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WORKOUT HYPNOSIS
A l'intention du Colonel Hors-Classe Eric Grohin Directeur
des Sapeurs-Pompiers du Var (SDIS 83)
L'Hypnose d'Urgence en milieux intra et
extra-hospitaliers Mémoire post-stage hypnothérapeute
au sein du SAMU 83
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L'hypnose au service des urgences para-médicales
et médicales
Etude au sein des Sapeurs-Pompiers et du SAMU avec la
complicité du SAMU 83 et du SDIS 83
PARTHIOT Marine
Praticienne en Hypnose certifiée à mon compte
à Workout Hypnosis Hypnotiseuse en Street et en Speed
certifiée Formatrice en Hypnose spécialisée en Hypnose
d'Urgence Fondatrice et Présidente de l'association "Les Marchands de
Rêves" Sapeur-Pompier Volontaire (83) Coach sportif et Manageuse
diplômée Conférencière
" Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes
résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous
bâtissons notre monde." Bouddha.
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Plan
Introduction
I - Généralités
1- Définition de l'hypnose 2- L'hypnose, un terme
pluridisciplinaire
3- L'hypnose, une science parallèle aux multiples
savoirs
II - Retour d'Expérience
1- L'Hypnose au sein du Secours à Personne
a) L'hypnose au coeur d'interventions en tous genres b) Au
contact de la population: statistiques et données scientifiques
2- L'Hypnose face au feu
Conclusion
Sources
Remerciements
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Introduction:
"Fluide magnétique", "magie" ou encore "sortilège"
l'origine la plus ancienne de l'hypnose date de -4000 ans par les plus
anciennes trouvailles de tablettes Sumériennes décrivant des
méthodes hypnotiques. La transe hypnotique aurait été
pratiquée par les Egyptiens et les Grecs, une pratique abordant
déjà une certaine forme de transe hypnotique et la
médecine par les songes. Pendant longtemps elle fut décrite comme
un phénomène paranormal jusqu'à ce que le médecin
J.M Charcot (1825-1893) lève l'interdit officiel sur cette force de
traitement. Ce fut donc à partir du XIX siècle que l'hypnose prit
soudainement sa place au sein des facultés de médecine.
Entrée en France depuis le XVIIIéme siècle
(en 1778) avec Frantz-Anton Mesmer (médecin allemand né en 1734
à Iznang), pilier dans l'histoire de l'hypnose, cette dernière
gagne alors petit à petit son nom tout en restant synonyme de
magnétisme. Mesmer prétendait traiter toutes sortes de
pathologies en mettant ses patients en transe. Même si cette forme de
thérapie était déjà utilisée par des
médecins grecs ou proche-orientaux pour traiter la douleur, Mesmer a
tout de même découvert le simple fait que de placer un sujet en
transe pouvait faire disparaître toutes sortes de douleurs à une
époque où les anesthésies n'existaient pas. Une
révolution fut née. C'est à cette même époque
que le Dr John Elliotson utilise pour la première fois le "sommeil
magnétique" (comme disait Mesmer) à des fins
anesthésiantes en chirurgie.
Entre 1882 et 1892, c'est l'âge d'or pour l'hypnose, avec
les plus grands noms de la discipline comme Charcot, célébre
neurologue français. Et c'est enfin Milton Erickson (1901-1980) qui
marqua un tournant décisif, en fondant l'hypnose Ericksonienne,
basée notamment sur la thérapie brève,
caractérisée par une approche souple, un large spectre
métaphorique et non dirigiste. Mesmer fut ainsi le professeur des plus
grands noms de l'hypnose moderne tels que Ernest Rossi, Jeffrey Zeig, Jay
Haley...
Plus tard, de grands noms comme Dave Elman (de son vrai nom David
Kopelman), à l'origine de l'hypnose Elmanienne qu'il développa
dans les années 30, mettront au jour des techniques d'entrées en
transe beaucoup plus rapides.
Science parallèle, technique médicale ou tout
simplement les deux, aujourd'hui en 2018, même si petit à petit
l'hypnose et ses bienfaits gagnent du terrain au sein du personnel hospitalier,
l'hypnose reste encore trop peu connue au sein des services de santé et
d'autant plus dans les services d'urgence. Pourtant un phénomène
naturel existant depuis la nuit des temps, il ne tient qu'à nous de
promouvoir ces extraordinaires facultés que nous possédons ...
Secours routier (SR), misére sociale, accidents de la voie
publique (AVP), blessures, détresses psychologiques, problèmes
psychiatriques, stress post-traumatique... Au coeur de la Vie comme de la Mort,
un son de "bip" et tout devient adaptation dans le meilleur comme dans le
pire... Que ce soit Pompiers, Infirmiers, Ambulanciers, Médecins... les
liens avec le patient étant des plus étroits, l'importance de
chacun de nos mots commence souvent lorsque tout s'arrête...
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I - Généralités
1 - Définition de l'hypnose
"L'hypnose est un état d'attention et de
réceptivité intense avec une augmentation significative des
réactions positives à une idée ou à un groupe
d'idées" Milton Erickson.
Définie comme un état de conscience modifié,
l'hypnose permet de détourner l'attention du sujet sur un objet en
aidant à lier le corps et l'esprit de celui-ci (parfois l'objet peut
être la personne elle-même). Cet état est cependant
différent de la méditation (ondes Alpha : entre 8 et 13 Hz) et de
l'état de veille (ondes Bêta : entre 14 et 40 Hz) par la
fréquence des ondes cérébrales pendant une transe
hypnotique (ondes Thêta : entre 4 et 7 Hz).
Basée sur l'imagination propre de l'individu, l'hypnose
est une forme de communication. "L'inconscient étant le plus grand
réservoir d'idées" disait si bien Erickson. L'Hypnose, science
étroite entre le comportementalisme, la psychologie et le
médical, est considérée comme une science parallèle
à part entière. Elle va, par le biais du langage verbal,
para-verbal et non-verbal, chercher à guider le sujet à
l'intérieur de lui-même afin "d'accoucher les réponses
qu'il donne" (Socrate) et de s'en servir afin d'atteindre une intention commune
entre l'hypnotiseur et l'hypnotisé.
Le terme d'hypnose est morcelé en plusieurs domaines
où l'importance est d'en différencier leurs approches, bien
qu'à la fois liées par leurs bases techniques et
scientifiques.
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2 - L'hypnose, un terme
pluridisciplinaire
En effet, le terme "hypnose" renferme à lui seul plusieurs
domaines liés mais bien distincts des uns des autres. A travers ces
domaines nous retrouvons:
L'hypnose de Spectacle avec Messmer : la
différence majeure entre l'hypnose de spectacle et l'hypnose
thérapeutique est le caractère scénique (faite pour
être vu) de l'hypnose de spectacle contrairement à l'hypnose
thérapeutique. C'est l'intention de l'hypnotiseur qui différe, en
hypnose de spectacle, c'est l'aspect spectaculaire qui est recherché,
l'individu devient un "cobaye" où l'hypnose a pour unique but le
divertissement. A travers l'hypnose de spectacle, nous pouvons d'autant plus
percevoir à quel point nous possédons d'extraordinaires
facultés. Le reproche redondant fait à ce type d'approche est son
manque d'éthique, en effet de par le nombre de spectateurs lors d'un
show, il devient difficile de prendre en compte le passé de chaque
participant ainsi que d'entreprendre une sortie de transe individualisée
comme il se doit. Il peut arriver qu'à la suite d'un spectacle
d'hypnose, certaines personnes se voient dans l'obligation de prendre
rendez-vous avec un professionnel en thérapie afin de traiter
d'éventuels traumatismes ressurgis pendant le show.
L'hypnose de rue (ou Street Hypnose) : L'hypnose
de rue, comme son nom l'indique est une forme d'hypnose pratiquée dans
la rue où l'amusement est mis à profit visant à montrer
gratuitement aux gens, à qui veut bien s'y lancer, la force formidable
de leur inconscient. La différence entre l'hypnose de rue et l'hypnose
de spectacle est encore une fois son éthique et son audience.
Contrairement à l'hypnose de spectacle, chaque hypnotiseur de rue se
contente d'un individu ou d'un groupe d'individus restreint où
l'hypnotiseur prendra bien soin de s'assurer que chacune des personnes est
retrouvée exactement les mêmes facultés lors de leur
départ qu'à leur arrivée.
L'hypnose médicale : l'hypnose
médicale utilise exactement les mêmes procédés qu'en
hypnose thérapeutique mais dans un contexte médical, lors
d'asnesthésies par exemple, en pédiatrie ou encore au sein des
urgences.... De plus en plus de médecins et d'infirmiers se forment
à l'hypnose. L'intention mise à profit dans le domaine
médical est de permettre au patient de limiter les substances
médicamenteuses ou en attente de celles-ci. Comme en toute hypnose, le
soignant se doit d'avoir l'accord du patient.
L'hypnose thérapeutique : L'hypnose
thérapeutique n'a, elle-aussi, plus à prouver ses bienfaits. Nous
avons pu voir par le biais d'encéphalogrammes, ce qui se passe dans le
cerveau d'un patient sous hypnose, en plein éveil et en sommeil.
L'hypnose a un impact positif sur notre santé agissant sur la
sécrétion d'hormones dans le cerveau. L'hypnose
thérapeutique vise à traiter certaines pathologies ou
dépendances telles que le tabac, l'alcoolisme, la dépendance
affective, les troubles du sommeil, du comportement alimentaire, la confiance
en soi... par le biais de "programmations" de l'inconscient avec des effets
durables et définitifs. Comme son nom l'indique, l'hypnose
thérapeutique est à visée thérapeutique.
L'hypnose conversationnelle ou "language
Ericksonien": C'est une forme de communication verbale
empruntée à Milton Erickson. Elle permet une transe hypnotique
trés superficielle, tellement que bien souvent le sujet ne s'en rend pas
compte. Ce type d'hypnose peut servir d'entrer en transe en douceur ou de mener
une personne d'un point A à un point B sans que le sujet s'en
aperçoive. Dans cette forme de communication, l'état hypnotique
n'est pas recherché. Le langage Ericksonien vise à utiliser des
suggestions indirectes afin d'atteindre l'objectif d'une intention. La
psychologie sociale appelle cela "la soumission librement consentie", à
aucun moment l'individu entre en état modifié de conscience.
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3- L'hypnose, une science parallèle aux
multiples savoirs
Quelques bases en hypnose me paraissent trés importantes
voire même incontournables pour bien cerner la suite de mes travaux. En
effet, l'hypnose détient des bases scientifiques et évidemment
psychologiques. En cela nous allons voir la théorie des trois cerveaux
de D. Mac Lean, la position basse et la création de liens trés
importantes en hypnose, l'utilisation des cinq sens en transe hypnotique, le
langage de l'inconscient et son rapport à la réalité, le
jeu de rôle et le sens de l'observation en hypnose et pour finir
l'utilisation du langage verbal, para-verbal et non-verbal d'autant plus en
situation d'urgence...
Avant tout, j'aimerai parler du pouvoir de l'Intention consernant
l'hypnotiseur (qui caractérisera son éthique) et le patient.
L'intention est la première amorce d'une transe hypnotique, par
là si l'intention de l'hypnotiseur ne va pas dans le sens de celle de
l'hypnotisé, cela risque de bloquer l'entrée en transe. Encore
une fois, l'hypnose émane du patient et non l'inverse. Au delà
d'une question d'éthique, la seule situation où l'hypnose ne
s'amorcera pas est si le patient ne le désire pas.
Le libre-arbitre constitue une des plus importante
barrière à l'hypnose.
La théorie des trois cerveaux
Dans les années 50, D. Mac Lean a émis une certaine
vision afin de créer une certaine hiérarchie du cerveau
divisée en trois types de structures:
- Le cerveau reptilien : la plus ancienne structure qui
régît les instincts primaires comme la faim, la soif, la
reproduction et la survie. Le cerveau reptilien ne régît sur
aucunes logiques ni émotions. Il est basé sur un système
dit "binaire" : c'est le principe du "combat ou de la fuite".
- Le cerveau limbique : C'est le siège des
émotions, le cerveau limbique est celui des mammifères, celui de
l'apprentissage automatique.
- Le néocortex : Siège de l'intelligence, de la
logique. Partie structurale la plus développée.
Cette classification a permise à H. Laborit, dans La
Nouvelle Grille, de cerner la place du stress dans des comportements
pathologiques.
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Nous savons aujourd'hui grâce à la
Psycho-Physio-Analyse (PPA) que les attitudes de défense contre les
agressions extérieures (instinct) proviennent le plus souvent d'un
conflit intérieur entre le cerveau Limbique et Néocortical. Dans
ce cas, le cerveau Reptilien émet alors un signal se trouvant être
l'état d'urgence. Dans cet état d'urgence on y retrouve
l'agressivité, la violence, l'anxiété ou l'abattement par
exemple. Le but va être alors d'analyser les causes du conflit pour
pouvoir les résoudre ou du moins par notre discours à
atténuer le stress de la victime en l'aidant à passer d'une
transe négative à une transe positive.
Rappelons-nous tout de même que la logique de la personne
va lui être propre, et de nombreuses logiques nous sont communes à
nous tous. Par exemple: quelqu'un me tend la main pour dire bonjour --> je
lui tend la main à mon tour. Changer une logique propre à une
personne va demander peut-être beaucoup de temps; par contre le
coté émotionnel est beaucoup plus malléable et varie
d'autant plus selon l'environnement, le contexte, nos pensées, la
manière de parler de notre interlocuteur, son rythme, son débit
de paroles, le volume et la mélodie de sa voix, la force, la
rapidité; et bien sûr l'aspect verbal pur tels que les mots
employés avec leur sens et résonance propre. C'est sensiblement
là où va se trouver notre approche en hypnose. Quant au cerveau
reptilien, l'hypnose n'a pas beaucoup d'effets. Il en est des phobies par
exemple. La seule façon de contrer le cerveau reptilien est de lui
montrer que telle peur n'est en fait qu'une information et non un danger,
qu'elle ne met pas l'intégrité du sujet en jeu. La seule
communication que le cerveau reptilien est apte à "comprendre" est une
manière assez brutale: celle de la confrontation directe à la
réalité grâce aux pouvoirs de l'imagination (voir chapitre
"le langage de l'inconscient et son rapport à la
réalité"). C'est à dire, confronter le sujet à ses
propres peurs grâce à sa propre imagination en mettant de la
conscience sur chaque sensation ressentie afin de désactiver cette
notion de danger "instinctif" provenant du cerveau reptilien. Cette technique
est appelée "mise en conscience par visualisation".
Mode de fonctionnement binaire du cerveau reptilien:
Stimulis X --> génération de peur et de fuite /
combat Stimulis Y --> pas de génération de peur ni de fuite /
combat
Exemple de cas rencontrés sur un mode de fonctionnement
reptilien:
- Attentats
- Défenestration face à un feu par exemple - Stress
trés important
Position basse et création de liens
Le plus important va être l'attitude de l'hypnotiseur face
à son sujet. Son but va être de créer du lien dans la
confiance tout en laissant l'inconscient du patient s'exprimer, en gardant
à l'esprit que les réponses c'est le patient lui-même qui
les détient. Au fur et à mesure, cette attitude va devenir une
façon de vivre, une philosophie, une valeur. On m'a toujours
répété que l'hypnose allait changer ma vie à tout
jamais, effectivement, nous ne changeons pas seulement tout notre
système de communication mais aussi et surtout notre façon de
voir le monde qui nous entoure, notre manière d'appréhender
l'être humain, dans une optique beaucoup plus compréhensive,
respectueuse, cette façon de garder le contrôle tout en
lâchant prise sur toutes sortes de jugement, ce dernier toujours vu comme
un tramplin vers une nouvelle ouverture d'esprit et de solutions.
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La position basse ne consiste pas à la soumission ! Mais
à considérer le patient comme seul possesseur de toutes les
solutions à ses problèmes. L'hypnothérapeute est
simplement là pour guider la personne afin qu'elle trouve par
elle-même ses propres solutions. Ceci implique une grande adaptation,
compréhension et écoute envers la personne. Ce principe essentiel
va permettre d'établir un lien de confiance avec le patient tout en
préparant un terrain favorable à la liberté d'expression
de son inconscient.
Cette création de liens est à la base de tout, sans
liens, il n'y a pas de communication favorable à l'hypnose. La personne
doit se sentir en confiance en notre présence, l'hypnotiseur doit
toujours être dans la totale bienveillance, dans l'éthique. La
difficulté première pour le pompier désirant se servir de
cet outil qu'est l'hypnose est cette création de lien en un temps
restreint.
Plusieurs solutions à cette problèmatique. La
première va être la qualité de l'intention de
l'hypnotiseur ainsi que de son évidence avec celle du
patient. La seconde va être la position basse. La troisième va
être l'analyse propre de la victime (son comportement : cf.
synergologie). La quatrième va être notre attention mise sur le
langage verbal, para-verbal et non-verbal entre nous-même et la victime.
Et la dernière, va être l'empathie et notre volonté
à se servir du monde du patient.
Notons que le port d'uniforme constitue à lui-seul 50% de
la création de liens. En effet une personne en uniforme est synonyme de
confiance et de compétence dans les croyances populaires.
D'une transe négative vers l'utilisation de nos
sens
En hypnose ce que nous appelons "transe négative" se sont
tous les états d'angoisse, stress, toutes formes de pensées
négatives qui "tournent en rond" dans l'esprit du patient prenant le
dessus sur les pensées positives. La personne va présenter
plusieurs symptômes d'anxiété, peu importe la conversation,
elle va toujours chercher à revenir sur son problème pour le
ressasser inlassablement. Dans cet état de transe négative, la
suggestibilité du patient est considérablement réduite.
Une des manières les plus efficaces afin de rebasculer le patient en
transe positive est d'utiliser une technique basique allant chercher les cinq
sens du patient, le VAKOG:
Visuel Auditif
Kinesthésique
Odorat Gustatif
Aprés avoir demandé au patient de se reconnecter
à un souvenir agréable, l'aider à approfondir sa transe en
utilisant le VAKOG ou de sortir d'une transe négative en utilisant le
VAKOG inversé : G.O.K.A.V. Le fait de commencer l'utilisation des cinq
sens par le Goût pour finir par le visuel permet de faire passer une
personne d'une transe négative à une transe positive.
L'utilisation du VAKOG est permanente en hypnose car elle permet
l'entrée en transe comme son approfondissement. Par exemple sur une
recherche de diminution de douleur, le VAKOG va être
omniprésent.
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Le langage de l'inconscient et son rapport à la
réalité
Le langage privilègié de l'inconscient est le
langage métaphorique basé sur l'interprétation d'images,
c'est particulièrement pour cela que le VAKOG est un outil si puissant,
il permet de s'adresser directement à l'inconscient. Nous disons souvent
que l'âge de l'inconscient ne dépasse pas les sept ans, en effet
plus nous allons lui présenter de la couleur, des formes, des bruits,
des ressentis, des odeurs.... plus il va être réactif à nos
paroles. En cela le rêve est le langage par excellence de l'inconscient,
le rêve est métaphorique.
Il faut savoir que le cerveau ne fait pas la différence
entre la réalité et l'imaginaire. En cela, une
représentation imaginaire peut provoquer tout aussi bien des sensations
physiques conscientes. C'est pour cela que certains termes, certains mots sont
à bannir dans certaines situations. Les termes tels que "douleur",
"mal", "électrodes" (rapport inconscient à la chaise
électrique), "hopital", "psychiatrique"... sont à bannir de notre
langage face à un patient souffrant; exactement à cause du
principe de somatisation. Nos phrases doivent au maximum rester positives et
dans un langage mêlé d'images agréables. Par exemple:
à la place de dire "sur une échelle de douleur de 0 à 10,
pouvez-vous me situer l'intensité de votre douleur ?" il est plus
convenable de dire "sur une échelle de confort de 0 à 10,
pouvez-vous me situer votre ressenti ?", à la suite d'un tel changement
de tournure, il est aisé de constater à quel point la note du
patient peut varier positivement.
Quelle force cet inconscient...
"Surtout ne pensez pas à un éléphant rose
!"
Un éléphant rose vous est apparu à l'esprit?
Ne vous inquiétez pas, vous êtes totalement normal, l'inconscient
ne connaît ni la négation, ni l'espace temps. En clair, dans cette
phrase "surtout ne pensez pas à un éléphant rose",
l'inconscient n'a traité que les termes suivants: "Surtout - pensez -
éléphant - rose" donc cette image d'éléphant rose
vous est instantanément apparue.
Parfois certains patients présentent une certaine
résistance à l'hypnose, alors nous allons jouer de tous ces
critéres et caractéristiques de l'insconscient cités
ci-dessus, pour créer une confusion. La confusion permet, chez une
personne dont le besoin de tout contrôler est important, de se faire
elle-même piéger dans son propre besoin de contrôle, ainsi,
à un moment donné elle finit par lâcher-prise pour entrer
dans un état de transe hypnotique. La confusion est souvent
utilisée par l'infirmier lors de prise de sang par exemple, ou de pose
de perfusion.
Les "mots ou maux" de l'inconscient peuvent aussi passer par des
lapçus, des actes manqués, des maux physiques (la
somatisation)...
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L'hypnose : jeu de rôle et sens de
l'observation
Comme dit plus haut, le dilemme premier de l'hypnotiseur va
être le temps d'intervention avec une personne bien souvent inconnue.
L'hypnotiseur va devoir affûter son sens de l'observation, il va devoir
apprendre à "lire" le plus rapidement possible une personne, simplement
par ce qu'elle laisse visible d'elle. Ceci permettra par la suite de rebondir
sur des détails afin d'atteindre plus facilement et rapidement
l'objectif en trouvant ce que l'on appel dans le jargon "la faille". Pour ce
faire, la synergologie constitue une bonne alternative (science du
comportement).
Regardez attentivement, l'inconscient essaie toujours et en
permanence de nous dire quelque-chose. Par exemple, tout simplement: des mains
enlacées l'une avec l'autre lors d'une conversation laisse à
penser que la personne se renferme sur elle-même ou cache quelque chose
(souvent de manière totalement inconsciente), en mettant le tout en
relation avec ce qu'elle dit. Parfois nous pouvons ainsi déceler le
noeud d'un problème. Attention quand même, parfois trouver le
"point sensible" peut déclencher des réactions à la
chaîne, mettant le patient dans un état encore moins
agréable. N'oublions pas que le but de l'hypnotiseur reste de soulager
la victime.
La synergologie permet aussi d'en apprendre un peu plus sur le
caractére ou l'état d'esprit à un instant T d'une
personne, ainsi d'orienter notre travail en hypnose.
Le jeu de rôle consiste simplement à s'adapter
à la personalité de la personne. Parfois jouer un rôle aide
à provoquer un comportement désiré chez l'autre. Et
surtout un simple jeu de rôle peut, dans certains cas, apaiser
considérablement une personne.
Le langage verbal, para-verbal et non verbal
Trois langages bien dictincts ayant chacun son importance.
Le langage verbal:
Le langage verbal est centré sur le sens des mots
employés et leur signification. Le langage verbal va être
trés important. Nous avons vu les termes à éviter, il
existe aussi des termes à employer au maximum tels que
"bien-être", "apaisement", "bonheur" etc... Tous les termes attraits
à la positivité. Il est mieux de dire "c'est pas facile" que
"c'est difficile" ; "je ne nage pas dans le bonheur" que "je suis malheureux",
ainsi l'inconscient ne comprenant pas la négation, le message est
à visée double.
Le langage para-verbal:
Le langage para-verbal est tout ce qui touche notre ton, volume,
timbre, débit... de notre voix. Tout comme le langage verbal, le
para-verbal est trés important. L'hypnotiseur va chercher à
synchroniser sa voix sur les paramètres physiologiques du patient. Par
exemple, si nous donnons comme suggestion : "à chacune de vos
respirations, vous allez vous sentir de plus en plus détendu, de plus en
plus apaisé", notre ton de voix va être de plus en plus bas lui
aussi, ainsi que son volume avec un débit de plus en plus lent...
L'idéal est d'arriver à caler notre langage para-verbal sur la
respiration du patient.
Le langage non-verbal:
Le langage non-verbal, englobe nos gestes, nos comportements, nos
positions corporelles... lui aussi posséde sa grande importance
puisqu'il va créer puis entretenir le lien entre l'hypnotiseur et
l'hypnotisé. L'objectif ne consiste pas à singer le patient en
face de nous mais bien à le mimer, de façon à ce que les
deux personnes se mettent en connexion de façon totalement
inconsciente.
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Observez deux personnes en conversation, vous verrez qu'au fil du
temps, un effet "miroir" va pouvoir s'observer entre ces deux personnages. Si
cet effet se met en place alors cela veut dire que le feeling passe bien.
Ainsi nous allons chercher à créer un lien de
confiance avec la personne.
Bien sûr il y a une dynamique entre tous les langages; le
langage para-verbal et non verbal doivent soutenir le langage verbal. Par
exemple, si vous dites: "je vous écoute" et que vous avez le dos
tourné, la création de liens entre la victime et vous-même
va être plutôt compromise.
Le langage verbal, para-verbal et non-verbal, constituent
à eux trois, le trio le plus important dans une communication, une bonne
création de liens passe par ces trois composants, préparant petit
à petit le terrain à une entrée en transe beaucoup plus
efficace et rapide.
A la plongée au coeur des VSAV (Véhicules de
Secours Aux Victimes), des Fourgons, des camions... A la plongée au
coeur de la Vie contre la Mort...
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II - Retour d'expérience
1- L'hypnose au sein du secours à
personne
a) L'hypnose au coeur d'interventions en tous
genres
Un simple son de bipper et l'adaptation devient le maître
mot des Sapeurs-Pompiers. Au sein d'une caserne, la routine n'existe pas.
L'aide à la personne est devenue 70 % des missions SP. Elle renferme les
détresses psychologiques jusqu'aux problèmes psychiatriques, les
accidents de la route, la misére sociale, les blessures et les douleurs
en tous genres, des pathologies bénignes jusqu'aux plus malignes, les
Arrêts Cardio-Vasculaires (ACR) .... Face à la Vie et souvent face
à la mort, les Sapeurs-Pompiers doivent avoir les mots justes face aux
coups du sort...
L'Hypnose et les détresses psychologiques
Les cas psychiatriques
"En dehors des pathologies psychiatriques, l'hypnose est
praticable".
En réalité cette affirmation n'est pas
véritablement juste, face à certaines pathologies psychiatriques
l'idée est d'emprunter à Milton Erickson, l'hypnose
conversationnelle.
Le plus important reste toutefois l'intention,
la création de liens et la position basse
du sauveteur envers la victime.
Pourquoi l'hypnose est-elle fortement déconseillée
voire interdite face à une personne présentant des troubles
psychotiques ?
L'hypnose utilise souvent le principe de dissociation
(dissociation conscient/inconscient - esprit/corps...), hors beaucoup de
troubles psychotiques créent déjà une dissociation. Nous
pouvons facilement comprendre que dissocier un patient déjà
dissocié va seulement renforcer sa crise psychotique.
Hors, comme nous l'avons vu plus haut, l'hypnose renferme une
certaine forme de communication qui lui est propre, en cela, face à des
patients en crise psychotique nous allons pouvoir tenter d'atténuer leur
crise ou du moins tenter de créer un certain lien avec eux afin de les
amener là où l'on désire les amener, grâce à
l'hypnose conversationnelle. (Notre pouvoir d'intention va être
trés fort ici.)
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Cas rencontré 1 :
[Crise de Schizophrénie] Jeudi, 21h10.
Une dame en panique appelle le 112 pour sa fille agée
d'une trentaine d'années que l'on nommera Maeva, en pleine crise de
schizophrénie.
Arrivés sur les lieux, Maeva se trouvait dans sa
chambre, allongée, en colère contre une certaine Nina (une des
voix dans sa tête) ne voulant parler à personne et surtout pas
coopérer.
Sans plus attendre je demandai plus de renseignements sur
Maeva à sa mère qui me dit que cette dernière a vraiment
été diagnostiquée schizophrène par les psychiatres
et que cela faisait déjà quelques mois que Maeva n'avait pas pris
son traitement, faisant "yoyo" avec ce dernier, (ce qui a le pouvoir
d'augmenter l'intensité et la virulence des crises à chaque
rechute...). Cette fois-ci elle avait tenté de frapper sa mère
désemparée.
Dans un premier temps, je demandai à tout le monde de
faire attention à son propre
comportement : éviter tout ricanement, toute
provocation, tout propos négatif... qui risqueraient d'amplifier sa
crise. Trop violente, Maeva fut maintenue par les policiers qui se trouvaient
sur lieux pour qu'un puissant neuroleptique lui soit injecté par
l'infirmière. Neuroleptique qui fait effet sous environ trente
minutes.
Aprés dix minutes, je décidai d'intervenir, je
m'allongeai à coté de Maeva et lui demandai de me dire qui est
cette Nina. Elle me répondit naturellement que Nina est celle qui l'a
poursuit nuit et jour, qui lui parle et lui demande d'en finir (épisode
narcissique propre à la psychose). Je choisis de "rentrer" dans
l'univers de ma patiente tout en gardant mes distances. Puis par un message
subliminal, je fis comprendre à Maeva qu'à deux nous pouvions
passer au delà de cela, qu'à deux nous étions plus fortes.
Sa réaction fût sans appel, Maeva se retourna fasse à
moi... Ce fût à partir de ce moment là que je pus avoir une
conversation "digne de confiance" et pratiquement "normale" avec Maeva. Toutes
les quinze minutes environ, je répétais à Maeva qu'elle
pouvait avoir confiance en moi. Et à chaque fois qu'une question d'ordre
médical ou pratique devait être posée à Maeva, le
personnel s'adressait à moi pour ensuite m'adresser à Maeva en
transformant la question à travers son filtre du monde que j'ai eu le
temps de cerner en analysant silencieusement ses propos depuis le début
de l'intervention.
Ainsi, Maeva a finalement décidé de me suivre
tranquillement dans le VSAV, les constantes ont pu être prises et surtout
le transport jusqu'à l'hôpital psychiatrique le plus proche s'est
fait sans sangles et dans le calme. (Bien sûr dépassé les
environs trentre minutes, les neuroleptiques m'ont bien aidé dans la
prise en charge). Tout en restant méfiante et en ne tournant jamais le
dos à ma patiente pour autant !!!
Autant, dans certain cas, il peut être relativement
facile de trouver un certain terrain d'entente avec une personne en crise
schizophrènique, mais jamais nous ne devons baisser notre garde pour
autant... Autant pour l'intérêt vital du soignant que du
patient...
14
Une personne en crise schizophrénique, entretient souvent
malgré tout un certain contact avec la réalité. De ce fait
pour certaines, elles vont prendre en compte le comportement de l'entourage au
moment de la crise, ainsi les ricanements, l'humour ou toutes autres formes de
"moqueries" ou de rire involontaire.
J'ai donc pris soin, ici, d'écarter tous genres de
comportements semblables.
Ma forte intention, mon écoute, ma position basse, le
respect ont été la base de mon intervention. J'ai cherché
à entrer dans le monde de la patiente en crise en jouant un rôle
tout en ajustant mon langage para-verbal et non-verbal. De ce fait, en plus de
créer du lien, indirectement je crée une sorte d'"alliance" avec
elle contre la maladie tout en lui rappelant tous les quarts-d'heure environ
qu'elle avait confiance en moi. De là, à partir du moment
où les liens sont crééent sous le signe de la confiance,
il devient beaucoup plus facile d'amener la patiente là où l'on
souhaite l'amener pour son bien. Durant toute l'intervention, j'ai
volontairement choisi de ne pas employer plusieurs termes tels que
"hôpital psychiatrique" bien évidemment, "mal", "partir" car
"partir c'est inconsciemment "ne plus revenir" j'ai donc choisi à la
place l'expression "nous allons faire un tour" (puisque le tour de quelque
chose est par définition un tracé infini, qui repasse
forcément par le lieu de départ)... , je me suis servie de la
volonté sous-jacente de la patiente à vouloir échapper
à de cette voix interne afin de faire passer à la victime des
suggestions conformes à nos attentes.
Attention, mon choix quand à mon intervention a bien
fonctionné dans ce cas, mais il aurait pu ne pas fonctionner chez
d'autres patients atteints de ce même type de pathologie ! Chaque
être humain est unique en son genre, par sa personnalité, par son
vécu, par sa perception des choses et par son degré ainsi que son
type de crise... Il est donc primordial dans un premier temps, d'analyser et de
cerner précisément mais trés rapidement la
personnalité profonde du patient ainsi que la nature des crises (ne pas
hésiter à demander aux proches) afin d'adapter au mieux notre
comportement.
Cas rencontré 2 :
[Potentiel Syndrôme de Stress Post-Traumatique]
Mardi, 01h15.
Un homme d'une cinquantaine d'années que l'on nommera
Thierry, appelle le 112 pour sa maman en ACR (Arrêt Cardio-Respiratoire)
suite à une fausse-route.
Le SAMU reste en ligne avec Thierry, pendant que les pompiers
ainsi qu'une équipe SMUR sont déclenchés.
Nous arrivâmes sur les lieux, malheureusement notre
médecin a fini par déclarer l'heure du
décès.
Thierry ne semblait pas vraiment y croire, sans cesse il
répétait aux pompiers quel magnifique métier ils font;
tournant en boucle dans ses propos ainsi que dans ses pensées tout en ne
parvenant pas à pleurer. Il était dans cet état que nous
appelons communément "état de freeze" en hypnothérapie ou
encore "état de sidération" en psychologie. Etat
particulièrement précurseur d'un syndrôme de stress
post-traumatique.
Je décidai d'isoler Thierry dans sa chambre afin
d'agir sur le freeze. Je lui demandai de fermer les yeux et de suivre une
technique tirée d'un mélange de chosification et d'imagerie
mentale que je lui imposai avec un discours parsemé de métaphores
et de suggestions.
Sans trop attendre, Thierry a fini alors par pleurer
soudainement. Objectif atteint.
En réussissant à recréer du mouvement
psychique chez Thierry, l'état de sidération était alors
en parti déjoué. Ainsi, un syndrôme de stress
post-traumatique a peut-être pu être minimisé.
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Un psychiatre a dit un jour "Le psychisme d'une personne se
doit d'être semblable à un culbuto, tant que le culbuto est en
mouvement, tout va bien. C'est à partir du moment où il se fige
qu'il faut commencer à s'inquiéter."
Les détresses psychologiques non pathologiques
Enormément de personnes ont simplement besoin de parler,
besoin de s'exprimer, encore une fois une oreille attentive peut souvent
être la clef d'un mieux être.
Pour tout ce qui est attrait à la "thérapie",
à l'écoute de la victime, à la création de liens,
à la diminution du taux de stress, à rassurer, je
privilégie toujours une hauteur identique à celle du patient. Une
hauteur au dessus du patient est un signe de contrôle alors qu'une
position plus basse est signe de soumission. Position 3/4 face avec le patient
(une position face au patient connote une volonté d'intrusion dans son
intimité en plus d'une certaine confrontation), en soignant mon langage
para-verbal et non- verbal dans un but de création de liens.
Cas rencontré 1 : Tentative de suicide, mal de
vivre, angoisse, stress, anxiété.... Tous ces types de
détresses psychologiques font parties des transes négatives.
Agitation, idées négatives en boucle, comportements
anxiogènes, crise de tétanie ou de spasmophilie, mal-être
bien présent...
trouble rencontré ici :
[Détresse Psychologique] Un vendredi, 21h.
Une jeune femme d'une vingtaine d'années que l'on
appellera Sonia, arrive aux urgences avec les pompiers pour maux de ventre et
détresse psychologique.
Ce soir là, postée au Samu mais passant par les
couloirs des urgences, l'équipe de garde me demanda si je pouvais
peut-être me rendre avec l'infirmière psy au chevet de
Sonia.
Sa détresse pouvait se lire sur son visage,
recroquevillée sur elle-même, son ventre la torturait.
L'infirmière psy fit en premier son travail, j'écoutais et
analysais en même temps minutieusement le comportement de Sonia.
Sonia me paraissait être une personne ayant la
tête sur les épaules mais ayant accumulé trop
d'événements difficiles ces dernières
années.
Elle possédait en elle la force de sa jeunesse et
chaque détail de son comportement appuyait bien ses mots et ses dires.
Elle était sincère et voulait s'en sortir.
Une fois le travail de l'infirmière terminé,
cette dernière me passa la main.
Dans un premier temps, j'ôtai complètement ce
mal de ventre gênant qui lui gachait la soirée.
A vingt ans, 90% des adolescents sont très
réceptifs à l'hypnose de rue, Sonia n'a pas fait exception
à la règle, un tour de passe-passe et son mal de ventre avait
totalement disparu.
Pour venir en complément au travail de
l'infirmière, je voulais redonner de l'espoir à Sonia, lui
montrer à quel point elle est formidable.... Je lui fis ce tour
où elle oublia complètement un chiffre, ici c'était le
chiffre 2. Sonia comptait sur ses doigts, encore et encore, rien y fait... Elle
avait ce soir 6 doigts... 6 doigts vous allez me dire ?! Et oui... 1... 3...
4... 5... Et 6!
J'allai alors chercher le médecin... "Doc, tu peux
venir voir, il y a un problème avec une patiente à la chambre 9,
elle semble avoir une amnésie complète d'un chiffre..."
16
Une fois arrivées dans la chambre, je fis compter
Sonia, rien y faisait elle avait 6 doigts... Le médecin choquée
et interloquée, s'écria: "Et bien alors vous avez oublié
le 2!"
Suggestion revenue, Sonia retrouva donc le chiffre 2 et au
grand bonheur du médecin, ce n'était qu'un tour de magie de ma
part. En présence de ce dernier, j'expliquai à Sonia, très
surprise, comment elle arrivait à faire cela, comment à travers
ce petit tour, elle pouvait y voir de magnifiques pouvoirs en elle et à
quel point elle était encore et toujours capable de transformer ses
peines en joie, sa vie d'aujourd'hui en un rêve meilleur. Parce qu'elle
possède en elle, une force incroyable. Je lui montrai que si elle est
capable d'oublier ne serait-ce qu'un chiffre en à peine vingt secondes,
qu'elle réfléchisse de quoi elle est capable au quotidien avec
des choses beaucoup plus concrètes.
Le sourire était de la partie, je vis même une
petite étincelle dans les yeux de Sonia.
Sonia quitta les urgences quelques temps après, avec
je l'espère, un petit truc en plus, un rien faisant pourtant un tout :
la conscience d'être un être formidable et merveilleux.
Quand la magie de l'hypnose réveille notre enfant
intérieur et réchauffe les coeurs....
Cas rencontré 2 :
[Détresse respiratoire - OAP (Oedème Aigu du
Poumon) - transe négative avec état de panique] Un mardi,
22h30.
Une dame agée d'environ quatre-vingt-cinq ans, appelle
le 112 pour une détresse respiratoire (suspicion OAP). Les
Sapeurs-Pompiers sont dépêchés sur les lieux, qui
déclencheront rapidement le SMUR.
Départ SMUR.
Arrivés sur les lieux nous vîmes cette vieille
dame, que nous appellerons Josette, en position demi-assise dans son lit, en
panique refusant tout masque à oxygène et toute intervention de
la part des pompiers car nous l'apprendrons par la suite, Josette est
claustrophobe.
Aprés ma brève prise d'information sur le monde
intérieur de ma patiente (cadres, objets...); pendant que l'infirmier,
l'ambulancier et le médecin donnèrent confirmation de l'OAP et
commencèrent les soins, je m'allongeai aux côtés de
Josette, pris le masque à oxygène entre mes mains, et lui
demandai de fermer les yeux. Grâce à une technique de reconnexion
à un souvenir agréable et d'imagerie associative couplées
à ma prise d'informations lors de notre entrée au domicile de la
patiente, trés rapidement, Josette se laissa aller et accepta sans
effort le masque. Bien sûr ma voix accompagnait son voyage.
Parallèlement, aprés avoir rejoint Josette dans
sa transe négative, je l'extirpai de cette dernière afin de la
basculer en conscience critique (reprise de contrôle de soi). De ce fait,
c'est Josette qui prit en main son masque avec d'abord le masque à
oxygène simple puis la VNI (Ventilation non invasive).
17
En parallèle, afin que l'apaisement soit encore plus
conséquent chez Josette, avec le médecin, nous mîmes en
place une induction hypnotique à double voix. La voix du médecin
addictionnée à la mienne en echo, firent "décrocher" la
patiente beaucoup plus rapidement afin de faire basculer cette dernière
en transe positive avec quelques petites suggestions de bien-être et
d'apaisement.
Le tour est joué. Josette fût transportée
aux urgences dans la sérénité, l'apaisement et le
bien-être tout en étant co-actrice dans ses propres soins, puisque
c'est Josette qui tenait son propre masque ! Arrivés à
l'hôpital, nous avons eu droit à mille mercis de la part de la
patiente pour toutes les équipes présentes sur les lieux et
surtout, cette petite dame arriva à l'hôpital avec le sourire aux
lèvres. Etant là le meilleur des remerciements.
"La force de l'esprit se trouve avant tout dans la force de
nos coeurs."
L'Hypnose face à la douleur
La douleur est une information physique transmise au cerveau en
guise d'alarme.
La douleur est un stimuli physique, qui peut être
contrôlable par l'esprit, se trouvant au niveau du cerveau limbique
(siége des émotions), c'est pour cette raison que l'hypnose
posséde des effets bénéfiques sur toutes formes de
douleurs. D'ailleurs, savez-vous que chacun d'entre nous utilisons cet
état naturel qu'est l'hypnose au moins une dizaine de fois par jour?
Voici quelques exemples de techniques parmi tant d'autres que
j'ai utilisé afin de diminuer une douleur :
1) Diminution de la douleur par détournement
Nous allons chercher à reconnecter le patient à un
souvenir agréable, des vacances par exemple ou un
évènement paticulièrement heureux. Le patient peut aussi
créer son propre "souvenir" en ayant recours à son
imagination.
Cas rencontré 1 : [Suture de plaie] Jeudi,
10h05.
Une dame âgée d'une cinquantaine
d'années, consciente, arrive aux Urgences avec les Pompiers. Cette
petite dame que l'on appelera Louise, présente une plaie suturable au
niveau du front suite à une chute à domicile.
Direction une chambre afin de procéder à un peu
de couture.
Après lui avoir expliqué mon job, Louise
accepta avec plaisir de se laisser tenter sous condition de recevoir
malgré tout un peu de produit anesthésiant.
L'infirmière, enchantée de pouvoir diminuer la
dose, joua parfaitement le jeu en nous demandant même à nous
accompagner dans notre petite balade dominicale.
"Promenade dominicale ?! Vous avez été dans la
forêt d'à côté ?!" Oui et non...
18
En effet, Louise aime par dessus tout se promener à
travers les paysages verdoyants, les chemins lumineux aux senteurs
agréables de la forêt... D'ailleurs elle connaît
particulièrement celle juste à côté de chez
elle.
Il nous a suffit de quelques instants afin que Louise se
reconnecte à ces merveilleux chemins par ci, par là, et pardi !
je me suis invitée à ses côtés, moi aussi j'adore la
nature !
Ensemble nous avons fait une promenade formidable, où
chaque piqûre de Xylo (produit anesthésiant) ainsi que chaque
piqûre d'aiguille (fil) furent traitées avec une technique
d'imagerie associative afin de diminuer considérablement
l'intensité de leur sensation désagréable et
douloureuse.
Pendant tout le temps de la suture, nous nous ressourcions
tranquillement auprès des arbres et des champs de blé.
Coup de théâtre, tellement bien accordées
avec l'infirmière, que la dernière manipulation s'est
minutieusement terminée devant la porte d'entrée de
Louise.
"- Vous m'invitez à un petit apéro Louise
j'espère ?! Ça m'a donné soif cette petite balade ! " "-
Avec plaisir !" m'a t-elle répondu dans un fou rire
général.
Malheureusement, l'apéro était un peu fade...
Il a fallu se contenter d'un peu d'eau de l'hôpital... À moins de
fermer les yeux et d'imaginer un bon coca... !
Au final, Louise a reçu neuf points de sutures avec
une quantité de Xylo diminuée d'une bonne moitié.
Tout est maintenant plus qu'un mauvais souvenir. Que dis-je
?! Un merveilleux souvenir !
Cas rencontré 2 :
[Luxation]
Un mercredi, 16h16.
Un homme âgé d'une trentaine d'années,
que l'on appelera Tom, arrive aux urgences avec les pompiers.
Tom présente un trauma à l'épaule avec
une belle déformation. Le diagnostique est confirmé par le
médecin : une belle luxation coriace faisant bien souffrir Tom.
Un langage non-verbal et surtout para-verbal soignés
pour ma part, accompagnés de suggestions et métaphores
hypno-analgésiques, le tout avec un travail de respiration chez Tom,
ainsi qu'un grand travail d'équipe avec le médecin ont eu raison
de cette belle luxation en redonnant le sourire à Tom comme remerciement
à toute l'équipe.
Aucun antalgique ni méopa (gaz hilarant) nous ont
accompagné... et trois minutes nous ont suffit. Oui l'hypnose peut
être dans énormément de cas aussi simple et rapide que cela
! En ne faisant pas perdre de temps à l'intervention, bien au contraire,
lorsque le cas l'invite, elle en fait gagner en plus d'éviter bien des
fois, la venue d'équipes supplémentaires ou de substances
médicamenteuses. En effet, si de la kétamine (psychotrope
anesthésiant) avait été injectée au patient,il
aurait fallu que ce dernier reste sous surveillance deux bonnes heures aux
urgences; grâce à l'intervention hypnotique, Tom a pu partir
directement aprés la radio.
Bravo à Tom pour son courage et merci à son
inconscient pour sa confiance.
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2) Diminution de la douleur par chosification et remplacement
d'une sensation
Cas rencontré :
[Douleur thoracique - ECG (Electrocardiogramme)
normal]
Vendredi,19h20.
Un homme âgé d'une cinquantaine d'années
que l'on nommera Patrick, appelle le 112 pour des douleurs thoraciques.
Départ SMUR. Jonction sur la route avec le VSAV des
pompiers.
Arrivés sur les lieux, Patrick se trouvait
allongé dans le VSAV avec une douleur estimée à 8/10.
L'ECG ne présentait rien d'anormal.
En étant dans le VSAV, je n'avais pas accès
à autant d'informations sur le patient que lorsque nous intervenons
à domicile. Je me contentai alors de mon intuition et de ce que Patrick
portait sur lui, tels que ses bijoux, ses vêtements... . Je vis
trés rapidement deux colliers bien distincts avec des formes qui
m'étaient inconnues. Je saisis donc la perche et demandai au patient la
signification d'un des colliers de façon précise. Patrick me dit
que c'était un collier qui le protége du mal. Pour moi, cette
information était royale. Je me servi de cette information afin de
"repousser" le mal; aidés d'un body scan interactif.
Au bout de trois à cinq minutes, Patrick vu sa douleur
passer d'une intensité de 8/10 à 3/10. Comme nous ne
médicalisions pas le VSAV, je laissai toutes les clefs à Patrick
afin qu'il se gère de façon totalement autonome durant le trajet
jusqu'à l'hôpital.
Un trajet qui va sûrement paraître beaucoup moins
long que prévu pour Patrick... Ce dernier occupé à
alimenter lui-même ludiquement sa transe.
Comme dirait W. Shakespeare : "Tout est bien qui finit
bien"...
Ps : Dans le cas d'une pose de perfusion, nous allons
plutôt privilégier la confusion (Conférences
prochaines).
Dans le cas de grandes douleurs (grands brulés etc...),
nous allons privilégier les transes hypnotiques avec amnésie ou
encore inversion de l'information douleur, voire les transes beaucoup plus
profondes comme l'état d'Esdaile par exemple). (Conférences
prochaines).
3) Par confusion
La pose d'une perfusion est un acte médical courant pour
le personnel hospitalier mais non banal pour beaucoup de patients et bien
souvent assez inconfortable. Grâce à quelques tours de
passe-passe, ce calvaire pour certains, devient un tour de magie qui en vaut le
détour.
En effet, la confusion est utilisée à des fins
d'induction pour une personne présentant une certaine forme de
résistance. En effet, la confusion permet de créer un "blanc" de
quelques millième de seconde au sein du cerveau où le sujet
"perd" le contrôle sur ses perceptions et notamment sensitives qui
deviennent totalement saturées. Ainsi, au moment même de piquer,
l'infirmière confusionnera son patient de telle façon que ce
dernier n'aura rien ou quasiment rien senti de cette désagréable
sensation.
20
Cas rencontré 1 . ·
[Pose d'une perfusion]
Samedi - 14h aux urgences.
Une dame d'une cinquantaine d'années arrive aux
urgences avec les pompiers pour des douleurs thoraciques. Cette dame que l'on
nommera Caro n'aime particulièrement pas les aiguilles.
L'heure de la pose de perfusion arrivée,
l'infirmière me demanda de faire un tour de passe-passe afin de
contourner l'angoisse de Caro. Il n'a suffit que d'un regard afin que notre
travail se croise à merveille et au bon moment . ·
Moi (quelque temps auparavant) . · "Vous avez un
chien alors, de quelle couleur est-il ?"
La patiente . · "Oui effectivement, il est
trés beau, il est tout noir"
Moi (quelque temps aprés - au moment de la pose de
perfusion) . · "Quelle est la couleur de votre
chien déjà ? Bleue ?"
La patiente . · "comment ?!" (=confusion, piqure au
même moment).
Douleur divisée par 2 voire réduite à
néant -
C'est rapide, c'est simple, c'est le pouvoir de la
confusion...
4) Induction tirée de l'hypnose de rue suivie d'une
suggestion d'anesthésie
Cas rencontré 1 . ·
[Douleur abdominale] Un jeudi, 10h.
Une jeune fille agée de seize ans que l'on nommera
Manon, arrive aux urgences avec les pompiers et sa maman, pour une douleur
abdominale intense et d'origine inconnue.
Manon était en position "chien de fusil" quand
j'arrivai dans sa chambre. Seize ans... La plupart des adolescents sont
trés réceptifs aux inductions rapides. Je demandai l'accord de ma
patiente ainsi que de sa mère pour une séance d'hypnose à
induction rapide afin d'ôter cette douleur de ventre, ce que ces
dernières acceptèrent avec enthousiasme.
Je choisis une technique de saturation des sens afin
d'emmener rapidement ma patiente en transe. Une fois la transe assez profonde,
des suggestions analgésiques seront mises en place avec en
parallèle une instauration de bien-être intérieur.
Comme l'induction fut rapide, je peux m'autoriser une sortie
de transe tout aussi rapide.
Manon réouvrit les yeux et comme par magie, la douleur
avait totalement disparue...
"La science, dans ses résultats, est plus magique que
la magie . · c'est une magie à preuves !" Jean-Marie
Adiaffi.
21
Cas rencontré 2 :
[Douleurs Thoraciques - Infarctus avec sus-décalage]
Nous sommes mardi, 16h30.
Un homme d'une cinquantaine d'années, que nous
appellerons Mike.
A son domicile, Mike appelle le 112 pour des douleurs
thoraciques atroces. Départ Sapeurs-Pompiers + SMUR.
A notre arrivée, Mike se trouvait dans son lit, tordu
de douleur en poussant des cris significatifs.
Effectivement, difficile d'entreprendre un ECG dans de telles
conditions. Aprés s'être rapidement concertés entre nous,
et y suffit bien souvent d'un regard, nous décidions de ne pas attendre
les résultats de l'examen afin que j'entre en scène.
Je m'allongeai donc aux côtés de ce monsieur en
transe négative extrême
(douleur + angoisse = perte du contrôle de soi et de la
situation).
Je commençai à rejoindre mon patient dans sa
transe négative afin de le ramener en conscience critique pour par la
suite embrayer sur une induction. Au bout d'une trentaine de secondes, mon
intuition me disait que cette voie n'était pas la bonne, qu'il fallait
aller beaucoup plus vite. Je décidai donc de changer de méthode
et d'utiliser l'hypnose de rue en restant trés directive. C'est simple,
il fallait impérativement que je trouve le moyen de créer du lien
avec mon patient afin de le basculer trés rapidement en état
dissociatif (transe positive).
Assez séchement, j'ordonnai à Mike de me
regarder dans les yeux trois secondes (contact visuel), de les refermer puis
sur une technique tirée d'une speed transe, il a fallu pas moins de cinq
secondes pour que Mike (visiblement trés réceptif) bascule
instantanément en transe hypnotique profonde.
L'ECG se fit tranquillement dans la foulée.
Un infarctus de type ST+ fut confirmé par notre
médecin, infarctus qui doit être rapidement prit en
charge.
Une fois quelques suggestions analgésiques
passées à Mike, je le fis revenir dans "l'ici et maintenant"
totalement apaisé et anesthésié. Mike a pu être
tranquillement conditionné dans le VSAV en direction de la table de
coronarographie, avec une perfusion de substances médicamenteuses pour
sa pathologie mais... sans aucun anti-douleur.
Pendant le trajet, Mike conversait avec nous, calmement. Un
travail d'équipe où l'infirmier restait les yeux minutieusement
rivés sur le scope et moi minutieusement rivée sur une analyse
comportementale perpétuelle et continue de notre patient tout au long du
trajet, restant prête à faire regagner l'état de transe
profonde à Mike au moindre signe de douleur.
Le transport se passa bien, Mike nous demanda quel incroyable
sort nous lui avions jeté...
Je lui répondis que pendant le trajet j'avais perdu ma
baguette magique... entre les mains de son inconscient....
"Tout ce qu'on m'a enseigné, toutes les sciences
humaines que j'ai étudiées et approfondies, toutes les recherches
enfin que j'ai faites sur le principe et l'essence des choses, ne m'ont servi
qu'à savoir que je ne sais rien." Socrate.
22
L'hypnose lors de Secours Routier
Le Secours Routier (ou Accident de la Voie Publique (AVP))
constitue les interventions les plus meurtrières et spectaculaires mais
aussi les plus traumatisantes d'un point de vue psychologique. Au-delà
de traiter un éventuel syndrôme de stress post-traumatique avec
l'hypnose, nous allons voir comment nous pouvons agir au coeur de
l'intervention sur une victime gravement blessée ou
incarcérée. Lors d'une incarcération, une fois la voiture
accidentée calée, un sapeur-pompier (dit d'"écureuil ) va
aller au contact de la victime afin d'effectuer un maintien-tête.
Positionné ainsi derrière la victime, le sapeur-pompier occupe
une place idéale afin de débuter une transe hypnotique sur la
victime.
Cas rencontré hypothétique / Bilan
circonstanciel 1 : Choc frontal entre deux véhicules légers
(VL), à forte cinétique, 2 impliqués - 1 blessé
léger sorti du véhicule 1 et une victime incarcérée
(véhicule 2).
Déroulement de l'intervention : Voiture
calée, entrée de l'écureuil au sein de la voiture
accidentée, position du secouriste en maintien-tête
derrière la victime.
Ce qui peut être traumatisant pour la victime ce sont les
bruits du découpage (les pinces...), les mouvements des
Sapeurs-Pompiers, selon s'il fait jour ou nuit, les gyrophares, l'ensemble des
stimulis visuels, la douleur, les odeurs, l'espace temps... Donc l'hypnose va
avoir un objectif à double-effet : une diminution des douleurs mais
aussi une diminution de l'impact traumatique ainsi que de l'espace temps. La
dissociation corps/esprit va être privilégiée autant pour
les douleurs que pour l'aspect traumatique. Ici nous allons faire appel
à une forte dissociation. Le corps "sera là", entre les mains des
secouristes et des équipes médicales pendant que l'esprit sera
dans un endroit beaucoup plus apaisant.
Conclusion de l'intervention : une personne indemne est
souvent considérée comme une personne ne présentant pas de
blessures physiques; pourtant l'aspect psychologique et encore plus, l'aspect
psycho-somatique constituent des rôles importants dans
l'intégrité de la personne. L'hypnose prend en compte ces deux
aspects à la fois. Lors de secours routier avec incarcération par
exemple, l'hypnose posséde donc une dimension multi-factorielle.
Apprentissage de l'hypnose chez les Sapeurs-Pompiers du
Bas-Rhin
23
Cas rencontré hypothétique / bilan circontanciel
2 : Enfant agé d'une dizaine d'années présentant un
stress post-traumatique, avec angoisse, questionnement, introversion, peur...
aprés avoir été victime d'un accident de la route en
présence de sa mère au volant. Accident à faible
cinétique, sans blessés. Enfant et mère indemnes sortis du
véhicule.
Déroulement hypothétique de l'intervention :
Prise en charge dans le VSAV d'un enfant agé d'une dizaine
d'années.
Choqué par ce qu'il a vu, entendu et ressenti (VAKOG), le
but de l'hypnotiseur ici est, selon moi, de détourner
complétement, sous hypnose, ce que l'enfant vient de vivre en quelque
chose de beaucoup plus amusant tout en insérant des instants
réels vécu par l'enfant au moment de l'accident. L'accident
vécu par l'enfant va peut être devenir un manège à
sensations, un manège amusant, divertissant... en terme un moment
chaleureux vécu avec sa maman. Le bruit va être le même que
celui des auto-tamponneuses par exemple. On peut même étayer la
chose avec des mouvements où des interactions imaginaires (une
fée qui remet la voiture droite, des rails... etc).
Conclusion de l'intervention : Le but ici n'est pas de
faire revivre une deuxième fois la scène traumatique à
l'enfant afin de la transformer par la suite; le but est bien au contraire de
faire revivre la même scène à l'enfant tout en la
transformant.
Dans les cas de blocages émotionnels, c'est la
chosification que je trouve la plus efficace.
Ps : Encore une fois, les syndrômes de stress
post-traumatique tout comme les blocages émotionnels peuvent survenir
aussi sur les secouristes ou le personnel soignant!
24
b) Au contact de la population : Statistiques et
données scientifiques
Voici quelques données scientifiques ayant
été récoltées au contact d'une population
d'âge, d'origine, de sexe et de culture divers et variés et
complétement aléatoires puisque ces données ont
été récoltées auprés d'une population sur la
plage en plein été du mois d'août.
Ma récolte de données a été faite
sous forme d'un sondage.
Problématique : Que pense la population quant
à une éventuelle prise en charge hypnotique en situation
d'urgence ?
Expérience :
Sondage au sein de la population :
- Connaissez-vous l'hypnose ?
- Quelle(s) image(s) avez-vous de l'hypnose ? quelle(s) forme(s)
d'hypnose connaissez-vous ? (en recentrant ensuite la personne sur l'hypnose
thérapeutique et médicale)
- Si un jour vous subissez un accident (AVP, chutes...) pouvant
nécessiter l'intervention d'un hypnotiseur, accepteriez-vous l'aide de
ce dernier en attendant l'équipe médicale ou en complément
de celle-ci afin de diminer la prise médicamenteuse ?
Résultats : Sur 60 personnes ayant des
métiers sans aucun rapport avec les métiers para-médicaux
et médicaux :
- 50 / 60 personnes sont prêtes à se laisser porter
par une intervention hypnotique.
- 5 / 60 personnes sont en désaccords. - 5 / 60 personnes
ont un avis mitigé.
l'hypnose au sein des services d'urgence et ses différents
avis extérieurs
5%
5%
90%
Avis favorables (%) Avis défavorables (%) Avis
mitigés (%)
25
Analyse et interprétation des résultats de
l'expérience : selon les données recueillies, un fort
pourcentage de la population posséde un avis favorable quant au recours
à l'hypnose pendant sa propre prise en charge. Un moindre pourcentage ne
veulent pas entendre parler d'hypnose ou ont un avis mitigé par crainte
ou méconnaissance du sujet, rapprochant l'hypnose à une forme de
mysticisme ou autres formes religieuses.
Conclusion de l'expérience : Beaucoup de personnes
possédent un avis favorable quant à une éventuelle prise
en charge hypnotique en situation d'urgence pour deux raisons significativement
redondantes : La première touche la panique face à la douleur, la
personne préférant ainsi tout tenter afin d'abaisser le temps de
douleur le plus rapidement possible. La seconde concerne la prise
médicamenteuse, selon beaucoup de personnes, en France les
médicaments se montrent trop présents au sein de notre quotidien,
préférant opter pour la médecine douce quand cela est
possible. Au fil du temps nous pouvons voir que l'hypnose thérapeutique
et médicale prennent des allures favorables dans l'esprit de la
populace. A ma grande surprise, le nom de "Messmer" relié à
l'hypnose de spectacle n'est pas ressorti si souvent que cela, laissant une
place beaucoup plus importante à l'hypnose dans des fins de
soulagement.
Le secours à personne constitue 70% des interventions
Sapeurs-Pompiers, et les 30% restantes alors?
2- L'hypnose face au feu
Le feu fait parti des 4 éléments parmi la Terre,
l'Air et l'Eau. L'élément feu est associé à la
couleur rouge, au sanguin, au sang, aux ennemis, aux guerriers à
l'épreuve du feu, c'est aussi la couleur de la passsion et de la
chaleur. Elément dangereux lorsqu'il n'est pas maîtrisé, il
est le résultat d'une combustion entre 3 éléments, que
nous appelons communément "le triangle du feu".
Afin qu'une combustion soit obtenue, il faut que notre triangle
du feu soit respecté:
Combustible (bois / fioul / butane...)
|
|
Comburant
(oxygène / les peroxydes...)
|
26
Energie d'activation (les frottements...)
27
Les types de feu sont répertoriés en cinq
classes :
- Les feux de matériaux solides (bois, papiers, tissu,
carton...)
- Les feux de liquides ou de solides liquifiables (essence,
pétrole, huiles...)
- Les feux de gaz (méthane, butane, propane...)
- Les feux de métaux (limaille de fer, poudre d'aluminium,
sodium...)
- Les feux d'huiles et graines végétales ou
animales (huiles, graisses alimentaires végétales et
animales sur les appareils de cuisson.)
Suivant la classe de feux, les techniques des Sapeurs-Pompiers
vont différer. Pourtant certains éléments perturbateurs
souvent beaucoup plus internes et propres au soldat vont rester
indifférenciés. Quels sont-ils ? L'hypnose peut-elle avoir un
impact positif sur les soldats du feu ?
Quand l'hypnose vient en aide aux Sapeurs-Pompiers face à
leur plus grand ennemi... le feu...
Rappel:
Le sapeur-pompier est doté d'un Equipement de Protection
d'Individuelle (EPI), étant un dispositif destiné à
être porté par le sapeur-pompier afin de le protéger contre
un ou plusieurs risques menaçants ou susceptibles de menacer son
intégrité physique.
Les EPI sont classés en trois catégories
distinctes:
- Catégorie 1 : Se protéger contre les risques
minimes
- Catégorie 2 : Se protéger contre les risques
secondaires mais non négligeables. - Catégorie 3 : Se
protéger contre les risques pouvant être mortels.
Ce sont les EPI de catégorie 3 que nous allons
détailler afin de mieux aborder la suite. Cette catégorie
regroupe la tenue de feu urbain et d'autres spécialités. Ici,
nous allons parler uniquement des feux urbains, puisque la majeure partie des
problèmes rencontrés et tout le travail qui suit en hypnose sont
identiques dans chaque situation nécessitant une tenue lourde et dans
certains cas un Appareil Respiratoire Isolant (ARI).
Tenue de feu urbain :
- cagoule
- Casque F1
- Veste d'intervention
- gants
- Rangers
- Sur-pantalon
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Le casque F1
Protection essentielle à la sécurité des SP,
il est le casque d'incendie par excellence mais il peut servir dans d'autres
domaines d'intervention. Il protège la totalité de la tête
du SP contre les objets tranchants ou menaçant de tomber, mais aussi
contre les projections de tous genres grâce à l'écran
facial mobile (visière), et posséde un logement de fixation pour
l'ARI.
La veste et le sur-pantalon
Ils doivent répondre à plusieurs
caractéristiques afin de protéger le SP contre:
- La chaleur et les flammes
- Les déchirures
- La pénétration des liquides
- Le risque de déshydratation
- Le risque électrique
- Le risque lié à la visibilité
29
Lorsque les Sapeurs-Pompiers doivent travailler dans une ambiance
toxique, ils ont recours à l'Appareil Respiratoire Isolant (ARI) afin de
garder une atmosphère respirable isolée de l'air extérieur
vicié. 5 dangers des fumées : chaudes, opaques, mobiles,
inflammables et toxiques.
Rappel sur l'ARI:
La bouteille
- Nom du fabriquant
- Pression d'épreuve / Pression de service
- Capacité en litre d'eau ou volume réel
- Matière ou alliage composant la bouteille
- Date de première épreuve
- Numéro de bouteille
- Poids vide de la bouteille sans robinet
- Coloration du corps pour identification du gaz / Nature du
gaz
Le détendeur HP (Haute Pression)
- Il assure le passage de la haute pression de la bouteille
(300b) à une moyenne pression de 6 à 7 bars.
- Présence d'un manomètre et d'un sifflet d'alarme
de fin de charge.
- un flexible haute pression est connecté à ce
détendeur assurant l'"alimentation" du bodyguard qui permet à
l'utilisateur de voir l'état de charge de la bouteille.
- Un tuyau souple moyenne pression relié au
détendeur HP destiné à acceuillir un autre utilisateur en
cas de besoin.
30
La piéce faciale
- Le masque permet une protection totale du porteur en l'isolant
de l'air extérieur vicié.
- Canalise l'air délivré par la soupape à la
demande (respiration "forcée").
- Présence d'un demi-masque afin d'éviter une
accumulation de CO2.
- Pastille microphonique afin d'augmenter les qualités de
communication entre les SP.
- Odorat nul.
- Audition amoindrie.
- vision périphérique diminuée et pouvant
être altérée par la buée.
- Augmentation des tendances claustrophobiques.
Le harnais
- S'adapte à la forme anatomique du porteur en
complétant le bâti. Diverses sangles et ceintures
améliorent aussi le confort du SP.
- Le bâti est allégé avec une grande
résistance aux chocs et aux acides.
- Supporte et répartit le poids de l'appareil.
La soupape à la demande
- Elle abaisse la pression de 7 bars fournie par le
détendeur haute pression à une surpression de 1,5 à 3
millibars au travers du masque (afin de limiter l'entrée de particules
ou de gaz toxiques).
- Elle fonctionne à la demande (son
déverrouillage est obtenu automatiquement dès la première
inspiration).
- Elle est équipée d'un système Bypass ou
bouton anti-panique qui, en appuyant en son centre, permet au SP d'obtenir un
supplément continu d'air.
- Un bouton permettant l'arrêt du débit d'air avec
système anti-arrachement.
La balise sonore
- Sous forme d'un petit boîtier, elle est placée sur
le harnais avec une clef + plaque de contrôle. Si la clef est
retirée du boîtier, le porteur ne peut plus arrêter sa
balise manuellement (signal d'alerte sonore de 95Db si le porteur reste
immobile plus de 40s; signal sonore que nous pouvons aussi déclencher
manuellement).
- signaux de préalerte.
31
L'ARI pése entre 10 et 15 kg sans dépasser 18kg. Si
nous rajoutons le poids de l'EPI complet, nous pouvons rapidement en
déduire que le sapeur-pompier, en plus de son poids brut, se doit de
transporter avec lui un poids non-négligeable.
Perturbations créées par les EPI, l'ARI et
l'environnement :
- Modification du schéma corporel : modification des
capacités de mobilisation du tronc et du cou, augmentation du gabarit du
porteur, et création d'un ballant d'inertie.
- Déficits sensoriels : champ visuel diminué ou
altéré, acuité auditive diminuée, perception des
rayonnements considérablement diminuée, perte de l'odorat.
- La vie de relation : Communication avec l'environnement plus
difficile.
- Résistance respiratoire dûe aux
caractéristiques de la soupape à la demande.
- Le poids de l'appareil.
- Conséquences sur la thermorégulation :
augmentation de la consommation d'air à l'effort + lucidité
perturbée par l'hyperventilation.
- Effet de l'espace mort avec l'enrichissement de l'air
inspiré en gaz carbonique : provoque une hyperventilation et une
augmentation de la consommation d'air du porteur.
- Stress émotif : augmentation de la libération
d'adrénaline et de noradrénaline (réaction au stress)
ayant pour conséquence l'élévation du système
orthosympathique : élévation de la fréquence cardiaque;
consommation d'air accrue, élévation de la température
interne....
Si "mauvais" stress : perte de lucidité, perte de la
maîtrise de soi, augmentation de l'activité des glandes
sudoripares donc perte hydrique importante...
A contrario si "bon stress" : acuité visuelle,
réflexes et lucidité augmentés, diminution de la moyenne
cardiaque, fréquence respiratoire pouvant être
contrôlée, surplus en sudation diminué --> risque de
malaise et d'accident diminués.
Expériences :
Objectif: Mettre à niveau le stress du
sapeur-pompier à un taux de stress idéal afin qu'il soit en
pleine possession de ses capacités et au maximum performant dans les
meilleures conditions possibles en situation d'urgence.
Cas 1 :
Lors de diverses interventions sapeurs-pompiers, garder sa
lucidité est primordial. Une perte de lucidité peut engendrer de
mauvais choix pouvant eux-mêmes amener la mort du SP ainsi que de son
équipier.
Aussi, nous venons de voir les mauvaises réactions
engendrées par un stress trop important pouvant à terme
être tout aussi meurtrières. Il existe en effet un taux de stress
idéal afin d'être en pleine possession de ses moyens et
capacités. Dépasser ce taux, le stress devient un des pires
ennemis pouvant aller jusqu'à paralyser la personne en lui retirant tout
son savoir-faire et son savoir-être. A contrario, nous savons tout aussi
bien qu'un stress à zéro est bien évidemment tout aussi
nuisible.
32
Problèmatique : Comment obtenir un taux de stress
idéal afin que le sapeur-pompier soit au maximum de ses capacités
physiques et mentales en situation d'urgence, particulièrement lors d'un
incendie ?
Hypothèse : En usant de techniques hypnotiques
telles que la focalisation, le dédoublement ainsi que de solides
ancrages.
Expérience hypothétique : Le caisson est un
lieu d'entraînement pour incendie urbain afin que les sapeurs-pompiers
puissent s'entraîner en atmosphère réelle de façon
simulée. C'est un lieu où un incendie est déclenché
volontairement en milieu clos (donc présence d'une température
élevée et d'une atmosphère toxique, vue du feu,
environnement obscure... un maximum de facteurs pour déclencher un
stress), où les sapeurs pompiers vont devoir oeuvrer afin
d'appréhender l'incendie.
En préparation, sans la tenue EPI (pour éviter la
surchauffe avant l'entrée en caisson et de gaspiller l'air de l'ARI)
:
Exemple d'un modèle de transe à la recherche du
stress idéal :
- Entrée en transe
- Approfondissement de la transe
- Mise en place de fusibles
- Focalisation sur la respiration + suggestions d'apaisement sur
respiration jusqu'à un niveau
de stress idéal : Equilibre entre motivation,
énergie, combativité et être calme et concentré.
- Technique par visualisation d'une intervention avec de
trés bons ressentis et une lucidité
idéale et maximale + ancrage sur geste
- Réassociation du sujet
- Sortie de transe
A la suite de la séance d'hypnose, le sapeur-pompier
s'équipe et entre dans le caisson tout en restant focalisé sur sa
respiration et tout en pouvant actionner l'ancrage lorsqu'il le souhaitera.
Cette séance est comme un entraînement à
faire et à refaire afin que le SP puisse de plus en plus facilement
utiliser ces suggestions hypnotiques de façon totalement autonome.
PS : Je n'ai pas pu organiser cette expérience par
manque de disponibilité du caisson et d'autorisations. Donc je n'ai ni
d'observations, ni de vérification d'hypothèse, ni de conclusion.
Ici j'aurais pu utiliser la suggestion de l'armure mais, selon moi, ce genre
d'initiative est trop dangereuse, encourager le SP à ne plus ressentir
les "sonnettes d'alarme" de son propre corps empêcherait le soldat de
prendre les bonnes décisions quant à la préservation de sa
propre intégrité physique.
Cas 2 :
Nous sommes tous uniques, nous avons tous en nous notre propre
vécu, nos propres peurs parfois même
transgénérationnelles. Au delà de la peur il y a les
phobies. Lorsqu'un sujet posséde un "surplus" d'angoisse, l'inconscient
(aimant par-dessus tout le concret) va déplacer ce surplus d'angoisse
sur un objet qui n'a parfois rien à voir avec l'angoisse en question,
cet objet est appelé "objet phobique". L'objet phobique arrange
l'inconscient puisqu'il est plus facile pour le sujet d'éviter un objet
phobique que de vivre chaque jour avec une certaine angoisse, en cela
l'inconscient fait appel à ce mécanisme de défense qu'est
l'évitement.
Comme nous l'avons dit plus haut, la phobie régit au
niveau du cerveau reptilien. L'issue possible afin d'échapper à
une phobie est de "déprogrammer" celle-ci en montrant au cerveau
reptilien que cet objet phobique n'est pas un danger pour
l'intégrité physique du sujet. Pour ce faire, j'utilise cette
technique appelée "mise en conscience par visualisation", assez brutale
mais trés efficace.
Problèmatique : Comment gérer une phobie du
feu chez un individu rêvant de devenir sapeur-pompier ?
Hypothèse : Déprogrammation de la phobie
par "mise en conscience par visualisation". (Dans notre cas, le feu aura
toujours une connotation dangereuse pour le sujet comme nous l'avons tous, non
pas parce que cette technique fonctionne mal face à une phobie du feu
mais simplement parce que nous avons toujours été
éduqués avec cette information que le feu = danger et
heureusement ! Ceci est la force du Surmoi (cf Les Topiques
Freudiennes). Ici le feu sera toujours synonyme de danger mais il n'y aura
plus d'"effets phobiques" de la part du sujet (blocages, paralysie, baisse
significative de la lucidité etc...)
Expérience hypnotique :
- Patient assis confortablement sur une chaise
- Demande de fermer les yeux
- Mise en place de fusibles
- Demande d'imaginer l'objet phobique devant lui plus ou moins
lointain
- Lui demander de mettre de la conscience sur chacun de ses
ressentis (un par un) jusqu'à leur
inhibition.
- jouer avec la distance de l'objet phobique à soi
- Continuer jusqu'à inhibition des ressentis
pathogènes du patient face à sa phobie
- Présenter plusieurs autres situations au sujet avec son
objet phobique à l'intérieur puis
apprécier.
- Retour au calme recommandé avec reconnexion à un
lieu agréable telle qu'une safe-place
pouvant avoir été préalablement mise en
place.
Observation : Sur plusieurs pathologies de ce type,
tous mes patients ont vu leur phobie diminuer significativement jusqu'à
disparaître complétement.
33
Vérification de l'hypothèse :
hypothèse vérifiée.
34
Conclusion : Il est bien sûr important que le feu ne
soit pas une phobie chez le sapeur-pompier mais il est aussi important que le
feu reste naturellement associé à une certaine forme de peur donc
de danger afin que le taux de stress du sapeur-pompier reste à un taux
idéal. Désinhiber une phobie de cette façon, c'est traiter
cette dernière à sa racine.
Cas 3 :
La deuxième plus grande peur de l'être humain,
transmise par nos ancêtres préhistoriques, est de mourir
enterré vivant aprés celle d'être dévoré par
un animal. La claustrophobie (peur des milieux confinés et clos) est une
peur ancestrale surgissant parfois subitement dans un environnement qui s'y
prête. Par là, la claustrophobie ne survient pas forcément
chez un sujet connu comme claustrophobe, la claustrophobie est en chacun de
nous.
Problèmatique : Comment passer au delà d'un
éventuel cas de claustrophobie lors du port de l'ARI par exemple ?
Hypothèse : Mise en place d'une safe-place avec
exercice régulier de reconnexion rapide avec cette dernière.
Expérience :
- Demander au sujet de fermer les yeux
- Demander au sujet de se reconnecter à un lieu spacieux
qu'il aime particulièrement pour son puissant apaisement, cette
sensation de bien-être qu'il dégage mais surtout pour son grand
espace d'air pur. Ce peut être le lieu d'un souvenir ou tout simplement
un lieu totalement imaginé par le sujet.
- Description à l'aide du VAKOG + Fortification de
l'atmosphère apaisante de ce lieu. - Demander au patient d'ouvrir les
yeux une fois la fortification de cet espace terminée.
Observation : Comme le cerveau ne fait pas la
différence entre la réalité et l'imaginaire, un
environnement imaginé peut instantanément procurer les ressentis
physiques et psychologiques rattachés à cet environnement. Par
là, la safe-place est particulièrement efficace. Plus souvent
l'individu va travailler sa safe-place et va s'y projeter, plus celle-ci va
devenir efficace et instantanée.
Vérification de l'hypothèse :
Hypothèse vérifiée.
Conclusion : La mise en place d'une safe-place pour le
sapeur-pompier peut s'avérer trés utile face à un cas de
claustrophobie puisqu'elle plonge instantanément le sujet dans son monde
intérieur aux caractéristiques contraires à celles d'un
milieu clos.
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