La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites( Télécharger le fichier original )par Zephyrin KATONGOLA institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi - 2017 |
2.4 L'apport de la renaissance dans la scienceParler de l'apport de la Renaissance dans la science, cela parait paradoxal. Bien, si cette période est féconde et d'une richesse extraordinaire, une période qui a plus enrichi notre image de l'univers. Koyré pense que la Renaissance n'a pas été une inspiration scientifique, mais par contre cette époque est appelée Renaissance justement pour un idéal rhétorique. Il nous rappelle aussi que c'est cette période qui a été dépourvue de l'esprit critique que le monde ait connu. La Renaissance est l'époque de la plus grande et grossièresuperstition, elle a connu la prolifération des sorcelleries, des magies, et des croyances. Il est sans ignorer de tous qu'à cette époque l'astrologie joue un grand rôle que l'astronomie. Dans la conception koyrienne, vouloir parler de l'évolution scientifique proprement dite, c'est arriver à dire sans doute, effectuer en marge de l'activité renaissante et en marge de l'activité de la Renaissance proprement dite.23(*) Nous ne saurons pas retracer toute l'histoire de l'astronomie en entièreté dans notre travail, mais, nous pouvons démontrer avec l'auteur, que ce sont les philosophes qui ont commencé avec la théorie du mouvement. Il est sûr nous dit Koyré, que c'est la théorie de Nicolas de Cues qui a bel et bien inauguré le travail destructif de la synthèse aristotélicienne ( il s'agit de la physique, de la métaphysique et de l'ontologie aristotélicienne) qui a mené à la démolitiondu cosmos bien ordonné, en mettant sur le même plan ontologique, la réalité de la terre et celles de cieux. Alors la terre dans ce cas, nous dit Nicolas de Cues, est stellenobilis(étoile noble), et c'estdelà qu'a été affirmé l'infinitude ou mieux l'indétermination de l'univers. Cette affirmation a déclenchée le processus de pensée qui aboutira à l'ontologie nouvelle, à la géométrisation de l'espace et enfin à la disparition de la synthèse hiérarchique. Une conception nouvelle a vu jour avec la Renaissance sur la question de l'astronomie contraire à celle d'Aristote et dans cette conception, le point physique se substitue graduellement au point de vue cosmologique, c'est dans cette optique que Copernic avait envisagé sa révolution. 2.5 Révolution copernicienne de l'univers infiniToute la théorie copernicienne sur la notion del'univers cherche à arracher la terre du centre de l'univers comme nous l'avons dit dans le chapitre qui précède, pour la placer dans le ciel avec toutes les autres planètes. Cette théorie cherche à saper toutes les fondations de la théorie de l'univers traditionnelles avec une certaine hiérarchie et une certaine opposition qualitative du domaine céleste de cet être qui est immuable aux régions sublunaires du changement et de la dissolution. La révolution copernicienne peut être traitée de timide et radicale, par contre, elle est une révolution efficace à long terme, pour dire vrai, l'univers que décrit Copernic n'est nullementpas dépourvu de traits hiérarchiques. Si Copernic affirme que ce n'est pas le soleil qui meut autour de la terre, ce n'est pas parce que cela semble être irrationnel de faire bouger un énormément grandiose au lieu d'un corps relativement petit. Le résultat de la révolution copernicienne est de répandre le scepticisme dont le monde est ordonné mais encore fini. Copernic dans ses écrits ne dit pas que le monde visible est infini mais seulement qu'il est sans mesure et que nous ne pouvons pas savoir les limites et les dimensions de ce monde. Le changement que cette révolution de Copernic apporte est celui de l'élargissement du monde par rapport à celui du Moyen-Age et l'élargissement d'un cosmos infini pas comme le cosmos traditionnel. * 23Cfr. KOYRE, Etudes d'histoire de la pensée scientifique, Gallimard, Paris, 1973, p.55. |
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