2. Analyse de l'enquête et des
pratiques
Afin de pouvoir dresser un panorama objectif de la pratique et
de la perception de l'autopartage dans la Métropole de Montpellier, un
questionnaire a été envoyé aux usagers, ainsi qu'à
ceux ayant fait partie du service mais n'utilisant plus l'autopartage.
L'objectif était de mettre en exergue l'aspect pratique de l'autopartage
en situation réelle, mais aussi la manière dont est perçu
le concept par ceux qui l'utilisent.
A ce titre, plusieurs questions ont été
posées afin de déterminer quels critères étaient
les plus déterminants dans le passage et le maintien d'une telle
pratique en termes de mobilité.
Enfin, il est possible, via cette enquête, de
déterminer un profil type d'utilisateur de l'autopartage dans la
Métropole.
Profil type de l'utilisateur montpelliérain
d'un service d'autopartage
Age moyen
Selon les résultats de l'enquête, il est possible
de déterminer approximativement l'âge des utilisateurs de
l'autopartage à Montpellier.
Graphique 2 -
Répartition des âges des utilisateurs de l'autopartage à
Montpellier
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
En analysant ce graphique, nous observons que l'âge moyen
de l'utilisateur de l'autopartage montpelliérain est de 44,44 ans.
Catégorie socio-professionnelle
Graphique 3 -
Répartition des utilisateurs de l'autopartage selon leurs
catégories socio-professionnelles
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Selon ce graphique, nous pouvons voir que l'utilisateur type
est cadre ou de profession intellectuelle supérieure. Nous observons
très clairement qu'il s'agit principalement d'actifs salariés
(84,7%), les actifs non-salariés (étudiants et demandeurs
d'emploi) et les retraités sont nettement moins utilisateurs du
service.
Les cadres sont surreprésentés comparés
aux autres catégories socio-professionnelles. En effet, 64% des
utilisateurs sont cadres ou de professions intellectuelles supérieures,
tandis qu'à l'échelle métropolitaine, cette
catégorie ne représente que 12,1% des habitants (Insee, RP2015,
01/01/2017).
Lieu de vie dans la Métropole
Afin de simplifier la question, nous avons pris le parti de
diviser la zone en 3 sous zones distinctes. Le centre-ville (1), la
périphérie urbaine de Montpellier (2) et les communes
environnantes (non représentées sur la carte ci-dessous)
Le centre-ville a été déterminé en
fonction de la distance de l'hyper centre. Nous avons pris le parti de
considérer les zones centrales comme étant des zones à 2
kilomètres maximum de la place de la Comédie.
La zone 2, plus excentrée, correspond à
l'agglomération montpelliéraine, centre excepté. Ces zones
plus éloignées du centre-ville sont inégalement
desservies. Certaines bénéficiant d'une ou plusieurs stations de
trams et de bus, d'autres étant plus isolées, nous observons ici
une disparité marquée entre les quartiers.
La zone 3 correspond à toutes les communes autres que
Montpellier. Le service, bien que régional, n'est pas
réservé aux résidents de la Métropole et tout le
monde peut s'inscrire. La plupart des utilisateurs non montpelliérain
habitent aux alentours mais ce n'est pas le cas de tous.
Figure 8 -
Répartition des lieux de vie selon l'éloignement au
centre
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Les résultats suivants ont pu être observés
:
Graphique 4 - Lieu de
résidence des utilisateurs de l'autopartage
montpelliérain
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
La majeure partie des utilisateurs habite le centre-ville,
soit des zones majoritairement piétonnes dans lesquelles le
stationnement est difficile et coûteux. Logiquement, plus on
s'éloigne du centre-ville, plus les utilisateurs se font rares pour
atteindre une minorité dans les communes environnantes. L'autopartage en
boucle n'étant pas une solution idéale pour les communes peu
desservies par les transports et les voitures individuelles sont
privilégiées en tant que mode de transport quotidien.
Autre modes de transport utilisés
Graphique 5 - Autres
modes de transports utilisés
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Tableau 2 - Modes de
transports utilisés en complément de
l'autopartage
Modes de transport
|
Personnes qui l'utilisent
|
% du total
|
Transports en commun
|
92
|
58,23
|
Vélo
|
57
|
36,08
|
Marche (+ de 400 mètres)
|
51
|
32,28
|
VAE
|
12
|
7,59
|
Covoiturage
|
12
|
7,59
|
Véhicule (autre qu'autopartage)
|
5
|
3,16
|
2 roues motorisés
|
4
|
2,53
|
Les participants pouvaient sélectionner plusieurs modes
de transport. En effet, la mobilité alternative nécessite
généralement de combiner plusieurs modes de transports pour se
rendre à destination. Ils pouvaient aussi suggérer d'autres modes
de transports, mais il apparait que leur mobilité est l'objet d'un des
modes ci-dessus.
Il ressort assez clairement, de cette question, que les
utilisateurs d'autopartage utilisent une grande partie des possibilités
de mobilité urbaine, excepté les véhicules
motorisés (hors transport en commun). Outre les transports en commun qui
apparaissent comme très complémentaires, le vélo et la
marche sont aussi privilégiés aux véhicules
motorisés. A noter l'émergence du VAE (vélo à
assistance électrique), qui peut, à l'avenir,
récupérer des parts modales aux autres modes de transports en
élargissant la part de la population susceptible d'utiliser le
vélo pour les trajets urbains.
Raisons du passage à l'autopartage
Graphique 6 - Raison du
passage à l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Selon ce graphique, nous voyons que le critère
écologique est primordial dans le passage à un service
d'autopartage plutôt qu'à l'utilisation d'un véhicule
personnel. Cependant, ce critère est relatif à d'autres facteurs
déterminants. Peu d'utilisateurs en sont venus à l'autopartage
selon des critères purement écologiques.
Au lieu de cela, une situation préalable
(Déménagement, vente d'un précédent véhicule
personnel ou des problèmes de stationnement) a engendré un
processus de réflexion quant à la mobilité urbaine. Ce
facteur déclenchant étant, les utilisateurs ont ensuite pris en
compte le caractère écologique de ce mode de transport afin de
déterminer leur choix final.
Motifs d'utilisation de l'autopartage
Graphique 7 - Motifs
d'utilisation de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Grâce à ce graphique, les raisons d'utilisation
des véhicules en autopartage émergent. Nous voyons ainsi que deux
motifs s'opposent et sont pourtant les plus fréquents. Il s'agit d'un
côté des trajets urbains (34%), qui pourrait donc être
remplacés par d'autres moyens de transport, notamment les transports en
commun. D'un autre côté, nous retrouvons les trajets de longues
distances. Ces trajets-là sont plus difficiles à substituer par
d'autres moyens de transport tout en conservant la flexibilité qu'offre
la possession d'un véhicule à soi (qu'il soit en autopartage ou
personnel).
Il est intéressant de noter que très peu de
monde a recours à l'autopartage par manque de transports en commun. Cela
s'explique par la forte complémentarité entre les modes de
transports. L'autopartage en boucle - contrairement au free floating - ne
s'oppose pas aux transports en commun mais le complète pour des besoins
spécifiques ou des trajets plus exceptionnels.
Portrait type de l'utilisateur dans la
Métropole de Montpellier
En combinant ces données, il est possible de faire
émerger le profil type d'un utilisateur du service d'autopartage dans la
Métropole de Montpellier.
Ainsi, l'utilisateur type est âgé de 44 ans et
demi, est de profession supérieure, cadre ou profession intellectuelle
supérieure. Cela nous permet d'établir une première
corrélation avec le pouvoir d'achat en admettant que l'autopartage est
avant tout prisé par des personnes d'un certain âge faisant partie
de la classe moyenne supérieure.
Ils vivent principalement en milieu très
urbanisé voire dans le coeur de ville et sont ainsi sujet aux
problèmes liés à la gestion d'un véhicule
(stationnement, coût, utilisation).
Ils ne sont pas utilisateurs exclusifs de l'autopartage pour
leurs déplacements mais utilisent largement les transports en commun et
des modes de transport doux (vélo, marche). Leur utilisation de
l'autopartage concerne des trajets urbains et des longues distances. Beaucoup
l'utilisent aussi à titre professionnel.
A ce titre, un dernier graphique est intéressant afin
de se rendre compte des modalités d'usage de l'autopartage à
Montpellier.
Graphique 8 - Moyen de
transport pour se rendre sur son lieu de travail
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
On observe que le duo mobilité douce/transports en
commun représente plus de 89% des déplacements des actifs pour
aller au travail. Ces déplacements sont à différencier des
déplacements professionnels (missions, rendez-vous). Cela met en exergue
l'interdépendance de l'autopartage et des autres moyens de transports.
En effet, l'autopartage en boucle ne constitue pas une solution viable pour se
rendre sur son lieu de travail, les utilisateurs sont donc
généralement des personnes ayant un autre moyen de se rendre
à leur travail sans avoir besoin d'utiliser un véhicule.
Caractère perceptif de l'autopartage
:
Maintenant qu'un profil des utilisateurs émerge, il est
intéressant de s'arrêter sur la perception de l'autopartage en
général. A ce titre, des questions plus ouvertes ont
été posées, afin de comprendre en quoi l'autopartage
constitue un substitut efficace à la voiture personnel et pourquoi ce
modèle a les qualités requises pour s'étendre dans les
années à venir, compte tenu de considérations
économiques, écologiques et pratiques.
Evaluation des critères pratiques de
l'autopartage
Afin de rendre compte de la pratique de l'autopartage vue par
ceux qui l'utilisent, il était nécessaire de se demander quels
sont les points sur lesquels l'autopartage est plus pratique qu'une voiture
personnelle et les points sur lesquels cela est moins pratique. A ce titre, une
question ouverte a été posée aux participants qui ont pu
ici dépeindre leur portrait de l'autopartage, en fonction de leur
expérience personnelle. Sur toutes les raisons exposées, il
ressort que 57% des raisons plaident en faveur de l'autopartage tandis que 43%
vont dans le sens d'une utilisation moins pratique.
Graphique 9 -
Critères pratiques de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Un critère revient plus régulièrement que
les autres, il s'agit de la gestion du véhicule. Outre l'aspect
économique, qui constitue un autre critère, c'est surtout la
liberté de ne plus avoir à planifier les entretiens et
gérer les imprévus liés à la possession d'un
véhicule personnel. La plus-value est qualitative, libérant ainsi
du temps pour d'autres activités en consacrant moins de temps à
organiser son transport. Comme nous l'avons évoqué
précédemment, les utilisateurs ne voient plus le transport comme
n'ayant aucune utilité propre et cherche à mettre à profit
ce temps (Gripsrud et Hjorthol, 2012). Se libérer du temps dans la
gestion de son moyen de transport est un critère déterminant pour
les utilisateurs.
Le deuxième critère déterminant est le
critère économique. Nous verrons dans la sous partie suivante que
c'est aussi un des critères qui rend l'autopartage moins pratique selon
les utilisateurs. Cela témoigne d'un manque de réflexes
concernant cette pratique nouvelle qu'est l'autopartage. En effet, une course
type coûtera plus cher à l'utilisateur que s'il avait pris son
véhicule personnel, cependant, ramené à l'année,
seuls quelques rouleurs paient plus cher en autopartage. Les individus ayant
répondu que l'autopartage était moins coûteux ont donc
ramené le coût d'un véhicule à plus long terme. Cela
permet d'y intégrer les coûts mensuels ou annuels de l'assurance,
des entretiens et des imprévus. A cela s'ajoute, finalement, la
dépréciation du véhicule qui ne sera pas revendu à
son prix de départ.
Le troisième critère, dans l'ordre
hiérarchique, est le stationnement. Nous aurions pu l'associer au
critère suivant de liberté accrue. Cependant, il semblait
important de les dissocier tant certaines personnes n'ont pris en compte que ce
critère là pour passer à l'autopartage. Certains citadins,
vivant dans l'extrême centre, rencontrent des problèmes de
stationnement récurrents. Outre le fait que la Métropole de
Montpellier réduit le stationnement en surface au profit de parkings
souterrains payants, il est nécessaire aussi d'avoir un badge pour
accéder au centre piéton. Il faut ainsi justifier d'une
résidence ou d'un emploi à l'intérieur de l'écusson
(centre piéton). Le coût du stationnement est conséquent,
tandis que ceux n'ayant pas d'abonnement annuel soulèvent le
problème de congestion qui les empêchent de trouver une place
rapidement ou proche de leur domicile.
A cela s'ajoute la liberté que procure ce mode de
transport. Au-delà de la gestion du véhicule, il est possible,
grâce à ce service, de prendre un véhicule adapté au
besoin et changer en fonction. Ainsi, par exemple, un utilitaire peut
être réservé pour des besoins ponctuels
(déménagement) ou alors pour réapprovisionner les stocks
d'un petit commerce ou d'un restaurant. A côté de cela, les
petites citadines sont à disposition lorsque le besoin de
véhicule est strictement lié à un déplacement d'un
point A à un point B. Enfin, nous pouvons inclure dans cette
catégorie les utilisateurs très ponctuels, qui possèdent
ainsi la liberté d'avoir une voiture lorsqu'ils le désirent tout
en n'ayant aucune contrainte la reste du temps, quand ils ne l'utilisent
pas.
Evaluation des critères non-pratiques de
l'autopartage
Graphique 10 - Points
négatifs de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
La principale raison qui bloque les utilisateurs dans leur
pratique de l'autopartage est l'organisation qu'elle nécessite afin de
bénéficier d'une voiture. Effectivement, le besoin de
planification est plus important qu'avec un véhicule personnel, il faut
réserver la voiture, parfois quelques jours à l'avance lorsque la
réservation concerne plusieurs jours. Cela tranche nettement avec la
possession d'un véhicule personnel disponible à
proximité.
C'est d'ailleurs un autre critère important. Le fait
que l'autopartage montpelliérain ne couvre pas encore le territoire de
manière homogène amène certains utilisateurs à le
trouver peu pratique étant donné que le véhicule n'est pas
à proximité de chez eux. Les zones de chalandise de l'autopartage
de la Métropole sont des plus en plus resserrées, d'autant plus
avec l'arrivée d'un nouveau service en free-floating mais ne couvrent
pas encore l'intégralité du territoire montpelliérain.
Le coût de l'autopartage, bien que significativement
plus bas que le critère économique vu dans la partie
précédente, arrive troisième (en excluant les raisons non
justifiées). C'est donc une raison important pour laquelle les
utilisateurs trouvent le service moins pratique. Le manque de données ne
permet pas d'extraire des conclusions objectives de ce résultat,
cependant, il pourrait être intéressant de creuser la question
économiques afin de comprendre le clivage qui sépare ceux qui
trouve le service économique et ceux qui le trouvent cher.
Complément
Tableau 3 - Evaluation
de l'importance de certains critères en fonction des catégories
socio-professionnelles (de 1 à 5, 5 équivalent à un
critère très déterminant)
Récapitulatif
|
|
Ecologique
|
Economique
|
Pratique
|
Etudiants
|
3,64
|
3,93
|
4,5
|
Retraités
|
3,33
|
3,88
|
4,33
|
Cadres
|
3,59
|
3,89
|
4,05
|
Artisans
|
3,33
|
3,83
|
4
|
Employés
|
3,13
|
4
|
4
|
En recherche d'emploi
|
3,5
|
4
|
2,5
|
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Le faible échantillon ne permet pas de dégager
une réelle tendance sur ces données, cependant, nous pouvons
déjà observer des propriétés intéressantes.
En guise de conclusion, nous avons demandés aux participants de noter,
de 1 à 5, l'importance de trois critères déterminants dans
la pratique de l'autopartage. Les critères sélectionnés
sont les côtés pratiques, écologiques et
économiques.
Le tableau ci-dessus permet de dégager des
problématiques primordiales concernant les catégories
socio-professionnelles pour lesquelles l'autopartage constitue une alternative
intéressante à la possession d'un véhicule personnel.
Commençons par les meilleures notations. Il est
intéressant de remarquer que les employés et les demandeurs
d'emploi considèrent l'autopartage comme économique. Cela peut
être dû au fait qu'ils n'utilisent la voiture que ponctuellement,
soit pour se rendre à un entretien, soit pour des loisirs hors travail.
Il y a fort à penser que ces utilisateurs n'utilisent ou n'utiliseront
pas la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail mais à d'autres
occasions.
D'un point de vue pratique et écologique, ce sont les
étudiants qui ont donné les meilleures notes à
l'autopartage. Il est possible d'extraire deux raisons potentielles à
cela. Tout d'abord, les considérations écologiques, bien
qu'existantes depuis de nombreuses décennies, n'ont pris de l'ampleur
que très récemment, à tel point qu'aujourd'hui, elles
représentent un axes majeurs de toutes les décisions politiques
et commerciales. Les étudiants sont donc sensibilisés dès
le plus jeune âge à ces pratiques et ont moins de mal à
reconnaître le caractère écologique de la non possession
d'un véhicule.
Enfin, si le désir de possession des objets du
quotidien était très fort par le passé, les nouvelles
générations sont plus enclines à substituer l'utilisation
à la possession d'un véhicule. Ainsi, ils sont prêts
à mutualiser l'utilisation d'une voiture afin de ne pas supporter la
gestion de cette dernière (Shaheen et al. 2009). Ce mode de
pensée commence à prendre de l'ampleur et c'est une des raisons
pour lesquelles ce sont eux qui voient l'autopartage comme une pratique
facilitante dans leurs besoins en déplacements.
Du côté des aspects négatifs, ce sont les
artisans qui trouvent que l'autopartage n'est pas économique. Cela
s'explique par le fait qu'ils ont des besoins de déplacements
généralement conséquents dans le cadre de leur
activité et que leur utilisation de la voiture est supérieure
à celle des autres classes. Ils font généralement partie
d'une catégorie de personnes pour qui l'autopartage ne trouve son sens
que par revendication écologique, leur kilométrage annuel ne leur
permettant pas de faire des économies sur leurs modes de transports.
Tableau 4 -
Kilométrage annuel moyen parcouru par les véhicules des
ménages en 2008
SOeS, Insee, Inrets, enquêtes nationales transport
1994, 2008
Comme nous pouvons le voir sur ce tableau issu de l'INSEE
(Enquêtes Nationales Transports 1994, 2008), les artisans font partie des
catégories effectuant le plus de kilomètres par an en 2008 et ce
malgré la baisse significative du kilométrage moyen entre 1994 et
2008. Cela explique qu'ils ne considèrent pas l'autopartage comme un
moyen économique de se déplacer. Le 1er rang et le
rang inférieur correspondent au véhicule principal d'une part et
au véhicule secondaire de l'autre.
Ce sont les demandeurs d'emploi qui estiment très
nettement que l'autopartage ne revêt pas un caractère pratique
dans leur situation. Nous pouvons extrapoler que cela est dû à
l'incertitude liée à leur avenir professionnel. En effet, si cela
peut s'avérer pratique pour se rendre à un entretien d'embauche,
ce n'est qu'une solution temporaire ne pouvant devenir quotidienne. Si se
rendre sur le lieu de l'entretien nécessite un véhicule, alors il
faudra l'utiliser quotidiennement en cas d'embauche. Ce n'est donc pas pratique
dans leurs projections d'avenir, même si - comme nous l'avons vu
précédemment - cela est tout de même
considéré comme économique étant donné
qu'ils n'ont pas à supporter le coût d'un véhicule en
permanence.
|