' et d'une élimination digestive diminuée : résultant d'une motilité intestinale peu

active, le nouveau-né s'alimentant peu pendant les premiers jours de vie.

[6-7,9]

5 | P a g e

CHAPITRE II DESCRIPTION DE L'ICTERE NEONATAL

II.1. DEFINITIONS

L'ictère est la coloration jaune des téguments, qui apparaît à partir d'un taux de bilirubinémie supérieures à 50-70 ìmol/l (3-4,2 mg/dl).

L'ictère précoce du nouveau-né est celui qui apparait avant 24 heures de vie

L'ictère prolongé du nouveau-né : c'est l'ictère persistant à plus de 10-15 jours de vie. Chez un nouveau-né à terme, eutrophique et persistant au-delà de trois semaines pour le nouveau-né prématuré ou de petit poids [6].

Contrairement à l'adulte, l'ictère du nouveau-né est, dans l'immense majorité des cas, à bilirubine (BR) indirecte (attention à ne pas reproduire la confusion, hélas fréquente et désastreuse de sens, entre les termes « BR indirecte » et « BR libre »).

II.2. EPIDEMIOLOGIE

L'ictère est de très loin le plus fréquent des symptômes observés à la période néonatale. Souvent « physiologique », l'ictère est un symptôme dont la signification clinique reste en règle difficile à appréhender.

Il est délicat d'évaluer l'incidence vraie de l'ictère du nouveau-né en raison des difficultés de définition.

L'OMS a estimé, en 2007 que plus de 80% des prématurés et 50% des nouveaux nés à terme présentent l'ictère néonatal [10].

En France l'incidence n'est pas connue précisément. Elle est estimée à 60% chez les nouveau-nés à terme (90% chez le prématuré). Environs 6-10% des nouveau-nés à terme ont une bilirubinémie > 220 ìmol/l. Au Royaume Uni, en 2001, l'incidence est de 5,5/1000 naissances d'ictère sévère (Bilirubinémie supérieure à 350ìmol/l). 174 cas d'ictères nucléaires ont été recensés aux USA (1/100 000 naissances) et le même chiffre d'incidence est avancé en Europe. L'incidence des cholestases néonatales est estimée à 1/2500 naissances.

Au Bénin, des taux de 32% d'ictère néonatal ont été trouvé dans une population des nouveaux nés hospitalisés [11].

Au Maroc, les mêmes valeurs qu'en France avec 60% chez les nouveaux nés à terme et 90% chez les prématurés [12].

L'expérience du CHU Mohammed VI de Marrakech en 2009 a trouvé une incidence de 25% d'ictère néonatal dans une population des nouveaux nés hospitalisés [5].

6 | P a g e

Aux cliniques Universitaires de Lubumbashi (RDC) en 2010 des taux de 17.7% de l'ictère néonatal ont été trouvé dans une population des nouveaux nés hospitalisés [13].

II.3. ETIOPHYSIOPATHOGENIE

On distingue deux catégories d'ictères néonatales, selon la prédominance de l'augmentation sur la bilirubine non conjuguée ou sur la bilirubine conjuguée [9,14].

II.3.1. LES ICTERES A BILIRUBINE NON CONJUGUEE : HYPERBILIRUBINEMIE A PREDOMINANCE INDIRECTE (BILIRUBINE CONJUGUEE < 34 uMOL/L OU 20 MG/L)

C'est la forme la plus fréquente d'ictère néonatal ; par définition, la bilirubine directe ou

conjuguée ne dépasse pas 34 umol/L (20 mg/L). Les principales étiologies de l'hyper bilirubinémie indirecte figurent dans le tableau 1. Les principales entités causant un ictère indirect sont les suivantes:

1) ICTERE SIMPLE DU NOUVEAU-NE

II est si fréquent qu'il est qualifié de "physiologique". II résulte de la seule "immaturité" des processus hépatiques d'épuration de la bilirubine produite en grande quantité, sans facteur pathologique associé.

II est caractérisé par :

? Sa survenue au 2ème - 3ème jour de vie, et son pic maximal vers le 4ème - 5ème jour ;

? Son caractère isolé cliniquement, "nu" ;

? La nette prédominance de la BNC, et la négativité du test de Coombs ;

? Sa régression à la fin de la première semaine, parallèlement à la coloration progressive des urines.

? L'hyper bilirubinémie ne dépasse pas 250 umol/L (146 mg/L) chez l'enfant allaité ou 200 umol/L (117 mg/L) chez l'enfant nourri artificiellement, quel que soit son âge; elle augmente à un rythme inférieur à 86 umol/L / 24 heures (50 mg/L/24 heures).

Ces caractères rassurants chez le nouveau-né à terme sans anomalie viennent à manquer quand s'ajoutent des facteurs de surproduction de la bilirubine ou des obstacles à son épuration (on parle alors d'ictère simple « aggravé »). Au total, l'ictère simple comprend l'excès de production de bilirubine et le défaut de captation hépatique et de conjugaison de cette bilirubine. La présence des facteurs favorisants peut majorer cet ictère simple.

La plupart du temps, aucun traitement n'est nécessaire, sauf si la bilirubine augmente à un niveau trop élevé, ce qui est rare (on parle alors d'hyper bilirubinémie néonatale). Les indications de la photothérapie et de l'exsanguino-transfusion sont les mêmes que dans le cas d'une maladie hémolytique du nouveau-né (voir plus loin).

Tableau I Principales causes d'ictère indirect chez le nouveau-né

Cause d'hyper bilirubinémie non conjuguée

Ictère physiologique et hyper bilirubinémie néonatale (très fréquents)

Ictère au lait maternel (assez fréquent)

Maladie hémolytique du nouveau-né (assez fréquente) :

> incompatibilité Rhésus

> incompatibilité ABO

Ecchymoses, hématomes (assez fréquents)

Polycythémie (assez fréquente)

Anémies hémolytiques congénitales (rares) :

> sphérocytose

> déficience en glucose-6-phosphate déshydrogénase

> déficience en pyruvate-kinase

> thalassémie

Hypothyroïdie (rare)

Sténose du pylore (rare)

Hyperbilirubinémie néonatale transitoire et familiale (très rare)

Maladie de Gilbert (rare)

Syndrome de Crigler-Najjar (très rare)

LES FACTEURES FAVORISANT ET AGGRAVANT L'HYPERBILIRUBINE

En cas d'hyper bilirubinémie néonatale à prédominance non conjuguée, plusieurs facteurs favorisants peuvent soit majorer un ictère physiologique soit entrainer son évolution vers un ictère nucléaire [15-16].Ce sont :

> Le jeûne

V' Jl entraine l'hypoglycémie qui stimule la sécrétion abondante de Glucagon et

d'Epinéphrine augmentant ainsi l'activité de l'hème-oxygénase.

V' Le manque de glucose pendant le jeûne entraine le recours aux lipides pour la production de l'énergie. L'augmentation des acides gras libres circulants qui agissent comme inhibiteurs compétitifs de la bilirubine au niveau de la glucuronyl transférase par l'intermédiaire de la Pregnane-3 alpha-20 bêta-diol participe à l'hyper bilirubinémie.

V' Le jeûne aggrave aussi le cycle entero hépatique.

> Tout facteur de stress (anoxo ischémie, infection maternofoetale...)

Le stress stimule la sécrétion abondante de Glucagon et d'Epinéphrine.

> L'asphyxie périnatale qui entraine le stress et l'acidose (persistance de la perméabilité du canal d'Arantius, synthèse retardée des enzymes)

> L'hypo-albuminémie, par un défaut de protéines de transport de bilirubine entrainant

un excès de bilirubine libre qui ne sera pas par conséquent conjuguée et éliminée. > L'hyper osmolarité,

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> Le refroidissement (hypothermie), par l'hypoglycémie et la baisse du métabolisme

de base qu'il entraine avec comme conséquence la baisse des fonctions de synthèse.

> La prématurité, par immaturité hépatique

> Le jeune âge (exemple : le nouveau-né de moins de 24 heures de vie est plus

vulnérable que celui de quelques jours),

> L'acidose, par diminution affinité de la bilirubine vis-à-vis de l'albumine sérique.

> Les hématomes ; ecchymose ou bosse sero-sanguine, par augmentation de la charge

en hémoglobine dégradée. La résorption entraine un catabolisme accru de l'hème et

donc une augmentation de la bilirubine.

> L'administration de médicaments qui déplacent la bilirubine de l'albumine

(exemple : sulfamides, ocytociques...).

> L'antécédent de mère diabétique : le diabète maternel expose le nouveau-né à un

risque accru d'hypoglycémie néonatal.

> Nouveau-né avec antécédent de photothérapie

> Polyglobulie, incompatibilité avec Coombs positif ou maladie hémolytique

2) ICTERE NEONATAL "AU LAIT DE MERE"

II apparaît vers le 5ème jour de vie seulement (mais il peut prolonger un ictère simple). II est isolé. L'hyper bilirubinémie porte sur la fraction non conjuguée. Elle peut persister plusieurs semaines.

Cet ictère est provoqué par le pouvoir inhibiteur du lait de certaines femmes sur les mécanismes d'épuration hépatique de la bilirubine. (Une lipase contenue dans certains laits maternels, hydrolyse les triglycérides ; les acides gras libérés agissent comme inhibiteurs compétitifs de la bilirubine au niveau de la glucuronyl transférase par l'intermédiaire de la « Pregnane-3 alpha-20 bêta-diol »). Le Lait maternel (surtout le colostrum), contient beaucoup de bêta-glycuronidase.

Ce pouvoir ne semble s'exercer que sur le foie immature; il disparait par chauffage du lait à 56°C pendant 15 minutes.

En pratique, si la jaunisse est mal tolérée psychologiquement par l'entourage ou si l'hyperbilirubinémie est élevée, on conseille de suspendre l'allaitement pendant 48 heures ; lors de la reprise de l'allaitement au sein, l'hyperbilirubinémie se stabilise à un palier inférieur, mieux toléré et moins inquiétant.

3) ICTERE HEMOLYTIQUE PRECOCE

Il est le plus souvent d'origine immunologique (incompatibilité Rhésus ou ABO). Si ce n'est pas le cas, il faut rechercher une anémie hémolytique congénitale comme une sphérocytose :

a) 9 | P a g e

Incompatibilité Rhésus ou érythroblastose foetale

Son incidence a fortement diminué depuis que les femmes à risque reçoivent la prophylaxie anti-D. La mère est Rhésus négative et le foetus Rhésus positif. Le premier enfant ne peut pas être atteint, sauf si la mère a été sensibilisée antérieurement, par exemple lors de l'avortement d'un foetus Rhésus positif, si elle n'a pas reçu la prophylaxie anti-D. Les formes graves peuvent s'accompagner d'anasarque Foeto-placentaire, d'hépatomégalie, de splénomégalie et d'insuffisance cardiaque. L'hémolyse est plus active que dans le cas de l'incompatibilité ABO. L'ictère apparaît pendant les premières heures de vie et le taux de bilirubine augmente rapidement. Une anémie très profonde peut être présente. Le taux de réticulocytes est élevé. Le test de Coombs direct est positif, ce qui indique la présence d'anticorps érythrocytaires. Une hypoglycémie peut survenir ;

b) Incompatibilité ABO

Elle cause une hémolyse moins active que l'incompatibilité Rhésus. Habituellement, le groupe sanguin de la mère est O et celui du foetus A ou B. Le premier enfant peut être atteint. En général, l'ictère apparaît plus tardivement et il est moins intense qu'en cas d'érythroblastose foetale. L'hémoglobine peut baisser et le taux de réticulocytes peut être élevé. Le test de Coombs indirect est positif, ce qui indique la présence d'anticorps plasmatiques. Le test de Coombs direct est négatif ;

c) Anémies hémolytiques congénitales

Plusieurs de ces anémies peuvent se manifester dès la période néonatale ; il s'agit surtout de la sphérocytose, de la thalassémie, de la déficience en glucose-6-phosphate déshydrogénase et de la déficience en pyruvate-kinase.

4) LES ENDOCRINOPATHIES :

a) Ictère de l'hypothyroïdie

L'ictère à bilirubine non conjuguée est l'un des signes classiques de l'hypothyroïdie congénitale ; les hormones thyroïdiennes sont en effet nécessaires à la synthèse de l'enzyme glycuronyl transférase.

b) Insuffisance surrénalienne

L'insuffisance surrénalienne entraine l'hypoglycémie [6].

5) ICTERE DE LA MALADIE DE GILBERT

Il est lié à un déficit partiel de la glycuronyl transférase ; il s'agit d'une maladie autosomique dominante ; l'ictère reste modéré en période néonatale.

6) 10 | P a g e

ICTERE DE LA MALADIE DE CRIGLER NAJJAR :

Il s'agit d'un déficit complet de la glucuronyltransferase dans la forme du type I, la maladie est généralement fatale au cours des 15 premiers mois de la vie. Le déficit est partiel dans la forme du type II, seul viable.

7) LES INFECTIONS GRAVES NOTAMMENT LE SEPSIS ; LES INFECTIONS URINAIRES... L'infection entraine une hyper bilirubinémie par deux mécanismes :

? hémolyse par la toxine infectieuse et les radicaux libres, responsables de la production accrue de bilirubine

? l'acidose métabolique

8) CERTAINES ANOMALIES DU TUBE DIGESTIF (ATRESIE DUODENALE, STENOSE DUODENALE...)

La Sténose du pylore s'associe rarement à un ictère non conjugué. Le mécanisme physiopathologique de cet ictère demeure imprécis. Le jeûne pourrait jouer un certain rôle. On a rapporté quelques cas de maladie de Gilbert se manifestant de cette façon.

II.3.2. LES ICTERES A BILIRUBINE CONJUGUEE OU MIXTE AVEC

PREDOMINANCE DE BILIRUBINE DIRECTE

Ces types d'ictères sont plus rares puisqu'ils représentent moins de 1% des ictères du nouveau-né. Néanmoins ils sont toujours pathologiques et doivent faire l'objet d'une exploration spécialisée en hépatologie pédiatrique. Leur pronostic dépend de la précocité du diagnostic étiologique et la sanction est soit chirurgicale soit métabolique.

La présence d'une hyperbilirubinémie directe chez un nouveau-né ou un nourrisson indique la possibilité d'une maladie grave; l'enfant doit donc être dirigé immédiatement vers un centre spécialisé. Le nourrisson a souvent une coloration jaune verdâtre. La démarche diagnostique tient compte de l'ensemble du tableau clinique et des principales causes possibles (tableau 2).

1) INFECTION BACTERIENNE

Elle peut être la cause d'un ictère direct chez un nouveau-né. Cette étiologie doit surtout être suspectée si l'enfant présente de la fièvre ou de l'hypothermie, de la léthargie, de l'anorexie ou une altération de l'état général. Dans ces circonstances, il est recommandé de faire des cultures du sang, du liquide céphalorachidien et de l'urine, puis de traiter l'enfant empiriquement à l'ampicilline et à la gentamicine pendant 48 heures, jusqu'au moment où les cultures se révèlent négatives. Même si aucun des signes et symptômes mentionnés ci-dessus n'est présent, il est prudent de faire au moins une culture d'urine.

Tableau II : Principales causes d'ictère direct chez le nouveau-né et le nourrisson

Causes d'ictère à bilirubine conjuguée

Infections :

V' Infections bactériennes (infection urinaire (E. coli,...), sepsis)

V' Infections virales et parasitaires congénitales (cytomégalovirus, Herpès virus, virus de la rubéole, entérovirus, Toxoplasma gondii et autres) syphilis

Atrésie des voies biliaires extra hépatiques

Hypoplasie des canalicules biliaires intrahépatiques :

V' syndrome d'Alagille (dysplasie artério-hépatique)

V' syndrome de Zellweger (syndrome cérébro-hépato-rénal)

V' maladie de Byler

Cholangite sclérosante

Kyste du cholédoque

Syndrome de la bile épaisse (chez le nouveau-né qui a présenté une anémie hémolytique)

Hépatite néonatale idiopathique (hépatite à cellules géantes)

Cholestase du nouveau-né qui a reçu une alimentation parentérale

Maladies métaboliques; exemples :

V' Galactosémie congénitale

V' Intolérance héréditaire au fructose

V' Tyrosinémie congénitale

V' Déficience en alpha-1-antitrypsine

V' Fibrose kystique (Mucoviscidose) Maladie de Dubin Johnson

Maladie de Rotor

2) INFECTIONS CONGENITALES

Il s'agit surtout des infections causées par les agents suivants : cytomégalovirus, virus de la rubéole, entérovirus (exemple : Coxsackie), Herpès virus, virus de l'hépatite B, Toxoplasma gondii, spirochète de la syphilis. On suspecte ces infections chez tout nouveau-né qui présente un ictère direct, particulièrement s'il est associé à une hépatosplénomégalie, à un purpura thrombopénique, à un retard de croissance intra-utérine, à une microcéphalie, à des calcifications intracrâniennes, à des cataractes, à une cardiopathie congénitale, ou à une atteinte rétinienne. Le diagnostic repose sur les recherches virales et les épreuves sérologiques.

3) ATRESIE DES VOIES BILIAIRES EXTRA HEPATIQUES

Elle doit être à l'avant-plan des préoccupations chez tout nouveau-né qui présente un ictère cholestatique, parce qu'une porto-entérostomie (opération de Kasaï) doit être effectuée le plus tôt possible (avant l'âge de deux à trois mois) si l'on veut que les chances de succès soient optimales. Le taux de réussite de cette intervention est de l'ordre de 90 % lorsqu'elle est effectuée aux environs de l'âge d'un mois. L'atrésie des voies biliaires est difficile à différencier de l'hépatite néonatale. Sur le plan clinique, des selles décolorées suggèrent le diagnostic d'atrésie des voies biliaires. Il peut y avoir une hépatomégalie et la consistance du

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foie peut être plus ferme que la normale. L'échographie du foie est utile, notamment pour exclure un kyste du cholédoque et pour déterminer si la vésicule biliaire est présente ou absente. La scintigraphie hépatobiliaire permet de mettre en évidence l'absence de passage de la bile dans l'intestin. La biopsie hépatique à l'aiguille complète le bilan. Le diagnostic de certitude repose sur l'exploration chirurgicale et la cholangiographie peropératoire. La porto-entérostomie peut se compliquer d'échecs précoces, d'échecs tardifs ou de cholangite ascendante ; il peut y avoir une évolution vers la cirrhose et l'hypertension portale. Lorsque cette intervention se solde par un échec, le dernier recours est la transplantation hépatique.

4) HEPATITE NEONATALE

Elle peut être due à l'un des agents infectieux mentionnés plus haut, mais, dans un certain nombre de cas, on ne trouve aucune étiologie et on parle alors d'hépatite néonatale idiopathique. Cette entité peut ressembler cliniquement à une atrésie des voies biliaires et le diagnostic différentiel peut être difficile (voir plus haut).

5) CHOLANGITE SCLEROSANTE

Elle est caractérisée par une atteinte à la fois extra- et intrahépatique des voies biliaires donnant une image en chapelet à la cholangiographie percutanée ou rétrograde. Elle peut se retrouver de façon isolée au cours de la période néonatale (cholangite sclérosante primitive congénitale), en association avec une histiocytose chez le jeune enfant, ou avec une maladie inflammatoire de l'intestin chez le grand enfant ou l'adolescent.

6) KYSTE DU CHOLEDOQUE

Il peut se manifester par un ictère obstructif chez le nouveau-né et le nourrisson, mais aussi chez l'enfant plus âgé ; ce dernier peut également présenter des douleurs abdominales. Une masse est parfois palpable dans l'hypochondre droit. La fonction hépatique peut se détériorer rapidement. L'échographie met facilement en évidence une dilatation kystique du cholédoque. Le traitement est chirurgical.

7) HYPOPLASIE DES CANALICULES BILIAIRES INTRAHEPATIQUES

a) Syndrome d'Alagille ou dysplasie artério-hépatique

Il se caractérise par un ictère obstructif, un faciès anormal, une anomalie oculaire « embryotoxon » postérieur, qui est mise en évidence par l'examen à la lampe à fente, des anomalies vertébrales, «vertèbres en papillon » et des malformations cardiovasculaires (exemple : sténose pulmonaire périphérique). Il y a une hypoplasie des voies biliaires intrahépatiques et/ou extra hépatiques.

b) 13 | P a g e

Syndrome de Zellweger, syndrome cérébro-hépatorénal (autosomique récessif)

Mis à part l'ictère, il est caractérisé par un ensemble de signes dysmorphiques : front haut, épicanthus et hypoplasie des arcades sourcilières. Les enfants atteints présentent également une atteinte neurologique grave (hypotonie, convulsions), des kystes rénaux et des anomalies oculaires (nystagmus, atrophie optique, opacités cornéennes, glaucome, cataractes, rétinite pigmentaire et taches de Brushfield). Ce syndrome est fatal à court terme.

c) Maladie de Byler

Cette affection rare associe un ictère cholestatique, un retard de croissance staturopondérale, un rachitisme, du prurit et une stéatorrhée. Le cholestérol sérique est normal, de même que la gamma-glutamyl-transpeptidase, ce qui est exceptionnel en cas de cholestase. Une certaine proportion des enfants atteints présentent une anomalie du métabolisme des acides biliaires primaires.

8) SYNDROME DE LA BILE EPAISSE

Il doit surtout être suspecté chez le nouveau-né qui a présenté une anémie hémolytique grave.

9) CHOLESTASE DU NOUVEAU-NE AYANT REÇU UNE ALIMENTATION PARENTERALE Il s'agit d'un diagnostic d'exclusion.

10) MALADIES METABOLIQUES

Un grand nombre d'anomalies du métabolisme intermédiaire peuvent être responsables d'une atteinte hépatique avec ou sans ictère. En cas d'ictère à composante directe, les entités suivantes doivent surtout être prises en considération :

a) Galactosémie congénitale (autosomique récessive)

Elle peut se manifester peu de temps après que le nouveau-né commence à boire du lait. Outre l'ictère, les principales manifestations cliniques possibles sont les suivantes : altération inexpliquée de l'état général, vomissements, difficultés alimentaires, irritabilité, léthargie, convulsions, hépatomégalie, splénomégalie, hypoglycémie, acidose métabolique, cataractes, infections, particulièrement causées par des bactéries à Gram négatif. Les transaminases sont élevées. Le test de dépistage consiste à rechercher dans l'urine, au moyen du Clinitest, la présence de sucres réducteurs autres que le glucose. Le diagnostic de certitude repose sur le dosage de l'enzyme déficiente dans les globules rouges. En cas de doute, il faut recourir immédiatement à une alimentation sans lactose, en attendant le résultat du dosage enzymatique. L'intolérance Héréditaire au fructose peut se manifester de façon assez similaire après l'introduction du fructose dans l'alimentation ;

b) 14 | P a g e

Fructosemie congénitale

C'est une maladie congénitale/héréditaire interdisant l'absorption de fructose et des sucres en contenant sous formes polymères (saccharose, de sorbitol). Elle est liée à un déficit en aldolase B, enzyme de clivage dans le foie, l'intestin grêle et les reins, du fructose-1-phosphate en DHAP et en glycéraldéhyde afin de permettre la suite de la glycolyse en vue de la production d'ATP par la cellule. L'intoxication arrive habituellement quand l'alimentation est transférée du lait maternel à l'alimentation diversifiée [17].

c) Tyrosinémie congénitale (autosomique récessive)

Sa forme précoce se manifeste au cours des six premiers mois de vie par un retard de croissance et de développement, de l'irritabilité, des vomissements, un ictère, une hépatomégalie, de l'hypoglycémie une atteinte rénale et une diathèse hémorragique. Des crises neurologiques peuvent survenir. Les transaminases et l'alpha-foeto-protéine sont élevées. On note une augmentation de la succinylacétone dans le plasma et l'urine. Le traitement consiste en une alimentation pauvre en phénylalanine et en tyrosine. Malgré ce traitement, l'évolution peut être défavorable et une transplantation hépatique peut se révéler nécessaire.

d) Déficience en alpha-1-antitrypsine (autosomique récessive)

Les homozygotes peuvent présenter un ictère cholestatique en bas âge, pouvant évoluer ensuite vers la cirrhose. Le diagnostic repose sur le dosage sérique de l'alpha-1-antitrypsine et sur la biopsie hépatique. Si le dosage de l'alpha-1-antitrypsine s'avère bas, le typage de l'inhibiteur de la protéase est nécessaire. Lorsque l'évolution est défavorable, une transplantation hépatique peut devenir nécessaire.

e) Mucoviscidose

Maladie génétique autosomique récessive qui résulterait du défaut d'expression de la protéine CFTR au niveau des cellules hépatiques. Elle peut se révéler par un ictère cholestatique associé parfois à une décoloration des selles [18]. Elle est éliminée par un test de la sueur. Des faux négatifs sont fréquents au cours de la période néonatale, et il n'est pas toujours facile d'obtenir suffisamment de sueur.

11) MALADIE DE DUBIN JOHNSON

Cette maladie autosomique récessive est caractérisée par une hyper bilirubinémie conjuguée observée chez l'enfant et chez l'adulte. L'hyper bilirubinémie serait due à un défaut de la sécrétion biliaire de la bilirubine conjuguée. La déficience de la sécrétion des composés n'est pas limitée à la seule bilirubine mais implique aussi les oestrogènes

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conjuguées et les colorants tels la brome-sulfone phtaléine utilisée comme teste d'exploration

chez les patients atteints de cette maladie [15].

12) MALADIE DE ROTOR

C'est une affection rare avec défaut d'excrétion de la bilirubine au niveau de la bile

comme dans la maladie de Dubin Johnson, caractérisée par une hyper bilirubinémie chronique

sans anomalie histologique du foie. Sa cause n'est pas encore connue mais elle pourrait

résulter d'un défaut de transport y compris de la bilirubine par les hépatocytes [19].

II.4. DIAGNOSTIC

II.4.1. CLINIQUE

L'interrogatoire porte sur cinq éléments principaux :

> la date d'apparition de l'ictère

> les antécédents :

Recherche d'une sensibilisation maternelle par contact accidentel ou médical avec des

produits sanguins (au cours d'avortements ou par des transfusions sanguines), présence d'un

ictère chez les enfants précédents de la fratrie ;

> la recherche d'un contexte d'infection materno-foetale ;

> le retentissement de l'ictère sur l'état général de l'enfant : courbe pondérale, troubles

digestifs

> le mode d'alimentation du nouveau-né.

L'examen clinique analyse surtout trois éléments :

> l'intensité de l'ictère cutané :

Cette évaluation est dépendante des conditions d'éclairage (accentuation habituelle par

l'éclairage électrique par incandescence). L'ictère n'est cliniquement perceptible que si la

bilirubinémie dépasse 70 ìmol/l ; au niveau des téguments, il progresse de façon centrifuge et

céphalo-caudale. Suivant son intensité, on distingue :

y' L'ictère discret ou subictère qui doit être recherché à la lumière du jour au niveau

des muqueuses : conjonctives et muqueuse de la face inférieure de la langue, qui

correspond à un taux de bilirubine totale compris entre 15 et 30 mg/1.

y' L'ictère franc : quand il touche les mains et les jambes ; c'est couleur jaune safran,

qui est généralisé aux téguments et aux muqueuses, qui correspond à un taux de

bilirubine totale supérieur à 30 mg/1.

y' L'ictère très intense : couleur brun verdâtre au maximum « bronze florentin » qui

s'accompagne d'un taux de bilirubine totale entre 300 et 400 mg/1.

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Il faut connaître la possibilité d'un décalage entre l'hyper bilirubinémie et l'ictère, l'hyper bilirubinémie précède et survit à l'ictère [20].

> L'aspect des selles (décolorées ou non) et des urines (claires ou foncées) et

> Le caractère isolé ou accompagné de l'ictère : hépatomégalie et/ou splénomégalie, pâleur et/ou hémorragies, symptômes neurologiques ; un nouveau-né jaune est volontiers hypotonique.

Trois éléments doivent toujours être tenus pour pathologiques :

> l'apparition précoce de l'ictère : avant la 12ème heure de vie chez le prématuré et la 24ème heure chez 1'enfant à terme, ou sa prolongation anormale au-delà de la première semaine de vie chez le nouveau-né à terme et de la deuxième semaine de vie chez l'enfant prématuré ;

> la constatation clinique de signes d'accompagnement : l'ictère n'est pas "nu" ;

> la décoloration partielle ou totale des selles, qui signe une rétention biliaire.

a. Ictère à bilirubine indirecte

> Ictère survenant pendant les 24 ou 48 heures après la naissance

> Ictère de conjonctives bulbaires, face et thorax parfois,

> Pâleur cutanéomuqueuse ;

> Splénomégalie

> Urines claires ; Selles normales

> Fièvre ou non

b. Ictère à bilirubine directe

> Ictère survenant avant 24 heures chez le nouveau-né à terme et avant 12 heures chez

le prématuré ou soit tardivement ;

> Ictère franc de la tête jusqu'aux pieds ;

> Hépatomégalie ; Splénomégalie ;

> Selles décolorées : selles mastiques; Urines foncées ;

> Fièvre ou non

c. Ictère à bilirubine mixte > Englobe tous les signes ci hauts cités.

d. Diagnostic différentiel :

L'ictère doit être différencié des faux ictères :

> Pâleur jaunâtre de certaines anémies.

> Hypercarotinémie.

Dans ces deux cas, les conjonctives sont de coloration normale.

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? Pseudo-ictère picrique apparaissant après l'absorption d'acide picrique.

II.4.2. PARA CLINIQUE

Seule la mesure du taux de bilirubine par une prise de sang ou par un flash cutané permet d'en apprécier la gravité [21-22].

Le bilirubinomètre transcutané (biliflash)

Apparu dans les années 1980, le bilirubinomètre transcutané ou BTC est un outil de dépistage non invasif de l'ictère néonatal. Il ne constitue pas un substitut au prélèvement sanguin mais permet de les réduire [22].

Le principe du BTC consiste en une spectrophotométrie par réflexion : le BTC émet de la lumière blanche en direction de la peau, une partie de celle-ci n'est pas absorbée et est recaptée sous forme de longueurs d'onde par l'appareil. Plus la peau est jaune et plus elle absorbe la composante bleue de la lumière blanche. La différence entre le signal émis initialement et celui reçu par l'appareil permet de mesurer l'intensité de l'ictère néonatal. Le dosage sanguin de la bilirubinémie

Valeur de référence en termes de diagnostic et thérapeutique, le dosage sanguin est le « gold standard » de la mesure de l'intensité de l'ictère. Différentes fractions de la bilirubine peuvent être dosées : la bilirubine libre ou non conjuguée (BNC), la bilirubine conjuguée (BC) et la bilirubine totale (BT). BT = BNC + BC

Le dosage de chaque fraction de bilirubine permet d'orienter le diagnostic étiologique de l'ictère néonatal comme nous l'avons vu précédemment. Un dosage sanguin de la bilirubine s'interprète toujours en fonction de l'âge de l'enfant en heure puisque les normes évoluent avec l'adaptation postnatale du métabolisme de la bilirubine. Celui-ci est exprimé en ìmol/l ou en mg/dl [7].

Tableau III : Les valeurs normales de la bilirubinémie (1 ìmol = 0,6 mg), [23].

Age Taux normal de bilirubine totale

A la naissance 0.8 à 2.5 mg / dl

A la 1ère semaine de vie 2.5 à 12 mg / dl

A la 2ème semaine 1 à 11 mg / dl

A la 3ème semaine 0.6 à 3 mg / dl

A la 4ème semaine 0.3 à 1.5 mg / dl

A partir d'un mois- adulte 0.3 à 1 mg / dl

D'autres examens complémentaires simples sont indispensables :

? dosage des protides sanguins totaux et, si possible, de l'albuminémie, ? groupes érythrocytaires de la mère et de l'enfant,

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> test de Coombs direct chez l'enfant, > test de Coombs indirect chez la mère,

> hémogramme et numération des plaquettes et des réticulocytes.

Les examens complémentaires à réaliser en fonction du contexte [24]. :

En cas d'ictère à bilirubine indirect :

> Recherche d'anticorps irréguliers maternels

> Marqueurs d'infection (CRP, fibrinogène, pro calcitonine) > ECBU

> TSH et T4

En cas d'ictère à bilirubine directe ou mixte, le bilan sera alors complété par :

> Le dosage des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, Phosphatases alcalines, gamma-GT)

> Echographie du foie et des voies biliaires

> Scintigraphie du foie

II.5. EVOLUTION ET COMPLICATIONS DE L'ICTERE

L'ictère nucléaire constitue le risque majeur des hyper bilirubinémies néonatales. En moyenne, 40 % de la bilirubine dans le sang est liée à l'albumine. La fraction de bilirubine qui est à la fois non conjuguée et non liée à l'albumine (bilirubine indirecte) est toxique pour le cerveau : lorsque son potentiel de liaison à l'albumine est dépassé, la bilirubine peut se fixer sur les graisses tissulaires dont celle du système nerveux central. En effet, liposoluble, elle traverse librement la barrière hémato-encéphalique et se dépose sur les noyaux gris centraux du cerveau induisant une nécrose cellulaire. Le calcul de ce potentiel de liaison estime qu'il y a risque de fixation sur le système nerveux central pour un taux de bilirubinémie totale > 320340 ìmol/l. Chez le nouveau-né prématuré, hypoalbuminémique, les capacités de transport de la bilirubine sont affaiblies. Certaines situations (anémie, hypoxie, acidose, faible âge gestationnel, hypoglycémie, infection bactérienne) entraînent une altération, fragilisation de la barrière hématoencéphalique. Cette barrière fonctionnelle repose sur plusieurs mécanismes cellulaires (diffusion passive, transports facilités, transports énergétiques dépendants, bilirubine oxydase intracellulaire...) qui permettent en situation physiologique de maintenir des taux intracellulaires de bilirubine bas. Certaines drogues modifient la concentration cellulaire intra cérébrale de bilirubine (Ceftriaxone, par exemple); L'immaturité des jonctions cellulaires, de l'expression des protéines de transport explique la vulnérabilité des nouveau-nés, d'autant plus s'ils sont nés prématurément. Il existerait une susceptibilité individuelle à la bilirubine (variant des protéines de transport).

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On parle d'encéphalopathie bilirubinémique aigu ou d'ictère nucléaire et au stade de séquelles d'encéphalopathie bilirubinémique chronique [3].

Clinique de l'encéphalopathie bilirubinémique

Il faut évaluer la conscience, le tonus et le cri. L'ictère nucléaire se manifeste cliniquement en 3 phases :

1° phase : (lors des premiers jours) elle est marquée par une stupeur, une hypotonie et une succion faible.

2° phase : apparait une hypertonie (Avec attitude en opistotonos) .Tous les enfants qui présentent ce signe développeront plus tard une encéphalopathie chronique.

3° phase : (après une semaine) Cette phase est marquée par une disparition de l'hypertonie, paralysie du regard vers le haut, des crises oculogyres hypertoniques une respiration périodique apparait à la phase terminal 4% des nouveaux nés atteints meurent pendant la phase aigüe aux USA.

L'encéphalopathie bilirubinique chronique survient à long terme vers la première année, en l'absence de traitement ou lorsque celui-ci intervient trop tardivement, sous forme des séquelles suivantes : déficits auditifs centraux, trouble du langage, troubles de la coordination motrice avec paralysie cérébrale athétosique, une dysplasie dentaire, des troubles de l'oculomotricité (verticalité du regard), une ataxie.

II.6. MODALITES DE PRISE EN CHARGE

II.6.1. PRISE EN CHARGE PREVENTIVE

L'AAP a établi en 2004 dix recommandations clés pour prévenir l'ictère néonatal [25] :

1. La promotion d'un allaitement de bonne qualité

2. L'établissement dans toute unité néonatale des « protocoles ictères » précisant en particulier les situations où les puéricultrices peuvent prélever un dosage de bilirubine sans avis du pédiatre

3. Le dosage plasmatique de bilirubine pour tout ictère des 24 premières heures de vie

4. L'estimation visuelle de l'ictère est source d'erreur surtout sur les peaux foncées

5. L'interprétation des taux de bilirubine en fonction de l'âge post-natal en heures

6. Les enfants nés avant 38 SA en particulier en cas d'allaitement maternel sont à haut risque d'ictère sévère

7. La mise en place d'une évaluation rationnelle du risque d'hyper bilirubinémie sévère avant la sortie

8. L'organisation d'un suivi adapté en fonction de l'âge de sortie de la maternité et de l'évaluation du risque d'ictère sévère

9. La délivrance d'une information orale et écrite « ictère » aux parents

10. L'instauration d'un traitement adapté de l'ictère dès l'indication posée

En pratique, la prévention de l'ictère à bilirubine non conjugué passe par :

? Le bon suivis des CPN et dosage des anticorps irréguliers chez les femmes à risque

pendant la grossesse

? L'administration du vaccin Anti D chez toutes femmes rhésus négatives en situation de

risque (accouchement, avortement, amniosynthèse, ...) a fait considérablement régresser la

fréquence de l'affection mettant ainsi en lumière l'existence d'autres incompatibilités [26]

? In utero : la surveillance des signes d'anémie foetale par l'échodoppler cardiaque foetale

[transfusion ou exsanguinotransfusion foetale], puis prise en charge programmée en

post natal

? Eviter les drogues en compétition avec les sites de fixation de la bilirubine

? Le Dépistage avec la BTC en maternité chez les nouveau-nés à risques (voir facteurs

favorisants et aggravant l'hyper bilirubinémie)

II.6.2. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE

Le choix de la thérapeutique à utiliser est fonction du taux de bilirubine atteint.

L'usage des courbes est nécessaire pour évaluer le risque encouru par le nouveau-né.

Tableau IV : risque du nouveau-né par rapport à l'âge gestationnel

Risque Age gestationnel (AG) Facteurs aggravant

Faible >38 Non

Moyen 35 à 37 Non

>38 Oui

Elevé 35 à 37 Oui

II.6.2.1. TRAITEMENT DE L'ICTERE A BILIRUBINE INDIRECTE

a. TRAITEMENT NON MEDICAMENTEUX

Il existe différentes modalités de traitement de l'ictère selon l'étiologie de l'ictère

néonatal. En raison des progrès techniques, la photothérapie constitue le traitement de 1ère

intention tandis que l'exsanguino-transfusion représente celui de dernier recours [7-9].

1. La photothérapie

Elle a été décrite pour la première fois comme traitement des ictères néonatale en 1958 par

Crémer et coll. [7].

a) principe

Le principe de la photothérapie consiste à exposer la peau de l'enfant à une lumière de

spectre bleu (spectre 420-490nm) : la bilirubine non conjuguée présente en sous-cutanée

20 | P a g e

21 | P a g e

absorbe alors l'énergie lumineuse dans cette partie du spectre induisant sa conversion en photo-dérivés qui pourront être excrétés directement sans conjugaison hépatique dans les selles et les urines.

On distingue trois modes de photothérapie :

La photothérapie dite conventionnelle ou classique, dispensant de l'énergie lumineuse d'intensité modérée à forte sur une seule face du nouveau-né,

La photothérapie intensive dispensant une exposition complète, pluridirectionnelle du nouveau-né avec un éclairement énergétique intense. La photothérapie intensive permet une décroissance du taux de bilirubine plus rapide que la photothérapie conventionnelle (6 à 20% sur 24h dans les ictères non hémolytiques versus 30 à 40%). Le choix du type de photothérapie se fera selon le taux de bilirubinémie interprété en fonction de l'âge du nouveau-né et de l'étiologie suspectée.

La Photothérapie maternisée : dans laquelle il y a une application de la lumière directement sur la peau grâce à fibres optiques (irradiation d'une surface limitée de peau, s'adresse à prématurés). Pas de séparation d'avec la maman ; l'enfant revêt une turbulette spéciale sur un bilibed (NNAT en suite de couche) ; Pas d'irradiation de la face (donc pas de protection des yeux) ; Pas de risque d'hypothermie car nouveau-né habillé ; Pas d'éblouissement pour le personnel et les parents.

Figure 2 : images de photothérapie classique et intensive [27].

b) Mode d'action

Le mécanisme d'action consiste en une photo-isomérisation de la bilirubine non conjuguée en trois isomères facilement éliminables sous l'action d'un rayonnement lumineux. Ce processus irréversible transforme la bilirubine en un isomère structural appelé lumirubine qui sera excrétée dans la bile et les urines. La lumirubine est hydrosoluble et possède un pic

22 | P a g e

d'absorption de 453 nm. La photothérapie agit sur la bilirubine indirecte présente sous l'épiderme à une profondeur de 2nm [28]. La longueur d'onde la plus efficace pour la dégradation de la bilirubine au niveau cutané est comprise entre 400 et 520 nm avec un pic à 460 nm (avec une variation de plus ou moins 10 nm). [29] La lumière la plus efficace actuellement est une lumière bleue. Il existe plusieurs types de lampes utilisées pour la photothérapie : les tubes fluorescents, lampes halogènes, système à fibre optique, les diodes électroluminescentes mais aussi ici chez nous l'exposition au soleil reste d'actualité [30].

c) Efficacité de la photothérapie

La rapidité d'élimination de la bilirubine non conjuguée au cours de la photothérapie dépend de trois grands processus : la rapidité d'altération de la bilirubine par la photothérapie, le transport des photocomposés hydrosolubles de la peau vers la circulation sanguine, et l'excrétion de ces composés par le foie et par le rein. Cette élimination de la bilirubine dépendra de plusieurs paramètres techniques [31].

> Des quantités spectrales de la lumière délivrée (longueur d'onde) ;

> De l'intensité de la lumière

> De la surface corporelle exposée ;

> Du taux de bilirubine

> De la durée d'exposition

> De la course de l'hyper bilirubinémie

> De la distance entre l'enfant et la source lumineuse (20 à 30cm) [7].

Plus le taux initial de bilirubine totale plasmatique sera élevé plus la diminution sera

rapide sous traitement par photothérapie. La cause de l'ictère intervient également dans l'efficacité de la photothérapie [32].

d) indications

Les indications de la photothérapie se font sur un dosage sanguin de bilirubine interprété en heure de vie post-natale et en fonction des facteurs de risques de toxicité neurologique aggravé (âge gestationnel, hypo albuminémie, infection, maladie hémolytique....). On définit ainsi trois catégories d'indications :

> nouveau-né d'AG>38 SA et sans facteurs de risque,

> nouveau-né d'AG>38SA avec facteurs de risques ou si AG = 35-37SA sans facteurs de risques,

> enfin nouveau-né d'AG=35-38SA avec facteurs de risques.

Les courbes d'indication de traitement de l'American Academy of Pediatrics 2004 permettent de décider chez le nouveau-né de plus de 35 SA de l'indication de la photothérapie intensive.

23 | P a g e

En cas de photothérapie conventionnelle, les valeurs d'indication se situent 50ìmoles/l en-dessous de celles indiquées sur les courbes.

Figure 3 : Courbes de référence de la bilirubinémie pour les indications de la photothérapie intensive

La photothérapie reste par sa facilité d'emploi le traitement de choix de la majorité des ictères à bilirubine non conjuguée ; elle a cependant ses impératifs et ses inconvénients : danger de l'irradiation oculaire, risque d'apnée ....

e) Surveillance du traitement

La surveillance du traitement par photothérapie consiste en un monitorage continu des fonctions vitales et de la température. Une protection oculaire est indispensable lors des séances de photothérapie. En effet, la photothérapie comporte comme effets secondaires des troubles de la régulation thermique (hyperthermie), une déshydratation et des atteintes oculaires. Elle peut se compliquer de baby bleu syndrome (pour les enfants exposés pendant longtemps à la photothérapie et ceux qui présentent un ictère à bilirubine conjuguée mais placées à la photothérapie). [3] Afin de contrôler son efficacité un dosage à 6-8h ou 12h de la bilirubinémie est recommandé. L'évaluation transcutanée du taux de bilirubine est perturbée pendant 12 à 24h par les interactions entre la lumière et la bilirubine présente dans la peau et ne peut donc être utilisé. A noter que les ictères hémolytiques et du prématuré sont fréquemment à l'origine de rebonds.

2. L'exsanguino-transfusion

Elle se discute lorsque le taux de bilirubine est supérieur à 350 mmol/l ; elle permet dans le même temps une élimination de la bilirubine, des anticorps, une correction de l'anémie ; cette technique expose cependant à des complications. Son indication actuelle est réservée aux allo-iso-immunisations sévères.

L'exsanguino-transfusion (EST) constitue le traitement de dernier recours pour les hyper bilirubinémies sévères ou associées à des signes neurologiques. C'est une technique qui permet l'échange volume à volume de 1,5 à 2 masses sanguines d'un individu par du sang d'un donneur exempt de bilirubine.

a) Mécanisme d'action

Son but est de soustraire des globules rouges recouverts d'anticorps immuns, d'épurer la bilirubine libre et de corriger l'anémie, cette technique remplace le sang du malade pour un sang provenant d'un ou plusieurs donneurs, par soustraction et injections successives de petits volumes de sang dans la veine ombilicale. Les modalités de réalisation sont bien définies : le sang total conservé moins de 3 à 5 jours et de plasma frais congelé peut être utilisé [28]. Le volume d'échange doit être égal à 2-2.5 fois le volume sanguin total de l'enfant. La volémie du nouveau-né étant habituellement considérée de 80ml/kg. O, effectue des cycles successifs avec des échanges de 3 à 5ml/kg. Ces échanges doivent être effectués lentement. Au cours de sa réalisation, il est nécessaire d'injecter du gluconate de calcium régulièrement afin d'éviter l'hypocalcémie. La première soustraction permet de réaliser les examens biologiques. L'exsanguino-transfusion se termine toujours par une injection du sang.

b) Efficacité

L'EST permettrait de faire baisser le taux de bilirubine totale de 50% rapidement lors d'un échange de deux masses sanguines.

c) Indications

De moins à moins utilisé devant les progrès de la photothérapie. Ce traitement est encore utilisé dans certains cas d'hyper bilirubinémies sévères avec signes neurologiques ou pour des taux de bilirubine dépassant de 75 à 100ìmoles/l les indications de photothérapie intensive pour l'âge. Pour exemple, le CNRHP a réalisé 19 exsanguino-transfusions sur l'année 2011 (8 ET concernaient des incompatibilités rhésus, 5 des incompatibilités ABO et 5 des déficits en G6PD) [21].

Tableau V : Indications de photothérapie et d'exsanguino-transfusion selon le taux de

bilirubine et le poids de naissance

Poids de naissance Photothérapie Exsanguino-transfusion

< 1 500 g 135 à 170 ìmol/L*

(80 à 100 mg/L)

1500 à 2500 g 170 à 200 ìmol/L*

(100 à 120 mg/L)

> 2500 g 255 à 300 ìmol/L*

(150 à 175 mg/L)

170 à 255 ìmol/L*
(100 à 150 mg/L)
255 à 300 ìmol/L*
(150 à 175 mg/L)
340 ìmol/L*
(200 mg/L)

24 | P a g e

* Ces seuils doivent être réduits de 34 ìmol/L (20 mg/L) en présence de facteurs de risque telsqu'une infection, une acidose, une hypoxie, une hyper osmolarité ou une hypo-

25 | P a g e

albuminémie. Quel que soit le niveau de bilirubine, une exsanguino-transfusion doit être effectuée si des signes suggestifs d'ictère nucléaire apparaissent. Le risque diminue de façon importante après l'âge de cinq jours.

Figure 4 : Courbes de référence de la bilirubinémie d'exsanguinotransfusion

d) Complications de l'EST

Les risques de cette procédure sont difficiles à quantifier. Aux USA, la mort occasionné par l'EST et estimé à 3 cas sur 1000, une mortalité évaluée entre 15% et 74% lors de la réalisation d'une EST, les risques infectieux vitaux étant actuellement faibles pour un donneur unique. Les complications attendues lors de sa réalisation sont :

> Une hypocalcémie > Des apnées

> Une thrombopénie > Des hyper kaliémies

> Des infections > Des cas d'entérocolites ulcero-

> Une acidose métabolique necrosantes(ECUN)

Le traitement est spécifique dans 50% des cas [33].

b. LE TRAITEMENT MEDICAMENTEUX

Il semble être abandonné mais encore utilisé dans notre milieu pour ses meilleurs résultats

1. les métallo porphyrines (zinc, protoporphyrine)

Ils agissent en inhibant l'hème oxygénase donc en limitant la production de biliverdine puis de bilirubine. Elles ne sont pas utilisées en France et sont plutôt réservées au traitement des ictères ABO.

2. le phénobarbital (Gardénal)

Le phénobarbital est un inducteur enzymatique de la bilirubine glycuronyl transférase et des protéines Y et Z. Son utilisation a été proposée dans les années 1970 mais son action thérapeutique limitée a conduit à son abandon progressif. Il a par ailleurs un effet indésirable

26 | P a g e

potentiel de sédation et éventuellement de dépression respiratoire chez le nouveau-né surtout prématuré. [28] Habituellement administré en dose unique de 50 mg (soit 0,25ml/kg, solution orale), le Gardénal est actuellement réservé à l'ictère de la maladie de CriglerNajjar type II.

3. le clofibrate (Lipavlon)

Il a été utilisé jadis en tant qu'inducteur enzymatique de la glycuronyl transférase chez les prématurés. Il n'est plus fabriqué et n'est donc plus utilisé.

c. TRAITEMENT ADJUVANTS

4. L'albumine

Un gramme d'albumine fixe 17mg de bilirubine (théoriquement), le rapport 1/1 et non 1/2. On donne 1g/kg dans le sérum glucosé 5%, proportion 1/6 d'albumine et 5/6 sérum glucosé 5%. Ce traitement consiste à perfuser de l'albumine humaine afin d'augmenter la quantité d'albumine circulante et donc les possibilités de fixation de la bilirubine libre toxique pour le système nerveux central. On conçoit qu'une hypo albuminémie ou l'utilisation des médicaments entrant en compétition avec la liaison bilirubine-albumine (l'indométacine, furosémide, cotrimoxazol...) [7] majorent la part de bilirubine non liée avec risque d'ictère nucléaire [34]. Son indication est posée lorsque l'enfant est particulièrement vulnérable dans son métabolisme de la bilirubine, que l'on ne dispose pas avant plusieurs heures d'une photothérapie optimale et au mieux si on dispose d'un dosage de BNL ou bilirubine libre non liée à l'albumine authentifiant cette fragilité. Elle est aussi utilisée en cas d'hyper bilirubinémie sévère, persistant malgré le traitement par photothérapie intensive. L'albumine est donc souvent utilisée en perfusion lente pour augmenter l'albuminémie du nouveau-né et ainsi essayer d'augmenter la liaison bilirubine-albumine. Elle est aussi utilisée avant la réalisation d'une EST dans le but d'attirer la BNC dans le secteur plasmatique par son pouvoir oncotique et ainsi permettre son élimination par l'EST. [32]. En néonatologie, seule la forme albumine à 20% est employée. La posologie est variable, de l'ordre de 1 à 2g/kg de l'enfant, dilué de moitié avec du glucosé à 5% à administrer en perfusion lente de 2 heures. La perfusion peut être renouvelée 24 heures plutard si la bilirubinémie reste dans les zones dangereuses [35].

5. L'injection d'immunoglobulines intraveineuse

Le mécanisme d'action des immunoglobulines consiste à assurer le blocage de l'hémolyse. L'injection d'immunoglobulines G (IgG) appauvri en anticorps anti-A et anti-B en intraveineuse est préconisée dans les ictères hémolytiques par incompatibilité foeto-maternelle (Rhésus D et système ABO). Il n'existe aucune prophylaxie pour ce type d'incompatibilité. Des études portant sur le traitement des nouveau-nés atteints de la maladie

hémolytique à incompatibilité ABO et rhésus ont montré que l'administration d'IgG IV réduisait le nombre d'enfants ayant besoin d'exsanguino-transfusions, ainsi que la durée du traitement par photothérapie. Il a également été montré que cette thérapie réduisait l'hémolyse, les taux de bilirubinémie et la nécessité de pratiquer des exsanguino-transfusions.

6. Autres

> Traitement de l'anémie associée : une anémie parfois s'avère peut être associée à l'ictère ou être le seul témoin de l'hémolyse. [36] Les seuils transfusionnels sont différents de ceux habituels et tiennent comptent de différents facteurs : le taux d'hémoglobine et d'hématocrite; l'existence des signes de régénération médullaire, de la rapidité d'installation de l'anémie, des signes de mauvaise tolérance, des pathologies ou facteurs de risque associés (détresse respiratoire, prématurité...)

> Post care : tout nouveau-né ayant fait l'ictère sera suivi même après guérison en vue de dépister les complications et séquelles passées inaperçues. Il sera revu une fois le mois pendant le premier mois puis une fois tous les trois mois, une fois tous les six mois enfin une fois l'an. Les examens suivants sont réalisés : l'examen neurologique complet, ophtalmique et l'audiométrie [32]

II.6.2.2. TRAITEMENT DE L'ICTERE A BILIRUBINE DIRECTE ET MIXTE

a. TRAITEMENT MEDICAMENTEUX

> Pas de photothérapie,

> Apport hydrique [glucosé 10%],

> Supplémentation en vitamine

> Il dépend de l'étiologie. Exemple : traitement antibiotique pour les infections ...

b. TRAITEMENT CHIRURGICAL

L'intervention de Kasaï (hépatoentérostomie) qui consiste à réaliser un court-circuit des canaux biliaires atrésiques ou fibrosés [24].

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28 | P a g e

CHAPITRE III PRESENTATION DU CADRE DE TRAVAIL

III.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE

L'hôpital provincial général de référence JASON SENDWE a constitué notre lieu de

recherche. Il est situé dans la commune urbaine de Lubumbashi, plus précisément délimité :

> Au nord : par l'avenue Likasi

> Au sud : par le couvent des soeurs et le bâtiment du lycée WEMA

> A l'Est : par le marché MZEE L.D. KABILA

> A l'ouest : par le ministère provincial de la santé du Haut Katanga et le camp assistant.

La capacité d'accueil de ce grand hôpital est estimée à environ 1200 lits, 2ème hôpital du pays après Mama Yemo de Kinshasa, mais il connait le plus souvent un taux d'occupation de plus de 100%.

L'hôpital est dirigé par un comité de gestion avec à sa tête un médecin directeur. Celui-ci s'occupe de l'administration courante de l'hôpital, coordonne les différents services, et engage son personnel soignant. Plusieurs médecins directeurs se sont succédé à la tête de l'hôpital et l'actuel est le Dr. MWELWA André, spécialiste en anesthésie - réanimation.

LE SERVICE DE PEDIATRIE

Le service de Pédiatrie a constitué le cadre spécifique de notre étude, précisément dans sa sous unité de néonatologie. Appart cette dernière, le service comprend aussi les sous unités des Urgences pédiatriques et de Nutrition.

L'hôpital provincial général de référence Jason Sendwe est constitué de 2 blocs :

V' Le bloc à étages, constitué par 4 niveaux, actuellement en réhabilitation et

V' Le bloc pavillonnaire constitué des pavillons

Le service de néonatologie qui nous a servi de cadre est situé dans le bloc pavillonnaire, précisément dans le sud-est de l'hôpital.

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III.2. ORGANIGRAMME DE L'HOPITAL

30 | P a g e

CHAPITRE IV POPULATION D'ETUDE; MATERIELS, METHODES,
ET DIFFICULTES RENCONTREES

IV.1. POPULATION D'ETUDE

Notre population d'étude a inclut tout nouveau-né hospitalisé dans le service de pédiatrie,

sous unité de néonatologie durant la période allant du 1er janvier au 31 Décembre 2017.

Considérant nos critères d'inclusion, sur un total de 1001 Cas hospitalisé, nous avons retenu pour

notre étude 236 cas.

Critères d'inclusion

> Etre âgé de 0 à 28 Jours

> Etre admis au service de néonatologie de l'hôpital général de référence Jason Sendwe

> Avoir développé l'ictère néonatal durant la période d'étude

> Avoir un dossier médical complet

Critères d'exclusion

> Tout âge supérieur à 28 jours

> Tout nouveau-né sans dossier médical

> Tout nouveau-né ne présentant pas l'ictère

IV.2. MATERIEL ET METHODE

Nous avons mené une étude descriptive transversale dont la récolte de données s'est faite de manière rétrospective à partir des fiches préétablies des nouveaux nés, des fiches de suivies au cours de l'hospitalisation.

Le recueil des données a été effectué à l'aide d'un questionnaire préétabli.

Le traitement de nos données a été fait à l'aide des logiciels Epi Info 7.2.1.0 et Microsoft office Excel 2013. Elles ont été présentées sous forme de diagramme, d'histogramme et des tableaux

IV.3. DIFFICULTES RENCONTREES

La tâche ne nous a pas été facile. Nous étions confrontés aux difficultés suivantes :

> Eparpillement des dossiers des malades, d'autres perdues

> Mauvais enregistrement de certains paramètres et absence d'autres sur les fiches.

31 | P a g e

CHAPITRE V : PRESENTATION DE RESULTATS

Sur 1001 nouveau-nés admis en néonatologie pendant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2017, nous avons enregistré 236 cas d'ictère néonatal soit une fréquence 23.57 %.

[NOM DE CATÉGORIE]

76,43%

Ictèrique Non ictèrique

[NOM DE CATÉGORIE]

23,57%

Figure 5 : la fréquence intra hospitalière de l'ictère néonatal

32 | P a g e

Répartition des patients selon le sexe

Cette figure nous montre la prédominance du sexe masculin avec 53% des cas, soit un sexe ratio de 1.13

[NOM DE

CATÉGORIE]Féminin [POURCENTAGE]

Masculin

53%

Figure 6 : Répartition des patients selon le sexe

33 | P a g e

Répartition des patients selon la commune de résidence

La commune de Kampemba était la plus représentée avec 26,27% des cas suivi de la commune annexe avec 22,03%

30

25

20

15

10

5

0

22.03

2.97

4.24

26.27

6.78

19.07

3.39 2.97

12.29

Figure 7 : Répartition selon la commune de résidence

Tableau VI : Répartition des patients selon l'âge maternel

Age maternel Fréquence Pourcentage

< 18 ans 10 4,23

18 - 24 ans 50 21,18

25 - 31 ans 69 29,23

32 - 38 ans 58 24,58

39 - 45 ans 21 8,90

Non précisé 28 11,90

Total 236 100,00

Moyenne = 28.85 ET = 6,94

Ce tableau nous montre que la tranche d'âge de 25 à 31 ans était dominante avec 29,23%. La moyenne d'âge maternel était de 28.85 avec un minimum de 15 ans et un maximum de 45 ans.

34 | P a g e

35 | P a g e

Répartition des patients selon le suivi des CPN

Cette figure nous renseigne que la majorité des mères, soit 86,44% ont suivi les CPN

Non, 5.93%

Ignoré, 7.63%

Oui, 86.44%

Figure 8 : Répartition des patients selon le suivi des CPN

Tableau VII : Répartition des patients selon les Infections génito-urinaire

36 | P a g e

IUG Fréquence Pourcentage

Oui 113 48,09

Non 70 29,79

Ignoré 53 22,13

Total 236 100,00

Ce tableau nous renseigne que la plupart des mères soit 48,09% avait développé une IUG au 3ème trimestre de la grossesse.

37 | P a g e

Répartition des patients selon la maturité (âge gestationnel)

Il ressort de cette figure que la majorité des nouveau-nés étaient matures (65.25%), tandis que les prématurés ont une proportion de 33% de notre échantillon. L'AG moyen est de 36,7 SA

Matures

65,25%

Matures Post matures Prematurés

[NOM DE CATÉGORIE]

33,05%

[NOM DE CATÉGORIE]

1,70%

Figure 9 : Répartition selon la maturité

38 | P a g e

Répartition selon les antécédents d'ictère néonatal dans la fratrie

Il ressort de cette figure que dans 95.34% des cas, il n'y avait pas d'antécédent d'ictère dans la fratrie

Oui Non

95;34%

4,66%

Figure 10 : Répartition selon les antécédents d'ictère néonatal dans la fratrie

39 | P a g e

Répartition des patients Selon le type d'accouchement

La majorité des nouveau-nés ont été issus d'un accouchement eutocique (58.47%)

Type d'accouchement

Non précisé

Dystocique

Eutocique

0 10 20 30 40 50 60

Dystocique Eutocique Non précisé

Non précisé, 12.71

pourcentage

Dystocique, 28.81

Eutocique, 58.47

Figure 11 : Répartition des patients selon le type d'accouchement

Tableau VIII Répartition Selon l'APGAR

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Apgar Fréquence Pourcentage

Bon 90 38,13

Déprimé 80 33,90

Mort apparente 4 1,70

Ignoré 62 26,27

Total 236 100,00

Le score d'APGAR était bon chez 38.13% des nouveau-nés ictériques et déprimé chez 33.9 % des cas.

41 | P a g e

Tableau IX : Répartition Selon le poids de naissance

Poids de naissance Fréquence Pourcentage

<2500 g 108 45,76

2500 - 4000 g 107 45,34

>4000 g 9 3,81

Ignoré 12 5,08

Total 236 100,00

Ce tableau nous renseigne que 45.76% des nouveau-nés ictériques avaient un faible poids de naissance (<2500 g) tandis que 45.34% autres avaient un poids variant entre 2500 et 4000 g.

Tableau X : Répartition Selon l'âge d'apparition de l'ictère

42 | P a g e

Age d'apparition de l'ictere Fréquence Pourcentage

< 24h 22 9,36

24h-48h 75 31,91

> 48h 112 47,66

Non précisé 27 11,06

Total 236 100,00

Il ressort de ce tableau que 47.66% des nouveau-nés ont vu apparaitre leur ictère au de-là de 48h

Répartition des patients selon le mode d'alimentation

La majorité des nouveau-nés avaient une alimentation au lait maternel, soit 82%

Lait infantile, 1.28%

Lait maternel, 82.05%

Mixte, 16.67%

Lait infantile Lait maternel Mixte

Type d'allaitement

90.00%

80.00%

70.00%

60.00%

50.00%

40.00%

30.00%

20.00%

10.00%

0.00%

Figure 12 : Répartition Selon le mode d'alimentation

43 | P a g e

Tableau XI : Répartition Selon les facteurs de risque

44 | P a g e

Facteur de risqué Fréquence Pourcentage

Jeûne, Hypoglycémie 20 8,47

BSS, Hématome, Ecchymose 28 11,86

Polyglobulie 8 3,39

Asphyxie périnatale 29 12,29

Hypothermie 7 2,97

Ce tableau montre que les facteurs de risque étaient présents dans 39,98% des cas parmi lesquels l'asphyxie périnatale était prédominante avec 12,29%.

45 | P a g e

Répartition des patients selon l'étiologie

Il ressort de ce tableau que l'ictère physiologique était majoritaire avec 51,27% suivi des causes infectieuses avec 24,15%.

[NOM DE CATÉGORIE]

11,02%

[NOM DE CATÉGORIE]

51,27%

Infection indeterminée physiologique Incompatibilité ABO incompatibilité Rh

[NOM DE CATÉGORIE]

24,15%

IFM, 13,56%

[NOM DE CATÉGORIE]

3,81%

[NOM DE CATÉGORIE]; [VALEUR]

Figure 13 : Répartition Selon l'étiologie

Tableau XV : Répartition des patients selon les signes associés

46 | P a g e

Signes associés Fréquence Pourcentage

Hépatomégalie 1 0,42

Splénomégalie 0 0

Selles décolorées 4 1,69

Fièvre 60 25,42

Pâleur 17 7,20

Signes neurologique 0 0

Il ressort de ce tableau que 25.42% des cas étaient associés à la fièvre alors que les selles décolorés sont apparus seulement dans 1.69%

47 | P a g e

Répartition des patients selon le groupe sanguin maternel et néonatal

Le groupe O était majoritaire dans les deux cas, soit respectivement 38.57% et 32.2%

18,64%

19,92%

15,68%

16,52%

3,81%

0,84%

38,57%

32,2%

Nné

maternel

A B AB O

maternel Nné

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Figure 14 : Répartition selon le groupe sanguin maternel et néonatal

48 | P a g e

Répartition des patients selon le rhésus maternel et du nouveau-né

Le groupe rhésus positif était majoritaire avec respectivement 94.34% et 98.8% chez les mères et chez les nouveaux nés.

Rhesus +, 98.80%

Rhesus +, 95.35%

Rhesus -, 1.20%

Rhesus -, 5.65%

maternel

Nné

Rhesus + Rhesus -

maternel Nné

100.00%

90.00%

80.00%

70.00%

60.00%

50.00%

40.00%

30.00%

20.00%

10.00%

0.00%

Figure 15 : Répartition Selon le rhésus maternel et du nouveau-né

Tableau XVI : Répartition Selon le type d'ictère

49 | P a g e

Type d'ictère Fréquence Pourcentage

I. A bilirubine Directe 4 1,69

I. A bilirubine Indirecte 147 62,29

I. A bilirubine Mixte 21 8,90

Non déterminé (bilirubines non dosés) 64 27,12

Total 236 100,00

Au vu de ce tableau, l'ictère néonatal était principalement à bilirubine indirect, soit 62.29%. 27.12% des cas n'ayant pas réalisés les examens paracliniques

50 | P a g e

Répartition des patients selon la prise en charge

Cette figure nous montre que l'antibiothérapie a été utilisé chez 94% des patients alors que la photothérapie a été utilisé chez 86 nouveau-nés ictériques soit 36.44% de toute l'échantillon.

Hydratation

Hydratation, 4.66%

Phénobarbital, 0.85%

Phénobarbital

Transfusion

Exsanguinotransfusion

Photothérapie

Exposition au soleil

Antibiotique

Transfusion, 4.24%

Exsanguinotransfusion

, 0%

Prise een charge

Exposition au soleil

19.92%

Antibiotique, 94.07%

Photothérapie,

36.44%

0.00% 20.00% 40.00% 60.00% 80.00% 100.00%

Figure 16 : Répartition Selon la prise en charge

Tableau XVII : Répartition des patients selon l'évolution

51 | P a g e

Evolution Fréquence Pourcentage

Guérison 169 71,61

Décès 18 7,63

Non précisé 49 20,76

Total 236 100,00

Ce tableau montre que l'évolution était favorable dans 71.61% des cas, seuls 7.63% sont décédés avec un taux de mortalité de 1,79%.

Tableau XVIII : Répartition Selon le séjour

52 | P a g e

Séjour Fréquence Pourcentage

< 7 jours 56 23,70

7 - 14 jours 67 28,40

15 - 21 jours 26 11,00

22 - 30 jours 22 9,30

> 1 mois 23 9,70

Non precise 42 17,80

Total 236 100,00

Moyenne : 10,89 ET = 6,20

La majorité des nouveau-nés ictériques avaient un séjour de 7 à 14 jours, avec une moyenne de 10.89 #177; 6.20 jours.

53 | P a g e

CHAPITRE VI DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES

I. LA FREQUENCE HOSPITALIERE DE L'ICTERE NEONATAL

Sur un total de 1001 nouveau-nés, nous avons enregistré dans notre serie 236 cas, soit une fréquence hospitalière de 23.57%.

> Ce résultat se rapproche de ceux trouvés par :

V' BARKAT, en 2003 à rabat(Maroc) (26.3%) [12].

V' RIMBAUD, en 2005 à Grenoble (France) (20.9%) [37].

V' HASSNA TAIRAN, en 2009, Rabat (Maroc) (25.2%) [5].

V' SAOUDI F. en 2011, au Caire (Egypte) (27%) [38].

> Cependant, il est supérieur à ceux rapportés par :

V' MONGA KALENGA, en 2010 à Lubumbashi (RDC) qui avait trouvé 17.7% avec un échantillon de 51 cas sur 297 nouveau-nés concernés pour une période d'étude de 9 mois. ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'elle a travaillé sur l'ictère à bilirubine indirect seulement ; la taille de son échantillon et la durée d'étude étant réduites par rapport aux nôtres, mais aussi le type d'étude qui était prospective transversale [13].

V' OZKAN H. en 2008 à Bamako(Mali) : 19.5%, ceci pourrait être dû à un faible échantillon de 310 cas sur 1583 nouveau nés, malgré une période d'étude de 2 ans [39].

V' KABAMBA MUKUKU, en 2014 à Mbuji-Mayi (RDC) qui avait obtenu une fréquence de 4,9%, cette infériorité s'expliquerait par le fait que celui-ci a travaillé uniquement sur l'ictère pathologique dont la survenu est rarissime avec un taux annuel de 24 cas [40]. Alors que nous par contre, avons travaillé sur tous les ictères.

> En outre des taux supérieurs sont rapportés dans les séries de KHARTOOM et RFFIONG qui ont respectivement trouvé 35% et 32% [41].

54 | P a g e

II. CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

a. Le Sexe

Une légère prédominance masculine a été notée dans notre série avec un sexe ratio de 1,13 ; Même constat fait par MONGA KALENGA avec un sexe ratio de 1.04 et BARKAT et all soit un sexe ratio de 1.3 [12].

b. La Commune de provenance

La commune de Kampemba était la plus représentée avec 26,27%. Cette fréquence s'expliquerait d'une part par la proximité géographique et l'accessibilité facile aux soins, d'autre part le fait que l'hôpital SENDWE est une structure sanitaire de référence par excellence. Nos résultats rejoignent ceux rapportés par CHOLA CHEMBO en 2014, soit 25% [41].

III. CARACTERISTIQUES CLINIQUES

1) L'âge maternel

La tranche d'âge maternel de 25 à 31 ans était dominante, soit 29.23% avec un minimum de 15 ans, un maximum de 45 ans et une moyenne de 28.85 #177; 3.39 ans alors que l'étude de BERKOUD NAIMA en Algérie (2016) a trouvé que l'âge maternel moyen est de 24 ans [42]. Nos résultats peuvent s'expliquer par le fait que la tranche d'âge correspond à l'âge de la procréation avec une activité sexuelle intense.

2) Les consultations prénatales

Notre étude a révélé que 86,44% des mères ont suivi les consultations prénatales. Cette fréquence est approximative à celle trouvée par MBO LESELEBE, soit 84 % [43]. Mais elle est largement supérieur à l'étude de BARKAT et all. qui ont rapporté 32 %. L'étude de MONGA KALENGA avait rapporté aussi un taux élevé, soit 96,1 % des cas. Ceci s'expliquerait par le fait que la majorité des femmes soient informées sur l'importance des consultations prénatales et les complications lors de l'accouchement.

3) Antécédent d'IUG

Nous avons enregistré 48.09% des mères avec antécédent d'infection urogénitale au troisième trimestre de la grossesse contre 18% dans l'étude de MBO LESELEBE. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'IUG au 3ème trimestre peut favoriser une infection néonatale qui sera responsable de l'ictère chez le nouveau-né.

4) 55 | P a g e

Maturité

Dans notre série, les prématurés ont représentés 33,05% soit 78 cas contre 69 ,95% soit 158 nouveau-nés à terme. Ces résultats se rapprochent de ceux de KABENGELA KABAMBA en 2015 à Lubumbashi et BARKAT au Maroc en 2003 qui ont trouvés respectivement : 22,13% des prématurés soit 15 sur 71 cas contre 78,8% des nouveau-nés à terme soit 56/71 cas [44]. Et 40% des prématurés contre 60% des nouveau-nés à terme. Ils se conforment aussi au rapport de la société suisse de néonatologie de mai 2006 qui a rapporté qu'environ 60 % des nouveau-nés à terme présentent l'ictère dans leurs premiers jours de vie.

5) Antécédent d'ictère néonatal dans la fratrie

Dans 4,1% des cas, nous avons noté les antécédents d'ictère néonatal dans la fratrie, ce qui nous rapproche des travaux de MAUD BELLAVARY et de SAOUDI F qui ont trouvé respectivement 4% et 5% des cas [7, 38].

6) Type d'accouchement

Plusieurs études ont montré que le clampage tardif du cordon et les extractions instrumentales par forceps ou ventouse sont des facteurs favorisants reconnus de l'ictère néonatal. Les extractions instrumentales étant peut-être à l'origine d'une stimulation de l'hème-oxygénase liée au stress [45]. L'utilisation d'ocytocine au cours du travail augmente l'incidence de l'hyper bilirubinémie néonatale [46-48]. Mais il existe une controverse [49] et le mécanisme en cause n'est pas bien défini. L'anesthésie péridurale surtout avec l'utilisation de xylocaïne est aussi incriminée [50].

Des taux relativement importants des accouchements par voie basse sont marqués dans notre étude soit 58.47 % et 68 césarienne soit 28.81 %

7) APGAR et réanimation néonatale

33.9% des nouveau-nés avaient un APGAR déprimé et ont bénéficié de ce fait d'une réanimation néonatale. Ce résultat est supérieur à celui rapporté par KABAMBA M. et MONGA KALENGA qui ont trouvé respectivement 12,5% et 5,9% des cas avec APGAR déprimé. La différence ainsi constaté peut s'expliquer par le fait que notre échantillon contenait plus des prématurés que les leurs (33.5%). Le lien entre ictère et APGAR déprimé peut s'expliquer par le fait que ce dernier traduit une hypoxémie, qui est reconnue comme facteur favorisant l'ictère.

8) 56 | P a g e

Poids de naissance

Dans notre série, 45.76% des cas avaient un faible poids de naissance.

Ceci peut s'expliquer par le fait que la plupart étaient prématurés et donc, présentant une immaturité hépatique les exposant à l'ictère.

9) Age d'apparition de l'ictère

L'ictère néonatal était plus d'apparition tardive (> 48h) dans 47,66% et d'apparition précoce (premières 24 h) dans 9,36% des cas. L'étude de HASSNA TAIRAN évoque un taux de 92.3 % d'ictère d'apparition entre 36h et une semaine ; KABAMBA M. : ictère avant 48h avec un taux de 31,2% ; entre 3ème et 4ème jour avec un taux de 48% des cas et MONGA KALENGA : 39,2% au 3ème jour de vie, nous pensons que c'est l'intervalle des temps qui explique ces différences.

10) Mode d'alimentation

Dans notre série L'allaitement au lait maternel était prédominant suivi de l'allaitement mixte avec respectivement 82.05% et 16.67% des cas. Ce taux élevé se conforme aux objectifs du programme national de nutrition (PRONANUT) qui lutte pour un allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois. Ceci rejoint des multiples études qui ont démontré au cours des 25 dernières années une forte association entre l'allaitement maternel et l'hyper bilirubinémie du nouveau-né [51]. L'étude de Schneider met en évidence un risque 3 fois plus important pour les nouveau-nés recevant un allaitement maternel d'avoir une BT >12 mg/dl par rapport aux enfants recevant un allaitement artificiel, et 6 fois plus important d'avoir une BT >15mg/dl [52].

11) Les Facteurs de risque

La souffrance foetale et néo-natale a été retenue par certains auteurs, comme facteur favorisant la survenue de l'ictère nucléaire [53]. L'apparition des facteurs favorisant a été remarqué dans 39.98% des cas : l'asphyxie périnatale dans 12.29%, les bosses sero-sanguines et hématomes dans 11.86%, et en fin l'hypothermie est survenue dans 2.97% seulement.

12) Les étiologies

L'ictère était physiologique dans 51,27% des cas, résultat semblable à celui de ABDULAZIZ et all. qui a trouvé l'ictère physiologique dans 53,9% des cas (129/239) [54]. Concernant l'ictère pathologique, les infections ont occupé la 1ère place dans notre série, suivies des incompatibilités matérno-foetales soient respectivement 24,15% et 13,56% des cas. Ce

57 | P a g e

constat est similaire à celui fait par CHOLA CHEMBO en 2015, soit 53,7% et 27,8%. Les causes indéterminées représentent 11,02% dans notre étude.

13) Signes cliniques associés

Nous avons constaté que 25.42% des cas étaient associés à la fièvre ; 7.20% à la pâleur alors que les selles décolorés sont apparus seulement dans 1.69% et l'hépatomégalie dans 0.42% des cas contrairement au travail de HASSNA TAIRAN qui avait trouvé les anomalies neurologiques dans 45,7% des cas ; à l'étude de MONGA Joséphine qui avait trouvé la pâleur avec 15,7% et à celle de KABAMBA M. qui avait trouvé le même signe pâleur cutanéomuqueux à 100% des cas, ce qui était normal puisqu'il avait travaillé sur l'ictère pathologique.

IV. CARACTERISTIQUES PARACLINIQUES

1) le groupe sanguin maternel et du nouveau-né

Nous avons remarqué au cours de notre étude que la majorité des mères étaient du groupe O avec 38,57% suivi du groupe B avec 16,52%. Ces résultats se rapprochent des ceux trouvés par MONGA KALENGA et MBO LESELEBE qui avaient rapporté respectivement 51% des mères du groupe O suivi du groupe A avec 29% et 44% du groupe O suivi du groupe A avec 20%.

De même que chez les nouveau-nés, le groupe O était fréquent dans 32,2 % suivi du groupe B avec 19.92%, résultats presque similaires à ceux trouvés par MONGA Joséphine : 43,1% des nouveau-nés du groupe O, suivi du groupe B avec 27,5% et SAOUDI F. : 52% du groupe O suivi du groupe A soit 38%.

2) le groupe rhésus maternel et du nouveau-né

Le groupe rhésus positif était prédominant chez les mères tout comme chez les nouveau-nés avec respectivement 94.34% et 98.8 % rejoignant ainsi l'étude de KAFUTI NGOY qui avait rapportée 88,68% des mères rhésus positif [55]. Concernant le sous-groupe rhésus, nos résultats sont approximatifs à ceux de KABENGA KABAMBA réalisée en 2015 qui a rapportée 94.4% des rhésus positif chez les nouveau-nés [44].

3) Les bilirubinémies

Les valeurs de la bilirubinémie indirectes variaient de 0,65 mg/dl à 26,3 avec une moyenne de 8,76 #177; 5,23 mg/dl. Tandis que dans la série de SAOUDI F. la moyenne était de 22,5#177; 5,2 mg/dl. Cette différence se justifie par le fait que son étude concernait les ictères néonatals intenses d'origine indéterminée alors que la nôtre concerne toutes les formes d'ictère.

58 | P a g e

C'est le double de médiane du travail de MONGA Joséphine qui était de 11,56 mg%, qui concernait l'ictère à bilirubine libre.

La bilirubinémie totale fluctuait entre 1,08 et 33,71 mg% avec une moyenne de 11,53 #177; 6,01 mg%. Notre constat se rapproche de celui de OZKAN H et coll. qui rapportait une moyenne de 14,1#177;2,7 mg% et s'éloigne cependant de la recherche de MAUD BEVALLARY qui a rapporté 24 à 26 mg%. Les différences ainsi constatée peuvent s'expliquer par des échantillonnages totalement différents, les types d'études et milieux d'études respectifs, et des critères de sélection différents.

4) Le type d'ictère

Selon la prédominance du type de bilirubine, nous avons ressorti dans notre série que la majorité des nouveau-nés soit 62,29% ont présenté l'ictère à bilirubine indirecte suivi de l'ictère à bilirubine mixte avec 8,90 % ; ceci confirme ce que nous dit la littérature par rapport à la prédominance de l'ictère à bilirubine indirecte [27].

V. TRATEMENT

L'antibiothérapie représente 94.07 % des cas dans notre échantillon. Ce qui se justifie par le fait que les causes infectieuses étaient majoritaires mais aussi et surtout parce que la plupart des nouveau-nés avaient soit un risque infectieux soit majeur, soit mineur vu les conditions d'asepsie qui ne sont guère souvent appliqué avec rigueur dans nos structures sanitaires. Ce résultant est proche de celui rapporté par KABAMBA M. à l'hôpital BONZOLA de Mbuji-Mayi en 2014 avec 64% des cas dans le cadre d'une infection néonatale. La photothérapie a été faite dans 36.44% des dans notre série. MONGA KALENGA a trouvé la photothérapie dans 54% des cas aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi alors que dans la serie de SAOUDI F. elle a constitué le traitement de première intention avec 71%.

Malgré les différentes proportions trouvées, la photothérapie constitue le traitement de choix et de 1ère intention en cas d'ictère à bilirubine libre et ceci rejoint la littérature [27].

59 | P a g e

VI. CARACTERISTIQUES EVOLUTIVES D'HOSPITALISATION

1) L'évolution

L'évolution était favorable dans 71.61% des cas contre 7.63% des décès.

Comparativement à l'étude de RIMBAUD qui avait trouvé l'évolution vers la guérison dans 81% des cas et de MONGA Joséphine qui a rapporté 88,2% de sortie et 11,8% de décès, ce taux légèrement bas de guérison s'expliquerait par le fait que dans notre échantillon 20.76% avaient une évolution non précisé. Dans toutes ces études, les taux de décès étaient dus probablement à l'infection.

2) La durée d'hospitalisation

La durée d'hospitalisation fluctuait de 4 à 38 jours avec une moyenne de 10.89 #177; 6.20

jours. Résultats supérieure à la série de SAOUDI F. au Maroc qui avait trouvé 2,2 jours, avec une durée allant de 1 à 17 jours. Ceci peut se justifier par le fait que dans notre étude, nous avons enregistré un taux supérieur des prématurés : 33,05% contre 15,5% dans la série de SAOUDI F. sachant que la prématurité augmente le séjour à l'hôpital mais aussi par le fait que les conditions socioéconomique défavorables de la plupart des accouchées contribuent au prolongement du séjour par manque de moyens pour payer les frais de l'hôpital.

60 | P a g e

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude descriptive transversale sur le profil épidemioclinique,

thérapeutique et évolutif de l'ictère néonatal au cours de la période allant du 01 janvier au 31

décembre 2017, soit 12 mois ; il ressort les conclusions suivantes :

> Dans notre milieu, l'ictère néonatal est fréquent avec une prévalence de 23.57%

> Le sexe masculin était prédominant avec un sexe ratio de 1,13.

> La commune de Kampemba était la plus représentée avec 26,27%

> La tranche d'âge maternel de 25 à 31 ans était dominante avec une moyenne de 28.85 #177;

3.39 ans

> La majorité des mères avaient suivi les consultations prénatales et la plupart d'entre elles

étaient multipares.

> La plupart des nouveau-nés étaient issus d'une grossesse mono foetale.

> Les prématurés ont représentés 33,05% contre 69 ,95% des nouveau-nés à terme.

> Des taux relativement importants des accouchements par voie basse ont été enregistré soit

58.47 % et 33.9% des nouveau-nés avaient un APGAR déprimé et ont bénéficié de ce fait

d'une réanimation néonatale.

> Les nouveau nés de faible poids de naissance (<2500 g) étaient majoritaires.

> L'ictère néonatal était plus d'apparition tardive (> 48h) que précoce.

> L'allaitement au lait maternel était prédominant.

> L'apparition des facteurs favorisant était signalé dans 39.98% des cas : l'asphyxie

périnatale dans 12.29%, les bosses sero-sanguines et hématomes dans 11.86%, et en fin

l'hypothermie est survenue dans 2.97% seulement.

> L'ictère était physiologique dans 51,27% des cas et concernant l'ictère pathologique, les

infections ont occupé la 1ère place, suivies des incompatibilités matérno-foetales soient

respectivement 24,15% et 13,56% des cas.

> 25.42% des cas étaient associés à la fièvre ; 7.20% à la pâleur alors que les selles

décolorés sont apparus seulement dans 1.69% et l'hépatomégalie dans 0.42% des cas

> Nous avons remarqué au cours de notre étude que la majorité des mères étaient du groupe

O avec 38,57% suivi du groupe B avec 16,52%. Le groupe rhésus positif était

61 | P a g e

prédominant chez les mères tout comme chez les nouveau-nés avec respectivement 94.34% et 98.8%

? Les valeurs de la bilirubinémie indirectes variaient de 0,65 mg/dl à 26,3 avec une moyenne de 8,76 #177; 5,23 mg/dl. La bilirubinémie totale fluctuait entre 1,08 et 33,71 mg% avec une moyenne de 11,53 #177; 6,01 mg%.

? Selon la prédominance du type de bilirubine, 62,29% avaient présenté l'ictère à bilirubine indirecte alors que l'ictère à bilirubine mixte a constitué 8,90 % des cas.

? L'antibiothérapie a été utilisée dans 94.07 % des cas tandis que la photothérapie a été faite dans 36.44% des cas.

? L'évolution était favorable dans 71.61% des cas contre 7.63% des décès et la durée

d'hospitalisation fluctuait de 4 à 38 jours avec une moyenne de 10.89 #177; 6.20 jours.

Eu égard à tout ce qui précède, l'ictère reste une pathologie fréquente pendant la période néonatal ; puisque la littérature médicale lui apporte environ deux tiers de nouveau-nés et notre étude le retrouve dans un quart des patients hospitalisés. C'est une pathologie bénigne qui peut guérir même sans traitement avec un risque imminent de donner des complications graves, voilà pourquoi il nécessite une surveillance particulière et une prévention grâce au renforcement des CPN et CPoN

62 | P a g e

SUGGESTIONS ET RECOMMENDATIONS

Les observations retenues au cours de notre travail nous permettent de suggérer dans le souci de diminuer considérablement la fréquence de l'ictère néonatal.

Aux personnels soignants nous recommandons:

> Que le diagnostic soit explicité, cela permettrait de faire une étude sur la cause que prévaut dans l'apparition de l'ictère néonatal à l'hôpital Jason Sendwe.

> Une bonne prise en charge du nouveau-né ictérique. Celle-ci nécessite un personnel qualifié et expérimenté et un outil approprié pour les soins.

Nous demandons à l'administration de revoir la facture de laboratoire pour le dosage de bilirubine parce que la plupart des parents ne parviennent pas à doser au temps voulu suite au montant fixé.

Aux parents, nous demandons de :

> Prendre en considération la gravité de l'ictère néonatal qui, si non traité, peut entrainer des séquelles neurologiques graves et de fois conduire à la mort.

> Honorer les factures et passer aux examens para cliniques en vue d'une bonne meilleure et efficace prise en charge de leurs enfants.

Au gouvernement tant provincial que national :

> Que les services sanitaires renforcent la politique de vulgarisation pour une large diffusion de l'information sur la pathologie, sur les facteurs favorisants ainsi que leur prise en charge.

> Que l'hôpital général de référence Jason Sendwe soit équipé à la hauteur d'un hôpital provincial de référence en lui octroyant :

y' Des réactifs et appareils de laboratoire permettant le diagnostic étiologique pour une meilleure prise en charge.

y' Des bilirubinometres transcutanés afin d'éviter des prélèvements sanguins itératifs y' Des appareils de photothérapie correspondant à la capacité d'accueil de service de néonatologie.

63 | P a g e

BIBLIOGRAPHIE

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2. STRACZEK H., VIEUX R. Sorties précoces de maternité : quels problèmes anticiper, Archives de Pédiatrie, 2008, Vol 15, 1076-1082

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38. SAOUDI F. les ictères néonatals intenses d'origine indéterminée, Université SIDI Mohamed ben Abdellah. Faculté de médecine et de pharmacie

39. OZKAN H, HALE OREN MANSUR TATTLI, HALIL, ATTES, ABDOULLAH KUMRAL, and NURAY : erythroid apoptosis in idiopathic neonatal jaundice, pediatrics volume 121, november, may 2008.

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41. CHOLA CHEMBO, problématique de la prise en charge de l'ictère néonatal à l'hôpital Jason Sendwe, mémoire de fin d'étude, Médecine Unilu Aout 2015 inédit

42. BERKOUD NAIMA, ictère néonatal à l'hôpital tlemcen, mémoire de fin d'étude, Université Abou bekr Belkaid, septembre 2016 [en ligne]

43. MBO LESELEBE Joseph, profil épidemio-clinique de l'ictère néonatal à l'hôpital Sendwe, mémoire de fin d'étude, Médecine Unilu, Aout 2015

44. KABENGA KABAMBA Henry, ictère néonatal pathologique, aspect clinique, thérapeutique et évolutif cas des Cliniques universitaire, Mémoire de fin d'étude septembre 2015, Inédit

45. RODGERS PA, STEVENSON DK: Developmental biology of heme oxygenase. Clin Perinatol 1990, 17(2): 275-291.

46. MAISELS MJ, GIFFORD K, ANTLE CE, and LEIB GR: Jaundice in the healthy newborn infant: a new approach to an old problem. Pediatrics 1988, 81(4) :505-511.

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53. PERELMAN (R.), AMIEL TISON (CL.), DESBOIS (J.C.). Pédiatrie Pratique - Périnatalogie. Paris, Maloine ed. , 1985

54. ABDULAZIZ ALKHOTANI, ESSAM ELDIN MOHAMED NOUR ELDIN, AMAL ZAGHLOUL et SHAKIL MUJAHID, évaluation de l'ictère néonatal dans la région de La Mecque, Scientific Reports 4, Numéro d'article: 4802. 2014

55. KAFUTI NGOY, profil épidémiologique et prise en charge de l'ictère néonatal, aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi, mémoire de fin d'étude, Mai 2015, Inédit

ANNEXE

FICHE DE RECOLTE DES DONNEES

I. ASPECTS EPIDEMIOCLINIQUES

? RENSEIGNEMENT EN RAPPORT AVEC LE NNE

1. AG : SA 2. AGE NNE (Jrs) 3. SEXE : M F 4. GS et Rh NNE

8. LIQ AMNIOTIQ

5. POIDS DE NCE : <2500 g 7. ATCD D'ICTERE : OUI

2500-4000g

NON

>4000g

6. COMMUNE)

? ANTECEDENTS MATERNELS

1. AGE : 2. NOTION DE SENSIBILISATION MATERNELLE : OUI

NON

NON

3. GS et Rh MATERNEL 4. ID OBSTETRICALE : P G A D 5. IUG : OUI

6. CPN : OUI

NON

7. TYPE GROSSESSE 8. TYPE D'ACCOUCHEMENT

8. RUPTURE DES MEMBRANES : RPM

PRECOCE

INTEMPESTIVE

TEMPESTIVE

? CLINIQUES

1. APGAR : EXCELLENT

BON

DEPRIME

2. SOUFFRANCE PERINATALE

3. AGE D'APPARITION DE L'ICTERE : < 24h 24h-48h > 48h

4. DEGRE D'ICTERE : VISAGE

VISAGE ET TRONC

TOUT LE CORP

5. SIGNES D'ACCOMPAGNEMENT : -PALEUR : OUI

NON

-HPM : OUI

NON

-SPLENOMEGALIE : OUI

NON

- T° : NORMALE

FIEVRE

HYPOTHERMIE

- SELLES(ASPECT) -URINE FONCEE : OUI

NON

6. SIGNES NEUROLOGIQUES

Lesquels :

9. ALIMENTATION DU NOUVEAU NNE : LAIT MATERNEL LAIT INFANTIL

10. AUTRES SIGNES
? PARACLINIQUE

1. HB HCT TEST DE COOMBS : DIRECT INDIRECT CRP

VS TRANSAMINASES: ALAT: ASAT: BD BI BT

AUTRE

? ETIOLOGIE

1. INFECTION NEONATALE : OUI

NON

2. INCOMPATIBILITE FOET0MATERNEL : OUI

NON

Laquelle

67 | P a g e

3. PRESENCE D'UN HEMATOME/CEPHALEMATOME: OUI NON

4. ASPHYXIE PERINATALE 5. PHYSIOLOGIQUE AUTRE CAUSE

? TYPE D'ICTERE SELON LA BILIRUBINEMIE

1. BILURIBINE DIRECTE

2. BILURIBINE INDIRECTE

3. I. A BILURIBINE MIXTE

II. ASPECTS THERAPEUTIQUES

1. PHOTOTHERAPIE : OUI

NON

2. EXSANGUINOTRANSFUSION : OUI

NON

NON

NON

8. AUTRE TRAITEMENT

3. ANTIBIOTIQUE : OUI

7. EXPOSITION AU SOLEIL

III. ASPECTS EVOLITIFS

4. TRANSFUSION : OUI

5.PHENOBARBITAL

68 | P a g e

1. GUERISON

2. DECES

3. NON PRECISE

4. COMPLICATION : 5. SEJOUR :

69 | P a g e

QUELQUES FIGURES

Figure : Principe d'action de la photothérapie [3].

Figure : courbe d'indication de la phototherapie en fonction de la bilirubinemie, du poids de naissance et de
l'age selon cockington 1979

Figure : hyperbilurinémie néonatale en fonction de l'âge du nouveau-né et définition des zones risque
(Bhutani et Johnson)






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci