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Institut Supérieur d'Application Des
Gécsciences
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l'IrLkSTER EN GEOSCIENCES OPTION : GEOPHYSIQUE
APPLIQUEE
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Presenté et soutaiu publiquement le ig [ ?
°0{?1 par : Abou Hanifatou SANT Tri.7.1a7. Dr Ted
1[3.YALIL-T011:B4O. Geoscientif igue Jury dévaluation du
mimoire
NAHOL NDOLSSE Samuel Président Professeur, DJHZ
Oaagadongoa.
NT1Tr4. Julien Rapporte= Docteur. 1.7.7=4 oa
âaagoa
Dflyala-Tomba Ted Direcbear de raimoire Docteur, ISAG.
on
Armee : 2)1&-.?O1S
II
DEDICACES
Je dédie ce travail :
+ A mon père El hadji SANA Abdoulaye,
+ A ma Mère Adja SANA Azeta,
+ A mes frères et soeurs, en particulier SANA Sidi
Mohamed, son épouse SAYAOGO
Alizeta et à leurs enfants : Al Bachir, Moubarack,
Bouchra, Ridwane,
+ A mon épouse SAWADOGO Safiatou,
+ A mes enfants Abdoul Wahid et Abdoul Madjid,
+ A mon neveu Issouf et ma nièce Adidjatou.
III
REMERCIEMENTS
Ce travail s'inscrit dans le cadre de mon mémoire de
fin d'études pour l'obtention du diplôme de master en
géosciences appliquées, option géophysique
appliquée de l'Institut Supérieur d'Application des
Géosciences (ISAG). II a été réalisé au sein
de la société LIM Africa.
Je voudrais ici remercier les personnes qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre à sa
réalisation
Je remercie tout d'abord, Docteur Ted Mayala Directeur
Général de LIM Africa, à qui je dois ma connaissance de
géophysique appliquée et qui a bien voulu m'accepter à LIM
Africa pour le stage. II a été l'initiateur de ce travail en me
proposant un sujet sur la détermination de paramètres
géotechniques par la méthode sismique. Ses conseils et ses
observations m'ont été d'un apport utile.
Je tiens à remercier tous mes professeurs d'ISAG pour
la qualité de leurs enseignements, mais aussi pour leurs conseils durant
le déroulement de mes études.
SANOU Serge, SAVADOGO Omar, pour leur entière
collaboration.
Mes remerciements vont aussi à mes amis et
collègues, Zakaria GUINKO, Adama SEBEGO, Mahamadi SORGHO, Souleymane
KONKOBO, Souleymane OUEDRAOGO, Seydou DERRA, Moumouni KONE, Ousseini OUEDRAOGO
pour leur soutien multiforme et leur disponibilité.
Je tiens également à remercier Mamadi BALBONE,
Ibrahim OUEDRAOGO, Saidou KIENTEGA pour les questions d'ordre
géologique.
Je n'oublie pas mes camarades de la 3emepromotion de
l'Institut ISAG.
Je ne saurai terminer sans remercier KOETA Dieudonné et
Da Christophe pour leur appui à la correction de ce document.
IV
RESUME
L'étude de la déformation du sol en vue de
déterminer les modules élastiques, est habituellement
simulée en laboratoire ou sur terrain. Les différentes
méthodes fréquemment employées sont l'oedométrique,
le triaxiale et la pressiomètrique. Tous ces essais bien qu'étant
fréquemment utilisés présentent des limites. Comment
déterminer alors les paramètres géotechniques permettant
de pallier ces insuffisantes constatées ? C'est en réponse
à ces interrogations qu'il nous a paru nécessaire de
déterminer ces modules par la méthode sismique.
Sur demande de la société minière, deux
types de levés sismiques ont été effectués le 18
décembre 2018 dans le permit Orezone par LIM Africa. Ces deux types de
levés sont la méthode de sismique réfraction et la
méthode d'analyse multicanaux des ondes de surface (MASW). Les
résultats obtenus de la SR donnent un profil de 5 couches avec
différentes vitesses Vp. Ceux obtenus de la méthode d'Analyse des
Ondes de Surface donnent également 5 couches avec différentes
vitesses VS. Les vitesses Vp varient de 500 à 4000 m/s et les vitesses
Vs de 367 à 1543 m/s.
L'utilisation des relations entre les constantes
élastiques, les vitesses de propagation des ondes sismiques obtenus lors
des levés sismiques de la zone d'étude ont permis de calculer les
modules géotechniques des différentes couches du sous-sol. Les
valeurs des paramètres géotechniques calculées sont les
suivantes :
|
Module de Young (GPa)
|
Coefficient du Poisson
|
Module de Coulomb (GPa)
|
Module
d'incompressibilité
(GPa)
|
Couche 1
|
0,36
|
-0,08
|
0,19
|
0,10
|
Couche 2
|
0.93
|
0.37
|
0.33
|
1.29
|
Couche 3
|
2.27
|
0.42
|
0.8
|
4.68
|
Couche 4
|
8.8
|
0.34
|
3.27
|
9.32
|
Couche 5
|
16,58
|
0,41
|
5,86
|
31,60
|
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
?d . contraction relative des arêtes perpendiculaires
à la direction de la force ; ?l . allongement ;
?V . variation de volume ;
A . tir en bout de dispositif (tirs en bout) ;
BEGE . Bureau d'Etudes des Géosciences et
Environnement ;
B . tir en bout de dispositif (tirs en bout) ;
C . tir au centre du dispositif ; d . arête ;
d . indice indiquant des constantes dynamiques obtenues par
les méthodes de prospection
sismique ;
D . tir intermédiaire entre les capteurs 6 et 7 ; d.
La densité ;
di . densité d'un constituant individuel i de la roche
; dm . densité moyenne de la matrice solide de la roche ; dp
. densité moyenne des fluides des pores ;
E . Module d'allongement ou module d'élasticité
(longitudinale) de Young ; E . tir intermédiaire entre les capteurs 18
et 19 ;
E-W . direction Est-Ouest ;
F . force ;
K . module d'incompressibilité ;
m . masse;
MASW . Multichannel Analysis of Surface Waves ;
O . tirs offset ou tirs lointains (tirs extérieurs au
dispositif) ;
P . onde primaire ;
P . pression ;
P . tirs offset ou tirs lointains (tirs extérieurs au
dispositif) ; PAB . Projet aurifère de Bomboré ;
VI
S : surface , ·
SH : le mouvement des particules est contenu dans le plan
horizontal, perpendiculairement au sens de propagation de vitesse VSh
, ·
S-N : direction sud-nord , ·
SV : Le mouvement des particules est contenu dans le plan
vertical, perpendiculairement au sens de propagation de vitesse
VSv, ·
SPAC : Spatial Autocorrelation
TB : Time Break ou temps zéro , ·
v ou V : volume, ·
VP : vitesse de propagation des ondes longitudinales
, ·
VS : vitesse de propagation des ondes de cisaillement
, ·
Z : impédance acoustique , ·
á : angle entre les faces latérales et sa
déformation , ·
fi : module de compressibilité avec fi = 1/K
, ·
? : contrainte , ·
ì : (ou G) Le module de Coulomb module de
rigidité, module de glissement ou encore module de cisaillement
, ·
? : coefficient de Poisson , · O :
porosité.
VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation du site du projet de
Bomboré (Source : BEGE, 2015) 5
Figure 2 : Carte géologique régionale
incluant la zone du projet (Orezone 2015) 8
Figure 3: Carte géologique de la zone du projet
aurifère de Bomboré (Orezone, BEGE) 9
Figure 4: Relation de la contraction
latéraleà la dilatation longitudinale 12
Figure 5: Déformation de cisaillement
13
Figure 6 : Essai de compression simple 19
Figure 7: Distorsion lors d'un cisaillement simple
22
Figure 8 : Courbepressiométrique 24
Figure 9 : Représentation du rayon sismique
30
Figure 10: Loi de Snell-Descartes 30
Figure 11: Dispositif de 24 capteurs et 7 tirs
31
Figure 12: Position des fronts d'ondes (onde
longitudinale), cas de deux terrains séparés
par un plan horizontal. 35
Figure 13:Dromochroniques dérivées du
schéma de la figure 12 35
Figure 14:Représentation schématique des
rayons sismiques, pour le cas de la figure 13.
36
Figure 15 : Cas de plusieurs couches planes
horizontales 37
Figure 16 : Cas d'un seul marqueur plan incliné
(tirée du Dictionnaire de Géophysique
Appliquée - P. Chapel - 1980) 39
Figure 17 : Les ondes de Rayleigh de basses
fréquences (a), pénètrent plus
profondément
que les ondes de Rayleigh de hautes fréquences
(b) et (c). (Evrett, 2013) 44
Figure 18 : Exemple d'un profil de mesure avec la
méthode MASW. (Bodet,2005) 46
Figure 19 : Courbe de dispersion des ondes de surface
47
Figure 20 : Image de dispersion en deux dimensions
obtenue par la méthode de
déphasage. 48
Figure 21 : Image de dispersion en trois dimensions
obtenue par la méthode de
déphasage. 48
Figure 22 : Caractéristiques de dispersion du
mode fondamental 49
VIII
Figure 23 : Courbe de dispersion en mode fondamental
obtenue à partir de l'image de
dispersion illustré à la figure 22.
50
Figure 24 : Profil vertical de la vitesse des ondes de
cisaillement, Vs 50
Figure 25 : Géophone enfoncé dans le sol
53
Figure 26 :Sismographe et accessoires 54
Figure 27 : « Trigger » ou
déclencheur relié au marteau sur une plaque 54
Figure 28 : Dispositif de 24 capteurs et 7 tirs
55
Figure 29 : Pointage des premières
arrivées des tirs avec l'application PickWin 57
Figure30 : courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées 57
Figure 31 : modèle de vitesses des couches du
sous-sol 58
Figure 32 : image de dispersion en deux dimensions et
la courbe de dispersion obtenues
grâce à l'application PickWin
60
Figure 33 : Profil de vitesses des ondes de
cisaillement VS 61
IX
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Paramètres élastiques pour
différents matériaux présents dans la
subsurface
(Schön 2011) 14
Tableau 2: Différentes densités des
matériaux terrestres 17
Tableau 3 : Vitesses des ondes de compression
59
Tableau 4 : Vitesses des ondes de cisaillement
61
Tableau 5 : Synthèse des résultats
62
Tableau 6 : Tableau récapitulatif des modules
élastiques 66
X
ANNEXES
Annexes 1 : Positions des tirs pour les
différents profils de la sismique réfraction i
Annexes 2: modèle de vitesses de compression (Vp)
de différentes couches du profil E-W
i
Annexes 3: les courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées du
profil E-W i
Annexes 4 : modèle de vitesses de compression
(Vp) de différentes couches du profil S-N
ii
Annexes 5 : les courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées du
profil S-N ii
Annexes 6: Extrait de données de forage
iii
XI
SOMMAIRE
DEDICACES II
REMERCIEMENTS III
RESUME IV
SIGLES ET ABREVIATIONS V
LISTE DES FIGURES VII
LISTE DES TABLEAUX IX
ANNEXES X
SOMMAIRE XI
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 4
Situation géographique de la zone du projet 5
Relief et Végétation 6
Sol 6
Contexte et cadre géologique du projet 6
IV.1) Contexte Géologie 6
IV.2) Cadre géologique du projet aurifère de
Bomboré 7
CHAPITRE II : PROPRIETES PHYSIQUES DES ROCHES 10
Propriétés élastiques des roches 11
I.1) Module d'allongement 11
I.2) Coefficient de Poisson 12
I.3) Module de Coulomb 13
I.4) Module d'incompressibilité 13
Densités des matériaux géologiques 14
II.1) Définition et unités 14
II.2) Densité des constituants des roches 15
II.2.1) Densité des minéraux 15
II.2.2) Densité des fluides des pores 15
II.3) Densité des roches 15
II.3.1) Densité des roches magmatiques et
métamorphiques 16
II.3.2) Densité des roches sédimentaires 16
CHAPITRE III : PRINCIPAUX ESSAIS DE MESURES DE MODULES 18
Approche des modules par mesures statiques (Les essais de
laboratoire) 19
I.1)
XII
Essai de Compression simple ou de Traction simple 19
I.2) Essai de compression triaxiale 20
I.3) Essai de type oedométrique 21
I.4) Essai de cisaillement simple (ou de distorsion) 22
Approche des modules par mesures dynamiques 23
II.1) Essai pressiométrique 23
II.2) méthodes sismiques 25
II.2.1) Avantages de la méthode sismique 25
II.2.2) Principe de base de la méthode sismique 26
CHAPITRE IV :LA MÉTHODE SISMIQUE RÉFRACTION 28
Définitions 29
I.1) Milieu homogène et isotrope 29
I.2) Front d'onde et Rayon sismique 29
I.3) Géométrie des rayons 30
Procédure de mise en oeuvre 31
II.1) Source sismique 32
II.2) Géophones 32
II.4) Enregistreur 33
Principes fondamentaux 33
III.1) Trajet du front d'onde (cas de deux terrains) 34
III.1.1) Temps d'intersection à l'origine 35
III.1.2) Calcul d'épaisseur e1 37
III.2) Cas de plusieurs couches planes horizontales et Cas d'un
seul marqueur plan
incliné 37
III.2.1) Cas de plusieurs couches planes horizontales 37
III.2.2) Cas d'un seul marqueur plan incliné 39
Causes d'erreurs 40
CHAPITRE V : 41
METHODE D'ANALYSE MULTICANAUX DES ONDES DE SURFACE
(Multichannel
Analysis of Surface Waves Method MASW) 41
Ondes de surface 42
I.1) Onde de Rayleigh 43
I.1.1) Caractère dispersif des ondes de Rayleigh 43
Principales étapes de la méthode MASW 44
II.1)
XIII
Acquisition des signaux temporels (x,t) 45
II.2) Notions générales sur le traitement de
signal et courbe de dispersion des ondes de
surface 46
II.2.1) Extraction des courbes de dispersion 49
II.2.2) Inversion de la courbe de dispersion 50
CHAPITRES VI : CAMPAGNE SISMIQUE EFFECTUEE SUR LE PERMIT
D'OREZONE
52
Mesures des ondes de compression et des ondes de surface 53
I.1) Matériels d'acquisition 53
I.2) Déploiement du matériels et enregistrement
des ondes 55
Traitement et résultats des données 56
II.1) Sismique réfraction 56
II.1.1) Traitement de données 56
III.1.2) Résultats obtenus de la sismique
réfraction 58
II.2) MASW 59
II.2.1) Traitement de données 59
III.2.2) Résultats obtenus de MASW 61
Calculs des modules élastiques 63
III.1) Couche 1 : limon 63
III.1.1) Calcul du module de Young de la couche 1 63
III.1.2) Calcul du coefficient du Poisson de la couche 1 64
III.1.3) Calcul du module de Coulomb de la couche 1 64
III.1.4) Calcul du module d'incompressibilité de la couche
1 64
III.2) Couche 2 : Sable 64
III.3) Couche 3 : Argile 65
III.4) Couche 4 : Arènes de Diorite quartzifère
65
III.5) Couche 5 : Diorite quartzifère 66
Résultats et discussions 66
Conclusion Générale 69
BIBLIOGRAPHIE 71
ANNEXES i
1
INTRODUCTION
Dans l'introduction de son article sur l'usage des modules de
déformation en géotechnique, Olivier Combarieu dit : «
La complexité que recouvre le terme de module est grande, puisque la
plupart des matériaux, surtout en géotechnique, cumulent le plus
souvent des propriétés élastiques, plastiques et
visqueuses, pouvant se manifester conjointement, auxquelles s'ajoutent des
effets dus au fluage et à la fatigue.
En géotechnique, les règlements
européens récents le prescrivant, on s'oriente progressivement
vers une justification des ouvrages en déformation et
déplacement. On se contentait le plus souvent, jusqu'à
récemment, de justification à la rupture, l'application de
coefficients de sécurité conduisant généralement
à des déformations admissibles pour les ouvrages
construits.
Seules des conditions de déformations très
sévères (en l'occurrence très petites) amenaient à
entreprendre de tels calculs en déformation, souvent complexes et
revenant finalement à choisir des coefficients de sécurité
plus élevés que ceux habituellement utilisés.
»
Extrait du REVUE FRANÇAISE DE GEOTECHNIQUE N°114 1er
trimestre2006
Tout matériau soumis à des contraintes subit un
comportement élastique et un comportement plastique. A
l'intérieur des limites d'élasticité, la contrainte est
proportionnelle à la déformation (loi de Hooke). Cette relation
de proportionnalité peut être établie par des modules
d'élasticité et de cisaillement.
La plupart des projets de construction utilise le sol soit
comme matériaux, soit comme assise porteuse. Dans le second cas, il faut
dimensionner les fondations de manière qu'elles puissent résister
aux charges prévues par les calculs, tout en limitant les risques de
déformation ou de tassement. Car, La déformation trop importante
du sol entraine très souvent des désordres qui affectent les
ouvrages géotechniques.
L'étude de la déformation du sol, peut
être simulée en laboratoire ou sur terrain. La méthode
oedométrique et celle triaxiale sont les approches fréquemment
utilisées dans la détermination des modules élastiques
pour les essais de laboratoire et la méthode pressiométrique
Ménard pour les essais sur le terrain.
Cependant, force est de constater que les essais en
laboratoire ne sont valables que si la composition du sol n'est pas
modifiée pendant le transport. Ce qui est totalement impossible pour les
terrains trop meubles. Aussi la manipulation des échantillons
étant très délicate, il exige de l'opérateur une
certaine habilité dans la préparation. Le mode opératoire
de ces essais prend plus de temps d'où leur cout élevé.
Quant à l'essai pressiométrique, s'il a l'avantage d'être
réalisé sur le terrain, il fournit néanmoins des
résultats peu sûrs dans le cas précis des argiles
molles.
Tous ces essais précités ne sont valables que
sur une certaine épaisseur (quelques centimètres) et n'offrent
que des mesures ponctuelles.
2
Il apparait ainsi clairement que ces essais bien
qu'étant fréquemment utilisés présentent des
limites. D'où la problématique de la détermination des
paramètres géotechniques par une autre approche.
? Comment déterminer alors les paramètres
géotechniques permettant de pallier ces insuffisantes constatées
?
? Quel procédé de détermination est-il
approprié pour ce faire ?
C'est en réponse à ces interrogations qu'il nous
a paru nécessaire de mener la réflexion sur le thème :
« la détermination des paramètres
géotechniques par la méthode sismique ». C'est
donc l'objectif du mémoire.
Objectif
La société LIM Africa a eu pour mission
d'effectuer des levés sismiques dans la zone d'étude d'Orezone
à Bomboré. L'objectif de ce travail est d'utiliser les
informations issues de ces levés pour déterminer, de
manière indirecte, les valeurs dynamiques des modules
d'élasticité, de cisaillement, d'incompressibilité et du
coefficient de Poisson du sous-sol de la zone d'étude. Pour ce faire,
nous allons, d'abord mesurer la vitesse des ondes de compression Vp par une
méthode dite sismique réfraction. Ensuite, déterminer la
vitesse des ondes de cisaillement Vs par une méthode dite MASW qui
exploite les ondes de surface. Enfin, les valeurs des modules élastiques
sont calculées en fonction des vitesses VP et VS des formations
géologiques du sous-sol du terrain. Comment se justifie ce thème
d'étude ?
Justification du mémoire
La détermination des modules élastiques, par la
méthode sismique, est d'un grand intérêt, dans la mesure
où les vitesses sismiques sont mesurées sur place avec des
matériels légers et respectueux de l'environnement contrairement
à l'essai pressiométrique. Cette méthode tient compte, des
conditions naturelles d'humidité, de pression...Elle permet d'obtenir,
rapidement et à faible coût, une évaluation
générale des modules de couches du sous-sol. Cette étude
jette les bases de la constitution possible de bases de données des
modules élastiques.
Pour mener à bien notre étude, nous commencerons
par présenter notre zone d'étude (le relief, la
végétation, les sols et la géologie). Ensuite nous nous
étalerons sur les propriétés physiques des roches. Nous
décrirons sommairement les divers types d'essais entrant dans la
détermination des modules élastiques et présenterons les
inconvénients liés à chaque essai. Puis, nous examinerons
les méthodes sismiques basées sur les techniques de propagation
des ondes. Après examen de ces méthodes, nous évoquerons
les principes fondamentaux de la méthode sismique basée sur les
ondes de volume et de la méthode MASW (Analyse Multicanaux des Ondes de
Surface) qui exploite les ondes de surface. Enfin, nous terminerons par la
campagne sismique effectuée dans la zone d'étude et aux
résultats de l'interprétation des données, intervenant
dans les calculs des valeurs dynamiques des modules élastiques. Il sera
question de mesures des ondes de compression (p) et des ondes de cisaillement
(s) effectuées sur la zone d'étude, de traitements des
données, ainsi que de calculs des valeurs dynamiques des modules
3
d'élasticité, de cisaillement,
d'incompressibilité et du coefficient de Poisson du sous-sol de notre
zone d'étude. Présentons-avec minutie la zone d'étude,
située géographiquement près du campement d'exploitation
de Bomboré.
4
CHAPITRE I :
PRESENTATION DE LA
ZONE D'ETUDE
5
Situation géographique de la zone du
projet
Le site du projet aurifère de Bomboré est
localisé à environ 80 km de Ouagadougou, via la route nationale
N°4 (RN4) sur l'axe routier Ouagadougou-Fada N'Gourma. La zone du projet
relève administrativement du département de Mogtédo de la
province du Ganzourgou dans la Région du Plateau central. Notre zone
d'étude est située dans l'empreinte PAB : Projet aurifère
de Bomboré (Figure 1), fort caractérisée par un relief et
une végétation de type sahélien.
Figure 1: Localisation du site du projet de
Bomboré (Source : BEGE, 2015)
6
Relief et Végétation
D'une façon générale, le relief dans le
Plateau Central est caractérisé par une pénéplaine
aux pentes douces (300 à 400 m d'altitude), interrompue çà
et là par des alignements de collines cuirassées aux sommets
tabulaires ou arrondis (province du Kourwéogo) ou granitiques (province
du Ganzourgou).
Dans les parties nord et centre de la région, notamment
dans les provinces du Kourwéogo et de l'Oubritenga, on note une
végétation de type arbustif et au sud (Ganzourgou) une
végétation arborée, avec la présence de
forêts claires et de forêts galeries, le long des cours d'eau
permanents ou temporaires. La végétation se dégrade
rapidement du fait essentiellement du surpâturage, de la coupe abusive de
bois, des feux de brousse et de la péjoration climatique. (Source :
BEGE, 2015) Présentons à présent les sols de la zone.
Sol
D'une façon générale, on distingue
principalement au plateau central les sols suivants :
Les vertisols sont répandus dans les provinces du
Zoundwéogo (au sud), du Ganzourgou (au centre). Ce sont des sols
à profil peu différencié (argile gonflante, la
montmorillonite).
Les sols bruns entrophes occupent principalement la province
du Ganzourgou (au centre). Ils ont une assez forte teneur en argile
Montmorillontique.
Les sols peu évolués sur schiste se forment sur
le substratum schisteux dénudé. Ils se caractérisent par
un recouvrement fin de texture variable et des fragments de schiste
englobés dans une matrice sablo-limoneuse, sablo-argileuse ou
argilo-sableuse (BEGE, 2015). Ces différents sols dépendent d'un
contexte géologique précis et déterminant celui du projet
aurifère.
Contexte et cadre géologique du projet IV.1)
Contexte Géologie
Le contexte géologique du Burkina Faso correspond
principalement à des formations précambriennes du craton
ouest-africain. Les anciennes formations du protérozoïque
inférieur sont des roches cristallines, métamorphiques et la
couverture sédimentaire.
Le birimien forme une série de ceintures ou sillons,
comme les ceintures de roches vertes archéennes, de formations
métamorphiques qui vont du faciès des schistes verts au
faciès de l'amphibolite à grenat. Ces ceintures étroites,
à foliation généralement très redressée,
orientées Nord-Sud ou Nord-est-Sud-ouest, de plusieurs dizaines de
kilomètres de largeur et d'une extension allant de 100 à 500 km,
sont constituées de roches plissées très diverses
d'âge précambrien. Elles se présentent en grandes
lanières, séparées par les granites et autres
affleurements antébirimiens repris au cours de l'orogenèse
éburnéenne figure 2.(Source : BEGE, 2015)
7
IV.2) Cadre géologique du projet aurifère de
Bomboré
Le projet aurifère de Bomboré couvre
partiellement un sillon méta-sédimentaire d'orientation nord-est,
qui s'étend sur plus de 50 km de son extrémité sud-ouest
jusqu'au village de Méguet, à son extrémité
nord-est. La séquence méta-sédimentaire est dominée
par des méta-grès, lesquels surmontent des
méta-pélites à matière organique, par endroits
graphitiques, ceux-ci sont surmontés de dépôts
chenalisés de méta-grés conglomératiques et de
méta-conglomérats à cailloux de grès, d'argilite,
de granite et de quartz. Cette séquence méta-sédimentaire
est recoupée par des intrusifs mafiques et ultramafiques qui se
présentent surtout sous forme de sills. La séquence
méta-sédimentaire du secteur du projet Bomboré est
moulée sur un large batholite de diorite quartzifère qui est
localisé à la limite du projet et est bordée au sud-est et
au nord-ouest par des granites à biotite.
La carte suivante présente les principales lithologies
de la zone du projet aurifère de Bomboré. Bien analysée,
elle favorisera une meilleure appréciation des propriétés
physiques des roches figure 3(BEGE, 2015).
8
Figure 2 : Carte géologique régionale
incluant la zone du projet (Orezone 2015)
9
Figure 3 : Carte géologique de la zone du projet
aurifère de Bomboré (Orezone, BEGE)
10
CHAPITRE II :
PROPRIETES PHYSIQUES
DES ROCHES
11
Les méthodes sismiques sont des techniques
d'exploration du sous-sol, basées sur l'étude de la propagation
des ondes sismiques. Le comportement de ces dernières dépend des
propriétés élastiques du milieu où elles se
propagent. Ainsi, il est primordial de se rappeler de certains
paramètres ou modules élastiques pour un corps soumis à
une contrainte, sans subir une déformation permanente.
Propriétés élastiques des
roches
Une contrainte a (Pression F/S) se définit comme une
force par unité de surface. Lorsque la force F s'exerce
perpendiculairement à la surface S, alors, il s'agit d'une contrainte de
compression ou de tension suivant la direction de la force. Cependant, lorsque
la force F s'exerce parallèlement à la surface S, alors, il
s'agit d'une contrainte de cisaillement. Les contraintes de compression ou de
tension font varier le volume mais pas la forme d'un matériau alors que
les contraintes de cisaillement modifient la forme et pas le volume (Djeddi
Mabrouk. Sismique Réflexion et Réfraction : Les Principes de
Base).
En général, sous l'action d'une contrainte, un
matériau se déforme. En effet, tout matériau soumis
à des contraintes subit deux types de comportement :
? Un comportement élastique dit domaine
d'élasticité. Les contraintes qui agissent sur les
matériaux sont assez faibles pour qu'elles ne puissent pas engendrer des
déformations permanentes ;
? Un comportement plastique dit domaine de plasticité.
Ce domaine correspond à un chargement critique à partir duquel le
comportement du matériau n'est plus réversible. Dans ce cas, il
peut y avoir, une rupture brutale (exemple du verre), une rupture progressive
(exemple du béton) ou la plastification du matériau (la forme
change de façon irréversible).
A l'intérieur des limites d'élasticité,
la contrainte est proportionnelle à la déformation (loi de
Hooke). Cette relation de proportionnalité peut être
établie par les modules d'élasticité et de cisaillement
(Djeddi Mabrouk. Sismique Réflexion et Réfraction : Les Principes
de Base).
I.1) Module d'allongement
Considérons un matériau
parallélépipédique de longueur l et de section droite.
Celui-ci est soumis à des tractions à chacune de ses deux
extrémités. Si les forces ne sont pas trop fortes, on observe un
allongement å, qui est proportionnel à la longueur et aux forces.
Le coefficient de proportionnalité correspond au module d'allongement.
Ce module d'allongement ou module d'élasticité (longitudinale) de
Young E ou encore module de traction se définit comme le rapport de la
contrainte sur la déformation pour un matériau élastique
isotrope dans une simple compression ou dilatation linéaire (figure 4).
(Djeddi Mabrouk. Sismique Réflexion et Réfraction : Les Principes
de Base).
a
??/??
=
??=
??
???/??
??/??
= (?? - ????)/?? [II. 1]
12
E : est le module d'élasticité de Young ;
F/S =? : La force ou la contrainte appliquée par
unité de surface ;
?l/l =å : L'allongement relatif au matériau (ou
le raccourcissement) par unité de longueur sous l'effet de la
contrainte.
Figure 4: Relation de la contraction latérale la
dilatation longitudinale
Le module de Young caractérise la résistance du
matériau à la déformation uniaxiale. Il est lié aux
propriétés du milieu. Dans un réseau cristallin, le
comportement élastique des matériaux correspond à de
petits déplacements réversibles des atomes tout autour de leur
état d'équilibre (Djeddi Mabrouk. Sismique Réflexion et
Réfraction : Les Principes de Base).
I.2) Coefficient de Poisson
La force F, qui a provoqué l'allongement ?l (Figure 4),
est suivie d'une contraction relative ?d/d des arêtes perpendiculaires
à la direction de la force. Le rapport de la contraction latérale
à la dilatation longitudinale est appelé coefficient de
Poissony.
???/??
|
=
|
(??
|
-
|
??0)/??
|
y =
???/??
|
(??
|
-
|
2]
??0)/?? [II.
|
Le coefficient de Poisson y est un nombre sans dimension
compris dans l'intervalle [0 ; 0,5]. A l'exception des
élastomères, comme le caoutchouc dont le coefficient de Poisson
est y =0,5 ; la plupart des matériaux isotropes continus ont un
coefficient de Poisson compris dans l'intervalle [0,25 ; 0,35] (Djeddi Mabrouk.
Sismique Réflexion et Réfraction : Les Principes de Base).
I.3) 13
Module de Coulomb
Le matériau parallélépipédique
précédent subit cette fois une contrainte de cisaillement.
Celle-ci provoque, sur les faces latérales, une déformation dite
de cisaillement, d'un angle Y (figure 5). Le rapport
contrainte/déformation de cisaillement est appelé module de
Coulomb.
Figure 5 : Déformation de
cisaillement
Le module de Coulomb p (ou G) est également
appelé module de rigidité, module de glissement ou module de
cisaillement.
F/S =?: La force ou la contrainte appliquée par
unité de surface ;
?x/l=tan Y : Déformation de cisaillement. (Pour les
petites déformations tan Y Y) L'équation [II.3] devient :
??=
?
[II.4]
?
Le module de Coulomb p rend compte de la résistance du
matériau à changer de forme. Pour les liquides parfaits
p=ø ; E=0 et ?=0,5. Une contrainte de cisaillement change la forme d'un
corps matériel et non son volume (Djeddi Mabrouk. Sismique
Réflexion et Réfraction : Les Principes de Base).
I.4) Module d'incompressibilité
Le module d'incompressibilité (K) représente la
résistance des corps élastiques au changement de volume.
Lorsqu'un matériau de volume V est soumis à une pression uniforme
P dans toutes les directions, la variation de volume ?V/V est proportionnelle
à la pression P.
14
Le module d'incompressibilité est appelé
également module global d'élasticité. Plus K est grand,
plus il est difficile de réduire le volume du matériau sous
l'effet de la pression P. l'inverse de K est appelé module de
compressibilité f3. (f3 = 1/K).
??? 1
?? = ?? ?? ???? ??=
|
??
[II. 5]
???/??
|
Quelques valeurs de matériaux géologiques sont
consignées dans le tableau 1 suivant :
Tableau 1 : Paramètres élastiques pour
différents matériaux présents dans la
subsurface (Schön 2011)
Types de
matériau
|
d(kg/m3)
|
K(GPa)
|
u(GPa)
|
Vp(m/s)
|
Vs(m/s)
|
y
|
Granite
|
2500-2700
|
20-55
|
17-24
|
4200-5900
|
2600-3300
|
0,19-0,27
|
Basalte
|
2200-2800
|
25-65
|
13-32
|
4500-6200
|
2400-3400
|
0,28-0,30
|
Calcaire
|
2600-2800
|
20-60
|
10-38
|
3700-6300
|
2000-3700
|
0,23-0,29
|
Grès
|
1900-2600
|
10-55
|
2-19
|
2700-5600
|
1200-2700
|
0,35-0,38
|
Marnes
|
2000-2400
|
5-45
|
2-10
|
2000-5000
|
1000-2000
|
0,33-0,40
|
Sols
|
1700-2000
|
0,01-10
|
0,005-0,5
|
100-2000
|
50-400
|
0,35-0,49
|
(Djeddi Mabrouk. Sismique Réflexion et Réfraction
: Les Principes de Base.)
Densités des matériaux géologiques
II.1) Définition et unités
La densité est un paramètre physique qui varie
en fonction de la nature des milieux géologiques. Par définition,
la densité d'un corps homogène est le rapport entre sa masse et
son volume.
??
??= ?? [????.6]
Notons que la distinction entre densité et masse
volumique n'existe pas en anglais où « density » est toujours
donné avec une unité et correspond à la masse volumique.
La densité est donc une quantité sans dimension contrairement
à la masse volumique qui s'exprime en kg · m-3 (10-3
g.cm-3).
La densité d'une roche constituée de n
éléments est :
n
d=?(????? ?)d?? [????.7]
??=1
di : densité de l'élément i ;
Vi/V: fraction volumique de l'élément i.
II.2) Densité des constituants des roches
Les roches sont généralement
hétérogènes et composées de corps appartenant aux
trois états principaux qui sont : les corps gazeux, les solides et les
liquides. Rappelons qu'une roche est composée d'un ensemble de
minéraux variés, où la silice, le calcium et l'alumine
jouent le plus grand rôle. Ces agrégats de minéraux peuvent
laisser entre eux des vides remplis ou non d'eau, ou parfois d'hydrocarbures,
rarement de l'air quand il s'agit de roches proches de la surface.
La densité composite d'une telle roche s'exprime par :
l'expression suivante :
d=
|
m1 + m2 + m3
v1 + v2 + v3
|
M
= [????. 8] V
|
15
Ou m1, m2, m3 et v1, v2, v3 sont respectivement les masses et
les volumes de la phase solide, la phase liquide et la phase gazeuse.
II.2.1) Densité des minéraux
Les densités de la plupart des minéraux des roches
varient de 2,2 à 3,5 103 kgm-3. Celles des
minerais sont comprises de 4,0 à 8 10 3 kgm-3.
II.2.2) Densité des fluides des pores
La densité des liquides et des gaz est
contrôlée par la composition chimique la température et la
pression (la densité généralement augmente avec
l'augmentation de la pression et décroit avec la température).
Eau fraiche : 1 103 kgm-3 ;
Eau salée : 1,146 103 kg m-3 ;
Pétrole : 0,85 103 kgm-3.
II.3) Densité des roches
La densité des roches dépend principalement de
trois paramètres :
? Densité de grains des minéraux formant la roche
;
? Porosité " qui représente le volume des vides par
rapport au volume total de la roche" ; ? Densité du fluide remplissant
les interstices de la roche.
16
II.3.1) Densité des roches magmatiques et
métamorphiques
Les roches magmatiques appelées également roches
éruptives ou cristallines résultent de la consolidation par
cristallisation du magma en fusion. Les éléments affectants la
densité des roches cristallines sont la composition, la texture, la
minéralisation, la porosité et la fracturation.
Les roches métamorphiques sont les roches les plus
hétérogènes du point de vue densité
gravimétrique. La densité a tendance à augmenter avec le
degré de métamorphisme, par suite du remplissage des espaces
vides de la roche et de la cristallisation en minéraux plus denses.
II.3.2) Densité des roches sédimentaires
Les roches sédimentaires formées par les
facteurs extérieurs sont constituées par des dépôts
détritiques terrigènes, biodétritique
sthalassogènes et de dépôts de précipités.
Elles possèdent la densité la plus faible que les roches
métamorphiques et magmatiques. Elles dépendent de plusieurs
facteurs et plus particulièrement de la composition
minéralogique, la porosité, l'âge géologique,
l'histoire géologique, la profondeur.
Toute roche sédimentaire est constituée d'une
partie solide (matrice), une partie constituée de vide (remplie
généralement de fluide). La formule exprimant la densité
totale de la roche s'écrit sous la forme suivante :
d = (1 - ?)dm + ?dp = dm - (dm - dp)? [????.
9]
où : ? = porosité (représente le rapport du
volume des vides sur le volume total de la
roche. dm = densité de la matrice
;
dp = densité de la phase fluide.
Les sédiments, enfouis depuis une longue période
à grande profondeur, se consolident normalement ; il en résulte
une diminution de la porosité et une augmentation de la densité.
Les marnes et les argiles présentent les plus fortes variations de
densité en fonction de la profondeur. (Source : LA GEOPHYSIQUE POUR LES
GEOLOGUES Tome 2).
17
Le tableau (2) suivant donne quelques valeurs de densité
pour des matériaux terrestres. Tableau 2 : Différentes
densités des matériaux terrestres
Matériaux
|
Densité
|
Densité moyenne de la Terre
|
5,5
|
Densité moyenne de la croûte continentale
|
2,67
|
Sédiments non consolidés
|
1,8 à 2,0
|
Sables « secs »
|
1,4 à 1,65
|
Sables « humides »
|
1,9 à 2,05
|
Grès
|
2,0 à 2,5
|
Argile
|
1,3 à 2,3
|
Sel
|
2,1 à 2,4
|
Calcaires
|
2,4 à 2,8
|
Marnes
|
2,1 à 2,6
|
Granites
|
2,5 à 2,7
|
Gneiss
|
2,65 à 2,75
|
Basaltes
|
2,7 à 3,1
|
(Source : « Géophysique-4eme
édition Cours et Exercices Corrigés » Page 8)
18
CHAPITRE III :
PRINCIPAUX ESSAIS DE
MESURES DE MODULES
Les paramètres élastiques entrant dans le
dimensionnement des fondations sont mesurés lors d'essais sur le terrain
et en laboratoire. Les principaux essais de laboratoire qui servent à
déterminer la valeur des modules élastiques des sols sont les
suivants :
? L'essai de compression simple ;
? L'essai de cisaillement simple ;
? L'essai triaxial ;
? L'essai oedometrique.
Sur le terrain, on effectue l'essai pressiométrique. On
peut aussi déterminer les modules élastiques, rapidement et
à moindre coût par des essais sismiques. L'avantage des essais sur
le terrain est de garder relativement intactes les propriétés et
les conditions environnantes du sol étudié. Nous décrirons
sommairement les divers types d'essais et leurs inconvénients.
Approche des modules par mesures statiques (Les essais de
laboratoire)
I.1) Essai de Compression simple ou de Traction simple
La mesure considérée comme la plus simple du
caractère élastique et isotrope d'un solide, consiste en la
soumission d'une éprouvette parallélépipédique ou
cylindrique de section S à un essai de compression simple ou un essai de
traction simple (voir figure 6).
Figure 6 : Essai de compression simple
L'extension de l'élément est alors donnée par
:
???
= ???? =
??
|
????? ??? = ????
?? ????
|
??
? ??= ?
|
avec ?? = ? [III. 1]
??
|
19
Par convention Oz est négatif en cas de compression et
positif dans le cas de la traction. Les relations [III.1] permettent donc
d'accéder au module d'élasticité E.
20
L'extension longitudinale s'accompagne de déformations
latérales, qui s'expriment par,???? = ????= -v ???
???,vest le coefficient de Poisson, la seconde
caractéristique du matériau
linéairement élastique. Ces trois relations
conduisent à la variation de volume de l'éprouvette donnée
par :
???
?? = ???? + ???? + ???? =
|
??? ???(1 - 2v) [III. 2]
|
Ceci montre qu'un dispositif permettant de mesurer la seule
variation de volume ne permet pas d'accéder directement au module ;
c'est donc la mesure simultanée de åz et
åx qu'il y a lieu d'envisager.
Pour un coefficient de Poisson v = 0,5, valeur maximale du
coefficient de Poisson, ?V est nul. Le sol est déformable mais est
incompressible.
La plupart du temps, la rupture de l'échantillon de sol
emprunte une des trois formes suivantes : rupture fragile, rupture plastique et
rupture fragile et plastique.
La rupture fragile se caractérise par un plan de
cisaillement net. En effet, l'échantillon ne peut supporter la
contrainte axiale que jusqu'à une valeur maximale P /A facilement
observable. Après cette valeur, il « cède »et se
sépare le long du plan de cisaillement.
L'essai de compression simple présente quelques
difficultés opératoires.
D'abord, la préparation de l'échantillon exige
de l'opérateur une certaine habileté. Les erreurs se traduisent
le plus souvent par une diminution de la résistance du sol.
Ensuite, l'effort F appliqué aux
extrémités de l'éprouvette par l'intermédiaire des
plaques de contact rigides, empêche la libre extension radiale aux
extrémités à cause du frottement. Cela entraîne une
déformation dite en tonneau.
Enfin, lorsque la rupture est plastique, l'échantillon
s'aplatit et prend la forme d'un tonneau, sans aucun plan de cisaillement
apparent. Il devient alors très difficile de déterminer
clairement la valeur maximale de la contrainte axiale car elle progresse
jusqu'à un plateau pour devenir presque constante. (Source : revue
française de géotechnique n°114)
I.2) Essai de compression triaxiale
L'essai de compression simple n'est pas facile à
réaliser dans le cas d'un sol pour lequel les éprouvettes sont
cylindriques. Le sol est souvent prélevé par carottage, par
conséquent, il est souvent incapable de se maintenir stable ; c'est le
cas des sols pulvérulents et des sols très peu cohésifs.
Des essais triaxiaux ont étés développés, des
essais où le maintien de l'éprouvette est assuré par une
étreinte de confinement sur toutes les faces. Il est ensuite
procédé à l'application en compression de l'effort F.
21
En restant dans le cadre strictement élastique sur un
élément toujours parallélépipédique, le
système de contraintes appliquées se réduit à
óx, óy et óz. L'application du principe de superposition
à un matériau élastique conduit aux trois extensions
suivantes :
????
????
????
|
=
=
=
|
1
??
1
??
1
??
|
[????
[????
[????
|
-
-
-
|
v(???? + ????)]
v(???? + ????)]
v(????+ ????)]
|
(Source : revue française de géotechnique
n°114)
Pour une éprouvette cylindrique ou
óx= óy= ór (contrainte radiale), ce
qui simplifie les expressions ci-dessus. La variation de volume est ???? ? =
1-2v
?? (2 × ???? + ????)[III. 3], linéaire
avec
óz. La mesure de deux grandeurs
(Ez et Er par exemple) permet d'accéder aux deux
modules élastiques E et v.
Selon les conditions de drainage imposées à
l'échantillon de sol et la vitesse de chargement choisie, l'essai
triaxial peut prendre trois formes :
·
;
L'essai triaxial non consolidé non drainé (UU)
· L'essai triaxial consolidé non drainé (CU)
;
· L'essai triaxial consolidé drainé (CD).
L'essai triaxial consolidé non drainé et
l'essai triaxial consolidé drainé sont beaucoup plus
compliqués à réaliser. En effet, ils comportent des
aspects difficilement maîtrisables comme la saturation du sol et la
variation des dimensions de l'échantillon pendant la consolidation. De
plus, ces deux essais triaxiaux prennent beaucoup de temps, ce qui les rend
coûteux. Par exemple, l'étape de l'essai triaxial consolidé
drainé dure au moins une semaine.
I.3) Essai de type oedométrique
On peut imaginer un autre essai de type oedométrique
à géométrie simple. Il consiste en l'enfermement d'un
échantillon de matériau élastique d'épaisseur L
dans une boîte totalement indéformable latéralement. La
boîte de forme cylindrique ou cubique est simplement ouverte à sa
partie supérieure où l'on applique un effort F par
l'intermédiaire d'un piston rigide. Dans ce cas particulier, les
déformations radiales sont évidemment empêchées et
Ey= Ex (ou Er) = 0 ; on découvre facilement dans ces
conditions l'expression suivante :
???
?? = ???? =
|
???? (1 + v)(1 - 2v)
[III. 4]
?? 1 - v
|
|
22
Cette expression ne permet d'accéder à la valeur de
E que si l'on connaîtv. On constate que siv = 0,5 (matériau
incompressible), E est nul. Le module n'est pas mesurable. (Revue
française de géotechnique n°114)
L'inconvénient de l'essai oedométrique est qu'il
ne permet pas de déterminer le module E pour un coefficient de Poisson
v=0,5.
I.4) Essai de cisaillement simple (ou de distorsion)
Un autre type de déformation dite angulaire ou de
distorsion peut affecter un matériau élastique. L'illustration la
plus simple est la suivante :
Figure 7 : Distorsion lors d'un cisaillement
simple
Si l'on applique à la surface S d'un
parallélépipède rectangle une force F tangentielle, les
différentes couches élémentaires infiniment petites
glissent les unes sur les autres comme les feuilles de papier d'une pile. La
hauteur h ne change pas, seules les arêtes normales, au plan
d'application de la force, tournent d'un angle y, petit. Cet angle et la force
sont liés par la relation.
T
=
?? ,
G est appelé module de cisaillement. On démontre
que G est lié à E et v par la relation
E
?? = [III.5] 2(1 + v)
Cette méthode est assez rudimentaire, car elle
n'étudie qu'une partie vraiment minime de la surface du sol. Elle ne
devrait jamais être utilisée seule.
Il est difficile, voire impossible, de contrôler les
conditions de drainage, en particulier dans le cas des sols à grains
fins. De plus, au moment de situer le plan de rupture à un endroit
précis, comment peut-on s'assurer que cette direction correspond au plan
le plus faible ou à la
23
direction critique du terrain ? On ne peut le certifier. Un autre
inconvénient de cet essai réside dans la concentration des
contraintes aux extrémités de la boite, soit à l'endroit
même où sont transmises des contraintes externes très peu
homogènes à l'intérieur de l'échantillon. En
dernier lieu, il se produit une rotation des plans principaux et des
contraintes entre le début de l'essai et la rupture. (Mécanique
des sols, THEORIE ET PRATIQUE)
De ce qui précède, il apparait ainsi clairement
que chacune des méthodes de laboratoire présente des limites que
l'on peut résumer ainsi qu'il suit :
? Les principales difficultés proviennent de la tenue
des parois du sondage et de la remontée du terrain foré. Dans la
plupart des cas, il faut opérer sous la protection d'un tubage continu
ou employer une boue de forage qui, formant un cake sur la paroi du puits,
retient celle-ci. Aucun des procèdes de forage utilisé en terrain
meuble ne peut vraiment être considéré comme non
destructif. Le remaniement de l'échantillon est souvent
considérable. Les essais en laboratoire ne sont valables que si pendant
le transport, la composition du sol n'a pas été modifiée.
Ce qui est totalement impossible pour les terrains forts meubles ;
? Les essais ne sont valables que sur les échantillons
prélevés sur des épaisseurs parfois limitées
à quelques centimètres ;
? Mesures ponctuelles ;
? La lenteur du processus ;
? La détermination de la valeur de E est faite avec
une hypothèse du coefficient de Poisson, ce qui ne donne pas forcement
des valeurs réelles de E puisque les valeurs du coefficient de Poisson
varient de [0 ; 0,5].
D'où la nécessité de l'approche des modules
par mesures in situ.
Approche des modules par mesures dynamiques
Les résultats des essais réalisés en
laboratoire sur les échantillons provenant des forages sont abondamment
utilisés dans la conception des fondations d'ouvrages. Cependant, il
existe plusieurs méthodes de calcul qui s'appuient sur les
résultats d'essais effectués directement sur le site du projet,
garantissant ainsi que la conception tiendra compte des conditions naturelles
de compacité, de saturation et de pression. Certains de ces essais,
c'est le cas des essais de pressiométrique, procurent des renseignements
impossibles à obtenir en laboratoire. Dans cette partie, nous
étudierons l'essai pressiométrique, ainsi qu'un bref
aperçu des méthodes sismiques.
II.1) Essai pressiométrique
L'essai pressiométrique est réalisé sur
le terrain. Il permet une approche différente des problèmes
géotechniques et la réalisation d'un nombre plus important
d'essais que le laboratoire ne le permet.
24
L'essai consiste en une dilatation radiale d'une sonde
cylindrique dans un trou de forage pour déterminer la relation entre la
pression p appliquée sur le sol et le volume du déplacement de la
paroi de la sonde.
Dans le but d'atténuer l'effet du remaniement
provoqué par le forage, des pressiomètres auto foreurs ont
été développées. Ils sont munis d'une
tarière hélicoïdale intérieure qui perfore le sol
à l'avant de la sonde, de telle sorte que les parois de la sonde sont
toujours en contact avec le sol pendant l'enfoncement. L'essai le plus connu
demeure cependant l'essai avec le pressiomètre Ménard, qui
s'effectue à l'intérieur d'un trou de forage.
Les mesures obtenues lors de l'essai permettent de tracer la
courbe pressiométrique figure 8.
Figure 8 : Courbe pressiométrique
(Source : Mécanique des sols, THEORIE ET PRATIQUE)
Comme la plupart des relations entre les contraintes et les
déformations, ces courbes comportent un segment linéaire.
À partir du moment où la sonde est bien appuyée à
la paroi du sol, moment marqué p0, sur la courbe pressiométrique,
le volume augmente linéairement avec la pression, alors que la
déformation de fluage demeure faible et constante. Ce comportement, dit
semi-élastique, dure jusqu'à ce que le volume de fluage augmente
rapidement, au moment (pf) où s'amorce la rupture du sol. La courbe
pressiométrique tend alors vers une valeur asymptotique appelée
pression limite (pl).
La pente du segment linéaire sert à calculer le
module pressiométrique E. En effet, Le
??0(??-??0)
module de cisaillement, module de glissement est défini
à partir de la relation ?? = ??-??0
??-??0
?? ,
découlant, en assimilant le sol à un
matériau élastique, de l'expression exacte?? = ??0
× ??
sachant que ??-??0
?? est souvent petit.
Où P0 est une pression initiale isotrope au sein du
forage, V0 est le volume de la section droite circulaire du forage.
25
On en déduit la valeur de E à partir de la
formule [III.6], avec l'hypothèse faite d'un coefficient de Poisson de
0,33.
E
G = 2 X (1 + v) ? E = 2(1 + y) X G [III. 6]
Inconvénients :
· Une première remarque capitale s'impose :
l'essai pressiométrique est un essai qui sollicite rapidement le sol car
les paliers de chargement sont d'ailleurs appliqués une minute ; c'est
un essai non drainé pour les sols fins et il est donc vain de vouloir
approcher des phénomènes de consolidation, à long terme,
avec cet essai ;
· Mesures ponctuelles ;
· La détermination de la valeur de G conduisant
à la déduction de celle de la valeur de E est faite par une
hypothèse du coefficient de Poisson à 0,33. Ce qui ne donne pas
forcement des valeurs réelles de E puisque les valeurs du coefficient de
Poisson varient de [0 ; 0,5] :
· L'essai pressiométrique fournit des
résultats peu sûrs dans le cas précis des argiles
molles.
II.2) méthodes sismiques
Dans l'ouvrage ON S E I S M I C PROSPECTING, Adolf A. T.
METZGER disait : «de nombreuses données de vitesse sont obtenues
à partir de levés expérimentaux effectués en
laboratoire. Je n'ai nullement l'intention de nier la valeur de ces
méthodes de laboratoire et de leurs résultats, mais plus de 30
ans de prospection géophysique m'ont convaincu que les données
les plus fiables sont obtenues par des levés expérimentaux sur le
terrain. »
L'exploration sismique est appliquée, ces
dernières années, dans le domaine du génie civil. La
plupart des problèmes de fondation, tels que la détermination de
la profondeur du substratum rocheux, l'étude du sous-sol des tunnels et
des barrages, peuvent être résolus par des méthodes
sismiques. Une autre application de la sismique dans le génie civil est
la détermination, in situ, des modules élastiques du sous-sol.
II.2.1) Avantages de la méthode sismique
Par rapport aux autres essais, la méthode sismique
présente des avantages certains :
· Les différentes vitesses de propagation des
ondes sismiques intervenant dans les calculs de modules sont mesurées
sur place ;
· Elle tient compte des conditions naturelles
d'humidité, de pression, de météorologie... Elle prend en
compte les différents états du sol ;
· A l'instar des autres méthodes in situ, tel que
l'essai pressiométrique, celle à ondes sismiques est peu
coûteuse, non invasive et respectueuse des normes
26
environnementales, car elle ne nécessite pas de
machines lourdes et ne laisse pas de traces à la surface du site
d'essai. De même, elle n'entraine aucun remaniement du terrain ;
· Son exécution est rapide, aussi, peut-on la
multiplier pour permettre une meilleure reconnaissance du sol ;
· Il permet d'obtenir rapidement une évaluation
générale des modules du couches du sous-sol ;
· Elle donne des résultats globaux par rapport
aux essais de laboratoire qui donnent des résultats discontinus ;
· Elle est parfois le seul à réaliser
lorsqu'on ne peut pas extraire des échantillons intacts ;
· Les méthodes sismiques sont faites à
plus grande échelle ; ils peuvent déterminer une meilleure
façon les modules élastiques du sous-sol et permettent
d'évaluer des aspects comme la stratification des couches,
l'hétérogénéité...
· Un autre avantage est lié au fait que la
sismique fournit une coupe stratigraphique avec l'épaisseur des
différentes couches du sous-sol sous l'ouvrage. Ce qui permet de
déterminer, sur de grandes surfaces et de manière continue, les
modules de toute la zone d'étude ;
· La seule méthode sismique permet de
déterminer simultanément le module de Young, le coefficient du
Poisson, le module de Coulomb et le module d'incompressibilité de chaque
couche du sous-sol ;
· La précision des résultats obtenus est
tout à fait suffisante pour des études géologiques des
zones propices (sélectionnées) de construction1 ;
· Dans les couches de plus de 20 m de profondeur, les
résultats sismiques sont obtenus 25 à 30 fois plus rapidement que
par forage au diamant2 ;
· La moyenne de la mesure de la réfraction
sismique est de 500 mètres de ligne par jour. Cela donne une image
claire de l'utilité de la méthode3 ;
· Les méthodes de mesure des ondes de surface
fournissent des résultats fiables et constants (Park, Miller &Xia,
1997 ; Xia et al, 2002).
II.2.2) Principe de base de la méthode sismique
Le principe de base de la théorie de
l'élasticité infère que dans un solide homogène et
isotrope, les déformations sont proportionnelles aux déplacements
lorsque ceux-ci tendent vers zéro. En sismique, les contraintes et les
déformations sont très faibles et les modules que l'on
détermine, par cette méthode, sont assimilables aux modules
élastiques.
Les contraintes de compression (respectivement contraintes de
cisaillement) se transmettent à une vitesse dite vitesse des ondes de
compression ou vitesse longitudinale Vp (respectivement vitesse des ondes de
cisaillement ou vitesse transversale Vs). La connaissance de la
vitesse de déplacement de ces deux types d'ondes permet de calculer les
modules dynamiques des sols par les formules suivantes :
1 P. TAANILA, pages 19 et 25 de ON
SEISMIC PROPECTING 2P. TAANILA, pages 19
et 25 de ON SEISMIC PROPECTING 3P.
TAANILA, pages 19 et 25 de ON SEISMIC PROPECTING
27
2)
|
[III.7] [III. 8]
[III.9]
[III. 10]
|
???? ??. ???? 2. (3????
2-4???2) ?
Module d'allongement : =
(???? 2-????
???? -2????
|
2 22
1 -
- 43
|
????
|
Coefficient de Poisson :??? = 2(??
?? 2-???? 2) =
Module de Coulomb :???? = ??. ????2
Module d'Incompressibilité : ???? = ??
(????2 Ou d est la masse volumique.
|
2(?? 2)
?? 2-????
????2)
|
L'indice d indique que les constantes
élastiques, utilisées dans les relations ci-dessus, sont des
constantes dynamiques obtenues par les méthodes de prospection sismique.
Elles diffèrent des constants élastiques mesurés en
laboratoire. (Source : Djeddi Mabrouk. Sismique Réflexion et
Réfraction : Les Principes de Base.)
La vitesse des ondes de compression Vp (ou vitesse
longitudinale) est obtenue par la méthode dite sismique
réfraction. Quant à la vitesse des ondes de cisaillement Vs (ou
vitesse transversale), elle est mesurée par la méthode dite MASW
(en français analyse multicanaux des ondes de surface). Ces deux
méthodes sismiques seront largement abordées dans les chapitres
suivants (IV et V).
28
CHAPITRE IV :LA
MÉTHODE SISMIQUE
RÉFRACTION
29
Le fondement de la méthode sismique réfraction
est élaboré sur le fait que le parcours des ondes sismiques se
caractérise par des vitesses variables à travers les
différentes couches traversées. Ce principe exige deux conditions
essentielles : La vitesse doit augmenter avec la profondeur et les diverses
couches à travers lesquelles les ondes se propagent, doivent
posséder chacune une épaisseur suffisante, permettant la
propagation des ondes.
La sismique réfraction peut être utilisée
selon deux modes opératoires : sondage réfraction et profil
continu. Nous évoquerons uniquement le profil continu. Ce mode permet
d'effectuer des coupes sismiques le long des profils sur toute une zone
d'intérêt.
Définitions
I.1) Milieu homogène et isotrope
Un milieu est homogène lorsque ses
propriétés sont les mêmes partout dans l'espace et isotrope
lorsque des propriétés sont uniformes selon la direction. Dans
les considérations théoriques, il est généralement
admis que les différents milieux ou les roches sont, à la fois
homogènes et isotropes. Les roches sédimentaires doivent
être anisotropes dès le départ. Leur anisotropie sera
augmentée par la pression des sédiments sur elles et par le
développement de la schistosité. Des travaux pratiques ont
montré que l'effet d'anisotropie n'est pas suffisamment important pour
être pris en compte dans les problèmes habituels de prospection
sismique. On ne peut pas non plus s'attendre à ce que
l'homogénéité existe dans les roches. Cela signifie que
les paramètres élastiques sont en réalité fonctions
de l'espace. Cependant, leur variation spatiale est assez faible et sans
importance en ce qui concerne les changements soudains aux limites entre les
différentes roches.
On peut affirmer, que vu des considérations
théoriques et des calculs basés sur l'hypothèse, toutes
les roches se comportant comme des matériaux élastiques
idéaux, sont des simplifications du problème. Cette
simplification n'est pas un obstacle, sauf si les seules variables
utilisées soient les vitesses de propagation des impulsions sismiques.
Dans ce cas, l'écart par rapport à l'état élastique
idéal est moins important que les erreurs de la méthode.
I.2) Front d'onde et Rayon sismique
Le front d'onde est la surface passant par l'ensemble des
points en phase à un instant t après l'ébranlement. Le
principe de Huygens veut que chaque point d'un front d'onde devienne à
son tour la source d'émission d'une onde secondaire qui se propage dans
toutes les directions avec une vitesse égale à la vitesse de
propagation des ondes dans ce milieu. Le nouveau front d'onde est trouvé
en joignant les ondes secondaires par une surface tangentielle (figure IV.1).
Ces surfaces sont alors des hémisphères concentriques au point
d'ébranlement. Le rayon sismique est une ligne perpendiculaire aux
fronts d'ondes définis.
I.3) Géométrie des rayons
Un impact mécanique à la source libérera
des ondes élastiques se déplaçant à travers le
sous-sol. Ces ondes produisent deux types de déformations, l'une est une
pure déformation de volume et l'autre relative à la forme. Le
premier type produit une compression et une raréfaction alternées
dans le matériau ou la roche. Le mouvement des particules se fait
parallèlement la direction de propagation. Les ondes sont longitudinales
et compressives, appelées ondes P. Le deuxième type est une onde
de cisaillement, dans laquelle le mouvement des particules est perpendiculaire
à la direction de déplacement. Ces ondes de cisaillement
transversales sont appelées ondes S. La vitesse des ondes P est
???? = v(
|
?? + 4 × u
d )
3 [????. 1]
|
Où d est la densité. La vitesse des ondes S est
????= vu [????.2]
d
À partir de ces formules, il est évident que les
ondes P se propagent toujours à une vitesse plus élevée
que les ondes S. Pour cette raison, les ondes P (ondes primaires) arrivent aux
stations de géophone avant les ondes S (ondes secondaires). Bref,
Vs représente environ 58% de Vp.
Lorsqu'une onde de volume longitudinale (ou transversale)
arrive avec une vitesse V1 (ou V1') à la surface de
séparation de deux milieux homogènes et isotropes, une partie de
l'énergie est réfléchie, suivant une onde longitudinale de
vitesse V1 et une onde transversale de vitesse V1'. Une autre partie
est réfractée suivant une onde longitudinale de vitesse V2 et une
onde transversale de vitesse V2'.
Considérons un rayon incident de compression comme
indiqué sur la figure 9 :
30
Figure 9 : Représentation du rayon Figure 10 : Loi
de Snell-Descartes
sismique
31
D'après la loi de Snell-Descartes, nous avons :
??1 sin i2 = ??2sini1
[????. 3]
Lorsque sin i1 = V1/V2 c'est-à-dire i2 =
9Ø°, alors l'onde ne pénètre pas dans le
deuxième milieu mais voyage à l'interface entre les deux milieux.
L'angle d'incidence est ainsi appelé angle limite ou critique et est
défini par
sin i1 = sin ???? =
|
??1 ???? ???????????? ???? = sin-1 (??1
) [ ????. 4]
??2 ??2
|
Pour tout angle d'incidence i plus grand que ic, il n'y a pas
de réfraction et l'onde est totalement réfléchie.
En plus de la réfraction, l'on note d'autres trajets
empruntés par plusieurs ondes sismiques provenant d'un
ébranlement. Il s'agit de :
? Trajet direct effectué par les ondes longeant
directement la surface du point de tir aux géophones ;
? Trajet réfléchi au contact de deux terrains ;
? Trajets diffractés, etc.
Procédure de mise en oeuvre
Il n'existe pas de méthode standard d'effectuer les
levés sismiques réfraction. Par contre, le choix du bon
intervalle d'espacement entre les géophones est primordial, car il
assure l'investigation des structures sous-jacentes avec le plus de
détails souhaitables. En fonction du but recherché par les
levés et de la complexité des structures, trois tirs (points de
tir) peuvent être suffisants par profil, alors que dans d'autres cas, 7
tirs ou même davantage seront nécessaires à la
compréhension des structures.
Figure 11 : Dispositif de 24 capteurs et 7
tirs
Les tirs effectués en A et B (pour un intervalle
adéquat entre les géophones) nous permettent de calculer les
épaisseurs de chaque terrain présent au-dessus de la surface
rocheuse. Par exemple, les tirs intermédiaires (exécutés
entre les géophones 6 et 7 ; 12 et 13 ; 18 et 19, figure 11) nous
permettent de calculer l'épaisseur du premier et parfois du
deuxième terrain (si nous sommes en présence d'un problème
à trois terrains). De plus, ces tirs supplémentaires nous
fournissent plus de précisions sur les vitesses et
l'homogénéité de chaque terrain présent. Pour
32
leur part, les tirs effectués en bout de ligne (O et
P), c'est-à-dire ceux qui sont placés le plus loin des
extrémités du profil sismique ont pour but de renseigner sur
l'allure de la topographie du socle et sur la vitesse réelle de
celui-ci.
Les appareils sismiques réfraction couramment
utilisés en exploration sismique comprennent les principaux
éléments suivants :
II.1) Source sismique
L'ébranlement du sol est produit presque toujours au
moyen d'explosifs. Ceux-ci sont placés dans un trou qui excède
rarement 1 m ou 1,50 m de profondeur. Le rendement est amélioré
et les dégâts réduits si le trou est bourré de terre
et saturé d'eau. Les détonateurs employés sont des «
sismocaps » à retard nul. La quantité d'explosifs
employée peut varier, de quelques grammes à quelques kilogrammes.
Les dépôts graveleux de sable lâche et les
dépôts de tourbières requièrent de grandes
quantités d'explosifs, car les ondes sismiques s'atténuent
très rapidement dans ces types de dépôts. Au contraire, le
till, les argiles et le roc transmettent bien l'énergie jusqu'aux
géophones.
L'ébranlement du sol est peut-être
également produit par un lourd marteau actionné
mécaniquement (que l'on laisse tomber) sur une plaque d'acier
posée sur le sol. Lors de la prise des mesures, le marteau reste en
place et l'opérateur déplace l'appareil et le géophone
à intervalle régulier, à partir du marteau et selon une
même direction. Lorsque la distance marteau - géophone est trop
grande, l'énergie transmise par cette source d'énergie n'est pas
suffisante et l'on doit, en ce moment, avoir recours aux explosifs. Cette
pratique augmente considérablement le temps d'exécution des
mesures, car la dynamite doit être enterrée et ce, pour chaque
point de mesure où le marteau est inefficace.
Parmi les sources non destructives de types chute de poids,
nous pouvons également citer la Dameuse DELMAG, la Source VAKIMPAC, la
Source SOURSILE etc. Aussi, il existe des sources non destructives de types
« fusil ».
On appelle « temps zéro », ou « Time
Break TB », l'instant effectif où le tir est
déclenché. C'est à partir de cet instant que les temps
d'arrivée aux capteurs devraient être observés.
II.2) Géophones
Les géophones sont du type
électromagnétique. Ils sont constitués d'une bobine
d'induction et d'un aimant permanent, tous deux fixés à un
boîtier dont l'un rigidement et l'autre par des ressorts. Le mouvement du
boîtier (celui-ci est en contact avec le sol, soit placé sur une
plaque ou soit par une pointe enfoncée dans le sol), suivant la
verticale, entraîne un déplacement relatif de la bobine par
rapport à l'aimant, ce qui crée, aux bornes de la bobine, un
courant induit proportionnel à la vitesse. La détection des ondes
réfractées est favorisée par l'emploi de géophones
ayant une fréquence peu élevée.
33
A titre illustratif, les gammes de fréquence
utilisées en exploration vont de 2 à 100 Hz. Les géophones
les plus adaptés à la sismique réfraction appliquée
au Génie Civil et à l'hydrogéologie sont ceux
présentant une fréquence propre comprise entre 8 et 14 Hz. Les
10Hz étant les plus communément utilisés.
II.4) Enregistreur
C'est un système d'enregistrement photographique des
oscillations des galvanomètres, muni d'un comptage de temps. Chaque
trace correspond à un point de réception. Les traces sont peu
agitées avant l'ébranlement et parallèlement, mettent bien
en évidence l'arrivée des ondes directes et
réfractées par un décrochement perpendiculaire à
l'axe de la trace. Les câbles de mesure reliés à
l'enregistreur sont appelés circuits galvanométriques (ou flute
sismique). Il permet d'acheminer l'arrivée des ondes sismiques des
géophones ou points de réception. Lorsque l'appareil est muni
d'un écran qui nous permet de suivre les oscillations des rayons
lumineux renvoyés par les galvanomètres, le géophysicien
ou l'opérateur attend le moment le plus calme avant de déclencher
l'explosion et l'enregistrement. Les principaux parasites (ou bruits) qui
gênent l'enregistrement sont ceux provoqués par le
déplacement d'animaux, de véhicules, de personnes, sans oublier,
ceux causés par le vent. Ce dernier secoue la végétation
(surtout les arbres) et induit, dans le sol, des vibrations parfois
importantes. La pratique courante, en pareil cas, est d'enterrer les
géophones, ce qui, en plus, procure un meilleur lien entre les
géophones et le sol.
Toute campagne sismique réfraction doit être
accompagnée d'un programme de forage, qui, dans un premier temps, nous
renseignera sur la nature des dépôts rencontrés lors des
levés, nous permettant également de vérifier si
l'interprétation est exacte et s'il faut déceler la
présence éventuelle de terrain caché.
Principes fondamentaux
Considérons que les déformations
élastiques de compression (onde longitudinale) se propagent dans des
terrains avec des vitesses maximales. Ces vitesses caractérisent les
différents milieux supposés homogènes. Lorsque les
vitesses des différents terrains augmentent en fonction de la
profondeur, leur investigation par sismique réfraction est alors
possible et ce, suivi d'un minimum d'erreurs.
L'onde sismique produite par une source d'excitation parcourt
le sol à une vitesse qui dépend des propriétés
élastiques de la roche entourant la source. S'il n'y a pas de
discontinuité élastique, les ondes se déplaceront
symétriquement dans toutes les directions. Les fronts d'onde prennent la
forme de sphères, avec la source au centre. Le premier front d'onde
atteindra une série de géophones à la surface à
différents moments, selon la distance de ces instruments par rapport
à la source. La vitesse peut être calculée à partir
de la relation V = x / t, où x est la distance et t le temps. Dans le
cas d'un milieu continu, une vitesse uniforme sera enregistrée sur tous
les géophones. Si l'on constate une variation de la vitesse, la seule
explication possible est qu'une ou plusieurs discontinuités
élastiques sont cachées dans le sous-sol.
34
III.1) Trajet du front d'onde (cas de deux terrains)
Le cas le plus simple rencontré en sismique
réfraction est celui de deux terrains isotropes séparés
par un plan parallèle à la surface du sol. L'interface entre ces
deux milieux se situe à une profondeur e1. Dans le milieu
supérieur, l'onde sismique se propage avec une vitesse V1 et avec une
vitesse V2 dans un milieu inferieur telle que V1<V2.Par souci de
simplicité, alors supposons également que l'épaisseur du
deuxième milieu est infinie.
On observe sur la figure 12 que le premier front d'onde
à toucher l'interface est celui qui a le rayon e1. Il atteint la
frontière verticalement sous la source. Il existe un point d'incidence
critique correspondant à un angle critique ic tel que sin
ic=V1/V2.Tous les fronts d'ondes, lorsqu'ils atteindront l'interface
à ce point se diviseront en deux parties, l'une étant
réfléchie de l'interface vers la surface et l'autre étant
réfractée dans le second milieu. L'autre partie
réfractée se déplacera désormais le long de la
frontière à une vitesse V2. A partir de ces ondes
réfractées, de nouvelles ondes remonteront à la surface et
pourront y être enregistrées par les géophones
implantés en surface.
Les ondes réfractées, ou plutôt les fronts
d'onde, ont leur centre à l'interface verticalement en dessous de la
source. Sur la figureIV.4, le point C représente le lieu du début
de la réfraction. Au passage du front d'onde, du milieu 1 au milieu 2,
on note une distorsion de l'enveloppe dans le nouveau milieu. LL'
représente l'enveloppe du front d'onde pour le second milieu. Du point
C, (figure 12) une partie de l'énergie est réfractée vers
la surface. Ceci se traduit, pour le premier milieu, par le fait que
l'enveloppe des ondes réfractées (EL) est en avance sur le trajet
des ondes directes. De même, les enveloppes MF et NP (figure 12) des
ondes réfractées sont elles aussi plus en avance que les trajets
directs. Les points C, E, F, P et S sont les lieux où les ondes directes
et réfractées arrivent en même temps. Les géophones
(G), placés en surface, captent le temps pris par l'onde longitudinale
pour parcourir les différents trajets AG1...AGn. L'instant de
l'ébranlement T = 0, l'arrivée des fronts d'onde aux
géophones TG1...TGn et les distances AG1...AGn,
nous permettent de tracer les dromochroniques (graphique temps-distances) en
portant en abscisse les distances et en ordonnée les temps de parcours
correspondants (figure 13). Les pentes des deux segments de la dromochronique
fournissent les valeurs des vitesses V1 et V2.
35
Figure 12 : Position des fronts d'ondes (onde
longitudinale), cas de deux terrains séparés par un plan
horizontal.
Figure 13 : Dromochroniques dérivées du
schéma de la figure 12
Le graphique (figure 13), dérivé du
schéma des fronts d'onde de la figure 12, nous fournit les vitesses des
deux milieux. Ce sont des vitesses réelles, car les terrains sont
parallèles et isotropes.
III.1.1) Temps d'intersection à l'origine
Considérons le point S figure 14, qui représente
le lieu où les ondes directes et réfractées arrivent en
même temps à la surface.
Figure 14 : Représentation schématique des
rayons sismiques, pour le cas de la
figure 13.
Pour l'onde réfractée on a :
???? ???? ??S
T = V1 + V2 + V1 [ IV.
5]
2????
Ou T =
v1
|
+ ???? [ IV. 6]
v2
|
Avec???? = ??1 e?? ???? = ??S - 2e1??????i(AS = X)
l'équation [IV.6] devient : ????????
En remplaçant AS par X dans l'équation[ IV.
6], nous retrouvons que :
2e1
T = V1??????i +
|
X - 2e1??????i
[ IV. 7]
V2
|
2e1
T = V1??????i +
|
X -2e1??i??i
+ [ IV. 8]
V2 V2??????i
|
Avec sin i = V1 /V2et cos2i+sin2i=1 ;
X
T= +
V2
|
2e1
|
x cos i [ IV. 9]
|
V1
|
Cette dernière expression est l'équation d'une
droite de pente 1/V2. Elle coupe l'axe des temps au point I. I est
appelé ordonnée à l'origine ou temps d'intersection
à l'origine et a pour expression :
x ?????? i [ IV. 10]
I= 2e1
V1
36
Sur le graphique « temps-distance », les droites de
pentes 1/V1 et 1/V2 se croisent en un point appelé point de brisure.
Pour les réceptions à gauche de ce point de brisure, le temps du
trajet direct est inférieur au temps du trajet réfracté et
inversement pour les réceptions situées à droite du point
de brisure.
37
III.1.2) Calcul d'épaisseur e1
Le temps d'intersection à l'origine I permet alors de
calculer l'épaisseur e1 de la couche.
e1 =
|
Iv1
[ Iv. 11]
2????????
|
On peut calculer également l'épaisseur de la
couche à partir de l'abscisse du point de brisure Xc ou distance
critique.
e1 =
|
????1
2 vv2 - v1 [ Iv. 12]
v2 + v1
|
III.2) Cas de plusieurs couches planes horizontales et
Cas d'un seul marqueur plan incliné
III.2.1) Cas de plusieurs couches planes horizontales
Figure 15 : Cas de plusieurs couches planes
horizontales
En exprimant de proche en proche, comme pour le cas de deux
couches horizontales, les temps de trajets réfractés totalement
à la surface des 2e ,3e ,4e, ne couche,
on obtient autant d'équations de droites dont les paramètres sont
les suivants :
a) Les inverses des pentes des diverses droites sont
égaux aux vitesses des réfracteurs correspondants ;
b) Les ordonnées à l'origine ou temps
d'intersection sont fonction des vitesses et des épaisseurs des diverses
couches.
Si on admet les notations suivantes : sinipn =
Vp/Vn, les expressions des temps d'intersection sont les suivantes :
Connaissant les vitesses V1, V2, ...Vn-1, Vn, les
angles i sont, par conséquent, connus par leurs sinus et on calcule les
épaisseurs e1, e2, e3, ep, ... de proche en proche.
??1????????1,2
??1 = 2 ??1
[ ????. 13]
??2 = 2
|
??1????????1,3
??1
+ 2
|
??2????????2,3
[ ????. 14]
??2
|
??3 = 2
|
??1????????1,4
??1
+ 2
|
??2????????2,4
+ 2
??2
|
??3????????3,4
[ ????.15]
??3
|
??1????????1,??
??1
+ 2
??2????????2,??
+ ? + 2
??2
???? ???????? ??,??
+ ? + 2
????-1?????? ????-1,??
????-1
????-1 = 2
????
= 2 ? ???? ???????? ??,??
??=1
??-1
[ ???? .16]
La généralisation de la notion de délai
sismique conduit à :
??-1
??
???????????????,???? ??=1
[ ???? . 17]
2 ??3????????23 - ??1
????????23
????????13
??2 =
??2
????-1 =
38
Les épaisseurs de terrain e1, e2, e3 pourront aussi
être obtenues à l'aide des formules aux tangentes suivantes :
De façon générale, ipn=angle
qui a pour sinus la valeur Vp/Vn.
??1 = ?? 12 ??2????????12
??3 =
|
??32 ??4????????34 - ??2
|
?????? ??34
????????24
|
??1
|
?????? ??23
?????? ??13
|
39
III.2.2) Cas d'un seul marqueur plan incliné
Figure 16 : Cas d'un seul marqueur plan incliné
(tirée du Dictionnaire de
Géophysique Appliquée - P. Chapel -
1980)
V2am représente la vitesse apparente pour les trajets
se dirigeant vers l'amont du marqueur, et V2av la vitesse apparente pour les
trajets se dirigeant vers l'aval. Ces vitesses apparentes sont données
par les relations :
??1
??2????
sin(?? + ??) =
sin(?? - ??) = ??1donc V2am>V2av
??2????
Il vient : 1
??2
|
= 2 ( 1
1 ??2???? + ??2?1 ???) 1
????????
|
Les angles de pendage étant généralement
faibles, on peut négliger le facteur 1/cosá (très peu
différent de 1), la formule approchée s'écrit alors :
40
??2 = 2 ( ??2??????2???? ), moyenne harmonique des deux
vitesses apparentes.
??2????+??2????
Et ???????? = ??2 2 ( 1
??2???? + 1
??2????)
Les distances perpendiculaires au marqueur : e et e'
s'obtiennent à partir des interceptions I1 et I'1:
?? =
|
2???????? ??1
??1 et ??' = ??12???????? ??1
|
Il est important de signaler qu'il suffit d'un très
faible pendage pour faire évoluer très rapidement les valeurs des
vitesses apparentes en aval et amont.
Causes d'erreurs
Les résultats obtenus par la méthode de
réfraction sismique ne sont qu'approximatifs. Il y a des cas où
il est impossible, même en théorie, d'atteindre un résultat
raisonnablement correct. Parmi ceux-ci, nous pouvons décrire les trois
cas suivants :
1ercas : Les vitesses de couche doivent remplir la
condition V1 <V2 <V3 etc. Cette séquence est
généralement présente. Les conditions hivernales font
exception. Dans le sol « arable gelé », la vitesse est
d'environ 3 000 m / sec. Dans la couche sous-jacente, la vitesse est toujours
inférieure à 2 500 m/sec. La séquence de vitesses
ci-dessus n'est donc pas réalisée et il est impossible, ou du
moins improbable que la méthode de réfraction normale donne des
résultats précis.
2e cas : Une couche de vitesse complète « zone
d'ombre » est parfois perdue. C'est le cas lorsque la première
couche de terre végétale est profonde et a une faible vitesse
(par exemple 20 mètres, 500 m/sec), et en même temps, la
deuxième couche de sol est beaucoup plus mince et que la vitesse est
élevée (par exemple 7 mètres, 2000 m/sec). Dans un tel
cas, il peut être démontré mathématiquement que la
deuxième couche ne peut pas être enregistrée du tout. Il
existe certes certaines méthodes par lesquelles l'existence de cette
couche peut être démontrée, telles que placer l'explosif en
profondeur et réduire les intervalles entre les sismomètres, mais
elles ne sont pas toujours suffisantes.
3e cas : De même, il peut être prouvé
mathématiquement qu'il est impossible de déterminer avec
précision le fond d'un ravin raide dans le lit rocheux. L'onde de choc
peut se déplacer du point de tir au sismomètre à travers
les parois du substratum rocheux sur les côtés du ravin.
Heureusement, les causes d'erreur mentionnées ci-dessus
sont très rares. Elles ne peuvent donc pas être
considérées comme invalidant la méthode de
réfraction sismique.
41
CHAPITRE V :
METHODE D'ANALYSE
MULTICANAUX DES
ONDES DE SURFACE
(Multichannel Analysis of
Surface Waves Method
MASW)
42
La nature dispersive des ondes de surface en milieu
stratifié fournit des informations essentielles sur les
propriétés des matériaux proches de la surface. La base de
la plupart des méthodes d'analyse des ondes de surface est une
détermination précise de la vitesse dépendant de la
fréquence du mode fondamental des ondes de Rayleigh (Park et al, 1997).
En plus d'être liée à la fréquence, la vitesse de
l'onde de Rayleigh est liée à plusieurs groupes de
propriétés de la Terre. La plus importante est la vitesse de
l'onde de cisaillement des différentes couches du sol. En inversant,
ainsi, la vitesse des ondes de Rayleigh, on obtient le profil de vitesse des
ondes de cisaillement pour le site d'essai (Xia, Miller & Park, 1999)
Ondes de surface
Dans un milieu élastique infini, il ne peut exister que
des ondes de volume (longitudinales et transversales). Quand le milieu
élastique infini est divisé en deux milieux aux
propriétés élastiques différentes, leur surface de
séparation donne naissance à des réflexions des ondes de
volume. Celles-ci vont se combiner pour générer un nouveau type
d'ondes appelées ondes de surface. Des travaux montrent que dans un
milieu semi-infini, près de 67 % de l'énergie engendrée
par une source sismique donnée se propage sous forme d'ondes de surface
et le reste sous forme d'ondes de volume (26% d'ondes de cisaillement et 7%
d'ondes de compression) (Miller et Pursey (1955)). La vitesse des ondes de
surface est plus faible que celle des ondes P et S. Ces ondes sont les
dernières à se manifester sur un enregistrement (sismogramme).
Leur énergie s'affaiblit exponentiellement en fonction de la profondeur.
A l'inverse des ondes de volume, généralement
indépendantes de la fréquence (très peu dispersives), les
ondes de surface ont la grande caractéristique d'être dispersives
c'est-à-dire que leur vitesse dépend de leur fréquence.
Cette dispersion produit une déformation de la forme de l'onde. Les
ondes de surfaces regroupent :
? Les ondes de Rayleigh ; ? Les ondes de Love ; ? L'onde de
Stoneley ; ? Les ondes de Scholte.
Les ondes de Rayleigh, de Stoneley et de Scholte ont des
mécanismes de propagation très semblables et différents de
ceux de l'onde de Love. Les ondes de surface les plus étudiées et
couramment utilisées, sont les ondes de Rayleigh et les ondes de Love.
En prospection sismique terrestre, ces dernières connues sous le nom de
« Ground-Roll » forment un bruit nuisible lors de l'enregistrement
des ondes de volume dont on ne peut jamais se débarrasser
complètement. Elles se propagent dans les couches superficielles du
sous-sol avec des vitesses relativement faibles comparables à celles des
ondes transversales.
43
I.1) Onde de Rayleigh
Les ondes de Rayleigh résultent de l'interaction
(Interférences constructives) entre les ondes P et SV au voisinage de la
surface du sol. Dans un milieu élastique homogène et isotrope,
seules apparaissent des ondes de Rayleigh ; elles se propagent sur l'interface
libre. A la surface leurs amplitudes sont élevées. Ces amplitudes
se réduisent d'une manière exponentielle avec la profondeur et
s'annulent quand cette profondeur s'approche de la longueur d'onde.
I.1.1) Caractère dispersif des ondes de Rayleigh
Dans un milieu stratifié, les ondes de Rayleigh sont
dispersives. La dispersion est la dépendance de la vitesse à la
fréquence. La prospection sismique par ondes de surface repose sur le
phénomène de dispersion. Celle-ci traduit la relation entre
profondeur de pénétration des ondes sismiques de surface et les
propriétés élastiques du milieu qui varient avec la
profondeur. En effet, si le milieu géologique, dans lequel se propagent
les ondes de surface, possède des propriétés
élastiques variables avec la profondeur, alors la vitesse des ondes de
surface varie avec la longueur d'onde. Les ondes de surfaces à haute
fréquence (faibles longueurs d'ondes) provoquent un mouvement des
particules localisées plus en surface alors que le mouvement des
particules du milieu plus profond est lié aux basses fréquences
(grandes longueurs d'ondes) figure 17. Il en résulte que la profondeur
d'investigation dépend donc des fréquences
enregistrées.
En milieu dispersif, des ondes de différentes
fréquences se propagent à des vitesses différentes : la
vitesse de groupe et la vitesse de phase.
? La vitesse de groupe correspond à la vitesse de
propagation de l'enveloppe du train d'ondes (vitesse du paquet
énergétique) ;
? La vitesse de phase correspond à la distance
parcourue par unité de temps, par un point de phase constante de la
surface d'onde. Cela peut être par exemple un pic (maximum) ou un creux
(minimum) ou encore un point nul du signal.
44
Figure 17 : Les ondes de Rayleigh de basses
fréquences (a), pénètrent plus profondément que les
ondes de Rayleigh de hautes fréquences (b) et (c). (Evrett,
2013)
Principales étapes de la méthode
MASW
Plusieurs méthodes d'analyse des ondes de surface sont
utilisées pour extraire les courbes de dispersion des ondes de Rayleigh
et pour estimer le profil de vitesse des ondes de cisaillement des couches
supérieures du sol. Les méthodes les plus connues sont :
? Steady State Rayleigh Method (SSRM);
? Spectral Analysis of Surface Waves (SASW);
? Multichannel Analysis of Surface Wave (MASW).
Ces méthodes, par leur principe, sont très peu
différentes les unes des autres. Nous évoquerons seulement la
méthode Multichannel Analysis of Surface Waves (MASW). Celle-ci
45
présente plusieurs avantages par rapport aux autres
méthodes. L'acquisition de données sur le terrain prend beaucoup
moins de temps et le traitement des données est plus rapide et plus
facile. En outre, les sources de bruit, (telles que l'inclusion des ondes de
volume et les ondes réfléchies et/ou diffusées), peuvent
être plus facilement identifiées et éliminées par
rapport aux autres méthodes. La réduction du bruit est d'une
grande importance, car elle conduit à un profil de vitesse des ondes de
cisaillement plus précis (Park, Miller & Xia, 1999 ; Xia et al,
2002). Aussi, les courbes de dispersions multimodales et la
génération d'images de dispersion en deux (ou trois) dimensions
deviennent-elles possibles et économiquement réalisables en
utilisant la méthode MASW (Park, Miller & Xia, 2001 ; Park, Miller,
Xia & Ivanov, 2007 ; Xia, Miller, Park & Tian, 2003).
La méthode MASW peut être divisée en trois
étapes principales (Park et al, 1999) :
? Acquisition des signaux temporels (x,t) ;
? Extraction de la courbe de dispersion ;
? Inversion de la courbe de dispersion pour obtenir Vs(z).
II.1) Acquisition des signaux temporels (x,t)
La méthode d'analyse multicanaux des ondes de surface
(MASW) a été introduite par Park et al. (1999). Les
méthodes MASW sont divisées en méthodes actives et
passives en fonction de la manière dont les ondes de surface
nécessaire à l'analyse sont acquises. Dans la méthode MASW
active, les ondes de surface sont générées activement par
des sources sismiques impulsives ou vibrantes, tandis que la méthode
MASW passive utilise des ondes de surface générées par des
sources naturelles, c'est l'exemple de la circulation (Park et al., 2007).
Les signaux sont enregistrés par une centrale sismique
classique. Les récepteurs sont alignés avec un espacement
égal (Park et al, 1997). Une onde est générée avec
une charge d'impact et les géophones enregistrent le mouvement de l'onde
résultante en fonction du temps. Un seul tir suffit (Park et al. 1999).
Le choix des capteurs dépend également de la problématique
étudiée et de la méthode employée (active ou
passive).
Dans la prospection sismique courante (dispositifs
linéaires), les géophones sont généralement de
fréquence de coupure basse 4,5 Hz (10 Hz pour la sismique
réfraction). Ces types de capteurs n'enregistrent que le mouvement
vertical des particules perpendiculaires à la surface de mesure.
En général, en augmentant le nombre de
géophones, on peut obtenir une plus grande résolution de l'image
de dispersion (Park et al., 2001 ; Ryden, Park, Ulriksen & Miller, 2004).
La figure 18 présente un profil général de mesure de la
méthode MASW active avec 24 géophones.
46
Figure 18 : Exemple d'un profil de mesure avec la
méthode MASW. (Bodet,2005)
Une source sismique plus lourde entraîne une
augmentation de la profondeur d'investigation. Le choix le plus courant est
l'utilisation d'un marteau lourd (10 kg) qui peut entraîner une
profondeur d'investigation de 10 à 30 m.
Une source capable de fournir plus de puissance d'impact dans
le sol (une grue et une lourde charge en chute), a le potentiel de créer
des ondes de surface de fréquences plus basses. Elle augmente ainsi la
profondeur d'investigation en dessous de 30 m. L'utilisation d'une plaque
métallique ou non métallique peut aussi aider à
générer des ondes de surface à basse fréquence. Une
plaque métallique est un choix plus conventionnel. Cependant, il a
été rapporté qu'il est possible de générer
des ondes de surface à basse fréquence notable en utilisant une
plaque de caoutchouc ferme.
Dans la pratique, il convient d'éviter un très
long profil sismique. Les ondes de surface générées par
les sources sismiques les plus courantes sont atténuées en
dessous du niveau de bruit, à la fin d'un étalement excessif du
profil sismique. Ceci rend le signal du récepteur le plus
éloigné trop bruyant pour être utilisable. (Park et al,
1999).
II.2) Notions générales sur le
traitement de signal et courbe de dispersion des ondes de surface
Le terme « traitement » dans l'analyse des ondes de
surface consiste en l'extraction des caractéristiques dispersives d'un
milieu, tels que la vitesse de phase et la fréquence, à partir
des données acquises sur le terrain.
Les techniques de traitement, les plus utilisées,
reposent sur la transformation du champ d'onde dans un autre domaine, où
l'énergie de la propagation de l'onde est exprimée en fonction de
la vitesse de phase et de la fréquence (Foti, 2000 ; Bodet, 2005). La
relation existante entre la vitesse de phase et la fréquence est
appelée courbe de dispersion (illustrée sur la figure 19).
47
Figure 19 : Courbe de dispersion des ondes de
surface
Lors du « traitement », les différents
événements sont identifiés, filtrés et les
caractéristiques dispersives sont extraites. Une des méthodes de
traitement de signaux obtenus par des enregistrements multicanaux est la
méthode fk qui utilise la transformée de Fourier à deux
dimensions (2D) proposée par Nolet et Panza (1976), mais élargie
dans son champ d'application par Gabriels et al. (1987). Cette transformation
décompose le champ d'ondes en ses composantes à des
fréquences constantes et de nombres d'ondes. Cette méthode est
utilisée dans le traitement des données sismiques parce qu'elle
permet de séparer et de filtrer des événements qui ont
différentes fréquences, nombres d'ondes et vitesses apparentes.
D'autres méthodes, telles que la méthode tp (Sheriff et
Geldart, 1995), la méthode pw (Rusell, 1987 ; Mokhtar, 1988) ou
le SPAC (Aki, 1957) sont également utilisées dans le traitement
des ondes de surface pour aboutir à la courbe de dispersion.
Les résultats sont généralement
présentés par une image de dispersion bidimensionnelle obtenue en
traçant la courbe des valeurs de As (Amplitude des sommes des courbes
sinusoïdales) dans le repère défini par les axes
(fréquence, vitesse de phase, d'amplitude résultante
normalisée). Les bandes de haute amplitude observées afficheront
les caractéristiques de dispersion des ondes de surface
enregistrées (voir figure 20). Alternativement, la dispersion de l'image
peut être présentée en trois dimensions où les
caractéristiques de dispersion sont à la fois indiquées
par la hauteur des pics observés (voir figure 21).
48
Figure 20 : Image de dispersion en deux dimensions
obtenues par la méthode de déphasage.
Figure 21 : Image de dispersion en trois dimensions
obtenues par la méthode de
déphasage.
49
II.2.1) Extraction des courbes de dispersion
Sur la base du contenu énergétique du champ
d'onde des ondes de surface enregistré, une ou plusieurs courbes de
dispersion peuvent être extraites des spectres de vitesse de phase. Les
caractéristiques de dispersion du mode fondamental sont
généralement les plus intéressantes car les
méthodes d'inversion les plus courantes n'utilisent que la courbe de
dispersion en mode fondamental. L'extraction de la courbe de dispersion est
donc basée uniquement sur le mode fondamental. Cependant, en raison des
avantages rapportés de l'inversion multimodale, l'extraction de courbes
de dispersion multimodales est à noter (Xia, Miller & Park,
2000b).
La figure 22 montre une image de dispersion tridimensionnelle
où le maximum du panneau de dispersion, correspondant à chaque
composante de fréquence dans la gamme de 10 Hz à 39 Hz, a
été extrait. Les valeurs de crête extraites, correspondant
aux fréquences 12,5 Hz et 33,3 Hz, sont spécialement
indiquées par des marqueurs verts agrandis. La courbe de dispersion,
obtenue à partir de l'image de dispersion, qui est fonction de la
vitesse de phase et de la longueur d'onde, est présentée à
la figure 23.
Figure 22 : Caractéristiques de dispersion du
mode fondamental
La figure 22 montre la courbe de dispersion du mode
fondamental obtenue par la méthode de déphasage. Les maximums,
correspondant aux fréquences dans la gamme de 10 Hz à 39 Hz, sont
indiqués par des points noirs. Les maximums, correspondant aux
fréquences 12,5 Hz et 33,3 Hz, sont indiqués par des points
verts.
Figure 23 : Courbe de dispersion en mode fondamental
obtenue à partir de l'image de dispersion illustré à la
figure 22.
II.2.2) Inversion de la courbe de dispersion
L'inversion de la courbe de dispersion des ondes de surface
permet d'aboutir à l'estimation des propriétés
mécaniques du sous-sol. Le résultat est souvent
présenté sous la forme d'un profil vertical de vitesses des ondes
de cisaillement, VS, comme illustré sur la figure 24.
50
Figure 24 : Profil vertical de la vitesse des ondes de
cisaillement, Vs
51
L'inversion a longuement été
étudiée en géophysique particulièrement dans les
méthodes sismiques (Tarantola, 1987, 2005 ; Snieder, 1998 ; Sambridge,
1999). Elle vise à déterminer une image du milieu et à
attribuer, en chaque point, une valeur représentative. Il s'agit, dans
notre cas, de déduire le profil de vitesse des ondes de cisaillement
d'un site en fonction de la profondeur.
Les méthodes d'ondes de surface possèdent de
nombreux avantages, cependant elles présentent aussi des limites.
L'incertitude liée à l'inversion en est la raison principale.
Elle est liée tant au type du milieu ausculté (sols
hétérogènes, piégeage de l'énergie dans des
zones de faibles caractéristiques mécaniques, absence
d'informations géologiques) qu'au mode d'acquisition (la profondeur de
résolution dépend de la taille du dispositif, de la taille de la
zone de contraste par rapport à l'espacement entre les capteurs, les
bruits gênants, l'offset proche et l'offset lointain). Ne pas tenir
compte de ces limites pourrait induire une interprétation erratique du
profil sismique vertical pour le milieu ausculté et avoir une approche
trop simplifiée de la méthode (Bodet et al., 2005).
52
CHAPITRES VI :
CAMPAGNE SISMIQUE
EFFECTUEE SUR LE
PERMIT D'OREZONE
53
Sur demande de la société minière, LIM
africa, a effectué une campagne sismique le 18 décembre 2018 sur
le permit d'Orezone. Cette campagne a consisté en deux (2) types de
levés sismiques : la sismique réfraction et le Multichannel
Analysis of Surface Waves (MASW). Le but de la sismique réfraction
était de déterminer les vitesses de propagation des ondes
longitudinales ou de compression (Vp) des différentes couches du
sous-sol de la zone d'étude. Celui de la méthode MASW
était de déterminer les vitesses de propagation des ondes
transversales ou de cisaillement (Vs) de ces mêmes couches du
sous-sol de la zone d'étude.
Mesures des ondes de compression et des ondes de
surface
I.1) Matériels d'acquisition
Pour effectuer le levé, un équipement sismique
complet a été utilisé, comprenant :
? Des capteurs : Les capteurs utilisés sont des
géophones de fréquence 10 Hz qui sont
enfoncés dans le sol suivant la verticale (figure 25).
Figure 25 : Géophone enfoncé dans le
sol
? Un enregistreur : L'enregistreur utilisé est un
sismographe DAQlink 4 de 24 canaux. Il est alimenté par une batterie
12V, relié à un ordinateur pour la visualisation (figure 26).
54
? Une source sismique : La source sismique utilisée est
un choc d'un lourd marteau de 10 kg, sur une plaque de caoutchouc ferme,
posée au sol. (Figure 27). Afin d'augmenter le rapport signal sur bruit,
plusieurs coups ont été portés sur le même point de
tir.
Figure 26 : Sismographe et accessoires
Figure 27 : « Trigger » ou déclencheur
relié au marteau sur une plaque
? Des flûtes sismiques : Deux flûtes, de 161
mètres chacune, ont été utilisés. Chaque
flûte a des points de connections espacés de 10 mètres. Les
flutes sont
reliées à l'enregistreur et aux géophones,
permettant ainsi d'acheminer l'arrivée des ondes sismiques.
Les mesures ont été effectuées le long de
deux profils croisés : un profil dans la direction S-N et un autre dans
la direction E-W. Les deux profils étaient centrés autour d'un
forage.
I.2) Déploiement du matériels et
enregistrement des ondes
Pour effectuer les mesures, on déploie le sismographe,
ensuite on procède aux différentes connexions. Pour cela, il faut
brancher le câble réseau, le câble d'alimentation, connecter
le trigger et mettre en place les flûtes et les géophones avant de
les connecter. Les dispositifs sismiques pour les enregistrements des ondes P
et les ondes de surface sont similaires. Pour la gestion du temps zéro,
le « trigger » est relié au marteau par des attaches, de
manière à ce que le déclencheur soit le plus proche
possible du point d'impact. (Figure 27)
NB : Avant toute mesure, il faut vérifier à
l'aide du logiciel Vibrascope, le fonctionnement du dispositif.
L'enregistrement des ondes P utilise la technique de sismique
réfraction des ondes de volume tandis que l'enregistrement des ondes de
surface celle de la technique MASW.
55
Figure 28 : Dispositif de 24 capteurs et 7
tirs
Le dispositif utilisé (figure 28) pour l'acquisition
comporte 24 capteurs espacés de 7 mètres les uns des autres. Sur
chaque profil, 7 tirs ont été effectués avec 10 coups sur
chaque tir (figure 28) et 0.5s de temps d'enregistrement pour la sismique
réfraction. 2 tirs offset ont été aussi effectués
avec 2s de temps d'enregistrement pour MASW.
Ces tirs sont repartis comme suit :
? Deux tirs O et P, extérieurs au dispositif (tirs offset
ou tirs lointains) ;
? Deux tirs A et B en bout de dispositif (tirs en bout) ;
? Deux tirs intermédiaires D et E entre les capteurs 6 et
7 d'une part et les capteurs
18 et 19 d'autre part ;
? Un tir C au centre du dispositif.
56
La distance entre O (respectivement entre P) et le premier
capteur (respectivement dernier capteur) est 30m. Celle séparant A
(respectivement B) et le premier capteur (respectivement dernier capteur) est
3,5m. (Les détails des tirs se trouvent en annexe 1)
Traitement et résultats des
données
Les données acquises sont traitées à
l'aide de différentes applications du logiciel SEISIMAGER 2D. Le
logiciel SEISIMAGER 2D est un progiciel de modélisation, de traitement
et d'interprétation. Il permet, à partir des ondes de volumes,
d'obtenir des vitesses de compression Vp des différentes couches
grâce aux applications PickWin et Plotrefa. Il sert par ailleurs à
la détermination des vitesses des ondes de cisaillement VS par l'analyse
des ondes de surface. Et ce, grâce aux applications PickWin et Surface
Wave Analysis.
II.1) Sismique réfraction
II.1.1) Traitement de données
Les données obtenues par la sismique réfraction
ont été traitées en deux étapes :
La première étape consiste en cette
nécessité de pointer les premières
arrivées de tous les tirs à l'aide de
l'application PickWin à travers les étapes suivantes :
? Ouvrez le fichier ;
? Renseignez la géométrie ;
? S'il y a lieu, adaptez la visualisation des traces ;
? Pointez manuellement les premières arrivées du
tir chargé ; après pointage, on
construit automatiquement la dromochronique ;
? Enfin, enregistrez la dromochronique.
Répétez l'opération avec tous les autres
tirs. Après pointage, vérifiez les vitesses apparentes. On
obtient alors la Figure 29.
57
Figure 29 : Pointage des premières
arrivées des tirs avec l'application PickWin
La figure 29 présente les dromochroniques
colorées déjà obtenus à partir des
différents pointages des premières arrivées des tirs
1,2...
La seconde étape est l'affichage des courbes
distance-temps avec l'application Plotrefa. On obtient les différentes
dromochroniques sans les traces (Figure 30).
Figure30 : courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées
La figure 30 présente toutes les dromochroniques
colorées construites automatiquement à partir des
différents pointages des premières arrivées des tirs
1,2...
58
Toujours avec l'application Plotrefa, on exécute les
opérations suivantes :
- Importez de la topographie du profil sismique ;
- Créez d'un modèle initial tabulaire multicouche
;
- Lancez l'inversion ;
- Convertissez en modèle multicouche ;
- Lancez d'une nouvelle inversion ;
- Affichez des raies sismiques synthétiques ;
- Mise en page des résultats. Le modèle de vitesse
est ensuite ajusté avec les
informations géologiques pour obtenir un modèle
géologique proche de la réalité
(Figure 31) ;
- Enregistrez des résultats
Figure 31 : modèle de vitesses des couches du
sous-sol III.1.2) Résultats obtenus de la sismique
réfraction
Les vitesses de compression Vp, obtenues du levé de la
sismique réfraction sur les deux profils sont réparties comme
suit :
59
Tableau 3 : Vitesses des ondes de compression
Numéro Couche
|
Vitesse VP en m/s
|
1
|
500
|
2
|
1000
|
3
|
1700
|
4
|
2500
|
5
|
4000
|
(Les détails de ces résultats se trouvent en
annexes 2 ; 3 ; 4 et 5)
Les résultats de la sismique réfraction
permettent de distinguer clairement cinq horizons.
II.2) MASW
II.2.1) Traitement de données
Le traitement a été fait en deux étapes :
La première étape a consisté au filtrage des
signaux sismiques à l'aide de l'application
PickWin, en exécutant les opérations suivantes :
? Ouvrez le fichier ;
? Renseignez la géométrie ;
? S'il y a lieu, adaptez la visualisation des traces. Nettoyez
les données bruyantes grâce
à un filtrage ;
La seconde étape a permis d'avoir l'image (figure 32)
de dispersion en deux dimensions, correspondant à une gamme de
fréquence de 0 à 30 Hz et la courbe de dispersion
représentée par des points rouges sur l'image, avec l'application
Surface Wave Analysis.
60
Figure 32 : image de dispersion en deux dimensions et
la courbe de dispersion obtenues grâce à l'application
PickWin
Le choix approprié du nombre de couches nous permet
d'obtenir un graphe des vitesses de cisaillement en fonction des
épaisseurs de chaque couche. (Figure 33).
61
Figure 33 : Profil de vitesses des ondes de cisaillement
VS III.2.2) Résultats obtenus de MASW
Les résultats obtenus de MASW, sur les deux profils,
montrent qu'on est en présence d'un terrain formé de cinq couches
réparties comme suit :
Tableau 4 : Vitesses des ondes de
cisaillement
Numéro Couche
|
Vitesse VS en m/s
|
1
|
367
|
2
|
441
|
3
|
634
|
4
|
1223
|
5
|
1543
|
La MASW aboutit aux mêmes modèles de 5 terrains
que la sismique réfraction. En effet, ces deux (2) essais montrent que
le terrain est composé de cinq horizons.
La campagne sismique a consisté en la sismique
réfraction et en MASW sur deux profils. Les traitements des
données présentent cinq couches comportant des vitesses de
compression et des vitesses de cisaillement. Nous pouvons donc dire que :
62
La première couche a une épaisseur variante entre 0
m et 3 m. Ses vitesses d'onde de compression et de cisaillement sont
respectivement de 500 m/s et de 367 m/s.
La deuxième couche d'épaisseur, comprise entre 3 m
à 10 m, est plus prononcée au centre des profils. Elle a une
vitesse d'onde de compression de 1000 m/s et une vitesse d'onde de cisaillement
de 441 m/s.
La troisième couche a une vitesse de compression de 1700
m/s et une vitesse cisaillement de 634 m/s. Elle a également une
épaisseur d'environ 10 m.
La quatrième couche, d'épaisseur d'environ 20 m,
possède une vitesse de compression de 2500 m/s, une vitesse de
cisaillement de 1223 m/s.
Le réfracteur principal, (toit de la couche la plus
profonde), est caractérisé par une vitesse de compression de 4000
m/s et une vitesse de cisaillement de 1543 m/s.
L'examen des résultats obtenus, de l'étude du sol
et des données du forage, (Les détails de ces résultats se
trouvent en annexe 5), nous permet de déduire que le sous-sol de la zone
d'étude se caractérise essentiellement par les formations
suivantes :
Couche 1 est formée de limon ;
Couche 2 est attribuée au sable ;
Couche 3 correspond à de l'argile ;
Couche 4 est attribuée à des arènes de
diorite quartzifère ;
Couche 5 correspond à de la diorite quartzifère.
Tableau 5 : Synthèse des
résultats
Numéro de
Couche
|
Lithologie
|
Epaisseurs (m)
|
Vp (m/s)
|
Vs (m/s)
|
1
|
Limon
|
0-3
|
500
|
367
|
2
|
Sable
|
3-10
|
1000
|
441
|
3
|
Argile
|
10-20
|
1700
|
634
|
4
|
Arènes de Diorite
quartzifère
|
20-40
|
2500
|
1223
|
5
|
Diorite quartzifère
|
40-68
|
4000
|
1543
|
63
NB :
« One thing, at least, I wish to point out. Differentes in
velocity sufficiently great to allow recognition of a boundary between two
rocks need not indicate or be identical with stratigraphic boundaries. For the
phenomen ondoes not depend on petrological contrasts but only on physical
contrasts, a fact that concerns all geophysical methods arid should not be
forgotten by the geologist. Hence seismic discontinuities need not always be
identical with known rock boundaries, but as markers they may greatly assist in
the interpretation of the structures. » Adolf A. T. METZGER, ON S E I
S M I C PROSPECTING page 17
Calculs des modules élastiques
Le sous-sol de la zone d'étude est constitué de
cinq couches différentes. Les constantes d'élasticité
(hormis le coefficient de poisson) dépendent de la densité. Pour
les calculs, nous utiliserons les valeurs des tableaux1 et 2. Ces valeurs,
comprises dans des intervalles, l'application de la formule de Gardner et
All4 permet d'obtenir des résultats proches de celles du
terrain. Les valeurs des densités obtenues permettent de calculer,
respectivement le module de Young, le coefficient du Poisson, le module de
Coulomb et le module d'incompressibilité de chaque couche.
III.1) Couche 1 : limon
La couche numéro 1 est composée de limon, du
sable...Nous estimons sa densité à celle de la terre
végétale. Ses vitesses de compressions Vp et de cisaillement Vs
sont respectivement de 500 m/s et 367 m/s. La densité de terre
végétale est comprise entre 1100-1200 kg/m3 (extrait
du Tableau 18 page 83 de GEOPHYSICAL EXPLORATION).
La densité calculée est d = 0.31 Vp0.25
avec VP = 500 m/s ; d = 0.31X 5000.25 = 1465
kg/m3.
III.1.1) Calcul du module de Young de la couche 1
Le module dynamique d'allongement est :
|
|
|
2)
(3V?? 2-4V?2)
?
|
|
E?? =
|
??.
|
2. ????
|
; Avec Vp = 500 m/s ; Vs = 367 m/s et d = 1465
kg/m3
|
|
|
|
|
2-V?? (V??
|
|
Application numérique :
E?? = 1465 X 3672 X (3X5002 -
4X3672 )
(5002 - 3672 )
Ed = 361479270,537 kg/ms2
4La formule de Gardner et All est valable pour la
détermination des densités des différentes couches puisque
la géologie locale ne fait pas cas des évaporites sel gypse
anhydrite...
Ed = 0,361479270537 109 kg/ms2 Ed = 0,36147
GPa
III.1.2) Calcul du coefficient du Poisson de la couche 1
Le coefficient dynamique du Poisson est :
= 1
22 V?? - 2V??
?d = 2(V??2 - V??2)
V2
??
2)
2(V?? 2 - V??
64
5002 - 2X3672
?d = 2(5002 - 3672 )
?d = -0,0840249 ?d = -0,084
III.1.3) Calcul du module de Coulomb de la couche 1
Le module dynamique de Coulomb est :
ud = ??. V??2
ud = 1465X3672
ud = 197319385 kg/ms2
ud = 0,197 G??a
III.1.4) Calcul du module d'incompressibilité de
la couche 1 Le module dynamique d'incompressibilité est :
kd= ??(V??2 -
43V??2)
kd = 1465X (5002 - 43 X 3672 )
kd = 0103157486,66 kg/m??2 = 0,10315748666
109kg/m??2 kd = 0,103 G??a
III.2) Couche 2 : Sable
La couche numéro 2 est composée majoritairement
de sable. Selon le Tableau II.2, l'intervalle de densité pour sable,
gravier est de 1400 à 2200kg/m3. Ses vitesses de compressions
Vp et de cisaillement Vs sont respectivement de 1000 m/s et 441 m/s. La
densité calculée est d = 0.31 Vp0.25 avec VP = 1000
m/s ;
65
d = 0.31x1000 0.25 = 1743 kg/m3.
Les calculs des modules de la couche 2 ont donné les
résultats suivants :
Le module de Young de la couche 2 est 0,935GPa
Le coefficient du Poisson de la couche 2 est 0,379
Le module de Coulomb de la couche 2est 0,338GPa
Le module d'incompressibilité de la couche 2est 1,291
GPa
III.3) Couche 3 : Argile
La couche numéro 3 est composée essentiellement
d'argile. Selon le Tableau 2, l'intervalle de densité pour argile est de
1300 à 2300 kg/m3. Ses vitesses de compression Vp et de
cisaillement Vs sont respectivement de 1700 m/s et 634 m/s. La densité
calculée est d = 0.31 Vp0.25 avec Vp = 1700 m/s ;
d = 0.31x1700 0.25 = 1990 kg/m3.
Les calculs des modules de la couche 3 ont donné les
résultats suivants :
Le module de Young de la couche 3 est 2,270GPa
Le coefficient du Poisson de la couche 3 est 0,42
Le module de Coulomb de la couche 3 est 0,8GPa
Le module d'incompressibilité de la couche 3est 4,68
GPa
III.4) Couche 4 : Arènes de Diorite
quartzifère
La couche numéro 4 est composée d'arènes
de diorite quartzifère. Ses vitesses de compression Vp et de
cisaillement Vs sont respectivement de 2500 m/s et 1223 m/s. La
densité calculée est d = 0.31 Vp0.25 avec VP = 2500
m/s ;
d = 0.31x2500 0.25 = 2192 kg/m3.
Les calculs des modules de la couche 4 ont donné les
résultats suivants :
Le module de Young de la couche 4 est 8,804GPa
Le coefficient du Poisson de la couche 4 est 0,34
Le module de Coulomb de la couche 4 est 3,27 GPa
Le module d'incompressibilité de la couche 4est 9,328
GPa
66
III.5) Couche 5 : Diorite quartzifère
La couche numéro 5 est composée de diorite
quartzifère. Ses vitesses de compression Vp et de cisaillement Vs sont
respectivement de 4000 m/s et 1543 m/s. La densité calculée est d
= 0.31 Vp 0.25 avec VP = 4000 m/s ;
d = 0.31x(4000)0.25 = 2465 kg/m3.
Les calculs des modules de la couche 5 ont donné les
résultats suivants :
Le module de Young de la couche 5 est 16,58 GPa
Le coefficient du Poisson de la couche 5 est 0,41
Le module de Coulomb de la couche 5est 5,868GPa
Le module d'incompressibilité de la couche 5est
31,614GPa
Résultats et discussions
Les natures des formations géologiques comme leurs modules
élastiques sont consignées dans le tableau 6 suivant :
Tableau 6 : Tableau récapitulatif des modules
élastiques
Numéro De Couche
|
Lithologie
|
Profondeur (m)
|
Densité
|
Module de Young Ed(GPa)
|
Coefficient du Poisson ?d
|
module de Coulomb
ìd (GPa)
|
Module d'incompressibilit é kd
(GPa)
|
Couche 1
|
Limon
|
0-3
|
1465
|
0,361
|
-0,084
|
0,197
|
0,103
|
Couche 2
|
Sable
|
3-10
|
1743
|
0,935
|
0,379
|
0,338
|
1,291
|
Couche 3
|
Argile
|
10-20
|
1990
|
2,270
|
0,42
|
0,8
|
4,68
|
Couche 4
|
Arènes de Diorite quartzi fère
|
20-40
|
2192
|
8,804
|
0,34
|
3,27
|
9,328
|
Couche 5
|
Diorite quartzi fère
|
40-68
|
2465
|
16,58
|
0,41
|
5,868
|
31,614
|
? Module de Young
Nos valeurs vont de 0,361Gpa ; 0,935Gpa ;2,270Gpa ; 16,58 Gpa
respectivement pour le limon, le sable, l'argile et la diorite.
67
Elles appartiennent (ou presque) aux tranches de valeurs des
modules dynamiques (tirés de l'ouvrage << Génie
parasismique>>) :
Terrains cristallins sains : 50 à 100 Gpa
Terrains cristallins fracturés : 15 à 30
Gpa Sables et graviers, remblais rocheux : 0,500 à 1,500 Gpa
Argiles : 0,100 à 0,500 Gpa
Argiles très molles, vases : 0,010 à 0,100 Gpa
? Coefficient du Poisson
Les valeurs de coefficient du Poisson calculées sont :
Limon = -0,084
Sable = 0,379
Argile = 0,42
Arènes de diorite quartzifères = 0,34
Diorite quartzifère =0,41
Hormis la valeur négative de la première couche,
correspondant aux matériaux particuliers dits aux
étiques5, toutes les autres valeurs appartiennent à
l'intervalle [0,25 ; 0,5] comme la plupart des matériaux isotropes
continus.
La première couche est composée de limon riche en
quartz (issue des débris minéraux résultant de la
désagrégation de la diorite quartzifère).
? Module de Coulomb
Les modules de Coulomb calculés sont :
Limon = 0,197 Gpa ;
Sable = 0,338Gpa ;
Argile = 0,8 Gpa ;
Arènes de diorite quartzifères = 3,27 Gpa
Diorite quartzifère =5,868Gpa
5 Les matériaux aux étiques sont des
matériaux dont le coefficient de Poisson est négatif
68
Les modules de Coulomb du limon et du sable (sol)
calculés sont en accord avec ceux de Schön. Selon ses travaux, les
modules de Coulomb sont compris entre 0,005 et 0,5 Gpa pour les sols.
? Module d'incompressibilité
Les modules d'incompressibilité calculés sont :
Limon = 0,103 Gpa ; Sable = 1,29 Gpa ; Argile = 4,68 Gpa ;
Arènes de diorite quartzifères = 9,328 Gpa
Diorite quartzifère =31,61Gpa
Les modules d'incompressibilité du limon et du sable
(sol) calculés appartiennent à la plage (0,01-10 Gpa) des modules
d'incompressibilité des sols de Schön.
Les calculs des modules élastiques ont
été effectués par couches. Le sous-sol de la zone
étant constitué de cinq couches, nous avons utilisé les
vitesses Vp et Vs de chaque couche pour le calcul du coefficient de
poisson. Ces valeurs sont, pour la plupart, comprises entre 0,25 et 0,5. Le
calcul des autres modules s'est fait en considérant les densités
respectives des formations géologiques des couches et l'application de
la formule de Gardner et All. Les valeurs du module de Coulomb du sol et du
module d'incompressibilité du sol appartiennent aux intervalles de
valeurs définies par Schön. Quant aux modules de Young, le module
de Young du sable appartient aux tranches des valeurs des modules dynamiques
(tirés de l'ouvrage << Génie parasismique>>.
69
Conclusion Générale
En somme, la campagne sismique a consisté en la
réfraction sismique et La méthode d'analyse multicanaux des ondes
de surface (MASW) sur deux profils. Les traitements des données
présentent cinq couches avec leurs vitesses de compression et leurs
vitesses de cisaillement. Nous pouvons donc dire que la première couche,
a une épaisseur variante entre 0 m et 3 m. Elle est localisée
à environ 120 m de diamètre au centre de la zone d'étude.
Ses vitesses d'onde de compression et de cisaillement sont respectivement de
500 m/s et de 367 m/s.
L'examen des résultats obtenus à partir de la
géologie régionale, du cadre géologique du projet
aurifère de Bomboré, de l'étude du sol et des
données du forage, nous a permis de déduire que le sous-sol de la
zone d'étude se caractérise essentiellement par les formations
suivantes :
Couche 1 est formée de limon ;
Couche 2 est attribuée au sable ;
Couche 3 correspond à de l'argile ;
Couche 4 est attribuée à des arènes de
diorite quartzifère ;
Couche 5 correspond à de diorite quartzifère.
Les calculs des modules élastiques ont
été effectués par couches. Le sous-sol de la zone
étant constitué de cinq couches, nous avons utilisé les
vitesses vp et vs de chaque couche pour le calcul du coefficient de poisson.
Ces valeurs sont, pour la plupart, comprises entre 0,25 et 0,5. Le calcul des
autres modules s'est fait en considérant les densités respectives
des formations géologiques des couches. Les valeurs du module de Coulomb
du sol et du module d'incompressibilité du sol appartiennent aux
intervalles de valeurs définies par Schön. Quant aux modules de
Young, le module de Young du sable appartient aux tranches des valeurs des
modules dynamiques (tirés de l'ouvrage << Génie
parasismique>>).
Les résultats présentés ci-dessus
montrent que les méthodes géophysiques employées, restent
de bons outils, pour distinguer rapidement, la nature et les épaisseurs
des différentes couches du sol et du sous-sol. Elles fournissent
également les vitesses de propagation des ondes sismiques de ces couches
qui ont permis de déterminer de manière indirecte les
paramètres géotechniques du sol ; en l'occurrence, les valeurs
dynamiques des modules d'élasticité ; de cisaillement ;
d'incompressibilité et du coefficient de Poisson.
Quelques forages de reconnaissance permettraient de confirmer
le nom géologique des couches sismiques et également les
profondeurs forages et certains limites sismiques.
Un examen approfondi, à la lumière de ces
compléments d'observations, aidera, à améliorer les
résultats en particulier dans les zones ou des écarts importants,
supérieur à la
70
marge d'erreur admissible, sont constatés. Mieux, cela
pourrait aider à constituer une base de données des modules
élastiques propres aux sols et sous-sol du Burkina Faso.
71
BIBLIOGRAPHIE
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72
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V. ROBITAILLE, D. TREMBLAY (1997),
Mécanique des sols, THEORIE ET PRATIQUE, Modulo Éditeur 1997 ;
Rapport d'étude sur son projet
Bomboré, La Conduite de la partie EIES a été
confiée au Bureau d'Etudes des Géosciences et Environnement
(BEGE), la partie PAR est réalisée par la SOCREGE ; ces deux
bureaux sont supervisés par le bureau canadien WSP ;
Compte-rendu d'expertise du groupement IMSRN/CREOCEAN
: Apport des données de sondages de 2011, Reconnaissances
Géophysiques Préalables aux Travaux de
Réaménagement du Port, Port Autonome de Guadeloupe ;
Wikigeotech: Sismique en ondes de
surfaces,
http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Wikigeotech:Sismique
en ondes de surfaces;
Agrément AGAP Qualité : MASW
www.soldata-geophysic.fr
i
ANNEXES
Annexes 1 : Positions des tirs pour les
différents profils de la sismique réfraction
(m/s)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160
170
Annexes 2: modèle de vitesses de compression (Vp)
de différentes couches du profil E-W
0
500
1000
-10
-5
1700
2500
4000
-15
-20
-25
-30
-35
-40
-45
-50
-55
-60
-65
-70
3999
3611
3222
2833
2444
2056
1667
1278
889
500
Distance (m)
Scale = 1 / 1000
Annexes 3: les courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées du profil E-W
110 100 90 80
70 60 50 40 30
20 10 0
|
|
-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130
140 150 160 170 180 190 200
Distance (m)
Scale = 1 / 1000
3999
3611
3222
2833
2444
2056
1667
1278
889
500
(m/s)
ii
Annexes 4 : modèle de vitesses de compression
(Vp) de différentes couches du profil S-N
0
-5
-10
-15
-20
-25
-30
-35
-40
-45
-50
-55
-60
-65
-70
2500
4000
1700
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160
170
Distance (m)
Scale = 1 / 1000
1000
500
Annexes 5 : les courbes distance-temps obtenues des
pointés des premières arrivées du profil S-N
85 80 75 70
65 60 55 50 45
40 35 30 25 20
15 10 5 0
|
|
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160
170
|
Distance (m)
Scale = 1 / 1000
iii
Annexes 6: Extrait de données de forage
|