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Microfinance et bien etre des ménages dans la ville de Mbanza Ngungu

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par Bienvenu Konde
Université Kongo - Licencié en Sciences Ecomique et de Gestion 2015
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A ma chère mère Hélène PHEMBA MVUANGALA et mon cher père Stanislas KHONDE NGUMA pour les privations qu'ils n'ont cessées d'endurer pour moi;

A mes frères et soeurs Trésor KHONDE, Hénock KHONDE, Françoise KHONDE, Stéphanie KHONDE, Léa KHONDE, Claudine KHONDE et Dingesi KHONDE : je vous exprime mes sincères fraternités ;

A toutes celles et à tous ceux pour qui ma réussite constitue un sujet de gaieté.

KHONDE KHONDE Bienvenu

REMERCIEMENTS

Au terme de notre formation en sciences économiques il est légitime de remercier de tout coeur, tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à notre formation intellectuelle.

Nos remerciement vont en premier lieu à l'Eternel Dieu Tout puissant, créateur de l'univers, source de vie, source d'intelligence, source de bonne santé, maître de temps et des circonstances, de nous avoir gardé en vie durant ce parcours scientifique.

Nos remerciements vont droit à toutes les autorités académiques et administratives en général et ceux de la faculté de sciences économiques et de gestion en particulier ainsi qu'au corps professoral de l'Université Kongo.

Nous tenons à remercier très particulièrement Monsieur le Professeur Xavier BITEMO NDIWULU et Monsieur l'Assistant Georges MAYINGA MUZITA qui, en dépit de leurs multiples occupations, ont accepté d'assurer la direction de ce travail et de nous encadrer tout au long de son élaboration.

Nous remercions également Messieurs les Professeurs Jean Papy MANIKA, Justin KAMAVUAKO et Val MASSAMBA, les Chef de Travaux Franck KIMFUTA, Flavien MAKIESE, les Assistants Aguillas NSONIZENO, Patrick BATOTELE, Tristan MANSESA, Jolliviet NSUNGU, etc. pour leurs sens de collaboration et de considération au regard des étudiants.

Notre sentiment de gratitude s'adresse plus profondément et particulièrement à Madame Françoise BUELA, notre grande soeur et toute sa famille, pour nous avoir supportés aux études et nous avoir encouragés à la perfection dans notre domaine.

Tous ceux dont les noms ne sont pas repris dans les paragraphes ci-haut trouvent ici, l'expression de notre gratitude profonde.

KHONDE KHONDE Bienvenu

EPIGRAPHIE

« Toute personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover »

Albert Einstein

KHONDE KHONDE Bienvenu

INTRODUCTION

ETAT DE LA QUESTION

La question des banques et des institutions de micro finance (IMF) a été abordée dans plusieurs travaux scientifiques, au vu du lien étroit qui existe entre le volume de crédit et la croissance de l'activité bancaire. LIKOFATA BOETSA et MABINTSHI BELEPE sont parmi ceux-là qui ont tenté d'en déceler la corrélation.

Le premier a parlé du rôle des institutions de micro finance(IMF) dans le financement de l'économie congolaise, de 1998-2004. Dans son étude, il a montré que la situation de crise généralisée dans laquelle se trouvait l'économie congolaise avant 2001 avait rendu propice l'avènement des institutions de micro finance. Les enquêtes qu'il a menées ont relevé que le crédit accordé par les IMF contribuait largement au relèvement du niveau de vie des ménages bénéficiaires.

Le deuxième auteur, à son tour, a parlé de l'état des lieux de la micro finance et du système bancaire congolais, de 2002 à 2005. Dans son analyse, il a relevé que du fait que le système bancaire était en faillite et n'arrivait pas à financer suffisamment l'économie, la population s'est tournée vers les IMF auprès desquelles elle ne trouve pas parfois des solutions appropriées à ses problèmes.

Pour notre part, nous nous sommes intéressé à savoir dans quelles proportions les IMF contribuent-elles au bien être des ménages de la ville de Mbanza-Ngungu.

I. PROBLEMATIQUE

La crise économique des années 1980 à laquelle étaient confrontés les pays africains au sud du Sahara, s'est traduite par la perte de compétitivité des PME et grandes entreprises du secteur moderne de l'économie, entraînant des pertes d'emplois, un chômage aigu et la paupérisation des populations (Bitemo, 2008).

A la suite de la pauvreté des populations, celles-ci n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins économiques essentiels. Un des remèdes contre la pauvreté est le fait d'encourager la population à s'orienter vers la promotion des activités génératrices de revenus qui se traduit par la création de micro entreprises ou de petites entreprises. Concrètement, il s'agit principalement du développement des micros entreprises opérant, le plus souvent, dans le secteur informel de l'économie. Ainsi, ce secteur qui présente un poids considérable dans les économies africaines, est devenu le principal pourvoyeur des emplois et assure la satisfaction d'un nombre croissant des besoins des populations (Manika, 2011).

Face à cette situation, la population devait recourir au financement auprès du système bancaire classique et faire face aux diverses exigences de ce système. La majeure partie de la population pauvre ne remplissait pas les conditions pour être acceptée dans le système bancaire classique et était contrainte à faire recours à la micro finance, système lui permettant d'être financé en étant pauvre.

Historiquement, la micro finance s'est construite comme outil d'inclusion des exclus du système bancaire classique, offrant des services aux ·non-bancables·, à ceux qui ne peuvent offrir des garanties physiques ou qui résident dans des zones reculées, enclavées, isolées des services financiers.

Depuis plus de deux décennies, la micro finance connait un développement important. Entre 1997 et 2005, le nombre de personnes touchées par la micro finance est passé de 7,5 millions à 113 millions (Attali, 2007), sous l'influence de l'année 2005 décrétée l'année du Microcrédit. L'engouement pour la micro finance s'explique par sa capacité à réduire la pauvreté. En effet, 5% des emprunteurs de la Grameen Bank au Bangladesh parviennent à dépasser le seuil de pauvreté chaque année (Nowak, 2005 cité par Fatimata, 2009).

De nos jours, la micro finance est un instrument majeurde développement. Sa demande est estimée à plus de 300 milliards $ US (Smith, Broderick et Winsor, 2007). Malgré ce succès, les bailleurs de fonds y consacrent très peu d'argent, soit US $ 15 milliards (Smith, 2007). Pour réduire cet écart et assurer leur pérennité, les institutions de micro finance (IMF) devront soit se tourner vers le marché des capitaux en tant que nouvelle source de financement, soit trouver de nouveaux moyens pour mobiliser l'épargne des populations (Fatimata, 2009).

En RDC, le secteur bancaire est caractérisé par le nombre réduit de banques (18 banques pour un pays vaste comme la RDC) et la circulation d'une masse importante de signes monétaires en dehors des banques. Les banques commerciales représentent près de 90% du système bancaire classique et gèrent environ 200 000 comptes (au 30 décembre 2009). Pour ce qui est de la micro finance, elle est en pleine émergence et compte plus de 250 structures. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte de nombreux systèmes informels tels que tontines, groupes d'entraide, fournisseurs informels d'intrants à crédit, etc. (Manika, 2011).

Cette situation laisse voir que l'apport de la micro finance dans l'amélioration du bien-être des ménages en RDC en général et à Mbanza-Ngungu en particulier n'est à nier.Certes, la ville de Mbanza-Ngungu est caractérisée par une moindre part de sa population occupée par le secteur formel. La grande partie de sa population n'est pas salariée et se consacre aux activités agricoles, activités qui ont une forte incertitude dans les récoltes, partant dans la génération des revenus.

Face à cette situation, la majeure partie de la population de la ville de Mbanza-Ngungu, dans la recherche de l'amélioration de son niveau de vie, se trouve contrainte de développer d'autres stratégies de survie notamment la création ou le montage d'activités commerciales et l'intensification des activités agricoles.Et pour se financer, d'autant plus qu'elle n'est passouvent conforme aux conditions exigées par le système financier classique, la population se tourne vers la micro finance. La micro finance est donc considérée comme source de financement idéale dans la création d'activités (commerciales, agricoles, transport et autres) dans la ville de Mbanza-Ngungu, lesquelles activités contribuent à la lutte contre la pauvreté des ménages, et dont à l'amélioration du bien-être.

Ainsi, nous nous posons la question suivante : quel estl'impact de micro finance sur le bien-être des ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu?

II. HYPOTHESE

Nous formulons l'hypothèse selon laquelle la micro finance à un impact positif sur le bien-être de la ville de Mbanza-Ngungu.Le financement des IMF favorise le développement des activités génératrices des revenus, qui par la suite contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages dans la ville.

III. OBJECTIFS

L'objectif principal de ce travail est d'examiner l'impact de la micro finance sur le bien-être des ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu.

De manière spécifique, l'étude poursuit les objectifs suivants :

- Analyser le portefeuille d'activités des IMFet de la population enquêtée dans la ville de Mbanza-Ngungu ;

- Examiner le processus d'octroi de crédit des IMF (conditions d'octroi de crédit et instruments utilisés) ;

- Localiser les différentes activités financées par les IMF de la ville de Mbanza-Ngungu ;

- Analyser l'influence du micro crédit sur le bien-être des ménages.

IV. INTERET DE L'ETUDE

Notre intérêt en abordant cette problématique est double, à la fois théorique et pratique.

ü Sur le plan théorique, cette étude contribue à la recherche sur la micro finance et le bien-être des ménages.

ü Sur le plan pratique, cette étude vise à contribuer à la résolution du problème de pauvreté en analysant les facteurs qui peuvent contribuer à l'amélioration du niveau de vie de la population.

V. DELIMITATION DU TRAVAIL

Le présent travail est limité dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, il couvre la période allant de 2011 à 2015. Dans l'espace, nous étudions la contribution de la micro finance dans l'amélioration du bien-être des ménages dans ville de Mbanza-Ngungu.

VI. METHODOLOGIE

Pour atteindre l'objectif de ce travail nous avons recouru à l'analyse statistique descriptive et à une analyse économétrique basée sur le modèle de régression multiple.

Les données nécessaires à la réalisation de ce travail proviennent d'une enquête de terrain réalisée auprès de 60 ménages de Mbanza-Ngungu qui bénéficient des financements des IMF.

VII. CANEVAS

En dehors de l'introduction et de la conclusion, le présent travail comporte trois chapitres. Le premier chapitre traite des considérations théoriques ; le deuxième chapitre porte sur la présentation du milieu d'étude et des donnéesde l'enquête ; et le troisième chapitre analyse l'impact de la micro finance sur le bien-être des ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu.

CHAPITRE PREMIER :CONSIDERATIONS THEORIQUES

L'objet de ce chapitre est de présenter les notions ayant trait à la micro finance (section 1), au bien-être (section 2) et à la liaison théorique entre la micro finance et le bien-être (section 3).

SECTION I. LA MICRO FINANCE

I.1. ORIGINE DE LA MICROFINANCE

Il nous est indispensable de rappeler que le concept de micro finance n'est pas du tout nouveau car selon certains auteurs spécialisés enmicro finance, les origines remontent à plusieurs siècles avant Jésus-Christ à Babylone. Pour d'autres, les premières expériences de micro finance sont apparues au 19ème siècle, avec les premières expériences coopératives en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest.

En Afrique, les premières véritables institutions de microcrédit seraient apparues au début du 20ème siècle avec les sociétés indigènes de prévoyance et au début des années 1950 avec la mise en place des premières coopératives financières.

Dans les années 1970, les organismes gouvernementaux se trouvaient à l'origine des principaux crédits à la production octroyés aux personnes qui n'avaient auparavant aucun accès et étaient obligées de recourir à des usuriers ou de louer leur force de travail.Les Gouvernements et les bailleurs de fonds internationaux ont reconnu le besoin des pauvres d'accéder à un crédit bon marché, et y ont vu là un moyen de promouvoir la production agricole par des petits producteurs (petit paysan, petit producteur du secteur informel urbain, etc.).

A partir du milieu des années 1980, le modèle de crédit ciblé subventionné préconisé par de nombreux bailleurs de fonds a fait l'objet des sérieuses critiques.

En Asie et plus particulièrement au Bangladesh, le Docteur Mohamed Yunus a montré la voie avec un projet pilote de crédit du groupe destiné aux paysans sans terre et plus particulièrement aux femmes. Cette institution devenue par la suite la Grameen Bank, compte aujourd'hui plus de 2,4 millions de clients dont 94% des femmes, et tient lieu de modèle dans de nombreux pays.

Depuis, l'expérience de la Grameen Bank a fait école partout dans le monde. Lors du premier sommet de microcrédit tenu à Washington, il était déjà possible de dénombrer plusieurs millions d'institutions de micro finance(IMF), en majorité de très petites tailles. En 2007, on estimait entre 5.000 et 10.000 le nombre d'institutions oeuvrant dans le domaine de la micro finance dans le monde.

I.2. DEFINITION DE LA MICROFINANCE

Aujourd'hui, on assiste à une prolifération sans précédent d'IMF spécifiquement orientées vers les besoins des populations pauvres.

Selon les Nations Unies, on entend par micro finance, l'offre de services financiers (microcrédit, micro-assurance, transfert d'argent, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire, sans ressource ni droit de propriété. Les plus pauvres sont exclus dusystème bancaire traditionnel, parce qu'ils ne sont pas salariés, parce qu'ils n'offrentaucune garantie et sont souvent analphabètes et parce qu'ils ne représentent pas a prioriune population « rentable ». Ils n'ont donc pas accès aux services financiers et, notamment,à l'épargne et au crédit. Le microcrédit permet à ces femmes et ces hommes démunis dedémarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt estensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise qui permet aussi parfois d'enépargner une partie et de financer l'éducation des enfants entre autres (Manika JP, 2011).

Abordant dans lemême sens que les deux premières définitions, Sabrina Djefal (2007) considère la micro finance comme des structures d'épargne et/ou de crédit à destination d'une tranchede population généralement exclue du circuit de financement bancaire classique.

Selon Marc Labie (1999), on appelle micro finance, l`octroi de services financiers (généralementdu crédit et/ou de l`épargne), à des personnes développant une activité économiqueproductive, le plus souvent de l`artisanat ou du commerce, et n`ayant pas accès auxinstitutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s'agitdes pauvres, sans revenus fixes, qui n`offrent aucune des garanties en vigueur dans lesinstitutions bancaires commerciales). L`aspect le plus connu de la micro finance est lemicrocrédit. Il consiste le plus souvent à octroyer des prêts à court terme, soit pourpermettre la constitution du fonds de roulement, soit pour réaliser de petits investissements(par exemple une machine à coudre pour un artisan, l'achat des semences pour lesmaraîchers, etc.). Les prêts sont ainsi octroyés à des individus ou à des groupes appelés «groupes solidaires » en raison de l`obligation faite à leurs membres de se couvrir les uns lesautres (si un membre du groupe ne remplit pas ses obligations en matière deremboursement, les autres doivent les assumer).

Le Docteur Youssouf CONGO,définit la micro finance comme étant l'offre des services et des produits financiers aux populations démunies qui n'ont pas accès au secteur financier, dans les pays du sud mais aussi de plus en plus, dans les pays développés.

Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous retenons que la micro finance fait référence à l'offre des services financiers à des individus ou groupes d'individus pauvres qui n'ont pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leur micro-entreprise.

Les services financiers font référence à trois principaux types de services :

- le service d'épargne

- le service de microcrédit à la consommation des ménages

- le service de microcrédit à l'investissement dans une micro-entreprise.

Lors de sa création, une IMF peut offrir seulement certains de ses services. Il existe d'autres types de services financiers tels que l'appui au développement d'entreprise (formation technique et marketing par exemple), alphabétisation, la sortie publique, etc. Cependant, ces services ont relativement moins d'importance pour les pauvres qui ont d'autres besoins prioritaires à satisfaire.Par exemple, face à un besoin de santé ou de scolarisation de sa famille, un micro-entrepreneur ne sollicitera pas le crédit hypothécaire pour l'achat d'un immobilier ou pour sa formation technique.

Au sens strict, la micro finance est considérée comme une transaction financière (épargne, crédit, assurance) inférieure à USD 100 ; et au sens large, c'est une transaction financière qui peut dépasser USD 100.

Cependant, si une IMF veut devenir une véritable institution financière, elle doit offrir des services d'épargne et de crédit, et donc des services d'intermédiation financière basés sur l'offre du capital à court terme par les épargnants et la demande du capital à moyen et long terme par les investissements.

I.3. MISSION ET IMPORTANCE DE LA MICROFINANCE

Comme souligné ci-haut, pour jouer son rôle fondamental à savoir l'intermédiation financière, une IMF doit offrir des services d'épargne et de crédit. Son rôle n'est pas de tout faire mais d'offrir des services financiers de manière professionnelle, viable et adaptée aux besoins de la clientèle pauvre.

D'une manière générale, les IMF ont aussi pour rôle l'animation, l'information, le contrôle et la formation.

La micro finance est certes un outil utile et potentiellement efficace pour combattre la pauvreté. Le simple fait que le microcrédit permette à des milliers sinon des millions des personnes de se libérer des usuriers et la pauvreté devrait être un argument suffisant pour reconnaître le rôle positif qu'il peut jouer dans l'accès des populations pauvres aux services financiers et dans l'amélioration de leurs conditions de vie.

La finalité d'une intervention en micro finance n'est pas d'offrir des services financiers, mais aussi et surtout de promouvoir le développement économique d'un quartier, d'une région, d'un secteur ou d'une filière.

Il est important de réaliser qu'une IMF ne sera jamais viable si les activités économiques qu'elle finance ne sont pas elles-mêmes viables.

I.4.PARTICULARITES DE LA MICROFINANCE

Les institutions qui offrent des services de micro finance se sont au départ inspirées dusystème informel qui existait dans les régions en développement. Elles encouragent, parexemple, le plus souvent les bénéficiaires à former des groupes solidaires, le groupe étantla garantie de remboursement de chacun des membres en reprenant le modèle de tontinesen Afrique de l'ouest, des ROSCA (RotatingSavings and Crédit Association) en AfriqueAnglophone et en Asie, etc. Les IMF facilitent le recouvrement des prêts et réduisent lerisque des aléas liés aux activités de financement (asymétrie d'information). Elles créentdes mécanismes spécifiques destinés aux micro-entrepreneurs ou aux pauvres (Montalieu,2002), à savoir :

· le prêt groupé : c'est un mécanisme permettant aux entrepreneurs d'appartenir à des groupes solidaires afin de bénéficier du crédit des institutionsfinancières afin de réduire les risques de non remboursement ;

· les incitations dynamiques : ce sont des moyens d'obtenir des taux de remboursement élevés, en ce sens qu'un premier remboursement donne l'accès à desmeilleures conditions de crédit ;

· la responsabilité conjointe : lorsque le groupe bénéficie d'un crédit, chaquemembre est tenu de respecter les obligations de remboursement du groupe ;

· les substituts aux garanties : bien que la technique du prêt collectif à responsabilité conjointe assure des taux de remboursement très honorables, le crédit sans apport de garanties reste une activité risquée. Ainsi, l'institution financière obligeau préalable une épargne proportionnelle à l'emprunt ;

· les schémas de remboursement : les emprunteurs commencent à amortir leur crédit dans les quelques semaines qui suivent le déblocage des fonds, à un rythmehebdomadaire ou mensuel.

I.5. FORMES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

Pour Servetles IMF sont un ensemble d'organisation aux formes et statuts divers pratiquants des opérations des prêts ou d'épargne de faible montant dans une échelle décentralisée et fondée sur la proximité.

Au centre de certaines IMF se trouve le terme solidarité entre clients, entre membres, entre pauvres. C'est le cas des coopératives d'épargne et de crédit.

C'est ce qui permet à Chao BEROFF de dire : « les IMF sont des institutions qui offrent aux exclus du système bancaire classique, la possibilité d'épargner ou d'emprunter des sommes très modiques et d'entrer ainsi dans la voie de développement économique.

Les liens sociaux étant souvent la principale richesse des plus pauvres, ces institutions cherchent également à la renforcer notamment en constituant les groupes de solidarité permettant de sécuriser les prêts ».

La micro finance comprend une multitude d'institution que l'on peut regrouper en 3 catégories :

- les systèmes coopératifs ou mutualistes d'épargne et de crédit ;

- les systèmes de crédit solidaire ;

- les structures gestionnaires de programme d'épargne et de crédit ;

Tous ces systèmes ont des traits communs, notamment le fait qu'ils sont des systèmes de proximité, c'est-à-dire des systèmes proches de leurs clients. Ils ont pour population cible les pauvres ou les populations à faible revenu.

En outre, ces systèmes diffèrent sensiblement les uns des autres par leur :

- philosophie ;

- approche ;

- mode opératoire ;

- mode de gestion ;

- structuration et leur fonctionnement ;

- etc.

I.5.1. Les systèmes coopératifs ou mutualistes d'épargne ou de crédit

Une coopérative ou une mutuelle d'épargne et de crédit est une institution pour des personnes physiques (petits paysans, artisans, petits commerçants...) et pour des personnes morales (association, groupement, ...) qui mettent volontairement en commun leur épargne, petits ou grands, enfin d'en faire profiter des membres qui en ont besoin.

Leur fonctionnement est régi par les principes coopératifs classiques.

La coopérative d'épargne et de crédit offre à ses membres une gamme réduite de services centrée sur l'épargne et le crédit.

I.5.2. Les systèmes de crédit solidaire

La philosophie de ces systèmes est la suivante :

1. parce que les plus pauvres sont si pauvres qu'ils ne peuvent pas épargner, il ne faut pas leur imposer une épargne préalable, il faut partir du crédit.

2. parce que les plus pauvres sont si pauvres qu'ils ne peuvent pas présenter des garanties matérielles, il vaut mieux exiger un autre système de garantie : la garantie solidaire.

Les institutions de crédit solidaire concentrent leurs activités sur le crédit et collectent l'épargne de façon volontaire. Autrement dit, l'épargne n'est pas obligatoire comme dans les COOPEC. Elles travaillent principalement ou exclusivement avec les femmes et ne financent que les activités génératrices de revenu.

La garantie dans ces institutions n'est pas matérielle comme c'est le cas pour les COOPEC mais elle repose sur la caution solidaire. Dans certains cas, l'institution de crédit solidaire constitue un fonds de secours généralement entre 1 et 5% du montant du prêt octroyé. Ce fonds est utilisé pour éponger d'éventuels impayés.

I.5.3. Les structures gestionnaires des programmes d'épargneet/ou de crédit

Cette composante du secteur de la micro finance est constituée des structures de nature différente (association, ONG, groupement, ...) qui collectent l'épargne ou distribue le crédit. Leur principale caractéristique est qu'à côté de leurs activités traditionnelles, généralement de nature non financière (forage des puits, construction d'école, l'infrastructure socio-économique, ...) elles exercent les activités financières (épargne, crédit ou assurance) La forte expansion du secteur de la micro finance constatée ces dernières années s'expliquent par l'arrivée de ces structures sur le marché de la micro finance (UPGRADING).

I.6. Avantages de la micro finance

Les avantages de la micro finance sont :

v La proximité géographique : la micro finance a pour conséquence l'amélioration de la portée de pénétration. Les IMF sont plus proches de la population. D'où l'appellation « finance inclusive » ;

v La proximité professionnelle : il s'agit de l'installation des agences (guichets) près des lieux où se déroule l'essentiel des activités financières. Cela réduit les coûts de transaction ;

v L'internationalisation des relations et maîtrise des risques : les activités professionnelles sont traitées seulement par les agents des IMF. Il y a absence de la sous-traitance et des courtiers ainsi que d'autres intermédiaires possibles ;

v Les faibles coûts de transaction en micro finance : dont les raisons sont les suivantes :

· proximité entre IMF et clients ;

· internationalisation ;

· incitants dynamiques : fidélisation des meilleurs clients, il y a possibilité d'accroître le montant du crédit pour un client qui honore ses engagements sans faille.

· transport des risques de non remboursement de l'IMF aux emprunteurs, cas de crédit groupé.

I.7. LIMITES DE LA MICROFINANCE

Les limites de la micro finance sont :

1. Portée limitée pour des investissements productifs. Ceci se manifeste à travers quelques aspects que voici :

· faible taille des transactions

· brièveté des échéances.

2. Hétérogénéité des acteurs et absences des synergies mutuellement bénéfiques :

· faiblesse ou absence des stratégies nationales efficaces ;

· absence de chambre de compensation.

Tous les agents n'ont pas grand-chose en commun, d'où la réglementation pose problème.

3. Insuffisance d'innovation financière :

La transformation d'un produit ou d'un service ou d'un instrument financier dans le sens ressenti comme meilleur par les usagers.

4. Faible diversification des produits :

1.8. Rôle de la micro finance dans la lutte contre la pauvreté

Comme la micro finance vise la réduction de la pauvreté dans ses diverses dimensions, elle est devenue un instrument important de lutte contre la pauvreté. On constate que les clients sont souvent moins vulnérables que ceux qui n'ont pas accès à ce service, et dans de nombreux cas, que leur revenu monétaire augmente. De plus, des effets positifs ont été observés au niveau de la création d'emploi.

Plusieurs études ont montré que l'argent est utilisé pour l'agrandissement et la diversification des activités économiques, la scolarité des enfants ou pour les soins médicaux. On peut donc constater, que la microfinance contribue à la réduction de la pauvreté d'une manière multidimensionnelle (H.Roxin et al. 2010).

De plus, à peu près trois quarts des clients sont des femmes, considérées comme un des groupes les plus vulnérables, la micro finance est un instrument adapté pour améliorer leur situation. L'utilisation des services micro financiers, le montage de projets et la participation à des réunions représentent une ouverture sur le monde pour la majorité des clients. Le droit de participer à la sphère de décisions soit au niveau de la famille, soit au niveau de la communauté renforce leur position dans la société .La microfinance a des effets à court et long terme et ceci a plusieurs niveaux et contribue ainsi à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) (Hildegard S., 2011)

Pourtant, la microfinance peut également avoir des effets négatifs. Parmi eux il faut citer le surendettement des clients, lorsqu'ils ne sont pas capables de rembourser leur crédit, ce qui a causé une série de suicides en Inde en 2010. Sur ce plan, la responsabilité revient en grande partie aux IMF qui vendent parfois des produits à des personnes qui ne sont pas en mesure de bien gérer le crédit et le projet et. La pauvreté étant un phénomène complexe qui compte parmi ses nombreuses manifestations la limitation de l'accès aux biens, aux services et avoirs qu'elle impose aux personnes qui en sont frappées, la micro finance peut jouer un rôle dans le financement de sa lutte. Les pauvres ont besoins d'un levier pour leur insertion aux marchés et aux autres formes de contrats sociaux.

Le mérite de la micro finance résulte du fait qu'elle agit au niveau où la pauvreté sort ses effets les plus manifestes : le ménage. Elle permet de répondre directement aux besoins de financement, de la consommation et/ou de l'investissement du ménage pauvre (Felix M., 1998).

La généralisation de ce mode d'intermédiation financière dans un pays où la pauvreté est rampante suppose toutefois la mise en place des mécanismes appropriés pour en assurer la pérennité. Il s'agit des mécanismes visant la gestion des risques.

En facilitant l'accès aux services financiers à des ménages qui en sont privés, la micro finance ouvre de nouvelles opportunités d'accès aux services et aux avoirs à des ménages qui en seraient privés

I.9. LES PRODUITS DE LA MICROFINANCE

Les produits de la micro finance sont les suivantes :

§ le microcrédit

§ l'épargne ;

§ lamicro assurance

§ la messagerie financière.

I.9.1. Le microcrédit

Selon Lelart (2005), le micro crédit est un crédit de proximité qui s'adapte aux besoins, un petit crédit d'un montant peu élevé sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La banque mondiale retient, selon Lelart, un plafondde 30% du PNB par habitant, ce qui représente l'équivalent de 150 euros en Afrique. Eneffet, ce type de crédit est sollicité par des personnes à très bas revenu et, en règle générale,des femmes. Ce microcrédit, vu sa taille, est considéré comme un crédit destiné auxpauvres. Mayoukou (2003) continue l'idée en disant que ce micro crédit peut être sollicitépour toute forme de besoin. Le micro crédit est sollicité pour financer des activitésgénératrices de revenus. Il est considéré à cet égard comme un produit financier de luttecontre la pauvreté.

I.9.2. L'épargne

Pour les IMF, le principal défi consiste aujourd'hui à concevoir des produits ne se limitantpas au crédit et susceptibles d'aider un large éventail de clients à réduire les différents types de risques auxquels ils sont confrontés (CGAP13, 2000). Il s'agit de l'épargne pour ladéfense d'une cause juste qui est effectivement liée au crédit. Comme tout le monde nepeut pas emprunter, il faut bien que certains prêtent ; il n'est pas bon d'emprunter toujours.

Il est nécessaire que les plus pauvres aient la possibilité d'épargner parce qu'ils remboursent mieux que ceux qui ont plus d'argent (Lelart, 2005).

I.9.3. La micro-assurance

Quel que soit leur niveau de pauvreté, tous les clients de services de micro finance sontexposés à des risques (« la vie des pauvres est un risque permanent », CGAP, 2000). Lamicro-assurance est un produit en émergence en Asie. L'Inde est le pays où il connaît unfort développement. Elle est un service visant à couvrir les risques ou aléas touchant lapersonne ou l'activité (Mayoukou, 2001), par exemple en cas de maladie, décès, mariage,vol, incendie de l'actif acquis.

Les mécanismes souples d'épargne, d'assurance et de transfert de fonds sont des exemplesde produits pouvant aider les clients à mieux gérer leurs risques. Les services financiersjouent un rôle important dans le processus de la prévention contre le risque. Ces servicesdonnent l'accès aux prêts qui permettront de saisir les occasions de constituer et dediversifier les actifs de toutes natures et également de renforcer le capital humain, enfinançant l'éducation des enfants et les dépenses de santé. La participation à desprogrammes de micro finance permet aux femmes d'acquérir des connaissances et desinformations qui encouragent leurs échanges avec le monde extérieur. Cela les aide à avoirconfiance en elles et à mieux gérer les actifs de leur micro-entreprise. Le secteur de lamicro finance doit s'attacher à améliorer les produits de prêts existants et chercher lemoyen d'offrir une vaste gamme de produits susceptibles de contribuer à réduire lavulnérabilité des clients (Manika, 2011).

I.9.4. Le transfert d'argent ou la messagerie financière

Dans les pays du sud, les personnes ont rarement accès à la banque. Elles n'ont donc pasde compte bancaire et ne peuvent pas régler par chèque ou virement. Elles ne peuvent quepayer en espèces. Elles ont souvent besoin de transférer de l'argent et elles souhaitentpouvoir le faire facilement et sans risque (Lelart, 2005). Ainsi, il existe des procéduresinformelles pour transférer de l'argent rapidement et en toute sécurité. Le transfert de fondsfait désormais partie des services financiers auxquels les plus pauvres aspirent et les IMF leleur proposent.

I0. LES BANQUE EN MICROFINANCE

Ce phénomène est connu sous le concept « downgrading ». L'arrivée des banques sur le marché de la micro finance devrait être propice à un grand nombre des pauvres parce que les banques disposent généralement des ressources importantes.

Les banques entrent sur le marché de la micro finance pour plusieurs raisons :

· Certaines banques s'investissent dans la micro finance parce que le secteur est devenu sain.

· Les banques commerciales espèrent accroître leur marge, autrement dit la micro finance offre des perspectives de profit pour les banques commerciales.

Les banques commerciales sont de plus confrontées à la concurrence sur le marché de détail. Conséquence, leurs marges ont tendance à baisser ; les banques commerciales font de la micro finance pour améliorer leurs marges et donc sont à la recherche continuelle de nouveaux clients.

· Certaines banques commerciales font de la micro finance pour redorer leur image dans un aspect philanthropique.

SECTION 2. GENERALITES SUR LE BIEN-ETRE

2.1. APERÇU D'ENSEMBLE

Partant d'un point de vu global, le bien-être peut se traduire par la réalisation des besoins d'un agent économique quelconque. Cela stipule l'état de réjouissance dans un cadre où il atteint ses objectifs (Accompli ses désirs).

Le « bien-être » est une notion complexe. Sa définition est différente d'un dictionnaire à l'autre, mais elle fait généralement intervenir les concepts de prospérité, de santé et de bonheur. Le bien-être n'est pas chiffrable avec précision. Il existe des indicateurs numériques qui permettent de mesurer différentes composantes du bien-être et on peut à juste titre faire valoir que le bien-être général dans l'ensemble d'une société a probablement augmenté ou diminué si un indicateur ou un ensemble d'indicateurs évoluent dans une certaine direction. Mais lorsque les différents indicateurs n'évoluent pas dans la même direction, il n'est pas possible de déterminer si le bien-être s'améliore ou se dégrade, à moins que tous les indicateurs utilisent la même unité (OCDE, 2006).

En son acception la plus large, le bien-être réside dans un sentiment général d'agrément, d'épanouissement suscité par la pleine satisfaction des besoins du corps et/ou de l'esprit. Le terme anglais de well-being est plus compréhensif puisqu'il ajoute la dimension de la richesse et de la prospérité. Cette plurivocité introduit une ambiguïté dans la compréhension du bien- être, dont la signification oscille entre le revenu et les biens, d'une part, et l'«utilité» ou le bonheur, d'autre part. Toutefois une conception objectiviste du bonheur suppose une certaine diversité de biens humains, qui ne consistent pas seulement en biens matériels, mais également en talents, relations personnelles, estime de soi, capacités et biens privés ou personnels, comme la réflexion, l'imagination, le sens esthétique, etc. Le bien-être dépend donc de la satisfaction de désirs et de pratiques mais également de biens relatifs aux formes de vie commune et enfin de biens liés à des dispositions inhérentes à la nature humaine.

A. Le bien-être est-il un état de bonheur ?

Platon comme Aristote s'accordent à voir dans le bonheur, conçu par le premier comme une manière d'être, un état de l'âme et une forme de « bien agir », la fin de toute action. Le Souverain Bien, ainsi interprété dans la tradition antique, serait une voie privilégiée d'accès au bien-être et à sa jouissance.

B. Le bien-être se confond avec le plaisir

CALLICLES, dans le Gorgias de Platon, défend la thèse du bonheur-plaisir faisant dépendre le bien-être de la maximisation des plaisirs. Le plaisir serait alors le seul critère, indépendant et neutre, de ce qui est intrinsèquement le meilleur. Le bonheur, le bien-être est alors moins conçu comme un état subjectif ou un sentiment de satisfaction que comme relatif à la poursuite de biens réels, dotés d'une valeur objective (Lafaye, 2007).

2.2. QUELQUES NOTIONS ASSOCIEES AU BIEN-ETRE

2.2.1. L'économie du bien-être

Il a beaucoup évolué au cours du XXème siècle, jusqu'à entrer, disent certains, dans une impasse qui lui est fatale. Les controverses sur la possibilité et la pertinence des comparaisons interpersonnelles de bien-être sont réputées permettre d'expliquer cette évolution. Nous opposons à cette lecture standard une autre explication, essentiellement épistémologique et liée à la qualité opérationnelle de l'utilité. Des conséquences importantes découlent de cette option, notamment quant au rôle de l''économie du bien-être dans l'action publique.

L''économie du bien-être est une théorie économique au service de l''évaluation des situations sociales et de la décision publique. Son étude porte sur les moyens et les critères qui permettent de juger et de comparer la qualité des situations sociales. Son approche est essentiellement téléologique en ce qu'elle évalue les conséquences des actions individuelles et des décisions publiques sur les états sociaux. En outre, cette téléologie est essentiellement welfariste puisque les conséquences dépendent le plus souvent des préférences individuelles des membres de la société. Ses ambitions d'évaluation et de prescription nécessitent à la fois de prendre en compte les relations entre phénomènes ainsi que les normes que l'on souhaite voir respecter. Cette définition ne rencontrerait toutefois pas l'assentiment des tenants des déférents courants de l'économie du bien-être. Plusieurs d'entre eux excluent en effet certains éléments de la définition, tels que le rapport aux jugements de valeur ou le lien avec l'action publique (Baujard, 2011).

2.2.2. La Croissance économique et le bien-être

La mesure du bien-être d'une société et de son évolution est une question qui reste ouverte. On propose ici un indicateur nouveau fondé sur la prise en compte du caractère « relatif » du niveau de bien-être d'une génération et de l'impact « absolu » de la croissance du revenu en cours de vie. L'hypothèse de base retenue considère que chaque individu est doté, à la naissance, d'un niveau de bien-être initial proportionnel au revenu relatif dont dispose sa famille. Par la suite, le bien- être de chaque individu évolue comme le revenu réel dont il dispose.

A long terme, cet indicateur dépend de la répartition du revenu (une réduction des inégalités augmente le bien-être social) et du taux de croissance de l'économie, la hausse du revenu par habitant conduisant à une augmentation durable du bien-être, puisque les générations en cours de vie bénéficient d'un bien-être plus élevé. Il évolue également positivement en fonction de la durée de la vie et du vieillissement, car la part des générations ayant bénéficié d'une hausse du bien-être au cours de la vie augmente.

La croissance économique et le bien-être matériel collectif sont généralement associés. À court terme, il est assez peu discutable que la croissance économique détermine le niveau du bien-être social; si la croissance est faible, le chômage augmente, les revenus ont tendance à stagner, les contraintes sur la consommation deviennent plus fortes et, au total, le niveau de bien-être est en moyenne plus faible que dans les périodes de croissance forte de l'économie et des revenus. Pourtant, on peut discuter la pertinence de l'utilisation du PIB par tête pour mesurer l'évolution du bien-être sur longue période.

2.3. LES INDICATEURS DU BIEN-ETRE

Pour les ménages et ceux qui tentent de mesurer l'influence d'autres composantes du bien-être (comme les loisirs et la distribution du revenu) en termes monétaires. Seront ensuite étudiés divers indicateurs non monétaires (reflétant par exemple la situation sociale et la qualité de l'environnement), ainsi que des enquêtes mesurant subjectivement le bonheur et la satisfaction de la vie (OCDE, 2006).

2.3.1. Indicateurs monétaires du bien-être

2.3.1.1. Le Produit Intérieur Brut

Les économistes évaluent souvent le bien-être au moyen du PIB par habitant. Dans le cadre des comptes nationaux, cependant, il existe de meilleurs indicateurs du niveau de vie matériel que le PIB par habitant, même si la disponibilité et la ?abilité des données restreignent les possibilités de comparaisons internationales et inter temporelles.

Le PIB par habitant est avant tout un indicateur de production. Son objet n'est pas la mesure du bien-être, de la société, mais la mesure des productions économiques, marchandes et non marchandes (mais résultant d'une activité économique formelle et mesurable) réalisées au cours d'une période donnée.

Le produit intérieur brut (PIB) est de très loin l'agrégat le plus connu de la comptabilité nationale, il est même plus connu que la comptabilité nationale elle-même. Depuis des années, il est reconnu comme le meilleur indicateur de l'activité économique, si bien que ce sont ses évolutions que l'on suit pour surveiller l'état de santé de l'économie, mesurer sa croissance ou détecter les récessions. Il est vrai que le lien entre l'évolution du produit intérieur brut en volume et des variables aussi fondamentales pour tous que l'emploi en fait un indicateur dont il est difficile de se désintéresser totalement.

Le PIB est calculé sous trois approches, à savoir :

A. L'approche Production :

Dans l'approche production, le produit intérieur brut est calculé à partir de la valeur ajoutée, c'est-à-dire de la différence entre la production et la consommation intermédiaire. En effet, la production mesure la création de richesse et la consommation intermédiaire sa destruction au cours du processus de production. La valeur ajoutée mesure donc la richesse effectivement mise à la disposition de l'économie par le système productif.

Toutefois, pour calculer le produit intérieur brut, il faut tenir compte des conventions de mesure de la production adoptées par la comptabilité nationale. La production est, en effet, mesurée aux prix de base, c'est-à-dire à un prix qui exclut les impôts sur les produits et inclut les subventions sur les produits. Or, le produit intérieur brut doit être évalué aux prix du marché, c'est-à-dire au prix effectivement payé par l'acheteur, puisque la comptabilité nationale considère que le prix du marché constitue la meilleure mesure objectivement disponible de la valeur d'un produit. Mais, contrairement au prix de base, le prix du marché comprend les impôts sur les produits et exclut les subventions sur les produits. Il convient donc de faire une correction pour passer des valeurs ajoutées au produit intérieur brut. Le produit intérieur brut selon l'approche production est donc calculé de la manière suivante :

Produit intérieur brut = somme des valeurs ajoutées + impôts sur les produits - subventions sur les produits

B. L'approche Revenu :

La production est également l'occasion d'une répartition de la richesse produite entre les salariés, les entreprises et l'Etat. L'approche revenue met en évidence cette répartition. Le calcul du produit intérieur brut selon cette approche dérive directement de la précédente, il suffit d'utiliser la décomposition de la valeur ajoutée provenant du compte d'exploitation :

· Valeur ajoutée = Rémunération des salariés + autres impôts sur la production - autres subventions sur la production + excédent d'exploitation/revenu mixte

En remplaçant dans le calcul du PIB selon l'approche production la valeur ajoutée par ses différents éléments on obtient :

· Produit intérieur brut = Rémunération des salariés + impôts sur les produits + autres impôts sur la production - subventions sur les produits - autres subventions sur la production + excédent d'exploitation/revenu mixte

En constatant, d'une part, que la somme des impôts sur les produits et des autres impôts sur la production correspond aux impôts sur la production et les importations, d'autre part, que la somme des subventions sur les produits et des autres subventions sur la production correspond aux subventions, on obtient :

· Produit intérieur brut = Rémunération des salariés + impôts sur la production et les importations - subventions + excédent d'exploitation/revenu mixte

C. L'approche utilisations ou dépenses :

L'approche demande montre comment la richesse créée a été utilisée. Le calcul du produit intérieur brut qui lui correspond peut se déduire du compte de biens et services. Celui-ci se présente sous la forme suivante :

· Production Impôts sur les produits - Subventions sur les produits Importations

Consommation intermédiaire Consommation finale Formation brute de capital fixe Variation des stocks Acquisitions moins cessions d'objets de valeur Exportations

Il suffit de faire passer les importations dans la colonne de droite et la consommation intermédiaire dans la colonne de gauche pour faire apparaître dans la colonne de gauche le PIB selon l'approche production. Ainsi, le calcul du produit intérieur brut selon l'approche demande se présente ainsi :

· Produit Intérieur Brut = Consommation Finale + Formation Brute De Capital Fixe + Variation Des Stocks + Acquisitions Moins Cessions D'objets De Valeur + Exportations - Importations

D'une manière synthétique, on peut dire que le produit intérieur brut est égal à la somme des emplois finals, c'est-à-dire des emplois excluant la consommation intermédiaire. Il faut comprendre dans cette formulation que les importations sont associées négativement aux exportations1(*).

2.3.1.2. Les autres indicateurs des comptes nationaux

A. Le Produit National Brut

Le Produit national Brut ou PNB mesure la richesse produite, pendant une année, à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire, par les facteurs de production résidents.

B. Le Revenu National Brut

Le produit intérieur brut mesure la richesse créée sur le territoire national, il ne tient pas compte du fait qu'une partie de cette richesse a été créée par des non-résidents et, qu'à l'inverse, des résidents ont créé de la richesse dans le reste du monde, c'est ce qui explique le qualificatif "intérieur". Pour déterminer le revenu tiré par les résidents de l'activité de production, il faut donc déduire du PIB le revenu distribué aux non-résidents et ajouter le revenu issu de la production que les résidents ont tiré du reste du monde. Ces revenus sont les revenus des facteurs de production, c'est-à-dire le travail et le capital. Les impôts et subventions sur la production peuvent également être assimilés à des revenus des facteurs de production.

Cet agrégat qui mesure le revenu des résidents issus de la production prend le nom de revenu national brut, il se calcule de la manière suivante :

· Revenu national brut = Produit intérieur brut + Rémunération des salariés reçue du reste du monde - Rémunération des salariés payée au reste du monde - Impôts sur la production et les importations versés aux reste du monde + Subventions reçues du reste du monde + Revenus de la propriété reçus du reste du monde - Revenus de la propriété payés au reste du monde

C. Le Revenu National Net

· Le Revenu National Net =Revenu National Brut-Amortissements ou Consommation de Capital Fixe

2.3.2. Indicateurs non monétaires du bien-être

Pour compléter l'évaluation du bien-être, on utilise des indicateurs fournissant des informations sur certaines de ses composantes. Par exemple, on peut essayer de voir si les pays de l'OCDE se caractérisant par un PIB par habitant plus élevé (et une croissance plus soutenue du PIB par habitant au ?l des ans) ont connu une amélioration plus prononcée (ou plus rapide) des conditions sociales, ou examiner la relation entre le PIB et des indicateurs environnementaux. Enfin, on peut examiner de quelle manière les gens répondent à des questions concernant le bonheur et comment leurs réponses sont liées au revenu monétaire.

2.3.2.1. Indicateurs sociaux du bien-être

Des facteurs sociaux comme l'autonomie, l'équité, la santé et la cohésion sociale entrent en jeu dans le bien-être.

2.3.2.2. Bien-être et environnement

La qualité de l'environnement influe sur le bien-être. Un environnement de mauvaise qualité (air et eau pollués, par exemple) peut se traduire par des problèmes de santé, et certaines formes de pollution peuvent réduire la valeur d'agrément du milieu naturel. Et même si l'état actuel de l'environnement n'a pas pour le moment d'effets nocifs sensibles, il peut en avoir pour les générations futures, et donc être préjudiciable au bien-être des individus d'aujourd'hui qui sont soucieux des conditions de vie des générations à venir. Les préoccupations concernant le changement climatique illustrent bien cet aspect inter- temporel du bien-être.

2.3.2.3. Bien-être et bonheur

Au lieu d'essayer d'évaluer le bien-être au moyen d'indicateurs objectifs, on peut utiliser des indicateurs subjectifs. Pour déterminer si l'individu est heureux et satisfait (ou insatisfait) de sa vie, une solution consiste à lui demander son avis (OCDE, 2006).

2.3.2.4. Le bien-être des ménages

Nous pouvons en outre présenter le bien-être comme l'état d'équilibre de tout ce qui constitue l'homme, donc tout ce qui fait sa personne, l'entoure et ayant ou pas de relation directe avec celui-ci. Alors, de cet optique, il nous faudrait partir d'une vue d'ensemble de tout ce que peut voir, toucher, sentir ou même penser un homme et voir si ceux-ci le satisfait pour pouvoir déterminer l'existence du bien-être.

Les ménages étant au centre de cette affaire, ce sont les agents économiques principaux auxquels le bien-être doit répondre. Les ménages, en leur qualité d'agents économiques, le bien-être doit répondre à la satisfaction des éléments qui contribuent à leurs fonctions ou à leurs responsabilités dans le circuit économique.

On regroupe sous le terme « ménages » l'ensemble des individus partageant le même domicile et dont l'activité est essentiellement la consommation : célibataires, familles, collectivités (casernes, hospices...).

Les ménages jouent un double rôle dans l'économie :

Ø Ils fournissent le travail et, en échange, perçoivent un salaire.

Ø Ils consomment des biens et services et, en contrepartie, donnent ce que l'on nomme "la dépense des ménages" et qui est en fait le prix des biens et services.

Les consommateurs sont classés en un nombre de catégories socio-professionnelles présentant chacune une certaine homogénéité sociale :

Ø les agriculteurs exploitants ;

Ø les artisans, commerçants et chefs d'entreprises ;

Ø les cadres et professions intellectuelles supérieures ;

Ø les professions intermédiaires ;

Ø les employés ;

Ø les ouvriers ;

Ø les retraités ;

Ø autres personnes sans activité professionnelle.

Il ne faut pas confondre ménage et famille : une personne vivant seule constitue un ménage ; et il n'existe pas nécessairement de lien familial entre les personnes appartenant à un même ménage. L'ensemble de personnes vivant dans un logement séparé ou indépendant forme un ménage ordinaire. Le logement peut être mobile. Quand différentes personnes vivent ensemble dans une institution (hôpital ou hospice, prison, communauté religieuse, cité universitaire, caserne, ...), on les considère comme constituant un seul ménage (ménage collectif), mais l'institution qui les héberge est traitée comme une unité institutionnelle à part.

Tous les ménages ont la consommation comme fonction principale. Certains d'entre eux exercent par ailleurs une fonction de production, marchande ou non (entreprises individuelles) [Kamiantako, 2014].

L'activité de production des entrepreneurs individuels s'effectue au sein d'une unité économique qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de la personnalité physique de son exploitant. De ce fait, le patrimoine de l'entreprise et celui du ménage se confondent. Et les opérations relevant de l'activité professionnelle ne sont pas toujours distinctes de celles relevant de l'activité domestique. C'est pourquoi les entreprises individuelles sont classées dans le secteur de ménages. Cependant dans certains comptes des ménages, les opérations réalisées par les entreprises individuelles sont isolées en colonne et dans certains nombres de tableaux les entreprises individuelles sont regroupées avec les SNF afin de mieux analyser leur fonction de production, leur investissement productif...

En adaptant la notion du bien-être dans les deux fonctions principales des ménages, nous pouvons agir de la manière suivante :

Puisse que d'une part les ménages fournissent du travail, ils devront s'attendre aux conditions de travail adéquates (Climat de travail, etc.) et à un salaire favorable pour répondre à leurs obligations ; et d'autre part devront maximiser l'utilité et cela à moindre cout. Alors, tout ceci devra répondre aux exigences des ménages (à ses besoins) afin de lui en procurer la satisfaction qui appellera son bien-être.

2.3.2.5. Le bien-être dans le travail

De plus en plus, le bien-être au travail a la cote dans les organisations. Bonheur au travail, mieux-être, santé, équilibre personnel, bien-être psychologique sont autant d'expressions qui font partie du vocabulaire courant d'un nombre croissant de cadres. L'essoufflement du personnel est palpable, et les cadres se rendent compte qu'ils ont besoin d'une main-d'oeuvre en bonne santé pour atteindre et maintenir des niveaux de productivité concurrentiels. L'explosion des coûts directs et indirects liés aux problèmes d'ordre psychologique en sensibilisent plusieurs à l'urgence d'agir. Il a été démontré que les employés vivant un niveau accru de bien-être psychologique sont plus performants au travail (Cropanzano et Wright, 1999; Judge et al., 2001), adoptent plus de comportements de citoyenneté organisationnelle (Lee et Allen, 2002) et sont plus autonomes dans leurs fonctions (Staw et al., 1994). Qui plus est, le bien- être des employés influe favorablement sur des indicateurs de performance organisationnels tels que le roulement du personnel, la satisfaction et la loyauté de la clientèle, la sécurité au travail (Harter et al. 2002), la productivité (Patterson et al., 2004) de même que les gains en Bourse (Schneider et al., 2003).

Dans ces conditions, il devient impossible, pour les organisations soucieuses de leur efficience et de leur responsabilité sociale, de négliger le bien-être psychologique de leurs employés. Mais comment passer à l'action? Au-delà des approches curatives, praticiens et chercheurs s'accordent à dire que le fait d'agir en amont des problèmes, sur un mode préventif, peut contribuer positivement à la santé mentale des employés. La promotion de la santé mentale au travail n'est pas complète si elle fait porter ses efforts uniquement sur la guérison ou sur la réduction de la maladie.

Malgré une tendance lourde dans les organisations à investir essentiellement dans des services ciblant les problèmes de santé mentale au travail, il semble y avoir une réelle valeur ajoutée à la promotion des aspects positifs de la santé mentale. En effet, la majorité des employés ne sont pas à proprement parler malades et ne feront pas appel aux mesures curatives, telles les programmes d'aide aux employés. Au Québec, les taux d'utilisation de ces programmes sont d'environ 4 % à 8 % seulement (Courte manche et Bélanger, 2000), ce qui laisse un très grand nombre d'employés n'éprouvant pas une détresse dite «clinique». De plus, même les personnes souffrant d'une dépression grave peuvent améliorer leur condition.

SECTION 3. LIAISON THEORIQUE ENTRE LA MICROFINANCEET LE BIEN ETRE

Dans ce section il est question de décelé la connexité qui existe entre la Micro finance et le bien-être. Pour ce faire nous illustrons quelque castraité sur cette théorie dans les différents pays.

En Ouganda, trois IMF ont fait l'intérêt d'une étude montrant une augmentation de l'investissement dans l'éducation de leurs enfants de la part des clients, rendue possible suite aux revenus de leur micro-entreprise. De plus, il a été montré que les clients de l'IMF FOCCAS ont développé de meilleures pratiques d'hygiène, notamment grâce à la sensibilisation. Ceux ayant essayé au moins une méthode de prévention du SIDA s'élève à 32% contre 18% pour les non clients (Barnes et al., 2001).

A Madagascar, une étude a été effectuée auprès du réseau des CECAM témoignant de la rapidité de progression du patrimoine des clients réguliers qui ont arrêté d'emprunter, les dirigeants plus rapidement vers une sortie de la pauvreté (Bouquet et al, 2009).

Au Zimbabwe, il est démontré que les clients de la Zambuko Trust accumulent beaucoup mieux les équipements et autres actifs utiles à un bon niveau de vie, comme un four, par rapport aux ménages non clients. Leurs sources de revenus sont beaucoup plus diversifiées. Quant à l'alimentation elle s'améliore en tout point, que ce soit en quantité ou en qualité (Barnes, 2001).

Au Cambodge, l'IMF AMRET a également suscité un intérêt démontrant que 80% de ses clients considèrent avoir réalisé un profit grâce à leur emprunt, et 19% d'entre eux estiment ne plus avoir besoin de crédit dorénavant (Bousso et al. 1997). D'autre part, des travaux essayent de mesurer les impacts au niveau de l'individu, de la communauté et du ménage (Adair et Hamed, 2005; Gutiérez- Niéto, 2006; Mosley et Hulme, 1998).

Lorsqu'on considère les résultats obtenus, les études d'impact se classent en trois groupes :

Ø Les études concluant à un important impact socio-économique de la micro finance (Holcombe, 1995 ; Schuler, (1998, 2002) ; Pitt et Khandker (2002) ; Morduch et Haley (2002) ; Ruben et Clercx (2003) ; Shaw (2004) ; UNCDF(2004) ; DGAE (2005)) ;

Ø Les études qui ont identifié l'effet positif de la micro finance mais affirmant qu'elle ne touche pas les ménages pauvres (Hulme et Mosley (1996, 1998) ; Médédji (2007)). A cette catégorie, on peut ajouter les études qui trouvent des effets positifs mais statistiquement non significatif (Diagne et Zeller 2001) ;

Ø Les études mettant en évidence l'impact négatif que peut avoir la micro finance sur le comportement et le bien-être des ménages (Adams et Von Pischke, 1992 ; Buckley, 1997 ; Shariff, 1997 ; Servet, 2004 ; Honlonkou et al, 2005).

L'impact de la micro finance sur le bien-être se manifeste sur trois axes à savoir :

v Impact au niveau individuel

Cinq rapports seulement examinent l'impact au niveau individuel et ils ne prennent en considération que deux ou trois variables. La moitié environ des rapports ne conclut à aucune preuve d'impact à ce niveau. Tous les rapports qui mesurent l'autonomisation des femmes observent toutefois un impact manifeste, qui entraîne une plus grande autonomie et un pouvoir de prise de décision accru au sein du ménage ; deux rapports relèvent un impact négatif sur le stress des clients.

v Impact au niveau des ménages

Toutes les études examinent l'impact du crédit au niveau du ménage ; il s'en dégage un large consensus sur un certain nombre de résultats tangibles : Un impact positif sur le revenu des ménages, l'amélioration de l'habitat et l'augmentation des dépenses alimentaires. En outre, il existe une foule de preuves d'impact plus détaillées, émanant d'études axées sur des situations locales spécifiques. Ces résultats ne sont pas corroborés par un aussi grand nombre d'études, mais renforcent les indications quant aux gains pour les ménages.

L'impact sur la réduction de la pauvreté a été étudié par Morduch et Haley (2002) ; deux des rapports étudiés ici concluent à un impact plus substantiel sur la pauvreté pour les ménages à faible revenu15 (Mosley (1999) en Bolivie et Khandker (2005) au Bangladesh). Aroca (2002) rend compte d'un impact plus favorable sur le revenu pour les clients de banques que pour les ONG. Des preuves en provenance d'Inde16 (Chen et Snodgrass (2001) indiquent que les améliorations du revenu sont plus importantes pour les clients qui le tirent du commerce tandis qu'en Bolivie (Mosley, 1999).

Tous les rapports sélectionnés traitent de variables liées au niveau de l'entreprise ; le résultat le plus sensible est un impact positif sur le chiffre d'affaires et le bénéfice de l'entreprise, établi par neuf rapports sur les 12.

En ce qui concerne l'impact du microcrédit sur l'épargne des ménages, les études rapportent des conclusions diverses ainsi qu'un certain nombre de problèmes méthodologiques. Certains rapports soulignent une évolution positive de l'épargne, tandis que d'autres concluent à l'absence d'impact significatif et deux rapports établissent un impact négatif, arguant que les clients ont utilisé leur épargne pour rembourser les prêts. Le rapport de Chen et Snodgrass (2001), en Inde, est le seul à évaluer l'impact de l'épargne et pas seulement du crédit. Les résultats montrent que l'épargne a un impact plus important sur les ménages pauvres particulièrement vulnérables aux chocs économiques. Pour ces ménages, l'épargne semble constituer un outil de gestion des crises plus efficace que le crédit.

La capacité des ménages à réagir aux chocs économiques a également été examinée par Dunn et Arbukle (2001), qui ont établi que les ménages qui recevaient un microcrédit risquaient plus de réagir aux chocs en réduisant leurs actifs productifs. Avec des niveaux de revenu déjà bas, les pauvres disposent de moins d'options pour faire face aux chocs tout en continuant à rembourser leurs prêts. Cet argument est encore renforcé par Mosley (1999) en Bolivie, qui établit que les individus plus pauvres risquent plus de choisir des stratégies de réaction qui réduisent les perspectives de revenu à long terme du ménage, en raison de leur aversion pour le risque et de l'absence d'alternatives.

L'impact sur l'inscription dans les écoles a été positif dans 6 sur 11 rapports mesurant cette variable, un rapport concluant à un impact négatif. En outre, certains rapports, en particulier Khandker (2005) au Bangladesh et Mknelly et Lippold (1998) au Mali, suggèrent que le microcrédit à destination des femmes se traduit par une plus large contribution au bien- être du ménage.

v Impacts au niveau des entreprises

Tous les rapports sélectionnés traitent de variables liées au niveau de l'entreprise ; le résultat le plus sensible est un impact positif sur le chiffre d'affaires et le bénéfice de l'entreprise, établi par neuf rapports sur les 12. Le crédit permet généralement aux entrepreneurs d'augmenter leur fonds de roulement, qui constitue souvent le goulot d'étranglement pour les ventes.

L'impact sur l'emploi est plus difficile à évaluer, car toute modification de la charge de travail est généralement absorbée par le propriétaire ou par des travailleurs non rémunérés membres de sa famille. Certaines études concluent à l'absence d'impact significatif, tandis que, dans les rapports qui font état d'un impact, celui-ci porte sur le nombre d'heures travaillées et non le nombre d'employés. Mosley (1999), en Bolivie, soutient que dans les ménages moins pauvres, l'impact du microcrédit augmente l'emploi, tandis que les ménages à faible revenu sont plus réticents à engager des employés et absorbent généralement toute augmentation de la charge de travail.

Deux rapports concluent à un impact positif sur l'accumulation d'actifs. Mosley (1999), dans une étude sur la Bolivie et Dunn (2001) au Pérou établissent une corrélation positive entre la richesse et un impact croissant sur les immobilisations au fil du temps. Toutefois, sept rapports sur dix concluent à l'absence d'impact significatif sur les immobilisations, ce qui est en conformité avec les besoins plus immédiats de fonds de roulement et l'opinion selon laquelle un délai plus long serait nécessaire pour que l'augmentation de la rentabilité se traduise en immobilisations.

Pour le reste des variables analysées, un impact positif est perçu dans certaines études en termes d'accès au marché, de diversification des revenus, de relation avec d'autres entreprises (fournisseurs surtout), de niveau de professionnalisme (meilleure comptabilité et séparation des budgets du ménage et de l'entreprise), de développement de l'entreprise (diversification des produits, transformation des produits et augmentation de la productivité). Ces résultats ne doivent toutefois être considérés que comme des impacts suggérés, les informations ne suffisant pas à établir des conclusions irréfutables.

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDEET DES DONNEES DE L'ENQUETE

Dans ce chapitre nous présentons d'une manière brève notre milieu d'étude et la population enquêtée.

SECTION 1. PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE

Il est question de présenter l'historique, la situation administrative, la situation démographie ainsi que la situation socio-économique de la ville de Mbanza-Ngungu.

1.1. HISTORIQUE SUR LA CREATION

La ville de Mbanza-Ngungu a été créée à l'époque coloniale par l'Arrêté n° 107/AIMO du 25 juillet 1934 du Gouverneur Général. Conformément aux prescrits du décret-loi n° 081 du 02 juillet 1998 portant organisation Territoriale et Administrative de la République Démocratique du Congo, la ville est une entité administrative du territoire, décentralisée et dépourvue de la personnalité juridique et par conséquent dépourvue de l'autonomie financière.

Cette ville est située dans la province du kongo central, plus précisément dans le District des Cataractes, elle est le chef-lieu même du district (Bureau de la ville de Mbanza-Ngungu, 2013). La ville de Mbanza-Ngungu héberge les institutions suivantes qui sont parmi les plus importantes : Le bureau de district des Cataractes, le bâtiment administratif du territoire de Mbanza-Ngungu, Le bureau de la ville de Mbanza-Ngungu, Le tribunal de grande instance des cataractes, Le tribunal de paix, Le parquet, La base de troupes blindées des forces armées de la RDC, L'université Kongo, L'institut supérieur pédagogique de Mbanza-Ngungu, L'atelier mécanique de la SCTP (ex ONATRA), La banque internationale de crédit ; etc.

1.2. SITUATION ADMINISTRATIVE

Sur le plan géographique, la ville de Mbanza-Ngungu est située dans la Province du kongo central ; elle est le Chef-lieu du District des Cataractes. Dans la nouvelle structure administrative, elle joue aussi le rôle de Territoire. La ville de Mbanza-Ngungu est située à 154 Km de Kinshasa, la Capitale du pays et à 211 KM de Matadi, chef-lieu de la province. Elle est située au centre du Secteur de Boko dans le Territoire de Mbanza-Ngungu. Elle est bornée : A l'Est par le Groupement Kifua ; Au Nord par le Groupement Kiazi ; A l'Ouest et au Sud par le Groupement Luvaka ; tous du Secteur Boko.

La ville de Mbanza-Ngungu recouvre une superficie de 93 Km2. Son climat est tropical humide avec une alternance de deux saisons : sèche et pluvieuse. Elle est pourvue d'un sol argilo sablonneux et d'une altitude variant entre 500 et 750 m. Une des particularités de cette cité est son découpage en ravins et un défaut de réseau hydrographique, excepté quelques ruisseaux à ses alentours.

Placée sous la tutelle administrative du Territoire de Mbanza-Ngungu, la ville de Mbanza-Ngungu est subdivisée en six quartiers dont cinq quartiers de droit et un sixième dit quartier de fait qui est constitué de deux camps militaires et d'un camp police lequel est appelé « Quartier Ebeya ».

Excepté Ebeya, chaque quartier est secondé par un adjoint pour la majorité. Signalons en outre que chaque quartier est subdivisé en cellules et la cellule à son tour en avenues. En somme, cette cité comporte 31 cellules et 288 avenues sans compter les autres nouveaux lotissements dont la débatisation en avenues n'a pas encore été effective jusqu'à ce jour.

1.3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE

Il importe de signaler que l'analyse des données démographiques d'ordre administratif se rapporte à l'année 2015. Le tableau ci-dessous donne la répartition de la population de Mbanza-Ngungu par quartier.

Tableau 1 : Répartition de la population de la ville de Mbanza-Ngungu.

Population Congolaise

Population Etrangère

Total Général

Quartiers

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

1

EBEYA

912

1 251

1 309

1 290

4 762

 

 

 

 

 

4 762

2

DISENGOMOKA

7 185

7 838

8 726

9 663

33 412

365

482

513

664

2 024

35 436

3

NGUNGU

2 778

2 923

2 855

3 132

11 688

170

236

278

340

1 024

12 712

4

NOKI

2 873

3 075

3 144

3 453

12 545

196

265

223

290

974

13 519

5

REVOLUTION

9 942

11 530

13 078

15 184

49 734

650

810

1 042

1 368

3 870

53 604

6

LOMA

5 807

6 681

7 106

7 732

27 326

241

314

312

342

1 209

28 535

Total

29 497

33 298

36 218

40 454

139 467

1 622

2 107

2 368

3 004

9 101

148 568

Source : Bureau du territoire de Mbanza-Ngungu, Rapport annuel 2015.

Graphique n°1 : Répartition de la population de la ville de Mbanza-Ngungu

Le graphique ci-dessus nous montre que cette population est inégalement répartie dans la ville. En effet, le quartier Révolution est le plus peuplé de la population totale, suivi respectivement des quartiers Disengomoka, Loma, Noki, Ngungu et enfin du quartier Ebeya. Cette répartition est due principalement à la différence d'étendue de ces quartiers.

1.4. SITUATION AGRICOLE

Constituant un facteur fondamental de l'activité humaine, l'agriculture a pour objectif l'exploitation du sol afin d'en tirer profit pour satisfaire les besoins essentiels de l'homme, son habitat, sa nourriture et son habillement. L'agriculture pratiquée à Mbanza-Ngungu est une agriculture primitive. Elle est pratiquée en savane ou en forêt sur de petites parcelles, l'outillage est très rudimentaire, houe, machette, arrosoir,...Les principales cultures sont : Arachides, mais, manioc, patates douce, légumes, fruits, ...

De par son climat et sa végétation, Mbanza-Ngungu a d'énormes possibilités d'élevage qui sont malheureusement mal exploitées. Les principales causes de la sous exploitation des potentialités naturelles sont la sous information de la population pastorale et le manque des moyens financiers pour exploiter les fermes. L'élevage ne constitue pas une activité très importante dans la cité ; elle est pratiquée pour l'autoconsommation et l'auto-suffisante alimentaire.

Il y a toutefois, quelques associations qui aident les agriculteurs de la contrée telles que CAMEC, CADECO et APRODEC.

1.5. ENTREPRISES

A Mbanza-Ngungu, grandes entreprises industrielles sont pratiquement rares, on y compte quelques entreprises paraétatiques comme  REGIDESO (Elle distribue de l'eau, son administration est située sur l'avenue sainte Thérèse dans le quartier Ngungu. La station d'exploitation se situe au quartier Loma) ; SCTP (ex ONATRA) : C'est une grande entreprise publique commerciale et industrielle dotée de personnalité juridique. Il fut créé par l'arrêté royal Belge du 20 Avril 1935 sous l'appellation de l' « Office des transports coloniaux », OTRACO en application de la loi de 1935, instituant un organisme regroupant les différentes sociétés de transports existants. Nous nous sommes intéressés principalement au département des chemins de fer qui assure le service de transport des personnes et des marchandises de Matadi à Kinshasa. La SCTP Mbanza-Ngungu n'assure que le transport sur le tronçon Mbanza-Ngungu - Mualakinsende. Quant aux activités, la SCTP Mbanza-Ngungu outre le service de transport, dispose d'un atelier d'entretien et de révision de tous les engins ; un atelier central pour la réparation de locomotives et un atelier des pièces de rechange et des roues.

Bref, il a comme vocation essentielle, la réparation et l'entretien des locomotives.

La SNEL : La Société Nationale D'Electricité est une grande entreprise industrielle de la RDC. Quant à la cité de Mbanza-Ngungu, le bâtiment abritant l'administration de la SNEL comprend deux structures : Le centre des Ventes et des Services (CVS) et le Service de la Gestion Clientèle (SGCL).

Le CVS s'occupe de la distribution de l'énergie électrique dans la cité de Mbanza-Ngungu, tandis que le SGCL gère le CVS de Mbanza-Ngungu, le CVS de Kimpese, les Unités de Kwilu-Ngongo et de Lukala. A côté de ces entreprises, il faut ajouter quelques autres notamment du secteur de commerce.

1.6. SECTEUR DE TRANSPORT, POSTE ET TELECOMMUNICATIONS

Il est important de signaler que tous les modes de transport ne sont pas organisés dans la cité de Mbanza-Ngungu. C'est pourquoi les transports aérien, maritime, fluvial et lacustre ne sont pas pris en compte. Seuls les transports routier et ferroviaire y sont organisés.

Poste et télécommunication : L'office national de poste et télécommunication est représenté dans la ville de Mbanza-Ngungu et compte un bâtiment qui abrite les installations de deux secteurs, à savoir : La poste et la centrale des télécommunications. Dans ce secteur, il y a depuis quelques années la présence de quatre grandes sociétés de télécommunication, à savoir Vodacom, Airtel, Orange et Tigo sans oublier une autre société Africell qui est déjà opérationnelle mais qui n'a pas encore de succursale. Ces sociétés ont beaucoup influencé l'économie de la cité en favorisant la communication ainsi que l'installation de plusieurs cabines de recharge des crédits.

1.7. ECONOMIE INFORMELLE

Vu le faible taux d'activités économiques structurées, une grande partie de la population active est en chômage. Ainsi, cette partie de la population, faute de mieux, s'est déversée dans les activités informelles car elle trouve une garantie de survie, ainsi qu'une source providentielle d'emploi et de revenu. On considère comme faisant partie de l'économie informelle, toutes les activités régulières voire irrégulières qui échappent volontairement à la comptabilité nationale et réduisent considérablement le revenu national (KUZODISA M, 2008). Mais à l'instar d'autres coins du pays, l'économie informelle de la ville de Mbanza-Ngungu est caractérisée par l'instabilité des activités, le caractère rudimentaire de l'équipement et des méthodes de gestion très reculées.

Les activités y sont variées et diverses ; agriculture (maraîchère), l'artisanat, l'élevage, l'exploitation des carrières (moellons, sable,...) et tous les autres petits métiers (cireurs, transporteurs, cambistes, commissionnement, etc.)

1.8. INSTITUTIONS FINANCIERES

A propos des institutions financières, la ville de Mbanza-Ngungu est pourvue d'une seule banque, à savoir la FBN Bank (ex. B.I.C) dont le siège social se trouve à Kinshasa et est opérationnelle à Mbanza-Ngungu depuis le mois de janvier 2006. C'est la seule institution qui s'affirme aujourd'hui comme le partenaire privilégié de la Banque Centrale de la République Démocratique du Congo qui leur confie la responsabilité de caissier de l'Etat. Jadis, la plupart des opérations bancaires passaient par la Banque Congolaise du Commerce Extérieur, une institution publique mais qui par la suite a été liquidée.

La cité de Mbanza-Ngungu dispose également de quelques Caisses d'Epargne qui jouent un rôle très important dans l'économie locale par la collecte de l'épargne des membres et consentent du crédit. De nos jours, nous pouvons citer les institutions ci-après : CAMEC (Caisse d'Action Mutuelle d'Epargne et de Crédit), CADECO (Caisse Générale d'Epargne du Congo) et APRODEC (Association pour la promotion du développement endogène des communautés de base).

v L'association pour la promotion du développement endogène des communautés de base (APRODEC) a pour finalité d'améliorer les conditions de vie de la population locale par la mise en place d'un mouvement fédératif fort économiquement et stratégiquement se basant sur les valeurs socio culturelles congolaises. Son objectif est d'accompagner et d'appuyer l'autopromotion de groupement de base qui sont des ensembles de pays regroupés pour entreprendre une activité quelconque en se fixant des objectifs et des stratégies pour les atteindre.

v La caisse mutuelle d'épargne et de crédit (CAMEC) située non loin du marché central de la cité, regroupe des membres et des associations paysannes. Elle récolte l'épargne de la population et s'en sert pour l'octroi des crédits aux membres suivant des conditions très souples.

v Caisse Générale d'Epargne du Congo (CADECO) situé sur la route nationale numéro 1 en face de la SCPT (ex ONATRA),il a pour mission « orienter la population à savoir utiliser judicieusement des revenus tout en renforçant la liberté et la responsabilité individuelle et permettre au travailleur qui épargne ou tout autre individu à pouvoir relever harmonieusement le niveau de sa vie » car l'épargne est au centre de la croissance économique.

SECTION 2. PRESENTATION DES DONNEES DE L'ENQUETE

2.1. Caractéristiques des enquêtés

2.1.1. SEXE

Nous présentons dans le tableau suivant la répartition des enquêtés selon le genre.

Tableau n02. Répartition des enquêtés par sexe

Sexe

Effectif

Fréquence en %

Masculin

Féminin

28

32

46,7

53,3

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau indique que 32 personnes enquêtéessoit 53,3% de la population sont des femmes et 28 soit 46,7% de la population sont des hommes.

2.1.2. NIVEAU D'ETUDE

Nous présentons dans le tableau ci-après la répartition des enquêtés selon le niveau d'étude.

Tableau n03. Répartition des enquêté selon le niveau d'instruction

Niveau d'étude

Effectif

Fréquence en %

Primaire

Secondaire

Universitaire

4

44

12

6,7

73,3

20

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau montre que 44enquêtés soit 73,3%de la population ont un niveau d'étude secondaire, ensuite 12enquêtés soit 20,0% ont un niveau d'étude Universitaire, et enfin 4enquêtés soit 6,7% de la population ont un niveau d'étude primaire.

2.1.3. ETAT MATRIMONIAL

Nous présentons dans le tableau ci-dessous la répartition des enquêtés selon l'état civil.

Tableau n04. Répartition des enquêté selon leur Etat matrimonial

Etat matrimonial

Effectif

Fréquence en %

Célibataire

Marié

Divorcé

11

45

4

18,3

75

6,7

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau affiche que 45enquêtés soit 75% de la population sont mariés, ensuite 11 enquêtés soit 18,3% sont célibataires, et enfin 4 enquêtés soit 6,7% de la population sont divorcés.

2.1.4. STATUTDANS LE MENAGE

Nous présentons dans le tableau ci-après la répartition des enquêtés selon le statut dans le ménage.

Tableau n05. Répartition des enquêté selon le statut dans le ménage

Statut dans le ménage

Effectif

Fréquence en %

Chef du ménage

Conjoint-chef du ménage

32

28

53,3

46,7

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau nous fait voir que 32 enquêtés soit 53,7% de la population sont chefsde ménage, et 28 enquêtés soit 46,7% sont conjointes de chefs de ménage.

2.1.5. PROFESSION

Nous présentons dans le tableau ci-après la répartition des enquêtés selon la profession.

Tableau n06. Répartition des enquêtés selon leur profession

Profession

Effectif

Fréquence en %

Fonctionnaire

Entrepreneur

Employé

Agriculteur

Artisan

10

19

18

4

9

16,7

31,7

30

6,7

15

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau indique que 19 enquêtés soit 31,7% de la population sont des entrepreneurs, 18 enquêtés soit 30% sont des employés, 10 enquêtés soit 16,7% sont des fonctionnaires, 9 enquêtéssoit 15% sont des artisans, et 4 enquêtéssoit 6,7% de la population sont des agriculteurs.

2.1.6. ACTIVITE SECONDAIRE

Nous présentons dans le tableau ci-dessous la répartition des enquêtés selon l'activité secondaire.

Tableau n07. Répartition des enquêtés selon leur activité secondaire

Activité secondaire

Effectif

Fréquence en %

Commerce

Agriculture

36

24

60

40

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau montre que 36 enquêtés soit 60% de la populationfontle commerce et 24 enquêtés soit 24% font l'agriculture,commeactivité secondaire.

2.2. Caractéristiques des ménages.

Tableau n08 Les statistiques descriptives sur les caractéristiques de ménage

 

Moyenne

Ecart-type

Maximum

Minimum

Taille du ménage

4,43

1,047

7

3

Enfant scolarisé

2,15

0,732

4

1

Porteur de revenu

1,75

0,437

2

1

Revenu mensuel

253,67

109,219

500

100

Dépense mensuelle

267,57

56,237

430

100

Repas par jour

2,35

0,481

3

2

Source : Notre analyse.

Le tableau ci-dessus renseigne que :

- Les ménages enquêtés ont une taille maximum de 7 personnes et la taille minimale est de 3 personnes. En moyenne, les ménages ont une taille de 4 personnes environ avec un écart-type d'une personne.

- Le nombre maximum d'enfants scolarisés est de 4 et le minimum se fixe à 1 enfant. En moyenne, les ménages scolarisent 2 enfants avec un écart-type de près d'un enfant.

- Au maximum, les ménages sous étude ont 2 personnes qui disposent d'un revenu par mois. Le nombre moyen de porteurs de revenu dans les ménages se fixe à 1,75 (environ 2 personnes) avec un écart-type de 0,437.

- Les ménages enquêtés ont en moyenne un revenu mensuel de 253,67$US avec un écart-type de 109,219$US. Le revenu mensuel le plus élevé se chiffre à 500$US et le plus faible à 100$US.

- La distribution des dépenses mensuelles des ménages révèlent qu'en moyenne ceux-ci dépensent 267,57$US avec un écart-type de 56,237$US. Les dépenses maximales sont de 430$ et minimales se fixent à 190$US.

- Les ménages enquêtés dans la ville de Mbanza-Ngungu mangent au maximum trois fois par jour et deux fois au minimum. En moyenne, les ménages mangent deux fois par jour.

Tableau n09. Les statistiques descriptives des dépenses de ménage

 

Moyenne

Ecart-type

Maximum

Minimum

Alimentation

45,17

14,555

80

30

Logement

34,47

13,940

80

20

Habillement

33,50

12,565

70

20

Santé

51,00

14,076

80

25

Education

41,33

15,510

70

20

Energie

15,57

6,187

25

7

Communication

21,17

7,328

30

10

Loisir

22,48

10,934

52

10

Autres

21,82

8,104

50

2

Source : Notre analyse.

L'analyse descriptive de ces dépenses montre ce qui suit :

- Au maximum, les ménages dépensent mensuellement 80$US pour l'alimentation. En moyenne, les dépenses mensuelles de ces ménages s'élèvent à 45,17$US avec un écart-type de 15,555$US. La dépense mensuelle minimum d'alimentation se chiffre à 30$US.

- Sur le total de 60 ménages enquêtés, 38 paient le loyer et 22 ne paient pas du fait qu'ils sont propriétaires de logement. Pour ceux qui paient le loyer mensuel, le maximum s'élève à 80$US et le minimum est de 20$US. en moyenne, les dépenses mensuelles de logement s'élèvent à 34,47$US avec un écart-type de 13,940$US.

- Pour ce qui concerne l'habillement, en moyenne les ménages enquêtés dépensent mensuellement 33,50$US avec un écart-type de 12,565$US. le maximum est de 70$US et le minimum équivaut à 20$US.

- Pour les soins de santé, les ménages enquêtés dépensent en moyenne 51$US par mois. Le montant le plus élevé engagé mensuellement pour les soins de santé est de 80$US et le montant le plus bas est de 25$US.

- Pour l'éducation de leurs enfants, les ménages dépensent mensuellement 41,33$US en moyenne avec un écart-type de 15,510$US. Le montant plafond déboursé pour l'éducation par mois est de 70$US, le minimum étant de 20$US.

- La dépense mensuelle maximale d'énergie engagée par les ménages enquêtés est de 25$US et le montant le plus faible engagé pour l'énergie est de 7$US. En moyenne, les ménages dépensent mensuellement 15,57$US par mois pour l'énergie avec un écart-type de 6,187$US.

- Pour la télécommunication, les ménages dépensent en moyenne 21,17$US par mois avec un écart-type de 7,328$US. Le maximum est de 30$US et le minimum se chiffre à 10$US pour la télécommunication.

- En moyenne, les ménages dépensent mensuellement 22,48$US par mois pour le tourisme et loisirs avec un écart-type de 10,934$US. Le plafond est de 52$US et le minimum de 10$US.

- Pour les imprévues et autres dépenses, les ménages engagent au maximum 50$US et 2$US au minimum. La dépense mensuelle moyenne est de 21,82$US pour les imprévues et autres dépenses avec un écart-type de 8,104$US.

CHAPITRE TROISIEME : L'IMPACT DE LA MICROFINANCE SURLE BIEN ETRE DES MENAGESDE LA VILLE DE MBANZA-NGUNGU

Ce chapitre analyse l'impact des IMF sur le bien-être des ménages de la ville de Mbanza-Ngungu partant des données de l'enquête menée sur le terrain.

SECTION 1. Revue de la littérature

Plusieurs études ont abordé la question relative à l'impact de micro crédit sur le bien-être de la population.

Dans une étude menée par BOUJELBENE Younes  professeur en sciences économiques à la fseg Sfax,  qui avait pour objectif principal d'analyser l'impact économique du microcrédit dans une région du sud tunisien, conclue que le produit représente un outil pour palier la situation d'exclusion financière et bancaire des agents pauvres. Ce petit prêt de mobilisation permet aux exclus d'accéder à leurs besoins de base. Cependant, l'analyse a été effectuée sur la base d'un échantillon de 200 agents pauvres emprunteurs de microcrédit. L'institution du microcrédit a constitué une référence de la région du sud tunisien. Et pour bien mener à ce travail, il a eu recours une étude économétrique en utilisant une estimation binaire avec le modèle Probit afin d'exprimer l'impact économique du microcrédit sur le niveau de vie de l'exclu. En conséquence, le microcrédit a permis de proliférer le niveau de consommation en matière de base des emprunteurs de la région citée. Il a assumé selon cette analyse un développement économique. Le microcrédit a représenté un moyen pour briser la pauvreté et alléger la situation d'exclusion financière. Il a mentionné un effet opérationnel sur le bien-être économique et financier de l'exclu financier (Jean-Marc B., 2006).

Dans un document de travail réalisé en 2013 par Bernd balkenhol et Camille Guezennec sur le micro crédit professionnel : quel est l'impact sur l'emploi en France ; les auteurs concluent que le micro crédit permet l'accès d'une population généralement sans emploi et exclus de circuit bancaires traditionnels à un prêt inférieur à 25000 euros pour créer une entreprise. Il prend une place croissante dans les politiques actives du marché du travail en Europe, notamment depuis la crise économique de 2008. Ces effets sur l'accès à l'emploi et les conditions d'exercices de leurs activités par ces bénéficiaires demeure toutefois peu connus cela tient tant à la diversité des opérateurs de micro crédits qu'à celle de leurs modalité d'intervention et à la variabilité des montants des prêt accordés.

Pourtant, alors que le modèle français de micro crédit repose sur des financements hybrides sollicitant des fonds publics, son développement devrait s'appuyer sur une meilleure connaissance de ses performances et de son impact social. Si les opérateurs font preuve d'un engagement croissant en ce sens, les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer, en reforment et en complétant les outils de collecte statistique relatif à la création d'entreprises. Et en accompagnant les opérateurs dans la mise en place d'indicateurs et de méthodes partagées pour suivre les bénéficiaires(Document de travail).

Une autre étude est celle réalisée par LAURA SENGLER sur les impacts de micro crédit sur la pauvreté en Belgique. Selon lui, nombreuse personnes en situation précaire sont exclues des circuits bancaires traditionnels, il leurs est souvent difficile d'espérer sortir de ce cercle vicieux. L'achat d'électroménager nécessaire à la vie quotidienne, ou même d'une voiture, devient du coup impossible. Il en va de créer leur propre emploi et mener un projet professionnel à terme.

C'est donc pour ces personnes qu'a été créé le micro crédit social. Sa caractéristique principale ? Le prêt de petites sommes remboursables sur de courtes durées. Même s'il semble être la solution miracle pour ceux qui ont des difficultés financiers, il n'est pas accessible à tout le monde et requiert certains critères. En effet, il ne suffit pas d'avoir un projet professionnel ou personnel pour bénéficier de cette aide. On ne finance que les projets qui ont un stade de maturité avancé, après on vérifie la situation d'endettement.

Cyril Fouillait à parler sur L'impact du micro crédit sur la gestion des contraintes de liquidité dans le temps : un exemple mexicain. Les recherches menées dans le contexte du Mexique rural, aboutissent à des résultats comparables à ceux mis en évidence dans le contexte indien. Le principal effet du micro crédit se situe également au niveau de la gestion inter temporelle de la liquidité. L'apport en liquidité que constitue le micro crédit permet à de nombreuses familles de réduire le décalage temporel entre les revenus et les dépenses. Nombreux d'entre-elles, ont émigré en partie aux Etats-Unis ; or cette spécificité conditionne fortement la manière dont le micro crédits sont utilisé. Pour les ménages qui reçoivent régulièrement une aide financière des membres émigrés, l'accès au micro crédit ne réduit que pareillement et pour une courte durée dans le temps la dépendance à l'égard de transfert migratoires (Bernanke ; B.S et Blinder ; AS, 1988).

En dehors du contexte de forte migration internationale, le remboursement du micro crédit est crucial car il conditionne la continuité du droit d'accès à la source de liquidité procurée par le dispositif de micro finance dans le futur. Or, cette continuité est assuré par le recours à l'emprunt informel ou par l'adoption d'arrangement tacites entres membres d'un même groupe solidaire : il arrive fréquemment que l'offre de micro finance ne coïncide pas pleinement avec les besoins des emprunteurs. Ces derniers adoptent alors des stratégies leur permettant de contourné les rigide de l'offre.

Ainsi, dans plus de 12% des groupes observés, l'une des stratégies consiste à ce que l'emprunteur dont les besoin sont inférieurs au montant proposé par le dispositif de micro finance (au vu des performances de remboursement des prêts antérieurs) emprunte un montant plus élevé que ses besoins et reprête la différence ou la totalité du micro crédit à un autre membre du groupe. Cette stratégie traduit le souci de ne pas « gâcher » cette liquidité ni pour soi- même ni pour les autres en cas de décalage entre l'offre et ses besoins propres.

Au Cameroun le micro crédit leur a permet d'améliorer le niveau de satisfaction de leurs besoins de base. En outre, le microcrédit amène les micros emprunteurs à progresser le niveau de consommation. Le problème touché est un problème de développement durable et non seulement du développement économique. Le microcrédit est un remède pour la lutte contre la pauvreté. Il s'est avéré que le petit prêt donne lieu à une création de revenu, ainsi, l'individu peut satisfaire ses exigences en matière d'éducation et de santé(Mr. Boujelbene Y.).

Au Maroc, le client des associations de microcrédit s'est révélé être un client actif et solvable, qui a besoin d'un large éventail de produits de microcrédit. Après des études concluantes de faisabilité du financement du logement par le microcrédit, il a paru utile de procéder en 2004 à l'extension du champ d'application de la loi 18 - 97 relative au microcrédit, au financement du logement social, ainsi qu'à l'électrification et l'approvisionnement en eau potable des ménages démunies. Concernant le financement de petite entreprise, certaines associations de microcrédit ont pu, sur la base des études d'impact qu'elles ont menées auprès de leur clientèle, constater la forte demande pour des prêts individuels avec des montants assez importants. Aussi, les associations de microcrédit sont-elles déjà commencé à diversifier leurs produits et à offrir des microcrédit au logement et à la petite entreprise en ajustant les termes, les conditions et les montants des prêts, conformément à la demande de leur clientèle ( Bourguignon, G. et Chakravarty, S. 2003).

De fait, les associations de microcrédit ont pu acquérir une grande flexibilité dans la conception et la consistance des produits et services qu'elles offrent. En définitive, l'expérience acquise par les associations de microcrédit, les capacités d'adaptation dont elles font preuve jusqu'à présent, ainsi que le soutien dont elles bénéficient de la part tant des pouvoirs publics que d'un certain nombre de bailleurs de fonds, conduisent à penser qu'elles peuvent apporter une contribution significative à la politique volontariste engagée par le gouvernement, en matière de résorption de l'habitat insalubre et de soutien au développement de la petite entreprise au Maroc (Mr. BOUJELBENE Y.).

Pour la Bosnie, la micro finance a été un moyen de relancer l'économie en ruine. Le micro crédit était alors perçu comme un instrument de lutte contre la pauvreté, un aussi comme un outil de reconstruction post-conflit. La situation du pays en 1995 était dramatique après la guerre et les accords de Dayton. De fait, il est reconnu que le micro crédit a eu un effet positif dans la reconstruction de la société après conflit. Il a permis aux habitants de recréer des réseaux de relations et d'échange.

SECTION 2. Analyse descriptive des résultats

2.1. SOURCE DE FINANCEMENT DU CREDIT

Le tableau ci-dessous présente la répartition des enquêtés selon l'IMF offreuse de crédit

Tableau n010. Répartition des enquêtés d'après l'IMF

Crédit

Effectif

Fréquence en %

CAMEC

CADECO

CAMEC et CADECO

30

20

10

50

33,3

16,7

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau renseigne que 30 enquêtés soit 50% ont reçu le créditauprès de la CAMEC, ensuite 20 personnes soit 33,3% àla CADECO et enfin 10 personnes soit 16,7% à la fois à la CADECO et la CAMEC.

2.2. FREQUENCE DE CREDIT

Tableau n011 Répartition des enquêtés selon le nombre de crédit

Nombre de fois

Effectif

Fréquence en %

Une fois

Deux fois

Plus de deux fois

14

31

15

23,3

51,7

25

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Le tableau montre que 14 personnes soit 23,3% ont reçu deux fois le crédit, ensuite 31 personnes soit 51,7% ont reçule crédità plus de deux fois et enfin 15 personnes soit 25% ont reçu une seule fois le crédit.

2.3. LA DESCRIPTION DE DERNIER CREDIT RECU ET LA DUREE D'AFFILIATION

Tableau n012. Lesstatistiquesdescriptives sur le crédit reçu et la durée d'affiliation

 

Moyenne

Ecart-type

Maximum

Minimum

Durée d'affiliation

23,60

9,995

48

12

Montant du crédit

392,50

140,165

700

200

Source : Notre analyse.

Il ressort de ce tableau que (qu') :

- En moyenne la durée d'affiliation de demandeur de crédit à l'IMF est de 24 mois environ (soit 2 ans). La durée la plus élevée atteinte est de 48 mois (4 ans), le minimum étant de 12 mois (1 an).

- Le crédit le plus élevé que les ménages ont bénéficié est de 700$US et le crédit le plus faible est de 200$US. En moyenne, les ménages ont reçu le crédit de 392,50$US avec un écart-type de 140,165$US.

2.4. MOTIF DE SOLLICITATION DU CREDIT

Tableau n013. Répartition des enquêtés par sollicitation du crédit

Motif de crédit

Effectif

Fréquence en %

Besoin primordial de ménage

Création d'activité

Renforcement d'activité

2

28

30

3,3

46,7

50

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Les motifs de sollicitation de crédit auprès des IMF sont multiples. Le tableau ci-dessus montre que la majorité de ménages (46,7%) a sollicité le crédit pour créer une activité génératrice de revenu ; 30% ont sollicité le crédit pour renforcer une activité génératrice de revenu et 3,3% seulement ont sollicité pour subvenir aux besoins de ménages.

2.5. AUGMENTATION DE LA CAPACITE D'EPARGNE

Tableau n014. Répartition des enquêtés selon la capacité d'épargne

Capacité d'épargne

Effectif

Fréquence en %

Oui

Non

52

8

86,7

13,3

Total

60

100

Source : notre enquête

Il ressort de ce tableau que 52 personnes soit 86,7% de la population enquêtée affirment d'avoiraugmenté leur capacité d'épargner à partir de crédit contracté aux IMF, et 13,3% stipulent que le crédit ne leur permet pas d'épargner.

2.6. L'ACTIVITE PERMET DE REMBOURSERLE CREDIT

Tableau n015. Répartition des enquêtéspar possibilité de remboursement du crédit

Remboursement de crédit

Effectif

Fréquence en %

Oui

Non

56

4

93,3

6,7

Total

60

100

Source : Notre enquête.

Ce tableau montre que la plupart des bénéficiaires de crédit des gens qui sont capable de rembourser le crédit soit 93,3%contre 6,7% qui sont incapablesde rembourser le crédit avec l'activité exercée.

Section 3. Présentation et analyse des résultatséconométriques.

En vue de mesurer l'impact des IMF sur le bien être des ménages, les tableaux ci-après résument les résultats de l'estimation du bien-être des ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu par les modèles de régression multiple.

3.1. Présentation des variables et de l'équation du modèle

Pour appréhender le bien-être des ménages, nous avons utilisé deux variables dépendantes : les dépenses mensuelles engagées par le ménage et le revenu mensuel du ménage.

Pour ce faire, nous avons estimé les deux modèles suivants :

Revenu =â01Etude +â2Genre +â3Act_Sec +â4Enfant+â5Porteur_rev +â6IMF+â7Fréq_crédit + â8Montant + â9 Durée + u

Dépense = â01Revenu +â2Taille +â3Etude +â4Act_Sec +â5Porteur_rev +â6IMF+â7Fréq_crédit + â8Montant + â9 Durée + u

Avec Revenu : Revenu du chef de ménage ;Dépense : Dépenses mensuelles de ménage ;Etude : Niveau d'étude du chef de ménage ;Genre : Genre du chef de ménage ;Act_Sec : Exercice d'une activité secondaire ; Enfant : Nombre d'enfants scolarisés ;Porteur_rev : Nombre de porteurs de revenu dans le ménage ; IMF : IMF de financement ;Fréq_crédit : Nombre de fois d'obtention de crédit ; Montant : Montant du dernier crédit reçu ; Durée : Durée d'affiliation à l'IMF ; Taille : Taille de ménage ; u : Terme d'erreur ; â : Coefficients à estimer.

3.2. Estimation des paramètres et interprétation des résultats

Le tableau suivant présente les résultats de l'estimation du modèle de revenu mensuel des ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu.

Tableau 16 : Régression du revenu des ménages

Variables

Coefficients

T-Student

Probabilité

Constante

-253,3111

-4.95

0.000

Niveau d'étude

69,8463

5.29

0.000

Genre

36,3403

2.21

0.032

Activité secondaire

-7,8038

-0.69

0.494

Nombre d'enfants scolarisés

-17,4998

-1.70

0.095

Nombre de porteurs de revenu

76,2377

4.19

0.000

IMF de financement

32,0800

2.83

0.007

Fréquence d'obtention de crédit

18,1622

3.00

0.004

Montant du dernier crédit

0,0132

0.14

0.886

Durée d'affiliation à l'IMF

2,0866

3.00

0.004

Coefficient de détermination (R²)

0,8409

Statistique de Fisher (F_STAT)

154,64

Probabilité F_STAT

0,000

Taille de l'échantillon

60

Source : Nous-mêmes sur base de l'estimation avec Stata 12.

Il ressort de cette estimation que le coefficient de détermination est de l'ordre de 0,8409. Ceci signifie que les variables indépendantes expliquent à 84% les variations du revenu mensuel des ménages à Mbanza-Ngungu.

La statistique de Fisher a donné une valeur de 154,64 et est associée à une probabilité critique nulle. Ceci démontre que les variables indépendantes sont conjointement significatives et ont un fort pouvoir explicatif.

Les coefficients significativement différents de zéro sont le niveau d'étude, le genre du chef de ménage, le nombre d'enfants scolarisés, le nombre de porteurs de revenu, l'IMF de financement, la fréquence d'obtention de crédit et la durée d'affiliation à l'IMF. Le genre est significatif au seuil de 5%, le nombre d'enfants scolarisés à 10% et le reste de variables au seuil statistique 1%.

Les facteurs qui influencent positivement le revenu de ménage sont :

- Le niveau d'étude : Plus le chef de ménage augmente son niveau d'instruction, plus il a un revenu consistant.

- Le genre du chef de ménage : L'échantillon étant dominé par les hommes, ceux-ci ont un revenu plus élevé comparativement aux femmes.

- Le nombre de porteurs de revenu : Plus le nombre actifs (membres qui disposent de revenu dans le ménage), est élevé plus le revenu de ménage a tendance à augmenter.

- IMF de financement : Le fait d'être financé par une institution de microfinance agit positivement sur le niveau de revenu du ménage.

- Fréquence d'obtention de crédit : Plus on est financé par une IMF, plus le revenu s'améliore, toutes choses étant égales par ailleurs.

- Durée d'affiliation à l'IMF : La durée d'affiliation agit dans le sens positif d'amélioration du revenu du ménage. Ceci peut s'expliquer par le fait que les membres ayant une durée d'affiliation importante bénéficient facilement des financements par l'IMF, ce qui fait améliorer davantage leur revenu mensuel.

Le nombre d'enfants scolarisés est la seule variable qui exerce une influence négative sur le revenu du ménage.

Le tableau ci-dessous présente les résultats de la régression des dépenses mensuelles des ménages.

Tableau 17 : Régression des dépenses mensuelles de ménages

Variables

Coefficients

T-Student

Probabilité

Constante

125,5934

2,21

0,032

Revenu mensuel

0,2518

2,32

0,025

Taille de ménage

16,4294

2,38

0,021

Niveau d'étude

9,7407

0,63

0,529

Activité secondaire

-6,7079

-0,62

0,538

Nombre de porteurs de revenu

-34,6584

-1,41

0,164

IMF de financement

15,9547

2,27

0,028

Fréquence d'obtention de crédit

10,4919

2,18

0,034

Montant du dernier crédit

0,0321

0,57

0,571

Durée d'affiliation à l'IMF

-0,7344

-1,22

0,228

Coefficient de détermination (R²)

0,7009

Statistique de Fisher (F_STAT)

23,33

Probabilité F_STAT

0,000

Taille de l'échantillon

60

Source : Nous-mêmes sur base de l'estimation avec Stata 12.

Dans cette estimation, le coefficient de détermination est de 0,7009. Ce qui signifie que 70% des variations des dépenses mensuelles de ménage sont expliquées par les variables explicatives du modèle. La statistique de Fisher possède une valeur de 23,33 et est donc significative.

Les coefficients statistiquement significatifs au seuil de 5% sont le revenu de ménage, l'IMF de financement, la fréquence d'obtention de crédit et la taille de ménage.

- Le revenu influe positivement sur les dépenses de ménage. Ceci est conforme à la conclusion essentielle de l'analyse keynésienne de la consommation stipulant que la consommation dépend positivement et essentiellement du revenu permanent.

- Le financement par une IMF a un impact positif sur les dépenses de ménage. L'analyse précédente a montré que le fait d'être financé par une IMF augmente le revenu de ménage, qui à son tour influe positivement sur les dépenses de ménages.

- La fréquence d'obtention de crédit impacte positivement sur les dépenses de ménages.

- La taille de ménage et les dépenses de ménage sont positivement en relation. Les ménages ayant une taille élevée engagent plus des dépenses que les ménages qui sont de petite taille.

CONCLUSION

L'objectif de ce travail était analyserl'impact de micro finance sur le bien-être des principal ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu.

Pour atteindre cet objectif, nous avons recouru à une analyse statistique descriptive et à une analyse économétrique basée sur les modèles de régression multiple. Les données proviennent d'une enquête réalisée auprès de 60 ménages de la ville de Mbanza-Ngungu.

En effet, le recours aux microcrédits, la fréquence d'obtention des crédits ont un effet positif aussi bien sur le revenu des ménages que sur leurs dépenses mensuelles.

Ainsi, la micro finance est un instrument qui permet de lutter contre la pauvreté dans la ville de Mbanza-Ngungu.

Nous suggérons ainsi au gouvernement de soutenir le secteur de micro finance pour qu'il remplisse pleinement son rôle.

Par ailleurs, l'analyse économétrique a montré que la micro finance à un impact positif sur le bien-être des ménages à Mbanza-Ngungu.

Les résultats de l'enquête ont montré que la plupart de ménages ont bénéficié de crédit des IMF à plus d'une fois et que le crédit reçu est orienté principalement dans la création et le renforcement des activités génératrices de revenu(AGR).

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

INTRODUCTION 1

ETAT DE LA QUESTION 1

I. PROBLEMATIQUE 1

II. HYPOTHESE 3

III. OBJECTIFS 3

IV. INTERET DE L'ETUDE 3

V. DELIMITATION DU TRAVAIL 4

VI. METHODOLOGIE 4

VII. CANEVAS 4

CHAPITRE PREMIER :CONSIDERATIONS THEORIQUES 5

SECTION I. LA MICRO FINANCE 5

I.1. ORIGINE DE LA MICROFINANCE 5

I.2. DEFINITION DE LA MICROFINANCE 6

I.3. MISSION ET IMPORTANCE DE LA MICROFINANCE 7

I.4. PARTICULARITES DE LA MICROFINANCE 8

I.5. FORMES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE 9

I.5.1. Les systèmes coopératifs ou mutualistes d'épargne ou de crédit 30

I.5.2. Les systèmes de crédit solidaire 10

I.5.3. Les structures gestionnaires des programmes d'épargne et/ou de crédit 10

I.6. Avantages de la micro finance 11

I.7. LIMITES DE LA MICROFINANCE 11

1.8. Rôle de la micro finance dans la lutte contre la pauvreté 12

I.9. LES PRODUITS DE LA MICROFINANCE 13

I.9.1. Le microcrédit 13

I.9.2. L'épargne 14

I.9.3. La micro-assurance 14

I.9.4. Le transfert d'argent ou la messagerie financière 14

I0. LES BANQUE EN MICROFINANCE 15

SECTION 2. GENERALITES SUR LE BIEN-ETRE 15

2.1. APERÇU D'ENSEMBLE 15

A. Le bien-être est-il un état de bonheur ? 16

B. Le bien-être se confond avec le plaisir 16

2.2. QUELQUES NOTIONS ASSOCIEES AU BIEN-ETRE 16

2.2.1. L'économie du bien-être 16

2.2.2. La Croissance économique et le bien-être 17

2.3. LES INDICATEURS DU BIEN-ETRE 18

2.3.1. Indicateurs monétaires du bien-être 18

2.3.1.1.Le Produit Intérieur Brut 18

A. L'approche Production : 19

B. L'approche Revenu : 19

C. L'approche utilisations ou dépenses : 19

2.3.1.2.Les autres indicateurs des comptes nationaux 21

A. Le Produit National Brut 21

B. Le Revenu National Brut 21

C. Le Revenu National Net 21

2.3.2. Indicateurs non monétaires du bien-être 22

2.3.2.1.Indicateurs sociaux du bien-être 22

2.3.2.2.Bien-être et environnement 22

2.3.2.3.Bien-être et bonheur 22

2.3.2.4.Le bien-être des ménages 22

2.3.2.5.Le bien-être dans le travail 24

SECTION 3. LIAISON THEORIQUE ENTRE LA MICROFINANCE ET LE BIEN ETRE 35

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET DES DONNEES DE L'ENQUETE 29

SECTION 1. PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 29

1.1. HISTORIQUE SUR LA CREATION 29

1.2. SITUATION ADMINISTRATIVE 29

1.3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE 30

1.4. SITUATION AGRICOLE 32

1.5. ENTREPRISES 33

1.6. SECTEUR DE TRANSPORT, POSTE ET TELECOMMUNICATIONS 33

1.7. ECONOMIE INFORMELLE 34

1.8. INSTITUTIONS FINANCIERES 34

SECTION 2. PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DE L'ENQUETE 35

2.1. Caractéristique des enquêtés .....................................................................................................35

2.1.1. SEXE 35

2.1.2. NIVEAU D'ETUDE 35

2.1.3. ETAT MATRIMONIAL 36

2.1.4. STATUT DANS LE MENAGE 36

2.1.5. PROFESSION 37

2.1.6. ACTIVITE SECONDAIRE 37

2.2. Caractéristique des ménages ................................................................................................. 38

CHAPITRE TROISIEME : L'IMPACT DE LA MICROFINANCE SURLE BIEN-ETRE DES MENAGESDE LA VILLE DE MBANZA- NGUNGU 41

SECTION 1. Revue de la littérature 41

SECTION 2. Présentation et analyse descriptive des résultats 44

2.1. SOURCE DE FINANCEMENT DU CREDIT 44

2.2. FREQUENCE DE CREDIT 44

2.3. LA DESCRIPTION DE DERNIER CREDIT RECU ET LA DUREE D'AFFILIATIO 45

2.4. MOTIF DE SOLLICITATION DU CREDIT 45

2.5. AUGMENTATION DE LA CAPACITE D'EPARGNE 46

2.6. L'ACTIVITE PERMET DE REMBOURSERLE CREDIT 46

Section 3. Présentation et analyse économétrique des résultats 46

3.1. Présentation des variables et de l'équation du modèle 46

3.2. Estimation des paramètres et interprétation des résultats 47

CONCLUSION 52

REFERENCE BIBLIOGRAPHIE 51

TABLE DE MATIERE 55

ANNEXES 58

QUESTIONNAIRE D'ENQUETES.......................................................................................59

ANNEXES

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Dans le cadre de notre mémoire de licence, nous avons le plaisir de vous présenter le questionnaire d'enquête afin de recueillir les informations sur la micro finance et le bien être des ménages de la ville de MBANZA-NGUNGU.

Vous remerciant d'avance, nous rassurons que les informations recueillies seront traitées avec toute confidentialité.

I. CARACTERISTIQUES DE L'ENQUETE

Q1 Sexe :

1. Masculin

2. Féminin

Q2. Niveau d'instruction :

1 Sans instruction

2 Primaire

3 Secondaire

4 Universitaire

5 Autre (à préciser) : .................

Q3. Etat Matrimonial :

1. Célibataire

2. Marie

3. Divorcé

4. Veuf

Q4. Statut dans le ménage

1. Chef du ménage

2. Conjoint du chef de ménage

3. Autres (à préciser).................

Q5. Profession (comme activité principale)

1. Fonctionnaire

2. Entrepreneur

3. Employé

4. Agriculteur

5. Artisan

6. Autres (à préciser)...................

Q6. Activité secondaire

1. Commerce

2. Agriculture

3. Autres (à préciser)........................

II. CARACTERISTIQUES DE MENAGE

Q7. Taille du ménage..................................

Q8. Nombre d'enfants scolarisé.....................

Q9. Nombre de porteur de revenu ..................

Q10. Revenu mensuel du ménage (en $ US) : ...............

Q11. Dépenses mensuelles (en $ US)

1. Alimentation_______________2.Logement (pour les locataire)___________

3. habillement _____________4. Santé___________ 5. Education____________

6. eau et électricité____________ 7. Télécommunication____________

8. tourisme et loisir ____________ 9 autres _______________

10. Total....................................

Q12. Nombre de repas par jour.........................

III. CONTRIBUTION DE MICRO FINANCE

Q13. Source de financement de microcrédit

1. CAMEC

2. CADECO

3. CAMEC et CADECO (deux à la fois)

Q14. Nombre de fois de crédit reçu

1. Une fois

2. Deux fois

3. Plus de deux fois

Q15. Montant de crédit reçu......................................

Q16. Durée d'affiliation à l'institution.........................

Q17. Motif principal de sollicitation du crédit 

1. Pour subvenir aux besoins primordiaux du ménage

2. Pour créer une Activité Génératrice de Revenu (AGR)

3. Pour renforcer une activité

4. Autre (à préciser) : ............................................

Q18. Est-ce que le crédit vous permet d'augmenter la capacité d'épargner ?

1. Oui

2. Non

Q19. Est-ce que votre activité vous permet de rembourser le crédit ?

1. Oui

2. Non

ESTIMATION

* 1Francis Malherbe, Le produit intérieur brut (PIB) p.2 et 3






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote