Recherche en Economie Ecologique,
Eco-Innovation et Ingénierie du
Développement Soutenable
MEMOIRE DE MASTER (PRO) 2
Sous la direction de M.Yorghos Remvikos, Professeur a L'UVSQ/
France
(Université de Versailles-Saint-Quentin-En-Yvelines)
IMPACT DE L'EXPLOITATION MINIERE INDUSTRIELLE SUR LA
SANTE
HUMAINE ET ENVIRONNEMENTALE AU BURKINA FASO: CAS DE LA
MINE D'OR DE ESSAKANE SA
|
Stage effectué à la Direction des Evaluations
Environnementales (DEE) du Bureau National des Evaluations Environnementales
(BUNEE) au Burkina Faso Sous la Direction Sawadogo Cheick Dramane
Présenté par Issaka OUEDRAOGO
Novembre 2012
De sincères remerciements...
A M. Yorghos Remvikos, Professeur a l'UVSQ/ France
Mon référent pédagogique et directeur de
mémoire pour sa disponibilité, ses critiques et suggestions.
Au Dr Innocent Ouedraogo à l'Université
de Koudougou, a son épouse,
Pour leurs conseils, encouragements et soutiens multiformes.
Cette phrase ne me quittera jamais l'esprit: « Accroche toi quoiqu'il
advienne »
Au Directeur du BUNEE et à tout son personnel
pour leur accueil et la convivialité
A M. Cheick Dramane SAWADOGO au BUNEE,
Mon directeur de stage, pour sa compréhension, sa
disponibilité et son dévouement dans la formation de ses
stagiaires.
A Marie Michelle VEZINA, surintendant de
l'environnement a Essakane SA et par elle, la Direction et tout le
personnel du service environnement de la société pour leur
accueil et leur disponibilité.
A M. Sibiri KABORE, Directeur régional de
l'Environnement et du Développement Durable de la région du
centre Ouest et tout son personnel pour leur conseil.
A mes collègues et amis, M. Sibri KABORE, M.
Bakary RAMDE, M. Siriki BAMBA pour leurs oreilles attentives.
Aux soeurs de l'assomption pour leur
compréhension et leur encouragement; et par elles tout le personnel du
Collège Sainte Monique a Koudougou
A toute ma famille...
Dédié à ma
mère...
RESUME
Le Burkina Faso est un pays dont l'économie a toujours
été alimentée par les ressources de l'agriculture ainsi
que de celles de l'élevage et cela jusqu'en 2009. De nos jours le pays
connait un boom minier sans précédent. Le contexte international
mais aussi l'adoption de son nouveau code minier en 2003 (Loi
n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus favorable a l'investissement
privé sont les causes principales de cette prouesse du pays dans le
domaine minier. En effet, l'or est depuis 2009, le premier produit
d'exportation du Burkina Faso; et cela suscite beaucoup d'espoir mais
également de nombreuses inquiétudes quant à la gestion
durable de cette ressource. Dans un tel contexte, la plus grande mine Essakane
SA situé dans l'extrême nord du pays (carte 1),
peut servir de miroir pour se pencher sur ces diverses interrogations.
L'intérêt dans le cadre de notre étude est porté
particulièrement sur les impacts que pourraient engendrer
l'activité minière sur la santé humaine et
environnementale. A cet effet, les données collectées sur le site
minier montrent une fréquence élevée de certaines
pathologies comme le paludisme et les gastroentérites. A contrario, il
n'a été aucunement possible d'établir a partir de nos
données une corrélation étroite traduisant l'effet des
métaux lourds sur la santé humaine et environnementale. De plus
les rejets ou les concentrations des polluants mesurés dans les
différents compartiments notamment dans les eaux restent largement
inferieurs aux normes fixées en la matière. Mais une question se
pose sur la fiabilité des indicateurs et au delà
l'efficacité des évaluations. Que cela ne tienne, il est à
noter que ces métaux lourds restent une préoccupation
fondamentale surtout pour les populations vulnérables (enfants, les
femmes et les personnes âgées) et peuvent constituer dans le long
terme la cause de nombreuses pathologies chroniques comme le saturnisme ou
même impacter de façon durable la qualité des
écosystèmes.
Mots clés
Mine, Impacts sur santé, Environnement, Métaux
lourds
RESUME
SOMMAIRE
1.
INTRODUCTION
3
2.
CONTEXTE
8
2.1.
Généralités
8
2.1.1.
Présentation du Burkina Faso
8
2.1.2. Le secteur
minier au Burkina Faso
10
2.1.3. Plan
National de développement sanitaire 2011-2020
11
2.2. Contexte
juridique et institutionnel
12
2.2.1. Contexte
juridique
12
2.2.2. Contexte
institutionnel : mission de stage et présentation du
BUNEE
13
2.3.
Présentation de Essakane SA
14
2.4.
Problématique
15
2.5.
Objectifs
16
2.5.1. Objectif
générale
16
2.5.2. Objectifs
spécifiques
16
3.
METHODES
16
3.1. Sortie de terrain et collecte de
données
16
3.2. Rédaction
18
4. RESULTATS ET
DISCUSSIONS
18
4.1. Affections et
effets aigus
18
4.1.1.
Résultats
18
4.1.2.
Discussion
21
4.2. Risques sanitaires et environnementaux
liés aux métaux lourds
28
4.2.1. Concentrations des eaux en
métaux lourds
28
4.2.2. Evaluation des polluants
d'intérêt dans les eaux: eaux de surface et eaux souterraines
28
4.2.. Discussion
32
5. CONCLUSION
41
6.
RECOMMANDATIONS
42
7.
BIBLIOGRAPHIE
43
8.
ANNEXES
44
INTRODUCTION
Avec une superficie de 274 967 km2, Le Burkina Faso est un
pays situé au coeur de l'Afrique occidentale. Pays tropical, le Burkina
Faso a un climat de type soudanien comportant deux principales saisons : une
saison pluvieuse qui s'écoule entre juin et octobre et une saison
sèche de novembre à mai. A l'alternance de ces deux saisons,
s'associe la recrudescence de certaines maladies épidémiques et
endémo-épidémiques comme le paludisme en saison pluvieuse
et la méningite en saison sèche (DGISS / MS, 2010). La population
du pays est estimée à environ 16 248 558 habitants (INSD,
Projections démographiques de 2007 à 2020).
L'économie du Burkina repose essentiellement sur
l'agriculture et l'élevage mais depuis l'adoption de son nouveau code
minier en 2003 (Loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus favorable a
l'investissement privé; le pays connait a ce jour un boom minier sans
précédent particulièrement dans le domaine de
l'exploitation aurifère. Cela est d'autant plus affirmé que l'or
est actuellement le premier produit d'exportation du pays, surclassant du coup
le coton communément qualifié d'or blanc. En effet plusieurs
mines d'exploitation artisanales, semi-industrielle et industrielles sont en
activité, en construction. Certaines sont en extension à ce jour,
c'est le cas de la mine d'or de Essakane SA qui sera exploité
désormais pendant douze ans (12 ans) au lieu de dix (10ans) comme
prévu au départ.
Les mines sont une source d'emploi pour de nombreux jeunes,
surtout à l'échelle local. Cependant une préoccupation
fondamentale concerne la question sanitaire et environnementale en relation
avec cette activité minière, et il convient de souligner qu'une
gestion rigoureuse et efficace de cette problématique sera indispensable
pour prétendre à une exploitation durable de la ressource. Les
déterminants de santé doivent connaitre une amélioration
pour une augmentation du bien-être des travailleurs et des populations
locales. Cet ensemble de préoccupations conduisent à un certain
nombre de questionnements liés aux conditions d'hygiènes et de
sécurité réservées aux employés dans les
entreprises minières mais aussi a l'impact direct et indirect de
l'activité minière sur la sante humaine et environnementale.
Au regard de tous ces questionnements qui méritent une
attention particulière pour le respect des engagements liés a la
gestion durable des ressources du sous sol; une étude portant sur le cas
précis de la mine d'or de Essakane SA, la plus grande mine a ce jour
servira de miroir pour apprécier ne serait ce que de peu une situation
d'ensemble dans un secteur assez complexe ou la disponibilité de
données fiables n'est pas toujours évidentes. Nous nous
intéresserons donc aux rejets miniers, aux polluants tels que le
mercure, le plomb, le cadmium; leurs effets sur la sante humaine et
environnementale ainsi qu'aux pathologies diverses comme les
gastroentérites, le paludisme, les myalgies... dont les taux de
prévalence pourraient d'une manière ou d'une autre être
influencée directement ou indirectement par l'activité, les
conditions de vie et /ou de travail a l'intérieur d'une mine.
2. CONTEXTE
2.1.
Généralités
2.1.1. Présentation
du Burkina Faso
· Situation géo-climatique
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso
s'étend sur une superficie de 272 967 km2. Il est limité au nord
et à l'Ouest par le Mali, à l'est par le Niger et au sud par le
Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire.
Le pays est subdivisé en 13 régions, 45
provinces et 351 communes. Pays tropical, le Burkina Faso a un climat de type
soudanien et comporte deux principales saisons : une saison pluvieuse de juin
à octobre et une saison sèche de novembre à mai durant
laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud, sec et chargé de
poussière, originaire du désert du Sahara. A l'alternance de ces
deux saisons s'associe la recrudescence de certaines maladies
épidémiques et endémo-épidémiques comme le
paludisme en saison pluvieuse et la méningite en saison sèche.
Carte 1 : Carte du Burkina Faso,
localisation du pays en Afrique et dans le monde
Source: Google images
· Situation socioéconomique
Sur le plan économique, le Burkina Faso a
enregistré au cours de cette dernière décennie, une
croissance économique régulière. Cette croissance a
été en moyenne 5% par an entre 2000 et 2009. En 2010, le pays a
enregistré une croissance du PIB de 7,9%. L'incidence de la
pauvreté est évaluée à 43,9% en 2009 (INSD ;
EICVM-2009) sur la base des dépenses des ménages et à
40,1% en 2006 sur la base des avoirs des ménages (biens
d'équipement, logement, etc.) à partir des résultats du
RGPH.
· Situation sociodémographique
Effectif et structure de la population
La structure par âge d'une population permet de
comprendre les problèmes de santé auxquels elle est
confrontée. En effet, les facteurs influençant l'état de
santé d'une population varient d'un groupe d'âge à un
autre.
Le Burkina Faso a une population très jeune. Les moins
de 15 ans représentent 48% de la population. En 2010, les enfants de
0-11 mois représentent 4,2% de la population. Les hommes de 15 ans et
plus représentent 23,7% de la population et celle des femmes de 15 ans
et plus est de 28,3%.
Espérance de vie à la naissance
L'espérance de vie à la naissance est le nombre
moyen d'années que pourrait vivre un individu à sa naissance.
L'indicateur est en amélioration depuis 1985. Il est ainsi passé
de 48,5 en 1985 à 56,7 ans en 2006.
Les taux de mortalité et de morbidité
Les résultats des différentes enquêtes
réalisées par l'Institut national de la statistique et de la
démographie montrent que la morbidité générale a
connu une évolution à la baisse de 1994 à 2003, passant de
15,8% à 5,8%, suivie d'une remontée en 2007 (8,4%). La même
tendance s'observe au niveau des zones urbaines et rurales. Cependant la
morbidité est plus élevée en milieu urbain qu'en milieu
rural. Cet écart pourrait s'expliquer par les différences de
perceptions des populations à l'égard de leur état de
santé.
Le niveau général de la mortalité
connaît une nette amélioration. En effet, le taux brut de
mortalité est passé de 14,8%o en 1996 à 11,8%o en 2006. De
même, les mortalités spécifiques, connaissent des baisses
constantes, traduisant l'impact des efforts déployés dans ce
domaine.
· Alphabétisation et éducation
Le niveau d'alphabétisation de la population reste
faible au Burkina Faso. Selon les enquêtes de l'INSD sur les conditions
de vie des ménages de 2003 à 2007, le taux
d'alphabétisation des 15 ans et plus est passé de 21,8% en 2003
à 23,6% en 2005 et 28,3% en 2007.
Sur le plan de l'éducation, les indicateurs sont en
constante amélioration quand bien même d'énormes efforts
restent à faire. Le taux brut de scolarisation au primaire est
passé de 61,4% en 2005/2006 à 74,8% en 2009/2010. Au niveau du
post-primaire, le taux de scolarisation passé de 21,0% à 29,7% en
2009/2010.
2.1.2. Le secteur minier
au Burkina Faso
Le secteur minier est en pleine expansion au Burkina Faso ces
dernières années. En effet, l'or est actuellement le premier
produit d'exportation du pays. A cet effet, le Burkina intègre donc le
cercle des pays miniers. Ces résultats obtenus se fondent sur une
déclaration de politique minière nationale couplée a
l'adoption d'un code minier très favorable a l'investissement
privé (loi N°023/AN du 8 mai 2003). A ces deux facteurs ayant
permis la promotion du secteur minier burkinabè s'ajoute un court
très intéressant de l'oz d'or sur le marché international.
A ce jour, 859 titres miniers et autorisations sont valides
et se répartissent de la manière suivante : 621 permis de
recherche, 10 permis d'exploitation industrielle, 16 permis d'exploitation
semi-mécanisée, 197 autorisations d'exploitation artisanale
traditionnelle et 47 autorisations d'exploitation de substances de
carrière.
D'autres substances minérales connaissent
également une exploitation en plus du secteur florissant de
l'exploitation aurifère: Il s'agit du phosphate de Kodjari, du calcaire
de Tiara et Dioungoko et le manganèse de Kiéré. Aussi,
certains gisements se trouvent à un niveau très avancé
dans les études. On peut citer le manganèse de Tambao, le Zinc de
Perkoa, le calcaire de Tin Hrassan et l'or de Niankorodougou dans la
Léraba, Kiaka dans le Zoundwéogo, Bissa dans le Bam et
Mogtédo dans le Ganzourgou.
Sur le plan spécifique de la production d'or, six mines
sont en exploitation: Youga, Taparko, Mana, Kalsaka, Inata et Essakane
(Carte 2). Ainsi, en 2011, le pays a produit 32,6 tonnes d'or
et la prévision attendue pour 2012 est de 40 tonnes d'or. La production
de manganèse a donné 57 355 tonnes en 2010 et 49 715 tonnes en
2011.
L'ensemble des taxes et redevances minières
rapportées au cours des quatre dernières années donne un
montant de près de 200 milliards de F CFA. En 2010, l'or a
contribué pour 440 milliards de F CFA aux recettes d'exportation du pays
soit 62,77% des dites recettes et 7,7% au PIB confirmant ainsi sa position de
premier produit d'exportation. En 2011, cette contribution devrait atteindre,
sous réserve de confirmation par la BCEAO, 620 milliards de recettes
d'exportation pour une contribution au PIB de 12,12%. De plus ces
sociétés minières ont contribué à
résorber une partie du chômage dans le pays. C'est ainsi
qu'à la mie 2011, on dénombrait prés de 5000 emplois
permanents dont 93% d'emplois nationaux.
Si ces sociétés minières ont pour souci
de faire des recettes financières, elles auront contribué pour
beaucoup au développement du pays. Cependant des inquiétudes
subsistent et concernent plusieurs points tels que la gestion du
problème foncier, le dédommagement des populations
déplacés et leur réinstallation, les
mécontentements des populations locales et les conflits entre miniers et
population locale le plus souvent liés au problème foncier et
à l'emploi de la main d'oeuvre locale, la répartition des
bénéfices entre les communes et l'Etat central, la forte pression
liée a la migration massive autour des sites miniers, le
déséquilibre socioéconomique (grossesse précoce,
bouleversement culturel, cherté de la vie, développement de la
prostitution...), la recrudescence des Infections Sexuellement transmissibles
notamment le VIH/SIDA, l'impact sur la sante et l'environnement des produits
chimiques utilisés etc.
Carte 2: Quelques sites aurifères au
Burkina Faso
Source: Google images
2.1.3. Plan National de
développement sanitaire 2011-2020
Le Plan national de développement sanitaire (PNDS) est
un référentiel de planification stratégique de
portée nationale en matière de santé. C'est l'instrument
d'opérationnalisation de la politique nationale de santé qui a
été révisée en 2010.
La vision de la politique nationale de santé est «
le meilleur état de santé possible pour l'ensemble de la
population à travers un système de santé performant
». Sa mise en oeuvre vise à travers le PNDS se fera selon les
objectifs prioritaires suivants:
- développer le leadership et la gouvernance dans le
secteur de la santé ;
- améliorer des prestations de services de santé
;
- promouvoir la santé et la lutte contre la maladie ;
- développer des ressources humaines pour la
santé ;
- développer des infrastructures, des
équipements et des produits de santé ;
- améliorer la gestion du système d'information
sanitaire ;
- promouvoir la recherche pour la santé ;
- accroitre le financement de la santé et
l'amélioration de l'accessibilité financière des
populations aux services de santé.
Le PNDS constitue un référentiel de
planification pour les dix (10) prochaines années. Il permet aussi
d'améliorer le dialogue sectoriel et le processus de planification
à tous les niveaux du système de santé (Tableau de bord,
sante 2010). Cependant ce que nous pouvons constater est qu'il n'y a pas une
intégration explicite de la question relative l'impact des facteurs
environnementaux sur la sante.
2.2. Contexte juridique et
institutionnel
2.2.1. Contexte
juridique
A l'instar de ceux consignées dans le guide sectoriel
d'étude et de la notice d'impact sur l'environnement des projet miniers,
plusieurs lois et règlements obligent les promoteurs privés ou
publics à respecter l'environnement lorsqu'ils projettent des travaux et
aménagements qui peuvent avoir des impacts sur la sante et
l'environnement. Ces lois et règlements sont principalement :
- la loi N°0052/97/ADP du 30 janvier 1977, portant Code
de l'Environnement au Burkina Faso qui stipule en son article 17 que
« les activités susceptibles d'avoir des incidences
significatives sur l'environnement sont soumises à l'avis
préalable du ministre de l'environnement. L'avis est établi sur
la base d'une Etude d'impact ou une notice d'impact sur
l'environnement ».
- la loi N°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant Code
Forestier au Burkina Faso qui stipule en son article 50 que « toute
réalisation de grands travaux entraînant un défrichement
est soumise à une autorisation préalable du Ministre
chargé des forêts sur la base d'une Etude d'Impact sur
l'Environnement ».
- la loi N°23/94/ADP du 13 mai 1994, portant Code de
santé publique au Burkina Faso.
- la loi N°014/96/ADP du 23 mai 1996, portant
Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso.
- la loi N°023/AN du 8 mai 2003, portant Code minier au
Burkina Faso.
- la loi N°002-2001/AN du 8 février 2001, portant
loi d'orientation relative à la gestion de l'Eau.
- la loi N°034-/AN du 14 novembre 2002, portant loi
d'orientation relative au pastoralisme.
- la loi N°062/95/ADP du 14 décembre 1995, portant
Code des investissements et des formalités au Burkina Faso et son
décret d'application N°96-235/PM/MICIA/MEF.
- la loi N°05-2004 du 21 décembre 2004, portant
Code Général des collectivités territoriales.
- le décret N°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet
2001, portant champ d'application contenu et procédure de l'EIE et de la
NIE qui stipule que « les activités susceptibles d'avoir des
impacts significatifs sur l'environnement sont soumises à l'avis
préalable du Ministre chargé de l'environnement. L'avis est
établi sur la base d'une Etude d'impact ou une notice d'impact sur
l'environnement ».
- le décret
N°98-322/PRES/PM/MEE/MCIA/MEM/MS/MATS/METSS/MEF du 28 juillet 1998,
portant conditions d'ouverture et de fonctionnement des établissements
dangereux, insalubres et incommodes qui en son article 7 prévoit
qu'à chaque exemplaire de la demande fournie, doit être jointe une
étude d'Impact sur l'Environnement. Cette étude mentionnera les
mesures envisagées par le demandeur pour supprimer, limiter ou compenser
les inconvénients de l'établissement et en indiquera les
coûts estimatifs.
- le décret N°2001- 185 /PRES/PM/MEE du 7 mai
2001, portant fixation des normes de rejets de polluants dans l'air, l'eau et
le sol. Il fixe à ses articles 6, 10, 11 respectivement, les normes de
rejets des émissions dues aux installations fixes, les normes de
déversement des eaux usées dans les eaux de surface, les normes
de déversement des eaux usées dans les égouts.
En plus de la réglementation nationale, le Burkina Faso
est signataire de nombreuses conventions et traités internationales
telles que la convention RAMSAR, la convention de Stockholm, la convention de
Bale, la convention de Bamako...
Les objectifs poursuivis par de telles dispositions
réglementaires sont clairement affichés: il s'agit de permettre
la mise sur pied d'un projet ou un programme qui puisse être rentable au
pays en évitant, en limitant ou en minimisant les effets négatifs
sur l'environnement et la sante tout en optimisant les effets positifs pour le
bien être des populations.
2.2.2. Contexte
institutionnel : mission de stage et présentation du
BUNEE
Le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE)
est une direction spécialisée du Ministère de
l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) au Burkina Faso. Il a
pour missions la coordination de la mise en oeuvre et du suivi de la politique
nationale en matière d'évaluation environnementale, des audits et
inspection environnementale. A ce titre, il est chargé:
- de la mise en oeuvre des stratégies nationales en
matière d'évaluation environnementale et d'inspection
environnementale, de la promotion de la pratique des évaluations
environnementales en collaboration avec les autres structures du
Ministère;
- du suivi et de la surveillance sur le plan environnemental
des projets et programmes ayant fait l'objet d'évaluation
environnementale ;
- de l'organisation et de la conduite des inspections
environnementales sur tout le territoire national;
- de la définition des procédures d'inspection
environnementale ;
Le BUNEE est organisé autour de deux directions: la
Direction des Evaluations Environnementales (DEE) qui regroupe les services des
Evaluations Environnementales (SEE) et celui en charge du suivi des Plan de
Gestion Environnementale et Sociale (PGES); ainsi que la Direction des
Inspections et des Audits Environnementaux (DIAE) qui regroupe le Service des
inspections environnementales (SIE) et le Service des Audits Environnementaux.
A ce jour, seule la DEE est pleinement fonctionnelle même si la tache
assignée à cette direction dépasse largement les moyens et
le nombre du personnel, les évaluateurs qui doivent sillonner tout le
territoire pour accomplir leur mission se battent comme ils peuvent. Et dans le
cadre de la promotion des études d'impact sur l'environnement, celles-ci
ne sont pas à ce jour pleinement intégrer dans les projets par
les différents promoteurs excepté les grosses structures
minières et quelques promoteurs des boulangeries et des fermes.
Cependant, l'exigence accordée aux résultats des études
d'impact par les structures de financement des différents projets tels
les Banques mondiale, les banques locales etc. obligent de plus en plus
certains promoteurs en quête de financement à se soumettre a cette
réglementions sous peine de voir leurs bailleurs se
rétracté du projet.
2.3. Présentation
de Essakane SA
Essakane SA est une filiale du groupe IAMGOLD CORPORATION, la
multinationale canadienne spécialisée dans l'exploitation
minière et qui de nos jours exploite huit mines d'or et une du Nobium a
l'échelle internationale, en Afrique et en Amérique.
Localisé à l'extrême nord du pays dans la
région du sahel, province de l'Oudalan a environ 330 km au nord de
Ouagadougou (Carte 1), la mine ci concerné, Essakane Sa a connu sa
première production commerciale en juillet 2010 et est détenue
à 90% par IAMGOLD et a 10% par le gouvernement du Burkina Faso. Si la
mine connait a ce jour une exploitation industrielle, elle a été
dans le passé ; a l'instar de plusieurs autres sites
dispersés un peu partout sur le territoire nationale, un site
d'orpaillage découvert et exploité de façon artisanale
depuis 1985 par les populations locales ; avant de passer entre les mains
de plusieurs concessionnaires dont l'Etat (1992), Rangers minerals (2001),
Orezone / Golds fields (2002), Orezone (2008) et IAMGOLD en 2009 par
acquisition d'Orezone (Julien Baudrand, 2011).
Essakane SA constitue à ce jour le plus gros gisement
d'or en exploitation au Burkina Faso, 120 tonnes d'or avec une Teneur moyenne
d'environ 1,6g/t. La mine a une durée de vie de 12 ans et produira 10
tonnes d'or par an. Les dimensionnements du gisement sont les suivants :
200 mètres de profondeur ; 2,5 km de long et 500m de large. Cote
création d'emploi, la mine emploi plus de 1700 travailleurs directs
(CDD, CDI) dont 92% de burkinabé, 37% emploi local et 12% de femme.
(Julien Baudrand, 2011).
Essakane SA est accréditée de certifications
internationales telles : la certification ISO 14001 et la certification
OHSAS 18001.
Prévue pour prendre fin en 2023, la vie de la mine d'or
ESSAKANE IAMGOLD se verra prolongée jusqu'en 2025. La compagnie
minière vient de lancer officiellement ce mois d'octobre 2012 son projet
d'expansion a quelques encablures du site actuel, notamment vers le nord et
Falangoutou. Selon les prévisions, 700 nouveaux emplois
seront créés pendant la phase de construction et environ 200
pendant la phase d'exploitation ; 94% de ses emplois seront
burkinabè avec 46% local (Sahel).
2.4.
Problématique
L'agriculture et l'élevage ont depuis très
longtemps constitué les piliers de l'économie du Burkina Faso.
Cependant avec l'adoption de son nouveau code minier en 2003 (Loi
n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus attrayant, donc plus favorable a
l'investissement privé; le pays connait a ce jour un boom minier sans
précédent et cela particulièrement dans le domaine de
l'exploitation aurifère. Le secteur minier est aujourd'hui le levier de
l'économie du pays, et l'or est depuis 2009, le premier produit
d'exportation du Burkina. Plus de 600 permis de recherche et d'exploitation ont
été délivrés à ce jour: le Burkina Faso se
compte désormais parmi les pays miniers.
Outre les retombées économique (Taxes divers,
création d'emplois directs et indirects, création d'entreprises
connexes...), l'exploitation minière est une activité qui
engendre d'énormes problèmes environnementaux et
socio-économiques dont la déforestation; les risques de pollution
de l'air, des sols, des eaux de surfaces et souterraines; la perte des
superficies agricoles; le déplacement et le recasement des populations
affectées ainsi que la perte de certaines valeurs culturelles.
Pour une perspective d'exploitation durable des ressources du
sous-sol burkinabè, notre étude se devrait de s'interroger sur
les impacts que pourrait engendrer l'activité minière
industrielle `'naissante'' sur la sante humaine et environnementale a travers
le thème: « Impact de l'exploitation minière industrielle
sur la sante humaine et environnementale au Burkina Faso: cas de la mine d'or
de Essakane SA »
Le Burkina Faso ne disposant pas d'une grande
expérience dans l'exploitation minière en générale
et dans l'exploitation minière industrielle en particulier,
l'utilisation de produits chimiques hautement toxiques comme le mercure ou le
cyanure pour l'extraction de l'or peut être source de problème de
sante publique qui pourrait se révélé être sans
précédent a moyen et long terme. Particulièrement dans le
secteur minier industriel, la question peut être considérer
autrement du fait que l'exigence dans l'application des normes permet
d'encadrer l'exploitation en permettant une prise en compte significative des
préoccupations environnementale et sanitaire. Ainsi, les risques
d'exposition à des toxiques environnementaux, les risques d'accidents de
travail sont amoindris comparativement au secteur minier artisanal.
Que cela ne tienne, les principes de précaution et de
prévention doivent prévaloir dans les stratégies de
promotion et d'exploitation de ses ressources minières. Et cette
étude contribuera certainement a fournir d'une part un support
actualisé dans la prise en compte des problématiques
environnementales et sanitaires relatives a l'exploitation minière, et
d'autre part servir d'outil d'aide a la décision par une prise en compte
plus significative des risques sanitaires dans les mines pour le bien
être des travailleurs et des populations.
2.5. Objectifs
2.5.1. Objectif
générale
L'objectif général est d'évaluer l'impact
de l'exploitation minière sur la santé humaine et
environnemental. Il s'agit de faire une analyse des données recueillies
a Essakane SA afin d'établir une possible association ou non entre
l'activité minière, les rejets émanant des
différents circuits de production et leurs effets diffus susceptibles
d'être corréler aux pathologies récurrentes traiter a la
clinique de la société Essakane Sa. Aussi, nous tenterons une
analyse prospective des risques de sante, de détérioration de
l'intégrité des écosystèmes particulièrement
ceux aquatiques a travers l'analyse des données relatives a la
présence des métaux lourds dans les eaux souterraines et de
surface.
2.5.2. Objectifs
spécifiques
- Caractériser les rejets miniers susceptibles de
causer des dommages sur la sante humaine et sur l'environnement. Il s'agit
d'identifier les composés et les produits issus de l'activité
minière et qui sont susceptibles de causer des dommages sur la sante
humaine et environnementale. Ce sont des produits chimiques qui sont
directement rejetés avec les boues à la suite de leur utilisation
pour l'extraction et la purification de l'or comme le cyanure ou des
composés qui émis indirectement comme le mercure, l'arsenic, le
plomb, le cadmium, le zinc, etc. Ces derniers sont concentrés de
façon naturelle dans les roches et leur disponibilité en
quantité plus ou moins élevé dans les différents
compartiments de l'environnement tels que les eaux, les sols et l'air est
surtout rendue possible par les processus d'excavation.
- Evaluer l'impact de l'activité minière, les
conditions de travail ainsi que la qualité du milieu d'accueil sur la
sante des travailleurs (effets aigus et chroniques).
- Evaluer sommairement les risques de l'activité
minière sur la sante des populations environnantes.
- 3. METHODES
3.1. Sortie de terrain et
collecte de données
La sortie sur le terrain s'est effectuée entre le 14 et
le 17 décembre 2011. Cette sortie avait un double objectif: collecter
les données qui seront analysées et s'enquérir des
réalités sur le terrain à travers une visite dans les
différentes sections de la société
minière ainsi que dans certains villages relocalisés. En ce
concerne la collecte des données, cette étude s'est faite dans un
contexte ou nous avions été contraints d'utiliser les
données produits et collectés par la société
elle-même. Cela n'est évidemment pas le meilleur moyen car des
doutes ne sont pas à exclure sur la qualité et à la
fidélité de ses données, cependant nous travaillons avec
les réalités du pays car même la structure habilitée
comme le BUNEE ne focalisent leur surveillance et évaluation que sur les
données qui seront recueillies auprès des mines. Ce qui
caractérise une limite évidente qui impactera certainement
l'étude.
Et au regard de toutes ses réalités, nous
pensons que l'étude peut se poursuivre de façon plus minutieuse
avec plus de moyen à investir pour les échantillonnages et les
analyses connexes à effectuer dans le but d'optimiser son design.
Cependant pour s'enquérir des réalités sur le terrain,
nous avons effectué:
- Une visite de toutes les sections de la mine afin
d'identifier les impacts et risques potentiels sur l'environnement, la
vulnérabilité des écosystèmes naturelles et la
santé des travailleurs.
- La vérification et l'acquisition des documents
d'analyse des eaux de surfaces, souterraines (piézomètres..) et
les cahiers de charge sur la gestion des déchets solides ; des
effluents liquides, du parc à résidu, la centrale
électrique, la cité des travailleurs, des populations
déplacées, le restaurant, la réhabilitation de la
biodiversité, le plan de fermeture de la mine et la santé des
travailleurs, le plan d'urgence et de sécurité ;
- Des observations directes du traitement et de la gestion des
déchets industriels, domestiques et banaux générés,
notamment les déchets solides, liquides et gazeux ;
- Des entretiens avec les populations de trois villages
relocalisés dont Essakane site, Bounia et de Marganta par l'entremise
des Comités Villageois de Développement (CVD).
· Populations travaillants sur le site
minier
La population travaillant sur le
site minier est constituée par les employés de la mine. Ce sont
plus de 1700 employés dont 92% de burkinabé, 37% emploi local et
12% de femme. (Julien Baudrand, 2011).
Employés
|
homme
|
femme
|
burkinabè
|
Expatriés (canadiens et autres)
|
Employés locaux
|
1700
|
1496
|
204
|
1564
|
136
|
629
|
· Populations des six villages
déplacés
villages
|
Nombre de
ménages
|
Population résidente
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Petabarabe Oudalan
|
96
|
259
|
295
|
554
|
Petabarabe Sonrhaï
|
34
|
98
|
111
|
209
|
Petabarabe Seno
|
45
|
153
|
157
|
310
|
Inabao
|
183
|
482
|
570
|
1052
|
Goulgountou
|
134
|
404
|
423
|
828
|
Essakane Village
|
254
|
762
|
805
|
1576
|
Essakane Site
|
1063
|
5432
|
5034
|
10492
|
Total réinstallés
|
2429
|
7590
|
7395
|
15021
|
Source : Base des
données socio économie d'Essakane SA (2007)
3.2. Rédaction
Les bases de données sont traitées sur le
logiciel de traitement de données Excel afin d'analyser
l'évolution des cas de pathologies et de la concentration des polluants
d'intérêts sur la période d'étude définie.
Nous utiliserons la fréquentation de la clinique et la récurrence
de certaines pathologies comme un proxy pour apprécier les impacts
liés aux conditions de travail, cela en l'absence de données par
poste de travail. Aussi, nous utiliserons les variations de la concentration
des polluants comme les métaux lourds (Plomb, mercure, cadmium) dans les
eaux de surface et souterraine pour analyser l'impact de l'activité sur
l'intégrité des écosystèmes et sur l'environnement.
A défaut de données sur les taux d'exposition individuelles, les
concentrations des mêmes polluants servirons à évaluer les
risques sanitaires auxquels s'exposent les populations dans le court et le long
terme.
4. RESULTATS ET
DISCUSSIONS
4.1. Affections et effets
aigus
4.1.1.
Résultats
4.1.1.1. Fréquence des consultations a la
clinique sur le site minier
La fréquentation de la clinique a connu une baisse en
2011 comparativement au taux de fréquentation qui était
relativement fréquentation élevée en 2010.
Figure1: Fréquences comparées des
consultations en 2010 et en 2011
4.1.1.2. Récapitulatif des causes des
consultations pour les années 2010 et 2011
Les données recueillies durant les deux années
montrent une forte prévalence des pathologies telles que le paludisme,
les gastro-entérites et les maladies respiratoires (tableau 1)
Tableau1 : Nombre de cas en 2010 et en
2011
Année
|
2010
|
2011
|
Gastro-entérites
|
1939
|
1270
|
Carie et affections buccales
|
273
|
191
|
Paludisme
|
1346
|
947
|
Maladies respiratoires
|
1743
|
1227
|
Autres affections ostéo-articulaires
|
715
|
366
|
Céphalées
|
836
|
357
|
Infections sexuelles
|
24
|
21
|
Otites
|
90
|
80
|
Traumatismes
|
160
|
131
|
Plaies et affections de la peau
|
983
|
552
|
Affections de l'oeil
|
311
|
248
|
Affections cardiovasculaires
|
76
|
47
|
Fièvres d'origine indéterminée
|
4
|
10
|
TMS : Myalgie et Myasthénie
|
301
|
181
|
TMS : Asthénie
|
211
|
114
|
Affections neuro-végétatives
|
71
|
51
|
Autres pathologies non classées
|
736
|
544
|
Source : Essakane
4.1.1.3. Pathologies récurrentes et leur
évolution au cours des deux années
Les graphiques ci-dessous montrent respectivement des
pathologies les plus fréquentes durant les périodes 2010 et
2011.
Figure3 : Evolution des pathologies
récurrentes en 2010
Figure5 : Evolution des pathologies
récurrentes en 2011
Seul le paludisme connait une grande variabilité
saisonnière, une forte augmentation de la morbidité entre les
mois de juillet et novembre (fréquence multiplié par cinq entre
juillet et septembre), période correspondant a l'hivernage.
Les maladies respiratoires et les gastroentérites
présentent les proportions les plus élevées. Elles
couvrent a elles seules près de 50% des cas, ce qui correspondant a la
moitié des cas d'affections. Il s'en suit les cas de paludisme; les cas
d'affections ostéo-articulaires, les cas de
céphalées ; les cas de troubles musculo-squelettiques (les
myalgies et les asthénies) ainsi de maladies neurologiques comme les
myasthénies. Les caries et les autres affections buccales
représentent le faible taux de prévalence parmi les pathologiques
récurrentes.
Figure7 : Etude comparée de
l'évolution des pathologies récurrentes
Dans l'ensemble, on note une baisse de la prévalence
des différentes pathologies en 2011 comparativement à
l'année 2010.
4.1.2.
Discussion
Les conditions de travail pénibles, constituent des
facteurs de risques favorables à la propagation et à la
prolifération des maladies dans les sites miniers. Selon les
statistiques sanitaires récentes disponibles dans la zone de
Kéniéba (une zone aurifère au Mali), les maladies les plus
courantes enregistrées en 1999 sont surtout le paludisme, les infections
respiratoires aiguës, les traumatismes, les diarrhées, les
dermatoses et les maladies sexuellement transmissibles (SEYDOU KEITA,
2001). Il est évident que les conditions de travail
dans les grandes industries minières comme Essakane Sa demeurent
significativement différentes. Cependant la forte coïncidence
constatée entre les pathologies ne peut cependant être
considérée comme fortuite. Evidemment les risques d'exposition a
certaines substances comme les poussières sont amoindris mais la
modernisation du travail ne rend pas celui-ci forcement moins pénible,
il y'a assurément un lien entre ses pathologies, les conditions de
travail et les activités propres menées dans la mine.
4.1.2.1. Gastroentérites et autres affections de
l'appareil digestif
Etiologie
Les gastroentérites et les affections digestives
concernent ceux qui sont pris en charge à la clinique de la
société minière. Ces pathologies représentent a
elles seules une fréquence de près du tiers des cas de maladies
(26% en 210 et 27% en 2011). Il s'agit des diarrhées sanglantes et non
sanglantes, des parasitoses intestinales, de la gastrite, de l'ulcère
d'Estomac et les autres affections de l'appareil digestif. Des nombreuses
études portant sur ses affections, il est d'une évidence qu'elles
sont pour une grande causées par des microorganismes d'origine
fécale (OMS, Susan J et al, 2001). Une autre étude de l'INVS
portant sur les épidémies d'infection liées à
l'ingestion d'eau de distribution, établie une corrélation forte
entre ces diverses pathologies digestives et les microorganismes
entériques et gastriques (Annexe1: INVS, Tableau d'orientation
étiologique des gastro-entérites et autres infections avec une
transmission hydrique). Selon cette étude, les principaux
micro-organismes susceptibles d'être à l'origine d'une
manifestation pathologiques comme telle sont des micro-organismes à
excrétion fécale chez l'homme ou l'animal :
- bactéries : Campylobacter spp, Salmonella spp,
Shigella spp, Yersinia enterocolitica, Escherichia coli
pathogènes, et en particulier E. coli producteur de shiga-toxine (STEC),
Vibrio cholerae ;
- parasites : protozoaires : Cryptosporidium parvum, Giardia
intestinales, Toxoplasma gondii, Cyclospora cayetanensis ;
- virus : calicivirus humains (norovirus, sapovirus),
rotavirus, astrovirus, adenovirus entériques, entérovirus, virus
de l'hépatite A et E.
Exposition
Il est important de noter qu'Essakane dispose en son sein, un
seul restaurant qui sert environ 1600 plats par jour. Tout le personnel se
restaure dans ce seul restaurant. C'est une mesure
d'équité qui, dans le cadre de notre étude place les
employés face au même risque quelque soit leur position au sein de
la société. Aussi, chaque employé a droit a 2 bidons
d'eau minérale Lafi (1,5L +1,5L= 3L) uniquement au restaurant, ce qui
largement suffisant comme eau de boisson. Notons que cette eau minérale
lafi est la seule eau de boisson consommée sur le site, elle est non
seulement disponible dans toutes les sections de la mine mais également
accessible a tous, même si on n'est pas employés de la
section ; on peut s'en procurer. Cette source d'eau ne peut donc
constituer le canal par lequel les pathogènes se propagent.
En excluant la source d'eau de boisson comme vecteur de ses
contaminations fécales, les principales voies d'exposition susceptibles
d'être à l' origine de contamination sont surtout alimentaires et
comportementale. L'exposition alimentaire est probablement liée pour une
grande part a la consommation d'aliments crus comme les salades de laitue et
les autres crudités, le lait ou peut être les oeufs issues de
manipulations diverses comme le de-coquillage qui se fait après la
cuisson. S'il n'a pas été possible pour notre part de
réaliser des analyses microbiologiques, notre constat quand aux mesures
d'hygiène et d'assainissement dans cette section reste remarquable. Au
regard de ses analyses, nous pensions fortement que le comportement personnel
pourrait être responsable de la prédominance de ses pathologies
digestives. Chaque employé avant d'accéder au restaurant doit se
laver les mains, juste à la porte : du savon liquide et quelques
robinets sont disponibles a cet effet. Ainsi, si la majorité des
employés se plient à cette mesure d'hygiène
élémentaire ; la question principale qui se pose est comment
ils s'y prennent ? En quelques secondes, le savon est aussitôt
nettoyer presque au même moment que son application. L'objectif semble
être définit autrement: juste nettoyer les poussières ou
simplement réalisé un geste habituel. A cela s'ajoute-le fait que
certains s'excluent de cette routine simple car leur main est d'apparence
propre. Cette chaine de contamination s'étoffe enfin avec les nombreux
poignets de main que les employés échangent entre eux à
l'intérieur du restaurant, donc après que certains aient
respectés les consignes d'hygiène et d'autres pas. Ce dernier
acte constitue plus une question culturelle qu'il va falloir manier avec
dextérité pour éviter toute interprétation
déplacées.
Cependant la question se pose est la suivante, l'heure
consacrée à la pause est elle suffisante? Ce qui n'est pas
évident surtout si on ajoute a cette contrainte deux autres facteurs que
sont, la distance a parcourir entre son poste de travail et le restaurant
localisé dans le camp, distance variant selon nos estimations entre cent
mètres (100m) et plus de mille cinq cent mètres (1500m); et le
temps minimale d'attente de la navette que nous avons estimé entre cinq
(05mn) et quinze minutes (15mn). Pour minimiser l'exposition, il faut en plus
de la sensibilisation, construire d'autres restaurants qui respecteront le
même design que la première: cela permettra de réduire les
distances et d'avoir un plus de temps à consacrer a l'hygiène.
Prévention
Les hommes ont le droit et le devoir de participer
individuellement et collectivement à la planification et à la
mise en oeuvre des mesures de protection sanitaire qui leur sont
destinées (OMS, Déclaration d'Alma-Ata, 1978). IL est
évident, au regard de l'ampleur des mesures d'hygiène mis en
place, que la défaillance pourrait fortement être associé a
un problème comportemental. Il sera donc nécessaire de ne pas
baisser la garde et renforcer la sensibilisation et la formation pour un
changement véritable de comportement. Cela est d'autant indispensable
que chaque employés avant d'accéder au restaurant doit prendre le
temps nécessaire pour laver ses mains : c'est un engagement
individuelle pour la promotion de la sante individuelle et collective. Nous
insistons ici sur facteur temps car si le reflexe de laver les mains est une
pratique presque acquise, l'acte est au contraire réalisée de
façon très hâtive (quelques secondes) et n'est plus
efficace car les mains sont justes rincer pour enlever la couche de
saleté visible (poussières et autres). Dans le même
contexte nous avons constater que l'utilisation du savon précède
toujours le contact avec l'eau alors que c'est plutôt le contraire qui
est meilleur : on verse de l'eau sur les mains (pour faciliter l'exposition des
microorganismes au savon), puis on ajoute du savon et on frotte enfin les
deux mains, l'une contre l'autre pendant au minimum 20 a 30 secondes avant le
rinçage a l'eau (figure ci dessous). Les images ci-dessous
illustrent le mécanisme dans son ensemble. Elles peuvent servir de
support lors des formations et sensibilisations et être afficher dans les
lieux indiqués comme les toilettes et le restaurant.
Source: Hand hygiene in the
intensive care unit
Une autre solution nécessaire est de réaliser
des enquêtes au niveau microbiologiques pour identifier les germes
responsables. Des prélèvements réalisés à
différents points fortement suspectés comme les robinets (au
niveau des toilettes et du restaurant) et les poignets des portes du restaurant
permettront de cibler le problème et de prendre des mesures
adéquates de prévention.
Aussi, il faut une décentralisation de la restauration
afin de rapprocher le restaurant des travailleurs dans l'optique d'une
utilisation plus efficace de son temps de pause. A cet effet deux autres
restaurants peuvent être construits avec le même design et
placés dans un rayon qui puisse être accessible à temps
minime par tous.
4.1.2.2. Le paludisme
Etiologie et manifestations
Le paludisme est du a l'infestation des hématies par
des protozoaires appartenant au genre Plasmodium. Ces
hématozoaires sont inocules chez l'hôte humain par
l'anophèle femelle lors d'un repas sanguin. Les quatre espèces de
Plasmodium qui infestent l'homme sont les suivantes : P.
falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariae. Il arrive
parfois que l'on rencontre des infestations par des hématozoaires
infestant habituellement le singe, tel P. knowlesi. La maladie est
endémique à la région Afrique sub-saharienne (90% des cas)
et le Burkina Faso constitue une zone d'endémie au Plasmodium
falciparum.
Les premiers symptômes du paludisme ne sont pas
spécifiques et ressemblent aux symptômes d'une maladie virale
systémique mineure. Ce sont : des céphalées, une lassitude
ou de la fatigue, un gène abdominale et des douleurs musculaires et
articulaires, suivies de fièvre, de frissons, de transpiration,
d'anorexie, de vomissements et d'une aggravation du malaise. Il s'agit la du
tableau typique d'un paludisme simple(...). Mais si l'on donne des
médicaments inefficaces ou en cas de retard du traitement d'un paludisme
a falciparum, la charge parasitaire continue à augmenter et il
peut s'en suivre un paludisme grave. Un malade présentant les
symptômes mineurs peut évoluer en quelques heures vers un
paludisme grave. Celui-ci se manifeste habituellement par un ou plusieurs des
signes suivants : coma (neuropaludisme), anémie sévère,
hypoglycémie et, chez l'adulte, insuffisance rénale aigue ou
oedème aigu du poumon. En l'absence de traitement, le paludisme grave
est presque toujours mortel (OMS, Directives pour le traitement du
paludisme).
Exposition et prévention
Par son climat et sa position géographiques, la
population du Burkina Faso est exposée dans entièreté et
de façon endémique au paludisme. Au niveau local, les
données sanitaires confirment la récurrence de la pathologie et
le classe comme première cause de consultations au CSPS de Goulgountou
(Annexe 2), courant premier semestre de 2010 (Rapport semestriel, janvier-juin
2010, Essakane Sa)
La courbe d'évolution de la maladie montre une
variabilité saisonnière qui s'explique principalement par le
cycle de vie de l'anophèle, vecteur du plasmodium. Comparativement aux
autres périodes des deux années pris en compte (2010 et 2011), la
fréquence de la maladie est presque multipliée par cinq entre
juillet et septembre qui constitue le mois pendant laquelle la
prévalence du paludisme atteint son taux maximal. En effet l'abondance
de l'eau disponible pendant cette période de saison pluvieuse est
l'explication la plus évidente en permettant la multiplication accrue
des moustiques. Les oeufs âpres une phase de maturation
nécessitant du sang, sont pondus dans les eaux surtout stagnantes. Les
larves qui en sortiront sont aquatiques pendant les premières phases de
leur vie avant de devenir des insectes aériens.
Il est pratiquement impossible d'établir une
corrélation positive entre l'activité minière et cette
pathologie uniquement à partir de cette étude même si les
grands bassins de rétention d'eau, les nombreuses crevasses
disséminées un peu partout sur le site pourraient servir en
saison pluvieuse de nid pour le développement des moustiques et
entrainer une recrudescence de la maladie. L'état physiologique est
aussi un élément considérable dans le processus de
déclenchement du paludisme car la maladie se manifeste plus facilement
chez les personnes diminuées physiquement (Des études
comparatives peuvent être effectuées dans ce sens). En tout
état de cause, la prévention reste le meilleur moyen de lutte
contre cette maladie et pour cela il faut initier des campagnes de
sensibilisation pour une utilisation permanente des moustiquaires au service et
a domicile.
4.1.2.3. Troubles musculo-squelettiques et neurologiques
Selon le centre canadien d'hygiène et de
sécurité au travail, les troubles musculo-squelettiques
liés au travail (TMSLT) ou plus simplement les TMS ont tous une chose en
commun : ils peuvent être la source d'inconfort, de fatigue, de
douleur et de blessures chez les travailleurs. Et sont souvent attribuables
à des travaux exigeant des mouvements répétitifs, à
des mouvements nécessitant l'application d'une certaine force et
à des postures corporelles inconfortables conservées pendant un
certain temps. Les poignets, le dos, les jambes, les épaules, le cou,
les muscles et les articulations sont les parties du corps les plus
touchées. Malgré la non disponibilité
d'échantillons témoins qui permettrait une meilleure
appréciation de la prévalence de cette pathologie, il est
probable que les gestes répétitifs quotidiens exercés par
les employés et qui caractérisent l'apparition des TMS soit un
des facteurs en cause. A Essakane SA, ces troubles se
manifestent à l'état pathologique par diverses affections
ostéo-articulaires, par des myalgies et des asthénies ; qui
combinés aux myasthénies ont représenté 17% des cas
en 2010 et 14% en 2011. Les liens de causalité sont évidents et
il serait nécessaire de se pencher sur la question de manière
singulière en vue d'effectuer des analyses plus poussées qui
tiendront compte de la spécificité des postes de travail: c'est
une limite de nos travaux inhérents aux réalités du
contexte de manque de disponibilité de données et a la faiblesse
du système d'évaluation qui manque de moyen pour aboutir a ses
fins.
4.1.2.4. Céphalées
Selon l'OMS (Aide-mémoire N°277, Mars 2004), les
Céphalées représente un problème de santé
publique. Les personnes atteintes de céphalées
supportent une grande partie du fardeau, mais pas la totalité. Les
céphalées posant des difficultés particulières pour
la population active (de la fin de l'adolescence à la cinquantaine),
elles ont un énorme coût financier pour la société -
principalement dû à la perte d'heures de travail et à la
baisse de productivité.
Certaines céphalées, ou céphalalgies,
comptent parmi les affections du système nerveux les plus
répandues. Ces pathologies touchent quantité de personnes et,
dans de nombreux cas, de façon permanente. Le mal de tête est la
manifestation douloureuse et souvent incapacitante d'un nombre relativement
restreint de céphalées primitives. Il peut également
être secondaire à un très grand nombre d'autres affections.
Les plus répandues - céphalée de tension, migraine, algie
vasculaire de la face et céphalée chronique quotidienne - sont
responsables d'une incapacité importante (Aide-mémoire
N°277, Mars 2004). Dans notre cas précis, la prévalence de
la pathologie pourrait être liée a un certain nombre d'affections
tels que le paludisme, les gastro-entérites et aux variations de
pression sanguine liées au travail sous pression.
4.2. Risques sanitaires et environnementaux liés aux
métaux lourds
Les indicateurs utilisés par la société
minière pour évaluer la pollution environnementale sont les
concentrations des différents polluants notamment les métaux
lourds dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines. Notons
qu'à cet effet que nous n'avions disposé d'aucune donnée
sur les taux des polluants dans l'air et dans les sols.
4.2.1. Concentrations des eaux en
métaux lourds
Les graphiques ci-dessous montrent l'évolution des
concentrations des métaux que sont le plomb, le mercure et le cadmium
dans les eaux de surface et souterraines. Cependant nos travaux
n'intègre pas le cyanure, un composé hautement
intéressant, car nous n'avions pas disposé de données sur
cette substance chimique. Et nous pensons qu'il est plus que nécessaire
de rappeler une fois de plus que nous travaillons avec des données
fournies par la Société minière elle même qui ne
sont pas exempt de doute. L'idéal aurait été d'effectuer
nos propres échantillonnages et nos analyses.
4.2.2. Evaluation des polluants d'intérêt dans
les eaux: eaux de surface et eaux souterraines
Mercure
|
Cadmium
|
|
|
|
|
|
|
Plomb
|
Mercure + Cadmium + Plomb dans les eaux
|
4.2.2. Discussion
L'évaluation des risques sanitaires (ERS)
associés à une exposition environnementale s'inscrit dans un
contexte de complexité et d'incertitudes (ORS). En effet, les
expositions aux facteurs dangereux de l'environnement sont nombreuses et
variées. Elles sont souvent chroniques et, sauf situations
accidentelles, elles sont de faible niveau. Dans la plupart des cas, il est
difficile de les quantifier précisément et de prendre en compte
d'éventuelles interactions. Ces expositions, susceptibles de provoquer
des maladies, n'induisent pas des pathologies qui leur sont spécifiques,
dans la mesure où d'autres facteurs liés aux comportements des
individus (tabac, alcool) ou aux antécédents
génétiques peuvent en être la cause. Par ailleurs, ces
maladies se manifestent chez les individus généralement longtemps
après leur contact avec le ou les agent(s) dangereux. Il n'est donc pas
aisé de relier avec certitude un facteur environnemental et un effet
sanitaire qui du reste, est généralement multifactorielle (Sabine
Host et al, 2006). Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
intéressés aux effets que pourraient entrainer trois de ses
composés que sont le mercure, le plomb et le cadmium. Notre
intérêt pour ses composés s'explique par le fait que ces
derniers sont des métaux lourds plus fournis par la littérature
internationale. De plus ces métaux se révèlent être
sans aucun effet bénéfique pour l'organisme humain et sont
simplement toxiques pour les animaux, les plantes et les microorganismes
(André Picot).
4.2.2.1. Effets aigus liés à
l'exposition aux métaux lourds
Les métaux lourds sont des composés qui a faible
dose n'ont pas d'impact immédiat sur l'environnement et la sante de la
plupart des animaux et sur celle humaine. De plus, l'analyse des
résultats montre que les taux mesurés dans les différents
compartiments des écosystèmes autour de la mine sont largement en
dessous des valeurs de référence. Le décret N°2001-
185 /PRES/PM/MEE du 7 mai 2001, portant fixation des normes de rejets de
polluants dans l'air, l'eau et le sol fixe à ses articles 6, 10, 11
respectivement, les normes de rejets des émissions dues aux
installations fixes, les normes de déversement des eaux usées
dans les eaux de surface, les normes de déversement des eaux
usées dans les égouts comme suit: 0,1 mg/L pour le cyanure;
0,17mg/L pour le mercure dissous ; 5mg/L pour le zinc et 0,14mg/L pour
l'arsenic dissous. Ces valeurs sont largement supérieures aux
quantités mesurées dans les eaux des trois barrages et du fleuve
qui desservent la mine. Nous pouvons affirmer que les rejets miniers, pour ce
qui concerne les proportions des métaux lourds (plomb, mercure,
l'arsenic et le zinc) restent extrêmement faibles. Et de ce fait, ne
peuvent impactées négativement l'état de sante si on s'en
tient uniquement a ses données.
Cependant un facteur essentiel, caractéristique de la
qualité des données mérite d'être
considéré avec acuité: il s'agit de l'indicateur
utilisé par la mine pour évaluer le taux des polluants
considérés dans l'environnement. Dans notre contexte, la mine
utilise pour ses estimations, les concentrations des métaux lourds dans
les eaux. La preuve, nous n'avions disposé d'aucune donnée sur la
concentration des métaux lourds dans l'air ou les sols, il n'existait
donc pas une surveillance de la qualité de ses deux compartiments
environnementaux jusque pendant notre visite en décembre 2011. Or, les
mesures des concentrations dans les eaux ne peuvent à elles seules,
être efficace. Nous soutenons cette affirmation en plus par les
possibilités que disposent le plomb, le mercure et le cadmium à
s'accumuler par exemples dans les organismes et dans le milieu benthique.
Il est a noter a cet effet que si l'on peut considérer
la concentration des métaux lourds dans les eaux pour apprécier
les effets potentiels aigus sur la sante humaine et sur celle animale du fait
que l'eau pourrait être consommé par les humains et les animaux
surtout que nous sommes dans une zone d'élevage de gros
mammifères comme les bovins et les ovins ; les évaluations
des effets a long terme restent très inefficaces voire impossible du
fait du phénomène de transfert des métaux et de leur
accumulation dans d'autres compartiments comme les sols ou dans les organismes
aquatiques. Il est à craindre que la quantité de polluant
généré par l'activité minière dans
l'environnement; notamment en ce qui concerne le plomb, le mercure et le
cadmium, reste cependant sous-estimé au regard de ceux qui
précède.
4.2.2.2. Effets sanitaires et risques environnementaux
à long terme
Les métaux lourds sont des éléments
métalliques naturels, métaux ou dans certains cas des
métalloïdes comme l'arsenic, caractérisés par une
masse volumique élevée, supérieure à 5 grammes par
cm3. (Rapport n° 2979, Assemblée nationale, rapport n° 261 du
Sénat.2001). Pour notre étude nous nous sommes
intéressés a trois de ses métaux dont le mercure, le plomb
et le cadmium et cela par rapport a leur particularité biochimique et a
leur toxicité. Selon le Professeur André Picot, expert
européen en toxicologie, les métaux lourds
considérés sont des éléments chimiques toujours
toxiques, prompts à se combiner avec les composés organiques
soufrés de notre corps via l'air, l'eau ou l'alimentation, et pouvant
engendrer de graves troubles, y compris au niveau cérébral: Ce
sont des éléments chimiques qui n'ont aucune activité
biologique bénéfique et sont considérés comme
uniquement toxiques, et ce pour tous les organismes (microorganismes, plantes,
animaux, Homme). Ils changent de forme chimique mais ne se détruisent
pas, ils se transportent et ont une capacité à s'accumuler dans
la chaîne alimentaire entrainant ainsi des effets toxiques.
Les sources principales de ses trois métaux lourds sont
naturelle et anthropique, ils sont présents sous forme de sels ou de
minerais dans les roches et dans le sol et peuvent se
retrouver à des concentrations diverses dans les différents
compartiments des écosystèmes : eau, air et sol par le biais
de l'extraction minière, de l'excavation des fosses (La
sécurité chimique pour un développement durable, IFCS,
Budapest, Hongrie, 2006).
· Mercure
Le mercure est un métal, liquide à
température et à pression ambiantes pouvant être
vaporisé, et qui est naturellement présent dans l'environnement
sous diverses formes organiques et inorganiques. Le mercure inorganique est une
association du mercure avec des éléments tels que le chlore, le
souffre ou l'oxygène. Ce composé peut se retrouver sous forme de
vapeur a travers les minerais issus de l'exploitation minière. Tandis
que le mercure organique est un complexe formé à partir du
mercure et des composés carbonés. Le méthylmercure est le
principal composant du mercure organique. Il est produit par une transformation
réalisée par des microorganismes, précisément des
bactéries vivants dans les eaux, les sédiments et les sols (N.
Fréry et al 2001 ; André Picot). Le méthylmercure est
le constituant mercurique le plus dangereux sur la sante humaine et sur
l'environnement. De plus il s'accumule dans les tissus organiques notamment
ceux des poissons ou sa quantité tend à augmenter avec la taille
et l'âge du poisson (ATSDR, 1999 ; WHO, mercury in health care,
2005).
Exposition
De façon naturelle, nous sommes quotidiennement
exposés à de faibles doses de mercure car le composé se
retrouve à des proportions faibles dans les différents
compartiments de l'environnement, eau, air, sol et dans certains aliments. On
estime entre 10 ng/m3 et 20 ng/m3 de mercure dans l'air extérieur urbain
(ATSDR, 1999). Ceci demeure en réalité très faible et ne
peut entrainer des effets délétères sur la sante humaine.
(A prendre pour la discussion)
En effet l'exposition humaine au mercure est surtout due
à la consommation de poissons contaminés au méthylmercure,
de leurs prédateurs (certains mammifères aquatiques) ainsi que
des autres produits aquatiques contaminés par le méthylmercure
(Thomas. W. Clarkson, 1992 ; Fréry et al, 2001).
Le mercure (sous sa forme ionisée Hg++), en faible
concentration dans une eau peu active (lacs, baies fermées...) va
facilement être stocké par les bactéries présentes
dans les sédiments (vase) qui vont le transformer en une molécule
soluble dans les graisses : le cation méthylmercurique (CH3-Hg+). Les
bactéries servant de nourriture au plancton, qui lui-même est
consommé par les poissons herbivores, proies à leur tour de
poissons carnivores (thons, requins...) forment une chaîne alimentaire de
bioconcentration très importante. Le facteur de concentration du mercure
de l'eau jusqu'aux poissons gras carnivores, qui servent de nourriture à
l'Homme (le chaînon final), est de l'ordre du million,
ce qui est considérable. Ceci explique que dans les eaux
particulièrement contaminées, la concentration du mercure (sous
forme de cation méthylmercurique) dans les poissons peut atteindre un
milligramme par kilo de poisson frais, parfois même beaucoup plus
(André Picot, année).
Notons à cet effet que les productions piscicoles et la
consommation de produits aquatiques comme les poissons demeurent relativement
très faible au Burkina et encore minime dans l'alimentation des
populations du sahel notamment Essakane site et les populations des autres
villages situés autour de la mine. Ce sont des populations qui n'ont pas
pour habitudes alimentaires les produits aquatiques, ce qui signifie que
l'exposition par suite de consommation de produits aquatiques demeure
très improbable.
Essakane et toute la zone sahélienne reste une
région pastorale par excellence et même si dans ses projets de
développement local (PGES) la société minière a
initié un programme de promotion et de développement de la
pisciculture, les conditions telles que la temporalité du fleuve Gorouol
(cours d'eau saisonnier), la culture pastorale de la population ne favorise pas
une expansion à grande échelle d'une telle activité dans
ce désert. Le premier test de pisciculture a été
réalisé dans le bassin de stockage d'eau de la mine en 2009
(Rapport semestriel, Essakane 2010). Même si les résultats sont
prometteurs, cependant la non disponibilité de l'eau durant toute
l'année liée aux aléas climatiques (600 mm d'eau par an)
restent cependant un frein au développement de cette activité
piscicole. En conséquence, l'exposition au mercure via le canal
alimentaire par la consommation du poisson est moins significative.
Une autre voie d'exposition à explorer est l'inhalation
des vapeurs mercuriques qui peuvent se retrouver dans l'air grâce a
certains processus d'extraction de l'or tel que l'excavation des roches. Et
comme nous ne disposons d'aucune donnée sur les concentrations des
composés dans l'air ambiant, nous ne pouvons apprécier cette
exposition a l'heure actuelle. Cependant, ce manque de données
dénote d'une limite sérieuse dans la prise en compte de la
question sanitaire et environnementale par la société Essakane
SA. Il faudra donc intégrer une surveillance de la qualité de
l'air ambiant de la localité dans la stratégie de gestion
environnementale en tenant compte des paramètres climatiques (Vitesse du
vent, précipitation, température...) et cela dans l'optique d'une
meilleure caractérisation des risques inhérents a ce
compartiment.
Enfin deux autres sources d'exposition à
considérer sont les suivantes: la première peut être
qualifiée d'exposition directe car elle se traduit par une consommation
des eaux du fleuve par les Hommes (souvent même comme eau de boisson) et
leur bétail; et la deuxième, qualifiée d'exposition
indirecte traduit la consommation de la viande contaminée a la suite de
la bioaccumulation. Cette dernière exposition est justifié par le
fait que les chèvres, les moutons et les boeufs s'abreuvent
principalement dans ces surface d'eau dont le Gorouol, fleuve traversant la
majorité des villages et qui fournis également l'eau
utilisé dans le traitement du minerai.
Pour écarter tout risque et pour répondre aux
interrogations, une évaluation de la biodisponibilité s'impose:
il s'agira d'effectuer une évaluation de la concentration dans
l'organisme humain mais aussi dans l'organisme de certains animaux à
travers des échantillons d'urine, de graisse...
Effets sur la santé
De par sa liposolubilité, le cation
méthylmercurique va pénétrer très facilement dans
l'organisme par la voie intestinale (95 à 100 %) puis se
répartira dans le sang et ira rapidement se localiser dans le
système nerveux tant central que périphérique et sa
neurotoxicité engendrera souvent encéphalite et
polynévrite. Grâce à sa solubilité dans les lipides,
le mercure métallique (Hg0) va se concentrer dans le système
nerveux, surtout au niveau du cerveau, entraînant un processus
inflammatoire de type encéphalite. Sous forme de sel mercurique (Hg++)
hydrosoluble, la cible principale sera les reins, dont l'inflammation va
conduire à une néphrite souvent mortelle (André Picot).
Grâce à leur lipophilie, le mercure
élémentaire, mais surtout le cation méthylmercurique, vont
traverser la barrière placentaire et, chez une femme gestante, perturber
le développement de l'embryon, entraînant soit une fausse couche,
soit l'apparition, chez le futur bébé, de malformations (absence
de membres...) (Cécile Chevrier et al, 2008; André Picot).
Lésions du cerveau, maladies auto-immunes (arthrite
rhumatique, lupus, sclérose en plaques), maladies cardiovasculaires
(hypertension et autres), cancer du foie, diminution de l'intelligence,
troubles de la parole, agitation, agressivité, troubles visuels et
auditifs, polyneuropathie,myasthénie grave, Alzheimer.
· Cadmium
Le cadmium (Cd) est un polluant environnemental plus ou moins
répandu et qui est associé a un certain nombre de pathologies
humaine tels les atteintes rénales ou le cancer. C'est un
élément apporté en grande partie dans notre alimentation
par la consommation de végétaux (surtout les produits maraicher s
tels que l'épinard, les choux, la laitue...) cultivés sur un sol
contaminés ou dans milieu ou l'air est pollué au cadmium (H.
Lokeshwari et G. T. Chandrappa, 2006). Il ne dispose qu'une seule forme ionique
: le cation divalent : Cd++. Le cadmium à l'état
élémentaire (atome) n'est pas toxique pour les organismes
vivants mais le devient après transformation (chimique ou
biochimique) à l'état d'entité
ionisée (chargée positivement), le cation divalent Cd++
(André Pico). Le métal est place au septième rang sur la
liste prioritaire de l'ATSDR (ATSDR, 2011).
Exposition
Le cadmium pénètre principalement dans
l'organisme par les voies digestives et respiratoires. Ainsi, le métal
peut pénétrer dans l'organisme par les voies respiratoires,
cavité nasale bronches, alvéoles pulmonaires ; ou être
ingéré avec les produits maraichers, épinards, choux,
laitue... (H. Lokeshwari et G. T. Chandrappa, 2006, André Picot). En ce
qui concerne cette dernière voie d'exposition, son importance relative
dans la chaine de contamination retient notre attention du fait du
développement du secteur maraicher dans les environs de la mine et des
surfaces d'eau qui contiennent ce toxique.
Selon le Plan de gestion environnementale et sociale, la
société minière Essakane Sa s'est investit dans le
développement de la culture maraichères dans les villages
relocalisés ainsi que d'autres cultures comme le mais et le
niébé. Douze hectares de terrain ont
été aménagés au profit de 395 maraîchers. Ce
qui a permis en 2010 une production totale de 26.893kg, toute
spéculation confondue (Essakane, 2010, annexe 3). La plus grande partie
de cette production, soit environ 83% est consommé localement par les
populations et les 17% constituées surtout d'aubergine et de choux a
été servis dans le restaurant de la mine pour la restauration des
employés.
Notons en plus qu'une habitude tabagique provoque une
augmentation de la charge du cadmium dans l'organisme (ATSDR, 2008).
Effets sur la sante
En pénétrant dans l'organisme par les voies
respiratoires, les particules de cadmium sont capturées par des cellules
phagocytaires (macrophages) et oxydées à l'état de cation
divalent (Cd++) qui peut ainsi passer dans le sang, se répartir dans
l'organisme et entraîner des effets toxiques au niveau de
différentes cibles (poumons, reins, os, prostate...).
Ainsi l'exposition chronique au cadmium peut entrainer des
effets sur l'appareil respiratoire. Selon l'agence américaine,
Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), le cadmium
pourrait être associé à l'apparition des
broncho-pneumopathies chronique obstructive (BPCO), au cancer du poumon, et
ceux particulièrement chez les fumeurs. Son effet sur le système
cardio-vasculaire est dû à son action
cardio-accélérateur entrainant des cas d'hypertension. Le rein
est le principal organe cible de l'exposition chronique au cadmium, une
atteinte glomérulaire a été observée chez
des travailleurs exposés (FURETOX) mais la manifestation de ses
effets néphrotoxiques a lieu après une longue période de
latence (10ans) et dépendent de la relation dose-réponse (ATSDR,
CSEM, 2008, FURETOX). Des lésions squelettiques ainsi que effets
développementale particulièrement constatés chez certains
animaux (ATSDR, CSEM, 2008)
Le cadmium métallique et ses composés divalents
présentent des propriétés toxiques très similaires
et sont classées cancérogènes chez l'Homme (groupe 1) par
le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC de Lyon).
· Plomb
Le plomb peut se présenter sous de nombreuses
espèces chimiques, soit minérales comme le plomb
élémentaire (Pb0) soit sous forme ionisée cationique,
l'espèce la plus courante étant le cation divalent (Pb++).
D'autres états d'oxydation moins fréquents peuvent se rencontrer
dans divers composés, en particulier le cation trivalent (Pb+++) et le
cation tétravalent (Pb++++). Beaucoup de composés
organométalliques du plomb dérivent du cation tétravalent
comme le plombtétraméthyle et le plombtétraéthyle,
utilisés autrefois comme antidétonants dans l'essence
automobile
Exposition
Le plomb est un métal partout présent dans notre
quotidien (Saturnisme, 2003). Comme tous les métaux lourds, il est
présent dans tous les compartiments de l'environnement, mais en
général a des quantités très faibles. Les rejets du
plomb, et dans une moindre mesure, le cadmium sont dus à deux
phénomènes : d'une part, l'activité métallurgique
et minière (Innocent Butaré et Seydou Keita...) et d'autre part,
sort des produits en fin de vie, chargés en plomb comme les batteries
d'automobiles (Rapport n° 2979, Assemblée nationale, rapport
n° 261 du Sénat.2001).
Le plomb est principalement absorbé par les voies
respiratoires et digestives. La peau est une voie d'absorption
négligeable par rapport aux autres. Ainsi, les poussières qui
pénètrent les voies respiratoires sont absorbées en
fonction de la fréquence respiratoire et de la taille des particules
(FURETOX).
L'absorption gastro-intestinale du plomb varie selon
l'état physiologique du sujet (jeûne, âge) et le type de
composé de plomb ingéré. Ainsi, le taux d'absorption peut
varier de 5 à 15 % chez l'adulte à 60 à 80 % chez
l'adulte en état de jeûne. Il est d'environ 30 à 50 % chez
l'enfant. L'absorption est également influencée par la taille des
particules ingérées, les plus petites étant mieux
absorbées, (FURETOX).
Une particularité du composé lié a sa
dispersion dans l'environnement est sa capacité de précipitation
beaucoup plus élevé dans le milieu benthique c'est à dire
les sédiments. En effet le plomb s'accumule plus dans les
sédiments que dans les eaux. Selon le tome1 de l'étude sur le
saturnisme (Dépistage du saturnisme infantile, Analyse de la
pertinence...), les émissions de plomb vers les eaux sont très
limitées. Par conséquent l'impact sanitaire du plomb
rejeté ne sera donc pas direct car le plomb précipitera
très rapidement sous forme particulaire dans les sédiments. Les
boues recueillies dans les rejets d'anciennes exploitations montrent des
concentrations élevées en plomb, susceptibles d'être
mobilisées à l'occasion d'un dragage ou d'un changement de milieu
(épandage). L'exposition des populations via les eaux restera en ce
moment limitée, contrairement a la considération accordée
a ce compartiment environnemental. Dans le sahel et a Essakane
particulièrement, la situation est la suivante: étant
donné que les fleuves et la plus part des cours d'eau sont saisonniers,
les métaux accumulés dans les lits des cours d'eau pourrait
être rejeté dans l'air pendant la période d'étiage
et d'assèchement a cause de la forte pression du vent et de son
agressivité sur les roches; Nous pouvons donc estimer que la source
principale d'une exposition de la population serait celle via les
poussières et non les eaux. La période critique pour cette
exposition étant située entre les mois de décembre et
juin, à peu près pendant toute la moitie de l'année. Ce
qui revient à dire que l'évaluation du taux de plomb dans les
eaux (surface et souterraine) qui est prise comme indicateur pour
apprécier le niveau d'exposition des populations sur le site minier et
ses environs ne présente aucune efficacité a elle seule: Il faut
des analyses du milieu benthique et une estimation de la plombémie chez
les populations et les employés. En effet la plombémie permettra
de suivre le taux de plomb dans le sang par utilisation d'un échantillon
de sang prélevés sur les sujets à risque et sur ceux
présentant une forte vulnérabilité face au composé
eu égard a leur particularité (enfants et femmes enceintes).
La zone sahélienne présente une
particularité qui augmente le risque d'exposition des enfants. En effet
dans cette partie du Burkina ou l'élevage est très
développé, et comme il est de coutume dans presque tout le pays,
les enfants sont chargés de trouver la pâture pour faire paitre
les animaux (bovins, ovins, caprins). Ceux-ci rodent chaque jour dans tous les
sens du matin au soir, sans aucune considération des risques pour
accomplir cette tache coutumière; ce qui augmente ainsi leur contact
avec le sol et les poussières. Ce sont des inquiétudes qui
pourront être efficacement appréciées en faisant par
exemple des évaluations comparées de la plombémie entre
les enfants `'pasteurs'' et ceux a l'école; ou entre les enfants de la
localité et ceux se trouvant dans les mêmes conditions
climatiques, soumis au même travail mais qui sont suffisamment
éloignés du site. Pour Les mêmes types d'analyses, pourront
être concernées aussi les femmes enceintes fréquentant les
différentes structures sanitaires autour de la zone. Ce qui permettra
d'effectuer une cartographie de l'exposition en faisant une comparaison des
données obtenu dans las centres de santé concernés.
De ce qui précède, on peut noter que les
concentrations de plomb dans les eaux de surface ou dans les eaux souterraines
sont généralement faibles en raison d'une faible migration du
plomb dans le sol et d'une adsorption importante sur les sédiments
(Saturnisme infantile). Et dans un environnement industriel comme Essakane SA,
une attention particulière doit être portée sur
l'exposition via le sol et les poussières. De nombreux travaux
évoqués dans le tome1 de l'étude sur le Saturnisme
soulignent l'importance du sol et des poussières dans l'exposition des
populations au plomb en indiquant comme chez les enfants de Rochester
(American Journal Public Health 86, 1416-1421. 1996.) que c'est la teneur en
plomb des poussières qui expliquait la plus grande part de la variance
de la plombémie. Il y'a lieu de focaliser l'évaluation sur la
qualité de l'air et sur la plombémie pour une meilleure
caractérisation des risques. L'évaluation actuelle étant
très limitée au regard du choix porté sur un indicateur
non adapté aux propriétés du polluant
évalué.
Effets sur la sante
L'intoxication aiguë par le plomb est rare. Elle est en
effet secondaire à une ingestion massive ou l'administration
parentérale d'un dérivé inorganique. Elle ne doit pas
être confondue avec les manifestations aiguës de l'intoxication
chronique.
Selon l'étude Saturnisme et plomb (2003); L'ingestion
ou l'inhalation de plomb est toxique. Elle provoque des troubles
réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles
(atteinte du système nerveux). Une fois dans l'organisme, le plomb se
stocke, notamment dans les os, d'où il peut être
libéré dans le sang, des années ou même des dizaines
d'années plus tard. L'intoxication par le plomb est appelée
saturnisme.
Lorsqu'ils sont exposés à la présence de
plomb dans l'environnement, les enfants, particulièrement ceux
âgés de moins de 6 ans, constituent une population à risque
pour plusieurs raisons. Premièrement, l'enfant porte spontanément
les mains et les objets à la bouche pendant les premières
années de sa vie, il ingère ainsi une grande quantité de
poussières. Deuxièmement, près de 50 % du plomb
ingéré passe dans le sang (10 % uniquement chez l'adulte).
Troisièmement, pour une même imprégnation, les effets
toxiques du plomb sont plus importants et plus sévères que chez
l'adulte, en raison du processus de développement cérébral
; enfin quatrièmement, le plomb passe la barrière
transplacentaire et l'intoxication peut commencer dès la vie
intra-utérine.
Chez l'enfant, l'absorption de plomb entraîne des
troubles à l'acquisition de certaines fonctions cérébrales
supérieures ; ceci est cause de retards intellectuels, de
difficultés d'apprentissage, de troubles psychomoteurs avec agitation,
d'irritabilité et de troubles du sommeil, et au delà un
ralentissement de la croissance. Sur le plan purement somatique, il peut
être constaté des anémies et des formes neurologiques
sévères (encéphalopathies).
Chez l'adulte, la pathogénicité du plomb est
responsable de douleurs abdominales souvent accompagnées de
nausées et de vomissements (les coliques de plomb, qui font
évoquer souvent chez l'adulte jeune une crise appendiculaire). Sur le
plan neurologique, on rencontre des paralysies périphériques
(atteintes des nerfs du bras et de la main). Par ailleurs, le plomb, chez
l'adulte, provoque aussi des anémies et peut être à
l'origine d'une hypertension artérielle franche.
Au moment de la grossesse, le plomb stocké dans les os
de la mère, antérieurement exposée, est relargué
dans le sang et contamine le foetus, puis se retrouve dans le lait maternel et
contamine le nourrisson pendant la période d'allaitement.
Les études épidémiologiques des
dernières années ont montré qu'une exposition à de
faibles doses de plomb dans l'environnement pouvait être responsable de
troubles tardifs du développement neuro-psychique de l'enfant,
même en l'absence de signes initiaux pouvant évoquer un
saturnisme. Bien que ces études n'aient pu déterminer de «
seuil » toxique, un taux de plomb de plus de l00g/l est actuellement admis
par la plupart des spécialistes comme facteur de risque de troubles
neuropsychologiques ultérieurs (Expertise Collective sur le plomb,
INSERM, 1996)
4.2.2.3. Conformité et valeurs
réglementaires
Tableau : valeur limites réglementaires
sur la qualité de l'air
|
Plomb
|
Mercure
|
Cadmium
|
OSHA / NIOSH (PEL) ug/m3, 8heure
|
50
|
01 à 0,05
|
5
|
RSST (Québec)
Exposition professionnelle (mg/m3)
|
0,05
|
---
|
0,025
|
Décret 2001-185, BF
(ug/m3) - annuelle
|
2
|
---
|
---
|
Tableau : Qualité eau
souterraine
|
Plomb
|
Mercure
|
Cadmium
|
Valeur maximale entre 2005 et 2010 (ug/l)
|
1,1 (2010)
|
0,023 (2008)
|
0,6 (2010)
|
Décret 2001-185 BF
|
---
|
---
|
---
|
Tableau : Qualité des eaux de
surface
|
Plomb
|
Mercure
|
Cadmium
|
Vmax moyen entre 2005 et 2010 (ug/l)
|
5,25 (2010)
|
0,453 (2008)
|
5 (2005-2007)
|
Décret 2001-185 BF
(mg/l), VL eau usée
|
0,5
|
0,17
|
0,1
|
Décret 2001-185 BF
(mg/l), VL. EP.A3 : I
|
0,05
|
0,2
|
0,005
|
Source : OSHA/ NIOSH, Décret n
2001-185 / PRES / PM / MEE, RSST(Québec)
VL.EP.A3 : I, Valeur limite, Eaux
potabilisables. Norme de qualité des eaux potabilisables
nécessitant un traitement physique, chimique poussé, affinage et
désinfection (A3 : I) : valeur impérative.
Au regard de ces valeurs réglementaires et des
données a notre disposition, on peut noter que les concentrations des
trois métaux que sont le mercure, le plomb et le cadmium dans les eaux
de surface et souterraines restent largement inferieures aux valeurs limites et
que les risques d'atteintes sur la sante humaine et environnementale sont
à exclure. Cependant la surveillance de ses métaux doit se
poursuivre pour éviter tout risque de contaminations qui pourrait
entamer sérieusement la sante humaine et celle des
écosystèmes. Dans ce dernier cas, il convient de
considérer d'autres indicateurs pour une évaluation efficace de
la quantité des polluants à évaluer: il s'agit
d'introduire dans le process une biosurveillance des métaux comme le
plomb et leur caractérisation dans les sols et l'air.
CONCLUSION
L'exploitation minière industrielle est un secteur en
plein essor au Burkina Faso. Malgré son l'inexpérience du pays
dans le domaine, un certain nombre de précautions serve de garde-fou et
permet d'encadrer cette activité. Ainsi, toutes les mines industrielles,
à l'instar d'Essakane Sa sont construites autour d'un plan de gestion
environnementale et sociale (PGES) prenant en compte tous les objectifs de
développement inhérents à l'exploitation. Les questions
relatives a la sante, a l'emploi et au développement local, a la gestion
des déchets (solides, liquides, gazeux), a la protection et a la
restauration des différents écosystèmes y sont
détaillées et doivent faire l'objet d'un suivi régulier.
Notre étude ci s'est intéressée de
manière particulière à la question sanitaire dans
l'industrie minière aurifère en utilisant le cas précis de
la Société Essakane Sa, comme une vitrine pour l'ensemble du
secteur. L'activité minière est sujette à beaucoup
risques. Les conditions de travail, les rejets miniers peuvent impacter
négativement la sante des employés et des populations des
localités abritant ses mines, compromettant ainsi toute
possibilité de bien être et d'épanouissement. Or le
développement durable ne peut être définit sans
l'épanouissement et le bien être des populations. Ce qui place
ainsi l'Homme au centre de toutes les préoccupations, comme le stipule,
le principe I de la déclaration de Rio sur l'Environnement et le
Développement qui affirmait en 1992 que : « les
êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au
développement durable. Ils ont droit à une vie saine et
productive en harmonie avec la nature ». La sante, au delà
d'être un objectif indispensable pour espérer un
développement durable, est un droit fondamentale pour tout être
humain (OMS, 1948). Toutes les conditions doivent être mise en oeuvre
pour sa promotion et empêcher un état de dégradation de la
sante dans n'importe qu'elle milieu.
Dans le milieu professionnel et particulièrement dans
le secteur minier aurifère, les déterminants essentiels pouvant
impacter sérieusement l'état de sante sont ceux physiques dont la
qualité de l'eau, de l'air, de celle des aliments et du logement mais
également les déterminants liés aux modes de vie
(comportement par exemple).
A Essakane, la recrudescence de certaines affections et
infections tels que les gastro-entérites, les pathologies respiratoires,
les céphalées et le paludisme pourrait s'expliquer en partie par
une atteinte de la qualité de ses déterminants. A ce niveau, nous
avions pu constater par exemple que l'effet comportemental serait à l'
origine du taux élevé de gastroentérites.
Aussi la qualité de l'eau, de l'air et celle des
aliments et de tous les autres compartiments pouvant être
influencé par les rejets méritent un suivis régulier dans
une optique prévention et de précaution. Il s'agira de minimiser
les risques d'exposition des populations via les eaux (eaux de surface comme le
Gorouol et eaux souterraines), a des doses non admissibles de substances comme
le cyanure, les métaux lourds tels que mercure, plomb, le cadmium qui
peuvent entrainer une dégradation de l'état de sante ou favoriser
l'installation de pathologie chronique. Pour ce dernier cas,
précisément en ce qui concerne les métaux lourds, les taux
mesurés dans les eaux restent extrêmement faible par rapport aux
doses admises comme standards nationaux et internationaux. Il n'y a donc pas de
risques de développement d'effet délétère au regard
des données a notre disposition. En effet notre analyse ne tient pas
compte de composée comme le cyanure, substance chimique de base
utilisé dans le processus de purification de l'or et dont la
dangerosité et les effets potentiels sur l'atteinte de la sante sont
confirmés par nombres de publications et d'études scientifiques
(ATSDR, 2006 ; OMS). Cependant, les mesures de surveillance doivent
être maintenues et même renforcer par des analyses biologiques
d'exposition: la plombémie (taux de plomb dans le sang) par exemple.
6.
RECOMMANDATIONS
- Sensibiliser sur les mesures d'hygiènes
élémentaires comme par exemple comment bien laver les mains ainsi
que la réalisation des affiches pourront permettre une
prévention des gastroentérites et de certaines autres
pathologies infectieuses.
- Réaliser des enquêtes au niveau
microbiologiques pour identifier de façon plus précise la source
potentielle de contamination avec une identification des germes responsables de
ses gastroentérites. On peut effectuer des prélèvements au
niveau des points fortement suspectés comme sur les robinets
situés juste a la rentrée du restaurant ou le poignet de la porte
du restaurant en vue de prendre des mesures adéquates de
prévention.
- Décentralisation du restaurant pour le rapprocher des
employés: ce qui permettra une utilisation plus efficace de son temps de
pause et par conséquent un gain de temps qui pourrait être
utilisé pour un acte hygiénique.
- Travailler à améliorer la qualité des
données et celle de l'évaluation en multipliant non seulement les
indicateurs mais aussi en les spécifiant par rapport aux toxiques
recherchés.
- Partager les informations relatives a la qualité des
différents milieux avec les employés, les populations et toute
autre personne intéressée. Il s'agit de respecter le droit du
citoyen à disposer de toutes les informations sur les risques auxquels
ils pourraient être confrontés.
- Intégrer d'autres indicateurs dans
l'évaluation des taux des polluants dans l'environnement: mesure des
taux des polluants dans l'air en tenant compte des paramètres
climatiques (modélisation par exemple), dans les sols et les
sédiments, dans les organismes vivants (animaux et
végétaux).
- Renforcer la capacité du BUNEE en vue de son
autonomisation vis-à-vis des structures minières en tant que
structure de référence pour les évaluations et les audits
environnementaux.
BIBLIOGRAPHIE
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des Statistiques Sanitaires, Ministère de la Sante (DGISS / MS). La
santé d'après les enquêtes statistiques nationales, Une
synthèse des résultats disponibles depuis l'indépendance
du Burkina Faso, 2010.
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Démographie (INSD). Projections démographique de 2007 à
2020 par région et par province, Aout 2009.
· Loi n° 023/AN du 8 mai 2003 portant code minier au
Burkina Faso.
· Julien Baudrand, surintendant Environnement, IAMGOLG,
Essakane Sa, Une mine moderne et responsable. La gestion environnementale. 2011
- IGEDD.
· Rapport semestriel (Janvier a juin), département
affaires socio-économiques, Essakane Sa 2010.
· Sabine Host, Jean-Philippe Camard, Antoine Franconi,
Agnès Lefranc, Isabelle Grémy. Observation régional de
santé d'ile de France (ORS). L'évaluation des risques sanitaires
: principe et méthode, 2006.
· SEYDOU KEITA, Etude sur les Mines Artisanales et Les
Exploitations Minières à Petite Echelle au Mali, 2001.
· Susan J. Elliott, John Eyles, Patrick DeLuca. Mapping
Health in the Great Lakes Areas of Concern: A User-Friendly Tool for Policy and
Decision Makers. Environmental Health Perspectives, VOLUME 109, SUPPLEMENT 6,
December 2001.
· Déclaration d'Alma-Ata Pour la promotion des
soins de santé primaires et l'accès de tous à un niveau de
santé acceptable. Organisation mondiale de la Santé (OMS),
Conférence internationale sur les soins de santé primaires.
Alma-Ata, URSS, 6-12 septembre 1978.
· Sarah Tschudin-Sutter, Hans Pargger, Andreas F. Widmer.
Hand hygiene in the intensive care unit. Crit Care Med 2010 Vol. 38, No. 8
(Suppl.).
· Organisation Mondiale de la Santé. Aide
mémoire n° 277. OMS. 2004.
· M. Gérard MIQUEL, Sénateur. Les effets
des métaux lourds sur l'environnement et la santé, rapport
n° 2979, Assemblée nationale, rapport n° 261 du
Sénat.2001.
· Professeur André Picot, expert européen
en toxicologie. Le trio mercure, plomb, cadmium.
· N. Fréry, R. Maury-Brachet, E. Maillot, M.
Deheeger, B. de Mérona, and Alain Boudou. Gold-Mining Activities and
Mercury Contamination of Native Amerindian Communities in French Guiana: Key
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Environmental Health Perspectives · VOLUME 109,
NUMBER 5, May 200.
· Agency for Toxic Substances and Disease Registry
(ATSDR).1999. Toxicological profile for mercury. Atlanta, GA: U.S. Department
of Health and Human services, Public Health service.
· Thomas W. Clarkson. Mercury: Major Issues in
Environmental Health, Environmental Health Perspectives Vol. 100, pp. 31-38,
1992.
· Cécile Chevrier, Kimberly Sullivan, Roberta F.
White, Callie Comtois, Sylvaine Cordier, Philippe Grandjean. Qualitative
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· H. Lokeshwari and G. T. Chandrappa; Impact of heavy
metal contamination of Bellandur Lake on soil and cultivated vegetation.
CURRENT SCIENCE, VOL. 91, NO. 5, 10 SEPTEMBER 2006.
· Agency for Toxic Substances and Disease Registry
(ATSDR). Atlanta, GA: U.S. Department of Health and Human Services, Public
Health Services. 2011, The ATSDR Substance Priority List.
· Agency for Toxic Substances and Disease Registry
(ATSDR), Case Studies in Environmental Medicine (CSEM), Cadmium Toxicity, 2008.
· Plomb et Saturnisme : Dépister -
Prévenir - Soigner. Sous-direction des pathologies et de la santé
/ Bureau des maladies chroniques enfants et vieillissement / Sous Direction de
la gestion des risques des milieux Direction Générale de la
Santé / Ministère chargé de la Santé. PARIS 2003.
· Innocent Butaré, Seydou Keita. Aspects
environnementaux liés au développement du secteur minier en
Afrique de l'Ouest. (année)
· Expertise collective sur le plomb, Institut national de
la santé et de la recherche médicale (INSERM) 1996.
· Décret n 2001-185 / PRES / PM / MEE portant
fixation des normes de rejets de polluants dans l'air, l'eau et le sol.
· National Institute of Occupational Safety and Health
(NIOSH). (2006). Cadmium dust. NIOSH pocket guide. Cincinnati, Ohio: US
Department of Health and Human Services.
· Déclaration de Rio sur l'Environnement et le
Développement 1992
· Agency for Toxic Substances and Disease Registry
(ATSDR). 2006. Toxicological Profile for Cyanide (Update). Atlanta, GA:
U.S. Department of Health and Human Services, Public Health
Services.
ANNEXES
Annexe 1. Tableau d'orientation étiologique des
gastro-entérites et autres infections avec une transmission
hydrique
Agents microbiologiques
|
Symptômes cliniques
|
Agent causal
|
Durée d'incubation
|
Le plus souvent (extrêmes)
|
Nausées++, vomissements+++, douleurs abdominales,
diarrhée, #177; fièvre.
|
norovirus(ex Norwalk like virus)
|
16 à 72 heures
|
Vomissements, diarrhée, fièvre
|
Rotavirus
|
24 à 72 heures
|
Atteintes neurologiques (diplopie, troubles de
l'accommodation, dysphagie, malaises, sécheresse de la bouche, paralysie
des muscles respiratoires) pouvant être précédées de
nausées / vomissements, diarrhée, constipation. Absence de
fièvre.
|
Clostridium botulinum (toxine)
|
12 à 36 heures
(2 heures à 8 jours)
|
Diarrhée, diarrhée sanglante, douleurs
abdominales, #177; fièvre et vomissements.
|
Campylobacter
|
2 - 5 jours (1 à 10 jours)
|
Diarrhée, diarrhée sanglante, douleurs
abdominales, absence de fièvre chez la majorité des cas.
|
Escherichia coli
producteur de Shigatoxines (STEC)
|
3 - 4 Jours (2 à 10 jours)
|
Diarrhée aqueuse profuse ; parfois fièvre
modérée
|
Escherichia coli
Entérotoxinogène (ETEC)
|
24 à 72 heures (10 à 72 heures)
|
Nausée, anorexie, fièvre suivie par
ictère, urines foncées. Infections asymptomatiques
fréquentes surtout chez les enfants
|
Hépatite A
|
28 - 30 jours (15 à 50 jours)
|
Nausée, anorexie, fièvre suivie par
ictère, urines foncées. Infections asymptomatiques
fréquentes
|
Hépatite E
|
26 à 42 jours (15 à 64 jours)
|
Fièvre, diarrhées, douleurs abdominales,
vomissements.
|
Salmonella
|
12 - 36 heures (6 - 72 heures)
|
Fièvre, diarrhée aqueuse ou glairo-sanglante.
|
Shigella
|
24 - 72 heures (12- 96 heures)
|
Diarrhée aqueuse, #177; fièvre.
|
Vibrio parahaemolyticus
|
12 à 24 heures (4 à 30 heures)
|
Fièvre, diarrhée, céphalées
(parfois tableau d'appendicite aiguë)
|
Yersinia enterocolitica
|
7 jours (3 à 10 jours)
|
Diarrhée aqueuse, crampes abdominales, chez les enfants
anorexie et vomissements. Parfois fièvre, anorexie, vomissements.
Infections asymptomatiques fréquentes
|
Cryptosporidium parvum
|
7 jours (1 à 12 jours)
|
Diarrhée aqueuse aiguë parfois chronique avec
stéatorrhée et crampes abdominales
|
Giardia lamblia
|
7 à 10 jours (3 à 25 jours)
|
Source : INVS
Annexe2
Tableau des maladies récurrentes :
Données CSPS de Goulgountou
Affections
|
Nombre de malades par type d'affection
|
Observations
|
Affections de la peau
|
151
|
Précision à rechercher
|
Pneumonie et broncho-pneumonie
|
1862
|
Femmes et enfants plus touchés
|
Paludisme
|
1747
|
Femmes et enfants plus touchés
|
Gastro- entérites
|
261
|
Maladies du manque d'hygiènes (diarrhée,
dysenterie)
|
IST/VIH
|
18
|
Groupe concerné : les femmes
|
Maladies non classées
|
319
|
Malaises/douleurs corporelles diffuses, difficiles à
préciser (concerne plus les femmes)
|
Source : Essakane SA
Annexe3
Tableau : Bilan de la production
durant la campagne agricole
Spéculations
|
|
Marché Essakane site
|
Cuisine Essakane SA
|
Total campagne
|
Quantité Kg)
|
Prix unitaire
|
Prix total (F CFA)
|
Quantité Kg)
|
Prix unitaire
|
Prix total (F CFA)
|
Quantité Kg)
|
Prix unitaire
|
Prix total (F CFA)
|
Aubergine
|
12706
|
400
|
5082400
|
1605
|
400
|
642000
|
14311
|
400
|
5724400
|
Choux
|
4752
|
350
|
1663200
|
1174
|
350
|
410900
|
5926
|
350
|
2074100
|
Oignon
|
1112
|
400
|
444800
|
617
|
400
|
246800
|
1729
|
400
|
691600
|
Pastèque
|
1076
|
500
|
538000
|
41
|
500
|
20500
|
1117
|
500
|
558500
|
Gombo
|
922
|
|
|
|
|
|
922
|
ND
|
0
|
Salade
|
538
|
400
|
215200
|
173
|
400
|
69200
|
711
|
400
|
284400
|
Poivron
|
458
|
350
|
160300
|
|
|
|
458
|
350
|
160300
|
Tomate
|
172
|
400
|
68800
|
66
|
400
|
26400
|
238
|
400
|
95200
|
Maïs
|
162
|
|
0
|
|
|
|
162
|
ND
|
0
|
Niébé
|
125
|
|
0
|
|
|
|
125
|
ND
|
0
|
Pomme de terre
|
66
|
400
|
26400
|
985
|
400
|
394000
|
1051
|
400
|
420400
|
Carotte
|
40
|
400
|
16000
|
|
|
|
40
|
400
|
16000
|
Courgette
|
16
|
100
|
1600
|
87
|
100
|
8700
|
103
|
100
|
10300
|
Total
|
22.145
|
|
8.216.700
|
4748
|
|
1.818.500
|
26.893
|
-
|
10.035.200
|
Les productions dominantes sont par ordre décroissant,
l'aubergine, le chou, l'oignon, la pastèque, etc. Mais la pomme est la
spéculation à haut rendement et moins exigeant en eau que les
autres spéculations.
Source : Essakane Sa
Annexe4 : Affections en 2010
Effectifs des affections par mois au cours de
2010
|
|
Affections /symptômes dominants
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Total 2010
|
Diarrhées non sanglantes
|
39
|
105
|
62
|
90
|
77
|
101
|
80
|
51
|
42
|
25
|
49
|
34
|
755
|
Diarrhées sanglantes
|
16
|
18
|
14
|
14
|
9
|
16
|
7
|
7
|
12
|
16
|
8
|
5
|
142
|
Parasitoses intestinales
|
15
|
17
|
18
|
3
|
41
|
2
|
4
|
44
|
0
|
6
|
7
|
13
|
170
|
Gastrite
|
10
|
10
|
13
|
10
|
20
|
12
|
4
|
21
|
0
|
19
|
18
|
12
|
149
|
Ulcère d'Estomac
|
1
|
0
|
0
|
5
|
1
|
0
|
0
|
1
|
3
|
3
|
2
|
3
|
19
|
Autres affections app. Digestif
|
58
|
67
|
34
|
80
|
49
|
94
|
83
|
34
|
74
|
63
|
33
|
35
|
704
|
Carie dentaire
|
11
|
20
|
12
|
19
|
19
|
16
|
18
|
14
|
13
|
15
|
7
|
7
|
171
|
Autres affections de la cavité buccale
|
3
|
12
|
6
|
16
|
9
|
12
|
4
|
7
|
11
|
2
|
11
|
9
|
102
|
Paludisme Simple
|
49
|
51
|
38
|
28
|
29
|
35
|
61
|
190
|
277
|
265
|
111
|
75
|
1209
|
Paludisme Grave
|
2
|
2
|
3
|
5
|
4
|
1
|
2
|
13
|
25
|
54
|
21
|
5
|
137
|
Infections sexuellement transmissibles
|
1
|
0
|
7
|
3
|
0
|
1
|
0
|
4
|
0
|
5
|
1
|
2
|
24
|
Autres affections de l'appareil urinaire
|
0
|
12
|
6
|
10
|
16
|
10
|
7
|
1
|
4
|
5
|
3
|
2
|
76
|
Autres affections de l'appariel génital
|
0
|
1
|
5
|
11
|
8
|
18
|
10
|
0
|
10
|
9
|
10
|
10
|
92
|
Otites
|
5
|
12
|
5
|
4
|
5
|
12
|
8
|
8
|
13
|
6
|
5
|
7
|
90
|
IRA Haute Angine
|
17
|
15
|
34
|
19
|
16
|
26
|
9
|
11
|
23
|
16
|
33
|
18
|
237
|
IRA Haute Rhinopharyngite
|
70
|
75
|
99
|
43
|
80
|
71
|
46
|
91
|
74
|
89
|
81
|
70
|
889
|
IRA Basse Broncho-pneumonie
|
56
|
7
|
46
|
17
|
47
|
26
|
18
|
57
|
17
|
29
|
35
|
40
|
395
|
Autres Affections respiratoires
|
7
|
13
|
13
|
31
|
4
|
36
|
19
|
4
|
31
|
32
|
16
|
12
|
218
|
Asthme
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
1
|
0
|
4
|
Traumatisme par AVP
|
0
|
2
|
2
|
0
|
5
|
3
|
4
|
2
|
8
|
7
|
6
|
6
|
45
|
Autres Traumatismes
|
2
|
1
|
12
|
16
|
17
|
12
|
11
|
15
|
12
|
3
|
4
|
10
|
115
|
Plaies
|
7
|
10
|
10
|
18
|
19
|
24
|
32
|
29
|
55
|
85
|
56
|
33
|
378
|
Affections de la peau
|
20
|
53
|
30
|
45
|
89
|
90
|
46
|
60
|
44
|
62
|
42
|
24
|
605
|
Conjonctivites
|
5
|
8
|
12
|
8
|
19
|
9
|
12
|
10
|
11
|
15
|
13
|
14
|
136
|
Autres Affections OEil et Annexes
|
6
|
11
|
16
|
15
|
17
|
23
|
17
|
16
|
15
|
13
|
16
|
10
|
175
|
Autres affections app,ostéo articulaire
|
25
|
66
|
54
|
95
|
75
|
70
|
68
|
74
|
64
|
57
|
30
|
37
|
715
|
Autres affections cardio-vasculairre
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
2
|
3
|
0
|
0
|
1
|
0
|
10
|
HTA
|
1
|
6
|
3
|
3
|
4
|
7
|
10
|
10
|
1
|
9
|
6
|
6
|
66
|
Fièvre d'origine inderterminée
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
0
|
4
|
Myalgie, myasthénie
|
3
|
44
|
49
|
22
|
24
|
22
|
13
|
15
|
20
|
49
|
34
|
6
|
301
|
Asthénie
|
4
|
6
|
25
|
26
|
28
|
21
|
12
|
32
|
18
|
16
|
13
|
10
|
211
|
Céphalées
|
26
|
53
|
57
|
96
|
76
|
97
|
81
|
78
|
55
|
111
|
63
|
43
|
836
|
Affection du systéme neuro-vegetatif
|
0
|
1
|
0
|
3
|
0
|
7
|
20
|
0
|
12
|
21
|
5
|
2
|
71
|
piqures d'insectes
|
0
|
1
|
4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
9
|
2
|
0
|
1
|
20
|
Zona
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Autres maladies non Classées
|
28
|
22
|
43
|
68
|
75
|
46
|
53
|
69
|
130
|
109
|
62
|
31
|
736
|
TOTAL
|
487
|
721
|
733
|
823
|
883
|
923
|
762
|
973
|
1083
|
1223
|
805
|
592
|
10008
|
Source : Essakane Sa
Annexe 5 : affections en 2011
Effectifs des affections par mois au cours de
2011
|
|
Affections /symptômes dominants
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Total 2011
|
Diarrhées non sanglantes
|
29
|
26
|
41
|
47
|
32
|
36
|
52
|
38
|
36
|
33
|
23
|
83
|
476
|
Diarrhées sanglantes
|
5
|
0
|
3
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
Parasitoses intestinales
|
9
|
18
|
9
|
5
|
10
|
6
|
10
|
6
|
7
|
7
|
8
|
5
|
100
|
Gastrite
|
10
|
15
|
9
|
5
|
9
|
5
|
10
|
9
|
5
|
2
|
7
|
5
|
91
|
Ulcère d'Estomac
|
1
|
0
|
2
|
5
|
1
|
3
|
1
|
1
|
1
|
5
|
0
|
2
|
22
|
Autres affections app. Digestif
|
50
|
30
|
48
|
55
|
52
|
68
|
46
|
28
|
50
|
38
|
42
|
65
|
572
|
Carie dentaire
|
8
|
6
|
5
|
9
|
7
|
9
|
5
|
10
|
14
|
8
|
7
|
12
|
100
|
Autres affections de la cavité buccale
|
6
|
8
|
11
|
7
|
9
|
16
|
7
|
8
|
6
|
5
|
5
|
3
|
91
|
Paludisme Simple
|
62
|
36
|
18
|
20
|
19
|
21
|
43
|
159
|
243
|
135
|
86
|
45
|
887
|
Paludisme Grave
|
5
|
3
|
0
|
3
|
0
|
1
|
2
|
16
|
11
|
18
|
1
|
0
|
60
|
Infections sexuellement transmissibles
|
2
|
3
|
2
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
3
|
5
|
2
|
1
|
21
|
Autres Affections App.Urinaire sauf IST
|
5
|
4
|
1
|
2
|
4
|
5
|
2
|
2
|
2
|
3
|
4
|
3
|
37
|
Autres affections de l'appariel génital
|
3
|
9
|
9
|
7
|
2
|
4
|
4
|
5
|
5
|
2
|
4
|
2
|
56
|
Otites
|
5
|
6
|
6
|
11
|
8
|
12
|
8
|
6
|
5
|
8
|
4
|
1
|
80
|
IRA Haute Angine
|
15
|
12
|
15
|
9
|
13
|
11
|
13
|
14
|
12
|
10
|
6
|
15
|
145
|
IRA Haute Rhinopharyngite
|
75
|
40
|
32
|
30
|
44
|
48
|
57
|
57
|
68
|
62
|
80
|
92
|
685
|
IRA Basse Broncho-pneumonie
|
56
|
36
|
21
|
23
|
12
|
23
|
17
|
14
|
20
|
17
|
22
|
28
|
289
|
Autres Affections respiratoires
|
26
|
2
|
6
|
10
|
1
|
12
|
9
|
1
|
9
|
12
|
2
|
5
|
95
|
Asthme
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
3
|
1
|
3
|
3
|
1
|
1
|
13
|
Traumatisme par AVP
|
3
|
2
|
6
|
6
|
11
|
5
|
6
|
3
|
4
|
8
|
6
|
2
|
62
|
Autres Traumatismes
|
10
|
5
|
3
|
5
|
8
|
4
|
6
|
4
|
10
|
3
|
4
|
7
|
69
|
Plaies
|
15
|
13
|
20
|
10
|
24
|
27
|
18
|
25
|
29
|
14
|
24
|
16
|
235
|
Affections de la peau
|
29
|
20
|
15
|
22
|
24
|
42
|
26
|
25
|
33
|
19
|
27
|
35
|
317
|
Conjonctivites
|
6
|
4
|
9
|
11
|
7
|
12
|
8
|
10
|
16
|
12
|
5
|
6
|
106
|
Autres Affections OEil et Annexes
|
14
|
8
|
11
|
18
|
12
|
15
|
15
|
8
|
19
|
8
|
6
|
8
|
142
|
Autres affections app,ostéo articulaire
|
32
|
42
|
27
|
24
|
20
|
53
|
29
|
32
|
26
|
25
|
31
|
25
|
366
|
Autres affections cardio-vasculairre
|
2
|
0
|
1
|
2
|
2
|
0
|
3
|
1
|
2
|
3
|
0
|
4
|
20
|
HTA
|
5
|
1
|
3
|
1
|
5
|
1
|
1
|
3
|
1
|
2
|
2
|
2
|
27
|
Fièvre d'origine inderterminée
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
2
|
0
|
0
|
1
|
2
|
10
|
Myalgie, myasthénie
|
6
|
4
|
11
|
16
|
13
|
15
|
30
|
37
|
14
|
12
|
15
|
8
|
181
|
Asthénie
|
4
|
9
|
12
|
3
|
8
|
13
|
7
|
9
|
14
|
12
|
6
|
17
|
114
|
Céphalées
|
32
|
23
|
34
|
35
|
30
|
44
|
37
|
34
|
28
|
30
|
26
|
4
|
357
|
Affection du systéme neuro-vegetatif
|
8
|
0
|
2
|
5
|
3
|
2
|
2
|
3
|
5
|
1
|
8
|
12
|
51
|
piqures d'insectes
|
0
|
1
|
1
|
2
|
1
|
2
|
5
|
3
|
2
|
3
|
1
|
1
|
22
|
Zona
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Autres maladies non Classées
|
58
|
51
|
43
|
59
|
39
|
63
|
47
|
31
|
43
|
36
|
43
|
31
|
544
|
TOTAL
|
597
|
437
|
437
|
470
|
431
|
580
|
531
|
605
|
746
|
561
|
509
|
548
|
6452
|
Source : Essakane Sa
|