3.2. La Microfinance au Cameroun
La microfinance apparue sous sa forme traditionnelle (tontine)
date de plus d'un siècle au Cameroun. En 1963, sous l'influence des
missionnaires hollandais dans la zone anglophone du Cameroun, elle a
démarré sous sa forme institutionnelle avec la création de
la première coopérative de crédit dénommée
« Cameroon Cooperative Credit Union League en abrégé CamCCUL
» ou caisse populaire (Kalla et Pony, 2012). Mais ce
n'est qu'au début des années 90 que la microfinance s'est
diversifiée grâce aux lois n° 90/053 du 19 décembre
1990 sur la liberté d'association et n° 92/006 du 14 août
1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes
d'initiative commune. Grâce à ces lois, le paysage de la
microfinance va changer et se diversifier. C'est dans ce contexte que nous
allons donc voir apparaître de nombreuses institutions telles que :
MC2, CVECA, MUFFA, etc.
Le processus d'assainissement engagé par les organes de
régulation et de supervision suit son cours. Le secteur de la
microfinance se restructure lentement en consolidant les acquis.
Néanmoins, il reste exposé principalement à l'exercice
illégal de l'activité de microfinance. Certaines structures
évoluent sans agrément et d'autres agréées pour
l'exercice des activités de microfinance de 1ère catégorie
se risquent à la réalisation des opérations
dévolues aux EMF de 2ème catégorie (enquêtes
CEMAC, 2008). Cette situation est préjudiciable à
l'image du secteur et a souvent conduit à la fermeture de nombreux
EMF.
3.2.1. Configuration du secteur
Au 31 décembre 2010, le secteur de la microfinance
compte 440 EMF repartis en 186 EMF indépendants et 254 EMF
affiliés à un réseau, contre 460 EMF en 2008, dont 206 EMF
indépendants et 254 affilés à un réseau. Le secteur
dispose de cinq (5) réseaux agréés : CAMCCUL (177 EMF),
CVECA Centre (33 EMF), CVECA Grand Nord (8 EMF), CMEC Ouest (19 EMF) et CMEC
Nord-Ouest (8 EMF). Le secteur est dominé par les EMF de première
catégorie qui représente 94 % des établissements
agréés au Cameroun. Un réseau CMEC Grand-Nord (9 EMF)
ayant eu l'avis conforme de la COBAC n'est pas encore agréé.
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3.2.2. Couverture géographique de la
clientèle
Les EMF déploient leurs activités à
travers 998 agences dont 525 sont installées en zone urbaine et 473 en
zone rurale. Les implantations urbaines se retrouvent principalement à
Douala (169) et à Yaoundé (155 agences). Ces points de vente sont
généralement ouverts par les EMF de 1ère catégorie
(718 agences), en particulier par ceux évoluant en réseau qui
recensent 389 agences dont 230 pour le réseau CAMCCUL. L'extension des
activités a été, en partie, freinée par la baisse
du nombre de guichets. Celui-ci est passé de 1 111 à fin
septembre 2007 à 983 à fin 2008(MINFI-CMR,
2011). L'augmentation de la clientèle constatée lors de
la dernière enquête se poursuit en 2008, malgré la
réduction du nombre de guichets. En dépit d'un recul passager
constaté entre la dernière enquête et le 31 décembre
2007 (- 54 828 clients), la clientèle du secteur enregistre une
croissance de 18% en variation annuelle au 31 décembre 2008, pour
s'établir à 1 073 621 clients. Le secteur de la microfinance
emploie pour le développement de ses activités 6 000
salariés dont 732 cadres.
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