2.4. Autre techniques de stabilisation :
? Drainage :
C'est la technique la plus classique qui est mise en oeuvre.
Plusieurs procédés sont utilisés ; comme les
tranchées drainant, drains de carton, drains de sables verticaux, tapis
de la cote de la nappe (Livet).
· Substitution :
C'est la suppression de la couche du sol gonflant. C'est la
solution la plus évidente. Si la couche a une grande épaisseur,
la suppression totale ne peut être envisagée. Elle consiste
excaver Jusqu'à une certaine profondeur puis remblayer avec des sable ou
autres matériaux graveleux. C'est une solution très
coûteuse.
· Application de fortes pressions
:
Le gonflement peut être évité en
appliquant au sol des pressions supérieures à la pression de
gonflement. IL s'agit de pression de gonflement réelle,
c'est-à-dire correspondant à la pression limite minimum
nécessaire pour empêcher le sol de gonfler par des chemins de
contraintes réelles, in situ, cette pression peut être
appliquée soit par l'édifice lui même, soit par des
surcharges qui sont généralement des remblais de sols non
gonflants (Mouroux.1969). C'est une solution à
déconseiller.
· Compactage :
Dawson recommande de compacter les argiles à des
densités minimales et Seed (1961) note que les argiles compactées
de la côte sèche de l'optimum ont plus tendance à gonfler
que si elles sont compactées de la côte humide. Malheureusement,
de la côte humide, Les argiles sont moins résistantes. Il faudrait
donc retrouver un compromis.
· Prehumidication :
On crée ainsi un gonflement avant construction et si une
forte teneur en eau est maintenue. Le volume restera sensiblement constant par
la suite. Deux techniques sont utilisées : - Simple arrosage par jet.
- Création de bassins au-dessus du sol gonflant, et
c'est beaucoup plus utilisé.
· Traitement thermique :
Une augmentation de la température peut
améliorer la résistance d'une argile. En réduisant la
répulsion électrique entre les particules sous l'effet de la
chaleur on provoque un écoulement de l'eau interstitielle due au
gradient thermique appliqué.
· Utilisation de fondations et
d'édifices spéciaux :
Elles sont utilisées, soit pour réduire le
gonflement, soit pour dissiper les pressions du gonflement. L'étude la
plus intéressante était faite par Jennings et Evans (cité
par Mouroux ; 1969). Elle donne, en effet, plusieurs types de construction
suivant le soulèvement estimé. Elle comprend :
- Des renforcements en acier des murs pour assurer une plus
grande rigidité.
- Des « constructions Split », c'est-à-dire,
conçues pour assurer le déplacement éventuel sans dommage
d'une partie de l'édifice.
CHAPITRE 2 STABILISATION DES ARGILES
59
- Des reports de charges sur des semelles isolées.
- Des pieux fondés sur une couche peu gonflante.
Par ailleurs, on peut placer un tapis graveleux entre l'argile
et la construction pour amortir l'effet du gonflement.
3. CONCLUSION :
La stabilisation des sols argileux a été
étudiée par un grand nombre de chercheurs. Beaucoup de
méthodes et d'appareillages ont été mis au point, pour
connaître l'influence de l'efficacité d'une solution ou d'un
produit sur la stabilisation d'un sol argileux. Quelques exemples sont
cités concernant l'utilisation de produits chimiques servant à la
stabilisation des sols argileux.
Autour de cette idée que s'articule ce chapitre, a
été consacré à l'étude bibliographique
présentant l'état d'avancement de la recherche dans le domaine de
la stabilisation des sols argileux.
Le choix des techniques de stabilisation les plus
utilisées dépend de plusieurs paramètres tels que ; les
considérations économiques, la nature du sol à traiter, la
durée de l'opération, la disponibilité des
matériaux à utiliser ainsi que les conditions d'environnement.
APERÇU DU SITE
Les échantillons d'argile que nous avons
expérimentés ont été prélevés dans la
commune de M'daourouch, dans l'enceinte de l'Ecole de la Gendarmerie Nationale.
Notre choix a été guidé par le fait que le projet en
question a subi divers désordres affectant la maçonnerie et les
dallages. Ces désordres avaient été attribués,
après une expertise approfondie effectuée par le Laboratoire
Géotechnique BEGAS, aux effets du gonflement du sol de fondation
argileux généré par les fluctuations saisonnières
de la nappe superficielle.
? CONTEXTE GEOLOGIQUE :
Le site où ont été effectués les
prélèvements se situe au coeur du synclinal de M'daourouch. Il
est caractérisé par les formations du Mio-plio-quaternaire
continentales et lagunaires constituées par une série
détritique argileuse à la base et des calcaires lacustres au
sommet. Cette série d'une puissance n'excédant pas 300 m,
débute sur les calcaires du Maestrichtien et les grés du
Miocène inférieur, par des conglomérats à gros
galets emballés dans des sables et des argiles continentales rouges dont
l'épaisseur peut atteindre une cinquantaine de mètres. Au dessus
dominent les argiles limoneuses crayeuses à intercalations de sables
gréseux grossiers.
? APERÇU CLIMATOLOGIQUE :
Le climat de M'Daourouch est dit tempéré-chaud.
L'hiver se caractérise par des précipitations bien plus
importantes qu'en été. Selon la classification de
Köppen-Geiger, le climat est de type Csa « semi-aride ». La
température moyenne annuelle est de 13.8 °C. Les
précipitations sont en moyenne de 587 mm. Les données climatiques
suivantes correspondent aux moyennes relevées par la station
météorologique de M'daourouch sur la période 1980/2012.
? Pluviométrie :
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
P (mm)
|
77
|
74
|
69
|
54
|
53
|
22
|
11
|
14
|
36
|
45
|
60
|
72
|
587
|
? Températures :
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T° min
|
0.4
|
1.2
|
2.7
|
5
|
8.6
|
12
|
14.9
|
15.3
|
13.6
|
9.2
|
5.2
|
1.6
|
T° max
|
9.8
|
11.1
|
14.4
|
18.1
|
22.4
|
27.7
|
32.1
|
31.7
|
27.5
|
20.8
|
15.1
|
10.8
|
Moy
|
5.1
|
6.1
|
8.8
|
11.5
|
15.5
|
19.8
|
23.5
|
23.5
|
20.5
|
15
|
10.1
|
6.2
|
60
61
APERÇU DU SITE
40
35
30
25
20
T (°C)
15
10
5
0
80
70
60
50
40
p (mm)
30
20
10
0
Fev
Juil
Avr
Nov
Sep
Oct
Mai
Dec
Janv
Juin
Aout
Mars
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Période
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pluvieuse
|
|
|
|
Période
|
|
|
|
|
|
|
|
|
sèche
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Précipitations Températures
? Diagramme ombro-thermique
Une différence de 66 mm est enregistrée entre le
mois le sec et le mois le plus humide. L'écart de température
entre le mois le plus froid et le mois le plus chaud est de 18.4° C.
? Commentaires :
La pluviométrie relativement importante entre les mois
d'Octobre et Mai alimente la nappe phréatique dont le niveau monte de
manière significative. Les remontées des eaux de la nappe par
capillarité dans les couches argileuses constituant le sol de fondation
des constructions provoquent le phénomène de gonflement qui
engendre un soulèvement de la structure. En période sèche,
entre Juin et Septembre, nous observons le phénomène inverse qui
se traduit par un retrait des argiles dû à une dessiccation rapide
par abaissement de la nappe et évapotranspiration. Ces fluctuations
saisonnières entrainent des désordres dans les constructions qui
se traduisent par la fissuration de la maçonnerie et le
soulèvement des dallages.
La caractérisation des sols gonflants par la
détermination des paramètres agissant, en l'occurrence, la
pression de gonflement et son potentiel est une phase qu'il ne faut pas
négliger lors de l'élaboration d'une étude sol. Les moyens
d'en prévenir les conséquences sont divers et variés. Les
plus répandus concernent la protection des ouvrages en infrastructure
:
? Drainage périphérique
? Ecrans étanches (géomembrane)
? Imperméabilisation du sol et élimination
radicale de la végétation autour de la construction
APERÇU DU SITE
? Application de surcharges engendrant des contraintes
supérieures à la pression de gonflement. Encore faut-il que cette
dernière soit bien définie et que les surcharges ne provoquent
pas de tassements non admissibles.
Dans les domaines des infrastructures routières et
aéroportuaires, la tendance porte plutôt sur les méthodes
de traitement du sol par ajout de matériaux divers : sable, chaux,
ciment, laitier de hauts fourneaux, fibre de verre, etc...
Cette dernière méthode, malgré son
utilisation déjà répandue, demeure toujours en phases
d'expérimentation et de recherche tant que les paramètres qui
entrent en jeu, sont encore mal maitrisés. Parmi ces paramètres,
on peut citer :
? Le dosage de la matière ajoutée
? L'épaisseur de la couche traitée
? L'efficacité de la méthode en grandeur
réelle : retour d'expérience étant trop court.
62
APERÇU DU SITE
63
1. CHAPITRE 3 IDENTIFICATION ET CARACTERISATION DU SOL
ETUDIE
64
INTRODUCTION :
Dans ce chapitre, nous allons présenter les
différents essais que nous avons effectués en laboratoire, comme
étant la partie expérimentale de notre travail.
Pour la chronologie de ces essais, nous avons établi
un ordre qui prend en compte les différents paramètres et mesures
à lesquels devra être soumis le sol naturel, et qui contribueront
ultérieurement de façon directe dans le processus de
stabilisation.
Notre série d'essais se termine par celui du
gonflement proprement dit, et d'ou le phénomène qu'on projette
d'éradiquer tient le nom.
2. PROGRAMME DES ESSAIS :
Les essais d'identification pour déterminer les
propriétés physico-chimiques et mécaniques
des échantillons en notre disposition sont les suivants
:
> La teneur en eau naturelle (w) selon la norme NF
P94-050;
> Le poids volumique sec (yd) selon la norme NFP 94-053 ;
> Les limites d`Atterberg (limite de liquidité wL,
indice de plasticité Ip) selon la norme NF P
94-051, 1993.
> La granulométrie, tamisage par voie humide selon la
norme NF P 94-041.
> Analyse chimique selon la norme NF P 18.011.
> Essai Proctor selon la norme NF P 94-093.
> Essai de cisaillement selon la norme NF P 94-71.
> Essai de gonflement libre selon la norme XP P94.091.
3. ETUDE GEOTECHNIQUE (Présentation et
résultats des essais) :
Dans cette partie de notre travail, nous donnons la
description de chaqu'un des essais énumérés plus haut, son
mode opératoire et le résultat escompté.
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