Master Gestion des Territoires et Développement
Local
Parcours POLITER (Politiques territoriales
de développement durable)
Mémoire
Mémoire de recherche - 1ère
année
Charly MUZIOTTI
Tuteur de mémoire : Mathieu Durand
Année 2017-2018
SOMMAIRE
I. Montpellier Métropole, un
territoire favorable à l'autopartage
3
1. Un territoire attractif avec une
urbanisation forte qui oblige à repenser les mobilités de
demain
3
2. L'autopartage dans la Métropole
Montpelliéraine, un aspect significatif des mobilités de demain,
en interaction avec différents aspects du développement
urbain
6
II. De la possession nécessaire d'un
véhicule au développement d'alternatives, la mobilité a
subi de profonds changements en quelques décennies
12
1. La voiture individuelle, un moyen de
déplacement mis en concurrence avec de nombreuses alternatives
12
2. La genèse de l'autopartage et son
essor progressif sur le territoire français
14
III. L'autopartage à Montpellier,
entre offre sur voirie et offre résidentielle, présente des
perspectives encourageantes à l'échelle métropolitaine
20
1. Autopartage à Montpellier, des
débuts balbutiants mais une offre de plus en plus intégrée
dans la Métropole
20
2. Analyse de l'enquête et des
pratiques
24
3. L'autopartage : un
développement privilégié dans l'habitat participatif.
36
Table des figures
Figure 1 - Territoire de la Métropole de Montpellier
7
Figure 2 - Evolution des espaces aménagés dans
l'agglomération de Montpellier
8
Figure 3 - Principaux axes routiers de la Métropole de
Montpellier
9
Figure 4 - Illustration d'une Simca 1000 du service d'autopartage
ProcoTip
17
Figure 5 - Zones de chalandise (rayon de 300 mètres) des
stations MODULAUTO
25
Figure 6 - Feuille de route sur la qualité de l'air,
DREAL, 2018
26
Figure 7 - Répartition des lieux de vie selon
l'éloignement au centre
28
Figure 8 - Carte des projets d'habitats participatifs dans la
région de Montpellier
41
Table des graphiques
Graphique 1 - Evolution du mode de transport principal pour les
déplacements locaux
15
Graphique 2 - Répartition des âges des utilisateurs
de l'autopartage à Montpellier
27
Graphique 3 - Répartition des utilisateurs de
l'autopartage selon leurs catégories socio-professionnelles
27
Graphique 4 - Lieu de résidence des utilisateurs de
l'autopartage montpelliérain
29
Graphique 5 - Autres modes de transports utilisés
30
Graphique 6 - Raison du passage à l'autopartage
31
Graphique 7 - Motifs d'utilisation de l'autopartage
32
Graphique 8 - Moyen de transport pour se rendre sur son lieu de
travail
33
Graphique 9 - Critères pratiques de l'autopartage
34
Graphique 10 - Points négatifs de l'autopartage
36
Table des tableaux
Tableau 1 - Déplacements locaux en semaine selon le mode
de transport principal (en %)
14
Tableau 2 - Modes de transports utilisés en
complément de l'autopartage
30
Tableau 3 - Evaluation de l'importance de certains
critères en fonction des catégories socio-professionnelles (de 1
à 5, 5 équivalent à un critère très
déterminant)
37
Tableau 4 - Kilométrage annuel moyen parcouru par les
véhicules des ménages en 2008
38
Introduction
La mobilité est un aspect primordial des interactions
humaines. Cette mobilité s'exprime au travers de nombreux modes de
transports, souvent combinés, et permet aux usagers d'appréhender
la ville, leur travail et leurs activités. Si la place
prépondérante du véhicule personnel n'est pas contestable,
il existe de nos jours des considérations qui remettent en cause cette
hégémonie.
L'engorgement, le coût, le stationnement et plus que
tout, les considérations écologiques, sont aujourd'hui des
aspects mettant à mal notre modèle de déplacement et nous
obligent, progressivement, à reconsidérer nos habitudes pour les
faire évoluer. Les initiatives sont multiples et émanent de
plusieurs sources, autant individuelles, associatives que publiques.
Si les transports en commun restent la solution alternative la
plus courante, les mobilités douces sont aussi remises à
l'honneur par le réagencement des villes afin de les rendre plus
fonctionnelles, plus polycentriques. Des innovations telles que le vélo
à assistance électrique ou les trottinettes et autres appareils
permettant de se déplacer dans les centres villes ont un
caractère incitatif, surtout sur les personnes hésitantes
à changer leurs habitudes de déplacement.
D'autres solutions prennent progressivement de l'ampleur et
s'installent dans le pack de mobilité alternative des grandes villes.
L'autopartage est une de ses solutions, et elle possède de nombreux
avantages afin de repenser les transports et les adapter au contexte urbain
actuel.
Free-floating, en boucle, en trace directe, il peut prendre
plusieurs formes et répondre à différents besoins en
fonction des objectifs. Si le free-floating est plus de nature à se
substituer aux transports en commun, les autres formes, notamment l'autopartage
en boucle, répondent à une logique globale de
démotorisation, ou du moins de non possession d'un véhicule
personnel. Cela incite à réorganiser la manière dont sont
abordés les transports en reléguant ainsi l'utilisation de la
voiture à la stricte nécessité. Ceci a des
répercussions bénéfiques sur les autres modes en obligeant
les utilisateurs à penser leur mobilité de manière globale
en prenant en compte tous les modes de transport à leur disposition.
L'autopartage présente donc une solution d'avenir
viable, entre la démotorisation totale et la logique de
«l'autosolisme». Cette solution mutualisée intéresse
les pouvoirs publics qui voient en elle un moyen de libérer des espaces
sur voiries et de décongestionner la ville. Elle s'intègre dans
les documents d'urbanisme car sa généralisation est en mesure de
modifier l'aspect de la ville.
Cette relation étroite avec l'urbanisme explique
pourquoi des projets d'habitats s'intéressent à cette solution
pour leurs futurs immeubles. Des promoteurs se rapprochent ainsi des
sociétés d'autopartage afin de proposer cette solution aux futurs
habitants, libérant ainsi des places de stationnement pour les allouer
à d'autres fonctionnalités. Mais il n'y a pas que les promoteurs
qui s'intéressent à cela.
L'habitat participatif, une forme d'habitat mutualisée
dans laquelle les habitants prennent part au processus de construction de leur
habitat, s'intéressent fortement à ces solutions comme compromis
entre voiture personnelle et mobilité douce. Ces deux aspects
alternatifs de la ville présentent des similitudes dans les valeurs
qu'ils véhiculent, à savoir la mutualisation des biens durables,
la ville comme incubateur d'alternatives et l'écologie comme
maître mot de la ville de demain.
Comment la Métropole de Montpellier
prépare-t-elle sa transition vers les mobilités alternatives ?
L'autopartage constitue-t-il une solution viable pour amorcer un changement
durable des pratiques de mobilités ? Dans quelles mesures ce service
s'intègre-t-il dans les projets d'urbanisme et notamment dans l'habitat
?
La première partie s'attardera sur la Métropole
de Montpellier, sa géographie, son urbanisation et ses pratiques de
mobilité. La deuxième partie analysera l'autopartage en tant que
pratique hybride permettant la démotorisation. Enfin, la
troisième partie fera le point sur l'autopartage montpelliérain
et son intégration dans les projets d'habitats participatifs.
I. Montpellier Métropole, un
territoire favorable à l'autopartage
1. Un territoire attractif avec une
urbanisation forte qui oblige à repenser les mobilités de
demain
Les années 1970 ont été marquées
par une restructuration des villes autour de la voiture individuelle.
L'accessibilité à cette dernière augmentant, il a fallu
revoir le modèle urbain pour intégrer cette nouvelle composante
au sein de la ville. Cela s'est traduit par un étalement urbain
progressif menant ainsi à la création de banlieues
résidentielles. Cette spécialisation de la ville en secteurs a
notamment été déterminée par le
développement d'infrastructures lourdes liées à cette
nouvelle mobilité, limitant la place donnée aux logements afin de
coupler le résidentiel avec les routes, parkings et autres
infrastructures lourdes.
L'interdépendance marquée entre
l'urbanisation et l'essor de la voiture personnelle
Contexte (Urbanisation, congestion)
Les dernières décennies ont vu la population
urbaine mondiale augmenter fortement pour devenir progressivement majoritaire
comparée à la population rurale. Dans son rapport «World
Urbanization prospects» publié en 2014, l'ONU affirme que 54%
de la population vit désormais dans les villes. En 1950, ce chiffre
était de 30%, tandis que l'organisation prévoit 66% d'urbains
d'ici à 2050. Ces chiffres sont fortement influencés par les
villes des pays émergents (Inde, Chine, Nigéria), qui sont celles
ayant les perspectives d'urbanisation les plus importantes. Les
mégalopoles des pays occidentaux devraient se stabiliser, voire
diminuer, tandis que les villes moyennes connaîtront une urbanisation
progressive.
Cette urbanisation se vérifie aussi en France, depuis
la révolution industrielle et plus récemment avec l'essor du
secteur tertiaire. De plus, le fort potentiel de consommateurs des villes les
rendent attractives pour les entreprises qui sont plus enclines à
s'installer en milieu urbain. Pour autant cette urbanisation pose de plus en
plus de difficultés liées à la
généralisation d'une mobilité pour l'essentielle
carbonée.
Construction des villes autour de la voiture
En 1971, George Pompidou déclarait : «Il faut
adapter la ville à la voiture»1(*). Ce postulat a longtemps été le fil
conducteur de l'organisation des villes. Les politiques extensives, la
création de banlieues résidentielles, le stationnement
omniprésent ont été des critères
déterminants à l'élaboration de la ville dans les
années 1970. Résultat : Le nombre de voitures individuelles a
fortement augmenté, comme en témoigne la multiplication par 3 du
nombre de voitures entre 1995 et 2005.
Conséquence directe de cette augmentation, les
distances moyennes parcourues quotidiennement se sont allongées et,
paradoxalement, le temps de transport aussi. Les habitants ont opté pour
des résidences éloignées de leur lieu de travail du fait
de la segmentation des fonctions urbaines. Les pratiques sociales ont
été elles aussi organisées au travers de la vitesse et la
fréquence des déplacements(MASSOT, 2004). Cela a contribué
à l'étalement de la sphère de vie, entre les loisirs, le
travail et l'habitat, le rayon d'actions de chaque individu s'est
progressivement élargi.
Si cela s'est avéré fonctionnel par le
passé, nous commençons à prendre la réelle mesure
des dysfonctionnements d'un système axé autour de la voiture.
Une croissance significative qui génère des
effets négatifs
Congestion, hausse des coûts, perte significative de
temps, incertitudes, telles sont les conséquences négatives de
l'augmentation de la part modale de la voiture. Les villes densément
peuplées sont celles dans lesquelles la voiture est la plus
menacée, tandis que la part modale de la voiture reste stable dans les
zones peu denses.
· Nuisances urbaines
La multiplication des pics de pollution dans les grandes
villes est fortement corrélée à l'usage de la voiture. Des
études épidémiologiques aussi nombreuses que
variées ont souligné le lien entre la pollution liée
à la voiture et les problèmes de santé croissants de la
population urbaine. 48 000 décès sont imputables aux particules
fines (LEMOINE, LE FLOC'H, 2016) tandis que le secteur des transports est
responsable de 14% à 17% de ces émissions en 2012 (MINISTERE DE
LA TRANSITION ECOLOGIQUE ET SOLIDAIRE, 2014), soit une part de
décès imputables aux transports qui se situe entre 6720
et 8160 individus par an en France.
Cette pollution est d'autant plus importante que la France
s'est faite une spécialité du diésel, carburant rejetant
une quantité importante de particules fines, plus à mêmes
de pénétrer les alvéoles des poumons (PM10, PM2,5). Ces
particules provenant d'une combustion incomplète sont hautement
cancérigènes.2(*)
Les pollutions sont générées tout au long
de la vie de la voiture. De sa fabrication, au moteur, la climatisation,
l'usure (freins notamment) ainsi que son recyclage.
Enfin, comme le souligne Frédéric Héran
dans les Cahiers Scientifiques du Transport (2011), les nuisances sonores
liées à l'utilisation urbaine de la voiture sont à prendre
en compte. Cette pollution sonore est générée par les
vibrations au-dessous de 50 km/h (en milieu urbain) et par le roulement
au-delà. Cela génère du stress et perturbe le sommeil, ce
qui peut modifier la perception que les habitants ont de leur ville,
contribuant ainsi à des externalités négatives en cascade
(non-respect de la ville, etc.) De plus, le bruit peut dissuader les riverains
d'utiliser des modes de transports alternatifs tels que le vélo ou la
marche.
· Congestion
Les villes sont de plus en plus congestionnés. En
cause, la multiplication des axes routiers et l'explosion du nombre de voitures
individuelles. Le taux de motorisation des ménages est passé de
76,5% en 1990 à 82,9% en 2015 (CCFA, 2018). Notons cependant que ce taux
de motorisation augmente peu depuis les années 2000 et régresse
même entre 2010 et 2015.
L'augmentation du parc automobile français
génère une congestion sur les routes et plus
particulièrement en ville. Montpellier ne fait pas exception et fait
même partie des villes les plus congestionnées de France. Elle se
classe 4ème derrière dans l'ordre, Marseille, Paris et
Bordeaux. (TOMTOM, 2016).
En moyenne, le trajet d'un montpelliérain est
rallongé de 31 minutes par jour (119 heures par an) en 2016 à
cause des bouchons, soit une augmentation de 3% par rapport à 2015.
(TOMTOM, 2016)
Les secteurs les plus embouteillés sont l'avenue de la
Liberté, l'avenue de Toulouse et l'avenue des Moulins. (TOMTOM, 2016)
· Responsabilité dans le changement
climatique
Au-delà d'une pollution locale amplifiée par
l'utilisation des transports individuels et des conséquences
négatives que cela génère, l'automobile participe au
réchauffement climatique global. Outre la dépendance au
pétrole, le secteur des transports est responsable, en 2007, de 23% des
émissions de CO23(*)à l'échelle mondiale. En France, ces
proportions sont de 34% pour le CO2 et de 28% pour les GES.4(*)
Ces externalités négatives contribuent au
réchauffement climatique à long terme en augmentant la part des
GES dans l'atmosphère. A ce titre, les pouvoirs publics incitent
à réduire la part modale de la mobilité carbonée et
plus particulièrement de la mauvaise utilisation de cette
dernière. En effet, nous pouvons remarquer un manque évident
d'efficience (Un voiture individuelle par personne, trajets très courts
et soumis à une congestion importante).
· Coût
La voiture individuelle, bien que pratique dans certaines
circonstances (trajets vers des lieux peu denses, peu équipés en
transports en commun, trajets de nuit)(MASSOT, 2004), reste inutilisée
près de 95% du temps. Cela engendre des coûts incompressibles
considérés comme inutiles tels que l'assurance ou l'entretien du
véhicule. A cela s'ajoute la volatilité du prix du pétrole
qui place le consommateur dans une incertitude permanente quant au coût
futur de son véhicule. Cette aversion au risque (COLLET, 2012) rend
moins attractive la voiture individuelle car il est difficile de faire des
prévisions sur un futur proche. Cela est d'autant plus vrai que la
hausse du prix du carburant n'est plus entièrement compensée par
l'amélioration technologique des performances des moteurs thermiques
(GRIMAL, 2015)
Cela peut être un facteur déterminant dans le
choix d'un report modal vers d'autres modes de transport, même si le
coût réel d'une voiture individuelle reste fortement
sous-évalué par les ménages (AGUILERA, CONTI, LE NECHET,
2017)
· Budget-temps
Nous pouvons aussi ajouter ici le coût en termes de
temps. Le transport a longtemps été associé à des
activités. Il n'a pas d'utilité propre, c'est une demande
dérivée d'autres demandes (BECKER, 1965). Mais on observe
qu'aujourd'hui, le transport est de moins en moins associé à une
perte de temps (GRIPSRUD, HJORTHOL, 2012), il y a même une recherche de
productivité durant le transport (ADOUE, 2016). Nous pouvons ici noter
un schéma lié à l'usage de la voiture. L'augmentation des
performances et des infrastructures ont permis d'allonger les distances et
d'augmenter le rayon de ses activités quotidiennes. Si cela a
fonctionné au début, nous remarquons aujourd'hui que
l'allongement des distances n'est plus compensé par l'augmentation de la
vitesse des véhicules (Politiques publiques, congestion)(GRIMAL, 2015).
Cela se traduit dans les faits par une diminution de nombre de trajets, qui
sont eux-mêmes moins éloignés du domicile.
L'incertitude et l'augmentation des coûts, des facteurs
déclenchants
· Volatilité du prix du pétrole
· Assurance, entretien en constante augmentation
· Sentiment d'incertitude et d'inconfort de la part des
usagers
L'évolution des comportements et la valorisation du
temps
· Avec l'avènement des NTIC, volonté des
usagers de mettre à profit leur temps
· Désir de contrôle du temps passé en
transport, la voiture, notamment à cause de la congestion et de la
difficulté de stationnement, ne permet pas un calcul précis de ce
temps
La perception de la voiture et du désir de
possession en général subissent de profonds
changements
Si l'usage voiture persiste encore, c'est en partie à
cause de la perception que les individus s'en font. La voiture a longtemps
été privilégiée aux transports en commun à
cause d'un manque de fluidité de l'information qui empêchait de
passer à une mobilité multimodale. Tout l'enjeu
pédagogique est d'orienter les usagers vers les bons modes de transport
en fonction de leur situation. Pour cela, il est important de faire prendre
conscience des coûts liés à la possession d'une voiture
(KAUFMANN et al., 2010).
2. L'autopartage dans la Métropole
Montpelliéraine, un aspect significatif des mobilités de demain,
en interaction avec différents aspects du développement
urbain
Une Métropole attractive, obligée d'adapter
ses stratégies au développement à venir
· Problématiques locales
La première volonté de regrouper les communes
autour du noyau central montpelliérain a été à
l'initiative de François Delmas, alors maire de Montpellier, en 1965. 10
communes feront ainsi partie de la création du «Montpellier
District» qui a un objectif clair : mutualiser les compétences
afin de faire face à l'afflux de nouveaux arrivants, autant bien en
période estivale que pour une installation permanente.5(*) Ce regroupement permet de
faciliter la coopération et ainsi mieux coordonner les politiques
d'urbanisation à l'échelle du territoire. Cette
coopération sera ensuite étendue naturellement au
développement économique.
C'est en 1980 que les communes transfèrent une partie
de leurs compétences directement au district. Les premières
compétences transférées concernent les transports en
commun, la Société Montpelliéraine de Transport Urbain
(SMTU) prend la gestion des parcs de stationnement et articule les
réflexions autour de la création de la première ligne de
tramway. Suivront ensuite la création et la gestion des
équipements culturels et sportifs, la gestion des eaux usées et
le traitement des ordures ménagères.
Le 1er août 2001, le «Montpellier
District» devient «Montpellier
Agglomération». 38 communes sont regroupées autour d'un
projet de développement et d'aménagement commun. Malgré
quelques tensions au sein de la communauté d'agglomérations, le
développement se poursuit et devient «Montpellier
Méditerranée Métropole» le 1er janvier 2015. Ce
changement s'effectue dans le but de moderniser l'action publique territoriale
et permettre à Montpellier et les Communes associées d'optimiser
leur rayonnement à l'échelle internationale. De plus, la
création de la Métropole est corrélée à
celles de Toulouse, Lyon, etc. Le but étant de redistribuer plus
équitablement les leviers décisionnels au sein du territoire
national, et ainsi créer de vraies capitales régionales.
Les caractéristiques géographiques du
territoire
La métropole de Montpellier s'étend sur 43900 ha
et regroupe 31 communes pour plus de 452 000 habitants.
Figure 1 - Territoire
de la Métropole de Montpellier
www.montpellier3m.fr
Le territoire montpelliérain est hautement
stratégique. Situé dans le Bas-Languedoc, il est au carrefour de
nombreuses voies de communication, autant bien routières que
ferroviaires.
La forte croissance démographique des 25
dernières années a fait passer la population de 277 590 habitants
en 1982 à 452 000 habitants aujourd'hui. A cela s'ajoute une
urbanisation importante (250 hectares par an, en moyenne) et un
étalement urbain significatif. La densité de population est ainsi
passée de 70 habitants/hectare en 1980 à 40 habitants en 2000.
Figure 2 - Evolution
des espaces aménagés dans l'agglomération de
Montpellier
Figure 3 - Principaux
axes routiers de la Métropole de Montpellier
www.mapanddata.com, 2018
· Problématique
L'autopartage va au-delà du simple fait de remplacer sa
voiture personnelle par une voiture de location courte durée. En effet,
il sera observé, tout au long de ce mémoire, que cette pratique
est fortement intégrée dans différents aspects du milieu
urbain. Si, d'une part, il contribue à moins utiliser de
véhicules pour ses déplacements, de l'autre il permet aussi la
libération d'espace urbain, la baisse des émissions de gaz
à effet de serre et ainsi que la baisse des nuisances liées aux
voitures (congestion, bruit, etc.).
Aujourd'hui, l'autopartage s'intègre dans
différents secteurs. Si son existence première est classique,
c'est à dire un autopartage en stations, accessible à tous les
adhérents, d'autres formes d'autopartage voient progressivement le jour.
Que ce soit à l'initiative de grands promoteurs
immobiliers ou à l'initiative des citoyens (habitats participatifs),
l'autopartage peut répondre à des logiques plus restreintes et
concerner un habitat, un petit groupe d'usagers qui s'organisent afin de
mutualiser les coûts.
Par son intégration dans l'habitat et son ancrage dans
la Métropole, l'autopartage peut-il, sous plusieurs formes, se
généraliser et devenir une pratique courante de
déplacement, au même titre que les transports en commun ?
Méthodologie de recherche
· Méthode de recherche de données
Plusieurs types de documents ont été
utilisés pour l'élaboration de ce mémoire.
Premièrement, les documents officiels (SCoT, PLU, PDU,
documents de la Métropole) ont tous été analysés en
profondeur, car ce sont eux qui donnent la ligne directrice au
développement urbain des années à venir. La
Métropole de Montpellier a récemment renouvelé ces
documents afin de prendre en compte les nouveaux enjeux, climatiques et
démographiques, et permettre d'amorcer aujourd'hui un changement qui
sera visible dans quelques décennies. L'interdépendance des
documents officiels et de plus en plus prononcée et marque un tournant
la façon dont les pouvoirs publics abordent la construction de la ville
de demain.
Par ailleurs, de nombreux travaux universitaires viennent
enrichir ce mémoire. Par leurs travaux de recherche et leurs analyses,
ils permettent de retracer chronologiquement les problématiques
rencontrées tout au long de cette période cruciale des
dernières décennies.
Enfin, des nombreux articles, documents issus de journaux,
viennent agrémenter la réflexion afin de rester au contact de
l'actualité car les évolutions et analyses sont quotidiennes tant
la mobilité est aujourd'hui au centre des préoccupations.
· Questionnaire sur l'autopartage
Dans le cadre de la recherche de données
centrées sur l'autopartage montpelliérain, il m'a
été possible de contacter directement des usagers quotidiens du
service MODULAUTO afin de connaître les raisons de leur passage à
l'autopartage et la perception que ces derniers avaient du service. MODULAUTO
est le service historique d'autopartage en boucle de la Métropole de
Montpellier. En 11 d'existence, la société a peu à peu
étendue sa zone d'influence sur le territoire.
Qui sont-ils ? Les personnes contactées ont
toutes été adhérentes au service MODULAUTO. La majeure
partie l'est encore mais il y a aussi des anciens usagers qui ont quitté
le service pour diverses raisons. Que ce soit pour des raisons professionnelles
ou personnelles, toutes les personnes contactées ont une
expérience plus ou moins poussée de l'autopartage et en
connaissent le fonctionnement.
Raison particulière de les contacter ? Le but de
ce mémoire n'est pas de réaliser une étude prospective
afin de faire connaître l'autopartage mais d'essayer de dégager
une perception du service. A ce titre, il était pertinent de contacter
des personnes ayant connaissance de l'existence de ce genre de service dans la
Métropole. De plus, la vision de l'autopartage peut être
biaisée quand on ne connaît pas précisément le
concept et il n'est pas rare que cela soit confondu avec d'autres
systèmes tels que le covoiturage.
Combien de personnes ont été
contactées ? Un panel d'un peu plus de 1200 personnes ont
été contactées par email. Etant donné la date
d'adhésion de certains anciens membres, il n'est pas possible de
garantir la validité de toutes les adressesemails, de ce fait le panel
peut être légèrement en deçà des 1200
contacts. Sur toutes les personnes contactées, 157 personnes ont
répondu intégralement au questionnaire.
Méthodologie : Un questionnaire a
été transmis à tous les contacts afin de comprendre les
raisons de leur passage à l'autopartage et éventuellement, de
leur retrait du service. Le but était de dégager une perception
de la voiture individuelle comparée à la voiture en autopartage.
Enfin, il s'agissait de comprendre si le passage à l'autopartage
était de nature à modifier les pratiques de ces usagers et
à entraîner une tendance au dévoiturage et au report modal
vers d'autres modes de transports.
· Types de données recherchées
Durant la recherche d'informations, deux types de
données ont été exploitées.
· Données qualitatives
Les données qualitatives concernent les retours
d'expériences, les avis et ressentis des utilisateurs du système.
Ces données ont été collectées au fil des jours
à l'agence MODULAUTO, et via les questions ouvertes du questionnaire.
· Données quantitatives
Les données quantitatives concernent les données
brutes d'utilisation des véhicules d'autopartage. Les données les
plus significatives sont les suivantes :
· Durée moyenne
· Kilométrage moyen
· Fréquence d'utilisation
Ces données, collectées mensuellement, peuvent
permettre de dresser des profils d'utilisations, et plus important encore de
dégager des tendances. Il est intéressant, bien que nous ne nous
attarderons pas dessus dans ce mémoire, de voir la tendance
d'utilisation d'un usager entre son inscription à un service
d'autopartage et le moment où il est capable d'optimiser son
utilisation. On observe généralement, à ce
moment-là, une baisse de l'utilisation correspondant à un report
modal vers d'autres moyens de transport plus écologiques.
· Limites méthodologiques
D'un point de vue méthodologique, il faut garder en
mémoire qu'il y a de nombreuses limites incompressibles. Il ne faut pas
réfuter les résultats pour autant mais garder en tête que
ces limites génèrent une marge d'incertitude autour des
résultats. Il y a deux types de limites méthodologiques.
· Les limites au niveau de la collecte d'informations
L'échantillon sélectionné correspond
à un panel de 1200 personnes, utilisatrices ou anciennes utilisatrices
de MODULAUTO, service d'autopartage montpelliérain. Ainsi, est exclu
d'office toute personne susceptible de connaître le concept d'autopartage
sans jamais avoir passé le pas, il s'agit ici de constater que le panel
concerne des personnes qui, à un moment, ont été
convaincues par le concept.
De plus, le taux de réponses au questionnaire est de
12.5%.
· Les limites relatives à l'analyse de
l'autopartage en général
Ces limites ne se cantonnent pas à la métropole
de Montpellier mais peuvent potentiellement être étendues à
chaque service d'autopartage dans le monde. C'est une pratique jeune, avec
encore peu de services historiques. Il est difficile d'établir des
points de comparaisons compte tenu de cette relative nouveauté. De plus,
la notoriété de l'autopartage est encore limitée, du fait
notamment d'une relative méconnaissance du concept, souvent
assimilé à du covoiturage ou rattaché à de la
location de véhicules classique.
Cette limite est aussi à souligner du point de vue des
pouvoirs publics qui ne peuvent se baser sur des expériences
passées pour construire leurs politiques futures. Cependant, compte tenu
de l'urgence et des échelles de temps à l'oeuvre en termes
d'urbanisme, il est nécessaire d'établir aujourd'hui une ligne
directrice censée guider toutes les politiques à venir.
II. De la possession
nécessaire d'un véhicule au développement d'alternatives,
la mobilité a subi de profonds changements en quelques
décennies
L'urbanisation galopante du territoire métropolitain
(mais aussi national), a obligé les pouvoirs publics et les usagers
à revoir leur modèle de mobilité. Des alternatives se sont
développées ou redéveloppées afin de
répondre aux nouveaux besoins en matière de
déplacements.
1. La voiture individuelle, un moyen de
déplacement mis en concurrence avec de nombreuses alternatives
Le tramway, un moyen de transport oublié, qui
revient sur le devant de la scène
Le Tram est un moyen de transport utilisé depuis 1830
dans les villes. D'abord tiré par des animaux, il passe à
l'électricité au début de XXème
siècle (GONZALEZ, OTON, WOLFF. 2016). Nous observons cependant un
tournant marquant durant la crise de 1929. Le coût de la main d'oeuvre
augmentant, le tramway laisse progressivement sa place à l'automobile et
aux autobus. Ce déclin durera plusieurs décennies et de
nombreuses villes évoquent la possibilité de démonter les
installations à la fin de la deuxième guerre mondiale. Les
années 1980/1990 verront le tramway reprendre du service. La
nécessité d'une mobilité durable, fiable et
économique a provoqué un changement de paradigme.
C'est un bon exemple de transport doux en milieu urbain. Sa
fiabilité permet de planifier efficacement le budget temps. De plus, il
n'est pas corrélé à l'incertitude liée au prix du
pétrole, ce qui permet de proposer un prix relativement constant et
stable. (GRIMAL, 2015). Son utilisation entre aussi dans une logique durable,
au-delà des énergies fossiles. Le tramway favorise nettement
l'interconnexion, permettant ainsi de relier les points historiques de la ville
ainsi que les échangeurs multimodaux (gares ferroviaires, gares
routières, aéroports). Il endosse le rôle d'une gare
intermodale urbaine et sa distribution au sein de la ville permet à de
nombreux résidents de rejoindre ces pôles de manière
efficiente (GONZALEZ, OTON, WOLFF. 2016)
Son installation possède des externalités
positives du point des vues des autres modes alternatifs de transport. Ainsi,
la construction d'un tram s'accompagne d'un élargissement de l'espace
réservé aux piétons et aux vélos, en supprimant
généralement l'accès au trafic routier. (CERASI, 1990)
Le vélo, entre aménagements
d'infrastructures et distance de déplacements
Le vélo, et tous les autres modes alternatifs
légers (trottinette, marche, etc.) sont des moyens de transport doux
pouvant bénéficier aux individus dont le rayon d'actions se situe
intra-muros. Il est généralement adopté dans une
démarche d'amélioration de la qualité intrinsèque
du quotidien, en privilégiant un certain ralentissement couplé
à l'exercice physique. S'il ne représente encore que 3% des
déplacements en France, son utilisation est croissante et
témoigne d'une volonté de réappropriation de l'espace
urbain par les usagers. Sa part modale a augmenté de 10% par an au cours
des 40 dernières années.
La raison principale de l'utilisation du vélo semble
être écologique, ce qui n'est pas le cas pour les transports en
commun (GABORIAU, 1991) tandis que Frédéric Héran estime
lui que l'argument principal est celui «de la santé
publique».
A cela s'ajoute le bas coût lié au transport
à vélo ainsi que la liberté que ce dernier procure en
matière de déplacement urbain. S'il faut accepter de ralentir le
rythme pour se déplacer à vélo, l'incertitude liée
au transport est fortement en deçà de celle de la voiture.
Les pouvoirs publics oeuvrent aussi en faveur du vélo
avec la mise en place de vélos en libre-service dans les grandes villes
françaises. Cette logique peut dynamiser les activités intra
urbaines en favorisant les circuits courts. De plus, la loi sur la transition
énergétique de 2015 introduit l'indemnité
kilométrique vélo (IKV). Sur la base du volontariat, les
entreprises peuvent ainsi rémunérer au kilomètre les
employés qui se rendent à vélo au travail. A cela s'ajoute
la nécessité de proposer aux employés des douches et la
possibilité de stationner son véhicule. Force est de constater
que cette initiative ne porte pas encore ses fruits, seulement 85 entreprises
l'ont mis en place et des négociations existent entre différents
acteurs afin de rendre cette indemnité obligatoire, incitant plus
fortement les employés à effectuer un report modal sur le
vélo.
La marche comme initiative citoyenne
La marche possède une place particulière dans le
détail des différentes mobilités urbaines. En effet, elle
possède la caractéristique de s'associer très
régulièrement à un autre mode de transport, qu'il soit
doux ou pas. Que ce soit pour rejoindre un autre mode de transport ou effectuer
le dernier kilomètre, la marche est très présente
(MAMOGHLI, 2009). Cependant, elle n'est pas comptabilisée en tant que
telle dans le panel des mobilités urbaines.
Le fait est que l'étalement urbain a progressivement eu
raison de la marche comme moyen de transport, la part modale de cette
dernière a, de ce fait, fortement chutée, notamment entre
1982 et 1994 avant de se stabiliser aux alentours de 22.3% des
déplacements en semaine
Tableau 1 -
Déplacements locaux en semaine selon le mode de transport principal (en
%)
Graphique 1 - Evolution
du mode de transport principal pour les déplacements
locaux
SoeS - Insee - Inrets, enquêtes nationales transport 1982,
1994, 2008
(PAPON, 2010). Cela est dû à la pertinence des
transferts en fonction de la distance à parcourir. Concernant la marche,
on estime que 2 kilomètres est la distance maximale que l'on peut
pertinemment parcourir à pied (MASSOT et al., 2004).
Aujourd'hui, la marche renvoie à un mode de transport
écologique et bon pour la santé. A cela s'ajoute le fait que les
pouvoirs publics essaient de reporter les usagers vers des modes doux lorsque
cela est possible. Cela passe principalement par une meilleure
accessibilité et exhaustivité de l'information concernant le
temps de trajet (AGUILERA, RALLET, 2016). Souvent, les à priori
font que les usagers ont tendance à percevoir les modes doux comme des
modes lents, ce qui n'est pas forcément le cas.
Le dévoiturage, une pratique radicale,
motivée par une utilisation optimale des possibilités de
mobilités existantes
Le dévoiturage est une pratique fortement sous-tendue
par des croyances et une remise en question importante du mode de vie actuel.
Bien entendu, il est à associer avec les différents modes de
transports alternatifs existant vers lesquels vont se diriger les usagers une
fois la décision de se séparer de la voiture prise.
Il témoigne d'une réelle volonté de
repenser le rapport à la ville, en réduisant les distances
journalières et en mettant à profit le temps de transport qui
jusque-là n'avait pas d'utilité propre excepté se rendre
à un endroit précis. Ce phénomène permet ainsi de
se débarrasser complètement des inconvénients liés
à la voiture tels que le stationnement, le coût, la pollution et
le stress (DELEUIL, BARBEY, SINTES, 2017) (BOUDON, 1995). La maîtrise du
budget-temps est un facteur très important dans une logique de
dévoiturage. Ainsi nous acceptons que notre temps de transport soit
relativement plus long s'il est aussi plus stable. Cela entraîne une
logique de relocalisation des activités au sein du tissu urbain, les
transports en commun ayant le maximum d'efficacité intra-muros
(VINCENT-GESLIN, 2010).
2. La genèse de l'autopartage et
son essor progressif sur le territoire français
Les premières initiatives, des précurseurs
à la renommée limitée (Zurich, ProcoTip)
Le premier service d'autopartage émergent à
Zurich en 1948. Il s'agit de particuliers n'ayant pas les moyens de soutenir le
coût d'une voiture personnelle, et qui se regroupent sous une
coopérative afin d'acheter des véhicules et d'en partager
l'utilisation ensemble. Sans vocation commerciale, cette coopérative a
perduré jusqu'en 1998 en comptant un nombre d'adhérents
restreint.
C'est au début des années 1970 que la
première initiative est développée en France. Cette
première tentative a été réalisée à
Montpellier de 1971 à 1974 par la coopérative
ProcoTip.
Focus sur la première tentative d'autopartage
à Montpellier, ProcoTip
En 1971, sous l'impulsion du maire de l'époque,
François Delmas, une coopérative d'autopartage a
été testée à Montpellier. ProcoTip avait
un parc automobile composé uniquement de Simca 1000, répartie du
18 stations et utilisables en aller-simple pour les utilisateurs ayant rejoints
la coopérative.
Compte tenu du manque d'accessibilité et de
fiabilité de la technologie RFID à l'époque,
l'accès à la voiture se faisait via une clé
standardisée que l'utilisateur récupérait au moment de
l'inscription au service. Un système de caméra embarquée
notait ensuite le numéro de la clé de l'abonné et relevait
le compteur kilométrique avant le départ. Le paiement au
kilomètre se faisait, lui, par un système de jetons en plastique
que les utilisateurs se procuraient dans les bureaux de tabac. Ces jetons, une
fois insérés, tournaient sur eux-mêmes en s'usant,
jusqu'à ce qu'ils atteignent une taille minimale et stoppent la voiture.
Il fallait alors insérer un nouveau jeton afin de pouvoir repartir (BIAU
Véronique. 1991). Outre des problèmes opérationnels
récurrents dus au manque de jeton, ce qui bloquait la voiture sans
possibilité de redémarrer, la coopérative a fait face
à des problèmes financiers multiples :
· Retard dans le paiement des subventions du
Ministère des Transports
· Le manque de liquidité a obligé la
coopérative à faire des choix financiers à courts termes
en optant notamment pour le crédit-bail pour l'acquisition de ses
véhicules
Figure 4 - Illustration
d'une Simca 1000 du service d'autopartage ProcoTip
INA, 1971
A cela s'ajoute l'apparition de dysfonctionnements au niveau
des véhicules qui ont contribué à ternir l'image de
ProcoTip. Enfin, certains utilisateurs ont profité du vide contractuel
pour conserver les voitures à leur domicile et ainsi se soustraire au
principe de l'autopartage.
En mai 1973, face aux difficultés, la
coopérative ProcoTip dépose le bilan, mettant fin
à la première expérience d'autopartage en France.
Après ce premier essai, il faudra attendre 1998 et la
création de la Caisse Commune (Aujourd'hui Communauto) à Paris,
suivie l'année suivante de Auto'trement (Aujourd'hui Citiz) à
Strasbourg, pour que l'autopartage commence enfin à se
développer. La Rochelle développe la même année un
service d'autopartage de voitures 100% électriques appelé
Liselec. Nous pouvons remarquer que la création de la Caisse
Commune est corrélée avec la première mesure de
circulation alternée à Paris le 1er octobre 1997.
Au début des années 2000, le réseau
France Autopartage (qui deviendra ensuite Citiz) est créé afin de
regrouper différents acteurs nationaux au sein d'une même
structure. En 2005, on assiste à la création de la charte
ADEME-GART « Pour le développement de l'autopartage en
France » suivie l'année suivante par une loi du Sénat
pour la promotion de l'autopartage6(*). Ces deux initiatives institutionnelles vont
accélérer le développement de ces services, en mettant en
exergue les enjeux futurs de la mobilité urbaine et en encadrant les
pratiques d'autopartage par la mise en place d'un label encadré
garantissant la qualité des services.
Bien que les services soient dans une situation relativement
stable, ils restent de nombreux enjeux afin de consolider leur ancrage dans
l'offre actuelle de mobilité. Si nous observons que l'autopartage est en
constante progression, il n'en demeure pas moins que la communication doit
être amplifiée afin de capter les usagers. Il est en effet
nécessaire d'expliquer le service tout en détaillant les
coûts de ce dernier et les coûts de la possession d'une voiture
individuelle. Beaucoup d'usagers n'ont qu'une estimation
sous-évaluée du coût de leur voiture personnelle (AGUILERA,
CONTI, LE NECHET, 2017) tandis que nous observons plusieurs amalgames à
propos de l'offre d'autopartage : Entre l'autopartage en trace directe et en
boucle, entre l'autopartage et le covoiturage. (ADEME, 2016).
Il reste tout un travail de pédagogie à
effectuer auprès des usagers (KAUFMANN et al., 2010) afin qu'ils
puissent faire leur choix sans idées reçus et en ayant la
capacité d'utiliser l'intégralité de l'offre de
mobilité d'une ville, de la voiture aux transports en commun.
Les différents types d'autopartage, leurs
avantages et leurs inconvénients
L'autopartage consiste à mettre en commun une flotte de
véhicules que les usagers inscrits au service peuvent emprunter pour une
courte ou moyenne durée. L'autopartage peut être de particuliers
à particuliers, géré par des entreprises privées,
des services publics ou se constituer en coopératives (le réseau
Citiz en est une).
On peut distinguer trois types de fonctionnements
différents :
· Autopartage en boucle
Ce mode de fonctionnement est le plus répandu en
France. Les voitures appartiennent à des stations précises sur
lesquelles les usagers doivent reposer le véhicule à la fin de la
réservation. Ce système fonctionne via un système de
réservation (de plusieurs mois à quelques minutes à
l'avance).
Avantages
· Faciliter de contrôle des voitures
· Assurance de trouver une voiture à une place
précise
· Place de stationnement assurée
Inconvénients
· Moins de flexibilité
· Obligation de rendre la voiture pour ne plus être
facturé
· Obligation de réserver la voiture pour un
créneau horaire
· Autopartage en trace directe avec station
En trace directe avec station, il est possible de
récupérer un véhicule dans une station et le reposer dans
une autre (si cette dernière est libre). Le principe se rapproche de
celui des vélos en libre-service. Il ne faut ni réserver ni
préciser la durée de location.
Avantages
· Flexibilité pour se rendre d'un point A à
un point B
· Pas besoin de payer le temps de stationnement si la
voiture est reposée sur une station
· Pas besoin de réserver la voiture pour la
prendre
Inconvénients
· Risque de ne pas trouver de voiture là où
on la veut
· Autopartage en trace directe sans station
Ce système, aussi appelé free-floating,
est le plus complexe à mettre en place. Les véhicules peuvent
être déposés dans des zones géographiques
prédéterminées. Les usagers prennent les voitures
«à la volée» si celles-ci sont disponibles et les
déposent dans les zones autorisées, sur des places de
stationnement classiques.
Avantages
· Utilisation selon le besoin réel
· Possibilité de stationner la voiture
facilement
· Pas de réservation, utilisation «à
la volée»
Inconvénients
· Suivi des véhicules plus difficile
· Impossible de prévoir l'emplacement d'un
véhicule
Nous nous attarderons dans ce mémoire sur l'autopartage
en boucle. Ce système est le plus répandu en France. De plus, il
s'intègre mieux dans une offre multimodale combinée avec d'autres
moyens de transports (bus, tram, vélo). En effet, contrairement aux
autres solutions, il permet de mieux planifier son déplacement en
s'assurant de la présence d'un véhicule avant son départ.
Cette réduction de l'incertitude permet d'estimer son temps de trajet
plus justement et d'éviter le stress qui pourrait inciter les usagers
à revenir vers la voiture individuelle.
L'autopartage présente de bonnes perspectives d'avenir.
En effet, il a l'avantage de ne pas bousculer trop brutalement les habitudes
des usagers tout en réduisant significativement le nombre de voitures en
circulation. Il s'agit ici de posséder une voiture en fonction des
besoins, puis de la déposer une fois qu'on ne s'en sert plus.
Il y a des déplacements pour lesquels le
véhicule personnel reste la meilleure des solutions (trajets de nuit,
trajets en zones peu denses et peu desservies, en cas de transport d'objets
lourds et/ou volumineux). Les villes ont été construites autour
de la voiture et cela a eu pour effet de créer une séparation
spatiale entre les différents lieux utiles aux individus (logement,
loisirs, travail), obligeant encore les usagers à privilégier la
voiture pour certains trajets (URRY, 2000, 2007).
L'idée étant de conserver ce moyen de transport
en le mutualisant afin d'en partager les coûts et bénéfices
tout en se débarrassant des inconvénients liés à la
propriété (SHAHEEN et al. 2009). Cela rentre dans une logique de
non possession qu'affectionnent de plus en plus les citadins. Cette offre de
mobilité peut être le fait d'acteurs publics ou privés, et
participe à l'amélioration du bilan environnemental d'une ville
car, en plus de mutualiser un certain nombre de véhicules, elle oriente
les usagers vers d'autres modes de transports lorsque la voiture n'est pas
nécessaire. Nous n'utilisons plus la voiture de manière
systématique mais après une réflexion sur sa réelle
utilité. Cela génère des externalités positives sur
les autres moyens de transports, notamment les transports en commun.
Le principe est simple : Après une inscription
préalable, les usagers bénéficient de la
possibilité d'emprunter une voiture pour une courte durée via un
site internet ou une application. L'avantage étant de pouvoir
réserver la voiture à n'importe quelle heure sans être
tributaire des horaires d'ouverture de l'agence de location. Cela permet de
conserver toute la flexibilité qu'offre la voiture personnelle sans la
posséder.
Cependant, cette offre ne peut être intéressante
pour tous les usagers. Certains usages nécessitent toujours la
possession d'un véhicule personnel (Déplacements lointains et
fréquents). Le but ici n'est pas de gagner du temps, mais d'optimiser
les coûts en les mutualisant (AGUILERA, RALLET, 2016).
De nombreux acteur privés se sont insérés
sur ce marché, proposant des véhicules qui leur appartiennent.
Ces services privés remplissent une fonction d`intérêt
public et sont donc soutenus par les pouvoirs locaux (ASSELINEAU, CROMARIAS,
2010).
Le label Autopartage et les tentatives
d'institutionnalisation du système
Focus sur le label
«Autopartage»
Le label «Autopartage» a émergé dans
la loi Grenelle 27(*).Il a
permis d'asseoir le fondement juridique de cette pratique. La pratique se
définit comme «la mise en commun au profit d'utilisateurs
abonnés d'une flotte de véhicules de transports terrestres
à moteur", les abonnés pouvant "accéder à
un véhicule sans conducteur pour le trajet de leur choix et pour une
durée limitée».
La Loi Grenelle 2 fixe des conditions strictes afin de
prétendre à l'obtention de l'appellation «autopartage»,
il faut pour cela :
· Que le taux d'émission de dioxyde de carbone ne
dépasse pas un seuil prédéfini
· Respecter la dernière norme Euro en vigueur
· Utilisation via un contrat d'abonnement
· Les autorités ont un pouvoir décisionnel
concernant l'implémentation de certaines stations stratégiques
En contrepartie de l'adoption de ces pratiques, les services
bénéficient de tarifs préférentiels sur des
emplacements de stationnement, ainsi que d'un soutien de la Ville en termes de
communication et de promotion. De plus, les services publics qui doivent
intégrer des pratiques écologiques dans leur fonctionnement sont
incités à se tourner vers l'autopartage.
Au-delà du label, il s'agit surtout ici d'encadrer la
pratique afin d'en limiter les effets négatifs, l'orientation que donne
les pouvoirs publics et les coûts supplémentaires qui en
découlent sont ainsi compensés par des avantages accordés
aux entreprises gestionnaires des services d'autopartage.
Cependant, la mise en service de ce label ne s'est jamais
faite, les acteurs de l'autopartage étant diversifiés, un
consensus a du mal à émerger sur la définition exacte
d'une entreprise d'autopartage. Les désaccords se situent surtout entre
des services d'autopartage en peer to peer et les services classiques
qui possèdent leurs véhicules. Pour pallier à cela, des
villes telles que Paris (Autopartage Paris) ou Marseille ont lancé leurs
propres labels.
Cette viabilisation du système a porté ses
fruits rapidement, le nombre d'utilisateurs a bondi de 428% entre 2006 et 2009,
passant de 3500 abonnés à 18 500. Par ailleurs, le nombre de
services d'autopartage a lui aussi fortement augmenté, passant de 2
services dans l'Hexagone en 1999 à 28 services en 2010. Cette croissance
doit être associée à l'amélioration des technologies
de l'information et de la communication ainsi que l'amélioration des
services de transport alternatifs à la voiture. En effet, afin d'inciter
les usagers à se tourner vers ces modes alternatifs, il est primordial
d'assurer une information claire et en temps réel tout en garantissant
la fiabilité de ces moyens de transport. L'autopartage, contrairement
à la voiture personnelle, doit s'inscrire dans une gamme de transports
multimodaux étendue afin de pouvoir être efficace.
III. L'autopartage à Montpellier, entre offre sur
voirie et offre résidentielle, présente des perspectives
encourageantes à l'échelle métropolitaine
Le développement de l'autopartage peut prendre
différentes formes. Sa généralisation en a fait un mode de
transport intéressant pour pallier à l'utilisation de la voiture
individuelle. Aujourd'hui, l'autopartage commence à à être
intégré dans des projets immobiliers, notamment dans l'habitat
participatif, concept qui partage de nombreuses valeurs communes avec les
alternatives écologiques.
1. Autopartage à Montpellier, des
débuts balbutiants mais une offre de plus en plus intégrée
dans la Métropole
Suite à la fin de l'expérience menée par
la coopérative ProcoTip en 1974, il faudra attendre 32 ans pour qu'une
nouvelle initiative d'autopartage voit le jour à Montpellier. En 2006,
la création de MODULAUTO relance l'autopartage dans la capitale
métropolitaine.
Contrairement à ProcoTip, MODULAUTO est une
société privée ayant une nécessité
d'équilibre économique. Nous sommes ici sur une logique
différente de la première expérience
montpelliéraine.
MODULAUTO, société fondée par Olivier de
Broissia en 2006, remet ainsi l'autopartage au goût du jour. D'abord
implantée dans Montpellier, elle va progressivement se diriger vers la
périphérie, avant de s'implanter dans les communes environnantes
de Nîmes, Narbonne et Perpignan.
L'objectif n'est pas de remplacer stricto sensu les voitures
particulières, mais de participer au développement d'un pack de
mobilité alternative afin que les usagers puissent plus aisément
changer leurs habitudes de déplacements. A ce titre, il était
naturel de voir émerger un forfait multimodal rattaché à
l'offre de la TaM (Transports de l'agglomération de Montpellier).
Bien qu'étant une société privée,
MODULAUTO bénéficie de subventions de la part de l'ADEME (Agence
de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) en tant
qu'acteur de la mobilité alternative.
Présentation de MODULAUTO
MODULAUTO est un service privé qui a vu le jour en 2006
à Montpellier. L'entreprise a pris le parti de faire de l'autopartage en
boucle avec retour de la voiture sur sa station de départ. Les
véhicules sont détenus par la société qui les a
soit acheté directement ou acquis via des contrats de leasing. Le but
étant de proposer des voitures récentes (moins de trois ans en
général) afin d'offrir un niveau de confort optimal aux
utilisateurs.
Bref historique
A sa création en 2006, MODULAUTO s'est
concentrée sur le territoire montpelliérain, avec un premier lieu
des stations localisées dans l'hyper centre de Montpellier. Cela
était cohérent dans le sens où le centre était
l'endroit le plus contraignant pour posséder un véhicule
personnel, notamment depuis le développement des lignes de tram et de
bus.
Figure 5 - Carte des premières stations
MODULAUTO
Charly MUZIOTTI, 2018
Une fois cette mise en place effectuée, MODULAUTO a
progressivement élargie son offre à la périphérie,
où un autre besoin émergeait. En effet, certains quartiers
n'étant pas bien desservis par les transports en commun, il était
intéressant de proposer une alternative aux habitants en
intégrant des voitures en autopartage à leurs quartiers. Ainsi,
des quartiers tels que Estanove, Renouvier, les Arceaux (notamment sur l'Avenue
de l'Ecole de l'Agriculture) ne bénéficient pas d'une connexion
directe avec le tram.
Mais MODULAUTO ne se résume pas intégralement
à Montpellier. Progressivement, des stations à Nîmes,
Narbonne et Perpignan viennent enrichir le panel de voitures disponibles et
permettre ainsi aux utilisateurs de moduler transports en commun et
véhicule en autopartage pour leurs déplacements.
Le développement régional n'est d'ailleurs pas
terminé, de nombreuses autres communes sont intéressées
par la mise en place d'un tel service et commencent à intégrer
progressivement l'idée dans leurs nouveaux documents d'urbanismes, comme
par exemple Sète et son futur plan de déplacements urbains
(PDU).
L'implantation sur les nouvelles communes peuvent se passer de
deux façons différentes :
· Soit MODULAUTO démarche directement les communes
afin de leur proposer le service d'autopartage. S'en suit une phase de
discussions dans laquelle est déterminé le nombre de
véhicules et leurs emplacements.
· Soit les communes témoignent d'une réelle
volonté d'intégrer l'autopartage dans leur pack de
mobilité. Dans ce cas elles peuvent l'intégrer dans leurs
documents d'urbanismes (PDU) et organiser des réunions afin de consulter
les habitants et cibler les besoins.
Fonctionnement
Le fonctionnement est commun à des nombreux services
d'autopartage en boucle. L'utilisateur doit au préalable s'inscrire au
service afin de bénéficier d'un compte sur internet et d'une
carte magnétique (RFID) lui permettant d'ouvrir les véhicules
équipés d'un lecteur de carte.
Une fois l'inscription faite, l'utilisateur peut, via son
ordinateur ou une application, réserver la voiture de son choix à
la station qui lui convient. La réservation peut se faire juste avant de
prendre le véhicule, mais elle permet de bloquer le véhicule sur
un créneau afin de permettre aux autres utilisateurs d'un même
véhicule de s'organiser en fonction.
Ce système de réservation et de stations fixes
permet aux adhérents de conserver une constance dans l'utilisation des
véhicules partagés et ainsi retrouver des habitudes qu'ils
pouvaient avoir avec leur véhicule personnel. Si le free-floating permet
plus de flexibilité, il engendre le risque, comme il est possible de
l'observer pour certains services ou pour des moyens de transport tel que le
vélo, de vider certaines stations de leurs véhicules et de
concentrer ainsi l'offre à certains pôles.
Le deuxième avantage est que l'utilisateur est autonome
et dans ses réservations et dans sa prise du véhicule. Il ne
dépend pas des horaires d'ouverture de l'agence et peut ainsi
bénéficier d'un véhicule sans devoir forcément
prévoir de le prendre à l'avance. Cette autonomie permet de
fluidifier l'utilisation des véhicules et permet aussi de retrouver
certains réflexes qui existaient lorsqu'ils avaient un véhicule
à eux, à savoir la flexibilité et une certaine
liberté comparée à une location classique. Cela permet de
faciliter l'acceptation d'un changement de pratiques de mobilité
urbaine.
Intégration dans une offre multimodale de
mobilité urbaine
MODULAUTO et l'autopartage plus généralement, se
doit de faire le lien entre les services de transports en commun existants et
l'utilisation de véhicules partagés. Le but ici n'étant
pas de faire concurrence aux transports en commun mais de limiter le nombre et
l'usage de véhicule sur le territoire.
A ce titre, il est primordial de trouver une cohérence
entre les offres afin de proposer un pack de mobilité clair aux usagers.
Outre le positionnement de stations d'autopartage dans des endroits
stratégiques (Parkings TaM, proches d'arrêts de tram, proches des
grands bassins de population), le service d'autopartage est aussi inclus dans
une offre multimodale comprenant tous les transports alternatifs à la
voiture individuelle (tram, vélo, bus, autopartage). Cette offre
multimodale n'est pour l'instant proposée qu'à Montpellier
même.
Les usagers peuvent ainsi couvrir tous leurs besoins en
déplacement sans multiplier les inscriptions à différents
services. Cette simplicité d'utilisation permet d'attirer les usagers
les plus réticents à changer leurs habitudes en termes de
mobilité.
Couverture du territoire métropolitain
Progressivement, MODULAUTO - alors seule société
d'autopartage de la Métropole - a étendu sa zone d'influence pour
toucher de plus en plus de zones résidentielles. Au début
concentrées sur le centre-ville, les stations s'étalent
aujourd'hui sur toute la ville de Montpellier, comme le montre le schéma
ci-dessous :
Figure 6 - Zones de
chalandise (rayon de 300 mètres) des stations MODULAUTO
Charly MUZIOTTI, 2018
Les cercles bleus représentent un rayon de 300
mètres autour d'une station MODULAUTO. Le centre est très bien
fourni avec des zones de chalandises qui se chevauchent, tandis que la
périphérie est moins concentrée. Cependant, on observe le
travail effectué sur certaines zones comme Castelnau-le-Lez ou au nord
de Montpellier qui témoigne d'une volonté de densifier
l'offre.
Type de clientèle
MODULAUTO compte trois types d'utilisateurs.
· Utilisateurs particuliers
Ils constituent 61.9% des utilisateurs du service. Il s'agit
principalement de personnes se déplaçant majoritairement via les
transports en commun, notamment pour travailler. Ces utilisateurs se divisent
en deux groupes, ceux qui s'abonnent, pour une utilisation
régulière et ceux qui sont inscrits en formule
Liberté (sans abonnement) afin de bénéficier de la
possibilité de réserver quand ils le souhaitent, sans l'utiliser
régulièrement.
· Utilisateurs professionnels
Ce deuxième groupe représente 18.2% des
utilisateurs du service. Ce sont majoritairement des petites entreprises
(restaurants, magasins) qui utilisent la voiture afin de faire des
réassorts de leurs stocks.
· Services publics
La Feuille de route sur la qualité de l'air
(Direction Générale de l'Aménagement, de l'Environnement
et du Logement Occitanie, 2018) instaure de nouvelles directives afin de
préserver la qualité de l'air de la Métropole. En relation
étroite avec le Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA), cette
feuille de route prévoit 18 fiches actions :
Figure 7 - Feuille de
route sur la qualité de l'air, DREAL, 2018
Les fiches actions 1 et 6 incitent les administrations et les
services publics à utiliser d'autres moyens de transport que leurs
véhicules personnels. C'est pourquoi les services publics constituent
des utilisateurs de plus en plus fréquents de l'autopartage.
2. Analyse de l'enquête et des
pratiques
Afin de pouvoir dresser un panorama objectif de la pratique et
de la perception de l'autopartage dans la Métropole de Montpellier, un
questionnaire a été envoyé aux usagers, ainsi qu'à
ceux ayant fait partie du service mais n'utilisant plus l'autopartage.
L'objectif était de mettre en exergue l'aspect pratique de l'autopartage
en situation réelle, mais aussi la manière dont est perçu
le concept par ceux qui l'utilisent.
A ce titre, plusieurs questions ont été
posées afin de déterminer quels critères étaient
les plus déterminants dans le passage et le maintien d'une telle
pratique en termes de mobilité.
Enfin, il est possible, via cette enquête, de
déterminer un profil type d'utilisateur de l'autopartage dans la
Métropole.
Profil type de l'utilisateur montpelliérain
d'un service d'autopartage
Age moyen
Selon les résultats de l'enquête, il est possible
de déterminer approximativement l'âge des utilisateurs de
l'autopartage à Montpellier.
Graphique 2 -
Répartition des âges des utilisateurs de l'autopartage à
Montpellier
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
En analysant ce graphique, nous observons que l'âge moyen
de l'utilisateur de l'autopartage montpelliérain est de 44,44 ans.
Catégorie socio-professionnelle
Graphique 3 -
Répartition des utilisateurs de l'autopartage selon leurs
catégories socio-professionnelles
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Selon ce graphique, nous pouvons voir que l'utilisateur type
est cadre ou de profession intellectuelle supérieure. Nous observons
très clairement qu'il s'agit principalement d'actifs salariés
(84,7%), les actifs non-salariés (étudiants et demandeurs
d'emploi) et les retraités sont nettement moins utilisateurs du
service.
Les cadres sont surreprésentés comparés
aux autres catégories socio-professionnelles. En effet, 64% des
utilisateurs sont cadres ou de professions intellectuelles supérieures,
tandis qu'à l'échelle métropolitaine, cette
catégorie ne représente que 12,1% des habitants (Insee, RP2015,
01/01/2017).
Lieu de vie dans la Métropole
Afin de simplifier la question, nous avons pris le parti de
diviser la zone en 3 sous zones distinctes. Le centre-ville (1), la
périphérie urbaine de Montpellier (2) et les communes
environnantes (non représentées sur la carte ci-dessous)
Le centre-ville a été déterminé en
fonction de la distance de l'hyper centre. Nous avons pris le parti de
considérer les zones centrales comme étant des zones à 2
kilomètres maximum de la place de la Comédie.
La zone 2, plus excentrée, correspond à
l'agglomération montpelliéraine, centre excepté. Ces zones
plus éloignées du centre-ville sont inégalement
desservies. Certaines bénéficiant d'une ou plusieurs stations de
trams et de bus, d'autres étant plus isolées, nous observons ici
une disparité marquée entre les quartiers.
La zone 3 correspond à toutes les communes autres que
Montpellier. Le service, bien que régional, n'est pas
réservé aux résidents de la Métropole et tout le
monde peut s'inscrire. La plupart des utilisateurs non montpelliérain
habitent aux alentours mais ce n'est pas le cas de tous.
Figure 8 -
Répartition des lieux de vie selon l'éloignement au
centre
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Les résultats suivants ont pu être observés
:
Graphique 4 - Lieu de
résidence des utilisateurs de l'autopartage
montpelliérain
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
La majeure partie des utilisateurs habite le centre-ville,
soit des zones majoritairement piétonnes dans lesquelles le
stationnement est difficile et coûteux. Logiquement, plus on
s'éloigne du centre-ville, plus les utilisateurs se font rares pour
atteindre une minorité dans les communes environnantes. L'autopartage en
boucle n'étant pas une solution idéale pour les communes peu
desservies par les transports et les voitures individuelles sont
privilégiées en tant que mode de transport quotidien.
Autre modes de transport utilisés
Graphique 5 - Autres
modes de transports utilisés
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Tableau 2 - Modes de
transports utilisés en complément de
l'autopartage
Modes de transport
|
Personnes qui l'utilisent
|
% du total
|
Transports en commun
|
92
|
58,23
|
Vélo
|
57
|
36,08
|
Marche (+ de 400 mètres)
|
51
|
32,28
|
VAE
|
12
|
7,59
|
Covoiturage
|
12
|
7,59
|
Véhicule (autre qu'autopartage)
|
5
|
3,16
|
2 roues motorisés
|
4
|
2,53
|
Les participants pouvaient sélectionner plusieurs modes
de transport. En effet, la mobilité alternative nécessite
généralement de combiner plusieurs modes de transports pour se
rendre à destination. Ils pouvaient aussi suggérer d'autres modes
de transports, mais il apparait que leur mobilité est l'objet d'un des
modes ci-dessus.
Il ressort assez clairement, de cette question, que les
utilisateurs d'autopartage utilisent une grande partie des possibilités
de mobilité urbaine, excepté les véhicules
motorisés (hors transport en commun). Outre les transports en commun qui
apparaissent comme très complémentaires, le vélo et la
marche sont aussi privilégiés aux véhicules
motorisés. A noter l'émergence du VAE (vélo à
assistance électrique), qui peut, à l'avenir,
récupérer des parts modales aux autres modes de transports en
élargissant la part de la population susceptible d'utiliser le
vélo pour les trajets urbains.
Raisons du passage à l'autopartage
Graphique 6 - Raison du
passage à l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Selon ce graphique, nous voyons que le critère
écologique est primordial dans le passage à un service
d'autopartage plutôt qu'à l'utilisation d'un véhicule
personnel. Cependant, ce critère est relatif à d'autres facteurs
déterminants. Peu d'utilisateurs en sont venus à l'autopartage
selon des critères purement écologiques.
Au lieu de cela, une situation préalable
(Déménagement, vente d'un précédent véhicule
personnel ou des problèmes de stationnement) a engendré un
processus de réflexion quant à la mobilité urbaine. Ce
facteur déclenchant étant, les utilisateurs ont ensuite pris en
compte le caractère écologique de ce mode de transport afin de
déterminer leur choix final.
Motifs d'utilisation de l'autopartage
Graphique 7 - Motifs
d'utilisation de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Grâce à ce graphique, les raisons d'utilisation
des véhicules en autopartage émergent. Nous voyons ainsi que deux
motifs s'opposent et sont pourtant les plus fréquents. Il s'agit d'un
côté des trajets urbains (34%), qui pourrait donc être
remplacés par d'autres moyens de transport, notamment les transports en
commun. D'un autre côté, nous retrouvons les trajets de longues
distances. Ces trajets-là sont plus difficiles à substituer par
d'autres moyens de transport tout en conservant la flexibilité qu'offre
la possession d'un véhicule à soi (qu'il soit en autopartage ou
personnel).
Il est intéressant de noter que très peu de
monde a recours à l'autopartage par manque de transports en commun. Cela
s'explique par la forte complémentarité entre les modes de
transports. L'autopartage en boucle - contrairement au free floating - ne
s'oppose pas aux transports en commun mais le complète pour des besoins
spécifiques ou des trajets plus exceptionnels.
Portrait type de l'utilisateur dans la
Métropole de Montpellier
En combinant ces données, il est possible de faire
émerger le profil type d'un utilisateur du service d'autopartage dans la
Métropole de Montpellier.
Ainsi, l'utilisateur type est âgé de 44 ans et
demi, est de profession supérieure, cadre ou profession intellectuelle
supérieure. Cela nous permet d'établir une première
corrélation avec le pouvoir d'achat en admettant que l'autopartage est
avant tout prisé par des personnes d'un certain âge faisant partie
de la classe moyenne supérieure.
Ils vivent principalement en milieu très
urbanisé voire dans le coeur de ville et sont ainsi sujet aux
problèmes liés à la gestion d'un véhicule
(stationnement, coût, utilisation).
Ils ne sont pas utilisateurs exclusifs de l'autopartage pour
leurs déplacements mais utilisent largement les transports en commun et
des modes de transport doux (vélo, marche). Leur utilisation de
l'autopartage concerne des trajets urbains et des longues distances. Beaucoup
l'utilisent aussi à titre professionnel.
A ce titre, un dernier graphique est intéressant afin
de se rendre compte des modalités d'usage de l'autopartage à
Montpellier.
Graphique 8 - Moyen de
transport pour se rendre sur son lieu de travail
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
On observe que le duo mobilité douce/transports en
commun représente plus de 89% des déplacements des actifs pour
aller au travail. Ces déplacements sont à différencier des
déplacements professionnels (missions, rendez-vous). Cela met en exergue
l'interdépendance de l'autopartage et des autres moyens de transports.
En effet, l'autopartage en boucle ne constitue pas une solution viable pour se
rendre sur son lieu de travail, les utilisateurs sont donc
généralement des personnes ayant un autre moyen de se rendre
à leur travail sans avoir besoin d'utiliser un véhicule.
Caractère perceptif de l'autopartage
:
Maintenant qu'un profil des utilisateurs émerge, il est
intéressant de s'arrêter sur la perception de l'autopartage en
général. A ce titre, des questions plus ouvertes ont
été posées, afin de comprendre en quoi l'autopartage
constitue un substitut efficace à la voiture personnel et pourquoi ce
modèle a les qualités requises pour s'étendre dans les
années à venir, compte tenu de considérations
économiques, écologiques et pratiques.
Evaluation des critères pratiques de
l'autopartage
Afin de rendre compte de la pratique de l'autopartage vue par
ceux qui l'utilisent, il était nécessaire de se demander quels
sont les points sur lesquels l'autopartage est plus pratique qu'une voiture
personnelle et les points sur lesquels cela est moins pratique. A ce titre, une
question ouverte a été posée aux participants qui ont pu
ici dépeindre leur portrait de l'autopartage, en fonction de leur
expérience personnelle. Sur toutes les raisons exposées, il
ressort que 57% des raisons plaident en faveur de l'autopartage tandis que 43%
vont dans le sens d'une utilisation moins pratique.
Graphique 9 -
Critères pratiques de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Un critère revient plus régulièrement que
les autres, il s'agit de la gestion du véhicule. Outre l'aspect
économique, qui constitue un autre critère, c'est surtout la
liberté de ne plus avoir à planifier les entretiens et
gérer les imprévus liés à la possession d'un
véhicule personnel. La plus-value est qualitative, libérant ainsi
du temps pour d'autres activités en consacrant moins de temps à
organiser son transport. Comme nous l'avons évoqué
précédemment, les utilisateurs ne voient plus le transport comme
n'ayant aucune utilité propre et cherche à mettre à profit
ce temps (Gripsrud et Hjorthol, 2012). Se libérer du temps dans la
gestion de son moyen de transport est un critère déterminant pour
les utilisateurs.
Le deuxième critère déterminant est le
critère économique. Nous verrons dans la sous partie suivante que
c'est aussi un des critères qui rend l'autopartage moins pratique selon
les utilisateurs. Cela témoigne d'un manque de réflexes
concernant cette pratique nouvelle qu'est l'autopartage. En effet, une course
type coûtera plus cher à l'utilisateur que s'il avait pris son
véhicule personnel, cependant, ramené à l'année,
seuls quelques rouleurs paient plus cher en autopartage. Les individus ayant
répondu que l'autopartage était moins coûteux ont donc
ramené le coût d'un véhicule à plus long terme. Cela
permet d'y intégrer les coûts mensuels ou annuels de l'assurance,
des entretiens et des imprévus. A cela s'ajoute, finalement, la
dépréciation du véhicule qui ne sera pas revendu à
son prix de départ.
Le troisième critère, dans l'ordre
hiérarchique, est le stationnement. Nous aurions pu l'associer au
critère suivant de liberté accrue. Cependant, il semblait
important de les dissocier tant certaines personnes n'ont pris en compte que ce
critère là pour passer à l'autopartage. Certains citadins,
vivant dans l'extrême centre, rencontrent des problèmes de
stationnement récurrents. Outre le fait que la Métropole de
Montpellier réduit le stationnement en surface au profit de parkings
souterrains payants, il est nécessaire aussi d'avoir un badge pour
accéder au centre piéton. Il faut ainsi justifier d'une
résidence ou d'un emploi à l'intérieur de l'écusson
(centre piéton). Le coût du stationnement est conséquent,
tandis que ceux n'ayant pas d'abonnement annuel soulèvent le
problème de congestion qui les empêchent de trouver une place
rapidement ou proche de leur domicile.
A cela s'ajoute la liberté que procure ce mode de
transport. Au-delà de la gestion du véhicule, il est possible,
grâce à ce service, de prendre un véhicule adapté au
besoin et changer en fonction. Ainsi, par exemple, un utilitaire peut
être réservé pour des besoins ponctuels
(déménagement) ou alors pour réapprovisionner les stocks
d'un petit commerce ou d'un restaurant. A côté de cela, les
petites citadines sont à disposition lorsque le besoin de
véhicule est strictement lié à un déplacement d'un
point A à un point B. Enfin, nous pouvons inclure dans cette
catégorie les utilisateurs très ponctuels, qui possèdent
ainsi la liberté d'avoir une voiture lorsqu'ils le désirent tout
en n'ayant aucune contrainte la reste du temps, quand ils ne l'utilisent
pas.
Evaluation des critères non-pratiques de
l'autopartage
Graphique 10 - Points
négatifs de l'autopartage
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
La principale raison qui bloque les utilisateurs dans leur
pratique de l'autopartage est l'organisation qu'elle nécessite afin de
bénéficier d'une voiture. Effectivement, le besoin de
planification est plus important qu'avec un véhicule personnel, il faut
réserver la voiture, parfois quelques jours à l'avance lorsque la
réservation concerne plusieurs jours. Cela tranche nettement avec la
possession d'un véhicule personnel disponible à
proximité.
C'est d'ailleurs un autre critère important. Le fait
que l'autopartage montpelliérain ne couvre pas encore le territoire de
manière homogène amène certains utilisateurs à le
trouver peu pratique étant donné que le véhicule n'est pas
à proximité de chez eux. Les zones de chalandise de l'autopartage
de la Métropole sont des plus en plus resserrées, d'autant plus
avec l'arrivée d'un nouveau service en free-floating mais ne couvrent
pas encore l'intégralité du territoire montpelliérain.
Le coût de l'autopartage, bien que significativement
plus bas que le critère économique vu dans la partie
précédente, arrive troisième (en excluant les raisons non
justifiées). C'est donc une raison important pour laquelle les
utilisateurs trouvent le service moins pratique. Le manque de données ne
permet pas d'extraire des conclusions objectives de ce résultat,
cependant, il pourrait être intéressant de creuser la question
économiques afin de comprendre le clivage qui sépare ceux qui
trouve le service économique et ceux qui le trouvent cher.
Complément
Tableau 3 - Evaluation
de l'importance de certains critères en fonction des catégories
socio-professionnelles (de 1 à 5, 5 équivalent à un
critère très déterminant)
Récapitulatif
|
|
Ecologique
|
Economique
|
Pratique
|
Etudiants
|
3,64
|
3,93
|
4,5
|
Retraités
|
3,33
|
3,88
|
4,33
|
Cadres
|
3,59
|
3,89
|
4,05
|
Artisans
|
3,33
|
3,83
|
4
|
Employés
|
3,13
|
4
|
4
|
En recherche d'emploi
|
3,5
|
4
|
2,5
|
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
Le faible échantillon ne permet pas de dégager
une réelle tendance sur ces données, cependant, nous pouvons
déjà observer des propriétés intéressantes.
En guise de conclusion, nous avons demandés aux participants de noter,
de 1 à 5, l'importance de trois critères déterminants dans
la pratique de l'autopartage. Les critères sélectionnés
sont les côtés pratiques, écologiques et
économiques.
Le tableau ci-dessus permet de dégager des
problématiques primordiales concernant les catégories
socio-professionnelles pour lesquelles l'autopartage constitue une alternative
intéressante à la possession d'un véhicule personnel.
Commençons par les meilleures notations. Il est
intéressant de remarquer que les employés et les demandeurs
d'emploi considèrent l'autopartage comme économique. Cela peut
être dû au fait qu'ils n'utilisent la voiture que ponctuellement,
soit pour se rendre à un entretien, soit pour des loisirs hors travail.
Il y a fort à penser que ces utilisateurs n'utilisent ou n'utiliseront
pas la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail mais à d'autres
occasions.
D'un point de vue pratique et écologique, ce sont les
étudiants qui ont donné les meilleures notes à
l'autopartage. Il est possible d'extraire deux raisons potentielles à
cela. Tout d'abord, les considérations écologiques, bien
qu'existantes depuis de nombreuses décennies, n'ont pris de l'ampleur
que très récemment, à tel point qu'aujourd'hui, elles
représentent un axes majeurs de toutes les décisions politiques
et commerciales. Les étudiants sont donc sensibilisés dès
le plus jeune âge à ces pratiques et ont moins de mal à
reconnaître le caractère écologique de la non possession
d'un véhicule.
Enfin, si le désir de possession des objets du
quotidien était très fort par le passé, les nouvelles
générations sont plus enclines à substituer l'utilisation
à la possession d'un véhicule. Ainsi, ils sont prêts
à mutualiser l'utilisation d'une voiture afin de ne pas supporter la
gestion de cette dernière (Shaheen et al. 2009). Ce mode de
pensée commence à prendre de l'ampleur et c'est une des raisons
pour lesquelles ce sont eux qui voient l'autopartage comme une pratique
facilitante dans leurs besoins en déplacements.
Du côté des aspects négatifs, ce sont les
artisans qui trouvent que l'autopartage n'est pas économique. Cela
s'explique par le fait qu'ils ont des besoins de déplacements
généralement conséquents dans le cadre de leur
activité et que leur utilisation de la voiture est supérieure
à celle des autres classes. Ils font généralement partie
d'une catégorie de personnes pour qui l'autopartage ne trouve son sens
que par revendication écologique, leur kilométrage annuel ne leur
permettant pas de faire des économies sur leurs modes de transports.
Tableau 4 -
Kilométrage annuel moyen parcouru par les véhicules des
ménages en 2008
SOeS, Insee, Inrets, enquêtes nationales transport
1994, 2008
Comme nous pouvons le voir sur ce tableau issu de l'INSEE
(Enquêtes Nationales Transports 1994, 2008), les artisans font partie des
catégories effectuant le plus de kilomètres par an en 2008 et ce
malgré la baisse significative du kilométrage moyen entre 1994 et
2008. Cela explique qu'ils ne considèrent pas l'autopartage comme un
moyen économique de se déplacer. Le 1er rang et le
rang inférieur correspondent au véhicule principal d'une part et
au véhicule secondaire de l'autre.
Ce sont les demandeurs d'emploi qui estiment très
nettement que l'autopartage ne revêt pas un caractère pratique
dans leur situation. Nous pouvons extrapoler que cela est dû à
l'incertitude liée à leur avenir professionnel. En effet, si cela
peut s'avérer pratique pour se rendre à un entretien d'embauche,
ce n'est qu'une solution temporaire ne pouvant devenir quotidienne. Si se
rendre sur le lieu de l'entretien nécessite un véhicule, alors il
faudra l'utiliser quotidiennement en cas d'embauche. Ce n'est donc pas pratique
dans leurs projections d'avenir, même si - comme nous l'avons vu
précédemment - cela est tout de même
considéré comme économique étant donné
qu'ils n'ont pas à supporter le coût d'un véhicule en
permanence.
3. L'autopartage : un
développement privilégié dans l'habitat participatif.
Présentation de l'habitat participatif
Mai 68 a marqué un tournant dans la naissance de
l'habitat participatif avec l'émergence de plusieurs groupes ayant pour
volonté de construire des habitats groupés. En 1972, entre 300 et
500 expériences d'habitats groupés sont recensées
(LACROIX, 2006). De ces initiatives émergent en 1977 le Mouvement pour
l'Habitat Groupé Autogéré (MHGA)
Ce groupe avait pour rôle de faciliter la mise en
relation des individus ayant émis le souhait de l'habitat groupé,
de les orienter dans leur choix et de les aider sur le plans fonciers,
juridiques, organisationnels et tout autre besoin qui implique d'être en
relation avec les pouvoirs publics. A cela s'ajoute une mission de promotion de
l'habitat groupé. La seule composante absente à cette
époque était la dimension écologique, pas encore mise en
avant dans la mise en place de ces projets. Le mouvement a géré
plus de 100 immeubles dans les années 80, soit aux alentours de 4000
personnes. Les 20 années suivantes sont marquées par un fort
ralentissement de l'habitat groupé avec peu d'initiatives et un attrait
moins marqué des habitants pour cette forme d'accès au
logement.
L'habitat participatif a de nouveau émergé dans
les années 2000 suite aux pressions immobilières et aux
difficultés d'accéder au logement, notamment à la
propriété. Ce phénomène relativement jeune vise
à reprendre le contrôle de son accès au logement en prenant
part aux processus d'élaboration d'un habitat, de sa planification
à sa réalisation (BIAU, BACQUE, 2010).
Habiter, ce n'est pas uniquement occuper un logement, c'est
aussi s'affirmer dans un écosystème. Comme l'explique le
philosophe Heidegger, habiter va au-delà de se loger, habiter, c'est
«être présent au monde et à autrui». Il y a une
dimension relationnelle avec le lieu et les autres habitants et cela constitue
un tout qui peut être géré par une gouvernance
participative (NDIAYE, CARIMENTRAND, GALLARD, 2015).
Ces projets d'habitats participatifs touchent de plus en plus
les collectivités qui voient en eux la possibilité de modeler une
société plus résiliente et renforcer la cohésion et
la mixité sociale (DEVAUX, 2017). Le déficit relationnel entre
riverains est souvent pointé du doigt dans l'urbanisme actuel, cette
pratique est en mesure de changer la donne en permettant une implication plus
forte des citoyens dans leur propre devenir. Les collectivités ont ainsi
trois leviers de promotion de l'habitat participatif :
· Les appels à projets
· L'inscription de l'habitat participatif dans les
projets d'aménagements (ZAC)
· Prise en compte de l'habitat participatif et sa
reconnaissance comme «troisième voie» du logement, les
deux premières étant le logement social et la promotion
privée.
Ce passage de l'expérimentation à
l'institutionnalisation (Denefle, 2012) permet de donner une
crédibilité à l'habitat participatif qui n'est plus vu
comme une voie alternative mais une véritable solution envisageable en
matière de logement. Pour accroître leurs poids et promouvoir
cette nouvelle initiative, les acteurs se réunissent
régulièrement (D'ORAZIO, 2012) depuis 2007 lors de rencontres
nationales qui prendront de plus en plus d'ampleur au fil des années,
jusqu'à aboutir à la création du Réseau National
des Collectivités pour l'Habitat Participatif (RNCHP).
Ce réseau, fort de tous les acteurs nationaux, permet
d'organiser un retour d'expériences et des échanges
d'idées. Il constitue aussi un outil opérationnel ainsi et
surtout qu'une force de lobbying (BRESSON, TUMMERS, 2014). La visibilité
conférée par ce rassemblement a permis la mise en place d'une
concertation avec le Ministère de l'Egalité des Territoires et du
Logement (2012) qui, elle-même, a permis à l'habitat participatif
d'être pris en compte dans la loi ALUR (Accès au Logement et
Urbanisme Rénové) en 2014.
Cependant, il est important de souligner que les acteurs de
l'habitat participatif craignent une professionnalisation du système qui
leur ferait perdre en contrôle sur le projet et sa réalisation
(BRESSON, TUMMERS, 2014). En effet, cette pratique nécessite des
prérequis et des compétences en matière d'habitat de la
part du groupe. De plus, il est nécessaire d'avoir du temps à
consacrer au projet sous peine de ne pas respecter les délais. Cela
entraîne une reproductibilité difficile voire des
difficultés dans le maintien de l'habitat participatif à long
terme (DEVAUX, 2015). Les acteurs professionnels sont d'ailleurs de nouveau
sollicités (après avoir été rejeté) pour
aider à la réalisation et à la promotion de l'habitat
participatif.
L'habitat participatif semble s'imposer comme la
troisième voie d'accès au logement. Son institutionnalisation le
prouve, ce mode d'accès à la propriété est
légitime et de plus en plus sollicité. Cependant, il faudra
composer avec des enjeux de taille. Une demande en hausse, la conduite des
projets relativement longue (excluant les personnes en urgence de logement)
ainsi que des coûts d'entrée dans les projets qui se
révèlent parfois supérieur au marché (DEVAUX,
2015)
Diagnostic de l'habitat participatif de la
Métropole de Montpellier
Si Strasbourg est la première ville française
à avoir fait la promotion de l'habitat participatif, d'autres
métropoles n'ont pas tardé à reconnaître le
caractère utile d'une telle pratique. La loi ALUR a, de plus,
accéléré l'institutionnalisation de ces projets.
Montpellier n'est pas resté en marge de ces
évolutions et on dénombre déjà quelques projets
réalisés tels que MasCobado (Maison Collective Bâtie avec
Douceur), Fabreco ou Les Hérissons.
Figure 9 - Carte des
projets d'habitats participatifs dans la région de
Montpellier
Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de
l'autopartage, août 2018
En 2008, l'association Ecohabitons a vu le jour avec pour but
de promouvoir l'habitat participatif sur la base des principes suivants :
· Ecologie
· Vie sociale
· Construction bioclimatiques
· Pas d'étalement urbain
Les mairies étaient d'accord avec le principe sans pour
autant s'engager clairement dans ce processus, cependant, l'association
bénéficie de subventions de la part du Conseil
Général, de la ville du Montpellier et du député
Christian ASSAF (PS).
En 2013, les associations Ecohabitons et Habiter
c'est Choisir créent «Habitat Participatif en Languedoc
Roussillon», structure qui sera mise en sommeil peu de temps après
faute de moyens économiques et humains.
Le 15 septembre 2015, la coopérative Hab Fab voit le
jour dans le but de favoriser les pratiques liées à l'habitat
participatif tout en soutenant les projets en cours de réalisation.
Fondée par la même personne que l'entreprise Toits de Choix
(Stefan Singer), Hab Fab se donne comme mission de fournir des ressources
éducatives ainsi qu'une assistance logistique, en formant et
accompagnant les personnes intéressées par le modèle.
Véritable innovation nationale, Hab Fab est la
première structure aussi complète pour l'habitat participatif.
Outre le fait que ce modèle puisse être dupliqué dans
d'autres régions, Stefan Singer voit en cette alternative un outil
capable de répondre aux enjeux politiques en matière d'habitat,
il déclarait au quotidien La Tribune en 2015 : «En
France des grandes villes comme Strasbourg, Avignon, Paris, Bordeaux ou Lille
se sont lancées. C'est un choix politique qui n'est pas facile et
demande du temps, mais il permet de mobiliser les citoyens en leur offrant de
devenir acteurs de leur cadre de vie. Ces projet sont aussi les cellules
souches d'un autre vivre-ensemble».
Bien que les initiatives ne soient qu'au début de leur
développement, quelques projets sont déjà
réellement sortis de terre et permettent de crédibiliser la
conduite de nouveaux projets. Montpellier est d'autant plus à même
de promouvoir l'habitat participatif que la croissance démographique
fait partie des plus fortes à l'échelle nationale. De plus, selon
une étude de la SERM, seulement 30% des montpelliérains ont la
possibilité d'accéder à la propriété sur le
territoire.
La Métropole, en analysant le secteur de l'habitat,
tire les conclusions suivantes :
· Des logements neufs trop chers, dont les prix sont
tirés vers le haut par les investisseurs
· Seuls 30% des habitants ont les moyens d'accéder
à la propriété d'un logement neuf
· L'évolution du prix moyen des logements
collectifs neufs a doublée par rapport à l'évolution des
revenus des ménages
Afin de pallier à ce manque de diversité en
matière d'accession à la propriété, la
Métropole envisage les initiatives suivantes :
· Création de 5000 logements par an (publics et
privés)
· Développement d'une gamme de logements dits
«maîtrisés», à hauteur de 1000 logements par
an
· Accroître et promouvoir les nouvelles
façons d'habiter, notamment l'habitat participatif(SERM, Dossier de
presse, février 2018)
La Métropole réserve donc du foncier à des
projets d'habitat participatif, ce fût notamment le cas pour le projet
Clémencité.
Focus sur le projet du passage
Clémenceau
En 2010, la SERM (Société d'Equipement de la
Région Montpelliéraine) fait l'acquisition du lycée Pierre
Mendès France situé sur l'avenue Georges Clemenceau dans le but
de créer 262 logements situés dans le centre-ville. Ces logements
comprendront 50 logements sociaux et 49 logements séniors, 5
résidences d'artistes et 200m2 de commerce. De plus, un
projet d'habitat participatif a été inclus afin de d'assurer la
mixité des offres d'accès à la propriété sur
le site.
En 2011, les anciens bâtiments du lycée ont
été démolis, laissant place nette pour
l'aménagement du «Passage Clemenceau». L'îlot d'habitat
participatif n'arrivera quand 2018 avec le début du projet, pour une
livraison des 21 logements estimée à fin 2019.
Inscrits dans la démarche BDM (Bâtiments Durables
Méditerranéens), ces logements seront conçus de
manière bioclimatique pour être le plus économes en
énergie possibles. De plus, ils s'inscrivent dans une logique de
réappropriation des centres villes relayant ainsi l'usage de la voiture
au second plan, comme le dit Gilles Cusy, architecte du projet :
«Les temps changeant, la voiture perd son
hégémonie, les modes de déplacements doux (piéton
et vélo) sont plébiscités, une autre urbanité peut
désormais être envisagée pour l'aménagement de
quartiers de logements en centre-ville.»
Fiche de presse de la SERM, janvier 2017
Ce projet, situé en plein coeur de Montpellier,
témoigne de la volonté de la Métropole et de la Ville de
promouvoir des nouvelles formes d'habitats et de les faire cohabiter afin de
favoriser la mixité sociale. Philippe Saurel, maire de Montpellier,
déclarait ceci dans la fiche de presse de la SERM :
«Le « Passage Clemenceau
» illustre notre volonté de
développer une offre qualitative de logements au
centre-ville au travers d'une opération mixte, inédite
et originale. Avec ce « village en ville » imaginé par
l'Agence Cusy Maraval c'est le rôle de la rue dans la construction du
lien social qui est réaffirmé»
Ces habitats multimodaux, pratiques et centralisés,
relèguent la voiture à une utilisation secondaire, la ville
étant pourvue d'un réseau de tram efficace pour se
déplacer en centre-ville. Nous verrons, dans la sous-partie suivante, en
quoi l'habitat participatif et l'autopartage sont en relation étroite
dans une logique de repenser la ville.
Cohérence et interrelations des projets d'habitats
participatifs et d'autopartage
Au même titre que les documents d'urbanisme, les projets
participatifs apparaissent de moins en moins dissociables les uns des autres et
obligent à englober les pratiques dans un ensemble idéologique
vertueux.
L'habitat participatif porte des valeurs diverses et notamment
un renforcement du lien social entre les habitants, lien social qui peut faire
défaut dans un habitat classique. Cette volonté de collaborer
pour l'habitat se retrouve aussi dans la consommation. De nombreux projets
d'habitats participatifs ne limitent pas la collaboration à l'immeuble
mais vont plus loin en mutualisant certains biens. La consommation
collaborative peut concerner des biens utilisables et utilisés par tous
tels que les machines à laver ou encore les véhicules.
Au travers de ces actions, c'est un mode de vie durable qui
est mis en avant par la promotion de valeurs écologiques, de valeurs
solidaires et d'incitations à changer les habitudes pour oeuvrer vers
des scénarios bas-carbone.
C'est pour contrer les effets négatifs de
l'urbanisation galopante que ce genre de projets ont vu le jour. Ils visent
à se réapproprier la ville à travers leurs points de vue,
tout en limitant un maximum les désagréments.
C'est à ce titre que l'habitat participatif et
l'autopartage semblent se faire écho. En effet, ces projets mettent en
avant une réduction des impacts des modes de vie sur la planète
tout en promettant la mutualisation des biens de consommation durables. Le
profil des personnes intéressées par l'habitat participatif se
rapproche du militantisme et de la revendication à changer de pratiques.
L'autopartage, bien que remplissant d'autres critères (pratiques,
économiques) s'inscrivent aussi dans une démarche plus large de
démotorisation et de reconnexion avec les espaces urbains. L'idée
étant de ne plus fuir la ville, ni de l'exacerber, mais de la
redécouvrir à travers des mobilités douces.
Réinvestir les centres villes, comme le promeut l'habitat participatif,
a des conséquences non négligeables sur les besoins en
mobilité. Cela peut amener les personnes concernées à se
réapproprier les transports en commun ou la mobilité douce et
reléguer ainsi la voiture au second plan.
Etant donné que la voiture ne constitue plus le moyen
de transport le plus aisé pour eux, du fait de leur situation centrale,
la possession d'un véhicule personnel perd du sens, d'autant plus que la
mutualisation est de mise. L'autopartage devient donc une solution alternative
logique afin de ne pas se priver de ce moyen de transport tout en
évitant d'en subir seul les aspects négatifs. Deux
possibilités s'offrent alors afin de mutualiser l'utilisation d'un ou de
plusieurs véhicules.
Les habitants peuvent décider d'acquérir et de
gérer eux-mêmes leur voiture. Cependant, cela nécessite une
rigueur et une organisation particulière afin de maintenir le
véhicule en état de marche. Sinon, ils peuvent
déléguer la gestion à une société
d'autopartage qui s'occupera de mettre en place un véhicule sur le site
et de gérer son entretien. Cela permet de ne plus s'occuper de cela,
moyennant un tarif préférentiel aux habitants de la
résidence. Selon le nombre de personnes impliquées, la
société d'autopartage peut même décider de
privatiser le véhicule aux seuls habitants.
C'est cette dernière solution qui a été
choisie pour le projet Clémencité. Ainsi, l'entreprise MODULAUTO
mettra, une fois les habitants installés, un véhicule à
leur disposition. Ils bénéficieront d'un tarif
préférentiel sur l'abonnement et utiliseront la voiture comme le
font les utilisateurs classiques sur la métropole, à l'aide d'une
carte magnétique et en ayant pour consigne de remettre le
véhicule dans la résidence.
Les nouvelles compétences des métropoles
qui passent de spectatrices à actrices de leur
développement
· Les Métropoles sont progressivement en mesure
d'instaurer un cadre réglementaire autour de ces pratiques afin de
favoriser leur essor
Le renouvellement des rôles de chacun pour une plus
grande implication de tous les acteurs
· De l'aménagement durable à l'habitat
participatif, le désir d'être acteur du changement
· Mutation des comportements et des aspirations
· L'aménagement durable a vu le jour pour planifier
le bâti d'aujourd'hui pour répondre aux enjeux à venir
· L'habitat participatif témoigne d'une
volonté citoyenne de s'approprier ces processus, de les personnaliser et
de les adapter aux réalités du quotidien
Les pouvoirs publics et l'implication des citoyens dans
les processus d'urbanisation
· Les documents d'urbanisme (tant en matière de
logement qu'en matière de transport) font de plus en plus appel aux
résidents et usagers du territoire
· Par le biais d'expériences passées et
d'initiatives locales, les pouvoirs publics utilisent les retours des citoyens
afin de contextualiser leurs documents d'urbanisme et généraliser
les pratiques existantes
Conclusion
Ce mémoire a mis en évidence l'essor de
l'autopartage en tant que solution efficace pour lutter contre les
dysfonctionnements liés à la prolifération des
véhicules personnels et de l'autosolisme. Congestion, pollution sonore
et environnementale, coûts liés à l'entretien, le
modèle du véhicule personnel est mis à mal en pratique,
mais aussi dans les politiques urbanistes des collectivités.
L'ensemble des usagers n'est pas en mesure de changer
drastiquement leurs manières de se déplacer, pour des raisons
d'habitudes ou géographiques. L'autopartage est une solution qui
s'intègre dans un pack de mobilité pré existant, fait de
transports en commun et de mobilité douce. Il est souvent couplé
à d'autres modes de transports et remet en question la logique du tout
voiture.
Ses utilisateurs ne sont pas forcément des militants
écologistes, mais ce système les incite de manière douce
à englober toutes les opportunités de mobilité qui
s'offrent à eux et ne plus raisonner en termes de déplacements
motorisés.
La Métropole de Montpellier a fait preuve de dynamisme
dans l'évolution des mobilités avec le développement des
lignes de bus, du tram et des mobilités douces (VeloMagg,
piétonisation). L'autopartage, présent depuis 10 ans sur le
territoire, n'a fait que compléter l'offre de mobilité en
permettant de combler les derniers besoins non substituables par des transports
en commun.
Il est aujourd'hui suffisamment intégré pour
être cité et envisagé dans les documents d'urbanisme, en
tant que solution pour lutter contre le réchauffement climatique mais
aussi en tant que moyen de remodeler la ville (Moins d'espaces alloués
à la voiture, plus d'espaces pour d'autres fonctions). Son influence ne
s'arrête pas aux simples déplacements et l'autopartage est
envisagé comme solution de mobilité dans les projets immobiliers
à venir.
L'habitat participatif, partageant des valeurs similaires avec
l'autopartage, n'est pas dissociable de ce dernier et de nombreux projets
sollicitent cette mutualisation afin de se libérer de la possession de
biens durables.
Ce qui autrefois n'était que marginal pourrait devenir
la norme. Dans ce contexte pressurisé, où les enjeux
environnementaux et urbains amènent à repenser les interactions
de la ville pour la rendre plus fonctionnelle, ce genre de projets prennent du
sens et commencent à s'imposer sur le devant de la scène.
De manière utopiste, nous pouvons imaginer la ville de
demain comme une ville polyfonctionnelle dans laquelle les infrastructures
lourdes liées à la voiture sont reléguées en
périphérie, tandis que le centre est pavé de pistes
cyclables et de transports en commun. Une ville dans laquelle le citoyen
devient l'architecte de son logement, l'acteur de sa mobilité, ayant une
réelle influence sur son quartier et son quotidien.
Le chemin est encore long, mais en urbanisme les
échelles de temps obligent à penser aujourd'hui ce que sera
demain. En gommant progressivement les résistances, en effectuant des
transferts de responsabilités et en multipliant les initiatives, la
ville de demain se construit aujourd'hui.
EPILOGUE
Lors de la rédaction de ce mémoire, deux
évènements sont venus enrichir le pack de mobilité de la
Métropole. Pour des raisons de timing, il n'a pas été
possible de les inclure correctement dans ce mémoire, et ne feront
l'objet que d'une mention dans cet épilogue.
Le premier évènement est l'arrivée d'une
deuxième société privée d'autopartage
appelée Totem Mobi. Le deuxième, c'est la volonté de
Montpellier d'instaurer des zones à faibles émissions (ZFE) dans
lesquelles certains véhicules ne pourront plus circuler librement.
L'arrivée de Totem Mobi
Totem Mobi est une entreprise marseillaise créée
en 2014 et déployée uniquement sur Marseille. Le concept est
simple, il s'agit d'autopartage de Renault Twizy 100% électrique que
l'on peut déposer des zones prédéfinies de la ville. Ce
free-floating, couplé à la taille des véhicules, en font
un moyen efficace de se déplacer en milieu urbain.
La société est arrivée sur Montpellier en
juillet 2018 et a progressivement augmenté son parc automobile.
L'objectif étant de proposer 100 véhicules en free-floating
déposables dans des zones vertes et payables au quart d'heure.
Cette solution alternative n'est pas de nature à
remplacer la société montpelliéraine historique MODULAUTO
mais à la compléter. En effet, la taille des véhicules, la
faible autonomie et la présence des zones vertes en ville font que ces
véhicules ne répondent pas aux mêmes besoins de
mobilité et concernent des trajets urbains pour lesquels les
utilisateurs de l'autopartage en boucle utiliseraient d'autres moyens de
transport.
Leur utilisation est complémentaire des autres moyens
de déplacements. Cependant, la facilité pour rejoindre le service
et leur gestion entièrement numérique peut permettre aux
indécis de franchir le pas et se séparer de leurs
véhicules personnels pour chercher des solutions alternatives.
Mise en place de zones à faibles
émissions (ZFE)
Les communes de plus de 100 000 habitants sont invitées
à mettre en place des zones à faibles émissions
interdisant l'accès à certains véhicules parmi les plus
polluants. Montpellier a envoyé une candidature pour devenir la
troisième ville française à mettre en place ces ZFE,
après Paris et Grenoble.
Le 23 août 2018, lors de la visite de la Ministre des
Transports Elisabeth Borne à la nouvelle gare Sud de France, Philippe
Saurel, président de la Métropole, a réaffirmé sa
volonté de restreindre l'accès aux véhicules les plus
polluants, initiative saluée par la Ministre.
Les modalités ne sont pas encore connues, ni les
méthodes de contrôle, cependant, le gouvernement a accueilli
favorablement cette candidature et Montpellier se donne jusqu'à 2020
pour mettre en places les ZFE.
Nous pouvons extrapoler que l'instauration de ces zones
à faibles émissions auront des conséquences sur le
renouvellement du parc automobile montpelliérain. Ainsi, les personnes
concernées par cette restriction devront soit adapter leurs
comportements, soit envisager de se séparer de leur véhicule pour
le remplacer par un nouveau ou par d'autres alternatives, telles que
l'autopartage.
En effet, les véhicules d'autopartage respecteront
cette norme afin de permettre aux utilisateurs de circuler dans les zones
à faibles émissions et inciter les non utilisateurs à
rejoindre le service.
ANNEXES
Ø Annexe 1 : Questionnaire aux utilisateurs
de MODULAUTO
Ø Annexe 2 : Article sur ProcoTip, BIAU,
V., Transports Urbains, juillet-septembre 1991
Ø Annexe 3 : Circulation : Montpellier
veut chasser les véhicules polluants, VOLDOIRE, Y., La Gazette,
n°1576, 30/08/2018 au 05/09/2018
1. Questionnaire aux utilisateurs de MODULAUTO
2. Article sur ProcoTip, BIAU, V., Transports Urbains,
juillet-septembre1991
3. Circulation : Montpellier veut chasser les
véhicules polluants, VOLDOIRE, Y., La Gazette, n°1576, 30/08/2018
au 05/09/2018
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* 6 Proposition de loi
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* 7Décret n°
2012-280 du 28 février 2012 relatif au label « autopartage
»
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