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Les instruments du COPAX face aux enjeux sécuritaires en Afrique centrale.

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par Cyr Revelli MBA ABESSOLO
Université Omar Bongo - Master recherche en Géographie 2014
  

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CONCLUSION PARTIELLE

La deuxième partie de notre étude nous a permis de faire une analyse des instruments du COPAX. Le COPAX a été crée dans un contexte où la spirale de conflits hantaient la quasi-totalité des pays de la sous-région. Le MARAC et la FOMAC qui sont les deux instruments de mise en oeuvre ce COPAX ont pour objectif de régler le problème de la conflictualité en Afrique centrale. Mais depuis leur mise en place effective, ces deux organes fonctionnent à demi-teinte du fait des grosses difficultés qu'ils connaissent et qui ne leur permet pas de jouer pleinement leur rôle. La résurgence des conflits en RCA et en RDC nous montre l'incapacité de la CEEAC d'asseoir une paix durable dans la sous-région. Outre cette problématique de conflits, la sous-région fait face à d'autres menaces qui sont un danger majeur pour la paix et la sécurité sous-régionale. Les instruments traditionnels du COPAX ne sont pas en adéquation avec ces nouveaux enjeux sécuritaires. C'est la raison pour laquelle la CEEAC a crée d'autre institutions afin de lutter contre la criminalité sous toutes ces formes. Mais seulement, ces autres institutions ne sont pas partie intégrante du COPAX. C'est pourquoi il est important de revoir les textes du COPAX afin d'inclure ces autres organes qui seront considérés de nouveaux instruments de mise en oeuvre du COPAX. Enfin pour rendre le COPAX efficace il faudrait que le Etats membres puissent relever certains défis : l'indépendance financière vis-à-vis des partenaires étrangers, avoir une perception commune de la menace, et régler le problème de la multi appartenance à plusieurs communautés économiques et régionales.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

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Au terme de ce travail sur «Les instruments du COPAX face aux enjeux sécuritaires en Afrique centrale » nous pouvons retenir pour l'essentiel que depuis les indépendances, la dimension régionale de l'insécurité en Afrique centrale n'a eu de cesse de rappeler la nécessité pour les gouvernements de coopérer en matière de sécurité et d'élaborer les institutions à même de soutenir et faciliter une telle entreprise commune. Cependant, la confiance entre Etats a été continuellement érodée par les conflits récurrents et par la concurrence entre eux. Dans un vaste mouvement amorcé à l'orée des années 1990, une redynamisation des organisations d'intégration régionale a eu lieu en Afrique. Elle s'est traduite par la relance formelle d'un certain nombre d'organisations régionales jusque-là en sommeil afin d'en faire les instruments stratégiques au service du développement et de la stabilité. Pour atteindre cet objectif, le credo en vigueur consiste à ne pas dissocier l'économique et le politique en assignant à des organisations régionales qui avaient historiquement une finalité économique un rôle dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits. L'Afrique centrale a suivi ce mouvement d'ensemble en procédant à la réforme de ses deux principales organisations d'intégration. L'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) qui regroupait six de ses Etats a été dissoute en 1994 pour donner naissance à la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC). Créée en 1983, la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) regroupant les six Etats de la CEMAC plus cinq autres pays a été sortie de sa léthargie en 1998. Avec la mise en place, en février 1999, du Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale (COPAX), la CEEAC s'est muée en forum politique et sécuritaire sans abandonner son mandat d'origine, l'intégration économique. Cette organisation a été choisie pour être le maître d'oeuvre de l'architecture de paix et de sécurité en Afrique centrale au moment où la région était le théâtre d'une guerre continentale.

Le Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale (COPAX), crée le 25 février 1999, est l'organe de concertation politique et militaire de la CEEAC en matière de promotion, de maintien et de consolidation de la paix et la sécurité. En effet, la réunion de Yaoundé, des 25 et 26 février 1999, met en chantier une étude en vue de la création d'un « organe chargé de la prévention et du règlement des conflits dans la sous-région » dénommé conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale en abrégé « COPAX ». Son objectif est de contribuer à la prévention et au traitement des conflits dans la sous-région. Celui-ci dispose de deux instruments de mise en oeuvre : le MARAC et la FOMAC.

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Le MARAC, créé en 2000 est censé conseiller le COPAX sur la situation sécuritaire de la sous-région. Mais cette structure souffre d'un réel manque de personnel et de matériel ce qui rend difficile la surveillance de la sous-région. Mieux encore, de 2000 à 2014 soit 14 ans plus tard, les structures devant composer le MARAC à savoir le bureau chargé de la veille permanente et de la collecte des informations, le bureau chargé de l'analyse et de l'évaluation de l'information et le bureau chargé de la banque de données, les zones d'observation sont inexistantes et ce qui existe ne fonctionne pas parfaitement..

En ce qui concerne la FOMAC, il est difficile d'évaluer ses capacités étant donné que les troupes désignées restent dans leur propre pays tant qu'elles ne sont pas appelées à effectuer un exercice de formation ou à répondre à une crise. Mais depuis que la CEEAC s'occupe des problèmes de paix et de sécurité dans la sous-région, la FOMAC a mené une opération de maintien de la paix (OMP) en République centrafricaine, opération dénommées MICOPAX. La MICOPAX est jusqu'ici la plus importante réalisation de la CEEAC dans le domaine de la paix et de la sécurité, mais l'organisation ne peut se prévaloir de l'avoir initiée étant donné qu'il s'agit d'un héritage des précédentes missions multinationales en RCA : la MISAB et la FOMUC. A la différence de ses prédécesseurs, la mission comporte en théorie plusieurs dimensions. En réalité, son personnel est presque intégralement militaire. Le représentant spécial a une petite équipe civile de moins de dix personnes, alors que la MICOPAX représente une force de 521 soldats de maintien de la paix et de 31 observateurs militaires et une composante policière de 125 hommes. En permanence, quatre compagnies (environ 120 soldats) sont déléguées, chacune par un Etat membre, et sont censées être relevées par d'autres, venant chacune d'un pays différent, tous les six mois. Là aussi, plusieurs difficultés sont observées, la force n'a pas suffisamment de véhicules et de personnel pour assurer la protection des civils dans le Nord, où les rebelles, les bandits et les bergers armés menacent les villageois. De plus, la France a fourni toute la logistique et même les vêtements pour les armées. Malgré la MICOPAX II, les OMP en RCA sont un échec car le pays a sombré dans des violences sans précédent à tel enseigne que la communauté internationale, plus précisément l'Union Africaine et la France se sont saisies du dossier. Un Etat-Major Régional a été crée Son rôle premier est de superviser la création, la formation et les opérations de la FOMAC. l'EMR organise celle des officiers supérieurs à Libreville pour développer une compréhension commune du rôle de la FOMAC et pour uniformiser les structures de commandement et de contrôle et les procédures. L'EMR a aussi organisé des exercices de formation de terrain dans les Etats

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membres d'abord Bar El-Ghazel au Tchad en 2007, puis, Kwanza en Angola en 2010 pour tester l'aptitude de la Force à déployer.

On comprend aisément que depuis les débuts de la coopération sous-régionale en matière de sécurité, les Etats de la sous-région ont le plus mis l'accent sur le curatif. Or l'espace CEEAC, connait désormais des nouvelles menaces qui sont sources d'instabilité pour la sous-région et pour lutter contre l'insécurité et la criminalité sous toutes ses formes, certaines reformes vont être apportées. D'abord sur le plan institutionnel nous aurons la création de la Direction de la Sécurité humaine, la Direction d'Actions Politique et Diplomatiques couplée au MARAC. Sur le plan juridique, nous avons l'adoption de la Convention de Kinshasa qui porte sur les armes légères et de petits calibres et l'élaboration du Programme Frontière et enfin sur le plan opérationnel, les Plans Secmar 1 et 2. En dehors des Plans Secmar dont le travail s'effectue au sein de l'EMR, il est nécessaire d'introduire ces directions dans les textes du COPAX sans oublier de faire également participer les Organisations des sociétés Civiles dont le rôle est aussi très important dans la lutte contre l'insécurité et la conflictualité. D'où une reforme des textes du COPAX que nous avons présentée dans ce mémoire. Au-delà de l'introduction de ces reformes dans les textes du COPAX, nous pensons que le MARAC doit fonctionner de façon autonome tout comme la Direction des affaires politiques et diplomatiques afin d'éviter une dispersion des responsabilités. Les Etats de la CEEAC doivent oeuvrer pour rendre efficaces le COPAX et ses instruments de mise en oeuvre. Pour ce faire ils doivent rendre fonctionnelles nouvelles directions et le mécanisme d'alerte rapide en les dotant des ressources à la fois humaines, matérielles et financières. De plus, il faudra redynamiser la FOMAC pour que celle-ci soit plus efficace dans les OMP au niveau sous-régional.

Dans l'ensemble, les initiatives en matière de paix et de sécurité en Afrique sont très riches mais pauvres et décevant en résultats. Car, à l'instar des deux traditionnels instruments du COPAX, la Directions Actions Politique et Diplomatique et la Direction de la Sécurité Humaine sont quasi sinon inopérationnelles, le Programme Frontière reste une simple formule incantatoire car son application reste au point mort. Nous l»expliquons par le fait que la volonté politique ne suit pas. Car les Etats n'ont pas une même perception de la menace. Cela s'illustre tout d'abord par les alliances bilatérales qui se nouent entre eux mais aussi la multiple appartenance à d'autres institutions sous régionales. De plus, les Etats ne contribuent presque pas sur le plan financier, ce qui rend le volet sécuritaire de la CEEAC dépendant de l'aide extérieure. Les crises en RDC et en RCA doivent interpeller les chefs d'Etats de la sous-région puisque la relation sécurité/développement n'est plus à démontrer.

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Si les efforts ne sont pas faits, l'Afrique centrale restera toujours dans cette spirale de conflits et d'insécurité. Il est donc nécessaire que les choses bougent que les Etats s'investissent pleinement afin de rendre fonctionnel ces instruments de mise en oeuvre du COPAX.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard