REPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche scientifique
Université de Jendouba
Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et
Gestion de Jendouba
Mémoire de recherche préparée en vue de
l'obtention du diplôme de Mastère de
Recherche en Marketing
Titre : L'impact de la valorisation des ressources en
Eau sur la prospérité, cas de la Tunisie
Présenté par : LUWAWU KALEMBA
Nathan Sous la direction de : Mr Adel Bejaoui
Président du jury : Mr Abdelaziz Hakimi
Rapporteur : Mr Jamel-Eddine Gharbi
Année universitaire : 2020/2021
Remerciements
Il serait ingrat de notre part de clôturer ce travail
sans exprimer notre gratitude aux personnes, en leurs qualités et titres
et selon leurs degrés d'intervention et participation aussi physique,
morale que financière.
Je rends grâce à mon créateur, mon Dieu,
mon seigneur et sauveur pour son accompagnement , sa protection, la force, le
courage et l'intelligence accordée non seulement pour finir cette classe
ou ce cycle, mais pour tout mon parcours académique débutant en
2016 sur cette terre étrangère devenue ma seconde patrie dont
j'en suis digne de porter témoignage et de brandir et défendre
les connaissances acquises.
Je remercie ma famille, mon honorable père Adelard
Luwawu malolo, ma prestigieuse et adorable mère Guylaine lukula mbimbi
luwawu pour tous soutiens au-delà de celui financier. Je remercie mon
admirable frère Abed nego luwawu le grand pour les moments de
réconfort et grâce à qui je suis à ce stade de la
vie, mes précieuses soeurs Miriam luwawu malolo 2eme du nom, Priscilla
Luwawu n'sasi et Triomphe Luwawu lukula pour tout ce que je ne saurai
énumérer vue la grandeur.
A mes amis et ma famille rencontrée en Tunisie, je vous
reconnais les aides et les soutiens chaleureux durant ces cinq dernières
années loin de ma famille biologique. Vous mes amis venu de partout dans
ce grand continent sans oublié mes camarades de classe.
Je ne saurai finir sans reconnaitre et remercier mon maitre,
enseignant et directeur de travail pour cet accompagnement et surtout pour
cette rigueur grâce à laquelle j'ai pu finir mon travail avec un
grand bagage que je ne pouvais l'imaginer au début. Un grand merci en
outre pour avoir faire de moi ce que je suis sans me réserver vos
connaissances et pour m'avoir donné le gout de ce métier
noble.
Je remercie le jury pour cet honneur que vous nous manifestez
et pour l'opportunité qui vous nous avez offerte pour présenter
ce travail.
Sommaire
Sommaire 3
Liste des abréviations 4
Introduction générale 1
Partie théorique 6
Chapitre 1 : Fondements théoriques de la recherche
8
Section 1 : La théorie de la complexité 8
Section 2 : La complexité économique 20
Section 3 : Relation entre la théorie de la
complexité et la complexité économique 24
Conclusion chapitre 1 25
Chapitre 2 : Relation entre la valorisation, la
complexité et la prospérité 26
Section 1 : Conceptualisation de la valorisation 26
Section 2 : Conceptualisation de la complexité 38
Section 3 : Conceptualisation de la prospérité
43
Conclusion chapitre 48
Partie empirique 50
Chapitre 1 : Présentation du cadre contextuel
52
Section 1 : Valorisation de l'eau et Faible niveau de
création de la valeur dans les activités
économiques. 52
Section 2 : Faible complexité de l'économie
tunisienne 73
Section 3 : Décroissance du niveau de la
prospérité de la Tunisie 81
Conclusion chapitre 91
Chapitre 2 : Méthodologie de recherche, analyse et
présentation des résultats 92
Section 1 : Méthodologie de recherche 92
Section 2 : Analyse et interprétation des résultats
107
Section 3 : Discussion des résultats 127
Conclusion chapitre 128
Conclusion générale 130
Bibliographie 132
Table des matières 142
Liste des tableaux 145
Liste des graphiques 146
Liste des images 147
Liste des schémas 148
Liste des abréviations
· API : Agence de Promotion de
l'Industrie
· APII : Agence de Promotion de
l'Industrie et de l'Innovation
· ATE : Entreprise Partiellement
Exportatrice
· APIA : Agence de Promotion des
Investissements Agricoles
· AVFA : Agence de Vulgarisation et
Formation Agricole
· BTS : Banque Tunisienne de
Solidarité
· BNA : Banque National Agricole
· CRDA : Centre Régional de
Développement Agricole
· CNRS : Centre National de Recherche
Scientifique
· FAO : Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture
· FEM : Forum Economique Mondial
· GII : Global Innovation Index
· GDA : Groupement de
Développement Agricole
· GIFRUIT : Groupement Interpersonnel
et Centre Technique Agricole
· IPL : Indice de Performance
Logistique
· IRESA : Institution de la Recherche
et de l'Enseignement Supérieur Agricoles
· INRAT : Institut National de la
Recherche Agronomique de Tunisie
· INRGREF : Institut National de
Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts
· IO : Institut des Huiles
· IRVT : Institut de Recherche
Vétérinaire de Tunisie
· INNORPI : Institut National de la
Normalisation et de la Propriété Industrielle
· INS : Institut National de
Statistique
· ITCEQ : Institut Tunisien de la
Compétitivité et des Etudes Quantitatives
· MARH : Ministère de
l'Agriculture et de Ressources Hydraulique
· MENA : Région du Moyen
Orient et de l'Afrique du Nord
· MARHP : Ministère de
l'Agriculture Ressources Hydraulique et Pèche
· ONU : Organisation des Nations
Unies
· ONAGRI : Observatoire National de
l'Agriculture
· ONAS : Office National de
l'Assainissement
· OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economiques
· PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement
· PNUE : Programme des Nations Unies
pour l'Environnement
· PGF : Productivité Globale de
Facteur
· PMT : Produit Moyenne Technologie
· PHT : Produit Haute Technologie
· RNE : Registre National des
Entreprises
· SONEDE : Société
Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux
· SMSA : Société Mutuelle
de Services Agricoles
· SYNAGRI : Syndicat National des
Agriculteurs
· UNESCO : Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture
· UTICA : Union Tunisienne de
l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
· UTAP : Union Tunisienne de
l'Agriculture et de la Pêche
· WEF : Word Economic Forum
1
Introduction générale
Une production et une consommation durables sont l'un des
principaux objectifs du développement durable préconisés
par l'Organisation des Nations Unies (ONU, 2019). Depuis toujours, les
ressources naturelles ont été utilisées dans les
activités économiques qui touchent à la sureté de
l'écosystème naturel. Face à cette situation, il en
devient opportun aux pays de mettre en place de bonnes politiques et appliquer
des stratégies pour valoriser ses ressources mais aussi de veiller
à leur conservation.
En fait, le développement économique peut
être lié à divers changements structurels dans la structure
de l'économie qui modifieraient la façon dont la consommation de
ressources et la production est effectuée.
Croissante est la tendance de citer, lorsqu'on pense
ressources naturelles, les minerais, les ressources forestières, le gaz
et le pétrole. Fort est le malheur de négliger une des ressources
naturelles rares et de fois mal repartie entre les régions. Cependant,
elle est au coeur des activités. L'eau est une ressource, depuis les
temps anciens, rare et sujet de plusieurs problèmes entre les
civilisations et les communautés. Jusqu'au siècle présent,
l'eau est placée au centre de négociation touchant aux
intérêts soit économique que de survie et cela à
l'échelle continentale et globale.
Plusieurs régions de la terre sont touchées par
le problème du stress hydrique. Mettant à ce fait certains pays
en défaveur économique en raison du poids d'intervention de l'eau
dans les activités. Ceci fait que les pays ou les économies
doivent s'évertuer à une bonne allocation et une utilisation
minutieuse de la ressource. L'eau est en épuisement pour en tirer
davantage profit. Une des régions les plus touchées par le
problème du stress hydrique est la région de l'Afrique
méditerranéenne ou au-dessus du Sahara englobant des pays comme
l'Algérie, la Lybie, le Maroc et la Tunisie.
Problématique
La Tunisie est l'un des pays au monde, en l'occurrence de
l'Afrique, qui a une prospérité économique faible passant
du 68ème en 2009 au 99ème en 2020 par
rapport au rang de la prospérité. (Voir Legatum Institute of
Prosperity). Aux côtés de cette situation, se présente
celle du stress hydrique que subit cette région qui en est un de grands
problèmes qui touchent non seulement la Tunisie mais aussi bon nombre de
pays. D'après l'Institut Tunisien des Études
Stratégiques (Tunisie : Eau 2050), le
3ème bilan du stress hydrique minimal affiche une
disponibilité en m3/an/hab de 500 d'ici 2030 contre 545 en
2016. Selon les statistiques de la banque mondiale (site officiel), le niveau
du stress hydrique de la Tunisie passe de 66.272 en 1987 à 121.067 en
2017. Cependant la Tunisie consomme de l'eau dans des activités
économiques. Cependant, celles-ci n'ont pas un retour
considérable. La Tunisie est aussi touchée par le problème
de l'eau.
Face à cette situation, il devient évident de
ménager les moyens aux travers les trois secteurs d'activités
économiques pour en venir à répondre à ce
problème.
Le constat qui se dégage est que la valeur
créée par ces activités est faible en comparaison avec
certains pays dont parmi on retrouve de pays concurrent à la Tunisie.
Par exemple en Tunisie, en agriculture, la valeur créée en 2019
était de 4.025 milliards de $. En industrie, elle était de 8.821
milliards de dollars. Cependant, en Finlande, elle était de 6.225
milliards de $ en agriculture. Au Maroc, la valeur créée en
agriculture est de 14.559 milliards de $, celle de l'industrie est de 30.338
milliards de $. (Site officiel de la banque mondiale). Ceci a une
conséquence très remarquable au niveau de la
prospérité du pays qui souffre d'un niveau faible et en
dégradation continue se manifestant par un recul du rang de la
prospérité depuis 2009 passant du 68ème au 99ème en
2020. (Legatum Prosperity Index 2020).
En résumé, Bien que la Tunisie soit de plus en
plus confrontée à un stress hydrique, la valorisation de ces
ressources hydriques est en décroissance et leur contribution à
la valeur créée dans les activités économiques est
en baisse. Ceci conduit à un affaiblissement de la complexité
économique et à une décroissance de la
prospérité.
Question de recherche
Dans quelle mesure la Tunisie peut, à travers la
valorisation de l'eau, améliorer, d'une part, la valeur
créée dans ses activités économiques et, d'autre
part, sa complexité économique et sa prospérité
?
Objectifs de la recherche
Ce présent travail a pour objectif principal «
d'évaluer comment la valorisation des ressources en eau pourrait
contribuer à améliorer les valeurs créées dans
différentes activités économiques. De ce fait, les
conduire à une complexité économique afin de
développer la prospérité du pays. »
Aux côtés de cet objectif principal, nous pouvons
retrouver les objectifs subalternes ci-après :
3
? Évaluer la manière dont l'eau est
utilisée en Tunisie.
? Apporter un éclairage sur l'état de
l'économie et des activités productives.
? Comparer la Tunisie par rapport à ses concurrents
économiques.
? Évaluer l'état de la Tunisie en matière
de prospérité et les facteurs qui l'affectent.
Modèle conceptuel
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Valorisation
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Valeur créée
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Complexité
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des ressources en eau
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(agriculture, industrie et service)
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économique
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Prospérité
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Schéma 1 : Modèle conceptuel de la
recherche
Positionnement de la recherche dans la discipline
marketing
Bien avant, Day et Montgomery (1999) s'interrogèrent
sur les contributions du marketing à la performance des organisations et
au bien-être social.
Notre travail s'inscrit à son tour, en se basant sur la
classification de Rossiter (2001), au troisième type de connaissance
(principes stratégiques) car il apporte une contribution
stratégique en envisageant les actions (meilleures) à
entreprendre face à la situation. En se référant à
Hunt, notre présent travail peut se loger dans la deuxième (2 :
Positif-Profit-Macro) et/ou quatrième (4 : Normatif-Profit-Macro) classe
dans la classification tri dichotomique. Au niveau de ces classifications, il
émerge une vision sociale et sociétale du marketing. Il est ici
question d'envisager si le marketing a des responsabilités sociales ou
s'il contribue à accroitre ou freiner le développement. C'est
alors qu'à travers de cette étude, nous nous inscrivons à
apporter une réponse en solution à un problème beaucoup
plus social et d'intérêt général.
Positionnement épistémologique
:
Dans le cadre de notre étude, nous adoptons le
positionnement épistémologique hypothéticodéductif.
En effet, théorisée en particulier par Roger Bacon en 1267 dans
De Scientia experimentali, La méthode
hypothético-déductive est une méthode scientifique qui
consiste à formuler une hypothèse afin d'en déduire des
conséquences observables futures (prédiction), mais
également passées (rétroduction), permettant d'en
déterminer la validité (Ouaddi H. & al (2020) « Une
tentative de revisiter la démarche scientifique en Sciences de
4
Gestion », Revue du contrôle, de la
comptabilité et de l'audit « Volume 4 : numéro 2 » pp :
458 - 468). L'approche hypothético-déductive consiste à
émettre des hypothèses, à recueillir des données,
puis à tester les résultats obtenus pour réfuter ou
appuyer les hypothèses. Cette approche a une orientation partant du
général au particulier.
La démarche hypothético-déductive est
celle la plus couramment utilisée par les chercheurs, c'est la
démarche classique de la science moderne. Elle se compose des
étapes suivantes (Ouaddi H. & al (2020) « Une tentative de
revisiter la démarche scientifique en Sciences de Gestion », Revue
du contrôle, de la comptabilité et de l'audit « Volume 4 :
numéro 2 » pp : 458 - 468) :
1. Le chercheur pose la question de départ.
2. Il formule des déductions ou des inductions en
fonction des connaissances empiriques qu'il possède sur le sujet.
3. Il adopte ou construit une théorie, formule une ou
plusieurs hypothèses de recherche (Réponse provisoire à la
question de recherche).
4. Il procède à des tests empiriques pour
vérifier ou infirmer la ou les hypothèses.
5. Si la ou les hypothèses sont
vérifiées, la recherche s'arrête là, il lui faut
communiquer les résultats.
Nous optons pour cette approche du fait que nous travaillons
sur les données quantitatives mais aussi parce que nous cherchons
à étudier la relation de dépendance entre les variables de
notre modèle conceptuel. Il convient aussi de signaler que notre travail
est descriptif. Malgré l'absence d'une littérature sur la
valorisation et la création de la valeur qui puisse rencontrer le
contexte de notre étude, la littérature sur la complexité
économique nous révèle, comme postulé par les
auteurs, que lorsque la structure de production d'un pays est plus complexe,
les capacités de production sont plus fortes. Un pays doté de
plus grandes capacités pourra participer à des activités
de production sociale avec productivité plus élevée et,
par conséquent, le pays se développe plus rapidement (Felipe et
al. 2012). La complexité économique reflète les
capacités de production d'un pays et joue un rôle important dans
la croissance économique. (Shujin et Renyu, 2016). En raison de notre
model conceptuel plus précisément avec la complexité
économique, nous pouvons estimer qu'il existe des liens sous-jacents.
Car la complexité économique est le reflet de la production
nationale capacités. Elle est défini comme des intrants non
échangeable (Hidalgo et Hausmann 2009 ; Hausmann et Hidalgo 2010). Les
capacités non échangeables disponibles dans un pays
détermineront le niveau de productivité du pays
5
(Hidalgo et Hausmann 2009). Lorsque la structure de production
d'un pays est plus complexe, les capacités de production sont plus
fortes. Un pays doté de plus grandes capacités pourra participer
à des activités de production sociale avec productivité
plus élevée et, par conséquent, le pays se
développe plus rapidement (Felipe et al. 2012).
Cette recherche est structurée en deux parties. Dans la
première partie, nous présentons notre cadre théorique
comprenant les fondements théoriques et la relation entre la
valorisation, la complexité et la prospérité. Dans la
deuxième partie, nous présentons notre partie empirique refermant
le cadre contextuel et la méthodologie de recherche, l'analyse et
l'interprétation des résultats. Enfin, au niveau de la
conclusion, nous mettons l'accent sur les principaux résultats
dégagés dans notre recherche et leurs intérêts
pratiques. De même, nous indiquons les limites de notre recherche et nous
proposons de nouvelles perspectives de recherche.
Partie théorique
7
Dans cette première partie dite théorique, nous
abordons la théorie de base sur laquelle est fondée notre
étude et différentes relations existantes entre la valorisation,
la complexité et la prospérité. Cette partie contient deux
chapitres. Au premier, nous verrons les fondements théoriques de la
recherche et au second la relation entre la valorisation, la complexité
et la prospérité.
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