RESUME :
La prise de conscience des effets néfastes de
la déforestation et de la dégradation des forêts dans le
monde s'est nettement accélérée avec le sommet de la terre
de Rio de Janeiro en 1992. Le défi a été principalement
d'appliquer le concept de développement durable à la forêt
avec l'objectif de concilier l'exploitation économique de la forêt
pour assurer le développement socioéconomique et la
préservation du patrimoine écologique.
De plus, les activités exercées par
l'homme sur la forêt ont des impacts dévastateurs autant sur la
vie humaine elle-même que sur l'écosystème. La forêt
joue un rôle primordial à l'existence de l'espèce humaine
et a l'environnement à travers les principales fonctions
nécessaires qu'elle offre.
Mais ce rôle, connait des limites suite aux
activités de déforestation et de dégradation des
forêts exercées par l'homme, qui ont pour conséquences :
les changements climatiques, les érosions des sols, les gaz à
effet de serre, la disparition de la biodiversité...
L'une des causes principales de ce
phénomène est l'agriculture sur toutes ses formes, principale
source de consommation des populations rurales. Cette activité est
pratiquée dans toutes les régions du monde.
A cela s'ajoute, les activités de bois de
chauffe et charbon qui est la principale source d'énergie des
populations rurales à hauteur de 80%. Les incendies, l'habitat, les
constructions des routes, le pâturage, la commercialisation du bois,
l'exploitation minière sont aussi non négligeable dans
l'accroissement de ce phénomène.
La méthodologie utilisée pour cette
étude est la suivante: la recherche documentaire, la clarification des
concepts, les travaux sur le terrain, l'analyse des données et la mise
en place du modèle économétrique logit binaire pour
l'obtention des résultats suivants : le sexe du chef de ménage,
le district, le niveau d'instruction et la commercialisation du bois sont les
facteurs explicatifs de la déforestation et de la dégradation des
forêts dans le département du Pool.
Actuellement, pour garantir la gestion durable des
forêts, les politiques et gestionnaires des projets de
développement durable mettent en place des politiques de reboisement
dans les différents districts du département du Pool.
xv
Mots clés : déforestation,
dégradation des forêts, reboisement, département du
Pool.
1
INTRODUCTION GENERALE
La présente introduction est divisée en
huit parties : le contexte et justification du sujet, l'intérêt du
sujet, la problématique, les objectifs, la revue de la
littérature, les hypothèses, la présentation de la
méthodologie et le plan du mémoire.
1. Contexte et justification du sujet
Le premier « Sommet de la terre », qui a eu
lieu au Brésil en 1992, avait pour objectif de faire le bilan sur
l'état actuel de la planète et montrer les limites du
modèle de développement capitaliste afin de trouver un compromis
sur la préservation de la planète et l'adoption du nouveau
paradigme dit : Développement Durable.
A l'instar de ce sommet, plusieurs réunions et
conférences internationales ont été organisé afin
d'alerter l'humanité sur les conséquences liées à
la déforestation et à la dégradation des forêts
notamment. Le changement climatique ayant pour corolaire les gaz à effet
de serre et l'épuisement de certaines ressources naturelles non
renouvelables. Ces rencontres ont permis à l'humanité de
définir des mesures nécessaires dans le but d'améliorer la
consommation et gérer durablement l'environnement.
L'Afrique étant l'un des continents
susceptibles d'apporter une alternative à cette situation, au regard de
son potentiel forestier, est menacée de perdre ses forêts si
aucune mesure n'est prise. L'exploitation forestière non
planifiée, la déforestation, le rejet de différent gaz et
déchets industriels sont autant de maux qui perturbent
l'équilibre éco-systémique et occasionnent de grandes
pertes chaque année en termes de superficie.
La République du Congo est un pays grandement
tributaire de l'exploitation des ressources naturelles (exploitation
forestière, exploitation minière, etc.) n'est pas
épargnée.
Le pays dispose d'une couverture forestière de
22.471.271 hectares (soit environ 2/3 de la superficie totale) connait
annuellement un taux de déforestation de (0,08).
Il est de ce fait nécessaire de définir
des modes d'exploitation forestière, minière et
agricole/culturale à faible impact sur l'écosystème. La
généralisation de ces activités sur de grandes
étendues constitue une véritable catastrophe écologique,
qui
2
n'épargne guère les populations vivant
au dépend des ressources naturelles et les contraint à connaitre
la pauvreté au quotidien.
Ainsi, la République du Congo s'est
engagée dans le processus REDD+ en 2008 dans le but de
promouvoir la bonne gouvernance forestière.
Cet engagement est un acte pour le pays de lutter
contre les réchauffements planétaires. Le mécanisme permet
au Congo de bénéficier des ressources financières à
travers la gestion durable des forêts, l'accroissement des stocks de
carbone et la conservation de la biodiversité. Les
éléments permettent au Congo, de participer à
l'équilibre écologique de la planète et de saisir les
opportunités qu'offres le marché carbone.
C'est dans cette perspective, que s'inscrit la
présente étude qui porte sur les facteurs explicatifs de la
déforestation et de la dégradation des forêts dans le
département du Pool.
2. Intérêt du sujet
Ce sujet porte un double intérêt :
l'intérêt thématique et scientifique.
De manière scientifique, la question du
développement durable est de nos jours au centre des
préoccupations de la communauté internationale, les ONG, les
gouvernements et autres acteurs de la société. Cet
intérêt scientifique montre l'engagement du Congo à la
conservation et à la gestion durable des ressources naturelles se
traduisant par son adhésion à des nombreux accords internationaux
dont le plus récent est la conférence des Ministres de la CEEAC,
en charge de l'Économie et des Finances sur le Fonds pour
l'économie verte en Afrique centrale (FEVAC), organisée à
Brazzaville du 1er au 3 Juillet 2013. Cette conférence a
été réalisé par les institutions
sous-régionales en partenariat avec le gouvernement congolais, afin
d'examiner et s'approprier du projet d'accord portant création du Fonds
pour l'économie verte en Afrique centrale.
Ce fonds permettra de gérer durablement les
forêts et de pratiquer une économie moins polluante.
Sous l'angle thématique, le choix de ce sujet,
nous permet d'honorer le coordonateur national du projet REDD+, qui dans le
souci de définir la stratégie
3
nationale REDD+ du pays, nous a proposé ce
thème, qui porte sur les facteurs explicatifs de la déforestation
et de la dégradation des forêts dans le département du Pool
: Analyse du processus REDD+. Ce thème est d'un grand
intérêt compte tenu de l'exploitation illégale des
forêts dans le Pool sous toutes ses formes (charbon, bois de chauffe,
planches et autres). Le département du Pool compte une superficie de 3
395 520 hectares et de 414 751 hectares de superficie forestière. Ce
département est quasi-dépourvu des forêts denses soit
12%1 .
3. Problématique
La Réduction des Émissions liées
à la Déforestation et à la Dégradation des
forêts (REDD+), est le résultat des négociations
internationales sur le climat. C'est aussi un mécanisme de
prévention où de réduction de la perte de la forêt
à réduire les émissions des gaz à effet de serre
2 , afin de lutter durablement aux réchauffements
climatiques. La REDD+ est constituée de deux axes : l'axe sur les
Réductions des Émissions, est composé de deux programmes
(lutter contre la déforestation non autorisée ou illégale
et limiter la dégradation forestière non autorisée ou
illégale) et l'axe portant sur le signe « + », n'est autre que
les absorptions des gaz à effet de serre, composé de trois
programmes ( conserver la biodiversité, gérer durablement les
forêts et accroitre les stocks de carbone) .Avec pour objectif
général de contribuer contre les changements climatiques et au
développement durable du pays). Le processus REDD+ est un outil
important pour les pays à forte couvert forestier, dans la mesure
où il permet à ces derniers de conserver le patrimoine forestier
et de saisir les opportunités qu'elle offre (BOUNDZANGA G.
2013).
De nombreux rapports indiquent que la
déforestation et la dégradation des forêts sont à
l'origine de 17% à 20% de l'ensemble des émissions de gaz
à effet de serre dans le monde (BOUNDANGA.G. 2013). Ainsi, pour lutter
contre ce phénomène, la communauté internationale a
adopté en 2007 le mécanisme REDD+ à la cour de
la
1 Georges Claver BOUNDZANGA, Note
d'information sur le contexte et la vision de la République du Congo
dans le cadre du processus REDD (2013), 28 p.
2 Gaz à effet de serre
: sont des constituants gazeux de l'atmosphère, tant naturels
qu'anthropiques (d'origine humaine), qui absorbent et réémettent
le rayonnement infrarouge.
4
13e conférence des parties (COP) de
la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
tenue à Bali en Indonésie.
Le taux brut de dégradation est de 0,04%
(1990-2000)3 et le taux brut de déforestation de 0,07%
(1990-2000), le Congo est le pays qui a le plus faible taux de
déforestation et de dégradation des forêts dans le Bassin
du Congo. Cet avantage est dû aux efforts que le pays a
aménagé à travers plusieurs politiques et projets en
matière de gestion durable des forêts. C'est à travers
cette volonté de gérer durablement nos forêts, qu'il est le
premier pays au monde en terme de surface d'exploitation
éco-certifié en forêt naturelle (Adaptation et
atténuation en République du Congo : acteurs et processus
politiques, 2012).
Malgré ses efforts fournis par le gouvernement
de la République, la question de la déforestation et de la
dégradation des forêts reste d'actualité au Congo en
général et dans le Pool en particulier. La problématique
de notre étude nous a permis de distinguer deux questions : une question
centrale et des questions secondaires.
3.1. Question centrale
La question principale de notre étude se
présente comme suite : quelles sont les facteurs qui influencent la
déforestation et la dégradation des forêts dans le
département du Pool ?
3.2. Questions secondaires
De cette question principale découle les questions
secondaires ci-après :
- quelles sont les caractéristiques biophysiques
du département du Pool ?
- quel est l'impact du processus REDD+ sur les
activités socioéconomiques du
département du Pool ?
- quelles sont les méthodes d'analyses
utilisées ?
- quelles sont les différents résultats
obtenus lors de nos enquêtes ?
3 Information issue de
l'étude sur l'adaptation et atténuation en République du
Congo : acteurs et processus politiques.
4. 5
Objectif
Notre étude admet deux objectifs :
général et spécifiques.
4.1. Objectif général
Généralement, il s'agit de
dénombrer les facteurs qui influencent la déforestation et la
dégradation des forêts dans le département du
Pool.
4.2. Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s'agit :
- analyser les caractéristiques biophysiques du
département du Pool ;
- identifier l'impact du processus REDD+ sur les
activités socioéconomiques du département du Pool
;
- nuancer les différentes méthodes
utilisées lors de l'enquête ;
- présenter les différents
résultats obtenus et formuler quelques recommandations.
5. Revue de la littérature
La revue de la littérature est divisé en
deux partie : les approches scientifiques de l'environnement et les
différents courants de pensé de l'environnement.
5.1. Les approches scientifiques de l'environnement a.
Approches des sociologues
Pour les sociologues cette question de la prise en
compte de l'environnement a débuté depuis les écrits de
Karl MARX à travers un extrait de son ouvrage qui explicite la prise en
compte de l'environnement : « La bourgeoisie a créé des
forces productives gigantesques et pour y parvenir, elle a
procédé à la domestication des forces de la nature, les
machines, l'application de la chimie à l'agriculture, le
défrichement de grands espaces, ... »4.
4Jules BARHALENGEHWA
BASIMINE, Le capital social et la gouvernance des ressources naturelles dans
les régions post-conflits cas du BUSHI au Sud-Kivu en République
Démocratique du Congo, thèse de doctorat en sociologie,
Université officielle de BUKAVU, département de sociologie,
2012.
6
Ainsi, la déforestation et la
dégradation des forêts, les pollutions, les changements
climatiques et autres sont des véritables phénomènes
sociaux, car ils obéissent aux caractéristiques fondamentales des
faits sociaux. Ces phénomènes sont engendrés entre les
acteurs sociaux et les écosystèmes abiotiques et biotiques, ils
agissent de l'extérieur sur les membres de la société
avant d'être assimilé par eux, c'est l'obéissance au
critère de l'extériorité des faits sociaux.
b. L'approche des écologistes
Pour les écologistes, la nature est prime sur
les activités humaines et cette dernière doive être
respectée et conservée. Cette protection ou conservation permet
de lutter contre les changements climatiques et autres conséquences
engendrés par la dégradation de l'environnement. Les hommes
doivent avoir de la considération éthique de la
nature.
Les théories de Gaia (Lovelock, 1986)
présentent la terre comme un être vivant dont les hommes seront
des éléments5.
De plus, d'autres approches qui mettent en relation
l'économie et l'environnement s'inspirent des théories des
vivants, la coévolution par exemple6 (de l'école de
l'Écologie Économique).
c. L'approche des économistes
L'évolution de la société qui se
traduit par des changements de mode vie, de réflexion, d'innovation et
de gestion des risques et des catastrophes. La science économique qui
est une branche des sciences sociales, n'est pas restée pas en marge de
cette évolution. Du modèle de développement capitaliste au
modèle de développement durable, plusieurs théories
caractérisées par des approches et des analyses, ont fait leur
apparition dans la société.
La remise en cause de ce modèle, a donné
naissance à la reformulation des hypothèses d'un nouveau concept
dit « développement durable », qui a pour objectif de
concilier les trois aspects: économie, social et environnement afin de
réaliser un
5 Par leurs activités, les hommes deviennent
nuisibles pour l'être vivant "Terre" qui pourrait alors les
Détruire (comme un être vivant peut détruire ses
parasites).
6 La coévolution est
un processus d'évolution conjointe d'un système écologique
et d'un système socioéconomique.
7
développement économique
équitable, tout en préservant les ressources naturelles des
générations futures.
De plus, La déforestation ne se limite pas
à l'exploitation commerciale des forêts tropicales (légale
ou illégale)7. Mais l'expansion agricole à travers ses
services qu'elle offre à l'humanité serait aussi responsable de
plus de la moitié des destructions des forêts.
5.2. Les courants de pensé de l'environnement a.
Le courant classique
Les considérations naturelles et
économiques de l'homme au monde ont été amorcées
par les physiocrates et les économistes. Leurs analyses sur la dynamique
de la population et des caractéristiques de l'activité agricole
mettent l'accent sur les limites que rencontrera le modèle
économique. Afin de comprendre leur apport sur l'aspect environnemental,
nous allons vous présenté le principe de loi de population de
Malthus et la loi des rendements décroissants de Ricardo :
- Le principe de loi de population de Thomas
MALTHUS
Les recherches et réflexions, de MATHUS a
conclut que la population humaine tend à s'accroitre suivant une
progression géométrique tandis que les ressources
vivrières à sa disposition ne font que croitre selon une
progression arithmétique. Dans ces conditions, il est évident
qu'intervient une régulation démographique.
En effet, cette théorie a permis plusieurs
économistes d'établir un lien direct entre la population et les
ressources naturelles, afin de trouver les causes de la dégradation de
l'environnement et particulièrement de la déforestation et de la
dégradation des forêts.
- La loi des rendements décroissants de
RICARDO
En se référant de la loi de population
de MALTHUS, RICARDO (1827) compare la terre à une série
graduée de machine propre à produire du blé et
matières brutes. Il conclut après une longue réflexion que
la production industrielle ne rencontra aucune limite, ni écologique, ni
économique. Mais, cette croissance va
7 Bernard DUTERNE,
(2008),
8
différemment à la production agricole.
Les meilleures terres étant utilisées les premières, selon
l'hypothèse de Ricardo, le progrès oblige à la mise en
oeuvre de terres agricoles de moins en moins performantes. Et c'est dans cette
mainmise sur la nature et dans cette mise en culture de la terre que se loge la
finitude de la dynamique économique et l'enrichissement des
nations.
b. le courant néoclassique
A la fin XIXème siècle et plein de la
révolution industrielle, les néoclassiques vont développer
leurs théories en s'inspirant des critiques des classiques. Ce dernier
va progressivement abandonner l'étude spécifique du facteur de
production « ressource naturelle » pour n'en parler qu'à
travers le terme générique de capital, sous sa double forme
physique et monétaire.
Les néoclassiques restent convaincus qu'il
n'existe pas de conflit fondamental entre le développement de la logique
économique et le respect de la logique de la
biosphère.
En effet, la théorie néoclassique va
donc chercher à dégager un ensemble de règles d'allocation
des ressources et des services naturels en s'appuyant sur un système de
prix de marché .Ceci va déboucher sur deux problématiques
distinctes : l'économie de l'environnement et l'économie des
ressources naturelles.
- L'économie de l'environnement
C'est le premier élément de la
théorie néoclassique sur la question de prise en compte de
l'environnement dans le processus de développement.
En effet, certaines transactions économiques
d'agent peuvent affecter les ressources ou l'environnement des autres agents,
c'est-à-dire le bien-être. On dit qu'elle exerce des effets
externes ou les externalités sur d'autres agents. Par exemple la
pollution associée aux activités de production ou de
consommation. Par ailleurs, l'environnement entre dans la catégorie des
biens collectifs : il est non appropriable, non exclusif, souvent gratuit,
et apporte d'emblée un bien être à la collectivité
(y compris dans le cas où certains individus de la
communauté ne le consomment pas).
9
L'approche néoclassique de l'économie de
l'environnement s'est donc donné pour tâche de découvrir
ces règles de gestion adéquates et de remédier à
tous ces problèmes de mauvaise allocation des ressources
(défaillances du marché).
- L'économie des ressources naturelles
L'économie des ressources naturelles est
l'autre élément de réponse de la théorie
néoclassique à la question de l'environnement. Ce dernier
apparait alors comme un stock de ressources, qui peuvent être
renouvelable ou non, d'où la nécessité de les gérer
de façon optimale dans le temps. Durant cette problématique, il a
été développé une règle fondamentale de
l'économie des ressources naturelles à savoir : la règle
Hotelling.
Cette règle d'Hotelling a permis de distinguer
les biens épuisables, des biens inépuisables. Elle a permit
d'établir une relation prix-taux d'extraction d'une ressource
naturelle.
Ainsi, suite aux importantes contributions de DUTERNE
Bernard (2008) et LIPPIER Leslie (2000) sur le rôle et l'importance de la
forêt en vertu des services qu'elle offre à la survie de
l'espèce humaine. BERGER Arnaud et DE PERTHIUS Christian (2008)
apportent un éclairage sur le développement durable comme
modèle de référence pour croissance durable sans causer
préjudice aux populations et la forêt est un élément
capital pour lutter contre les changements climatiques. Ces études ont
permis d'identifier les différentes causes de la déforestation et
de la dégradation des forêts.
Les causes de la déforestation apparaissent
intimement aux modèles productivistes et consumériste dominants,
et l'exploitation du bois de chauffe et la production du charbon qui constitue
une source principale de l'énergie et de la cuisson des aliments dans
les Zones rurales.
Outre ses études, CARPENTIER Florence, HACQUARD
Quentin, JAOUEN Pierre, LEBEAU Julie, PASQUETI Cécilia, KELNER
Jean-Jacques et KARSENTY Alain (2004) qui ont démontré que
l'activité humaine exprimé par les besoins économiques a
entrainé un phénomène très bouleversant au niveau
planétaire. L'exploitation forestière a facilité la
pénétration des populations dans les forêts grâce aux
chemins d'exploitation et a accéléré la
déforestation. Les agriculteurs à travers
10
leur pratique sont les principaux responsables de la
déforestation. Les feux de brousse mal contrôlé,
l'élevage et l'exploitation minière sont des facteurs directs qui
expliquent le développement de ce phénomène. La pression
démographique, le problème des terres, les gouvernements et les
mouvements migratoires sont des facteurs indirects qui contribuent aussi
à la déforestation.
C'est dans cette perspective que PONGUI Brice et
KENFACK Chrislain (2012), ont réalisé une étude en
République du Congo, qui a permis d'identifier les différentes
zones vulnérables aux effets du changement climatique. L'expansion
agricole, l'extraction du bois, l'agriculture itinérante sur
brûlis, l'habitat et l'extension des infrastructures conduites par les
personnes physiques et morales contribuent au développement de ce
phénomène. Ces facteurs sont associés à la pression
démographique, aux facteurs culturels largement dépendantes de
l'exploitation des ressources forestières pour des besoins sanitaires,
la corruption, droit des terres, absence de la transparence dans la prise de
décision dans la conversion des forêts publique, la
dévaluation monétaire.
De plus, les études de COINTA Michel (1965),
BALLASSEN Valentin, GRASSOUS Renaud, DIETZCH Laura, et SCHWARTZMAN
Stéphan (2008), PLAUCHU Vincent (2008) ont permis d'identifier les
différents facteurs de la déforestation et de la
dégradation des forêts. L'agriculture est la principale cause de
la déforestation et c'est la culture de base en Afrique. Les
études ont permis d'identifier deux causes: les causes directes et
indirectes. Les principales causes de ce phénomène sont : la
coupe du bois (bois de chauffe) qui est la principale source d'énergie
des populations rurales, l'exploitation du bois de construction (planches),
l'exploitation et le défrichement pour le développement des
surfaces agricoles et pastorales.
L'association du marché carbone et lutte contre
la déforestation permettront de lutter aux effets du changement
climatique afin de stabiliser le climat. Le marché carbone constitue
l'outil économique le plus communément utilisé pour
réduire les émissions.
Ces facteurs sont accompagnés des causes
indirectes à savoir : la pression démographique, les droits de
propriété, la mauvaise gouvernance, la corruption et les facteurs
culturels.
11
Récemment, il y a eut un intérêt
sur l'identification des causes de la déforestation et de la
dégradation des forêts en République Démocratique du
Congo à travers une étude mené par le groupe climat REDD
(2012) et cet article a permis d'élaborer une politique nationale REDD
afin d'atténuer les effets de ce phénomène et gérer
ses risques. Les causes directes responsables à ce
phénomène sont: extension des infrastructures (routes, habitats
et autres), expansion de l'agriculture (culture pérenne, élevage,
culture sur brulis et autres), extraction du bois (bois énergie,
commercial, charbon et autres).
Ces facteurs sont accompagnés des facteurs
suivants : la croissance démographique (migration, augmentation
naturelle, et autres), l'urbanisation et l'industrialisation, changement
agro-technique et autres, droit de propriété, corruption,
mauvaise gestion et autres.
Tous ces articles, ouvrages et études nous ont
permis d'avoir une idée générale sur les différents
facteurs de la déforestation et de la dégradation des
forêts en fonction des réalités de chaque région du
monde. Ces articles nous ont permis d'élaborer les différents
chapitres de notre étude. L'une des limites des ses études est
que les auteurs n'ont pas montré les facteurs culturels de ce
phénomène.
Dans le cadre de notre étude, nous allons
traiter cette question selon l'approche économique, tout en s'appuyant
sur le courant néoclassique en raison de la prise en compte de
l'environnement dans le processus de production et de son apport sur les
défaillances du marché.
6. Présentation de la
méthodologie
La méthodologie adoptée pour à
notre étude est : la clarification conceptuelle, les travaux sur le
terrain et l'analyse des données.
6.1. Clarification conceptuelle
La compréhension de notre sujet passe par la
définition des différents concepts clés :
déforestation, dégradation des forêts, facteurs et le
processus REDD+ (chapitre 2 et 3).
12
6.2. Travaux sur le terrain
Les données ont été
collectées dans les différentes bibliothèques de la place
et les différents départements ministériels. Cette
collecte, nous a permis de constituer une base de notre étude. A cela
s'ajoute, les bibliothèques numériques et l'enquête sur le
terrain.
6.3. Analyse des données
Les informations collectés sur le terrain, nous
ont permis à les analyser à travers les logiciels statistiques
CS-pro 5, SPSS et Statat 11 et cette analyse a aboutit à la mise en
place du modèle économétrique logit binaire à
travers le logiciel afin d'expliquer les résultats obtenus.
7. Hypothèses
La présente étude a deux hypothèses
: principale et secondaires. 7.1. Hypothèse principale
Principalement, la multiplication des facteurs tant
naturels qu'anthropiques est à l'origine de la déforestation et
de la dégradation des forêts dans le département du
Pool.
7.2. Hypothèses secondaires Secondairement
:
- les caractéristiques biophysiques du
département du Pool connaissent une perte considérable de son
potentiel forestier ;
- la déforestation et la dégradation des
forêts dans le département du Pool sont liées à la
combinaison de plusieurs activités humaines ;
- les méthodes utilisées pour mener
l'enquête et l'analyse des données nous ont permis d'identifier
les différents facteurs de la déforestation et de la
dégradation des forêts dans le département du Pool
;
- le modèle économétrique logit
binaire a permis d'obtenir des résultats discutables sur la
déforestation et la dégradation des forêts dans le
département du Pool.
13
8. Plan du mémoire
Notre mémoire est divisé en deux parties
comprenant chacun deux chapitres. Dans la première partie de ce
mémoire, l'accent a été mis sur les
généralités du département du Pool constituant le
premier chapitre et sur l'impact du processus REDD+ sur les
activités socioéconomiques du département du Pool
constituant le second chapitre de cette partie. Quant à la
deuxième partie, elle s'articule autour des méthodes et des
analyses. Ces concepts symbolisent le premier chapitre de cette seconde partie.
Le deuxième chapitre quant à elle témoigne de la
présentation des résultats et de leur discussion.
14
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