Introduction
Dans cette section, nous allons voir comment se conçoit
la valorisation. La section est divisée en deux. Premièrement
nous parlerons de la création de la valeur en marketing, c'est alors
qu'à la deuxième position nous parlerons de l'influence de la
valorisation de l'eau sur la valeur créée dans les
activités économiques.
1.1 Création de la valeur en
marketing
La notion de la valeur a longtemps été
abordée par des auteurs dans la discipline de marketing. Tauber (1972),
Holbrook et Hirschman (1982), Fischer et Arnold (1990), Sheth, Newman et Gross
(1991), ont pensé la valeur comme étant des
représentations cognitives des objectifs ou des besoins poursuivis par
le consommateur et adaptées aux demandes de la société ou
sont les états d'être que désire atteindre le
consommateur.
Rokeach (1973) définit la valeur comme étant un
type de croyance durable, qui est localisé dans le système de
croyance de l'individu, et qui concerne comment une personne doit se comporter
(valeurs instrumentales) ou un état final d'existence
désiré (valeurs terminales). Il souligne aussi que, Les valeurs
constituent des représentations cognitives et des transformations des
besoins, rejoignant ainsi Tauber (1972). Selon Rokeach (1973), les valeurs
représentent des croyances très centrales et évaluatives
servant de base à toutes les perceptions et les jugements humains, mais
elles sont également universelles, mais varient en importance selon les
individus. Il regroupe parmi les valeurs dites terminales :
Sécurité familiale, bonheur, un monde en paie, respect de soi,
amitié authentique, liberté, harmonie intérieure,
égalité, un monde de beauté, une vie aisée,
sagesse, plaisir, accomplissement, plénitude amoureuse, statut social
reconnu,
sécurité nationale, un salut éternel, une
vie passionnante. Il regroupe parmi celles dites instrumentales :
Honnête, aimant, responsable, serviable, gai, poli, propre, indulgent,
large d'esprit, intellectuel, maître de soi, indépendant,
courageux, capable, obéissant, ambitieux, imaginatif et logique.
Kahl (1983), apporte une définition qui éclaire
la pensé que nous croyons un peu plus mieux abordée que la
précédente. Kahl (1983) définit la valeur comme
étant un principe, standard ou une direction des actions
considérée comme utile. Les valeurs sont le type le plus abstrait
des cognitions sociales qui fonctionnent pour faciliter l'adaptation de
l'individu à son environnement. Les valeurs constituent l'incorporation
des objectifs de la société dans l'individu. Kahl introduit dans
la définition de la valeur la notion de l'utilité et
l'intérêt social et la prise en compte de l'environnement de
l'individu. Il regroupe dans les valeurs : Le sens d'appartenance,
l'excitation, le plaisir, les relations chaleureuses avec les autres,
l'accomplissement de soi, être bien respecté, la
sécurité, le respect de soi, le sens de réalisation.
Dans la logique d'une conception de la valeur comme traitement
cognitif Zeithaml (1988), définit la valeur perçue comme
l'évaluation globale du client de l'utilité d'un produit
fondée sur les perceptions de ce qu'il reçoit et de ce qu'il
donne. La valeur perçue résulte donc d'une comparaison
effectuée par le client entre les avantages obtenus et les coûts
sacrifiés. Selon Woodruff (1997) la valeur est la
préférence et l'évaluation perçues par le client
des attributs du produit, de ses performances et des conséquences de son
utilisation facilitant (ou bloquant) l'atteinte des objectifs et des
finalités que le client désire atteindre dans les situations
d'usage.
Dans la logique d'une conception de la valeur comme trait
contextuel d'une interaction, Holbrook (1999) définit la valeur
perçue par le client comme une préférence interactive et
relative d'une expérience. Selon lui, la valeur perçue est un
phénomène émergent. Elle fait référence
à une évaluation contextuelle d'un objet par un sujet. C'est
ainsi qu'il présente les caractéristiques de la valeur
perçue : l'interactivité, le relativisme, l'affectivité et
sa nature expérientielle. D'après Holbrook la valeur est
interactive car elle entraîne une interaction entre un sujet (un client
ou un consommateur) et un objet (un produit), elle est qualifiée de
relative car elle est comparative (entre des alternatives), personnelle et
situationnelle elle est préférentielle car elle englobe un
jugement de préférence et résulte d'une expérience
car elle réside dans l'expérience d'utilisation au sein de
laquelle elle est créée.
Selon Heilbrunn (1996), la valeur est l'ensemble des facteurs,
à la fois, qualitatifs et quantitatifs, subjectifs et objectifs, qui
construisent l'expérience complète de l'évaluateur. Pour
Heilbrunn,
la valeur d'un objet se construit à travers (1) une
perspective temporelle et (2) une interaction entre un sujet et un objet et la
valeur perçue est une caractéristique émergeante de
l'expérience d'interaction entre le client et le produit.
La valeur perçue est un trait caractérisant la
triade (produit, client et situation).
Holbrook (1999) arrive à distinguer la valeur (au
singulier) perçue et les valeurs (au pluriel) personnelles. Holbrook
stipule que cette différence entre la valeur (au singulier)
perçue et les valeurs (au pluriel) personnelles réside dans le
fait que la valeur est le jugement évaluatif réalisé par
le client par contre, les valeurs sont les standards, les règles, les
critères, les normes, les objectifs ou les idéaux sur la base
desquels le jugement évaluatif est constitué. La valeur signifie
un jugement de préférence par contre, les valeurs sont les
critères pertinents sur la base desquels est basé ce jugement de
préférence. (Holbrook, 1999).
Plusieurs classifications des dimensions de la valeur ont
été proposées dans la littérature marketing. Selon
Tauber (1972) les dimensions delà valeur sont : utilitaire,
hédoniste, sociale ou psychologique. Selon Burns (1993) : la valeur du
produit, la valeur d'usage, la valeur de possession et la valeur globale. Selon
Babin, Darden et Griffin (1994) : la valeur utilitaire et la valeur
hédoniste d'une expérience de magasinage. Selon Sheth, Newman et
Gross (1991) : épistémique, fonctionnelle, sociale,
émotionnelle et conditionnelle (Mesure : Sweeney et Soutar, 2001). Et
enfin selon : Holbrook (1999) efficacité, excellence, jeu,
esthétique, statut, éthique, estime et spiritualité.
En marketing, pour comprendre et/ou appréhender la
notion de la valeur, une des approches de Holbrook est souvent
sollicitée, celle qui retient trois critères dichotomiques pour
différencier les types de jugement de la valeur dont : la valeur peut
être extrinsèque (le produit est un moyen pour atteindre des fins
qui lui sont extérieures) ou intrinsèque (l'expérience de
consommation associée au produit est appréciée en tant que
telle). Ensuite, les préférences peuvent être
orientées vers soi (fonction de l'intérêt personnel) ou
vers les autres. Et enfin, la valeur peut différer selon que le
consommateur manipule physiquement ou mentalement l'objet, dans ce cas on dit
qu'il est actif, ou qu'il y répond passivement et on dit qu'il est
réactif. Cette combinaison faite, a conduit à dégager
quatre dimensions de la valeur avec huit domaines pour la comprendre. (Riviere
et Mencarelli, 2012).
Tableau 1 : La valeur perçue
d'après Holbrook (1994, 1999, 2006)
28
Orientée vers soi Intrinsèques Valeur
hédonique
|
|
· Jeu
· Esthétique
|
|
Valeur économique
· Efficience
· Excellence
|
Orientée vers les autres
|
Intrinsèques
|
Valeur altruiste
· Ethique
· Spiritualité
|
|
Valeur sociale
· Statut
· Estime
|
|
La valeur est une notion très complexe et fondamentale
dans la littérature marketing. En se référant à la
pensée marxiste de la valeur s'agissant du temps qu'exige tout travail,
exécuté avec le degré moyen d'habilité et
d'intensité et dans des conditions qui par rapport au milieu social
concerné sont normales, passant par la conception subjective de la
valeur qui stipule que la valeur d'une chose repose sur sa capacité
à satisfaire les besoins des individus, plaçant à ce fait
la valeur dans la relation qui unit l'homme à l'objet, il se
dégage une attention soutenue à la notion. (Riviere et
Mencarelli, 2012). En raison du nombre important de définitions lui
référant. Day (2002) estime qu'aucune d'entre elles n'est
largement acceptée en marketing. Cette difficulté à
définir, de manière consensuelle, une telle notion est due
à la diversité des approches développées pour la
décrire, à l'ambiguïté des termes utilisés
(utilité, bénéfices), mais également, à son
caractère polysémique. La valeur est une notion abstraite dont le
positionnement n'est pas toujours clair par rapport à d'autres concepts
tels que la satisfaction, la qualité et le prix. (Riviere et Mencarelli,
2012).
Selon Riviere et Mencarelli (2012), la notion de valeur en
marketing trouve ses fondements en philosophie et en économie. Ils
stipulent que la notion de valeur a émergé progressivement dans
la philosophie moderne à la fin du XVIIIème siècle et
était utilisée sous les termes de « bien » ou de «
perfection », pour constituer un champ théorique spécifique
: l'axiologie. Les réflexions philosophiques, qui se sont principalement
axées sur la compréhension du processus de formation de la
valeur, se structurent autour de deux thèmes. Le premier thème
renvoie à la question des fondements de la valeur compris, dans son
acception morale, comme un ensemble de normes auxquelles toute conduite humaine
va se référer (Durozoi et Roussel, 1997) et le
second thème central de réflexion des
philosophes concerne l'analyse des jugements de valeur. Le jugement de valeur
est appréciatif en reconnaissant à un objet une importance
particulière et par référence à un modèle
(une norme) qu'il pose comme devant être imité, à une
finalité comme devant être réalisée, par opposition
au jugement de vérité (ou de réalité) qui porte sur
l'existence ou non d'un fait, d'un événement, d'un objet, d'un
individu, (Caussin et Saliceti, 2010).
En marketing, la valeur perçue par les individus a
été appréhendée selon plusieurs approches. Deux
critères sont retenus par Riviere et Mencarelli (2012) afin de clarifier
la notion de valeur perçue : le moment de formation de la valeur et la
nature de sa conceptualisation.
Le premier critère fait référence au
moment de formation effective de la valeur au cours du processus d'achat et de
consommation. Trois types de valeurs perçues peuvent être
distingués : la valeur appréciée avant l'acquisition du
bien (valeur d'achat), la valeur inhérente à la
fréquentation du point de vente (valeur de magasinage), et la valeur
perçue pendant / après la consommation, l'utilisation du produit
(valeur de consommation). La valeur d'achat (customer value) prend ses racines
dans la valeur d'échange étudié en économie. En
cohérence avec les travaux de Zeithaml (1988), On peut le définir
comme le résultat d'une confrontation entre les bénéfices
et les sacrifices perçus associés à l'achat d'un produit,
et qui se manifeste avant l'acquisition finale de l'offre. La valeur d'achat
incarne une vision rationnelle et purement cognitive. La valeur (du
comportement) de magasinage (shopping value) résulte de
l'expérience que l'acheteur retire de sa visite au magasin, cette
dernière étant considérée comme source de
valorisation en soi (Bonnin, 2003). La valeur de consommation (consumer value),
trouvant son origine dans la valeur d'usage en économie, se
définit comme « une préférence relative,
caractérisant l'expérience d'interaction entre un sujet et un
objet » (Holbrook et Corfman, 1985 ; Holbrook, 1994, 1999). Dans cette
optique, la valeur est issue d'une expérience de consommation /
possession d'un produit ou service.
En raison de leur caractère complémentaire, des
auteurs ont plaidé pour un rapprochement entre la valeur de consommation
et la valeur d'achat (Aurier, Evrard et N'Goala, 2004). L'approche
«hybride » ou «mixte» vise à adopter une position
conciliatrice entre ces deux conceptualisations de la valeur. Plus
précisément, cette approche consiste à aborder la valeur
globale (ou chaque dimension de la valeur) au travers du cadre d'analyse qui
structure la valeur d'achat (arbitrage bénéfices / sacrifices),
tout en profitant de la richesse des composantes de la valeur de consommation.
Dans cette optique, l'évaluation d'un bien peut intégrer des
éléments
utilitaires (fonctionnels / économiques),
émotionnels et / ou symboliques, et peut avoir lieu avant et / ou
après l'achat et l'expérience de consommation. (Riviere et
Mencarelli, 2012)
Cette nouvelle approche permet ainsi de réunir des
conceptions habituellement disjointes en marketing. Cependant, en raison de
l'influence coexistant de la valeur d'achat et de la valeur de consommation,
les travaux s'inscrivant au sein de l'approche « mixte » se
différencient au regard de la nature de la conceptualisation de la
valeur perçue. (Riviere et Mencarelli, 2012).
Le deuxième critère est celui de la
classification de la valeur selon la nature de sa conceptualisation. En
cohérence avec les travaux de Zeithaml (1988), la valeur perçue
peut être représentée selon une approche
agrégée ou intégrative. Cette approche consiste à
obtenir une évaluation générale du niveau de valorisation
d'une offre. Elle a pendant longtemps abordé la valeur d'un produit au
travers d'un simple ratio qualité / prix (notion de value for money). En
cohérence avec cette conceptualisation de la valeur, Dodds, Monroe et
Grewal (1991) ont proposé une opérationnalisation
unidimensionnelle de la valeur. Cependant, avec le développement de
l'approche « mixte », la nature des bénéfices et des
sacrifices perçus pris en compte s'est progressivement
diversifiée. Cet enrichissement conceptuel a conduit à
développer des mesures multidimensionnelles de la valeur perçue
en prenant en considération les différents sacrifices et
bénéfices perçus comme autant de dimensions du construit
(Lai, 1995 ; Aurier, Evrard et N'Goala, 2004 ; Marteaux, 2006). (Riviere et
Mencarelli, 2012)
S'inscrivant davantage dans la vision d'Holbrook (1994,
1999), la valeur perçue peut aussi être conceptualisée
selon une approche analytique. Elle consiste, non pas à évaluer
un niveau général de valeur, mais à distinguer, au sein
même de la valeur, différentes composantes (Mathwick, Malhotra et
Rigdon, 2001 ; Sweeney et Soutar, 2001). Ces dernières constituent,
dès lors, les dimensions du modèle de mesure associé
(mesure multidimensionnelle de la valeur). (Riviere et Mencarelli, 2012).
Riviere et Mencarelli (2012) recensent certains
critères de caractérisation de la valeur : La valeur est issue
d'un jugement comparatif, la valeur est personnelle, la valeur est contextuelle
et dynamique.
Pour le premier critère de caractérisation (la
valeur est issue d'un jugement comparatif), la valeur est le résultat
d'un jugement relatif, émanant d'un consommateur à l'égard
d'un objet (Holbrook, 1994 ; Sinha et DeSarbo, 1998). Ce jugement s'appuie sur
un processus comparatif qui peut s'exercer à deux niveaux (Oliver, 1999)
:
·
Une comparaison intra-produit : en accord
avec la vision de Zeithaml (1988), l'individu procède à la
comparaison entre les coûts et les bénéfices
associés à l'offre considérée,
· Une comparaison inter-produits : pour
attribuer une valeur à un bien, le
consommateur le compare à d'autres alternatives qui
serviront ainsi de points de référence (Holbrook, 1994, 1999 ;
Sinha et DeSarbo, 1998). Comme précisé par Woodruff et Gardial
(1996), la valeur n'existe que par rapport à la concurrence
effective.
Pour le deuxième critère de
caractérisation (la valeur est personnelle), Il est fréquemment
reconnu, dans la littérature marketing, que la valeur est subjective et
individuelle plutôt qu'objectivement déterminée par les
vendeurs. Comme souligné par des auteurs comme Zeithaml (1988), la
nature des bénéfices et sacrifices considérés dans
l'évaluation d'une offre peut changer selon les individus. Ainsi,
certains consommateurs jugeront la valeur d'un bien à partir de la
qualité, d'autres à partir du prix, et d'autres encore selon le
prix et la qualité, ou bien en fonction de l'ensemble des
bénéfices et des sacrifices produit par l'offre. Holbrook (1999)
admet, lui aussi, que la valeur est perçue différemment en
fonction des acheteurs. Parmi les caractéristiques individuelles pouvant
influencer le niveau de valorisation, la littérature marketing souligne
le rôle du degré de familiarité, de certaines variables
sociodémographiques ou bien encore du niveau d'implication des
consommateurs dans une catégorie de produits (Bolton et Drew, 1991 ;
Lai, 1995 ; Sinha et DeSarbo, 1998 ; Hall et alii 2000).
Pour le troisième critère de
caractérisation (La valeur est contextuelle et dynamique), un grand
nombre d'auteurs s'accordent sur l'idée que la valeur perçue
varie en fonction du type de bien acheté et de la situation d'usage
à laquelle l'individu est confronté (Zeithaml, 1988 ; Sheth,
Newman et Gross, 1991 ; Holbrook, 1994, 1999). Egalement, la valeur n'est pas
statique mais change au cours du temps (Parasuraman et Grewal, 2000 ; Day,
2002). Ainsi, Parasuraman et Grewal (2000) soulignent le rôle
déterminant de la valeur d'acquisition et de la valeur de transaction
avant et durant l'achat mais insistent beaucoup plus sur l'influence des
valeurs d'usage et résiduelle lors des dernières étapes de
la consommation. En adoptant une perspective longitudinale, Woodall (2003)
distingue quatre formes de valeur au cours du processus d'acquisition et
d'utilisation d'un bien : la valeur perçue avant achat, la valeur
perçue au moment de la transaction ou de l'expérience d'achat, la
valeur perçue après achat, et la valeur résiduelle. Le
caractère dynamique de la valeur peut également s'expliquer par
l'évolution des
critères d'appréciation de la valeur (nature et
importance), utilisés par les individus lors des différentes
phases d'interaction avec le produit (Gardial et alii, 1994 ; Parasuraman,
1997).
Ainsi, malgré les désaccords qui existent entre
les chercheurs concernant le moment de formation de la valeur et la nature de
sa conceptualisation, son caractère individuel, relatif et situationnel
font l'objet d'un certain consensus dans la littérature marketing.
(Riviere et Mencarelli, 2012).
Selon Riviere et Mencarelli (2012), comprendre le processus
de formation de la valeur perçue conduit à s'interroger sur les
éléments étiologiques de ce processus et sur leur impact
à la fois. Sur un plan opérationnel, l'identification des
déterminants de la valeur représente, pour les managers, autant
de moyens d'action permettant d'accroître le niveau de valeur
délivrée à leurs clients.
Un examen de la littérature révèle
plusieurs antécédents de la valeur tels que les
caractéristiques individuelles (comme l'âge, le revenu - Bolton et
Drew, 1991), les caractéristiques de l'offre (comme le prix, la marque,
le point de vente, le personnel en contact - Zeithaml, 1988 ; Dodds, Monroe et
Grewal, 1991 ; Harline et Jones, 1996) ou encore les caractéristiques
situationnelles (comme le risque perçu - Sweeney, Soutar et Johnson,
1999). (Riviere et Mencarelli, 2012).
Toutefois, Riviere et Mencarelli (2012) mentionnent que,
parmi les antécédents identifiés dans les
déterminant du processus de formation de la valeur, de nombreux
chercheurs se sont intéressés à deux concepts au
degré d'abstraction plus élevé, qui apparaissent comme
centraux pour comprendre les processus de création ou de destruction de
valeur (Dodds et Monroe, 1985) : la qualité perçue (Zeithaml,
1988 ; Zeithaml et Bitner 2000 ; Sanchez, Iniesta et Holbrook, 2009), et les
sacrifices perçus (Zeithaml, 1988 ; Teas et Agarwal, 2000).
· Valeur perçue et qualité
perçue
La qualité et valeur perçues ont souvent
été confondues dans la littérature comme dans le discours
des managers en raison de leur degré d'abstraction, (Zeithaml, 1988).
Pour certains auteurs, la valeur (monétaire) se définit comme un
ratio qualité / prix (Monroe, 1990 ; Gale 1994). Cette définition
a parfois amené à considérer, de manière abusive,
la qualité comme une composante de la valeur (Sweeney et Soutar, 2001).
Néamoins, si ces deux notions ont des points communs, elles
reflètent des réalités distinctes (Kirmani et Baumgarten,
2000). (Riviere
et Mencarelli, 2012)
La qualité perçue peut se définir comme
le jugement, par le consommateur, de la supériorité ou de
l'excellence d'un produit (Zeithaml, 1988), et s'inscrit dans un processus de
confirmation / disconfirmation des attentes (Jougleux, 2006). Appart le fait
que la qualité et la valeur perçues traduisent des jugements de
l'individu et sont donc subjectives, elles sont également
caractérisé par une dimension évaluative et relative
(Oliver, 1999). Cependant, alors que la valeur est le résultat d'un
ratio coûts / bénéfices, le consommateur déduit la
qualité à partir de nombreux facteurs dont les attentes
individuelles, les attributs intrinsèques et extrinsèques du
produit et l'information reçue (Sirieix et Dubois, 1999). Les
éléments, à l'origine de la formation de ces deux notions,
permettent donc de les distinguer. (Riviere et Mencarelli, 2012).
Riviere et Mencarelli (2012) stipulent que si une certaine
confusion théorique a pu conduire à rapprocher qualité et
valeur perçues, l'examen plus attentif de la littérature
marketing montre que la qualité constituerait davantage un
antécédent de la valeur exerçant sur cette dernière
une influence positive (Bolton et Drew, 1991 ; Cronin, Brady et Hult, 2000).
Dans cette optique, les consommateurs dérivent la valeur d'un produit ou
service de la qualité perçue (Oliver, 1999).
· Valeur perçue et sacrifices
perçus
Les sacrifices perçus apparaissent comme le second
déterminant central du processus de formation de la valeur. Ils peuvent
se définir comme « le coût total d'un produit,
c'est-à-dire les sacrifices monétaires et non monétaires
qui sont nécessaires pour obtenir et / ou utiliser le produit »
(Lambey, 1999). A ce niveau, une certaine confusion a conduit à
assimiler valeur perçue et sacrifices perçus, en les
considérant uniquement sous l'angle du prix (la valeur étant
alors synonyme de faible prix) (Zeithaml, 1988). Depuis toujours, les
sacrifices perçus ont seulement été analysés au
travers de leur composante monétaire et ont été confondus
avec la notion de prix perçu (Grewal, Monroe et Krishnan 1998).
Cependant, le concept de sacrifices perçus présente un
caractère multidimensionnel, qui se compose d'éléments
monétaires mais également non monétaires comme le temps,
les coûts de commodité, les efforts de recherche d'information, le
risque perçu ou encore les coûts psychologiques (Murphy et Enis,
1986). La reconnaissance de l'aspect multidimensionnel des sacrifices
perçus a permis de les distinguer clairement de la valeur perçue
et d'isoler leurs effets en tant qu'antécédents.
Symétriquement à l'influence positive de la qualité
perçue sur la valeur, plusieurs études ont montré
l'influence négative et directe exercée par les sacrifices
perçus sur le processus de valorisation (Zeithaml, 1988 ; Teas et
Agarwal, 2000 ; Tam, 2004). Les sacrifices perçus jouent un rôle
de médiateur
(partiel) dans la relation entre prix et valeur tout comme
dans la relation entre risque perçu et valeur (Agarwal et Teas, 2002).
(Riviere et Mencarelli, 2012).
En se référant à ce qui
précède, nous pouvant émettre que la création de la
valeur en marketing doit s'opérer dans un processus minutieux tout en
veillant de façon à ce que l'input dans la production de l'objet
(un bien/ un produit) fournisse un gain (plus-value) afin d'apporter
satisfaction aux besoins et objectifs attendus par toutes les parties mais
beaucoup plus pour le consommateur/acheteur. La valeur peut résider de
l'écart entre intrant (ou les efforts fournis) dans la production et le
résultat en objet produit. La création de la valeur en marketing
consiste à présenter au consommateur/client, une offre qui va
satisfaire ses besoins et répondre à ses attentes. La
création de la valeur s'opère à travers un processus de
prise en compte des attentes, besoins, qualité perçu, du
bénéfice attendu et du sacrifice consenti par le
consommateur/client afin d'y répondre.
1.2 Influence de la valorisation de l'eau sur la
valeur créée dans les activités
économique
Selon le Centre National des Ressources Textuelles et
Lexicales de la France (CNRTL) le terme valorisation englobe en soi, une
multitude de finitions en fonction des domaines d'étude. Elle renvoie
à la mise en valeur de quelque chose pour en tirer davantage de
ressources. En économie, elle renvoie à la hausse de la valeur
marchande d'un produit ou d'un service provoquée soit par une mesure
législative soit par une intervention sur le marché. En
psychologie et en philosophie, elle renvoie au fait d'accorder une importance
plus grande, davantage de valeur à quelqu'un ou à quelque chose.
Selon le petit robert 1, la valorisation renvoie au fait de conférer une
valeur plus grande. Selon le petit Larousse 2003, c'est l'action de donner de
la valeur à un objet ou à une représentation mentale.
Selon Wikipédia, on entend par valorisation, (d'un
élément matériel ou immatériel), un processus qui
vise à améliorer la valeur de cet objet, actif, entité.
C'est alors qu'on parle de "valoriser" un bien immobilier, un patrimoine, des
sous-produits, des déchets. Cette valorisation a pour but la mise en
valeur d'un patrimoine ou d'un bien en modifiant son état en vue de le
rendre capable dans un délai fixé d'être
cédé, d'être utilisé ou de produire un revenu.
Selon le dictionnaire de l'environnement (
https://www.dictionnaire-
environnement.com/valorisation_ID86.html),
la valorisation est un terme générique qui recouvre le recyclage
de matières organiques, la valorisation énergétique des
déchets, ainsi que
le réemploi, la réutilisation et la
régénération. Cette définition renvoie à une
meilleure utilisation des ressources.
Selon Suez Environnement, la valorisation est un terme
générique recouvrant le réemploi, la réutilisation,
le recyclage ou la régénération des déchets.
D'après le WWAP (Programme Mondial pour
l'Évaluation des Ressources en Eau) de l'UNESCO, Le rôle le plus
important que doit jouer la valorisation de l'eau se trouve dans une meilleure
allocation entre les utilisations et une gestion de la demande. Une gestion
améliorée des ressources en eau exige des décisions
s'appuyant sur l'efficacité économique, l'équité
sociale et la durabilité environnementale. Dans ce même programme,
l'UNESCO mentionne que la compréhension de la valeur de l'eau est
fondamentale si l'on doit utiliser cette ressource, qui devient rare, de
manière plus efficace en vue de satisfaire les besoins de la
société.
En se réfèrent à toutes ses
définitions, nous pouvons à notre tour définir la
valorisation de l'eau en deux volets. Au premier nous pouvons la définir
comme étant un processus. Ici nous considérons la valorisation de
l'eau comme l'ensemble d'activités visant à attribuer à la
ressource d'eau certaines valeurs. Ces valeurs conforment à la
catégorisation de Holbrook (2006), peuvent être hédoniques,
économiques, altruistes ou/et sociales. Ce processus peut inclure une
bonne utilisation de l'eau dans les activités domestiques, agricoles et
industrielles. Ceci peut impliquer le recyclage, les économies d'eau, le
recours aux techniques d'irrigation sophistiquée et au recours de
produits chimiques utilisés dans l'agriculture. Défini comme
acte, la valorisation de l'eau peut renvoyer à une bonne allocation de
l'eau dans les activités qui consomment moins d'eau mais ont une
très forte productivité. Pour aller plus loin, nous pouvons
définir la valorisation de l'eau comme un acte qui conduit à
aménager les moyens afin d'augmenter la productivité de l'eau.
Cette valorisation attribue à l'eau une valeur d'usage et
d'échange. La valorisation de l'eau, nous pensons humblement, qu'elle
induirait à aménager les moyens pour penser à comment
mieux utiliser cette ressource dans les activités tout en
privilégiant celles à forte productivité.
En se basant sur ce qui précède dans le point
1.1 de la section, nous pouvons définir, en déduction, que la
valeur est le résultat de l'interaction entre la qualité
perçue et le sacrifice perçu. (Riviere et Mencarelli, 2012).
C'est-à-dire, la valeur créée est le résultat de
l'évaluation des tout ce qu'on mobilise pour se procurer un objet et la
qualité qu'on perçoit de l'objet. Sous cette optique, la valeur
créée dans les activités peut être défini
comme le surplus tiré (gain) de l'activité en fonction des moyens
mobilisés pour l'exercice de cette activité.
Selon Fabbe-Costes (2002), un rapide examen des principaux
dictionnaires montre que le terme « valeur » est polysémique.
Pour une analyse spécifiquement économie et gestion de la
polysémie du terme « valeur ». Il propose de retenir :
· Que la valeur s'apprécie, ce qui confère
de l'importance au « point de vue » adopté, introduit une
relativité dans l'évaluation, et montre l'importance des
représentations,
· Qu'elle s'apprécie par rapport à un
projet donc une attente (validité, utilité,
efficacité...),
· Que cette appréciation peut être «
normée » (conventions d'un individu, d'un groupe ou de la
société), et
· Qu'elle peut se mesurer, ce qui suppose de
préciser la ou les variables et les échelles de cette mesure.
Lorino (1997) défini la valeur comme le jugement
porté par la société (notamment le marché et les
clients potentiels) sur l'utilité des prestations offertes par
l'entreprise comme réponse à des besoins. Ce jugement se
concrétise par des prix de vente, des quantités vendues, des
parts de marché, des revenus, une image de qualité une
réputation... ». (Fabbe-Costes, 2002).
Cette définition nous conduit à changer de
paradigme et à penser sous un angle plus économique de la notion
de la valeur.
Se référant à la définition de
Lorino (1997), et en l'absence d'une littérature sur la question de
l'influence de la valorisation de l'eau sur la valeur créée dans
les activités, nous nous limitons aux suppositions du résultat de
l'influence de cette relation.
Selon
Mataf.net (
https://www.mataf.net/fr), la
création de valeur consiste, à augmenter la productivité
de l'entreprise et, d'autre part, à rechercher une croissance durable et
rentable. La création de valeur peut s'apprécier à travers
la capacité de l'entreprise à effectuer des investissements, plus
ou moins risqués, avec une rentabilité qui est supérieure
au coût moyen pondéré du capital.
Se référant à Smith (1776), où il
distingue la valeur d'usage et d'échange, la valeur créée
dans les activités économiques peut ainsi être soit
d'usage, soit d'échange. Nous supposons que la valorisation de l'eau
peut arriver à influencer la valeur d'usage et d'échange
créée dans les activités économiques. Reprenant la
définition de Lorino (1997), la valorisation de l'eau traduite par une
bonne allocation et utilisation de l'eau dans les activités peut
améliorer cette valeur créée. Par exemple, si on utilise
de l'eau dans le premier secteur (celui de l'agriculture) pour la culture des
produits qui ont une forte valeur d'échange et d'usage,
c'est-à-dire , des produits qui se vendent à un prix très
élevé , cela va améliorer cette valeur économique
suivi derrière ces activités (cfr classification de Holbrook,
2006). Toujours dans ce même secteur,
avec une bonne gestion d'irrigation qui éviterait de
perte d'eau liée à l'évaporation, on arriverait à
avoir une forte production et augmenter la quantité des produits
agricoles sur le marché. Dans le secteur des services par exemple, avec
une politique de recyclage et réutilisation des eaux usées, on
pourrait arriver à améliorer la productivité de ce secteur
car cette eau peut être utilisée pour le nettoyage et l'arrosage
des parcours de golf.
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