Abstract
In this work, we are seeking the determinants of malaria
infection in children under 5 in the region of North Cameroon, all taking into
account the phenomenon of vector resistance to insecticides. We have from the
literature review, identify the determinants of malaria infection in children
less than 5 years, which has enabled us to develop a conceptual framework and
to make assumptions. To carry out our study, we used data from the project
`impact resistance in the region of North Cameroon 'conducted by the National
Programme for the Fight against Malaria in 2012 to test our hypotheses, we used
statistical methods for analysis and descriptive. At the descriptive level, we
have essentially used the survival curves of Kaplan-Meier. The explanatory
level, we initially applied the semi-parametric regression Cox proportional
hazard. But the proportionality assumption has not been verified for several
variables relevant to our study. This model being sassy, we used the model of
accelerated life to overcome the difficulty. We used the ÷2
statistic to calculate the relative contribution of risk factors for
malaria infection.
Basically, it appears that the use of the net is the most
important determinant of malaria infection in children under 5 in the region of
North Cameroon factor. Then the type of equipment to build the dwelling is the
second most associated with malaria infection in children under 5 factor. Place
of residence is the third most associated with malaria infection factor.
Finally, the level of vector resistance is the last most associated with
malaria infection in children under 5 in the region of North Cameroon factor.
It is also clear that even if the level of vector resistance was significantly
associated with malaria infection, it remains that the net remains
effective.
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Introduction
La plupart des pays d'Afrique subsaharienne reste
marquée par un contexte sanitaire préoccupant, on y observe des
maladies spécifiques à cette zone dites maladies tropicales;
choléra, bilharzioses, fillarzioses, typhoïde, paludisme etc.. sont
quelques unes de ces maladies. De toutes ces maladies, le paludisme est la plus
préoccupante et constitue un réel problème de santé
publique dans ces pays en général et au Cameroun en particulier.
Selon l'OMS, en 2012 près de 207 millions de cas ont été
observés dont 80% en Afrique. Environ 627 000 décès
étaient dus au paludisme, avec 90% de ces décès en Afrique
subsaharienne. Les enfants de moins de 5 ans avec 77% de décès
payent le lourd tribu de cette maladie (OMS, 2013).
Selon l'ESDS-MICS (2011), la prévalence du paludisme
est estimée à 30% au Cameroun et on y observe des
disparités nationales avec certaines régions affichant une
prévalence supérieure au seuil national (Nord, Sud, Sud-Ouest,
Adamaoua, Est et Centre). Selon le Programme National de Lutte contre le
Paludisme PNLP (2011) au Cameroun, le paludisme représente la
première cause (41%) de mortalité infanto-juvénile et de
morbidité (52%) chez les enfants de moins de 5 ans, ce qui affecte
l'état et la structure de la population. Sur le plan économique,
le paludisme présente de nombreuses conséquences tant sur le plan
micro que sur le plan macro. Sur le plan microéconomique, Il
représente 31% des consultations toutes causes confondues, 44% de toutes
les hospitalisations et 40% des dépenses de santé annuelle des
ménages. Le paludisme a des effets néfastes sur la
productivité des travailleurs, en effet, près de 26% des cas
d'absence en milieu professionnel sont dus au paludisme au Cameroun. Sur le
plan macroéconomique, les études ont montré que le
Cameroun perd chaque année à peu près 2.3% de son PIB
annuel pour la lutte contre le paludisme.
Le gouvernement Camerounais avec l'appui des institutions
internationales ne reste pas indifférent face à cette situation.
Parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD),
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figure la lutte contre le paludisme, il s'agit
précisément de l'OMD N°6 : réduction des cas de
paludisme de 50% d'ici 2015.
Depuis l'adhésion du Cameroun à l'initiative
mondiale «Roll Back Malaria» il y a seize ans (1998), des efforts
remarquables ont été déployés par l'Etat du
Cameroun et ses partenaires internationaux et nationaux, dans tous les domaines
de la lutte contre le Paludisme. En accord avec l'initiative «Roll Back
Malaria», le PNLP a adopté dans son document stratégique de
lutte contre le paludisme 2010-2015 les objectifs suivants:
- de rendre accessible à 80% de la population, au moins
un moyen de prévention (antivec-torielle ou chimioprévention)
d'ici 2015;
- de faire bénéficier à au moins 80% des
cas de fièvre un diagnostic et un traitement appropriés contre le
paludisme.
C'est dans cette optique qu'en 2011, le projet «Scaling
Up malaria control For Impact in Cameroon 2011-2015 » (SUFI),
organisé par le gouvernement camerounais et financé par le Fonds
Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme (FMSTP) ont
lancé une vaste campagne de distribution gratuite des Moustiquaires
Imprégnées d'Insecticide à Longue Durée d'Action
(MIILDA). Ceci dans le but d'impacter significativement sur la mortalité
et la morbidité dues au paludisme (INS, 2013). Pendant cette campagne,
environ 8 115 879 de MIILDA ont été distribuées.
Malgré cette campagne, le pays est loin de la couverture universelle de
MIILDA, en effet 34.2% de ménages ne disposent pas de MIILDA. On observe
encore au pays une proportion importante (53.6%) d'enfants de moins de 5 ans
qui ne dorment pas sous MIILDA, et de nombreuses disparités
régionales persistent. Certaines régions (Extrême-Nord,
Ouest, Centre et Nord), ont des proportions d'enfants dormant sous MIILDA
inférieures au niveau national.
La Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide demeure
l'outil de lutte antivectorielle la plus efficace, c'est la raison pour
laquelle cet outil reste et demeure le plus recommandé. Cependant, la
propagation de la résistance aux insecticides des anophèles
gambiae, principaux vecteurs du paludisme au Cameroun, constitue un
problème majeur, à court et à long terme pour la mise en
place des stratégies d'intervention sur le vecteur responsable de la
propagation du paludisme au Cameroun.
Face à cette situation, la fondation Bill et Melinda
Gates a financé, à travers l'OMS, un projet étalé
sur quatre années à partir de 2011. Ce projet est mis sur pied
dans quatre pays, à savoir le Benin, le Cameroun, le Soudan et le Kenya.
Il a pour but d'évaluer l'impact de la résistance aux
Introduction Introduction
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insecticides sur l'efficacité des Moustiquaires
Imprégnées d'Insecicides à Longue Durée d'Action
(MIILDA). Il s'articule autour de deux volets:
- un volet épidémiologique et
socio-économique géré par le Programme National de Lutte
contre le Paludisme (PNLP);
- un volet entomologique (basé sur l'étude de la
transmission du paludisme, la résistance aux insecticides, le
comportement des vecteurs vis-à-vis des insecticides) géré
par l'Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en
Afrique Centrale (OCEAC).
S'agissant du Cameroun, la région du Nord a
constitué la première cible de l'étude. En effet, Etang et
al (2007), ont démontré que dans cette région du pays,
plus précisément dans la localité de Pi-toa, il existe une
résistance métabolique de la population des An. gambiae s.l aux
insecticides. La région du Nord Cameroun a une superficie de 66 090
km2 pour une densité de 13
hab/km2. Sa population est composée de plusieurs
ethnies : les Bororos qui sont généralement des éleveurs,
les Haoussas essentiellement commerçants, les Lakas, Toupouris, Massas,
Matakams, sont pour la plupart agriculteurs. L'agriculture et l'élevage
occupent 90% de cette population. C'est dans cette région que se trouve
la plus grande firme agricole de culture de coton du pays (SODECOTON). Cette
culture de coton à l'échelle industrielle oblige les exploitants
à utiliser des insecticides à grandes échelles pour
l'éradication des insectes nuisibles aux plantes. C'est donc
l'utilisation intempestive des insecticides qui serait à l'origine de
l'apparition de la résistance de l'espèce An gambiae aux
insecticides (Chouaibou et al., 2008).
La moustiquaire imprégnée d'insecticide joue un
double rôle dans la protection individuelle contre les piqûres des
vecteurs : barrière physique et barrière chimique. Concernant la
barrière physique, le tissu de la moustiquaire constitue un rideau entre
le vecteur et le dormeur et limite le contact entre ces derniers. La
barrière chimique est quant-à elle due à l'insecticide qui
se trouve imprégnée sur la moustiquaire qui joue un rôle
meurtrier et répulsif sur l'anophèle femelle qui tente
d'approcher le tissu. Mais dès lors qu'apparaitrait la résistance
des vecteurs aux insecticides, la barrière chimique se trouverait
anéantie. En effet, les vecteurs résistants ont une
capacité à tolérer les doses d'insecticides
présentes sur la moustiquaire. Toutes choses qui laisseraient à
penser à une baisse de l'efficacité de la moustiquaire en
présence de la résistance. La littérature existante
à ce sujet est pour la plupart controversée, quelques unes ont
montré l'efficacité et d'autres ont plutôt montré
une perte.
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N'existant pas encore de vaccin homologué contre le
paludisme, la réduction du risque d'infec-tion palustre passe par
l'évitement au maximum possible, des piqûres de moustiques.
L'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticides et
d'autres moyens de lutte antivectorielle constituent alors les principaux
moyens pouvant ramener la transmission du paludisme à un niveau beaucoup
plus faible (Alaii et al.,2003). Toutefois on observe la modification du
comportement des moustiques face à cette lutte antivectorielle qui
développe la résistance face aux insecticides. En plus, certains
ménages n'ont pas accès à ces différents moyens de
lutte. L'accessibilité aux différentes méthodes
préventives ne garantissant pas toujours l'utilisation de celles-ci.
Toutes choses qui contribueraient à augmenter le risque d'infection
palustre. Pour mener une lutte efficace contre le paludisme, il est important,
non seulement d'identifier les facteurs de risque d'infection palustre, mais
surtout les différents mécanismes sociaux d'actions de ces
facteurs. Ainsi, l'ampleur du paludisme dans la tranche des enfants de moins de
5 ans et la portée du phénomène de résistance des
vecteurs aux insecticides, suscitent quelques interrogations :
quels sont les facteurs de risque d'infection palustre chez les enfants de
moins de 5 ans? quelle est l'influence de la résistance des vecteurs aux
insecticides sur le risque d'infection palustre chez les enfants de moins de 5
ans ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous
nous restreindrons au cas de la région du Nord Cameroun; car cette
région est celle affichant le taux le plus élevé de
morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans (PNLP, 2010). De
plus, dans cette région, plus précisément dans le district
de Pitoa a été observée une résistance
métabolique de la population des An. gambiae s.l aux insecticides (Etang
et al, 2007).
Objectif général: Rechercher
les déterminants de l'infection palustre chez les enfants de moins de 5
ans et voir l'influence de la résistance des vecteurs aux insecticides
sur le risque d'infection palustre.
Objectifs spécifiques: il s'agira plus
spécifiquement:
- d'identifier les facteurs sociaux (culturels,
démographiques, économiques et environnementaux) de l'infection
palustre chez les enfants de moins de 5 ans;
- de hiérarchiser ces facteurs;
- de mettre en exergue les mécanismes sociaux à
travers lesquels ces facteurs agissent sur l'infection palustre.
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- de voir l'influence de la résistance des vecteurs sur
l'efficacité de la moustiquaire imprégnée.
Intérêt de l'étude:
- Comme le disait William Bragg, « Le plus important en
science n'est pas tellement d'obtenir des faits nouveaux, mais de
découvrir de nouvelles manières d'y penser.».
Précisément, pour notre étude, la littérature sur
les facteurs à risque du paludisme est abondante. Cette
littérature aborde les facteurs à risque du paludisme d'un point
de vue essentiellement épidémiologique et biomédical. Les
travaux scientifiques conceptualisant le paludisme chez les enfants de moins de
5 ans d'un point de vue social sont presque inexistantes. Alors que la
réalité du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans
s'intègre dans un système social. A partir de la
littérature existante, nous essayerons de déterminer un cadre
conceptuel de l'infection palustre. Cette conceptualisation pourrait permettre
de comprendre les mécanismes sociaux qui sous-tendent l'infection
palustre chez les enfants de moins de 5 ans.
- Sur le plan politique, cette étude pourrait fournir
aux pouvoirs publics des éléments qui permettraient de rendre
plus efficace les politiques et programmes de lutte et de contrôle du
paludisme. ceci dans l'optique de réduire la mortalité et la
morbidité liées au paludisme.
Notre travail sera structuré ainsi qu'il suit: dans le
chapitre 1, nous présenterons le contexte général du pays
et en particulier celui de la Région du Nord Cameroun; le chapitre 2
sera dédié au cadre théorique. C'est dans ce chapitre que
nous ferons une synthèse de la littérature sur le
phénomène étudié pour tenter d'élaborer un
cadre conceptuel et des hypothèses sur lesquelles va s'appuyer notre
étude. Dans le chapitre 3, nous opérationaliserons les variables
et présenterons les outils et les méthodes statistiques. Enfin,
le chapitre 4 sera réservé à l'essai d'explication du
risque d'infection palustre chez les enfants, ceci se fera à travers
l'analyse des données empiriques.
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