IV. La stabilisation
La stabilisation consiste à réduire au maximum
l'activité biologique de dégradation des boues et plus
particulièrement leur fermentation. Elle réduit fortement la
nuisance olfactive, les émissions de méthane, les risques de
lixiviation, les populations bactériennes et la Demande Biologique en
Oxygène (DBO5).
IV.1. Stabilisation biologique
La stabilisation biologique se fait généralement
par deux voies, la digestion aérobie et la digestion
anaérobie.
a. Digestion aérobie
Ce procédé consiste à aérer la
boue pendant une période prolongée, au cours de laquelle les
micro-organismes aérobies, placés en phase de respiration
endogène. Dégradent les matières organiques existant
librement ou stockées dans la masse bactérienne.
Comme tout processus biologique, la stabilisation
aérobie est fortement influencée par la température et la
durée de séjour des boues en aération est au minimum de 10
jours à 20°C et de 14 jours à 12°C.
b. Digestion anaérobie
La digestion anaérobie, qui se réalise par
fermentation méthanique des boues dans des cuves fermées,
à l'abri de l'air, nommées digesteurs, permet d'atteindre des
taux de réduction des matières organiques de 45 à 50%. On
distingue, dans le mécanisme de la dégradation des
matières organiques par voie anaérobie, deux phases qui
coexistent lorsque le digesteur est alimenté en continu :
? Une phase de liquéfaction, pendant
laquelle les matières organiques (protéines, graisses, glucides)
sont dégradées par des enzymes extra et intracellulaires
secrétées par certaines bactéries et converties en
molécules plus simples (acides aminés, acides gras et surtout
acides volatils)
? Une phase de gazéification,
où les acides volatils sont consommés par d'autres
microorganismes (bactéries méthaniques) et transformés,
par l'intermédiaire d'enzymes intracellulaires, en eau, gaz carbonique
et méthane, produits ultimes de la digestion. [2. Page 121]
IV.2. Stabilisation chimique
la stabilisation par voie chimique se fait par l'addition d'un
réactif chimique, dans la plupart des cas la chaux par ses deux formes,
vive et éteinte, et sels de nitrites sont les réactifs les plus
utilisées.
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Traitement de boues de la station d'épuration
d'Al-Hoceima
a. Stabilisation par chaulage
Ce procédé intervient après la
déshydratation et consiste à déverser de la chaux vive
(CaO) ou éteinte (Ca(OH)2) sur les boues, initiant une réaction
chimique exothermique. Il permet également une augmentation du pH des
boues (supérieur à 12). Le chaulage est une opération
totalement maitrisable avec un coût d'investissement modeste. Toutefois,
il est moins efficace que d'autres techniques en ce qui concerne l'abattement
des bactéries sporulées et les oeufs d'helminthes. [4. Page
19]
b. Stabilisation aux sels de nitrite
Le traitement aux sels de nitrite est bien adapté,
techniquement et économiquement, aux petites stations
d'épuration. Il assure une stabilisation assez performante par oxydation
des composés malodorants, une inhibition de l'activité
fermentative. L'opération ne dure que deux heures environ. Ce
procédé permet aussi d'augmenter la siccité des boues (2
à 5% de plus) ainsi que leur qualité fertilisante, ce qui se
révèle particulièrement intéressant en vue d'une
utilisation agricole. Il pourrait être une solution alternative au
chaulage. A la différence de ce dernier, la stabilisation au nitrite est
réalisée en phase liquide, avec des boues épaissies, sans
augmenter la masse sèche à évacuer. [4. Page 19]
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