SECTION 3. LIAISON THEORIQUE ENTRE LA MICROFINANCEET LE BIEN ETRE
Dans ce section il est question de décelé la
connexité qui existe entre la Micro finance et le bien-être. Pour
ce faire nous illustrons quelque castraité sur cette théorie dans
les différents pays.
En Ouganda, trois IMF ont fait l'intérêt d'une
étude montrant une augmentation de l'investissement dans
l'éducation de leurs enfants de la part des clients, rendue possible
suite aux revenus de leur micro-entreprise. De plus, il a été
montré que les clients de l'IMF FOCCAS ont développé de
meilleures pratiques d'hygiène, notamment grâce à la
sensibilisation. Ceux ayant essayé au moins une méthode de
prévention du SIDA s'élève à 32% contre 18% pour
les non clients (Barnes et al., 2001).
A Madagascar, une étude a été
effectuée auprès du réseau des CECAM témoignant de
la rapidité de progression du patrimoine des clients réguliers
qui ont arrêté d'emprunter, les dirigeants plus rapidement vers
une sortie de la pauvreté (Bouquet et al, 2009).
Au Zimbabwe, il est démontré que les clients de
la Zambuko Trust accumulent beaucoup mieux les équipements et autres
actifs utiles à un bon niveau de vie, comme un four, par rapport aux
ménages non clients. Leurs sources de revenus sont beaucoup plus
diversifiées. Quant à l'alimentation elle s'améliore en
tout point, que ce soit en quantité ou en qualité (Barnes, 2001).
Au Cambodge, l'IMF AMRET a également suscité un
intérêt démontrant que 80% de ses clients
considèrent avoir réalisé un profit grâce à
leur emprunt, et 19% d'entre eux estiment ne plus avoir besoin de crédit
dorénavant (Bousso et al. 1997). D'autre part, des travaux essayent de
mesurer les impacts au niveau de l'individu, de la communauté et du
ménage (Adair et Hamed, 2005; Gutiérez- Niéto, 2006;
Mosley et Hulme, 1998).
Lorsqu'on considère les résultats obtenus, les
études d'impact se classent en trois groupes :
Ø Les études concluant à un important
impact socio-économique de la micro finance (Holcombe, 1995 ; Schuler,
(1998, 2002) ; Pitt et Khandker (2002) ; Morduch et Haley (2002) ; Ruben et
Clercx (2003) ; Shaw (2004) ; UNCDF(2004) ; DGAE (2005)) ;
Ø Les études qui ont identifié l'effet
positif de la micro finance mais affirmant qu'elle ne touche pas les
ménages pauvres (Hulme et Mosley (1996, 1998) ; Médédji
(2007)). A cette catégorie, on peut ajouter les études qui
trouvent des effets positifs mais statistiquement non significatif (Diagne et
Zeller 2001) ;
Ø Les études mettant en évidence l'impact
négatif que peut avoir la micro finance sur le comportement et le
bien-être des ménages (Adams et Von Pischke, 1992 ; Buckley, 1997
; Shariff, 1997 ; Servet, 2004 ; Honlonkou et al, 2005).
L'impact de la micro finance sur le bien-être se
manifeste sur trois axes à savoir :
v Impact au niveau individuel
Cinq rapports seulement examinent l'impact au niveau
individuel et ils ne prennent en considération que deux ou trois
variables. La moitié environ des rapports ne conclut à aucune
preuve d'impact à ce niveau. Tous les rapports qui mesurent
l'autonomisation des femmes observent toutefois un impact manifeste, qui
entraîne une plus grande autonomie et un pouvoir de prise de
décision accru au sein du ménage ; deux rapports relèvent
un impact négatif sur le stress des clients.
v Impact au niveau des ménages
Toutes les études examinent l'impact du crédit
au niveau du ménage ; il s'en dégage un large consensus sur un
certain nombre de résultats tangibles : Un impact positif sur le revenu
des ménages, l'amélioration de l'habitat et l'augmentation des
dépenses alimentaires. En outre, il existe une foule de preuves d'impact
plus détaillées, émanant d'études axées sur
des situations locales spécifiques. Ces résultats ne sont pas
corroborés par un aussi grand nombre d'études, mais renforcent
les indications quant aux gains pour les ménages.
L'impact sur la réduction de la pauvreté a
été étudié par Morduch et Haley (2002) ; deux des
rapports étudiés ici concluent à un impact plus
substantiel sur la pauvreté pour les ménages à faible
revenu15 (Mosley (1999) en Bolivie et Khandker (2005) au Bangladesh). Aroca
(2002) rend compte d'un impact plus favorable sur le revenu pour les clients de
banques que pour les ONG. Des preuves en provenance d'Inde16 (Chen et Snodgrass
(2001) indiquent que les améliorations du revenu sont plus importantes
pour les clients qui le tirent du commerce tandis qu'en Bolivie (Mosley,
1999).
Tous les rapports sélectionnés traitent de
variables liées au niveau de l'entreprise ; le résultat le plus
sensible est un impact positif sur le chiffre d'affaires et le
bénéfice de l'entreprise, établi par neuf rapports sur les
12.
En ce qui concerne l'impact du microcrédit sur
l'épargne des ménages, les études rapportent des
conclusions diverses ainsi qu'un certain nombre de problèmes
méthodologiques. Certains rapports soulignent une évolution
positive de l'épargne, tandis que d'autres concluent à l'absence
d'impact significatif et deux rapports établissent un impact
négatif, arguant que les clients ont utilisé leur épargne
pour rembourser les prêts. Le rapport de Chen et Snodgrass (2001), en
Inde, est le seul à évaluer l'impact de l'épargne et pas
seulement du crédit. Les résultats montrent que l'épargne
a un impact plus important sur les ménages pauvres
particulièrement vulnérables aux chocs économiques. Pour
ces ménages, l'épargne semble constituer un outil de gestion des
crises plus efficace que le crédit.
La capacité des ménages à réagir
aux chocs économiques a également été
examinée par Dunn et Arbukle (2001), qui ont établi que les
ménages qui recevaient un microcrédit risquaient plus de
réagir aux chocs en réduisant leurs actifs productifs. Avec des
niveaux de revenu déjà bas, les pauvres disposent de moins
d'options pour faire face aux chocs tout en continuant à rembourser
leurs prêts. Cet argument est encore renforcé par Mosley (1999) en
Bolivie, qui établit que les individus plus pauvres risquent plus de
choisir des stratégies de réaction qui réduisent les
perspectives de revenu à long terme du ménage, en raison de leur
aversion pour le risque et de l'absence d'alternatives.
L'impact sur l'inscription dans les écoles a
été positif dans 6 sur 11 rapports mesurant cette variable, un
rapport concluant à un impact négatif. En outre, certains
rapports, en particulier Khandker (2005) au Bangladesh et Mknelly et Lippold
(1998) au Mali, suggèrent que le microcrédit à destination
des femmes se traduit par une plus large contribution au bien- être du
ménage.
v Impacts au niveau des entreprises
Tous les rapports sélectionnés traitent de
variables liées au niveau de l'entreprise ; le résultat le plus
sensible est un impact positif sur le chiffre d'affaires et le
bénéfice de l'entreprise, établi par neuf rapports sur les
12. Le crédit permet généralement aux entrepreneurs
d'augmenter leur fonds de roulement, qui constitue souvent le goulot
d'étranglement pour les ventes.
L'impact sur l'emploi est plus difficile à
évaluer, car toute modification de la charge de travail est
généralement absorbée par le propriétaire ou par
des travailleurs non rémunérés membres de sa famille.
Certaines études concluent à l'absence d'impact significatif,
tandis que, dans les rapports qui font état d'un impact, celui-ci porte
sur le nombre d'heures travaillées et non le nombre d'employés.
Mosley (1999), en Bolivie, soutient que dans les ménages moins pauvres,
l'impact du microcrédit augmente l'emploi, tandis que les ménages
à faible revenu sont plus réticents à engager des
employés et absorbent généralement toute augmentation de
la charge de travail.
Deux rapports concluent à un impact positif sur
l'accumulation d'actifs. Mosley (1999), dans une étude sur la Bolivie et
Dunn (2001) au Pérou établissent une corrélation positive
entre la richesse et un impact croissant sur les immobilisations au fil du
temps. Toutefois, sept rapports sur dix concluent à l'absence d'impact
significatif sur les immobilisations, ce qui est en conformité avec les
besoins plus immédiats de fonds de roulement et l'opinion selon laquelle
un délai plus long serait nécessaire pour que l'augmentation de
la rentabilité se traduise en immobilisations.
Pour le reste des variables analysées, un impact
positif est perçu dans certaines études en termes d'accès
au marché, de diversification des revenus, de relation avec d'autres
entreprises (fournisseurs surtout), de niveau de professionnalisme (meilleure
comptabilité et séparation des budgets du ménage et de
l'entreprise), de développement de l'entreprise (diversification des
produits, transformation des produits et augmentation de la
productivité). Ces résultats ne doivent toutefois être
considérés que comme des impacts suggérés, les
informations ne suffisant pas à établir des conclusions
irréfutables.
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