Chapitre 1 : Présentation du cadre
contextuel
Introduction
Dans les chapitres précédents, nous avons
abordé notre fondement théorique sur lequel est construite notre
étude. Dans celle-ci, nous allons aborder avec détail notre cadre
contextuel qui s'assoie sur les variables de notre modèle.
Ce chapitre a trois sections. A la première, nous
verrons le manque de valorisation de l'eau et le faible niveau création
de la valeur dans les activités. A la deuxième section nous
verrons la faible complexité de l'économie Tunisienne et en fin
à la troisième, la décroissance du niveau de
prospérité de la Tunisie.
Section 1 : Valorisation de l'eau et Faible niveau de
création de la valeur dans les activités
économiques.
Introduction
« Les ressources en Eau et la palette des services qui en
découle sont des éléments fondamentaux pour la croissance
économique, la réduction de la pauvreté et la
durabilité environnementale (PNUD, 2012). L'Eau est également une
composante fondamentale de nos économies et est nécessaire
à la création et à la préservation d'emplois dans
tous les secteurs de l'économie, en l'occurrence, le secteur primaire
dont l'agriculture, l'élevage, la pèche, l'aquaculture, etc..
» (PNUD, 2006).
Dans l'agriculture, dans l'industrie ou dans les services,
l'eau jouit d'une importance irréfutable qui la confère un
rôle crucial jusqu'à impacter les économies. Suite à
la croissance de population et compte tenu du réchauffement climatique,
l'utilisation de l'eau est devenue le souci majeur et a donné lieu
à une panoplie des politiques visant à structurer et à
conserver par une utilisation équitable cette ressource en
épuisement.
Parmi les pays touchés par la problématique de
l'eau, figure la Tunisie, qui, depuis les temps anciens, a souffert de la crise
en termes d'eau, des par la mauvaise répartition de la ressource, du
point de vue géographique, poussant ainsi à la mise en place de
moyens pour recréer un équilibre et assurer la distribution de la
ressource de façon équitable. (Ayadi, 2017).
Dans cette section, divisée en deux, nous allons
aborder en premier la valorisation de l'eau à partir d'une approche
historique et en second lieu le faible niveau de création de la valeur
dans les activités économiques.
1.1.. Valorisation de l'eau
1.1.1...Ressources en eau en Tunisie (Evolution
historique)
La Tunisie a toujours était confrontée aux
problèmes de ressources en eau depuis les temps anciens. La Tunisie a
connue du temps romains une période de développement urbain
considérable. L'alimentation en eau potable des villes avait
suscitée des distributions publiques dont les vestiges sont encore
imposants de nos jours. (Moussa, 2002)
C'est à la suite de la sècheresse au
début du deuxième siècle qui frappa la ville de Carthage
que surgi la nécessité de rechercher les eaux et les trainer
jusque dans la ville afin de répondre aux divers besoins. L'empereur
Hadrien entreprit la canalisation des eaux de Zaghouan et du Djouggar au moyen
d'un aqueduc d'une longueur de 132 km pour le stocker dans des citernes de la
Malga, pouvant contenir jusqu'à 25 000 m3d'eau et se situant sur la
colline de Carthage. (Moussa, 2002)
Apres la ville de carthage, plusieurs autres villes,
frappée par ce manque en ressource d'eau ce sont vu alimenté soit
par drainage ou autre moyens de transfert d'eau par exemple la ville
d'Hadrumète (Sousse), venant au second rang après carthage. Les
romains mobilisèrent tous les moyens afin de répondre au besoin
et assurer un partage public de l'eau au point de capter une nappe d'eau
située à 13 km au Nord-Ouest de la ville. Nombreuses villes et
agglomérations ont été alimentées en eau. Certaines
l'étaient par des eaux de sources amenées par des aqueducs on
peut citer Simittu (Chemtou) et Cilium (Kasserine), Thuburbo Minus (Tebourba),
Hippo Diarrhytus (Bizerte) et d'autres étaient alimentées par les
eaux de crue d'Oueds voisins dérivées dans des citernes et en cas
d'absence de ces ressources, les établissements publics et privés
étaient tous alimentés par des puits et des citernes. (Moussa,
2002)
Les eaux de Zaghouan et du Djouggar arrivèrent de
nouveau à Tunis dès 1861 après les dommages causés
par la coupure de l'aqueduc de Zaghouan à plusieurs reprises lors de
l'invasion vandale, puis pendant la période Byzantine lors des invasions
Arabes et contribuèrent à améliorer l'alimentation en eau
des habitants réduits à l'usage de l'eau des citernes. (Moussa,
2002)
L'alimentation en eau de la ville de Tunis a connu un
ralentissement durant la période 1880 - 1914 car l'effort se portait
principalement sur les autres grandes villes. L'alimentation des autres villes
et villages se faisait comme à Sousse, Sfax et Kairouan, par des puits
et citernes, sans ouvrages de distribution publique. (Moussa, 2002)
54
Après 1914, la sécheresse et la croissance des
besoins des villes se traduisirent par de graves pénuries d'eau dans les
villes comme Tunis, Sousse et Bizerte, et le développement
général des villes entraîna l'extension des distributions
d'eau publiques à des villes toujours plus nombreuses. (Moussa, 2002)
C'est alors en 1956, qu'a commencé la mobilisation et
l'exploitation des potentialités en eaux de surface par la construction
d'une série de barrages (Ben Metir, Mellègue, Laroussia, Kasseb,
Sidi Salem, Joumine, Sedjenane, etc...), de grandes conduites d'adductions
(Joumine - Medjerda, Belli - Sahel - Sfax, etc...) et des canaux à
surface libre (le Grand Canal, le Canal Medjerda - Cap-Bon).
Parallèlement, l'extension et la modernisation des réseaux de
distribution d'eau potable ont été poursuivies dans toute la
Tunisie : des réseaux maillés pour les grandes villes et des
réseaux ramifiés pour les zones rurales, pour atteindre en 1997
un taux de desserte général de 76 % (taux de desserte urbain
environ 100 % et rural 36 %, soit environ 7,2 millions d'habitants
branchés sur réseau SONEDE). (Moussa, 2002)
Jusqu'à présent, les autorités
tunisiennes mobilisent de moyens pour assurer l'équilibre en
matière de l'offre de l'eau surtout que la disponibilité des
ressources est influencée par le changement climatique. Depuis les
années 1990, les autorités ont mise en place un ensemble de
programmes décennal dont la première stratégie de 1990
à 2000 qui avait pour priorité la croissance de l'offre avec en
charge la réalisation de 21 barrages pour mobiliser 1927 Mm3, des
barrages colinéaires et des lacs, des forages et des puis de surfaces.
Il s'est suivi un programme complémentaire de mobilisation des
ressources en eau : la deuxième stratégie pour la décennie
2001-2011 avec objectif d'atteindre un taux de mobilisation de 95% moyennant la
construction de 11 grands barrages et 50 barrages colinéaires. Et enfin
la stratégie prospective à moyen terme pour 2030.
Image 1 : Aqueduc de Zaghouan-Carthage image 2 : La grande
citerne de Sbeïtla
55
? Image 3 : Schéma de transfert d'eau de
barrage du nord vers le sud (Abdallah Cherif, (2014), « Le
problème de l'eau en Tunisie nord-orientale : besoins, ressources
locales et transferts inter-régionaux », ENS Éditions,
Lyon)
1.1.2.. Rapport historique avec l'eau en
Tunisie
Les anciennes civilisations constituant la
société préhistorique tunisienne avaient une utilisation
minutieuse de l'eau déjà du fait que, depuis cette époque,
la Tunisie était touché par l'insuffisance en ressource d'eau
suite à l'irrégularité dans la répartition
géographique de la ressource ce qui entraina le recours au transfert des
eaux et à l'approvisionnement en eaux (l'usage des aqueducs, des
citernes, puits ...)
L'eau était premièrement orientée vers un
usage domestique et décoratif (l'existence de fontaine). L'eau
était également utilisé pour l'hygiène (les douches
et les thermes) et pour des activités d'élevage domestique et
d'agriculture chez les puniques et numides. A part l'utilisation de l'eau dans
ces activités, les anciennes sociétés notamment les
dynastes utilisaient de l'eau pour des activités de métallurgie.
(Encyclopédie Berbère, Volume 27, 2005)
Chez les romains, en dépit des usages communs de l'eau,
on a trouvé d'autres alternatives pour tirer profit au maximum des
vertus de l'eau. Grace au transfert des eaux, cela donnant lieu à des
courants et ces courants occasionnés par le passage des eaux dans les
aqueducs, ont permis de faire tourner des moulins à roue verticale. La
construction des aqueducs spéciaux permettait de produire de
l'énergie hydraulique. On utilisait l'eau dans l'industrie du textile
même cela n'étant pas à tous les niveaux mais
néanmoins elle était utilisée pour le rinçage et le
nettoyage de tissus. L'eau était utilisé pour de raison de
sécurité de la ville (en cas d'incendie) et pour la
propreté ou l'hygiène et le nettoyage de la ville. (Darmagnac C,
2010).
L'existence de fontaine à domicile ou dans de places
publiques témoignait la culture romaine. La civilisation musulmane
confère (depuis toujours) à l'eau, par la religion (l'islam) une
valeur très symbolique du fait que l'eau est signe de la pureté
(au moyen des ablutions, du nettoyage de cadavre, ...) qui s'immisce dans les
habitudes et cette valeur est encore observable de nos jours. (Camps G.,
1979).
Pour les chrétiens, les catholiques et les juifs, l'eau
a une valeur très symbolique en raison de ses usages et de sa
considération dans l'histoire de la religion qu'on peut facilement
retrouver dans les livres sacrés. (Brüesch P., 2011)
Premièrement l'eau associée à l'Esprit
est l'objet d'une grande inclusion (Source ?). Cela revient dans les livres de
Genèse 1,2 et Apocalypse 22,17. L'eau est source de vie et fait revivre
l'esprit. L'eau renvoie à la purification et à la
fécondité, elle étanche la soif et elle guérit dans
les dimensions spirituelles que physiques. Dans l'un de livre de la bible
(Zacharie 13) avait annoncé qu'une source d'eau devait jaillir de la
ville de Jérusalem pour permettre la purification des habitants (McCool
S F, 2008). « Dans le premier Testament l'eau symbolisait soit la Loi
soit l'Esprit »
On peut reconstruire cinq symbolismes de l'eau chez les
chrétiens :
? L'eau est source de vie : dans le livre de la
Genèse, cette représentation faite du monde distingue les «
eaux d'en haut », contenues par une membrane translucide appelée
57
58
firmament, qui forment le ciel, et les « eaux d'en bas
», sur lesquelles repose la terre et qui constituent les mers et les
réserves souterraines d'où jaillissent les sources et les
fontaines. Avant même la Création, il est dit que « l'esprit
de Dieu planait au-dessus des eaux » (Genèse 1, 2). C'est Dieu qui
est maître des eaux : Il donne la pluie au temps voulu, retient l'eau des
mers, abreuve la terre et la comble de richesses (Psaumes 65, 11).
? L'eau est puissance de mort illustré
par l'histoire du déluge au temps de Noé
? L'eau lave et purifie : l'eau devient alors
l'expression d'une purification intérieure, quand l'Homme se sait sali
par ses défaillances ou par son péché. L'eau est
utilisée pour la purification lors du contact avec le sang.
? L'eau est signe de la Vie : Pour la
cérémonie du baptême on utilise l'eau pour témoigner
la mort de l'ancienne vie et l'entrée dans une nouvelle vie, l'eau est
aussi signe de la fécondité (l'eau un point de vue spirituel :
l'homme juste est « comme un arbre planté près d'un ruisseau
» Psaumes 1, 3)
? L'eau est source miraculeuse ou boisson
d'éternité
Ceci peut renvoyer au symbolisme de l'eau dans les
civilisations proche-catholique/chrétiennes ou
catholiques/chrétiennes dont les romains, les juifs... qui ont
occupé mais également les chrétiens/catholiques qui sont
en Tunisie.
Les romains soucieux de l'équilibre social et sanitaire
de citoyens, construisaient de thermes pour s'assurer que tous les citoyens
pouvaient bénéficier d'une hygiène corporelle
équitable. L'eau était utilisée pour témoigner le
statut social. La possession des fontaines, de puits, citernes à
domicile témoignait un rang social et un prestige au détenteur.
L'eau assurait l'équilibre social et occasionnait le divertissement en
créant de l'animation dans de jardins et les places publiques au moyen
des fontaines publiques et permettait de rendre la vie agréable car,
l'existence de fontaines publiques était un moyen d'attraction mais
aussi les bassins érigés dans les places publics permettaient aux
individus de se rafraîchir tout en restant à la place publique ce
qui pourrait faciliter les relations et les interactions sociales. (Darmagnac
C. 2010 ; Encyclopédie Berbère Volume 27)
On trouve cette même pratique dans la
société actuelle. L'eau est au coeur de la société
et joue un rôle très important. Aujourd'hui, l'eau est
utilisée dans de place publique pour des raisons d'attraction et
occasionne les interactions sociales, l'eau motive les économies par la
création
des activités mais aussi assure le divertissement et
l'attraction. Du point de vue domestique, l'eau est utilisée pour
témoigner un statut social, un prestige ou pour de raison
hédoniques et ostentatoires (Exemple le fait d'avoir une piscine,
beaucoup de salles de bains, un sonnât à domicile).
1.1.3...Etudes comparatives des modes de valorisation de
l'eau
Pour un pays à ressources d'eau limitée, l'enjeu
est de savoir comment gérer les ressources disponibles tout en
évitant le gaspillage au moyen d'une bonne pratique. D'après la
FAO, l'agriculture à elle seule, consomme la majeure quantité de
ressources en eau que toute les autres activités réunie. Sur
l'ensemble de ressources en eau disponible, l'agriculture consomme 80% (et au
dépend du climat) pour l'irrigation.
Dans les activités agricoles Tunisiennes on retrouve
Céréaliculture (avec le blé dur, le blé tendre, les
orges,..), Oléiculture (les olives), Agrumiculture (les oranges,..),
Phoeniciculture (le palmier dattier), Viticulture (les raisins), Cultures
maraîchères (les oignons, piments, melons, pomme de terre,
pastèques) et Productions animales (production laitière, viande
rouge et Aviculture : dinde, poulet,..)
Au regard de l'insuffisance de ressource et de l'augmentation
de la demande, tous les pays s'efforcent à mettre en place de technique
de valorisation de l'eau de façon à minimiser la quantité
et à optimiser la production.
En terme d'eau virtuelle, chaque produit a une estimation de
sa consommation de fois utilisé comme standard pour valoriser la
ressource, par exemple il faut 100 litres pour 1 kg de pomme de terre, 1500
litres pour 1 kg de blé, 15340 litres pour 1 kg de boeuf, 1300 litres
pour 1 kg de céréale, 524 litres pour 1 kg d'orge,... .
Cependant, pour de motifs de valorisation d'eau, chaque producteur (pays
agriculteur) s'efforce pour réduire d'avantage ou optimiser la
quantité d'eau utilisée de façon à
économiser la ressource en eau pour une autre utilisation. Ex : la
France à ajuster son eau virtuelle de 1000 à 590 litres pour 1 kg
de blé pendant que l'estimation standard est de 1500 litres. (Selon
l'Office international de l'eau).
La Tunisie a une empreinte d'eau en agriculture
élevée. Prenons exemple de la production du blé, pendant
que la France a une empreinte de 590 litres pour 1 kg de blé, la
région la tunisienne où l'empreinte est faible a 820 litres pour
1kg de blé tendre et 790 litres pour 1 kg de blé dur.
59
La Tunisie est marquée par un énorme gaspillage
de ressources en eau à partir du système d'irrigation et des
pratiques dont font preuves les agriculteurs qui se répercute sur
l'empreinte d'eau de produit (le cas du blé).
Tableau 2 : Empreinte de la production de
blé en Tunisie par ville en litres/kg
Catégories
|
Beja
|
Jendouba
|
Bizerte
|
Tunis
|
Kef
|
Siliana
|
Zaghouan
|
Blé dur
|
1390
|
850
|
1100
|
820
|
1360
|
1720
|
1370
|
blé tendre
|
1660
|
|
990
|
790
|
1990
|
|
1280
|
orge
|
1720
|
1760
|
|
1000
|
1720
|
2330
|
1460
|
Source : R.hammami, T. stambouli, A. frija,
A.souissi, A.benalaya, « étude comparative de l'eau virtuelle
consommée par les céréales dans les différentes
zones bioclimatique de la Tunisie »
Dans le secteur industriel, la question de valorisation d'eau
est aujourd'hui prise en compte. Dans certains pays industrialisé, il
y'a aujourd'hui des polices et des organismes de suivi en matière de la
pollution d'eau par le rejet des eaux usées par les usines, mais aussi
des organismes d'assainissement (cas de l'ONAS en Tunisie). Les unités
industrielles également soucieuses du non valorisation d'eau,
s'efforcent de nos jours pour améliorer leurs pratiques en
matière d'utilisation d'eau (économie d'eau, optimisation de la
consommation et meilleure allocation,..) et mettent aussi en place des
centrales de traitement des eaux usées avant le rejet total dans la
nature ou pour le recyclage.
En Tunisie, l'industrie consomme 5 % soit 145 Mm3/an (et une
consommation de 22.4 Mm3 d'eau facturée par la SONEDE en 2018) et cette
eau est utilisée dans le textile, l'agroalimentaire, la mécanique
et électricité, les travaux publics, la papeterie (industrie non
manufacturière) et l'industrie manufacturière.
En général, les activités industrielle
sont consommatrice d'eau et parfois la majorité de l'eau utilisé
n'est pas consommé, le cas de la France, sur 4.5 Mm3 consommé par
l'industrie, seulement 7 % soit 300 millions m3 est réellement
consommé (ne retourne pas dans le milieu naturel). A côté
du problème du gaspille et de la consommation d'eau, intervient celui de
la pollution à partir des eaux usées des industries. Face aux
enjeux écologique, certaines entreprises prennent conscience de la
gravité de la non valorisation de l'eau et s'évertuent à
agir de façon responsable en prenant des précautions (en France,
certaines entreprises en fonction
de la toxicité, possèdent leurs propre station
d'épuration avant un rejet vers le milieu naturel ou de se connecter
à des stations municipales). D'autres appliquent des mesurent
correctrices (le cas du groupe agroalimentaire finlandais RAISIO qui en 2009
devint la première entreprise du secteur à inclure sur ses
emballages l'empreinte d'eau du produit. On peut aussi citer coca cola qui se
présente comme une entreprise neutre en eau, Wal-Mart qui souhaitait
développer un système d'étiquetage qui communique
l'empreinte en eau du produit concerné et certaines construises des
unités sur le principe de la valorisation d'eau, le cas de Nestlé
qui, au Mexique a construit une usine zéro consommation d'eau).
L'une des industries qui nécessite un traitement et
recyclage des eaux est l'agroalimentaire (UNESCO 2015). En Tunisie, certaines
usines adoptent de bonnes pratiques de gestion et de valorisation d'eau.
D'après l'ONAS, en 2019 la Tunisie comptait 5446 unités
industrielles dont seulement 4030 unités étaient raccordé
au réseau public d'assainissement. Selon Hamndi (2012), GTB, UTICA
(2004) ; la grande partie des unités de transformation agroalimentaire
tunisienne ne possède pas de stations de traitement des eaux
usées et/ou ne le font pas fonctionner et cette quantité se
retrouve déversée dans la nature. Certaines unités
agroalimentaires comme les huileries n'ont pas une bonne pratique de
valorisation d'eau après usage (utilisation de bassins et fosses
d'évacuation, épandage dans les champs) et d'autres
répandent ces eaux usées dans les parcelles privées de
producteurs. (Ouertani E, 2015)
A côté de l'empreinte de l'unité, on
retrouve l'importante empreinte du produit à la fin de la chaine de
fabrication que les unités s'efforce à réduire sans
négliger la qualité du produit. Par exemple il faudrait 1.5 litre
pour produire 1 litre de lait, 500 litre pour 1 kg de papier, 35 litre pour 1
kg de ciment, etc.... le problème de valorisation d'eau est aujourd'hui
l'une de préoccupations majeurs en industrie.
Les activités de service sont aussi consommatrices
d'eau et les proportions varient par rapport aux activités. Par exemple
les activités de transport consomment de l'eau pour le nettoyage de
véhicules, bateaux. Les activités commerciales quant à
elles, nécessitent le nettoyage de locaux et une consommation d'eau pour
l'hygiène. Les activités d'hébergement et restauration
consomment dans cette catégorie un peu plus de ressources en eau.
Dans les services, on retrouve aussi le tourisme qui figure
comme consommateur d'eau. Le tourisme en Tunisie ne consomme que 1% de
ressources en eau contre 80% pour l'agriculture, 5% pour l'industrie et 14 %
pour l'usage domestique. D'après la SONEDE, en 2018 le secteur du
tourisme avait consommé 14 Mm3. Pointé du doigt comme
consommateur de ressource dans
le monde, le tourisme s'est massivement développé
avec son lot d'hôtels, de golfs luxuriant,
etc...
En effet, la consommation d'eau d'un touriste résident
est à l'ordre de 550 l/jour, soit 10 fois celui d'un tunisien. (Chiraz
G. Nekhili, 2019).
Pour de raisons de valorisation d'eau, certains operateurs
dans le secteur de service s'efforcent à réduire au maximum les
pertes et gaspillages d'eau et d'optimiser une meilleure allocation de
ressources en eau. Le tourisme donnant lieu à l'hébergement,
à la restauration, aux activités de divertissement (piscine et
golfs) augmente la consommation de ressource en eau. D'après le fond
mondial pour la nature, en moyenne un terrain de golf utilise environ 1 million
de m3 par an soit 1 milliard de litre par an, un client peut consommer
jusqu'à 350 litres par jour et d'après Pierre Icard de plan bleu,
le tourisme de lux consomme par jour 880 litres pour un touriste en raison de
l'eau de services offerts (piscine, parcours de golf, etc.)
Dans l'optique de valoriser l'eau, plusieurs hôtels
s'efforcent d'améliorer leurs pratiques en adoptant de méthode
d'économie d'eau et d'une bonne gestion de ressources en eau notamment
le recyclage de l'eau grise (l'eau savonneuse), l'utilisation de
détecteur de fuites, de compteurs. C'est toujours dans cette optique que
la Tunisie veut réduire la consommation de 560 litre par lit et de 300
litres par jour pour un touriste.
Certains acteurs dans le secteur ont déjà
adopté de pratiques qui valorisent de l'eau, tel est le cas du groupe
Accor hôtel, premier dans le monde dans l'hôtelier qui en 2015 a pu
réduire la consommation en Afrique à 200 litre par client et de
8.4 % sa consommation global grâce au recyclage d'eau usée
réemployée pour les espaces verts.
1.2. Niveau faible de création de la
valeur
1.2.1. Les indicateurs économiques : la balance
commerciale
La balance commerciale agricole tunisienne a été
depuis longtemps déficitaire (avant les années 2014). Avec plus
de 95 millions de $ en 2017, la balance commerciale agricole de la Tunisie est
excédentaire avec l'union européenne, avec la Lybie (191 millions
de $), avec le Maroc et le Sénégal grâce aux exportations
des dattes, huiles d'olives. Il l'est aussi avec les émirats arabe unie
où elle exporte le sucre par contre la balance commerciale agricole
tunisienne est déficitaire avec certains pays comme l'Ukraine qui la
fourni de céréales (-322 millions $), le brésil qui
fournit du sucre (-289 millions $), avec l'argentine où elle importe des
céréales et des tourteaux et en fin avec la Russie suite à
l'importation des huiles et de céréales.
Les importations tunisiennes de produit agro-alimentaires
représentent 11% des importations total du pays soit en valeur 2.3
milliards $ (en 2017). L'Europe se vaut comme le premier fournisseur de produit
agricole à la Tunisie avec 586 millions $. On retrouve parmi les
fournisseurs de la Tunisie : l'Ukraine, le brésil, la Russie (118
millions €).
La Tunisie importe du blé et du maïs pour une
valeur de 735 million de $ (en 2017), des huiles pour une valeur de 297 million
$, du sucre pour 280 millions de $, les aliments pour animaux (soja et
tourteaux) pour 250 millions $, du café, du thé et des
épices pour 155 millions$ et en fin des produits laitiers 101 millions
$.
Selon l'ONAGRI, la balance commerciale alimentaire affiche en
janvier 2020 un déficit de (222.4 MD) et les principaux produit
importé au mois de juillet au cours de la même année sont
les céréales pour 1598.6 MD, l'huile végétale pour
264.3 MD et du sucre pour 192.4 MD.
Pour déterminer la balance commerciale de l'industrie
tunisienne, dans le cadre de notre étude qui vise dans cette section,
l'optimisation de la valeur ajoutée des activités, nous avons
pris en compte les différentes exportations et importations de
l'année 2019 au moyen de données issues de la base de
données de l'INS pour différents secteur.
Tableau 3 : La balance commerciale industrielle
2019
Indicateurs
|
Exportations
|
Importations
|
Balance commerciale
|
Agriculture et agro-alimentaire
|
4709.144
|
6811.276
|
-2102.132
|
Anergie et lubrifiant
|
2418.341
|
10174.766
|
-7756.425
|
Mines, phosphates et dérivé
|
1666.731
|
939.363
|
727.368
|
Textile, habillement et cuir
|
9353.926
|
7415.112
|
1938.814
|
Ind. Mécanique
|
20427.719
|
22218.846
|
-5791.127
|
Matériels de transport
|
3000.121
|
4640.302
|
-1640.181
|
Autres industrie mécanique
|
5111.504
|
11872.737
|
-6761.233
|
Industrie électrique
|
12316.094
|
9705.807
|
2610.287
|
Autres ind. manufacturières
|
5279.579
|
11704.746
|
-6425.167
|
Ensemble de produit
|
43858.44
|
63264.109
|
-19408.669
|
Total
|
1081138.599
|
152747.064
|
-44608.465
|
Source de données : INS (Institut National de Statistique)
2020 en MD
La balance commerciale de l'industrie tunisienne est
déficitaire. Il s'avère que, la quantité des importations
tunisiennes est inferieure par rapport aux exportations. Déjà,
dans la période 20102016, la Tunisie manifestait une balance commerciale
industrielle déficitaire avec comme consommation d'importation par
secteur : chimique 19%, agro-alimentaire 13%, métallurgie et
sidérurgie 18%, bois et papiers 6%, énergétique 23%.
1.2.2 Etude de la productivité dans les secteurs
d'activités
L'agriculture est un de secteurs qui consomment beaucoup de
facteurs que ce soit l'eau, le capital ainsi que le travail. Le but
derrière toute activité est de produire plus en optimisant les
efforts et les moyens à engager de façon à tirer
bénéfice de ce dernier. Dans les activités agricoles, les
facteurs qui sont souvent employé sont le facteur capital, le facteur
travail et en fin un très important facteur qui entre en jeu est l'eau
qui, suite à sa rareté suscite beaucoup d'attention. Cependant,
suite au caractère nouveau des études en eau dans les
activités, il nous est difficile de définir une
productivité globale en la matière mais compte tenu des
données disponibles dans la revue de littérature, nous pourrons
se limiter sur la productivité de d'eau de certaines cultures.
Selon l'ITCEQ, l'agriculture et pêche a connu une
productivité réalisée par le facteur travail de 2%, du
facteur capital de 2.2%. La productivité totale de facteurs revient
à 2.1%. Entre 2016 et 2020.
En matière de productivité de l'eau, certains
produits agricoles tunisiens présentent un avantage en terme de
productivité d'eau, cas des arbres fruitiers et en particulier la vigne
et les agrumes qui présentent une productivité meilleure, la
pomme de terre et la tomate ont une productivité en eau
élevée mieux que celle de melon, le blé tendre valorise
mieux l'eau que l'orge. Par contre l'eau n'est pas valorisée avec les
palmiers dattiers.
En Tunisie et au Maroc, la croissance du facteur terre et,
donc, de ses contributions à la croissance du secteur agricole, ont
été beaucoup moins importantes : 0,3% dans le cas de la Tunisie
et 0,19% dans le cas du Maroc. Dans les trois pays restant du sud de la
Méditerranée, la tendance a été vers une
augmentation de la contribution du facteur terre à la croissance de
l'agriculture durant les périodes 1990 et 2014. Ceci s'explique par
l'effort soutenu de mobilisation des ressources en eau dans différents
pays. L'Egypte a connu la plus forte progression moyenne et, donc, la plus
forte contribution de la terre à la croissance du secteur
agricole. Cette progression en Egypte a entraîné
une augmentation de celle-ci de près de 42% entre 1990 et 2014.
(Mohammed R.D et Tharcisse G., 2018).
En termes de croissance de la PGF dans le secteur agricole sur
l'ensemble de la période 19902014, deux pays du sud de la
Méditerranée se distinguent par les taux de croissance de cette
PGF les plus élevés. La Tunisie ainsi que le Maroc ont
enregistré des taux respectifs de 3.3% et de 3%. Ces derniers sont
suivis des pays du nord de la Méditerranée, avec 2.9%, dans le
cas de l'Espagne, 2.5%, dans celui de la France, 1.9% pour le Portugal et,
enfin, 1.8% dans le cas de l'Italie. Les taux de croissance de la PGF les moins
élevés durant la période 1990-2014 ont été
enregistrés par l'Egypte et la Turquie qui sont, respectivement, de 1.5%
et de 1.1%. (PGF : productivité globale de facteurs).
La productivité en termes de facteur dans l'industrie
tunisienne a suivi une allure sinusoïdale dans le temps durant ces deux
dernières décennies.
On observe pour la période 2016-2020, une
productivité du facteur travail de 1.5%, 0.3% pour l'industrie
agro-alimentaire, 0.9% pour l'industrie mécanique et
électricité, 6.6% industrie chimique, 1.6% pour l'industrie du
textile, 0.9% pour l'industrie manufacturière et diverses ; pour
l'industrie non manufacturière par contre il y a une réalisation
de 2.4%. Pour la mine, une productivité de 2.7% ; pour l'hydrocarbure
une productivité négative de (-1.2%) ; pour
l'électricité 1.9% ; pour l'eau 2.6% et en fin pour le
bâtiment et génie civile, une productivité de 3.6%.
Pour la productivité du facteur capital durant la
même période, on constate une productivité de l'industrie
manufacturière de 3%, l'industrie agro-alimentaire 0.3%, le
matériaux de construction 5.3%, 2.1% de l'industrie mécanique et
électricité, 3.1% pour l'industrie chimique, 8.7% pour le textile
et 4.6% pour l'industrie manufacturière diverses. On note une
productivité du capital pour l'industrie non manufacturière de
1.5%, 5.9% pour la mine, 2.6% pour l'hydrocarbure, une productivité
négative de (-3.7%) pour l'électricité, 0.3% pour l'eau et
1.3% pour le bâtiment et génie civile.
La productivité totale de facteurs quant à elle,
révèle une contribution de 2.1% pour l'industrie
manufacturière, 0.3% pour l'agro-alimentaire, 2.5% pour le
matériaux de construction, 1.3% pour l'industrie mécanique et
électricité, 5.2% pour l'industrie chimique, 3.5% pour le
textile, 2.7 % pour l'industrie manufacturière diverses. Pour
l'industrie non manufacturière, on constate une productivité de
2%, pour la mine une productivité de 5.3%, une productivité
négative de (-
0.3%) pour l'hydrocarbure et de (-1.8%) pour
l'électricité, 2.1% pour l'eau et en fin, une productivité
de 1.9% pour le bâtiment et génie civile.
Quant au taux de croissance annuelle de la productivité
totale de facteurs d'après une étude menée par Mohammed
R.D, Tharcisse G. en Octobre 2018 « Contribution des facteurs et de la
productivité globale des facteurs à la croissance agricole au
Maroc : une évaluation comparée intersectorielle et inter pays
» la Tunisie a une productivité négative à hauteur de
-0.6 durant la période 2008-2014 qui est nettement en opposition par
rapport à celle de 1990-2007 (qui était de 0.6). Cette
productivité se voit durant la même période à plus
de deux fois supérieur à celle de la Turquie (-1.4),
supérieur au Maroc (-1.0) et à l'Egypte (-2.3). Cependant en
comparativement à certains pays de la zone euro, cette
productivité si bien égale à celle de la France (-0.6) et
est supérieur à l'Italie (-1.9) et à l'Espagne (-1.1), par
contre elle reste inférieur à celle du Portugal.
Tableau 4 : La productivité du facteur
travail, du facteur capital et la productivité totale de facteurs dans
le service
Indicateur
|
Productivité du travail (%)
|
Productivité
du capital (%)
|
Productivité
totale de facteurs (%)
|
Services marchands
|
1.7
|
0.2
|
0.8
|
Commerce
|
0.8
|
-0.9
|
-0.2
|
Transport
|
4.1
|
0.1
|
2.5
|
Telecom
|
5.3
|
8.2
|
7.2
|
Hôtels, café, restaurant
|
2.1
|
5.3
|
3.8
|
Banque et assurance
|
2.1
|
0.1
|
1
|
Autres services marchands
|
0.1
|
-0.9
|
-0.8
|
Administration
|
1
|
-1
|
0.7
|
Source : Institut Tunisien de la Compétitivité et
des Etudes Quantitatives (ITCEQ), (2018).
Le taux de croissance annuelle de la productivité
totale de facteurs dans le service pour la Tunisie se voit mieux placé
par rapport à certains pays de l'Europe et de la
méditerranée durant la période 2008-2014. Selon une
étude menée par Mohammed R.D, Tharcisse G. en Octobre 2018 «
Contribution des facteurs et de la productivité globale des facteurs
à la croissance agricole au Maroc : une évaluation
comparée intersectorielle et inter pays », la Tunisie a une
croissance de la productivité totale de facteurs de 0.6 nettement
supérieur à la Turquie et au
Maroc soit respectivement -0.6 chacun, supérieur
à celle de l'Egypte -0.8, à la France -037 et au Portugal
-1.3.
1.2.3 Etudes comparatives de la création de la
valeur dans les activités
? En agriculture
La superficie agricole de la Tunisie connait une
dégradation remarquable au fil des ans. Elle est passée de 5.3
million d'hectares en 1994 dont 0.6 ha par habitant pour 5.3 millions
d'hectares dont 0.5 ha par habitant en 2004. Elle est ensuite passée de
2004 à 2016 pour 4.9 millions d'hectares sur une superficie totale
estimée à 10.4 millions d'hectares soit 63% du territoire qui se
voit mobilisé pour une certaine quantité de production de
diverses cultures.
Dans le cas de la culture céréalière, la
Tunisie a une production de 1.43 tonnes par hectare qui se révèle
être inférieure à la moyenne mondiale de 4.07 tonnes par
hectare. Comparativement à la Turquie, cette production est deux fois
inferieur soit 3.16 tonnes par hectare. Elle est moins que l'Algérie qui
produit 1.76 tonne par hectare, est quatre fois de moins que la Corée du
sud qui produit par hectare 6.58 tonne de céréales.
Graphique 1 : Céréale yield
Source : Our world in data
Une comparaison de la production en tonnes par hectare des
oranges révèle que la Tunisie a une production inferieure
à la moyenne mondiale étant de 16.89 tonnes par hectare (elle
produit 11.37 t) mais aussi inferieure à celles de l'Algérie avec
une production de 22.31 tonnes par
hectare, à la Turquie avec 37.40 tonnes par hectare et
au Pérou avec une production de 15.98 tonnes par hectare.
Graphe 2 : Orange yield
Source : Our world in data
Pour finir avec les études comparatives en
quantité, nous avons effectué une étude sur la production
en tonnes par hectare de pomme de terre qui révèle, encore une
fois de plus que, la Tunisie a une production de 16.90 tonnes par hectare et
cette quantité est inférieure à la moyenne mondiale qui
étant de 20.95 tonnes. Comparativement aux autres producteurs, la
production de la Tunisie est toute aussi inferieure si bien rapprochée
à la Corée du sud avec une production de 21.48 tonnes par
hectare. La production de l'Algérie est de 31.09 tonnes et celle de la
Turquie de 33.48 tonnes par hectare.
Graphe 3 : Pomme de terre yield.
Source: Our world in data
? En industrie
La Tunisie a un tissu industriel très diversifié
et assez riche. Il constitue un vrai gisement pour l'innovation, la
digitalisation et le passage à l'industrie 4.0. La Tunisie
possède un potentiel humain très compétent et très
qualifié avec 9000 ingénieurs et techniciens par an ce qui fait
qu'elle soit classée 3è mondiale en 2018.
La Tunisie a un appareil d'exportation qui tient sur sa
spécialisation sur deux secteurs (le textile habillement et cuir et
l'industrie mécanique électrique) avec orientation sur le
marché européen. D'après l'ITCEQ (bilan de
compétitivité externe 2015), l'examen de l'indice de
diversification révèle que, en dépit des
améliorations dans le secteur, la Tunisie reste moins diversifié
par rapport à ses concurrents (la chine, l'inde, le Maroc, la
Turquie).
La Tunisie se caractérise par un manque d'adaptation de
l'offre à l'évolution du marché mondiale car l'offre de la
Tunisie est orientée vers les secteurs et les marchés qui sont
moins dynamiques. En observant la structure des exportations de la Tunisie sur
la période 2000-2013, on constate que seule sur le secteur de textile
cuir et mécanique électrique où il y `a un grand
pourcentage par rapport à la croissance des importations mondiale. Pour
une croissance mondiale des importations du textile et cuir de 6.9%, les
exportations de la Tunisie en la matière s'élèvent
à 34.5% et pour une croissance mondiale de 7.6% dans le secteur de
mécanique électrique, la Tunisie a une exportation de 26.8%.
En termes de niveau de technologie, la Tunisie met en grande
quantité sur le marché international de produits à faible
technologie. Sur le pourcentage des exportations totales, les produits de
faible technologie ont la plus grande part contrairement aux produits de
moyenne ou forte technologie (respectivement en 2013, 8.3% pour les produits de
haute technologie, 33.5% pour les produits de faible technologie).
Par ailleurs, les exportations tunisiennes s'orientent peu
à peu vers les produits de haute technologie car elle commence peu
à peu de développer un avantage comparatif. Cet avantage
s'améliore car il est passée de 0.69 en 2000 pour 0.98 en 2013
(produit haute technologie) selon l'ITCEQ.
Toute fois en termes de technologie, la performance de la
Tunisie reste faible comparativement à ses concurrents surtout que
certains de ces concurrents se spécialisent de plus en plus dans de
produits de haute technologie (chine, Malaisie, Pologne, république
tchèque) et de même que pour ses concurrents de la zone
méditerranéenne à savoir le Maroc et la Turquie.
En fin, en termes d'avantage comparatif, la Tunisie en 2013
avait une bonne performance comparativement au Maroc et à la Turquie.
Une étude de l'ITCEQ de 2015 révèle qu'en 2013, l'avantage
comparatif de la Tunisie pour les produits de haute technologie était
à 0.51% contre 0.19% pour la Turquie et 0.27% pour le Maroc ; pour les
produits moyenne technologie, la Tunisie avait une performance de 0.98%
inférieure à celle de la Turquie (1.24%) et du Maroc (1.12%). Par
ailleurs la Tunisie avait une performance élevée pour les
produits faible technologie par rapport à ces deux concurrents. Soit
2.59% contre 2.11% pour la Turquie et 2.50% pour le Maroc. Par contre, elle
avait une faible performance face aux concurrents européens et
asiatiques par exemple la Malaisie qui avait un avantage pour le PHT de 1.04%,
les PMT 1.42% ; la chine de 1.87% pour le PHT et 0.97% pour le PMT, la
république tchèque 1.04% pour le PHT et 1.42% pour le PMT. Et en
fin pour la Pologne 1.29% pour le PMT, cependant la Tunisie garde tout de
même l'avantage comparatif sur les produits de moyenne technologie.
Graphe 4 : Benchmarking exportation produit
haute technologie.
70
Source : Banque mondiale ? Dans les
services
Comme dans d'autres secteurs d'activités, celui de
service aussi se voit et se vaut d'être compétitive et celui-ci
est le résultat d'un semble de réalisations dont parmi on peut
citer l'infrastructure, l'adoption de TIC,...
Chaque année, le FEM (forum économique mondial)
fait de publications sur la compétitivité des pays dans
différents secteurs au moyen de l'indice de compétitivité
de DAVOS ce qui donne lieu à de publication y référant
dont sur la compétitivité de service de transport et logistique
avec l'indice de performance logistique (IPL), etc...
Selon une étude de la banque européenne pour la
construction et le développement (Rapport final du Plan
d'amélioration de la compétitivité de services : le cas du
secteur de service de transport et logistique en Tunisie) et en s'appuyant sur
les données de l'ITCEQ, le secteur de service en Tunisie, en
dépit de sa contribution en terme d'investissement, en valeur
ajoutée et en exportation, les performances compétitives du
secteur demeurent encore modeste en dessous de ses potentialités. Cela
serait dû à plusieurs facteurs structurels et conjoncturels. Si on
enlève le tourisme, les services diminuent en moins de 10% du total des
exportations dont seulement 7.6% sont assuré par le secteur de transport
et logistique.
En termes de service touristique, selon le forum
économique international pour l'année 2015, sur 141 pays ou
économies, la Tunisie était la 79ème destination
touristique qui se vaut comme une régression en termes de
compétitivité car elle est passée de la 33ème place
en 2008. Elle
71
est tombée de la 60ème place en 2007 à la
110 ème en 2014 par rapport à l'indice de performance logistique
(IPL).
D'après les données de la banque mondiale pour
l'année 2014, l'IPL de la Tunisie est de 2.5 le rendant moins
compétitive par rapport à ses concurrents tels que le Maroc avec
2.67, l'Algérie 2.77, l'Egypte 3.18 et la Turquie 3.42 ; malgré
une légère amélioration en 2018 de 2.57 pendant que ses
concurrents (l'Egypte, la Turquie et l'Algérie) se voient
régresser.
Graphique 5 : Indice de performance logistique :
performance globale en 2018
Source : Banque mondiale.
En 2017, d'après le WEF (FEM), la Tunisie était
classé 9ème en Afrique et 87ème mondial derrière en
Afrique : l'Afrique du sud 53ème, le Maroc 35ème, l'Egypte
74ème, le Kenya 80ème, et en ayant une
compétitivité prix de score 5.9 et de rang 9 ; et à
l'échelle mondiale : l'Espagne comme premier devant la France,
l'Allemagne, le japon, le R.U, les USA, l'Australie, l'Italie, le canada, et la
suisse.
D'après le classement de Davos, la Tunisie est
passé de la 32ème place en 2010-2011 à la 95ème
place en 2016-2017 sur le total de 147 pays. Dans le classement mondial de la
compétitivité du secteur de tourisme et voyage en 2017, la
Tunisie se voit reclassé et en abaissement sur les indices
d'activités et d'attractivités. Si classée à la
2ème position en Afrique et 4ème à l'échelle arabe
en 2009, elle a perdu sa compétitivité depuis la
révolution de 2011. En effet, le rapport bisannuel du FEM sur la
compétitivité dans le tourisme recule la Tunisie de 7 places dans
la zone africaine et de 43 places dans le monde en 2017 Avec un score global
72
d'ordre de 3.5 sur 7 point, alors qu'en 2009 elle occupait la
44ème place avec un score de 4.37 sur 7 points.
Bien qu'elle maintient sa place dans le top 10 en Afrique
(9ème), elle en perd en terme de destination compétitive de
l'Afrique du nord où elle se retrouve derrière le Maroc et
l'l'Egypte classé 3ème et 4ème.
Si pour parler de service de télécommunication
(dont le TIC), en 2014 le 1/6 des exportations de services était
assuré par le secteur de TIC dans le 10% restant des exportations de
services hormis le tourisme. La Tunisie est classée à la
87ème position sur 143 pays selon le FEM et est le premier pays du
Maghreb.
|