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L'impact de la valorisation de ressource en eau sur la prospérité


par Nathan Luwawu kalemba
Université de Jendouba /FSJEGJ/ Tunisie - Master de recherche 2021
  

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Introduction

Dans cette section, nous allons voir comment se conçoit la valorisation. La section est divisée en deux. Premièrement nous parlerons de la création de la valeur en marketing, c'est alors qu'à la deuxième position nous parlerons de l'influence de la valorisation de l'eau sur la valeur créée dans les activités économiques.

1.1 Création de la valeur en marketing

La notion de la valeur a longtemps été abordée par des auteurs dans la discipline de marketing. Tauber (1972), Holbrook et Hirschman (1982), Fischer et Arnold (1990), Sheth, Newman et Gross (1991), ont pensé la valeur comme étant des représentations cognitives des objectifs ou des besoins poursuivis par le consommateur et adaptées aux demandes de la société ou sont les états d'être que désire atteindre le consommateur.

Rokeach (1973) définit la valeur comme étant un type de croyance durable, qui est localisé dans le système de croyance de l'individu, et qui concerne comment une personne doit se comporter (valeurs instrumentales) ou un état final d'existence désiré (valeurs terminales). Il souligne aussi que, Les valeurs constituent des représentations cognitives et des transformations des besoins, rejoignant ainsi Tauber (1972). Selon Rokeach (1973), les valeurs représentent des croyances très centrales et évaluatives servant de base à toutes les perceptions et les jugements humains, mais elles sont également universelles, mais varient en importance selon les individus. Il regroupe parmi les valeurs dites terminales : Sécurité familiale, bonheur, un monde en paie, respect de soi, amitié authentique, liberté, harmonie intérieure, égalité, un monde de beauté, une vie aisée, sagesse, plaisir, accomplissement, plénitude amoureuse, statut social reconnu,

sécurité nationale, un salut éternel, une vie passionnante. Il regroupe parmi celles dites instrumentales : Honnête, aimant, responsable, serviable, gai, poli, propre, indulgent, large d'esprit, intellectuel, maître de soi, indépendant, courageux, capable, obéissant, ambitieux, imaginatif et logique.

Kahl (1983), apporte une définition qui éclaire la pensé que nous croyons un peu plus mieux abordée que la précédente. Kahl (1983) définit la valeur comme étant un principe, standard ou une direction des actions considérée comme utile. Les valeurs sont le type le plus abstrait des cognitions sociales qui fonctionnent pour faciliter l'adaptation de l'individu à son environnement. Les valeurs constituent l'incorporation des objectifs de la société dans l'individu. Kahl introduit dans la définition de la valeur la notion de l'utilité et l'intérêt social et la prise en compte de l'environnement de l'individu. Il regroupe dans les valeurs : Le sens d'appartenance, l'excitation, le plaisir, les relations chaleureuses avec les autres, l'accomplissement de soi, être bien respecté, la sécurité, le respect de soi, le sens de réalisation.

Dans la logique d'une conception de la valeur comme traitement cognitif Zeithaml (1988), définit la valeur perçue comme l'évaluation globale du client de l'utilité d'un produit fondée sur les perceptions de ce qu'il reçoit et de ce qu'il donne. La valeur perçue résulte donc d'une comparaison effectuée par le client entre les avantages obtenus et les coûts sacrifiés. Selon Woodruff (1997) la valeur est la préférence et l'évaluation perçues par le client des attributs du produit, de ses performances et des conséquences de son utilisation facilitant (ou bloquant) l'atteinte des objectifs et des finalités que le client désire atteindre dans les situations d'usage.

Dans la logique d'une conception de la valeur comme trait contextuel d'une interaction, Holbrook (1999) définit la valeur perçue par le client comme une préférence interactive et relative d'une expérience. Selon lui, la valeur perçue est un phénomène émergent. Elle fait référence à une évaluation contextuelle d'un objet par un sujet. C'est ainsi qu'il présente les caractéristiques de la valeur perçue : l'interactivité, le relativisme, l'affectivité et sa nature expérientielle. D'après Holbrook la valeur est interactive car elle entraîne une interaction entre un sujet (un client ou un consommateur) et un objet (un produit), elle est qualifiée de relative car elle est comparative (entre des alternatives), personnelle et situationnelle elle est préférentielle car elle englobe un jugement de préférence et résulte d'une expérience car elle réside dans l'expérience d'utilisation au sein de laquelle elle est créée.

Selon Heilbrunn (1996), la valeur est l'ensemble des facteurs, à la fois, qualitatifs et quantitatifs, subjectifs et objectifs, qui construisent l'expérience complète de l'évaluateur. Pour Heilbrunn,

la valeur d'un objet se construit à travers (1) une perspective temporelle et (2) une interaction entre un sujet et un objet et la valeur perçue est une caractéristique émergeante de l'expérience d'interaction entre le client et le produit.

La valeur perçue est un trait caractérisant la triade (produit, client et situation).

Holbrook (1999) arrive à distinguer la valeur (au singulier) perçue et les valeurs (au pluriel) personnelles. Holbrook stipule que cette différence entre la valeur (au singulier) perçue et les valeurs (au pluriel) personnelles réside dans le fait que la valeur est le jugement évaluatif réalisé par le client par contre, les valeurs sont les standards, les règles, les critères, les normes, les objectifs ou les idéaux sur la base desquels le jugement évaluatif est constitué. La valeur signifie un jugement de préférence par contre, les valeurs sont les critères pertinents sur la base desquels est basé ce jugement de préférence. (Holbrook, 1999).

Plusieurs classifications des dimensions de la valeur ont été proposées dans la littérature marketing. Selon Tauber (1972) les dimensions delà valeur sont : utilitaire, hédoniste, sociale ou psychologique. Selon Burns (1993) : la valeur du produit, la valeur d'usage, la valeur de possession et la valeur globale. Selon Babin, Darden et Griffin (1994) : la valeur utilitaire et la valeur hédoniste d'une expérience de magasinage. Selon Sheth, Newman et Gross (1991) : épistémique, fonctionnelle, sociale, émotionnelle et conditionnelle (Mesure : Sweeney et Soutar, 2001). Et enfin selon : Holbrook (1999) efficacité, excellence, jeu, esthétique, statut, éthique, estime et spiritualité.

En marketing, pour comprendre et/ou appréhender la notion de la valeur, une des approches de Holbrook est souvent sollicitée, celle qui retient trois critères dichotomiques pour différencier les types de jugement de la valeur dont : la valeur peut être extrinsèque (le produit est un moyen pour atteindre des fins qui lui sont extérieures) ou intrinsèque (l'expérience de consommation associée au produit est appréciée en tant que telle). Ensuite, les préférences peuvent être orientées vers soi (fonction de l'intérêt personnel) ou vers les autres. Et enfin, la valeur peut différer selon que le consommateur manipule physiquement ou mentalement l'objet, dans ce cas on dit qu'il est actif, ou qu'il y répond passivement et on dit qu'il est réactif. Cette combinaison faite, a conduit à dégager quatre dimensions de la valeur avec huit domaines pour la comprendre. (Riviere et Mencarelli, 2012).

Tableau 1 : La valeur perçue d'après Holbrook (1994, 1999, 2006)

28

Orientée vers soi Intrinsèques Valeur hédonique

 
 

· Jeu

· Esthétique

 

Valeur économique

· Efficience

· Excellence

Orientée vers les autres

Intrinsèques

Valeur altruiste

· Ethique

· Spiritualité

 

Valeur sociale

· Statut

· Estime

 

La valeur est une notion très complexe et fondamentale dans la littérature marketing. En se référant à la pensée marxiste de la valeur s'agissant du temps qu'exige tout travail, exécuté avec le degré moyen d'habilité et d'intensité et dans des conditions qui par rapport au milieu social concerné sont normales, passant par la conception subjective de la valeur qui stipule que la valeur d'une chose repose sur sa capacité à satisfaire les besoins des individus, plaçant à ce fait la valeur dans la relation qui unit l'homme à l'objet, il se dégage une attention soutenue à la notion. (Riviere et Mencarelli, 2012). En raison du nombre important de définitions lui référant. Day (2002) estime qu'aucune d'entre elles n'est largement acceptée en marketing. Cette difficulté à définir, de manière consensuelle, une telle notion est due à la diversité des approches développées pour la décrire, à l'ambiguïté des termes utilisés (utilité, bénéfices), mais également, à son caractère polysémique. La valeur est une notion abstraite dont le positionnement n'est pas toujours clair par rapport à d'autres concepts tels que la satisfaction, la qualité et le prix. (Riviere et Mencarelli, 2012).

Selon Riviere et Mencarelli (2012), la notion de valeur en marketing trouve ses fondements en philosophie et en économie. Ils stipulent que la notion de valeur a émergé progressivement dans la philosophie moderne à la fin du XVIIIème siècle et était utilisée sous les termes de « bien » ou de « perfection », pour constituer un champ théorique spécifique : l'axiologie. Les réflexions philosophiques, qui se sont principalement axées sur la compréhension du processus de formation de la valeur, se structurent autour de deux thèmes. Le premier thème renvoie à la question des fondements de la valeur compris, dans son acception morale, comme un ensemble de normes auxquelles toute conduite humaine va se référer (Durozoi et Roussel, 1997) et le

second thème central de réflexion des philosophes concerne l'analyse des jugements de valeur. Le jugement de valeur est appréciatif en reconnaissant à un objet une importance particulière et par référence à un modèle (une norme) qu'il pose comme devant être imité, à une finalité comme devant être réalisée, par opposition au jugement de vérité (ou de réalité) qui porte sur l'existence ou non d'un fait, d'un événement, d'un objet, d'un individu, (Caussin et Saliceti, 2010).

En marketing, la valeur perçue par les individus a été appréhendée selon plusieurs approches. Deux critères sont retenus par Riviere et Mencarelli (2012) afin de clarifier la notion de valeur perçue : le moment de formation de la valeur et la nature de sa conceptualisation.

Le premier critère fait référence au moment de formation effective de la valeur au cours du processus d'achat et de consommation. Trois types de valeurs perçues peuvent être distingués : la valeur appréciée avant l'acquisition du bien (valeur d'achat), la valeur inhérente à la fréquentation du point de vente (valeur de magasinage), et la valeur perçue pendant / après la consommation, l'utilisation du produit (valeur de consommation). La valeur d'achat (customer value) prend ses racines dans la valeur d'échange étudié en économie. En cohérence avec les travaux de Zeithaml (1988), On peut le définir comme le résultat d'une confrontation entre les bénéfices et les sacrifices perçus associés à l'achat d'un produit, et qui se manifeste avant l'acquisition finale de l'offre. La valeur d'achat incarne une vision rationnelle et purement cognitive. La valeur (du comportement) de magasinage (shopping value) résulte de l'expérience que l'acheteur retire de sa visite au magasin, cette dernière étant considérée comme source de valorisation en soi (Bonnin, 2003). La valeur de consommation (consumer value), trouvant son origine dans la valeur d'usage en économie, se définit comme « une préférence relative, caractérisant l'expérience d'interaction entre un sujet et un objet » (Holbrook et Corfman, 1985 ; Holbrook, 1994, 1999). Dans cette optique, la valeur est issue d'une expérience de consommation / possession d'un produit ou service.

En raison de leur caractère complémentaire, des auteurs ont plaidé pour un rapprochement entre la valeur de consommation et la valeur d'achat (Aurier, Evrard et N'Goala, 2004). L'approche «hybride » ou «mixte» vise à adopter une position conciliatrice entre ces deux conceptualisations de la valeur. Plus précisément, cette approche consiste à aborder la valeur globale (ou chaque dimension de la valeur) au travers du cadre d'analyse qui structure la valeur d'achat (arbitrage bénéfices / sacrifices), tout en profitant de la richesse des composantes de la valeur de consommation. Dans cette optique, l'évaluation d'un bien peut intégrer des éléments

utilitaires (fonctionnels / économiques), émotionnels et / ou symboliques, et peut avoir lieu avant et / ou après l'achat et l'expérience de consommation. (Riviere et Mencarelli, 2012)

Cette nouvelle approche permet ainsi de réunir des conceptions habituellement disjointes en marketing. Cependant, en raison de l'influence coexistant de la valeur d'achat et de la valeur de consommation, les travaux s'inscrivant au sein de l'approche « mixte » se différencient au regard de la nature de la conceptualisation de la valeur perçue. (Riviere et Mencarelli, 2012).

Le deuxième critère est celui de la classification de la valeur selon la nature de sa conceptualisation. En cohérence avec les travaux de Zeithaml (1988), la valeur perçue peut être représentée selon une approche agrégée ou intégrative. Cette approche consiste à obtenir une évaluation générale du niveau de valorisation d'une offre. Elle a pendant longtemps abordé la valeur d'un produit au travers d'un simple ratio qualité / prix (notion de value for money). En cohérence avec cette conceptualisation de la valeur, Dodds, Monroe et Grewal (1991) ont proposé une opérationnalisation unidimensionnelle de la valeur. Cependant, avec le développement de l'approche « mixte », la nature des bénéfices et des sacrifices perçus pris en compte s'est progressivement diversifiée. Cet enrichissement conceptuel a conduit à développer des mesures multidimensionnelles de la valeur perçue en prenant en considération les différents sacrifices et bénéfices perçus comme autant de dimensions du construit (Lai, 1995 ; Aurier, Evrard et N'Goala, 2004 ; Marteaux, 2006). (Riviere et Mencarelli, 2012)

S'inscrivant davantage dans la vision d'Holbrook (1994, 1999), la valeur perçue peut aussi être conceptualisée selon une approche analytique. Elle consiste, non pas à évaluer un niveau général de valeur, mais à distinguer, au sein même de la valeur, différentes composantes (Mathwick, Malhotra et Rigdon, 2001 ; Sweeney et Soutar, 2001). Ces dernières constituent, dès lors, les dimensions du modèle de mesure associé (mesure multidimensionnelle de la valeur). (Riviere et Mencarelli, 2012).

Riviere et Mencarelli (2012) recensent certains critères de caractérisation de la valeur : La valeur est issue d'un jugement comparatif, la valeur est personnelle, la valeur est contextuelle et dynamique.

Pour le premier critère de caractérisation (la valeur est issue d'un jugement comparatif), la valeur est le résultat d'un jugement relatif, émanant d'un consommateur à l'égard d'un objet (Holbrook, 1994 ; Sinha et DeSarbo, 1998). Ce jugement s'appuie sur un processus comparatif qui peut s'exercer à deux niveaux (Oliver, 1999) :

·

Une comparaison intra-produit : en accord avec la vision de Zeithaml (1988), l'individu procède à la comparaison entre les coûts et les bénéfices associés à l'offre considérée,

· Une comparaison inter-produits : pour attribuer une valeur à un bien, le

consommateur le compare à d'autres alternatives qui serviront ainsi de points de référence (Holbrook, 1994, 1999 ; Sinha et DeSarbo, 1998). Comme précisé par Woodruff et Gardial (1996), la valeur n'existe que par rapport à la concurrence effective.

Pour le deuxième critère de caractérisation (la valeur est personnelle), Il est fréquemment reconnu, dans la littérature marketing, que la valeur est subjective et individuelle plutôt qu'objectivement déterminée par les vendeurs. Comme souligné par des auteurs comme Zeithaml (1988), la nature des bénéfices et sacrifices considérés dans l'évaluation d'une offre peut changer selon les individus. Ainsi, certains consommateurs jugeront la valeur d'un bien à partir de la qualité, d'autres à partir du prix, et d'autres encore selon le prix et la qualité, ou bien en fonction de l'ensemble des bénéfices et des sacrifices produit par l'offre. Holbrook (1999) admet, lui aussi, que la valeur est perçue différemment en fonction des acheteurs. Parmi les caractéristiques individuelles pouvant influencer le niveau de valorisation, la littérature marketing souligne le rôle du degré de familiarité, de certaines variables sociodémographiques ou bien encore du niveau d'implication des consommateurs dans une catégorie de produits (Bolton et Drew, 1991 ; Lai, 1995 ; Sinha et DeSarbo, 1998 ; Hall et alii 2000).

Pour le troisième critère de caractérisation (La valeur est contextuelle et dynamique), un grand nombre d'auteurs s'accordent sur l'idée que la valeur perçue varie en fonction du type de bien acheté et de la situation d'usage à laquelle l'individu est confronté (Zeithaml, 1988 ; Sheth, Newman et Gross, 1991 ; Holbrook, 1994, 1999). Egalement, la valeur n'est pas statique mais change au cours du temps (Parasuraman et Grewal, 2000 ; Day, 2002). Ainsi, Parasuraman et Grewal (2000) soulignent le rôle déterminant de la valeur d'acquisition et de la valeur de transaction avant et durant l'achat mais insistent beaucoup plus sur l'influence des valeurs d'usage et résiduelle lors des dernières étapes de la consommation. En adoptant une perspective longitudinale, Woodall (2003) distingue quatre formes de valeur au cours du processus d'acquisition et d'utilisation d'un bien : la valeur perçue avant achat, la valeur perçue au moment de la transaction ou de l'expérience d'achat, la valeur perçue après achat, et la valeur résiduelle. Le caractère dynamique de la valeur peut également s'expliquer par l'évolution des

critères d'appréciation de la valeur (nature et importance), utilisés par les individus lors des différentes phases d'interaction avec le produit (Gardial et alii, 1994 ; Parasuraman, 1997).

Ainsi, malgré les désaccords qui existent entre les chercheurs concernant le moment de formation de la valeur et la nature de sa conceptualisation, son caractère individuel, relatif et situationnel font l'objet d'un certain consensus dans la littérature marketing. (Riviere et Mencarelli, 2012).

Selon Riviere et Mencarelli (2012), comprendre le processus de formation de la valeur perçue conduit à s'interroger sur les éléments étiologiques de ce processus et sur leur impact à la fois. Sur un plan opérationnel, l'identification des déterminants de la valeur représente, pour les managers, autant de moyens d'action permettant d'accroître le niveau de valeur délivrée à leurs clients.

Un examen de la littérature révèle plusieurs antécédents de la valeur tels que les caractéristiques individuelles (comme l'âge, le revenu - Bolton et Drew, 1991), les caractéristiques de l'offre (comme le prix, la marque, le point de vente, le personnel en contact - Zeithaml, 1988 ; Dodds, Monroe et Grewal, 1991 ; Harline et Jones, 1996) ou encore les caractéristiques situationnelles (comme le risque perçu - Sweeney, Soutar et Johnson, 1999). (Riviere et Mencarelli, 2012).

Toutefois, Riviere et Mencarelli (2012) mentionnent que, parmi les antécédents identifiés dans les déterminant du processus de formation de la valeur, de nombreux chercheurs se sont intéressés à deux concepts au degré d'abstraction plus élevé, qui apparaissent comme centraux pour comprendre les processus de création ou de destruction de valeur (Dodds et Monroe, 1985) : la qualité perçue (Zeithaml, 1988 ; Zeithaml et Bitner 2000 ; Sanchez, Iniesta et Holbrook, 2009), et les sacrifices perçus (Zeithaml, 1988 ; Teas et Agarwal, 2000).

· Valeur perçue et qualité perçue

La qualité et valeur perçues ont souvent été confondues dans la littérature comme dans le discours des managers en raison de leur degré d'abstraction, (Zeithaml, 1988). Pour certains auteurs, la valeur (monétaire) se définit comme un ratio qualité / prix (Monroe, 1990 ; Gale 1994). Cette définition a parfois amené à considérer, de manière abusive, la qualité comme une composante de la valeur (Sweeney et Soutar, 2001). Néamoins, si ces deux notions ont des points communs, elles reflètent des réalités distinctes (Kirmani et Baumgarten, 2000). (Riviere

et Mencarelli, 2012)

La qualité perçue peut se définir comme le jugement, par le consommateur, de la supériorité ou de l'excellence d'un produit (Zeithaml, 1988), et s'inscrit dans un processus de confirmation / disconfirmation des attentes (Jougleux, 2006). Appart le fait que la qualité et la valeur perçues traduisent des jugements de l'individu et sont donc subjectives, elles sont également caractérisé par une dimension évaluative et relative (Oliver, 1999). Cependant, alors que la valeur est le résultat d'un ratio coûts / bénéfices, le consommateur déduit la qualité à partir de nombreux facteurs dont les attentes individuelles, les attributs intrinsèques et extrinsèques du produit et l'information reçue (Sirieix et Dubois, 1999). Les éléments, à l'origine de la formation de ces deux notions, permettent donc de les distinguer. (Riviere et Mencarelli, 2012).

Riviere et Mencarelli (2012) stipulent que si une certaine confusion théorique a pu conduire à rapprocher qualité et valeur perçues, l'examen plus attentif de la littérature marketing montre que la qualité constituerait davantage un antécédent de la valeur exerçant sur cette dernière une influence positive (Bolton et Drew, 1991 ; Cronin, Brady et Hult, 2000). Dans cette optique, les consommateurs dérivent la valeur d'un produit ou service de la qualité perçue (Oliver, 1999).

· Valeur perçue et sacrifices perçus

Les sacrifices perçus apparaissent comme le second déterminant central du processus de formation de la valeur. Ils peuvent se définir comme « le coût total d'un produit, c'est-à-dire les sacrifices monétaires et non monétaires qui sont nécessaires pour obtenir et / ou utiliser le produit » (Lambey, 1999). A ce niveau, une certaine confusion a conduit à assimiler valeur perçue et sacrifices perçus, en les considérant uniquement sous l'angle du prix (la valeur étant alors synonyme de faible prix) (Zeithaml, 1988). Depuis toujours, les sacrifices perçus ont seulement été analysés au travers de leur composante monétaire et ont été confondus avec la notion de prix perçu (Grewal, Monroe et Krishnan 1998). Cependant, le concept de sacrifices perçus présente un caractère multidimensionnel, qui se compose d'éléments monétaires mais également non monétaires comme le temps, les coûts de commodité, les efforts de recherche d'information, le risque perçu ou encore les coûts psychologiques (Murphy et Enis, 1986). La reconnaissance de l'aspect multidimensionnel des sacrifices perçus a permis de les distinguer clairement de la valeur perçue et d'isoler leurs effets en tant qu'antécédents. Symétriquement à l'influence positive de la qualité perçue sur la valeur, plusieurs études ont montré l'influence négative et directe exercée par les sacrifices perçus sur le processus de valorisation (Zeithaml, 1988 ; Teas et Agarwal, 2000 ; Tam, 2004). Les sacrifices perçus jouent un rôle de médiateur

(partiel) dans la relation entre prix et valeur tout comme dans la relation entre risque perçu et valeur (Agarwal et Teas, 2002). (Riviere et Mencarelli, 2012).

En se référant à ce qui précède, nous pouvant émettre que la création de la valeur en marketing doit s'opérer dans un processus minutieux tout en veillant de façon à ce que l'input dans la production de l'objet (un bien/ un produit) fournisse un gain (plus-value) afin d'apporter satisfaction aux besoins et objectifs attendus par toutes les parties mais beaucoup plus pour le consommateur/acheteur. La valeur peut résider de l'écart entre intrant (ou les efforts fournis) dans la production et le résultat en objet produit. La création de la valeur en marketing consiste à présenter au consommateur/client, une offre qui va satisfaire ses besoins et répondre à ses attentes. La création de la valeur s'opère à travers un processus de prise en compte des attentes, besoins, qualité perçu, du bénéfice attendu et du sacrifice consenti par le consommateur/client afin d'y répondre.

1.2 Influence de la valorisation de l'eau sur la valeur créée dans les activités économique

Selon le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales de la France (CNRTL) le terme valorisation englobe en soi, une multitude de finitions en fonction des domaines d'étude. Elle renvoie à la mise en valeur de quelque chose pour en tirer davantage de ressources. En économie, elle renvoie à la hausse de la valeur marchande d'un produit ou d'un service provoquée soit par une mesure législative soit par une intervention sur le marché. En psychologie et en philosophie, elle renvoie au fait d'accorder une importance plus grande, davantage de valeur à quelqu'un ou à quelque chose. Selon le petit robert 1, la valorisation renvoie au fait de conférer une valeur plus grande. Selon le petit Larousse 2003, c'est l'action de donner de la valeur à un objet ou à une représentation mentale.

Selon Wikipédia, on entend par valorisation, (d'un élément matériel ou immatériel), un processus qui vise à améliorer la valeur de cet objet, actif, entité. C'est alors qu'on parle de "valoriser" un bien immobilier, un patrimoine, des sous-produits, des déchets. Cette valorisation a pour but la mise en valeur d'un patrimoine ou d'un bien en modifiant son état en vue de le rendre capable dans un délai fixé d'être cédé, d'être utilisé ou de produire un revenu.

Selon le dictionnaire de l'environnement ( https://www.dictionnaire-
environnement.com/valorisation_ID86.html), la valorisation est un terme générique qui recouvre le recyclage de matières organiques, la valorisation énergétique des déchets, ainsi que

le réemploi, la réutilisation et la régénération. Cette définition renvoie à une meilleure utilisation des ressources.

Selon Suez Environnement, la valorisation est un terme générique recouvrant le réemploi, la réutilisation, le recyclage ou la régénération des déchets.

D'après le WWAP (Programme Mondial pour l'Évaluation des Ressources en Eau) de l'UNESCO, Le rôle le plus important que doit jouer la valorisation de l'eau se trouve dans une meilleure allocation entre les utilisations et une gestion de la demande. Une gestion améliorée des ressources en eau exige des décisions s'appuyant sur l'efficacité économique, l'équité sociale et la durabilité environnementale. Dans ce même programme, l'UNESCO mentionne que la compréhension de la valeur de l'eau est fondamentale si l'on doit utiliser cette ressource, qui devient rare, de manière plus efficace en vue de satisfaire les besoins de la société.

En se réfèrent à toutes ses définitions, nous pouvons à notre tour définir la valorisation de l'eau en deux volets. Au premier nous pouvons la définir comme étant un processus. Ici nous considérons la valorisation de l'eau comme l'ensemble d'activités visant à attribuer à la ressource d'eau certaines valeurs. Ces valeurs conforment à la catégorisation de Holbrook (2006), peuvent être hédoniques, économiques, altruistes ou/et sociales. Ce processus peut inclure une bonne utilisation de l'eau dans les activités domestiques, agricoles et industrielles. Ceci peut impliquer le recyclage, les économies d'eau, le recours aux techniques d'irrigation sophistiquée et au recours de produits chimiques utilisés dans l'agriculture. Défini comme acte, la valorisation de l'eau peut renvoyer à une bonne allocation de l'eau dans les activités qui consomment moins d'eau mais ont une très forte productivité. Pour aller plus loin, nous pouvons définir la valorisation de l'eau comme un acte qui conduit à aménager les moyens afin d'augmenter la productivité de l'eau. Cette valorisation attribue à l'eau une valeur d'usage et d'échange. La valorisation de l'eau, nous pensons humblement, qu'elle induirait à aménager les moyens pour penser à comment mieux utiliser cette ressource dans les activités tout en privilégiant celles à forte productivité.

En se basant sur ce qui précède dans le point 1.1 de la section, nous pouvons définir, en déduction, que la valeur est le résultat de l'interaction entre la qualité perçue et le sacrifice perçu. (Riviere et Mencarelli, 2012). C'est-à-dire, la valeur créée est le résultat de l'évaluation des tout ce qu'on mobilise pour se procurer un objet et la qualité qu'on perçoit de l'objet. Sous cette optique, la valeur créée dans les activités peut être défini comme le surplus tiré (gain) de l'activité en fonction des moyens mobilisés pour l'exercice de cette activité.

Selon Fabbe-Costes (2002), un rapide examen des principaux dictionnaires montre que le terme « valeur » est polysémique. Pour une analyse spécifiquement économie et gestion de la polysémie du terme « valeur ». Il propose de retenir :

· Que la valeur s'apprécie, ce qui confère de l'importance au « point de vue » adopté, introduit une relativité dans l'évaluation, et montre l'importance des représentations,

· Qu'elle s'apprécie par rapport à un projet donc une attente (validité, utilité, efficacité...),

· Que cette appréciation peut être « normée » (conventions d'un individu, d'un groupe ou de la société), et

· Qu'elle peut se mesurer, ce qui suppose de préciser la ou les variables et les échelles de cette mesure.

Lorino (1997) défini la valeur comme le jugement porté par la société (notamment le marché et les clients potentiels) sur l'utilité des prestations offertes par l'entreprise comme réponse à des besoins. Ce jugement se concrétise par des prix de vente, des quantités vendues, des parts de marché, des revenus, une image de qualité une réputation... ». (Fabbe-Costes, 2002).

Cette définition nous conduit à changer de paradigme et à penser sous un angle plus économique de la notion de la valeur.

Se référant à la définition de Lorino (1997), et en l'absence d'une littérature sur la question de l'influence de la valorisation de l'eau sur la valeur créée dans les activités, nous nous limitons aux suppositions du résultat de l'influence de cette relation.

Selon Mataf.net ( https://www.mataf.net/fr), la création de valeur consiste, à augmenter la productivité de l'entreprise et, d'autre part, à rechercher une croissance durable et rentable. La création de valeur peut s'apprécier à travers la capacité de l'entreprise à effectuer des investissements, plus ou moins risqués, avec une rentabilité qui est supérieure au coût moyen pondéré du capital.

Se référant à Smith (1776), où il distingue la valeur d'usage et d'échange, la valeur créée dans les activités économiques peut ainsi être soit d'usage, soit d'échange. Nous supposons que la valorisation de l'eau peut arriver à influencer la valeur d'usage et d'échange créée dans les activités économiques. Reprenant la définition de Lorino (1997), la valorisation de l'eau traduite par une bonne allocation et utilisation de l'eau dans les activités peut améliorer cette valeur créée. Par exemple, si on utilise de l'eau dans le premier secteur (celui de l'agriculture) pour la culture des produits qui ont une forte valeur d'échange et d'usage, c'est-à-dire , des produits qui se vendent à un prix très élevé , cela va améliorer cette valeur économique suivi derrière ces activités (cfr classification de Holbrook, 2006). Toujours dans ce même secteur,

avec une bonne gestion d'irrigation qui éviterait de perte d'eau liée à l'évaporation, on arriverait à avoir une forte production et augmenter la quantité des produits agricoles sur le marché. Dans le secteur des services par exemple, avec une politique de recyclage et réutilisation des eaux usées, on pourrait arriver à améliorer la productivité de ce secteur car cette eau peut être utilisée pour le nettoyage et l'arrosage des parcours de golf.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway