La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites( Télécharger le fichier original )par Zephyrin KATONGOLA institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi - 2017 |
Chap. 1DU GEOCENTRISME A L'HELIOCENTRISME1.1 IntroductionIl est évident que la question de l'univers n'est pas actuelle, raison pour laquelle certains d'entre nousconsidère l'univers comme une tour qui n'a pas defin, qui est trop élevée et débouche sur une autre ; c'est pourquoi dans ce premier chapitre, notre préoccupation majeur gravitera autour de la question de savoir si l'univers a un commencement, et s'il en est ainsi, qu'est ce qu'il y avait avant ? 1.2 L'univers immuable et géocentrique d'AristoteAristote conçoit l'univers comme immuable et géocentrique. Le monde sublunaire est en effet soumis à certaines expériences telles que les catastrophes, les destructions, la corruption, tout ceci fait partie du monde, de la vie et de la mort. Mais le monde astral, la lune et au-delà, est immuable. Aristote a compris que l'univers était géocentrique dans la condition ou la terre est sphérique et non pas plate. Le reflet de la planète terre est projeté en une forme ronde sur la lune parce que la terre traverse la lune et le soleil. Ceci ne serait possible que si la terre avait la forme d'un disque. Et son reflet serait elliptique à moins que l'éclipse n'intervenait que lorsque le soleil se trouve derrière et au centre du disque. Selon S. Hawking, Aristote pensait que : « La terre était immobile et que le soleil, la lune, les planètes et les étoiles tournaient selon un mouvement circulaire autour d'elle. Il pensait cela parce qu'il estimait, pour des raisons mystiques, que la terre était le centre de l'univers et que le mouvement circulaire représentait la perfection »3(*). Dans le géocentrisme d'Aristote, l'univers est fini dans l'espace et est subdivisé en deux parties : premièrement celle d'un monde sublunaire, constituée de tout ce qui se situe sous l'orbite de la lune, qui est aussi symbole du mouvement et d'incertitude sans cesse altérer et instable, et deuxièmement celle du monde supra-lunaire qui est immuable, parfaite, stable et éternelle.Dans le monde supra lunaire rien ne peut se créer ni disparaitre. Lesdeux parties sont contradictoires du fait que lapremière ne respecte aucune loi, les êtres naissent, se métamorphosent et meurent.Quant à ladeuxième, elle est parfaite, les astres concentriques se déplacent à différentes vitesses sur une trajectoire circulaire. Depuis toujours, la forme circulaire a étéconsidérée comme la figure parfaite, raison de la théorie du concentrique de l'univers qui consiste à porter les astres sur cinquante-cinq sphères. La première sphère est celle de la lune et la dernière est celle des astres fixes, tel est le cas des étoiles. La premièresphère est le symbole d'une frontière entre lesdeux mondes qu'Aristote pose. La caractéristique principale du géocentrisme d'Aristote est sa division de l'univers en deux blocs opposés à tous les niveaux. La terre fait partie du monde imparfait et est constitué des éléments tels que : le feu, la terre, l'eau et l'air.Tousces éléments sont animés par deux forces celles de « la gravitation, tendance pour la terre et l'eau à couler et la légèreté, tendance pour l'air et le feu à s'élever »4(*).Cette façon de cogiter est toujours en vigueur jusqu'à nos jours. Chaque élément est animé d'une certaine tendance naturelle ou d'un mouvement qui est propre, ceci fait que la terre tend naturellement à se déplacer sous les autres éléments en se dirigeant vers le bas par toutes ses parties, c'est-à-dire qu'elle se dirige vers le centre de l'univers. Les masses de chacun de ces quatre éléments rassemblent en leurs lieux propres et affectent la forme sphérique mais disons que pour la terre la sphère est pleine. Contrairement à la terre, l'air et l'eau sont animés de mouvements ascensionnels, mais hiérarchisés selon l'ordre de leur légèreté ou subtilité respective5(*).Par contre le monde parfait est le monde immuable composé des cinq éléments qui sont l'éther (feu, eau, terre, air, espace). Aristote refuse tout mouvement à la terre. La terre ne peut pas roter sur elle-même parce que si elle tournait autour d'un quelconque axe entre les deux pôles, chaque point décrirait une circonférence. Mais la difficulté à laquelle Aristote se bute est qu'il se trouve surla terre et ne peut se rendre compte de la vraie réalité du mouvement de la terre et de ses référentiels. Cette pensée nous permet d'aborder dans les lignes qui suivent comment Ptolémée conçoit l'univers. * 3HAWKING, Une brève histoire du temps, p.19. * 4HAWKING, Une brève histoire du temps, p.86. * 5Cfr. JOSEPH DE TONQUEDEC, Questions de cosmologie et de physique chez Aristote et Saint Thomas,Vrin, Paris, 1950, p.9. |
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