CYCLE DE FORMATION DES INGÉNIEURS EN
TÉLÉCOMMUNICATION
OPTION:
Wireless Networks and Communications (WinCom)
RAPPORT DE PROJET DE FIN D'ÉTUDES
Étude d'une forme d'onde multiporteuses à
faibles variations de puissance
Réalise par:
Abraham Wendyida KABORE
Encadre par: M. Jacques PALICOT ,
Professeur à SUPELEC. M. Mohamed SIALA
, Professeur à SUPCOM Mme. Fatma
ABDELKEFI , Maitre-assistant à SUPCOM
Travail proposé et réalisé en
collaboration avec
Année Universitaire 2011-2012
DÉDICACES
2
A ma famille, pour son soutien indefectible.
i
RÉSUMÉ
L'amplification des signaux à grande dynamique consomme
énormément d'énergie. Aussi une solution possible afin de
profiter d'un rendement maximal de l'amplificateur consiste à amplifier
des signaux à enveloppe constante. Or les signaux actuellement
proposés dans beaucoup de systèmes radio mobile sont des signaux
multiporteuses qui sont très avantageux mais qui par principe ont un
PAPR élevé.
Dans ce stage, nous avons étudié une forme
d'onde multiporteuses (pour profiter de tous les avantages inhérents
à celle-ci) ayant un PAPR faible. Il s'agit ici d'utiliser des
techniques de diminution de PAPR à l'aide de techniques d'ajout de
signal, couplées avec une nouvelle définition du signal
multiporteuses.
Le clipping par exemple, qui permet de diminuer le PAPR a
ainsi été modélisé comme une technique d'ajout de
signal, mais l'ajout du signal de clipping se fait sur certaines porteuses "
libres " qui ne sont pas utilisées pour transmettre les données.
Aussi pour ajouter le signal de clipping d'une façon plus efficace, on a
besoin d'avoir plus d'espace fréquentiel. L'idée ici est
d'utiliser un codage duobinaire sur chacune des sous-porteuses OFDM pour
réduire leur occupation spectrale de moitié. On utilise ainsi le
spectre vacant pour ajouter le signal de clipping de manière orthogonale
au signal de données.
Ensuite vient l'étude des performances de cette
nouvelle forme d'onde en termes de gain en PAPR, de complexité
(processus de réception) et d'ACPR. Cette étude a prouvé
un gain considerable issu de cette nouvelle technique qu'on propose. Elle a
l'avantage d'avoir une compexité réduite soit du point de vue
implémentation qu'au niveau calculatoire.
- ii -
Mots clés:
Éco-radio, modulations multiporteuses, radio intelligente,
PAPR, OFDM, clipping, Tone Reservation, codage duobinaire, codes à
reponse partielle.
iii
ABSTRACT
Power amplification efficiency enhancement is a critical issue
for wireless communication applications. The amplification of signals that have
a high dynamic range consumes a lot of energy. Amplifying signals with a
constant envelope is a possible solution to get a maximum performance of the
amplifier. However, the signals that are currently available in several
systems, are multi-carrier signals which are very attractive but have a high
PAPR in principle.
During this internship, we studied a multi-carrier waveform
(to enjoy all the benefits inherent in it) with a low PAPR. This is about to
use PAPR reduction techniques like "adding signal" methods, coupled with a new
definition of the multicarrier signal.
The clipping for example, has been modeled as an adding signal
technique, but the addition of the clipping signal occurs on certain free
subcarriers that are not used to transmit data. Not all the clipping signal
frequencies are used. The major problem is that the subcarriers on which the
clipping signal can be added are reduced in number. So to add the clipping
signal more efficiently we need to have more frequency space. The key idea here
is to perform the duobinary coding in each of the OFDM subcarriers. The
duobinary coding reduces the spectral occupancy by half. Thus, we can use the
vacant spectrum to add the clipping signal orthogonaly to the data signal. Then
comes the study of the performances of this new waveform in terms of gain in
PAPR, complexity (receiving process) and ACPR. This study confirm the
efficiency of the proposed technique.
Key Words:
Green communication, multi-carrier modulations, cognitive radio,
PAPR, OFDM, clipping, Tone Reservation, Duobinary coding.
- iv -
v
AVANT PROPOS ET
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire expose mes travaux du projet
de fin d'études effectués au sein du laboratoire SCEE (Signal
Communication et Electronique Embarqué) de Supelec rennes,
spécialisé dans le traitement de signal et qui possède une
vaste expérience dans l'étude et la conception des futurs
systèmes de communication basés sur les concepts de radio
Logicielle et de radio Intelligente.
Au terme de ce travail, je tiens à remercier le
professeur Jacques Palicot responsable du laboratoire SCEE, pour
l'opportunité qui m'ai été offerte de pouvoir
réaliser ce stage sous sa direction au sein du laboratoire SCEE, et pour
son encadrement.
J'aimerai remercier aussi tous les professeurs et
post-doctorants membres du laboratoire qui m'ont aidé au cours des
différentes phases de ce travail, en répondant à mes
questions et en m'aiguillant dans mon étude.
Je remercie mes encadreurs de Tunis, madame Fatma Abdelkefi
(maitre assistant à SUP'COM) et monsieur Mohamed Siala (professeur
à SUP'COM) pour leurs suggestions et directives avant et pendant le
stage.
Enfin merci à toute l'équipe SCEE , surtout les
doctorants et stagiares qui m'ont supporté pendant ces mois de stage.
vi
TABLE DES MATIÈRES
Liste des ABRÉVIATIONS xi
Introduction Générale 1
1 Problématique du PAPR 3
1.1 Reduire la consommation énergétique des TIC.
4
1.1.1 Contribution des réseaux sans fil à la
consommation énergétique
des TIC. 4
1.1.2 Amplificateur de puissance. 6
1.2 Modulations multiporteuses 9
1.2.1 Radio intelligente 10
1.2.2 OFDM: Orthogonal Frequency Division Multiplexing 12
1.3 PAPR des signaux multiporteuses de type OFDM 15
1.3.1 Distribution du PAPR des signaux OFDM 16
1.4 Solutions possibles au problème du PAPR 18
1.4.1 Formes d'onde à PAPR très faible: GMSK
18
1.4.2 Techniques de réduction du PAPR 18
1.4.3 Recul d'entrée et de sortie de l'amplificateur
19
1.4.4 Les méthodes qui portent sur l'amplificateur 19
2 Nouvelle forme d'onde 21
2.1 Techniques de réduction du PAPR 21
2.1.1 Techniques d'ajout de signal 22
2.1.2 Tone Reservation 25
2.1.3 Tone Reservation et clipping 26
2.2 Dimunition du spectre réalisée par le codage
duobinaire 28
- vii -
2.2.1 Codes à réponse partielle: le duobinaire
28
2.3 La nouvelle forme d'onde 31
2.3.1 Réduction de spectre pour l'OFDM avec du duobinaire
sous
chaque sous-porteuse 35
3 Performances de la Nouvelle forme d'onde 38
3.1 Performances de la nouvelle forme d'onde 38
3.1.1 Taux d'erreur binaire 40
3.1.2 Performances en termes de réduction du PAPR 41
3.1.3 Dimunition de l'ACPR 50
3.1.4 Variation de la puissance moyenne 51
3.2 Implémentation et processus de réception
52
3.2.1 Complexité 52
Conclusion Générale et perspectives
56
Annexe: Décodage du signal réçu
58
viii
LISTE DES FIGURES
1.1 Répartition de la consommation d'énergie
dans les réseaux sans fil . . . 5
1.2 Répartition de la consommation d'énergie
par composants pour les sta-
tions de base. 6
1.3 Bilan de puissance de l'amplificateur. 7 1.4
Caractéristique d'un amplificateur de puissance intégrant
rendement et
non linéarités 8 1.5 Evolution de
la dynamique des signaux radio mobile aufil des générations.
9
1.6 Modulateur OFDM numérique. 14
1.7 Démodulateur OFDM numérique. 14
1.8 Caractéristique d'un amplificateur de puissance
intégrant rendement et
non linéarités 19
2.1 Distorsions engendrées par le clipping:
remontées des composantes out
of band. 24
2.2 Différentes manières d'éffectuer le
clipping 25
2.3 Schéma du principe de la Tone Reservation.
26
2.4 Clipping au seuil Lclip 27
2.5 Génération des symboles duobinaires.
29
2.6 Modulateur OFDM classique. 32
2.7 Modulateur OFDM Duobinaire 33
2.8 DSP binaire et Duobinaire pour N=64 sous-porteuses.
34
2.9 DSP binaire et Duobinaire pour N= 64 sous-porteuses zoom
35
2.10 Evolution temporelle du signal sur une seule
sous-porteuse 36
3.1 Mapping des sous-porteuses à l'entrée de
l'IFFT 39
3.2 Gain de spectre dans chaque sous-porteuse 40
- ix -
3.3 Sous-porteuses additionnelles pour le signal de
réduction du PAPR . . . 41 3.4 Calcul du gain en
réduction du PAPR à une valeur particulière de la
CCDF 42 3.5 Distribution du PAPR
théorique et simulé dans le cas d'une constella-
tion BPSK 43 3.6 Distribution du PAPR
théorique et simulé pour l'OFDM continu dans
le cas d'une constellation BPSK 44
3.7 Effet du suréchantillonnage sur le PAPR
45
3.8 Le codage duobinaire n'augmente pas le PAPR 46
3.9 Etalement temporel des symboles OFDM 47
3.10 PAPR pour un clipping à 10 dB 48
3.11 PAPR pour un clipping à 2 dB 49
3.12 Gain de PAPR de la nouvelle forme pour plusieurs taux de
clipping. . 50
3.13 Variation du rapport Py Px en fonction du niveau de
clipping. 52
3.14 Système équivalent à la nouvelle
forme d'onde à la réception 53
3.15 Génération du signal d'ajout 54
3.16 Nouvelle forme d'onde avec un seuil de clipping à
3dB et 5 itérations. 55
3.17 Suite de symboles OFDM duobinaire 58
X
LISTE DES TABLEAUX
2.1 Exemple de codage duobinaire 30
3.1 Paramètres de simulation 39
xi
- xii -
LISTE DES ABRÉVIATIONS
4G Fourth Generation
3GPP 3rd Generation Partnership Project
ACPR Adjacent Channel Power Ratio
ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line
BBAG Bruit Blanc Additif Gaussien
BTS Base Transceiver Station
BPSK Binary Phase Shift Keying
CCDF Complementary Cumulative Distrution
Function
DAB Digital Audio Broadcasting
DVB Digital Video Broadcasting
EVM Error Vector Magnitude
FDM Frequency Division Mulitplexing
FFT Fast Fourier Transform
GMSK Gaussian Minimum Shift Keying
GSM Global System for Mobile
communications
LTE Long Term Evolution
ICI Inter Carrier Interference
IEEE Institute of Electrical and Electronics
Engineers
IES Interference Entre Symboles
ISI Inter-Symbol Interference
IFFT Inverse Fast Fourier Transform
IB In Band
OFDM Orthogonal Frequency Division
Multiplexing
OOB Out Of Band
PAPR Peak to Average Power Ratio
SDR Software Define Radio
TEB Taux d'Erreur Binaire
TIC Technologies de l'Information et de la
Communication
WiFi Wireless Fidely
WIMAX Worldwide Interoperability for
Microwave Access
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les infrastructures de communication sans fil, tels que ceux
gérés par les opérateurs les réseaux mobiles, sont
un contributeur majeur à la consommation d'énergie sans cesse
croissante de l'industrie des TIC. Malheureusement cette augmentation de la
consommation d'énergie a un coût. Un coût écologique
quand l'on sait que l'industrie des TIC est responsable d'environ 2% de la
production totale de carbone et qu'environ 12% de cette production provient des
réseaux radio mobile (on prévoit une augmentation d'un facteur de
trois de la contribution des réseaux radio mobile aux émissions
de carbone en 2020) [2]. Il y'a aussi et surtout un coût financier, vue
la grande consommation d'énergie (environ 3% de l'énergie
mondiale [1]) et le prix de cette énergie. Ces deux facteurs
économiques et écologiques justifient aujourd'hui toutes les
approches visant à réduire la consommation d'énergie dans
les télécoms : on parle de plus en plus de "Green
Communications", de communications plus écologiques, plus
économes dans l'utilisation de l'énergie.
La majeure partie de la consommation d'un émetteur se
situe au niveau de l'amplifi-cateur de puissance, il est donc important de le
faire fonctionner avec le plus grand rendement possible. Malheureusement, pour
un rendement élevé, l'amplificateur de puissance doit fonctionner
dans une zone dite non-linéaire. Dans cette zone, le signal subit les
non-linéarités de l'amplificateur, sources de distorsions
(inter-modulation, remontée spectrale, etc). Ces effets sont d'autant
plus gênants que les signaux à amplifier sont à fort PAPR,
le PAPR étant une métrique qui mésure la dynamique d'un
signal (sa fluctuation d'enveloppe). La modulation OFDM qui a été
adoptée par plusieurs standards radio mobile à cause de ses
multiples avantages (robustesse du signal vis-à-vis des canaux
multitrajets avec évanouissements, encombrement spectral optimal), a la
propriété d'avoir un PAPR élevé. Cette grande
dynamique du signal OFDM le rend incompatible avec un fonctionnement optimal de
l'amplificateur.
Ce projet de fin d'études intervient en
continuité d'une série de travaux visant
- 2 -
INTRODUCTION GÉNÉRALE
non pas à améliorer le rendement des
amplificateurs, mais à agir sur les signaux "amplifiés" (les
signaux OFDM), de sorte à pouvoir utiliser les amplificateurs dans leur
zone de rendement maximal. Dans ce projet, on se propose de dimunier fortement
la dynamique des signaux OFDM en combinant de façon intelligente
plusieurs techniques de réduction du PAPR (le clipping, la tone
reservation) et en utilisant le codage duobinaire. L'idée
générale est de pouvoir diminuer le PAPR des signaux OFDM en
ajoutant un signal de réduction du PAPR sur les porteuses "libres" (non
utilisées pour transmettre les données). Comme la minimisation du
PAPR augmente avec le nombre de sous-porteuses servant à l'ajout du
signal correcteur, nous utiliserons le codage duobinaire qui libère la
moitié du spectre et qui permet d'en user pour diminuer plus
efficacement le PAPR.
Le présent mémoire résume les recherches
que nous avons faites et la démarche que nous avons suivie afin de mener
ce projet à son terme. Il comporte trois chapitres et est
organisé comme suit:
· dans un premier chapitre, nous détaillerons la
problématique du PAPR. Nous analyserons le fonctionnement "antagoniste"
des amplificateurs de puissance et des signaux OFDM.
· Dans un second chapitre, nous exposerons la technique
proposée pour le réduction de PAPR.
· Enfin dans un troisième chapitre, nous
illustrerons les performances de cette nouvelle forme d'onde suivant plusieurs
critères tels que le taux d'erreur binaire, la complexité de mise
en oeuvre, le processus de décodage, la remontée du spectre
adjacent, la consommation énergétique.
3
CHAPITRE 1
PROBLÉMATIQUE DU PAPR
Introduction
Les réseaux sans fil consomment de plus en plus
d'énergie et contribuent en pourcentage de plus en plus croissant aux
émissions de CO2 du secteur des TIC. Ainsi, cet impact
climatique mais aussi et surtout les questions de coût sous-jacents
tendent à recentrer la recherche dans les communications sans fil vers
une recherche de l'optimisation de la consommation d'énergie. Dans le
présent chapitre, nous aborderons la problématique du PAPR
surtout pour les modulations multiporteuses. Il faut savoir que si l'on cherche
des moyens de réduction du PAPR, c'est essentiellement parce que ces
modulations multiporteuses très prometteuses ont ce problème de
PAPR en commun. Il s'agira essentiellement dans ce chapitre de donner les
éléments qui motivent notre recherche des moyens efficaces et
économiques qui garantissent une réduction considérable du
niveau de PAPR dans les systèmes OFDM, de caractériser le PAPR
des signaux multiporteuses, en somme de montrer le besoin de réduction
du PAPR pour des communications dites green ou vertes. Ce chapitre est
organisé comme suit:
· dans une première section, après avoir
établi la nécessité d'un gain en PAPR pour les
systèmes actuels et futurs, nous analyserons les modulations
multiporteuses. Nous verrons la radio-intelligente qui pourrait rencontrer
aussi ce problème de PAPR. Nous étudierons essentiellement le
PAPR de l'OFDM qui est la modulation multiporteuse la plus populaire pour ses
multiples avantages.
· Puis dans une seconde section, nous décrirons
le PAPR, nous illustrerons les approximations rencontrées dans la
littérature de la distribution du PAPR.
· Enfin, nous aborderons les solutions courantes
proposées dans la littérature, qui jusque là permettent de
pallier au problème du PAPR.
- 4 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
1.1 Reduire la consommation énergétique
des TIC.
1.1.1 Contribution des réseaux sans fil
à la consommation énergétique des TIC.
L'optimisation de l'efficacité
énergétique des TIC doit se faire à tous les niveaux, pour
tous les types de réseaux et de services télécom. Aussi
notre étude concerne surtout les réseaux sans fil qui sont un
grand contributeur à la consommation globale d'énergie des
TIC.
Selon une étude ménée par SMART 2020
(intitulée : enabling the low carbon economy in the information
age), qui est un groupe de travail sur les changements climatiques, les
émissions en C02 provenant des TIC représenteraient 530
mégatonnes de CO2 en 2002 et 830 mégatonnes en 2007.
C'est environ 2% des émissions humaines de CO2 et
équivalent à ceux de l'aviation mondiale [2]. Dans les TIC, la
contribution de la communication mobile était de 64 mégatonnes de
CO2 en 2002. Cela peut paraitre assez faible (12% des émissions de TIC),
mais il devrait croître de près d'un facteur de trois à 178
mégatonnes en 2020 avec l'augmentation du trafic de données sans
fil et avec le déploiement de stations de base supplémentaires
pour la prochaine génération (4G) des réseaux mobiles. La
fraction la plus importante des émissions de CO2 se produit
dans le réseau d'accès. Comparée à cette
consommation, l'énergie consommée (et les émissions de
CO2 qui vont avec) à la fois par les appareils mobiles et des
serveurs dans le réseau de base est plus faible d'un facteur de 4 ou 5
[4].L'infrastructure d'accès sera donc la clé des "Green ICT",
des communications plus efficientes énergétiquement.
Le problème de l'efficacité
énergétique même s'il n'est pas tout à fait nouveau,
a eu un regain d'intérêt depuis ces dernières années
surtout avec les modulations mul-tiporteuses. Comme en témoigne
l'établissement du consortium EARTH dont l'ojectif est de reduire la
consommation énergétique des TIC. EARTH vient de l'accronyme
Energy Aware Radio and Network Technologies. Le consortium EARTH est
composé d'institutions académiques de haut niveau, de
prestataires de services en télécommunications et de fournisseurs
de composants et d'infrastructures; il espère pouvoir réduire la
consommation énergétique de 50% d'ici fin 2020. Le projet
souhaite réduire les émissions de dioxyde de carbone
(CO2) dans le secteur des TIC et faciliter la mise en oeuvre de
services sans fil à large bande respectueux de l'environnement.
Ce stage s'addresse surtout à l'optimisation de
l'efficacité énergétique au niveau des réseaux sans
fil, et plus particulièrement au niveau du réseau
d'accès.
La Figure 1.1 permet de mieux comprendre la
répartition de la consommation d'énergie dans les réseaux
sans fil, ceci nous permet de nous apercevoir plus aisement des parties du
réseaux les plus "gourmands" en énergie.
- 5 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
Réseaux sans fil % TICS 12%
réseau d'accès % Réseaux sans
fil 57%
Ampli ficateurs % BTS 65%
Matériel Fourniture en énergie
Module Traitement de signal
Figure 1.1: Répartition de la consommation
d'énergie dans les réseaux sans fil
Nous montrons à travers la Figure 1.1 que
l'intérêt pour l'étude de l'amplificateur de puissance
n'est pas fortuit. En effet au niveau des composants, un énorme
potentiel d'économie d'énergie peut être obtenu grâce
aux amplificateurs de puissance.
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
Amplificateurs
65%
7.5%
Fourniture d'énergie
10%
Traitement signal
17.5%
- 6 -
Circuits de Refroidissement
Figure 1.2: Répartition de la consommation
d'énergie par composants pour les stations de base.
La Figure 1.2 confirme bien que la plus grande consommation
d'énergie dans les stations de base se trouve au niveau des
amplificateurs de puissance. Réduire la consommation d'énergie
des réseaux sans fil passe donc par une optimisation
énergétique des amplificateurs de puissance.
1.1.2 Amplificateur de puissance.
L'amplificateur est un élément non
linéaire de la chaine de communication. Il est caractérisé
par ses relations entrées-sorties AM/AM (pour "Amplitude/Amplitude") et
AM-PM (pour "Amplitude/Phase") appelées aussi caractéristiques de
transfert ou conversions AM/AM et AM-PM, qui ont une allure typique pour tous
les amplificateurs de puissance à l'état solide [9]. La
caractéristique AM/AM de l'amplificateur de puissance se divise en trois
zones :
· zone linéaire: dans cette zone, l'amplificateur a
un comportement linéaire. La
- 7 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
puissance de sortie est proportionnelle à la puissance
d'entrée selon un rapport appelé gain de l'amplificateur. Les
puissances d'entrée sont faibles dans cette zone, mais les distorsions
engendrées sont quasi inexistantes. Pour éviter les distorsions,
on a intérêt à avoir des amplicateurs qui fonctionnent dans
cette zone linéaire.
· zone de compression: dans cette zone, la sortie n'est
plus proportionnelle à la puissance d'entrée. La courbe commence
à s'incurver, on amorce la plage de la non-linéarité. Les
distorsions du signal apparaissent et sont de plus en plus importantes.
· zone de saturation : dans cette zone, la puissance de
sortie est quasi constante quelle que soit la puissance d'entrée. On
parle alors de puissance de saturation. On cherchera à éviter
cette zone car cette zone engendre une distorsion dramatique du signal.
Notion de rendement
Un amplificateur de puissance est un dispositif
transformateur d'énergie, présentant deux entrées et une
sortie : les entrées d'alimentation et de signal à amplifier, et
une sortie pour le signal amplifié. L'alimentation de l'amplificateur
fournit une puissance totale Pdc, qui idéalement
devrait être entièrement convertie en puissance utile
Ps, sans perte de conversion. Malheureusement, en
réalité, il faut aussi considérer une puissance de pure
perte Pdiss dissipée au sein de l'amplificateur,
comme indiqué sur le schéma de bilan de puissance de la Figure
1.3.
Puissance d'alimentation
Puissance de sortie
Ps
Pdc
Pdiss
Puissance dissipée
Puissance d'entrée
Pe
Figure 1.3: Bilan de puissance de l'amplificateur.
On parle de rendement énergétique ou rendement
de puissance pour donner une mesure de la quantité
Pdc qui a été effectivement convertie en
Ps. Les valeurs de rendement fournissent une information
à propos des pertes Pdiss. Le rendement DC, est
défini
- 8 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
comme le rapport entre la puissance Ps
fournie à la charge (l'antenne en l'occurrence), et la consommation DC
de l'amplificateur. La consommation en énergie d'un amplificateur de
puissance est étroitement liée à son rendement, il est
donc important de faire fonctionner l'amplificateur avec le plus grand
rendement possible. Cependant, un amplificateur de puissance fonctionnant
à rendement maximal se trouve proche de la zone de
non-linéarités (voir Figure 1.4 ).
Figure 1.4: Caractéristique d'un ampli~cateur de
puissance intégrant rendement et non linéarités
La Figure 1.4 montre la caractéristique d'un
amplificateur de puissance intégrant rendement et
non-linéarités. On peut se rendre compte que plus le rendement
est grand, plus on est proche de la zone de non-linéarités. En
outre en étant proche de cette zone de non-linéarités, il
faudrait des signaux qui aient une faible dynamique afin que leurs
éventuelles fluctuations n'amènent pas le signal dans la zone non
linéaire. On comprend bien que l'amplificateur à rendement
optimal se concilie mal avec les signaux à grande dynamique tels que les
signaux multiporteuses.
On voit sur la Figure 1.4 que le rendement de l'amplificateur
de puissance est maximal dans sa zone de saturation. Malheureusement c'est dans
cette zone que les signaux à forte dynamique de type multiporteuses
(généralement à fort PAPR) subissent le plus la
- 9 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
non-linéarité de l'amplificateur.
Figure 1.5: Evolution de la dynamique des signaux radio
mobile au fil des générations.
La Figure 1.5 illustre l'évolution du PAPR au fil des
générations de réseaux radio mobile. Le PAPR est au plus
bas avec les modulations de la 2G(GSM), et augmente pour être à
son maximum avec l'adoption des modulations multiporteuses de type OFDM
(4G).
1.2 Modulations multiporteuses
Les techniques dites multiporteuses consistent à
transmettre des données numériques en les modulant sur un grand
nombre de porteuses en même temps. Ce sont essentiellement des techniques
de multiplexage en fréquence. La plus répandue de ces modulations
multiporteuses est l'OFDM. C'est ce type de modulation que nous avons
considéré dans notre travail.
L'OFDM est utilisée dans plusieurs standards de
communication. On peut citer entre autre, l'ADSL, le WiFi le WIMAX appartenant
à la famille du standard IEEE 802.xx et permettant la transmission de
données sans fil haut débit. L'OFDM est aussi utilisée
dans la DAB, dans la DVB et dans le LTE pour la future norme de réseau
mobile 4G [3].
Si le problème d'éfficacité
énergétique se pose déja pour les systèmes OFDM,
c'est surtout pour ceux à venir (5G1) à base de
transmissions multistandards, de la radio réalisée par logiciel
SDR, d'accès dynamique du spectre (Dynamique Spectrum Access). . . C'est
aussi pour cette génération de radio mobile pour lequel persiste
également le problème de l'efficacité
énergétique des modulations multiporteuses, que réside
l'intérêt d'une étude sur le PAPR.
1la 5G est le nom générique de la
future génération radio mobile qui succèdera à la
4G
- 10 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
1.2.1 Radio intelligente
Actuellement, nous sommes en présence de plusieurs
standards de communication souvent incompatibles entre eux. La
multiplicité des standards de télécommunication fait
apparaître la nécessité de disposer de terminaux
multistandards et reconfig-urables. Ces nouvelles fonctionnalités
trouvent leurs réponses dans le domaine de la radio logicielle, c'est
à dire la radio réalisée par logiciel (par la seule
modification du logiciel embarqué, on peut changer de standard de
communication).
De tels terminaux ne sont pas encore réalisables pour
des raisons technologiques liées à la complexité
nécessaire à leur réalisation (convertisseurs ultra
rapides, processeurs reconfigurables, antenne très large bande,....).
En se basant sur une véritable technologie radio
logicielle, la radio intelligente va encore plus loin dans la prospective en
dotant le terminal de capteurs qui lui permettront de s'adapter et de
réagir vis à vis de son environnement. La radio devient alors
décentralisée et flexible se détachant de la notion de
standards, pouvant par exemple transmettre de façon opportuniste une
communication dans une bande qui aura été détectée
comme libre. Le capteur spectre dont l'objectif est de déterminer la
ressource spectrale disponible pour transmettre une communication dite
"opportuniste". Cet accès opportuniste au spectre, en permettant la
transmission sur une large bande de spectre peut surtout genérer des
signaux à fort PAPR. La 5G qui viendra après la 4G, pourrait
introduire le concept de radio intelligente dont l'objectif est de permettre
une radio capable d'être alerte face à son environnement. Cette
radio doit être en mesure d'observer les conditions de son environnement
(grâce à des capteurs) les conditions en matière de
ressources spectrales, de standards disponibles,...; de prendre des
décisions en fonction de ses observations et de modifier son
fonctionnement en conséquence. Joe Mitola qui est à l'origine de
la "Sofware Define Radio" définit le "Cognitif Cycle" en six
étapes:
· observe: Prendre conscience de l'environnement (par
exemple de ses caractéristiques en matière de ressources
spectrales disponibles).
· Orient: Orienter le traitement selon divers niveaux de
priorité (normal, urgent,immédiat).
· Plan: Planifier les meilleures configurations
possibles suivant les priorités précédentes.
· Decide: Allouer les ressources.
· Act: Effectuer la reconfiguration de
l'équipement.
· Learn: Apprendre des échecs ou des
réussites des précédentes reconfigurations
[8]
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
Ce projet de fin d'études a été
réalisé au sein du laboratoire SCEE2, qui depuis
plusieurs années s'est spécialisé dans l'étude de
la radio intelligente. En outre la présente étude concerne
essentiellement l'aspect gestion énergétique de
la radio intelligente, comment en prévision de leur deploiement,
augmenter l'efficacité énergétique des futurs
réseaux (5G) qui seront multi-standards, multi-modes et qui auront par
défaut un PAPR élévé. Nous citerons ici le travail
de SAJJAD Hussain qui a montré une certaine équivalence
gaussienne entre un signal OFDM et un multiplex de porteuses multistandards
[8]. Dans le paragraphe suivant, nous montrerons l'équivalence entre les
signaux de la radio-intelligente qui sont des signaux multi-standards et les
signaux OFDM. Cette équivalence nous permet d'approximer le PAPR des
signaux de la radio-intelligente par celui de l'OFDM.
Soit x(t) un signal composé de S standards
Si(t) (i = 1,...,S). x(t) est alors exprimé
comme :
S
x(t) = ? Si(t) (I.1)
i=1
Le signal x(t) sera qualifié de composite.
Chaque signal Si(t) est associé à un standard
composé de Pi porteuses. Un signal Si(t) s'exprime
alors par :
Pi
Si(t) = ?
ri,p(t)e2iðfi,pt.
(I.2) p=1
Ici ri,p(t) représente la
réponse complexe utile du signal après filtrage et modulation sur
la porteuse p dans le standard i. Dans ce cas, ri,p(t) =
femi(t)*mi,p(c(t)) , où
mi,p(c(t)) et femi(t) représentent
respectivement les fonctions de transfert de la modulation et du filtre de mise
en forme, pour la porteuse p et le standard i. On en déduit alors
que:
x(t) =
|
S
?
i=1
|
Pi
?
p=1
|
femi(t)
*mi,p(c(t))e2iðfi,pt.
(I.3)
|
|
L'équation I.3 définit ainsi l'expression
générale d'un signal multi-standard appelé encore signal
radio logiciel. On peut remarquer une équivalence analytique entre un
signal multistandard et un signal OFDM (l'écriture d'un symbole est
donné par l'équation I.12. Si l'espace entre les porteuses
fi,p est constant (= ä p) pour tous
les standards considérés, le signal radio logiciel défini
dans l'équation I.3, s'écrit :
x(t) =
|
S
?
i=1
|
Pi
?
p=1
|
ri,p(t)e2ið((p-1)äp)t
(I.4)
|
|
- 11 -
2Signal, Communication et Electronique
Embarquée: SCEE est une équipe de recherche du Campus de Rennes
de Supélec, membre de l'IETR (Institut d'Electronique et de
Télécommunications de Rennes - UMR CNRS 6164), groupe AC
(Automatique et Communications)
- 12 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
Une hypothèse forte en OFDM réside dans le fait
que tous les échantillons du signal modulé suivent un loi normale
centrée et de variance donnée. Ceci est dû au
théorème de la limite centrale, en supposant que les symboles qui
effectuent la modulation OFDM sont indépendants et suivent la même
loi.
En extrapolant cette hypothèse à un signal
radio logicielle et toujours en vertu du théorème de la limite
centrale, les échantillons du signal x(t) de
l'équation I.3 suivent une loi normale. La fonction de
répartition du PAPR d'un signal radio logiciel est alors
équivalente à celle d'un signal OFDM I.4. Cette
équivalence démontrée par SAJJAD Hussain dans sa
thèse "Peak to Average Power Ratio Analysis and Reduction of
Cognitive Radio Sig-nals"[8], va être utilisée lors de notre
travail et nous allons donc étudier uniquement le PAPR des signaux
OFDM.
1.2.2 OFDM: Orthogonal Frequency Division
Multiplexing
L'OFDM est la plus populaire des modulations multiporteuses
à cause d'une part de son implémentation facilitée par les
opérations IFFT/FFT et aussi de son usage optimal du spectre.
Néamoins l'OFDM possède des inconvénients qui sont le
problème de synchronisation et aussi et surtout son fort PAPR. Dans
cette section nous allons tout d'abord introduire cette modulation, sur
laquelle sera basée notre étude du PAPR, ensuite nous analyserons
les distributions du PAPR d'une telle modulation.
L'idée maitresse dans la formation du signal OFDM est
l'usage d'un multiplexage fréquentiel de sous-porteuses sous certaines
conditions d'orthogonalité qui permettra essentiellement d'éviter
l'interference entre les symboles (IES). Le multiplexage consiste à
repartir l'information à transmettre à fort débit sur un
grand nombre de sous bandes modulées à bas débit.
Contrairement aux systèmes FDM classiques, où les sous bandes
OFDM se chevauchent, mais une condition d'orthogonalité permet
d'éviter l'interférence entre les sous-porteuses. Cette
contrainte est définie d'un point de vue fréquentiel (choix de
l'écart entre les sous-porteuses) mais aussi d'un point de vue temporel
(choix de la fonction de mise en forme) à cause de la dualité
temps fréquence. La fonction de mise en forme la plus utilisée
est la fonction porte où l'écart entre les sous-porteuses est
donné par:
Äf = 1 TS où TS est la
durée d'un symbole OFDM utile. Ainsi les N fréquences porteuses
possibles sont définies par la rélation suivante:
k
fk = f0 + (I.5) TS
où k = 0...N - 1 et
f0 est la fréquence centrale.
Soient Øn,k une base de
signaux élémentaires définis pour k variant de 0
à N -1 et pour
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
n variant de -8 à
+8 par la relation :
Øn,k = gk(t - nTS) (I.6)
tel que:
gk(~
ej2ðfkt si 0 <
t < TS ( ) t) = 0 si
t > TS I.7 La base ainsi construite est orthogonale. Le signal
OFDM est alors décrit comme:
e(t) =
|
+8
?
n=-8
|
N-1
?
k=0
|
Ck(n)Øn,k(t) (I.8)
|
|
avec Ck(n) représentant le symbole complexe
à transmettre sur la k ieme sous-porteuse du
nsymbole OFDM. Á partir des équations I.8 et I.7, nous
pouvons écrire:
e(t) =
|
+8
?
n=-8
|
N-1
?
k=0
|
Ck(n)ej2ðf0tej2ð
TSk (t-nTS)gk(t -nTS)
(I.9)
|
|
La réalisation analogique d'un modulateur OFDM peut
sembler complexe, puisqu'il faudrait en toute logique N modulateurs,
bien synchronisés, et dont les fréquences sont espacées
d'exactement 1TS. Si l'on considère et
sans perte de généralités un seul symbole OFDM,
l'enveloppe complexe du signal émis s'écrit:
e(t) =
|
N-1
?
k=0
|
Ck(n)ej2ðf0tej2ð TS k
(I.10)
|
|
- 13 -
Il est important de noter ici que la relation I.10 peut
ètre réalisée grace à la transformée de
fourier discrète Inverse (TFDI ou IDFT Inverse Discrete Fourier
Transform) et peut ètre implémentée facilement à
l'aide de la TFR (Transformée de Fourier Rapide, en englais FFT Fast
Fourier Transform). Comme le montre la Figure 1.6, les symboles sont d'abord
réunis pour former un vecteur de N élements par une
transformation série parrallèle. Ensuite chacune des composantes
de ce vecteur module une sous-porteuse OFDM; ceci est effectué au moyen
de l'opération IFFT.
- 14 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
Figure 1.6: Modulateur OFDM numérique.
La démodulation se fait par une transformée de
fourier (FFT) du signal reçu et échantilloné au rythme
TS (voir Figure 1.7).
Figure 1.7: Démodulateur OFDM numérique.
Les avantages de l'OFDM sont nombreux:
· une utilisation efficace des ressources
fréquentielles en comparaison avec les solutions traditionnelles de
multiplexage fréquentiel.
· Une égalisation numérique et un
décodage simple et optimal grace à l'utilisation de l'intervalle
de garde.
- 15 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
· Les techniques multiporteuses sont robustes au bruit
impulsif puisque chaque sous-porteuse est affectée d'un bruit
indépendant des autres sous-porteuses. Contrairement aux modulations
monoporteuses où le bruit peut affecter un certain nombre de symboles
transmis, la perte d'un symbole dû à un bruit important n'affecte
pas les autres symboles [5].
· Enfin, il est à noter que l'estimation du canal
dans le contexte OFDM est possible et se fait généralement par
l'envoi de séquences d'apprentissage dans le domaine
fréquentiel.
L'OFDM ne possède pas que des avantages. En effet
l'OFDM est très vulnérable aux problèmes de
décalage en fréquence (frequency offset) et de
synchronisation. Dans le premier cas, le frequency offset engendre de
l'interférence entre sous-porteuses (ICI Inter-Carrier Interference) qui
peut détruire l'orthogonalité des sous-porteuses. Dans le second
cas, les erreurs de synchronisation induisent un déphasage sur les
symboles reçus (ISI Inter-Symbol Interférence) [5]. Aussi, l'un
des principaux inconvénients du signal OFDM est le fait qu'il a une
grande dynamique, ce qui engendre des symboles temporels à fortes
variations d'amplitude (à PAPR élevé). Le signal OFDM est
très sensible aux non-linéarités des composants
analogiques, et surtout incompatible avec un fonctionnement
énérgétique optimale des amplificateurs de puissance.
D'où l'intérêt de trouver des solutions économiques
et à complexité réduite qui garantissent des signaux OFDM
avec un niveau de PAPR réduit.
1.3 PAPR des signaux multiporteuses de type
OFDM
Définition du PAPR
J.Palicot et Y. Louet ont proposé dans [11] une
généralisation de la définition du PAPR. Aussi dans le
cadre de ce stage la définition adoptée à
été celle du PAPR des signaux en bande de base et en
émission. On peut definir le PAPR comme étant une mesure de la
dynamique ou de la quantité de fluctuations d'amplitude des signaux. Il
est défini comme étant le rapport de la puissance crête (ou
puissance instantanée maximale) d'un signal sur la puissance moyenne de
ce signal. Le PAPR du signal OFDM s(t), est défini par
l'expression suivante: :
PAPR([s]) =
|
max s(t) 2
0=t=Ts
(I.11) Ps
|
|
où max s(t) 2 est la
puissance crête et Ps est la puissance moyenne. Soit
s(t) un signal OFDM sur-échantillonné à
une fréquence fs = NL/Ts, où L est le
facteur de sur-échantillonnage, N le nombre de sous-porteuses
et Ts est le temps symbole. Soient
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
sn,0 = n =
NL les échantillons de s(t),
c'est-à-dire :
1
N-1
?
k=0
vN
sn =
Cke( j2ðkn
N ) (I.12)
et on a aussi :
max
|sn|2
0=n=NL(I.13)
PAPR([s]) =
E(|sn|2)
max
|sn|2
0=n=N
= ø] = 1
P
2 (I.15)
Pr[|PS
= ø],
= Pr[
N-1
?
n=0
S
- 16 -
où Ck réprésente
l'élément modulé sur la sous-porteuse k et
sachant que Ps =
E(|sn|2) avec
E désigne l'espérance mathématique.
1.3.1 Distribution du PAPR des signaux OFDM
Le signal OFDM est une combinaison linéaire de N
variables indépendantes et identiquement distribuées. C'est
donc une variable aléatoire ayant de grandes variations d'amplitude. Le
PAPR d'un signal étant de fait une variable aléatoire, une
étude statistique s'impose. Ceci passe par la détermination de la
distribution (fonction de répartition) du PAPR. D'après le
théorème de la limite centrale, le signal discret OFDM bande de
base (facteur de sur-échantillonnage=1), sn,
défini par l'équation I.12 converge vers une distribution
Gaussienne complexe pour un nombre de sous-porteuses, N assez
élévé. Par conséquent, l'amplitude du signal OFDM
converge vers une distribution de Rayleigh pour de grandes valeurs de N
comme l'illustre la fonction densité de probabilité de
l'amplitude de sn qui s'écrit comme suit :
2r r2
Ps(r
=|sn|) =
e-Ps ,r = 0
(I.14) Ps
où Ps =
E(|sn|2)
est la puissance moyenne du signal OFDM discret. La fonction de
répartition du PAPR connu sous le nom de CCDF ("Complementary Cumulative
Distribution Function") est égale :
CCDF[s](ø) =
Pr[PAPR = ø]
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
en considérant l'indépendance entre les
symboles sn. Comme,
|sn| est une variable
aléatoire de Rayleigh dont la fonction densité de
probabilité est donnée par l'équation
I.14 alors,
2 ~\/øPS
Pr[|PS
= ø] =
Pr[|sn| =
\/øPS = Jo ps(r)dr (I.16)
En substituant l'équation I.16 dans l'équation
I.15, la CCDF du PAPR du signal OFDM discrétisé à la
fréquence de Nyquist (c'est-à-dire pour un facteur de
sur-échantillonnage L = 1) vaut:
CCDF[s](ø) = 1 -
(1-
e-ø)N
(I.17)
Cette expression de la CCDF du PAPR a été
prouvée pour la première fois par R. van Nee et A. de Wild [12].
De l'équation I.16, on peut calculer la fonction densité de
probabilité du PAPR qui vaut :
?
p[PAPR](ø) =
CCDF[s](ø) =
Ne-ø(1
-e-ø)N-1
(I.18) ?ø
Il a été montré par H. Ochiai et H. Imai
[10] que la valeur moyenne du PAPR vaut :
(I.19)
+8
E[PAPR] =
f
øp[PAPR](ø)dø
i
=N
J+~
øe-ø(1
-e-ø)N-1dø
1
~= Ceuler +ln[N]
oÙ CEuler est la constante
d'Euler-Mascheroni utilisée principalement en théorie des
nombres, définie comme étant [7]:
CEuler = lim [
N?+8
|
N
?
k=1
|
1 k
|
- ln[N]] ~=
0.57721. (I.19)
|
|
- 17 -
La distribution du PAPR obtenue en I.16 n'est pas une
distribution exacte du PAPR du signal OFDM continu, c'est une valeur
approchée du PAPR de l'OFDM à la fréquence de Nyquist
(facteur de sur-échantillonnage de 1). Il existe des
développements de la distribution du PAPR du signal OFDM continu
(facteur de sur-échantillonnage supérieur à 1) bande de
base qui sont déterminés soit de facon empirique ou soit de facon
analytique. R. van Nee et A. de Wild [10] proposent une formule empirique de la
CCDF du PAPR pour un signal OFDM continu bande de base :
CCDF(ø) ~= 1
- (1 -
e-ø)2.8N (I.20)
Par la suite, Ochiai et Imai ont proposée une
approximation de la distribution de la CCDF du PAPR [7]:
( 1 si ø = ø
CCDF(ø) ~=
1- (1 -
vøe- 4-1
)v3Nvøe
ø (I.21)
vøe-ø
sinon
- 18 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
ø étant le paramètre qui influe sur
l'acuité des résultats, on peut optimiser les résultats en
fonction de ø. Les meilleures performances obtenues par Ochiai et Imai
étant pour ø ð. Plus tard, Zhou et Caffery
dans [14] proposent une borne supérieure pour la
CCDF du PAPR :
r ð
CCDF(ø) = 3
Nvøe-ø
(I.22)
Y. Louet et S.Hussain ont proposé dans [7] une
nouvelle fonction de distribution du PAPR des signaux continus OFDM en bande de
base.
CCDF(ø) ~= 1
-(1
-eø)ô2Nì
,ô2 = (5.12 ve
)ì e-0.5704, ì = 1.07 (I.22)
et N est le nombre de sous-porteuses du symbole
OFDM.
1.4 Solutions possibles au problème du
PAPR
1.4.1 Formes d'onde à PAPR très faible:
GMSK
Il existe des modulations dont le PAPR est nul ou très
faible. C'est le cas des modulations à enveloppe constante comme le GMSK
utilisé dans le GSM. Et plus généralement les modulations
de phase. Comme l'information n'est pas transportée par l'amplitude, ces
modulations ont une amplitude constante donc un PAPR très faible en
bande de base. On peut donc amplifier ces signaux en se mettant au point de
saturation, ce qui évitera tout traitement de
non-linéarités et avec un rendement maximal de
l'amplificateur.
X(t) =
Acos(ùpt + ö(t))
(I.23)
avec ö(t) = Kp *
m(t) et m(t) est le signal modulant.
Le GMSK est certes à PAPR très faible mais son
exploitation du spectre n'est pas optimal, la nouvelle forme d'onde
étudiée dans ce stage devrait avoir un PAPR très faible
comme celui du GMSK mais conserver tous les avantages que l'on connait à
l'OFDM.
1.4.2 Techniques de réduction du PAPR
Ce sont des techniques qui agissent sur le signal de sorte
à dimunier sa dynamique. A la sortie on obtient un signal à PAPR
réduit. Une multitude de techniques a été
developpée. Nous ne ferons pas ici un état de l'art de toutes les
techniques de réduction du PAPR, mais il convient de remarquer que d'une
part aucune des techniques développées jusqu'à ce jour
n'arrive à réduire complètement le PAPR, en plus la
majorité des techniques de réduction du PAPR ne sont pas à
compabilité descendante (c'est à dire que pour les
- 19 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
utiliser nous avons besoin de faire une mise à jour
matérielle des équippements qui les implémentent, disons
des systemes reconfigurables), en outre la pluspart des techniques de
réduction du PAPR introduisent soit des distorsions sur le signal
(dégradations du TEB, remontée du spectre hors bande,...) soit
induisent une baisse de débit à cause de l'information de biais
(side information) nécessaire à leur mise en oeuvre.
Néamoins la technique basée sur la nouvelle forme d'onde
s'inspire de certaines techniques traditionnelles de réduction du PAPR
notamment les techniques d'ajout de signal que nous détaillerons dans le
chapitre 2.
1.4.3 Recul d'entrée et de sortie de
l'amplificateur
Cette solution consiste à utiliser l'amplificateur
dans sa zone de fonctionnement linéaire. Pour cela, on surdimensionne
l'amplificateur et on s'éloigne ainsi de la zone non-linéaire.
C'est actuellement la solution la plus utilisée par de nombreux
systèmes pour éviter les problèmes de PAPR.
Figure 1.8: Caractéristique d'un ampli~cateur de
puissance intégrant rendement et non linéarités
On se rend vite compte que cette solution n'est pas
très optimale car dans la zone linéaire l'amplificateur a un
rendement très bas donc une importante consommation d'énergie.
1.4.4 Les méthodes qui portent sur
l'amplificateur
On peut aussi mettre en place des dispositifs qui agissent
sur l'amplificateur pour modifier son fonctionnement. Certaines techniques,
comme la contre-réaction, l'approche
- 20 -
Chapitre 1 : Problématique du PAPR
feedforward ou la pré-distorsion agissent sur
l'amplificateur. Le principe de la pré-distorsion par exemple est de
pré-déformer le signal pour compenser les distorsions
ultérieures dûes à l'amplificateur.
A titre d'exemple, un circuit de prédistorsion
analogique est conçu pour générer à une
fréquence donnée, des courbes de conversions AM/AM et AM/PM
inverses à celle de l'amplificateur de puissance à
linéariser. Ainsi on peut augmenter le rendement de l'amplificateur sans
toute fois tomber dans les zones de non-linéarité.
La technique utilisée dans ce stage relève
plutôt de la première catégorie de techniques pour pallier
au problème du PAPR, en fait l'objectif de ce stage est d'étudier
une nouvelle forme d'onde OFDM qui aurait un PAPR très faible et
réglable.
Conclusion
Dans la présente partie, il a été
question de situer tout d'abord le contexte de notre étude, qui est de
pallier au problème du PAPR. Nous avons ainsi montré que la
problématique du PAPR est réelle et que les enjeux
environnementaux et économiques sont importants. Aussi, nous avons dans
une seconde partie analyser le problème du PAPR des signaux
multiporteuses en nous limitant à l'étude de l'OFDM. Nous avons
montré l'incompatibilité entre un fort PAPR et un fonctionnement
énergétique optimal de l'amplificateur de puissance, qui pourtant
consomme le plus d'énergie dans les réseaux sans fil. Enfin, nous
avons donné un bref aperçu des méthodes actuels qui
permettent de faire face au problème du PAPR, ces méthodes sont
à plusieurs égards insuffisantes et ne sont pas optimales. Tout
ceci nous amènent à introduire l'idée de la nouvelle forme
d'onde qui est une combinaison des techniques traditionnelles de
réduction du PAPR (à base d'ajout de signal).
21
CHAPITRE 2
NOUVELLE FORME D'ONDE
Introduction
Dans le premier chapitre, il a été question de
l'incompatibilité entre un fonctionnement de l'amplificateur avec un
rendement maximal et des signaux multi-porteuses à fort PAPR. Aussi
compte tenu des nombreux avantages des signaux multiporteuses, plusieurs
efforts de recherche sont effectués pour pouvoir utiliser ces
modulations en réduisant au maximum leur PAPR. L'objet de ce chapitre
est de détailler une nouvelle forme d'onde qui posséderait tous
les avantages de l'OFDM classique et qui aurait un PAPR très faible.
Dans la présente partie, nous exposerons la nouvelle
forme d'onde multi-porteuse à très faible PAPR. Cette forme
d'onde est une combinaison intelligente de certaines techniques classiques de
réduction de PAPR telles que le clipping et la tone
reservation, et aussi du codage duobinaire qui reduit le spectre par
sous-porteuse de moitié. ?Pour mieux expliquer cette forme
d'onde nous aborderons dans une première partie les techniques de
réduction du PAPR à base d'ajout de signal (le clipping et la
Tone Reservation). Ensuite, dans une seconde partie, nous
étudierons le codage duobinaire. Et enfin dans une troisième
partie,nous introduirons notre technique de réduction de PAPR. Cette
technique garantit non seulement une réduction considérable du
PAPR mais aussi une efficacité spectrale et des performances identiques
à l'OFDM classique.
2.1 Techniques de réduction du PAPR
Nous n'éffectuerons pas ici une étude
exhaustive des techniques de réduction du PAPR rencontrées dans
la littérature, mais nous donnerons un bref aperçu de ces
techniques
- 22 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
en faisant le détail des techniques d'ajout de signal,
parce que c'est sur ces techniques que sera notre contribution.
Il existe plusieurs techniques de réduction du PAPR
que l'on peut regrouper en trois classes principales :
· les techniques probabilistes qui sont des
méthodes ou techniques de réduction du PAPR à
représentations multiples du signal et qui ont l'inconvénient de
ne pas être à compatibilité descendante1. On
peut citer entre autres le "random phasor" (RP), le "selective
scambling", ou le "selective mapping" (SLM), les "Partial
Transmit Sequences" (PTS), ou les techniques d'"optimisation de phase",
etc [7].
· les techniques de codage sont des techniques de
réduction du PAPR qui utilisent des formes particulières de
codage afin d'éviter la transmission des symboles qui présentent
un PAPR élevé. Tout comme, les techniques probabilistes, elles
ont l'inconvénient de ne pas être à compatibilité
descendante.[7]
· les techniques d'"ajouts de signal" consistent
à ajouter un ou plusieurs signaux appelés "signaux additionnels"
ou "signaux de réduction du PAPR" ou encore "signaux correctionnels" au
signal d'origine pour atténuer au maximum les variations d'amplitude.
Ces techniques sont intéressantes dans la mesure où elles peuvent
être à compatibilité descendante [7].
2.1.1 Techniques d'ajout de signal
Comme leur nom l'indique, les techniques "ajout de signal"
consistent à ajouter un ou plusieurs signaux appelés "signaux
additionnels" au signal original (en général large bande et
à fort PAPR) pour atténuer au maximum ses variations d'amplitude.
Comme exemples de techniques d'ajout de signal traditionnelles, nous avons la
Constellation Extension, la Tone Reservation,[7] . . . Mais
bien qu'il ne soit pas aussi trivial, le clipping sous toutes ses
formes est une technique d'"ajout de signal" de réduction du PAPR. Le
clipping est une technique de "distorsion" et dans le chapitre 4 de sa
thèse, Désiré Guel a montré que toute technique de
"distorsion" pouvait être formulée comme une technique "ajout de
signal", le clipping y compris [7]. Dans cette section, nous
étudierons deux techniques d'ajout de signal qui sont le
clipping et la Tone reservation, toutes deux seront
utilisées dans la nouvelle forme d'onde.
Principe général du
clipping
Le clipping dans sa forme la plus simple consiste
à un écrêtage de l'amplitude du signal à un seuil
prédéterminé. Ce procédé a donc pour effet
de diminuer la variation
1Les méthodes à compatibilité
descendantes n'ont pas besoin d'une modification architecturale majeure pour
leur implémentation.
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
de puissance du signal. La fonction d'écrêtage
g[r] du clipping classique qui agit sur l'amplitude
r des signaux s'écrit:
{ r si r =
A
g(r) = (II.1) A si r
A
A étant le seuil de clipping. Le signal
résultant est dégradé et n'aura pas les performances
"d'avant clipping" à la réception. Cette technique a
été proposée dès le début de la mise en
oeuvre de l'OFDM terrestre (DVB-T), dans les années 1997 [7]. De plus,
la saturation étant elle-même une opération
non-linéaire dont les défauts sous-jacents sont les suivants :
· remontée des lobes secondaires à cause
des produits d'intermodulation ce qui génère un bruit hors de la
bande utile du signal, encore appélé bruit Out Of Band (OOB).
· Génération de bruit dans la bande utile:
bruit qui correspond aux différents termes d'intermodulation qui tombent
dans la bande utile, encore appelé bruit In Band (IB).
Pour s'en rendre compte, nous modéliserons l'effet du
clipping qui est non-linéaire et sans mémoire, par une
transformation polynomiale, représentée comme suit:
y(x) = f0 + f1x+...+
fNxN (II.2)
où x représente le signal OFDM à
écrêter. Dans notre cas x est un signal OFDM, qui est un
multiplex de porteuses orthogonales. L'équivalent passe-bas d'un signal
OFDM est exprimé comme suit:
x(t) =
|
N-1
?
k=0
|
Ikei2ðk t T,0 =
t <T (II.3)
|
- 23 -
où Ik sont les symboles de donnée,
N est le nombre de sous-porteuses et T la durée du
bloc OFDM. En considérant les deux équations II.2 et II.3, on
comprend mieux l'apparition des termes d'intermodulations et des harmoniques.
Un filtre sélectif en fréquence situé juste après
l'écrêtage peut réduire considérablement le bruit
OOB. Par contre l'élimination du bruit à l'intérieur de la
bande est beaucoup plus subtile mais peut se faire au moyen du filtrage
FFT/IFFT.
- 24 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.1: Distorsions engendrées par le clipping:
remontées des composantes out of band.
La figure 2.1 représente le spectre de l'OFDM avant et
après le clipping. On remarque une remontée des parties OOB hors
bande utile (le signal utile est situé dans la bande
[-20 , 20]). Ceci est dû à la remontée des
lobes secondaires des sinus cardinaux qui constituent le spectre du signal OFM,
ces différentes rémontées se traduisent par une
augmentation de l'ACPR. Ainsi, pour combattre cet effet, l'opération de
clipping est toujours associée à une opération de
filtrage: on parle de clipping andfiltering. Ce filtrage peut etre
effectué par des filtres à base de FFT/IFFT [7]. Le clipping
classique, par écrêtage simple n'est pas la seule forme de
clipping, il existe d'autres manières d'éffectuer le clipping
comme en témoigne la Figure 2.2 tirée de [7].
- 25 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.2: Différentes manières
d'éffectuer le clipping
Nous pouvons appercevoir dans la Figure 2.2 que d'autres
fonctions d'écrêtage beaucoup plus complexes peuvent servir
à dimunier la dynamique du signal OFDM. Dans le cadre de ce stage, nous
utiliserons uniquement le "clipping classique" parce qu'il est le
moins complexe.
2.1.2 Tone Reservation
Cette méthode consiste à réserver un
nombre de sous-porteuses du signal OFDM sur lesquelles sera ajoutée de
l'information pour modifier le signal temporel, de sorte à diminuer la
dynamique de son enveloppe.
- 26 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.3: Schéma du principe de la Tone
Reservation.
Dans cette méthode qui est décrite par la Figure
2.3, l'émetteur et le récepteur s'accordent sur le nombre et les
positions des sous-porteuses qui sont réservées pour porter le
signal correcteur susceptible de diminuer le PAPR d'ou l'appellation de la
méthode : tone reservation. De façon
générale, le principe de la tone reservation est comme
suit:
Soit X = [ X0,. . . ,
XN-1] le vecteur des symboles de
données à partir duquel est généré le signal
OFDM et soient Ci, i = 0,. . . ,NR les NR
symboles pilotes qui seront utilisés pour réduire le niveau de
PAPR et avec NR < N. Désignons pas =
{io,...,NR}
l'ensemble des positions des NR symboles pilotes dans le
symbole OFDM. Ces sous-porteuses non utilisées serviront à
générer le signal de réduction du PAPR, comme le montre la
Figure 2.3. Une manière particulière de réaliser la
tone reservation qui a été développée par
Zabre Sidkièta dans sa thèse [13], consiste à utiliser les
porteuses "nulles"; comme par exemple les sous-porteuses
réservées pour la synchronisation ou l'égalisation ou
eventuellement pour l'annulation du bruit impulsif [6], pour porter le "signal
de réduction du PAPR" tout en respectant le gabarit d'émission du
standard.
2.1.3 Tone Reservation et clipping
Dans la section précédente, nous avons introduit
la notion de clipping ainsi que ses effets néfastes sur le
signal. Notre objectif est de nous inspirer de cette technique de
réduction
- 27 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
de PAPR, afin de proposer une autre basée sur un
clipping "intelligent" : c'est à dire effectuer le
clipping de sorte à n'avoir que ses effets positifs
(réduction du PAPR). La manière de réaliser ce
clipping sera décrite dans la présente section.
Mathématiquement l'opération de clipping correspond bien à
un ajout de signal. Considérons par exemple le signal s1 (t) de
la Figure 2.4,
Figure 2.4: Clipping au seuil Lclip.
On peut remarquer que écrêter le signal
s1(t), est équivalent à lui ajouter le signal
-s3(t) (en bleu, sur la Figure 2.4).
Aussi dans le présent stage, l'objectif est d'ajouter
le signal -s3(t) en gardant uniquement les
composantes fréquentielles qui ne dégradent pas le signal
d'origine. Ceci peut être réalisé par la technique Tone
Reservation selon le principe suivant:
1. générer toues les composantes
fréquentielles de -s3(t).
2. filtrer dans ces composantes fréquentielles
générées les fréquences qui dégradent le
signal OFDM, c'est à dire les composantes fréquentielles qui
coincident aux emplacements des sous-porteuses de données d'une part. Et
aussi filtrer les composantes OOB (out of band : les composantes
fréquentielles hors bandes) qui
- 28 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
pourraient se trouver dans le spectre adjacent. Ceci revient
à générer à nouveau le signal de clipping avec
uniquement les fréquences de -s3(t) qui correspondent
aux sous-porteuses libres.
En ajoutant le signal de clipping de façon orthogonale
aux signaux de données, nous ne dégradons pas le signal OFDM
d'origine, par exemple les performances en terme de TEB sont les mêmes
que pour l'OFDM sans clipping.
En résumé, nous avons donc une méthode
qui permet de réduire le PAPR et qui à priori n'impacte pas les
performances du système (pas de dégradation de TEB). Aussi pour
cette méthode nous constatons que le nombre de sous-porteuses d'ajout du
signal de clipping n'est pas suffisant. Très souvent, les
normes classiques prévoient un nombre réduit de symboles pilotes
alors qu'avec la technique de clipping que nous venons de proposer,
plus le nombre de pilotes est important, plus grand est le gain de
réduction du PAPR.
La question clé est la suivante: comment peut-on
obtenir plus de symboles pilotes tout en respectant les exigences de n'importe
quelle norme en nombre de symboles pilotes et sans modifier cette contrainte?
Le dilemme ici réside dans le fait que si l'on accorde plus de
sous-porteuses pour la réduction du PAPR ceci se fera au
détriment du débit (dimunition du débit de données
utiles). Une solution possible est le codage duobinaire. Dans la Section 2.2,
nous détaillerons comment à partir du codage duobinaire, il est
obtenu un gain de spectre et donc une réduction plus éfficace du
PAPR.
2.2 Dimunition du spectre réalisée par
le codage duobi-naire
2.2.1 Codes à réponse partielle: le
duobinaire
Nous commençons cette partie par l'introduction du
critère de Nyquist pour éliminer complètement l'IES en
supposant un échantillonnage idéal.
r(t), le canal global composé du filtre
d'émission, du filtre de réception adapté au filtre
d'émission, du canal physique, respecte le critère de Nyquist si
aux instants d'échantillonnage, le terme IES dans le signal reçu
est nul, i.e.,r(t) = 0 pour t =
#177;T,#177;2T,#177;3T,...,#177;kT,
avec k un entier quelconque. r(0) lui-même
doit être non nul. Si le canal global r(t) a un spectre R(f)
satisfaisant le critère de Nyquist ci-dessus, alors les
échantillons du canal enregistrés à une cadence1
T sont exemptés d'interférence entre
symboles, d'où le critère de Nyquist:
+8
?
n=-8
n
R(f - T ) = T (II.4)
où T est la période des symboles
émis.
L'idée des codes à réponse partielle est
d'introduire volontairement de l'Inter-Symbol
- 29 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Interference (ISI) (IES), de manière
contrôlée, pour pouvoir l'interpréter correctement dans le
récepteur. L'exemple le plus courant de codes à réponse
partielle est le codage duobinaire qui est effectué de la manière
suivante:
Considèrons un code binaire ak,
c'est-à-dire ak E {0,1}, nous
effectuons le précodage des élements binaires ak pour
obtenir d'autres éléments binaires bk. Le
précodage permet d'éviter la propagation des erreurs. Le
précodage considéré permet de générer une
séquence binaire bk suivant l'équation suivante:
bk = bk-1 ?ak
(II.5)
Ensuite les ik sont obtenus par codage BPSK des
bk. Les éléments binaires ik sont transmis
à un rythme1 T . Ils sont transformés
à la cadence1 T en symboles ck appartenant
à {-2,0,2} par le codage duobinaire
dont le filtre de la transformée est H(z) =
1+z-1. Le codage duobinaire
s'effectue par la transformation
ck = ik +ik-1
. Le canal à réponse impulsionnelle resultant de ce
codage duobinaire s'écrit:
h(t) = ä(t)+ä(t
-T) (II.6)
Les différentes étapes qui permettent de
génerer les éléments duobinaires sont
résumées dans la Figure 2.5.
Figure 2.5: Génération des symboles
duobinaires.
Le tableau 2.1 donne un exemple de la transmission d'une
séquence duobi-naire précodée et la séquence
décodée.
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Tableau 2.1: Exemple de codage duobinaire
Séquence binaire ak
|
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
Séquence précodée bk
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
Séquence BPSK ik
|
+1
|
+1
|
+1
|
-1
|
-1
|
+1
|
-1
|
-1
|
Séquence duobinaire dk
|
|
2
|
2
|
0
|
-2
|
0
|
0
|
-2
|
Séquence duobinaire décodée rk
|
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
L'opération de mise en forme est effectuée par
un filtre rectangulaire g(t) de largeur T. On obtient
donc:
g(t) = Rect[0,T](t)
s(t) = ?
k
(ik + ik-1)g(t
-kT)
(II.7)
Ce signal est aussi égal dans le cas particulier d'un
filtre de mise en forme rectangulaire à :
s(t) = ikp(t - kT) (II.8)
p(t) = Rect[0,2T](t) = g(t) + g(t
- T)
Il est utile de remarquer ici que le filtre p(t) ne
vérifie pas le critère de Nyquist, ceci est voulu. En fait c'est
l'étalement temporel de 2T qui engendre la compression de
spectre. Avec le précodage, l'effet mémoire introduit par le
codage duobinaire est supprimé et la détection à la
réception est facilitée et se fait par simple seuillage :
~ 1 si |ck|
< 1
rk = (II.9) 0 si
|ck| > 1
En l'absence de précodage, pour effectuer le
décodage des symboles duobinaires, on doit prendre en compte les
décisions passées comme le montre l'équation II.8.
?
???
???
rk =
1 si ck > 1
(II.10)
0 si ck < 1
drk-1
étant la décision passée.
1 si |ck| ? 1 et
drk-1 = 0 0
si |ck| ? 1 et
drk-1 =
0
s(t) = ? ikp(t -
kT)
k
p(t) = Rect[0,2T](t) = g(t) +g(t
- T)
(II.11)
- 30 -
Densité spectrale de puissance Nous
pouvons considérer notre système ainsi constitué comme
étant le même qu'une cascade de deux structures de filtres h
et g, avec p le canal global dont l'expression est la
suivante:
- 31 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
où g est le filtre de mise en forme.
Ainsi en considérant la fonction de transfert de h
qui s'écrit H(f) = 1 2(1 +
ej2ð fT) , nous déduisons que
l'expression analytique du spectre du signal duobinaire,
S(f) = cos(ð
fT)2Tsinc(ð fT)2 =
T[sinc(2ð fT)]2 (II.12)
Nous nous rendons compte ici que le codage duobinaire reduit
de moitié le spectre occupé pour un signal BPSK. L'idée
alors est d'effectuer cette opération dans chacune des sous-porteuses de
l'OFDM. Nous dimunions ainsi pour chacune des sous-porteuses l'occupation
spectrale de moitié et on utilise cet espace pour ajouter le signal de
réduction du PAPR.
2.3 La nouvelle forme d'onde
Considerons un système OFDM avec N
sous-proteuses. Notons par S(k) =
[S(k)
0 ,...,S(k)
N-1]t
le kème symbole OFDM (voir Figure 2.6):
- 32 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.6: Modulateur OFDM classique.
Nous considérons une constellation BPSK, c'est a dire
que les symboles S(k)
l , l =
0,...,N sont #177;1. Quand l'on
effectue du duobinaire sous-porteuse par sous-porteuse, on aboutit aux
conclusions suivantes:
- 33 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.7: Modulateur OFDM Duobinaire
En faisant le duobinaire, on obtient à l'entrée
du modulateur OFDM, à l'instant k les symboles
S(k)
l +S(k-1)
l , l = 0,...,N, ceci revient
à ajouter le symbole OFDM à l'instant k -
1 à celui de l'instant k (voir Figure 2.7). On garde
le même modulateur OFDM à l'émission donc on peut se rendre
compte qu'on a toujours d'un point de vu spectral les sinc(sinus cardinaux) qui
s'entrecroisent mais qui demeurent orthogonaux. Pour se rendre compte de la
réduction spectrale réalisée par le duobinaire, nous
traçons les DSP des signaux Duobinaires et ceux binaires(voir Figure
2.8).
- 34 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.8: DSP binaire et Duobinaire pour N=64
sous-porteuses.
En effectuant un zoom au niveau de la Figure 2.8, on se rend
compte que l'espace spectral occupé par chacune des sous-porteuse est
réduite de moitié.
- 35 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.9: DSP binaire et Duobinaire pour N= 64
sous-porteuses zoom.
Alors la question qui nous vient à l'esprit est de
savoir où s'effectue alors la réduction de spectre ? Nous allons
apporter une réponse, dans la section suivante.
2.3.1 Réduction de spectre pour l'OFDM avec du
duobinaire sous chaque sous-porteuse
Où s'effectue alors le gain de spectre?
Considérons le schéma de modulation OFDM
illustré par la Figure 2.7. Pour analyser comment se fait la
réduction de spectre nous considèrons une succession de quatre
symboles OFDM. L'addition du duobinaire se faisant dans le domaine
fréquentiel, que se passe t-il alors en temporel?
Tout d'abord, comme l'OFDM est un multiplex de porteuses
orthogonales, alors sur 4 temps symboles (c'est-à-dire sur l'intervalle
de temps [(k _ 3)T,(k +
1)T]), le signal OFDM peut s'écrire comme:
s(t) =
|
l=k+1
?
l=k_2
|
(Sl 0 +Sl_1
0 ) *g(t
_kT)e2jðF0t+
|
(Sl1 +
Sl_1
1 ) *g(t _kT)e2
jð f1t + ... + (SlN_1
+Sl_1
N_1) *g(t
_kT)e2 jð
fN_1t
où
· T : période des symboles OFDM,
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
· N : nombre de sous-porteuses
· g est un filtre rectangulaire
c'est-à-dire g(t) = rectT(t)
Nous allons considérer alors le signal modulé
par la sous-porteuse f0, puisque le duobi-naire effectue la
réduction de spectre sous-porteuse par sous-porteuse. Ce signal qui
correspond à la sous-porteuse f0 peut s'écrire pour 4
temps symboles:
sf0(t) =
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(Sl 0 + Sl-1
0 ) * g(t -
kT)e2jðf0t
(II.14)
|
|
Posons sl j = Sl je2jð
f0t sur l'intervalle de temps [jT,(j +
1)T]. On peut réécrire le signal sur la
sous-porteuse f0 en temporel comme suit:
Sf0(t) =
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(Sl 0 +Sl-1
0 ) *g(t
-kT)e2jf0t
=
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(sl 0 +sl-1
0 ) *g(t -kT)
(II.15)
|
|
l=k+1
Sf0(t) = ? al 0
*h(t -kT)
(II.16) l=k-2
où h(t) = rect2T (t). Pour plus de
clarté, nous représentons l'évolution temporelle du signal
envoyé sur la sous-porteuse f0.
- 36 -
Figure 2.10: Evolution temporelle du signal sur une seule
sous-porteuse
On se rend bien compte que:
- 37 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
· d'une part les symboles OFDM Duobinaires durent T
mais ceux binaires durent 2T.
· d'autre part sur un intervalle de temps 2T,
de l'interférence vient s'ajouter au symbole binaire, de
l'interférence du symbole précédent et celui du symbole
suivant (nous détaillerons ce point dans le chapitre 3).
En conclusion nous obtenons des symboles binaires qui durent
2T (une porte rectangulaire de durée 2T) d'où
la compression spectrale.
Conclusion
Somme toute, dans la présente partie, nous avons
détaillé les concepts sous jacents à cette nouvelle forme
d'onde. Nous avons étudié les notions utilisées pour la
nouvelle forme d'onde, c'est-à-dire essentiellement les techniques
d'ajout de signal comme le clipping et la tone reservation,
le codage duobinaire réalisé sur chacune des sous-porteuses
l'OFDM et qui permet de réduire le spectre de moitié. Ensuite, il
a été question d'expliquer la nouvelle forme d'onde qui
réalise la combinaison intelligente de ces différentes
techniques, de donner les bases théoriques de cette nouvelle forme
d'onde. Le prochain chapitre illustrera les résultats de simulation
issus de la technique duobi-naire que nous avons présenté dans ce
chapitre.
38
CHAPITRE 3
PERFORMANCES DE LA NOUVELLE
FORME D'ONDE
Introduction
Dans le chapitre 2, nous avons proposé une nouvelle
technique de réduction du niveau de PAPR. Nous avons expliqué les
bases et les fondaments de la nouvelle forme d'onde, nous avons apporté
des justifications théoriques de la viabilité de la nouvelle
forme d'onde qui est sensée avoir un PAPR très faible.
Le présent chapitre sera consacré à
l'étude des performances de cette nouvelle forme d'onde. Les
performances de cette solution seront évaluées analytiquement et
par simulations.
· Dans une première section, nous
présenterons les performances de cette forme d'onde selon plusieurs
critères notamment le gain en réduction du PAPR,l'ACPR.
· Ensuite, nous étudierons la mise en oeuvre de
la nouvelle forme d'onde au niveau de l'émetteur et au niveau du
récepteur c.à.d proposer un critère adéquat et
fiable pour la décision. Nous donnerons à la fin de cette partie
un schéma d'optimisation de la nouvelle forme d'onde.
3.1 Performances de la nouvelle forme d'onde
Dans la présente section, nous avons simulé un
certain nombre de critères, de paramètres qui permettent
d'évaluer ou de comparer les techniques de réduction du PAPR.
Les
- 39 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
simulations réalisées ont été
faites pour un système OFDM avec 64 sous-porteuses et modulées
avec des symboles BPSK selon le mapping suivant:
Figure 3.1: Mapping des sous-porteuses à
l'entrée de l'IFFT
la Figure 3.1, correspond au mapping de la couche physique de
la norme 802.11, couramment appélée "Wifi" [1], le tableau 3.1
résume les paramètres de simulation utilisés pour les
différentes simulations.
Tableau 3.1: Paramètres de simulation
Type de Modulation BPSK / Duobinaire
Nombre de sous-porteuses 64
sous-porteuses de données 58
Nombre de pilots 4
Facteur de sur-échantillonnage 1 4
Type de canal AWGN
- 40 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
3.1.1 Taux d'erreur binaire
Pour certaines techniques, la réduction du PAPR peut
s'accompagner de la génération de distorsions aussi bien à
l'extérieur qu'à l'intérieur de la bande utile du signal;
c'est le cas par exemple des techniques de clipping. Dans le chapitre
II, nous avons modéliser le clipping par une transformation
polynomiale ce qui met en évidence les termes d'intermodulation et les
harmoniques générés.
Comme la détection des symboles OFDM se fait dans le
domaine fréquentiel, il vient alors que ces distorsions en particulier
celles qui sont à l'intérieur de la bande utile du signal vont
dégrader le TEB s'il s'agit d'une technique de clipping and
filtering simple. Par contre le clipping effectué dans la nouvelle
technique de réduction du PAPR n'entraine pas de dégradation du
TEB. La Figure 3.2 illustre la disposition du spectre "instantanné" du
système OFDM après le codage duobinaire, c'est-à-dire
après le gain spectral du codage duobinaire.
Figure 3.2: Gain de spectre dans chaque
sous-porteuse
On obtient un jeu de sous-porteuses (en rouge sur le
schéma) qui ne se chevauchent pas comme pour le schéma classique
de l'OFDM . En effet il existe des sous-porteuses "virtuelles", qui
correspondent à des trous spectraux, aux fréquences J
' 0, J '
1,..., J '
N-1 comme le montre la Figure 3.2. C'est sur
ces fréquences que se fera l'ajout du signal de clipping. Ceci
constitue un résultat assez important; d'après nos connaissances
il s'agit là d'une nouvelle et attrayante contribution.
- 41 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
Figure 3.3: Sous-porteuses additionnelles pour le signal de
réduction du PAPR
Le système illustré dans la Figure 3.3
correspond au spectre réduit de l'OFDM duobinaire avec l'ajout de
nouvelles sous-porteuses orthogonales à celles de l'OFDM duobinaire.
On obtient l'équivalent de l'OFDM traditionnel mais
avec une fenêtre temporelle deux fois plus grande et donc un espacement
fréquentiel entre les sous-porteuses plus réduit. Les
sous-porteuses J i
'utilisées par le signal de réduction du PAPR
et les sous-porteuses Ji initialement utilisées pour
générer les symboles OFDM sont orthogonales. C'est cette
orthogonalité qui assure un décodage des symboles à la
réception. Nous détaillerons dans la Section 3.2.1, le processus
de décodage de la nouvelle forme d'onde à la réception.
3.1.2 Performances en termes de réduction du
PAPR
Ce critère est immédiat et constitue le
critère de mérite essentiel des techniques de réduction du
PAPR. Pour deux techniques de réduction du PAPR X et Y
, avec des signaux de sorties respectifs x(t) et y(t),
les PAPR de x(t) et y(t) sont définis comme
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
suit:
max
|xn|2
PAPR[x](ö) = Pr[
0=n=Ts
Px = ö]
PAPR[y](ö) = Pr[
(III.1)
max
|yn|2
0=n=Ts
Py = ö]
- 42 -
où Ts désigne la
durée d'un symbole OFDM et Px et
Py représentent respectivement les puissances
moyennes des signaux x(t) et y(t). Le PAPR
est une variable aléatoire qui peut être
caractérisée par sa CCDF définie par:
CCDF(PAPR0) = Pr(PAPR
= PAPR0) (III.2)
Les PAPR[x] et
PAPR[y] définis par l'équation III.1, sont
des variables aléatoires dont les CCDFs sont représentés
sur la Figure 3.4. Pour un niveau de CCDF donné, CCDF = ö,
on défini le gain en réduction de PAPR
ÄPAPR(ö) par:
ÄPAPR(ö) =
PAPR[x](ö)-PAPR[y](ö),[dB]
(III.3)
où PAPR[x]
et PAPR[y] sont les valeurs du PAPR des
signaux x(t) et y(t) à CCDF
= ö.
Figure 3.4: Calcul du gain en réduction du PAPR
à une valeur particulière de la CCDF
C'est sur la base de la CCDF que se fera les mesures de
performances en terme de gain en PAPR.
- 43 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
Courbes générales du PAPR
Dans la littérature et comme abordé dans le
chapitre 1, plusieurs formules permettent d'approximer le PAPR des signaux
OFDM. Aussi il convient d'étudier ces différentes approximations
par rapport à la distribution de l'OFDM BPSK simulé selon les
paramètres du tableau 3.1.
100
OFDM discret (Facteur sur-échantillonnag=1)
simulée Approximation théorique de Van Nee
10-1
10-2
CCDF = Pr(PAPR>ë)
5 7 9 11 13
ë (in dB)
Figure 3.5: Distribution du PAPR théorique et
simulé dans le cas d'une constellation BPSK
- 44 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
100
10-2
OFDM continu ( facteur surechant=4) Approximation de Van Nee
Approx de Ochai et Imai Approx de Y. Louet et H. Sajjad Approx de Zhou et
Caffery
10-10
5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
ë (in dB)
CCDF = Pr(PAPR>ë)
10-4
10-6
10-8
Figure 3.6: Distribution du PAPR théorique et
simulé pour l'OFDM continu dans le cas d'une constellation BPSK
La comparaison entre les courbes théoriques et
simulées est faite sur les Figures 3.5 pour le PAPR du signal OFDM
discret, et 3.6 pour le PAPR du signal OFDM continu. Les courbes
théoriques et simulées sont très proches, ce qui nous
indique la haute précision et la fiabilité des différentes
approximations du PAPR rencontrées dans la littérature.
La Figure 3.7 présente la CCDF du signal OFDM pour
N = 64 et pour différentes valeurs du facteur de
sur-échantillonnage.
- 45 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
CCDF = Pr(PAPR>ë)
10-2
100
OFDM avec facteur surechantillonnage=1 OFDM avec facteur
surechantillonnage=2 OFDM avec facteur suréchantillonnage=4
10-1
10-3
10-4
5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
ë (in dB)
Figure 3.7: Effet du suréchantillonnage sur le
PAPR
Nous remarquons, d'après la Figure 3.7, que plus le
facteur de sur-échantillonnage est élévé, plus l'on
approche le comportement d'un signal OFDM continu. Les plus grandes variations
de la CCDF se produisent quand le facteur de sur-échantillonnage passe
de L = 1 à L = 2; on n'a pas une variation
significative de la CCDF pour L > 4.
Interprétation: En augmentant le facteur de
sur-échantillonnage, on augmente la précision
d'échantillonnage du signal OFDM, ce qui permet de gagner en
précision sur les valeurs du signal OFDM continu. Ainsi, on calcule
mieux les valeurs crêtes du signal OFDM et cela influe sur le PAPR.
Cependant pour L > 4, il n'y a plus d'augmentation significative de
la CCDF, c'est pourquoi on se limitera à un facteur de
sur-échantillonnage de 4 pour calculer le PAPR du signal OFDM
continu.
La nouvelle forme d'onde étant essentiellement
basée sur le codage duobinaire, il nous faut vérifier avant tout
que le codage duobinaire en lui même n'augmente pas le PAPR. Dans la
Figure 3.8 nous effectuons la comparaison entre la courbe de la CCDF otenue
pour des systèmes OFDM modulés avec du BPSK et celle obtenue par
le codage duobi-naire sur chacune des sous-porteuses. Comme on peut le
constater, les deux courbes
- 46 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
sont très proches. Ceci revient à dire que
même après le gain de spectre, on obtient les mêmes
performances en terme de CCDF, d'où la pertinance d'un tel
résultat!
1 3 5 7 9 11
ö
CCDF=Pr(PAPR>= ö)
100
10-1
10-2
10-3
10-4
OFDM BPSK OFDM Duobinaire
Figure 3.8: Le codage duobinaire n'augmente pas le
PAPR.
Gain de PAPR de la nouvelle forme d'onde
Dans cette section, nous mettons en oeuvre la nouvelle forme
d'onde et nous étudions la dimunition du PAPR obtenue. Dans une
première partie nous décrirons l'algorithme d'ajout du signal
après codage duobinaire; puis nous présenterons les gains de PAPR
obtenus.
L'algorithme d'ajout de signal se fait de la façon
suivante: Étape 1 :
· Considérer les symboles OFDM duobinaires
temporels par paire, parce que chaque symbole OFDM s'étale à
présent sur 2T temporels, comme on peut le voir sur la Figure
3.9, T étant la durée symbole OFDM d'origine.
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
- 47 -
Figure 3.9: Etalement temporel des symboles OFDM
Étape 2:
· Generer ici le signal d'"ajout" :
c(t) = -(s(t) -sclip(t))
(III.4)
où s(t) est le signal OFDM duobinaire, et
sclip(t) est le signal OFDM duobinaire écrêté
à un seuil Clipseuil.
On effectue un filtrage (FFT/IFFT) du signal c(t) qui
consiste à faire une FFT de taille 2N sur le signal de clipping
et à filtrer les composantes fréquentielles OOB,
et celles correspondant aux fréquences f =
f0, f = f0 + 1 T ,. . . ,f = f0 +
N-1
T car
ces fréquences sont utilisées pour l'envoi des
données. Étape 3
· Générer à nouveau le signal
d'ajoutfiltré dans le domaine temporel, on notera ce
signal par c1(t). Étape 4
· Le signalfinal qui correspond à la nouvelle
forme d'onde s'écrit: às(t) = c1(t) +
s(t).
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
Pour les simulations, nous testons les performances de notre
algorithme pour plusieurs valeurs de seuil de clipping et nous
aboutissons aux constatations suivantes.
Dans la Figure 3.10, où nous comparons le PAPR de la
forme d'onde avec le PAPR de la technique de clipping andfiltering
pour un seuil de clipping de 10dB
CCDF( ö )= Pr(PAPR >= ö)
100
10-1
10-2
10-3
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
OFDM
Nouvelle forme d'onde avec taux de clipping ñ=10 dB
clipping and filtering avec taux de clipping ñ=10 dB
- 48 -
ö
Figure 3.10: PAPR pour un clipping à 10 dB
On constate qu'on n'a pratiquement pas de dimution du PAPR, en
effet pour de grandes valeurs du "seuil d'écrêtage", les
crêtes du signal en entrée du clipping n'atteignent plus le "seuil
d'écrêtage"; dans ce cas il n'y a plus d'écrêtage (et
donc il n'y a pas de réduction de PAPR). Le signal à la sortie de
"clipping" est égal au signal à l'entrée.
- 49 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
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ö
CCDF(ö)=Pr(PAPR >= ö)
100
10-1
10-2
10-3
OFDM
Nouvelle forme d'onde avec le taux de clipping ñ=2
clipping and filtering avec taux de clipping ñ=2
Figure 3.11: PAPR pour un clipping à 2 dB
La Figure 3.11 illustre la comparaison entre la technique
de clipping filtering traditionnelle pour un seuil de 2 dB
avec la mise en oeuvre de la nouvelle forme d'onde pour le même
seuil. On remarque une dimunition du PAPR de la nouvelle forme d'onde, mais ce
gain de PAPR n'atteint pas celui de la technique traditionnelle de
clipping car la nouvelle forme d'onde n'utilise pas toutes les
fréquences pour générer le signal de clipping.
Pour cette technique, plus le niveau de clipping est
élévé, plus grand sera la dimution du PAPR. Les signaux
additionnelle de clipping et les signaux OFDM duobinaires sont orthogonaux donc
n'interfèrent pas, il est donc possible de faire un
écrètage plus rude (avec un seuil très bas ou avec
d'autres techniques de clipping comme le deep clipping).
- 50 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
ö
CCDF(ö)=Pr(PAPR >= ö)
100
10-1
10-2
10-3
OFDM
nouvelle forme d'onde avec clipping au taux ñ=2dB
nouvelle forme d'onde avec clipping au taux ñ=10dB nouvelle forme d'onde
avec clipping au taux ñ=10dB
Figure 3.12: Gain de PAPR de la nouvelle forme pour
plusieurs taux de clipping.
La Figure 3.12 illustre le gain de PAPR de la nouvelle forme
d'onde pour plusieurs valeurs du taux de clipping qui varient de 0 à 10.
Plus le seuil de clipping augmente, plus le PAPR dimunie et tant que le signal
de clipping n'impacte pas les performances en terme de TEB ou d'ACPR de la
nouvelle forme d'onde on pourrait effectuer le clipping selon n'importe quel
seuil.
Le PAPR devient "paramétrable" en changeant le taux de
clipping : c'est dire toute l'efficacité de cette nouvelle forme d'onde,
car dépendamment de la norme et pour des applications qui exigent un
niveau de PAPR tres faible, notre technique permet d'avoir un gain
considérable comparé à l'OFDM classique en
paramétrant le seuil de clipping.
3.1.3 Dimunition de l'ACPR
L'Adjacent Channel Power Ratio (ACPR) mesure le rapport entre
le niveau de puissance dans la bande de fréquence utile par rapport
à celui dans la bande adjacente, on parle d'ACPR droite et d'ACPR gauche
suivant le côté de la bande adjacente prise en compte. L'ACPR est
donnée par la relation III.5:
f
BdeUtile DSP( f )d f
ACPR =
R
(III.5)
BdeAdjacente DSP( f )d f
- 51 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
L'ACPR est déterminant dans l'implémentation de
n'importe quelle norme radio mobile. En effet les organismes de
régulation du spectre imposent un masque pour les spectres des
différents réseaux radio-mobile, enfin de répartir au
mieux l'espace de spectre entre les différents usages.
Certaines techniques de réduction du PAPR peuvent
entrainer une augmentation de l'ACPR, par exemple le clipping engendre
une rémontée des lobes secondaires et donc une augmentation de
l'ACPR.
Dans la mise en oeuvre de la nouvelle forme d'onde, nous
effectuons un filtrage OOB du signal de clipping, c'est-à-dire
une élimination du signal qui se trouve dans le spectre adjacent au
spectre utile. Ainsi, une possible augmentation de l'ACPR ne peut provenir que
du codage duobinaire. Le codage duobinaire tel qu'il est effectué dans
l'OFDM n'augmente pas l'ACPR. Les simulations des spectres de l'OFDM duobinaire
présentées dans le chapitre 2 dans la partie 2.2, montrent une
dimunition du niveau des lobes secondaires des sinc(sinus cardinal) qui forment
le spectre du signal OFDM duobinaire; ce qui implique une dimunition du niveau
des composantes OOB et donc de l'ACPR. Tous ces éléments, nous
permettent de conclure que la nouvelle forme d'onde permet d'avoir un ACPR plus
faible que celui d'un système OFDM classique.
3.1.4 Variation de la puissance moyenne
Pour certaines techniques, la réduction du PAPR
s'accompagne d'une diminution ou d'une augmentation de la puissance moyenne du
signal à transmettre. Par exemple, dans le cas de l'utilisation de la
technique de clipping, la puissance moyenne du signal à
transmettre est réduite tandis que dans un contexte de Tone
Reservation, la puissance moyenne du signal à transmettre est
augmentée parce qu'on ajoute du signal additionnel dans les
sous-porteuses libres. La variation de la puissance moyenne du signal à
transmettre s'écrit:
E(p) = Py
-Px[dB] (III.6)
avec,
· Px est la puissance moyenne du
signal OFDM duobinaire sans l'ajout du signal de réduction du PAPR.
· Py est la puissance moyenne du
signal OFDM duobinaire après l'ajout du signal de réduction du
PAPR.
ClipSeuil
· p = Px est le taux de clipping.
La Figure 3.13 illustre la variation du rapport Py Px
en fonction du taux de clipping p =
ClipSeuil
Px . Où ClipSeuil
étant le seuil de clipping défini à partir du
taux de clipping p.
- 52 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme
d'onde
0 5 10 15 20
/Px
Py
0.35
0.25
0.15
0.05
0.3
0.2
0.1
0
ñ=Seuilclip/Px
Figure 3.13: Variation du rapport Py Px en fonction du
niveau de clipping.
On se rend compte, à travers la Figure 3.13 que plus
le seuil de clipping dimunie, plus grand est le rapport Py Px , alors
que Py Px croît avec la puissance totale transmise. Il faut donc
faire un compromis entre la réduction du PAPR et l'augmentation de
l'énergie totale à transmettre.
3.2 Implémentation et processus de
réception
3.2.1 Complexité
Si une méthode est très performante en terme de
réduction du PAPR mais nécessite de fortes ressources de calcul,
ceci peut devenir rédhibitoire pour certaines applications pratiques de
type "temps réel". La complexité des algorithmes mis en oeuvre
doit alors être étudiée. Dans cette section, nous
évaluerons la complexité de la nouvelle forme d'onde et son
processus de décodage. Dans le processus de décodage il faut
considérer
- 53 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
les symboles par paire comme il a été fait
à l'émission. Donc on considère le signal OFDM duobinaire
sur une durée temporelle de 2T, ce qui correspond à 2
symboles OFDM consécutifs. En faisant une transformée de Fourrier
sur chaque paire de symboles OFDM, on décode à l'instant kT
et sur la sous-porteuse i:
· le symbole binaire actuel 2Sk i
· le symbole précédent
Sk-1 i
· le symbole suivant Sk i+1
Ainsi on réçoit :
Rk = 2Sk i +
Sk-1
i + Sk (III.6) i+1
En supposant que les données traitées par
l'algorithme qui génère la nouvelle forme d'onde sont de taille
NL (où nous supposons que les signaux multiporteuses sont L
fois sur-échantillonnés).
· Le calcul du signal ck, le signal de clipping
a une complexité linéaire, c'est-à-dire, de l'ordre de
O(NL).
· La complexité de calcul du signal
c' k, le signal
d'ajout filtré, est un O(NLlog2NL) car on
utilise un filtrage basé sur les opérations de FFT/IFFT.
· Ayant récupérer Rk, on cherche
à en déduire Sk, le symbole émis. Rk
correspond à une sorte de codage convolutif avec une longueur de
contrainte de deux. Les symboles reçus correspondent à une
transformation selon le système suivant:
Figure 3.14: Système équivalent à la
nouvelle forme d'onde à la réception
où, on peut récuperer les symboles sk i au
moyen d'une égalisation en deux étapes dont la complexité
est linéaire en fonction de N.
- 54 -
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
Optimisation de la nouvelle forme d'onde Afin
de réduire autant que possible le PAPR, l'algorithme de
génération du signal additionnel doit étre
répeté plusieurs fois selon le processus suivant:
Figure 3.15: Génération du signal
d'ajout.
1. Initialisation considerer le signal OFDM temporel
sn. Initialiser s(i)
k = sn et
fixer i = 0.
2. Calculer le "signal de réduction du PAPR"'
c(i) k en effectuant le clipping de si k à
s'i k, aussi ci k =
-(si k -
s'i
k). Effectuer un filtrage FFT/IFFT pour generer le signal
c'i k .
3. Mettre à jour l'algorithme, c'est-à-dire
si+1 k = ci k + si k.
4. Effectuer une autre itération, si le seuil de PAPR
désiré n'est pas obtenu ou si le nombre d'itération
maximal n'est pas atteint.
Avec cette optimisation, on obtient un énorme gain en
PAPR. Les courbes représentées sur la Figure 3.16 montrent que le
gain de la nouvelle forme d'onde pour 5 itérations, un taux de clipping
= 3dB et celui de la technique de clipping and filtering
classique sont assez proches.
Chapitre 3 : Performances de la Nouvelle forme d'onde
CCDF(ö)=Pr(PAPR >= ö)
100
10-1
10-2
10-3
OFDM Duobinaire
Nouvelle forme d'onde ( ñ=3dB) avec 5 itérations
technique de clipping and filtering classique à 3dB
- 55 -
2 4 6 8 10 12
ö
Figure 3.16: Nouvelle forme d'onde avec un seuil de
clipping à 3dB et 5 itérations.
Conclusion
Somme toute, nous avons pu évaluer les performances de
la nouvelle forme d'onde suivant plusieurs critères: gain de PAPR, ACPR,
variation d'énergie, complexité et processus de réception.
Cette forme d'onde s'est révélée être très
avantageuse, elle permet d'avoir un niveau de PAPR très faible, son ACPR
est plus bas que celui de l'OFDM classique et elle réalise un bon
compromis entre gain de PAPR et augmentation de l'énergie
envoyée. Enfin elle a une complexité qui n'est pas "dramatique",
vu la puissance des processeurs actuels et comparée à d'autres
techniques classiques.
56
CONCLUSION GÉNÉRALE ET
PERSPECTIVES
La future norme 5G est déja d'actualité
où l'OFDM constitue un candidat serieux pour être la modulation
qui sera utilisée dans sa couche physique. Malheuresement malgré
ses nombreux avantages : une égalisation numérique et un
décodage simple, une robustesse face au bruit impulsif, une utilisation
efficace des ressources fréquentielles, une implémentation
facilitée par les opérations IFFT/FFT, l'OFDM possède deux
inconvénients majeurs qui sont les problèmes de synchronisation
et son fort PAPR. Le PAPR est une métrique qui mésure la
dynamique d'un signal. Cette propriété de grande dynamique qui
caractérise les signaux OFDM les rend sensibles aux
non-linéarités des composants analogiques, en particulier celles
des amplificateurs de puissance. En effet pour un rendement élevé
et un signal à fort PAPR, l'amplificateur de puissance fonctionne dans
une zone non-linéaire entrainant des distorsions des signaux à
transmettre. Dans ce projet de fin d'études, nous avons
étudié une forme d'onde qui aurait tous les avantages de l'OFDM
sans avoir le problème du PAPR.
Le présent travail fut amorcé, comme nous
l'avons annoncé dans l'introduction par un premier chapitre, portant sur
la problématique et l'ambition de ce stage c'est à dire une
réduction de l'empreinte carbone des télécoms et un gain
dans les dépenses énergétiques pour les industriels. Nous
avons décrit les signaux OFDM et leur PAPR, et aussi
l'incompatibilité entre les signaux OFDM à fort PAPR et
l'amplificateur de puissance fonctionnant avec un rendement optimal.
Nous avons aussi étudié quelques techniques de
réduction du PAPR qui sont essentiellement des techniques d'ajout de
signal, ensuite nous avons étudié le codage duobi-naire qui
permet de réduire l'occupation spectrale par sous-porteuse. La nouvelle
forme d'onde consiste en une combinaison intelligente de ces différentes
techniques et permet de générer un signal OFDM à
très faible PAPR.
- 57 -
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
Enfin, nous avons etudié les performances de la
solution proposée en terme de gain en PAPR, de réduction du
spectre par sous-porteuse, de dimunition de l'ACPR, de compromis entre gain de
PAPR et énergie transmise. Il a fallu aussi détailler le
processus de réception et la complexité de cette forme d'onde.
Ce stage m'a permis de travailler sur un sujet passionnant et
dont la portée et le besoin sont réels.
Comme perspectives et extension à ce travail, nous
envisageons l'étude d'autres codes à réponse partielle
d'ordre élévé, une mise en oeuvre d'autres techniques de
clipping et l'étude du gain de PAPR résultant. Enfin, il serait
interressant d'implémenter la nouvelle forme d'onde et d'étudier
son comportement en transmission réelle.
58
ANNEXE: DÉCODAGE DU SIGNAL
RÉÇU
Considérons une suite un systèmes OFDM,
modulé par les symboles duobinaire dk i qui module la
fréquence ji à l'instant kT, comme
illustré sur la figure 3.17
Figure 3.17: Suite de symboles OFDM duobinaire On note
par bk le bruit qui s'ajoute au symbole
ski
f sk + bk sur [kT,(k +
1)T]
yk = (IV.1) sk+1 +
bk+1 sur [(k +1)T,(k +
2)T]
où bk est un bruit BBAG. Notons par yk
est la concaténation sur une durée de 2T = [kT,(k+
2)T] des symboles OFDM Duobinaire reçus. Détaillons
l'opération de la FFT effectué à la reception.
Rk = FFT2N(yk) = FFT2N([sk +
bk,sk+1 + bk+1]) (IV.2)
- 59 -
ANNEXE: DÉCODAGE DU SIGNAL
RÉÇU
Ainsi on obtient:
Rk =
FFT2N([sk,zeros(1,N)]+FFT2N([zeros(1,N),sk+1]+
FFT2N([bk,zeros(1,N)] +
FFT2N([zeros(1,N),b(k + 1)]) (IV.3)
Ainsi sur la sous porteuse n0 nous décodons:
Rk n0 = dk-1
n0 + dk n0 + dk n0 + dk+1
n0 + bk n0 + bk+1
(IV.4)
n0
ainsi on a :
Rk n0 = dk-1
n0 + 2 * dk n0 +
dk+1
n0 + ck (IV.5)
n0
Avecckn0 =
bkn0
+bk+1
n0
c'est dire que le bruit qui était au départ un
bruit BBAG se transforme en un bruit coloré . Le processus de
décodage va consister à décoloré ce bruit par
l'opération suivante:
zk n0 = Rk+1
n0 - Rkn0
|
(IV.6)
|
après cette opération on obtient un bruit blanc.
Les symboles zkn0 qui correspondent
à une transformation duobinaire 1 +D des symboles dk
n0, peuvent être décodés à partir de
l'algorithme de Viterbi.
60
BIBLIOGRAPHIE
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layer (phy) specifications high-speed physical layer in the 5 ghz band,
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[2] General Assembly Resolution 42/187. Report of the world
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Equipement Radio Multistandard. PhD thesis, SCEE-SUPELEC/IETR, May 2010.
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Control and Signal Processing (ISCCSP) 2010 4th International Symposium
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Oct. 2009. pp. 11-12.
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- 61 -
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multiplex de porteuses modulées à fort Facteur de
crête. PhD thesis, SUPELEC/IETR, 2007.
[14] X. Zhou and J. J. Caffery. A new distribution bound and
reduction scheme for ofdm papr. In 5th International Symposium on Wireless
Personal Multimedia Communications, Oct. 2010.
1
Etude d'une forme d'onde multiporteuses à faible
PAPR.
L'amplification des signaux à grande dynamique consomme
énormément d'énergie et les signaux actuellement
proposés dans beaucoup de normes radio mobile sont des signaux
multiporteuses qui sont très avantageux mais qui ont une dynamique
élevé. Ce projet à consisté à l'étude
d'une forme d'onde multiporteuses ayant un PAPR faible. Celle-ci est
basée sur l'OFDM et combine de façon intelligente certaines
techniques de diminution dU PAPR et un codage duobinaire.
Le clipping a été modélisé comme
une technique d'ajout de signal; mais l'ajout du signal de clipping se fait sur
certaines sous-porteuses OFDM "libres" qui ne sont pas utilisées pour
transmettre les données. Pour ajouter le signal de clipping de
façon plus efficace, on a besoin de plus d'espace fréquentiel. On
utilise alors un codage duobinaire sur chacune des sous-porteuses OFDM pour
réduire leur occupation spectrale, le spectre vacant est utilisé
pour ajouter le signal de clipping de manière orthogonale au signal de
donnée. Ensuite vient l'étude des performances de cette nouvelle
forme d'onde en termes de gain en PAPR, de complexité, d'ACPR.
Mots clés:
Éco-radio, modulations multiporteuses, radio
intelligente, PAPR, OFDM, clipping, Tone Reservation, codage duobinaire, codes
à reponses partiel.
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