1.1.2. Définition de la notion de fertilisation
L'aptitude des sols à produire de la nourriture, en
quantité suffisante et de manière continue, a porté des
noms variés. On a parlé de fécondité des terres
puis de fertilité et de potentiel de production. Cette aptitude des sols
est un concept hérité de nos plus lointains ancêtres qui
considéraient l'agriculture plus souvent comme un art que comme une
science.
La notion de fertilisation est un concept transversal, il
convient de ce fait, de le définir en fonction de l'objectif
visé. Ainsi sur le plan agronomique, Soltner (1988) définit la
fertilisation comme l'action qui consiste à effectuer des apports
d'engrais organiques ou minéraux, nécessaires au bon
développement des végétaux. Elle peut donc être
réalisée sous forme d'amendements humifères (organique) ou
minéraux (chimique). Et Barbier (1955) indique que la fertilité
d'une terre, prise avec son climat, se mesure aux rendements qu'elle fournit,
lorsqu'on lui applique les procédés culturaux qui lui conviennent
le mieux.
Á la notion de fertilité, certains ajoutent
celle de la « fécondité de sol », aptitude du sol
à produire toute la chaîne alimentaire allant des micro-organismes
à l'homme, en passant par la plante et l'animal, et ceci pendant des
générations (Soltner, 2003).
Dans le langage courant, on emploie indifféremment les
termes fumure et fertilisation. En effet, la fumure est l'ensemble des apports
de matières fertilisantes fournies au sol ou aux cultures. La
fertilisation est donc l'ensemble des actions destinées à
améliorer la fertilité des sols, parmi lesquelles l'apport de
matières fertilisantes (fumure) est la principale (Deblay, 2006).
Dans toutes productions végétales, les
récoltes exportent des éléments minéraux
entraînant un appauvrissement des sols en nutriments.
1.2. Définition et importance de la fumure
organique
La fertilisation organique ou amendements organiques, c'est
l'incorporation au sol, de matières organiques (m.o) plus ou moins
décomposées, tels que les fumiers. Elle permet d'améliorer
la structure du sol et d'augmenter la capacité du complexe
argilo-humique à stocker les éléments nutritifs (Daujat
et al., 2015). Les origines de la fumure organique sont multiples et
variées (Dupriez, 2007) : (i) le fumier végétal qui est
composé de déchets provenant des plantes (en tombant, les
feuilles mortes, les rameaux, les écorces, les fruits, se
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décomposent dans la litière) ; (ii) le fumier
animal formé par les excréments des animaux,
mélangés souvent avec de la paille ; (iii) le purin animal
constitué par les déjections liquides des animaux ; (iv) le purin
végétal, qui est les macérations des plantes ; (v) le
compost, formé d'un mélange de déchets
végétaux, des excréments animaux et de cendre.
La fumure organique lorsqu'elle a été bien
incorporée dans le sol offre de multiples avantages tant pour le sol que
pour la plante. En effet, elle permet à la fois à l'alimentation
des plantes en libérant les éléments minéraux
absorbés et leur stockage, qui sans cela, seraient lixivés en
raison de la très faible capacité d'adsorption des colloïdes
minéraux. La fumure organique ou matière organique de
façon générale, contribue à la stabilité des
conditions physiques, chimiques et biologiques du sol. Les cultures sur des
sols bien pourvus en matières organiques résistent mieux aux
variations climatiques aléatoires et donnent des rendements plus stables
(CIRAD et GRET, 2002).
En outre, l'apport de matière organique est
bénéfique sur les rendements des cultures et constitue par
ailleurs une solution primordiale pour lutter contre la dégradation des
sols, tout en permettant d'améliorer la stabilité structurale et
la productivité de l'agriculture (Sanchez, 1976). Au Burkina Faso, la
gestion de la matière organique est au centre de la problématique
sur la fertilité des sols (Sedogo et al. , 1989).
La notion d'humus et de matière organique sont deux
concepts qui sont étroitement liés. En effet, selon la Chambre
d'Agriculture du Bas-Rhin (2011), l'humus est de la matière organique
ayant subi une altération, appelée humification, poussée
essentiellement par l'action combinée des animaux, des bactéries
et des champignons du sol.
En d'autres termes, l'humus est de la matière organique
évoluée. C'est l'humus qui, en se minéralisant, fournit
les éléments minéraux (l'azote, le potassium, le phosphore
et les oligoéléments) du sol aux plantes. Un sol sans humus est
un sol inerte, sans vie biologique.
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