II-Modalités des programmes d'intégration
en milieu d'accueil et scolaire
1-Situation en Europe, aux États-Unis et au
Canada
En 1959, le Danois Niels Bankmikkelsen énonce le
principe de normalisation. Fortement associé à celui-ci, le
principe de l'intégration se développe. Il suscite peu à
peu des changements dans les attitudes sociales, les dispositions
administratives et légales de différents pays. Les cadres
législatifs nationaux européens favorisant l'intégration
se mettent en place durant les années 70 et 80 et continuent à se
préciser depuis lors.
Dans les pays de l'Union européenne, les enfants en
situation de handicap représentent 2 % de la population totale en
âge scolaire. Un quart de ceux-ci est scolarisé dans une
école ordinaire, les autres se rendent dans des écoles
spécialisées ou ne sont pas scolarisés (Espagnol, 2007).
Dans certains pays du monde occidental, l'intégration est
désormais la règle. Ce sont l'Italie, souvent
présentée comme le « modèle » de
l'intégration, le Canada, le Danemark où tous les enfants -
valides ou non - relèvent de la même loi, quelle que soit la
nature ou la sévérité du handicap, la Norvège, la
Finlande. Tous ces pays ne recourent qu'exceptionnellement aux écoles
spécialisées. (Panchaud Mingone, 1994).
La Suède a maintenu des écoles spéciales
pour les enfants ayant des déficiences sévères (physiques,
sensorielles ou mentales) et pour les enfants sourds et malentendants.
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Cadre théorique et conceptuel
Aux États-Unis, le degré d'intégration
dépend de la gravité du handicap : les enfants ayant un handicap
léger et modéré sont scolarisés en classe
ordinaire. Les classes spéciales accueillent les enfants
sévèrement handicapés.
Dans d'autres pays d'Europe, l'intégration est moins
développée ou encore à un stade expérimental : la
Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, l'Irlande et la France.
Enfin, certains pays ont entamé, plus récemment,
une évolution vers l'intégration : l'Espagne, le Portugal, les
Pays-Bas et la Grèce.
2-Situation en Tunisie
L'intégration des élèves à besoins
spécifiques dans le système scolaire ordinaire est un objectif
primordial dans la politique Tunisienne de la promotion des porteurs de
handicap. Poursuivre leurs études dans les classes ordinaires. Cette
démarche de scolarisation a pris de l'ampleur au début des
années 1990. (Ministère des affaires sociales, 2009).
En 2005, la Tunisie s'est engagé dans le
développement de la mise en oeuvre d'une véritable
stratégie nationale d'intégration des porteurs de handicap dans
les classes ordinaires et par la suite l'annonce de loi n 2005-83 du 15 aout
2005 relative à la promotion et à la protection des personnes
handicapées dont l'article 19 de chapitre VI qui insiste sur
l'égalité des chances entre les enfants handicapés et les
autres normaux afin de partager les mêmes expériences dans le
milieu scolaire ordinaire . (Journal officiel de la république
tunisienne, 2005).
L'objectif global de cette stratégie
d'intégration est de garantir progressivement l'intégration des
enfants porteurs de handicap dans les classes ordinaires et l'objectif
spécifique est de renforcer la capacité du système
scolaire à intégrer les enfants porteurs du handicap en adoptant
une pédagogie permettant de répondre aux différents
besoins des élèves quel que soit son handicap. (Ministère
des affaires sociales, 2009).
Afin de déterminer dans quelles mesures cette
stratégie d'intégration des élèves
handicapés a été respectée en Tunisie, une
enquête menée au sein de dix écoles intégratrices du
grand Tunis au profit des élèves handicapés, des
élèves sans handicaps et des enseignants. Cette enquête
indique la présence de 112 enfants à besoins spécifiques
dont 41% sont handicapés mentaux ,40% qui souffrent d'une
déficience auditive et 8% d'handicap moteur. Face à cette
intégration, 66.7% parmi 117 des enfants sans handicap ont changé
leur regard sur le handicap depuis qu'ils sont dans une classe inclusive et
plus de la moitié ont discuté du handicap à la famille.
D'après les données collectées sur 87 enseignants dont
l'ancienneté moyenne était de 20,7 ans alors quelle était
de 4,1 ans pour l'enseignement des élèves intégrés
et uniquement 21,8% des enseignants ont eu une formation
spécialisée sur l'intégration des élèves
à besoins spécifiques et la satisfaction des enseignants de
l'intégration
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Cadre théorique et conceptuel
scolaire était estimée une note moyenne de 3,5
sur 10.Plusieurs problèmes ont confrontés ces enseignants
à cause de cette intégration qui sont à l'origine de la
manque de formation spécialisée pour les enseignants, manque de
matériel spécialisé et le rôle des parents reste
minime .(Ministère des affaires sociales,2009).
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